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Deux ombres dans la ville [Enetari]

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MessageSujet: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeSam 8 Aoû 2015 - 22:03

6 janvier de l'an V


La journée avait à peine commencé. On pouvait encore voir les nuages nocturnes s'étioler pour laisser place à une chaude journée. Le palais était encore calme et Esmelda se réveillait à peine, les cheveux échevelés et en bataille. De son bras, elle chercha Kylian et constata que son amant était déjà parti. Il devait avoir un entraînement matinal ou bien une toute autre chose à faire. Cela n'était pas rare que le vampire soit déjà parti au petit matin, bien souvent pour revenir bien plus vite le soir. Esmelda se leva donc et s'approcha d'une des tables de la chambre luxueuse de la jeune femme et du capitaine des sombres lames. Bien moins richement habillé et orné que le fut sa chambre du palais du dragon. Mais le luxe n'avait pas quitté les lieux, et elle le devait à Kylian, elle le savait. Qu'importe, ce lieux, elle le haïssait. Ce n'était même plus son palais. Juste un lieu de pierres sombres et sans âme. Juste la noirceur de celui qui aujourd'hui y régnait en maître.
La jeune femme regarda d'un œil morne le liquide qui se trouvait dans un verre aux couleurs or et repoussa du bout des doigts une sorte de petits pains qui faisait office de petit déjeuner. Elle n'avait pas faim. De moins en moins depuis quelques temps. Trois ans à vrai dire. Et cela ne semblait aller en s'arrangeant.

Esmelda se dirigea vers une marge malle où était disposée ses vêtements de la journée. Du moins pour la matinée, quand la porte de sa chambre s'ouvrit. Son sourire s'élargit quand elle vit la personne qui s'approchait vers elle. Au moins, même si mauvaises nouvelles, il y aurait cela aurait un goût bien moins amer dans la bouche de la jeune elfe.

« -Bonjour Enetari, tu vas bien ? Tout s'est bien passé ? »

Esmelda s'inquiétait que personne n'embête sa jeune page. Mais depuis qu'elle était à son service et donc indirectement à celui de Kylian, la petit elfe bénéficiait d'une certaine protection qui offrait la garantie de bien moins d'embêtement. Une sûreté éphémère et peut être très fine, mais présente. Et Esmelda y veillait. Tout comme un logement décent et que la jeune fille ne manque de rien. Une bien maigre aide, mais le beau peuple sylvain souffrait bien plus qu'elle de la présence et folie de Vraorg.
La jeune femme dans son exil dans la grande foret de l'ouest avait été accueillit dignement et avec un grand respect, malgré toute l'interrogation de sa présence en ces lieux et d'une humaine vivant au sein de leur peuple. Et pour cela, elle offrait du mieux qu'elle pouvait un juste retour des choses dans cette nouvelle vie qu'on leur imposait.

« -Je t'avais promis de m'accompagner un jour dans le dispensaire de soin. Est-ce que cela te dit de venir avec moi ce matin ? »

La princesse finissait de choisir une tenue plutôt sobre et sans aucun ornement. Un simple tissu qui lui servirait de peau pour se fondre en toute discrétion, du moins sans attiré bien plus l'attention sur la présence des deux jeunes femmes. Même si, la présence de la présence de la princesse dans l'ancien orphelinat se faisait savoir tout comme les soins qu'elle prodiguait permettant d'offrir un peu de salut dans la dureté de ce reigne.

« -Je t'avoue qu'avoir une alliée serait une bonne chose. Ce n'est pas quelque chose de facile, je veux que tu le saches. Bien plus dur que tout ce que tu as pu voir ici. Crois-moi ! Et pourtant, il y en a des immondices ici. »
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeLun 17 Aoû 2015 - 23:45

Des petits pains. Il y avait des petits pains sur la table de la jeune humaine. Enetari avait à peine poussé la porte des appartements d’Esmelda, s’étant manifesté des deux coups brefs dont elle avait l’habitude, que son regard gris perle s’était posé, telles les ailes d’une colombe, sur l’assiette aux milles promesses savoureuses. Aussi fine et petite soit-elle, elle adorait manger, c’était ainsi, qu’y pouvait-elle et pourquoi se priver quand elle pouvait en profiter ?
La saluant tranquillement avec le respect qui lui était dû, elle observa avec une moue moqueuse la crinière en bataille de sa maitresse, détaillant au passage le teint éteint de sa peau et le manque d’éclat dans ses yeux. Décidément, cette vie ne réussissait pas tellement à l’humaine. Il fallait dire que rester enfermée dans ces pièces devait être relativement agaçant en songeant qu’elle avait été l’une des maitresses de ces lieux quelques années plus tôt. Et rester avec un vampire ne devait pas aider à s’éclaircir le cerveau. Si la Terendul appréciait Esmelda, elle ne pouvait en dire autant de Kylian Wallam, qu’elle considérait comme un fourbe rustre. Pourquoi fourbe et rustre, elle n’en savait rien, mais c’était ainsi. Le peu d’estime qu’elle avait pour lui venait du fait que la Kohan semblait l’aimer en toute sincérité, malgré toutes les souffrances qu’il lui causait, volontairement ou non, sans aucun doute. Bon, Enetari ne le detestait pas non plus. C'était peut-être juste une question de... principe personnel ?Aurait-elle paru si triste, la Esmelda, si elle son cœur ne souffrait pas ? Non, sans doute pas, et il aurait dû revenir à celui qui partageait sa vie de le lui réchauffer. Les vampires n’étaient sans doute pas très doués pour cela. Elle ne devrait pas s’enticher d’un être pareil, dans ce cas, et profiter de la relative richesse dans laquelle elle baignait, simplement.

-Sans doute beaucoup mieux que vos cheveux. Vous ne devriez pas leur infliger pareil traitement, un jour ils se rebelleront et vous finirez chauve. Puis-je prendre un gâteau ?

Son regard se fit innocence et elle leva les sourcils d’un air malheureux, comme si un refus lui briserait le cœur. Toutefois, il ne lui fut pas difficile d’obtenir l’approbation de la jeune femme et elle s‘empressa d’en porter un à ses lèvres en grignotant avec entrain, évaluant d’un air critique la situation et écoutant avec intérêt ce qu’on lui disait.

-Avec plaisir, mais ne vous inquiétez pas, ma Dame, ils ne peuvent être plus répugnants que certains nobles de la Cour. Et ils sentiront peut-être meilleur que ce vieux pervers de D’Ecoutay.

