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Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE

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MessageSujet: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeJeu 20 Déc 2012 - 15:04

Encore une fois, il faisait gris, affreusement gris. Le ciel était d'un gris souris, aux rares endroits où il était encore visible derrière la couche cotonneuse des nuages à la teinte plus sombre et plus orageuse, promettant des averses diluviennes pour le reste de la journée. L'automne régnait peut-être en maître incontesté, avec ses feuilles rouges et ocres, ses averses quotidiennes et sa fraîcheur, mais il n'en restait pas moins détestable. On n'avait pas idée, d'avoir un temps aussi humide et invivable alors que l'été avait été aussi plaisant. Mais enfin, il fallait dire qu'avec l'automne les malheurs avaient fleuris comme de pâles bourgeons vénéneux. Les vampires.. les vampires attaquaient le royaume humain, s'en prenaient à leur peuple, le mettait à feu, et à sang. Ils transformaient de pauvres paysans en bêtes monstrueuses assoiffées de sang, des animaux qui ne pouvaient ni raisonner, ni faire preuve d'aucun sentiment. Ni amour, ni empathie, ni merci. Ils n'étaient bon qu'à semer mort et destruction. Il fallait les tuer. Il fallait les repousser, loin de leurs terres, les détruire une bonne fois pour toute, ne rien laisser d'eux si ce n'était des os et des dents pour les trophées. Il fallait faire quelque chose, pourtant, que faisait donc l'empereur ? Rien. Rien ! Il essayait désespérément d'accomplir une tâche bien trop importante pour lui, une tâche que ses frêles épaules ne pouvaient supporter.

Il n'était pas bien que les autres, pire, il était une menace, d'importance primordiale. Un être au cœur faible, à l'esprit moindre et à la détermination vacillante. Il n'y avait pas pire souverain qu'un tel avorton. Mieux aurait valut qu'il ne naisse jamais. Mais de toute façon ça n'avait plus guère d'importance, cela faisait deux jours, désormais, qu'il ne comptait plus dans la balance des pouvoirs. Un roi au cœur faible est un danger terrible, mieux vaux pas de roi du tout. Et c'était exactement sur ce principe qu'elle avait fait appliqué ses ordres. Il fallait se débarrasser de lui, et ils s'étaient débarrassés de lui, pas avec autant de retentissement ou d'honneur qu'elle l'aurait voulut, mais au moins c'était fait, et bien fait. On l'avait empoisonné, un exploit difficile à accomplir mais réalisable en ayant les contactes adéquates. L'impact du geste avait ébranlé la noblesse de Gloria, désormais, on se méfiait encore davantage des Lames rouges. Après tout, si ils étaient en mesure d'empoisonner l'empereur dans l'enceinte de son palais, avec son armée et sa garde personnelle, que ne pouvaient-ils pas accomplir n'est-ce-pas ? Oui... qu'étaient-ils en mesure d'accomplir encore, après un tel tour de force ? S'en prendre à la princesse peut-être ? Ce serait l'étape suivante, logiquement.

Beaucoup, parmi les lames pourpres ne faisaient pas non plus confiance à la princesse, Esmelda, c'était une femme après tout, une pauvre petite chose qui n'avait pas apprit à se battre, qui ne savait rien des horreurs de la guerre et de la mort. Qui était restée enfermée dans sa jolie tour d'ivoire depuis son enfance, à se faire dorloter et cajoler pendant que le bas peuple mourrait de faim et succombait face aux prédateurs tant naturels que surnaturels. Oui, aux yeux des hommes, la princesse n'était qu'une pauvre chose incapable de diriger un empire et qui ferait mieux de se la boucler et de se marier, de pondre de beaux gamins pour son époux et de rester loin des affaires des hommes. Dans un certain sens, ils n'avaient pas tord de penser ainsi, elle n'était pas faite pour commander, elle n'avait pas été éduquée pour prendre le trône, mais l'éducation ne faisait pas tout, il y avait bien davantage, derrière les devoirs d'un chef. Étant en partie femme elle-même, Amelian pouvait comprendre, et certainement comprendre mieux que ces mâles suants et bourrus, ce dont était capable une femme quand elle le voulait. Il ne fallait pas sous-estimer la personnalité de cette chère Esmelda. Aussi, pour le moment, les lames rouges avaient cesser de se battre contre l'empire, pour pouvoir observer comment la jeune femme allait s'en tirer. Si il s'avérait qu'elle était incapable de servir correctement son peuple, elle serait, elle aussi, supprimée, peu importait la manière de faire, tant qu'elle disparaissait de leurs chemin. Oh bien sûr, il faudrait trouver quelqu'un pour monter sur le trône, mais les prétendants ne manquaient vraiment pas, loin, très loin de là. Mais ce n'était pas encore l'heure d'un nouveau crime.

Pour le moment... tout était calme. Si calme... Elle avait envoyé la plupart de ses hommes dans les régions attaquées par les vampires, où ils serviraient davantage. Ne restait avec elle que Mira et une vingtaine d'autres, ses plus fidèles. Ceux dont elle ne pouvait se passer. Mais en cette heure elle avait décidé de se détacher du groupe pour voyager un peu seule. Sur sa monture, un cheval de course à la robe sombre, elle cheminait paisiblement sur le chemin menant à l'un des villages limitrophes de Gloria, la capitale du monde humain. Habillée de noir et une cape brune jetée sur ses épaules pour la protéger de la fraîcheur de la journée, remplaçant l'habituel tissu rouge qui couvrait son dos, elle ne présentait guère de particularité, en dehors de son immense chevelure laissée libre et qui se paraît de gouttes d'eau et de son teint pâle. Elle avait décidé de laisser sa lance à Mira pour la journée, si près de Gloria, elle risquait d'être reconnue, comme sa lame rouge, elle aussi laissée derrière. Une lame neutre et son arc de bois de rose seraient largement suffisant pour traquer les bandits dont elle avait entendu parler. Des bandits qui n'étaient pas des membres de la horde et qui faisait régner une tension malvenue dans les villages environnant, volant et saccageant. Pour cela elle réduirait autant leur vies que leur têtes. On ne s'en prenait pas au petit peuple sans en subir les conséquences. Les bandits se trouvaient hors du village, dans les bois environnant, aussi elle devait d'abord réunir des informations auprès des paysans pour être certaine de ce à quoi elle s'engageait. Mettant finalement pied à terre sur la place du village, elle attacha sa monture près de l'entrée de l'auberge, humble, et y entra pour trouver l'homme qui l'avait appeler....
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeDim 23 Déc 2012 - 13:37

C’était une humiliation intense, une honte innommable pour les Lames Noires. Leur Ordre avait failli à sa mission de protéger coûte que coûte l’Empereur, puisque celui-ci avait été empoisonné par les damnées Lames Pourpres. Fort heureusement, le Dracos avait été avec eux ce jour-là, et Sa Majesté Impériale, bien qu’affaiblie, était encore vivante. Mais autant dire que l’impact avait été le même que s’il avait été assassiné. Depuis, les Lames et la Garde du Palais étaient presque devenus paranoïaques, et presque personne ne pouvait approcher Gregorist Kohan. Hélas, ces précautions arrivaient trop tard, mais elle resterait sans doute en place durant tout le règne de l’homme.

Dans le même temps, des patrouilles écumaient tous les villages alentours, dans l’espoir d’obtenir quelques informations relatives à ceux qui avaient fait le coup, notamment savoir par où ils étaient partis, et punir ceux qui les avaient cachés, hébergés, et tout autre crime de haute trahison de ce genre. Accompagné par Kowen Lamedor, sa sœur d’arme du temps où ils servaient dans la Cavalerie des Marches de l’Est, Amyelenor faisait le tour de plusieurs villages aux alentours, interrogeant les habitants, fouillant les maisons qui leur semblaient suspectes, de même que toutes les tavernes, endroits propices pour recueillir des renseignements.

Afin de couvrir plus de villages en une journée, les deux Lames avaient décidé de se séparer. Comme les villages aux alentours de Gloria n’étaient pas énormes, l’on pouvait s’en charger seul. Aussi Amy pénétrait-il dans un petit village, chevauchant un cheval aussi noir que son armure. Sa cape battait au rythme du vent d’automne, lequel charriait au-dessus de lui de lourds et menaçants nuages gris-noirs. Sur sa hanche gauche pendait sa lame habituelle, et ses dagues étaient elles aussi accrochées aux endroits habituels : deux à la ceinture, et deux dissimulées dans ses bottes. Au sommet de son casque de type corinthien se trouvait un cimier, de la même couleur que le reste de l’ensemble également.

Sur son passage, les gens s’écartaient avec crainte et respect. La nouvelle de l’empoisonnement de l’Empereur avait déjà quittée les murs de la capitale, et connaissant le fanatisme des Lames Noires, le commun préférait éviter tout comportement susceptible de lui attirer des ennuis, les gardes de l’Empereur voyant des assassins de partout actuellement, et étant de facto très prompts à réagir.

Amyelenor arriva près de la taverne, bâtisse qu’il avait décidé de visiter en premier lieu, et mit pied à terre, avant d’attacher sa monture. Ses bottes d’armure claquèrent contre le bois lorsqu’il quitta la terre battue de la rue principale – le village étant par trop excentré par rapport aux grands axes de circulation pour bénéficier d’une route pavée. L’épéiste poussa la porte de sa main gantée, et pénétra dans la chaude atmosphère de la taverne. Aussitôt ses sens olfactifs furent assaillis d’une odeur de mauvaise bière et de friture. Son estomac gargouilla toutefois car il n’avait rien mangé depuis le petit-déjeuner, et le jambon frit avec les pommes de terre qu’il voyait dans les assiettes de plusieurs clients lui faisait de l’œil.

A son entrée, les rumeurs des conversations baissèrent jusqu’à disparaître. Tous les regards étaient tournés vers lui : après tout, ce n’était pas tous les jours qu’un garde de l’Empereur devait venir en ces lieux. Amy retira son casque et le prit sous son bras gauche, tandis qu’il avançait en regardant d’un air inquisiteur tout autour de lui. Lorsqu’il arriva au niveau du comptoir en bois brut, il adressa un signe de tête à l’aubergiste, se retourna vers la salle pour la voir en son entier, et déclara à voix haute :



« Messieurs-Dames, je suis une Lame Noire au service de Sa Majesté l’Empereur Gregorist Kohan. En vertu des pouvoirs conférés aux miens afin de protéger notre souverain, tout Citoyen de l’Empire loyal à Sa Majesté doit nous faire part de toute information relative à la présence de Lames Pourpres dans la région, ou de tout événement sortant de l’ordinaire. Je vous rappelle qu’héberger ou protéger un de ces félons est un crime grave puni par la Loi Impériale. Aussi, je vous remercie d’avance de votre coopération. »


Le soldat se retourna vers le propriétaire de l’endroit, laissant les clients se remémorer ce qui leur avait paru d‘anormal ces derniers jours, et lui commanda une chope de jus de fruit accompagné du plat du jour, tout en lui posant nombre de questions. C’est en attendant sa commande qu’il remarqua, assise dans un coin de la salle, une femme, qui semblait plus âgée que lui, et qui n’avait pas bronchée lorsqu’il avait pris la parole, et qui avait gardée une mine plutôt impassible. En face d’elle se trouvait un homme, mais les deux ne semblaient pas originaires de la région. Amy décida alors de s’approcher d’eux et, lorsqu’il fut arrivé à leur hauteur, leur parla :


« Madame, Monsieur, bien le bonjour. Vous me semblez être originaires d’ailleurs. Auriez-vous remarqué, durant vos voyages, des groupes de gens armés n’appartenant pas aux soldats de Sa Majesté ? Des personnes vous ont-elles paru suspectes ? »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeJeu 27 Déc 2012 - 19:20

Dans la salle régnait une joyeuse agitation. Une auberge sur l'heure de midi. L'odeur de nourriture faisait grogner l'estomac et la bière coulait à flot. Les hommes, de rudes gaillards de la campagne, tenaient une joyeuse assemblée malgré les récents événements. C'était plaisant à voir. Elle sourit puis commanda un morceau de viande et une poignée de poix avec de la bière. Le tavernier la servit rapidement et elle emporta le tout à la table de son contacte à qui elle sourit, détendue. Lui l'était beaucoup moins, mais ça se comprenait. Quelques jours plus tôt l'empereur Kohan se faisait empoisonner, depuis les lames noires s'étaient transformés en fanatiques paranoïaques et despotiques. Oui bon, ils l'étaient déjà de base, mais là encore davantage. C'était comme si un ours venait de s'asseoir sur une fourmilière, et que les soldates affolées courraient en tout sens pour tenter de lui faire relever son imposant postérieur. Et puis c'était pareil, à défaut que les lames rouges n'avaient rien d'une imposante armée, mais peut-être était-ce exactement là ce qui faisait leur force. Personne ne pouvait savoir qui ils étaient réellement, personne ne savait où ils se cachaient, ni comment ils recrutaient, qui étaient aux commandes et qui obéissaient. Les paysans avaient, pour ceux qui les soutenaient, des moyens de les contacter, des moyens que les lames noires ne possédaient pas, et n'imaginaient certainement pas. C'était pour le mieux, au moins ils leur damnaient le pion sans trop de risques. Quoi qu'il en soit, les multiples primes pour la tête des moindres de ses soldats, les recherches et battues menées par les impériaux et la tension constante que faisait peser les gardes royaux sur les campagnes pour tenter de forcer les innocents à livrer les dangereux rebelles qui avaient bafoués toutes les lois de l'empire. Mais voilà, ces adorables chérubins en armure noirs avaient dû oublier, quelque part entre le moment où le bien aimé souverain avait été empoisonné et la réalisation que c'était la faute des rebelles, qu'agir en tyrans simplement à cause d'une faute qu'ils avaient commise en manquant de vigilance pouvait conduire la populace à une plus grande sympathie pour les lames pourpres. Elle n'allait pourtant pas s'en plaindre, après tout ils l'aidait, même sans le vouloir. Et puis les siens étaient loin pour le moment, alors il n'y avait rien à craindre pour eux.

Quand à elle... ah, elle. C'était en temps qu'homme qu'elle contrôlait sa guilde, il lui fallait se montrer fort et charismatique, une figure pour ceux qui la suivait. Et une femme avait moins de chance d'y parvenir, tout simplement. Mais ce n'était pas pour cela qu'elle abandonnait sa féminité aux orties, et ils savaient, eux, ce qu'elle était. Mais ils étaient les seuls. Si on venait, par mégarde, à lui trouver un air de ressemblance il y aurait un double problème qui sauterait aux yeux. Et puis, habillée comme elle l'était, on pouvait toujours tenter de la comparer au fringuant maître d'arme des lames rouges, ce serait comme comparer une chèvre et un choux. Voilà bien quelque chose qui l'amusait, dans sa singularité. Mais il fallait tout de même faire attention, ce serait une bien mauvaise chose, si elle venait à être tuée ou capturée, personne ne pouvait prendre sa place à l'heure actuelle, pas même Mira, son bras droit. Un homme bon et droit, mais un homme pur et dur jusqu'au tréfonds de ses tripes, avec tout les inconvénients qu'on pouvait lui trouver, à commencer par son amour de l'alcool et des femmes. Un jour peut-être, elle trouverait quelqu'un, mais pour l'instant il fallait qu'elle fasse attention à elle. La guerrière avança jusqu'à la table reculée de l'homme qui lui faisait signe, certainement son commanditaire et elle sourit en s'y dirigeant, s'asseyant en face de lui en retirant son capuchon et entama la conversation sans aucune gêne, même si l'homme semblait surpris de discuter avec une femme, et non avec un homme comme lui. Cependant, sa perplexité s'effaça rapidement, ce qui était un avantage, vu la nouvelle interruption qui avait lieu, quelques instants seulement après le début de leur conversation.

Cette fois, le calme se fit dans l'auberge, et, portant son regard vers l'entrée, elle fronça légèrement les sourcils. Ah tient, quand on parle du loup, on en voit la queue. Une lame noire, un jeune, c'était évident, il n'avait pas le profil de ses adversaires habituels. Et elle manqua de tiquer de nombreuse fois devant le monologue que l'autre leur sortait. Non, elle ne devait pas se lever et l'assommer pour le faire taire. Ce n'était pas une bonne idée. Ça ne ferait qu’aggraver les choses. De toute façon elle passait inaperçue, mais si il lui prenait la fantaisie de kidnapper cet homme maintenant autant afficher clairement qui elle était, ce serait très certainement plus simple et plus rapide. Mais franchement, à quoi pensait-il. Il était évident qu'il était une lame noire et pas un écureuil savant en train de danser une valse impériale en tenue de courtisane avec des lamantins attachés à chaque oreilles. Quand à protéger son souverain.... ce n'était pas un franc succès, il fallait bien l'avouer. Le pauvre garçon gisait certainement sur son lit, entouré de médecins et de guérisseurs tentant de découvrir exactement avec quoi on l'avait empoisonné. Alors ça ! Ce n'était certainement pas elle qui le dirait ! Mais qu'est ce qu'il avait l'air cruche ! Elle ne pouvait pas croire une seule seconde que les clients de l'auberge, aussi humbles soient-ils, puissent prendre l'homme réellement au sérieux.

Elle observait le gamin alors qu'il passait commande et discutait avec un tavernier tout ce qu'il y avait de plus jovial. Il jouait bien le jeu, en tout cas, c'était à louer. Toutefois, elle refréna son envie de lui rire au nez, surtout en le voyant se rapprocher d'eux. Elle le suivit du regard jusqu'au moment où il se planta face à eux. Par instinct, elle faillit répondre que lui même était suspect mais à la place elle sourit, autant pour paraître courtoise que pour rassurer son contact qui lui, n'en menait pas large.

« J'ai vu des gens armés oui. Qui partaient rejoindre les zones de combat pour protéger les leurs. Il y a aussi une petite bande, pas très loin d'ici, dans les bois. Elle vit sur le dos des pauvres gens de ce village et leur imposes de grandes rudesses. On m'a contacter pour mettre un terme à leurs méfaits, mais je suppose qu'en temps que soldat impérial et chevalier de sa majesté vous ne serez pas contre l'idée d'aider une faible femme comme moi à s'occuper de cette bande de hors-la-loi.... » Elle désigna d'un geste l'homme qui l'accompagnait

« C'est ce brave homme qui m'a prévenu, je pense sans me tromper que les paysans de ce village serait soulagés si une lame noire s'occupait des bandits, et ils seraient d'autant plus reconnaissant envers sa majesté qui leur aura prêté l'un de ses meilleurs soldats pour se faire. Notre brave sir est si altruiste.. » Pour le coup, il fallait la connaître pour comprendre l'ironie sous-jacente à ce qu'elle venait de dire. Mais comme ce n'était pas le cas du gamin elle lui fit un sourire courtois et l'invita à s'asseoir avec eux pour partager leur déjeuné. .
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeDim 30 Déc 2012 - 23:39

La femme qui lui avait répondu avait un certain charme, Amy devait le reconnaître. Malgré son âge avancé, elle possédait encore un pouvoir de séduction qui, visiblement, faisait de l’effet à quelques autres clients du lieu. Il ne put s’empêcher de la comparer à ces veuves de la bourgeoisie, voire de la noblesse, qui aimaient à distraire leur vie sexuelle avec de jeunes hommes, ou femmes, plus jeunes qu’elles. Toutefois, elle était quand même assez belle, bien qu’elle ne fût pas exactement son genre. Ses longs cheveux noirs qui encadraient son fin visage respiraient la féminité, de même que les traits de son visage, qui dessinaient une beauté délicate.

