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L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback]

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MessageSujet: L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback] L'archiviste et le diplomate [PV  Eliow - Flashback] Icon_minitimeMar 10 Aoû 2010 - 22:39

    Les hommes sont des ces créatures jeunes et fragiles mais pourtant si intrigantes. Si la race humaine est fière comme les elfes et téméraire comme les vampires, elle sait parfois se montrer plus intentionné que l’un ou plus froide que l’autre. Elle est un juste milieu entre les deux. Kylian ne peut simplement s’empêcher des les observer, tous autant qu’ils sont. Si le vampire se sentait par moment rassurer des profondeurs des souterrains, il se sentait encore plus à l’aise en surface. Libre? Non… Non, il ne se considérait pas comme tel. Il se considérait confiner à la réflexion des choses qui l’entourait. Il sentait l’avenir, le sien, celui des autres, s’effondrer, tomber en miettes, et il ne comprenait pas pourquoi. Il ne comprenait pas ce que Armanda leur disait, à leur, à eux, aux peuples. Et ça l’inquiétait. Son impuissance face à un sombre avenir l’inquiétait, surtout. Il s’était, après tout, jusqu’à présent, montré encore très silencieux face au sombres manigances. Il n’avait pas la force encore. Il était trop jeune. Il devait encore patienter, même s’il sentait que bientôt, il devrait faire quelque chose de plus concret que ses simples paroles.

    Il se permit un tour dans le noir. Son pas feutré et sauvage, singulier de sa propre race, où l’on ne pouvait que distinguer son odeur particulièrement différente et son ombre qui se glisse, à ses côtés, sur les froides parois de pierres. Il aimait ce calme qui l’aidait, lui, à se laisser porter à sa guise par ses pensées. Un rêveur. C’était ainsi que beaucoup de son espèce le considérait. Un rêveur perdu, littéralement. Même à travers sa vie passée, il avait été ainsi. Il ne pouvait de toute évidence pas être changé si facilement celui qui s’éduque en cette chose.

    S’il se perdait toujours dans ses réflexions, le jeune vampire avait fini par conclure et en arriver à un point : s’il voulait faire face, il devait connaitre son ennemi par cœur. Trouver ses forces et ses faiblesses, surtout ses faiblesses, et s’il pouvait mettre la main sur ce qu’il avait été, avait représenté, une réellement confrontation face à Lui aurait une chance de tomber à son avantage. C’était fourbe. C’était vicieux. Ce n’était surtout pas lui. Mais venait parfois un temps ou les seuls mots ne suffisaient plus, qu’il devait s’y prendre plus agressivement.

    Ce fut donc en cette pensée que le diplomate descendit à travers quelques couloirs, bifurquant de temps à autres par la gauche ou par la droite pour se faufiler parmi une foule faible de s’éteindre. Foule qui l’ignora, pour la plupart. S’il n’était pas nécessairement très aimé parmi les siens, ils le supportaient. C’était la seule chose qu’avait pu demander le vampire. De ce fait, si certain l’observait avec sévérité, d’autres s’en fichaient, ne se préoccupant même pas du tout de ses occupations. Au fil du temps, il avait su à se faire respecter de ses semblables. Si on l’ignorait, ils savaient aussi à quoi s’en tenir. Incassable. On pouvait discuter avec lui, il était toujours prêt à écouter et à prendre en considération les autres opinions. Toutefois, si l’on chercher à les lui briser, il s’opposait vaillamment et ne reculait devant rien ni personne. Pas même Lorenz. Lorenz qui faisait aussi partie de ceux qui se fichaient de lui et l’ignorait, encore.

    Il se retrouva donc dans cette pièce de secret enfouis que l’on nomme tout simplement les archives. Il n’y mettait que quelques fois les pieds, pour simplement assouvir ses propres connaissances, sa curiosité qui ne connaissait aucune limite. Il ne s’avança toutefois pas plus qu’il ne le fallait lorsque le regard émeraude s’attarda sur l’individu en charge des documents. Ce n’était pas la première fois qui le croisait. Se ne serait pas la dernière. Et en vérité, il devait bien s’avouer ne pas détester la présence de celui-ci. Il ne lui semblait ni pour, ni contre, ni quoi que ce soit. Juste un étrange voile sombre et indéchiffrable. Eliow. Le politicien devait avouer ne jamais vraiment s’être arrêté face à lui. Il ne lui avait pas semblé bavard et il s’avait qu’il pouvait parfois se montrer très ennuyeux. Mais l’archiviste était, étrangement, le seul être que Kylian tutoyait, lorsque, du moins, il prenait contact avec lui. Signe de sympathie? D’attachement à son égard? Il ne le lui démontrait pas. Il sentait seulement qu’il pouvait se le permettre, doucement, sur un ton toujours égale à lui-même, remplit d’un grand respect pour toute chose. Il en demeurait tout de même d’une très grande politesse digne d’un empereur. Un sourire qui se voulait constamment rassurant vint se dessiner sur les lèvres pâles de la créature nocturne alors que de son allure fier, il s’approcha lentement, avant de n’effectuer qu’un simple salut de la tête. Il semblait, comme d’habitude, attendre l’approbation pour laisser aller libre cours à ses envies de tout connaitre.


