Ombre se réveilla en sursaut. La jeune fille qui lui tamponnait doucement le cou avec une bout de tissus mouillé sursauta également en poussant un crie de surprise. L'homme inspira doucement et passa sa main contre son visage. Ses doigts de heurtèrent au métal froid et rassurant de son masque. La jeune se releva, les joues rouges d'avoir ainsi criée. L'assassin sourie. Décidément, la petite c'était vraiment attaché a lui, et il ne pouvait nier qu'il appréciait sa présence. L'homme se leva et marcha vers l'alcôve de la grotte qui lui servait de cuisine afin de se préparer de quoi déjeuner. Il revint avec un peu de viande séché et quelques fruits. Avant de partir, il remplirait la réserve afin de ne pas laisser la jeune sans nourriture. Il lança une pomme a cette dernière et ils mangèrent ensemble, en silence comme a leur habitude. Quelque peu déboussolé, c'est finalement Ombre qui brisa la cérémonie du silence.

-Ai-je crié?

La jeune baissa la tête, sans mot dire. Elle avait beau avoir confiance en lui, elle ne lui disait pas tout.

- Le silence est aussi révélateur que les mots jeune fille... Donc j'ai crié... Ai-je dormis longtemps?

- Beaucoup plus qu'à votre habitude, maître.

-Quelle heure est-il?

-Je ne sais pas maître. Lorsque je suis sortie pour faire la ronde, le soleil se levait... Il doit être midi a présent...

Ombre la fixa quelque seconde, sans rien dire. Il l'entrainait intensément depuis deux mois, pouvait-il se permettre de la tester? Il y avait peu d'Alayiens dans les parages, ils étaient massé a deux ou trois kilomètre de la, assiégeant Gloria...Mais une patrouille était toujours possible. Il soupira. Il était de nature aventureuse, alors s'il voulait espérer que Luna le suive un jour, il devait la tester le plus tôt possible.

-Gamine, va chercher ton arc...

Elle savait pertinemment ce qu'Ombre avait en tête. Il ne lui demandait jamais pareil chose d'un tel ton. Celui qu'il avait utilisé était plus sec, plus sérieux. Il n'utilisait pas pareil voix quand il s'adressait à elle. Luna partie à la course et revint quelque minute plus tard. Elle s'était changé pour revêtir une robe couleur fauve, son unique épaulette fixé sur son épaule gauche et son carquois. Elle avait en main une version miniature de Murmure. Plus faible, mais tout aussi précis, cadeau de son maître. Ce dernier s'approchait d'elle et lui mit une main sur l'épaule en mettant un genou par terre, afin d'être a son niveau.

-Écoute moi bien Luna, c'est très important... Je te laisse faire la vigile aujourd'hui, alors j'attend de toi que tu respecte les procédures, d'accord? Tu ne te présente que s'il est seul et qu'il correspond a la description que je t'ai donné. S'ils sont nombreux tu te cache ou tu te sauve. Je préfère le louper et t'avoir en vie que le contraire... Tu m'as bien compris?

La jeune avait littéralement des étoiles dans les yeux. C'était tout de même la plus grande marque de confiance que son maître pouvait y faire, elle ne comptait pas le décevoir.

-Oui maître, je suivrai le chemin et serai sur mes gardes. S'il se présente aujourd'hui, je reviendrai avec lui en un seul morceau, je vous le jure!

-Bien, part! Si je ne t'ai pas revu dans trois heures, j'irai te chercher... Aller! Ouste!

Elle cacha son visage derrière le capuchon de son vêtement et derrière le foulard enroulé autour de son cou. Seul ses yeux perçait la monochromie de ses vêtements. Il la regarda détaler comme un lièvre et ne pût que sourire en la voyant ainsi. Tout ce qu'il espérait a présent, c'est que le grand Esprit veille sur elle...

___

Elle attendait depuis une heure déjà. Visiblement, il ne se présenterait pas aujourd'hui. Elle se récitait mentalement les informations qu'elle devait retenir sur cet individu. Son apparence, son nom, la question qu'elle devait y poser... Un bruit attira son attention et Luna se colla encore plus au sol, toujours dissimulée dans la végétation. Un homme, seul... Il avait les cheveux brun, portait une armure légère, une épée était bien en vu sur lui. Une cicatrice marquait son visage... oui, il semblerait que c'était lui. Elle attendit patiemment que l'homme passe devant sa cachette avant de bondir derrière lui, arc bien tendu. Son cœur battait à la chamade. Son maître lui avait assuré qu'il n'était pas agressif, mais s'il se trompait? Non... Le maître n'était as du genre a se tromper... Elle lança d'une voix qui se voulait sec du haut de ses douze ans:

-Ne bouger pas, je...Je suis armée!... Quel est votre nom, et le nom de vos parents? Répondez clairement!...

Elle tentait au plus de garder son calme. Et si elle s'était trompée? Et si cet homme n'était pas le frère du maitre? Elle serait dans de beau drap... Et si il décidait de l'attaquer? Elle ne ferait pas le poids, mais au moins, elle avait le terrain à son avantage. Ombre avait piégé toute la zone et seule son maitre et elle connaissait le chemin afin d'y circuler sans problème. Elle gardait la tension sur la corde de son arc. Ses yeux ne perdaient pas un geste de l'homme devant elle. S'il l'attaquait, elle comptait bien se défendre.

La sixième borne, enfin. Depuis qu’il avait reçu le signal de son frère, Jeönyr avait désespérément cherché un moment pour atteindre cet endroit, mais avec les alayiens, ce fut plus compliqué que prévu. Leur règne sur les environs compliquait la tâche, le joug de ces envahisseurs était bien pire que celui des Kohan, sans pitié. Leurs soldats étaient de loin supérieurs à ceux de l‘empire, qui pourtant se révélaient des adversaires de taille. Le loup avait assisté à quelques escarmouches entre les deux factions, dissimulé sous le couvert de la forêt, les humains avaient été écrasés à chaque reprise, mais au moins, le brigand avait pu en tirer des informations qui lui seraient utiles si jamais il avait à en combattre lui-même, ce qui jusqu’à présent n’avait pas été le cas, en remerciant toutes ces années passées à vivre caché avec sa famille. Enfin, toujours était-il que la Horde parvenait à survivre à la campagne des alayiens, du moins, pour le moment, il était évident que si elle se poursuivait de la sorte, le royaume humain tomberait, rapidement suivit par celui des elfes et même celui des vampires. Ce nouvel ennemi haïssant toute forme de magie et tant immunisé contre cette dernière. Et une fois cela fait, il serait impossible pour le groupe de bandit de survivre, si la Horde survivait jusque-là. Leurs vivres se tarissaient déjà, les troupes alayiennes empêchant tout voyagement de ravitaillement humain, ne restait qu’à embusquer les envahisseurs, mais ceux-ci représentaient des cibles bien plus difficiles, voire même impossible à atteindre pour les voleurs, d’autant plus qu’ils évitaient de créer de gros groupes afin d’être plus discret, l’organisation d’opération devenait d’autant plus complexe. Mais pour le moment, ce n’était pas son problème, il devait retrouver son frère, car pour que celui-ci le demande, il devait bien y avoir quelque chose. Jeönyr avait donc planifié une absence des opérations de la Horde pour une durée indéterminée, en planifiant un retour le plus tôt possible. Il s’inquiétait bien entendu pour Saemon, mais ce dernier n’avait-il pas vécu tout ce temps caché aux yeux de tous? Bien que les prouesses au combat des alayiens soient ahurissantes, leurs talents de traqueur ne devaient pas surpasser ceux des patrouilles impériales. Il observa la route qui se dressait devant lui, rien à signaler pour le moment, mais ce fut tout de même sur ses gardes que le bandit se mit à découvert, ayant longé la route dans le boisé pour se cacher des yeux indésirables, il fallait bien que son frère voit qu’il était arrivé pour mettre la situation au clair. C’est ainsi que Jeönyr s’approcha de la sixième borne, cherchant des yeux un mouvement qui trahirai la présence d’un autre être vivant, bien qu’il ne crut pas véritablement repérer quoi que ce soit, après tout, il cherchait un assassin. C’est donc avec surprise qu’il entendit un mouvement derrière lui tandis qu’une voix s’adressait à lui, lui demandant des questions qui n’auraient aucun intérêt aux yeux d’un envahisseur, d’autant plus que la voix semblait si jeune. Jeönyr leva donc calmement les mains dans les airs, se remémorant toutefois quelques gestes clés qu’il pourrait effectuer et se tourna vers son interlocutrice. Une fillette, arc tendu en main le fixait du regard, elle semblait atrocement nerveuse. Après un rapide examen de la gamine, qui ne devrait, théoriquement ne pas être un ennemi, d’autant plus que la sixième borne ne constituait pas l’endroit idéal pour une embuscade, si elle l’avait attendu ici, elle devait avoir une raison, le loup prit doucement la parole.

- Doucement, doucement. Je me nomme Jeönyr, fils de Rescert et Catherine… Et dit-moi, quel nom peut-on donner à un visage aussi charmant que le tien.

Il jeta un bref coup d’œil vers le boisé, espérant peut-être apercevoir son ainé qui observerait la scène, car si cela se trouvait, cette enfant devait avoir été envoyée par Saemon. Bien que celui-ci n’ait jamais fait mention de la fillette, mais après tout, que savait-il de son frère?

- Je suis à la recherche d’un homme, un peu plus âgé que moi portant un masque de fer. Tu ne l’aurais pas vu dans les parages? C’est ici qu’il m’a donné rendez-vous… J’avais dans l’intention de venir plus tôt, mais j’ai eu un léger contretemps… J’espère tout simplement qu’il n’a pas abandonné l’idée de me voir… T’a-t ’il donné rendez-vous à toi aussi? En souhaitant que je n'empiète pas sur son horaire en arrivant plus tard, reçoit-il beacoup de clients?