Amyelenor, toujours debout, écoutait le « rapport » de l’inconnue. Hélas, avec le conflit qui se préparait, les armées étaient sur le pied de guerre, et se concentraient aux points stratégiques, ce qui encourageait certaines bandes de hors-la-loi à s’installer dans des lieux d’où la présence Impériale s’était retirée, et à exercer leurs vils méfaits. L’Empire était grand, et – il fallait malheureusement le reconnaître – il n’y avait pas assez d’hommes pour assurer la protection de l’Etat en chaque endroit. Un jour, un Empereur saurait remédier à ce problème, mais en attendant, malgré tous les efforts de l’actuel souverain et de ses prédécesseurs, des brigands prospéraient sur le dos du pauvre peuple.

Le soldat s’assit à leur table, puisque l’on l’y avait invité et que, visiblement, cette femme serait sa meilleure source d’informations du village. Il réfléchissait également à sa déclaration. Sa mission première était de découvrir et arrêter les responsables de l’empoisonnement de Gregorist, mais il ne pouvait refuser d’aider ces villageois à se débarrasser des malfaiteurs de la forêt. Et, comme elle le lui avait fait remarquer, le Code de la Chevalerie l’obligeait à l’aider dans sa mission.



« Soit, je serais honoré de vous prêter ma lame. Mais je doute quand même que vous soyez aussi faible que vous le prétendez. »


Ajouta-t-il avec un petit sourire amical. Passe encore pour l’épée, mais une « faible femme », comme elle se décrivait, ne se promènerait pas avec un arc, arme nécessitant quand même un certain entraînement, et dont le maniement efficace était rarement instinctif. Peut-être était-ce une de ces fameuses chasseuses de primes, qui arpentaient les terres sauvages et civilisées à la recherche de ceux dont la tête était mise à prix, ce qui expliquerait pourquoi les habitants d’icelieu avait fait appel à elle.

Le tavernier s’approcha de leur tablée, et déposa devant le soldat une assiette pleine de jambon frit et de pommes de terre, ainsi qu’une chope de jus de fruit. Amy le remercia en souriant, et déposa dans la main de l’homme une poignée de pièces – un peu plus que le prix de sa consommation. Son ventre grogna une nouvelle fois tandis que le fumet s’échappant du plat chatouillait ses narines. Ce n’était pas de la haute gastronomie, comme il avait pu en manger lorsqu’il était à la Cour, mais par le Dracos, qu’est-ce que cela pouvait être appétissant lorsque l’on avait faim.



« Auriez-vous une idée du nombre de ces bandits ? Si besoin est, je peux détourner une patrouille afin de nous aider à nettoyer cet endroit. »


Cela serait en effet bien plus sage de savoir contre combien de personnes ils allaient devoir se battre. L’Historie regorgeait de batailles perdues parce qu’un Général avait sous-estimé la taille de l’armée adverse, même si ses troupes étaient mieux entraînées. A partir d’un certain point, le nombre comptait énormément. Bien sûr, il fallait également prendre en compte plusieurs autres facteurs, comme le terrain, la météo, le moral, … Résumer l’art de la guerre en quelques phrases était chose impossible.

L’enfant de la noblesse au fond de lui contrôla le soldat qu’il était et l’empêcha de se ruer sur son assiette comme un homme n’ayant pas mangé depuis trois semaines – chose très difficile, certes, mais c’était la métaphore qui se rapprochait le plus de l’état actuel de son appétit. Aussi contrôla-t-il la vitesse à laquelle il mâchait et déglutissait, savourant le plaisir de sentir son estomac se remplir. Il but une gorgé de son jus, puis regarda la femme.



« Et vous n’avez jamais pensé à intégrer l’Armée Impériale ? Nous avons bien besoin d’hommes et de femmes qui n’hésitent pas à se jeter au milieu d’une horde de brigands dans le seul but d’assurer la tranquillité et la prospérité des citoyens. »


[HRP : Désolé, ce n'est pas super ^^" Dis-le moi si tu veux que je reprenne]
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeMer 9 Jan 2013 - 20:34

Voyant le jeune homme s'asseoir, finalement, à leur table, elle sourit de nouveau et piqua d'un couvert dépareillé dans son assiette pour croquer un morceau de viande encore chaude. Il acceptait, aisément il fallait bien le dire, mais ce tout jeune chevalier devait encore avoir la tête remplie de l'honneur de la chevalerie et des codes de conduites si sirupeux de mièvrerie et de naïveté que s'en était désolant. Qui pouvait encore croire à la chevalerie digne et respectable, alors que les lames noires se posaient en tyrans dans leur croisade contre les ennemis, imaginaires ou non, de Gregorist. Qui pouvait encore croire que les soldats servaient le peuple, quand ils se comportaient en rustres et en voyous ? Prenant sans payer, ne défendant pas les pauvres citoyens de l'empire. Certainement pas ceux qui soutenaient les lames rouges et la Horde. L'armée humaine était si vaste... ne pouvaient-ils réellement prendre quelques hommes pour maintenir l'ordre en campagne ? C'était idiot, les dangers venaient autant de l'intérieur que de l'extérieur, elle en était le parfait exemple après tout non ? Amusée, elle marqua les paroles de la lame noire d'un hochement de tête. Pas si faible que cela ? Non en effet, ça serait presque le contraire. Elle était certainement beaucoup de choses, mais elle n'était pas faible, pas de cette manière ci en tout cas. Il ne pouvait pas le savoir bien entendu, mais il le découvrirait sans doute en temps, en heure et en... bref, mieux valait ne pas parler de cela tout de suite. Il était encore tôt, ils étaient dans l'auberge, et tout pouvait encore suivre un chemin différent.

Se précipiter risquait de tout gâcher, et elle ne voulait surtout pas que cela arrive, parce que ça gâcherait tout l’intérêt que pouvait avoir la chasse des bandits, à présent, résidait dans ce gamin tout juste enrôlé. Si, au bout du compte, elle en venait à lui révéler qui elle était, alors ce serait comme ça, et pas autrement, et si elle décidait de ne pas le faire et de continuer à jouer, alors elle continuerait. Si il l'amusait suffisamment. Le tavernier s'approchait d'eux, et elle eut un léger froncement de sourcil sceptique en voyant la chope de jus de fruit. Il était vraiment... enfantin. N'importe quel homme aurait prit de la bière, ou un autre alcool quelconque, pas un jus de fruit ! Même elle préférait la mauvaise bière qu'une de ces boissons pour gosses. Enfin... ça le regardait après tout, mais elle se demandait ce que ses collègues pensaient de lui. Prenant justement sa propre chope, elle s'en avala quelques gorgée avant de la reposer et d'effacer une goutte tombée sur le coin de ses lèvres.

«  Une dizaine. Assez pour terroriser un village de pauvre paysans, assez peu pour passer inaperçu au premier abord. C'est malheureux à dire, mais ils ont au moins assez d'intelligence pour s'en rendre compte »

Elle haussa les épaules pour marquer ce qu'elle pensait sincèrement de ce genre d'énergumène, et ce n'était franchement pas glorieux. Les bandits comme ceux là étaient une plaie, une gangrène de la nature et de la société qu'il serait bon d'éradiquer le plus vite possible. Parce que, oui, même les rebelles lames rouges pensaient cela des bandits commun, ceux n'appartenant pas à la horde. Eux aussi, comme les soldats de l'empire, détestaient ceux vivant sur le dos des autres. A la différence que les lames rouges, elles, ne vivaient sur le dos de personne. Quand on était assez généreux pour les aider, ils payaient toujours. D'une façon ou d'une autre. Hors de question de taxer encore plus les pauvres malheureux qui vivaient en terres humaines. Encore une fois, elle rendait service, comme elle en avait l'habitude. Mais elle pourrait peut-être faire encore plus. A sa seconde question, elle cligna des yeux, surprise... et faillit s'écrier qu'elle préférerait volontiers mourir dans les plus atroce souffrance que de s'enrôler dans l'armée impériale. Qu'elle aurait préféré, même, danser toute nue devant un publique de cochons ivres et drogués plutôt que d'émettre même l'hypothèse d'une telle décision. Elle dans l'armée impériale ? Certainement pas ! Ça serait complètement extravagant, impossible et ahurissant. Non pas qu'elle ne sache pas obéir aux ordres, elle savait, puisqu'elle avait obéit à l'ancien maître d'arme de sa guilde. Mais elle était franche, indépendante et elle avait son propre sens de la justice et des valeurs, qui ne correspondait que de loin à celui d'une armée principalement constituée d'hommes et de têtes de mules fanatiquement liées à l'empereur qu'elle avait tenté d'expédier ad patres. Mais elle ne pouvait pas vraiment répondre ça, à moins de vouloir le tuer tout de suite histoire d'en finir et de ne pas être suivit. A la place, elle eut un rire léger et repoussa la question d'un geste vague de la main

«  Oh non. Non désolé messire, mais je ne correspond pas à vos critères. Je suis trop... indépendante, dirons nous, j'aime faire les choses à ma manière. Et souvent, il arrive qu'elle ne plaise pas à tout le monde. Alors je ne m’embarrasse pas de supérieurs hiérarchiques » Il grignota un nouveau morceau de viande, laissant également au gamin le temps de se remplir un peu la panse avant de partir « Je sais où est le campement des bandits et on m'a parlé de leur habitudes. Il faudra les approcher en fin de journée, quand ils reviennent et qu'ils sont fatigués, ils baissent la garde et se font plaisir. Il suffira de leur tomber dessus, de les faire prisonnier ou les tuer si nous ne pouvons pas faire autrement. Je vous les laisserais alors afin de les envoyer en prison. En attendant je pense fourbir mes armes, faites comme bon vous semble de votre coté. Nous nous retrouvons en fin d'après-midi sur la place du village et nous y allons. Ça vous va ? » Elle le laissa en plan pour aller ramener son assiette et sa chope au comptoirs et paya son repas avec un sourire franc envers l'aubergiste avant de revenir s'asseoir à la table, balançant sa chaise contre le mur et la calant là elle croisa jambes et bras en observant la lame noire. «  Au fait, vous avez un nom ? »

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeSam 12 Jan 2013 - 14:57

Amyelenor réfléchissait sur le chiffre que lui avait donné la femme, à savoir une dizaine de bandits. En les prenant par surprise, à deux, cela pourrait être suffisant, surtout s’ils se pensaient à l’abri de l’Armée Impériale. Lorsque tout est facile, on en vient fatalement à faire moins attention, et à ne plus craindre que quelque chose tourne mal. Comme ce type de hors-la-loi ne valait pas plus que des animaux, il était normal qu’ils se laissent principalement guider par leurs émotions, malgré que certains d’entre eux soient, peut-être, suffisamment intelligents pour faire preuve de plus de prudence. Deux personnes, dont une qui semblait bien savoir se battre, et l’autre une Lame Noire, combinées à l’effet de surprise… Les coquins risquaient de n’être pas assez pour leur faire face efficacement.


« Dommage, dans ce cas. Mais je ne vais pas vous forcer à rejoindre nos rangs, termina-t-il en souriant. »


Profitant d’un temps de silence qui s’était installé entre eux, les deux convives vidèrent petit à petit leur assiette. Le silence était bien sûr relatif. Alentour d’eux, les rumeurs de conversation allaient toujours bon train, comme dans toute taverne qui se respecte. Des rires, des chants, … Le spectre de la guerre ne semblait pas avoir encore montré son visage dans tout l’Empire, ou alors partiellement. Mais après tout, la guerre n’était pas officiellement déclarée : les Vampires lançaient des raids sur des villages isolés, et évitaient les troupes Impériales et, de facto, les batailles rangées. On pouvait y lire un signe rassurant : le peuple des dentus craignait la puissance militaire Humaine, du moins, à leur niveau de préparation actuel. Il en irait peut-être – sans doute – autrement dans les prochains mois, au plus tôt.

L’inconnue avait raison. Attaquer à la nuit tombé était la meilleure solution, tant pour les surprendre à la fin de la journée que pour le fait que l’œil humain était moins sensible aux formes au crépuscule, lorsqu’ombres et lumières s’affrontaient pour la domination du monde. La lumière n’était plus suffisante pour bien voir, mais l’œil, à cause d’elle, ne pouvait s’habituer à l’obscurité. Il en allait de même pour l’aube. Deux heures vicieuses malgré leur magnificence. Le sublime était mortel, comme pour se faire pardonner de sa grande beauté, et pour punir celui qui le regarde d’avoir osé lever les yeux vers lui. La rançon de la gloire, pourrait-on dire, sauf que c’était le « public » qui la payait, et non pas l’acteur principal.

La femme se leva, et Amyelenor la suivit un instant du regard, attendant qu’elle revienne pour lui répondre. Attendre la tombée du jour lui permettrait de continuer sa tâche initiale avant de la rejoindre sur la place du village. Il doutait honnêtement de pouvoir mettre la main sur les responsables de l’empoisonnement de l’Empereur, car un tel acte impliquait une importante organisation en amont, aussi avaient-ils dû préparer leur fuite de manière à échapper aux poursuites des Lames Noires. Mais il fallait quand même essayer de les retrouver : le plus petit indice, même celui qui semble anodin au premier coup d’œil, pouvait se révéler décisif.



« En effet, Mademoiselle. Je me nomme Amyelenor Farkstein, pour vous servir. Et vous ? Me ferez-vous l’honneur de me dire votre nom ? »


Puis vint le moment de se séparer. Amyelenor quitta le contact de sa chaise, salua la femme et le villageois, qui n’avait pas ouvert la bouche une seule fois depuis son arrivée – il devait être sacrément timide, puis ramena, comme son interlocutrice l’avait fait un peu plus tôt, son assiette et sa chope à l’aubergiste derrière son comptoir, en profitant pour le régler dans le même temps. Il revint ensuite vers la table.


« Bien, nous nous retrouverons peu avant le crépuscule, Mademoiselle. Soyez prudente d’ici-là, nul ne sait ce qui peut arriver. Monsieur. »


La Lame avait accompagné sa dernière phrase d’un bref hochement de tête et d’un geste du bras – deux doigts de sa main touchant sa tempe – destiné au villageois qui avait prévenu de la présence de bandits, avant de se diriger vers la porte. Une fois dehors, il détacha son cheval, l’enfourcha, et partit patrouiller dans le petit village, à la quête du moindre signe anormal, interrogeant chaque personne qu’il croisait… Mais il lui fallut bientôt se rendre à l’évidence : cela faisait déjà plusieurs jours qu’ils écumaient les villages alentours, sans rien trouver ; et comme il pensait un peu avant, même en y mettant tout son cœur pour trouver des renseignements, cela risquait de ne servir à rien. Ils ne rattraperaient pas les auteurs de ce crime-ci. Le mieux à faire était d’empêcher le prochain.

Quelques heures plus tard, les deux « compagnons » se retrouvèrent, et Amy se laissa guider par la femme, la seule d’entre eux deux qui savait où les trouver. Le Soleil n’était pas encore au ras de l’horizon, mais cela leur laisserait le temps d’arriver tranquillement et de se mettre en place sans trop de soucis. Peut-être même assisteraient-ils au retour des bandits, auquel cas ils pourraient leur fondre dessus à peine ces derniers commençant à se délasser et à se vider la tête de leur journée.



« Et… Excusez-moi, mais je vous ai sans cesse appelé « Mademoiselle » depuis le début. Êtes-vous mariée ? Je ne voudrais point vous avoir offensé par ma maladresse. »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeSam 19 Jan 2013 - 20:57

Si seulement il savait... Lui, comme tout les autres, était à la recherche des empoisonneurs de l’empereur Gregorist. Pourtant, pouvait-il s'imaginer un seul instant que la personne qu'il cherchait se trouvait justement face à lui, sous la dégaine d'une simple chasseuse de tête ? Certainement que non, si c'était le cas, il se serait montré plus méfiant, elle en était sûr. Il pouvait bien tenter d'interroger les habitants, ceux-ci ne pourraient guère l'aiguiller. A peine, sans doute, pourraient-ils parler des mouvements des lames rouges allant vers les zones d'affrontements avec les vampires. Rien de plus. Revenant vers lui, elle avait attendu de connaître son nom. Ainsi, il se nommait Amyelenor ? Et bien, quel nom ! Il sortait bien de la noblesse, celui-là. La tournure de la phrase lui arracha un sourire « Je me nomme Amalia » Elle ne comptait certainement pas lui dire son véritable nom, on ne savait jamais « Et faites attention, je pourrais vous prendre au mot, au sujet du service ! » Elle regarda le jeune homme s'éloigner, revenir, puis les quitter finalement. Lorsqu'il fut sortit de la taverne, les regards se tournèrent vers elle, alors que son expression assombrie se dissimulait à demi sous les mèches pour l'instant noir de ses cheveux. Tout ça risquait de très mal finir. Elle jouait avec le feu, en s'attachant cet andouille pour aller botter les fesses des bandits. Si il voyait un seul indice de qui elle était réellement ? Les choses risquaient de devenir tendues. Mais bon, ça pouvait aussi être excitant, de jouer avec le feu, tant qu'elle ne faisait pas de gaffes. Enfin, pour l'instant, elle allait devoir rencontrer encore quelqu'un et lui demander quelques petites choses. Soupirant, elle offrit un grand sourire au reste de la salle

« Tout va bien ! Je m'en occupe ! » Et là dessus, elle abandonna son indicateur pour retourner dehors Récupérant sa monture, elle se rendit au siège du doyen du village pour discuter avec lui de quelques détails concernant les caches de ses hommes, puis elle s'installa très simplement à l'extérieur du village et se mit à aiguiser l'épée d'emprunt qu'elle avait prise dans la réserve de ses soldats. Ses dagues étaient prêtes, son arc bandé, ses flèches empennées. Sifflotant un air guilleret elle attendit le moment propice. Fourbir ses armes était un passe-temps qu'elle appréciait, lorsqu'elle devait attendre un retour de mission quelconque, lorsqu'elle devait également penser à quelque chose. Penser... elle n'était pas spécialement politicienne ou philosophe, lorsqu'elle pensait, c'était surtout pour préparer des tactiques militaires ou imaginer de nouvelles manières de pourrir la vie de la famille impériale et de ses laquais incompétents. Pour ça, certainement, elle était très forte, peut-être même un peu trop, depuis le temps qu'elle en faisait son gagne pain. Une fois l'heure venue, elle remonta à cheval, s'en alla au point de rendez-vous, sur la place centrale de l'humble village, et y récupéra la lame noire qui ne se doutait véritablement de rien. Il ne semblait rien avoir trouvé, et elle se félicita de la discrétion des paysans, au moins, ils avaient clairement choisit leur camp, et c'était le sien. A la question, elle lâcha un rire

« Non je ne suis pas mariée ! Peu d'hommes accepteraient que leur épouse écume les routes du royaume en tuant des bandits ! »

Et puis sincèrement ? Elle mariée ? C'était à mourir de rire ! Elle ne savait pas porter une robe, n'avait jamais tenue une maison, n'avait aucune fibre maternelle, et son caractère redoutablement indépendant et farouchement franc ne laissait pas de place à la suprématie masculine. Et si tout cela ne suffisait pas ? Il y avait sa dualité de sexe, que beaucoup trouvaient monstrueuse. Aucun homme n'accepterait d'épouser quelqu'un comme elle, et aucune femme ne se sentirait à l'aise dans un lit matrimonial avec elle. Des aventures d'une nuit, elle en avait eut, mais rien de plus. Au moins, ses hommes l'aimait en tant que chef et compagnon d'armes. Ils appréciaient ses qualités et n'avait rien à faire de ses défauts. C'était parfait ainsi... Des individus comme Amyelenor ? Ils ne pouvaient que la condamner. Et d'ailleurs, en parlant de lui...