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MessageSujet: Re: L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback] L'archiviste et le diplomate [PV  Eliow - Flashback] Icon_minitimeMer 25 Aoû 2010 - 19:21

"Ils attaquent. Il fait plein jour et les elfes secondent les hommes pour nous attaquer. Nous massacrer. Nous nous sommes réfugiés dans une grotte qui nous protège du soleil, mais ils nous traquent. Notre barricade de fortune ne tiendra plus longtemps. Ils sont là, juste derrière. Les coups tonnent et bientôt les vieilles pierres céderont sous leur hargne et leur haine.

Ils ont décimé ceux qui n'ont pu nous suivre jusqu'au dernier. Nous sommes les derniers. Pas les derniers de notre race, sans doute pas encore. Mais les derniers de notre petit groupe qui avait jusque-là réussi à leur échapper. Et à les décimer chaque nuit que le Dracos faisait. Tout comme ils nous décimaient chaque jour que le soleil ravivait en prenant le pas sur sa soeur la lune. La lune nous abandonne. La nuit ne naitra plus pour nous ce soir. Nous ne serons plus. Nous ne serons plus...

Notre fin arrive. Ils arrrivent...."

C'était ainsi que se terminait le texte. Un des rares textes qui avaient été retrouvé relatant la lente agonie du peuple vampire alors contraint de s'enfoncer dans les ténèbres des souterrains d'Armanda pour survivre. Ou non vivre, au choix. Des non vivants ils étaient, des non vivants, ils seraient. C'était ainsi écrit. Et le Dracos ne semblait pas vouloir contredire les écrits. La lune et l'astre solaire étaient-ils d'accord eux aussi avec les écrits ? Sans doute, car tous semblaient encore maudire leurs pas de fouler le sol d'Armanda. Mais la lune céleste ne semblait plus encline à les protéger et à leur rendre leur force tant éprouvée.

Maudits ils étaient, et maudits ils étaient condamnés à rester visiblement.

D'un air las et songeur, Eliwo se contraint à détacher son regard de cet écrit qu'il relisait déjà pour la troisième fois et à le reranger précieusement avec les autres du même accabit. La petite dizaine d'écrits relatant la course et la fuite éffrénée de leur peuple. Des écrits que beaucoup des leurs dénigraient, et ne voyaient pas d'un bon oeil, les qualifiant de honte de leur race. Mais pour Eliow, quelque part, honte ou pas honte, cela faisait partie de leur histoire. Cela faisait partie d'eux...

Et alors qu'enfin il rangeait son petit trésor avec les autres parchemins usés, son regard se releva sur une silhouette qui lui disait vaguement quelque chose. Eliow était alors seul aux archives en cette nuit superbe, les autres partis sans doute se sustenter. Le jeune vampire n'aimait guère alors recevoir de visite quand il était seul, redoutant toujours ce qui pouvait arriver, ne se sentant pas forcément apte à faire front à tout vampire. C'est donc avec un soupir de soulagement qu'il reconnut le vampire qui l'approchait.

Kylian. Le fameux Kylian que beaucoup dénigrait et dénonçait, de par les idées parfois un peu étranges que ce dernier soutenait. Pour la plupart, ces idées n'étaient qu'hérésie qu'il fallait bannir, indigne d'êtres supérieurs tels qu'ils étaient. Pour Eliow, ces idées étaient... étranges. Troublantes. Irraisonnées. Mais par l'irraison qu'elles étaient, elles l'attiraient et l'intriguaient aussi. Mais Eliow se taisait. Eliow écoutait mais jamais ne disait mot à ce sujet. Eliow n'était pas irraison lui. Et même s'il était mort, il tenait encore à son existence même si existence maudite et de ténèbres... Eliow n'était don que silence attentif et circonspect face à ces idées.

- Bonne lune Kylian, salua Eliow tout en rendant à l'autre son signe de tête.

Oui, bonne lune. Et non bonjour, bonsoir ou autres absurdités de ce genre. Ainsi était son salut quand il était d'humeur taquine. Et quand la lune renouvelait son cycle...

- Que puis-je faire pour vous aider ?
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MessageSujet: Re: L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback] L'archiviste et le diplomate [PV  Eliow - Flashback] Icon_minitimeLun 30 Aoû 2010 - 12:48

[hj: C'est un peu court... je me rattraperai ^^'']

    Une salutation qu’il apprécia. Il considéra le ton plus taquin et joueur et répondit de ce sourire particulièrement amusé. Il l’aimait bien. Il avait l’impression que le fait qu’il ne se prononce pas verbalement sur ce qu’il pensait laissait penser que c’était peut-être un peu réciproque. Dans le sens, du moins, que le diplomate ne se ferait pas ennemi de l’archiviste. Le vampire au caractère généralement paisible et un peu indifférent aux oppositions que lui faisait les autres semblait toujours bien heureux de se retrouver en ce lui, avec celui-là, plus en particulier. Pourquoi? Il l’ignorait…

    «Bonne lune aussi, Eliow. » murmura-t-il enfin, laissant s’évanouir doucement cette expression enfantine.

    Comme à son habitude, le vampire blanc se montra sous un œil digne d’un Empereur, d’une noblesse étrange. Peut-être était-ce dû à son passé, brièvement oublié, bribes de son histoire, de son enfance humaine, dont il n’avait de toute évidence que plus ou moins gardé souvenir, si ce n’était que de certains, très rares, morceaux du puzzle. Sa mère, plus particulièrement. Lieu d’éducation passé où il se rendait, parfois, lorsqu’il visitait Gloria, pour sa douce. Personne n’était au courant. Personne ne s’en préoccupait, d’ailleurs. Peut importait où il trainait, plus il était loin, mieux c’était pour certains, qu’ils se disaient, pour bon nombre.


