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Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre]

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Lorenz Wintel
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MessageSujet: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeJeu 22 Jan 2015 - 14:11

An 2 d'Obsidienne : le 28 juillet au matin


Une fin de matinée ensoleillée. Après une nuit entière de marche et de brefs affrontements contre les Alayiens, le camps était au repos. Silencieux comme souvent à cette heure et par ce temps, la plupart des vampires préférant s'abriter des heures les plus lumineuse sous la toile de leurs tentes.

Lorenz ne faisait pas exception. Il mettait à contribution ces moments pour réfléchir ou mettre de l'ordre dans ses affaires. Travailler aussi... Travailler surtout car il n'avait toujours pas trouvé de remplaçant pour Norwen et se retrouvait donc avec toute la gestion de l'armée sur les bras. Il faudrait pourtant bien qu'il s'occupe de lui trouver un successeur, non pas qu'il y répugnait mais il devenait fort difficile de trouver des vampires compétents et dignes de confiance pour occuper de tels postes. Le mieux aurait été qu'elle revienne pour reprendre sa place bien sur puisque Merithyn lui avait dit qu'elle était en vie, mais elle ne semblait pas décidée à réapparaître. Tant mieux peut-être... Il commençait à se fatiguer de leur petite idylle.

Mais il était vrai qu'elle lui épargnait pas mal de travail lorsqu'elle était là. Sa décision était prise, il la remplacerait dès la nuit suivante, et si le successeur ne faisait pas l'affaire eh bien il en changerait jusqu'à ce que ce soit le cas. Ce n'était quand même pas à lui de s'occuper des détails de la gestion de toute l'armée après tout.

Satisfait de cette grande décision, il repoussa d'un geste décidé la liasse de papiers qui s'étalaient sur son bureau et releva la tête lorsqu'un garde sollicita l'autorisation de faire entrer un visiteur. Encore des rapports des éclaireurs sur les déplacements Alayiens sans doute... De quoi renforcer sa décision au sujet de la place de Général... Mais il se détrompa très vite en entendant à la fois le bruit de pas absolument pas vampirique et le battement de cœur qui n'avait rien à faire là. Une odeur humaine lui prouva que ce n'était pas Merithyn, et le renseigna du même coup. Il n'avait pas besoin de la voir pour l'identifier.

« Ambre ? »

Son étonnement était légitime. Le dernier rapport des vampires qu'il avait envoyés pour garder l'oeil sur elle avait fait état de son départ d'Aigue Royal, et en mauvaise compagnie en plus. Il avait eu du mal à croire qu'elle puisse voyager avec Wallam mais la façon dont sa trace s'était ensuite perdue avait confirmé cette information, il n'y avait que lui pour disparaître ainsi. Il avait finalement reçu un message quelques semaines plus tôt de la part du seul vampire qui était parvenu à suivre la jeune humaine et depuis plus rien. Il ne s'était donc pas imaginé qu'elle pourrait revenir vers lui comme ça, sans prévenir. Son regard se durcit en se posant sur le garde qui l'accompagnait :

« Pourquoi ne m'a-t-on pas prévenu de son arrivée ? »

Décontenancé, le vampire balbutia :

« Je... Mon seigneur, elle est arrivée discrètement avec un vampire... »

Voilà donc comment elle avait retrouvé le campement. Mais ce n'était pas le plus étonnant... Où avait-elle ramassé ce gamin et pourquoi l'amenait-elle ici ? Les questions sans réponses étaient nombreuses, mais il y avait d'autres priorités qui le décidèrent à chasser le garde sans patience :

« Dehors. »

Celui-ci obtempéra sans tarder, laissant les deux acteurs de cette scène seuls. Deux et demi plutôt mais Lorenz n'avait que faire du bout d'humain qui l'observait avec de grands yeux. Son regard à lui détaillait l'humaine et il interrogea en se rapprochant :

« Tu es blessée ? »

Il ne sentait pas de sang, mais elle avait l'air si... Il ne savait pas trop. Choquée ? Peut-être bien... Epuisée en tout cas. La prenant par les épaules, il la mena avec fermeté vers une banquette moelleuse.

« Assieds-toi ici. Je vais te faire apporter un repas.  Que s'est-il passé ? D'où sort cet enfant ? »

Lui qui était habitué à toujours tout savoir n'aimait pas beaucoup rester dans le noir ainsi, mais elle n'avait certainement pas besoin d'être brusqué. Intrigué par ce retour soudain, il attendit néanmoins qu'elle se décide à lui répondre.
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeSam 24 Jan 2015 - 18:57

Longue avait été la route et revenir au camp vampirique était très étrange, d’autant plus que dans la lumière du petit matin, le camp était silencieux et l’endroit désert, les campeurs préférant s’abriter dans leurs toiles plutôt que d’affronter le début du jour. Pas vraiment déplaisant, finalement, Ambre se rendait compte que c’était ici qu’elle se sentait le mieux. Les routes n’étaient pas faites pour elle, pas plus que l’aventure. Serrant l’enfant qu’elle avait récupéré contre elle, elle finit par descendre de cheval pour suivre le vampire qui l’avait guidé jusqu’ici, reconnaissante. Oh, bien sûr, il n’était pas devenu un super ami, prêt à partager un barbecue de boudin avec elle, mais s’il semblait mépriser sa faiblesse et fragilité d’humaine, il n’était pas réellement désagréable comme c’était le cas chez quatre-vingt-dix-neuf pourcents de ses semblables.

Posant le regard sur la nuque de son guide, Ambre se demanda qui il était réellement, cet être taciturne à l’étrange nom de Lyrom. Il était apparu, lame au clair, son arrivée se profilant comme un véritable soulagement et ce d’autant plus qu’il lui offrait la chance de pouvoir retourner auprès de Wintel, pour sauver la jeune fille d’un groupe bien mal attentionné ; des brigands, des tueurs, des violeurs, de vraies fripouilles qui profitaient de la guerre pour eux-mêmes commettre leurs méfaits anonymement. Il était bien facile de profiter de la haine d’autrui pour cacher ses propres horreurs. Leur victime, épuisée, avait bondit sur ses pieds en entendant le renâclement de son amie à quatre pattes, mais cela n’avait pas été suffisant : ils étaient trois, hommes armés jusqu’au bout des ongles et habitués à se battre, elle était seule. Enfin… C’est ce qu’elle avait cru, tout comme ses adversaires. En immobiliser deux avec la magie n’avait pas si été compliqué, en revanche le dernier semblait avoir un artefact pour le protéger de ce genre de sort et si Lyrom n’était intervenu… Non, en fait, la guérisseuse ne souhaitait pas songer à une telle chose. Et ce d’autant plus qu’elle arrivait en vue de la tente du Prince Noir. Un peu nerveuse, elle crispa sa main contre celle de Valen qui se serrait contre elle avec un regard inquiet, se demandant sans doute où il était ; revoir Lorenz lui procurait, à elle, un mélange de sentiments contradictoires, soulagement et appréhension, joie et angoisse. Accepterait-il seulement de la recevoir, de la voir ? Mais surtout, pourrait lui pardonner suffisamment pour lui offrir de nouveau la protection qu’elle avait quitté en même temps qu’Aigue ? Et c’était sans compter qu’elle savait qu’elle n’était guère présentable. Ses mains blanches et fines étaient zébrées par de fines coupures et des ampoules douloureuses, ses cheveux peinaient à rester dans la longue tresse dans laquelle elle les avait enfermés et son visage était marqué par la fatigue. Désabusée, elle ne voyait plus le monde sous un éternel soleil lumineux, mais plutôt comme une arène où s’affrontaient milles dangers. Pour survivre, il fallait non seulement le vouloir mais aussi le pouvoir. Et cette constatation avait été un violent coup dans la conception du monde doré d’Ambre. Elle croyait encore au puissant pouvoir de la diplomatie, de la compréhension, de la douceur et de la compassion, mais elle savait parfois qu’il fallait plus. Et qu’il fallait choisir entre prendre le risque de se salir les mains et se mettre en danger en tuant ou laisser agoniser d’innocentes victimes.

Passant la toile de tente qui la séparait de l’homme qu’elle avait fui et qu’elle venait aujourd’hui retrouver, la jeune fille lui fit une légère révérence avant de le fixer en silence tandis qu’il s’en prenait au pauvre garde. Promenant son regard azuréen autour d’elle, elle se sentie comme enrobée d’une aura de douceur dans l’ambiance familière du lieu de vie de Lorenz, le fait que ce dernier se déplace régulièrement ne changeant absolument rien. Comme tout lui semblait intensément confortable, brusquement… Cette banquette, moelleuse, était un appel à un repos sans fin et sans souci, cette lumière chaleureuse qui se répandait dans la pièce une invitation à la confidence. Un instant détachée du monde dans lequel elle vivait, la petite blonde leva un regard interrogateur au vampire qui s’approchait avant que son cerveau ne saisisse la signification de sa phrase. Secouant la tête en un geste négatif pour lui indiquer qu’elle n’avait rien, elle le suivit sans opposer de résistance jusqu’à la banquette, son nouveau compagnon de voyage cramponné à ses jupons.

-Non, je n’ai pas faim, merci. Lui en aura davantage besoin.

Le laissant s’assoir contre elle, elle se concentra sur Lorenz, cherchant ses mots. A partir de quand voulait-il en savoir plus ? Il savait qu’elle était partie et elle ne souhaitait pas lui apprendre davantage sur la façon dont elle avait quitté Aigue.