Avec une grimace de dégoût en songeant au vieux humain qui cherchait à se faire la meilleure place possible à la Cour tout en laissant derrière lui des effluves nauséabondes, elle épousseta sa main pleine de miettes de gâteaux sur son pantalon avant de poser au sol la besace pleine qu’elle avait dans l’autre depuis son arrivée.

-J’ai croisé Lyrana, qui venait vous apporter ces remèdes.

La jeune femme au service de Dame Orétoile, la guérisseuse, venait plutôt régulièrement procéder à quelques livraisons de la part de sa maitresse. Enetari ne comprenait pas vraiment ce qui poussait des femmes comme elle ou Esmelda à sacrifier ainsi leur temps pour de futurs-cadavres, mais, ayant déjà interrogé une fois la Kohan, elle n’estimait pas nécessaire de recommencer puisque les deux femmes ne s’étaient de toute évidence pas compris sur ce point. Elle n’avait attiré à elle qu’un regard incompris de l’humaine et l’elfette avait secoué la tête en soupirant pour renoncer à comprendre tout cela. En attendant, c’était une excellente excuse pour sortir un peu et changer d’air, aussi crasseux soit-il, et elle n’allait certainement pas écarter ce plaisir.

Aidant rapidement l’ancienne princesse à se vêtir, elle s’arma enfin de la brosse et, sans lui laisser le loisir de protester, l’entraina devant son miroir pour la peigner pour la coiffer de façon pratique, efficace et élégante. Elle-même consentie à nouer ses épais cheveux pâles en deux tresses qui lui retombaient sur les épaules.

-Cela ira, ma Dame ? Vous sentez-vous prête à quitter les immondices de la Cour pour celles des bas-quartiers ?

Avec un sourire amusé, elle alla récupérer la cape que mettait Esmelda pour sortir avant de la fixer un instant :

-Vous devriez manger quelque chose. Au moins une pomme. Ou juste les pépins et je la mange pour vous, si vous voulez. A moins que vous ne préfériez la peau ?
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeSam 29 Aoû 2015 - 10:03

Esmelda passa une main pour tenter de voir ce que sa masse capillaire pouvait encore avoir fait comme farfelité.

« -Je ne leur afflige rien que le repos de ma nuit. Ils sont tout autant rebelles que moi, il faut croire. »


L'humaine hocha la tête pour lui affirmer que oui. Elle pouvait se servir, Même si elle avait exigé, enfin Kylian, que la jeune elfe soit nourrit correctement, entre ce qui pouvait être dit et fait parfois. Et jamais Esmelda se formaliserait face à ce genre de demande. Ni hier et encore moins aujourd'hui.

« -Bien sûre que tu peux en prendre un. »

A l'entente du nom D’Ecoutay, la dragonnière ne put que faire une grimace horrible.

« -Ce vieil arriviste ! Il vivait dans une petite ville non loin d'Elena. Belle ville. Même pour une elfe, tu aurais pu aimer cette ville simple et très boisée. Son père était un homme intelligent et aimant les belles constructions. Une ville un peu en avance sur son temps. Mon père aimait s'y rendre. Mais son fils qui a reprit la régence, enfin avait. Eh bien... tu as vu par toi même, un vrai porc dans tous les sens du terme. A croire que son odeur provient de sa répugnance à être agréable avec quiconque. Sauf l'ordre au pouvoir. A ce demandé s'il est bien le fils de son père. »

Elle n'aimait pas cet homme et encore moins sa façon de faire. Tout pour lui, arrogant, arriviste, il pourrait aller loin dans la théocratie de Vraorg, mais heureusement sa vanité lui portait souvent tort. Et le nom illustre de sa famille n'apportait plus grand chose ici.

« -Mais je ne sais pas si cela sentira meilleur au sens premier du terme, mais en terme de politesse et de gentillesse, cela ne fera aucun doute. »

C'était souvent bien vrai. Les nobles se croyaient tout permis, même d'en oublier les règles élémentaires de courtoisie. Là-bas, non. Les démunis n'avaient certes plus rien, pas d'or ni de pierres précieuses, mais ils avaient la richesse du cœur.

« -Merci de jouer les messagères. Ces remèdes pourront nous être tout aussi utiles en prévention. Car certains viennent de loin pour espérer un mieux que parfois, je ne peux plus apporter, malgré la puissance de la magie. »

Une sorte de sécurité en amont, ou en aval, pour la suite en cas de récidive de la maladie. Souvent c'était l’hygiène qui faisait défaut et permettait à la maladie de se développer.

« -Il le faut Enetari. Nous devons nous préparer à voir l'horreur. Prêt ne sera jamais le bon terme, mais nous devons prendre sur nous le regard que nous porterons sur eux. Toi, comme moi, reviendront ici ce soir. Et même avec la rudesse de nos conditions, je peux t'assurer que nous vivons toutes deux dans l’opulence mais surtout avec la santé qui nous apporte la force de vouloir y croire encore. Même un peu. »

Eh bien voilà, ses cheveux étaient domptés. Du moins pour le moment.

« -Ou je te laisse toute la pomme ? »

Lui-dit-elle avec un large sourire malicieux qui se reflétait dans le miroir, ce qui permettait à sa jeune habilleuse, pourtant bien plus âgée qu'elle, de le voir.
Esmelda attacha sa cape fermement avec un fermoir que son amant lui avait offert, représentant un petit dragon, qui pourrait être son lié. En parlant de lié, Esmelda chercha de ses songes son dragon, qui devait avoir fuit le palais pour espérer ne pas avoir à répondre à un appel de Vraorg. Vain désespoir, mais il fallait se rattacher à ces maigres espoirs de fuite. Elle lui envoya mentalement sa destination et la présence de Enetari. Au fil du temps, la distance se faisait plus longue pour ce genre d'échange. Ils avaient travaillé dessus, comme le disait la princesse. Pour justement permettre à son dragon d'avoir lui aussi un espace de salut.

Quitter le palais fut ce qu'il fut de plus simple, même discrètement. Suivies de loin par deux sombres gardes, que Kylian avait ordonné de suivre la soigneuse des bas-fonds, Enetari et Esmelda descendirent sans un mot, quelques regards au fur et à mesure que les quartiers pauvres se faisaient voir. De toute façon, cela suffisait pour le moment, il n'y avait pas de mots de toute façon pour décrire ce que leurs yeux offraient comme spectacle. Et même si elles pensaient avoir vu pire, une vague encore plus horrible arrivait ensuite.