    « Toujours la même chose… Juste assouvir ma propre curiosité… »

    Quelques mots qui se muèrent en réflexion intense, qu’il ne semblait qu’à moitié enclin à bien vouloir partager avec celui avec qui il allait fort probablement passer les quelques prochains instants, minutes, heures, il ne savait trop encore. Pourquoi, exactement, était-il venu? Généralement il aimait bien se plonger dans la lecture du passer, des grandes guerres importantes, plus précisément, qui avait décidé de sceller les vampires dans les ténèbres. Ce qui le fascinait, surtout, était qu’à travers toutes ces feuilles, toutes ses lignes, paragraphes en tout genre, tout cet océan de caractères qui en formaient des mots… L’on pouvait regarder en arrière, dans le présent… Mais personne ne pouvait dire le futur… Alors il s’amusait à se question : ‘’Et demain? Qu’en sera-t-il?’’ Qui sait? Chose dont le jeune vampire était certain, une nouvelle guerre allait forcément renaitre, un jour. C’était toujours ainsi. Et pire, encore, pour la paix, il fallait aussi se battre. Dans son cas comme dans celui de son opposé, il y avait confrontation, chose qui le dérangeait mais qu’il ne pouvait éviter…

    Ils se tenaient là, un comme l’autre, mutuellement, face à l’individu autre que soi. En vérité, il savait… Juste un peu… Il aurait aimé remonter jusqu’à l’époque de l’arriver de Wintel. S’il pouvait seulement trouver quelques choses, sur lui, pour l’aider à ne serait-ce que contredire le vampire ancestral. Il se redressa un peu, alors que son capuchon blanc décidait de retomber en arrière dans ce geste. Ce n’était pas qu’il ne s’en rendit pas compte, mais il n’alla pas le chercher pour le remettre en place. Pas ce soir, l’envie de se sentir dissimulé ne l’oppressait pas. Un petit tressaillement de ses épaules signifiant un petit rire gardé pour soit, un regard un peu vague mais qui se voulait presque fraternel qu’il posa sur l’autre.


    « Dit moi… Quelle est ta passion, ici? Je ne t’ai jamais vu ailleurs qu’entre les centaines d’années d’histoire sur papier. »

    Un peu de conversation ne ferait jamais de mal à personne, n’est-ce pas? Évidemment, et Kylian aimait bien s’entretenir avec les autres, peut importe s’il avait mieux à faire ou pas.

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MessageSujet: Re: L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback] L'archiviste et le diplomate [PV  Eliow - Flashback] Icon_minitimeMer 15 Sep 2010 - 10:37

C'était étrange comment souvent les gens lui renvoyaient sa salutation "lunatique" tantôt amusé ou tantôt moqueur. Tantôt grognon aussi, certains n'aimant que moyennement ses traits d'humour parfois... lunaire... enfantine, disaient même certains. Oui, c'est vrai, Eliow se sentait toujours enfant au fond de lui. Comme si... comme si depuis la mort d'Alden il n'avait pas évolué, plus grandi, comme s'il ne voulait plus grandir. Oh apprendre, savoir, comprendre, oui, il le désirait ardemment et ne cessait de satisfaire sa curiosité parfois maladive à ces sujets. mais grandir... Mûrir... Comme si ce fait signifierait pour lui une fin en soi. Inexplicablement.

Juste assouvir sa curiosité disait l'autre. Voilà bien alors un trait commun qu'il partageait. A défaut de vraiment partagé les mêmes idées. Ou les mêmes idéaux.

- Quelqu'un me disait toujours que la curiosité était un vilain défaut.

Qui était ce quelqu'un ? Si seulement il s'en rappelait... Si seulement... Peut-être était-ce cela qui l'empêchait de grandir et mûrir ? Ce manque de souvenirs, cette trouée dans sa mémoire, de sa vie d'avant ? Lui qui aimait savoir, comprendre, lui dont la curiosité le dévorait pour un rien... ne rien savoir, ne rien comprendre sur lui... Voilà qui était finalement bien cruel, songea-t-il. Et une lueur nostalgique, d'une mélancolie triste, le happa un fugace instant, avant qu'il ne reprenne son humeur joviale. Un peu forcée cette fois-ci.

Aussitôt il reporta son attention sur l'autre, qui venait de laisser son capuchon enfin tomber, révélant son visage. Son beau visage. Oui, Kylian était beau, charismatique, attirant. pas de cette attirance que Lorenz exerçait sur lui par peur ou par méfiance, mais de cette attirance sereine et contemplative. Eliow savait que Kylian n'aimait guère se révéler ainsi, et qu'il le fasse en sa présence l'honorait en quelque sorte.

« Dit moi… Quelle est ta passion, ici? Je ne t’ai jamais vu ailleurs qu’entre les centaines d’années d’histoire sur papier. »

- Ma passion ?

Il eut un instant d'hésitation. Sa passion... Quelle était donc sa passion ?

- Le savoir je pense. Savoir, comprendre... Et comprendre passe par l'histoire je suppose. Enfin du moins est-ce que je pense. Comprendre l'histoire, les faits et actions de nos ancêtres.