« Allons y, maintenant, nous arriverons juste à temps pour l'embuscade »

Talonnant sèchement sa monture pour la faire repartir, elle prit l'autre sortie du village, en un trot léger et nonchalant. La fraîcheur de la fin de journée commençait à se faire sentir, de même qu'une vague odeur de pluie, caractéristique de l'automne. Ils n'eurent pas à chevaucher plus d'une heure pour advenir à un croisement. La forêt, proche, semblait sombre dans la lumière de la fin de journée. Elle tendit un bras vers l’entrelacs de végétaux, indiqua le chemin, puis le prit la première, sans crainte. Dans une clairière, les traces d'un campement de plusieurs jours pouvaient être facilement repérées. Un feu de camp éteint gisait au centre d'un espace dégagé, un renfoncement de roches permettait de dissimuler des objets divers et variés, des traces de pas, partout, le piétinement de la terre et la coupe des fougères et arbustes indiquaient plusieurs personnes vivants là. Elle descendit de cheval, le conduisit à l'écart, assez loin pour ne pas être visible par les malfrats lorsqu'ils reviendraient au nid. Puis elle revint et se campa au milieu du camp, nez en l'air

« Il va falloir se cacher. Savez vous vous servir d'un arc ? Si c'est le cas, je vous conseil de vous mettre sur une branche, juste assez haute pour être hors de vue et juste assez basse pour ne pas vous briser quelque chose en sautant. Je vais faire de même, avec un peu de chance nous les aurons tous tirés sans avoir à nous mettre en danger. En plus ce genre de racaille ne manie souvent que des épées et des haches » Elle lui sourit, s'approcha d'un arbre et grimpa avec agilité jusque sur une branche, après avoir prit son arc. S'installant confortablement, ou aussi confortablement que possible, elle prit l'arme et se mit en position pour attendre le retour des bandits
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeMer 23 Jan 2013 - 16:20

Chevauchant aux côtés d’Amalia, Amyelenor ne pouvait s’empêcher de lui jeter de temps en temps de discrets coups d’œil… Peut-être pas si discrets que cela, en fait, mais il s’efforçait de ne pas les rendre trop insistants. Il était intrigué par cette femme qui chassait les hors-la-loi comme n’importe quel chasseur de primes, ou soldat. Non pas que cela le choquait – Kowen avait bien servi dans le même escadron de Cavalerie à l’Est avant de devenir Lame en même temps que lui, et n’avait pas d’attributs masculins entre les jambes. Bon, certes, il n’était pas allé vérifier de par lui-même, mais la seule fois où il avait pénétré dans sa tente par accident au moment où elle se changeait, la soufflante qu’il avait essuyée avait suffi à le persuader totalement de la féminité de sa sœur d’arme. Quelle femme appréciait être dérangée en pleine nudité par un homme ? Mais quand même, pensa-t-il, Kowen avait fait montre d’une voix encore plus puissante que celle du vieux Sergent lorsqu’il réprimandait quelqu’un ou râlait, ce qu’il faisait très souvent.


« Il est vrai qu’une femme aventureuse en gênerait plus d’un, au bas mot. Mais ne perdez pas espoir, Demoiselle Amalia, vous trouverez sans doute un jour quelqu’un qui vous aimera pour ce que vous êtes, même si vous sortez de l’image habituelle de la « femme à la maison avec les enfants ». Comme disait feue ma mère, chaque toupin il a sa cabucelle ; littéralement, chaque marmite a son couvercle. Et pour servir actuellement aux côtés d’une femme, je me permets de dire que je préfère de loin vivre avec une combattante qu’avec une noble, surtout depuis… Bref. »


Se rendant compte que ses dernières paroles, celles qu’il venait de passer sous silence, étaient un peu déplacées, Amyelenor préféra s’interrompre. Il avait failli parler de celle qui était devenue l’épouse de son frère, celle pour qui il avait éprouvé d’ardents sentiments, mais sans recevoir son amour en retour, amour dont il avait tellement soif alors. Et depuis, il s’était tenu éloigné de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à une relation amoureuse, presque inconsciemment. Kowen ? C’était une exception, elle était comme une sœur de sang, pour lui, en plus de leur lien d’arme.

Au bout d’une heure de chevauchée, la forêt dans laquelle se terraient les bandits apparut à leur hauteur. Amy fit suivre à son cheval celui d’Amalia tandis qu’ils avançaient sur un petit chemin de terre, juste assez large pour laisser passer confortablement deux hommes à pieds, peut-être trois en se serrant. Il y avait de nombreuses traces de pas et de sabots, les leurs se fondant sans problème dans la multitude ; les bandits ne se douteraient de rien avant qu’ils ne leur tombent dessus. Les embuscades étaient parmi les meilleures stratégies pour défaire une force numériquement supérieure. D’après la jeune femme, ils pouvaient s’attendre à du un contre cinq, un peu plus peut-être. C’était faisable.

La clairière dans laquelle ils débouchèrent présentait de nombreux signes d’une occupation récente et prolongée. Au centre gisait un monticule de cendre entouré d’un foyer en pierre, avec quelques bûches intactes sur le côté ; l’herbe était aplatie, voire avait disparue par endroits, tandis que des bouteilles vides reposaient à même le sol. Des rochers retournés semblaient faire office de sièges, et des trous dans le sol indiquaient les endroits où les bandits devaient planter ce qui servait à tendre de la toile pour faire une tente. Amyelenor guida son cheval au même endroit que celui d’Amalia, derrière de profonds buissons pour les camoufler, et la suivit au centre du campement.



« Mieux vaudrait pour vous que je ne m’approche pas d’un arc, je risquerais autant de vous tirer dessus par inadvertance que sur un bandit… Je suis meilleur à l’épée que ce que je ne pourrais espérer l’être à l’arc, Demoiselle Amalia. »


La dernière fois qu’il s’était servi d’un arc, Amy avait failli embrocher son supérieur, après de nombreux tirs tout aussi ratés les uns que les autres. Il comprenait en théorie comment se maniait un arc, mais en pratique, c’était autre chose ; aussi préférait-il, et de loin, son épée. C’était plus sûr, et bien plus agréable à manier aussi. Et au moins, voyait-il le visage, ou au moins les yeux, de ceux qu’il combattait, qu’il tuait, et qui pouvaient le tuer en retour, chose que l’on retrouvait difficilement en étant archer.

Alors qu’Amalia choisissait son arbre, le soldat s’approcha d’un autre et l’observa. Grimper là-haut avec son armure serait très difficile, et il risquait plus de se retrouver coincé qu’autre chose. Soit, tant pis, il allait retirer les plaques d’acier noir et ne conserver que le cuir et la maille. Il ferait également moins de bruit lorsqu’il toucherait le bois. La Lame détacha donc les différentes parties de sa cuirassa, qu’il camoufla dans un buisson à l’ombre du cercle des hauts végétaux entourant la clairière.

Toujours en noir, mais bien plus allégé sans tous ces kilogrammes d’acier, Amyelenor entreprit l’escalade des branches d’un arbre situé à proximité immédiate du chemin par lequel ils étaient arrivés. De cette manière, il pourrait leur bloquer la route si l’envie leur prenait de repartir. Et puis, psychologiquement, cela fichait un sacré coup lorsque l’ennemi surgissait dans son dos.

Environ une demi-heure après leur installation, arrivèrent les premiers bandits, qui n’étaient pas plus nombreux que l’estimation des villageois. Une bande de treize hors-la-loi, qui ignoraient totalement ce qui allait leur tomber dessus sous peu. D’ailleurs, Amalia ne tarda pas : sitôt que le dernier eut rejoint ses camarades, elle décocha sa première flèche. Amy attendit qu’elle en eût tirée une deuxième puis une troisième pour sauter de son abri, afin de détourner leur attention de la position du tireur qu’ils cherchaient frénétiquement.

Roulant-boulant au sol avec une grimace en se relevant – il venait d’imprimer sur sa peau, à travers ses vêtements, les motifs de sa cotte de maille – Amy dégaina son épée et une de ses dagues, et se jeta sur les quelques coquins qui s’étaient éloignés du centre de la clairière. S’arrangeant pour ne pas être dans la ligne de mire de la jeune femme, et gêner ses tirs, le soldat croisa le fer dans un éclat d’étincelles et du bruit du métal rencontrant le métal. Dans une gerbe de sang, son épée mordit dans la chair d’un de ses assaillants. Visiblement, ils ne souhaitaient pas se rendre.
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeJeu 24 Jan 2013 - 17:39

Il la faisait rire, intérieurement bien sûr, avec ses commentaires de jeune homme agréable. Ça aurait été mignon, et sans doute une discussion relativement légère, si les non-dits n'avaient pas poussés comme des pâquerettes au printemps. Pas le genre de non dits d'invitations à on ne savait quoi, mais le genre de non dit qu'il valait mieux passer sous silence. Ceux de la lame noire étaient assez simple à saisir. ' Surtout depuis ' avait-il dit. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre la fin de la phrase, et ce qu'il taisait volontairement. Elle ne connaissait pas les détails, mais les détails étaient choses futiles, dans ce genre de situation, une vue d'ensemble suffisait, lorsqu'on ne comptait pas s'impliquer plus que de raison, ce qui était son cas. Quand à garder l'espoir de trouver le cœur d'un homme, ou d'une femme, elle n'y était pas attachée. En fait, elle était persuadée de ne jamais pouvoir trouver chaussure à son pied, d'autant que cela signifierait probablement se figer dans l'une de ses formes et de s'y tenir. Et ça, ça impliquait beaucoup. Elle restait, pour le moment, persuadé que sa liberté comptait plus qu'un compagnon quelconque. Parce qu'elle pouvait être ce qu'elle voulait, qu'elle avait cette chance unique qu'elle avait considéré, dans sa jeunesse, comme une malédiction. Pourrait-elle jamais s'habituer à ne plus changer ? À être l'un et pas l'autre ? Serait-elle capable de faire le deuil d'une partie d'elle-même, l'abandonner, ne plus recourir aux avantages qu'elle lui offrait ? C'était clairement non pour le moment. Et même sans ça, ce qui la retenait, fondamentalement, de trouver un époux ou une épouse, c'était son statut de criminelle recherchée par tout l'empire. Elle ne pouvait imposer cela à une famille quelconque, surtout en sachant combien la sienne était gâtée par le destin. Non vraiment, ce serait criminel que d'embarquer qui que ce soit là dedans. Et puis... zut à la fin ! Pourquoi avait-il fallut qu'il décide d'aborder un tel sujet ? Il n'allait pas la demander en mariage là quand même ! Elle fit tout de même un effort, et lui sourit

«  Au moins nous n'avons pas peur de nous casser un ongle, nous. Je dois avouer que je n'ai jamais supporté la coquetterie et la niaiserie de certaines femmes... Vouloir se faire belle, pourquoi pas, mais ça frise l'obscénité avec tout ces onguents, ces crèmes, ces poudres... je ne serais pas étonnée de voir leur peaux tombées en poussière ! » Elle secoua la tête d'un air docte puis haussa les épaules «  Bah, je fais ma mauvaise langue »

Ils avaient, alors, poursuivit leur route, puis trouvé le campement des bandits. Elle rit légèrement en entendant son anecdote sur le maniement de l'arc. Tient, elle avait toujours pensé que les lames noires étaient entraînés à manier toutes les armes. Elle haussa les épaules. Ça n'avait, au final, pas tellement d'importance. Il aurait été mieux à l'arc, mais il pouvait très bien servir avec une épée aussi, ainsi il détournerait l'attention et empêcherait que les voleurs ne tentent de grimper dans son arme pour la débusquer comme une perdrix. Elle aurait déjà assez à faire pour ne pas avoir besoin de ça en plus. Et, quand on y pensait, si il lui tendait son dos, il pourrait très bien recevoir une flèche. Les traits perdus, en escarmouche, ça arrive très souvent, trop peut-être d'ailleurs. Si il mourrait là, qui aurait conscience de ce qui avait put se passer ? Les bandits aussi avaient des arcs après tout, et dans le pire des cas, elle pouvait agrandir la plaie à la dague pour camoufler. Dans tout les cas, il fallait attendre que les coquins en question se montre. Il ne fallut qu'une demi heure aux bandits pour montrer le bout de leur sales nez. Elle les compta rapidement, soulagée de voir que l'estimation était juste, puis les laissa s'empâter, retirer leurs armures et se mettre à l'aise. Patience est mère de sûreté, dit-on toujours, et elle était certaine que le proverbe ne la trahirait pas en cette journée. Lentement, elle banda son arc, après avoir encoché une flèche à pointe de serpent, tandis l'arme, et, la gardant sous tension, observa celui qui semblait être le chef. Un individu empoté, sale, déguenillé, à l'armure de cuir maculée de boue et de sang. Il n'était pas le seul à avoir l'air d'un porc qui aurait apprit à marcher à deux pattes. Tout le groupe puait à un point inimaginable pour de simples humains. Des relents de pisse et d'alcool, et d'autres choses encore qu'il ne valait mieux pas identifier. Une vague de dégoût et de mépris la saisit et elle grimaça, hautaine, tout en visant le crâne de l'homme de tête.

Décochant son trait après un bref instant nécessaire pour viser, elle eut la satisfaction d'atteindre sa cible sans le moindre problème. Un tir parfait, qui transperça les temps de l'homme dans une gerbe de sang avant qu'il ne s'écroule par terre, mort. Elle ne perdit pas de temps, tandis que les bandits bondissaient sur leur pieds pour chercher l'origine de l'attaque. Décochant deux autres flèches, elle atteignit un homme au ventre et un autre à la jambe. Le premier mourrait très certainement, le second, en revanche, pouvait encore bouger, en serrant ses chicots fatigués pour combattre la douleur. Elle vit du coin de l'oeil Amyelenor qui s'écrasait sans grâce au sol avant de s'en aller tailler le gras d'un des hors la lois, tandis qu'elle visait de nouveau, en abattant deux successivement alors qu'ils tentaient de prendre l'homme en traître. Le combat se poursuivit, mais tout deux avaient clairement l'avantage. L'effet de surprise leur avait donné une longueur d'avance, et leur maîtrise des armes faisait le reste. Pour ne pas user trop de flèches, elle sauta au sol, dégaina sa propre lame, et se débarrassa d'un des derniers coquins. Le lieu revint au silence peu après, alors qu'ils étaient les seuls êtres encore en vie, en plus de leur chevaux. Regardant aux alentours, elle ne conçut aucune peine pour les cadavres de ceux qui avaient été des coupes gorges sans foi ni loi. Ces chiens étaient mieux morts que vivants. Leurs armes ne valaient rien pour elle, pas plus, elle n'en doutait pas, que pour la lame noire. Elle ramassa les cadavres un à un, les mit près du feu, puis, ramassant du bois, elle dressa un bûcher rudimentaire avant de l'allumer et d'y jeter les morts, un à un. Sans rien dire, elle chercha ensuite, à la lueur du feu et des étoiles naissantes, le trésor des bandits, mais ne le trouva pas.

«  Ils ont tout dépensés en boisson, les salopards » Elle fulminait «  Ils auraient mérités pire que cette mort » Mais ils étaient partis, à présent. Croisant les bras, elle se détourna pour faire face à son compagnon de combat, l'observant avec un mélange de méfiance et d'inquisition «  Et bien voilà, messire Farkstein. Cette quête est terminée, ils ne voleront plus personne » Elle resta silencieuse un moment, puis, sur l'impulsion, elle affirma d'un ton calme «  Le gros des forces des lames rouges est partie combattre les vampires, si vous voulez tout savoir »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeDim 27 Jan 2013 - 21:54

A chaque fois qu’Amyelenor se retrouvait à devoir manier son épée contre des gens souhaitant le voir mort, il adressait toujours une prière de remerciements à son vieux Maître, Meoddyn Zephyrem, qui lui avait appris l’art de l’épéiste. Son enseignement lui était précieux à chaque seconde, à chaque parade et chaque attaque. Ses chances de survie auraient été bien moindres s’il ne l’avait eu pour le former dans son jeune âge. Par la suite, ses années de militaire, et maintenant son appartenance aux Lames Noires, contribuèrent à aiguiser encore ses talents, à aiguiser ses sens, mais le vieux Maître d’Armes avait le premier fondu l’acier.

Libéré de son armure lourde, Amy était plus rapide, et quelque peu plus agile, quoiqu’il ne fût sans doute pas encore capable de grimper aux murs. Une épée dans la main, et une dague dans l’autre – qui remplaçait son bouclier caché avec le reste de sa cuirasse – Amy pourfendait tout ce qui passait à sa portée. Certains brigands étaient plus doués que d’autres, mais tous avaient commencé à boire sur le chemin du retour… Ou alors, c’était leur odeur habituelle. Le soldat espérait qu’il ne sentirait pas comme eux après cette proximité forcée ; même une étable sentait meilleur. Quoiqu’il puisse en être, ces bandits n’étaient pas de redoutables adversaires. Il ne les sous-estimait pas, car il savait combien cela pouvait se révéler fatal, mais il fallait se rendre à l’évidence : face à deux combattants de leur niveau, avec ou sans effet de surprise, ils n’avaient aucune chance. Ces êtres méprisables trouveraient la mort ce soir : ils ne souhaitaient visiblement pas se rendre, et dans l’autre sens, Amy ne désirait pas non plus faire des prisonniers. Eux-mêmes en faisaient-ils, lorsqu’il leur prenait l’envie de razzier un village, autrement que pour s’amuser avec leurs prises ?

