My body and my soul are my jail

Faim… il avait faim… physiquement, il mourrait de faim. Depuis quelques jours les vampires ne venaient plus le voir, apparemment une grande nouvelle avait été proclamé, sinon il en aurait été autrement. Il avait cru entendre dans le murmure des pierres une question d’œufs de dragons. Les dragons ? Encore une espère qui lui voulait du mal, ou qui du moins involontairement lui causait du tord. Bien qu’il n’ai jamais réellement côtoyé ces être ailés, il s’imaginait déjà se vengeant d’elles. Car oui il y avait aussi la faim mentale de vengeance qui le consumait. Sauf qu’il était obligé de rester là, car prisonnier de ses chaines.

Il était assis en tailleur dans la grande grotte sombre, et silencieuse pour une fois, il jouait avec les quelques cailloux qui tapissaient le sol, les bougeant de la main comme s’il jouait aux échecs. On avance ce pion là pour qu’il menace celui-ci… Les vampires sont à la recherche des œufs… eux qui n’ont presque plus de descendance. Ils étaient affaiblis, retranché dans leur royaume. Tandis qu’elfes et humains s’unissaient (uniquement en combat on entend bien) pour le meilleur et pour le pire, tout en rejetant les « couples » qui pouvaient se former de ces liens entre les deux espèces.

Riant seul comme un fou, Héraut s’imaginait un vampire, sombre créature qui peuplait les souterrains d’Armanda, monter sur un dragon, tel un chevalier sur son cheval et s’élevant dans les airs. Quel oxymore, quel paradoxe ! Non, était il réellement possible de croire qu’un jour cette vision deviendrait vrai ? Il s’étouffa presque de rire n’arrivant plus à retrouver son calme et son souffle. Un vampire sur un dragon… Deux créatures sanguinaires et destinés à être carnivores alliés pour affronter les faibles humains et les pacifiques elfes. Deux monstres contre des fourmis… Inutile de réfléchir plus longtemps pour comprendre que c’était la combinaison gagnante.

Il avait tellement faim… et si… si il essayait de manger la poussière de sa prison ? Il n’y avait certes plus aucune plante qui vivant dans la caverne, bien trop sombre et éloignée du soleil. Mais peut être que le sable permettrait de calmer un peu sa faim et de calmer son estomac qui ne cessait de gargouiller ? Avec un peu d’eau peut être est ce que cela passerait… Il porta sa main crasseuse à sa bouche, passa sa langue sur ses doigts et en lapant il goutta à la terre. Aucun gout, et très vite cela lui assécha la gorge, la bouche et les lèvres. Il s’approcha de la paroi rocheuse pour y recueillir l’eau qui y coulait et la porter à sa bouche pour apaiser sa soif.

Soudain, un bruit de pas se fit entendre. Tel un animal domestique, il leva la tête, écoutant attentivement, et si c’était un vampire ? Oh, gentil maitre qui viendrait lui apporter quelques friandises en échange… en échange de ce dont il avait besoin pour survivre. Mais qui donc arrivait d’un pas si pressé ? Peut être Héraut pourrait il avoir quelques nouvelles sur l’avancée des recherches concernant les œufs…. Un œuf, ce que ça donnait faim… cuit au feu c’était un délice !

Après la discussion mouvementé dans la caverne de Lorenz, Elrorad était partit se renseigner sur sa proie : Guerdan Werla. Il avait appris que celui-ci était sortit dans le monde extérieur, pour trouver une proie ? Ou bien pour autre chose ? L'argenté n'en savait rien et s'en fichait un peu, ca rendait juste plus facile de faire un meurtre discret loin des autres Vampires. L'ennui, c’était qu'il ne savait pas ou sa proie était allé exactement, ca allait prendre un certain temps de le retrouver et plus un Vampire passait du temps a l'extérieur, plus il prenait des risques. Mais il ne se faisait pas de soucis, il ne craignait quasiment personne et de toute façon il ne tarderait surement à entendre parler d'un autre Vampire qui se balade à l'extérieur, ce serait vite réglé...

