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Aristarkh Sasha Svenn, Fils du Nord [Terminée] VALIDE

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MessageSujet: Aristarkh Sasha Svenn, Fils du Nord [Terminée] VALIDE Aristarkh Sasha Svenn, Fils du Nord [Terminée] VALIDE Icon_minitimeMar 20 Aoû 2013 - 11:49


Svenn Aristarkh Sasha


La chose la plus belle en ce monde est le regard d'une femme amoureuse.



© Merythin Shadowsong ©
Identité

Spoiler:

  • Race : Humain

  • Nom : Svenn

  • Prénom : Aristarkh Sasha

  • Surnom(s) : Aris ; Le Jeune Loup

  • Titre : à acheter si vous le souhaitez

  • Date de naissance : Mars 1736 de l'Age d'Argent

  • Age réel : 17 ans

  • Age vampirique : /

  • Lieu de naissance : Glacern l'Oubliée

  • Lieu de vie : Glacern l'Oubliée

  • Rang social : Noble

  • Poste/emploi : Chasseur de Vampires, Aspirant-Officier de Glacern

  • Guilde : Aucune



Compétences

Spoiler:

  • Alignement : Neutre tendance bénéfique

  • Arme principale : - Tempête du Nord : une Organix aux lames couleur d'argent. Les gardes sont toutes deux faites de deux loups en acier dressés sur leurs pattes arrières, dont les pattes avant se rejoignent, et qui tiennent la lame entre leurs gueules. Les deux lames sont enchantées (enchantement de glace qui refroidit la température de ce qui l'entoure durant un combat).

  • Autres objets : - Espérance : une épée à une main toute simple, mais qui répand une douce musique lorsqu'elle est maniée qui redonne de l'espoir à tous ceux qui l'entendent (hormis les adversaires de l'utilisateur).

    - Un bouclier frappé des armoiries au loup de la Maison Svenn.

    - Une armure légère faite de cuir et de mailles.


  • Caractéristiques : : ici informations pour remplir cette partie


      Physique :
    • Force physique : Bon
    • Agilité : Faible
    • Réflexes : Très bon
    • Endurance : Bon
    • Résistance : Bon
    • Beauté : Moyen

      Mental :
    • Force mentale : Moyen
    • Patience/self contrôle : Faible
    • Intelligence : Moyen
    • Arrogance : Moyen
    • Gentillesse : Bon
    • Prestance/charisme : Très bon
    • Mémoire : Moyen

      Combat :
    • Epée : Très bon
    • Dague doubles ou simple : Moyen
    • Poignard : Faible
    • Lance : Très bon
    • Bâton : Aucun niveau
    • Hache : Très faible
    • Faux : Aucun niveau
    • Art du lancé (poignard, petite hache...) : Aucun niveau
    • Art de la parade (bouclier ou arme) : Bon
    • Arc : Catastrophique
    • Arbalète  : Faible
    • Mains nues/pugilat : Moyen
    • Equitation : Moyen











  • Totem : totem et niveau, cette partie sera remplie par le staff

  • Style de magie principal : Humaine

  • Puissance magique innée : Impuissant

  • Niveau magique :A ne pas confondre avec la puissance magique innée, il s'agit ici du niveau de magie que possédera votre personnage au moment où vous allez commencer à jouer. Ce niveau est bien sur étroitement lié à la puissance magique innée (si vous avez un faible niveau de naissance vous ne serez forcément jamais un très bon mage). Ne remplissez pas cette partie, cette décision revient au staff mais notez bien que vous pourrez faire évoluer ce niveau au fil du jeu.






Physique et caractère

Spoiler:

  • Physique : Comme tous les jeunes adultes de son âge, Aristarkh est mince, mais l’entraînement qu’il a subi depuis son plus jeun âge a contribué à faire de son corps quelque chose de vigoureux. Il est certes moins imposant que la plupart des soldats, mais compense ce désavantage par une plus grande vivacité et rapidité, ce qui se trouve dans son style de combat de prédilection : le maniement de l’Organix, deux épées reliées entre elles par un manche central, et qui pouvaient se séparer pour former deux armes distinctes.

    Sa peau est assez pâle, chose commune pour ceux originaires de Glacern, mais bien moins que celle de son père, et possède quelques cicatrices dues aux entraînements. N’ayant jamais participé à une véritable guerre, son corps est encore en grande partie dénué de ces souvenirs que l’on ramène immanquablement. Il est un peu comme un tableau à peine esquissé.

