_____Cela faisait plusieurs jours que Ryukah errait dans les montagnes. Il avait fui Gloria après son combat contre le mage Faudar qui lui avait donné du fil à retordre. Le combat fut mémorable. L'échange de coups et de sorts fit bouillir le sang de l'elfe plus que tous les autres combats du passé réunis. Son cœur s'était mis à fondre dans la chaleur de cette ambiance infernale et ses muscles ne ressentaient plus aucun effort de sa part, comme si un esprit supérieur avait utilisé son corps comme arme et enveloppe charnelle. Cette sensation exaltante lui procurait un plaisir immense, plus immense même que le fait de penser à la récompense qui l'attendra quand il retournera à son auberge de Gloria. Et pour avoir pu palper la moitié de cette dite prime, il savait qu'il avait intérêt à ce que les gens l'oublient vite pour retourner chercher le tout. Mais pour l'instant, il comptait profité de ce temps de répit pour continuer la recherche des assassins de son père, qui l'avait prit de vitesse. L'envie de vengeance le rongeait jours après jours mais en regardant sa lame, il savait qu'il finirait par les trouver et leur apprendre ce qu'il advient quand on le doublait.

_____Il arriva après plusieurs jours de marche dans la montagne où il avait enterré la dépouille de son défunt père. La cabane miteuse était toujours là, sur ses fondations, ce qui était plus du ressort de la chance que d'une brillante conception. Elle était miteuse, en bois d'un sapin locale dont le bois virait rapidement au noir. Un seule petite fenêtre permettait d'illuminer l'intérieur mais la crasse empêchait tout regard de voir ne serait-ce qu'un petit peu ce qu'il y avait dedans. Il lui fallut défoncer la porte gripper pour rentrer mais trouvas la petite pièce exactement comme elle l'était il y a quelques mois. Elle se composait d'un simple lit avec de la paille en guise de matelas, coussin, couverture... en guise de tout en gros, d'un foyer centrale et d'un bureau qui faisait office de table. Il s'installa sur le sommier et se mit à penser les blessures dont il n'avait pas pris le temps de se préoccuper plus tôt. Bien que la paille soit d'un inconfort extrême, il s'endormit dans la seconde ou il ferma les yeux. Il ne savait pas si ses ancêtres avaient des gènes d'ours mais son sommeil de deux semaines ressemblait fortement à une hibernation.

_____Il se réveilla en pleine nuit et se maudit quant il regarda par la fenêtre. Pourquoi? Tout simplement parce que la nuit était pas pratique pour chasser et qu'il avait une faim de dragon.

- Tant pis ,ce dit-il en sortant.

_____Il ne lui fallut pas vraiment longtemps pour s'habituer à l'obscurité, surtout que la lune était de sortie. Il lui fallut seulement une trentaine de minute pour dénicher un chevreuil qui pensait être tranquille à l'ombre d'un buisson touffus. Il retourna à la cabane au moment ou le soleil se pointa. La douce lumière sur son visage le réchauffa le temps qu'il prépare son repas, le premier en deux semaines. Il le savoura à sa manière, en l'engloutissant en une poignet de secondes. Un fois son « repas » finit, il commença à faire ce pour quoi il était là: chercher des indices sur son père. Il s'assit sur la chaise poussiéreuse et commença à regarder les livres qui s'empilaient un peu partout. Des essais de magie, des ouvrages sur la faunes et la flores, sur la médecine, sur l'art de la guerre, ect. Il se mit à les lires un par un même si il ne tentait pas les sorts qu'il lisait. Les sorts noirs des vampires et les destructeurs des humains l'intéressaient vraiment plus que les gentillets des elfes, trop amoureux de leur nature et de leur image. Rien ne valait plus que la puissance pure pour Ryukah qui voulait devenir le plus fort dans la magie autant que dans le maniement de sa lame. Il se promit de ce mettre à la magie dés qu'il en aurait le temps car ce n'était pas le moment d'en perdre. Il mit donc les livres qui l'intéressaient dans un grand sac, et il y en avait beaucoup. Mais il trouva un ouvrage qui l'obligea à aller se remettre sur le lit. Sur la couverture poussiéreuse il était inscrit à l'or: « Expérience 285: Ryukah »

_____Le choc fût énorme mais il ouvrit tout de même l'ouvrage qui lui apprendrait la vérité sur lui. La première page était marqué d'une simple ligne: « Jays Tsubasahi, suite de l'expérience sur la mutation assistée par la magie sur un elfe. ». Cette simple ligne signifiait simplement qu'il n'était pas le premier, même si son père en était la preuve. Mais il n'avait pas vu la suite de cette phrase : « Résultat sur la seconde réussite après tant de défaite. ». Il déglutit un coup car si il comprenait bien, son père avait fait une expérience sur lui qui avait tuée tous les autres. Il continua à lire ce qui lui prit toute la journée et une bonne partie de la nuit. Il avait enfin une explication complète de ce qui lui arrivait. Cette marque sur la mains était en fait le point d'insertions des trois magies qui permirent de le « créer », les magies vampiriques, humaines et ancestrales. Les autres résultats avaient prouvé que les autres mélanges étaient des échecs cuisants. Cette expérience avait pour but de modifié un elfe en gardant son immortalité tout en le dotant d'un esprit sombre comme un vampire, une haine humaine et une puissance ancestrale. Mais les résultats finaux n'étaient pas notés car l'auteur avait trouvé la mort bien avant. Mais la perte de la pigmentation était un effet secondaire qui se retrouvait dans les notes de son père et qui était décrit comme mineur face aux bénéfices.

_____Il rangea rapidement cet essais dans le sac avec tout les livres en attendant d'avoir le courage de lire les détails. Il n'avait pas envie d'en apprendre trop sur une magie trop puissante pour lui. Et puis il n'était pas là pour ça. Il continua ses recherches dans tout le fouillis de livres et papier et mis trois jours à trouvé une simple lettre entre deux livres de sorts vampirique. Il était question d'un groupe de mage assassin qui travaillait avec son père. Apparemment, il les avait trahis en partant avec le fruit de leurs communes recherches ce qui les avaient mis drôlement sur les nerfs. Ils lui juraient une mort douloureuses si il ne leurs revenait pas avec les information (ce qu'il n'avait pas fait à ce que Ryukah voyait). Le lieu de rendez-vous était non loin du royaume centrale des elfe. Bien sur, quel meilleur endroit pour prélever des elfes pour leurs expériences? Et cela ne dérangeait pas vraiment Ryukah, à part le fait de vouloir les rendre plus puissants, ils en perdaient suffisamment pour rendre Ryukah content. Mais si ils réussissaient à lever une armée d'elfes améliorés, ça ne fera pas les affaires du jeune elfe. Il se mit donc rapidement en route après avoir fait son paquetage de vivres. Il lui faudrait un peu de temps avant d'arriver jusqu'à la forêt tout en évitant les chemins impériaux où il devait surement encore être recherché. Mais les forêts furent plus rapidement en vue qu'il ne l'avait pensé, bien qu'il est mis 4 mois pour y arriver à pied. Peut-être dame vengeance lui donnait-elle la force d'avaler la distance en moins de temps qu'il ne lui aurait fallut.

_____Il mit du temps à trouver le camp des assassins dans cette immense forêt remplit de créatures et d'horribles elfes mais il finit par y arrivé en suivant les traces qu'il avait découvert au bout d'une longue investigation. Il avait plusieurs fois pensé à abandonner mais son envie de tué n'était pas assouvie par de simples elfes en recherche d'herbes. Mais maintenant qu'il les avait trouvé, il allait enfin laisser sa colère s'exprimer au travers de cette lame qui tenait contre son flanc. Il n'y avait que 5 personnes mais surement de puissants magiciens spécialisé dans chacune des écoles de magie d'Armanda. Mais il avait sa lame et sa colère pour lui, rien ne pourrait l'arrêter. Il s'approcha rapidement et attrapa le premier dans une ombre et lui trancha proprement et sans bruit la carotide pour baisser le nombre d'adversaire sans attirer les autres. Mais la suite n'allait vraiment pas être brillante. Il tenta de recommencer l'expérience avec le mage suivant mais il ne fut pas dupe. La présence de l'elfe le trahit et il fut enraciné au sol par un sort elfe. Mais le temps qu'il lui bloque le haut du corps, les racines furent tranchées grâce à son épée qu'il n'avait pas lâché. Au moment ou il trancha une profonde tranché dans le torse de se mage, il sentit une brûlure le pousser vers l'avant. Il venait de recevoir une boule de feu dans le dos, ce qui lui fit mettre un genoux à terre. Il refusa de se faire battre par un simple mage et reposa tout son poids sur son épée même si pour lui, il pouvait considéré sa comme un affront à une partie de son âme qu'il avait lié à cette lame. Mais il lui fallut rassembler toutes ses forces pour se remettre sur pied mais son visage devint sombre. Il ressemblait de plus en plus à un vampire sans les dents longues. Son esprit fût embrumé de rage meurtrière ce qui lui permit de faire un bond en avant qui se finit par une insertion propre de la pointe de la lame dans le thorax du mage. Il n'en restait seulement deux mais il n'était vraiment pas sur du résultat. Mais il savait que même si il mourrait, il le ferait en tuant les meurtriers de son père. Malheureusement, les deux derniers, un homme et une femme, discutaient ensemble dans la seule hutte rudimentaire du campement. Il entra sans un mot et se planta dans l'embrasure de la porte. Il voulait s'assurer que ses deux proies verraient bien la mort en face. Il leur fonça dessus lame levée en évitant les boules de feu. Il fini par les séparé mais eu du mal à esquiver les attaques. Un éclat de glace lui trancha l'œil, qui par miracle ne fut pas crevé et une racine se planta dans sa jambe, l'empêchant de bouger. Mais au moment ou son dernier moment était sensé arriver, les deux mages firent un signe qu'il reconnu rapidement. Ils voulaient lui envoyer des boules de glace. Mais il eu une idée qu'il ne put s'empêcher de tenter. Au moment ou ils lancèrent leurs sorts, il se laissa tomber à terre, laissant la racine lui agrandir le trou qu'il avait à présent dans la jambe. Une attaque lui frôla l'avant bras qui ce congela légèrement mais les deux mages se retrouvèrent prit dans des cercueils de glace pour toujours. Enfin, cela aurait pu être pour toujours si Ryukah n'avait pas donné le coup de grâce en tranchant en deux les deux blocs à l'aide de ses dernières forces.