-Hum, et bien… Après être partie, je voulais aider les populations blessées autant que possible. Malheureusement, ce n’était pas aussi aisé que je l’avais imaginé, et ce d’autant plus que les gens étaient méfiants de tous les inconnus. Elle soupira sans chercher à cacher sa déception. Je me suis perdue un certain nombre de fois, mais j’ai évité tous les alayiens. Et puis il y a… elle fronça les sourcils, ayant plus ou moins perdu la notion du temps : environ deux mois, j’ai vu une jeune femme, une vampire, qui défendait un enfant contre des alayiens. Elle en avait tué un, mais l’autre l’avait blessé et elle était en train de mourir. J’ai voulu l’aider et simplement éloigner l’alayien de l’enfant ! Mais je… et bien, dans la panique, je crois que je l’ai tué sur le coup plutôt que simplement le blesser. La jeune femme était déjà morte alors j’ai récupéré l’enfant et je suis partie avec en entendant d’autres ennemis qui arrivaient. Il semblait perdu et pleurait beaucoup. La seule chose que je sais, c’est qu’il s’appelle Valen, c’est comme cela que la vampiresse l’a appelé.

Se pencha en avant, elle lui décrocha délicatement la petite médaille toute mordillé qu’elle avait trouvé sur lui quelques jours après l’avoir récupéré, qu’elle tendit à son prince :

-Il n’avait que cela sur lui, il y a un dessin mais il est abimé ; je ne sais pas ce que cela représente.

Ambre plissa le nez avant de se frotter le front, lissant les rides d’inquiétudes qui s’y étaient peu à peu incrustés. Embarrassée, elle savait néanmoins ce qu’elle devait faire. L’orgueil n’était pas pour elle, elle lui préférait de loin la sincérité et la vérité, quoi qu’il en coûte. Sans lui laisser le temps de s’exprimer ou d’étudier plus en détails le bijou qu’elle avait montré, elle reprit la parole jusqu’au bout.

-Je suis désolée, Prince. Vous aviez raison sur… et bien, sur le monde. Il n’est et n’a jamais été excepte de toute violence et je comprends qu’il n’y aura aucune paix possible avec les alayiens si l’on veut protéger les innocents. Aucun enfant ne devrait avoir à souffrir comme lui l’a fait. Je ne désespère pas malgré tout de changer le monde un jour. Il faut sans doute un juste équilibre entre les mots et les armes pour réussir à approcher la paix.

Derechef, elle souffla pour évacuer le reste de tension qui lui serrait le cœur avant de conclure franchement et d’expliquer la raison de sa venue :

-Je suis venue vous demander votre protection, Prince ; je sais que vous pourriez avoir besoin de sang et je suis bien sûr prête à vous l’offrir ainsi que le peu d’aide que je pourrai vous fournir. Je comprendrais bien sûr que vous refuseriez, acheva-t-elle d’une voix neutre en observant ses mains se tordre nerveusement, d’autant que je refuse de quitter Valen quoi qu’il arrive et que je vous gênerez probablement plus qu’autre chose.

Les choses étaient probablement plus claires pour le Prince, mais il avait peut-être encore des questions. Ambre, pourra sa part, nourrissait de nombreuses interrogations en son for intérieur: pourquoi n'était-il plus à Aigue-Royal? Que c'était-il passé exactement? Et... où était Norwen, la vampiresse avec qui il s'était affiché sans vergogne avant qu'elle ne s'échappe? Tout cela, néanmoins, ne la concernerait absolument pas si elle devait reprendre la route. Tentant de chasser, ou plutôt de cacher, sa nervosité grandissante, elle glissa une main dans les cheveux en bataille de son compagnon d'aventure et attendit simplement.
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeDim 1 Fév 2015 - 16:00

Sa réponse ne lui plu pas. Il n'aimait jamais quand elle refusait de se nourrir, et le fait qu'elle préfère voir manger le gamin ne pouvait évidemment pas lui convenir. Il n'avait jamais partagé cette fascination de son ancien peuple pour les enfants, pour tout dire il restait même assez indifférent devant eux, ils ne le touchaient pas et ne présentaient aucun intérêt réel. Pourquoi le lui amenait-elle restait donc un mystère assez perturbant...

Les réponses à ses interrogations n'allaient néanmoins pas se faire trop attendre. Le début de ses explications ne l'étonna pas, qu'elle ai voulu aider les blessés et les malades lui correspondaient bien, et il avait suivit un peu ses pérégrination autant qu'il l'avait pu. La suite par contre il ne la connaissait pas, il était heureux d'apprendre qu'elle avait pu éviter les Alayiens mais la suite lui plaisait moins. Une vampire ? Quelle vampire ? Cela ne pouvait être qu'une renégate ou il aurait été aussi informé de la localisation et de la situation d'Ambre. De plus il ne pouvait pas imaginer qu'une vampiresse au comportement normal puisse protéger un enfant humain, c'était sans doute une solitaire, une excentrique... Tout ceci n'était pas le plus important de toutes façons, ce qui comptait c'était Ambre. Et l'enfant était... Eh bien... Une gêne inutile...

Le prénom lui passa dessus comme un filet d'eau sur un rocher. Il n'en avait strictement rien à cirer, autant le dire clairement. Mais il ne pouvait faire autrement que de saisir le médaillon qu'elle lui donnait, sans trop savoir quoi en faire d'ailleurs... Tout ceci le fatiguait, il n'avait d'yeux que pour Ambre et elle de son côté ne se préoccupait que de ce petit humain sans importance... Il ne regarda même pas le médaillon, suspendu aux lèvres de la jeune femme. Ce qu'elle lui disait aurait dû lui faire plaisir, elle avait en effet apprit et grandit, comme il l'avait imaginé... Mais elle avait souffert. Et ça, il ne pouvait le tolérer. Vraiment pas.

Une sourde fureur grondait doucement en lui, presque invisible et pourtant bien présente. Les Alayiens payeraient pour ce qu'ils avaient fait, cela ne faisait que renforcer sa résolution de les éliminer tous. Il la laissa terminer, secouant doucement la tête avec incrédulité en entendant ses derniers mots, et fini par prendre à son tour la parole, comme lassé :

« Tu sais très bien que je te protège d'office. Si tu n'avais pas quitté Aigue avec Wallam mes vampires t'auraient suivie et il ne te serait rien arrivé. Je veillais sur toi Elisseï, mais tu ne m'as pas laissé faire. »

C'était un demi reproche, fait sans agressivité mais pourtant très clair et il avait le mérite de lui montrer en passant qu'il était parfaitement au courant des rencontres et des choix qu'elle avait fait. Il l'observa un moment du coin de l'oeil, en silence. Il réfléchissait, cédant presque à son envie de lui demander de confirmer qu'il n'y avait rien eu entre elle et le rebelle mais refusant d'entrer dans ce piège. Le retour de bâton serait trop facile, et puis il n'ignorait rien de l'amour de Kylian pour la princesse humaine. Sa jalousie restait donc son contrôle, vivace malgré tout, pleine de méfiance malgré toute l'estime qu'il avait pour la jeune femme. Mais discrète.

« Tu es ici chez toi. »

Le ici était une notion floue connaissant les mœurs nomades des vampires, mais c'était sa tente qu'il englobait, et par la même sa proximité. Elle était chez elle dès lors qu'elle était près de lui, c'était ce qu'elle devait comprendre, il n'avait pas besoin d'être plus clair. Par contre il devait l'être sur un autre point :

« Mais pas lui. »

Il avait désigné l'enfant d'un signe négligeant du menton, conscient pourtant de l'importance que cela prendrait pour elle. Il décida donc de s'expliquer :

« Tu sais comment nous vivons, surtout en période de combats comme actuellement. Ce n'est pas sa place. Ce serait mauvais aussi bien pour lui que pour nous, si tu tiens tellement à lui tu dois accepter de lui trouver une famille humaine. A quoi bon lui imposer une telle vie ? »

Il avait croisé les bras, le médaillon toujours enfermé dans sa main et attendant sa réponse.


Dernière édition par Lorenz Wintel le Mar 10 Fév 2015 - 17:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeSam 7 Fév 2015 - 17:35

Ambre grimaça. Très légèrement, presqu’imperceptiblement, mais une grimace une grimace quand même. Evidemment que Lorenz savait qu’elle était partie avec Kylian, après tout elle avait été suivie par l’un de ses sbires. Et avait failli l’être par d’autres. Néanmoins si elle accepta la remontrance en silence, elle ne put exprimer un quelconque regret ou une excuse quant à ce qui s’était passée. Certes les vampires l’auraient peut-être protégée davantage, lui aurait épargné, même, de tuer un homme, un être vivant, mais ce n’était pas tout. La présence du vampire pendant quelques jours l’avait rassurée et lui avait permis de faire une coupure un peu plus douce avec la vie dans Aigue. Et cela, ce n’était pas négligeable. La guérisseuse avait apprendre un peu plus à connaitre l’ennemi juré de son prince, à voir tout ce qu’il y avait de bon en lui. La preuve que la race n’était pas celle qui forgeait les individus, du moins pas totalement.
C’était sans compter, aussi, que ces mois où elle avait dû se débrouiller se seule, se cacher, faire attention à ce qui l’entourait, gérer ses réserves et trouver où dormir lui avaient été bénéfiques. Bien évidemment, elle n’avait aucune, aucune envie de recommencer ! Mais elle était plus apte de vivre par elle-même. Elle avait toujours dépendu de ses parents, ses frères, son cousin, puis Lorenz plus tard. Seule en pleine nature pendant si longtemps, c’avait été un véritable choc. Toutefois, le véritable traumatisme avait été de prendre la vie d’un alayien, aussi cruel soit-il. Cet acte avait laissé la jeune fille mentalement brisée pendant un long moment, et les séquelles du peu de soin qu’elle avait porté à son corps maigrelet se percevait nettement trois mois plus tard. Mais lui non plus, elle n’aurait pas voulu qu’un autre le fasse pour elle, pas plus que l’idée d’être potentiellement empêchée d’intervenir ne la satisfaisait. Non, il y avait eu une jeune vie en jeu et elle savait que bien que le prix à payer soit élevé, elle n’aurait pu faire autrement. L’agresseur ne se serait pas arrêté à une femme et un enfant, il aurait continué à massacrer. Et le sacrifice d’un avait sauvé des dizaines d’existences. C’était aussi simple que cela. Aussi tristement simple.