"Nos". Comme s'ils avaient réellement des ancêtres communs... Et pourtant ils faisaient partie d'un même peuple, d'un même tout, et avaient donc des racines communes. Mais pas de ses racines ancrées dans ce qu'on appelait le lien de la famille. Les liens du sang, oui, mais de ce sang qui coule hors de nos veines et non dans nos veines. Le sang de la mort, le sang de la violence, pas le sang de l'amour...

- Comprendre ce qui a fait de nous ce que nous sommes, là où nous sommes, pourquoi nous en sommes là. Comprendre pour ne pas... commettre les mêmes erreurs ? Pour pouvoir... peut-être... un jour...

Et voilà, il s'enlisait. Il s'était laissé emporter et allait encore dire des choses qu'on lui ferait regretter ensuite. Des choses que beaucoup de vampires n'aimaient pas entendre. Pas comme ça en tout cas... Se taire. Il s'était pourtant astreint à toujours se taire.

- Et vous ? Votre passion ? Se hâta-t-il de demander pour dévier la conversation vers des contrées, il l'espérait, moins dangereuses.
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MessageSujet: Re: L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback] L'archiviste et le diplomate [PV  Eliow - Flashback] Icon_minitimeSam 2 Oct 2010 - 17:55


    Il ne disait rien, gardait seulement et simplement ce sourire significatif. Il ne répondait pas à la première phrase, et attendait, dans son éternelle patience. La curiosité… Ce n’était pas à défaut d’un être, à son avis. Mais… plutôt un signe de vie en soit. La curiosité démontrait son existence, prouvait que l’on n’était pas insensible à ce qui entoure l’individu. C’était pourquoi il souriait, ensuite, en écoutant le vampire qui lui faisait face, incapable de s’en débarrassé, là, bien présent sur son visage au regard particulièrement brillant en cet instant. C’était amusant d’entendre l’autre parlé, alors qu’il venait tout juste de lui supposer que la curiosité était un vilain défaut. Cela laissa à croire au pacifiste qu’il ne s’écoutait pas. Pas vraiment, du moins.

    « Ne pas commettre les mêmes erreurs… » souffla-t-il, entre deux phrase, de façon presque inaudible. Il lui semblait que le brun aurait voulu, d’une façon ou d’une autre, développé, peut-être. Ça l’effrayait, toutefois, et il s’y résignait, sous la déception de Kylian qui ne forçait pas, toutefois.

    Il laissa toutefois l’autre sur ses propres paroles, entre ses propres réflexions alors qu’il mettait terme à ses pensées en se reposant sur lui. Comme s’il avait peur de parler, justement, au contraire du pacifiste qui avait bien tendance à appeler un chat un chat. Ils étaient peu, toutefois, à ne pas se moquer de lui. Et s’il s’adressait ainsi à l’archiviste, c’était bien en sachant qu’il ne risquait pas de voir rouler sa tête sur le sol pour un tel outrage. Oui, outrage. Un vampire qui ne prononce pas ‘’le sang’’ comme passion est un peu étrange, sans doute.

    Son sourire s’adoucie. Il n’était plus amusé. Il était paisible, frais, immortel et vrai. Un sourire des plus sincère, dont la douceur perce à un tel point qu’il semble alors perdre tout ce qui caractérise un vampire ou un humain. Indéfinissable. Quelle était sa passion, à lui ? Au si peu fréquentable Kylian ? Les êtres vivants… Sa passion, c’était leur âme, les sentir, connaître la paix frivole et si fragile, l’équilibre même entre lui et la nature, entre lui et toutes autres créatures. Sa passion, c’était la vie. Et plus que tout au monde, il y croyait. Il croyait que c’était possible. Il croyait qu’un vampire et une humaine pouvait s’aimer comme il le faisait avec la jeune princesse. Il croyait qu’elfe et créature des ténèbres pouvaient s’entendre sans cette haine. Il croyait que si on le haïssait et qu’il ne réagissait qu’avec douceur à cela, les peuples qui craignaient ce qu’il était finiraient par comprendre le sens même de ce qu’il cherchait à montrer. Il croyait aux peuples. Il croyait en eux comme personne.


    « Ma passion… » commença-t-il doucement, alors que son regard s’était déjà perdu dans les vapes de l’innocence de ses désirs, du rêve qu’il convoitait tant. Il redressa la tête, dardant le vert émeraude de ses iris dans la profondeur de leur, avant d’enfin murmurer…

    « Ma passion, c’est Armanda. Armanda et Armandéens qui y vivent. »

    Il n’aurait jamais pu mieux définir ce qu’il en ressentait en cet instant là, alors qu’il prolongeait ses pensées de rêveur vers le continent qui l’avait vu naître. Celui qui avait vu naître tout un monde. Et celui qui en verrait encore et encore… Celui là qui verrait peut-être même le retourne de la race ancestrale.

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MessageSujet: Re: L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback] L'archiviste et le diplomate [PV  Eliow - Flashback] Icon_minitimeLun 15 Nov 2010 - 10:37

Oui, sa passion. Eliow était soudain avide et curieux de savoir quelle passion animait cet étrange vampire qui n'était pourtant pas bien loin de son propre âge mais qui semblait enveloppé de bien plus de sagesse. De moins de... frivolité. Moins de candeur peut-être, moins de naïveté. un vampire de son âge quasiment qui toutefois paraissait plus assuré, plus posé, plus... plus expérimenté. Plus puissant aussi. Oui, Eliow n'avait pas de difficulté à affirmer qu'il n'était pas parmi les plus puissants. Il était à des lieux de pouvoir rivaliser avec les trois quarts des vampires au combat. Il n'était pas un maître lame, et son seul atout était sa possible intelligence et sa magie. Un bien piètre vampire alors pensa-t-il sans pour autant s'en sentir amer.