_____Sa vengeance était accomplie et son esprit lui revint, même si l'obscurité ne le quitterait plus. Il se posa sur le sol ou il était après s'être débarrassé de ce morceau de bois qui lui traversait la jambe.

adventure

Un éclat d'argent dans le bleu sombre de la nuit. Un sifflement. Sec. Précis. Immédiatement suivit d'un bruit mate. L'aiguille avait atteint sa cible. Comme toujours. Une silhouette apparue soudain, vêtue d'une cape grise sous la lumière de la lune. Perle s'avança, un sourire triomphant flottant sur ses lèvres fines, puis ramassa le cadavre de lièvre encore chaud du feu de la vie. Vie qui l'avait consumée petit à petit et dont elle, jeune guerrière, venait d'achever l'œuvre. La mort. Mais il ne fallait pas se réjouir de la mort. Jamais. Néanmoins, elle devait bien admettre qu'à une telle distance, elle pouvait s'estimer chanceuse d'avoir réussit à transpercer la nuque du petit animal. Petite proie si faible... Tuer ou être tuer. Felicya devait bien l'avouer, la Nature était parsemée d'injustices. Mais elle devait bien se nourrir! N'étant pas encore végétarienne, elle avait besoin de viande! Poussant un soupir léger, la jeune femme retira d'un geste vif son aiguille du cou de sa proie et caressa son pelage de ses longs doigts fins, avant de lui fermer les paupières, par pur respect. Sa façon à elle de dire merci. Merci et adieu. Puis elle fit demi-tour, s'enfonçant à nouveau dans les bois, pour rejoindre son campement un peu plus loin.

Tout en préparant son repas, Perle repensa au long périple qu'elle avait accompli pour se retrouver là, en plein coeur des terres sauvages, sur le territoire des elfes. Les elfes... C'était pour eux qu'elle était venu. Elle voulait les voir. Apprendre leurs coutumes. Les comprendre... Elle avait toujours trouvé ces êtres absolument fascinant et rien n'avait réussi à les sortir de ses pensées. Pas même son travail. En vérité, si elle avait voulut escorter les caravanes de marchands, se n'était pour leur protection qu'en apparence. Elle voulait voyager. Beaucoup. Goûter à l'air pur, à la liberté. Pouvoir faire ce qu'elle voulait quand elle le voulait. Certes elle avait le devoir de défendre ses employeurs mais peu lui importait. C'était un prix largement raisonnable vu ce qu'elle obtenait en retour. Pendant que son dîner cuisait sur des braises rougeoyantes, la jeune femme s'allongea dans l'herbe et observa le ciel étoilé qu'elle apercevait entre les hautes branches d'arbres centenaires. Un sourire éclaira son visage fatigué. Il y avait quelques jours de cela, elle s'était lancé dans son expédition, fonçant la tête la première vers un univers luxuriant et magnifique qui la fascinait. Mais comme à toutes les médailles, il existait un revers à celle-ci. En effet, Felicya l'avait appris à ses dépends, la prudence était de mise dans ces bois. Serpents. Félins. Elle devait être sans arrêt sur ses gardes si elle ne voulait pas finir hachée menu dans l'estomac d'une panthère. Inconsciemment, Perle passa sa main sur ses aiguilles qui lui avaient sauvée quelques heures à peine auparavant, alors qu'un prédateur couvert d'écailles et aux crochets saillants se laisser tomber droit sur son épaule. Elle avait eu juste le temps de s'écarter violemment sur le côté, avant de dégainer une de ses aiguilles pour transpercer la tête du serpent. Par chance, l'animal était mort sur le coup. Encore tremblante de peur, la jeune guerrière s'était agenouillée au côté de sa victime et avait prélevé dans une petite fiole un peu du venin de la créature pour en rapporter à sa mère. Cette dernière serait sûrement contente. Elle travaillerait sur ce poison jusqu'à en trouver un remède, dans la limite de ses capacités évidemment. Mais Perle lui faisait confiance. Sa génitrice était la Guérison incarnée. Elle pouvait tout soigné, apaiser tous les maux. Jamais la jeune femme ne l'avait vu faillir à sa tâche...

Une odeur alléchante parvint aux narines de Felicya qui se redressa pour retirer son festin des braises, puis elle mordit dedans avec appétit, au risque de se brûler la langue. Cela faisait des jours qu'elles n'avait pas goûter à la saveur d'un bon morceau de viande! Évidemment, son pauvre lièvre n'ayant que la peau sur les os, il ne valait pas un bon repas avec les marchands mais c'était toujours mieux que quelques plantes et fruits par-ci par-là... Quand elle eut fini, Perle aspergea avec un peu d'eau les braises émirent un long sifflement avant de redevenir ternes. Puis la jeune femme répandit des feuilles à l'odeur suffisamment forte pour lui permettre de dissimuler son odeur aux prédateurs les plus redoutables. Il valait mieux être trop prudente que pas assez... Jetant un dernier coup d'oeil aux restes de son campement, elle s'en éloigna de cinquante pas avant de grimper dans les hautes branches d'un arbre gigantesque pour y dormir plus en sécurité. Ne tenant pas plus que cela à se faire dévorer par un prédateur pendant son sommeil, Felicya avait installé des fils parsemés de petites clochettes dans un périmètre d'une dizaine de mètres autour de son lit de fortune. Repensant à toutes ses mesures de précautions pour avoir la vie sauve, la jeune guerrière esquissa un sourire fatigué et son regard brilla une dernière fois avant qu'elle ne sombre dans un sommeil réparateur.

Au petit matin, la jeune femme fut réveillée par un petit rayon de soleil qui était parvenu à se glisser entre le feuillage épais de l'arbre dans lequel elle avait passé la nuit. Elle se frotta les paupières d'une main encore lourde de sommeil et s'étira comme un chat tout en baillant à s'en décrocher la mâchoire. Puis, jetant un regard autour d'elle, elle fut un instant surprise de se trouver à plusieurs mettre du sol, à califourchon sur une branche. Il lui fallu quelques secondes supplémentaires pour que ses souvenirs lui revinrent enfin. Elle se laissa alors glisser de son perchoir, pour se réceptionner avec toute la grâce qu'il est possible d'avoir au réveil, autrement dit, elle atterrit brutalement et dû se laisser rouler sur le côté pour amortir sa chute. Ensuite, tout en marmonnant des paroles incompréhensibles, elle récupéra tout son matériel avant de se remettre en route. Elle ne savait pas du tout où la guidait ses pas mais à chacun d'entre eux, elle espérait se rapprocher un peu plus de son but. Rencontrer les Elfes...

Cela faisait quelques heures qu'elle avançait dans les bois, ayant perdu toute notion du temps, quand Perle sentit une odeur qui lui retourna l'estomac. La mort. Ces lieux sentaient la mort. Hâtant le pas, la jeune femme arriva dans un campement, ou plutôt ce qu'il en restait. Trois cadavres dont le sang se répandaient encore entre les herbes des bois gisaient face contre terre. Haussant les sourcils, la jeune guerrière enjamba l'un des corps pour vérifié s'il n'y avait pas de survivant. Elle aperçut deux autres victimes derrière une porte tachée de sang. « Quel carnage... » songea Felicya en faisant une moue désapprobatrice. Puis son regard tomba sur un sixième corps à même le sol. Contrairement aux cinq autres, sa poitrine se soulevait encore. Il était vivant! Mais voyant l'hideuse plaie à la jambe de l'homme, Perle ne se fit guère d'illusion. S'il ne recevait pas de soins adaptés et que sa blessure s'infectait, il n'y survivrait pas. Mais il y avait au moins un point positif, le sang avait presque cessé de couler... Sans perdre une seule seconde, la jeune femme s'agenouilla aux côtés du blessé et lui murmura à l'oreille:

- Tenez bon! Vous allez vous en sortir...

Puis, se remémorant les différents gestes de sa mère, Perle sortit son poignard et déchira le vêtement de son « patient » pour qu'elle puisse agir directement sur la plaie sans être gênée par le tissu. Après un rapide examen de la situation, l'apprentie guérisseuse compris que les dégâts était plus importants qu'elle n'avait cru. En effet, l'homme avait aussi le bras étrangement froid par rapport au reste de son corps... Perle n'avait encore jamais vu une blessure de ce genre, mais elle était convaincue qu'elle avait quelque chose à voir avec la magie. En vérité, tout le campement sentait la magie. Une atmosphère étrange régnait ici... Secouant ses mèches d'un blond argenté, Felicya observa la plaie avec attention. Elle commença par la purifié avec l'eau fraîche de sa gourde, puis retira les quelques échardes qui n'avaient rien trouvé de mieux à faire que de venir se loger dans la chair de son patient. Ceci étant fait, elle approcha ses mains du membre blessé et concentra toute sa volonté sur son but. Elle devait refermer la blessure. Elle savait pertinemment qu'elle n'avait pas le niveau pour la soigner entièrement mais le peu d'aide qu'elle pouvait apporter à la cicatrisation serait la bienvenue...Quand elle sentit son esprit se mettre à vaciller, l'apprentie guérisseuse s'arrêta immédiatement pour contempler son oeuvre. Au moins les trous n'étaient plus aussi profonds... Ignorant sa fatigue, Felicya sortit de son sac une bande de tissu propre qu'elle enroula autour de la jambe de l'homme. Puis, ne sachant que faire pour son bras, elle se contenta de ficeler une petite couverture chaude autour... Voulant s'assurer qu'il n'y avait pas de dégât à d'autres endroits, Perle fit passer son patient sur le côté pour vérifié son dos. Elle écarquilla les yeux d'effroi. Brûlure. Se mordant la lèvre, la jeune guerrière découpa le vêtement du blessé avant de lui arroser généreusement le dos avec le reste de sa gourde. L'eau contre le feu. Puis elle sortit un petit pot en terre cuite que sa mère lui avait donné avant qu'elle ne parte. De la graisse. Cela calmerait la douleur pendant un certain temps...