Au bout d'un bon quart d'heure de marche, une ancienne battisse, délabrée, se dessina à elles. On pouvait voir sa splendeur d'antan. Une belle et large porte de bois aujourd'hui mitée et à moitié brisée. Comme ceux qui se trouvaient à l'intérieur.

« -Cette maison appartenait à la famille de ma mère. Une petite demeure non loin d'un des quartiers commerçants. Un de ses cousins faisaient le commerce de tissu noble et précieux. Ma mère l'avait transformé en orphelinat à la mort de soin cousin. »


C'était pour la petite histoire de cette demeure, qui avait vu commerçants, acheteurs, puis enfants des rues et enfin mendiants et miséreux, franchir ses portes que poussa l'ancienne princesse.

Le spectacle qui s'offrait à eux ne fut rien en comparaison de l'odeur de mort, de poisse et de crasse qui régnait même à l'intérieur de la cour extérieure. Le bruit des gémissement, des pleurs des enfants, des larmes sourdes de mères ou de femmes étaient à fendre le cœur malgré leur silence. Une dame d'un certain âge vint vers elle, le regard sérieux et l'air désespéré. Elle vit une révérence devant la princesse.

« -Enetari, je te présente dame Solveig. Elle fut au service de ma mère et prit la charge de l'orphelinat à son début et encore aujourd'hui. Ma dame, je vous présente ma jeune page, Enetari, qui est une personne de grande confiance. »

A demi mot, cela pouvait dire de parler sans détour devant elle, mais par la suite de lui faire confiance, quoiqu'il puisse arriver. Tout comme de la protéger en cas de nécessité.





[Hj: Désolée de mon retard. Je me suis stoppée, là en ailleurs peur d'avoir trop avancé sinon. catkiss ]
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeSam 5 Sep 2015 - 16:04

Ah les cheveux rebelles, Enetari ne connaissait que trop bien. Avec une grimace amusée, elle grignota son gâteau avant d’écouter l’histoire que lui relatait Esmelda. Pour la jeune elfe, tous les humains sentaient mauvais par nature, de toute façon, mais il était vrai que chez certains cela se remarquait encore plus. Et chez d’Ecoutay, c’était une puanteur naturelle. Cet homme n’avait jamais dû entendre le mot « bain », car il préférait se noyer sous des remugles de parfum artificiel. Avec un large sourire, la Terendul conclut sur la tirade de sa maitresse :

-Une belle ville attire souvent de beaux hommes, il n’est peut-être effectivement pas le fils de son père.

Ce serait drôlement amusant que de découvrir cet hurluberlu comme un bâtard. Si tel était le cas, il pourrait fort bien devenir le prochain sujet de conversation de la Cour, ce qui sans aucun doute l’enragerait pour le plus grand plaisir des deux jeunes femmes. Malheureusement, cela allait être difficile à découvrir. Enfin, elles avaient plus important à faire pour l’instant, Esmelda étant bien décidée à rendre visite à ses pauvres. Quand comprendrait-elle enfin qu’il s’agissait d’une perte de temps ? Peut-être devrait-elle elle-même achever les plus gênants ? Cela épargnerait du travail à l’ex-princesse humaine. Après tout, elle-même venait de dire qu’ils vivaient dans l’horreur, aussi rejoindre Mort serait-il peut être une délivrance. Il fallait simplement qu’elle le voit comme cela. Malheureusement ce n’était pas près d’arriver.

-Et bien, si vous me donnez toute la pomme, c’est que ma force de persuasion ne fut guère efficace puisque le but est que vous mangiez quelque chose.

Elle eut un petit rire avant de passer sa propre cape, coinçant dessous son épaisse chevelure blanche. Il ne manquerait plus que ces gueux les lui abiment. Suivant Esmelda, Enetari fronça le nez à mesure qu’elles s’enfonçaient dans les bas-fonds fangeux. Ce n’est pas parce qu’ils étaient pauvres qu’ils ne pouvaient pas nettoyer un peu et se laver, quand même ! Cela lui donnait envie de tous les noyer. D’ailleurs, ce serait peut être la meilleure solution, afin de purifier cet endroit. Il faudrait toutefois le faire depuis un peu plus de hauteur pour ne pas se trouver embarquer avec pour le courant… L’idée était intéressante, néanmoins elle n’était pas certaine que Vraorg approuve une telle liberté prise par une simple valette. Dommage dommage.

-Ah, quelle misère de la voir ainsi, une si belle bâtisse ne mérite pas de finir de cette façon.

Avec un soupir, la jeune fille passa sous le porche en admirant l’architecture et rêvant de ce que c’avait pu être dans le passé. Le marchand entouré de ses riches étoffes, la soie qui scintillait à la lumière tandis que le velours l’aspirait, sombre et somptueux. La cour grouillante de dames venues chercher rubans et quémander le tissu qui servirait à leurs prochaines robes… Hum, non, trop de bruit et trop de monde. Cela étant… Elle se décida à baisser les yeux sur la vermine qui grouillait au sol. Entre deux mots, elle préférait encore le premier. Levant un sourcil légèrement méprisant, elle parcourut l’endroit du regard sans émotions, se faisant simplement la réflexion que le jour où elle voudrait des cobayes pour reprendre ses différentes expériences, elle n’aurait qu’à venir ici. Vu le nombre, ils n’en étaient plus à cela près. Toutefois elle ne souhaitait pour l’instant pas blesser sa trop naïve et gentille maitresse à laquelle elle s’était attachée et, saluant celle qui lui était présentait, sourit doucement. C’était sans aucun doute un peu hypocrite, mais elle était devenue très douée dans ce sport.

-Dame Solveig, c’est un honneur de rencontrer une personne si altruiste.

L’autre lui répondit de manière tout aussi courtoise avant de se désoler auprès de la princesse du nombre de morts, de malades qu’il y avait, de l’environnement pitoyable dans lequel ils évoluaient et autres geignements. Suivant Esmelda qui s’approchait d’une mère serrant contre elle son enfant, elle chanta doucement pour plonger les deux dans un sommeil réparateur tout en leur jetant un coup d’œil critique. Dire qu’elle devait faire ça pour épargner à la jeune humaine de s’épuiser inutilement. Sa belle magie elfique… Quel gâchis, pour de futurs morts.

-Certains ne pourront pas guérir, ma Dame. Cette femme ne pourra pas sauver son enfant, il est déjà pratiquement mort. Pourquoi n’utilisez-vous pas de poison sur certains d’entre eux ? Cela peut vous sembler cruel, vous qui aimez tant la vie et cherchez à les sauver, mais ce serait le plus beau cadeau que vous pourriez leur faire, une mort rapide et indolore, plutôt que de les voir souffrir ici et s’éteindre dans la douleur quand vous ne pouvez plus rien pour les sauver. Certains d’entre eux sont sans espoir, alors que tant d’autres pourraient être sauvés s’ils avaient la possibilité de venir dans cet hospice recevoir vos soins.

