Acerbe de cœur, Irascible d'esprit (PV)[4 Mai][Terminé]

Dernière édition par Saemon Methus le Jeu 13 Nov 2014 - 2:39, édité 1 fois

Un chasseur à foi changé chassant sans esprit posé. Et dans son être tonnant le vent d'une tempête, sifflante comme la brise maritime devenant ouragan. Son cerveau, pareil à un arbre centaine, domptait habituellement sans mal le souffle s'écrasant contre son écorce. Mais ses racines avaient une limite, sa puissance avait une limite. Il sentait son bois craqué alors qu'il se retrouvait balancé dans toute les directions. Ses racines trempaient dans le sels. Ses feuille s'étaient arraché une à une. Bientôt, il chèrera sur le sol, pareil à ses ancêtres, sans avoir compris la raison de sa mortel stupeur. Ses feuilles tourneront brune, sèches et rêches, alors que dans un dernier tonnerre, il ferait trembler le sol du continent tout entier de sa mort attendu. Mais là qu'un rêve, un espoir pour le roseau, il habitué d'être heurté dans tout les sens. Celui qui à sa mort ne lèvera point plus de poussière qu'un insecte dans son dernier souffle. Celui qui, pareil à mille autre de son espèce espère s'approprier lumière et hauteur. Celui qui pareil à mille chutera dans l'oublie, tel l'homme qu'il était, qu'il est, qu'il sera.

Découragé, troublé, l'assassin courrait sans relâche dans la forêt glorienne. Il devait être à trois ou quatre jour de la ville, il ne savait plus trop. Il devait faire taire cette envie en lui, celle qui le poussait à vouloir chasser. À tuer sans regard de l'être duquel il faisait couler le sang. Tout avait commencer par un cerf. Une proie, du gibier bon à chasser. Une flèche planté dans son flanc, dans son cœur. Non, cela n'avait pas suffit. Il l'avait vidé, nettoyé, puis il avait débuter un sommaire dépeçage. Il ne pouvait pas traîner un cerf de trois cent livre pendant trois jours de marche. L'odeur des tripes ne l'avait jamais dérangé auparavant. Cette odeur bileuse, acide agressante et rude émit par la plupart des organes, ou plutôt concentré dans les organes du système digestif... Pour un chasseur d'expérience tel que l'assassin, c'était plus qu'une odeur habituel. Mais depuis les évènements du dix Mars, il ne pouvait tout simplement pas supporter l'odeur. Il masquait son nez pendant sa besogne, maudissant intérieurement la magie d'être à ce point déréglé. Parfois, une émanation passait à travers le tissus, amenant automatiquement le cœur de l'homme au bords de ses lèvres.

L'odeur s'était étalé par le vent à travers la forêt. Un vent de tempête se levait, littéralement cette fois. Les nuages dans le ciels étaient menaçant, et le souffle qui les amenait étalait lentement l'odeur de la viande fraiche à travers le secteur où se trouvait l'assassin. La forêt avait été aussitôt plongé dans une odeur brumeuse, ferreuse, ô douce brise hémorragique. Sachant pertinemment à quoi s'attendre, l'homme avait rapidement terminé sa besogne et avait détalé à toute vitesse avec une partie de sa prise accroché à son épaule. Il était habillé légèrement; il n'avait sur lui que sa tunique, son pantalon, ses bottes, son sac, ses armes, et bien entendu, son masque. Pas d'armure, pas de gantelet, pas de cape à capuchon. Ainsi, il était plus léger, plus discret, plus rapide, mais également plus vulnérable. Il aurait bien voulus s'Équiper convenablement, mais la température empêchait totalement l'homme de se blinder contre une menace éventuelle. Poussé par son désir intense de chassé, il n'avait eu comme seul choix de se contenter du stricte minimum.