« Ma passion, c’est Armanda. Armanda et Armandéens qui y vivent. »

S'il s'était attendu à une telle révélation... En général la passion d'un vampire c'était la mort, le sang, la souffrance, la peur... Des passions caractéristiques aux prédateurs qu'ils étaient censés être. Eliow savait que sa propre passion était considérée souvent comme contre-nature. le savoir comme passion chez les vampires pouvaient être considéré comme une tare, voire pire. Et si on tolérait cette lubie chez lui, c'était sans doute car il ne représentait nul danger et avait su même se montrer passablement utile pour la communauté. Mais entendre un autre vampire, tel que Kylian, affirmer que lui non plus n'avait pas le sang comme passion...

Voilà de quoi étonner le jeune vampire. Voire l'effrayer un peu également. Et si on les avait entendu ? et si quelqu'un les avait écouté ? Allez savoir ce que ce fou de Kylian risquait alors, pensa-t-il tout en tournant la tête de part et d'autre comme pour traquer tout ombre à l'affût de leurs paroles. Personne. Ils étaient seuls, put-il de nouveau constater, la peur effrénée qui l'avait soudain envahie se calmant aussi soudainement qu'elle était arrivée.

- Nous ne devrions pas deviser ainsi ici. Alors que...

De nouveau un regard alentour comme pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls. Même s'il ne sentait plus les effluves de la peur l'étreindre de leur bras traitre, il ne pouvait se sentir totalement soulagé et en paix. Pourquoi tenaient-ils alors une telle discussion ? Folie que tout cela.

- Peut-être devrions-nous parler dans un endroit... plus tranquille ? Moins sujet aux... allées et venues ? Proposa-t-il alors tout en faisant un geste large de la main qui désignait une petite alcôve dans le fond, là où un bureau, son bureau plus précisément, trônait dans l'ombre, et qui invitait Kylian à le suivre.

Sans même attendre de réponse, il s'y dirigea lui-même et fut rassuré d'entendre les pas de l'autre sonner sur le sol à sa suite. Il lui semblait plus sage de converser sur de tels sujets à l'abri et en plus grande discrétion. Sans doute Kylian n'avait-il que faire de tout ceci, ce fou qui semblait n'avoir peur de rien et surtout qui semblait prendre plaisir à égrener ses vérités face aux plus grands de leur peuple. mais Eliow n'était pas de ceux-là. Il n'était pas de ce genre là. Il n'en avait ni la force de caractère ni la puissance. Et encore moins l'assurance. Pour tout dire, il n'avait pas même l'assurance de ses propres convictions, -de ses propres vérités, comme semblait si bien les détenir Kylian. L'autre semblait savoir ce qu'il volait, où il allait. Et soudain Eliow lui enviait cette assurance, lui qui n'était que timidité gamine et mal assurance, hésitation et tâtonnement.

- Nous serons plus tranquilles ici, se sentit-il obligé de se justifier, tout en retirant la pile de document qui s'entassait sur l'unique siège des invités et proposant ainsi à Kylian d'y prendre place.

Il n'osa pas regarder l'autre en face pendant quelques instants et préféra faire mine de ranger le capharnaüm qui s'amoncelait sur son bureau avant de lui-même prendre place sur son siège.

- Vous semblez... si sûr de vous, souffla-t-il enfin après quelques instants de silence, lors qu'ils e laissait enfin tomber sur son siège.

Se surprenant soudain de l'audace de ce qu'il venait d'affirmer. Et surtout de l'aveu tacite qu'il venait de donner également...
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MessageSujet: Re: L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback] L'archiviste et le diplomate [PV  Eliow - Flashback] Icon_minitimeDim 28 Nov 2010 - 6:30

    Kylian Wallam. La rébellion à son image la plus vivante et morte à la fois. Le sentiment le plus fort de cette ténacité, de ce combattant qu’il était. Un combattant pour la paix et la justice. Qui daigne le lui retirer ? Qui daignera donc seulement venir lui arracher cette qualité ? Qu’il se présente, il l’accueillerait avec l’affront qu’il lui est dû. Jamais. On ne piétine pas les pieds d’un vampire plus déterminé que toute chose, prêt à tout, absolument tout, à rendre son souffle pour ce qu’il défendait. Et… Et en vérité, c’était aussi ce que faisait Lorenz. Ils n’étaient pas si différents, tout en l’étant énormément, dans un sens comme de l’autre. L’ancestral défendait ce à quoi il croyait. Cruellement, certes, mais prêt à tout, comme le pacifiste. Prêts à tout… À mourir, à faire mourir, surtout. Même si faire mourir n’était pas dans la joie de l’esprit du diplomate qui, bien malgré lui, bien malgré tout, continuait à vouloir s’opposer à ce choix de vie. Et les êtres de la nuit parlaient un peu plus fort qu’avant, à ce sujet. Que disaient-ils ? Contre lui, principalement. Les pour s’enterraient dans leur tombe, s’enfonçant dans les ténèbres pour faire taire leurs idées, leurs pensées… leurs peurs, même, peut-être. Leurs peurs angoissantes, qui les faisaient frissonner au quart de tour. Parce qu’ils n’avaient pas la volonté de se battre contre ce qu’ils savaient plus fort qu’eux. Mais il affrontait la Mort en tête à tête aux chandelles, dans cette ambiance de romance violente.