De ses yeux gris si sérieux en cet instant, elle emprisonna Esmelda dans son regard, ne doutant pas que cette dernière prendrait le temps d’y réfléchir avant toute réponse.
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeSam 12 Sep 2015 - 20:17

La princesse ne savait par où commencer. Encore de nombreuses victimes. Tout aussi bien des brigands des chemins ou des gardes de la sombre garde, que de des maladies dues à la rude vie que leur imposait la théocratie.

«-La cruauté a bien d'autres visages aujourd'hui. »

Dit-elle d'un ton lasse et désespéré. Esmelda fit un petit sourire désabusé à la jeune elfe, avant de faire un pas vers une mère et son enfant, écoutant les paroles à la fois sages et rudes de la jeune pages. La dragonnière y avait pensé. Mais la chance que Vie lui offrait était de tenter de la redonner, pas de l'enlever. Même si cela semblait désespérer et sans espoir aucun. Esmelda ne pouvait s'en détourner d'un.

« -Je ne peux en effet me résoudre à une pareille pratique. Tant que je peux tenter je le ferai. Il y a parfois des derniers souffles qui ne le sont pas. Et je ne suis pas l'esprit de la Mort, lui seul peut venir chercher quand il lui semble le bon instant venu. Cruel que cela peut être. »

Et douloureux, car parfois, cela était inévitable. Mais Esmelda ne devait se substituer aux Esprits. Même si Mort comprendrait les circonstances. Elle ne devait pas s'arroger ce droit, si jamais Vie voulait redonner le souffle à un être qui au final n'avait pas fini son cycle. L'ancienne princesse s'agenouilla près d'un blessé et le soigna à l'aide d'un geste clé qui parvint à soigner sa blessure, en se relevant elle ajouta.

« -Mais je fais tout pour que tous puisse partir dans la dignité. Voilà pourquoi je cherche aussi des remèdes tout autre. Comme ceux que tu m'as apporté ce matin. Ils ne guérissent pas tous, beaucoup soulage et aide à partir dans une certaine sérénité et dignité. Car justement j'aime la vie. »

Car refuser de voir cette réalité serait aussi absurde et Esmelda ne voulait pas fermer les yeux sur cette rudesse.

« -Quand à la possibilité de venir ici ne résulte pas des soins apportés ou de la mort donnée. Mais la connaissance de ce lieu, les moyens d'y parvenir. »

Et hélas peu pouvait y parvenir et c'est cela qui rendait folle de rage la soigneuse. Avec un brin de nostalgie, elle ajouta pour expliquer à la jeune page.

« -Quand l'empire était à son apogée, avant tout ceci, j'avais demandé suite à une épidémie, que chaque ville et gros bourg soient dotés de lieu de soin. Mais autant de dire qu'il n'en existe plus rien. Sauf celui là. C'est maigre, mais il est là. Alors nous soignerons, sauverons, perdrons parfois, mais surtout nous continuerons à insuffler un peu d'espoir et de vie dans le cœur des personnes qui parviennent en ces murs. »

Et surtout ne pas transformer ce lieu en un simple mouroir ou les soigneurs insufflent la mort plus que la vie.

« -Même si parfois la mort prendra pour une vie sûrement meilleure ses âmes. Tient, donne ceci à l'enfant. Cela ne le sauvera plus, mais il partira dans son sommeil, sans la souffrance de sa maladie. Et sa mère pourra l'accompagner aussi dans cette douloureuse dernière étreinte.»

Car là aussi, cela avait son importance. De permettre aux vivants de faire un dernier au revoir mais aussi d'accepter cette douloureuse réalité.

« -La magie ne fait pas tout, elle soigne, elle apaise, mais les blessures du cœur, seul le temps peut panser les plaies. Laissons lui aussi sa chance.Il y a un homme là bas qui a une blessure. Tu me rejoindras ensuite, si tu veux bien ? » »

Esmelda lui tendit un petit sachet d'herbe à faire infuser et posa une main compatissante et remerciante sur le bras de la petite elfe.
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeLun 21 Sep 2015 - 19:56

Certes la cruauté avait de nombreuses facettes, mais cela était une vérité pour de nombreuses choses. Notamment pour les êtres vivants. Et c’était bien plus intéressant ainsi. S’intéresser à ce qui se cachait derrière un visage était un art passionnant. L’humaine aussi était concernée par cela. Elle qui venait aider, comme une bonne âme, ces êtres dans la misère, peut-être se réjouissait-elle en son for intérieur de les voir dans de telles conditions. Parce qu’elle-même s’en sortait mieux, parce que cela lui donnait l’occasion de se montrer comme grande dame…. Ou par simple plaisir de savourer la souffrance des autres, s’en repaissant pour trouver la force de se lever chaque matin avec le plaisir aux lèvres. Hum… Observant du coin de l’œil sa cible, Enetari souffla discrètement. Non, cette femme n’était pas capable de cela. Elle était fragile, humaine en soit. Et se faisant bêtement manipuler par tous les autres. Certains ne profitaient-ils pas de sa venue quotidienne ? Mais après tout, ils avaient raison, puisqu’elle leur donnait ainsi sans recevoir. Ah, Esmelda… Enetari l’apprécie pourtant, elle et sa manie de s’inquiéter de chacun, de souhaiter protéger autant que faire se pouvait alors même qu’elle avait besoin d’aide. C’était amusant, et plutôt attendrissant. Dommage qu’il était inévitable qu’un jour cela se retourne contre elle. Le monde n’était pas fait pour que chacun soit généreux ou attentif envers son prochain. Il était dur, et dure la vie. Celui qui ne pouvait suivre perdait et sombrait. C’était ainsi, et l’avènement de Vraorg en était la preuve. Elle perdait ici son temps et son argent ; encore que, en ce qui concernait le temps, elle en avait de toute façon bien trop. L’elfette avait parfois l’impression de percevoir les barreaux invisibles qui retenaient la jolie brune en cage tandis que cette dernière tournait en rond dedans, ne pouvant les fuir. N’il y avait-il rien de plus horrible que d’être enserré dans des chaines haïes ?