Le bandit avait prononcé ces dernières phrases avec un air moqueur, espérant amuser un peu la jeune archère qui se tenait devant ses yeux. En ces temps chaotiques, un sourire était déjà un miracle en soit. Il attendit la suite, s'il avait bien compris son frère, les alentours étaient parsemés de pièges pour dissuader les intrus, ainsi, Jeönyr n'avait pas vraiment le choix d'attendre d'être guidé vers Saemon, d'autant plus qu'il ignorait l'emplacement exact de son repère et qu'il n'avait pas particulièrement l'envie de zigzaguer à l'aveuglette entre les trappes posées par son frère.

L'homme leva les bras bien en vu, mais Luna n'était pas pour autant rassurée. son cœur ne se calma que lorsqu'elle entendit les trois mots clé qu'elle avait si fanatiquement gardé en mémoire: Jeönyr, Rescert, Catherine... Le code était bon, il s'agissait belle et bien du frère du maitre. Elle relâcha légèrement la tension de son arc, sans pour autant décocher la flèche de la corde. Elle n'était plus capable de maintenir la tension à son maximum, les trois doigt de sa main droite, qui tenait la corde, commençait à lui faire mal et logiquement, si elle suivait les directive de son maitre, elle n'aurait pas à tuer l'homme devant elle. Elle n'avait jamais tué, pas comme son mentor. Ce dernier lui répétait sans cesse que ce jour arriverait, et qu'elle le veuille ou non, elle le ferait. Elle ne comprenait pas tout à fait pourquoi il disait cela, mais elle lui faisait confiance.

-Mon nom est à moi, vous le saurez bien assez tôt...

Elle voulait attendre que son maitre confirme l'identité de l'homme avant de lui livré des informations sur son identité, c'était là l'une des première règle que Ombre lui avait enseigné: son identité était une chose précieuse à ne pas donner à qui le veut. Elle descendit finalement son arme et remit le projectile dans son carquois.

-Suivez moi, mon maitre vous attend...

sans plus de manière, elle s'engouffra dans la forêt qui bordait la route. Elle marcha rapidement jusqu'à un grand chêne et fit un tour sur elle même, arc à la main. si elle ramenait des visiteurs indésirable au repère, elle ne se le pardonnerait jamais. Elle se retourna vers l'homme qui la suivait. Son capuchon et son masque de tissue masquait toujours son visage, elle vérifia fréquemment.

-À partir de maintenant, suivez moi de très près. Un seul faux pas et vous perdrez votre pied à coup sûre...

Elle marcha sur le chemin qu'elle avait apprit par cœur. Il suffisait de suivre une certaine chaine d'arbre centenaire. Tout écart activerait un piège, à loup ou à ours, au choix. Le duo arrivèrent finalement devant un roc émergeant à plusieurs mètre du sol. Luna la longea quelques seconde, puis arrêta vis-à-vis une structure rocheuse similaire au autre. Elle poussa sur une pierre à même la paroi rocheuse et celle-ci recula, laissant assez d'espace pour laissez entrer un homme adulte.

-Venez, vous êtes arrivez chez mon maitre.

La jeune s'y engouffra sans attendre une réaction de la part du frère d'Ombre et disparue dans la grotte. Elle alla retrouver son maitre dans la chambre et l'avertie que son frère était arrivé. Un sourire se dessina sur le visage masqué de l'assassin. Il se leva et deposa sur une petite table le morceau de bois qu'il était en train en sculpter. Il fit un elégère acolade à Luna, bienheureux de la revoir saine et sauve.

-Bravo petite, change toi à présent, nous avons du pain sur la planche...

Il se dirigea aussitôt vers la pièce principale de sa grotte et se détendit en voyant son frère à la lueur des torches accroché au mur. Il vint à sa rencontre et lui tendis la main. Il avait beau avoir vécu en solitaire, il avait appris beaucoup sur les normes de politesse. après tout, son métier demandait une adaptation a toute situation...

-Bienvenue chez moi, Jeönyr... Heureux de voir que tu as put répondre à mon invitation malgré ces temps troublés... Viens, assit toi, nous devons parler...

Ombre lui désigna la table qui trônait au centre de la pièce et alla s'assoir à celle-ci. Il y avait là plusieurs fruits sauvage ainsi qu'un grand sac fermé déposé sur le coin, à la droite d'Ombre. Ce dernier était vêtu d'une tunique simple et d'un pantalon, tout deux noir, et bien évidement, il abordait son masque comme à son habitude. Cependant, plusieurs partie de son corps était visible, contrairement à leur deux précédents rencontres Entre autre, son cou dénudé où la vieille cicatrice de morsure était toujours aussi visible. ses long cheveux noir étaient attaché dans son dos par une bande de cuir et ses mains étaient visible. Sur celle de droite, deux cicatrice parallèles marquais la paume de sa main alors qu'une seule était visible sur le dos de sa main. Il fit signe à son frère de s'assoir à sa gauche. Il n'était pas pressé, mais il avait beaucoup à dire.

-J'ai de l'eau, du vin, de la bière, ainsi que de la viande séché et des fruits frais. Si tu veux quoi que se soit, dit le moi, après tout, la route n'a surement pas été de tout repos...


C'était une formule de politesse classique et universelle, proposer à boire et à manger à son invité. Il ne l'avait jamais fait, et Ombre trouvait que sa proposition sonnait relativement assez fausse. Cependant, la proposition était tout de même vraie, alors l'assassin passa outre ses réflexions pour ce concentrer sur ce qui avait motivé cette rencontre.

-J'ai plusieurs questionnements te concernant. La majorité de ceux-ci sont des questions assez sérieuses, mais j'ai également une question d'ordre personnelle à te faire pars. Non pas qu'elle n'est pas sérieuse, mais moins de vie dépendent de celle-ci...Par où veux-tu que je commence, frèrot?

L’enfant ne lui répondit que très évasivement, mais les réponses fournies par le bandit semblaient l’avoir satisfaite, puisqu’elle détala dans la forêt. Le voleur lui emboita rapidement le pas, posant ses pieds à l’endroit même où ceux de la petite se situaient quelques instants plus tôt, après tout, ce n’était pas la première fois qu’il se déplaçait dans une forêt piégée et apparemment, ce n’était pas la première fois que la jeune archère se faufilait entre ces pièges.  Leur dangereuse randonnée perdura quelques temps avant que l’inconnue ne s’arrête devant une structure rocheuse, la longeant pendant quelques mètres avant d’appuyer sur une pierre, habilement camouflé, le mécanisme qui s’enclencha à la suite découvrit une cavité assez grande pour un homme, mais pas plus. Sa guide s’y engouffra sans attendre, laissant un bandit perplexe devant l’entrée. Celui-ci jeta un dernier regard aux alentours avant de la suivre. Le voleur avança, stupéfait, dans l’antre de son frère, qui semblait s’être bien organisé. Son repaire semblait assez vaste pour un homme seul, il y avait même plusieurs pièces ou du moins, il en avait l’impression, décidemment, Saemon était remplit de surprises. D’ailleurs, où était-il celui-là? Jeönyr se retourna en entendant sa voix et alla à sa rencontre. Il serra la main qui lui était proposé avant d’étreindre rapidement son ainé, rassuré de le voir en un morceau. Bien qu’il parut différent aux yeux du loup, en effet, Saemon semblait étrangement épuisé. Il l’invita à s’assoir auprès de la table qui occupait le centre de la pièce, lui proposant nourriture et breuvage, proposition que le voleur refusa poliment de la tête, et l’invita à poursuivre.

-J'ai plusieurs questionnements te concernant. La majorité de ceux-ci sont des questions assez sérieuses, mais j'ai également une question d'ordre personnelle à te faire pars. Non pas qu'elle n'est pas sérieuse, mais moins de vie dépendent de celle-ci...Par où veux-tu que je commence, frèrot?

Il avait l’air terriblement sérieux, ainsi, Jeönyr s’adossa en lui répondant.

- Commençons par les questions plus… sérieuses, une fois cela réglé, nous parlerons de ce sujet plus personnel. Avec cette guerre qui fait rage, il me semble que nous ayons bien peu de temps pour les préoccupations personnelles.

En effet, la Horde était quelque peu éparpillé, certains préférant rester dans les alentours de Gloria pour être avec leur famille, tandis que d’autres étaient restés avec Mélusine, qui avait eu la brillante idée de déplacer la Horde pour un moment, s’organisant plutôt autour d’Aldaria, et d’autres, comme Jeönyr, restaient en perpétuel mouvement, tentant d’organiser les loups qui allaient et venaient, franchissant rarement les murs des villes, étant plus à l’aise en terrain ouvert, et loin de tout Kohan. Enfin, sauf la princesse qui avait soigné Mélusine, la seule Kohan qui s’était attiré le moindre respect de la part du loup. Mais en ces temps troubles, la famille impériale acquérait peut-être un minimum de respect s’ils parvenaient à prendre soin du peuple, comme il en était leur devoir, le voleur repensa notamment à ce village auquel il avait porté assistance avec son frère ou aux enfants qui mourraient de faim dans les ruelles. Mais avec l’issue que prenait cette guerre, il ne resterait probablement pas de peuple à servir pour l’empereur. Jeönyr revint à son frère, attendant qu’il lui pose ses questions. De quoi pouvait-il bien s’agir, il ne lui aurait pas demandé de se déplacer pour un sujet sans importance, avait-il besoin d’aide? Ce serait donc son questionnement d’ordre plus personnel, mais qu’en était-il donc du reste? Cela pouvait-il avoir à faire avec l’enfant qui l’avait accueilli? C’était fort possible, après tout, si Saemon avait sous son aile cette archère, il pouvait bien être possible qu’il ait besoin d’assistance en un sujet quelconque, mais lequel? Ne sachant pas trop à quoi s’attendre venant de son ainé, Jeönyr préféra attendre qu’il l’annonce lui-même.

Ombre sourit à la réponse de son frère. Il était vrai que la guerre ne se déroulait pas seulement sur le champ de bataille, mais également dans le cœur de chacun des habitants du continent. C'était comme un feu qui ne pouvait être éteint. Le problème, car oui, il y avait un problème, était que ces flammes dévorantes ne faisaient que croitre dans l'esprit des affligés. Si ces derniers ne tentait rien pour apaiser leur réflexions, ils se retrouveraient avec un chaos de peur et de désespoir joint à même leur esprit.

