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Le chant des révoltés [Dawan]

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Esmelda Kohan
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MessageSujet: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeDim 28 Sep 2014 - 22:05

Autour du 18 mars de l'an II

Cela faisait quelques jours que cette idée mûrissait dans sa tête. Celle d'aller retrouver la Horde, son nouveau chef de file depuis la mort de sa chef, Melusine. Esmelda avait appris sa mort quelques jours plus tôt. Une vague de tristesse s'empara d'elle. Encore une perte, une grande perte pour son peuple. La jeune femme devait savoir ce qu'il en était de la transaction qu'ils avaient, l'aide mutuelle était toujours effective. Puis la princesse se sentait inutile en ces lieux. Triste, le cœur brisé par ce sentiment d'être invisible aux yeux des siens, un poids, un fardeau, plutôt qu'une aide. Et le souvenir de Kylian franchissant la porte de sa chambre restait marquante dans son esprit. Et trottait dans son esprit les mots du dragonnier vampirique, leur discussion au clair des étoiles, oui à rester ici, elle mourrait à petit feu.

De plus la fatigue la tiraillait de plus en plus, ses rêves revêtaient souvent un aspect étrange et le même chemin. Encore une fois la princesse se retrouva face à un homme qu'elle reconnu comme étant le voyageur. L'homme se tenait devant elle, lui souriant avec sérénité et confiance. Il la rassurait dans ce lieux étrange. Encore une fois des galeries, celle d'Aigue ou des souterrains vampiriques. Il l'a fit passer dans une petite entrée pour se retrouver à Gloria dans la grande salle de bal. Tout y était magnifique. Les lustres en or brillaient de mille feux, les tentures raffinées et de la meilleure facture, la musique dansante et virevoltante. Et une foule masquée entrain de se délecter d'une soirée de faste et d'amusement comme le palais du dragon savait faire. Le voyageur lui prit la main pour danser et le suivre dans cette foule sans visage. Esmelda riait et s'amusait, dansant, chantant comme elle aimait à faire. Loin la guerre, les soucis, la princesse retombait dans l'innocence du palais et sa sécurité. S'amusant, Esmelda ne vit pas les hommes sans masques qui peu à peu venait autour d'elle leur regard pesant sur elle. Combien étaient-ils ? Deux, quatre, huit ? Le voyageur lui lâcha la main en allant vers un des hommes qui lui tendit un masque qu'il mit à son visage dans un sourire en coin. Et sans comprendre pourquoi Esmelda se retrouva à Aigue face à Verith. Elle était terrifiée. Et l'énorme dragon la regardait d'un œil mauvais, comme lors de leur rencontre. Comme s'il allait cette fois la faire voler dans les airs. Mais le dragon cligna des yeux en baissant sa tête. Il plongea son regard de feu dans celui de la princesse avant de poser le bout de son nez sur sa main, avant de s'envoler dans un fracas immense. 

Mais elle chassa bien vite ce soucis quand sa jeune suivante lui annonça la blessure d'un ancien soldat de sa garde lors d'une mission pour la rébellion face aux alayens. La princesse se hâta de se préparer afin de lui rendre visite. D'après la jeune Emma, le soldat de l'ancienne garde impériale était là depuis quelques jours et aucun soins ne lui apportait soulagement. Esmelda se sentait quelques part responsable. Il avait sûrement dû subir son attachement à la princesse par sa fuite de Gloria et donc cette blessure.

La jeune femme se rendit auprès du soldat pour s'enquérir de sa précaire santé et c'est sur le chemin de son retour après cette visite qu'elle rencontra une éventuelle solution.

« -Excusez-moi ? N'êtes-vous pas un des membres des baptisrels ? Dans mes lointains souvenirs je vous ai vu lors d'une de mes visites dans une des bibliothèques. »

La Princesse le salua avec politesse et courtoisie. La jeune femme s'approcha de l'elfe et lui proposa de la suivre en faisant demi-tour et lui exposa son problème et son inquiétude ne lui laissant pas vraiment d'autre choix que de la suivre.

« -Je sais que ce n'est nullement le moment ni le lieux, mais pourriez-vous m'aider pour un petit soucis. Je vais avoir besoin de vos connaissances, celle de votre art concernant les soins, avec la magie qui fait des siennes... Il y a un jeune blessé qui a besoin de soins. La plaie ne se referme pas, malgré les potions. Auriez-vous une solution ou bien n'importe quoi qui pourrait aider ce jeune soldat ? »

D'une voix inquiète, elle invita l'elfe à la suivre pour retourner dans un des dortoirs, celui d'où elle venait, afin de montrer le pauvre jeune homme qu'elle venait de visiter et qui souffrait. C'était un ancien soldat de sa garde personnelle et la princesse se souciait personnellement de son bien être ici. Et elle s'inquiétait de sa santé et il y avait de quoi, avec la magie boostée, les soins des mages étaient inutiles et les potions dont ils disposaient ne servaient à rien pour sa blessure. La jeune femme regarda avec espoir le baptisrel, il était un espoir de plus, elle espérait qu'il ne serait pas vain.
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Dawan Sywel
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeLun 29 Sep 2014 - 18:20

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Dawan menait ces derniers temps une vie pour le moins complexe, faite de nombreuses petites aventures qui risquaient plus ou moins sa peau et l'inquiétaient plus ou moins. Ses brèves sorties lui avaient offert de curieuses rencontres: une avec un homme qui aurait dû le tuer mais qui avait préféré danser (ce qui se comprend) (même si bon, dans les faits, il n'était pas très consentant, Crissolorio...), et une dragonne, avec son dragonnier. Ces deux rencontres hantaient mon Dawan. L'une parce qu'il avait toujours adulé les dragons, l'autre parce qu'elle restait des plus inhabituelles tout de même qu'un humain puisse avoir. Il se souvenait des mots de Crissolorio sur le sort des elfes... Son pauvre peuple, pauvre peuple, qu'allait-il devenir ? Dawan y pensait souvent. Cela avait le don de l'angoisser. On le voyait alors s'arrêter dans ce qu'il était en train de faire, ne plus rien regarder, et se mordre nerveusement l'articulation à la base des doigts.
Il y avait aussi son "travail", ce pourquoi il était venu. C'était plutôt le travail de son Cawr, et lui, il servait de petite main. Les premiers jours, on l'avait principalement chargé, par exemple, des linges et draps des blessés. Lorsque la magie s'était montrée trop rebelle pour devenir utilisable, il avait gagné de nouveaux devoir: les bandages de base, par exemple, l'application d'onguents et cataplasmes. Son maitre le laissait également assister à certaines opérations. On l'avait souvent trouvé à crapahuter dans tout Aigue, de la caverne des Songes à celle de Feu et d'Acier, pour faire des courses pour les baptistrels. On l'avait également beaucoup entendu se faire houspiller quant à sa gaucherie.

Néanmoins, ce jour-là, ce n'était pas par punition que Dawan était sorti dans la rue, ce jour-là. C'était simplement sa pause. Quand Esmelda le vit, le jeune elfe avait déjà tout le plan de sa pause en tête: l'endroit où il allait aller jouer de la vièle, l'endroit où il irait chercher à manger, ce qu'il prendrait...
Maintenant que tu le dis, c'est vrai qu'il ne passait pas inaperçu. Elfe parmi les humains... Le bout de ses oreilles dépassait de son épaisse chevelure blonde, coiffée uniquement par la bande de cuir qui la ceignait et barrait le front de l'Enwr. Il était vêtu sobrement: tunique à manches courtes, peu longue, pantalon assez fin, bottes. La chaleur l'avait poussé à abandonner l'usage de sa cape, ces derniers jours. Il songeait également à investir dans des bottines, moins hautes, donc moins chaudes que ses actuelles bottes de voyage. Et surtout, bien visible, accrochée à son dos, il y avait l'étui dans lequel sa vièle était rangée. L'archet en dépassait un peu.
Il aurait pu crier à la cantonade "ohé, je suis apprenti baptistreeel", cela n'aurait pas été plus explicite. Pourtant, lorsqu'Esmelda l'approcha en le nommant baptistrel, Dawan n'eut aucun doute quant au fait qu'elle devait vraiment se souvenir de lui: elle ne pouvait pas juste l'avoir déduit. Et pour le coup, cette simple remarque lui faisait plaisir: quelqu'un venu si peu de temps se souvenait de lui ! Il avait une place dans la mémoire de quelqu'un ! Il offrit à la princesse un doux sourire. Lui, il se souvenait très bien d'elle !
Et il ressentait l'inquiétude de la princesse. Il l'écouta lui exposer le problème. Bah, il était là pour soigner, elle n'avait aucune raison de se sentir mal à lui demander un tel service ! Dawan accepta avec plaisir de lui offrir son temps pour voir au moins ce qu'il pouvait faire, sans rien promettre. Il n'était qu'apprenti. Cela le flattait, néanmoins, que l'on l'estime apte à être celui à qui demander ce service -bien que, contrairement à certains de ses frères, il ne se dédia par particulièrement à l'art des soins.