Passant le reproche sous silence, Ambre préféra ne pas répondre. Il avait peut-être continué à veiller sur elle, mais elle ne s’en était pas rendu compte. Comment l’aurait-elle pu alors qu’il s’exposait avec cette gouge* de Norwen ? Oui elle était légèrement jalouse et toujours un peu fâchée aussi, qu’il ait si rapidement mis sa vampiresse dans son lit. Mais elle enterra rapidement ce sentiment pour s’occuper de ce que lui disait Lorenz. Après tout, le mieux de tout régler de suite. Même si elle avait fichtrement envie de dormir.

- Tu es ici chez toi. Mais pas lui.

Se crispant un instant, Ambre se relâcha avant de passer en un geste automatique une main dans ses cheveux emmêlés, sans pitié aucune pour les nœuds qu’il y avait dedans. Elle comprenait que Lorenz ne veuille pas de Valen, après tout il était un vampire et qui plus est un vampire occupé. Ils étaient en guerre, sans lieu fixe, et il gérait toute son armée. Avoir un jeune humain serait une gêne, tout simplement, sans compter qu’il attirerait les vampires goulus. Et rien ne prouvait qu’il fût immunisé ; d’ailleurs Ambre n’avait absolument pas l’intention de vérifier que c’était le cas.

-Je sais. Il sera probablement mieux dans une autre famille humaine. Mais il a besoin d’un peu de stabilité aussi, de protection, et il n’y a pas plus sûr qu’auprès de vous, prince. Si une autre famille s’en occupe, rien ne prouvera qu’il ne finira pas par mourir. Je veux le protéger moi-même et m’en occuper. S’il vous plait.

Son regard bleu se plongea dans celui du vampire. Elle était déterminée à le convaincre. Elle voulait qu’il comprenne, sans se fâcher. Elle avait changé, lui peut-être moins. Mais quoi qu’il en soit, son aventure avait quelque peu renforcée sa détermination. Si elle s’était décidée à rentrer, elle l’était aussi à tout faire pour ne pas se laisser intimider et tenter de le convaincre. Que le Dracos lui vienne en aide.

-Je veux voir grandir l’enfant que j’ai sauvé. Je veux être capable de le défendre. Je ne suis pas sa mère, mais je peux la remplacer du mieux que je le pourrai. La vie parmi les vampires n’est peut-être pas celle que l’on peut rêver pour un jeune humain, mais il apprendra à l’aimer, comme j’ai fini par me rendre compte que c’était ici que je me sentais le mieux.

Croisant sagement les mains devant elle en les posant sur les cuisses, elle se renfonça légèrement dans son siège, appréciant mentalement le confort de la banquette moelleuse. C’était vrai, après tout. Difficile à comprendre, sans doute, pour n’importe qui d’extérieur, mais après y avoir passé autant de temps ce n’était, finalement, plus si étonnant. Les yeux posés sur un très léger filet de soleil qui tentait timidement de percer à travers l’ouverture de la toile de temps, et qui dessinait un petit rond sur le sol, Ambre rosit légèrement avant de poursuivre.

-J’ai besoin de vous, Sire, c’est pourquoi je suis revenue. Mais m’occuper d’un enfant de mon peuple me ferait du bien et me fera me sentir moins seule. Je tacherai de faire en sorte que vous ne le voyez que le moins possible mais, je vous en prie, laissez-moi le garder.

Lui jetant un regard de biais, le nez légèrement froncé, elle finit par lui poser la question qui la tracassait depuis un moment.

-Vous êtes avec Norwen, de toute façon, n’est-ce pas ? Je ne vous verrai pas souvent, alors ?

De toute façon, il disait toujours lire en elle comme en un livre ouvert. Alors autant lui demander franchement ce qui lui trottait en tête. Et tant pis s'il se moquait de sa jalousie. Elle était fatiguée. Fatiguée de tourner en rond en cherchant sa place. Elle voulait une vraie réponse et savoir où se situer. Ensuite, elle ferait avec.


*Gouge:

HRP: Si soucis n'hesites pas à me mp surtout. J'ai toujours un peu de mal à deviner comment ton perso va prendre les choses ^^"
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeMer 11 Fév 2015 - 18:55

Il ne s'attarda pas sur sa grimace, il savait d'où elle lui venait et il n'y avait plus grand chose à en dire. Ce qui était fait était fait même si ça ne lui plaisait pas beaucoup. Et puis elle était revenue vers lui non ? C'était quand même le principal, même si il aurait préféré qu'elle revienne seule...

Il la sentit se crisper, ses propres muscles faisant de même par automatisme. Son visage resté fermé néanmoins, impassible. Ce qu'elle disait ne semblait pas le toucher mais elle le connaissait assez désormais pour savoir que cette façade rigide cachait simplement ses réflexions. Une telle demande de la part de n'importe qui d'autre aurait été rejetée avec pertes et fracas, surtout après qu'il ai refusé une fois. Il détestait qu'on insiste. Mais il s'agissait d'Ambre, et en tout état de cause il ne pouvait que faire l'effort d'au moins comprendre les raisons de son insistance. C'est donc ce qu'il faisait, même si c'était difficile. Très difficile même... Il voulait bien faire un effort mais... Qu'est-ce qu'elle pouvait bien trouver d'intéressant à cet espèce de lardon immature franchement ?

L'instinct maternel ? Il ne voyait que ça... M'enfin c'était quand même un monde que de s'attacher ainsi à un enfant qui n'était pas le sien ! Tout ceci l'agaçait et lui déplaisait beaucoup, mais d'un autre côté il avait promit de la rendre heureuse... Il s'était déclaré prêt à la couvrir de cadeaux, à lui bâtir un empire et à lui décrocher la lune si tel était son bon plaisir, mais il n'avait pas imaginé qu'elle lui ferait une telle demande. Que ce serait-il passé si un tel instinct avait dû s'éveiller plus tard, et se retrouver frustré par le fait qu'ils ne pourraient jamais avoir d'enfants quand bien mêmes ils finiraient par s'établir ensembles ? Peut-être était-ce le destin finalement... Un destin bien contrariant, n'aurait-elle pas pu se contenter d'un cheval ?

Il la vit rosir et pencha la tête presque imperceptiblement, profitant de cette vision qui lui avait été interdire pendant bien longtemps. Elle lui avait tellement manqué... Serait-ce vraiment trop demandé que de lui laisser le gosse ? Il n'avait rien à faire là, il gênerait sans doute et personne ne comprendrait sa présence, mais lui était le prince et il pouvait imposer ce qu'il voulait. Pour lui faire plaisir, il aurait sans doute fini par céder, mais pas dans les conditions actuelles. Ils voyageaient beaucoup et à grande vitesse ces derniers temps afin de traquer les Alayiens, ils ne pouvaient donc pas s'encombrer d'un enfant humain. Le plus dur allait être de lui faire admettre son refus sans qu'elle parte... Il n'était pas certain d'y parvenir et alors qu'il cherchait les bons mots, elle en profita pour lui poser une question des plus délicates. Norwen... Il n'aurait pas cru que son nom viendrait sur le tapis si vite mais il fallait croire qu'elle était... Jalouse ? Il eut beau demeurer impassible, une petite étincelle insondable passa tout de même dans l'acier de ses prunelles à cette pensée et c'est d'un ton serein qu'il répondit :

« Norwen n'est pas ici, je ne sais même pas où elle est. »

Et c'était la plus stricte vérité, depuis les informations qu'il avait eu de Merithyn au sujet de sa présence à Aigue, il n'avait rien su de plus si ce n'était qu'elle avait de toutes évidences quitté le quartier général des rebelles. Pour aller où ? C'était un mystère qu'il n'avait pas vraiment cherché à éclaircir, il n'en avait pas le temps. Si elle devait revenir à lui elle le ferait, en attendant il devait faire sans elle et ses capacités de général lui manquaient plus que sa douce peau. En fait il devait bien se rendre à l'évidence, il s'était lassé d'elle. Ce dont il ne se lassait pas par contre, c'était des mimiques de son humaine et il ne pu s'empêcher de s'approcher en la voyant froncer le nez, une ombre d'amusement dans le regard. D'un doigt, il lui releva le menton et la fixa avec sérieux :

« C'est juste de ne pas me voir souvent qui t'ennuie à ce point ou c'est plutôt le fait qu'une autre puisse me voir ? »

Il ne la laissa pas répondre, il savait déjà. Ses lèvres se posèrent sur les siennes avec douceur, plus rassurantes que n'importe quel discours qu'il aurait pu entreprendre et c'est avec une assurance presque sauvage qu'il gronda à son oreille :

« Norwen n'est rien. Elle n'a jamais été qu'une ombre dans ma non-vie. Toi, tu es ma lumière. »

Il la caressa doucement, attentif à ses réactions mais conscient de la présence de l'enfant. Il fallait qu'il règle cette affaire tout de suite avant qu'elle ne se fasse trop d'espoirs, qu'il lui fasse comprendre qu'elle ne pouvait pas le garder, il commença une phrase mais changea d'avis en cours de route :

« Tu... Ce médaillon, il l'avait au cou quand tu l'as trouvé ? »

Son regard s'était posé par hasard sur le motif du bijou alors qu'il allait la prévenir qu'elle allait devoir se séparer du gamin. Un motif bien connu puisqu'il s'agissait tout simplement des armoireries des Kohan. Comment cela était-il possible ? Ils n'accordaient le droit de porter ce blason qu'aux membres de leur famille, c'était même un crime que de se l'approprier pour le commun des mortels. D'un autre côté, imaginer que ce petit réfugié pouvait être un Kohan était difficile, les représentants de la famille royale humaine ne se promenaient pas dans la nature ainsi... Il reporta son attention sur l'enfant, troublé soudainement par certains de ses traits puis en revint à Ambre :

« Tu es bien certaine que le bijou lui appartient ? C'est un insigne royal... »







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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeDim 22 Fév 2015 - 15:55

Elle avait peut-être dit ce qu’il fallait pas. Sûrement, même, mais ce combat, Ambre était décidée à faire ce qu’elle pourrait pour le gagner. Lorenz n’aimait pas que qui que ce soit lui tienne tête, la demoiselle le savait bien assez, mais cela ne l’empêchait pas d’essayer malgré tout. Cela dit, s’il pouvait ne pas se fâcher, ce serait agréable et apprécié à sa juste valeur. Voilà pourquoi la guérisseuse tenta d’argumenter du mieux qu’elle pouvait, se heurtant à un visage impassible. Ce n’était pas vraiment ce qu’elle voulait, et cette neutralité était toujours aussi déstabilisante. A quoi exactement pensait le vampire au regard glacial ? Combien de temps allait-il l’observer ainsi sans répondre ? Certes, Ambre ne le craignait pas vraiment, mais elle se sentait anxieuse malgré tout. Valen lui rappelait que ce qu’elle avait vu et vécu était réel, et l’éloigner pour le confier à une famille humaine serait, en plus d’une grande tristesse de se séparer de ce petit compagnon, comme renier les évènements des quelques derniers mois. Le Prince Noir le comprendrait-il, lui qui avait survécu pour venger le souvenir d’un amour perdu ?