-Au contraire, frérot... La dernière chose qu'un guerrier à besoin, c'est d'un esprit troublé au milieu d'un champs de bataille. Ce n'est pas très conseillé d'être distrait alors que sa vie est en jeux...C'est pour cela que j'ai besoin de parler.

Luna entra de nouveau dans la pièce, vêtue de son habituel robe noire. Elle avait retiré ses vêtement de camouflage, mais elle avait conserver sa queue de cheval. Une mince bande de cuir rattachait ses longs cheveux blonds, qui bougeaient à l'image de la queue d'une comète à l'arrière de la jeune fille. Il s'approcha des deux hommes et fit une légère révérence en face de Jeönyr, non sans arracher un sourire à son frère ainé.

-Je m'excuse pour la rudesse, sir Jeönyr, mais c'était les ordres que j'appliquais. Je suis heureuse d'enfin vous rencontrez, mon maitre m'a beaucoup parlé de vous. Je suis Luna, pupille et élève de votre frère.

La jeune avait mit un point d'honneur à apprendre le plus de chose et ce, en prenant le moins de temps possible. Depuis son arrivé, elle avait demander à apprendre le tir à l'arc, la lecture, les mathématiques et étrangement, la bienséance. Ombre l'avait donc instruite dans ses temps libre et la jeune pratiquait plus souvent qu'autrement en l'absence de son maitre. Ses progrès étaient impressionnant; elle apprenait incroyablement vite, probablement parce qu'elle aimait apprendre...L'assassin de voyait pas d'autre explication.

-Avant que je ne te pose mes questions, j'aimerais que tu me confie ton épée et tes bottes, s'il te plait.. Je sais que cela peut sembler étrange, mais fait moi confiance, tu repartira chaussé et armé, n'ai crainte.

Luna restait debout, au coté d'Ombre, attendant patiemment que Jeönyr s'exécute. Lorsque ce fut fait, elle pris les objets en question et détala vers où elle était venu, marchant lourdement avec l'arme massive dans ses bras. Ombre redevint presque aussitôt sérieux, ayant lourd et long à dire, il préférait ne pas perdre son temps.

-Bon, alors soit, voici mes questions sérieuses. Écoute moi, ensuite tu poseras tes questions, et tes objections...

Il mis sa main dans le col de sa tunique et retira l'amulette des Kohan de son cou pour la déposé doucement sur la table.

-Si les Alayiens prennent Gloria, mon repère et ma vie seront menacé, en plus de celle de Luna. de plus, cette guerre nuit à l'obtention de contrat, ironiquement, en temps de paix, les gens souhaitent s'entretuer, et tout s'inverse lorsque les affrontement commence...Bref, j'ai pris position: je vais soutenir l'effort de guerre au coté des seigneurs humains. Cette amulette m'a été donnée par l'un de leur représentant, à Gloria. elle me permettra d'assisté a un sommet de chefs interraciaux. Elfe, vampire et humain vont se rejoindre et il est possible qu'une alliance se forme. Si un tel cas se produit, une contre offensive sera probablement lancé sur Gloria, mais d'ici là, j'aurai besoin de ton aide... Le Néant possède plusieurs convois de ravitaillement, et chaque village avoisinant Gloria est devenu un camp de travail, où les machines de guerre sont assemblées, réparé et entreposé.

Il attendit quelques seconde avant de poursuivre, afin qu'il n'ai pas à répété. Il avait beaucoup a dire, alors il était normal que des pauses soient prise afin d'aider l'assimilation des informations.

-Si jamais tu réussissais à convaincre la Louve, tu pourrais employer la meute comme unité de sape, afin de détruire les approvisionnement et rasé les villages par le feu. Ton groupe est composé d'expert en embuscade et en furtivité...d'accord, ils sont pas tous aussi bon archer que moi ou aussi bon bretteur que toi, mais ils sont expérimenté, et c'est ce qui est requit. Avec votre aide, l'empire aura un peu le temps de souffler, vous pourrez vous approvisionner à même les dépôts de vivre de l'armée Alayiennes et de plus, vous pourrez tuer des fanatiques comme vous voudrez. De plus, j'aimerais te dire Jeönyr qu'à présent, tu es le bienvenu dans mon repère...Tu peux y venir à ta guise, tant que tu n'invites personne que je devrai tuer par la suite...

Il se tut, attendant patiemment la réplique de son cadet. Ombre savait que la Horde ne serait pas chaude à l'idée d'aider l'empire, mais son frère devait comprendre qu'ils n'avaient as le choix. En ce moment, partout sur le continent, un seul choix s'imposait: s'unir ou mourir.

Saemon, comme un grand frère le fait habituellement, corrigea Jeönyr en affirmant qu’il fallait régler les problèmes personnels car ceux-ci pouvaient nuire et causer la mort. Le brigand hocha la tête, donnant raison à son frère, après tout, Mélusine avait bien failli mourir pour une question personnelle. Il y eu une seconde de silence entre les deux frères avant que la jeune archère n’entrent dans la pièce, maintenant vêtue d’une robe noire et laissait ses cheveux blonds voleter derrière elle, attachés en une queue de cheval, qui virevolta lorsqu’elle effectua une brève référence. Par le Dracos, elle en connaissait plus long sur la bienséance que le brigand, qui était plus accoutumé à la fratrie qui était en place dans la Horde. Ainsi, son frère avait une pupille? C’était surprenant.

- Le plaisir est partagé, Luna… Mais oublions les sirs, veut-tu? Je suis bien loin de cela… Et il n’y a pas de soucis pour ta rudesse, tu devrais même en être fière, tu as bien respecté tes instructions.

- Avant que je ne te pose mes questions, j'aimerais que tu me confie ton épée et tes bottes, s'il te plait.. Je sais que cela peut sembler étrange, mais fait moi confiance, tu repartira chaussé et armé, n'ai crainte.
- Euh…D’accord…

Le voleur s’exécuta, perplexe, en observant son ainé, puis en regardant Luna, qui repartit, emportant les dits objets. Saemon prit ensuite la parole, redevenant aussi sérieux que possible. Il mit la main sous sa tunique et en ressortit un pendentif, qu’il déposa sur la table tandis qu’il parlait.

-Si les Alayiens prennent Gloria, mon repère et ma vie seront menacé, en plus de celle de Luna. de plus, cette guerre nuit à l'obtention de contrat, ironiquement, en temps de paix, les gens souhaitent s'entretuer, et tout s'inverse lorsque les affrontement commence...Bref, j'ai pris position: je vais soutenir l'effort de guerre au coté des seigneurs humains. Cette amulette m'a été donnée par l'un de leur représentant, à Gloria. elle me permettra d'assisté a un sommet de chefs interraciaux. Elfe, vampire et humain vont se rejoindre et il est possible qu'une alliance se forme. Si un tel cas se produit, une contre offensive sera probablement lancé sur Gloria, mais d'ici là, j'aurai besoin de ton aide... Le Néant possède plusieurs convois de ravitaillement, et chaque village avoisinant Gloria est devenu un camp de travail, où les machines de guerre sont assemblées, réparé et entreposé.

Son frère prit ensuite une pause, laissant le temps au bandit d’assimiler ces informations. Bien qu’il l’eut écouté, Jeönyr ne pouvait détacher son regard de l’amulette. Les Kohan. Par le Dracos, à quoi Saemon avait-il pensé? Bien entendu, cette guerre se terminerait mal pour les humains, mais de là à servir un empereur incapable, il y avait des limites, si? Le brigand dut faire preuve de beaucoup de contrôle sur sa personne afin de rester silencieux, laissant son frère lui proposer son plan, un plan qui incluait de collaborer avec la famille impériale.

-Si jamais tu réussissais à convaincre la Louve, tu pourrais employer la meute comme unité de sape, afin de détruire les approvisionnement et rasé les villages par le feu. Ton groupe est composé d'expert en embuscade et en furtivité...d'accord, ils sont pas tous aussi bon archer que moi ou aussi bon bretteur que toi, mais ils sont expérimenté, et c'est ce qui est requit. Avec votre aide, l'empire aura un peu le temps de souffler, vous pourrez vous approvisionner à même les dépôts de vivre de l'armée Alayiennes et de plus, vous pourrez tuer des fanatiques comme vous voudrez. De plus, j'aimerais te dire Jeönyr qu'à présent, tu es le bienvenu dans mon repère...Tu peux y venir à ta guise, tant que tu n'invites personne que je devrai tuer par la suite...

Le voleur inspira lentement, se mettant les idées en place. Il était vrai que ces Alayiens maltraitaient les villageois sous leur emprise, encore plus que l’empereur. Cette seule pensée l’écœurait, il était devenu brigand afin d’avoir une meilleure qualité de vie, ce n’était pas le cas de ces pauvres paysans qui étaient prisonniers de leur maisons, et pour avoir vu en quoi les envahisseurs avaient changé ces villages, il comprenait la nécessité d’agir. Mais le plan de son frère incluait aussi la destruction de ces lieux.

- Je… Je comprends bien que la situation est difficile, mais… Les Kohan? Ce seul nom me hérisse le poil, j’ai… Chaque membre de la Horde a passé la majorité de sa vie à haïr ces gens. Cette rancœur est profondément ancrée dans leur cœur, les loups n’accepteront pas de les aider pour leur donner le temps de souffler… Ils ont déjà eu le temps de souffler tandis que les pauvres mourraient de faim… Convaincre la Horde de collaborer avec l’empire sera on ne peut plus difficile… Enfin, peut-être pas autant que de négocier avec les vampires… Mais tu comprends tout de même mon point… Et même si la Horde acceptait, une entente entre l’empire et les loups serait terriblement fragile, cela ne me surprendrais pas qu’une fois la situation en leur faveur, l’empire ne décide de décimer les loups… Et je doute que cette idée leur soit venue d’eux-mêmes, n’est-ce pas?