Le soldat dévia un coup d’épée grâce à sa dague, et se retourna vers son agresseur. Celui-ci, le visage vérolé, le regardait avec un grand sourire, comme s’il anticipait d’avance sa victoire. Amyelenor lui fit un clin d’œil, et balaya sa jambe pour le faire tomber. L’homme perdit l’équilibre, et la Lame en profita pour lui perforer l’estomac de sa lame, avant de faire pivoter l’arme à l’intérieur du corps, comme on le lui avait appris, pour mieux déchirer les organes internes.

Un rugissement dans son dos le fit lâcher son épée d’ébène et se retourner. Amy porta la main à sa hanche, dégaina une deuxième dague de sa main droite, et fonça au contact de son ennemi. Il se baissa pour éviter le coup circulaire qui lui était réservé et planta d’un geste leste son arme dans l’entrejambe du barbu, ce qui lui arracha un hurlement de douleur qu’il fit taire en lui dessinant un deuxième sourire au niveau du cou.

Le silence retomba soudain, si doux et si calme, que cela contrastait avec la violence des secondes précédentes, et avec la scène qui était désormais sous leurs yeux. D’un geste qui dénotait une longue habitude, le soldat nettoya ses dagues avant de les rengainer, et fit de même avec son épée après l’avoir récupéré sur le cadavre de défunt coquin. Sans un mot, il aida Amalia à préparer de quoi incinérer les corps, et jeta ceux-ci dans le feu.

Il n’y aurait aucune cérémonie pour eux qui avaient passés leur existence à vivre en dehors des lois, à vivre sur le dos des autres, causant le malheur et répandant la peine. Et pourtant, quand on y pensait, un jour, ces hommes avaient été des enfants innocents, avec des parents qui les avaient mis au monde. Qu’est-ce qui pouvait transformer à ce point un être vivant, à le plonger dans l’obscurité, dans la haine et la violence ? Dans un autre contexte, ils auraient peut-être pu devenir des soldats, des guérisseurs, des aubergistes, des commerçants, allez savoir, mais pas des voleurs de grands chemins. Comment une âme humaine pouvait-elle être corrompue ? Salie ? Noircie ? Abîmée ? Cette question, il n’avait de cesse de se la poser, et aucune réponse ne lui venait, si ce n’était l’environnement dans lequel ils avaient grandis. Oui, ce devait être cela ; les facteurs extérieurs qui influaient sur l’esprit.



« Puissent vos âmes retrouver un jour la Lumière, chuchota-t-il. »


La Lame détourna ses yeux des corps en train de se consumer, et réhabitua ses yeux à l’obscurité naissante. Amalia fouillait le campement, à la recherche des biens volés sans doute, mais l’expression sur son visage dénotait qu’elle ne les avait pas trouvés. Amy avisa au sol une bouteille vide qui traînait, illustrant parfaitement les paroles de la jeune femme. Beuveries et péripatéticiennes, tels devaient être leurs loisirs, en effet.


« En effet, Demoiselle Amalia. Les villageois de la région pourront dormir sur leurs deux oreilles, cette nuit. »


Alors qu’il se retournait pour aller récupérer et remettre ses plaques d’armure, ce qu’elle lui déclara le figea net. Elle lui avait annoncé cela de but en blanc, sans préambule ni rien d’équivalent. Lentement, Amy se retourna, et planta son regard dans les yeux de son interlocutrice.


« Pardonnez ma rudesse, mais pourquoi avoir attendu maintenant pour me le dire. »


La simple mention des Lames Pourpres suffisait à muer ses sentiments en une haine viscérale à leur encontre. Partis combattre les Vampires ? Ces terroristes qui souhaitaient seulement la mort de leur Empereur jouaient maintenant les sauveurs et les protecteurs de l’Empire ? Comptaient-ils réussir là où la puissante Armée Impériale rencontrait des difficultés ? Que les Vampires les défient en bataille rangée, et ils connaîtraient le défaite ; ils le savaient, et n’osaient pas se mesurer à eux, tout comme les Lames Pourpres, qui agissaient toujours dans l’ombre par des complots. Et à ses yeux, ces traîtres étaient encore plus abhorrables que la race des créatures nocturnes.


« Si vous avez d’autres informations à leur sujet, je vais devoir vous demander de me suivre, Damoiselle Amalia. Vous serez bien entendue dédommagée pour le dérangement causé, mais je n’ai pas le choix ; le sujet est bien trop grave. Nous devons arrêter ces traîtres coûte que coûte avant qu’ils ne causent plus de dégâts au sein de l’Empire. »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeLun 28 Jan 2013 - 11:20

Pourquoi avoir attendu maintenant ? Tout simplement pour jauger l'adversaire, pour voir ce que valait ce jeune homme, et si, vraiment, ses convictions étaient aussi erronées que ses réclamations au sujet de son souverain. Au départ, elle avait tout simplement pensé le tuer, en finir une bonne fois pour toute. Une flèche en pleine tête ou en plein cœur et il serait mort rapidement et sans souffrances excessives. Finalement, son bon cœur la perdrait très certainement. En voyant la réaction de la lame noire à ce qu'elle avait dit, elle afficha un air profondément triste et se détourna simplement. Elle débanda son arme, noua la corde pour ne pas la perdre, puis rassembla les flèches souillées de sang pour les ranger dans son carquois. Elle ne pouvait certes pas le suivre, ce serait stupide. Ils ne connaissaient pas l'identité du grand maître d'arme de la guilde rebelle, mais si elle se mettait à parler, il était évident que les informations qu'elle détenait seraient reconnues à leur juste valeur. En l'entendant reprendre, elle eut un sourire sans plus de joie et lui lança un regard d'amusement cynique.

«  D'autres dégâts ? Vous voulez dire tuer d'autres membres de la famille royale ? Je doute que ce sois dans leur projet » Ce n'était pas du tout en projet même, mais encore une fois la formulation était importante, en dire trop d'un seul coup serait, à coup sûr, se démasquer complètement

«   Après ce que vous venez de voir aujourd'hui, j'espérais que vous reconsidéreriez votre point de vu sur mes frères d'armes » Et voilà, c'était dit. Là, il fallait être stupide pour ne pas comprendre ce qu'elle impliquait en parlant des lames rouges comme ses frères d'armes. Posant son arc lorsqu'elle l'eut complètement emballé elle lui fit face, l'observant sans agressivité, pour contrer un peu ce qui risquait de suinter de lui rapidement

«  Des informations à leur sujet ? J'en ai, évidement. Mais pourquoi je vous les donnerais. Si je vous ai dit ça, c'était pour vous évitez de passer votre temps à courir après les ombres alors que la menace la plus immédiate se trouve à l'est. Croyez vous que nous sommes aveugle ? Mon chef sait pertinemment où se trouve ses intérêts, et il n'a pas prévu de voir l'empire humain tomber aux mains de ces monstres sanguinaires. Tout autant que vous, nous souhaitons voir les vampires vaincus. Mais contrairement à vous, notre force est dans l'individualité, et dans notre proximité avec les paysans. Nous aidons le peuple, Messire Farkstein, comme vous avez put le constater aujourd'hui. Ces hommes et ces femmes étaient abandonnés de l'armée et de l'empire, plus personne ne les protégeaient, alors ils ont appelés à l'aide les seules personnes qui semblaient encore se soucier un tant soit peu d'eux. Et on m'a envoyé régler le problème » Elle croisa les bras

«  Je n'ai même pas hésité à collaborer avec vous pour ça, même si je savais que vous tenteriez de me tuer si vous saviez qui j'étais. Et ce soir encore, j'aurais pus vous abattre avec le reste et faire passer ça sur le compte des bandits, je ne l'ai pas fait. Parce que j'avais l'espoir de vous détourner d'une lutte pour l'instant vaine. Écoutez moi donc un peu, avant de me foncer dessus l'épée au clair ! Mon chef a d'autres priorités pour l'instant que de vous menacer, vous et vos protégés. Et puis nous ne savons pas encore si cette régente seras capable de restaurer la grandeur de l'empire. Son frère nous a prouvé son incapacité, elle ? Nous lui laissons le bénéfice du doute pour le moment. Vous n'avez rien à craindre » Elle eut un léger sourire affectueux

«  Et puis, même si je vous trouve des mauvais cotés, vous m'avez montré que vous en aviez des bons aussi. Des très bons même » A quoi cela rimait-il en fin de compte ? Qu'est ce qu'elle essayait de faire, vraiment, avec tout ça ? Elle n'en avait pas la moindre idée elle-même. Peut-être tout simplement s'ouvrait-elle à la diversité, chose qu'elle avait refusé de faire tout ce temps. Mais avec l'avènement d'une armée vampirique on ne pouvait faire autrement que de changer si on voulait survivre et voir survivre ce qui nous était chef.
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeDim 3 Fév 2013 - 21:05

L’avait-il vexé ? Qu’avait-il pu dire pour que sur son visage se peigne de la tristesse ? Avait-elle perdu de la famille sous les coups des Lames Rouges ? Allez donc déchiffrer les pensées d’une femme rien qu’à l’expression de son visage ; c’était impossible ; ces êtres étaient d’une complexité extrême, et pas forcément agréable lorsqu’il s’agissait de déceler des messages cachés. Et, lorsque vous réussissez par le plus grand des hasards à en déchiffrer un, vous pouvez être sûr que votre compréhension est erronée.

Ses frères d’arme ? A ses mots, lorsque la barrière de l’incrédulité céda devant l’information, qui put remonter à ses pensées conscientes, sa main se posa par réflexe sur son épée, mais il ne la dégaina pas. Il restait encore le doute, qu’il ait mal compris, mal entendu. Et puis, une Lame Rouge n’aurait pas remballé ses armes ainsi, face à une Noire. Elle l’aurait tenue en joue, voire l’aurait tuée durant le combat d’une flèche bien ajustée. Ce n’était pas les occasions qui lui avaient manquées.

Son discours lui faisait grincer les dents, tandis que s’affrontaient en lui deux conceptions. Leur proximité envers les paysans ? Mais, sans l’empire, ces mêmes paysans auraient succombés il y avait des siècles de cela durant les premières guerres contre les Vampires. Ne voyait-elle pas tout ce que l’Empire avait fait pour le peuple ? Les institutions faisaient leur mieux pour protéger tout un chacun. Evidemment, cela n’était pas parfait, mais les communications, trop lentes, ne permettaient pas à l’Armée d’être présente partout, de même, les forces permanentes régulières n’étaient pas assez nombreuses. Ces gens, les Rouges, pensaient pouvoir leur dire comment gouverner un pays, alors qu’eux-mêmes n’avaient aucune expérience en ce sens, hormis celle des armes, n’imaginaient même pas tout ce qu’il y avait à gérer.

Mais, malgré son fanatisme envers l’Empereur, Amy devait reconnaître à ces gens un talent : il savait parler, et certainement enflammer les masses. Leurs beaux discours, et il pensait cela sans ironie, devait leur valoir sinon la fidélité, du moins le soutien de beaucoup de gens, à commencer par le peuple dont ils se disaient proches. Et là était le vrai danger : c’étaient certes de redoutables comploteurs, combattants, et bien d‘autres choses, mais le véritable péril était leur idéologie, et leur capacité à la transmettre.



« Vous êtes courageuse, Damoiselle Amalia, pour me dire tout cela, du moins m’avouer que vous êtes une Lame Rouge. Vous savez que mon devoir m’oblige à vous arrêter ou à vous tuer si cela est impossible, surtout que les vôtres ont tenté d’empoisonner Sa Majesté Impériale. Néanmoins… »


Ses mâchoires se serrèrent, et sa main était crispée sur la poignée de son épée, alors qu’il faisait face à un effroyable conflit intérieur. Son serment de Lame Noire, et le Code de la Chevalerie, se faisaient face sur les terres de son esprit. Il savait qu’en préférant l’un à l’autre, il trahirait celui qui serait délaissé. Pourquoi ne pouvait-il lier les deux ? Etait-ce une épreuve du Dracos, que de le soumettre à un choix si difficile ? Ses yeux se plongèrent dans ceux de la femme, y cherchant la moindre étincelle de fourberie, celle qui lui indiquerait qu’elle se préparait à le tuer, ou n’importe quoi d’autre, qui lui donnerait une raison pour se jeter sur elle, l’épée jaillissant hors de son fourreau. Mais Amyelenor n’y décela rien de ce genre, pour son plus grand malheur, mais de la sincérité, ou quelque chose d’approchant. Alors, pouvait-il abattre une femme, sans arme à la main, qui aurait facilement pu le tuer précédemment, et qui se tenait devant lui sans intentions belliqueuses ? Le soldat jura tout en relâchant son épée.


« Vous êtes une femme dangereuse, Damoiselle Amalia. Assurément, j’ai une dette envers vous, ou quelque chose d’approchant, pour m’avoir laissé la vie et couvert mes arrières. Mais, par le Dracos, vous avez le don de provoquer des états d’âme chez vos interlocuteurs. Je vais désormais devoir vivre avec le fait d’avoir laissé vivre une Lame Rouge, ennemie jurée des miens… Et pourtant, nous avons combattu quelques instants du même côté, unis contre un ennemi commun. En d’autres temps, d’autres lieux, nous aurions peut-être pu devenir… Amis. Pour cela, je ne vais pas lever mon arme contre vous, malgré tout ce que cela pourrait me coûter à l’avenir.
Malgré toute ma haine envers les vôtres, tout ce que je peux leur reprocher, vous êtes une guerrière… Honorable, pour ce que j’en ai vu. Je regrette que nous ayons choisis deux voies différentes et antinomiques, surtout en ces temps troublés. »



Amyelenor lui adressa un sourire teinté de tristesse, et reprit.


« Je sais que je suis un idéaliste, qui croit toujours en sa cause, mais… N’est-il pas possible de vous… Que vous preniez les armes à nos côtés, sous nos bannières ? Quand bien même nos dirigeants respectifs mettraient de côté leurs différends le temps du conflit, lorsque la guerre finira… Nos épées devront se croiser. »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeLun 4 Fév 2013 - 0:12

Elle fut ravi qu'il ne lui saute pas dessus. Il n'avait vraiment pas envie de devoir lui trouer la peau à présent qu'il avait son attention. Que pensait-il sous sa caboche laineuse ? Elle se posait réellement la question. Que pensait-il de ce qu'elle venait de lui dire ? Quelque chose, ça se voyait, si non elle aurait déjà eut à défendre sa peau. Elle ne cherchait nullement à leur dire comment gouverner, elle avait simplement pointé du doigt que le souverain actuel était lamentablement inefficace. Mais évidement, cela elle ne pouvait le dire, ne sachant pas ce qu'il pouvait passer par la tête de ce jeune soldat. Elle avait parlé avec son cœur autant qu'avec son esprit, si il déformait ses paroles, ce n'était pas sa faute mais la sienne, elle n'avait rien à se reprocher. Pas plus qu'elle n'avait à se reprocher de suivre ce qu'elle pensait être juste. Pas plus qu'elle ne se reprochait de combattre pour la cause qu'elle s'était choisit par amour pour son peuple autant que par rancune envers l'empereur.

Elle l'observa avec douceur alors qu'il prenait la parole, amusée de l'entendre discourter ainsi. Elle lui aurait volontiers dit qui elle était, mais c'était une erreur et une maladresse de sa part que de s'imaginer qu'il n'en ferait rien. Bien entendu qu'il en ferait quelque chose. Parce que c'était naturel de sa part. Elle ne lui reprochait pas, quoi qu'elle y trouve à redire du point de vue technique. La lame rouge sourit en le voyant jurer et lâcher son épée, mais ce qu'il ajouta le stupéfia. Elle rit doucement, triste. Ah c'était un tel exercice de philosophie que cette discussion. Il y avait tant à dire, et pas assez de temps pour tout développer, pourtant elle le sentait, cette lame là, sous ses dessous de tête de mule doublé d'âne bâté, avait quelque chose que les autres n'avaient pas, et qui la faisait parler et agir différemment de ce qu'elle aurait dû faire en toute logique. Elle ne lui en voulait pas à lui, mais à elle, car cela questionnait sa détermination et ses raisons, chose qu'elle détestait par dessus tout. Elle s'était trompé sur le jeune homme en le prenant pour une bourrique de plus, elle le reconnaissait franchement. Mais comment pouvait-elle répondre à tout cela ?

«  Je n'avais pas vraiment l'intention de créer des états d'âme chez vous, Messire, quoi que je me doutais un peu que ce soit le cas avec mes révélations. Cependant l'occasion est trop belle. Combien de fois dans l'histoire de nos guildes, des lames rouges et des lames noirs se sont elles parlées sur un pied d'égalité sans tirer les armes ? Jamais il me semble, ou si peu que personne ne s'en souvient. Vous êtes idéalistes mais ce n'est pas un mal, vous n'êtes pas le seul d'ailleurs. Et il est vrais que nous aurions put être amis. Nous le pouvons encore, en temps qu’individus »

Elle sourit doucement «  Vous êtes quelqu'un de bien. Aussi étrange que cela semble lorsque c'est moi qui l'affirme. Mais vous savez comme moi qu'il m'est impossible d'abandonner ma cause. Car je crois en elle du plus profond de mon cœur Messire. Je sers l'empire, toujours et en tout temps, mais pas l'empereur. Il m'a trop déçue. Cependant.... à l'heure actuelle ce n'est plus lui qui gouverne. Aussi... je pense que je pourrais trouver un compris. Pour l'instant nous sommes tous unis. Les vampires sont nos ennemis communs. Tout comme ces bandits ce soir. Nous ne pouvons nous projeter aussi loin que la fin de la guerre. Elle peut durer des années, avec ces immortels. Seront nous même en vie lorsqu'elle s'achèvera ? Je ne le sais pas. Alors tentons d'abord de vivre le présent proche. Je suis curieuse. Vous ne semblez pas aussi mauvais bougre que le reste de votre ordre. Et moi ? Je crois en effet être honorable. C'est un soldat de l'empire qui m'a enseigné l'honneur, apprenez le. Je ne regrette pas son enseignement malgré sa voie. Aussi voilà ma proposition» Elle s'avança vers lui « Je vous aide et je viens avec vous. Vous apprenez de moi, et j'apprends de vous. Échangeons donc nos points de vu sur le long terme, et peut-être que nous parviendront à mieux comprendre les motivations qui nous sépare. Vous pourrez compter sur moi et sur mes armes pour la protection de l'empire. Et je transmettrais à mon chef les nouvelles, afin qu'il apprenne également à voir sous un autre angle. Bien entendu, il ne faudra pas dire qui je suis vraiment, cela va de soit. Je serais simplement Amalia la chasseuse de primes»

Elle lui tendit une main gantée «  Qu'en dites vous... ami ? »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeLun 11 Fév 2013 - 22:35

Il y avait nombre d’histoire qui relatait des amitiés ou des amours impossibles, entre des membres de familles opposées, ou des hors-la-loi et des gens de bonne société, … Toutes avaient comme point commun de raconter ces faits sous des angles tour à tour comiques, romantiques et, bien évidemment, dramatiques. Mais jamais un écrivain ne s’était risqué à tremper sa plume dans de l’encre pour narrer un sentiment naissant de sympathie, d’amitié – disons les choses comme elles sont – entre une Lame Rouge et une Noire.