Dawan suivit la princesse, à petits pas sautillants, l'esprit assez léger. Il ne pipa mot du trajet. ses doigts étaient agités de mouvements rythmés qui traduisaient son envie de sortir sa vièle de son étui. Il savait néanmoins qu'il n'en aurait pas le temps. Bientôt ils entrèrent dans la chambre. Et Dawan comprit les inquiétudes d'Esmelda.
À gestes lents, l'elfe se rapprocha du grand blessé. La blessure ne fut pas la première chose qu'il observa. Son regard restait fixé sur le visage du malade. Fixé... Mais vitreux. Sa main vint effleurer son front. Il commença à meumeuner une chanson. Le meumeunement s'intensifia et, bientôt, les sons devinrent des mots. Un chant. Oh, je doute que beaucoup de monde dans l'assemblée le comprenne. À moins que... Esmelda, parle-t-elle l'elfique ? Le chant était doux, on aurait dit une berceuse. Bientôt, le soldat ferma les yeux. Dawan tourna vers Esmelda ses grands yeux gris.

"- Il ne souffre plus. Ne bougez pas... Je vais avoir besoin de matériel."

Il sortit. Quelques minutes plus tard, il revenait, chargé comme un baudet. Esmelda put le voir à l'oeuvre, nettoyer la plaie. Il respirait fort. Il lui arrivait de s'arrêter dans ses mouvements, sans raison apparente. Bientôt, elle put l'entendre fredonner un petit air. C'était anodin, mais cela l'aidait à se concentrer.
La plaie étant plus ou moins nettoyée, il marqua un arrêt. Son regard faisait des aller-retour entre le matériel qu'il avait amené pour plâtrer le malheureux et le malheureux lui-même. Il se gratta le crâne, à travers sa tignasse. Finalement, il se leva, prit sa vièle et... Il aurait pu partir comme cela. Heureusement, au dernier moment, il songea que peut-être éventuellement la princesse voudrait des informations sur ce qui se passait. Il cessa sa chanson et se tourna vers elle:

"- Je doute que lui mettre un plâtre maintenant soit une bonne idée, sa plaie pourrait ne pas mieux s'en porter. Il nous faut pouvoir régulièrement la nettoyer.... Tout en le maintenant immobilisé."

Son regard sembla ensuite regarder quelque chose loin derrière Esmelda. Il réfléchissait, à la façon dont il allait s'y prendre... Le mieux aurait été de demander à son Cawr.
Puis son esprit s'égara. Comme Hélène. Il se demanda si son Cawr connaissait bien la princesse, il s'interrogea sur la vie de cette dernière, et au final, une seule question sortit du flot de ses pensées. Une question qui rapprochait celles sur Esmelda, mais aussi le sentiment étrange qu'il ressentait à chaque fois qu'on lui présentait un nouveau blessé:

"- Connaissiez-vous cette homme ?"

À travers sa question, il en demandait également l'identité. Il parlait sur un ton délié, de sa voix habituelle, trop aiguë pour un homme, même elfe. S'il craignait que sa question soit indiscrète et indécente devant une personne telle qu'Esmelda ? Mh. Non. Ou alors, il n'en montra rien.
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeMer 1 Oct 2014 - 20:41

L'elfe s'était de suite attaché à sa tâche avec applications et sérieux. La princesse resta en arrière pour lui laisser place. Surtout que le chanteur avait une façon assez mouvementée de faire. Mais qu'importe pour la jeune femme, seul comptait le résultat. Que l'homme soit soigné et bien. Car autant la princesse avait à cœur la sûreté de son peuple, elle avait toujours apprécié ceux qui se battait pour s'en acquitter. Esmelda ne bougea guère plus quand l'homme partit chercher son matériel pour mieux revenir, attendant avec patience le verdict final. L'homme était un peu étrange mais semblait savoir ce qu'il faisait. Et c'était là toute l'importance. Puis il sortit un instrument de musique. Peut être un autre chant de guérison. Ne valait-il pas mieux avec chanter la magie que l'utiliser ? Une question que se posa la princesse quand aux actions. Il se stoppa dans son élan pour lui indiquer l'état du malade. Il s'en sortirait. Une chance. Esmelda toujours debout, inclinant sa tête légèrement en signe de gratitude en le remerciant en elfique.

« -Hantalë, je vous remercie pour lui. »

Elle s'approcha du blessé pour l'observer dans son sommeil profond. Elle s'assit sur une des chaises près du lit et se souvint de ses rencontre avec ce soldat. Un homme fidèle à son nom, à son travail, loyal, bon et droit. La princesse sourit pour elle même se souvenant de la fois, où plus jeune elle avait fuit lui et un autre garde, désirant rejoindre son frère et son cousin plutôt que de suivre un énième cours de couture ou autre crochet, et que sa gouvernante les avait lancé à sa poursuite.

« -Cet homme a été un des soldats de ma garde quand je vivais à Gloria. Il veillait sur moi lors de mes déplacements officiels en dehors de la capitale. Cela ne m'étonne qu'à moitié de le voir ici. C'était un homme très droit avec une grande générosité et une droiture exemplaire. Je me dois de veiller sur lui à mon tour et de tout faire pour qu'il puisse guérir. »

Un juste retour des choses. Le regard sur le blessé la princesse les releva vers l'elfe.

« -Mais avec vos soins, cela va être bientôt chose faite. Merci. Je sais que vous, baptisrels, avaient à faire ici. Mais cela me tenait à cœur de pouvoir à mon tour lui rendre un service, autre qu'une révérence.»

Car même si beaucoup y voyait là un devoir, un travail ou bien quelque chose ayant attrait à leur infaillible loyauté, Esmelda y voyait bien autre chose. Le courage ou bien la force des convictions.

« -Je viendrai m'assurer que sa jambe est bien soignée chaque jour et je vous ferai appeler pour le bandage. »

Mais la princesse se coupa presque et d'une voix d'excuse, elle demanda à l'elfe.

« -Mais je vous ai peut être coupé dans vos élans pour tout autre activité que celle que vous devez effectuer ardemment chaque jour. Je m'en excuse. Mais il le fallait. »

Car Esmelda n'en pouvait plus de la souffrance et se sentiment d'impuissance la rendait malade, une pression sur le ventre continuelle et une torture pour l'âme. Et quand cela concernait une de ses connaissance, Esmelda devenait encore plus anxieuse et tenace pour leur apporter un soulagement. Car la crainte de perdre encore un proche était vivace dans son esprit. La princesse ne s'attarda pas sur ce sentiment qui l'envahissait et comme à son habitude, elle cache son malaise par des questions afin de mieux connaître son interlocuteur, mais aussi sur le fonctionnement de cet ordre qui l'avait accueillit et qui avait attisé sa curiosité.

« -Le temps pour vous doit être maigre avec les nouveaux blessés qui arrivent chaque jour. Avec la magie qui est, elle aussi, meurtri, il y a un regain de blessés. Cela ne vous laisse guère de temps pour vous, et votre apprentissage. D'ailleurs connaissez-vous votre élément ? Ou bien étudiez-vous encore ? Je trouve qu'il est courageux de devenir baptisrel. Il y a tant à apprendre. Une vie ne suffit pas. Encore moins une vie d'humain. Mais cela est d'un passionnant. J'ai appris tant de chose dans vos ouvrages. »
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeJeu 2 Oct 2014 - 19:35

Oh, la princesse parlait sa langue ! Allez savoir pourquoi, cela mis Dawan d'excellente humeur, d'un seul coup. Pourtant il y avait bien quelques elfes à Aigue. Outre ceux qui étaient venus en baptistrels, la rébellion comptait quelques spécimens de son espèce. Dawan avait même pu faire la connaissance d'Aldaron, un camarade elfe au poste pour le moins important au sein de la rébellion. À chaque fois, il se pouvait retenir sa joie de retrouver en ces terres inconnues quelque chose ou quelqu'un qui lui rappelait sa terre natale, cet endroit si sûr et si accueillant, nid fertile, cocon microcosme. Alors à chaque fois, c'était comme si un peu de cet endroit idéal (qui n'en était pas un, mais qui était ressenti comme tel) trouvait ici une part de lui-même, et voir un bout d'oreille pointue signifiait qu'ici il y avait un peu de paix, ou de sécurité, quelque chose de connu près duquel rien ne pouvait arriver. Entendre de l'elfique de la bouche d'Esmelda la faisait grimper en flèche sur son échelle de confiance et de sympathie.
Pour le coup, il lui offrit un grand sourire, tout ce qu'il y a de plus franc. Sourire qu'il ne perdit pas alors qu'elle se rendait au chevet du grand blessé. Oh, inutile de trop s'inquiéter pour lui ! Il devait actuellement être plongé dans un sommeil des plus agréables, peut-être même faisait-il des rêves. La douleur ne l'atteignait plus, et Dawan était prêt à revenir prolonger son sommeil si à nouveau elle l'embêtait. Il le signala d'ailleurs rapidement à un des membres de la suite d'Esmelda, avant qu'elle lui parle. La blessure ne l'inquiétait pas outre mesure: les siens savaient soigner infection et fracture. Si lui n'y parvenait pas, d'autres y parviendraient, mais ce n'était rien d'insurmontable.