Jeönyr soupira doucement, repensant aux agissements suspects de Mélusine lors de leur passage à Gloria, il y avait cela quelques mois. Il se doutait bien qu’elle manigançait quelque chose, quelque chose qui incluait cette Kohan qui l’avait guérie. Mais à sa connaissance, elle n’en avait pas parlé aux autres membres de la Horde encore… Bien que cette fois-ci, le contexte était largement différent. Le continent était en guerre et il ne s’agissait pas de collaborer avec la princesse, mais avec l’empereur lui-même. Ce dernier n’avait jamais levé le doigt pour aider le peuple, tandis qu’Esmelda avait la réputation d’être généreuse, la preuve, le beau montant qu’elle avait envoyé à la Horde ou ses agissements en ville. Jeönyr reprit, en regardant le masque de son frère.

- Enfin… Je… Nous verrons bien… La Horde est éparse, le gros des loups s’est déplacé dans les alentours d’Aldaria… Certains sont restés ici, dans l’espoir de venir en aide à leur famille, prise entre les murs… La Horde n’est pas composée de meurtriers, détruire ces villages, bien que ce soit des camps, ne plaira pas à aucun loup. Pas plus que de tuer ces fanatiques du néant… Mais… Je… Je ne te promets rien, mais j’en parlerais à la Louve… Il est bien possible que je parvienne à convaincre quelques loups de donner un coup de main… Pas pour l’empire… pour les Kohan… Pour… Pour leur famille… Pour ceux que l’empereur a délaissés… Et qui sait, cela lui ouvrira peut-être les yeux... Je dois admettre qu’il y a un moment que je me questionne sur l’avenir de mes frères dans cette guerre… Tu as déjà pu voir que certains d’entre eux sont loin d’être patients… Ils veulent faire quelque chose... Malgré toute la haine qu’il est possible d’avoir contre la famille impériale, les fanatiques sont pires… Aucune pitié, ils massacrent et détruisent tout ce qu’ils ne peuvent pas s’approprier… Mais, ça tu le sais déjà… Mon frère, je… je dois t’accorder que les Alayiens sont une menace qu’il faut éliminer et pour cela, je veux bien essayer de convaincre quelques loups de prendre part à ton plan, mais ne t’attend pas à ce que l’un seul de nous ne porte une amulette du genre, comme le chien qui porte sa médaille, ou que nous nous prosternions devant ces nobles. De plus, nous ne détruirons que le nécessaire… Tu proposes de détruire des années de vie et on ne peut commettre cet acte à la légère.

Une lueur de détermination éclaira les yeux ambrés du voleur, sa voix était assurée, il ne reculerait pas sur ce point. Pour ce qui lui importait, les Kohan pouvaient bien aller se faire cuire un œuf chez le néant, tant que les Alayiens soient repoussés et que les paysans soient en paix… Et  que son frère, tout comme sa pupille, soient en sécurité, d’ailleurs, il avait presque oublié, emporté qu’il était.

- Et… Je te remercie pour ton offre… Cet endroit me semble assez sécuritaire… Espérons que je n’aille pas à l’utiliser d’urgence pendant ton absence… D’ailleurs, ce sommet auquel tu assistera, où se déroule-t ’il?

-En effet, cette idée viens de moi. J'ai proposé un plan d'attaque extrêmement détaillé à celui qui se nomme Korentin, mais ce dernier à préféré m'envoyer au sommet plutôt que d'écouté mes conseilles... Je me dis que les autres dirigeants seront peut-être plus compréhensif que lui...ou pas, je n'en ai aucune idée...Personnellement, je me serait bien passé des vampires, croit moi, j'en ai vu deux dans ma vie, et j'ai eu mon compte...

La vampire noire qui avait ruiné son enfance et une partie de sa vie était évidement au premier plan des réflexions de l'assassin, mais sa seconde rencontre, près de son petit lac lui avait également presque couté la vie. Les vampires étaient des erreur de la nature et le seul remède était l'éradication, il en était convaincu. cependant, ce n'était pas ainsi qu'il allait sauvé le contient des mains de ces fanatiques obsédé pas le Néant. Ils devaient tous unir leur force, noble comme bandit, pour bannir ces envahisseurs. Peut-être que par la suite, une paix, même hypocrite, pourrait s'installer. La seconde partie de la réflexion de son frère réussit contre toute attente à le choquer. De nature très calme, il ne put réprimer l'excès de colère qui s'empara de lui et il se dressa sur ses pieds en frappant la table du poing.

-Tu crois que je suis un chien? Crois-tu réellement que je porte cette amulette avec plaisir? NON! Si j'en avais le pouvoir, j'aurais rayé de la carte tout les Alayiens de ce monde et ce, sans l'aide de ces fils de riche ou de ces foutues suceur de sang! Nous ne sommes pas en guerre Jeönyr, le continent est en guerre! Si le choix m'appartenait, je resterait ici, avec Luna, à te parler tranquillement de tout et de rien mais ce n'est pas le cas!

Il quitta sa place à la table et s'en alla un peu plus loin, à faire les cents pas. Il remarqua que Luna s'était arrêter dans l'entré du grand hall avec un voyage de buche sur les bras. Légèrement intimidé par la voix agressive de son maitre, elle traversa rapidement la pièce et disparue dans une autre "porte". Ombre soupira. Il sentait la colère lui hérisser le poil. La tête bouillonnait de mille et un problème, ce n'était vraiment pas le temps de perdre son sang froid. Il s'approcha de l'âtre où brulait un petit feu avant de continuer d'une voix plus calme mais tout aussi sec;

-Ce que je fais, je le fait pour vous... Pas pour moi... Pour toi, pour Luna...Pour Nalaïa aussi...Mais pas pour les Kohan, et encore moins pour les vampires. Si ce n'était pas de leur divinité obsessionnelle, j'aurai peut-être déjà rejoint les rangs du néant...Mais je ne suis pas fou, eux, oui... Je ne trahirai pas le Grand Esprit de la Mort au nom d'une divinité mensongère...

Tant de chose avait changé...tant de chose en si peu de temps... L'assassin ne savait plus quoi faire, ou quoi penser d'ailleurs. Il inspira profondément et se retourna vers son frère. Il avait d'autre chose à dire, alors il ne devait pas se laisser atteindre par ses émotions. Il aurait tout le temps de devenir fou plus tard, mais sur l'heure, il avait autre chose a faire.

-Le...Le sommet se déroulera en terre elfique, chez les Baptistrels. C'est d'ailleurs la raison de ma deuxième demande... J'aimerais que tu...prenne soin de Luna en mon absence... Je serai partie un mois, si tout se déroule bien... Elle peut s'avérer très utile et elle est très sage. De plus, elle peut s'occuper d'elle-même, je ne veux juste pas qu'elle reste seule ici...

Il n'avait pas à en dire plus. Il avait passé douze ans de sa vie seul, et c'était la dernière chose qu'il souhaitait arrivé à Luna...Elle méritait une meilleure vie, pas comme lui. Elle n'avait encore tuée personne, alors autant continuée dans cette voie. Il mit une main sur l'épaule de son frère en le regardant dans les yeux.

-La première fois depuis l'abandon de père que je me retrouve à aimer, alors je ne veux pas tout perdre... Tu comprends? Je ne vivais que pour servir l'Esprit de la mort, mais maintenant, j'ai d'autre souhait que l'accomplissement de Sa volonté... Excuse, je dois souffler un peu... Mange si tu veux, je reviendrai bientôt...

Il quitta la pièce et entra dans la forge. Le feu brûlait puissamment dans le cercle de pierre et l'épée de son frère était devenue aussi rouge que les flammes. Il congédia Luna d'un signe de la main et cette dernière alla rejoindre Jeönyr dans la cuisine. Elle s'assit sans mot à la table et ouvrit un bouquin qu'elle avait amené avec elle. Dans le nid du corbeau, le bruit du métal frappant contre le métal s'éleva comme un chant guerrier. La colère de l'assassin servirait peut-être bien, finalement

Saemon confirma l’hypothèse du bandit et lui expliqua qu’un Korentin, Korentin Kohan, avait accueilli son plan, mais avait préféré ne pas le mettre à l’œuvre tout de suite, voulant auparavant faire quelques ententes politiques pour des raisons quelconques. Toutefois, si ce noble n’avait pas voulu réagir immédiatement, il en était autrement pour l’assassin, qui, insulté par les dires de Jeönyr, qui réalisa, après l’avoir dite, l’insulte qu’il proférait à son ainé, se le va brusquement de table, frappant celle-ci du poing. Le bandit se sentit désolé d’avoir blessé son frère, mais la haine qu’il portait envers la famille impériale était forte, malgré tous les avantages qu’une amulette du genre puisse procurer à son porteur, jamais Jeönyr n’accepterai de la porter. Enfin, son intention n’avait pas été d’insulter son frère, et maintenant, ce dernier était en colère, faisant les cents pas sous le regard inquiet de Luna. Le brigand le laissa poursuivre ses explications, ne trouvant pas les mots justes afin de s’excuser… Il l’écouta donner ses raisons, ses motivations, Nalaïa? Son frère connaissait cette elfe? Et ainsi, son frère quittait Gloria pour les terres du peuple de celle-ci, pendant plus qu’un mois, Jeönyr se leva, voulant répliquer quelque chose, mais se tut rapidement lorsque son frère posa la main sur son épaule.

-La première fois depuis l'abandon de père que je me retrouve à aimer, alors je ne veux pas tout perdre... Tu comprends? Je ne vivais que pour servir l'Esprit de la mort, mais maintenant, j'ai d'autre souhait que l'accomplissement de Sa volonté... Excuse, je dois souffler un peu... Mange si tu veux, je reviendrai bientôt...
- Je…Pardon… Je… Ne voulais pas… Je… Mais… Je m’occuperais de Luna… Soit sans crainte.

