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Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE

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MessageSujet: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeVen 24 Oct 2014 - 20:35

An 2 de l'âge d'obsidienne – fin avril


Quelques jours s'étaient écoulés depuis que le piège tendu aux rebelles sur le chantier du futur grand temple de Gloria s'était refermé sur ses infortunées victimes. Face à l'un des lieutenants de la garde d'Obsidienne, le Prêcheur tenait entre ses doigts le morceau de parchemin sur lequel étaient tracés les quelques mots que le capitaine Falkire avait laissé à son intention. Ce survivant, comme il se plaisait à se nommer, était parvenu à tromper la vigilance des soldats d'Alayia et à quitter la cité impériale, emmenant avec lui les deux jeunes enfants de la dynastie Sigvald. Pourtant, en dépit de cet échec face à la mission qui leur avait été confiée, Aldakin renvoya son subordonné sans distribuer le moindre blâme, sans réclamer la moindre action de pénitence de la part des fautifs. Quelle importance après tout ? Que les rebelles jubilent et se félicitent d'avoir libéré deux enfants sans valeur aucune, ils n'en tomberont que de plus haut lorsque s'abattra finalement sur eux le jugement du Néant. Certains, quoiqu'en l'occurrence il eut été plus opportun de parler d'une certaine, n'auraient d'ailleurs pas à attendre bien longtemps pour découvrir ce qu'il en coûtait de s'opposer à la volonté du seul véritable Esprit qui eut jamais mérité le qualificatif de Supérieur.

Les lèvres du général alayien laissèrent filtrer un sombre rictus tandis qu'il laissait tomber à terre le petit morceau de parchemin, l'écrasant sous sa botte avant de s'éloigner pour se diriger vers les geôles du palais impérial. Il franchit les postes de garde sans difficulté, n'accordant qu'une brève seconde d'attention au maître des clés qui régnait sur la prison tel un monarque sur son royaume, puis dirigea ses pas vers un escalier de pierre qui menait vers d'obscures et mystérieuses profondeurs. Il s'était lui-même octroyé le droit de choisir la cellule qui accueillerait sa prisonnière : pour les jours à venir, la jeune Luna aurait le privilège d'occuper un véritable cloaque souterrain, suffisamment lugubre que pour donner aux plus profondes oubliettes des airs de résidences de vacances. La cellule était non seulement froide, sombre et humide, mais il y régnait également en permanence une puanteur difficilement supportable même pour l'estomac le mieux accroché. Etait-il vraiment surprenant d'apprendre dès lors que les plus folles histoires circulaient parmi le personnel des gardiens à propos de cet endroit ? Les uns surnommaient cette cellule ''le gouffre du désespoir'', les autres se plaisaient à raconter à qui voulait l'entendre que les gardes affectés trop longtemps dans cette partie des geôles finissaient immanquablement par se suicider pour ne plus endurer ce qui relevait d'une véritable punition à leurs yeux. Quant à ceux qui avaient jamais occupé le cachot proprement dit, il eut été bien difficile de trouver quiconque fut en mesure de prétendre savoir ce qu'il était advenu d'eux exactement. La plupart n'en ressortaient qu'à l'état de cadavres aux formes vaguement humaines, et ce pour ceux qui en ressortaient, bien entendu.
Ainsi mis bout à bout, tous ces éléments étaient autant d'arguments qui justifiaient de faire de ce cachot le théâtre des évènements qui s'y dérouleraient ces prochains jours.

Lorsqu'ils furent arrivé devant la lourde porte d'acier qui cloisonnait la cellule, Aldakin fit signe au geôlier qui l'escortait de le laisser entrer puis de se retirer, consigne à laquelle le soldat s'empressa d'obéir, dissimulant d'ailleurs bien maladroitement le contentement que pareil commandement lui évoquait. Il parvint cependant à dominer son impatience, le temps pour lui de s'enquérir timidement :

« Souhaitez vous que je vous allume une torche ? »

Le garde avait instinctivement présenté le flambeau qu'il tenait à la main pour poser sa question, mais baissa le bras avec un mélange d'angoisse et d'incrédulité dans le regard devant la réponse qui lui fut donnée :

« Inutile, je vous remercie. »

Discipliné, le geôlier n'insista pas et le son de ses pas dans le couloir s'amenuisât bientôt rapidement tandis que les ténèbres reprenaient possession des lieux. Il fallut quelques instants pour que le regard dénué de vie du Serviteur alayien s'accommoda à la totale obscurité et qu'il put venir poser son attention sur la petite forme allongée qui gisait au pied du mur opposé. Encore inconsciente ? Apparemment, son coup avait causé plus de dégâts qu'il ne l'avait imaginé, mais il n'avait malheureusement pas le temps d'attendre que sa prisonnière se fut remise, ce d'autant plus qu'un nez un peu écrasé serait bientôt le cadet des soucis de la jeune fille. Sans que son geste n'évoqua la moindre hésitation, la main du Prêcheur se saisit d'un seau d'eau saumâtre qui devait croupir là depuis de longs mois. Néant seul savait combien de rats et autres nuisibles étaient venus s'y baigner durant ce laps de temps, mais le dernier à s'y être risqué ne semblait d'ailleurs pas avoir réussi à en ressortir puisqu'on en distinguait encore le cadavre affleurant à la surface du poisseux liquide. Rien qu'à l'odeur, on pouvait estimer la durée de ce séjour immergé à environ deux ou trois semaines. Tant mieux, le traitement n'en serait que plus efficace : la seconde suivante, Aldakin projetait le morbide contenu du récipient sur sa prisonnière ,dans l'espoir qu'une douche de cet acabit convaincrait la demoiselle de regagner le monde des conscients.

« Réveille toi, Luna. Réveille toi, et constate la déchéance qui est la tienne... »

Tels furent les mots qui saluèrent les premiers instants d'un calvaire dont aucun esprit humain n'eut pu réellement mesurer l'ampleur qu'il prendrait bientôt.
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MessageSujet: Re: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeMar 28 Oct 2014 - 4:14

La douche froide et nauséabonde eut l’effet escompté puisque la jeune fille poussa un léger grommèlement à son réveil. Allongée au fond de sa cellule, elle reprenait doucement conscience. Sa tête lui faisait horriblement mal comme si on s’était amusé à marteler son crâne à coups de marteau et elle lui paraissait si lourde. Elle avait tellement mal à la tête qu’il lui était difficile de penser à quoique ce soit d’autre que son désir qu’on la laisse tranquille. Elle voulait dormir encore un peu, juste un peu. Était-ce trop demandé? Elle grommela à nouveau en guise de réponse à ce réveil non désiré. Pourquoi la dérangeait-on? Pourtant, Ombre n’avait pas l’habitude de venir la déranger dans son sommeil. Pourquoi le faisait-il aujourd’hui alors? Elle chercha systématiquement à se rappeler s’ils avaient prévu quelque chose aujourd’hui comme une partie de chasse ou si elle avait promis de rendre un service à Auphélie ou à Autone. Mais malgré tous ses efforts, elle ne se rappelait de rien bien précis. Mais s’il fallait qu’elle se lève, elle le ferait… Mais qu’on lui laisse encore quelques minutes, elle voulait encore roupiller un peu. Dans sa confusion, elle ne comprenait pas trop ce qui se passait, n’ayant pas réalisé où elle se retrouvait réellement. En ce moment même, Luna pensait qu’il s’agissait d’une journée comme les autres où elle se réveillait à l’auberge dénommée « le Nid de l’Oiseau », jamais elle n’aurait pu avoir plus tort.

Luna reprenait doucement possession de ses sens tandis qu’elle regagnait conscience. Un frisson lui parcourut l’échine. Pourquoi faisait-il si froid? Il ne faisait pas si froid normalement, surtout avec cette chaleur épouvantable qui déferlait sur Armanda depuis ces derniers temps. La gamine n’aimait pas la canicule, mais cette température glaciale, elle trouvait que c’était un peu exagéré. Et le sol sur lequel elle se trouvait était froid et particulièrement humide. Pourquoi était-elle sur le sol d’ailleurs et non dans son lit? Elle n’eut pas le temps de réfléchir à la question puisqu’elle porta rapidement sa main à sa bouche tandis qu’elle était affligée d’un haut-le-cœur. Le mélange entre le goût métallique dans sa bouche ainsi que l’odeur nauséabonde des lieux lui donnaient la nausée. Et c’est en voulant se boucher le nez avec sa main droite qu’elle grimaça, ce dernier lui était particulièrement douloureux. Pourquoi lui faisait-il si mal? Elle avait saigné, ce qui expliquait ce goût de ferraille dans sa bouche, mais qu’est-ce qui s’était passé? Et pourquoi était-elle mouillée? Elle n’avait pas souvenir d’être tombée à l’eau pourtant…

Elle ne comprenait pas. Il n’y avait rien qui faisait du sens. La gamine décida enfin d’ouvrir les yeux pour réaliser qu’elle aurait très bien pu les garder fermés à quel point il faisait noir. Il n’aurait pas pu faire plus sombre. Si elle n’était pas au Nid de l’Oiseau, alors où était-elle? Dans une sorte de caverne? Peu importe l’endroit, elle devait s’en aller d’ici, ne serait-ce que pour respirer de l’air frais. Mais pour commencer, elle devait d’abord y voir quelque chose. Ramassant ses forces et se rendant compte en même temps que tous ses muscles étaient endoloris, elle porta sa main gauche devant son visage et cinq flammes* apparurent au bout de ses doigts.