Leurs deux ordres guerriers, ennemies depuis le début, n’étaient unis que par les liens de la mort et de la haine mutuelle, éternelle. Si, quand bien même, il y avait déjà eu un précédent à leur cas, soit les protagonistes n’en avaient jamais parlé à personne – ce qui valait mieux pour leur survie, en fait, car les deux seraient sans doute accusés de trahison par les leurs, et exécutés – soit cela s’était su et, comme dit précédemment, ils avaient été sacrifiés sur l’autel ensanglanté érigé sur les landes désolées, désertiques, séparant leurs convictions. Une goutte de fraternité dans un océan d’inimitiés, de répulsion. Et, qui sait, peut-être une graine qui croîtrait dans le futur pour donner un arbre aux fruits délicieux, dispensant son ombre aux voyageurs quêtant quelques instants de repos.

Mais cela appartenait sans doute au rêve, à l’utopie. Cette génération ne verrait jamais la paix entre ces deux confréries, même si la guerre pouvait les rapprocher. Car tôt ou tard ressurgiraient les vieilles haines. Mais peut-être se trompait-il. Peut-être était-il possible qu’un jour, les deux partis rangeraient leurs épées pour une nouvelle ère de paix et de prospérité, où ils n’auraient plus besoin de se battre les uns contre les autres. Entretenir de telles pensées était dangereux, bien que cela ne remettait pas en question, d’aucune manière, sa fidélité envers l’Empereur, loin de là, mais… On pourrait les qualifier de subversives, et lui de traître. Bah, tant pis, il avait sa conscience pour lui, et tant pis pour ce qu’en penseraient nobles de la Cour de Justice. Amyelenor avait prêté son serment de Lame Noire et, même déchu, il continuerait de se battre pour son souverain et l’Empire.



« Je me doutais de votre réponse, et elle ne vous en rend que plus honorable, Damoiselle Amalia. Je commence à me dire, d’ailleurs, qu’il ne s’agit guère là de votre vrai nom, vous ne me l’auriez jamais donné. Mais je ne vais pas vous le demander ; mon honneur m’interdit désormais de vous trahir, mais si jamais l’on doit me torturer dans le ténébreux futur qui est le nôtre, votre véritable nom ne sortira jamais de ma bouche, Damoiselle. Votre vie est sans doute suffisamment dangereuse sans rajouter une épée de Damoclès au-dessus de votre tête. »


La Lame se rapprocha également de son interlocutrice, et regarda la main qui lui était tendue. Plus qu’une simple poignée, elle représentait bien plus que cela. La vie, la mort, allez savoir, mais ce simple contact physique était comme la signature au bas d’une lettre, le sang du forgeron testant le tranchant de sa lame, la première note tirée d’un instrument par son luthier, … Il symbolisait l’union de deux êtres qui, malgré le fossé qui les séparait, acceptait de se lier d’amitié. Un pont, oui, c’était un pont entre deux mondes et, comme tout pont, il représentait un rapprochement. Alors Amy eut un léger sourire, et leva également son bras, serrant la main de la jeune femme avec délicatesse et fermeté à la fois, paraphant le tacite contrat désormais établi entre eux.


« J’accepte votre proposition avec joie… Amie. »


La nuit était tombée, lentement mais sûrement, et désormais, seul le bûcher crématoire les éclairait, donnant à la scène des allures de drame heureux. Le jeu des ombres sur les visages, autour d’eux, semblait les avoir transportés dans un autre monde. Ils paraissaient d’ailleurs déplacés, seuls êtres vivants aux côtés de morceaux de corps en train de brûler. Tout en haut, la voûte céleste laissait entrevoir quelques-uns de ces diamants qui la constituaient, ainsi qu’un peu de la lumière de l’astre Lunaire. Etait-ce un signe du Dracos, qui avait permis à cette image de passer au-travers des noirs et menaçants nuages d’orage qui avaient arpentés le ciel toute la journée ? Voulait-il leur signifier à eux, pauvres êtres mortels perdus sur des terres de sang, qu’ils avaient fait le bon choix ?


« Je ne suis pas superstitieux, mais je crois que ces étoiles qui transparaissent là-haut sont un bon présage. Peut-être est-ce en commençant ainsi que les choses changent… »


Le soldat alla se rééquiper de son armure, et retrouver Amalia près des chevaux. Les corps avaient presque finis de se consumer, et comme rien de ce que possédaient les bandits ne pouvaient être rendus à leurs propriétaires, tout serait laissé là. Peut-être que le bûcher serait un avertissement pour tous ceux s’écartant du droit chemin… Tout à ses pensées, Amyelenor fouilla dans ses sacoches avant de monter en selle. Il en avait tiré des lanières de bœuf séché, et quelques tranches de pain de munition, et en tendit la moitié à la Lame Rouge.


« Tenez, mangez cela. Gloria n’est pas extrêmement loin, mais comme nous arriverons après le dîner… Lorsque les formalités seront finies, nous pourrons dîner dans une auberge, si cela vous dit ; certaines sont ouvertes toutes la nuit, me semble-t-il. »


N’ayant jamais pénétré dans de tels lieux, Amy ignorait en effet que certaines tavernes ouvertes toutes la nuit, surtout dans les grandes villes, recelaient autre chose que de l’alcool et de la nourriture.
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeVen 15 Fév 2013 - 16:53

Il n'était pas nécessaire de servir l'empereur pour faire le bien du royaume, et il n'était pas non plus nécessaire d'être reconnu pour être efficace. Sans nul doute Amelian aurait soutenu l'hypothèse d'Amyelenor, si il lui en avait fait part. En effet, la lame noire n'avait pas besoin de sa guilde, ni de qui que ce soit, pour servir son roi, si vraiment cela lui importait. Si elle passait au dessus du dégoût que le souverain humain lui inspirait, elle pouvait, au nom de son amitié naissante avec l'autre, reconnaître qu'il avait quand même assez de subtilité pour parvenir à concilier deux choses totalement différentes. Alors continuer de servir l'empire en étant un traître ? Si on le lui avait demandé, elle aurait dit qu'il le ferait forcément. Et elle l’accueillerait volontiers chez les lames rouges, mais croire qu'il les rejoindrait était un vœux pieu.

Elle sourit en l'écoutant. Oui, évidement, ce n'était pas son vrais nom, elle ne pouvait vraiment le lui donner d'ailleurs, pas pour le moment. Sans doute plus tard, lorsqu'elle aurait pleinement confiance en lui. Oui à ce moment là sans aucun doute, mais avant... il y avait toujours un risque. Et puis, comme il le disait, si il était torturé d'une quelconque façon il ne pourrait pas divulguer son nom, ce qui lui garantissait une certaine sécurité. Bien entendu, elle ferait tout pour lui éviter d'en arriver là, le but n'était pas de le faire déchoir de ses fonctions, mais de bâtir un lien qui resterait sans équivalent dans le monde humain. Une alliance entre lame noire et lame rouge. Mélusine et tout les autres allaient être éberlués ! Qui aurait jamais pensé que des membres des deux guildes, qui pourtant se détestaient de tout leur êtres, seraient capable de s'entendre ainsi. Personne.

Elle était, cependant, touchée, de le voir y penser de lui même, et le remercia intérieurement. Elle avait beau afficher un air déterminé et calme, elle craignait encore un peu, et c'était bien normal, une possible réaction négative, et cela la réconfortait un peu, de le voir si prompt à lui emboîter le pas. Sans doute d'autres auraient put trouver ridicule la prudence dont ils faisaient mutuellement preuve, mais encore une fois, leur passé était une chose difficile à oublier. S'apprivoiser totalement serait sans doute un peu étrange, mais ça viendrait. Elle lui serra la main, le cœur plus léger. Elle hocha doucement la tête, regarda à son tour la voûte céleste, puis revint à lui. Il avait raison, cela semblait presque être un signe, une approbation...

«  Les esprits habitent tout le continent, n'est-ce pas ce que l'on dit Amyelenor ? Peut-être qu'ils sont heureux que, pour une fois, quelqu'un ait fait le choix de préférer la paix à la voie des armes. Ça ne doit pas être souvent, hélas. Mais peut-être notre décision sera elle la petite pierre déclenchant l’avalanche ? »

Et elle espérait que ce serait une avalanche qui leur serait favorable. Une union véritable, pourquoi pas, mais au moins une reconnaissance. Cependant, il fallait pour cela espérer que Gregorist ne se réveillerait pas. Car il était hors de question qu'elle le laisse sur le trône. Lui, il avait prouvé son incompétence et son manque d'appréciation. Mais pour le moment de toute façon, c'était sa sœur qui gouvernait. Sans quoi cette rencontre n'aurait put avoir lieux de toute façon. Elle laissa l'homme remettre son armure et alla chercher les chevaux. Ils n'avaient plus rien à faire ici, il était temps de partir. Remontant en selle en compagnie de la lame noire, elle le regarda farfouiller dans ses sacoches, et sourit en prenant ce qu'on lui tendait. C'était vrais qu'avec le combat elle était affamée. Ils n'avaient pas eut l'occasion de manger depuis le midi, et il était largement temps.

«  Je vous remercie »

Elle réfléchit à la proposition, car contrairement à lui, elle connaissait les secrets des tavernes de nuit. Il serait sans doute très drôle de voir cette digne lame noir tenter de comprendre exactement où il avait mit les pieds, mais elle ne lui ferait pas un coup pareil.

«  Oh oui ! Dans le quartier marchand et la basse ville il y en a plein, et des très agréables, pour peu qu'on ne recherche pas du grand luxe ! Je vous conduirais si vous le désirez ! »

Elle lui fit un grand sourire détendu. Et bien oui, elle connaissait très bien Gloria, sans doute mieux que lui si on prenait en compte la ville basse et les chemins secrets. Et puis l'idée de grignoter au chaud et dans l'ambiance détendue d'une des auberges des rouges lui ferait du bien. Bien entendu, elle n'allait pas en faire trop, et puis ce serait l'occasion d'en apprendre plus sur l'homme derrière l'armure de la lame noire. Elle grignota un autre morceau de pain.

«  Vous êtes de service cette nuit ou demain ? Je m'en voudrais de vous retenir toute la nuit, tout de même. Mais si vous le pouvez, je vous montrerez une taverne que j'apprécie particulièrement ! J'y viens souvent, quand je suis à Gloria, parce qu'elle est assez éloignée du cœur de la ville sans l'être trop. Mais vous m'avez parlez de formalités, pourriez-vous préciser ce que l'on me demandera ? Si je dois inventer une histoire plausible autant le faire tout de suite avec vous pour être coordonnés ! »

Elle lui parlait sans détour et sans contrainte, après tout, n'étaient-ils pas amis ? Alors elle pouvait bien en discuter, de toute façon ils avaient tout deux conscience qu'il faudrait bien en passer par là si elle voulait suivre Amy en ville. Les autres lames noires n'allaient pas laisser une étrangère suspecte vagabonder dans le palais et la ville haute, ni les soldats d'ailleurs. Et puis, il y avait Theris... elle ne pouvait se permettre de le croiser, si ? Il serait dur de lui expliquer le pourquoi du comment, et dur à Amy d'expliquer pourquoi elle connaissait l'autre. Cela ramènerait forcément sur le tapis le sujet de l'empoisonnement.

«  Vous dirigiez les recherches en campagne, ou avez vous d'autres devoirs qui vous attendent ? »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeMer 20 Fév 2013 - 22:51

Préférer la paix aux armes. Cette simple phrase recelait plus de beauté et d’espoir que n’importe quelle construction artistique Humaine, même plus que la Forêt Elfique, qui pourtant était magnifique, d’après les contes. Mais dans toute l’histoire des races peuplant ce continent, à chaque fois, et surtout chez les Humains, qu’un dirigeant, voire un simple paysan à une échelle plus restreinte, avait été confronté au choix de discuter autour d’une table afin d’éviter les effusions de sang, et planter son épée dans la personne d’en face, toujours les armes avaient été tirées. Peut-être bien qu’en effet, les esprits applaudissaient leur décision, qui évitait à la terre d’Armanda de goûter encore une fois de plus au sang des êtres qui la peuplaient.

Le sang, qui représentait la vie lorsqu’il était invisible, et la mort lorsqu’il quittait le corps qui l’abritait. Et pourtant, ce précieux nectar, lorsqu’il pénétrait la terre, se répandant lentement jusqu’aux plus grandes profondeurs, véhiculait des graines de renaissance. Selon une légende, les azalées seraient nées des gouttes de sang d’un corbeau, et qui n’a jamais vu les champs de fleurs recouvrant les plaines où s’étaient déroulées les plus sanglantes, les plus violentes batailles ? Etait-ce un moyen pour les esprits de pleurer et d’honorer les morts, ou bien le signe que leurs âmes avaient enfin trouvé la paix ?

Amyelenor répondit d’un signe de tête aux remerciements de la jeune fois, et croqua dans sa ration, mâchant lentement comme il avait appris à le faire au contact des vétérans de son ancien escadron, afin de tromper la sensation de faim, d’avoir l’impression de plus manger que ce qui était ingéré en réalité. Désormais, c’était une habitude prise lorsqu’il était en mission ; il agissait systématiquement de la sorte, et même si la faim le tenaillait encore après, il l’ignorait facilement… Jusqu’à la cantine du camp, ou une auberge.



« J’accepte avec joie votre proposition, et je fais confiance à votre connaissance de ces établissements, alors. »


Les deux compagnons chevauchaient côte à côte, à la même allure, en direction de Gloria, dont on avait l’impression de discerner quelques formes et quelques lueurs, là-bas à l’horizon. Ses yeux guettaient le moindre danger, le moindre indice pouvant indiquer une attaque subite, comme on le lui avait enseigné. Les Lames Noires étaient formées à l’art de la paranoïa, et à celui de ne jamais relâcher leur vigilance, dans un subtil mélange à la frontière de la névrose. L’effet secondaire était qu’elles constamment à l’affut de tout, déformant presque tout professionnellement. Et tandis qu’il accomplissait sa « veille », Amy réfléchissait aux détails qui permettraient à Amalia de ne pas être considérée comme trop suspecte. Plusieurs longues minutes après sa dernière question, le soldat répondit enfin.


« Premièrement viendront les questions habituelles, comme nom, prénom, province d’origine, métier, … Ce genre de choses, en somme. Au préalable, on m’aura demandé pour quelle raison je vous ai amenée, ce qui conduira alors l’interrogateur à vous questionner sur ce que vous savez, ce que vous avez vu, … Généralement, pour une personne lambda, cela s’arrête là, mais vu que vous donnez l’impression, laquelle est vérifiée, du reste, d’être quelqu’un d’intelligent et qui a les pieds sur terre, des questions plus précises vous seront posées, et au vu de la situation, certaines seront soupçonneuses. »


La Lame se tut quelques instants, puis reprit :


« On vous demandera ce que vous faisiez dans le coin, sans doute. De ce côte-là, nous n’aurons aucun mal à justifier. Vous sera également demandé votre itinéraire et… Ah ! Chose très importante, évitez absolument de leur dire que les vôtres sont partis combattre les Vampires. En toute honnêteté, ce n’est pas ce qu’ils veulent entendre, et vous risquez d’être accusée de sympathie envers les Lames Rouges… Enfin… Je… Vous comprenez ce que je veux dire… »


Amyelenor maudit son choix de mots malheureux, mais il n’avait pas pris le temps de réfléchir pour le formuler autrement… Et aurait-il réussi à le faire, d’ailleurs ? Mais en effet, suite à la tentative d’empoisonnement de l’Empereur, les seuls choses que voulaient savoir les enquêteurs était la direction prise par les responsables, si d’autre se trouvaient encore dans les parages, et rien de plus. Toute information ne correspondant pas à leurs attentes leur passerait au-dessus de la tête, ou ne ferait que les inciter à emprisonner, au moins temporairement, celui qui la leur aurait donnée.


« Ne vous inquiétez pas pour mon temps ; je suis techniquement en "permission" jusqu’à demain midi après mon rapport. Quant au reste, j’étais en patrouille avec une autre Lame, mais nous nous sommes séparés pour couvrir une plus gran… Pour avoir plus d’eff… Pour faire un rapport plus complet… Excusez-moi. »


Amy se gratta la joue d’un air gêné en regardant ailleurs. Il enchaînait les lapsus depuis tout à l’heure, et cela provoquait un malaise en lui. Leur amitié était encore trop récente pour qu’il arrive à parler avec aisance de leurs affiliations respectives. D’une timidité qu’il ne se connaissait pas, il regarda Amalia et esquissa un sourire d’excuse.
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeLun 4 Mar 2013 - 14:46

Parfois, il suffisait d'un rien pour faire naître une lueur d'espoir qui dépassait toute la matérialité du monde. La guerre, au final, ne prenait pas fin à cause des murailles, des armes, ou des engins de siège ; elle prenait fin dans le cœur et dans l'esprit des acteurs qui la jouait aveuglement. C'était pas la réalisation, au final, qu'on pouvait combler la brèche entre deux ennemis, entre deux races, ou entre deux guildes à l'inimité immémoriale. Surtout entre eux. Tout deux humains, il était triste de répandre le sang d'un frère de race, d'autant qu'ils n'étaient pas aussi forts que les autres. Les elfes et les vampires étaient forts, avaient une longue vie, une magie puissante et des connaissances impressionnantes... qu'avaient les humains, en comparaison ? Pas grand chose, si on ne prenait pas le temps de s'attarder sur ce qui ne sautait pas aux yeux. Pourtant, justement, ce qui faisait leur force, c'était leur capacité à se battre cote à cote, à s'entre aider. Dans ce contexte, se battre les un contre les autres ne servait qu'à s'affaiblir eux-même. C'est pourquoi, alors qu'elle chevauchait aux cotés de Amyelenor, elle se fit la réflexion qu'elle avait certainement fait le bon choix, en transformant ce qui aurait put être un traquenard des plus odieux. Il y avait forcément des choses que tout deux n'apprécieraient pas chez l'autre, mais une véritable relation se basait non seulement sur ce que l'on appréciait de l'autre, mais également sur la capacité à accepter et faire avec les défauts de chacun. Mais c'était également une occasion d'apprendre.