Soudain, la jeune femme remarqua un « détail » qu'elle n'avait pas perçut auparavant, trop concentrée sur sa tâche. Ce n'était pas un humain qu'elle avait soigné de son mieux. C'était un elfe! Son coeur rata un battement. Elle avait un elfe sous les yeux! En piteux état d'accord, mais un elfe tout de même. D'un seul coup, ses yeux brillant de fatigue se mirent à scintiller d'émerveillement. N'osant pas remettre l'être fabuleux sur le dos par crainte de le faire souffrir, Felicya se pencha à nouveau à l'oreille de son patient pour lui murmurer:


- J'ai fait ce que j'ai pu, à vous d'avoir la volonté de survivre pour vous faire examiner par un vrai guérisseur...

Cela faisait déjà plusieurs jours qu'il gisait comme une loque à même le sol, prêt à rendre son dernier souffle. Cela lui parut des années, voir même des siècle tellement le temps avait l'air d'avoir ralentit sur sa pauvre carcasse. Il était blessé, bruler et même congeler. Il ne pouvait pas bouger et donc ni se soigner ni se nourrir. Le simple fait de bouger les orteils ou d'ouvrir les yeux lui envoyait une décharge de douleur intense. Mais il était en paix. Si il devait mourir dans les heures à venir, il rejoindrait son père et pourrait se tenir fière devant lui et lui dire qu'il l'aura vengé dans les règles de l'art. Mais il savait que ça vie ne se finirait pas ici dans l'anonymat. Il devait se faire un nom, il devait connaître la gloire et l'amour. Il savait qu'il réussirait à vaincre ses ennemis, même si ils devaient êtres plus puissants et plus nombreux que les mage qu'il venait d'éliminer. Mais il se tenait là, allonger dans son sang mêlée à celui des cadavres à ses cotés qui commençaient à pourrir. Il réussit malgré un effort monstre qui lui couterait surement un bon nombre d'années de sa vie, il se déplaça pour se rapprocher du cadavre le plus propre et se força à mordre dedans pour se nourrir et se réhydraté malgré sa douleur et son dégout. Une simple bouché lui suffit même si il ne pût s'empêcher de vomir, ce qui rajouta encore à sa gène. Il pensait encore à son confort alors que la mort le regardait de près, trop près. Mais il vivrait, même si pour cela il diminuerait sa durée de vie à celle d'un pauvre humain, il survivrait pour ses rêves et pour les combats à venir qu'il voulait tant faire et tant gagner. Il réussit à tenir une semaine dans cette état en se nourrissant de chaire et de sang et en respirant cet air nauséabond qui sentait fort la mort.

Ce n'est que au bout de cette semaine cauchemardesque que vint la délivrance. Telle une lumière, quelque chose apparut aux cotés de Ryukah. Il voyait enfin l'ange qui l'emmènerait dans le lieu ou se trouvait son paternel. De magnifiques cheveux blond et un teint pâle, la définition qu'il se faisait des anges. Il se sentait en paix et calme, près à accepter son destin jusqu'à ce qu'une drôle de sensation l'assaille. Sa seule compagne, l'ombre de la mort, au lieu de s'approcher de lui pour l'accompagner, s'éloignait petit à petit et disparue totalement quand une petite voix qu'il prit d'abords pour un rêve ou de la folie, lui chuchota:

-Tenez bon! Vous allez vous en sortir...

S'en sortir? Mais quel ange pouvait dire cela? Son heure était venue, il le savait, alors pourquoi cette créature sortie de ses rêves lui disait-elle ces choses? Il devait surement sombrer dans la démence avant de sombrer tout simplement dans la mort et l'oublie. Mais il se sentait balloté de part et d'autre, comme ans un petit bateau sous l'effet des douces vagues de la mer. Et quelque chose le touchait, comme la douce caresse du vent sur sa peu meurtrie. Il pensait qu'il venait de s'envoler vers un monde meilleur et que toutes ses sensations étaient le fruit du voyage qu'il avait inconsciemment entrepris. Mais cela était trop doux pour être la mort.

-J'ai fait ce que j'ai pu, à vous d'avoir la volonté de survivre pour vous faire examiner par un vrai guérisseur...

Il ne comprenait vraiment pas ce qu'il se passait. L'ange avec lui venait de lui parler, il en était sur. Mais il ne comprenait pas pourquoi ces paroles. Pourquoi avoir la volonté de vivre alors qu'il était en route sur le chemin de la paix. L'étincelle de vie en lui commençait à s'éteindre, la flamme se consummait et le noir englobait sa vue. Mais cette sensation de douceur à ses cotés chassèrent petit à petit cette obscurité. Il finit par ouvrir les yeux et se sentit agrésé par le douce lumière du crépuscule. Il était au milieu du camp, allongé sur le sol, confortablement installé. Il tata autour de lui et réussit à trouver son épée non loin. Il l'a prit et réussit à se lever, tant bien que mal, même si chaque pas encouraient le risque de tomber. Il trouva une forme humaine non loin, dos tourné à faire il ne savait quoi. Il se glissa derrière et plaça son épée sous la gorge de l'ombre, car il ne voyait toujours pas claire.

-Qui... qui êtes-vous? Ou suis-je? Que c'est...t-il passé?

Ses mots étaient hésitants, son esprit flous et sa mains n'était pas assuré. Puis, lors d'une bouffée d'air, il respira l'odeur de l'ombre. Il lâcha son épée et tomba à genoux, se tenant la tête de douleur. Il ne savait plus ce qu'il se passait mais cette odeur était celle de l'ange qui lui avait tenue compagnie quand l'ombre de la mort ne fut plus là pour. Mais il ne se rappelait plus de rien de ses dernières semaines. Il se rappelait partir en chasse puis le trous noir total. Il continua de regarder la forme de l'ange avec ds yeux douloureux.

discovery

Un geste mesuré avec mille précautions. Le déplacement d'un blessé sur un endroit bien plus accueillante que le sol froid, irrégulier et dur. Perle avait préparé avec soin la couche de l'elfe. Elle avait installer sa propre couverture à même le sol, sur un tapis d'herbe grasse qui amortirait le contact entre le corps et la terre. Puis elle avait dû passer aux choses sérieuse. Transporter jusqu'à ce petit coin aménagé spécialement pour elle, une créature meurtrie, plus lourde qu'elle et inconsciente par-dessus le marché. En bref, la tâche n'allait pas être de tout repos. Surtout qu'elle devait faire attention à ne pas aggraver les blessures de son patient pendant son déplacement. Se mordant la lèvre, la jeune guerrière avait fini par assembler plusieurs branches entre elles, avant de les recouvrir de sa cape. Elle n'eut alors plus qu'à faire basculer le blessé sur son brancard de fortune, avant de le tirer en douceur jusqu'à une couche plus chaleureuse. Une fois sa tâche accomplie, Perle alla chercher du bois mort en prévision du soir. En effet, la jeune femme doutait sérieusement d'être capable de transporter sans danger l'homme blessé dans un arbre pour passer la nuit, aussi la solution du feu s'imposait-elle à son esprit. Les flammes étaient les plus voraces des prédatrices, après les dragons bien sûr. Elles léchaient de leur langue ardente, le bois, les feuilles, l'herbe... et la chair. Même la panthère la plus téméraire de ces lieux ne risquerait pas sa vie dans un combat perdu d'avance où l'enjeu n'était pas un territoire, mais sa propre vie. La jeune guerrière sourit en songeant que l'Océan pourrait très bien tenir tête au feu. Mieux même, il le terrasserait d'une simple gerbe d'écume. Il était le plus puissant. Le plus imprévisible. Mais le plus sage aussi.

Les heures passèrent et l'Elfe demeura inconscient sur son lit improvisé. Toutes les dix minutes environ, Perle s'asseyait à côté de lui, posait sa main sur son front, et repartait faire un tour de garde. Son patient n'avait pas de fièvre, ce qui était assez surprenant vu les dégâts qu'avait subit son organisme. Peut-être que la vie qui scintillait ne lui se battait contre la mort. Lumière contre Ombre. Le duel éternel que mène intérieurement chaque être vivant. La mère de la jeune femme disait souvent qu'avec sa propre volonté et la chaleur de son amour, on pouvait écarter la mort de ceux qui nous étaient chers. Felicya n'avait beau pas connaître l'Elfe, elle croyait en lui. Elle se battait avec lui. Pour lui. Pour qu'il ouvre à nouveau les yeux et qu'il poursuive son combat. Ce n'est pas mourir qui est difficile. Ça, tout le monde peut le faire, abréger son existence, jugeant que c'est ce qu'il y a de mieux pour soi. Non. Le plus difficile, le plus éprouvant, c'est de trouver la force de survivre. De vivre. De se redresser quand notre destin devient un fardeau sur notre tête. Regarder au loin quand un mur se dresse devant nous. Franchir un précipice qui s'enfonce à l'infini sous nos pieds et ce, d'un simple éclat de rire. Marcher, courir, être heureux pour de petites choses. Trouver sa voie, trouver son chemin. Le suivre jusqu'au bout, avant de laisser la mort se manifester d'elle-même, et de pouvoir dire en souriant: « je t'attendais, je suis prêt ». Oui, c'était cela le véritable défit. Après, à chacun de choisir ce qu'il juge être sa Vie. Le Chaos. L'Harmonie. Il fallait des personnes dans les deux camps... Soudain, Perle redressa la tête. Comment pouvait-elle choisir un camp? Elle n'avait pas encore suffisamment d'expérience pour faire une telle chose... Pëu lui importait. Elle restait sur la touche attendant son heure. L'heure de la Décision. L'heure où sa vie se jouerait à pile ou face.