Il stoppa afin d'évalué sa position. Pas d'étoiles, pas de soleil, une topographie changé en changeante, il n'était pas très avancé pour son retour... Un bruissement près de lui le sortie aussitôt de son analyse. Des bruits de pas. Des pas lourds. On pourrait croire à un humain, ou un ours peut-être. Quelque chose de lourds et de grand, donc de puissant. L'homme avait autre chose a faire sur le moment que découvrir un potentiel ennemis. Il détalla donc en ligne droite vers la direction où i se trouvait. Le bruit s'intensifiait derrière lui la chose le suivait. Il se mit à zigzaguer entre les arbres, tentant de ralentir son poursuivant inconnu. Un grognement révéla partiellement l'identité de la chose. un animal, pas un ours, par le grognement, mais pas non plus un herbivore. Un grognement sourd, lugubre, familier. Rien à voir avec le bramement d'un cervidé ou le grognement d'un sanglier. Beaucoup d'animaux étaient devenue plus agressif depuis le dérèglement magique, alors il pouvait avoir n'importe quoi derrière lui. Cependant, par instinct, il avait une petite idée sur l'identité de son prédateur, car oui, actuellement, l'homme était chassé, et il était grand temps d'inverser les rôles.

Revenant à lui, l'homme décrocha tant de bien que de mal son arc Murmure accroché à son dos. La forêt commençait à s'éclaircir. Bientôt, il tomberait donc soit sur les berges d'une rivière, ou bien dans une plaine. Il pourrait ainsi affronter la bête en terrain découvert. Il pouvait fuir, se cacher, attendre qu'elle disparaisse, lui céder sa prise même, mais non. L'homme voulait la tuer. Il voulait voir son sang couler pour l'avoir ainsi poursuivit. Elle se rapprochait très rapidement. Il n'était qu'un homme après tout, il ne pouvait rivaliser avec un quadrupède. Il encocha l'une de ses flèches basiques. Elles étaient moins performante que ses flèches tordues, mais en compensation, elles étaient empoisonné au curare raffiné. Il encocha la flèche tout en courant. Le terrain s'ouvrit devant lui et l'homme fit aussitôt volta face, bandant l'arc de toutes ses forces. Un loup... Un énorme loup couleur cendre. Il ressemblait à l'une des bêtes qu'il avait abattue il y avait presque un ans de cela, dans la forêt d'Elena. Des loups immense, stimulé par magie, contrôler par un elfe fou. Cette fois ci, ce n'était qu'un loup, mais c'était déjà la un adversaire de taille.

La flèche partie. L'homme se projeta sur le coté. La jambe de ce dernier harpa le corps de la bête alors que cette dernière continuait sa charge. Le choc le déstabilisa. Il roula sur le coté et continua son chemin un peu plus loin avant que son corps ne cesse de rouler. Il avait perdu Murmure, son carquois s'était partiellement vidé... Instinctivement, il dégaina son poignard et se releva. La bête était à une quinzaine de mètre. Ses babines retroussés dévoilaient des crocs blancs et mortel. Ses yeux étaient rageur. Il n'avait même pas approché la viande de cerf que L,assassin avait échappé sur le sol lors de l'impacte. La bête ne voulait pas un met déjà prêt, elle voulait aller chercher son repas. Ce n'était pas le comportement habituel d'un loup, mais l'assassin n'en fut pas pour autant surpris. La magie avait troublé homme et bête, et ces dernières pouvaient bien avoir elle aussi le gout de tuer... La flèche était logée dans son épaule, face à l'homme. La bête boitait déjà. Le poison faisait effet. Le loup chargea de nouveau, et l'homme se prépara à l'impacte. Un bond sur le coté à la dernière secondes. Son arme longea le corps de l'animal, labourait sa chair de son tranchant impeccable. Le loup tomba sur le sol. L'Assassin se releva aussitôt et plongea vers le prédateur, arme levé. Il planta la lame dans le coup de son ennemi. Le gris devint rouge, le sang enveloppa ses narines, l'odeur putride de son corps lui donna la nausée. La bête grogna, puis s'éteint doucement.

-Pardonnez moi...Ô grand esprit... De la Mort... Cette bête...

Avait voulu le tué... Il ne termina pas sa phrase. Le cœur battant, couvert de sang, son visage suintant de sueur longeant les cicatrices auréolant son masque, l'homme se releva, toujours avec son arme dans sa mains crispé.

-Pourquoi devrais-je... m'excusez d'avoir... Tué?... Qu'est ce que... Vous en avez... À foutre?... HEIN?

Il criait. Sa gorge déjà meurtrie lui faisait mal, mais il s'en fichait. Il criait sa colère à celui qui ne lui avait jamais répondu. Il déchargeait sa rage face à celui pour qui il avait vécu, avant de réaliser que ce dernier n'avait que faire de son existence. Il donna un coup de pied sur la carcasse de l'animal, puis un autre, plus fort. Encore un autre, suivis d'un craquement sinistre.