Rien que leur façon de monter la garde était différente. Là où Amyelenor était alerte et attentif, elle se présentait souriante, détendue et apparemment oublieuse du danger potentiel de la route en pleine nuit. Et pourtant, ses yeux ne rateraient absolument rien, si il devait advenir une attaque surprise sur leur petit duo. Elle écouta les explications de son compagnon de chevauchée avec intérêt, car des réponses qu'elle donnerait lors de l'interrogatoire et son comportement, déterminerait la façon dont on la traiterait. Elle finit par sourire plus largement encore. Accusée de sympathie envers les Lames rouges ? Ah ce serait amusant à voir, c'était certain ! Elle était la chef de la guilde après tout ! Mais une fois encore, la Lame noire n'en savait rien et ça façon de s'inquiéter et de tenter de ne pas la froisser était adorable.

« Ah mais ne vous en faites pas ! Je n'avais pas l'intention de leur répéter quoi que ce soit de ce que je vous ai dit ! C'était entre nous. Je ne sais absolument rien et je n'ai vu aucune Lame rouge. Je suis une honnête chasseuse de prime servant la cause du peuple en combattant des bandits depuis Elena jusqu'à Gloria et je suis tombé sur vous lorsqu'on vous a demandé de l'aide pour se débarrasser de nos horribles hors la loi de tout à l'heure  » Il n'y avait pas plus simple ! C'était un jeu d'enfant puisque de toute façon sa couverture était en acier. Personne ne connaissait son visage en temps que maître d'arme rouge, elle avait avait tout l'air de ce qu'elle disait être... et sans sa cape et sa lame, il n'y avait aucune preuve tangible de son affiliation. De plus, la parole d'Amyelenor pèserait certainement dans la balance en sa faveur. Après tout, c'était une Lame noire assermentée et honorable, il était certain qu'il serait incapable de la moindre félonie... Les pauvres, si ils savaient. Mais c'était sa faute. Et puis si cela permettait de cesser les querelles entre eux ? Ce serait un moindre mal que cette trahison, car parfois, il fallait voir au delà de l'avis des autres. Et ce, même si on pointait du doigt l'auteur d'un tel acte. En le voyant de nouveau bafouiller elle pouffa et lui fit un clin d'oeil.

« Cessez de vous excuser à tout va ! Essayez de vous détendre, dites moi simplement ce que vous désirez, et le reste ? Conservez le pour plus tard ! Même si j'ai très bien comprit ce que vous faisiez, vous l'avez annoncé dans l'auberge ce midi vous vous souvenez ? Mais entre nous, vous n'auriez trouvé personne, nous ne sommes plus assez bête pour nous laisser avoir si aisément.... C'est qu'on commence à vous connaître vous savez ?  »

C'était plus de la taquinerie qu'une pique. Elle le trouvait amusant, à tenter de ménager la chèvre et le choux. Aussi, elle essaya de le détendre sur des sujets plus communs, plus légers que leur appartenance ou leur travail en cours. Comme elle aurait apprivoisé un être totalement neutre, elle lui parlait de plein de choses différentes. Au bout d'un moment les hauts murs de Gloria furent en vue et elle posa son regard sur elles. Bien évidement, elle les connaissaient parfaitement mais les voir en une telle compagnie était différent. Aussi, elle soupira doucement et sourit à son compagnon. « Je vous laisse me guider à partir de maintenant ? Je ne connais rien des installations officielles, et puis ça paraîtra plus normal si c'est vous qui ouvrez la marche !  »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeSam 9 Mar 2013 - 10:48

Amyelenor se faisait du souci pour rien. Bien sûr qu’elle ne se serait pas suffisamment bête pour leur répéter les remarques sensibles qu’elle lui avait dites. Bien sûr qu’elle tairait certaines choses. Il ne devait pas être dans ses projets de finir à l’ombre pour une durée indéterminée, ou sous la hache du bourreau. Il y avait d’autres sujets d’inquiétude bien plus urgents et justifiés que celui-là ; aussi Amy essaya de se le sortir de la tête… Avec un résultat mitigé, toutefois.

Quant au reste, eh bien, il est vrai que sur ses dernières phrases, il s’était excusé un nombre incalculable de fois, comme un adolescent pris en faute et ne sachant que faire devant ses parents. Se détendre ? Déjà qu’il était tendu en mission, la présente situation ne l’aidait franchement pas à se relaxer. Il se dirigeait vers le quartier général de ses frères d’armes accompagnée d’une personne qui, jusqu’à aujourd’hui, aurait été la cible de recherches importantes dans le seul but de la capturer de par son appartenance à une organisation militaire qualifiée de rebelle. Et Amy ne voulait pas qu’Amalia soit emprisonnée par sa faute : c’était lui qui avait voulu l’emmener ici, après tout, et le fait qu’elle eut été d’accord n’y changeait pas grand-chose. S’il lui arrivait quelque chose, le soldat s’en voudrait profondément… Quoique pas longtemps, car il serait certainement exécuté par la suite lui aussi.



« Certes, c’est ce que je commence à me dire, après plusieurs jours à revenir bredouille. J’ai comme l’impression de chasser une mouche avec une épée : nos méthodes sont complètement inadaptées pour attraper les vôtr… Euh… Excu… Ah ! »


Allons bon, voilà qu’il allait encore s’excuser une nouvelle fois. Amyelenor avait du mal à concilier ces deux « directions spirituelles » : son allégeance aux Lames Noires et sa loyauté à l’Empereur, et son amitié avec une Lame Rouge, ennemis héréditaires des siens. Avec un peu de temps, et lorsque toutes ces nouveautés se seront tassées, cela irait sans doute un peu mieux, mais en attendant, il risquait de vexer ou de blesser Amalia avec ses remarques déplacées… Non, pas déplacées, mais inadaptées ? Enfin bon, c’était peut-être le lot de toute amitié comme la leur, entre deux personnes ayant pris des chemins différents, et s’efforçant cependant de les faire devenir parallèles, à défaut de pouvoir les fusionner.

Car c’était bien ce qu’ils faisaient : loin de les diviser, leurs différences les avaient rapprochés. Loin d’avoir versé leur sang sur une plaine déjà inondée de celui de leurs frères et sœurs, leurs lames avaient combattu côte à côte pour une même cause. L’espace d’un instant, ils n’avaient plus été Lame Rouge et Noire, mais deux êtres humains luttant pour les leurs. Et maintenant, que ce soit de manière consciente ou inconsciente, leurs esprits tendaient à reproduire de manière longue et infinie cet instant précis. Leur exemple serait-il suivi ? Cette guerre contre les Vampires permettrait-elle à une entente d’émerger entre le pouvoir en place et cet ordre militaire ? Qui pouvait prévoir la destinée de l’Humanité avec justesse ?



« Bien, je passe devant, Damoiselle Amalia. »


Amy fit accélérer son cheval juste le temps de doubler la monture de sa compagne et de passer en tête de leur expédition. Petit à petit, les remparts grossissaient, et l’on pouvait déjà apercevoir les ombres des soldats qui patrouillaient dessus. Mis à part ça, tout était calme, si ce n’était le bruit de la légère pluie qui s’était mise à tomber quelques minutes auparavant. Au moins, les nuages avaient eu l’amabilité d’attendre qu’ils soient à proximité de la Capitale pour s’ouvrir et déverser leur contenu.


« Halte ! Qui va là ? »


La Lame fit arrêter son cheval à quelques mètres des portes, et regarda vers le haut, en direction de la voix. Il lui semblait apercevoir l’ombre de l’homme quoi s’était adressé à eux, et sentit plus qu’il ne vit les archers qui préparaient leurs flèches au cas où.


« Je suis Amyelenor Farkstein, Lame Noire de Sa Majesté Impériale, en mission officielle. Veuillez ouvrir les portes, garde. »


Quelques instants s’écoulèrent, le temps que son identité soit vérifiée sur les registres d’entrées et de sorties du jour, et puis les portes s’ouvrirent dans un grondement, tandis que les lourdes chaînes qui contrôlaient leur ouverture s’activaient dans un intense cliquetis métallique. Amy se retourna et sourit à Amalia pour l’inviter à le suivre, et prit aussitôt la direction du Palais. Là-bas, ils laissèrent leurs chevaux à l’écurie réservée aux Lames Noires, laquelle était emplie de chevaux aussi sombres que les galeries Vampiriques, et se dirigèrent vers une porte qui donnait vers la prison, là où avait lieu les interrogatoires, quels qu’ils soient.


« Je suis désolé de vous amener en ce lieu, mais c’est là que nous interrogeons tout le monde, même ceux que nous n’emprisonnons pas par la suite. C’est peut-être une façon de rappeler aux citoyens, même ceux respectant les lois, ce qu’ils encourraient s’ils s’écartaient du droit chemin, je pense… »


Amyelenor ouvrit la porte, la tint à Amalia, et repassa devant. Le soldat salua ceux qui étaient de garde, et se dirigea vers une des salles d’interrogatoire réservée aux Lames. Il frappa à la lourde porte de bois, puis entra, suivi de la jeune femme. Derrière un simple bureau en pin, grossièrement taillé et recouvert de bosses et de trous après des années d’utilisation, tâché par de l’encre et des traces de brûlure, se tenait une femme vêtue de noir, et portant une épée identique à la sienne. La Lame leva les yeux à leur entrée, et Amy se mit au garde-à-vous. Cendari Delemant était au-dessus de lui dans leur hiérarchie.


« Amyelenor Farkstein, au rapport, Officier Delemant. Voici Amalia, une chasseuse de primes dont les renseignements peuvent nous être utiles. »



[HRP : Je ne suis pas trop content de mon post. Si tu veux que je change quelque chose, n'hésite surtout pas à me le dire Wink ]
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeLun 11 Mar 2013 - 11:15

Alors qu'il s'apprêtait à s'excuser une fois de plus, elle se mit à pouffer et lui fit les gros yeux pour l'en empêcher. Il était vraiment très drôle, mais même si elle riait, elle avait parfaitement conscience de la raison qui le poussait à agir ainsi et elle en était infiniment touchée, car cela prouvait bien qu'il tentait de travailler à leur entente mutuelle. Définitivement, elle ne s'était pas trompée sur lui. Mais malgré le respect qu'elle avait pour lui, elle reconnaissait sans méchanceté que les Lames noires avaient des méthodes peu efficaces pour traquer les rebelles et les hors la loi. Ils s'amusaient souvent, entre rebelles, à voir les envoyés de l'empire battre des bras dans la mélasse la plus complète. C'était même en passe de devenir un sport très apprécié que de les balader un peu partout.... mais bon, ça elle éviterait peut-être de le lui dire comme ça, elle ne voulait pas qu'il le prenne mal. Ce qui était certain, pourtant, c'était qu'ils avaient la même volonté, peu importe la manière de faire. Ni bon ni mauvais, ils étaient nés humains, et ils n'avaient de comptes à rendre qu'aux leurs et à la puissance supérieur qui veillait sur eux tous.

Elle espérait qu'un jour, elle pourrait sincèrement plaisanter et rire ouvertement en sa compagnie, en affichant avec fierté ce qu'elle était. Et qu'on reconnaîtrait enfin officiellement qu'ils n'étaient pas une simple bande de rebelles anarchistes. Comment pouvait-on même envisager une telle possibilité sincèrement ? Ça la dépassait. Si Vraiment ils avaient voulut provoquer le chaos, ils l'auraient fait, et depuis longtemps. Hors ce n'était pas le cas, puisqu'ils ciblaient leur proies. Mais peu importait, ce n'était pas le moment de se mettre en colère pour cela, car ils arrivaient enfin en ville. Et d'ailleurs, celle-ci semblait étrangement calme en dehors du chemin de ronde, peut-être plus peuple qu'à l'habitude. Paisible, Gloria dormait déjà, alors qu'ils arrivaient à peine, mais il ne fallait pas compter sur cette apparence.

Comme le voile d'une mariée pouvait cacher n'importe quoi, les remparts et la ville haute et marchande cachaient énormément de choses, notamment la ville souterraine et décadente de la lie de l'humanité, dans les bas quartiers, tout comme l'activité nocturne des guildes illégales du Souffle, de la Horde et des Lames rouges. Les siens étant partis, il ne devait restait que les deux autres, à grouiller dans les murs et les passages secrets, voir les villes sous la ville, comme autant de fourmis au travail, s'échinant à quelque sombre dessein qui leur était propre. Mais cela, Amyelenor n'en avait certainement pas conscience non plus. Elle imaginait déjà sa tête en voyant les passages secrets, certains conduisant même directement dans le palais, oubliés depuis longtemps et qui n'étaient jamais parcourut par des individus au cœur pur. Jamais les architectes de Gloria ne les avaient destinés à cela, et pourtant... mais sans aucun doute les Lames noires sauraient s'en servir, avec un peu d'aide. Sans doute faudrait-il qu'elle les lui montre un de ces jours, si tout se passaient comme ils l'espéraient.

Une fine pluie tombait enfin, rafraîchissant encore l'atmosphère de fin d'automne, mais elle était grès à ce léger crachin de la laver du combat qu'ils avaient menés, point qu'il ai été ardu, mais tout de même... elle n'avait pas beaucoup dormit ces derniers temps, et avait au contraire beaucoup voyagé, aussi, un peu de repos à ses muscles fourbus ne serait certainement pas de trop.

Elle suivit Amyelenor de près jusqu'au palais, observant les rues des quartiers nobles avec un certain dédains pour ces hommes et ces femmes bouffis de richesses et d'orgueil mal placé qui tyrannisaient les paysans et les roturiers de toutes sortes. Elle ne passait jamais dans le quartier noble aussi ouvertement, n'aimant pas l'endroit et surtout n'ayant pas envie qu'on la voit traîner là et qu'un lourdaud ne se souvienne à un moment inopportun de son visage. Vraiment, il n'y avait pas grand chose de pire qu'un homme, si on exceptait les vampires. Laissant son cheval aux mains des palefreniers en compagnie de celui de la Lame noire, elle le suivit en observant l'intérieur du palais, puis de la prison, avec un certain intérêt, dû surtout au fait qu'elle n'avait pas vu grand chose de la prison, et qu'il valait mieux qu'elle repère les potentiels échappatoires au cas où quelque chose tournerait court... ou tout simplement pour plus tard, on ne pouvait jamais vraiment savoir de quoi demain serait fait. Tournant la tête vers son compagnon du jour, elle la hocha doucement en souriant.

« Aucun problème voyons, je comprend parfaitement  » Officiellement, elle n'avait rien à se reprocher après tout. Alors pourquoi agir différemment ? Elle passa la porte, se laissa guider, en observant tout avec une curiosité presque innocente, sourire aux lèvres et pas inquiète pour un sous. Saluant amicalement l'autre femme, elle attendit de savoir ce qu'on allait lui demander. Répondant simplement aux questions, elle se fit concise tout en omettant tout les détails qui auraient put mettre à mal les siens, ou la faire démasquer. Ne prenant pas ombrage un seul instant de la manière dont son interrogateur se comportait, elle attendit la fin pour se redresser et s'étirer. Décochant un sourire éclatant à Amyelenor elle écarta sa longue chevelure de son visage.

« Bon et bien.... ça c'est fait non ? Est-ce que nous en avons terminé ici ? Ou est-ce que vous avez tout deux besoin d'autres renseignements ? Si non, je vous kidnappe mon cher ! Vous me devez un dîner !  » Et puis rester dans un endroit aussi lugubre, ça ne la tentait absolument pas. Après tout, c'était le repaire de ses ennemis, et pour l'instant, elle ne leur accordait aucun crédit. C'était à Amy qu'elle voulait bien faire confiance, et à personne d'autre. Le suivant de nouveau, guillerette, elle adressa un clin d'oeil à Theris en le voyant passer, le laissant comme deux ronds de flancs sur place et attrapant le bras de SA Lame noire pour la soirée en l'emportant ailleurs....

« Vous connaissez le Lys pourpre ? C'est une auberge des bas quartiers, un peu animée, mais tout à fait sympathique si on veut passer un bon moment ! » Elle lui fit un clin d'oeil « En plus on y rencontre des individus particulièrement intéressants.. . ».
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeMer 20 Mar 2013 - 14:53

Cendari Delemant n’était pas ce que l’on pouvait appeler une personne très aimable. Elle n’était pas méchante non plus, mais elle était extrêmement stricte – voilà, stricte, c’était le mot – très à cheval sur le règlement, et assez froide lorsqu’elle était en service. Certains disaient que sa façon d’être restait identique même lorsqu’elle retirait l’armure. Hormis cela, c’était l’une de leurs meilleures interrogatrices, qui pouvait obtenir n’importe quel renseignement lorsqu’elle avait des raisons de croire que la personne en face les possédait, le tout, sans recourir à la torture physique. Fine psychologue, elle arrivait à cibler les craintes et les peurs des autres et à s’en servir contre eux ; elle était capable de les plonger dans un bain de désespoir, et à les en sortir en apparaissant devant eux soit comme un ange salvateur, soit comme une créature démoniaque au pouvoir de souffrance.

Amyelenor avait ressenti une forte crainte lorsqu’il avait ouvert la porte et qu’il l’avait vu, penchée sur des documents, derrière le bureau. Mais Amalia avait déployé un tel jeu d’acteur que Cendari l’avait visiblement cru, et n’avait pas soupçonné un seul instant que son allégeance était tout sauf loyaliste envers l’Empereur. On ne pouvait pas dire d’Amalia qu’elle avait joué un rôle, non, c’était plus comme si elle était ce qu’elle disait. Les pensées du soldat étaient confuses et n’arrivaient pas à trouver les mots justes pour qualifier la scène qui s’était déroulé devant ses yeux, mais le résultat était là : Amalia était l’une des rares personnes, voire la seule, à avoir réussi à tromper l’Officier Delemant sans éveiller le moindre de ses soupçons. Son amie ne lui aurait jamais avoué qu’elle appartenait aux Lames Rouges qu’il ne l’aurait jamais su. Les siens étaient-ils tout aussi redoutables qu’elle au jeu de la dissimulation ? Vu la difficulté à les attraper, c’était sans doute le cas. Bien entendu, ils ne s’attendaient pas à ce qu’ils se promènent avec une pancarte indiquant qui ils étaient, mais tout de même, même les plus efficaces limiers des Lames Noires devaient souvent être trompés. Son orgueil de Lame ne put s’empêcher d’être touché.