Le voleur resta pantois devant son ainé, qui quitta la pièce, pour être rapidement remplacé par sa pupille, qui prit place à la table, lisant un livre qu’elle avait amené, sans aucun bruit. Jeönyr, entendant le bruit du métal qui s’entrechoquait, se rassit après un moment, comprenant que son frère était allé travailler un moment. Faisant de même dans son esprit, le bandit réfléchit tant qu’à ce que cela impliquait de protéger Luna, il ne pourrait pas aller à Aldaria de sitôt, ne pouvant pas risquer de l’amener avec lui, malgré toutes les leçons que son maitre ait pu lui enseigner, la jeune lectrice n’était qu’une enfant et avec les Alayiens, il n’était pas nécessaire de l’exposer  inutilement à des dangers… Le brigand se tourna vers Luna, l’observant lire. La lecture avait longtemps été une chose mystérieuse pour Jeönyr, mais heureusement, il avait appris avec l’aide d’un loup, qui miraculeusement, avait acquis une bonne éducation avant de se retrouver dans la Horde. Et cet art lui avait été souvent utile, notamment dans l’acquisition d’information. Jeönyr aurait voulu interroger Luna, s’il devait la garder, aussi bien la connaitre un peu, mais, étant donné qu’elle lisait, et au malaise occasionné par la colère de Saemon, il préféra se taire, observant le repaire de son ainé, sans vraiment y prêter attention, perdu qu’il était dans ses pensées.

(HRP: J'espère que tu me pardonneras ce petit post, vide de contenu xD Mais en toute logique, en suivant le personnage, il n'a rien à ajouter. J'éditerais peut-être plus tard, mais n'agirais pas plus que dans ce post)

Un boucan métallique remplissait toujours les lieux alors que l'assassin déversait une colère diffuse en un concentré matériel. Employant une masse circulaire, il modelait l'acier de l'épée, arrachant une gerbe d'étincelle à chaque coup. Malgré son tablier et ses gants, il sentait la chaleur lécher sa peau, lui arrachant à chaque coup quelques goutes de sueur. Une arme forgé est une âme scellée, une arme modelé est une âme élevée... Ce vieux proverbe trouvait sa place dans bien des bouquins techniques qui expliquait l'art de la forge. Avant de créer Murmure et ses flèches, il n'avait pas compris le but de cette phrase, mais après, tout avait changé. Son arc n'était plus simplement un outils destiné à tuer... Il était unique, comme si Ombre avait emprisonné dans le bois un peu de son essence, comme un tout petit bout de son âme. Cet arc n'irait jamais entre les mains d'une autre personne, car il avait été créé par l'assassin, pour l'assassin. Mais l'arme qu'il martelait à ce moment même était différente. Ce n'était pas le calme et la douceur de le la sculpture du bois, ou la patience du tissage du cuir, ou même la minutie de la finition, ces vertus appartenant à Ombre n'avaient rien à voir avec la lame ardente. Il y canalisait sa rage, il compressait dans chaque centimètre de métal un peu de sa furie, un peu du chaos que contenait son cœur. Cette lame ravagerait des vies, elles les arracherait, elle les dévorerait. Si son frère était son loup, cette lame serait sa mâchoire...

Dans l'autre pièce, Luna déposa finalement son livre en se tournant vers Jeönyr. Elle avait beaucoup attendu parler de lui et la fait de le voir enfin était plus qu'agréable. Elle pouvait enfin mettre un visage sur les gestes qu'il avait posé, elle pouvait mettre une voix sur les choses qu'il avait dit à son maitre. Elle avait mille et une question à poser au frère de son maitre, mais selon se dernier, il était malpolie de bombarder un invité avec des questions incessantes. Elle fit donc le trie dans sa tête afin de garder les question qui lui importait le plus. Elle ne connaissait pas grand chose de son maitre, malgré les deux mois passé avec lui. C'était donc le moment idéale d'en savoir un peu plus.

-Excusez moi, sir Jeönyr, mais j'aimerais savoir...Quel est le nom de mon maitre? Je sais qu'il se fait appeler Ombre et qu'il n'aime pas son vrai nom...mais j'aimerais le connaitre quand même...

Elle regarda en direction de la forge comme si elle craignait qu'il ne l'ai entendue. Rassurée, elle se retourna de nouveau vers son interlocuteur.

-C'est pareil qu'avec son masque...J'ai tout fait pour apercevoir son visage...Le maitre ne le retire jamais, ou jamais lorsqu'il est ici... avez vous déjà vu le visage de mon mait...-votre frère -, sir Jeönyr?

Tant de mystère entourait la personne qu'était son sauveur. Malgré leur lien grandissant, il ne parlait jamais de lui, ni de son passé, ni de ses espérances. Il lui enseignait, il la protégeait, mais il réussissait malgré tout à rester distant avec sa pupille, comme s'il craignait quelque chose...Comme s'il avait peur. La voix d'Ombre se fit soudainement entendre et Luna se leva et alla à sa rencontre aussitôt. L'assassin revint dans la pièce principale, les bottes de Jeönyr en main. Il ruisselait de sueur et semblait exténué. Sans un mot, il vint s'assoir à table et bu à la carafe même toute l'eau qu'elle contenait, avant de la déposer à sa place en soupirant profondément. Il fixait le vide, profondément perdu dans ses pensées.

-J'ai fait plusieurs promesse, dont certaine n'était pas des plus agréable à faire. Aujourd'hui, il est temps que je me déleste de la toute première promesse que j'ai fais, la promesse que j'ai fais à mère, il y à de cela vingt-trois ans. J'était jeune, et toi nouveau-née, mais je m'en souviendrai toujours, car une fois ma promesse scellé, elle est décédée... Sais-tu qu'elle fut ma promesse, frérot?

Le bandit écouta le martèlement colérique de son frère, il en émanait une certaine vibration de violence, enfin, ce devait être nécessaire pour le travail qu’il entreprenait, mais Jeönyr avait tout de même l’impression que sa phrase de tout à l’heure y était pour quelque chose. Le loup observa donc la jeune fille qui lisait, qui déposa au moment même son livre, prenant la parole, en un ton emplit de secret.

-Excusez-moi, sir Jeönyr, mais j'aimerais savoir...Quel est le nom de mon maitre? Je sais qu'il se fait appeler Ombre et qu'il n'aime pas son vrai nom...mais j'aimerais le connaitre quand même...
- Ne t’ai-je pas déjà dit d’oublier les sir?

Bien que la chose l’amusait quelque peu, ce titre le rendait mal à l’aise, il allait répondre à la question de l’élève lorsqu’elle reprit, après s’être bien assurée qu’Ombre ne les entendent pas.

-C'est pareil qu'avec son masque...J'ai tout fait pour apercevoir son visage...Le maitre ne le retire jamais, ou jamais lorsqu'il est ici... avez vous déjà vu le visage de mon mait...-votre frère -, sir Jeönyr?

Le brigand lui souria doucement, s’imaginant bien que la curiosité de l’enfant la pousse à toutes sortes de stratèges afin de voir le visage de son frère et allait lui répondre, mais fut une nouvelle fois prit de court par l’individu en question, qui prit place à table, buvant toute l’eau à portée. Jeönyr profita de ce bref instant pour répondre à Luna, un bref signe de tête, négatif, avant de reporter son attention sur Saemon.

- Je… Non. Que lui a tu promis?

La réponse de son frère intriguait le brigand, que pouvait demander une mère, sur son lit de mort, à son fils de quelques ans à peine? Et ces promesses peu désirables, le voleur espérait sincèrement que le serment d’aider les Kohan en faisait partie. Jeönyr pensa à ses propres promesses, notamment celle pour Mélusine, il retournerait la voir en un morceau, il pensa aussi à ses frères, auxquels il avait fait la promesse d’aider leur famille. Mais pour l’instant, tout cela n’avait pas d’importance, la seule chose qui importait présentement au cœur du loup, c’était de connaitre les derniers mots de sa mère, la première personne à qui il avait arraché la vie, tout comme pour la première victime de son ainé, ce n’était pas voulu, mais si ce n’avait pas été de lui, sa mère serait possiblement encore vivante. Il se surprit à imaginer ce que serait devenu son frère si leur mère avait été là pour lui, il aurait pu devenir un homme important en Armanda, si elle avait été là, leur père n’aurait peut-être pas abandonné son fils. Les trois êtres auraient peut-être pu vire heureux… L’avaient-ils été, pendant les quelques années où ils avaient partagé la demeure familiale? Le voleur ferma tranquillement les yeux, l’espace d’une seconde, et chasse ces funestes pensées, se concentrant sur la promesse dont Saemon voulait à présent se délester. Être libre de ce poids, pour la première fois, le bandit ne pouvait envisager de quel genre de promesse son frère avait-il bien pu se charger, mais il était impatient de le savoir, il lui semblait qu’une éternité s’était écoulée depuis qu’il avait répondu à son ainé. Jeönyr, en regardant Saemon, se rendit compte qu’il avait le regard complètement perdu, à quoi pouvait-il donc penser? Cette promesse, la hantait-il? Le bandit eut soudain un frisson qui lui traversa l’échine, son cœur accéléra frénétiquement, son souffle se fit court… Et il écouta son frère…

(Hrp: Pardonne-moi de ne pas t'avoir répondu plus tôt x_x Ce post était prêt en début de soirée, mais mon wifi était mort)

Il fixait toujours le vide. Devant ses yeux, il voyait un petit garçon en pleur, accroché au sein de sa mère mourante. Partout résonne les cris déchirant de son frère nouveau-né. Sa mère lui murmures quelque chose à l'oreille, puis, telle une flamme souffler par le vent, elle s'éteint lentement, ne laissant que noirceur. Sans en être totalement conscient, Ombre répéta mot-à-mot les paroles de sa mère, la voix brisé par l'émotion.

-Protège le...Protège Jeönyr... Promet le mo...moi...Saemon...Protège ton frère... Et je vivrai... grâce...grâce à vous... mes fils...

Reprenant soudainement conscience de ce qu'il venait de dire, il s'éclaircit la gorge et se releva prestement sur ses pieds. Il posa à nouveau ses prunelles dorés dans les yeux ambres de son frère. Les mêmes yeux que leur mère...

-La seule façon de me délier de mon serment est de tout faire pour que tu reste en vie, et c'est ce que j'ai fais...Presque toute ma vie... Mais cette partie de moi n'est plus, tout comme le visage et le nom qui y était associé...

Pendant toute ces années où son frère volait à Gloria, il l'avait protégé. Il avait également prit le risque de lui raconter le triste passé de la famille Methus. Il était un adulte maintenant, et Ombre ne pouvait plus veiller sur lui comme il le voulait. Mais il existait un autre moyen.