N’obtenant pas de réponse, la jeune fille se tourna vers l’autre sujet qui l’intéressait, à savoir Norwen. Prenant soin de ne pas le regarder de face et essayant tant bien que mal de prendre un ton dégagé ‒ce qui s’avéra tout à fait raté‒ la demoiselle se sentit profondément soulagée de s’entendre dire que l’effrayante vampiresse n’était pas au camp. Elle redoutait plus que profondément sa rencontre, avec son dédain et son mépris pour autrui, sa violence gratuite, sa détestable voix et ses gestes félins emplis de menaces. Bien sûr, Ambre aurait largement préféré savoir qu’elle était loin, plutôt que perdue en pleine nature, mais c’était déjà mieux que « oh, elle prend un bain dans la tente d’à côté ». Sentant une main lui soulever le menton, Ambre reporta son regard clair vers Lorenz en piquant un fard magistral lorsqu’il lui posa une question des plus pertinentes. Que devait-elle répondre à ceci, franchement ? La vraie réponse était "un peu des deux" mais difficile de le reconnaître si crûment. Les aventures de la jeune humaine avaient quelque peu altérées sa timidité maladive mais il y avait certaines situations qui ne pouvaient changer. Heureusement, elle n’eut pas à choisir l’une ou l’autre des solutions puisque Lorenz se chargea de l’empêcher de parler par un baiser plein de douceur. Un instant, la jeune fille se crispa, plus par réflexe qu’autre chose, avant de se détendre et de lui rendre timidement son baiser. Elle allait avoir un peu de mal avec cette… proximité, mais cela faisait partie de l’apprentissage de la vie, après tout. Et puis ce n’était pas… et bien disons que c’était agréable, que de faire passer ses sentiments par ce geste si simple et si plein de signification. Posant un instant son front contre l’épaule de son prince, Ambre pinça légèrement les lèvres en se souvenant du regard de la vampiresse. Une ombre sacrément présente physiquement, et aux très jolies courbes. Toutefois, lorsqu’elle se redressa, les joues toujours écarlates, elle avait repris une physionomie plus apaisée, ce d’autant que la question de l’enfant n’était toujours pas réglée.

-Euh… Oui, je crois. Oui oui, je lui ai découverte lorsque je l’ai lavé dans un petit courant d’eau.

Perplexe, elle le dévisagea d’un air interrogatif, ne sachant où il voulait en venir. C’était un bout métallique tout mâchouillé, représentant un écusson plus ou moins déformé où il possible de lire, selon l’interprétation, une tête de lion, des mains tenant une balance, une fleur étrange ou une fontaine plus ou moins réaliste. Ambre l’avait retourné plusieurs fois entre ses doigts sans vraiment relier le dessin mystérieux à une quelconque famille célèbre. Certes, elle connaissait plus ou moins l’emblème de la famille royale mais pas suffisamment pour faire directement le lien. C’aurait tout aussi bien pu être celui d’une autre famille ou bien un dessin spécifique sans lien avec l’hérédité de l’enfant.

-Un insigne royal ? Mais…

Froncant les sourcils avec surprise, la guérisseuse se demanda avec qui elle avait réellement voyagé. Il s’agissait donc d’un Kohan. Le faisant venir à elle, Ambre lui leva doucement le visage vers eux, l’observant attentivement.

-C’est impossible… Que faisait-il perdu dans les plaines avec une vampire ? Il ne ressemble pas à la Princesse.

Il y avait peut-être un petit air de famille, la même délicatesse des traits, mais difficile de juger. Ce d’autant plus qu’une fois une idée en tête, le jugement était facilement influencé. Lorenz avait plus souvent croisé la douce Esmelda qu’elle pour juger de la ressemblance, aussi le laissa-t-elle exercer plus ample examen s’il le souhaitait tandis que sa compagne humaine restait troublée par cette révélation, et profondément mal à l’aise. N’avait-elle pas fait une erreur en ramenant ce petit ici, parmi les vampires, s’il avait réellement de la valeur ?

-Qu’allait-vous faire de lui ?

Un peu inquiète, elle tourna de nouveau son attention vers Lorenz. Ce fut justement ce moment-là que son estomac décida de se manifester, émettant un très peu délicat borborygme qui donna envie à la demoiselle de se cacher au plus profond de la terre. Elle n’avait pas faim, mais son corps en avait décidé autrement. Avec une vague excuse tandis qu’elle tentait de s’enfoncer dans la banquette, la demoiselle rouge de honte jusqu’à la racine des cheveux réprima à peine un éclat de rire, qui se transforma en un étrange gloussement, devant le sursaut nerveux de Valen tout près d’elle. Pauvre petit. Sa vie était bien mouvementé pour un être si jeune.
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeDim 1 Mar 2015 - 12:07

La sentir répondre à son baiser avait été comme une soudaine explosion au milieu d'un calme lac. Il y avait bien longtemps qu'il attendait cet instant et même sa timidité maladroite ne lui inspira qu'une profonde tendresse. Etait-elle seulement consciente de la profondeur des sentiments qu'il entretenait pour elle ? Sans doute pas... Il les lui ferait découvrir peu à peu, et elle s'épanouirait à ses côtés pour l'éternité. C'était en tout cas ce qu'il voulait, qu'importait la façon dont il y parviendrait.

Il revint à l'enfant, fronçant les sourcils en entendant la réponse de la jeune femme. Nul autre qu'un Kohan n'était autorisé à porter ces armoiries et ça ne ressemblait pas à un copie, même très bonne. Alors quoi ? Comment un petit Kohan aurait il pu se retrouver sans aucune protection dans la nature ? En temps normal ça aurait été absolument impensable, mais les temps n'étaient pas tout à fait normaux quand il y pensait... C'était la guerre. Les Alayiens avaient mis le continent à feu et à sang, Néant quand à elle voulait carrément le faire disparaître... Se pourrait-il que quelque chose ai mal tourné dans une ville quelconque et qu'une branche plus ou moins obscure de la famille royale en ai été chassée ? Confié à quelqu'un, l'enfant avait peut-être été amené pour être mis en sûreté et là encore les choses avaient mal tourné... Le hasard se chargeant de faire le reste et de le mettre dans les bras d'Ambre pour finalement lui revenir. Si c'était ainsi que cela s'était passé alors il serait idiot de ne pas en profiter d'une manière ou d'une autre... Mais si il se trompait alors il aurait hébergé un petit d'homme pour rien, et aurait risqué au passage que cela sape son autorité. Oh bien sur il n'aurait aucun mal à raffermir sa poigne sur son peuple, mais tout de même... Il fallait qu'il soit sur.

L'insigne toujours en main, il se pencha sur le gamin qui s'agita, anxieux devant cette attitude d'intense concentration typiquement vampirique. Imperméable au reste du monde, Lorenz observait chaque trait, chaque fossette, chaque ligne du visage enfantin. Mais c'est finalement le regard du garçon qui l'amena à siffler doucement entre ses dents. Il avait un regard droit et fier, un regard qui ne se baissait pas facilement et dans l'intensité sérieuse rappelait étrangement un certain roi décédé depuis peu. Et si il n'y avait que ça... En secouant la tête doucement, il répondit à Ambre :

« Non. Il ne ressemble pas tout à fait à Esmelda Kohan. »

Un court silence passa tandis qu'il fronçait les sourcils à nouveau, plus par réflexion que par un quelconque mécontentement :

« Mais c'est le portrait craché de Gregorist... »

Enfin craché... Il exagérait peut-être un peu mais il y avait tout de même de troublantes ressemblances. Qu'il soit un cousin proche ou plus éloigné, il était clair en tout cas qu'il avait un lien de parenté avec lui. La question suivante résonna donc avec une parfaite logique, elle était plus que justifié. Qu'allait-il donc bien pouvoir faire d'un petit Kohan ? Il sentait une profonde inquiétude dans la voix de son humaine, une inquiétude pas tout à fait justifiée et qu'il écarta d'un haussement d'épaule :

« Je n'ai aucun intérêt à lui faire du mal. »

Le choix des mots n'était pas anodin, cela signifiait qu'il en aurait été capable si ça avait pu lui être utile mais ça ne l'était pas. Et même si ça l'avait été il n'y aurait pas prit plaisir, il l'aurait fait comme il faisait chaque tâche, parce qu'elle était nécessaire. En l'état actuel des choses le garçon lui était plus utile vivant et en bonne santé que mort, il ne savait pas encore exactement comment il allait pouvoir s'en servir mais c'était un atout qu'il voulait garder dans sa manche. Et il devait absolument se renseigner le plus possible afin de savoir qui il était et quelle était sa place dans la famille royale. Encore des choses à faire à un moment où il avait très peu de temps... Après une courte hésitation il se décida donc :