-Parfois, peut-être Mort souhaite-il que ce soit à nous d’agir. Il ne refusera pas ceux que l’on aura aidé à mourir paisiblement et dignement. Après tout, n’est-il pas plus cruel de les voir agoniser dans la crasse et la misère ? Ne sont-ils pas dignes de s’éteindre sans souffrances et en gardant la tête haute, l’esprit clair ? La magie et les potions ne peuvent tout apporter, il faut parfois prendre de plus grandes décisions. Aimer la vie ne fait que savoir combien la mort, parfois, est inévitable. L’une ne va pas sans l’autre, aucune des deux n’est haïssable. Toutes deux sont nécessaires et complémentaires. Mais je suppose que vous n’êtes guère faites pour cela, mais c'est ainsi que l'on vous apprécie, termina-t-elle avec un sourire léger, joyeux et totalement décalé en ces lieux et circonstances.

Bon, la minute grande sagesse et profonde philosophie était passée. De toute façon, Esmelda ne pourrait sans doute jamais agir ainsi. Ce n’était plus élever la vie, c’était plutôt… la vénérer. Pour sa part, Enetari n’aurait pas été énormément dérangée si on lui avait demandé de trancher la gorge de l’un de ces malades. Du moment qu’elle ne risquait rien après tout… Et pour ceux qui n’appréciaient guère ce travail salissant, il y avait d’autres manières de procéder.

-Je ne comprends pas, Vraorg a pourtant mis tout en œuvre pour aider tous ces malheureux. Non, vraiment, la disparition de ces lieux de charité ne peut que surprendre.

Même l’être le plus bête aurait perçu l’ironie mordante qui occupait ses propos. Mais il fallait bien avouer que ce n’était pas une époque où l’on soignait gratuitement et aisément. Chacun était trop aspiré par sa souffrance pour cela et pour ceux qui n’étaient pas concernés, ils n’avaient ni envie ni intérêt à le faire. Attrapant le sachet, la jeune fille se releva pour s’occuper de l’homme en question. Celui-ci n’aurait sans doute guère de difficulté à s’en remettre, la plaie qu’il avait était déjà en train de cicatriser. Sans doute venait-il régulièrement afin de suivre son traitement. S’en occupant rapidement et sans lui prêter réellement attention, Enetari se redressa de nouveau pour noter l’environnement qui l’entourait avant de revenir auprès de celle qu’elle servait. Redressant la patiente dont elle s’occupait tandis que l’humaine lui débarbouillait le visage, elle ne put s’empêcher de demander :

-Et votre vampire, ne peut-il rien faire pour vous ? Comment se fait-il, d’ailleurs, que l’on vous laisse ainsi sortir sans tenter de vous arrêter ?

Reposant la tête de la faible patiente, la blondinette plissa les yeux avant de poursuivre sur sa lancée :

-Que sont devenus tous ceux que la folie a gagnés ? Les soldats ne viennent-ils jamais dans l’hospice dévaster et achever ceux qui y sont présents ? N’est-ce pas surprenant, cet hôpital survivant ici ?
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeSam 26 Sep 2015 - 9:52

Il était étrange de converser avec la jeune elfe. Le temps s'était penché bien plus d'années sur elle que sur Esmelda et pourtant, la dragonnière était plus âgé dans le sens conventionnel du terme. Quelque chose qui l'avait un peu dérouté au départ, quand elle fut envoyée au royaume elfique. Et qui la déroutait toujours autant. Mais pourtant, la jeune page avait un sens des réalités que l'ancienne princesse n'avait pas à son âge. La guerre les avait plongée dans un chamboulement de leurs vies les obligeant à grandir plus vite et à reconsidérer de nombreuses choses.
Et malgré leurs désaccords, Esmelda l'écouta avec toute l'attention et la compréhension qu'elle pouvait : car dans le fond, elle ne pouvait être qu'en accord avec la jeune elfe. Mais la réalité était tout autre et se résoudre à être main de la mort n'était pas une option envisageable. D'un regard furtif, la dragonnière regarda sa main dont dépassait un petit pan du tatouage que Mort lui avait offert quelques années auparavant. Non, depuis Vie lui avait fait confiance et du peu qu'elle se souvenait de sa vision de lui, elle devait la mériter. Elle avait échouée en laissant Vraorg se libérer, elle n'échouerait pas en sauvant ceux qui souffrent.

« -Merci. » dit-elle avec un sourire « -Peut être. Mais sachez que je ne crains pas la Mort. Bien au contraire. Je l'apprécie. Malgré tout. Malgré le chagrin qu'elle apporte pour ceux qui restent, malgré la peur que l'on peut avoir de la rencontrer. Elle fait aussi partie de la Vie quoiqu'on en pense. Et Mort est un esprit bon. »


Mais Enetari avec sa franchise qu'Esmelda appréciait au dessus de tout et qui la secouait un peu lui avait offert son cœur et son ressenti. Et c'était aussi de cela qu'elle avait besoin. De quelqu'un qui la bouscule dans sa façon de penser, mais pas en la protégeant comme Kylian ou en la dénigrant comme le reste du palais.

« -Mais je suis et comprends ton raisonnement. Mais je ne peux me résoudre à le suivre. Car comme tu dis : je suis faites ainsi. A lutter pour la vie, pour l'espoir, quoique cela en coûte. Même si parfois c'est beaucoup. »

Esmelda hausa un peu les épaules, ne connaissant pas la vraie réponse, mais elle donna la sienne.

« -Vraorg n'aide que ceux qui lui apporte quelque chose. Ou l'amuse. Mais c'est surtout qu'il se moque de ces personnes, de ce qui leur arrive. Et ses sbires aussi, du moins, ils ont bien autres choses à faire et à penser. Il les tient ainsi dans la terreur, la misère, la fatigue et la maladie. Il est sûr ainsi que personne ne se soulève. Chacun à son moyen de pression.»

Enetari n'aimait pas Kylian, et ne s'en n'était pas cachée. Mais elle faisait des efforts en sa présence, Esmelda le voyait et elle le lui en remerciait. Mais la haine elfe vampire était tellement ancrée et la position actuelle de Kylian n'aidait en rien. Mais Esmelda ne voulait pas qu'Enetari s'imagine que Kylian ne faisait rien que le malheur des autres.