La jeune femme secoua la tête, faisant voleter ses douces mèches blondes argentées. Elle avait encore le temps. Quand le moment serait venu, elle se pencherait plus sérieusement sur la question. Revenant à la réalité, Felicya se redressa pour s'étirer, détendant ses membres ankylosés. Elle était restée assise trop longtemps... Jetant un dernier coup d'oeil à l'Elfe qui n'avait pas bougé, la jeune femme alla allumer le feu. La nuit commençait à tomber et des grognements commençaient à résonner ici et là, ce qui était un prétexte suffisant pour dire que le danger s'éveillait quand le soleil se couchait. Quand les flammes se mirent à lécher le bois sec, Perle sortit une tasse en terre cuite de son sac et y versa l'eau de sa gourde. Elle devait préparer une infusion pour son patient qui lui redonnerait assez d'énergie pour combattre ses dégâts physiques et, prise régulièrement, accélérerait la cicatrisation. Le fait qu'il ne se soit pas réveiller pendant la journée ne voulait strictement rien dire mais les hypothèses étaient nombreuses, et mieux valait être trop prévoyante que prendre des risques qui pouvaient être fatals à l'Elfe. Sa vie était comme un fil suspendu au dessus du tranchant du rasoir. La moindre erreur pouvait mettre fin à tous les efforts de la jeune femme et ce serait l'échec. L'inacceptable pour tout guérisseur qui se respecte.

Un mouvement se fit entendre dans le dos de Felicya. La jeune guérisseuse, trop occuper à chercher les herbes médicinales nécessaire à la préparation de l'infusion, n'y fit pas attention. Grossière erreur, surtout de la part d'une guerrière. C'est ce que compris Perle en sentant le contact froid d'une lame contre sa gorge blanche. Un frisson la parcourut tout entière, cédant vite la place à une attitude confiante. L'Elfe avait reprit connaissance. La jeune femme le devinait au manque de puissance et d'assurance qui émanait de la présence dans son dos. Néanmoins, il était plus que surprenant qu'en étant à se point affaibli, il ait malgré tout trouver la force de se redresser et de marcher jusqu'à elle, une arme à la main. Peut-être était-ce une preuve de grande supériorité du peuple elfique par rapport à celui des humains. Une voix hésitante et pâteuse demanda dans le dos de la jeune femme:

-Qui... qui êtes-vous? Ou suis-je? Que c'est...t-il passé?

Un petit soupir franchit les lèvres fines de la jeune femme quand l'épée qui la menaçait tomba à terre ainsi que celui qui la portait. Se retournant lentement, Felicya adressa un regard emplit de fermeté à l'Elfe effondré à ses côtés. Elle lui lança d'une voix autoritaire:

- Vous auriez pu rester coucher et me poser ces question au calme, non?

Poussant un soupir d'exaspération, la jeune femme posa la tasse prêt du feu, se redressa et aida l'Elfe à se relever pour le ramener sur sa couche en serrant les dents. Elle finit par répondre:

- Qui je suis importe peu mais puisque vous y tenez, je suis Perle. Nous sommes au coeur des Terres Sauvages dans un campement où à eu lieu un massacre. Ce qu'il s'est passé? C'est à vous de me le dire. Vos blessures sont étranges aussi je m'attendais à ce que se soit vous qui me donniez des explications et non l'inverse.

Felicya tourna les talons et alla chercher l'infusion près du feu. Elle retourna auprès de l'Elfe et la lui tendit en disant d'une voix radoucie:

- buvez, ça vous fera du bien. Vos souvenirs vont vous revenir, tâchez d'apaiser votre esprit. Quel est votre nom?

Ryukah ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il venait de menacer de mort sa sauveuse et guérisseuse de sa lame. Mais que ce passait-il autour du jeune elfe? Il ne se souvenait plus de rien. Il voyait bien la marre de sang autour de lui, il pouvait pratiquement s'y baigner tellement elle était dense, mais il ne savait pas si c'était lui qui avait fait cela et si oui, pourquoi? La folie le pris dans ses bras fins et il s'y laissa prendre.

-Vous auriez pu rester coucher et me poser ces question au calme, non?

Une voie humaine, enfin c'est ce qu'il pensait mais il n'était plus sur de rien et il avait un mal de crâne mortel rien qu'en tentant de comprendre ce qu'il se passait.

-Buvez, ça vous fera du bien. Vos souvenirs vont vous revenir, tâchez d'apaiser votre esprit. Quel est votre nom?

-Ry... Ryukah, je crois, je ne sais pas, répondit-il avant de se prendre la tête dans les mains. J'ai mal.

Il accepta la boisson chaude avec plaisir, il avait l'impression que cela faisait des années qu'il n'avait rien fait entré dans son estomac qui était aussi vide que sa mémoire. Il voulait savoir ce qu'il s'était passé ici et se leva brusquement, et retomba bien sur à chaque fois de plus belle. Mais il ne voulait pas perdre son précieux temps, il n'aimait pas cette sensation de vide dans son esprit torturé qui lui criait qu'il avait oublié quelque chose de plus qu'important pour lui, voir même vitale. Mais qu'était cette chose? Que devait-il faire? Il regarda la jeune femme qui l'examinait avec un regard mélangeant énervement et l'admiration. Il savait qu'il ne connaissait pas cette personne mais il lui devait surement la vie.

-Je ne sais pas qui vous être mais je vous remercie de ce que vous avez fais pour moi.

Il s'était mit à genoux, tant bien que mal, même si la proximité du sol lui promettait une chute moindre, ce qui arrive rapidement quand il s'écrasa au sol. Il se reposa sur le matelas de fortune de la jeune femme, ce qui lui couta un effort énorme pour les quelques centimètres qui le séparait de sa cible. Il s 'effondra et sombra dans les bras de Morphée pour un sommeil qu'il espérait réparateur. Mais il se mit à chuchoter des paroles étranges.

-Père, j'ai peur, que dois-je faire? Qu'ai-je oublié de si important?

Il fini par s'endormir mais avait un sommeil loin d'être calme tellement il bougeait et se tortillait dans tous les sens.

fight

Un clignement d'oeil, un froncement de sourcil... Petit à petit, la conscience succède à l'inconscience. Le corps éprouve alors un sentiment de vide qui précède la remise en marche de l'organisme. Ce dernier ne s'était pas arrêter, loin de là, il était comme mis en pause, et s'il avait pu, il aurait laissé un message tel que « je ne suis pas disponible pour le moment, revenait plus tard ». Mais quand de nouveau il fonctionne normalement, la faim revient, la fatigue, la peur parfois et même l'incompréhension ou la colère. Tel une épave qui refait surface, l'esprit essaie de se souvenir. Cela peut lui prendre une seconde, une heure, une année... Les abîmes dans lequel il s'était plongé ne lâchent pas leur proie si facilement. Mais un beau jour, tout revient à la normale et l'horloge de la vie qui semblait s'être arrêtée reprend son court... ou non... Il arrive que la victime retrouve sa mémoire placée sous un verrou tenace qui tiendra jusqu'à la fin de ses jours. Mais peut-on alors parler d'une vie? Ou d'une demi vie? Quand les souvenirs volent en éclats et que notre présent n'a aucun sens sans notre passé, notre existence vaut-elle le coup d'être vécue? Sûrement, à condition que la personne se donne les moyens de combattre son trouble, ses doutes. Mener un combat dont une seule issue n'est permise. Et vaincre l'amnésie.

-Ry... Ryukah, je crois, je ne sais pas. J'ai mal.

Ryukah... Perle esquissa un sourire réconfortant à l'elfe qui se tenait la tête de ses mains. Elle se doutait qu'il avait vécu quelque chose de fort, et qu'il lui faudrait du temps pour s'en remettre. Beaucoup de temps peut-être. Mais pour le moment, il devait se reposer. Le fait qu'il ait repris conscience était déjà un bon point mais le plus dur restait à faire. Comment ses blessures cicatriseraient-elles? Allaient-elles cicatriser au moins? Felicya secoua la tête d'un air contrarié. Elle ne savait pas comment soigner les dégâts magiques. Sa mère ne lui avait pas appris. Elle était parti trop tôt... Si elle voulait vraiment être utile comme guérisseuse, elle allait devoir retourner dans son village et avoir la patience de terminer son apprentissage. Et aussi faire un grand travail sur elle-même pour ne pas éliminer son ex-père odieux... Mais elle le ferait. Pour Ryukah. Et pour tous les autres malheureux qui auraient besoin de soin. Jamais elle n'accepterait de voir mourir qui que se soit entre ses mains. Elle ne le supporterait pas... Son patient se releva si brutalement sur ses couvertures que Perle tressaillit légèrement. Mais il ne pouvait pas se tenir tranquille deux minutes celui-la. Réprimant un juron, la jeune femme se dit qui s'il ne se calmait pas très vite avec son entêtement à vouloir faire l'impossible, elle l'assommerait avec une tisane dont sa mère avait le secret. Et s'il refusait de boire, elle passerait à la méthode radicale... Une pression à un endroit précis et l'elfe têtu dormirait comme un bébé... Une expression de satisfaction passa sur le visage pâle de la jeune femme. Elle croisa le regard de Ryukah et celui-ci lui dit:

-Je ne sais pas qui vous être mais je vous remercie de ce que vous avez fais pour moi.