D’abord éblouie, il fallut quelques secondes à l’archère pour que sa vision s’habituât. Elle jeta d’abord un coup d’œil à ce qui se trouvait devant elle : un mur fait de pierres. Mais sur celui-ci se trouvait des gravures que Luna trouvait des plus étranges. Elle ne s’y attarda pas plus longtemps et se retourna avec difficulté pour voir ce qu’il y avait de l’autre côté. Son regard se promena au niveau du plancher, à la hauteur de ses yeux, et s’arrêta sur une paire de bottes. Elles n’avaient rien de bien particulier. Masculines, faites d’un cuir foncé, et qui arrêtaient juste un peu en bas des genoux. Il y avait quelqu’un avec elle? Tout cela pour dire que Luna n’était pas dans son meilleur état intellectuellement parlant et en temps normal, cela aurait été la première chose qu’elle aurait remarquée. Mais elle avait l’impression que tout son être était au ralenti et sa céphalée n’aidait pas non plus. De peine et de misère, elle releva finalement la tête et croisa le regard du propriétaire de ces bottes.

Oh… Non! Non! Non! Non! Non! Non! Non! Non! Non! Non! Non! Non! Oh non! C’est pas vrai?! Ça ne peut pas être vrai! Sa fatigue se dissipa instantanément, son pouls s’accéléra et ses pupilles se dilatèrent tandis que Luna réalisait avec horreur l’identité de la personne qui lui tenait compagnie. Les flammèches magiques s’éteignirent au même moment qu’elle se redressait et qu’elle portait sa main à sa botte pour chercher sa dague, en vain. Reculant, elle fut cependant stoppée par le mur de sa cellule.

Ça lui revenait… La mission, le Temple, le petit qui n’était pas Nolan et sa sœur. Le piège tendu à Matis et elle… Elle se rappelait créer une diversion pour son compagnon. S’en était-il sorti? Elle se rappelait courir, s’enfuir le plus rapidement et le plus loin possible d’Aldakin du Néant. Et puis, plus rien. Après, c’était le néant total.

La prisonnière ouvrit la bouche, mais se ravisa lorsqu’elle ne trouva pas les mots qu’elle voulait prononcer. Elle n’arrivait pas à réfléchir correctement. Ses oreilles bourdonnaient. Sa tête la faisait souffrir. En tout cas, il ne l’avait certainement pas ratée avec ce coup à la tête. Que lui voulait-on? Cette question hantait ses pensées, faisait battre son coeur si fort qu'elle avait l'impression qu'il voulait sortir de sa cage thoracique, mais elle avait trop peur de la prononcer et de connaître la réponse. Peu importe, ça n’annonçait rien de bon…

Comment les événements avaient-ils pu se terminer ainsi?




*[Contrôle] Flammèches
Fait apparaître cinq petites flammèches, une pour chaque bout de doigts, sur la main droite ou gauche. Utile dans l'obscurité ou pour apprendre le contrôle à un jeune élève. Le feu peut brûler ou s'éteindre très vite à ce niveau, mais une fois magicien, il est inoffensif et peut rester durant des heures.

Geste clé : Porter la main en question devant son visage (pas trop près évidemment), les doigts bien écartés les uns des autres.

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MessageSujet: Re: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeSam 1 Nov 2014 - 12:23

Candide innocence que celle de l'enfance, vraiment. Immobile et silencieux, Aldakin contemplait le petit corps qui s'animait lentement devant lui, semblant reprendre difficilement pied dans la réalité qui serait désormais la sienne. Son visage s'assombrit sensiblement lorsque la lueur vacillante des flammèches magiques vinrent apporter un peu de lumière dans les ténèbres du cachot, mais il n'en laissa pas moins le temps à sa prisonnière de contempler le monde qui serait le sien pour les prochains jours. Frapper un homme à terre pour l'empêcher de se relever était déjà dur, mais si l'on voulait, ou plutôt si l'on devait, se montrer plus dur encore, il fallait lui laisser le temps d'espérer pouvoir se relever avant de l'abattre. Et c'était exactement ce que préparait alors le Prêcheur : il laissait à sa prisonnière le temps d'espérer, à la lueur de sa magie, avant de la punir comme il le convenait pour cet acte d'hérésie. L'éclat de terreur qui vint traverser le regard enfantin fut la confirmation que le général alayien avait atteint son objectif, il était temps désormais de passer à l'étape suivante. En deux pas, sa haute silhouette avait rejoins la jeune fille recroquevillée au pied du mur, juste avant qu'il ne l'attrape par sa tunique pour la soulever à la seule force de son bras. Déformée par l'atmosphère confinée de la cellule, sa voix résonna d'un timbre plus sinistre que jamais tandis qu'il déplorait avec sévérité :

« L'usage de la magie est péché, Luna. La magie est source de souffrance, il te faut rapidement le comprendre... »

Comme s'il voulait par le geste ponctuer sa phrase, Aldakin vint frapper sa prisonnière contre le mur et l'y maintint fermement accolée tandis que de sa main libre, il venait attraper le poignet de la main dont s'était servie la magicienne pour user de son sort. L'étreinte se resserra jusqu'à ce que retentisse le craquement caractéristique d'un os incapable d'en supporter davantage. Totalement insensible aux manifestations douloureuses de la jeune fille, il poursuivit :

« Néant a besoin de toi pour servir ses projets, Luna, tu as été choisie entre tous pour accomplir sa volonté. C'est un grand honneur qui t'est fait, il faudra t'en montrer digne. En ce qui me concerne, ma tâche sera d'accompagner du mieux que je le pourrais la destinée qui est la tienne. »

Sur ces mots, il relâcha lentement le bras blessé puis ramena délicatement sa captive au sol et s'accroupit devant elle pour se mettre à sa hauteur. Il tendit de nouveau la main, sans violence cette fois, et vint au contraire arranger une mèche de cheveux blonds avec un geste étonnamment doux. Sa voix elle-même se fit moins impitoyable, plus miséricordieuse tandis qu'il précisait avec tendresse :  

« Je n'y prendrais aucun plaisir, sois-en assurée, mais lorsque Néant me confie un travail, je me dois de veiller à ce que ce travail soit bien fait. Je pense que tu peux le comprendre, n'est-ce pas ? »

Elle n'était pas nécessairement la plus raisonnable qui fut, comme l'avaient assez clairement prouvé ses audacieux élans lors de l'épisode du temple, mais elle ne devait certainement pas être plus idiote qu'une autre. Néant l'avait désignée pour lui servir d'hôte après tout, cela dénotait un très fort potentiel.  

« Bien. Montre toi coopérative, et je te donne ma parole que tout ceci sera bien vite terminé, tu retrouveras rapidement la lumière du jour. A l'inverse, plus tu essaieras de résister, plus les choses deviendront difficiles pour toi, et ce n'est pas ce que nous voulons. »

Le Prêcheur vint ensuite poser la main sur le front de la jeune fille pour lui poser la question autour de laquelle se concentrerait tous les efforts du traitement qui lui serait réservé pour la durée de son séjour au cachot.

« Es-tu prête à servir le Néant ? »
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MessageSujet: Re: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeVen 7 Nov 2014 - 4:55

Ça ne se pouvait pas. Non, ce n’était pas vrai. C’était un de ces mauvais rêves que l’on croit trop vrai, trop réel, un des ces cauchemars qui allait la réveiller en sursauts d’un instant à l’autre. Elle n’était pas vraiment au fond d’une lugubre cellule je-ne-sais-trop-où en compagnie de ce charmant Prêcheur du Néant. Ce n’était que le fruit de son imagination volatile. Dans quelques secondes, voire quelques minutes, elle allait se réveiller dans son lit douillet à l’auberge et une autre journée des plus monotones allait commencer. C’est ce que Luna espérait au plus profond d’elle, mais la suite des événements ne la réveilla pas. C’était un cauchemar éveillé!