Il devait être agréable pour le soldat de se savoir ainsi centre de l'attention d'une personne, quand souvent ils n'étaient qu'un chiffre, et leur mort une statistique. La reconnaissance en tant qu'être vivant était déjà une belle chose, celle d'être vivant digne d'attention était encore plus appréciable. Dawan le savait bien. Et il appréciait également que la princesse veuille le faire appeler lui, et pas un autre ! Cela le flattait de se savoir médecin reconnu. À moins que le "vous" désigne les baptistrel ? C'était également possible.

"- Si vous avez besoin de moi, je suis Dawan Sywel."

Dawan fut également touché de la voir accorder tant d'importance à la musique. En tout cas, c'es comme cela qu'il comprit ses excuses. Cette jeune femme avait décidément tout pour elle, si elle parlait l'elfique et n'était pas de ces fous qui voyaient la musique comme une inutilité de plus de ce bas-monde !
La joie qu'en éprouvait mon elfe contrastait avec la retenue que la princesse affichait. On aurait cru le baptistrel prêt à rire. Ou à danser, tiens. Ce n'aurait pas été sa première danse intempestive avec quelqu'un qui ne lui était proche.
Quand la princesse commença à lui poser des questions sur son élément, Dawan sembla rajeunir de plusieurs décennies d'un seul coup. Le fameux petit rire que l'on s'attendait à entendre, mais qui aurait dû être retenu par les protocoles en règles face à une princesse, finit par lui échapper. Un tout petit rire qui dura très peu de temps, un petit rire d'enfant. Ce n'était pas qu'il se moquait d'elle. Il était juste heureux. Le rire avait été un malheureux réflexe. Il porta son poignet devant sa bouche. Ses lèvres cherchèrent un bout de tissu à saisir mais, avec la canicule, il n'y en avait pas. Bon, tant pis. Il resta un moment comme cela, alors que la princesse avait fini de parler, à la regarder avec des yeux rieurs. Puis il songea enfin à répondre autrement que par la pensée:

"- Nous avons beaucoup de travail, c'est vrai. Des blessés, des blessés, un peu plus chaque journée. Mon apprentissage continue, néanmoins. Chaque jour est l'occasion d'apprendre, grâce aux autres ou par soi-même. En ce moment nous nous concentrons surtout sur les soins. La magie rendue inutilisable est l'occasion de mieux découvrir d'autres méthodes..."

Il recula un peu, avec quelques ronds de jambe. Nan mais littéralement. Comme un danseur. Son regard ne quittait pas celui d'Esmelda. Elle était jolie. Comme beaucoup de monde. Elle était surtout très gentille, de s'inquiéter ainsi des baptistrels. Au fond, qu se soucie de la santé des docteurs ?

"- Je suis encore en apprentissage. Oh, j'ai hâte ! Découvrir son élément... Ce doit être si plaisant ! Vous imaginez ? On doit se sentir complet. J'ignore celui qu'il me manque..."

Il imaginait déjà la scène. Mais restait toujours cette question: quel élément viendrait à lui ? Tous lui plaisaient de la même façon. Il lui arrivait, certains jours, de se dire "bien sûr, ce sera lui !", mais il revenait toujours sur les mêmes doutes. L'eau était plaisante. Le feu était beau. La terre était puissance, l'air était sensuel. Les étoiles étaient merveilleuses. Pour chacun d'eux il avait une grande affection, teintée d'admiration.
Qu'il était impatient de savoir ! Mais cela n'arriverait pas avant des siècles. Il se sentait encore si neuf, après plus d'un demi-siècle d'apprentissage ! Peut-être même que cela n'arriverait pas. Ce serait triste, mais toujours mieux que de n'avoir pas essayé. De plus, sa vie actuelle lui plaisait.
Vint un moment étrange où le bonheur d'être flatté se mêla à la tristesse d'une réalisation commune, mais toujours pénible: Esmelda, cette humaine de compagnie si agréable, mourrait avant lui. Alors le rire qui s'apprêtait à nouveau à sortir de sa gorge ne dura qu'une fraction de seconde

"- Vous savez, nous avons des humains parmi nous. Les vôtres apprennent vite. Vous êtes pleins de capacités surprenantes... Il est triste, si triste que vous soyez si éphémères..."

Et si beau que des elfes s'acharnent à maintenir la vie de ces éphémères créatures. Dawan se souvenait très bien de cet humain qu'il avait entendu, une fois. Son fils possédait un lapin de compagnie, et désirait l'emmener à Gloria, auprès d'un médecin spécialisé dans les soins des animaux. Le père avait refusé catégoriquement. "Ta bête n'a plus qu'un an ou deux à vivre, qu'allons-nous nous fatiguer pour si peu de choses !".
Jamais, jamais Dawan n'avait imaginé cela possible. Calculer la rentabilité d'une vie. Faisait-on bien de se fatiguer pour rétablir une santé. C'était une aberration, à ses yeux. Il était venu ici dans le but de sauver des vies, humaines ou elfiques, qu'elles aient mille ans à vivre ou une poignée. Les humains étaient aussi beaux que les autres créatures, il ne s'imaginait pas les abandonner à leur triste sort.
Son sourire s'était peu à peu estompé. Sa tête pencha légèrement. Son poignet, jadis porté à ses lèvres, se trouvait plus ou moins au niveau de son coeur.

"- Il n'y a pas de courage dans ce que nous entreprenons. Apprendre est une chose aisée pour qui le veut et qui est prêt à donner de son temps. Je crois... Que la dernière personne qui m'a dit cela trouvait triste de ne plus pouvoir mentir. Au final, ce n'est rien. Nous vivons sans mensonge, et de mon humble avis, nous ne nous en portons que mieux. "

Il joua avec l'une de ses blondes mèches, distraitement, regardant ailleurs.

"- Pas de courage, non, pas de courage... Il n'y a pas de courage dans ce que nous faisons. Il n'y a que... La nécessité."

Sa voix avait parue brusquement couverte d'un voile. Le regard qu'il posa à nouveau sur Esmelda était lui aussi distant, lointain, voilé.

"- Peut-être connaissez-vous cela. Ces moments où... Le monde rejoint ce qu'il y a au fond de vous-même. Alors vous faites enfin les choses qu'il vous faut faire. Non pas celles que d'autres veulent pour vous, non pas celles dont vous rêviez, mais celles que votre nature épouse. Vous pouvez ne pas être bon là-dedans, mais par ce moyen vous devez vous-même. vous ressentez alors une sorte de... Non. Ce n'est pas du plaisir. C'est comme une élévation. Être au-delà de soi, tout en l'étant pleinement."

Il avait à nouveau ses 140 ans, d'un seul coup. Son regard s'était détaché d'elle, au fur et à mesure qu'il parlait. Il jouait nerveusement avec ses cheveux. Il prit son archet, mais pas sa vièle. Pourtant ç'aurait été là le meilleur moyen de lui faire comprendre ce qu'il y avait à exprimer. Pour sûr, en ressentant ce que la musique lui offrait, Dawan était persuadé qu'elle l'aurait ressenti aussi.

"- Avez-vous ressenti cela, Dame Kohan ? Il y a tant de façon d'être soi-même. Ma soeur, elle tirait à l'arc. Certains peignent... D'autres se battent."

Désormais, son archet battait en rythme contre sa jambe (à Dawan, hein,, eh, oh, j'sais me tenir quand même). Il paraissait toujours regarder au-delà d'Esmelda, quelque chose derrière elle. Puis il se souvint... Qu'elle avait dit avoir lu quelques-uns des ouvrages écrits par ses Maitres.

"- Vous avez déjà songé à rejoindre les baptistrels ?"
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeSam 4 Oct 2014 - 16:40

Esmelda était intriguée par cet elfe à l'allure étrange et quelques peu espiègle et un peu fantasque. Mais il semblait prompt à, tout comme elle, aider son prochain. Une qualité qu'appréciait la jeune femme. Quand il se présenta avec beaucoup d'attention et malgré quelques minutes à être déjà ensemble. La jeune femme sourit et inclina sa tête.

« -Enchanté Dawan Sywel. Et je vous retourne la pareille, s'il vous venait la nécessité d'une aide quelconque, je serai enchantée de pouvoir aider un baptisrel. Ce qui serait de toutes les manières un juste retour des choses, avec l'aide que vous avez apporté à ce soldat. »

La princesse avança légèrement sa chaise en faisant un geste à une de ses dames de compagnie de ne pas venir l'aider, pour une chose aussi simple. La jeune femme cherchait à abattre les quelques distances avec l'homme pour discuter avec une franchise simple.