    Si l’on remonte vers son visage, on remarque que celui-ci est un peu dur pour son âge, qu’il a tendance à le vieillir. Les pommettes hautes et les joues creuses, assombries par une légère pilosité faciale, ne contribuent pas à faire son âge. De fins sourcils noirs surmontent des yeux plus en moins en forme d’amande, d’un bleu profond, presque tirant sur le noir.

    Ses cheveux de jais, indisciplinés, donnent toujours l’impression d’avoir été figés dans une même position, comme s’ils avaient gelé une fois dans celle-ci, et n’avaient jamais retrouvé leur liberté de mouvement. Même mouillés, ils retrouveront inlassablement leur apparence d’origine. Le fait qu’ils soient courts, qu’ils ne lui descendent pas en-dessous du cou, n’arrange certainement pas les choses.

    Vêtu de manière très sobre – son père n’aurait jamais permis qu’il soit vêtu de la même manière que les noblaillons Sudiers – sa tenue est très classique pour un Chasseur de Vampires. Lorsqu’il ne porte pas son armure de cuir, de mailles et de fourrure, ses épais vêtements adaptés aux températures montagnardes possèdent, malgré leur absence de couleurs autres que le blanc, le gris ou le noir, une certaine élégance martiale, et tous sont marqués du blason de sa Maison. Sa cape, elle, est fermée au col par une attache d’argent en forme de la tête de loup si chère aux Svenn.


  • Caractère : Son trait de caractère le plus marquant est très certainement son attirance invétérée pour les femmes. Son aptitude à manier les mots et le charisme qu’il dégage par là suffisent à compenser ses traits peu harmonieux. Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est le jeu de la séduction, arriver à éveiller sinon un désir, du moins une attraction de la personne en face de lui. Malgré ce qu’il aime à prétendre, il n’est jamais allé plus loin qu’un chaste baiser, les mains dans les mains. Au-delà, pour lui, la victoire étant déjà acquise, il ne trouve plus d’intérêt à « jouer », les difficultés ayant disparues. Comportement d’enfant gâté ? Peut-être.

    En lui brûle le feu de la jeunesse, avec tous les avantages et les inconvénients que cela peut comporter. Fougueux et passionné, il n’a pas encore cette réserve et ce détachement qu’un Seigneur de Glacern doit posséder, au grand dam de son père qui entend corriger cela. En parlant de son père, leur relation, qui n’a jamais été très facile, n’a pas été pour s’arranger avec le temps. Aris aime beaucoup son père, mais n’arrive pas à lui montrer, un peu comme s’ils étaient tous les deux de gros blocs de glace mis face-à-face, et dont les seuls échanges, unilatéraux, étaient des transmissions de savoir, ou des réprimandes. Son père est d’ailleurs la seule personne capable de lui faire entendre raison, bien qu’Aris soit relativement têtu lorsqu’il est persuadé de ne pas être en tort.

    L’esprit encore empli des illusions de son jeune âge, il a tendance à voir le monde moins sombre qu’il ne l’est, ce qui fausse parfois sa capacité de jugement. Tout comme son paternel, il déteste cordialement Elfes et Vampires, mais admire secrètement les Dragons malgré qu’ils aient maudits sa lignée. La raison derrière cela est que, pour avoir contemplé le monde du haut des montagnes, il aimerait le voir depuis le ciel. Quant à sa confiance… Il a tendance à l’accorder facilement. Il sait qu’il ne sera jamais trahi par les siens, mais lui qui n’a jamais expérimenté nulle félonie ne changera pas avant d’avoir été témoin ou victime d’une vile duplicité, ce que cette guerre pourrait rapidement changer.

    Quant à sa plus grande aspiration ? Tout faire pour que son père soit fier de lui, quitte à mourir au combat avec honneur.




Mes liens

Spoiler:
- Havard Svenn : son père. Leur relation est difficile, Aris n'étant pas le fils le plus modèle qui soit, mais malgré tout, il voue à son père un amour et une admiration sans bornes, ce qu'il ne reconnaîtra néanmoins jamais.

- Karina Svenn : feue sa mère.

- Katrinn Svenn : sa sœur.



Derrière l'écran

Spoiler:

  • Petite présentation : Double compte d'Amyelenor et d'Yvia ^^

  • Rythme rp : Cf fiches précédentes.

  • Particularités rp :  Cf fiches précédentes.

  • Comment avez vous découvert le forum : Cf fiches précédentes.