-Je... Ne suis... Qu'un homme!... C'EST ÇA?... Un foutu... Humain!... Un fou!... Un meurtrier!...

Il plongea contre le corps de la bête et se mit à la poignarder à répétition. Le choc résonnait dans le bras du rôdeur, mais sa rage n'avait pas d'égale, elle était, et le reste n'était plus. Il cessa sa boucherie par contrainte, alors qu'une toux violente s'empara de lui, lui faisant cracher du sang. Malgré la douleur, l'odeur horrible l'entourant et le sang contenu dans a bouche, l'Assassin murmura pour lui même;

-Je... Ne... Suis... Rien... Rien...

Dernière édition par Verith le Sam 8 Nov 2014 - 11:24, édité 1 fois

¤ De magnifiques sentiments ¤

Age d'Obsidienne An II, 4 Mai

Du bruit, il y avait du bruit non loin. Lui qui pensait être tranquille, voilà qu'on venait le déranger. Un dragon ne pouvait-il plus faire un somme sur la terre qui était sienne sans qu'un de ces foutus bipèdes ne vienne troubler son sommeil. Un grondement intérieur fit vibrer les écailles du dragon. Vivement que sa malédiction ne soit plus pour qu'il puisse mettre fin à l'existence de ces fous. Enfin... à une partie de ceux-là. Malheureusement, il ne pourrait plus tous les annihiler, lourd sacrifice, lourde concession qu'il avait dû faire. Le rouge chassa cela de son esprit alors qu'il s'apprêta à ouvrir les yeux... enfin à ouvrir les yeux de son esprit. Les siens avaient perdu toute lumière... du moins momentanément. Ils retrouveraient leurs éclats d'antan bientôt et ils s'ouvriraient pour observer les cadavres déchiqueter des deux êtres qui canalisaient la haine et la colère du dragon. Fou qu'ils avaient été de s'attirer les foudres du dragon. Sa vengeance serait plus terrible que toute celle vue jusqu'ici. Il en faisait le serment.

La tête du dragon se dressa au-dessus des arbres alors qu'il entreprenait la tâche de se redresser. Debout, le rouge étira ses membres, déployant ses ailes afin de les réveiller. Bientôt, elle lui servirait à voler à nouveau. Il allait devoir parcourir Armanda pour mettre la patte sur les autres dragons et leur parler. Tâcha fastidieuse que cela et dont il se serait bien passé. Parler voilà bien une action de dragon blanc, parler avec diplomatie, parlementer. Il était un dragon rouge bon sang. C'était son corps qui devait parler pour lui, ses griffes qui devaient rugir les arguments et ses crocs clouer le bec de son adversaire. C'est ainsi que fonctionnaient les dragons, c'est ainsi qu'ils devaient tous fonctionner. Ils étaient des combattants, les prédateurs de toutes les races.

Un nouveau soupir s'échappa du dragon, celui-ci faisant trembler les arbres sous lui sous le vent ainsi dégager. Son esprit lui se braqua dans la direction du bipède qui était non loin. Sa malédiction faisant déjà effet, commençant à ressentir les sentiments, peine et affliction de ce dernier. Tout ce que les bipèdes savent faire est souffrir. Néanmoins ce qu'il croyait décrypter fit apparaitre un sourire sur les lèvres draconiques du rouge. Lentement il commença à marcher en sa direction. Cela ne prendrait pas plus de quelques secondes. Déjà il apparaissait, celui-ci semblait frapper la carcasse d'un loup.

La patte de Verith s’abattit brutalement au sol, faisant trembler la terre, annonçant sa présence. La queue de l’écailleux se dressa avant de venir s’écraser sur le loup, l’empalant, avant de le soulever dans les airs, le retirant du bipède. Jetant la créature inerte en l’air, Verith cracha son feu sur cette dernière avant de la happer d’un coup de crocs avant qu’elle ne touche le sol, l’avalant d’une simple bouchée.

Finalement les bipèdes, où du moins ce bipède avait un point en commun avec lui, il aimait s’amuser avec la nourriture… même si le rouge ne s’amusait qu’avec les bipèdes avant de les croquer. Mais ça, c’était avant, il ne pouvait plus les bouffer maintenant.