Dans le noir devenu total, elle sentit qu’on l’attrapait férocement par la tunique. Elle voulut se défaire de cette emprise, lâchant des protestations et se débattant du mieux qu’elle le pouvait. Mais la gamine ne faisait aucunement le poids contre le monstre qu’il était. Elle fut rapidement levée du sol comme si elle n’était qu’un vulgaire sac de pommes de terres sans importance et ce, sans plus de difficultés. Elle avait beau se débattre, elle ne semblait pas être plus menaçante pour lui qu’une mouche fatigante que l’on écrase avec la paume de sa main. Sa tête frappa violemment le mur, lui permettant de voir enfin quelque chose à travers toute cette obscurité : de jolies petites étoiles. Mais qu’est-ce que son crâne la faisait souffrir! Or, cette douleur fut rapidement remplacée lorsqu’un craquement sinistre lui extirpa une plainte de douleur. Son mal de tête n’était rien à comparé à celle de son poignet brisé dont la douleur lancinante lui parcourait le bras et lui faisait ressentir un engourdissement au niveau des doigts de sa main gauche. Elle se tordit de douleur tandis que c’était la première fois qu’elle vivait une telle souffrance. Ce n’était, après tout, qu’une gamine dont la plus grande épreuve physique se résumait à la perte des deux doigts de sa main droite.

Le monstre ramena l’enfant au sol avec une délicatesse qui lui paraissait irréelle. Instinctivement, elle se recroquevilla sur elle-même, serrant son poignet meurtri avec sa main, attendant le prochain châtiment qu’il lui infligerait. Elle sentait la rage parcourir ses veines tandis que sa voix résonnait dans sa geôle. Chaque mot qu’il prononçait la répugnait, lui donnait envie de vomir. Elle le détestait comme jamais. Elle voulait qu’il s’étouffe avec son Néant qu’il chérissait tant et qu’il meurt dans les souffrances les plus abjectes. Mais plus forte encore que sa colère était sa frayeur à son égard et aux projets qu’on lui réservait. Elle ne comprenait pas ce qu’on s’attendait d’elle. Pourquoi l’Esprit du Néant aurait-elle besoin d’elle? Et pourquoi elle? Qu’avait-elle de si particulier? Et qu’avait-elle fait pour mériter tout cela? Malgré les avertissements de son maître, qui avait été également capturés par les Alayiens dans son passé, jamais elle n’avait cru que cela puisse se produire pour elle. Si seulement elle l’avait écouté! Si seulement elle avait fait plus attention… Si seulement elle ne s’était pas amusée à jouer les héroïnes, elle n’en serait pas là. Mais comme toutes choses, on croit toujours, à tord, que ça n’arrive qu’aux autres.

L’enfant tressaillit et sa respiration s’accéléra lorsqu’Aldakin posa sa main sur sa tête. Elle s’attendait au pire et ignorait ce qu’il lui réservait à nouveau. Elle s’attendait bien sûr au pire. Mais ce dernier ne fit que replacer une des mèches de sa chevelure derrière son oreille dans un geste qui se voulait tendre, lui expliquant qu’il ne faisait que le travail qu’on lui avait attribué. En tout cas, s’il ne faisait pas cela par plaisir, il semblait s’amuser bien plus qu’elle! Et non, elle ne le comprenait pas et ne ferait pas preuve d’empathie pour saisir ce qu’il vivait.

Elle resta silencieuse pendant tout ce temps, préférant se taire que de prononcer des paroles qu’elle regretterait aussitôt, bien que l'envie de lui crier tous les noms était des plus fortes. Une partie d’elle-même lui disait d’accepter sa proposition, de se plier à sa demande et de se montrer coopérative pour éviter d’autres châtiments qu’elle ne pourrait supporter. Cette partie d’elle lui disait que ça ne servait à rien de lutter, qu’il allait gagner de toute façon et qu’il valait mieux abréger ses souffrances rapidement. Tandis que de l’autre côté, on lui rappelait qu’il n'était qu’un monstre, Fanatique de cet horrible Esprit de Malheur, et que sa parole ne valait pas une pièce d'or. Cette autre partie lui conviait de refuser, car il n’y avait rien de pire que de « pactiser » avec l’ennemi et qu’il la tuerait, ou pire, quoiqu’il advienne. Qui devait-elle écouter?

- JAMAIS! Vociféra-t-elle.

Sans même réfléchir, cette réponse avait retenti sans qu’elle ne puisse l’atténuer lorsque son geôlier lui avait demandé si elle était prête à suivre le Néant. Cette réponse était des plus sincères, dévoilant sans hésitation ce que son cœur pensait véritablement de son projet à la noix. Il la dégoûtait, mais rien ne la répugnait plus que l’idée d’aider son assaillant à atteindre son but. Pour démontrer son opposition, la gamine se débattit à nouveau, tentant de repousser la main qu’il avait posé sur son front. Elle comptait résister tant et aussi longtemps que ses forces le lui permettraient.

- Plutôt mourir que de servir le Néant!

Qu’est-ce qui lui passait par la tête? Était-ce du courage ou de la pure folie?


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MessageSujet: Re: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeVen 14 Nov 2014 - 18:45

La sombre silhouette n'avait pas laissé filtrer la moindre réaction devant le refus catégorique et même particulièrement énergique qui lui fut opposé. S'il ne pouvait nier en avoir caressé l'espoir, il ne s'était pas vraiment attendu à ce que la jeune fille accepte spontanément de renier ses croyances pour s'abandonner au seul culte véritable. Elle était encore trop déterminée, se pensait suffisamment courageuse, estimait devoir lutter contre ceux qui n'avaient en réalité pour seules intentions que de la sauver, et plus encore, de la purifier. La main que venait de lui tendre le serviteur alayien avait été sa chance de s'élever par dessus les Hommes : servir le Néant en lui faisant don de son corps, de ses faits et gestes... Pouvait-il seulement y avoir plus grand honneur ? N'importe quel alayien eut renié tout ce qu'il possédait pour le simple espoir de se voir l'élu de l'Aîné des Esprits, mais une rebelle si jeune, si candide, si innocente encore. Elle ne pouvait avoir conscience de la chance qui lui était donnée, et cela seul suffisait à lui attirer l'empathie de celui qu'on surnommait le Prêcheur.

Ainsi Aldakin n'opposa-t-il aucune résistance lorsque la demoiselle s'efforça de chasser sa main, la gratifiant même d'un hochement de tête compréhensif. Cependant, aussi sincère sa pitié pouvait-elle être, sa détermination l'était plus encore, et c'est sans la plus petite once d'hésitation, sans le moindre tremblement dans le ton, sans même la plus modeste trace de chaleur dans le timbre de sa voix qu'il répondit avec un sérieux morbide :

« Il ne faut jamais dire jamais, mon enfant. Tu es très courageuse, peut-être même un peu trop, mais ce n'est pas te rendre service que d'essayer de résister. Néant me guide, j'incarne sa volonté, alors dis moi, te penses-tu réellement capable de t'opposer à la volonté d'un Esprit Supérieur ? »

Il le semblait bien, à en croire ce qu'elle prétendait. C'en était presque touchant, vraiment, mais ce qu'elle ignorait encore à cet instant était que le coeur de celui qui se trouvait alors devant elle pouvait se révéler aussi insensible qu'il pouvait être bon. Même le plus terrible criminel, même le plus dérangé des violeurs, même le plus impitoyable assassin possédait en lui une infime lueur d'humanité, si infime qu'on aurait volontiers pensait qu'elle avait totalement disparu, mais tous autant qu'ils étaient possédaient cette étincelle de faiblesse : une amitié, un amour, de l'égoïsme ou simplement de la folie. C'était humain, indissociable de la nature même de ce qu'ils étaient. Aldakin pour sa part échappait à cette règle, il n'était pas humain, il n'était plus humain, il était l'outil le plus pur qui soit, le dévouement incarné, la plus parfaite forme de loyauté. Néant était tout, le reste n'était rien. Subtil point de vue lorsqu'on savait que l'Esprit du Néant était par définition l'Esprit du Rien, mais sans doute était-ce là une façon comme une autre de boucler la boucle.

D'un geste vif, Aldakin vint refermer la main sur la tunique de la jeune blondinette et l'attira près de lui, ignorant superbement les efforts qu'elle déployait pour s'y opposer tandis qu'il approchait son visage du sien, laissant ses lèvres lui effleurer les oreilles pour y glisser un murmure menaçant.