  • Le code du règlement :










Introduction


Le Nord. Région inhospitalière, où la mort vous attendait à chaque pas, où les dangers vous guettaient où que vous alliez. Partout où se posait le regard, apparaissaient uniquement la roche et la glace. Les seules teintes existantes étaient le gris de la pierre et le blanc de la neige. Peu de plantes poussaient par ici, et celles qui y parvenaient étaient à l’image des habitants des lieux : froids et durs. Du moins était-ce ainsi que le Nord apparaissait aux étrangers. Car pour ceux qui y étaient nés, qui y avaient vécu toute leur vie, cette région était la plus belle au monde, la seule digne d’intérêt. L’air frais empêchait vos poumons de s’emplir des impuretés des villes du Sud, et les paysages… Ah, les paysages étaient ce qu’il y avait de plus magnifique au monde. Où donc, à part ici dans le Nord pouvait-on contempler d’aussi majestueuses montagnes ? Leurs sommets et leurs pentes éternellement couvertes d’un linceul blanc des plus mortels, leurs pics se détachant, telles des épées pointant vers les cieux, sur le fond d’azur pâle du ciel, …

C’est en ces lieux naquit Aristarkh Sasha, fils d’Havard, de la Maison Svenn, au cœur de la cité perdue dans les montagnes, la ville la plus imprenable de tout l’empire : Glacern, surnommée l’Oubliée. Car oubliée, elle l’était. Extrêmement rares étaient les visiteurs. Oh, de temps en temps, il y avait bien quelque voyageur imprudent, des messagers venus tout droit des régions chaudes de la nation, ou bien quelques déserteurs de l’Armée Impériale qui espéraient vivre ici en tout anonymat, quitte à rester hors des murs. Mais dans ce dernier cas, c’était sans compter son Père et sa Justice. Les us et coutumes du Nord sont impitoyables pour qui commet un tel écart, un tel manquement à l’honneur.

Car la vie était rude, ici. Alors que la mort et d’innombrables dangers guettaient de toute part, attendant la moindre inattention, la moindre preuve de faiblesse, tout était mis en œuvre pour empêcher la chute de la cité. Ainsi, aussi loin que remontent les souvenirs du Jeune Sasha, il avait toujours eu une épée entre les mains. A l’âge où les enfants de la Noblesse Sudière étaient encore dans les jupes de leurs nourrices, ceux de Glacern étaient déjà sous la férule de sévères maîtres d’armes. Il n’y avait pas de place pour la tendresse ni la faiblesse. De sang étaient ses larmes, et bleue était la couleur de sa peau. Quant à son éducation, son père s’en chargeait avec une main de fer… Renforcée d’acier.

Parlons-en, de son père. Leur relation était pour le moins étrange. Dans la majeure partie des cas, les enfants qui naissent dans des familles, qu’elles soient riches ou pauvres, Nobles ou roturières, il y avait un amour visible entre un père et son fils. Mais tout petit, bien qu’aimant son père, Aristarkh se demandait si cela était réciproque. N’ayant guère d’autre échange avec Havard autre que des leçons, bien qu’étant toujours à ses côtés lorsqu’il ne maniait pas l’épée avec ses camarades, l’enfant qu’il était alors ne pouvait s’empêcher de se questionner. Mais lorsqu’alors un sourire, aussi fugace qu’un éclair et insaisissable tel une ombre, Aris chérissait cette image de tout son cœur, comme le plus précieux de tous les trésors de ce monde.  Certes, aujourd’hui, il sait que son père agissait ainsi alors pour son bien, pour faire de lui un véritable Homme du Nord. En quoi, il a échoué sur le point suivant : courir après la gent féminine de manière aussi… Quotidienne, dirons-nous, n’a jamais fait partie de leurs mœurs. Mais peut-être compensait-il par ce biais-là le manque d’affection dont il souffrait étant enfant ?



Un père martial


Comme tous les enfants, Aristarkh était béat d’admiration devant son père. Lorsque celui-ci le prenait à ses côtés, ce qui arrivait somme toute très souvent, pour lui apprendre comment gouverner, comment devait être un Seigneur de Glacern, c’était avec une intense joie, toute teintée de sentiments enfantins, qu’il apprenait. Oh, pour chaque chose qu’il réussissait, ou chaque réponse juste qu’il donnait, il n’avait pas de récompense, seulement le bonheur de voir une étincelle de satisfaction dans les yeux d’Havard, ou le plaisir de sentir la main de celui-ci se poser sur son épaule en un  geste tout paternel. Mais qu’il commette une erreur, une seule, ou qu’il fasse mine de manquer de respect, et son père fondait sur lui comme un faucon fond sur sa proie.