Alors qu'Elrorad était absorbé par ses réflexions, il sentit une odeur humaine dans l'une des grottes inhabitées, prés de l'escaler qui menait à l'extérieur. Etait ce un espion de l'Empire ? Ou bien quelqu'un qui c'était perdu ? Il n'en savait rien, mais il se promit de l'interroger afin de lui sucer le sang jusqu'a la moelle. Le bras droit de Lorenz se précipita, pour évité qu'un autre lui vole son repas, et quant il arriva prés de l'humain, il fut déçu de le reconnaitre.

-Ho, ce n'est que toi Héraut.... Je n'avais pas reconnu ton odeur, je pensais que tu étais un espion de l'Empire. Bon puisque je suis la, autant me servir...

Elrorad avait même oublié l'existence de cet homme. Il ne s'agissait la que d'un humain qui, bizarrement, était immunisé contre le venin des Vampires., il fessait donc un garde manger idéal. Mais l'argenté n'aimait pas trop s'en servir, il préférait sortir la nuit pour traquer des proies, la chasse procurait tellement plus d'excitation. Mais bon, puisqu'il était la et qu'il allait faire un long voyage, autant combler sa faim.... Le bras droit de Lorenz s'avança donc, toutes canines dehors, vers le pauvre Héraut.

Il plissa un instant les yeux en tentant de reconnaitre le nouvel arrivé dans les ténèbres. Puis sa voix fut un nouvel indice pour se souvenir de l'identité du vampire, bien sur c'était Elrorad Rebryn, le bras droit de Lorenz Wintel l'implacable tueur sanguinaire aux dagues maléfiques. Il ne semblait pas dans ce très bonne disposition, et encore peu d'humains savaient à quel point les vampires pouvaient devenir agressif une fois énervé, car beaucoup périssaient de leur impulsivité avant même que les sang froids ne soient agacés. Et pourtant, malgré la peur qu'il aurait du ressentir, et la soumission qu'il se devait d'accorder à ses geôlier, il osa quémander d'une voix faible.

Pitié, donnez moi quelque chose à manger...

Il s'accrocha au manteau du vampire, entourant les jambes de celui qui était debout, salissant ses vêtements et ses chaussures. Il fallait qu'il mange, sinon, il te tiendrait pas longtemps avant de faire une syncope, faute de renouvellement de ses forces et de son sang. Allait il mourir bêtement de faim en ayant survécu toutes ces années dans d'atroces souffrances? De faim... il serait prêt... à manger les chaussures qui venaient de se poser près de lui... peut être même de boire du sang comme un vampire pour repaitre son estomac. Il puisait sur ses dernières forces, ses dernières réserves pour implorer la pitié du vampire. Tout en sachant que ces créatures n'avaient jamais le moindre mouvement volontaire pour aider un autre qu'eux même, encore moins lorsque c'était un humain, soit en fait une simple et basse créature leur permettant de survivre. A quoi bon se préoccuper de ce qu'il y avait dans leur assiette? Ou plutôt dans leurs verres... Puisque seul le sang constituait l'alimentation des morts vivants qu'ils étaient.

Espion de l'Empire? C'était une insulte pour lui dorénavant. Il y avait bien longtemps qu'il avait coupé les ponts avec les humains, voila presque six ans certainement, mais isolé et sans repères de temps il lui semblait plutôt que cela faisait vingt longues années. Il s'étonnait même qu'Elororad ai pu lui trouver une odeur humaine. La sueur ou la peur étaient elles donc des odeurs si caractéristiques que même des années sans avoir réellement vu la lumière du jour il puisse encore sentir tout comme ses ancêtres, tout comme ceux de son espèce. Non, il n'était plus de l'ordre des humains, à peine de celui des fantômes... de ces créatures semi transparentes qui errent en silence à la surface de la terre. Il n'était plus qu'un souffle, qu'un cœur qui battait, pompant le sang pour lui faire suivre l'inlassable circuit vital du corps, alimentant tous ses organes qui s'affaiblissaient petit à petit.

