Lyroë ne pouvait plus lutter contre les appels de la nature. Ni fermer ses yeux sur ce qui se passait au delà des murs boisés de son royaume.
Oh non, le temps de l'ignorance et du dénie des évènements du monde humaine ne pouvaient plus être cacher de ses oreilles. Chaque jour, il bourdonnait d'avantage créant panique, question et inquiétude aux pays des nobles êtres sylvains.
Mais que faire? On avait posé la question à l'archère. Le conseil, les sages, les nobles et les érudits. Même les chasseurs et quelques soldats, comme elle. Son statut de dragonnier devait aussi lui donner un statut de prédiseuse d'avenir? Il fallait le croire, mais hélas pour eux, comme pour elle, il n'en était rien. La jeune femme était comme eux, perdue, inquiète et elle ne savait comment faire pour retrouver la paix d'antan. Et à leur différence, elle entendait aussi l'inquiétude de son lié. Même si celui-ci faisait tout pour lui cacher, elle le connaissait suffisamment pour le savoir. Un regard dans le vague, un souffle trop fort, tous ses signes ne trompait pas la jeune femme. Là aussi, Lyroë ne savait pas comment enlever la mélancolie de son ami. Il craignait pour Armanda tout autant qu'elle. Ils craignaient de devoir en affronter d'autres. Des couples ancestraux aux forces soufflées par le Dracos lui-même. Comment feraient-ils? Comment vaincre les siens si la parole, le flot sacré des mots ne suffisait pas à faire entendre raison les plus folles âmes destructrices?
C'est suite à ses songes torturées que l'elfe se retrouva sur le chemin torturé et instable de Gloria, sur un destrier équin de "l'armée" elfique. Un bai aux allures nobles et à l'allure fière. Il était difficile de passer à ce gabarit de monture quand vous avez l'habitude de voler sur un dragon. Mais aller en ville avec un dragon de bel corpulence, il y a plus pratique.
Cymbor était pourtant à proximité, le lien était sans discontinu, et le loisir de la chasse lui était ouvert sans avoir sa dragonnière pour râler après ses prises.
Son maître d'arme, qui la prenait de plus en plus pour un messager bien plus que pour une archère, lui avait instamment demandé de remplir une mission pour lui. Lyroë voyait là une occupation que son mentor lui donnait pour ne pas airer dans les hauts bois du royaume, mais surtout un moyen sûr d'avoir ce qu'il voulait. Les temps ne permettaient plus des promenades de complaisance sans le risque de tomber dans un piège. Les routes n'étaient plus aussi sûres.
Déjà pour qu'elles le soient il auarit fallu en faire de belles. Là même une fourmi devait se faire mal aux pattes à marcher sur pareil sol. Son cheval trébuchait tout les deux pas, si bien qu'elle finit par descendre et tenir la bride pour ne pas tomber avec lui et risquer de le blesser.
Peut après son repas très léger du déjeuner, Lyroë vu au loin une masse informe courir au plus vite à travers champs pour rejoindre plus loin un regroupement de feuillus et arbres aux sommets décharnés par le vent.
A grands pas, l'elfe se rapprocha de la provenance initiale de cette ombre pour y trouver une modeste voiture attelée en mauvaise posture. Celle-ci avait une roue en moins et le tenant des chevaux ne tenait plus grand chose. D'ailleurs les heureux équidés se trouvaient quelques mètres plus loin, broutant allégrement, ravis de leurs situations. Ce qui ne semblait pas le cas d'un humain, pestant contre tout et rien, et principalement contre une femme, qui s'avéra être la sienne, et un jeune garçon, surement son fils.
Avec délicatesse et une courtoisie contrôlée, l'archère leur proposa aide, quand elle vit la femme enceinte n'arrivant pas à aider son mari à porter la roue. Ceux-ci acceptèrent. Ils venaient de cogner contre quelque chose. Quoi, ils ne le savaient pas, mais quelque chose de suffisamment grand et lourd pour les emmener sur le côté.
A peine Lyroë commençait à aider, avec une rudesse dans ses gestes qu'au loin de nouveaux pas de chevaux se firent entendre.
Un instant, elle pensa que ces routes normalement si desserte au finale n 'était que lieu de rencontre à y prendre un verre autour d'une roue.