Felicya acquiesça d'un mouvement lent de la tête avant de détourner le regard. Elle n'osait pas répondre. Elle ne savait pas si ce qu'elle avait fait serait suffisant pour permettre à l'elfe de vivre, elle ne pouvait donc pas se vanter d'avoir sauver qui que se soit... La vie. C'était quelque chose de si fragile, si éphémère. En tout cas pour les humains. Ils pouvaient vivre soixante dix ans et s'en estimer chanceux alors que les elfes et les vampires poursuivait leur existence pendant des siècles encore. La jeune femme poussa un soupir. Ryukah ne tentait peut-être pas l'impossible finalement en essayant de se redresser. Il pouvait le faire. Il était plus fort qu'elle ne le serait jamais. Elle le regarda se mettre à genoux d'un regard ni hostile ni envieux, juste impuissant. Les elfes étaient peut-être puissants, les tremblements qui agités son compagnon quand il se forçait à bouger ne trompaient pas. Il allait se rallonger tout seul... ce qu'il fit effectivement quelques secondes plus tard. Ses paupières se fermèrent et Felicya essuya patiemment son front perlé de sueur. Ils n'avaient plus qu'à attendre que la décoction fasse son effet. La patience était l'une des clés de la guérison avec le repos... et la volonté bien sûr. Mais la mort semblait s'être écartée de Ryukah. Acquiesçant par devers elle-même, Perle défit le cordon de sa cape et étendit cette dernière sur le corps du blessé. Il ne manquerait plus qu'il attrape froid... Soudain elle se figea. L'elfe murmurait dans son sommeil. Mais elle savait que ce n'était pas véritablement des paroles. Juste des souvenirs. Souvenirs douloureux vraisemblablement... Qu'avait donc vécu Ryukah jusqu'ici? Pourquoi était-il dans un état aussi pitoyable quand elle était arrivée? Petit à petit, son esprit formulait des hypothèses inutiles car sans réponse. Était-ce lui qui avait tuer les cinq autres personnes dans le camp? Cinq mages à en juger par la magie qui irradiait encore autour de leur enveloppe charnelle. Mais ce flux était impuissant à présent. Les âmes s'en étaient allées et la magie ne tarderait pas à s'évaporer dans la nature...

Perle se redressa et retourna auprès du feu pour se tenir chaud. Elle n'allait pas dormir cette nuit et cette perspective ne l'enchantait guère. Elle avait terriblement sommeil après la longue journée de marche qu'elle avait effectuée, mais surtout après son important don d'énergie pour sauver la vie de l'elfe. Mais elle devait tenir jusqu'au petit jour. Veiller sur le sommeil de Ryukah car seul, sa vie était encore en danger. Les proies faciles devaient être rare dans ces bois et les prédateurs n'étaient jamais contre un peu de viande acquise sans efforts... Un craquement discret parvint aux oreilles de la jeune femme. La guérisseuse redevint instantanément guerrière. Felicya tâta ses longs gants et glissa presque affectueusement ses doigts sur l'extrémité d'une de ses longues aiguilles. Son regard perçant traversa l'obscurité de la nuit en direction du bruit. Se redressant silencieusement, Perle se mit instinctivement en position de combat, un poignard dans une main et une aiguille empoisonnée dans l'autre. Elle était prête. La rage du combat se mit à scintiller dans ses yeux d'azur tandis qu'elle sentait la magie envahir l'air. Mage. Ou mages. Hostiles. Felicya n'avait pas de don de voyance mais cela apparaissait comme une suite logique dans son esprit. Ryukah avait dû débarquer dans le camp où se trouvait cinq mages. Il les avaient tués au péril de sa vie, qu'il ait été victime ou assassin, cela revenait au même. A présent, d'autres mages venaient se joindre à leurs acolytes. Et quand ils verraient leurs cadavres, leur haine se retournerait sur la première personne étrangère qu'ils croiseraient. Elle. Mais peu importait le nombre d'ennemis, la jeune femme savait pertinemment ce qu'elle avait à faire. La danse du sang pouvait commencer, elle connaissait sa chorégraphie par coeur.

Le premier individu entra dans son champ de vision, son visage méfiant éclairé par la lueur mouvante des flammes. Il ne savait pas encore. Et il ne saurait jamais. Profitant de l'effet de surprise, Perle s'élança à la vitesse de l'éclair et transperça sa gorge de la pointe de son aiguille. Un de moins, même s'il tenait encore debout. Un sourire triste éclaira l'espace d'une demi seconde le visage de Felicya. L'homme n'allait pas souffrir. Il allait juste sombrer dans un sommeil profond dont il ne se réveillerait plus jamais. Sans perdre une seconde, la jeune femme tourna sur elle-même et dégaina une autre aiguille dans son mouvements. Au suivant. Mais malheureusement, le deuxième mage avait vite compris ce qu'il se passait et déjà une boule de feu grande comme le poing effleura le coude de la jeune guerrière qui serra les dents avant de bondir comme une panthère sur sa proie. Le mage s'effondra sous son assaillante et celle-ci roula sur le côté pour s'attaquer à son prochain adversaire. Écarquillant les yeux de surprise, elle bondit en arrière, esquivant de justesse des racines pointues sorti de nulle part qui tentaient de transpercer ses jambes. Grimaçant intérieurement, Perle se replia mais resta entre les mages et Ryukah. Elle devait le protéger, quitte à en mourir. Mais le combat n'était pas encore terminé, il ne faisait que commencer. Face à elle, Felicya voyait deux femmes au regard hostile, mais rien ne lui disait qu'il n'y en avait pas d'autres derrière elles... Inspiration. Les doigts de Perle se refermaient sur deux aiguilles empoisonnées. Expiration. Ayant aperçu la première de ses adversaires effectuer des gestes précis avec ses mains, la jeune femme lança ses projectiles tout en effectuant une pirouette sur le côté. Ce ne fut pas suffisant. S'apprêtant à saisir son poignard, le corps de la guerrière fut soudain propulsé à plusieurs mètres de là et son dos heurta violemment un tronc d'arbre, lui coupant le souffle. Chassant la douleur qui lui embuait la vue, Felicya reparti à la charge comme une furie, esquiva une boule de feu en roulant à terre et se jeta avec avec force sur celle à qui elle devait la douleur qui irradiait dans son dos. Emportées par l'élan de Perle, les deux jeunes femmes roulèrent au sol, cherchant chacune à prendre le dessus sur l'autre. Mais Felicya fut la plus rapide, elle trancha d'un geste circulaire la jugulaire de la mage avant de se redresser. Vive comme un serpent, elle s'apprêta à percer le bras de l'autre ennemie mais son bras fut bloqué net par un bouclier invisible. Sous la puissance du choc, la jeune femme dû se mordre la lèvre jusqu'au sang pour ne pas hurler. Repliant son bras meurtri contre sa poitrine, elle se remit ne garde, peinant de plus en plus pour ne pas céder à la douleur. Des bruits de pas lui parvenait, faisant monter en elle un sentiment de désespoir mêler de rage. Elle ne devait pas faillir à sa tâche. Un nouveau choc la percuta de plein fouet, la projetant sauvagement contre un buisson épineux. La chance n'était décidément pas de son côté. Se relevant de nouveau avec difficulté, Perle défia la mage du regard. Son visage pâle éclairé par les flammes lui donnait un air fantomatique. Un air de démon. Se remettant péniblement en garde, elle frissonna en sentant un filé de sang glisser dans son dos. Elle allait devoir se soigner sérieusement tout à l'heure, quand elle en aurait fini... du moins si elle en avait fini un jour. Un sourire sadique passa sur les lèvres de son ennemi et Felicya trouva presque cela comique. Elle dû réprimer une soudaine envie de rire... Ce devait être la fatigue qui lui montait à la tête.

Inspirant profondément, elle fixa à nouveau toute sa concentration sur le combat. Les alliés de son adversaire arrivaient et elle ne devait pas faiblir. Pas maintenant. Elle devait ressentir son ennemie. Penser comme elle. Voir ce qu'elle allait faire, avant qu'elle ne le fasse. Son esprit devint soudain limpide et clair. Elle venait de faire le vide en elle. Elle devenait plus attentive ainsi. Un déclic se produisit à quelques mètres d'elle et, par réflexe, elle bondit sur le côté. Un flux de magie la frôla, provoquant une douleur sourde au niveau de son épaule. Son épaule où scintillait l'éclat argenté d'une cicatrice hideuse... Non, Perle ne devait pas y penser. Pas maintenant. Elle devait se battre. Déjà elle pouvait anticiper les attaques de la mage, quelques secondes avant d'être blessée. Elle devait faire plus. Soudain, elle sentit un nouveau déclic mais cette fois-ci, au lieu de bondir, la jeune femme se laissa rouler au sol, se redressa et, semblable à un félin, elle s'élança sur le tronc d'un arbre pour y prendre appui, avant de se propulser derrière son adversaire. Celle-ci mit un temps à remarquer que sa cible avait disparue. Temps qui fut suffisant pour que Felicya lui tranche la jugulaire d'un geste sec de son poignard. Des éclats de voix jaillir à une dizaine de mètre de la jeune guerrière. D'autres mages arrivaient. Son courage commençait à prendre son essor et la fatigue lui brouillait la vue. Elle ne tiendrait pas longtemps dans cet état et elle ne pouvait pas fuir. Telle une souris dans un angle de mur, elle devait attendre que le chat vienne la dévorer...