« -Et cette méthode est-elle aussi efficace ? Et elle est rendue possible grâce à quoi ? Aux plantes. J'ai rencontré dans votre domaine, une jeune humaine, Ambre Orétoile, elle se trouve à Aigue par ailleurs. Cette jeune femme connaît bien les propriétés des plantes et leurs aides dans nos différents maux et m'a parlé de leur bienfaits. »

Et la jeune captive lui en avait reparlé lors de leur autre rencontre, après sa rupture avec Kylian. Mais là aucune potion ni plante ne purent soulager ses maux. Hélas. La princesse en s'attarda guère dessus préférant continuer à parler des baptisrels et de leurs ordres.

« -J'imagine, que cela doit être bien plaisant. Peut être avez-vous déjà une affinité avec l'un d'entre eux ? Peut-être vous manque-t-il encore la confiance en vous. Plus que l'apprentissage en lui même. On apprend tout au long de sa vie, les livres sont ce savoir qui ne meurt jamais, les rencontres avec les autres, une porte éveillée vers un monde infini de connaissance. Mais avoir l'assurance de savoir maîtriser, accepter ce savoir et l'utiliser à bon escient demande bien plus à mon humble avis. »

Car obtenir tant de réponse, avoir une infinie mémoire remplie de tant de chose à savoir, cela donnait une certaine forme de pouvoir, de puissance, il fallait dans le cas des baptisrels l’accepter et le l’intégrer comme une force au service de soit et pas pour ses propres desseins.

« -Je sais que des humains deviennent baptisrels et j'ai un énorme respect pour ce choix. Un des proches conseillers de mon frère en est un. Un homme bon et dont les conseils m'ont toujours été précieux, notamment quand je fus régente de l'empire. Mais le fait que nous soyons éphémères rend la tâche tout autant ardue qu'elle peut être un plus recherchant bien plus vite cette quête du savoir, se questionnant bien plus vite. »

La jeune femme fit une petite moue, elle ne savait pas si cela était vrai, mais on pouvait le penser.

« -Mieux vaut une amère vérité qu’un doux mensonge. Le mensonge est la facilité et pas une protection. Sauf pour le menteur et encore. La vérité finit toujours par se savoir et c'est là que le mal blesse. Je respecte aussi votre ordre pour cela. »

Dit-elle amèrement, elle qui avait vécu dans le mensonge que se soit envers elle ou elle mentant à son entourage.

« -Oui, je le connais mais hélas il n'est pas associable à ma condition. Et encore moins à l'actuelle. Et il est des carcans qu'il est bien difficile d'abattre. Ce n'est pas une élévation, c'est trouvé enfin ce que l'on est, être juste soit et vivre pleinement sa vie. Je vous le souhaite et espère que vous le garderiez auprès de vous comme un allié fidèle et sincère. »


Oui elle lui espérait, il valait pouvoir trouver sa voie et la suivre que de la toucher des doigts et ne pouvoir l'atteindre. Et la princesse se sentait comme cela, inutile. Ayant trouvé la voie qu'elle voulait suivre mais ne pouvant y parvenir par sa naissance de princesse impériale, de femme.

« -Je l'aurai aimé, mais je suis destinée à une autre voie, celle de princesse des Hommes. Même une princesse déchue. Et ce chemin me guide vers un autre chemin, mais il ne m'empêche pas de m'y intéresser. J'ai appris beaucoup quand je fus en séjour auprès des vôtres. Quelques sorts de soins, l'importance des éléments, mais aussi ce qu'est réellement la magie, sa force, d'où elle nous provient. Puis je suis une élève trop indisciplinée. »

Elle lui sourit repensant aux pauvres percepteurs de son enfance. Ils en avaient fait des kilomètres derrière elle et ils s'en étaient arrachés des cheveux à la chercher dans le palais.

« -Et mon maître en aura vite assez de toutes mes questions incessantes. Et vous qu'est-ce qui vous a donné cette envie de suivre cette voie ? »

La princesse reprit de suite la parole en montrant l'archet de la main.

« Vous pouvez jouer si cela vous dit. Je n'ai rien contre la musique, bien au contraire. Il me plaît de l'entendre et de chanter. »
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeDim 5 Oct 2014 - 15:35

Dawan haussa les épaules d'un air peu intéressé à la proposition d'Esmelda. C'était surtout la justification qui le gênait. Elle n'en avait pas besoin. L'Enwr ignorait e qu'il en était de ses confrères, mais lui ne cherchait pas particulièrement de retour quand il soignait. Ç'aurait un peu été corrompre l'acte de soigner. Enfin, de façon plus générale, si Dawan comprenait très bien l'intérêt des échanges, il n'en avait pas l'habitude, en dehors des échanges commerciaux. Il souriait toujours sans attendre de retour, jouait la musique principalement pour lui-même. Il n'avait, de toute manière, que peu de notion quant à la valeur des choses, et estimer la valeur d'un acte ou d'un produit était à ses yeux si aléatoire qu'il faisait aveuglément confiance à ce que l'on lui disait à ce sujet. Mais soigner... Non. Soigner n'attendait aucun retour, par nature.
Alors qu'Esmelda se répondait toute seule, Dawan se surprit à observer une de ses dames de compagnie. Celle qui avait voulu l'aider, lorsqu'elle avait avancé sa chaise. Il avait beaucoup d'admiration pour cette femme qui s'inquiétait même de ce dont on ne pensait pas à s'inquiéter. Une partie sombre de l'esprit de mon elfe lui rappela que, sans doute, un serment X ou Y liait la vie des deux femmes, et il fallait bien ne plus rien avoir à perdre pour s'aliéner ainsi à quelqu'un. Mais ça... Dawan refusait d'y croire. La jeune femme devait être là par affection pour Esmelda, ou par admiration, peut-être. La jeune femme devait lui apporter quelque chose, c'était certain. En tout cas, le musicien était intrigué. Par la vie de cette suivante, cette dame de compagnie.
La voix de la princesse le ramena dans ce monde, et il tourna enfin son regard vers elle, pour finalement secouer négativement la tête. Non, aucun élément, pour le moment. Mais... N'avait-elle pas parlé, plus tôt ? Dawan se souvenait des plantes, du mot "Ambre Orétoile"... Rah ! Pourquoi diantre le monde parlait aussi vite ! La confiance en soi ? L'elfe n'avait jamais vraiment saisi le véritable sens de ce concept. Il estimait se faire confiance... Même s'il savait que ses capacités n'étaient pas encore tout à fait comme il les espérait.

Alors qu'il faisait de l'ordre dans son esprit pour pouvoir porter son attention sur ce que disait Esmelda, il ne cessait de la regarder, de ce regard distant qui était si souvent le sien. Il put enfin l'entendre parler de son frère, de sa régence, et du conseiller de son frère, un baptistrel. Dawan put ressentir à nouveau la joie de retrouver une part de chez soi en terre inconnue. Il l'écouta vanter les mérites de son ordre (car nous vivons dans un monde où le respect est si rare qu'il en est compliment). Instinctivement, l se sentit flatté. Mais il ne le fallait pas. Il n'était pas maitre. Pour le moment, le voeu de vérité n'était pas prononcé, la sincérité dont Dawan faisait perpétuellement preuve n'avait pas encore de valeur.
Il l'entendit aussi évoquer sa voie, qu'elle avait trouvée, mais ne pouvait atteindre. Oh. C'était bien là une triste histoire. Le plus triste aux yeux de Dawan étant tout de même que cette jeune femme choisisse elle-même d'être un pion dans l'échiquier des humains, au lieu de se vouer pleinement à ce qui aurait su l'épanouir. Lui s'imaginait si mal passer ses journées à attendre la malheureuse heure durant laquelle on l'aurait laissé jouer un peu de musique ! Il avait goûté à cette vie, ne saurait s'en passer. Il regrettait qu'Esmelda ne puisse connaitre le bonheur que lui connaissait.
Etaient-ce les soins qui plaisaient à Esmelda, du coup ? Ou la magie ? Elle n'avait pas véritablement répondu à sa question. Inutile d'insister. Il l'entendit évoquer une possible lassitude des maitres... À nouveau, il lui sourit, portant sa vièle près de son épaule, prêt à jouer.

"- Nos maitres sont patients, vous savez. Ils apprécient de répondr eà nos questions, et nous donner cours. S'ils arrivent à me supporter durant un demi-siècle, j'ignore ce qu'il vous faudra faire pour venir à bout de leur patience !" Omettant, naturellement, de dire que certains Cawr étaient plus patients que d'autres... Mais qu'il était possible de ne pas toujours poser ses questions au même, et ainsi obtenir ses réponses sans user les nerfs d'un pauvre maitre. Il tira deux ou trois notes de son instrument. "Je n'ai pas vraiment choisi cette voie. Elle s'est plutôt imposée à moi. Sans violence, comme une évidence. Il n'y a qu'en suivant les baptistrels que ma vie prend un sens. La musique et la magie me composent, je ne saurais m'offrir à un autre destin." Quelques notes, à nouveau, songeuses. "Si, je le pourrais. Mais... Je vivrais moins bien."