Au début, lorsqu’il était jeune, les punitions n’étaient pas si strictes que cela ; elles étaient tout simplement adaptées à son âge. Des nuits passées dans les cachots du Palais des Glaces, froids et obscurs, aux traditionnels coups de fouet et de bâton, en passant par les crucifixions sur les morts en plein Soleil, avec les cordes les plus « meurtrissantes » que l’on eût pu trouver, Havard éduquait son fils à la manière du Nord : « la moindre erreur en dehors de ces murs peut te coûter la vie, ou celle de tes compagnons. Apprends à ne pas faire d’erreurs. » Telle était la phrase qu’il lui répétait souvent juste avant de l’envoyer faire pénitence, et lorsqu’il venait lui en signifier la fin.

Plus tard, lorsqu’il grandit, les sanctions évoluèrent pour devenir plus dures. Des cachots, il passa aux cages suspendues sur les remparts de Glacern, au-dessus du vide, dans le froid, le vent et la neige. Mais malgré ces difficultés météorologiques, Aristarkh préférait nettement ces cages aux cachots, car au moins pouvait-il y respirer de l’air pur, frais. Et cela était excellent pour forger les nerfs : beaucoup seraient devenus fous de passer un jour et une nuit, voire plus, en un tel endroit. Le balancement de la cage et les craquements du métal qui se contractait vous glaçaient les os. Bien sûr, on venait lui apporter à manger : du pain sec et un peu d’eau, qui gelait la plupart du temps s’il ne la buvait pas immédiatement.

La première fois qu’Havard eut vent des mauvaises habitudes de son fils, qui consistaient à charmer, ou à essayer, toutes les célibataires de la ville, sa réaction fut sans appel. Il l’expédia manu militari dans les montagnes avec seulement une épée et une outre d’eau. Sa Tante, Alrune, le surveillerait de loin, mais Aris avait plutôt tendance à penser que c’était pour ramener son corps que pour venir à son aide si d’aventure il tombait sur un ours affamé. D’ailleurs, par les loups ! Il se serait damné pour manger un ours, tellement il avait faim le premier soir. Il avait bien réussi à trouver des racines et quelques baies, mais c’était un repas plus que frugal. Ce ne fut que le lendemain soir qu’il parvint à piéger un lièvre des neiges, seulement, jouant de malchance, il n’avait pas les moyens d’allumer un feu suffisamment fort avec seulement des branchages de buissons, et verts, qui plus était. Aussi n’eut-il d’autres choix que de le manger cru, tel l’animal qui ornait le blason de sa Maison.

Par la suite, Aristarkh ne compta plus le nombre de fois qu’il fut envoyé dans ces montagnes, bien que parfois pour des raisons autres. Son père et les Maîtres d’Armes de Glacern considéraient en effet que les montagnes constituaient de parfaits lieux d’entraînements pour les futures générations de Glacern, car survivre sur le Croc du Dragon ou celui du Dragonnet, assurait de pouvoir se débrouiller partout ailleurs dans l’Empire, les conditions étant plus douces dans les terres du Sud.



L’histoire du cheval et de l’étoile


« Plus haute ta garde ! Plus haute ! Tu tiens donc tant que ça à te faire tuer ?! »


Grognant en guise de réponse sous l’effort, Aris redressa sa lance et para le coup porté en direction de sa tête. Les vibrations provoquées par le choc remontèrent le long de ses bras et le firent serrer les dents. Depuis le matin qu’ils s’entraînaient sans relâche, et malgré ses quinze ans, il commençait sérieusement à fatiguer. Ses gestes se faisaient plus lents, moins assurés, et… Un violent coup dans les côtes lui coupa le souffle et le fit tomber au sol, dans la neige qui recouvrait toute la cour d’armes du château.


« Si j’étais un véritable ennemi, tu serais mort, mon garçon. »


Fils de la Maison Elusis, et par là l’un de ses Oncles maternels, Korinn comptait parmi les meilleurs Maîtres d’Armes que comptait le Nord, mais il était aussi rude que le vent de l’Hiver. Aris ne comptait plus le nombre de fois où il s’était retrouvé au sol en combattant contre lui. Cet homme ne laissait pas passer la moindre erreur, et voulait toujours amener ses élèves à la perfection, leur faisant répéter parfois les mêmes mouvements de l’aube au crépuscule. Les Chasseurs de Vampires ne pouvaient pas se permettre de ne pas maîtriser le maniement des armes, car ces dernières étaient le dernier rempart entre la vie et la mort. Et demain viendrait le grand jour, où il aurait l’occasion de mettre en pratique plus d’une décennie d’apprentissage. Demain, comme il en était la tradition, Aristarkh irait en compagnie des filles et fils de la Noblesse Nordienne chasser leur premier Vampire.