Il leva un regard suppliant vers le haut, croisant le regard du vampire. Il souhaitait simplement assez de nourriture pour survivre encore un peu dans ce monde de misère et de souffrances perpétuelles. Si les vampires ne voulaient pas voir leur source de sang se tarir, il leur fallait faire des compromis et permettre à quelques humains rester en vie. Dont lui.

Le pathétique prisonnier des vampires osait salir le manteau d'Elrorad avec ses mains sales et avait l'insolence de demandé à manger. Qu'est ce qu'il croyait ? C'était lui qui était la pour nourrir les vampires et non l'inverse. L'argenté sentait la colère monté en lui, il détestait les gens qui ne savaient pas rester a leurs places, il allait devoir lui donné une petite leçon. Il donna un coup de pied à l'humain pour le repousser avant de prendre la parole.

- Comment oses-tu poser tes sales pattes sur moi ?! Si tu n’étais pas une source de nourriture aussi précieuse tu ne serais déjà plus de ce monde.

Le bras droit de Lorenz s'accroupit prés de Héraut et le saisit par les cheveux afin de le forcer à présenter sa nuque avant de le mordre. Elrorad commença à sucer le sang de l'humain, il n'y avait pas de mot pour décrire a quel c'était délicieux, non seulement ca satisfaisait sa faim mais cela comblait également tous ses sens, pas étonnant que certain vampires deviennent obséder par cette sensation et ne pense plus qu'a se nourrir. Quant il eu fini son repas, il repoussa le prisonnier au sol, avant de se relever pour s'en aller, mais une idée lui traversa l'esprit. Il se retourna vers Héraut.

-A au fait, je suis a la recherche d'un certain Guerdan Werla, tu ne l'aurais pas vu par hasard ? Si tu sais ou il est, je pourrais peut être te donner a manger...

Il était tout a fait probable qu'Héraut raconte n'importe quoi pour obtenir a mangé, mais Elrorad était encore capable de voir quant un humain lui mentait, et puis il ne perdait rien à demander...

Espérer de la pitié des vampires, une nouvelle fois il venait d’en faire l’amère expérience, recevant un coup de pied comme réponse à sa supplique. Lorsque la créature lui jeta un regard dégouté et des paroles non moins dures. Sale ? Oui, il était loin d’être propre, mais il n’avait aucun moyen de maintenir son hygiène au dessus du minimum vital malheureusement. Il aurait lui aussi préféré vivre dans de meilleures conditions, seulement personne ne semblait vouloir prêter attention à ses demandes, il avait donc cessé de quémander lorsqu’il n’y avait aucun retour, aucun espoir d’amélioration possible. S’il n’était pas une source de nourriture, il serait depuis plus de cinq ans, un vampire, un cadavre sous terre, ou bien pourrissant dans quelques lieux oubliés du royaume des vampires. Peut être s’en porterait il mieux après tout, la mort était elle si terrible ? Avant qu’il n’ai pu répliquer quoi que ce soit, Elrorad était déjà accroupit maintenant sa tête en arrière grâce à la force surhumaine qui caractérisait les vampires.

Héraut ne pouvait pas s’empêcher ne haïr de tout son être le vampire, suceur de sang, qui venait prendre sans vouloir donner la moindre compassion. Aucun être d’Armanda n’avait donc assez d’empathie pour souffrir de ses douleurs ? Non, bien… dans ce cas là, il ne ferait de cadeau à personne. Si un jour il s’échappait, ce à quoi il pensait tous les jours, sans pouvoir encore le tenter. S’il réussissait à briser la chaine qui le liait à la montagne et l’obligeait à rester confiner dans le noir. Ce jour là, il n’aurait plus aucune compassion pour quiconque et rendrait coup par coup ce que chacun des peuples lui avait fait.