Ryukah devait être pitoyable à voir dans cette état, même si cela n'était pour lui qu'extrêmement abstrait à ce moment là. Il était encore allongé sur cette paille qui, bien que miteuse, était toujours plus confortable que le sol baigné de sang de la cabane. Il nota dans un coin de son esprit qu'il devrait la bruler avant de partir, si seulement il partait un jour d'ici, ce dont il doutait fortement sachant qu'il était toujours dans un demi-comas et que les soins, même étant de qualité, était loin de suffire à le remettre sur pied dans la journée. Pour un assassin professionnel, c'était vraiment une honte de se retrouver si faible au milieu d'un champ de bataille. Et il pensait que le champ était sécurisé mais apparemment il n'y avait pas que cinq mages dans ce camp, car il entendit un bruit de craquement non loin, et ce, juste avant que l'ange qui l'avait sauvé et qui veillait sur lui ne se déplace. Il sentait le danger à plein nez mais ne pouvait rien faire.

-Bouge! Bouge!...

C'est ce qu'il se répétait à chaque instants mais son corps ne suivait définitivement pas son esprit ce qui le rendait vulnérable, et il détestait cela car il avait l'impression d'être un nouveau nés sans défenses. Les bruits continuaient loin de lui, des bruits de luttes et de corps qui tombent, inertes. Son expérience du combat lui permettait de comprendre ce qu'il se passait sans pour autant le voir de ses yeux et son imagination faisait le reste. Il compta six mouvements différents, dont un était sa gardienne. Ce qui laissa au final cinq renforts pour les mages. Les bruits de luttes approchèrent mais se réduirent, quatre, trois... Déjà deux adversaires en moins, ce qui prouvait l'habilité de son ange gardien mais au bout d'un instant, un autre son se fit entendre, un bruit de bois briser. Si il comprenait bien, la jeune femme venait de se faire battre par les derniers mages. Il les entendaient approcher, silencieux autant qu'ils le pouvaient, mais pas assez pour lui. Comment des hommes comme eux pouvaient passer pour des assassins, voir même des combattant avec le bouquant qu'ils faisaient rien qu'en marchant. Il approchaient vite, sans même vérifier si la jeune femme était seule ou non.

-Bouge! Bouge

Il continuait de se le répéter mais cela ne changeait rien. Les bruits s'intensifiaient de plus en plus et la fin de leurs vie s'approchaient d'autant plus. Si il ne bougeait pas maintenant, ils étaient morts tout les deux, et même si cela ne le dérangeait pas vraiment, elle ne méritait pas de mourir maintenant. Les humains vivaient vraiment pas assez longtemps pour se permettre de se battre, qu'elle race faible et débile.

-BOUGE!

Cet ordre simple ne servit à rien, mais quelque chose le fit réagir. Une odeur. Une odeur de sang frais. Mais les ennemis étaient encore trop loin pour qu'il puisse sentir quoi que se soit. Puis il se rappela que la jeune femme était tombé non loin et cette odeur était celle sont il se rapella de quant il avait voulu l'attaquer. Ses yeux s'ouvrirent en grand bien que les vaisseaux sanguins les traversant avait exploser, ce qui rendit le font de ses yeux rouge. Il se relava alors qu'il était encore dans le coma. Son corps réagit à l'appel des armes et à l'odeur du sang. Son épée était déjà dans sa mains sans même qu'il ne sache pourquoi. Son apparence était celle d'un mort vivant. Il se rua vers les trois hommes qui restaient et en abattit un avant même qu'ils n'aient le temps de comprendre que la guérisseuse n'était pas seule. Il regarda les deux autres sans même les calculer, tel un charognard sur un cadavre, ce que deviendraient les deux hommes dans très peu de temps. Il s'approcha d'eux en laissant trainer son épée derrière lui et encaissa deux boules de feu dans la poitrine, ce qui laissa de nouvelles marques de brûlures sur sa peau déjà bien marquer. Il arriva à la distance suffisante pour voir la terreur dans leurs yeux, terreur qui resta figé sur leurs visages quand il leur coupa la tête d'un geste ample et professionnel. Les cadavres n'étaient pas encore tombé, ni même vidé de tous signes de vies, qu'il faisait déjà demi-tour vers l'endroit ou la jeune femme était tombé. Il y arriva tant bien que mal quand l'adrénaline du combat chuta et la fatigue et les blessures reprirent leur droit sur lui, ce qui le fit chuter sur le corps encore inerte de son sauveuse.

Felicya ne sentait plus rien. Son corps entier n'était que souffrance et son esprit semblait s'être séparé de lui pour ne pas ressentir sa détresse. Ses bras égratignés, son dos, sa tête... Le moindre de ses mouvements déclenchait un violent tremblement de douleur. Même si ses yeux demeuraient secs et sa bouche close, son être tout entier hurlait de douleur. Jamais jusqu'ici elle n'avait éprouver une sensation pareille. Comment le simple fait de respirer pouvait être aussi difficile? Une vague de désespoir envahit l'espace d'un instant la jeune femme. Pourquoi lutter? A quoi bon se battre si le résultat n'était que douleur et chaos? Un soupir s'échappa des lèvres tremblantes de Perle.

Elle allait se laissant glisser dans le néant qui lui tendait les bras quand le corps meurtri de Ryukah passa dans son champs de vision. Il était en train de se battre... Comment une telle chose pouvait-elle être possible? Il y eu alors comme un déclic dans l'esprit de la jeune humaine. Cette simple vision fut comme la main que l'on tend à un noyer pour le remonter sur la berge. Felicya s'en saisit et serra les dents. Si Ryukah pouvait le faire, elle le pouvait aussi. Elle avait encore du travail. Sa tâche n'était pas achevée. Elle devait vivre. Pour l'elfe blessé. Pour sa mère aussi, et pour Lidwin... Elle ne partirait pas dans l'autre monde sans avoir revu son sourire une dernière fois! Une chaleur agréable jaillit de sa poitrine et envahit chacun de ses membres. La chaleur de la volonté. La volonté de vivre. Déjà la douleur reculait en elle. Après tout, elle était une guerrière oui ou non? Quelque soit son ennemi, elle l'écraserait purement et simplement, même si cet adversité était dirigée contre une partie de sa propre personne. Se mettant à respirer plus profondément, toujours les dents serrées, la jeune femme tenta de se redresser. Ses muscles s'agitèrent de tremblements violents et elle retomba. Non, elle n'abandonnerait pas! Jamais! S'accordant un temps de pause, Perle vit son compagnon blessé se diriger vers elle d'un pas chancelant. Elle écarquilla les yeux d'horreur. L'elfe avait la peau cramoisie au niveau du torse. Brûlure... Malgré la situation critique, Felicya faillit lever les yeux au ciel. Elle ne savait pas si elle devait lui être reconnaissant de lui avoir sauvé la vie, ou être très en colère contre ce patient remuant qui était incapable de comprendre le sens du mot « repos ». Pour le moment, elle préféra choisir la première solution. Elle lui en voudrait quand elle soignerait ses nouvelles blessures...

Les pensées de Felicya stoppèrent net quand une vague de souffrance les balaya avec violence. Ryukah venait se s'effondrer sur elle. La chair de son dos meurtri buta contre le sol, provoquant un spasme douloureux. Serrant encore d'avantage les dents, la jeune guerrière tenta de se détendre. Elle devait accepter la douleur, l'intégrer à elle-même. Elle ne pourrait pas la chasser de toute façon, juste l'ignorer le temps de s'occuper de l'elfe mal en point puis d'elle-même. L'odeur acre du sang commençait à lui monter à la tête et de petits papillons noirs virevolter devant ses yeux en une danse folle. Elle avait perdu trop d'énergie, le sommeil allait l'emporter quoi qu'elle fasse... Non, elle allait encore essayer. Elle allait se redresser! Puis elle appliquerait un baume sur la brûlure impressionnante de Ryukah avait de s'endormir. Se donnant une grande claque mentalement, Perle se força à bouger. Elle força sur ses bras, et parvint tant bien que mal à s'asseoir contre un rocher. La pierre rugueuse lui provoqua encore mille souffrances avant qu'elle ne parvienne à se libérer du corps inerte de son compagnon. Ceci fait, la jeune guerrière redevenu guérisseuse se traîna tant bien que mal jusqu'à sa sacoche. Chaque pas qu'elle faisait était ponctué d'un petit « plic » qui était tout sauf rassurant... Mais peu importait à Perle. Perle de vie, Perle d'espoir. Elle avait un but clair et précis en tête, elle ferait même patienter la mort s'il le fallait pour qu'elle accomplisse sa tâche en priorité. Se laissant tomber à genoux aux côté de Ryukah, Felicya sortit d'une main tremblante son poignard de sa tunique ensanglantée. Elle devait retirer le tissu de la blessure... Déjà qu'elle n'y voyait pas très clair avec toutes ces taches sombres devant les yeux, autant faire le maximum pour que ses soins soient le plus efficace possible. Quand elle eut fini son découpage, la jeune guérisseuse passa de l'eau fraîche sur la chair carbonisée avant d'appliquer d'une main tremblante le baume gras de sa mère.

Incapable de lutter plus longtemps contre la fatigue accumulée, Perle s'évanouit plus qu'elle ne s'endormit. Sa tunique bleu et blanche devenu rouge de sang lui collait à la peau et ses blessures enflammaient sa peau comme des millier d'aiguilles. Mais Felicya les ignora. Elle ignora tout. Son corps endolori. Le bois. Le sang. Ryukah... Plus rien n'avait d'importance. Elle devait dormir. Reprendre des forces. Survivre. Surmonter le vrai défi... Les ténèbres s'installèrent dans son esprit. L'ange bleu devenu rouge. La Perle d'espoir devenue Perle de souffrance... Mais peu lui importait. Plus rien n'avait d'importance. Se recroquevillant sur elle-même, la jeune femme se laissa bercer par l'Océan de son inconscience...