-Je t'ai observé pendant que nous combattons les loups. Je voulais savoir qu'elle genre d'homme tu étais, quel genre de meneur. J'ai obtenu les réponses à mes questions... Tu es un homme bon, et un bon meneur, mais il te manque un élément cruciale...

Luna entra dans la pièce entretemps et déposa un objet enroulé dans un morceau de jute. Ombre déposa les bottes de son frère sur la table et de la même main, il approcha la poche qui se trouvait sur la table depuis le début. Il détacha la corde qui retenait le sac et plongea sa main a l'intérieur. Il sortie un a un les objet contenu dans la poche, les décrivant du même coup.

-Une cape doublé en fourrure de loup, avec ça, les pires nuits ne pourront te faire frissonner. Tes bottes son maintenant munie d'empreinte falsifié. Tu laissera derrière toi l'empreinte de ton animal fétiche. Un casque, ou plutôt un semi-haume. La structure est en métal, l'extérieur est...enfin... Tu dois reconnaitre cette bête, n'est ce pas?

Il s'agissait de la tête de l'un des monstrueux loups qu'ils avaient combattue il y avait de cela deux mois déjà. Il avait dépecé la plus belle tête et l'avait fixé sur l'haume d'acier.

-Enfile la cape, met tes bottes et attache ton masque, j'aimerais voir si tout est convenable...

Il attendit parlement que son frère s'exécute puis il observa le résultat. Jeönyr abordait désormais une apparence plus intimidante, voir effrayante, parfait pour un lieutenant a la tête d'une bande de hors la lois.

-Vois-tu, mon frère, en ce moment, tu ressemble d'avantage à un chef... Mais il te manque encore quelques trucs...

Il plongea de nouveau sa mains dans le sac qui semblait vide et en ressortie un fourreau en cuir, avec une lame bien fixé dedans. Il dégaina l'arme et tendit a la fois le fourreau et l'arme a son frère. Le poignard en question mesurait près de quinze centimètre de long. Le coté tranchant abordait une dentelure bien tranchante alors que l'arme inclinait sa pointe vers le haut, ce qui donnait à l'arme une forme courber.

-Voici "Croc". C'est une arme avec un nom, c'est donc qu'elle est spéciale... Ce poignard contient en son cœur métallique assez de curare pour paralyser un dragon... Si tu vois ce que je veux dire... La moindre entaille cause une paralysie instantané de la région touché. Pour te donner une idée, si tu entaille l'un de tes doigts, tu seras paralysé jusqu'à l'épaule, alors fait attention a ne pas lécher la lame. Ce n'est pas létal, seulement très indésirable.

Il prit ensuite le rouleau de jute et le déroula prestement, afin de révélé un fourreau légèrement plus large que celui de Jeönyr. La garde, le pommeau et la poignée de l'épée faisait surface. La garde était noyée sous une épaisse couche de fourrure lupine. La poignée quand à elle était ficelé de cuir afin de permettre une meilleure poigne. L'assassin inclina cette dernière vers son frère sans pour autant lâcher le fourreau.

-Voici Mâchoire, ta nouvelle épée, ton nouveau symbole. Dégaine la Jeönyr, tu comprendras pourquoi...

-Protège le...Protège Jeönyr... Promet le mo...moi...Saemon...Protège ton frère... Et je vivrai... grâce...grâce à vous... mes fils...

Le voleur s’adossa à sa chaise, frappé d’entendre son ainé parler de la sorte. Sa voix, habituellement rauque et sèche, ne laissant aucune place à l’hésitation était remplacée par une voix cassée, frêle, pareille à celle d’un enfant qui aurait peur du noir. Jeönyr resta le souffle coupé, jamais il n’aurait cru voir Saemon dans un tel état, lui qui semblait si inébranlable, le brigand venait de découvrir en lui deux états tout à fait impressionnant, la colère et la tristesse. Bien que naturelles, ces émotions donnaient une certaine humanité à Saemon, lui qui refusait de montrer son visage, se cachant et s’isolant, il lui semblait maintenant que son frère était tout aussi humain que lui. Pensé de la sorte, la chose aurait pu sembler ridicule, mais Jeönyr, pour le peu de fois où il avait pu communiquer avec son ainé, l’avait idéalisé, lui conférant un certain aspect de puissance. Ainsi, se rendre compte qu’il pouvait lui aussi ressentir ces choses le frappa quelque peu, mais les frères ne restèrent pas longtemps dans cet état étrange de béatitude, le plus vieux d’entre eux se relevant tout en se raclant la gorge avant de poursuivre, son regard maintenant plongé dans celui de Jeönyr tandis qu’il poursuivait, d’une voix à laquelle le bandit était plus accoutumé.

-La seule façon de me délier de mon serment est de tout faire pour que tu reste en vie, et c'est ce que j'ai fais...Presque toute ma vie... Mais cette partie de moi n'est plus, tout comme le visage et le nom qui y était associé...
- Mon frère… Je…

Qu’aurait-il bien pus lui dire? Qu’il était navré de tout ce qu’il avait causé? Qu’il aurait voulu passer toutes ces années avec lui? Le brigand garda ses réflexions pour lui, ne les jugeant pas nécessaire pour le moment.

-Je t'ai observé pendant que nous combattons les loups. Je voulais savoir qu'elle genre d'homme tu étais, quel genre de meneur. J'ai obtenu les réponses à mes questions... Tu es un homme bon, et un bon meneur, mais il te manque un élément cruciale...
- Tes questions? Mais…

Le voleur n’acheva pas sa phrase, entendant Luna s’approcher, il l’observa déposer sur la table un objet, enveloppé de jutes. Pendant ce temps, Saemon avait approché de lui un sac, que le brigand aperçu à l’instant, et en sortait divers objets, les nommant au fur et à mesure. Une cape rembourrée, ses bottes, équipées d’un brillant petit dispositif qui laisserait perplexe ceux qui tenteraient de le suivre, et finalement un… Mais qu’est-ce que c’était donc? N’était-ce pas là la tête d’un de ces loups dont le duo s’était chargé, dans les campagnes d’Elena? Son frère l’avait transformé en semi-heaume, selon ses dires, le bandit ne sachant pas comment nommer l’objet. Jeönyr leva la dite protection et la porta devant son visage, se souvenant du regard féroce que ces bêtes avaient, avant de l’enfiler, suivant les indications de son hôte. Le loup se retrouva rapidement dans la peau de l’animal, emmitouflé dans sa fourrure et marchant dans ses pas.  Le voleur eu un bref rire en s’imaginant.

- Tout m’a l’air d’être ajusté… On pourrait jurer que tu a pris des mesures.
- Vois-tu, mon frère, en ce moment, tu ressemble d'avantage à un chef... Mais il te manque encore quelques trucs...
- Je…

Mais Saemon revint rapidement à la charge, lui présentant une petite lame, une quinzaine de centimètres, l’arme, dentelée sur le côté tranchant, se courbait légèrement à sa pointe. Jeönyr prit donc, presque cérémonieusement le poignard en observant son finit. Il n’était certes pas un grand connaisseur en arme du genre, mais il pouvait néanmoins affirmer que le métal était de bonne qualité. Le voleur allait passer son doigt le long de la dentelure, mais fort heureusement pour lui, son ainé le prévint. Du curare? Ce Croc pourrait s’avérer fort utile, malgré le fait qu’il ne maniait pas très bien les armes de cette taille. Mais Saemon n’en avait pas encore finit, il déroula rapidement le rouleau de jute, découvrant une lame qui semblait être d’un format plus habituel à celui du bandit, bien qu’elle ne soit un peu plus large. Son frère la souleva, gardant son fourreau en main en lui demandant de la dégainer. Jeönyr déposa donc sur la table le poignard et posa ses mains sur le cuir de la poignée, frôlant la couche de fourrure de la main, la poigne était ferme, il sera donc les mains autour et dégaina Mâchoire. Le métal ondulé étincela sous la lumière des torches, plus légère qu’il ne l’aurait cru, la flamberge chanta lorsque le brigand lui fit faire quelques mouvements en l’air, fin de prendre conscience de l’équilibre de cette arme. Il s’arrêta après quelques secondes, quelque peu plus familier avec Mâchoire et s’adressa, curieux, à son frère.

- Je… Merci… Mais… Qu’est-ce que cela signifie? Notre… mère… Je ne croyais pas que… Merci pour tout…

Le voleur était mal à l’aise, il balbutia quelques mots supplémentaires, mais rien de déchiffrable. Toutes ces années durant, Saemon avait veillé sur lui, à son insu, et maintenant, son ainé le considérait comme un adulte. Le brigand ne savait que dire, ainsi, il resta muet quelques secondes avant de reprendre sa lucidité.

- Mais dit-moi… Ces autres questionnements dont tu voulais me parler, quels sont-ils? Tu m’as proposé ton plan pour les Kohan et Luna, mais qu’en est-il du reste? Il semblait y avoir plus que cela à ta demande…

L'assassin avait grandit en agissant comme une ombre. Il avait appris à être rapide, discret, fluide dans chacun de ses mouvements, capable de se fondre dans n'importe quel environnement. Afin de raffiner son art, il s'était non seulement vêtus comme les ténèbres, mais il avait appris à vivre tel quel. De ce fait même, il avait troqué sa vie pour y gagner l'essence même de la Mort. C'est ce qu'il voulait faire en donna t tout ces présents à son frère. C'était le symbole de maturité, la bénédiction de l'ainé envers le cadet. L'un était d'Ombre et de mystère, le second était de fougue et de sauvagerie. L'aboutissement de deux âmes liées par le sang dans des chemins différents, mais parallèle. Il regarda son frère dompter le poids de sa nouvelle arme. Il gagnait à chaque seconde un lien envers cette lame qui ne serait que siennes.

-Ainsi vêtus, tu n'es plus Jeönyr Methus, mais plutôt l'Alpha, le mâle dominant de la Horde, la première et la dernière arme de la Louve, et la plus puissante aussi... Tu n'es plus un gamin mon frère, tu es un homme.