« Il va rester, c'est toi qui en sera responsable. Une partie de ma garde veillera sur vous, et tu t'occupera d'organiser les recherches de mes espions à son sujet. Nous devons savoir qui il est. Ils te feront leur rapport, tu triera les informations et tu me résumera les faits importants. »

Il allait sans doute la surprendre en lui confiant ainsi une tâche à accomplir mais sa longue absence l'avait fait réfléchir. A trop la protéger et à réduire ses marges de manœuvre comme il le faisait il ne lui donnait pas l'occasion de prendre confiance en elle te de creuser définitivement son trou au sein du peuple vampirique. Il fallait pourtant qu'elle y arrive, et qu'elle parvienne un jour à se faire respecter. Cela devenait même urgent quand il y pensait... Le regard sombre, il l'informa :

« Je vais partir Ambre. Dans un mois ou deux je vais m'absenter pour longtemps. Il faudra que tu sois forte pour veiller à la fois sur toi même, sur lui, et aussi sur mes intérêts. J'ai confiance en toi. »

Il savait que ce qu'il lui disait allait sans doute la remplir de doute, voir de terreur. Mais il fallait qu'elle sache ce qui se tramait, qu'elle ne soit pas surprise par son départ et qu'elle accepte de l'attendre tout en gardant les yeux grands ouverts pour ne pas se retrouver en danger. Bien sur il ne comptait pas lui donner les rennes du peuple vampirique pendant son absence, elle n'aurait jamais la légitimité nécessaire pour ça, mais il faudrait tout de même qu'elle s'accroche à sa place. Elle était sa compagne et en tant que telle elle allait devoir se faire respecter. Quelques autres vampires l'y aideraient, notamment Derek, mais ça ne ferait pas tout...
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeDim 8 Mar 2015 - 12:59

Un Kohan… Tout de même, Ambre n’en revenait pas. C’était d’ailleurs très bien ainsi, elle n’avait pas les idées très claires et se concentrer sur une seule chose était rassurant. Elle se focalisait donc sur le fait qu’elle avait donc voyagé avec l’un des membres de la famille royale tout ce temps ? C’était incroyable ! Probablement pas un héritier proche sans quoi il n’aurait pas gambadé ainsi dans la campagne mais tout de même. Sa seule présence était incroyable. L’observant avec attention, la jeune fille tenta de vieillir les traits pour se représenter le visage de l’ancien chef humain. C’était bien difficile. Feu Gregorist Kohan avait tout de même plus un peu plus qu’un an et demi, et il fallait bien dire qu’à cet âge là les traits faciaux changeaient facilement. Il semblait presqu’insultant pour l’ancien empereur que de tenter de se le représenter de cette façon. Le pauvre. Néanmoins le principal était que Valen n’ait rien ni ne risque rien, or c’était principalement son nom qui lui sauverait la vie. Un Kohan était une arme précieuse, Lorenz venait de le confirmer. Il grandirait parmi les vampires et apprendrait sans doute à se faire obéir, à se faire respecter, mais la jeune fille lui enseignerait aussi la patience, le calme et l’amour de son prochain. Cela allait être quelque peu difficile de concilier les deux, mais elle y arriverait ! Bah, n’aurait-elle pas pu tomber amoureuse d’un elfe, non ? Au moins en leur compagnie le petit bout d’homme aurait su dompter ses émotions, ses pulsions. Les vampires… La guérisseuse grimaça imperceptiblement. Il allait falloir du temps, beaucoup de temps pour que la majorité des vampires ne le tolère parmi eux. La plupart ne le prendrait que comme une poche de sang ; quoique, ils pourraient comprendre l’importance de son existence, mais il faudrait pour cela qu’ils le sachent. Serait-ce le cas ? Bonne question.

-Allez-vous annoncer à votre peuple son lien avec la famille royale humaine ?

D’un côté, ce serait une assurance supplémentaire pour la majorité sans doute, d’un autre, il pouvait il y avoir des atteintes à l’autorité même du Prince Noir par le biais de Valen ; ou d’Ambre, mais elle avait déjà appris à intégrer cette idée. De plus ce pourrait peut-être être une façon d’appuyer sa dominance que de ne donner que des ordres en obligeant les autres à réagir. Une façon de dire « c’est un humain, mais on ne touche pas, et je n’ai pas besoin de me justifier ». Restait à savoir ce que pensait réellement le fameux prince, il était toujours déstabilisant par moment et Ambre avait encore un peu de mal avec sa façon de… diriger. D’ailleurs, depuis quand essayait-elle de comprendre le fonctionnement politique des vampiriques ? Son propre peuple serait désespéré de voir cela. Mais après tout, c’était probablement normal que de chercher à comprendre l’environnement où l’on vivait. Elle allait devoir demander des cours à Merithyn, le jour où elle le verrait. Un elfe baptistrel expliquant à une humaine guérisseuse comment comprendre les vampires… Voilà qui semblait totalement incongru. Dissimulant un sourire amusé à cette idée derrière sa main droite, la jeune fille se détourna un instant avant d’observer son interlocuteur avec surprise, puis joie. Une joie qui tira ses traits fatigués et effaça l’espace d’un instant les cernes de ses yeux, qui fit étinceler le regard un peu éteint et arrondie le plus triste de ses lèvres. La responsabilité qui lui était remettait l’enchantait, elle ne pouvait que le reconnaitre. Elle la surprenait, bien sûr, mais la satisfaisait avant tout. Esquissant une sorte de révérence assise pour le moins étrange, elle hocha la tête avec entrain tout en l’assurant de faire ce qu’il lui confiait.

-Merci Prince, je vous suis reconnaissante de cette mission. Je ferais au mieux et même au-delà.

Une vraie mission ! Elle aurait de quoi s’occuper, et cela la rapprocherait de vampires espions. Elle était un peu nerveuse à cette idée, évidemment, une hiérarchie se mettrait en place vis-à-vis d’eux et elle allait devoir se faire obéir un minimum. Autrefois, ce n’était pas réellement ainsi. L’énorme majorité l’ignorait simplement puisqu’elle ne leur demandait rien non plus. Doucement, elle allait imposer sa place ; et creuser sa tombe en même temps sans doute. Son angoisse augmenta d’autant plus qu’il venait de lui révélait partir, et elle couina d’une voix étranglée avant de tousser pour éviter de s’étrangler avec sa propre salive. Le visage rouge et les yeux humides de sa quinte, Ambre dévisagea Lorenz, tentant de garder son calme. Sa voix restait maitrisée mais la petite note de panique était nettement perceptible pour une oreille exercée.

-Pour longtemps ? Plusieurs semaines ou… plusieurs mois ? Mais qui dirigera à votre place ? Ne va-t-on pas chercher à vous voler votre place ?

Inutile de lui demander la raison ou le lieu où il se rendait, Lorenz n’aimait pas beaucoup être questionné sur son emploi du temps et il le lui aurait dit s’il l’avait voulu. Toutefois la demoiselle ne pouvait pas non plus exclure de son esprit qu’il pourrait aussi ne jamais revenir s’il s’avançait vers le danger, aussi puissant soit-il, pas plus qu’elle-même allait être désespérément seule au milieu d’une masse de prédateurs dont elle était l’une des proies. Et dire qu’elle venait de ramener un enfant humain… C’était un cauchemar. Croisant les bras autour de la poitrine comme elle avait pris l’habitude de le faire quand elle voyageait seule pour s’auto-rassurer, elle pinça les lèvres avec inquiétude en tachant de rester calme. Il était trop tard pour les regrets.

-Et si quelque chose se passe mal, où dois-je aller qui soit sûr ? Sa voix se réduisit un instant en un petit filet traduisant parfaitement l’intense amour et la confiance absolue qu’elle avait dans le nom qu’elle allait prononcer : et si Norwen revenait ? Elle me déteste.

A dire vrai, elle ignorait lesquelles de ces possibilités était la plus effrayante. Toutes, sans doute. Derek allait avoir une ombre humaine pendant un long moment sûrement ; Dracos, heureusement qu’il était là, et la magie avec. Il serait probablement une petite île de paix dans un océan d'animosité. Ambre sentait déjà le ressentiment des sangs-froids à son égard.
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeMer 11 Mar 2015 - 19:31

Sa question méritait réflexion. D'un côté il préférait garder secrète l'identité du gosse afin de garder cet atout dans sa manche et au besoin, le ressortir plus tard. D'un autre, il aurait bien du mal à légitimer sa présence au sein du peuple vampire... Ils pouvait l'imposer bien sur, ce ne serait qu'une bizarrerie de plus qu'on mettrait sur son compte sans oser discuter mais cela pourrait, à terme, lui causer préjudice. Avec quelques ruminations, il décida donc :

« Je vais le présenter comme le fils unique d'un haut dignitaire de Gloria. Les vampires penseront que je compte m'en servir plus tard, au moment de faire tomber l'empire humain. Mais son nom restera secret. Lui-même doit l'ignorer. »

Il était trop jeune pour se souvenir de quoi que ce soit, sans identité il ne serait que plus malléable. Le compromis était la meilleure solution possible, la seule en fait. Elle aurait au moins l'avantage de lui fournir une marge de manœuvre appréciable puisque personne ne viendrait lui demander de comptes à propos de ce gamin au moins jusqu'au moment où il s'attaquerait finalement à Gloria, ce qui pouvait se révéler très long vu la situation...