« -Justement parce que mon vampire me laisse faire et me donne discrètement la sécurité pour le faire. Et le faire du mieux que je peux. C'est sa façon à lui de m'aider, d'aider le peuple qui souffre. Je n'ai pas les mains liées et je peux continuer à faire ce que je peux pour mon peuple. Non, il y a une sorte de statut quo. Que mon vampire permet de tenir. Personne portant une arme ne peut entrer ici. Pas de soldats. Puis cet hôpital ne fait de mal à personne et ne dessert pas Vraorg. Donc tant que cela continuera nous serons tranquilles et pourrons continuer notre travail. »

Esmelda baissa les yeux, après tout, elle devait le lui dire, si jamais. Ce n'était pas pour rien qu'elle l'avait aussi amenée en ce lieu. Outre sa confiance en l'elfe. Après tout, personne ne savait de quoi demain serait fait. Et les personnes ici avaient besoin d'aide. Mais Enetari en trouverait aussi si jamais.

« -Enetari, si jamais il venait à m'arriver quelque chose... Puis-je te faire confiance pour veiller sur eux ? Je sais que je demande peut être trop mais... cela me rassura. Et pour eux mais pour toi aussi.


Reprenant la marche vers un nouveau blessé, Esmelda attendait sa réponse avec plein d'espoir qui rassurerait son coeur.
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeJeu 1 Oct 2015 - 21:44

Un petit rire qui résonna dans le silence lourd des agonisants. L’air était chargé de râles, murmures et gémissements, pourtant silence il y avait bien, aussi particulier cela soit-il. Et c’était bien dans cet environnement pour le moins étouffant qu’Enetari s’autorisa sans vergogne ce léger bruit de gorge, aussi clair et léger que le son d’une clochette. Après tout, qu’avait-elle à faire que l’on juge cette réaction déplacée ? Et qui pouvait donc se permettre impunément pareille réaction ? Elle avait envie de rire, aussi le faisait-elle. Elle riait de la faiblesse d’Esmelda, elle riait de sa propre position, devant s’agenouiller devant de pitoyables humains pour les aider, elle riait de ce malheur dans lequel elle ne baignait pas encore totalement et auquel elle échappait plus ou moins. Elle riait des propos de sa maitresse, si contradictoires. Elle aimait Mort mais refusait de faire quoi que ce soit qui puisse amener les individus l’entourant jusqu’à l’Esprit.

-Et bien, ne peut-on pas y voir une certaine préférence pour Vie, cachée au milieu de ces propos ? Si Mort vous entend, il pourrait bien s’en offusquer…

Taquine, elle tira la langue à Esmelda avant de regarder sans grande conviction les patients qui attendaient encore de l’aide. Il suffirait sans doute de dégainer une lame pour que certains d’entre eux rentrent chez eux sans demander leur reste ; preuve s’il le fallait que s’occuper d’eux n’était pas necessaire et qu’ils n’étaient pas si malades ou blessés que cela. Quant au reste, quelques gouttes de poison pourraient se montrer fort utiles. Pourrait-elle en glisser au milieu de ces breuvages que l’amie guérisseuse d’Esmelda apportait régulièrement ? Après tout, quelques cadavres de plus ou de moins ne feraient guère grande différence. Malheureusement, l’instant de cette dernière semblait relativement aiguisé, surtout lorsqu’il ne le fallait pas ; et puis, Enetari devait bien reconnaitre que blesser ce petit moineau blessé au cœur ne l’amusait ni ne l’attirait spécialement. Trop de gentillesse, peut-être ? Oui, c’était cela, cette femme déteignait sur l’elfette… Maudite humaine. Mais tant qu’Enetari serait à son service, elle continuerait à la traiter en amie et à respecter, au moins un minimum, les grandes valeurs qui étaient celles de l’ancienne princesse humaine.

-Hum… Vous soignez ceux qu’il n’a pas tué en somme, ce qu’il laisse de mutilés derrière lui.

Avec un reniflement dédaigneux, la petite à la crinière de neige haussa les épaules, s’en moquant comme de sa première fougère. Kylian n’était pas une créature particulièrement appréciable, mais quand bien même ne comprenait-elle toujours pas ce que faisait une dame aussi particulière, lumineuse et intelligente qu’Esmelda avec ce puant à la peau blafarde (couramment appelé PPB, ou PIB pour pauvre incapable balourd), Enetari avait appris à faire avec et à se comporter, lorsqu’il était à proximité, avec suffisamment de courtoisie pour que la jeune humaine ne s’en trouve pas gênée. Ce qui ne l’empêchait pas pour autant de critiquer vigoureusement ses actions. Peut-être était-ce là l’équilibre nécessaire à sa patience.

-Je n’aime pas les promesses, ce sont des chaines inutiles et dangereuses. Je ne vous promettrais donc pas ce que vous me demandez.

Le ton était badin, le visage, paisible. Pas la moindre hésitation ni gêne ne venait troubler ce calme tranquille et cette détermination blessante. Toutefois, relevant la tête, Enetari pencha la tête sur le côté pour fixer d’un air songeur son interlocutrice. Si elle ne pouvait promettre ce que cette dernière lui demander, elle pouvait sans doute faire autre chose pour ne pas l’attrister.

-Mais… je peux vous dire que j’y repasserais chaque fois que je le pourrais. Libre à vous de me croire, et libre à moi de le faire. Cela m’évite de me mettre dans d’impensables situations pour respecter une promesse. Cela vous convient-il ?

Très satisfaite de cette proposition, elle remit en place une mèche d’un geste sûr, suivant Esmelda dans ses pérégrinations médicinales. Plutôt que de soigner de son côté, elle préférait simplement l’assister dans son travail en maintenant, soulevant les victimes ou sortant les flacons dont elle avait besoin ; si nécessaire, elle usait de sa magie elfique pour soulager la jeune femme dans son utilisation de la magie.

-Cela dit, vous pourriez trouver meilleure vocation que celle d’être un cadavre dans un avenir proche. Si vous pouviez éviter de mourir, ce serait parfait, j’ai encore besoin de votre compagnie ! Après, libre à vous de parler santé avec Mort.

Si d’aucuns auraient pu le prendre comme du mépris ou autre propos désagréable, Esmelda savait sans doute que ce n’était qu’une façon comme une autre pour la Terendul de s’exprimer, mêlant humour et provocation à l’affection qu’elle avait, bien malgré elle d’ailleurs, pour la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeLun 5 Oct 2015 - 10:53

Le ton léger et non sur le ton du reproche, Esmelda lui répondit.

« -Moque toi mais je ne pense pas. La Mort ne veut pas dire ne pas respecter la Vie. Je soigne tout ceux qui en ont besoin. Ceux qu'il a blessé directement ou indirectement. La vie que nous vivons est dû à ce que nous subissons depuis trois ans. Parfois tout n'est pas imputable à l'ordre établit, mais à ce que nous en avons fait. L'essentiel est de les aider, pas de savoir ni pourquoi ni comment. »

La vie coulait en elle, notamment grâce à Vie, pour l'heure c'est tout ce qui comptait à ses yeux, se sentir utile et aider son peuple, comme toujours.