« Il est des traitements bien pires que la mort, Luna. Aussi entends moi bien : Néant exige de moi que je te fasse céder, et tu cèderas, c'est inéluctable. Tu peux choisir d'épargner ton corps et ton esprit en te montrant coopérative, mais dans le cas contraire... »

Le sombre prêcheur laissa un bref silence s'installer, comme pour mieux laisser à sa captive le temps d'assimiler ses paroles autant que les conséquences sous-jacentes :

« Dans le cas contraire, je serais forcé de te briser comme tu n'as jamais été brisée. Si tu pensais connaître la souffrance, le désespoir, la solitude ou l'angoisse, laisse moi te dire qu'il n'en est rien. Certains se croient mauvais, d'autres se prétendent bons, mais s'il est une certitude, c'est que de tous ceux qui foulèrent le sol d'Armanda ou d'ailleurs, de tous ceux qui le foulent aujourd'hui, de tous ceux qui le fouleront dans les siècles à venir... Je peux en être le meilleur, comme le pire. »

Sur cette lugubre affirmation, Aldakin s'écarta mais ne lâcha pas encore son emprise, que du contraire d'ailleurs puisqu'il vint plutôt porter son autre main au col de la jeune fille. Raffermissant sa prise, il écarta ensuite les bras, arrachant le vêtement qu'il rejeta dans un coin. Le pantalon subit rapidement le même sort, de même que le reste de la tenue que portait la demoiselle, et c'est finalement un corps parfaitement nu que le grand alayien repoussa sans douceur aucune contre les pierres froides et humides qui composaient les murs et le sol du cachot. La privation des besoins élémentaires était une méthode de torture psychologique redoutable : la déshabiller et la priver de pudeur était un pas de plus dans la lente dégradation de l'esprit de la suppliciée, sans compter que le froid et l'humidité lui rongeraient les chairs et rendraient son séjour en cellule de plus en plus inconfortable. Sans ajouter un mot, le Prêcheur se détourna et quitta la prison qui se referma derrière lui.

Deux jours entiers s'écoulèrent ainsi, sans que rien ne vint perturber la détention de la condamnée. Elle n'avait eu droit pour seul repas qu'à un bout de pain moisi qu'elle avait probablement été obligée de disputer aux rats affamés qui allaient et venaient sans discontinuer dans ces profondeurs, et son seul rafraîchissement se résumait à laper un peu d'eau croupie.

La porte du cachot se rouvrit finalement au beau milieu de la nuit, encore qu'il était difficile pour ne pas dire impossible de garder la notion du temps lorsqu'on était privé de la moindre lueur naturelle, fusse-t-elle celle du soleil ou de la lune, pour laisser entrer un Prêcheur porteur d'un grand sac de toile ensanglanté. Sans un mot, Aldakin plongea la main dans le sac et en extirpa une tête masculine atrocement mutilée : lèvres arrachées, yeux brûlés au fer rouge, nez écrasé et oreilles tranchées. Un visage méconnaissable, en somme, dont l'identification exacte était rendue plus difficile encore par la pénombre des lieux, mais qui n'en dénotait pas moins une subtile ressemblance avec celui dont le Prêcheur énonça le nom :

« Saemon, le Corbeau, Ombre, ou quel que soit le nom que tu voudras lui donner. »

D'un geste sec, Aldakin projeta la tête avec violence contre l'un des murs de la cellule, y faisant éclater le crâne décapité tel un fruit trop mûr. Sans accorder la moindre attention aux réaction de sa captive, il plongea de nouveau la main dans le sac et en extirpa une nouvelle tête, celle d'une jeune femme blonde cette fois, tout autant mutilée que la précédente :

« Autone Summer. »

Le même spectacle se reproduisit, couvrant les murs d'un peu plus de sang encore, avant qu'une troisième tête ne fut exhibée et dénommée :

« Auphélie Rhoe. »

Là encore, la ressemblance ne pouvait qu'être difficilement ignorée, et à nouveau, le fracas écœurant du crâne éclatant sous le violent impact auquel le soumit le serviteur du Néant se fit entendre.

« Et bien entendu, le meilleur pour la fin, celui qui avait espéré s'échapper après t'avoir abandonnée : Matis Falkire. »

Aucune des têtes que le Prêcheur venait de présenter puis détruire n'était réellement associée aux noms que l'alayien avait formulé, non pas qu'il rechigna à véritablement tuer les individus en question, mais les principaux concernés étaient malheureusement parvenus à s'échapper de la cité impériale avant d'être capturé et Aldakin n'avait alors pas le temps de se lancer dans une traque de grande ampleur. Ainsi s'était-il contenté de sélectionner des victimes innocentes et totalement inconnues de la jeune fille, mais dont les ressemblances physiques étaient suffisantes pour sembler des substituts parfaitement crédibles.

« Ils sont tous morts par ta faute, Luna. Et non seulement ont-ils péris, mais tous ont connu les pires atrocités avant de rendre leurs âmes au Néant. Oui, au Néant, tu as bien entendu : aucun d'eux ne retrouvera l'Esprit de la Mort, aucun d'eux ne se ''réincarnera'' comme les Armandéens se plaisent à le croire. Leur damnation autant que leurs tourments seront éternels, Luna, et ton obstination en est la seule responsable. »

Les derniers mots du Prêcheur coïncidèrent avec la montée dans l'atmosphère moite de la cellule de voix déformées, comme surgies d'un autre monde, d'un autre plan, se réverbérant contre les sombres pierres de la cellule, hurlant des appels à l'aide, implorant que l'on achève leurs supplices. Voix masculines se mélangeaient alors allègrement aux voix féminines, mais la petite prisonnière dénudée qui occupait l'endroit reconnaîtrait sans mal les voix de ses amis. A sa manière, l'Esprit du Néant était venu soutenir le discours de son plus fervent émissaire.

« Entends leurs suppliques Luna, imprègne toi de ces voix, songe au martyr qui est le leur et n'oublie pas, n'oublie pas que c'est toi et toi seule qui en est la cause... tout comme tu as le pouvoir de soulager leurs maux. »

Sans plus lui accorder le moindre regard, sans même prendre la peine de ramasser les sanglants débris qui jonchaient désormais le sol du cachot, Aldakin se retourna et sembla vouloir abandonner les lieux. Il s'immobilisa cependant sur le pas de la porte, le temps d'un dernier commentaire :

« Je te laisse en leur compagnie, je suis persuadé qu'ils t'aideront à réfléchir... »
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MessageSujet: Re: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeMer 19 Nov 2014 - 21:17

Il n’y avait probablement pas un enfant plus entêté que Luna en tout Armanda. À s’opposer si farouchement contre le Prêcheur, il fallait soit être fou ou être des plus braves. Or, Luna n’était ni folle, ni courageuse, mais qu’une gamine qui croyait fortement en ses convictions et qui comptait se battre pour ce qui lui importait. La vie n’avait pas toujours été gentille à son égard, mais malgré toutes les épreuves, elle avait toujours réussi à se relever pour continuer par la suite. Mais que peut-on dire de la vie lorsque l’on a que quatorze automnes? On n’y connaît pratiquement rien et on s’y fait une vague idée, guidée par ses espoirs et ses rêves qui ne sont pas encore tous détruits. Ces mêmes espoirs qui la poussent en ce moment même à défier son opposant et qui lui font croire qu’elle s’en sortira. Quelles illusions!

- Je te déteste! Je la déteste! Tu n’es qu’un ignoble monstre, pantin de ton Esprit de Malheur! Lui répondit-elle.

La fillette ne ménageait plus ses mots, qui étaient maintenant davantage portés par le dégoût qu’elle éprouvait envers cet Esprit Supérieur que par la peur que lui conférait la situation. Certes, celle-ci était toujours présente, mais elle était cachée par toute cette rage qui bouillonnait dans ses veines et qui la faisait réagir vivement. L’adrénaline était au plus haut, lui faisant même oublier momentanément ses douleurs, et lui donnant un regain d’énergie comme jamais.

- MONSTRE! Tu n’es qu’un monstre! Lâche moi sale monstre! Lui vociféra-t-elle.

Tandis qu’Aldakin posait sa main sur elle, elle s’y opposa violemment. On aurait pu croire à une bête enragée tant elle se débattait dans tous les sens et jamais elle n’aurait pu être moins coopérative qu’à ce moment précis. C’était une furie. Elle essaya tous les moyens qui lui passèrent par la tête, c’est-à-dire qu’elle voulut lui asséner un coup de pied, qu’elle posa sa main sur son bras afin de le déprendre de sa poigne, tentant même de le griffer avec ses ongles, et qu’elle essaya même de le mordre. N’importe quoi pour se départir de cette situation. Mais le Prêcheur, fidèle à lui-même, restait imperturbable face aux tentatives de la gamine. Cela ne dura qu’un court moment étant donné la différence de force et de stature entre le Serviteur du Néant et l’enfant. Ses efforts furent rapidement mis au néant.