Il ne s'était pas trompé à son sujet, elle avait changé. Il suffisait de voir sa réaction à une mission qui, un peu plus tôt, l'aurait complètement apeurée. Cette constatation lui tira un demi sourire presque invisible mais bien réel. Il aimait ce changement même si il haïssait ce qui l'avait produit, il aurait aimé avoir plus de temps pour découvrir toutes les nouvelles facettes de son étoile mais il savait qu'il n'en aurait pas tant que ça. Il lui restait beaucoup à faire, et lorsque ce serait fait il lui faudrait disparaître pour une mission qui avait tout du suicide et qu'il comptait pourtant bien réussir. Cette résolution affermit son regard, rendant l'acier de ses prunelles plus tranchant encore tandis qu'il répondait :

« On va essayer oui... C'est ainsi que fonctionne mon peuple. »

C'était une vérité qu'il était parfaitement impossible et inutile de nier, une vérité qu'elle devait apprivoiser le plus vite possible si elle voulait pouvoir s'en tirer pendant cette période sans lui. Sa place allait être en danger, et elle avec du coup. Il comptait lui donner toutes les armes pour s'en sortir et lui faisait entièrement confiance pour surprendre tout le monde mais il faudrait pour cela qu'elle soit bien consciente des réalités du peuple de l'ombre. Ils n'allaient lui faire aucun cadeau, pas le moindre, et il ne serait plus là pour les tenir. Elle allait devoir s'imposer.

« Je ne sais pas combien de temps cela va durer, sans doute un bon moment... Moi et Merithyn partons seuls, Derek et toute ma garde seront donc chargés de veiller sur toi et sur l'enfant nuit et jour. Ils sont loyaux, ils te connaissent déjà et savent faire leur travail. Tu devras t'appuyer sur eux en tout premier lieu. Je te donnerai les noms des autres vampires qui peuvent t'être utile, et de ceux qui seront dangereux. Et l'intendance sera confiée à Svenn sous ta supervision. Tu devras valider ses décisions les plus importantes en mon nom. »

Sa décision allait faire du bruit, c'était un véritable coup de pied dans la fourmilière. Il n'avait pas l'indécence de mettre la petite humaine totalement au pouvoir, sachant très bien qu'il fallait pour cela des capacités et un apprentissage qu'elle n'avait jamais pu acquérir, mais en lui donnant un droit de regard sur les décisions de l'intendant il exprimait très clairement à son peuple la position de celle qui était sa compagne. Il la légitimait dans son statut et lui offrait une place de choix, mais ô combien dangereuse. Cette idée lui déplaisait beaucoup mais au fond de lui, il savait que c'était le bon choix. Il n'avait entièrement confiance qu'en elle, et elle avait aussi besoin qu'il ai confiance. La boucle était bouclée, la suite s'écrirait sans lui. Et c'est avec une totale assurance qu'il apaisa ses craintes tout en caressant doucement son visage :

« Bien sur qu'elle te déteste, tu es ma compagne... C'est toi qui aura les cartes en main si elle revient, elle tentera d'utiliser ses soutiens au sein des vampires pour te déstabiliser, puis te tuer. Neutralise ses tentatives l'une après l'autre, gagne le respect de mon peuple. Et si elle a l'idiotie d'aller à un combat frontal alors refuse. En tant que princesse vampirique tu peux lui imposer ton champion. Derek ne l'aime pas beaucoup, il se fera un plaisir de l'éliminer pour toi. »

Il ne croyait pas que la vampiresse prendrait un tel risque, elle n'était pas idiote. Mais si ça arrivait alors il fallait qu'Ambre soit au courant des coutumes et de la marge de manœuvre qu'elle aurait. Sa main descendit jusqu'à la sienne tandis qu'il continuait, encourageant :

« Cela n'ira pas jusque là, et je reviendrais aussi vite que je le pourrais. Mais il faut que tu apprennes Ellisseï, la politique vampirique est faite de férocité mais aussi de ruse. Si tu manque de l'un alors il faut se servir à outrance de l'autre, tu es bien plus maline que tous mes vampires réunis. A mon retour, je veux les voir te manger dans la main... »

L'image était plus que cocasse, il l'avait utilisé à dessein pour la faire sourire. Il était parfaitement conscient de l'énormité de ce qu'il lui imposait, il aurait aimé le lui éviter mais c'était impossible et son instinct lui disait que c'était mieux ainsi. Il la serra contre lui, humant ses cheveux tout en murmurant :

« N'ai pas peur... »
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeMer 18 Mar 2015 - 17:08

Fils d’un haut dignitaire, ce n’était pas une mauvaise idée. Après tout, ce n’était pas vraiment un mensonge, et cela garantirait une certaine sécurité pour l’enfant. Les vampires savaient faire des concessions quand cela les arrangeaient. Hochant la tête, Ambre ne répliqua pas, satisfaite d’avoir eu sa réponse. Valen resterait avec elle et elle s’occuperait de lui sans craindre chaque instant que quelqu’un l’égorge dès qu’elle avait le dos tourné. Bon, cela n’empêcherait pas que la plupart allaient encore la mépriser et la détester, probablement d’autant plus qu’elle était revenue et avec un autre humain pris sous son aile, mais cela, elle s’y était habituée. Et l’enfant ferait de même. Après tout il était jeune et avait déjà connu, sans doute, de nombreux traumatismes ; peut-être que se trouver enfin dans un environnement qui ne changeait guère, quelle que soit la violence ou les caractéristiques le définissant l’apaiserait et le rassurerait.

Toutefois ce n’était pour l’instant pas le point le plus urgent à étudier, quoi que le bien-être de son petit protégé soit évidemment primordial. La nouvelle apportée par Lorenz n’était pas la bienvenue et l’imagination de la jeune fille s’emballa, se représentant toutes sortes de désastres qui, hélas, pouvaient fort bien arriver. En l’entendant confirmer que l’on tenterait de lui voler sa place, le visage de la petite blonde se décomposa. Bien sûr, elle s’en doutait et même plus que cela, elle avait fini par connaitre les vampires et leur fonctionnement. Le départ du Prince allait mettre à mal son autorité cela allait sans dire, mais qu’il le certifie rendait d’autant plus tangible cette probabilité. Inspirant doucement, Ambre cilla en entendant la suite, incertaine quant à la sagesse d’une telle décision. Elle ne remettait nullement l’intelligence ni la capacité politique de son interlocuteur en cause, c’était simplement qu’elle avait la nette impression qu’il la surestimait. Valider les décisions les plus importantes… Mais elle ne connaissait pas grand-chose à la politique, pas assez pour disposer d’un tel pouvoir du moins. Et qu’entendait-il par décision importante ? Ils n’avaient pas les mêmes priorités, la guérisseuse s’imaginait très mal dirigeant tout le peuple. Auraient-ils été humains que, sans doute, cela l’aurait un peu moins effrayée, mais les vampires ne faisaient pas dans la dentelle et elle savait qu’elle allait peut-être devoir faire des choix qui n’allaient pas du tout lui plaire. Mettre de côté sa sensibilité humaine pour se rapprocher de l’intransigeance des sangs-froids. Rien que les consignes sur Norwen étaient… et bien, elles montraient la mentalité vampirique. Ambre allait devoir s’imposer et se faire respecter, et cette tâche n’allait pas être aisée. Laissant le vampire lui caresser le visage sans trop y prêter attention, la demoiselle fit la moue, pas du tout convaincue. L’énormité de la tâche qui l’attendait lui gelait les os d’autant plus qu’elle savait qu’un échec aurait des répercussions non seulement sur sa vie, mais aussi celle de ceux qui la défendrait, sans compter que Valen en subirait les conséquences et que Lorenz verrait son autorité mangée par celle d’un autre. Un fin sourire amusé lui étira les lèvres à la métaphore utilisée, tandis qu’elle imaginait son ami Derek lécher quelques gouttes de sang qu’elle aurait gracieusement versé dans sa paume. Les autres seraient surtout capables de lui perforer la main pour se repaitre. A cette idée, un frisson de dégoût et d’effroi la saisit et elle dû se retenir pour ne pas jeter un regard noir à Lorenz. Ne pas avoir peur après lui avoir annoncé tout cela d’un coup, alors qu’elle était à bout de forces aussi bien physiques que mentales, semblait franchement ironique. Fronçant les sourcils, elle soupira, vaincue, tout en observant d’un air morose le rayon de soleil qui n’avait pas bougé, s’appuyant contre la poitrine de Lorenz.

-J’espère qu’elle ne reviendra pas. Mais pour les décisions importantes, comment être sûre de ce qui sera le bon choix ? Je sais que je peux compter sur Derek pour me défendre, il est mon ami, mais qui m’apprendra à mieux comprendre la politique vampirique ? Je suis habituée à soigner les blessés et les malades, non à veiller à la bonne cohésion d’un peuple. La moindre erreur risque de vous faire perdre votre place, n’est-ce pas ?

Rapidement, elle passa en revue les différents noms des vampires qu’elle appréciait et qui n’étaient pas désagréables avec elle. Lyrom serait probablement parmi les personnes de confiance. Ambre devrait malgré tout se méfier des potentiels traitres, sans doute. Cette idée ne l’enchantait pas du tout, comme le reste.

-Si, j’ai peur, reprit-elle le plus sérieusement du monde, faisant nerveusement cliqueter ses ongles de sa main tremblante entre eux. Il y aura de graves conséquences si je rate cette tâche. Et je n’ai pas la même approche ni la même compréhension que vous de votre peuple.

Son regard croisant Valen qui s’était endormi, blotti contre l’autre bout de la banquette, elle se demanda s’il n’était pas possible de revenir au même âge que lui. Probablement pas, hélas. Avec un léger rire jaune, elle secoua légèrement la tête tandis qu’elle songeait à la moue dégoûtée du vampire venu la secourir après l’avoir vu se nourrir de baies :

-Je suppose que dans le pire des cas je pourrais essayer de tous les rendre malades avec de la salade…

Ce n’était pas pour la rassurer, pourtant. Fermant les yeux un instant en tentant de juguler l'angoisse qui montait lentement mais sûrement, elle aspira la chaleur qui se dégageait de la main de Lorenz contre la sienne comme un baume réconfortant. C’était bien, la chaleur. Cela lui rappelait sa rencontre avec Lindorië, la jolie elfe, lorsque celle-ci lui avait dit de toujours se tourner vers le soleil pour ne pas désespérer. Cela semblait bien lointain, soudainement.