    Sa passion était Armanda. La passion de Lorenz était aussi Armanda. Ou du moins était-elle sa convoitise. Tout un continent à sa merci. Et Kylian sentait le pouvoir glisser. Il perdait la folle course qu’il avait engagé depuis longtemps déjà avec l’ancestral. Comme s’il avait pu l’affronter… Comme s’il avait pu lui résister. Comme s’il avait seulement pu lui tenir tête. Bien que c’était ce qu’il faisait depuis toujours, il ne le pouvait, en même temps. Trop faible… Il était trop faible. On le lui avait dit, à mainte reprises, continuellement. Comme s’ils croyaient tous qu’il ne le savait pas. Il était au courant. Folie, alors ? Non, pas vraiment. Inconscience ? Non plus… C’était… Un désir… un désir ardant, plus chaud que les entrailles de la terre ou que le souffle d’un dragon de l’ancien temps. Une volonté incomparable qui le poussait à toujours aller de l’avant, sans se retourner, sans voir ce qui se dressait devant lui, comme si, à tout étonnement, il ne faisait que lever le pied, banalement, simplement, pour franchir la clôture de ses épreuves. C’était en effet une bonne image pour démontrer la détermination de ce pourtant si simple vampire, alors qu’il se tenait là, droit, fier, devant l’Archiviste, dans ces cavernes, dans ces ténèbres, dans cette noirceur pourtant si claire.

    Oui, pourquoi était-il là ? Pour le savoir ? Pour la connaissance ? Pour la curiosité ? En vérité, il ne posait jamais complètement le doigt sur la réponse qu’il convoitait. Il n’y avait que cette question qui l’animait lorsqu’il jetait la paire d’émeraude qu’était ses iris perçant sur le vampire. Il ne savait guère de lui, et vis versa. Pourtant, il avait toujours été avide de comprendre tout être, que ce soit humain, vampire, elfe… même les plus noirs, les plus sombre, il continuait de chercher à écouter, tendant une oreille passionnée par l’amour qu’il portait à ce monde dans lequel il avait grandit et vécu toujours. Kylian ne niait pas détester le sang. Disons seulement qu’il l’aimait autrement. Il aimait le sang palpitant de vie en tout être et se plaisait à les regarder respirer doucement ce qui les inspirait : la vie, l’existence si naïve de tout un peuple que les vampires condamnait à mort. C’était aussi pour le peuple des hommes auquel il avait déjà appartenu, sans toutefois n’en garder ne moindre souvenir, ou du moins si peu. Qui s’en souvenait, d’ailleurs ? Il aimerait savoir… Avoir posé la question à Cir, son vieux mentor, alors qu’il n’en avait obtenu comme réponse qu’un rire ingrat sans retour. Pourquoi, d’ailleurs, le vieux vampire ne lui avait-il jamais rien dit ? Rien sur ses plans, sur ses idées ? Rien ? Rien de rien ? C’était très frustrant, pour dire vrai, mais… mais une fois de plus, il n’y pouvait guère quelque chose.

    Le pacifiste perçu le mouvement, la raideur chez son vis-à-vis. Il n’était pas prêt. Peut-être même ne le serait-il jamais ? Pas tout vampire n’était prêt à affronter les mensonges pour y mettre la vérité au front des choses, sur la ligne de mire des archers. Et Eliow ne faisait pas partie des rares êtres prêt à tout. Il semblait nerveux, inquiétait. Ce devait être normal, se disait-il, en observant sa réaction, son regard furtif, comme s’il avait eut peur qu’on ne les épis. Il savait que Kylian, non, lui s’en fichait. Mais l’Archiviste avait peut-être plus à perdre que le fou de prétendant que le brun devait être, non ? Sans doute. Toutefois, il devait s’avouer être tout à fait étonné de ce qu’en conclu l’Archiviste. Parler ? Vouloir continuer ? Il ne l’y obligeait en rien. Il s’en irait si l’inconvénient était à ce point présent entre eux deux, ce n’était pas un problème. Mais… Il était curieux de comprendre la folie qui faisait agir Wallam, de toute évidence, au ravissement retenu de ce dernier qui n’en gardait qu’une expression avide de fascination pour lui, comme il avait tendance de le faire avec toute chose et tout être. Parce que tout avait son importance. Et tous livres avaient forcément sa place dans l’immense bibliothèque de la vie. Et il le suivit, silencieusement, sans dire le moindre mot, comme pour lui laissait le temps de prendre conscience de ce que discuter avec lui signifiait. Trahison ? Non, pas encore. Ils ne faisaient rien de mal en soit. Une conversation sur les choses avec tous vampires ne signifiait pas forcément trahison, même si le malaise finirait par les mettre en colère par les propos insensés qu’il aurait tenus face à eux.