C'est ainsi qu'il venait de rompre sa première et plus importante promesse. Désormais, où qu'il soit, le Croc, symbole de son ingénierie, et la Mâchoire, symbole de sa colère, terrasseraient tout les obstacles qui de dresseraient en travers de la route de son frère. Maintenant que le plus stricte était réglé, il restait encore une interrogation dans l'esprit de l'assassin. Une chose auquel il n'avait pas l'habitude de se confronter. Il s'assit de nouveau sur la chaise qu'il occupait quelque minutes plus tôt et soupira profondément.

-Tu sais...J'ai confronté des situations ou ma survie était presque nul, j'ai survécus a des empoisonnement qui se devaient être létal. J'ai tout surpassé car je savais comment faire, mais en ce moment, je suis troublé... J'ai besoin de tes conseils à propos...Des femmes... Je veux dire, pas des femmes en général, mais plutôt de la relation entre un homme et une femme.. Je...Disons que je ne connais pas grand chose s'y rattachant, alors que toi, ça ne doit pas etre le cas, n'est ce pas? Je veux dire, ne le prend pas mal, mais j'ai vu comment tu regardais la Louve et...Hem... Et bien, je me suis dit que tu pourrais me prodiguer conseil en la matière...


La voix d'Ombre était changeante, ne sachant quel ton employer selon la situation. Pas de mystère ni d'assurance, seulement la voix d'un homme incertain face à une situation incertaine. Il ressentait différentes sortes d'amour, comme par exemple, pour Luna, qu'il jugea d'avantage paternel, alors que c'était un amour fraternel qui le liait à Jeönyr. C'est pour cela qu'il ne savait pas quoi penser de ses émotions vis-à-vis Nalaïa. C'était la première fois qu'il avait une interaction informel avec une femme, alors comment devait-il se sentir? Était-ce de l'amour pur et dur? De l'affection lié au geste qu'elle avait posé pour lui, soit de lui sauvé la vie? Ou plutôt une préoccupation avec comme sujet la hâte de remplir sa promesse? Son frère vivant dans une fraternité, certe, mais la Horde ne comportait pas uniquement des hommes, alors il ne saurait dire tant qu'à l'expertise de Jeönyr au sujet des femmes. Peut-être avait-il une maitresse quelque part, une bonne âme dévoué qui lui faisait oublier ses peines et le poids des responsabilité l'espace de quelques heures...

Le brigand écouta son frère lui donner sa bénédiction tandis qu’il se retirait un poids immense de sur les épaules. Une fois la chose faite, les deux êtres reprirent place sur leur chaise respective dans un silence peu commun, digne d’une cérémonie. Pendant lequel Jeönyr réfléchit aux dires de son frère, le mâle dominant de la Horde, lui? Il ne s’était jamais considéré comme tel, traitant ses frères d’armes comme ses égaux ou en les valorisant bien plus que lui, bien qu’il ait le ‘’titre’’ de lieutenant. Le loup ne pouvais que difficilement concevoir en quoi il méritait ce titre, bien que l’avis de son frère fasse écho dans sa tête. D’ailleurs, ce dernier le surprit en lui demandant son aide pour un sujet des plus délicats, les femmes. Au final, son frère avait toute une palette d’émotions, c’est donc, quelque peu amusé, bien que remplit de bonne volonté et ne voulant nullement insulter son ainé, que le voleur prit la parole.

- Ainsi, l’Ombre solitaire a rencontré l’amour… Soit, le brigand que je suis veut bien t’aider, mais je dois t’admettre que ce sujet, de tous les sujets, restera à jamais une source d’interrogation pour les hommes… Et..Je… Enfin… Pour la Louve, disons que j’éprouve pour elle… Une… Certaine affection, certes… Mais je… Enfin… Elle est pour moi ce qui ressemble le plus à une mère… Je… C’est quelque peu… délicat étant donné que… notre mère… Bref… Je… Je l’aime, oui, mais pas… De manière conjugale… Et… tu dois avoir remarqué que la Louve n’est pas la seule femme faisant partie de la Horde… Mais je… J’ai passé la moitié de ma vie à leur côté… Elles sont mes sœurs, pour elles, je lèverai autant une chope que mon arme… Bien que je n’apprécie pas particulièrement la boisson… Mais tu comprends mon point je présume… Pendant toutes ces années, j’ai bâtit des relations particulières avec elles, mais pourtant… L’idée de… d’être… en… de pousser une certaine relation à un… niveau plus élevé… Ne m’est jamais passée à l’esprit…  Bien que… Qu’il y ait certains couples dans nos rangs… Toujours est-il que l’amour… Je… Je ne suis pas un expert en la matière, je dois te l’avouer…

Le bandit se tut quelques instants, cherchant une manière plus habile d’entrer dans le vif du sujet et laissant une chance à son frère de ne pas s’endormir sur sa chaise en réfléchissant à son expérience en la matière et reprit rapidement, empruntant dans le savoir d’Hedras en la matière, du moins des histoires racontées par ce dernier.

- L’amour, c’est… Et bien… C’est de… de la tendresse… de… C’est un concept assez… difficile à expliquer… Du moins… Avec des mots… C’est un lien particulier qui unit deux êtres d’une manière unique… Mais enfin… Je… Tout cela, on peut le retrouver théoriquement dans bien des ouvrages… En fait, il me faudrait savoir ta situation afin de… prodiguer des conseils le moindrement pertinents… Car nous pourrions discuter des heures de l’amour sans jamais en voir le bout… Alors, qui est-ce?  Pas une princesse j’espère, car cela risque de rendre votre relation bien ardue… J’espère pour vous qu’elle n’est pas à Gloria…

Le brigand regretta aussitôt ses mots, il était improbable que Saemon ait rencontré une femme qui lui plaise dans les environs, pas avec les alayiens, et son frère ne serait tout de même pas allé jusqu’à l’une des deux autres grandes villes humaines en ces temps de guerre. Restait seulement Gloria…

- Je… Je suis désolé… Mais peut-être pourrions-nous l’évacuer? Certains loups essaient de faire de même, alors je crois bien qu’elle puisse sortir de la ville également…

Il soupira profondément, totalement exaspéré. Il avait tellement à penser... Pourquoi cette question l'hantait-il à ce point? Il devrait logiquement être plus inquiet de l'avenir de Gloria, de l'avenir du continent. Il devrait se soucier de la préparation pour son aventure chez les baptistels, de la solidité des murs de son repère et de la quantité de nourriture disponible en temps incertain, et pourtant, la question des femmes revenait malgré tout.

-Je n'ai jamais dis que j'étais amoureux, mon frère, alors fait attention à tes dires... Je suis simplement... En questionnement face à mon avenir, et mon présent surtout... Je fus si obnubilé par mon dévouement envers la mort que je réalise a présent que j'ai manqué encore une fois une chose importante dans ma vie: l'amour... Vois-tu, je me demande si ce sentiment qui bat si fort en moi ne serait pas la manifestation d'un fort besoin émotionnel? Comme si j'éprouvais soudainement de partager ma vie avec une compagne. Et de ce fait même, puisqu'elle m'a sauvé la...

Il de tut un instant. Il venait de réaliser qu'il n'avait jamais parler de la soirée avec le vampire à son frère. Il avait parler plusieurs fois, surtout au cours de leur mission près d'Elena, mais jamais Ombre ne lui avait confié un souvenir comme celui-ci. Il leva sa main droite au niveau des yeux de Jeönyr et la fit lentement tourner devant lui. Une cicatrice parcourait le dos de sa main dans le sens de la longueur, presque jusqu'à la base de ses doigts. Dans sa paume se trouvait l'exacte copie de cette même blessure, où le vampire avait planté son épée. Une seconde cicatrice, plus petite, se trouvait juste en bas de la première.

-Excuse moi, je viens de réaliser que je ne t'avais pas parlé de cette histoire...Et bien...Environ une semaine après notre première rencontre, j'ai été attaqué par un vampire, juste derrière mon repère. Il cherchait des infirmations sur la Horde, plus précisément sur Mélusine... Quoi qu'il en soit, il n'a obtenue que la position de l'un de vos campements temporaires...Et un peu de mon sang. Ce soir là, j'ai perdu la moitié de mon sang et j'ai bien risqué d'y passer... Mais par chance, une elfe m'a trouver et m'a soigné.

Il s'en était fallu de peu d'ailleurs, quelques heures de plus et il serait probablement mort d'hypothermie ou au bout de son sang. Il passa outre la malédiction qui s'était abattu sur lui cette nuit la, ce n'était pertinent de le mentionner sur le moment.

-Je suis resté près d'une semaine en convalescence chez elle, alors j'ai amplement eu le temps de parler avec elle... C'est une Larme d'Alderick du nom de Nalaia Melawan... Comme je te l'ai dit plus tôt, mes sentiments pour elle sont confus. Peut-être que c'est la une manifestation de son importance à mes yeux, mais je ne sais pas si je peux dire que je l'aime... Ou que je la veux sous ma couche... Je n'ai JAMAIS fréquenté des gens de toute ma vie Jeönir, alors j'espère que tu comprends mon point de vu. Il s'agit là du premier contacte inter-genre réel de toute ma vie, alors je ne sais pas quoi en pensé, mais de la dire que je suis amoureux, c'est plutôt hâtif, non?

Il rajouta en aparté, comme pour souligner particulièrement ce point dans la conversation:

-De plus, je ne sais pas où elle se trouve actuellement, je ne l'ai pas revue depuis...Pensais-tu réellement que j'étais en amour avec une princesse? Suis-je si ridicule à tes yeux, mon frère?

Il ne savait pas s'il devait rire du commentaire ou en être offensé, sa question tranchait donc assez bien son incertitude. Il n'avait personne vers qui se tourner, outre son frère, et ce n'était pas avec plaisir qu'il se confiait ainsi, mais il en sentait le besoin. Il espérait seulement la plus grande discrétion de son coté. Il jeta un œil à Luna, assit un peu plus loin, à l'écart, ne perdant pas un mot de la conversation, tout en restant muet et immobile comme une statue.