-Comme le soleil parmi les étoiles, murmura-t-elle sans vraiment se rendre vraiment se rendre compte qu’elle pensait à haute voix. Un soleil noir.

L’astre du jour répandait la même chaleur, sans doute admiré par les étoiles respectueuses et plus froides qui, lorsqu’elles le voyaient, disparaissaient pour le laisser rayonner. Lorenz semblait un peu pareil, au milieu des siens. Respecté, admiré et jalousé, chacun rêvant de prendre sa place.
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeDim 22 Mar 2015 - 21:44

Il ne la quittait pas du regard, analysant attentivement ses réactions et s'attristant de son air morose. Il se doutait bien qu'une telle responsabilité ne pouvait pas lui faire plaisir, c'était même complètement terrifiant pour une petite humaine. Mais il n'avait pas vraiment le choix, elle ne serait jamais plus en sécurité qu'appuyée par un certain pouvoir. Les vampires respecteraient cette force là à défaut de la respecter tout court, et elle aurait ainsi le temps de les forcer à voir sa force. Car elle avait de la force, Lorenz n'en doutait pas une seule seconde. Maintenant qu'elle avait vu le monde tel qu'il était, elle trouverait le moyen de se servir de cette force et de la faire grandir. Mais pour cela, il fallait qu'elle ai confiance en elle... Aussi se contenta-t-il de hausser les épaules à sa question :

« Les choses ont changé depuis que je me suis battu pour prendre la tête de mon peuple. Le sang de dragon m'a rendu plus fort. Les vampires y réfléchiront donc à deux fois avant de me prendre ma place en sachant que je risque de revenir n'importe quand... Seuls les plus téméraires tenteront, et ils devront faire face à de nombreux opposants qui se rangeront de ton côté dans l'espoir de me plaire. Il te suffira de t'en servir et de faire courir le bruit de mon retour prochain si tu vois que les choses t'échappent. Ils marqueront un temps d'arrêt, peut-être pas très long, mais cela te permettra de gagner du temps si c'est nécessaire. »

Il avait beaucoup réfléchit à la question. Le retour d'Ambre changeait certaines choses mais au final il était heureux que cela se passe ainsi. Il préférait mille fois la savoir à la tête de son peuple quand bien même ce n'était que par le biais d'un autre vampire, que d'y mettre n'importe qui d'autre. Sur de son choix, il continua :

« La politique n'est que logique Ambre, et tu es quelqu'un de logique. Mais si cela peut te rassurer, j'utiliserai le temps qui me reste ici afin de t'apprendre le plus de choses possibles et je te laisserai des notes ainsi que le nom de conseillers avisés. Tu protégera ma place, je ne m'inquiète pas là dessus. Et si il devait malgré tout y avoir le moindre problème je ne manquerai pas de châtier les coupables à mon retour. »

Tranchantes, ses prunelles reprirent la douceur attentive qu'elles ne savaient prendre que face à la petite humaine et il attrapa sa main au vol afin d'en apaiser le tremblement d'un baiser. Un demi sourire sur les lèvres, il répondit :

« Tu ne rateras rien du tout. Et tu n'auras même pas besoin de les rendre malades. A mon retour, tu auras de nombreux opposants mais tout autant d'appuis solides qui te respecteront. Nous régnerons ensembles, et nul ne pourra rien y redire... »

Il s'était fait câlin dans l'intimité de la tente, ses mots éveillant finalement sa curiosité jusqu'à lui faire lever un sourcil :

« C'est moi le soleil noir ? »

L'image était amusante, il la rumina un moment avant d'émettre, mi figue mi raisin :

« C'est plus flatteur que Tueur de Dragon... Moins ronflant peut-être... »

Il rit finalement, un rire grave et plein d'une chaleur étonnante que nul n'avait plus entendu depuis bien longtemps. Avec le retour de la petite étoile, il se sentait complet et même leur séparation prochaine avec tous les risques que cela comportait ne suffisait pas à gâcher son plaisir. Il voulait uniquement profiter du présent, partager avec l'humaine son infinie confiance en lui-même, en eux deux, et son simple contentement de la savoir enfin près de lui. Tout près de lui même au vu de la façon dont il l'enveloppait dans ses bras, caressant son dos tout en distillant une agréable chaleur entre eux. Lentement, il fit courir ses lèvres sur son cou, titillant la veine palpitante en un jeu sensuel et perturbant qui ne cessa que lorsqu'il souffla tout contre elle :

« Ellissë, Mornänor... Avec de tels titres, comment veux-tu que l'on s'oppose à notre amour ? »
(Douce Etoile, Soleil Noir)


Il rit encore, plus doucement. Ses mains traçaient un sillage plein d'une confortable chaleur sur la peau de la jeune femme tandis qu'il descendait plus bas à chaque caresse. Ses jeux se faisant plus mutins, il s'amusa de son trouble et bloqua très naturellement la seule protestation qu'elle aurait sans doute pu trouver :

« La magie n'a que des avantages... »

Leurs oreilles bourdonnèrent quelques secondes, il venait de tisser une bulle de silence autour d'eux en excluant l'enfant profondément endormit. Et c'est de plus en plus taquin qu'il proposa :

« Si tu préfère aller dormir aussi, c'est possible... »

Ceci dit tout en passant la main fine de la jeune femme sous sa chemise pour la poser sur la peau de son torse. Elle pouvait encore s'enfuir évidemment, mais il n'y croyait pas vraiment... Vraiment pas du tout...
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeVen 27 Mar 2015 - 18:18

Donc elle ne se retrouverait à faire face qu’aux vampires les plus fous et les plus dangereux ? Voilà qui était rassurant. Vraiment. Comment une humaine était-elle censée mettre au pas une bande de vampires excités par la perspective de récupérer le pouvoir ? Certes, la crainte de Lorenz restait même en son absence et heureusement, mais cela ne ferait pas tout. Toutefois, certains vampires l’aideraient et la conseilleraient au mieux et, en espérant qu’ils ne se jouent pas d’elle, Ambre pourrait sans doute compter sur leur appui. Elle espérait simplement ne pas diviser le peuple actuel du Prince en deux clans opposés, l’un la soutenant l’autre voulant sa tête. Ou son sang. Ou simplement son départ. Enfin bref qui ne la voulaient pas. Jetant un regard sceptique au vampire près d’elle, elle hocha la tête sans grande conviction avant qu’une étincelle de soulagement ne naisse dans ses yeux clairs en entendant la proposition qui lui était faite.

-Oh, oui, je veux connaitre votre peuple au moins pour le diriger. Derek m’aidera mais je préfère en savoir autant que possible avant que vous ne partiez. Et faire connaissance avec ceux qui me soutiendront.

Quant à la dernière partie de sa phrase… Malgré qu’il était évident que les possibles fauteurs de troubles se doivent d’être punis, la demoiselle restait quelque peu frileuse quant aux manières loreziennes de le faire. Pourtant elle ne pourrait pas non plus le lui cacher. Si quiconque tentait de voler la place de la jeune fille et de s’en prendre à elle, cela signifierait également que le statut du Prince et ses choix personnels étaient discutés. Et, en conséquence, qu’il pouvait lui également craindre une quelconque traitrise.

-Je n’aime pas la politique, murmura-t-elle en fronçant les sourcils, concentrée. Rien n’y est clair, rien n’y est évident, l’ombre cache trop de secrets.

En tant que fille du peuple, elle avait toujours eu une vision simpliste de la façon de gouverner. Sa mère, issue d’une famille un peu plus haut placée, avait gardé de sa jeunesse la compréhension de ce monde compliqué dans lequel évoluaient les plus puissants. Si elle avait inculpé une partie de son savoir à ses enfants, principalement ses deux aînés, elle n’avait pas assez à sa disposition pour leur montrer à quel point la politique était un jeu froid où régnaient les vipères et les fourbes. Aussi Ambre n’avait-elle gardé comme conclusion que le simple fait qu’il fallait se méfier des véritables intentions des autres. Pourtant, confiante dans les autres comme elle l’était, elle n’avait jamais compris pourquoi agir ainsi. Quel était l’intérêt du mensonge ? Il valait jouer franc-jeu et être en paix avec soi-même plutôt que de s’inventer un personnage. Ce n’avait été qu’en côtoyant plus amplement Lorenz que la jeune fille en avait eu un aperçu. Pour plaire au plus puissant, qu’importait qu’on le haïsse intérieurement s’il croyait en notre loyauté. Derek lui avait montré, également. Ce qui n’avait pas empêché la demoiselle de continuer à juger cela tout à fait enfantin. Mais maintenant qu’elle se trouvait dedans, elle se sentait geler à la simple idée d’être le principal sujet de ces sombres murmures. Elle qui aimait tant la lumière de la vérité, elle allait devoir approfondir sa façon de voir le monde. Sa petite péripétie au milieu de la campagne, seule à devoir se débrouiller seule, l’avait endurci et abaissé les œillères qui lui bloquaient une partie de sa vue fictive. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle comprenait tout ce qui s’ouvrait désormais à elle.