Un frisson lui parcourut l’échine tandis les paroles du Prêcheur lui faisaient l’effet d’une douche froide, éteignant le brasier qui brûlait en elle. Elle refusait de croire qu’il y avait dans ce monde des gens aussi horribles que lui. Mais c’était la triste vérité et elle était prise au piège avec ce Monstre. La gamine se mit à trembler tandis qu’il arrachait le moindre vêtement de sur son corps sans qu’elle ne puisse y faire quoi que ce soit et qu’elle fut repoussée sans aucun ménagement contre le mur glacial de sa cellule. Instinctivement et par pudeur, elle se recroquevilla sur elle-même afin de se cacher de la vue d’Aldakin. Bien qu’ils étaient plongés dans l’obscurité la plus totale, elle pouvait ressentir son regard noir sur elle.

Une lueur éclaira momentanément sa geôle lorsqu’on ouvrit afin de laisser sortir le Prêcheur. Sans hésiter, la gamine s’y précipita, mais ses espoirs se pulvérisèrent lorsque la grande porte métallique se referma juste devant elle. Elle y cogna de toutes ses forces, encore et encore… et encore… suppliant tous ceux qui l’entendaient de la laisser sortir. Encore et encore… Jusqu’à ne plus se rappeler à quel moment elle avait arrêté.



*****



De petites pattes sur sa peau convainquit Luna de se tirer hors de son sommeil. Elle repoussa la ou les petites bêtes d’un coup de pied. Baignée dans l’obscurité, il était difficile d’évaluer le nombre de rats ou autres bestioles qui lui tenaient compagnie dans sa cellule. Heureusement qu’elle n’avait pas peur des rongeurs, mais elle n’aimait pas plus leur présence, se remémorant quelques rumeurs qui racontaient comment ils pouvaient être voraces, surtout lorsqu’ils devenaient affamées.

Elle se redressa en position assise, ramenant ses jambes vers elle afin de se réchauffer un peu. Elle tremblait. Elle avait froid et elle pouvait pratiquement ressentir ses respirations se transformer en buée. Probablement qu’elle exagérait, mais n’empêche qu’elle n’était pas en mesure de le vérifier puisqu’on n’y voyait quoi que ce soit. Il faisait si noir que toutes les craintes de son enfance resurgissaient dans son esprit et qu’elle devait se rassurer qu’aucun monstre ne se trouvait dans un coin comme lorsqu’elle avait six ans. Mais contrairement à cet âge, aujourd’hui, il n'y avait personne pour lui garantir qu’il n’y avait rien à craindre, et cette fois-ci le Monstre était bel et bien réel. Elle n’avait d’ailleurs aucunement la certitude s’il était présent ou non en ce moment dans sa cellule. Il pourrait parfaitement y être sans même qu’elle ne le remarque. Elle referma les yeux, se concentrant sur les sons qu’elle entendait : une respiration accélérée qui était la sienne, des couinements d’animaux et rien d’autre.

- Tout va bien… Tout… va… bien… murmura-t-elle doucement.

La gamine étouffa un sanglot. Non, ça n’allait pas du tout. Elle voulait sortir d’ici. Elle refusait à son esprit à vagabonder, ayant trop peur des pensées qu’elle aurait, et d’imaginer les traitements sordides qui l’attendaient. Non, elle ne voulait pas y penser. Elle plaqua son visage dans ses mains et plainte douloureuse s’ensuivit. En plus de ne rien y voir, de greloter et d’être terrorisée, elle souffrait. Son poignet gauche lui faisait vivre le martyr et la suppliait de ne plus jamais le faire bouger tandis que sa main droite, par sa faute, lui faisait mal tant elle avait cogné désespérément à la porte. Y avait-il moyen de se soigner? La magie était la seule solution possible, mais « la magie est source de souffrance ». Cette voix grave résonna dans son esprit tandis qu’elle émettait cette idée de l’utiliser à nouveau. Elle vérifia encore une fois qu’elle était seule avant d’apposer ses paumes ensemble et qu’une lumière apaisante naisse dans ces ténèbres. Mais la tentative fut aussitôt interrompue lorsqu’une nouvelle plainte douloureuse retentit, son poignet refusant le mouvement qu’elle lui demandait de faire afin de le guérir. Elle n’y arriverait pas. Ça faisait juste trop mal…

- AARRRGGGHHH!

Ce fut un cri colérique cette fois-ci. Elle était un beau mélange entre la colère, la tristesse et la frayeur, oscillant d’un sentiment à l’autre. Pas moyen de sortir d’ici. Pas moyen de se soigner. Elle n’était qu’un pauvre animal pris en cage attendant son triste sort. Elle détestait le Prêcheur. Elle détestait l’Esprit du Néant. Elle détestait les Alayiens. Elle voulait tous les voir mourir dans les souffrances les plus atroces. Qu’ils brûlent tous! Une boule enflammée vint se fracasser contre la porte, absorbée ensuite par les runes qui y étaient gravées, et dont les seuls effets furent de faire paniquer les rats et d’effriter davantage le moral de la fillette.

Il était difficile de dire combien de temps s'écoulait. Les minutes lui paraissaient interminables et elle se demandait même si on comptait la laisser croupir là jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent. Elle n’avait pas faim, merci à cette odeur nauséabonde qui lui tordait l’estomac, mais elle avait quand même eu droit à un vulgaire morceau de pain des moins appétissants qu’elle avait laissé aux rats et qui se disputaient joyeusement pour en avoir un morceau. Elle se sentait faiblir. Elle avait si froid. Ses paupières lui paraissaient si lourdes.

Que se passait-il donc à l’extérieur de ces murs? Est-ce que Matis et les enfants avaient réussi à s’enfuir de Gloria? Elle n’en avait aucune idée et elle s’inquiétait pour eux, en espérant que oui, car elle aurait fait tout cela pour rien sinon. Matis était-il toujours vivant? Si c’était le cas, il devait être mort d’inquiétude à son sujet. La recherchait-il? Si seulement elle avait un moyen de communiquer avec lui, mais encore là, elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle se retrouvait… Et au Nid de l’Oiseau, avait-on remarqué sa disparition? Ombre, Autone, Auphélie, Salem et les autres, avaient-ils remarqué son absence? Probablement pas… Elle était, après tout, du genre à s’éclipser sans dire un mot. Mais si elle n’était pas là, qui prenait soin de Billy? Penser aux autres ainsi lui rappelait avec douleur qu’elle était coincée ici et qu’elle voulait les rejoindre plus que tout. D’ailleurs, la majorité de ses pensées fut envers Ombre. Elle n’osait pas imaginer la réaction qu’il avait eu lorsqu’il s’en était rendu compte et elle espérait qu’il ne fasse pas de bêtises. Elle s’inquiétait à son sujet, mais surtout elle avait peur de briser la promesse qu’elle lui avait faite. Que deviendrait-il sans sa Luna?


Le sommeil l’enveloppait. N’ayant autre chose de mieux à faire, elle opta finalement d’y succomber...



*****



La jeune prisonnière fut tirée de son sommeil par le bruit d’une porte qui s’ouvre. Aveuglée, elle porta une main à son visage et vit Aldakin entrer dans sa geôle. Elle ne se précipita pas vers la sortie cette fois-ci, restant pratiquement indifférente à son entrée, et n’eut même pas l’idée de lui crier des insultes ou de lui balancer un sort. À quoi bon? Ces deux jours passés avaient bien refroidi son tempérament impétueux. Tout ce qu’elle fit fut de se redresser en position assise et de poser son regard bleuté, encore teinté de fatigue sur lui, se demandant quel sort l’attendait.

Mais qu’était-ce? Ses yeux s’ouvrirent bien grands lorsque le Prêcheur plongea sa main dans un sac pour en ressortir une forme arrondie. Les traits du visage de la fillette se transformèrent en une fresque terrorisée tandis qu’elle réalisait que la chose grotesque qu’il tenait était une tête et que l’homme prononçait les mots qu’elle redoutait d’entendre. Un cri déchirant s’échappa de sa gorge au moment même où le Monstre fracassait le premier crâne contre le mur et qu’elle tentait de se protéger des débris avec ses bras. À chaque crâne fracassé, les hurlements de la fillette résonnaient dans sa geôle.

- NOOONNN!!! Hurla-t-elle. Non! Non. Non… sanglota-t-elle finalement.

Non, pas ça. Tout, mais pas ça. Rien n’aurait pu être pire que cela et le Prêcheur ne le savait que trop bien. La gamine aurait pu rester forte face à presque tout, n’importe quel supplice… Mais ça? C’était trop… Ses yeux se remplirent d’eau, chose qu’elle aurait cru impossible étant donné sa déshydratation grandissante. Son cœur brisait en mille morceaux.