Ce ne fut pas le petit jour qui réveilla la jeune guerrière meurtrie mais le reniflement sonore d'un charognard. Ouvrant les yeux en sursaut, elle se retourna vivement pour tomber face à face avec une panthère noire toute aussi surprise qu'elle de la voir encore en vie. Le grand prédateur affamé s'était attaqué avec avidité aux cadavres encore frais d'un des mages et Felicya retint un haut le coeur à la vu des entrailles déchiquetées. Elle n'était pas sensible de nature, mais elle avait vu assez de sang pour la semaine... Respirant à fond, elle planta à nouveau son regard d'azur dans celui ambré de l'animal. Elle n'avait pas peur. Elle éprouvait un profond respect pour ce prédateur au pelage sombre. Après tout, ils n'étaient pas si différents tous les deux... Réprimant une grimace de douleur, Perle se redressa et se tint bien droite, sans baisser le regard. Il n'y avait aucune animosité dans sa conduite. Ni crainte. Elle était calme et curieuse, tout simplement. Tout comme la panthère. Si l'on oubliait un instant les enveloppe charnelle, on observerait alors une seule et même créature se regardant dans un miroir. Prédateur face au prédateur. Respect partagé. Harmonie de deux êtres dont le coeur bat à l'unisson. Au bout de quelques secondes, le grand félin poussa un grognement profond. Pour toute réponse, Felicya inclina la tête sans le quitter des yeux. Il ne fallut que quelques instants encore pour que l'élégante créature au pelage soyeux ne se détourne pour repartir d'un pas plein de prestance vers le territoire qui était le sien. La confrontation était terminé, et s'ils n'étaient pas pour autant alliés, l'humaine et l'animal éprouvaient désormais un respect tout neuf l'un envers l'autre.

Après un instant d'émerveillement après ce qu'il venait de se passer, Perle observa le ciel. La matinée n'était pas très avancée, elle n'avait du dormir que quelques heures à peine. Son dos la faisait terriblement souffrir mais quelque chose lui importait encore plus. Ryukah. Elle devait changer ses bandages et appliquer à nouveau un baume sur ses brûlures. De plus, ils devaient se nourrir, et faire le feu, et... « la vie et plus importante que la survie ». Felicya se figea. C'était sa mère qui lui répétait cela sans cesse. La signification de cette phrase était simple. Perle devait éviter l'infection de ses plaies. Si le sang avait fini de couler, elle n'en était pas moins mal en point. De plus, une simple infection pouvait entraîner la fièvre . L'infection pouvait prendre de l'ampleur... Secouant ses mèches blondes argentées souillées de liquide rougeâtre et poisseux, la jeune femme se mordit la lèvre. Elle avait repéré un point d'eau à proximité où elle pourrait nettoyer son dos pas facile d'accès ainsi que sa tunique qui était certainement fichue... Mais au moins il y avait un point positif, elle se sentait bien reposée, malgré la douleur qui la lançait... Poussant un soupir résigné, Perle alla chercher son brancard improvisé et refit basculer Ryukah dessus. Il était temps de déménager... Avec cette odeur forte de sang et de chair fraîche, ils n'étaient pas en sécurité. Ayant récupéré toutes ses affaires, Felicya entraîna l'elfe inconscient avec elle. Ils n'iraient pas loin dans leurs états mais le moindre mètre gagné était déjà un pas de plus vers la sécurité.

Après vingt bonnes minutes de pure souffrance et d'effort extrême, la jeune guerrière parvint à amener Ryukah et son corps meurtri jusqu'au environ du petit point d'eau qu'elle avait vu.. quand? La veille? L'avant veille? Le mois dernier? Le temps lui échappait désormais. Le jour où elle avait mis les pieds dans ce bois lui paraissait bien loin d'un seul coup... Mais cela lui était bien égal. Pour rien au monde elle ne regretterait sa décision d'avoir aidé quelqu'un, surtout un elfe! Même si elle avait bien faillit y laisser sa peau... Haussant négligemment les épaules, la jeune femme sortit de ses gants ses aiguilles empoisonnées pour les disposer dans un périmètre d'une dizaine de mètre. A la simple odeur du poison mortel, les animaux les plus téméraires y réfléchiraient à deux fois avant de s'approcher... Satisfaite, Felicya s'approcha de Ryukah et changea ses bandages souillés par son sang. En jouant les héros il avait rouvert ses blessures. Poussant un sifflement exaspéré, la jeune guérisseuse désinfecta à nouveau les plaies avant de refaire un bandage propre et serré. Elle utiliserait la magie quand elle aurait reprit davantage de force. Après cela, elle tata le bras qui lui semblait anormalement froid la veille et hocha la tête par devers elle-même. La température était remontée. Puis elle s'occupa des brûlures. Quand sa tâche fut terminée, Perle se leva et dépassa quelques buissons avant d'arriver sur la berge du petit lac. Sans prendre le temps de se dévêtir, elle y plongea, savourant la morsure glacée de l'eau qui lui rappelait tellement l'Océan. Son Océan... Emergeant à nouveau à la surface limpide, Felicya prit une grande inspiration. Elle se sentait bien tout d'un coup. Elle retira sa tunique déchirée et salit à la hâte avant de toucher son dos avec précaution. Elle n'avait pas d'écharde, ce qui était déjà un bon point. Sa peau se referait d'elle-même et, grâce à la magie, elle n'aurait aucune cicatrice. Passant une main sur son épaule, Felicya grimaça de dégoût en sentant les irrégularité de sa peau. Non, son dos ne finirait pas comme son épaule, elle allait bien s'en occuper et tout cela ne serait plus qu'un mauvais rêve. Revigorée par son petit bain, la jeune guerrière retourna sur la rive et enfila une nouvelle tenue propre, identique à la première. C'était sa mère qui avait trouvé bon d'acheter deux tuniques identiques « au cas où » comme elle avait dit. En y repensant, Perle esquissa un sourire. Elle se souvenait parfaitement avoir pensé que sa génitrice était parfois vraiment bizarre. A présent, elle trouvait simplement cela amusant, voire attendrissant...

Retournant auprès de son compagnon toujours inconscient, la jeune femme prépara le repas avec les restes de viande de la veille. Elle prépara le feu et cette fois-ci, elle ne fit pas cuire une infusion mais deux. Il lui en faudrait une pour elle aussi... Puis elle attendit patiemment que l'elfe se réveille. Ensuite, elle utiliserait la magie...

Ryukah sentit qu'il se déplaçait ce qui lui fit dire qu'il devenait complètement dingue vu son état. Au moins, il était toujours en vie, bien qu'extrêmement fatigué. Son esprit était comme un funambule sur le fil de la conscience. Et la folie faisait que ce funambule intrépide sautait dangereusement vers le noir total avant de se rattraper in-extremis. Ryukah maudissait cette personne mentalement, oubliant qu'il s'agissait de son propre esprit. La sensation de mouvement ne dura pas longtemps, mais il n'arriva pas vraiment à comprendre pourquoi. Il n'arrivait pas à ouvrir les yeux et ce dit qu'il devrait rapidement apprendre à se débrouiller sans sa vue, ce qui lui serait utile pendant les combats a venir. Au bout d'un moment, il se sentit manipuler dans tous les sens mais il ne pouvait toujours pas réagir physiquement, bien que son esprit était, pour lui, parfaitement clair et disponible. Son corps se refusait à bouger. Après sa mémoire, c'est son corps qui l'abandonnait et cela commençait gentiment à lui prendre la tête, la seul chose qui restait à peu près en état.

Un fois cette désagréable impression d'être bougé comme un objet disparut, il commença à ouvrir son esprit pour tenter de comprendre ce qu'il se passait autour de lui. Les bruits, les odeurs, la lumière à travers ses paupière, ect. Pour les bruits déjà, il entendait le clapotis de l'eau, le crissement de l'herbe et les sons significatifs des insectes, rampants ou volant. Puis les odeurs, l'agression de la vase, adoucit par la fraicheur humide de l'herbe et finalement l'odeur étrange mais douce et familière qu'il n'arrivait pas à comprendre mais qu'il savait importante pour lui. Et au final, l'aura de lumière qu'il entrevoyait lui montra qu'il était environs la fin de la journée. Au bout d'un petit moment, il entendit un nouveau bruit dans l'eau, et il comprit aisément que quelqu'un se baignait tout prêt et ce quelqu'un était également imprégné de cette étrange odeur.