Si noire était la politique, Lorenz l’était tout autant, à sa façon. Mélange de chaleur et de froid, de tendresse et de dureté, de lumière et de nuit, Ambre ne savait comment prévoir ses réactions. Il s’agaçait de ce qu’elle imaginait qu’il balayerait d’un geste de main, s’amusait de ce qu’elle pensait qui l’énerverait, écartait ce qu’elle croyait lui plairait. Il pouvait passer d’une délicate attention à une colère explosive, et inversement. Il était tout et son contraire, une contradiction à lui seul. Un soleil noir qui attirait et effrayait. Rougissante, elle marmonna un vague oui pour répondre à sa question, ne voyant pas de qui d’autre elle pourrait parler, observant du coin de l’œil le silence pensif gardé par le vampire. Finalement, le rire qu’il laissa s’échapper fit ouvrir de grands yeux étonnés à la jeune fille qui le fixa sans réagir pendant un instant, fascinée par le changement qu’elle percevait. C’était bien la première fois qu’elle le voyait agir ainsi, jamais elle n’avait entendu pareil rire de sa part. Elle ignorait presqu’il le pouvait. Entourée d’une paire de bras chaleureux, elle frissonna en sentant le contact des lèvres chaudes contre son cou, câlines et légères. Ce n’était pas la même chose que lorsqu’elle donnait son sang, non. C’était plus intense, plus intime, frôlant la surface de la peau en laissant un sillon de chaleur. Son pouls s’accéléra au même titre que son souffle et elle sentit son trouble grandir, l’esprit retourné. La situation était franchement déstabilisante, d’autant qu’elle ne pouvait décemment prétendre que cela lui déplaisait sans se mentir. Oh non, la chaleur qu’elle ressentait, non seulement venant de son compagnon mais surtout celle qui se diffusait dans son corps, était incroyablement stimulante. Et c’était bien cela, le problème.

Avec une petite moue que contredisait sa peau écarlate, elle s’apprêta à rappeler au vampire qu’ils n’étaient pas seuls mais il la prit de vitesse, les englobant dans une bulle de silence qui les séparait du reste du monde. D’accord, il se jouait d’elle sans méchanceté. Déstabilisée, la petite humaine leva les yeux vers le pan de tente. Les vampires s’annonçaient toujours avant de rentrer dans la tente, mais si le prince ne répondait pas ? Bêtement, cela la rendait nerveuse. En fait, non, c’était le vampire qui la serrait contre elle qui la rendait nerveuse. Son cœur menaçait d’exploser dans sa poitrine, elle se mordillait l’intérieur des lèvres avec angoisse, sursautant lorsque sa main glissa malgré elle sous la chemise du prince. Ce fut à ce moment-là qu’elle cilla, surprise, avant de caresser la peau de son compagnon sous lesquels se dessinaient les muscles.

-Oh… C’est tout doux.

Et agréable. La peau lisse et blanche était ferme, et la main d’Ambre glissa jusqu’au ventre avec délicatesse et tendresse, curieuse. Elle n’avait jamais approché autant un représentant de la gente masculine, et la jeune fille en ressentait autant d’embarras que de curiosité. Levant le nez vers le prince, elle croisa son regard malicieux et reprit finalement ses paroles exprimées un peu plus tôt.

-Non, pas Mornänor, je préfère Soleil Noir.

C’était plus facile à prononcer, et cela la reliait au peuple duquel elle venait. Et puis un surnom devait rester tel qu’il était ou il perdait de sa valeur. De sa saveur. Pensive, la jeune fille traça des arabesques sur le ventre de Lorenz, remontant le long du flanc avant de se faire chatouilles. Visiblement, il ne craignait pas. Dommage. Cela étant, elle n’avait pas terminé de l’explorer. Humpf. Rien qu’à cette pensée, elle se sentie profondément embarrassée. Ne pas penser, ne pas penser. C’était la règle numéro 1. Mais de cette manière, cela n’allait pas aller. Une idée germa dans son esprit, et son regard troublé s’éclaira.

-Puis-je vous faire un massage ?

Sitôt dit, sitôt fait, elle se détacha de ses bras et, glissant l’autre main dans son dos, lui retira sa chemise. Elle s’arrêta un instant en fixant avec fascination la peau d’ivoire, qu’elle effleura du bout des doigts, glissant sur l’avant-bras musclé et effleurant un sein pâle, cherchant automatiquement un battement de cœur définitivement éteint. Chassant cette idée, elle ramena ses deux mains dans son dos et, le faisant se retourna, déposa un timide baiser sur la nuque avant de commencer de légers cercles de la paume des mains.
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MessageSujet: Re: Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Toi et moi ça se peut, mais pas lui... [PV Ambre] Icon_minitimeVen 27 Mar 2015 - 19:46

Son regard rapide vers l'entrée de la tente ne lui avait pas échappé. Eh bien, que craignait-elle ? Rares étaient les vampire à oser venir le déranger sans y avoir été invité. Et puis même si ça arrivait, il ne voyait pas bien où était le problème... Ce qu'elle était timide tout de même... Elle ne pouvait s'en rendre compte mais à force de rougir comme cela elle allait finir par mettre le vampire qu'il était au supplice devant la vision d'un tel afflux de sang... Déjà qu'elle le mettait au supplice tout court rien que par sa présence.. Etait-elle seulement consciente de sa beauté ? C'était idiot, il l'avait attendue pendant des mois sans se lasser et à présent qu'elle était à lui il ne se sentait plus capable d'attendre. Elle méritait mieux pourtant, bien mieux, le meilleur de ce qu'il pouvait lui donner. C'est donc frémissant de ce besoin viscéral de lui faire plaisir qu'il suspendit tout ses gestes, toute son inhumaine attention entièrement concentrée sur la main fraîche de la créature mortelle et sur ses réactions tandis qu'elle se promenait sur sa propre peau, explorant son corps comme si c'était sa toute première fois... Ah mais était-il bête. C'était le cas. Et il ne l'aimait que plus pour ça.

Son expression surprise avait renforcé la lueur amusée dans son regard. A quoi s'était-elle attendue ? A des écailles rugueuses ? Il était un vampire, pas un lézard à deux pattes... Bon quelque part il voulait bien lui pardonner. On faisait courir de tes bruits sur lui qu'il n'aurait pas été étonné que cette rumeur là existe aussi... Il se troubla en la sentant se mettre à dessiner sur son torse, puis sur son flanc droit. Une vieille blessure se trouvait là, depuis longtemps refermée et elle ne tarderait sans doute pas à tomber sur les anciennes brûlures que le sortilège de foudre d'un certain Achroma lui avait laissé. Elle ne semblait pas s'en préoccuper néanmoins, trop occupée à chercher à le chatouiller et à s'attirer un haussement de sourcils perplexe de la part d'un vampire absolument pas chatouilleux ni au fait de ce que pouvait être cette étrange tentative. Il apprendrait très vite à lui retourner cette délicate attention et sans doute s'y montrerait-elle bien plus sensible que lui. En attendant il hocha la tête doucement :

« Va pour soleil noir... »

Pourrait-il seulement lui refuser quelque chose un jour ? C'était de plus en plus improbable. Elle ne rendait sans doute pas totalement compte mais il était définitivement et irrémédiablement fou d'elle. Fou au point de risquer tout ce qu'il avait chèrement gagné jusque ici au sein de son peuple et absolument pas perturbé de le faire. Rien n'avait d'importance à côté de ce qu'elle était pour lui, sa haine elle-même s'apaisait en sa présence, sa vengeance passant du statut d'urgente priorité à celui de projet lointain. Ce qu'elle en ferait ne regardait qu'elle, mais Ambre finirait fatalement par devoir prendre conscience de la somme immense de pouvoir qu'elle tenait dans sa si petite main. Il possédait la force de ravager le monde, et il lui appartenait de la même manière qu'elle était à lui. Son innocence pâtirait certainement de cette prise de conscience lorsqu'elle se ferait...

En attendant, elle prenait confiance. Ou agissait peut-être simplement par instinct... Il ne savait pas trop, toujours est-il qu'elle le surprit. Un massage ? Ce n'était pas vraiment ce qu'il avait eut en tête, ou pas uniquement, mais il aurait été bien indélicat de refuser une telle offre. De toutes façons elle lui retirait déjà sa chemise, faisant danser follement la lueur mi carnassière mi rieuse de ses prunelles d'acier. Elle était pleines de surprises décidément...

Ce fut à son tour de frissonner lorsqu'elle l'embrassa sur la nuque, tous les sens presque douloureusement éveillés. Il la laissa le masser, l'ombre d'un sourire sur les lèvres. Elle était douée... Ses mains douces palpaient chaque crispation, chaque soubresauts des muscles secs du vampire et dénouait les tensions avec la tendre habileté d'une guérisseuse doublée d'une amante en plein apprentissage. Ils restèrent un moment ainsi, le souffle de l'humaine s'apaisant à mesure qu'elle prenait ses aises avec son corps et les paupières de l'ancestral s'abaissant tandis qu'il savourait ce qu'elle lui offrait. Enfin il jugea que c'était assez et qu'il se devait de prendre soin d'elle à son tour. Il se retourna donc doucement et ce furent cette fois-ci ses mains à lui qui passèrent sous le corsage de la jeune femme. Chaudes et terriblement habiles, elles explorèrent à leur tour le corps offert tandis qu'il soufflait dans son oreille :

« Moi aussi, j'ai quelques talents... »

Sans plus se préoccuper de son trouble, il la souleva sans effort et alla la déposer avec d'infinis précautions sur une autre banquette située dans un coin plus intime de sa tente. Ses caresses reprirent alors, plus sages. Il massa doucement et longuement ses épaules avec autant d'habileté qu'elle avait pu elle même en démontrer et peu à peu, à mesure qu'il la sentait se détendre, il la débarrassa des couches successives de tissus qui l'enveloppait. D'une patience infinie, il la laissa prendre tout le temps dont elle avait besoin pour se sentir rassurée et balaya proprement tous les doutes qu'elle aurait pu avoir sur ce qu'il pensait d'elle alors qu'elle ne pouvait plus rien lui cacher :

« J'aurai vécu neuf-cent ans pour voir enfin la plus belle femme de ce monde... »

Tout en tendresse et sans qu'elle ne puisse protester plus avant, il l'embrassa. Le reste de cette longue journée leur appartenait, et ils firent l'un et l'autre en sorte de ne jamais pouvoir l'oublier...
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