    Le regard du brun s’attarda sur la pièce dans laquelle ils s’enfermèrent tous deux en cette heure si étrange. Documents, encore, encore, et encore, qui s’empilaient, d’un bout à l’autre, comme si toute l’existence du vampire archiviste tournait autour de ces seuls et uniques petits détails si, pourtant, très peu existentiel. Mais où donc allait-il ainsi ? Nulle part, forcément… Il accepta volontiers l’invitation à prendre place, dans un silence de mort, de ces deux cadavres ambulants qu’ils étaient tous deux depuis plus d’un siècle. Il ne pouvait s’empêcher d’observer cette nervosité. Eliow était inconfortable, c’était évident. Et le pacifiste s’apprêtait à se lever, pour le remercier simplement d’avoir daigné converser avec lui, de lui avoir offert un minimum de son temps, même si du temps, en vérité, ils en avaient pour l’éternité. Et les mots sortirent de la bouche de l’autre, soudainement, le prenant légèrement au dépourvu, alors qu’il ravalait brutalement les paroles qu’il s’était apprêté à sortir pour libérer l’esprit de l’autre de sa présence qu’il avait conclu être légèrement… dérangeante… Il le suivait des yeux, lorsque l’autre se laissa choir, face à lui, alors qu’ils reprenaient une même hauteur pour se faire face une fois de plus. Assurance ? Lui ? Sûr de lui ? S’il savait… C’était fort probablement la première et la dernière fois qu’il entendait quelqu’un lui indiquer cela. Sûr de lui… Pourtant, Kylian n’avait jamais eut de cesse de douter de ses capacités personnelles. Il faisait seulement fi de ses faiblesses en tout genre, comme s’il les oubliait, les ignorait pour ne voir que ce qu’il pouvait faire. Et étrangement, ceci semblait lui donner des ailes, lui faisant pousser des plumes en travers les omoplates et lui permettant de foncer tête première dans une tempête orageuse de colère et de décisions dramatiques qu’était la politique de leur Royaume. Il donnait l’impression d’être sûr de lui alors que le doute planait à travers ses pensées lorsqu’il n’était accompagné d’aucune âme charitable. Simplement…. Oui, simplement, il combattait, ardemment, bravement, sans jamais faillir, ne sachant faire que cela, défendre ses intérêts contre tout et tous. Donc oui, à le regarder, on pouvait forcément conclure qu’il portait en lui la marque d’une assurance évidente. Et, en réalité, il ne savait très bien quoi répondre à cela… Dire qu’il ne l’était pas ? Briser une vision ? Non, ça n’était pas vraiment dans son intérêt. Aussi mit-il quelques instants avant de dire le moindre mot, dardant simplement, silencieusement, son regard brulant d’intensité sur l’autre vampire. Et il su, tout bonnement, naturellement…


    « Semblez et être sont deux choses très distinctes. Je ne suis pas plus sûr qu’un autre, Eliow. Mais je veux. Je marche dans l’obscurité, tâtonnant, essayant, cherchant la même solution possible. Mais je veux. Plus que qui que ce soit ne peut seulement se l’imaginer. Avoir de l’assurance est une chose, certes. Mais… Je ne dirais pas que c’est ça. Je suis, pour tout dire, plus têtue qu’un rocher à qui l’on tenterait d’apprendre à marcher. Je file droit vers le Nord, sans déroger, parce que je sais ce que je dois faire. Mais dire que suis si sûr de moi ? »

    Un petit rire doux et amusé fini par s’échapper de lui alors qu’il baissait enfin son regard, non pas par manque de politesse, non pas par sentiment de dominance de la part de l’autre. C’était dû à la pensée songeuse avec laquelle il poursuivit, doucement :

    « J’ai des faiblesses comme n’importe qui, tu sembles l’oublier… Je suis moi, c’est aussi simple que cela. »

    Lui… Il disait n’être que lui. Oui, c’était ça. C’était la fameuse assurance qui n’en était pas une. Il savait seulement où était sa place. Et, avouant son caractère de plus entêté, il était plus facile de discerner l’assurance de la ténacité. Il aimait les choses ainsi, sachez bien. Pour rien au monde il ne voudrait donner une image différente de ce qu’il était. Il était vrai. Il était lui. Il ne se mentait pas. Il ne mentait pas non plus aux autres. Il se dévoilait comme étant un être à part, tout bonnement. Et il le vivait très bien, malgré tout, malgré la méfiance des uns et des autres envers lui et sa pensées de grand rêveurs, gamins éternel qui voit le monde en rose et bleu, à reflet d’argent et d’or, de colibri volant par ici et d’hirondelles planant par là. Il releva alors la tête :

    « Mais toi, sais-tu qui tu es ? »

    Question sur un ton purement naïf qui n’obligeait absolument en rien. L’autre n’était évidemment pas obliger de répondre à cela. Et, même s’il le faisait, ça ne l’engageait absolument à rien.

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MessageSujet: Re: L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback] L'archiviste et le diplomate [PV  Eliow - Flashback] Icon_minitimeDim 19 Déc 2010 - 20:54


L'autre ne semblait pas prendre conscience de la chance qu'il avait. Il n'était peut-être pas si spur de lui qu'il le paraissait, mais il savait. Il savait qui il était, et où il allait. Il savait ce qu'il devait faire, à défaut de savoir aussi comment. Et cela, ce simple avoir, suffisait à le faire paraître sûr de lui, comme jamais Eliow n'avait été et comme jamais il ne serait peut-être jamais.