« -A ta convenance. Je ne veux pas t'enchaîner. Nous en avons bien assez. En tout cas qu'ici personne ne te fermera une porte. Et tu peux faire confiance aux personnes qui aident les malades ici.»

Esmelda rigola et fit une petite moue avant de répondre.

« -Je ne compte pas devenir cadavre. Mais je préfère que certaines choses se sachent si jamais... Je resterai avec toi encore un peu. Mort attendra. Aussi charmant soit-il ! Il y a encore tellement à faire.»

D'un regard elle balaya la cour dans laquelle elles se trouvaient. Et il y en avait encore dans ce qui était autrefois une bien belle demeure. Autant, voir plus.

« -Voilà maintenant tu sais ce que je fais quand je file comme une voleuse le matin et que je reviens en fin de journée, mais il y a tant à faire. Reprenons alors si tu veux bien ? »

Il y avait tant à faire et Esmelda se plongea avec force et détermination une bonne partie de la journée à soigner ceux qui pouvaient l'être et à apporter du réconfort à ceux qui restaient.

« -Je pense que pour aujourd'hui, nous ne pourrons faire plus. Demain, nous viendrons avec du linge propre. Et j'essaierai de chiper quelques nourritures pour les enfants. Rentrons avant que la nuit ne tombe. Les routes déjà peu sûres le seront encore moins. Même avec deux gardes sur nos pas. »

Sur le chemin du retour, leurs pas se firent discrets dans la boue qui recouvrait les anciens pavés de la ville glorieuse et magnifique. Hier tout était blanc, immaculé où seul se reflétait le soleil. Le bois des maisons plus basses ressemblaient à une foret de bâtisses où s'échappaient des senteurs et des couleurs chatoyantes des étoffes ou des fruits venus de tout l'empire. Mais aujourd'hui, une odeur de mort, de misère chatouillaient les narines en plus de celle de la crasse. Tout était sombre. Même un jaune couleur citron serait terni. Du moins, c'est ainsi qu'Esmelda voyait aujourd'hui sa ville. Même le palais était sombre. Bien plus luxueux que le reste de la ville à l'abandon, mais sombre comme la pierre qui remplaçait celle de ses ancêtres. Derrière elles comme des ombres fidèles, les deux sombres lames que Kylian avaient octroyer à sa garde. Esmelda n'y prêtait plus attention, bien trop habituée à avoir Névérick sur ses traces de pas.
Dans la rue, une vieille femme faisait l’aumône et Esmelda lui glissa une pièce avec douceur en lui murmurant un mot à l'oreille : gardez espoir. Un vain mot mais qu'il ne fallait pas oublier pour ne pas sombrer. Le disait-elle à la femme ou à elle même. Sûrement un peu des deux.
La dragonière se stoppa.

« -Tu peux trouver que c'est une douce illusion... mais... Tu sais je me souviendrai toujours petite, le jour où j'ai parlé incorrectement à un jeune page. Mon père m'a sévèrement puni, lui qui pourtant était doux et haussait rarement la voix. Avec mon aplomb de petite fille à l'époque trop couvée et chouchoutée, je lui ai répondu que j'étais la princesse de l'empire. Il m'a répondu que je n'étais rien. Rien sans ce page qui venait m'apporter à manger, rien dans le cuisinier qui avait préparé mon repas, rien sans le paysan qui avait cultivé les légumes... Que chaque personne a sa place et son importance en ce monde, même celui qu'on pense insignifiant. Et que de vivre dans un palais ne donne pas le droit de l'oublier. Au contraire, de l'honorer et de le protéger. Que c'est cet ensemble de personne autour de moi qui me permettre d'être. Vraorg a oublié les insignifiants. C'est là son tort. En ne les protégeant pas, en ne les honorant pas, il ne les détruit pas. Il leur donne des armes et une force qu'il ne soupçonne pas. Ne l'oublie jamais quand de nouveau, quelqu'un tente de te traîner dans la boue. »

Esmelda lui sourit timidement et reprit sa marche.
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeMer 21 Oct 2015 - 23:04

Les yeux plissés par l’amusement, Enetari observait l’humaine qui lui parlait. Oh oui, elle se moquait ! Elle n’avait pour cela besoin de personne ni d’aucune autorisation ! Après tout, n’était-ce pas ce qui si souvent tirait des sourires à Esmelda ? Cette habitude de parodier les autres, de les railler avec ou sans méchanceté ? Tout pouvait être sujet à amusement, tout le monde n’était simplement pas capable de se libérer de tout sérieux sur n’importe quel sujet. Et d’autres encore acceptaient de rire d’autrui mais pas d’eux-mêmes. Etait-ce le cas de la princesse humaine ? Peut-être, pourtant elle avait montré suffisamment d’autodérision pour que la jeune elfe en doute sérieusement. Plus que cela, c’était sans doute la générosité et la gentillesse qu’elle ne pouvait remettre en question d’une quelconque façon que ce fut, peu important les arguments. Lorsque la logique était brisée par les stupides sentiments… La Terendul fonctionnait essentiellement à l’instinct, mais esprit de contradiction obligeant, elle adorait opposer des arguments concrets à ceux qui agissaient comme elle.

-Et pourtant, je crois que le comment et le pourquoi doivent eux aussi être pris en compte. Après tout, être gentil pour atteindre un but méprisable, n’est-ce pas important également ? Certes, personnellement, je m’en moque, il faut bien des pauvres pour avoir des riches et les deux sont inévitables, mais pour ceux qui estiment que l’aide compte avant tout, que tous sont égaux, devraient se préoccuper des motifs qui peuvent pousser leurs semblables à faire preuve d’une telle prévenance envers les autres alors même qu’il ne s’agit que de satisfaire ses propres besoins.