Cette nuit-là, trop excité pour dormir, le jeune homme revêtit une cape de fourrure et sortit se promener sur les remparts du Palais des Glaces. Il faisait frais, mais le temps s’était légèrement réchauffé depuis quelques jours ; la neige tombait en effet moins drue. Glacern semblait si paisible, la nuit, sous son éternel linceul blanc. Aucune lumière, si ce n’était celles des postes de garde, ne troublait cette nuit, et nul bruit ne faisait vibrer l’air immobile. Des flocons tombaient lentement du ciel, et en touchant le sol, se fondaient parmi ceux déjà au sol. Ce spectacle mélancolique raviva les souvenirs de sa mère, de ce seul soir où son père s’était ouvert à eux, Katrinn et lui. Et parfois, il arrivait qu’il sente encore sa présence dans les couloirs, les multiples salles, du château. En d’autres lieux, il en aurait très certainement voulu à son père d’avoir agi de la sorte, mais il était un Fils de Glacern, et s’il avait été à la place du Seigneur de la ville, son action n’aurait pas été autre.


********

Cela faisait plusieurs jours qu’ils chevauchaient vers le Sud. Des soldats plus âgés escortaient la dizaine de jeunes Nobles, dont certains avaient du mal à réfréner leur excitation de sortir enfin des murs de leur cité et de chasser leur premier Vampire, d’autant plus que, selon les corbeaux qu’ils recevaient des grandes villes Sudières, ces derniers étaient de plus en plus nombreux, mettant à mal les patrouilles de l’Armée Impériale.

Aristarkh vint placer son cheval aux côtés de celui Tatyana, une cadette de la Maison Cerwyn qui, il devait l’avouer, ne le laissait pas indifférent. Souvent partenaires à l’épée, les deux jeunes gens passaient énormément de temps ensemble, quelque soit le type d’apprentissage auquel ils étaient soumis. Une rivalité mâtinée d’affection existait entre eux depuis le premier jour où ils avaient croisé le fer, comme si la première étincelle causée par leurs épées avait été le signe qui avait permis leur relation. « Je te saigne, tu me brises une côte, et on partage une brioche ensemble après. » Cela changeait énormément des Cours du Sud, mais après tout, les Sudiers, mous et paresseux, ne permettaient pas à leurs femmes de prendre les armes. Aller dire à une Fille de Glacern qu’elle devra passer sa vie à broder dans une tour, et essayez d’éviter sa colère si vous le pouvez. Toujours était-il que, lorsque sa jument fut à hauteur de celle de Tatyana, Aristarkh lui fit faire un écart pour bousculer doucement la cavalière.



« Diantre ! Veuillez m’excuser, Demoiselle. Il semblerait que ma jument éprouve quelque attirance pour la vôtre. »

« Messire Svenn, je vous connais trop bien pour savoir que vous l’avez fait exprès. »

« Moi ? Voyons, jamais je n’oserai user d’un tel intermédiaire pour faire montre de mon intérêt à une belle et jeune fille. Je préfère le lui dire directement. »

« Et ? »

« J’aime beaucoup votre cheval. »

« … Im… Imbécile ! »



Se rembrunissant, Tatyana fit accélérer son cheval, tandis qu’Aristarkh se tournait vers un de ses camarades, un grand sourire aux lèvres.


« Je crois qu’elle est folle de moi. »

« Et moi, tu me rends folle, Aristarkh Sasha Svenn ! Fais un peu honneur à ton nom. »

« Oh, ma Tante, vous ici ? Je ne vous avais point… »

« Aris ! »

« Bien, bien… »



Sa Tante, Alrune Svenn, la sœur de son Père, avait pris la direction de leur groupe. Se doutant des inquiétudes qu’Havard éprouvait quand au « Don Juanisme » de son fils, Alrune devait être là pour le surveiller et veiller à ce qu’il ne commette pas d’impairs avec les filles de la Noblesse présentes. Mais ce jour, seule une l’intéressait vraiment, et ce depuis des années. Difficile à croire, venant d’un adolescent qui passait tout son temps libre à faire du charme au sexe opposé, mais là était pourtant la vérité.