Tout le long de l’interrogatoire, Amyelenor était resté en retrait, près de la porte, au garde-à-vous. Lorsque celui-ci prit fin, le soldat détendit sa posture, tandis qu’Amalia se levait et se retournait vers lui en remettant ses cheveux noirs en place, tout en lui adressant un grand sourire qui fit monter le rouge à ses joues. Vivre durant des années dans un environnement où mêmes les femmes sont aussi « dures » que les hommes ne contribuer pas à habituer aux grands sourires et autres œillades de la gent féminine.

A la mention du « kidnapping » et du dîner, Cendari redressa la tête dans sa direction en levant un sourcil. Amy la regarda dans les yeux, s’efforçant de ne pas éclater de rire en pensant à ce qu’elle devait imaginer, et attendit qu’elle acquiesce de la tête, signifiant que la procédure était bien terminée, avant de rebaisser la tête sur ses notes, l’ombre d’un sourire – à moins que ce ne fut une illusion ? – passant furtivement sur ses lèvres. S’il n’avait pas rêvé, c’était une première pour l’Officier.



« En effet, Damoiselle Amalia. Je n’oublie jamais mes dettes ni mes promesses. »


Amyelenor lui rendit son sourire, un peu plus réservé que le sien, et lui tint la porte avant de s’engager à sa suite et de remonter le couloir en direction de la sortie, reprenant la tête de leur « convoi ». Sur le chemin, ils croisèrent Theris Diamant, une autre Lame Noire, un peu plus âgée que lui. Amy le salua de la tête, mais n’eut pas l’occasion de lui parler, quelque chose s’agrippant soudainement à son bras gauche. Quelque chose, ou plutôt quelqu’un, qui semblait de fort bonne humeur. Pris au dépourvu, le soldat devint aussi raide qu’une lance, le haut du corps figé tandis que seules ses jambes continuaient de bouger. Quoique, même si elle l’avait prévenu avant de lui sauter dessus, sans doute aurait-il eu la même réaction. Aussi loin qu’il s’en souvienne, personne ne s’était jamais jeté de la sorte sur son bras.


« Ah… Euh… Ahem… Damoiselle… »


La Lame se sentit devenir aussi rouge qu’une fraise ayant poussé au Soleil et n’ayant jamais connu les nuages durant toute sa croissance. Aussi, lorsqu’ils sortirent de nouveau à l’air libre, l’air frais lui fit du bien, et lui permit de se détendre un peu tandis qu’il en aspirait silencieusement de grandes bouffées.

Le Lys Pourpre ? Le soldat chercha dans sa mémoire, mais il n’y avait jamais mis les pieds, n’y n’en avait entendu parler. Les tavernes où se rendaient généralement les Lames en permission se situaient dans le quartier commerçant, c’était sans doute pour cela.



« Je ne connais pas cet endroit, mais je vais vous faire confiance. Je ne suis pas arrivé à Gloria il y a tant de temps que ça, après tout. Aussi ne connais-je pas encore les bonnes adresses. Je vous laisse passer devant, cette fois-ci ? »


Amyelenor lui emboîta le pas tandis qu’ils suivaient le même chemin qu’à l’aller en sens inverse, la pluie tombant toujours, bien qu’un peu plus faiblement. Le gros de l’orage ne serait apparemment pas pour cette nuit, bien qu’en cette période de l’année, il ne fallait jurer de rien. Mais cela n’empêchait pas des couples nocturnes de circuler. Des fils ou des filles de bonne famille retrouvant leur amour interdit, de jeunes adolescents ayant faussé compagnie à leurs parents pour partager quelques heures ensemble en rêvant d’un futur meilleur. Il aurait compris que des fêtards se fichent du temps, mais l’Amour non plus n’en avait visiblement pas grand-chose à faire.

De l’extérieur de l’auberge leur parvenaient des bruits de fête, des chants, des rires ; l’animation dont Amalia lui avait parlé était bien au rendez-vous, apparemment. Amyelenor ouvrit la porte, et fit signe à la jeune femme de rentrer avant lui. Le bruit était encore plus fort à l’intérieur ; au comptoir, sur les tables, femmes et hommes mangeaient, buvaient, et riaient. D’autres avaient entamé une danse improvisée devant les musiciens. L’agitation ambiante donnait l’impression que l’endroit était plein à craquer, mais quelques tables étaient libres, et les deux Lames bicolores se dirigèrent vers l’une d’entre elles pour s’y installer.



« Effectivement, l’endroit est très joyeux, et change des tavernes de soldats. »


Amyelenor laissa son regard dériver sur ce nouvel environnement, et ne décela aucune menace immédiate. Enfin, il autorisa son esprit à se relâcher un peu, à ne plus être sur le qui-vive afin de bien apprécier cette soirée, avant de reporter son attention sur Amalia.


« Dîtes-moi Damoiselle… Tout à l’heure, avec les bandits, je vous ai quelque fois observé vous battre, et je me demandais qui vous a appris l’art du combat ? Je sentais une grande maîtrise des armes en vous, différent de celle, plus « sauvage », des véritables chasseurs de prime. »


[HRP : Ignorant si tu voulais faire intervenir quelqu'un, j'ai préféré m'arrêter là ^^ J'espère que cela t'ira Smile Et désolé pour le retard]
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeMer 27 Mar 2013 - 21:15

Il était mignon, quand il rougissait. Ça lui ôtait son coté guindé et ce n'était pas plus mal. Plus détendu, Amyelenor avait beaucoup de charme. Et son inhabituelle couleur de cheveux n'avait rien à voir avec l'attrait qu'il pouvait avoir, en bon représentant de la gente masculine. Cette tendance au vampirisme, c'était peut-être même un malus. Elle préférait davantage ce qu'il avait d'humain, au moins c'était un charme bien terrestre que l'on comprenait et qu'on appréciait avec simplicité. Beaucoup d'humains s'extasiaient sur la beauté elfique, certains autres, un peu masochistes, préféraient allègrement baver sur les vampires ( quoi que masochiste ne soit pas le mot exacte qu'il recherchait, ce serait plutôt nécrophile dans un cas comme celui-ci, étant donné que les vampires étaient des morts ambulants ). Le dicton ne disait-il pas que l'herbe était plus verte dans le jardin de son voisin ? Et bien elle pensait que le dicton était faux, elle. On médisait trop le charme humain, pourtant qu'y avait-il de plus agréable de sentir un compagnon à ses cotés, en vie, chaud et respirant, souriant ou plaisantant, ou même se disputant avec soit. Les elfes avaient la sagesse, les vampires la force, mais les humains semblaient les seuls à posséder un cœur véritable.

Il ne fallait pas s'y tromper, Amelian n'avait rien d'une jeune femme frivole et minaudière. Si le fait qu'elle était à moitié homme ne suffisait pas à chasser les doutes qui pouvaient naître à ce sujet, il suffisait de rappeler qu'elle/il était le maître d'une dangereuse guilde de rebelles terroristes qui semaient la zizanie dans l'empire depuis déjà quelques dizaines de générations. Et elle n'avait pas gagné sa place en battant des cils et en tortillant du croupion comme une poulette. Loin de là même ! Si elle était à cette place, c'était qu'elle avait gagné son honneur à la pointe de sa lance et de son esprit affûté, par ses actions d'éclats contre un empire incapable de l'arrêter, ou même de savoir qui elle était exactement.

Elle avait vu la mort, la haine, la pauvreté et le malheur le plus noir, elle avait elle-même connu tout ça et bien d'autres choses, au travers de sa montée au pouvoir, et à présent, elle avait durcit. Mais il y avait toujours en son cœur une place pour les sentiments, et jamais elle n'avait cessé de sourire et de faire montre de bonne humeur, elle savait aussi se prémunir contre beaucoup de chose. Vraiment, elle n'avait jamais perdu son sourire, car si elle ne se trouvait pas particulièrement jolie, elle savait tout de même que voir un sourire sur les lèvres de leur supérieur mettait du baume au cœur de ses lames, et elle ne trouvait rien à y redire. C'était aussi une manière d’appréhender le monde, que de préférer penser aux bonnes choses plutôt qu'aux mauvaises. Ça ne voulait pas dire qu'elle ne voyait que du bon, mais elle savait prendre sur elle, et pas qu'un peu.

Et pour le coup, elle était de très bonne humeur en effet. En même temps, réussir à berner un officier supérieur des lames noires et sans sortir sans même un cheveux de froissé, c'était du haut standing non ? Jamais personne ne saurait que le grand maître d'arme des lames rouges était entré en plein cœur des complexes de lames noires et en était ressortit indemne. C'était énorme, comme bravade, mais elle en frétillait d'amusement, et ce n'était certainement pas près de se calmer, surtout qu'en plus, elle avait droit à sa lame noire personnelle pour toute la soirée. Lame qui semblait un peu raide tout d'un coup. Sans doute parce qu'elle venait de s'approprier son bras sans préavis.

Toujours rayonnante, elle rit intérieurement de son embarras et l'emmenant à l'extérieur. Elle prit la tête rapidement pour le conduire à destination, ne regardant que peu autour d'elle, malgré la pluie qui humidifiait sa longue chevelure, la faisant coller à son corps et s'infiltrant sous le cuir pour toucher sa peau. Elle n'en avait pourtant que faire, car c'était là force d'habitude. Et puis ils seraient bientôt tout les deux en sécurité et au chaud devant un bon repas et une chope de bière. Ouvrant la porte d'où filtrait rires et joyeuse musique, elle reçut un souffle d'air chaud et empestant viande et alcool, tandis qu'un rugissement de bienvenu les accueillait tout deux.

Elle salut joyeusement certain, sourit largement à Amyelenor et entra en sa compagnie, se dirigeant vers l'une des tables du fond. Elle s'y assit, soupira de bien être, et retira sa lourde cape de voyage, laissant également sa chevelure goutter sur le sol. Prenant confortablement ses aises, elle regarda l'entourage en souriant jusqu'à la question, qui la rendit un bref moment plus sérieuse. Son sourire joyeux se fit plus paisible et plus distant, contemplatif, tandis qu'elle pondérait la question qu'on lui posait. Puis elle se redressa, posant les bras sur la table, elle en observa le bois avec intensité.

«  Un capitaine de l'armée impériale.... » Portant son regard sur lui, elle continuant avec douceur « Je me suis retrouvée abandonnée dans Gloria, petite, et il m'a recueillit et éduqué. Un homme bon, et loyal. Il m'a enseigné l'art de la lance, de l'épée et de l'arc, le combat à main nue, l'escrime, la logique militaire... bref tout ce qui me permettrait de monter en grade au sein de l'armée, malgré mon sexe » Elle se souvenait bien de lui, avec tendresse même, et le remerciait encore à présent de ce qu'il avait fait pour elle.

«  Un jour, il a été accusé de meurtre. Tout jouait contre lui, ses détracteurs avaient même des preuves. Il a été jugé coupable et jeté en prison, sans égard pour ses loyaux services ou pour les années qu'il avait perdu au sein de l'armée. Pas même pour le sang qu'il avait versé. Pourtant cet homme... était innocent, je le sais fort bien, car au moment de ce fameux meurtre il se trouvait avec moi, m'entraînant comme à son habitude. Personne n'a voulut me croire, certains à cause de mon jeune âge, d'autres de mon statut de femme... d'autres encore parce qu'ils détestaient mon professeur et voulait lui attirer des ennuis, misérables jaloux qu'ils étaient » Elle eut un sourire plus amer, avant de redevenir joyeuse

«  Je crains que ce ne soit là une triste histoire, comme il en existe tant au travers de nos terres. Mais c'est la mienne, je ne peux la changer »

Une serveuse arriva enfin près d'eux, et elle commanda en même temps que son compagnon de soirée. Une bonne pinte de bière, un poulet et des champignons encore fumant, elle avait les crocs, c'était le cas de le dire ! Sans montrer si conter la triste fin de son mentor l'avait blessé, elle regarda une danse folle du reste des buveurs, riant et les encourageant avec bonne humeur, yeux brillants de joie de vivre. A un moment, un homme énorme, à la voix rugissante et à la barbe drue vint la saluer, et elle se leva pour lui donner l'accolade amicalement, échangeant avec elle quelques secondes avant de retourner à sa table. Amalia gloussa et se rassit en revenant vers Amy.

«  Et vous donc ? Si vous n'êtes pas de Gloria d'où êtes-vous ? Qui vous a entraîné ? Pourquoi vous êtres engagé chez les lames noires ? Je vous en prie, ne me laissez pas seule à parler de mon passé, je vais être embarrassée ! »

Elle ne l'était vraiment pas, mais c'était encore là une douce taquinerie de sa part pour le voir réagir. Et puis elle était réellement curieuse de ce qu'il avait à raconter. N'était-ce pas après tout pour connaître un peu plus de ses ennemis qu'elle avait décidé de conclure leur amitié ? Il y avait tant à dire, entre eux, qu'il fallait bien commencer quelque part si ils voulaient parvenir au bout un de ces jours !
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeDim 7 Avr 2013 - 10:40

Amyelenor craignait d’avoir posé une question par trop personnelle, une de celles qui ne pouvait être dite qu’après un certain temps de relation. Avait-il été trop vite, cette fois-ci ? Bien qu’elle sourît toujours, ce n’était plus comme l’instant d’avant. C’était le genre de sourire qui apparaissait lorsque l’on se rappelait un souvenir qui réveillait la mélancolie en nous. Un sourire dont émanait de la tristesse.

Le soldat ne l’interrompit pas durant tout le temps qu’elle lui conta son histoire. Il pensait à ce Capitaine victime d’un complot – il ne remettait pas en cause les dires d’Amalia, car quel intérêt avait-elle à mentir, tant d’années après ? – cet Officier qui avait été remercié d’une telle manière… Il n’osa pas lui demander s’il était toujours en prison ou s‘il était mort, mais ce devait être la dernière option ; bien qu’Amalia paraisse encore jeune, cette histoire devait remonter à environ une dizaine d’années environ, peut-être plus, et rares étaient ceux qui survivaient aussi longtemps dans les prisons Impériales. Du reste, lorsque la cause, l’institution que l’on avait toujours défendu au péril de sa vie, vous tournait le dos, vous reniait, quelle distance restait-il entre vous et le suicide, ou au moins la non-volonté de se battre pour continuer à vivre ?

Amy retint les mots qui allaient jaillir de ses lèvres. « Je suis désolé », « toutes mes condoléances », … Ces formules n’étaient somme toute que des protocoles de conduite, qui sous-entendaient que l’on partageait la douleur d’autrui. Mais en vérité, lui qui n’avait jamais connu cet homme pouvait-il seulement imaginer l’intensité de la peine qu’elle avait dû, et qu’elle devait toujours, ressentir ? Sans être de l’hypocrisie, prétendre savoir et partager ce qu’éprouvait l’autre n’était que du vide, des phrases creuses. Amyelenor jugeait plus honnête de ne rien dire, et plus respectueux aussi. Tout ce qu’il se permit fut de tendre le bras et de poser gauchement sa main sur son avant-bras, dans une tentative de lui transmettre… Quelque chose. Peut-être un peu de chaleur humaine. Même lui ne savait pas.

Le silence qui s’était installé entre eux fut brisé par l’arrivée de la serveuse, une jolie jeune femme de peut-être dix-huit, dix-neuf printemps, aux cheveux blonds vénitiens et aux yeux bleus délavés. A l’un de ses doigts brillait une bague en argent ; diantre, si jeune et déjà mariée ? Il n’y avait décidément que chez les soldats que le célibat durait aussi longtemps… Pas pour tous, du moins, pensa-t-il lorsque l’image d’un de ses frères d’armes, collectionnant les conquêtes, lui vint à l’esprit. Amyelenor commanda la même chose que son invitée ; n’étant plus en service, il pouvait se permettre une bière lui aussi.

Tout en regardant lui aussi les danseurs et les musiciens, qui continuaient inlassablement d’animer la salle et la soirée, il ne cessait de jeter de fréquents, et espérait-il, discrets coups d’œil vers la jeune femme. Toute trace de nostalgie avait disparue de son visage, comme si le sujet n’avait jamais été abordé entre eux. Si elle réagissait comme lui, il était possible que cela ne soit qu’une façade, destinée à ne pas gâcher leur repas. Peut-être se trompait-il, ce qui était possible aussi, surtout qu’il ne la connaissait pas suffisamment pour connaître sa manière d’être et de penser… Ceci dit, pouvait-on vraiment connaître une personne, dans tous ses recoins ?

Un homme, un bon, très bon vivant, visiblement, vint saluer Amalia et parler quelques instants avec elle. Les deux hommes, lorsque le joyeux barbu retourna à sa place, se saluèrent du regard. Dans son uniforme de Lame Noire, Amy se sentait un peu déplacé ici, mais cela ne gênait apparemment personne, probablement grâce à la présence d’Amalia à sa table. Présence qui le fit rougir lorsqu’elle lui fit remarquer qu’elle avait été la seule à conter son histoire. Il lui sourit d’un air gêné avant de lui répondre.



« Oui, pardonnez-moi, c’était déplacé de ma part de vous faire parler de vous sans en faire de même. »


Puis, assemblant ses souvenirs, il se lança lui aussi.


« Je suis issu d’une famille noble : les Comtes Farkstein, vivant à Arkalon, gèrent le Comté d’Otylum, à la croisée des chemins entre Gloria, Elena et Aldaria. Lorsque mes parents sont morts, mon frère aîné, Mirakor, et moi-même, fûmes envoyés à Gloria jusqu’à notre majorité, pour y recevoir tous les enseignements de la Cour, les protocoles, la bienséance, … »


Ah, quelle plaie, ces leçons. Il n’aimait pas les professeurs, et cela était réciproque. Mais à la vérité, il n’était pas non plus un élève facile, pensée qui le fit sourire.


« Par le Dracos, ce que cela pouvait être barbant, excusez-moi du terme. Seul Mirakor s’y plaisait, mais de nous deux, c’est celui qui fait le plus politicien, le plus noble. Fort heureusement, nous avions aussi des leçons avec un Maître d’Armes, Meoddyn Zephyrem. C’était un maître dur, impitoyable, mais juste. Je crois que je le considère un peu comme… Une figure paternelle, oui. Lorsque j’ai eu 16 ans, c’est lui qui a réussi à m’obtenir une affectation, dans un escadron de Cavalerie des Marches de l’Est. »


Il s’interrompit, buvant un peu de la bière que l’on venait de leur apporter en attendant le plat, puis reprit.


« Durant six années, jusqu’à il y a peu, j’ai vécu au contact d’hommes, et de femmes, honorables. Mes origines nobles n’importaient pas, nous étions tous logés à la même enseigne, et je leur en suis reconnaissant pour cela ; ce sang Farkstein qui coule dans mes veines, même si je veux honorer mes ancêtres, me rappelle trop souvent que Mirakor est mon frère… Enfin bon… Lorsque nous étions, le soir, réunis au coin du feu et que les anciens nous contaient leurs histoires, ils nous transmettaient, à nous les « petits jeunes », leur patriotisme. Ils étaient tellement fiers de servir les couleurs de l’Empire, de servir l’Empereur. Servir la nation n’était, pour eux, pas un simple devoir ordonné par une signature sur un formulaire d’engagement, mais plutôt, une manière de vivre. Une manière de pensée. »


Sans qu’il s’en rendît compte, ses yeux se mirent à briller.