Elle plaqua ses mains sur ses oreilles pour faire taire les cris qu’elle entendait, appuyant le plus fortement possible pour que la douleur à son poignet couvre tout le reste. Mais peu importe, elle les entendait, hormis la muette, et la voix du Prêcheur se répétait en boucle dans sa tête. Si bouleversée qu’elle ne remarqua même pas partir. Elle pleurait et pleurait. Et dire qu’il n’y aurait personne pour la consoler, ni même Ombre ou Matis. Personne. Mais pourquoi? Pourquoi…? Elle avait fait tout cela pour que le capitaine puisse s’enfuir et voilà ce qu’était advenu de lui… Aucun d’entre eux ne méritait pas un pareil sort. Pourquoi avait-il fallu qu’ils soient entraînés dans tout cela? Autone et Auphélie, deux charmantes demoiselles qu’elle ne connaissait qu’à peine et dont elle avait pris plaisir à lire des histoires à la muette. Elles n’avaient rien fait… Elles n’avaient pas subir cette atrocité à cause d’elle. Et Ombre… Par sa faute, elle ne le reverrait plus. Ils commençaient tout juste à se rapprocher en plus et à faire d’innombrable projets quant à l’avenir, projets qui ne verraient jamais le jour. Elle perdait non seulement un ami, mais aussi un membre de sa famille. Comment vivre avec tout cela après? Par sa faute, ils étaient morts dans les souffrances les plus attroces. Par sa faute, ils ne rejoindraient pas l’Esprit de la Mort. Par sa faute, ils ne se réincarneraient jamais.

Elle chassa les rats qui s’approchaient des restants de crânes de ses défunts amis tout en pleurant. Les paroles d’Aldakin faisait son cours. Tout n’était que de sa faute. Le sang qu’elle avait sur les mains, sur sa peau, c’était à cause d’elle et de son entêtement. Elle était dégoûtée. S’il y avait un monstre en ces lieux, c’était elle.

Mourir, elle aurait voulu mourir. Mais elle ne méritait pas cet échappatoire après tout ce qu’elle avait fait. Mourir ne lui permettrait même pas de rejoindre ceux qu’elle aime. La gamine pleurait.

Son corps tremblait tout entier, mais cette fois-ci, ce n’était pas à cause du froid, mais par ses rêves brisés. Le temps semblait s’être arrêté et plus rien ne lui semblait avoir de l’importance.



*****



Démoralisée…
Chagrinée…
Épuisée…
Accablée…
Affligée…
Anéantie…
Brisée.




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MessageSujet: Re: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeDim 23 Nov 2014 - 17:42

Le Prêcheur laissa deux autres jours s'écouler, sans que rien n'y personne ne vint perturber la sordide solitude dans laquelle il avait abandonné son infortunée prisonnière. Les gardes s'étaient vus formellement interdire l'accès au couloir qui menait à la cellule dans laquelle la jeune fille avait été enfermée, juste au cas où l'un d'eux se serait subitement découvert une once de pitié et se soit risqué à partager un peu de nourriture et d'eau avec elle. La privation faisait partie intégrante de tout bon moyen de torture : plus elle serait affamée et assoiffée, plus il lui serait facile de la manipuler. A condition bien évidemment de mesurer précisément le degré de sévérité avec lequel mener ces procédés, Néant n'aurait aucun usage d'un cadavre et Aldakin lui-même ne désirait nullement tuer. Pas plus qu'il ne désirait la faire souffrir, en vérité, il avait d'ailleurs essayé de l'avertir, il l'avait mise en garde, mais cela n'avait pas suffit. Par bravade, par courage, par simple inconscience peut-être, l'enfant avait voulu résister, avait refusé l'évidence et à présent, celui qu'on appelait Prêcheur se retrouvait contraint de la soumettre aux plus terribles tourments. Pourtant, dans sa grande mansuétude, il ne lui en voulait pas et lui pardonnait bien volontiers ses égarements, quand bien même elle l'avait obligé à des extrémités qu'il aurait souhaité éviter.

Ainsi, au matin du sixième jour de captivité, la grande silhouette du général alayien se dirigea de nouveau vers le cachot. La lueur des torches mit en fuite quelques rats, auquel le sombre regard n'accorda aucune attention. L'odeur répugnante qui régnait dans la cellule s'était répandue jusque dans le couloir, et si le garde qui l'accompagnait ne put retenir une grimace dégoûtée lorsqu'ils s'avancèrent vers la porte, l'ouverture de cette dernière fut l'épreuve de trop pour l'estomac du soldat humain, qui vida prestement son contenu sur les dalles du couloir, ajoutant encore un peu plus à l'insalubrité des lieux. Aldakin lui-même dut reconnaître que cette réaction était des plus compréhensibles, les restes humains qui encombraient la cellule avaient embaumé l'atmosphère de senteurs particulièrement désagréables, insupportables même. Et toujours au même endroit, recroquevillée contre le mur, la jeune occupante des lieux, plus misérable qu'elle ne l'avait jamais été. Triste constat et douloureuse vision que celle qu'elle offrait aux regards, mais au moins était-il à présent permis d'espérer que tout ceci trouverait bientôt son dénouement.

Impassible, Aldakin attendit silencieusement une réaction, un geste. Elle n'était pas morte, pas encore du moins, mais il paraissait de plus en plus difficile de la qualifier de vivante. Lorsqu'enfin le petit corps profondément meurtri commença à remuer, le Prêcheur consentit à plonger une main dans l'une des sacoches qui lui ceignaient la taille et en extirpa un peu de pain frais ainsi qu'une gourde en peaux remplie d'eau claire. Difficile d'imaginer que quiconque put encore avoir le moindre appétit dans une telle puanteur, mais l'alayien connaissait suffisamment bien les nécessités du corps humain pour savoir que la faim et la soif finissaient toujours par dominer sur les autres considérations. Après tout, c'étaient les deux premiers besoins élémentaires de tout être vivant, la jeune fille n'échappait pas à la règle. Lentement, avec une certaine douceur, l'envoyé du Néant s'accroupit et attendit, exactement comme on aurait pu le faire face à un animal apeuré et livré à ses plus primaires instincts, ce à quoi ressemblait de plus en plus la petite humaine.

Les minutes s'égrainèrent lentement, combien de temps encore résisterait-elle ? Pas indéfiniment, et le ténébreux regard du Prêcheur put bientôt constater qu'elle approchait, timidement, nerveusement, bestialement. Comme l'avait judicieusement estimé le tortionnaire, la faim et la soif dépassèrent finalement la haine et la peur : une main tremblante se tendit bientôt et vint se poser sur le pain. Aldakin lui permit d'en effleurer la croûte craquante, d'en tâter la mie souple avec envie, mais il ne le lui abandonna pas pour autant. Que du contraire d'ailleurs, puisque lorsqu'elle essaya d'agripper le pain pour s'en saisir, l'alayien frappa d'un coup sec sur l'avant-bras avec un sermon sévère :

« Tu ne mérites pas ce pain, Luna. »

Pas encore du moins, mais le message ne sembla pas être immédiatement compris puisque la jeune fille retenta sa chance et fut reçue de la même façon, quoique le coup fut plus fort cette fois. L'ombre d'un sinistre sourire effleura les lèvres du général, les effets du petit traitement auquel il avait soumis sa prisonnière commençaient à se faire sérieusement ressentir : son humanité s'éteignait lentement tandis qu'elle agissait de plus en plus primitivement, incapable de comprendre même une simple commande. La jeune fille se fit de plus en plus insistante, mais Aldakin ne s'en laissa pas compter et la repoussa toujours plus violemment, frappant sans aucun égard, martelant le corps déjà douloureusement affaiblis chaque fois qu'elle essayait d'approcher. Une bête, il avait en face de lui une bête qu'il se devait d'apprivoiser, de dresser, mais il ne le ferait certainement pas avec douceur et compréhension, il n'en avait pas le temps. Néant attendait que lui soit livrée une hôte consentante, qu'importe les moyens nécessaires.