Apparemment, Saemon était exaspéré, soupirant lourdement tandis qu’il corrigeait son frère, expliquant plutôt qu’il n’avait jamais eu de contact quelconque. Bien entendu, le brigand réalisa que ses dernières phrases étaient quelque peu hâtives et il s’en voulu quelque peu, étant donné que cela avait énervé son ainé, qui ne semblait pas du tout s’amuser de la situation.  Par la suite, l’assassin décrivit le cadre de sa rencontre avec l’elfe qui le perturbait. Le loup serra les poings en entendant le récit de son frère, le vampire qui l’avait attaqué était probablement le même qui avait agressé Mélusine et tué deux de ses frères. Ethan… Encore heureux que la guerrière ait passé par là, c’était donc pourquoi l’assassin se questionnait autant sur son compte. Jeönyr laissa Saemon terminer, ce dernier ne sachant de toute évidence pas comment réagir aux propos de son cadet. Celui-ci s’en rendit bien compte et prit note de ne pas faire d’autres blagues pouvant être mal interprétées par son frère, qui était on ne peut plus sérieux sur le sujet.

- J’ignorais que… Enfin… Je ne voulais pas t’insulter mon frère, loin de moi l’idée… Cette Nalaïa, tu lui es reconnaissant car elle t’a sauvé… Tu es confus… Mais cela ne m’aide pas tellement à t'aider’ je dois l’admettre. Lorsque tu étais à ses côtés, comment tu sentais tu? Je… Je sais que… Les femmes peuvent parfois être source de plusieurs… sentiments et que cela rend les choses d’autant plus complexes, mais une piste pourrait être néanmoins envisageable… Le… Les émotions que tu as vécu auprès d’elle ne te rappelle pas ne serait-ce une autre scène de ta vie? Un souvenir lointain ou je ne sais trop, peut-être quelque chose de vu dans un livre? Je…

Le bandit se tut à son tour, se demandant comment poursuivre, il tourna le regard vers Luna, ne sachant pas quoi rajouter. Jeönyr se gratta la tête avant de reprendre la parole.

- Enfin, je veux dire que… Les femmes… Raconte-moi ce qui te tracasse… Jusqu’à maintenant, tu ne m’a qu’expliqué que cette elfe t’as sauvé et que tu lui dois la vie… Mais au-delà de cela… Son geste de bonté semble t’avoir touché…  Mais… Vrai que… Qu’il est possible que cela ait créé un lien entre vous… Mais la nature de ce lien est-elle sincère? Ta demoiselle a trouvé un homme grièvement blessé et elle lui vient en aide, lui permettant de voir le soleil se lever à nouveau, je suppose que vous avez eu amplement le temps de converser lors de ta convalescence… Probablement pas les premiers jours, mais à la suite, tu devais encore être faible, loin de pouvoir te lever… Sans offense, bien entendu… Après une rencontre pareille, tu as de la chance d’être encore vivant, ces quelques jours de repos ne t’ont surement pas fait de tort… Et de toute façon, tu as probablement quitté les lieux dès que marcher était envisageable…Bref, vous avez discuté de tout et de rien, apprenant mine de rien à vous connaître l’un et l’autre… C’est dans l’ordre des choses, après tout, elle t’a probablement interrogé, histoire de savoir l’identité de l’homme qu’elle a sauvé… Et qu’a tu appris d’elle en retour? Si elle te demandait des secours, serais-tu prêt à risquer ta vie pour la sienne? Je ne peux, pour l’instant, que te dire des phrases sans intérêt particulier, j’en suis désolé. Mais sache que mes oreilles sont tiennes, tant et aussi longtemps que tu en auras le besoin.

Sur ces mots, le brigand hocha la tête, maintenant qu’il avait déblatéré tous ses propos sans venir au secours de son ainé, son crâne ne savait plus quoi ajouter, il aurait pu poursuivre en tournant autour du pot pendant quelques minutes supplémentaires, mais il jugea cela inutile, d’autant plus que l’humeur de Saemon semblait plus ou moins incertaine. Le loup se contenta ainsi de regarder son frère, espérant que l’une de ses phrases ait tout de même éveillé quelque chose en son interlocuteur qui leur permettrait d’éclaircir leur conversation.

Chaque rencontre qu'il avait fait depuis ces derniers mois étaient profondément ancré à son esprit et limpide comme l'eau d'un ruisseau. Il se souvenait de chaque mot, chaque bruit, chaque changement de lumière qui aurait défilé devant ses yeux. Il se souvenait de tout, c'était bien là sa malédiction...Il était incapable d'oublier sa salvatrice, ni sa mère, ou son père, pas plus qu'il ne pouvait sortir le vampire de son esprit. Des êtres qui avaient d'une façon ou d'une autre chamboulé le cœur et l'esprit de l'assassin. Pour aider à la situation, il se replongea dans ses souvenirs, tentant de déchiffrer l'étrange réaction de son esprit au moment de sa convalescence. Il parla d'une voix détaché, comme s'il observait la scène à la manière d'un spectateur.

-J'avais froid...Et pour une rare fois dans ma vie, j'avais peur. Et cette femme m'a soigné...Parce que son cœur était bon, parce qu'elle pensait que j'était un juste, même quand je lui ai dit que j'étais un assassin. Elle m'a confié son histoire, je lui ai confié la miennes...Je lui ai fait confiance, mais je ne sais pas pourquoi... Peut-être ses mains me rappelaient-ils les caresses de Mère, peut-être sa voix chaude et son doux parfum me rappelait Sa présence... Je ne saurais dire. Je crois que cette femme est ce que je peux rapprocher le plus d'une sœur...Enfin, je crois... Un peu à la manière des louves de ta Horde...et de La louve, tes sœurs d'armes et de vie...

Si tel était le cas, pourquoi ne cessait-il pas d'être déchiré face à ses sentiments à son égards? Peut-être était-ce le serment...Peut-être que sa promesse le rongeait d'avantage qu'il ne l'eu cru possible.

-Je lui ai fait une promesse mon frère, et à notre prochaine rencontre, je remplirai cette promesse... Peut-être alors que tout deviendra clair pour moi, mais visiblement, ce n'est pas aujourd'hui que je trouverai réponse à mes questions.

Il se leva et partie vers sa chambre pour en revenir avec son équipement dans les bras. Il entrepris se revêtir son armure pour commencer. Pendant qu'il attachait les courroies de cette dernière, il continua son échange avec son frère.

-Je vais partir aussitôt la nuit tombée, afin de profiter de la couverture des ténèbres. Je vais suivre la route au Nord Ouest jusqu'à la forêt des Elfes. Arrivé là, je devrai me débrouiller pour trouver le domaine des Baptistrels...

Une fois son armure endossé, il revêtis son capuchon et se tourna vers son frère.

-Je compte sur toi, mon frère, pour que tu me reviens vivant avec Luna... Je t'en prie, ne me déçois pas...

C'était la première fois qu'il accordait sa confiance à qui que se soit, et ses inquiétudes pesaient. Il ne laissa néanmoins rien paraitre, ne voulant pas alerté son frère ou Luna inutilement. Il s'arma et endossa sa cape de voyage que la jeune lui tendait. Une fois Murmure accrochée à son dos, il se considéra fin prêt. Il avait des provisions, des armures et une carte, ainsi que l'amulette des Kohan. Il avait la ferme intention de revenir en un seul morceaux et de régler ses interrogations une fois pour toute. Il tendis sa main à son frère, l'air grave.

-Nous remettrons cette discutions mon frère, lorsque j'aurai trouver réponse à mes interrogations. Un mois, seulement un...J'irai vous rejoindre à Aldaria le plus tôt possible. Reste fort, mon frère, des temps difficiles s'annonce, mais d'assassin à bandit, je t'assures que nous survivrons...Parole d'une Ombre...

Saemon avait l’air tellement confus, le brigand en restait mal à l’aise. Toutefois l’ainé semblait avoir mis le doigt sur quelque chose. Cela semblait logique, toute sa vie, l’assassin s’était débrouillé seul, sa mère était morte alors qu’il n’était qu’un enfant, alors une figure féminine en position… supérieure pourrait combler ce vide, ne serait-ce qu’un instant. Son ainé conclut en reportant cette grande question à plus tard, poursuivant sur ses projets tandis que le bandit hochait la tête. Saemon se vêtit, assisté de Luna et se tourna vers Jeönyr lorsqu’il fut paré en lui tendant la main, que le brigand serra, du même air que son frère en se retenant de lui faire une nouvelle accolade, au vu de la non-réaction passée de celui-ci, Jeönyr en avait déduit que cela le mettait plus mal à l’aise qu’autre chose.

- Ne t’en fait pas pour nous, mon frère. Je prendrais soin de Luna jusqu’à ton retour et même au-delà. Tâche de nous revenir rapidement… Et fait attention… Les… Nous finirons cette discussion à ton retour…  Et qui sait, tu nous reviendras peut-être en politicien chevronné.

Le loup eut un bref sourire en coin, peu certain de sa blague, surtout étant donné le contexte. Ce fut les derniers mots qu’il échangea avec Saemon avant qu’il ne quitte pour le conseil et c’est avec un pincement au cœur qu’il le vu disparaitre au tournant de la mine. Le bandit ferma les yeux quelques secondes, se rassurant en se disant que si Saemon était parvenu à vivre caché toutes ces années, il devrait parvenir à voyager sans problème jusque chez les elfes et en revenir. Jeönyr rouvrit les yeux en expirant, se retournant vers Luna.

- Alors, il semblerait bien que nous passerons un bon moment ensemble. J’espère que mon frère ne t’a pas donné de mauvaises impressions sur moi. Si c’est le cas, j’aurais au moins le temps de rectifier certains détails. Prenons du repos ce soir, nous partons dès demain matin, le voyage sera long, mais tu n’as pas à craindre la route, nous voyagerons en groupe et ce ne sera pas la première fois que je fais ce voyage. Ce sera même une expérience enrichissante pour toi… Je l’espère du moins.

Sur ces mots, Jeönyr se tut, quelque peu gêné d’être en garde d’une jeune personne dont il ne connaissait absolument rien mais qui semblait en savoir un bout sur lui. C’était la deuxième fois qu’une chose pareille lui arrivait, mais il se disait qu’il ne s’y ferait jamais…

[HRP: Rp terminé]