********

La nuit était tombée, et ils avaient choisi de faire halte non loin d’un petit bosquet. La traversée du Désert d’Esfelia avait été un véritable enfer, quand bien même voyageaient-ils de nuit. Car le jour, même cachés à l’ombre, les fortes chaleurs les changeaient terriblement de celles qu’ils avaient l’habitude de ressentir. Quelle fournaise !

Mais ce soir, dans les Plaines de l’Est, traditionnelle terre de chasse aux Vampires, la température était plus douce. Certes, elle était toujours plus élevée que dans leur ville natale, mais elle était bien plus supportable que celle des jours d’avant. Aristarkh n’était pas encore de garde, son tour venant plus tard dans la nuit, mais alors que tous dormaient paisiblement hormis les veilleurs, lui n’arrivait pas, une nouvelle fois, à trouver le sommeil. Son regard était fixé sur le dos de Tatyana, assise, ses armes à portée de main, sur une pierre à la lisière de leur campement. La Lune se reflétait dans ses longs cheveux d’or, attachés en tresses guerrières. N’y tenant plus, Aris roula son manteau de fourrure qui lui faisait office de couverture, et alla s’asseoir à ses côtés.



« Je ne sais si je dois être déçu ou non. Il me semblait avoir vu une étoile ici, et pourtant, c’est vous que je trouve. »

« Navrée de ne pas être aussi étincelante qu’une étoile… Ou même que mon cheval. »

« Oh non, je crois qu’une étoile ferait pâle comparaison à côté de vous. Quant à votre jument, aussi charmante soit-elle, elle provoque en moi bien moins d’émois que vous lorsque je vous vois. »

« Aris, tu n’es qu’un damné charmeur. Tu as beau être mon ami, tu es désespérant. »



Un sourire sur ses lèvres atténuait toutefois la dureté de ses paroles. Et, sous la lueur de l’astre d’argent, leurs mains se rejoignirent, chacun goûtant dans le silence la proximité, la présence de l’autre.


Un dernier souvenir du Nord


Tatyana n’était pas revenue vivante des Plaines. Le groupe de trois Vampires qu’ils avaient poursuivis et mis à mort était particulièrement retors, et l’un d’entre eux était extrêmement vicieux. C’était lui qui avait tué Tatyana, surgissant là où tous s’y attendaient le moins. Ce qui aurait dû être une joyeuse cérémonie – tuer son premier Vampire, quelle joie, quel honneur ! – s’était transformé en un triste et long retour vers Glacern. Ce genre d’accidents était hélas courant, mais n’atténuait en rien la peine que l’on pouvait ressentir.

Deux ans s’étaient écoulés depuis cette funeste journée, deux années durant lesquelles il n’avait eu de cesse de continuer à s’entraîner, se sentant responsable de la mort de la fille Cerwyn. Il était toujours aussi dissipé que le lui reprochait son père, avait toujours une tendance très marquée à courtiser les femmes, semblait prendre tout avec légèreté, mais il avait fait, sur la tombe de la jeune fille, la promesse de ne plus jamais perdre l’un des siens sans avoir tout fait pour le sauver. Une promesse marquée par le sang, l’une de celles que l’on ne pouvait briser.

Lorsque son père vint le voir pour lui apprendre leur proche départ pour le Sud, et pour la guerre, Aristarkh se rendit dans la crypte où reposaient les cendres de Tatyana. Une statuette en bois, à son effigie, ornait le couvercle de l’urne. L’œuvre d’art funéraire était d’une grande finesse, mais ne rendait pas grâce à celle qu’il avait connu. Les yeux de la figurine manquaient de cette étincelle qui avait illuminée son regard de son vivant. Fermant les yeux, il fit ce qu’il n’avait jamais osé faire lorsqu’elle était encore de ce monde, et l’embrassa délicatement. Il avait beau avoir continué à jouer de ses charmes avec les filles, Tatyana était peut-être la seule femme qu’il ait réellement aimé.
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MessageSujet: Re: Aristarkh Sasha Svenn, Fils du Nord [Terminée] VALIDE Aristarkh Sasha Svenn, Fils du Nord [Terminée] VALIDE Icon_minitimeMar 20 Aoû 2013 - 12:17

Validé sans soucis ^^
Totem loup
Alignement 520
Impuissant
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Aristarkh Sasha Svenn, Fils du Nord [Terminée] VALIDE

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