Sa vièle joua, un peu, un petit air qui savait mêler le calme et la joie. Peut-être que cela dura une demi-minute, avant qu'il ne s'arrête, ses yeux gris plantés dans ceux d'Esmelda. Il remit distraitement le bandeau de cuir qui lui ceignait le front en place.

"- Vous n'avez rien à craindre de moi, Dame Kohan. Je serais des plus heureux s'il vous venait l'envie de chanter, sur le sujet qu'il vous plaira. Je sais garder les secrets."

Il reprit sa musique là où elle s'était arrêtée. Il pouvait jouer un moment ainsi, les yeux fermés. Il ne les rouvrait que pour jeter quelques coups d'oeil à Esmelda, ou à cette dame de compagnie-là. Si Esmelda se mit à chanter, il adapterait sa musique à son chant, faisant de son mieux pour prévoir la prochaine note.
Quand il estima la musique terminée, il termina une dernière note, un peu plus longue, puis abaissa son instrument et son archet, offrant un sourire à Esmelda.

"- Si nous sortions ?"
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeMar 7 Oct 2014 - 18:14

Oui les maîtres baptisrel devait être patient. Mais Esmelda, elle, ne l'était pas. Depuis petite la princesse avait une insatiable envie de bouger et sûrement pas envie de rester assisse à apprendre des choses inutiles comme le noms de tous les seigneurs du royaume. Par contre aller apprendre et faire réciter des sorts à son frère et cousin bien installés en haut d'un arbre et leur faire la leçon quand ils n'y parvenaient pas, ça c'était bien plus amusant. Même encore maintenant, elle préférait prendre un livre et aller profiter de la clarté et lumière naturel du soleil pour découvrir les mille et unes merveilles d'un ouvrage. Mais aujourd'hui, il n'y avait plus qu'elle. Gregorist était parti et Korentin bien trop occupé à lui en vouloir et à diriger la rébellion pour tenter une escapade littéraire. Dommage, la dernière pour sauver l'empereur des Hommes avait été plutôt amusante.

« -Croyez-moi, je préfère souvent découvrir par moi même. Essayer et avancer suivant mes propres pas que d'écouter les sages conseils des précepteurs. Et cela joue parfois des tours. De sacrés tours. Mais je ne changerai pas pourtant ma façon de faire. »

Non, car même si elle fonçait parfois tête baissée dans les ennuies, et les gros, la princesse avait en elle un instinct de fonceuse et pas de patience à attendre que tout lui tombe cuit dans son assiette. Même si pourtant elle était bien celle à qui cela pouvait arriver.

« -Et une belle évidence. Cela est plaisant de savoir que c'est cela pour lequel on est fait sans se soucier ni de pourquoi ou de comment. Une bien belle vie que vous suivez. Ardue mais bien passionnante. J'espère pouvoir un jour retourner dans votre beau domaine et continuer à dévorer vos bibliothèques. »

Il était important de savoir où on voulait aller, et Esmelda savait maintenant où était sa place, et elle y serait bientôt. Mais pour le moment, elle se laissa aller à laisser sa voix accompagnée la musique du baptisrel en posant sur les notes des mots d'une vieille chanson.

«-On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l´a dit ce matin
A l´aurore je suis née
Baptisée de rosée
Je me suis épanouie
Heureuse et amoureuse
Aux rayons du soleil
Me suis fermée la nuit
Me suis réveillée vieille

Pourtant j´étais très belle
Oui j´étais la plus belle
Des fleurs de ton jardin

On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l´a dit ce matin
Vois l'esprit qui m´a faite
Me fait courber la tête
Et je sens que je tombe
Et je sens que je tombe
Mon cœur est presque nu
J´ai le pied dans la tombe
Déjà je ne suis plus

Tu m´admirais hier
Et je serai poussière
Pour toujours demain.  »


Les dernières paroles se firent presque dans un murmure. La voix propulsé par son totem avait laissé en émoi ses dames de compagnie dont une était au bord des larmes. Le jeune baptisrel proposa une sortie, rien de tel pour sortir de l'état de tristesse dans lequel Esmelda s'était mise toute seule.

« -Sortir ? Oui, que diriez-vous d'aller voir les cultures de nos paysans travaillant bien difficilement pour nous nourrir. A moins que vous ayez un endroit que vous désirez me faire voir en particulier ?»

dit-elle en se levant dans un bruissement de tissu. Le sien mais aussi celui de ses dames qui s’affairèrent à la suivre de nouveau. Mais une marche était bienvenue, rien de tel après l'émotion de la blessure de son soldat, mais aussi un bienfait après cette chanson chantonnée par sa mère quand elle était plus jeune, bien loin des soucis de la guerre. Avec à ses côtés son frère, dont l'absence pesait chaque jour.


[hj: la chanson vient de mon amie la rose de Françoise Hardy]
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeJeu 9 Oct 2014 - 20:28

Dawan avait offert un bref sourire à Esmelda. Elle chantait bien, très bien. L'elfe n'aurait pas cru cela possible pour une humaine, surtout une humaine qui n'était pas baptistrelle de formation. Il estimait n'avoir pas été à la hauteur de son chant. C'était, bien sûr, le sous-estimer un peu. Ce type d'exercice lui avait été donné quelquefois. On lui avait déjà dit: écoute, Dawan ! Ecoute, si tu n'écoute pas, tu ne sauras pas percevoir ce que contiennent les mots, ce que contiennent les sons. Comment veux-tu jouer la musique adéquate sans comprendre ce que tu accompagnes ?
Il avait l'impression d'entendre à nouveau ces conseils. Pourtant, il avait écouté, il en était sûr... Mais qu'il était complexe de jauger l'écoute et le don ! Le pauvre esprit de Dawan peinait à se concentrer sur les deux en même temps. Peut-être était-ce là son erreur, vouloir se concentrer. Vouloir à tout pris saisir le moindre accent dans la voix d'Esmelda, la moindre vibration de ses cordes vocale, et les images qui parcouraient la tête de la princesse. Plus que les mots de la chanson, il voulait les pensées qui hantaient son esprit, quand elle chantait. Les deviner à partir d'un chant n'était pas simple. Ressentir et renvoyer les mêmes émotions était d'autant plus complexe. Il avait fait de son mieux.

Impossible de savoir s'il avait entendu la réponse de la princesse, ou s'il n'en avait entendu qu'une partie. Il ne répondit pas. Il rangea sa vièle dans son étui, soigneusement, sans se hâter outre mesure, et sans regarder Esmelda. Une fois dehors, il lui jeta un bref coup d'oeil pour vérifier qu'elle le suivait. Si Esmelda parvenait à voir son visage durant ce bref moment, elle pouvait constater qu'il n'affichait plus du tout de sourire. Une mine triste, grave. Oui, le bonheur de la réalisation du potentiel d'Esmelda, de la beauté de sa voix, avait vite laissé place à la mélancolie de celui qui cherche à atteindre un but hors de portée. Et qui tombe, toujours, encore. Avec la même force, et la même persévérance. Le goût de la poussière est toujours le même. La douleur est toujours présente. Seuls les plus obstinés peuvent espérer tomber de plus haut que d'autres. Quelle triste condition...
Il l'entraina d'un bon pas dans les rues. Et le pas de Dawan, avec son rebond naturel, n'était pas de ceux que l'on suivait avec lenteur. Régulièrement il se retournait à moitié, pour vérifier que la princesse suivait. Il l'entraina de ruelle perpendiculaire à ruelle perpendiculaire. Ils passèrent devant un bâtiment qui sentait bon la cuisine. Puis Dawan embraya sur le chemin de la caverne de feu et d'acier. Mais il s'arrêta en chemin et revint vers Esmelda, d'un seul coup, si bien qu'il manqua de percuter la princesse. Néanmoins, cela ne semblait pas l'avoir déstabilisé.

"- Dites-moi, de quoi êtes-vous éprise ?"

Il disait cela sans paraitre gêné le moins du monde. Très sérieux, même. D'une main distraite, il gratta quelque chose sous ses cheveux, ou en retira une poussière, que sais-je... Avant de compléter, ce qui rendait la question bien moins... Ambiguë.

"- La liberté ? La paix, peut-être ? Oh, il y a bien quelque chose qui doit vous tenir à coeur..."