« Il faut prier pour le pain et l'eau, Luna. Prier Néant, prier le seul véritable Esprit digne de vénération afin que celui-ci accepte d'étancher ta soif et combler ta faim. »

D'un nouveau coup du pied, Aldakin projeta violemment la jeune fille dénudée contre le mur opposé, sermonnant encore :

« Tu es seule, tu n'as plus personne à qui te rattacher, tu n'as plus aucun espoir auquel t'accrocher alors accepte ton destin. Néant seule peut encore te sauver, Néant seule pourra te rendre ceux que tu as perdu, mais pour cela, il faut prier. Répète après moi, mon enfant, prie avec moi et alors seulement tu obtiendras ce que tu veux. »

A ces mots le Prêcheur entonna le début d'une prière à la gloire de celui qu'il vénérait, il lui dicta les premiers mots, la première phrase, et attendit de voir si la jeune fille accepterait finalement de les répéter. Il poursuivrait ainsi sans relâche, frapperait chaque fois qu'il lui serait nécessaire, reviendrait chaque jour tenter l'estomac et la langue desséchée de la prisonnière, jusqu'à ce qu'enfin elle craque et daigne répéter ses prières. Alors, il les lui ferait répéter encore et encore, à lui en faire saigner les lèvres s'il le fallait, mais de gré ou de force et plus vraisemblablement de force, les mots s'imprégneraient si profondément dans l'esprit de la rebelle qu'elle les ferait siens, qu'elle accepterait Néant pour ce qu'elle était. Il la pousserait plus loin que l'esprit humain ne pouvait l'endurer, l'écraserait sous son implacable détermination et livrerait à Néant une jeune fille brisée mais docile et fervente, digne de servir les desseins de l'Esprit Unique. Car telle était la volonté de celle qu'il servait.
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MessageSujet: Re: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeJeu 27 Nov 2014 - 6:09

Laissée à elle-même face à ces bouts de cadavre en pièces qui représentaient les gens qu’elle aimait le plus, Luna n’en pouvait plus. Rien d’étonnant pour une enfant de quatorze ans traumatisée par l’expérience qu’elle vivait. Elle tremblait de tout son corps, se bouchant encore les oreilles des voix qu’elle entendait, totalement paniquée. Son cœur voulait sortir de sa cage thoracique et elle avait cette inquiétante impression qu’elle suffoquait, cherchant son air avec peine. Elle n’arrivait pas à croire ce qui se passait devant ses yeux, voulait à tout prix que tout ceci ne soit que l’ombre d’un horrible cauchemar. Mais rien ne vint briser cette triste réalité. Pas même la douleur qu’elle s’infligea en cogna ses poings au sol. Pas même ses cris qui s’élevèrent dans sa cellule d’une force capable de réveiller les morts. Pas même ses pleurs qui n’arrêtaient plus. La petite cria, hurla jusqu’à s’en déchirer la voix et elle pleura jusqu’à ne plus avoir de larmes. C’était trop elle. Elle craquait et son esprit finit par céder. Lâchant prise, tout devint néant.

La jeune fille qui reprit conscience n’avait plus rien de la Luna joyeuse et souriante que l’on connaissait. C’était un corps vide qui ne voulait plus penser à rien, car chaque pensée lui était douloureuse et lui rappelait comment le monde était cruel, lui rappelait que par sa faute ses amis étaient morts. Elle n’avait plus espoir de s’en sortir et elle n’en avait même plus envie. Elle se recroquevilla dans un coin, amorphe à tout stimuli. Même les rats qui lui tenaient compagnie n’arrivaient plus à la faire réagir. Elle était une âme en peine. Une coque vide qui ne voulait plus penser. Ses forces l’abandonnaient. Sa bouche était sèche comme le sable du désert d’Esfelia en plein jour et elle ignorait complètement son estomac qui lui suppliait de le sustenter. Même l’agréable parfum qui empestait les lieux ne lui faisait plus aucun effet. Plus rien n’avait d’importance.

Avait-elle remarqué l’entrée d’Aldakin? On n’aurait su dire. On aurait pu la confondre avec une statue tant elle ne bougeait plus, mais après de longues minutes, elle daigna enfin poser un regard vide sur le Prêcheur. Son traitement fonctionnait à la perfection, la haine n’existait plus de même que la fierté. Il ne restait plus que la faim, la soif, la peur et l’insécurité. C’était le corps de Luna, mais il n’y avait plus de gamine, seulement un corps qui ne réfléchissait plus et qui voulait survivre malgré elle. Instinctivement, elle s’était approchée de la nourriture et avait tendu la main afin de s’en emparer. Lorsqu’on la frappa la première fois, elle échappa une plainte, mais réessaya à nouveau. Elle ne comprenait plus ce qui se passait. Plus rien ne faisait de sens. Son corps voulait ce morceau de pain coûte que coûte. Au deuxième coup, elle recula en gémissant. Elle attendit quelques secondes avant de retenter sa chance. Elle recevait coup après coup sans trop comprendre ce qui se passait et ce qu’on s’attendait d’elle. Elle était déconnectée de la réalité. Les mots que prononçaient le Prêcheur ne faisaient plus de sens dans son esprit troublé.

- Prier… Néant… ? murmura-t-elle pour elle-même d’une voix qui était rauque, preuve qu’elle avait trop crié.

Deux simples mots, mais qui ne faisaient plus aucun sens pour le petit animal qu’elle était devenue. Elle le regarda d’un air confus avant de retenter sa chance et de poser ses doigts sur le pain qui lui paraissait si proche, mais tant inaccessible. Un nouveau coup retentit qui la fit tomber au sol. Elle y resta un long moment sans bouger, son corps ne voulant plus se relever après avoir tant souffert. Après ce qui lui sembla être une éternité, elle se redressa et tenta une dernière fois d’atteindre l’inatteignable avant d’être durement projetée au mur. Elle lâcha une plainte douloureuse et posa un regard interrogateur sur son geôlier. Qui lui disait-il?

- Seule… ? marmonna-t-elle.

Elle comprit qu’elle devait faire quelque pour obtenir ce qui l’obsédait. La voix du Prêcheur résonna dans sa cellule sans pour autant que la sienne se joigne à lui. Elle l’observait, incertaine de ce qu’elle devait faire et il prononça sa prière une première fois sans qu’elle ne se joigne à lui. Lorsqu’il revint le prochain jour, elle tenta à nouveau de mettre la main sur le pain avant de se prendre des coups. Elle ne tenta sa chance qu'une seule fois cependant avant de retourner s'adosser au mur et de le fixer. Il était étonnant qu’elle vive encore à voir son teint si maladif. Pas étonnant puisque cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait rien mangé ni bu. Elle en perdait de plus en plus la raison, de même que sa persévérance. Le Prêcheur entonna sa prière, mais elle l'interrompit.

- Prier Néant… ? demanda-t-elle, croisant son regard afin d’en connaître la réponse.

C’était une question qui s’adressait à son hôte, les mots commençant à faire du sens dans son esprit. Était-ce ce qu’on s’attendait d’elle? Elle attendit qu’il acquiesce à sa question.

- En… Néant… Nous… Croyons… répéta-t-elle d’une voix incertaine.

Elle s’arrêta toutefois, fixant le Monstre tout en se demandant si c’était bien cela qu’on lui demandait de faire. Son corps ne voulait pas se prendre davantage de coups inutilement. Lorsqu’il s’approcha d’elle, elle se recroquevilla instinctivement sur elle-même, se protégeant de ses bras afin de bloquer un éventuel coup. Elle tremblait de peur comme un animal le faisait lorsqu’il était surpris à faire une bêtise. Mais le coup ne vint pas et elle se permit un coup d’œil rapide en sa direction. On lui tendait un minuscule bout du morceau de pain. Toujours aussi craintive, elle approcha lentement sa main de la denrée et lorsque ses doigts la touchèrent, elle la ramena rapidement vers elle pour l’engloutir d’un trait. Le Prêcheur le savait que trop bien que la méthode de la récompense en viendrait à bout de sa captive. Il reprit sa prière.

- En Néant… Nous croyons. L’Esprit… Unique. Ô Néant. Prononça-t-elle sans mettre l’intonation avec laquelle le Prêcheur prononçait ces mots. Ô vrai r… Elle toussota.

Une quinte de toux s’ensuivit, lui faisant rater un bout de la prière. Elle posa une main contre sa gorge enrouée qui lui demandait un peu de repos. Elle avait mal, très mal. Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas continuer, mais avec sa sècheresse buccale et sa voix cassée, c’était un effort quasi-insurmontable. Heureusement, le Monstre l’avait également prévu, car il lui tendit l’outre remplie d’eau qu’elle porta à ses lèvres. Une gorgée, une toute petite gorgée qu’elle eut droit et dont elle déglutit avec peine. Elle en voulait encore. Son corps en réclamait à nouveau afin d’éteindre ce brasier en elle. Mais pour cela, il fallait poursuivre.

- En Néant, nous croyons… recommença-t-elle, répétant les mots de l’homme qui n’avaient qu’un seul sens : celui de la libérer de ses tourments. En l’Esprit Unique… Ô Néant. Ô vrai Néant… Mais charge insupportable… à qui veut s’élever. Mer sans rive… Elle s’arrêta et leva les yeux vers le Prêcheur qui lui indiqua de poursuivre. Mer sans rive où partout chacun se peut trouver… Mais sans trouver partout qu’un Néant en soi-même… En Néant… Nous croyons… récita-t-elle.

La prière se terminait sur ses mots. D’un geste hésitant, elle tendit sa main tremblotante vers Aldakin et son morceau de pain.