Il sentait peu à peu son corps s’affaiblir, le sang passer de son cou jusque dans la bouche de son agresseur. Le liquide vital s’enfuyait, le laissant de plus en plus faible. Il commençait à avoir la tête qui tournait d’anémie, lorsqu’enfin le sang-froid se décida à achever son repas. Heureusement, car il ne savait pas s’il aurait pu tenir plus longtemps. Le bras lâcha la chevelure et laissa retomber le corps presque sans vie d’Héraut sur le sol crasseux. Il ne souhaitait plus qu’une chose, qu’on le laisse tranquille et seul. Pourtant le vampire ne semblait pas en avoir finit, après avoir fait quelques pas qui semblaient indiquer qu’il allait quitter les lieux, il se retourna pour lancer une question, sachant pertinemment qu’Héraut était parfois au courant d’informations confidentielles. En effet, qui se méfiait d’un simple humain, la nourriture allait elle répéter les conversations qu’elle entendait à d’autres ? Ils le jugeaient certainement pas assez intelligent. Pourtant nombre de complots et d’exécutions s’étaient aussi faits par ses soins, révélant une information capitale pour l’un ou l’autre des parties en échange de quelques dons. Encore une fois on lui demandait sa participation. Le plus rapidement qu’il pouvait il réfléchit à ce que lui évoquait ce nom. Tiens étrangement c’était un ennemi de Lorenz Wintel. Et bien sur, le vampire cherchait à éliminer de potentiels adversaires. Il s’adressa d’une voix respectueuse au vampire, tout en le maudissant intérieurement. Si un jour il se trouvait face à lui, il ne lui ferait pas de cadeaux.

Guerdan Werla ? Monseigneur ne se tient pas très au courant de l’actualité je vois ça… La dernière fois qu’il est venu c’était il y a plus ou moins un mois. Depuis d’après la rumeur de ses plus proches partisans, il s’est décidé à quitter le royaume souterrain pour quelques temps. Vous ne le trouverez pas ici.

Il lança un regard au sang-froid, tiendrait il parole ou pas ? Ou bien chercherait il une alternative pour ne pas payer sa dette, demandant plus d’information qu’il n’était possible d’obtenir. Personne ne pouvait savoir précisément où se situait Guerdan Werla.

Non seulement l'humain ne savait rien, mais en plus il se permettait de le regarder avec hargne et de lui parler de manière insolence. Malgré le masque de respect dans sa voie on pouvait sentir toute la hargne qu'il ressentait alors qu'il devrait la vénérer. Ces animaux n'avaient décidément aucun respect pour les êtres supérieurs comme les vampires. Elrorad était dégouté rien qu'a l'idée d'avoir été un des leurs, heureusement que le seigneur Lorenz l'avait délivré de la vie au combien misérable qui l'attendais si il était resté parmi le genre humain. L'argenté se mis alors lui piétiner le visage.

-Espèce d'insolent ! Si tu ne sais rien que je ne sais déjà, excuse toi au moins en éprouvant des regrets et un respect sincère ! Je devrais te tuer pour ce comportement !

Le bras droit de Lorenz dégaina son épée et s'apprêta à mettre ses menaces à exécution mais s'arrêta juste a temps. Si il tué cette précieuse de nourritures les autres vampires allait lui en vouloir et son maitre allait avoir des ennuis. Elrorad rengaina alors son arme et libera la tète d'Héraut de son pied.

-Je vais t'épargner pour cette fois, ne recommence plus, ou je ne t'épargnerais pas...

En signe de mépris il cracha sur le sol puis tourna les talons. Le vampire avait assez perdu de temps comme ca, il devait absolument reprendre sa route au plus vit si il ne voulait pas décevoir son maitre. Elrorad laissa donc Héraut a sa condition misérable et se dirigea vers la surface...

Hrp : Je propose qu'on en reste la, à moins que tu veille conclure toi pour poster la réaction d'Héraut ?

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