À nouveau on aurait dit que l'elfe ne la regardait pas. Si bien d'ailleurs qu'une des dame de compagnie put se sentir visée par son regard. Cela cessa néanmoins au bout d'un moment. Dawan se retourna, reprenant sa marche. Il avait porté une main devant sa bouche, comme pour se ronger les ongles. soucieux, très soucieux. Son pas était devenu saccadé, sa tête un peu rentrée dans ses épaules. Et il marmonnait:

"- Un présent, un présent... Mais que puis-je offrir... Un présent... Un présent pour Esmelda Kohan... Qu'elle n'ait pas déjà. Mh."
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeDim 12 Oct 2014 - 20:57

Dans le sillon de la princesse suivaient ses dames de compagnie puis les soldats qui viellaient à sa sécurité. Depuis son agression par son ami Amyelenor, deux soldats étaient en permanence à ses côtés. Névérick et un jeune soldat d'Elena.
La princesse suivit tout d'abord en silence l'elfe qui marchait d'un bond pas, et assez bondissant. Un peu trop rapide pour elle. Mais elle chercha à suivre la cadence. Même si le poids et la longueur de la robe ne l'aidait guère à parvenir à plus d'aisance pour la marche. Derrière la princesse entendait le chuchotis des dames de compagnie. Encore à tergiverser sur le choix des rencontres de la princesse ou bien sur le comportement de l'elfe ou encore à médire sur le choix du chemin quand à emprunter. La princesse se stoppa et se tourna d'un mouvement sec en leur ordonnant d'aller lui préparer un bain. Esmelda ne supportait pas de donner des ordres, sauf quand cela lui épargnait d'avoir de désagréables ondes dans le dos. L'instant clos, elle reprit chemin au côté de l'elfe en répondant à sa question. Elle en fut par ailleurs bien étonnée. Se redressant et plongeant son regard dans celui de l'elfe, elle mit bien quelques secondes à lui répondre. Car il fallait le dire. On ne lui demandait pas souvent ce qu'elle ressentait. Ce qu'elle pensait de telle ou telle chose, si souvent, tout le temps. Mais ce qui au fond d'elle la faisait vibrer et avancer. Hormis ses proches et encore ou bien Merythin quand ils parlèrent de son désir d'enfanter. Sinon personne. La princesse regarda le sol un instant avant de répondre.

« -Je..euh... eh bien de tant de chose. De liberté avant tout. Mais surtout de ce que chacun peut apporter en ce monde. De rencontrer et prendre le temps d'échanger avec ceux que je rencontre. Comme un baptisrel. »

Car c'était là son véritable bonheur. Rencontrer son peuple mais aussi les autres peuples. Apprendre de tous. En parlant de tout et de rien. Juste en vivant. Ne pas se cantonner à un un seul cercle, très fermé aussi bien sur soit que sur les sujets de discussions. La jeune femme ajouta.

« -La paix bien sûr. Car, je ne supporte pas la violence et le mépris. Tout comme l'ignorance et la haine. »

Mais cela lui semblait tellement... normal. Et naturel. Que cela allait presque de soit. Tout en avançant, la jeune femme chercha quoi lui dire. Pour une fois, elle serait presque à cours de mots. Mais tant de choses l'animait qu'il était bien difficile de résumer.

« -Mais il est beaucoup d'autres choses qui ont un intérêt et font palpiter mon cœur. Comme la musique, une belle soirée étoilée, ou bien un rire entendu au détour d'une rue. »

Des choses qui là aussi pouvaient paraître simple mais qui aux yeux de la princesse comptait plus que tout. Car ces choses là, il était bien rare qu'elle puisse le faire. La princesse curieuse demanda aussi.

« -Et vous ? Il ne doit y avoir que la musique et la connaissance qui vous anime ? Je me trompe ? »

Elle lui sourit tout en avançant, saluant parfois un passant qu'ils croissaient. Mais l'elfe était entrain de marmonner. Esmelda lui demanda, intriguée.

« -Que dites-vous dans votre barbe ? »


La princesse se rapprocha.

« -Une chanson ? »
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeMar 14 Oct 2014 - 21:51

Le désir impérieux d'offrir quelque chose à Esmelda avait pris place dans l'esprit de Dawan, sans même qu'il ne cherche à le remettre en question. Cette intuition ne pouvait, de toutes façons, pas être mauvaise. Où était le mal à offrir ? Non, vraiment, là n'était pas le souci. Le souci était que, de tous les humains, Esmelda n'était assurément pas la plus à plaindre. Elle devait même disposer de tout ce dont elle avait besoin, matériellement parlant. Elle ne devait avoir qu'à tendre la main en prononçant le nom de l'objet. Mh. Cela pouvait avoir ses avantages. Elle perdait néanmoins le plaisir particulier que l'on éprouve après avoir désiré quelque chose et s'être battu pour lui.
Pourtant, l'esprit tortueux de Dawan persistait à proposer des objets, de façon mécanique. Un joli chapeau ? Non, avec cette canicule, ce serait de trop. Une arme ? Bien sûr ! Ne pouvait-on pas néanmoins trouver un objet porteur de moins de symboles et de violence ? Mh. Un bijou ? Nan. Cela ne lui irait pas. En tout cas, pas les bijoux auxquels Dawan pensait. Un poney ? Aaaah, tout le monde aime les poneys ! Mais un poney, cela ne s'offre pas. Le poney étant un être vivant, donner de l'argent ne suffisait pas à s'attirer son amitié. Non, non...

L'elfe écouta son éphémère camarade lui parler de liberté. S'il sentait son malaise ? Il n'en montrait rien, en tout cas. Sa remarque le surprit: tiens, elle aimait rencontrer du monde ? On aurait dit que ce plaisir lui était interdit. Dawan avait toujours imaginé les "grands" très bien entourés, très souvent. D'ailleurs, n'avait-elle pas perpétuellement une dizaine de personnes à ses côtés, à veiller sur elle ? Ah. Peut-être était-ce pour cela qu'elle peinait à rencontrer du monde autre que ceux voués à lui offrir ronds de jambe et autres courbettes. Vu de cette façon, cela tombait sous le sens, oui...
Aussi cela fit réfléchir Dawan un petit moment. Il ne réagit à la question de la princesse que parce cette dernière avait une musique qui se démarquait des phrases précédentes. Sa tête dodelina un peu. Son pas changea de rythme, il répondit sans se tourner vers la princesse:

"- Il y a tant de choses. Mais la musique et la connaissance ont ceci de merveilleux qu'elles sont partout autour de nous. Je suis un elfe heureux de voir ce qui m'anime être dans les veines du monde qui m'entoure. Les chercheurs d'or ne savent pas combien il est plaisant de n'avoir qu'à questionner quelqu'un pour être satisfait. De n'avoir qu'à vivre pour éprouver le plaisir des sons. Ils sont pour moi comme l'air: vitaux, omniprésents. Il y a une différence, néanmoins. Cette entité vitale peut être créée de nos propres mains, peut être modifiée de mille façons différentes... Nous disposons d'un pouvoir immense."

Il se tourna un bref instant vers elle. Un peu trop vite. Il manqua de produire une rencontre aussi fortuite que malséante entre leurs deux corps. Il avait l'air bien sérieux, il avait parlé sur un ton grave. Mais non, la musique et la connaissance n'étaient pas les seules choses qui l'animaient. C'étaient, ceci dit, les seules qui lui venaient naturellement lorsqu'on le questionnait. Son regard se perdit au loin, comme il cherchait en lui les raisons derrière ses faits et gestes. Sa mémoire lui ramena alors les mots qu'Esmelda venait de prononcer.

"- La liberté... Vous n'en voulez pas vraiment, je pense. Elle implique tant de choses, tant de choses dont les gens ont peur. Nous sommes bien trop orgueilleux pour être libres. La paix, en revanche, est à notre portée. Mais trop nombreux sont ceux qui la refusent: il est bien plus aisé d'envoyer d'autres mourir pour obtenir ce que l'on cherche. Nous sommes bien trop paresseux pour vouloir la paix."

Oh, il ne parlait pas d'eux deux en particulier, bien sûr. Il ne doutait pas de la capacité d'Esmelda à faire de son mieux pour la paix, elle n'avait pas l'air belliqueuse. En revanche, sur la liberté... Il en doutait. De part son statut, Esmelda s'interdisait déjà la liberté de son destin. C'était une chimère, pour cette princesse... Mais peut-être y avait-il tout de même des libertés à sa portée. Des petites libertés dont les conséquences étaient simples à assumer, non ? Peut-être était-ce là une idée de cadeau...
Comme il marmonnait à nouveau dans son duvet, après s'être arrêté au milieu de cette ruelle, Esmelda le sortit à nouveau de ses pensées, le questionnant sur ce qu'il marmonnait dans... Sa barbe. Dawan leva alors les yeux sur elle. Deux yeux arrondis par la surprise, alors que sa bouche paraissait se torder en une moue à moitié dégoutée. Si jusqu'alors il avait parlé avec une grande douceur et une pointe de tristesse, il était désormais plus vif.

"- Ma barbe ? Quelle barbe ? Je n'ai pas de barbe ! Je suis un elfe ! Nul mâle chez nous n'a de barbe !" Il passa ses mains sous ses cheveux, pour mettre en évidence ses oreilles pointues. "Ne les aviez-vous pas vu ? J'ai peut-être trop de cheveux... Par Dracos, j'ignorais ressembler autant à un humain. C'est bien la première fois que l'on me fait cette remarque. Que l'on me prenne pour une humaine m'aurait paru plausible, mais un humain... Non non non, pas de barbe. Regardez ! Je dois avoir les joues aussi douces que les vôtres !"