Puis le silence se fit, à part les bruits de la nature qui l'entourait. Il se sentit de nouveau Elfe, ce qui lui fit peur et le força à penser à autre chose. Il se concentra pour tenter de se souvenir, car il savait qu'il oubliait quelque chose d'important et devait vite le retrouver. Il chercha et chercha encore. Des brides d'images apparaissait à son esprit. Un grande ville, un bâtiment miteux, un sentiment de mort et de douleur. Puis la fierté l'envahis, comme si il avait réussit quelque chose, avant de sentir une vague de douleur et de tristesse qui l'envahit comme un raz-de-marée. Sa tête lui faisait mal et il prit le risque de la perdre pour retrouver ses souvenirs. Il avait retrouver la base, il ne lui manquait plus qu'a combler les trous. Une image s'imposa à lui, celle d'un elfe, non... Pas un elfe, un...un... vampire. Cette simple découverte l'avait priver de son souffle quelques seconde et la fatigue en lui était immense. Mais les éléments étaient avec lui car le vent frai et le clapotis de l'eau lui donna l'information qui était jusqu'alors restée hors de portée. Un lac, il devait se rendre à un lac, mais le quel? Un lac sombre comme la nuit, noir comme le sang séché. Il devait s'y rendre dans les plus bref délais mais pour cela, il devait pouvoir ce mouvoir et se reposa un instant car il aurait besoin de forces.
Très rapidement le silence de la nuit se fit avec le léger crissement de l'herbe à coté de lui, prouvant que sa compagne de fortune s'était endormie non loin, peut-être même à porté de mains. Il se sentait suffisamment bien mais n'arrivait toujours pas à ouvrir les yeux. Il se demanda si il y arriverait de nouveau un jour. Il se leva de même et s'étonna de pouvoir bouger, même si il n'était pas au mieux de sa forme. Les talents de guérisseuse de la jeune fille était extraordinaire, c'était indéniable. Il utilisa ses sens, hormis sa vue pour s'approcher du point d'eau et tenter de se réhydraté et de se laver, espérant que la douceur et la fraicheur de cette élément l'aide à reprendre plus de forces. Il s'allongea et se laissa couler dans le monde du silence et s'y sentit bien alors que, paradoxalement, il avait perdu la plupart de ses sens à présent mais sa mémoire lui redevint plus net et précise. Quand il sortit, il pu s'y retrouver, toujours sans y voir quoi que ce soit et commença à marcher en suivant les odeurs et les sons. Il chercha son épée mais le métal particulier qui la composait ne se trouvait pas dans les environs, car il connaissait sa lame par cœur. Il suivit donc la piste du sang qu'il avait laisser et celui de ses ennemis et y retrouva son arme. Il finit par retourner aux cotés de sa compagne et s'agenouilla au niveau de sa tête. Étrangement, ses mouvement à l'aveugle ne l'empêchaient pas de se mouvoir suffisamment bien pour ne pas trébucher trop souvent comme il avait pensé que ça finirait. Il écouta la respiration calme et fraiche de la jeune fille prêt de lui. C'était à ses oreilles comme une musique avec se font de silence et de nature. Mais il n'avait pas la possibilité de s'attarder. Il trancha la paume de sa mains pour y faire couler du sang. Un peu plus ou un peu moins, il n'y voyait pas l'importance pour l'instant. Il écrivit de son doigt sur un bout de sa tunique déchirer et en lettres de sang on pouvait y lire:

Je doit y aller, rejoins moi vite, le destin nous permettra de nous retrouver

Il s'éloigna doucement du campement de fortune et suivit son instinct, espérant trouver le lac ou il devait se rendre.

Curiosity

Le sommeil est un adversaire bien redoutable pour qui a pris le risque de laisser la fatigue s'accumuler. Perle était justement en train d'en faire les frais. La forêt était là, belle est pleine d'Harmonie, mais quelque chose n'allait pas. Les arbres tanguaient de façon inquiétante et les trilles des oiseaux semblaient distants et disgracieux. Peu à peu, les paupières de plomb de la jeune femme entravèrent sa vue déjà déficiante, la plongeant dans une obscurité bienveillante. Elle essaya de résister, l'espace d'une poignée de secondes, mais toute guerrière qu'elle était, elle ne pouvait vaincre sa propre faiblesse. Papillonnant une dernière fois, Felicya finit par s'écrouler sur un tapis de mousse, inconsciente. La douleur insupportable qu'elle avait vécu précédemment n'était plus qu'un souvenir lointain, comme si elle avait était ressentie par une autre personne dans une autre vie... Seul le repos comptait désormais. S'enfonçant encore davantage dans les profondeurs du sommeil, Perle perdit le fil du temps et de la réalité... Le bruit autour d'elle se mua en silence. Le vent se tut et le doux clapotis de l'eau disparut à son tour. Puis le jour devint nuit alors que la jeune guérisseuse récupérait ses forces.

Quand Perle ouvrit les yeux, le soleil était bas dans le ciel. Pensant tout d'abord que la nuit n'allait pas tarder à tomber, la jeune femme se redressa et comprit qu'en réalité, l'astre étincellant commençait son ascension et non l'inverse. Elle avait dormi pendant des heures et des heures! Une vague d'affolement l'envahit et, tout en se redressant, Felicya eut toutes les peines du monde à la réprimer. Les bandages auraient dû être changés la veille! Ils auraient dû manger! Il aurait fallu veiller sur le feu pour éloigner les animaux sauvages! Elle aurait dû... Stop! La panique ne menait à rien! Et puis il était trop tard pour y songer.Ce qui était fait était fait -et cela valait aussi pour le contraire- à présent, il fallait agir en conséquent. Ce n'est qu'à cet instant que la jeune guerrière remarqua l'absence de Ryukah. D'abord envahie par une colère noire, la jeune femme finit bien vite par sentir l'inquiétude la gagner. Mais où était passé Ryukah? Ne lui avait-elle pas dit de ne pas bouger? Si bien sûr, mais entre écouter et obéir, il y avait là une sacrée différence... S'apprêtant à se lancer à la poursuite de son blessé intenable, Perle remarqua quelques mots écrits maladroitement sur un bout de tissu... Quelques mots, écrits avec du sang...

Je doit y aller, rejoins moi vite, le destin nous permettra de nous retrouver

[i]Felicya sentit une rage incontrôlable prendre possession de ses sens. Sans réfléchir, elle sortit une poignée d'aiguilles de ses gants et les lança de toutes ses forces contre un tronc. L'écorce explosa littéralement pour laisser place aux pointes acérées. Retrouvant son calme aussi vite qu'elle l'avait perdu, la jeune femme alla d'un pas nonchalant extraire ses armes du pauvre arbre qu'elle avait pris pour cible. Dans sa tête, deux mots tournaient inlassablement "rejoins-moi".Mais quelle direction devait-elle prendre? Etait-ce la bonne décision? Avait-elle le temps de réfléchir? Que ferait Lidwin à sa place? Perle chassa cette interrogation d'un mouvement de tête. Son meilleur ami foncerait tête baissée par simple "curiosité" Felicya avait beau être tentait de faire de même, elle était néanmoins consciente que son état ne lui permettrait pas d'allait bien loin. Elle devait prendre le temps de se rétablir et de réfléchir... Passant une main dans sa chevelure blonde argentée, la jeune femme récupéra ses affaires. Elle aurait aussi bien pu rester ici mais quelque chose la poussait à s'éloigner de ce campement. Peut-être était-elle mal-à-l'aise à l'idée de rester ici alors que Ryukah n'y était plus... Sans un regard en arrière, Perle s'en alla, laissant derrière elle les cendres du feu et les taches de sang. Le sien et celui de l'Elfe... Elle qui était si contente et impatiente à l'idée d'enfin renconter un Elfe, elle était à présent contrariée. Pourquoi Ryukah ne l'avait-il pas réveillée? Pourquoi était-il parti? Pourquoi l'avait-il laissée?... Prise dans ses pensées, la jeune guerrière fit tomber le poignard avec lequel elle jouait. Se penchant pour le ramasser, elle fut assaillie par une douleur sourde dans son dos. Elle n'était pas encore guérie et ses blessures ne devaient pas être prises à la légère, sans compter sur le fait qu'elle ne pouvait pas les voir... Après avoir marché pendant une quinzaine de minutes, Perle décida de s'installer pour s'occuper de son dos. Retirant ses bandages, elle fut agréablement surprise de constater que les taches de sang qui les maculaient étaient fines et sèches. De simples égratinures, grandes certes, mais sans gravité.

En peu de temps, Felicya avait terminé sa tâche et s'était remise en route, le coeur plus léger. Elle avait bien réfléchit entre deux grimaces de douleurs et à présent, sa décision était prise. Elle allait suivre les traces de Ryukah et quand elle l'aurait retrouvé, elle lui passerait un sacré savon avant de lui demander quel était sa voie. Après tout cela, elle aviserait... Mais pour le moment, le plus urgent était de commencer la "chasse à l'Elfe". Retournant sur ses pas, la jeune guerrière se mit en quête d'indices. Même si les blessures de son compagnon étaient encore récentes, son organisme plus résistant que celui des êtres humains avait dû entamer une partie la cicatrisation, sans quoi la jeune guérisseuse ne comprenait pas comment il avait pu se déplacer aussi longtemps. Pour commencer, Perle suivit les taches de sang. Cet imbécile d'Elfe avait du se couper pour écrire son message et, histoire de l'énerver encore plus, il n'avait pas cherché à bander la plaie... "La plaie c'est lui!" songea Felicya, toujours en rogne. Dès qu'elle allait le retrouver, elle allait certainement lui hurler dessus comme un putois jusqu'à ce qu'elle obtienne des explications... Quoi que en y réfléchissant bien, elle ne le connaissait pas et cette ignorance était réciproque. Il ne lui devait rien après tout, c'était donc déjà bien gentil de sa part de lui avoir laissé un message. Levant les yeux au ciel, Perle poussa un hurlement intérieur. Elle n'arrivait pas à réfléchir! Son esprit était partagé, comme toujours. La partie raisonnable et la partie butée.

Cela faisait des heures que Felicya marchait dans les bois, et elle était à présent convaincue de s'être égarée. Ryukah avait dû prendre une autre direction... Poussant un soupir de déception, la jeune femme s'arrêta pour souffler un peu. Elle était convaincue que l'Elfe disait vrai, leurs chemins se croiseraient à nouveau... un jour.[i]


[- merci de ne pas faire attention aux fautes d'orthographes, je les corrigerai quand je serai de retour chez moi ^^ (ordinateur qui rame et clavier qui tape une lettre sur six, sans compter sur l'absence du correcteur d'orthographe et la disparition du dictionnaire =S... Mère Patience aidez-moi --')

Ce rp est donc bien terminé =)