« Après, comment je suis devenu Lame Noire… Eh bien, c’était après une « bataille », mais une blessure m’a fait perdre la mémoire de celle-ci. Kowen, qui avait été dans le même escadron que moi, et qui porte aujourd’hui le noir elle aussi, m’a raconté que nous étions allés prêter main-forte à une groupe de Lame Noire qui pourchassait… Euh… Nous avons eu à combattre contre… Des… Ahem… Des Rouges… »


Cela sous-entendait que son épée avait versé le sang des compagnons d’armes d’Amalia. Sa main droite vint se poser sur son cou, geste qu’il faisait lorsqu’il était profondément gêné. Ses yeux cherchèrent du soutien, allez savoir pourquoi, dans le plat de poulet aux champignons, et il s’exclama, dans une (vaine ?) tentative de détourner la conversation :


« Hey ! Je crois qu’un champignon a bougé ! »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeLun 15 Avr 2013 - 14:18

Elle était habituée aux pertes, depuis le temps. Jeune, la perte de son maître avait été un déchirement pour elle, et elle l'avait pleuré. Mais après tant d'années passées à risquer sa vie, et à voir les siens tomber au combat, elle avait apprit à relativiser sa peine et sa souffrance. Elle ne pouvait rien faire pour les morts, et les pleurer ne servait à rien, ça ne les ramenaient pas à la vie, les oublier était impossible, mais s'attarder sur leur sort ne servait à rien, si non à se perdre sur un chemin qu'elle ne pouvait emprunter. La mort était une compagne naturelle des soldats de tout horizons, mais encore davantage des hommes à la vie si courte. Dès l'instant où ils naissaient, ils savaient qu'ils mourraient un jour. C'était la marche naturelle du monde, et c'était ce qui rendait la vie aussi riche. Alors oui, elle était mélancolique, quand elle parlait de cet homme qui l'avait forgée, mais elle ne pouvait s'y attarder. Elle était cependant reconnaissante à Amyelenor de n'avoir pas chercher à la consoler. Les je suis désolé n'étaient pas de mise avec elle, et il avait dû le comprendre. C'était très bien ainsi. Il était mignon, ça lui aurait écorché la bouche de devoir le mordre pour ça. De plus, lui aussi, avait dû perdre des compagnons d'armes Elle appréciait son geste, en silence, et c'était également pour cela qu'elle ne restait pas sur ce sujet. Parce qu'elle ne voulait pas le faire se sentir plus gêné encore. De toute façon, on l'avait sauvé de ce genre de considérations avec l'arrivée d'une de ses connaissances de taverne, et les choses étaient reparties de bon train. Amelian était réellement curieuse au sujet de son compagnon Lame noire. Autant les civils, et les soldats, pouvaient se demander ce qui poussait réellement un homme à rejoindre les rouges, autant elle se demandait ce qui poussait un jeune homme auparavant charmant à entrer dans cet ordre aussi austère que peu efficace.

Elle écouta donc, soutenant sa tête avec son poing et grignotant à coté. C'était à la fois simple et intéressant, de l'entendre parler, et elle apprécia d'autant plus sa compagnie qu'il n'avait rien d'un vantard. C'était dit avec simplicité, sans ronds de jambes et fanfreluches, et ça lui allait très bien. Elle lui sourit doucement, l'encourageant à continuer et, quand il eut finit, elle resta silencieuse, pas agressive pour un sous. C'était naturel, et il n'y avait pas à avoir honte du fait qu'une lame noire en chasse une rouge, c'était l'ordre naturel des choses depuis si longtemps... Elle ne lui en voulait nullement, mais sa gêne était tellement adorable qu'elle en rierait presque.... ou alors pas juste presque. En entendant la remarque sur le champignon, elle éclata réellement de rire, pouffant et dissimulant son sourire derrière une de ses mains, s'effondrant à moitié sur la table. Un champignon qui bougeait ! Elle était bonne celle là ! Amusée, elle prit son couvert, piqua le fautif, et le croqua avant de se remettre à rire. Puis elle s'enfila le reste de bière et le regarda les yeux brillant.

« Bien tenté !» Pouffant encore un peu, elle reprit « C'est amusant je trouve, que nous pensions tous servir l'empire. Pour nous aussi, l'empire n'est pas qu'un nom. Mais c'est peut-être là le cœur du problème » Et de toute évidence, aucune de leur vision n'était bonne puisqu'ils continuaient de se taper dessus des centaines d'années après. Être têtu n'apportait pas toujours que du bon, mais il fallait croire que leurs ordres n'étaient composés que de sacrées mules pour en arriver là. « Ah, ne serions-nous pas capable de discuter de sujets plus plaisants... je me le demande. Ça serait dommage de passer une aussi jolie soirée à broyer du noir non ? Nous auront tout notre temps pour cela j'en suis certaine ! »

Et elle recommença en manger avec plus d'appétit en regardant la foule, puis, une fois le repas achevé, elle l'attrapa sans lui laisser le temps de pouvoir souffler et le traîna presque au milieu de la salle, au centre de l'attroupement de danseurs. Il n'y avait guère de doutes permit sur ce qu'elle désirait faire de lui en pareil endroit, et après lui avoir brièvement si il avait jamais eut la chance de danser quelques airs populaires, elle entreprit de les lui apprendre avec enthousiasme. Riant avec le reste de l'assemblée et s'amusant bien, elle lui fit partager la soirée comme si son uniforme de lame noire n'existait pas. Et effectivement, personne dans l'assemblée ne fit le moindre commentaire, ou ne sembla lui en vouloir le moins du monde. On lui lançait des blagues, on racontait des anecdotes, et on buvait sans mal quelques pintes pour se détendre la gorge. C'était une ambiance légère et festive, qui ne semblait pas se soucier de savoir si, à l'extérieur, la guerre faisait rage ou non. C'était une manière d'oublier, pour un temps, qu'ils risquaient tous la mort à n'importe quel moment... Pour un instant, ils étaient tous joyeux et détendu, avant de reprendre chacun leur vie, à la sortie de la taverne et à la fin de la nuit. Et justement, quand il se fit tard, du moins aussi tard que possible, Amelian s'arracha à la réunion de gais lurons, emportant Amyelenor avec lui. Lui tenant toujours un bras, elle sortie en sa compagnie à l'air libre et respira un grand coup, cherchant à se débarrasser du trop plein de chaleur causé par la soirée. Secouant sa crinière et détachant les mèches collées à son front par la sueur, elle eut un doux sourire un peu fatigué et lui fit un clin d'oeil complice.

« Alors comment avez-vous trouvé cette petite soirée avec les gens du peuple ? Nous sommes de joyeux drilles quand nous voulons. J'étais ravie de voir qu'ils vous avait bien intégré » C'était même peu dire. Pendant un moment, il aurait put être la reine mère en personne que ça n'aurait fait aucune différence pour eux, et c'était très bien comme ça. « Ce sont de braves types non ? » Elle connaissait d'avance la réponse évidement, du moins les grandes lignes, mais écouta en souriant. Puis elle pouffa légèrement, et se résolut à lui dire ce qu'elle avait attendu pour dire. « Deux d'entre eux étaient mes frères d'armes. Trois étaient des assassins du Souffle. J'ai dû également voir un ou deux loups de la Horde.... mais ce sont de braves types oui »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeJeu 9 Mai 2013 - 16:08

Certaines personnes étaient extrêmement douées pour changer de sujet, pour « passer du coq à l’âne ». D’autres, à l’instar d’Amyelenor, avait du mal à détourner la conversation sur un terrain leur paraissant moins glissant. Loin d’être une forme de timidité, son caractère droit ne s’y prêtait pas ; il préférait aller au bout de ce qu’il disait, tant que c’était possible, et tant que cela ne vexait ou ne gênait pas son interlocuteur. Et c’est ainsi que le champignon vivant était apparu sur ses lèvres. Certes, il aurait pu trouver mieux, et plus crédible, que cela, comme « Attention, votre couvert va tomber », mais c’était la première chose qui lui était spontanément venue à l’esprit, et les mots avaient franchi ses lèvres avant qu’il ait pu les retenir.

Lorsqu’elle éclata de rire, Amy ne put empêcher ses joues de se teinter de rouge, encore gêné qu’il était par ce qu’il pensait être une gaffe, et également parce que la façon de rire d’Amalia, une main devant ses lèvres, lui apparaissait soudainement charmante. Afin de cacher le trouble qui s’emparait de lui, le soldat attrapa sa chope et but quelques gorgées de bière fraîche et moussue. Dracos, qu’est-ce qu’il lui était arrivé pour qu’il soit autant… Pour qu’une main cachant des lèvres lui fasse un tel effet ? Etait-ce l’ambiance de la taverne après cette journée où il avait exécuté des bandits et noué une amitié avec une Lame Rouge ?

Alors qu’Amyelenor se serait contenté, une fois leurs plats vidés de ce qu’ils contenaient, de rester assis à discuter et à chanter quelques chants pour accompagner les fêtards, Amalia avait visiblement d’autres idées derrière la tête. Ils se retrouvèrent ainsi au beau milieu de la piste de danse improvisée, les tables ayant été repoussées sur les côtés. Les musiciens en avaient d’ailleurs fait, pour certaines, une estrade. N’ayant jamais dansé sur de tels chansons, malgré le fait d’en avoir écouté et chanté, Amy se mouvait au début avec gaucherie, tentant de reproduire les mouvements qui lui enseignait Amalia. Il avait l’impression de revenir au temps des leçons de son Maître, lorsque celui-ci lui dispensait des leçons sur le jeu de jambes à avoir en combat. C’est dans cet état d’esprit qu’il apprenait la « chorégraphie » des tavernes, mais ses mouvements étaient toujours trop… Martiaux, trop teintés de rigueur militaire. Cela viendrait sans doute avec le temps.

Bien que tout le monde souriait, sa paranoïa, issue de son entraînement de Lame, s’attendait à tout instant à recevoir un coup de dague dans le dos. Néanmoins… Peut-être était-ce parce qu’il était accompagné d’une Lame Rouge, en la personne d’Amalia, dont le statut pouvait peut-être être connu par certains ici, son uniforme n’était pas source de mise à l’écart. Au contraire, malgré sa réserve initiale, Amy avait l’impression d’avoir été bien intégré. On lui tapait dans le dos, on lui parlait, on riait. Lui qui avait toujours vécu dans des environnements fermés, somme toute – d’abord la Noblesse, puis les Lames – et qui n’avait jamais eu l’occasion de vivre, ne serait-ce que quelques heures, comme un simple citoyen, un homme du peuple, cela lui faisait beaucoup de changements, mais ce n’était pas désagréable.

Après un temps qui lui sembla court, bien que cela devait déjà faire plusieurs heures qu’Amalia et lui étaient à l’intérieur de cette taverne, celle-ci sortit avec lui. Aussitôt, la fraîcheur de la nuit les saisit, après l’atmosphère chaude de l’intérieur. Leur souffle était transformé en buée blanche, formant ainsi autour d’eux un léger nuage de brume, donnant à cet instant une aura onirique.



« Eh bien… Je ne m’attendais pas à cela. Pas du tout, je dois dire. J’ignorais qu’il était possible de passer une telle soirée avec de parfaits inconnus. D’habitude, l’uniforme que je porte contribue à nous mettre à l’écart, même parmi les gardes et soldats de l’armée régulière. »


Lorsque la jeune femme lui parla de… L’allégeance de certains des gens qu’il avait rencontrés, Amyelenor resta interdit. Tout comme les Lames Rouges, les membres du Souffle et de la Horde avaient été diabolisés parmi les gardes ; ils incarnaient le mal, la décadence… Bref, tout ce qui pouvait porter atteinte aux institutions Impériales, tout ce qui pouvait représenter une menace pour elle. Et pourtant… D’avoir passé une soirée avec eux sans savoir qui ils étaient lui avait fait comprendre que ces personnes étaient… Etaient comme lui, sauf qu’elles avaient choisi un chemin bien différent du sien. Jusqu’à ce soir, il ne se serait jamais douté de ça, et les auraient tous mis dans le même panier, à savoir des criminels sans foi ni loi, corrompus et à abattre ou à enfermer.

Son sourire s’effaça tandis qu’il réfléchissait à cela. Sa vision des choses et du monde avait changé grâce à cette femme, comme si la bibliothèque de son esprit s’était enrichie de nouveaux ouvrages, apportant un meilleur éclairage sur le monde qui l’entourait. L’air grave, Amyelenor se tourna vers Amalia, et lui saisit la main.



« Damoiselle Amalia… Je… Je tiens à vous remercier. Grâce à vous, j’ai pris conscience de beaucoup de choses ce soir. On dit que la Justice Impériale est aveugle, mais… Mais faite par les Hommes et rendue par les Hommes, sa cécité n’est que théorique… »


Le soldat s’interrompit un court instant, puis reprit.


« J’ai fait le serment de protéger l’Empereur et ses institutions, mais désormais, je ne pourrais plus regarder de la même manière ceux qui longtemps m’ont été présentés comme d’abominables ennemis… Y compris vous, les Lames Rouges… Y compris toi… »


Tout à ses pensées, le regard plongé dans celui de son interlocutrice, Amyelenor ne s’était pas rendu compte du passage subit au tutoiement.



[HRP : N'hésite pas à me dire si tu veux que je change un truc ^^]
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Je ne suis pas ce que l'on pense [PV Amy] TERMINE Icon_minitimeJeu 9 Mai 2013 - 21:33

Elle ne s'étonnait pas que son uniforme le mette à l'écart de la population, mais il était aussi vrai que dans un lieu pareil les choses étaient un peu différentes. Il suffisait à ces hommes et à ces femmes de savoir qu'il ne venait pas pour eux, et qu'il était en sa compagnie, et plus rien ne le distinguait des autres. Elle avait beau être le maître des Lames rouges, elle n'avait ni prétention ni faux orgueil et était toujours prête à rire d'elle-même quand il le fallait, et son contact avec les autres était plutôt bon. Elle ne manquait pas d'amis, que ce soit dans le souffle, la horde ou simplement la population. Elle avait fait confiance à son instinct pour la soirée et n'avait pas été déçue, à peine un petit mot d'explication avec l'un des hauts gradés du Souffle qui se tendait pour un rien, pas de quoi fouetter un chat ou pire un dragon. Elle avait passé une très bonne soirée, et malgré le fait qu'il avait l'air un peu perdu et guindé, elle espérait qu'il se soit également amusé, ce qui semblait être le cas d'après ce qu'il disait. Elle avait voulut lui montrer un autre univers que son palais et ses garnisons, et elle semblait avoir réussit.

Pour le meilleur ou pour le pire elle ne pouvait en être certaine pour l'instant mais elle le saurait assez vite, il n'avait pas l'air d'être du genre à ruminer les choses des années durant. L'observant sans rien dire, elle tenta de deviner ce qui pouvait lui passer par la tête en cet instant. Se bornerait-il à voir des ennemis dans ces individus, ou prendrait-il en compte la soirée venant de se dérouler, l'ouverture qu'ils avaient tous montrer alors qu'eux savaient pourtant exactement ce qu'il était et ce qu'ils risquaient à le voir débarquer dans leurs univers. Ils s'étaient tous montrés amical, mais à présent cela suffirait-il ? Elle savait d'instinct encore une fois qu'elle pourrait les convaincre de montrer davantage d'eux-même, de montrer le visage qu'elle voyait d'habitude, celui d'hommes et de femmes qui, pour faire des métiers aussi sales et ingrats que décriés, étaient pourtant des individus charmants et de valeurs. Elle était au courant de la manière dont on voyait tout ces gens, dont on la voyait également... un dangereux terroriste qui voulait renverser l’empereur par soif de pouvoir. C'était totalement faux cependant, et si elle reconnaissait qu'ils usaient parfois de méthodes discutables, elle avait cependant bien plus à cœur que d'obtenir un pouvoir dont elle n'avait que faire. Née pauvre et dans la fange elle n'avait jamais rêvée d'être une princesse, ni une reine, pas même d'être belle et désirée.

Elle avait voulut la paix, de quoi remplir son assiette et l'égalité, un peu moins de souffrance pour ceux qui, comme elle, devaient se battre pour survivre. Étaient-ils vraiment mauvais ? Non, loin de là, ils ressentaient les mêmes choses que tout les autres êtres vivants. Parfois même ils n'avaient pas eut le choix. Elle ne comptait pas lui apprendre tout cela, la réalisation avait déjà l'air d'avoir portée. C'était tout ce qu'elle pouvait espérer. Aussi, quand il reprit la parole, son cœur rata un battement, inquiète qu'elle était bien qu'elle tentait de ne pas trop le montrer, ouverte comme elle était elle serait bien capable d'afficher franchement son ressentit et de vexer ce jeune homme prometteur. Elle laissa sa main dans la sienne en l'écoutant. Yeux dans les yeux, elle sourit avec douceur et serra sa main. Ah, il semblait qu'il avait ouvert les yeux. « Ne me remercie pas, je suis heureuse que tu comprenne » Pour elle qui avait du mal avec les formes de politesse le passage soudain au tutoiement ne gênait absolument pas. Et puis ils avaient combattu ensemble, ils avaient bu ensemble, avaient dansés ensemble, alors ils pouvaient bien dire ' tu ' non ? Plus besoin de faire semblant de n'être que des étrangers l'un pour l'autre.

« Tu sais... on sait comment les soldats et les officiels nous voient, simplement, en général, on s'en fiche, parce qu'on sait nous-même que ce n'est pas la vérité. Mais c'est réciproque. J'ai toujours pensé que les Lames noires étaient des ânes aveugles et bornés jusqu'à ce que nous discutions tout les deux, et cette soirée a renforcé mon idée. Je suis très contente de t'avoir rencontré Amyelenor... et je crois que je t'apprécie autant pour les défauts d'hier que pour les qualités d'aujourd'hui » Elle serra encore davantage sa main sans pour autant la broyer.

« C'est vrai. Ta loyauté est admirable, réellement Amy, et tu as l'esprit ouvert. Je n'aurais jamais pensé qu'un noble puisse danser dans une taverne en ma compagnie et avoir l'air de faire partie du lot comme ça. C'était une très belle soirée... j'espère que nous aurons l'occasion de revenir ici » Hésitante, elle finit par se décider et s'avança pour placer un baisé doux sur la joue du jeune homme avant de lui sourire. « Plus que ton ordre, je crois que c'est aussi toi que je veux connaître davantage. Alors j'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir souvent.... »
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