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MessageSujet: Re: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeJeu 4 Déc 2014 - 19:14

Il fallait en convenir, la résistance qu'avait opposé une si jeune enfant aux traitements qui lui avaient été infligés était remarquable. Beaucoup d'hommes autrement plus robustes en apparence n'auraient pas tenu aussi longtemps qu'elle, cela dénotait une valeur sûre dans le choix qu'avait fait Néant pour mener ses projets à terme. Mais aussi coriace avait-elle pu se révéler, la bataille dans laquelle elle s'était engagée était par trop déséquilibrée et jamais la possibilité d'une victoire de sa part n'avait pu être envisagée. La seule question que s'était posée le Prêcheur n'était donc pas de savoir si la petite Luna céderait finalement, mais de savoir quand. Et ce ''quand'' semblait justement désormais de plus en plus proche, à mesure que le froid, la faim, la soif, la douleur, le chagrin ou encore le désespoir n'en finissaient plus de martyriser tant le corps que l'esprit de la jeune captive. Ainsi, alors que quelques jours plus tôt encore, elle reniait farouchement toute éventualité de plier, voila aujourd'hui qu'elle demandait humblement à prier le Néant. Bien sûr, les premières tentatives n'étaient pas les plus fructueuses, mais Aldakin maniait suffisamment bien la psychologie des jeunes adeptes que pour les guider sur le chemin d'une foi des plus admirables.

Les gestes du Prêcheur, qui n'avaient jusqu'alors été que violence et punition à l'encontre de l'ersatz d'être humain qui croupissait dans cette sombre cellule, se firent désormais tendresse et compassion tandis qu'il récompensait l'effort spirituel auquel venait finalement de consentir la demoiselle. Ses prières n'étaient pourtant absolument pas sincères : telle une animale, elle réagissait instinctivement et avait lentement mais douloureusement assimilé le fait que refuser la faisait souffrir et plier lui remplissait l'estomac. Aldakin en était conscient, et ne poursuivait en vérité aucun autre but. Son objectif n'était pas de gagner une nouvelle adepte, pas cette fois : le grand alayien avait dirigé ses efforts à seule fin d'offrir à Néant un corps consentant, un réceptacle de chair et d'os susceptible de se laisser facilement corrompre et manipuler. Et c'était exactement ce à quoi il semblait finalement être parvenu. Néanmoins, parce qu'il n'était pas homme à se satisfaire du minimum, Aldakin poursuivit encore quelques jours ces offrandes d'eau et de nourriture en échange de prières de plus en plus instinctives et spontanées. A tel point qu'il n'eut bientôt plus le moindre mot à dire pour obtenir ce qu'il venait chercher : il lui suffisait de se présenter dans la cellule pour que, telle une marionnette adroitement dirigée par son maître, la petite rebelle ne se leva pour entonner ses prières. Lorsqu'il estima être satisfait des fruits de son travail, le Prêcheur décida le moment venu pour porter l'estocade finale et livrer à l'Esprit qu'il vénérait ce qui lui avait été demandé : après la prière, lorsque la jeune fille se fut rassasiée, Aldakin s'approcha et vint poser la main sur son épaule en un geste amical, presque paternel.

« C'est bien, Luna. C'est très bien. Tu vois, je ne t'avais pas menti, Néant est bonté : tu t'es opposée à lui, tu as refusé de lui accorder ta dévotion, ce qui lui revenait pourtant de droit. Des gens ont souffert de tes erreurs, mais à présent, tu as appris de ces même erreurs et Néant t'a pardonné. »

Instinctivement, la pression qu'exerçaient les doigts du serviteur alayien sur la peau de la petite rebelle s'affermit. Geste anodin s'il en était, mais qui pouvait pourtant prendre de multiples significations. On pouvait en effet y voir un encouragement, une marque de confiance ou, plus sombrement, une certaine forme de menace ?

« Alors, ma jeune enfant, à présent que tu as eu l'opportunité d'y réfléchir plus sereinement... Te sens-tu prête à servir Néant ? »
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MessageSujet: Re: Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Souffrances innocentes [PV Luna] TERMINE Icon_minitimeMer 10 Déc 2014 - 4:12

Un jour de plus et Luna aurait probablement succombé à ses souffrances. Mais pouvait-on dire pour autant qu’elle vivait? Elle n’était plus qu’un amas de chair et d’os, dépourvu de pensées, et qui survivait seulement parce que son instinct avait pris la relève. Elle était déconnectée de la réalité, ne comprenant qu’une seule chose : si elle répétait les paroles du Prêcheur, elle n’était pas frappée et était récompensée. C’est ce que l’animal effrayé en elle avait fait comme lien. Elle obéissait sans se poser plus de questions qu’il ne fallait, gagnant en échange un peu de nourriture et d’eau.

Passée à deux doigts de la mort, la gamine avait repris quelques forces. Toutefois, son corps ne semblait pas plus être en mesure de supporter aucun mouvement qu’elle lui demandait de faire. Chacun de ses muscles étaient endoloris et lui suppliaient de leur accorder du repos. Son être tout entier était fatigué, semblait peser une tonne et refusait de bouger. Non seulement elle était prisonnière de sa cellule, mais elle était prisonnière de son corps. Petit à petit avec les forces regagnées, la gamine avait repris quelques unes de ses fonctions cognitives et elle n’avait plus rien d’autre à faire que de penser. Elle arrivait enfin à ressentir autre chose que la douleur et de penser à autre chose qu’à la nourriture. Elle reprenait conscience. Cependant, elle était toujours fatiguée et s’endormait pour se réveiller ensuite sans savoir combien de temps s’était écoulé. Il lui était impossible d’évaluer depuis combien de temps elle croupissait dans sa cellule, mais surtout combien de temps elle y resterait encore. Les sentiments de colère et de rage n’existaient plus. Il n’y avait plus d’espoirs non plus. Il ne restait que la crainte. La peur de souffrir. La peur de ce qui se cachait derrière cette noirceur. La peur de mourir et en même temps, la peur de rester en vie. Ses idées étaient devenues noires, encore plus que les ténèbres qui l’entouraient.

À chaque fois que le Prêcheur entrait, la gamine murmurait la prière qu’il voulait qu’elle récite sans vraiment accorder de l’importance aux mots qu’elle prononçait et elle commençait même à la connaître par coeur. En fait, plus rien ne semblait avoir d’importance à ses yeux. Elle était devenue une enfant apathique dont tous les espoirs de s’en sortir s’étaient évaporés. Elle ne cherchait même plus à s’échapper de son geôlier. Pourquoi se battrait-elle? Ses amis n’étaient plus et cette simple pensée la brisait. Elle n’avait plus de volonté et même si c’était le cas, elle n’avait plus la force de faire quoi que ce soit. Elle était consciente de son impuissance.

Luna ne tourna même pas le visage vers Aldakin lorsqu’il posa une main sur son épaule. Nonchalante, elle poursuivit d’observer un point quelconque de sa cellule, écoutant d’un air absent ce qu’il avait à lui dire. Néant était bonté et elle la pardonnait. Sérieusement, Néant n’était rien et la gamine n’en avait rien à faire d’elle ou de peu importe l’Esprit Supérieur que l’on nommait. Elle ne cherchait plus à mourir. Elle ne cherchait plus à vivre. Elle ne cherchait plus rien.

- Finissons-en. Soupira-t-elle.

Content? Elle abandonnait. Était-ce qu’il voulait entendre? Probablement qu’il aurait préféré qu’elle lui réponde qu’elle était prête à servir le Néant et que c'était tout un honneur. Mais à quoi bon de fausses paroles dénuées de sincérité? Cette volonté à en finir était toutefois sincère; elle n’en pouvait plus et voulait que ça cesse une bonne fois pour toutes.

Ses paupières devinrent lourdes, trop lourdes, et la fatigue l’enveloppait de son imposant manteau. Elle tenta de rester éveillée, de garder un pied dans la réalité, mais le sommeil la gagnait. Elle ne voulait pas fermer les yeux! Les ténèbres tourbillonnaient autour d’elle et cette désagréable sensation de tomber l’envahissait. Sa tête lui faisait horriblement mal comme si elle était prise dans un étau. Elle n’arrivait plus à penser correctement. Elle sombrait dans un trou noir sans fin. Elle sombrait. Tout disparaissait et il n’y avait plus rien. Tout devint Néant.

Lorsque la jeune fille ouvrit à nouveau les yeux, les murs de sa cellule avaient été remplacés par les hautes herbes des plaines marécageuses de l’Est. Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle avait réussi à s’enfuir des griffes du Prêcheur et qu’elle devait absolument retourner à Aigue-Royale. Si seulement elle savait…!
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