Sans prévenir, il lui prit la main, et la porta sur sa propre joue. Et en effet, pas l'ombre d'un poil plus long que les autres. Uniquement ce duvet doux que nous avons tous (du moins, tous ceux qui n'ont pas encore de barbe). Il toucha du bout des doigts la joue d'Esmelda, pour vérifier. Oui oui, elle était douce elle aussi. Il ne s'était donc pas fourvoyé. Quelle être bizarre que cette princesse !


HJ: La partie dont tu auras besoin si tu estimes que ni Esme ni ses gardes ne collent de baffes à Dawan.:
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeSam 18 Oct 2014 - 17:18

La jeune femme continua à suivre le chanteur qui pour une fois pouvait aussi porter le nom de danseur tellement il sautillait et se mouvait de la même façon que lors de bals de la cours.

« -Sans la musique, la vie serait une erreur. La musique est un langage universelle. Que l'on soit vampire, elfe, humain, pauvre ou riche, la musique rythme nos vies, nos émotions. Elle nous apporte le réconfort ou la force. Elle est partout dans notre vie. Même sans instruments, elle est là. Le chant d'un oiseau, le cliquetis de l'eau ou le vent dans les arbres. Les sons transmettent nos émotions.»

Et bien plus encore, la musique était un des chemins de la vie, un accompagnement indispensable. Sans elle, en tout cas, la jeune femme ne pourrait vivre.

« -La musique se sont aussi les mots, cela peut rassembler les foules ou bien permettre de se retrouver soit même avec ses songes. »

Lui qui n'avait cessé de chantouiller ou de jouer de la musique imaginaire avec ses doigts, il devait en savoir quelque chose.

« -Qu'est-ce qui vous fait dire que je ne désire pas être libre ? Pour ma part elle n'implique pas la peur, mais le devoir et de nombreuses personnes qui comptent sur moi. Et être égoïste n'est pas dans ma nature. Quand à la paix, vous avez raison. Elle peut être là devant nous demain si nous le désirions vraiment. Mais là c'est la peur de l'inconnu, la non volonté de changer qui nous fait stagner et sombrer dans le chaos. »

Et c'est cela qui désolait la jeune femme. Mais que pouvait-elle faire, elle avait tenté de concilier les différences des peuples entre eux, de faire un lien, d'expliquer que seule la peur pouvait animer ce refus de paix. Certains de ses interlocuteurs étaient et tenaient le même discours qu'elle.
Mais la réflexion du chanteur sur le fait qu'elle ait pu le prendre pour un humain fit bien sourire la jeune princesse.

« -Je sais que vous êtes un elfe. C'est une expression, car vous marmonniez. Les oreilles ne sont pas ce qui font l'elfe. Croyez- moi. Mais n'oubliez pas que j'ai côtoyé les vôtres pendants de nombreux mois, aussi bien au royaume elfique que baptisrel. Certes pas assez de temps pour mieux connaître votre peuple, mais j'ai déjà eu à loisirs de pouvoir lire beaucoup de vos écrits, apprendre de votre magie mais aussi parler durant des heures de la douces vie elfique et ... »

Mais la princesse se stoppa net car l'elfe prit sa main pour la poser sur sa propre joue puis sur la sienne. Esmelda se raidit et lui prit sa main pour l'enlever de sa peau, dans un cliquetis d'armes sorties de leurs fourreaux. D'un geste, la jeune femme fit stopper ses soldats. D'une voix douce, elle expliqua que ce geste put être le dernier.

« -Sachez jeune baptisrel, que chez les humains, toucher de cette façon une personne de la famille royale, sans son consentement et de façon familière est souvent synonyme d'emprisonnement dans le meilleur des cas. Mon capitaine de garde est plutôt clément quand cela ne lui semble pas menacer ma vie, mais il est tout aussi intransigeant que son épée dans le cas contraire. Et je dois donc vous mettre en garde. Rien contre vous e particulier, c'est juste... qu'on ne touche pas la famille impériale.»

La princesse lui fit un petit sourire désolé. Et bien qu'elle devait être la plus abordable des Kohan, elle tenait à cette distance, non pas par distance mais pudeur.
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeDim 19 Oct 2014 - 14:26

Le bruit es armes, la main de la princesse qui se retirait. On les attaquait ? Etrange, Dawan ne ressentait aucune inquiétude. Déduction logique: pas d'attaque. L'elfe était incroyablement calme, même après avoir balayé son regard autour d'eux, et constaté les armes dégainées, les gardes manifestement prêts à l'embrocher, lui. Par chance, il écouta les explications de la princesse. Bon, il avait frôlé la mort... Cela arrivait assez souvent, en ce moment. Ce n'était pas une bonne chose, d'ailleurs, il allait finir par s'habituer, et mourir avant même d'avoir vu Mort s'approcher de lui, ce qui serait fâcheux, pour peu que Mort soit sensible à la politesse. Et éventuellement parce que mourir, à son âge, était une triste chose. Il allait falloir faire attention.

"- Capitaine..."

Dawan dévisagea un des gardes, celui qu'il pensait être le capitaine. Enfin, "dévisager" est un grand mot. Disons plutôt qu'il tourna son regard vers lui, et s'en servit de support pour penser sans trop s'évader. Il peinait à comprendre le mal qu'il y avait à frôler quelqu'un. Surtout qu'il l'avait dit: ce n'était que dans un but d'observation pur et simple, il ne pouvait y avoir d'affection incorrecte dans son geste ! Alors lui vint l'idée que, peut-être, éventuellement et potentiellement, son geste était interdit en raison de sa dangerosité, s'il avait été fait par une personne malveillante. Ah, ces humains ! Qu'ils étaient adorables, à croire qu'une absence de contact pouvait garantir leur sécurité. Dawan avait bien plus de chances de réussir à tuer la princesse en s'écartant d'elle et en usant de magie (avec les dérèglements du moment, c'était même chose aisée que de mal exécuter un sort) qu'il en avait en restant si près d'elle, à user de ses mains. Un fin sourire éclaira le visage de l'elfe. Ils avaient agi envers lui comme envers un potentiel danger ! Ahah ! S'ils avaient su combien il était inoffensif !
À nouveau il se tourna vers Esmelda. Il perçut son sourire et, via une empathie dont beaucoup le croyaient incapable, ce qu'il y avait derrière. Son sourire s'effaça. La princesse non plus ne voulait pas être touchée. Il se souvint alors des mots: consentement, familiarité... Cela le peinait d'avoir passé outre le consentement. Désormais, il savait qu'on pouvait ne pas être consentent pour un simple toucher de joue. C'était étrange... Quelques jours plus tôt, cela serait tombé sous le sens, pour lui. Il frôlait à peine les gens... L'image de Merithyn lui revint à la mémoire. Depuis qu'il avait revu ce maitre-là, il avait tendance à rechercher le contact. Il allait falloir qu'il oublie cela, et réserve ce qui était tactile à son camarade elfe. "Familiarité"... Ah, oui. Esmelda était une princesse. Elle n'était pas la princesse des elfes. Eh bien, soit, Dawan s'était peut-être fourvoyé sur son compte en imaginant pouvoir interagir avec elle comme envers des humains lambdas. C'était gênant. Lui qui se trompait si peu souvent...
Surprise, donc, Dawan esquissa sa première courbette devant Esmelda Kohan.

"- Le consentement est une chose sacrée. Je suis désolé d'avoir passé outre le vôtre, et espère que vous accepterez mes plus sincères excuses."

Il se redressa, plongeant son regard d'anthracite dans le sien. Bon. Et maintenant ? Il était parti pour lui offrir un cadeau... En avait-il toujours envie, après cette douche froide ? Mh. Oui. Allez. Esmelda ne serait pas la première à ne pas l'estimer du même rang qu'elle. À vrai dire, il n'y avait bien que les baptistrels -et pas tous- pour estimer Dawan au même rang qu'eux. Au sein de sa famille, il sentait qu'au-delà des conventions, il avait eu un rang spécial. Et les humains semblaient ne pas toujours le considérer au même titre que les autres elfes. Mh. Mais tout cela est une autre histoire qui ne nous intéresse pas.
Après un moment à observer les yeux bruns d'Esmelda, Dawan tourna les talons, reprenant son chemin là où il l'avait laissé. Heureusement qu'il savait ne pas se laisser abattre à la première déception venue. Il retrouva vite son pas sautillant, mais moins vite le cadeau qu'il voulait offrir à Esmelda. Tant pis, une autre idée venait de pointer le bout de son nez dans son esprit. Il se retourna brièvement, pour vérifier qu'Esmelda le suivait. Il l'incita à continuer, d'un léger et gracieux mouvement de tête.