« J’ai des faiblesses comme n’importe qui, tu sembles l’oublier… Je suis moi, c’est aussi simple que cela. »

Kylian avait des faiblesses ? Alors il les cachait bien. L'autre vampire avait peut-être des faiblesses, et Eliow n'était pas assez bête ou naïf pour le nier, ne serait-ce que le jeune âge et le manque d'expérience de Kylian étaient des faiblesses en elles-mêmes, en tout cas pour fair efaceà Lorenz et pour pouvoir prétendre faire front à l'ancestral, mais faiblesses ou pas, cela ne semblait nullement arrêter Kylian et le freiner dans son avancée. Dans ses arguments. Dans ses étranges plaidoyers. Si Kylian avait des faiblesses alors que dire d'Eliow ! Le jeune vampire se sentait soudain si misérabe, si... si... si faible justement. Il ne se sentait que faiblesse. Et il enviait soudain cette assurance, ou ce semblant d'assurance, qui animait l'autre. Il enviait ce savoir être, ce savoir où aller...

« Mais toi, sais-tu qui tu es ? »

- Si seulement je le savais... Mais... mais je ne sais rien de qui je suis, avoua-t-il faiblement, en un presque murmure.

Songeur.

Avant qu'un rire tout aussi faible aux accents ironiques ne s'échappe de sa gorge rauque.

- Je ne sais rien. Moi qui aime tant savoir et connaître, moi qui accumule des tas de connaissances et des tas de savoirs...

Se disant, il désigna les cavités remplies de vieux grimoires qui les entouraient, d'un vaste signe de main.

- Je constate qu'au final je ne sais rien. Rien !

Il s'était presque écrié, misérable qu'il se sentait soudain.

- Je ne sais pas qui je suis. Ni où je vais. Encore moi où je dois aller, répondit-il à la limite de pleurer à ce constat.

Comme il devait paraître bien pâlot et bien médiocre alors aux yeux de l'autre, pensa-t-il, honteux de cette énième faiblesse.

- Rien. Peut-être ne suis-je rien, au final, ajouta-t-il, presque pour lui-même.

[HJ : un peu court, mais ai perdu ce que j'avais fait tout à l'heure... Sad]
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MessageSujet: Re: L'archiviste et le diplomate [PV Eliow - Flashback] L'archiviste et le diplomate [PV  Eliow - Flashback] Icon_minitimeVen 14 Jan 2011 - 3:14

    Kylian s’était depuis longtemps avoué faible face au vampire, face à son peuple qui ne le considérait pas véritablement comme tel. Trop humain était sa plus grande faiblesse, sans doute. Trop près de ce peuple. Trop près de tous les peuples peut-être, qu’il admirait, au fond de lui, que ce soit celui des hommes, des elfes, ou même le sien. Il les appréciait tous. Ce n’était pas les êtres qui l’horripilait vraiment, c’était plutôt les actes qu’ils posaient lorsqu’ils se laissaient guider par la peur ou la colère, par les larmes et la détresse. Et le vampire devait s’avouer avoir rêvé les aider à supprimer cette même détresse, sans trop savoir comment s’y prendre, en vérité. Mais le diplomate doutait. Il était jeune et avait un chemin impressionnant à accomplir avant d’atteindre ce qu’il souhaitait le plus au monde. Il doutait de lui. Bien qu’il sache qu’il n’était pas seul, il sentait le poids du monde contre lui.

    Eliow disait ne pas savoir qui il était. Était-ce étonnant ? Non, il ne le croyait pas. Comment pouvait-on se connaître lorsque l’on vit dans les ténèbres absolues ? Comment voir sa propre ombre dans le noir ? Sans lumière, on ne pouvait pas voir son propre reflet dans la glace. Sans miroir, il n’y avait aucune silhouette pour se refléter sur le mur. Même si les vampires n’avaient guère eut le choix au confinement dans la noirceur, ils pouvaient faire quelque chose. Seulement ils ne le voulaient pas. Du moins, s’ils le voulaient, ce n’était que violence, pour crier vengeance.

    Le vampire pacifiste se montrait silencieux. Silencieux et attentif comme il s’avait si bien le faire. Le rire sonna étrange, et il ne le releva pas, d’aucune manière, tranquille, calé dans son siège, suivant chaque regard, buvant doucement chaque parole, à analyser ce qu’il disait pour mieux comprendre l’individu, mieux le saisir pour mieux… l’aider ? Aider… Il semblait que c’était la seule chose qu’il ne puisse jamais faire. Aider, tant bien que mal, de son mieux, pour soulager les uns et les autres du mal qui les ronge. Et Eliow semblait perdu. Perdu avec lui-même, sans que le diplomate ne puisse vraiment s’expliquer pourquoi. Sans doute le fait de savoir toute l’histoire sans connaître la sienne, propre, était pour certains plus perturbant que pour d’autres.

    Lorsqu’enfin il se tut, l’encapuchonné se leva pour s’approcher de lui, doucement, de ce pas félin, bien réputé chez le peuple au sang mort, à la chair froide et au corps de glace, comme cadavres ambulants. Sa seule présence, ce corps qui ne faisait que dégager calme et assurance. Face à l’Archiviste, oui, il devait bien paraitre plus sûr.


    « Ce n’est pas grave de ne pas connaître le chemin à suivre. Le doute est un poison, mais… un poison que l’on peut combattre. Tes parchemins ne sont pas forcément ce qui peut t’aider à te trouver. Sors un peu de la poussière de ce lieu. La lumière défini notre ombre, et, dans les ténèbres, comme la voir, comment la suivre ? »

    C’était simple et répétitif de ce qu’il pensait, mais que dire d’autre ? Il se voulait aussi rassurant que possible, tant bien que mal, pour le vampire incertain qu’était l’archiviste en cet instant là.

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