Elle marqua la fin de sa tirade par un petit haussement d’épaules, montrant par-là que non seulement cela ne la concernait finalement pas mais également que la logique semblait échapper à bon nombre de personnes, alors qu’elle était pourtant évidente. Si Esmelda ne le comprenait pas, quelle importance ? Elle avait tenté dans ce dialogue de faire valoir ses arguments, mais du moment que, finalement, elle ne s’estimait pas concernée, elle n’avait pas besoin de chercher à en faire plus. Replongeant à son tour dans le travail, elle vaqua à ses propres occupations avec désinvolture, passant de l’un à l’autre des patients sans la délicatesse ou la gentillesse de l’humaine mais une indéniable efficacité. Elle faisait cela car elle le devait, c’était tout. Elle songeait tout en s’occupant à Esmelda refusant de suivre Mort malgré le thé qu’il se proposait de lui offrir pour bavarder tous les deux avec amabilité, et cette idée l’enchantait. Il ne fallait donc pas voir dans ses fredonnements ou son sourire un quelconque signe de sadisme, ou pire de douceur envers les malades, mais simplement le total détachement de la jeune fille. Ils n’étaient que des morceaux de viande qui ne tarderaient pas à faisander finalement, des choses qui n’étaient jamais les mêmes d’un jour à l’autre et qu’elle ne reverrait sans doute jamais.

Enfin, Esmelda vint la chercher et Enetari la suivit avec joie, essuyant discrètement ses mains sales sur la couverture presque propre de l’un des malades. Décidément, elle ne ferait pas cela tous les jours. Si l’humaine voulait vraiment les aider, elle brûlerait tout et point final. Enfin, avec son petit cœur sensible… L’écoutant en souriant de la naïveté qui la caractérisait, l’elfette secoua la tête lorsque l’ancienne princesse eut terminé, manquant d’ailleurs l’assommer en remuant de la sorte la longue et épaisse tresse blanche qui descendait jusqu’à ses reins.

-Des armes ?! Elle eut un petit rire amusé en imaginant les malades incapables de soulever une arme. Oh non, il ne leur en a pas donné ! Pas plus qu’il n’a besoin d’eux ! Depuis trois ans Vraorg ne cesse de devenir plus fort, et ce n’est pas en prenant soin de la populasse. Croyez-vous vraiment qu’ils puissent se rebeller ? Non, princesse, leur faiblesse est trop grande. Notre maitre a su séduire la noblesse et détruire les autres. Ce n’est pas de ce peuple là que la révolte peut venir. Celui-ci ne vit que par la bonne grâce de gens comme vous, dame Orétoile et dame Jenesaisplusquoidetoutàlheure. C’est à vous qui donne de la force et du courage, à vous et à ceux qui en son palais ne subissent qu’humiliation et maltraitances, mais peu nombreux seraient ceux de vos malades qui se lèveraient pour vous suivre si vous meniez une offensive. Vraorg a gardé ceux qu’ils pensaient forts auprès de lui, et laisser aux autres le soin de savoir s’ils étaient aptes à survivre ou non. Bientôt vos protégés ne seront plus que cadavres car ils n’ont pas su faire leur place en ce nouveau monde.

Elle haussa les épaules avec fatalistes, esquivant une flaque de boue. Elle devenait toujours sérieuse lorsque sa protectrice lui parlait de la sorte, et lorsque sérieux il y avait, plus aucune émotion ne perçait dans ses propos. La vérité qu’elle percevait était celle qu’elle laissait retracer par les mots. Esmelda était emplis d’idéaux qui ne trouveraient pas leur place en ces lieux. Qui ne trouveraient pas leur place en ces temps.


HRP : pardon, je fais une manie d'oublier nos rps en ce moment, j'étais persuadée d'y avoir déjà répondu n_n
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MessageSujet: Re: Deux ombres dans la ville [Enetari] Deux ombres dans la ville [Enetari] Icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 16:57

La rue comme théâtre de désolation. Un bien triste spectacle auquel, l'ancienne princesse ne se ferait pas. Jamais. Alors il lui fallait garder une autre vision de sa ville.

« -Garder, mais pas pas contraindre, malgré ce qu'il peut croire. Et crois moi la différence viendra de là. Et une offensive peut avoir bien des visages, celui de la pauvresse au coin de la rue à ceux qui luttent sous terre. »

Car la faiblesse pouvait être une force. Puissante. Car on ne se méfiait pas d'elle. On la méprisait, rejetait et pourtant, elle en avait que plus de valeur et grandissait avec une certaine rage au ventre.

« -Sais-tu qu'on dit qu'il existe une cour sous Gloria, qui abriterait depuis des années, des siècles peut être même ceux qui ont toujours voulu lutter contre un système oppresseur ou un empereur un peu trop zélé ? Il se murmure qu'elle est devenue plus grande et plus grosse depuis quelques temps, grouillant et cherchant à prendre par le dessous ce qui tente de s'élever un peu trop au dessus des astres. »

Car eux tomberaient de bien haut un jour. Car ce jour viendra. Il ne pouvait en être autrement pour Esmelda. Elle ne vivrait pas une éternité de la sorte. Il fallait juste y croire fort. Et y croire tous, ensemble, et c'est cela qu'elle essayait d'insuffler. L'espoir d'un demain ensoleillé.

« -Mythe ? Réalité ? J'ai un jour visité des galeries souterraines de la ville qui n'appartenaient pas au palais et à sa construction...et je crois ce qui m'a été dit à demi mot par certains des habitants. Non Vraorg n'a pas gardé les plus forts près de lui, seulement ceux qui brillaient plus forts. »


Esmelda continuerait à croire que la force et la brillance ne feraient pas tout.Un grain de sable, un moustique pouvaient faire plus de dégâts qu'une masse abattue sur leur tête.

« -Mais il faut savoir attendre, espérer et surtout continuer à avancer, car nous ne voyons qu'une partie de ce qui se passe en ces lieux. La ville n'offre pas que la lutte pour la survit. »

Mais aussi une pour l'espoir, au milieu de cette crasse, cette violence et la mort qui rôdait à chaque coin de rue. Esmelda ne voulait se raccrocher que à cela pour ne pas sombrer. Sans ça à quoi bon vivre ? Autant se laisser mourir si les lendemains ne seraient que Vraorg, la luxure au palais et la mort ailleurs. Non, la dragonnière avait foi en son peuple, en celui des elfes et même des vampires.

« -Vient rentrons vite, Dame Eléanore avait besoin de moi au cas où son bébé arriverait ce soir avec la lune ronde. »

Et la nouvelle mère aurait tout les besoins du monde à avoir près d'elle les meilleures soigneuses du palais. Mais surtout, l'heure était à reprendre le chemin inverse et de retourner voir celui qui avait empoisonné son esprit pour tenter de lui louer une gloire qu'il sait mensongère dans la bouche de la Kohan. Et il s'en délectait avec ravissement. Plus elle lui mentait, plus Vraorg semblait apprécier, lui qui pourtant semblait haïr ce trait. Encore une contradiction de la part de ce personnage.



[Conclu pour moi , tu me diras si tu rep ou pas ]
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