Est-ce que se déplacer en robe était plus difficile ? Est-ce qu'Esmelda avait bien choisi ses souliers pour marcher dans Aigue ? L'elfe l'espérait. Car il l'emmena, comme convenu, jusqu'au marché noir. Là, au milieu des étalages d'objets divers et variés, il aurait été très simple de le perdre totalement. Il pouvait très bien passer des heures à regarder chaque objet, l'attraper, le toucher, l'examiner, l'utiliser, puis le reposer, sans plus faire mine de l'acheter. Dawan le savait, il avait failli perdre un après-midi comme cela. Mieux valait éviter que cela se reproduise. L'elfe croyait savoir où se trouvait l'objet dont il avait besoin. Le nez rivé sur le sol, faisant de son mieux pour ne pas apercevoir les merveilles qui l'entouraient, il se dirigea vers le rayon adapté. Il revint peu de temps après. Il n'avait pas chanté de tout leur trajet, il ne prononça rien de plus en tendant à Esmelda ledit objet. Une sorte de petite flûte traversière, en bois. Une flûte elfique. Elle venait de chez lui, pour sûr ! Un petit sourire emprunt de fierté illuminait timidement son visage. Il n'osait la regarder dans les yeux. Il insista par quelques gestes pour qu'elle la prenne et, quand ce fut fait, d'une toute petite voix, il lui demanda:

"- Jouez-en."

[HJ: Il s'agit d'une sympathique "flûte de paix", trouvable en boutique elfique !]
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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeLun 27 Oct 2014 - 21:08

La jeune femme se sentait un peu gênée quand à la situation, mais elle n'en laissa rien paraître. Elle s'empressa d'ajouter.

« -Elles sont acceptées ne vous inquiétez pas de cela. »

La jeune femme n'allait pas lui en tenir rigueur pour si peu. D'ailleurs Névérick n'aurait pas été là ou bien de ses gardes l'aurait-elle fait remarquer. Pas si sûr, même si la jeune femme n'était guère habituée à ce genre de familiarité. Même avec ses proches.

« -Aucun mal ne m'a été fait... c'est juste... une question d'étique royale. Vous devez en être bien loin jeune chanteur et encore plus de celles qui concerne les humains. »

Elle reprit le chemin derrière ce curieux petit baptisrel. Elle avait parfois du mal à suivre son cheminement, mais Esmelda était curieuse et curieuse des personnalités de chacun.
Leurs pas les mena au cœur du marché noir, dans une boutique où au bout de quelques instant, l'elfe chanteur lui tendit une flûte.

« -Je ne sais en jouer. Je veux bien tenter mais je pense que par rapport à vous, je vais être ridicule. »

La jeune femme apporta à sa bouche le bec finement taillé de la flûte elfique. Un doux son en sorti, la faisant sourire, un brin amusé.

« -Vous voyez... je ne suis pas une bonne musicienne. »

Ajouta-t-elle en en faisant une grimace amusée. Le son qui en était sortie quand elle souffla dedans ressemblait à rien. Même si la note fut mélodieuse par le produit de la flûte, le reste fut juste un souffle sonore. Elle réessaya en bouchant des trous, mais le faisait trop vite ou bien lentement jouant une musique sans queue ni tête. Rigolant et retentant à chaque nouvelle inspiration la princesse enleva la flûte de sa bouche quand dans l'obscurité de sa porte une de ses dames de compagnie apparut.

« -Je vais devoir vous abandonner, je ne suis que partie trop longtemps de mes obligations, mais si cela vous dit de venir jouer et chanter un soir, je serai ravie de vous accompagner. »

Mais que au chant, les instruments de musique, il faudrait attendre qu'elle soit bien plus à l'aise et connaisseuse en la matière, mais si elle avait un enseignant pour eh bien pourquoi pas. Rien de telle que la musique pour adoucir les mœurs. Mais elle était persévérante et curieuse, puis peut être pourrait-elle ensuite l'apprendre à ses dames de compagnie, dont la compagnie était morose parfois, quand leurs époux, frères ou même fils allaient porter une main secourable à l'empire de son cousin. Se serait une manière de passer leur tourment dans un moment un peu plus joyeux.

« -Vous m'apprendrez aussi ainsi à jouer de cette flûte. Et mes dames de compagnies connaîtront un peu mieux le chant des baptisrels. J'appréciai de les entendre lors de mon voyage dans votre domaine. »

Il n'y avait rien de plus agréable que d’écouter de la musique mais ajouter à cela le son mélodieux de la langue elfique, cela devenait un véritable régale pour les oreilles. Esmelda avait bien vite apprécier les sonorités de cette langue cherchant à l'apprendre. Mais le manque de temps et la complexité de la langue avaient eu raison de cet apprentissage. Elle avait cependant appris quelques formules de politesse et d'usage. A ses yeux cela avait été le minimum à faire pour le royaume qui l'avait accueillit.

« - Elen síla lúmenn' omentielvo. »

Oui que la lumière l'accompagne et veille sur lui. Armanda avait un grand besoin de ses baptisrels et de ses soigneurs.

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MessageSujet: Re: Le chant des révoltés [Dawan] Le chant des révoltés [Dawan] Icon_minitimeVen 31 Oct 2014 - 19:26

"Ridicule". Un mot que Dawan Sywel comprenait fort mal. Enfin, si, il comprenait le ridicule qu'il y avait à s'entretuer pour démontrer la valeur supérieure d'un idéal ou d'une réflexion. Mais le ridicule des apparence passait très loin au-dessus de sa tête. Cela devait se voir, d'ailleurs, au peu de gêne qu'il semblait avoir en agissant, au peu d'importance qu'il accordait à son aspect, tant passif, à travers sa tenue, sa coiffure, qu'actif, à travers ses mimiques, le peu de retenue qu'il avait. Il comprenait mal la logique du ridicule. Quelle gêne devait-on trouver à agir selon sa nature, sur des choses sans importance...?
Alors quand Esmelda craignit d'être ridicule en jouant mal de la flûte, il eut un petit rire amusé. Elle plaisantait, aucun doute ! Il n'y avait aucun ridicule à mal jouer. Qui n'avait pas commencé son apprentissage par des notes malhabiles, malaisées, ou fausses ? C'était somme toute normal. Et c'était le symbole d'un début, d'un chemin possible, celui de l'apprentissage. Se moquer d'un apprenti, c'était être bien mauvais, tout de même. Esmelda avait dû connaitre bien de mauvaises personnes si elle redoutait de jouer pour ces raisons. Il voulut la rassurer en lui expliquant cela, mais les humains sont bien trop rapides. Elle avait déjà porté l'instrument à ses lèvres.
Un sourire paisible se dessina sur les lèvres de Dawan. Il ferma doucement mais brièvement les yeux, le temps que les notes finissent de chatouiller ses oreilles. Il avait même l'impression étrange de quelque chose se répandant à l'intérieur de sa tête. Son coeur était un peu plus léger. Oui, il s'était déjà renseigné sur cet instrument lors d'un premier passage ici. Une flûte pour apaiser les esprits, et une flûte facile d'utilisation y comprit pour les apprentis les plus neufs. Normalement, elle ne pouvait déplaire à Esmelda. Pourtant, cela ne parut pas rassurer la princesse sur ses capacités musicale. Au contraire. Pour le coup, Dawan afficha une moue peinée, et murmura, d'une petite voix:

"-Je vous trouve bien sévère envers vous-même..."

Elle se jugeait vite, sur trop peu de son, d'essais, de variétés. Et surtout: elle se jugeait sur quelque chose qu'elle n'avait pas appris. Les humains intériorisaient-ils le sadisme de leurs congénères ? Quelle triste, triste condition. La pauvre Esmelda ne méritait pas cela. D'autant plus que, pour un premier son, il n'était pas mauvais. Elle avait soufflé avec franchise dans la flûte. Habituellement les apprentis étaient plus timorés, et soufflaient à peine. Erreur: cet instrument à vent rendait un son très désagréable quand le souffle n'était pas assez fort. Il fallait assumer de vouloir créer la musique, souffler pour de bon.
Mais il y avait plus joyeux à entendre que cela. Il y avait l'invitation d'Esmelda à lui apprendre à jouer de la flûte. Avait-elle perçu ses craintes et sa déception ? En tout cas, cela allait bien mieux ! À nouveau il lui sourit. La princesse humaine n'était donc pas fataliste, c'était une bonne chose ! Si l'espoir l'animait, il animerait aussi ses interlocuteurs. Dawan voulait y croire. Elle était une humaine sans doute plus futée que nombre de ses consoeurs.

"- Ce sera avec plaisir !"

Avoua-t-il sans honte. Il voulait montrer à Esmelda qu'elle devait croire en elle, il voulait lui montrer qu'elle avait tort d'être aussi sévère, lui montrer que, comme chacun, elle pouvait progresser. Il voulait la rendre fière d'elle-même. Il pouvait y arriver, ou au moins lui apprendre les bases qu'il fallait connaitre avec les instruments à vent, si le temps leur était donné. Et il avait hâte: enseigner ce qui lui tenait le plus à coeur était toujours plaisant. Ca le serait d'autant plus s'il lui apprenait autre chose en même temps.
Elle le salua en elfique. Entendre sa langue maternelle remit encore du baume au coeur à Dawan. Alors pour la remercier, il la salua en elfique, tant dans les gestes que dans la langue, prenant soin de reprendre son accent d'origine y compris en prononçant son nom. Il avait hâte de revoir cette humaine si particulière.

"- Elen síla lúmenn' omentielmo, Esmelda Kohan !"
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