Un rire sinistre s’échappa du dragon.

« Rage, haine et colère, voilà de doux sentiments que ceux-là. Bien plus puissant que l’amour, l’amitié et la compassion. Bien plus pur que ces sentiments qui peuvent nous blesser. Ils nous rendent plus forts si l’on se laisse emporter par eux. Mais peu d’individus ont le courage de s’y abandonner, certains les décrivant comme mauvais. Et pourtant ce sont bien eux qui nous aiment le plus, car ils ne nous blessent jamais. »

Verith s’assit simplement, un sourire ornant toujours ses lèvres.

« Dit-moi bipède, contre qui de pareils sentiments sont-ils braqués ? »

Un sifflement enterré par sa voix rauque, un tremblement le déstabilisant, puis une éclaire rouge transperçant la carcasse disgracieuse du canidé mutilé. Le choc fit perdre l'équilibre à l'assassin, qui tomba sur le sol. Protégeant sa tête par réflexe, tel ne fut pas sa stupeur d'apercevoir devant lui une créature gigantesque de couleur sang. Une odeur de chair brulé et de souffre envahis l'endroit, son nez fut si choqué par la puissance des odeurs qu'il sentit un liquide s'écoulé de ses narines. Il saignait du nez, il crachait du sang, il était couvert d'égratignure et surtout, du sang du loup abattue. Il était pratiquement de la même couleur que le dragon, sur un fond noir cependant. La bête ne fit qu'une bouchée de sa victime, chose peu étonnante. L'assassin s'était aussitôt relevé, toujours par réflexe. La créature établie un pont entre sa conscience et la sienne et l'homme en noir ne put s'empêcher de laisser échapper un gémissement de douleur. Pareil à sa rencontre avec Atalos... Le contacte télépathique était agressant, mais encore une fois, l'homme ne dit rien. Il se trouvait en face d'un être qu'il jugeait égal aux Esprits. Enfin, qu'il jugeait... Sa foi en ces dernier était ébranlé, contrairement à l'importance qu'il donnait encore aux êtres de flamme.

Il posa un genou au sol, respectueux de la créature devant lui. Il laissa les mots du dragon pleuvoir dans son esprit comme une douche froide et brulante à la fois. Il semblait avoir aimé ses agissements, chose que l'Assassin ne comprenait pas tout à fait. Il savait que les dragon possédait une mémoire commune, il ne savait pas si cela ressemblait à un esprit collectif ou plutôt à un plan basique contenant une multitude de mémoire, mais il s'était ainsi imaginé que les dragon avait un esprit similaire. Or, Atalos condamnait ses agissements. L'être rouge, lui, venait à peine de l'apercevoir et déjà, il semblait aimé le spectacle qui s'était déroulé devant ses yeux. C'était plusieurs choc qui ne cessait de se produire: sa rage, l'Arrivé d'un dragon, et maintenant un constat préliminaire remettant son savoir en doute. Son cœur battait fort, la douleur parcourait son corps, son esprit, son âme. Il se sentait ruine devant une divinité, et pour cela, il avait honte.

-Mes... Respects... Majest...Majestueux... Dragon...

Il était énorme... Beaucoup plus gros que le dragon d'or, mais tout de même plus petit que le dragon montagne qu'il avait rencontré lors du Sommet des nations. Son physique imposant n'était pas inconnu à l'Assassin, mais il était incapable de mettre le doigt dessus. L'assassin avait lâché son arme et regardait la bête sans bouger le moindre muscle. Il montrait légèrement ses dents... Était-ce une menace? La forme particulière de sa gueule rappelait vaguement un sourire, mais l'assassin voyait plutôt la la forme naturelle de la gueule du dragon. Ce fut néanmoins démentit lorsqu'il entendit le dragon rire. Un grondement sombre et entrecoupé... Inquiétant et intimidant. Il sentait toujours cette rage au fond de lui. Comme un feu qu'il n'avait jamais voulu attisé, mais qui à présent le dévorait. Qu'il se sente faible, en colère, triste ou posé, cette flamme n'avait cesse de le consumer. Il voulait mentir, dire au grand dragon devant lui qu'il ne venait pas tout juste de blasphémer contre le Grand Esprit de la Mort, mais il ne pouvait s'y résoudre. Il Ne pouvait pas et ne voulait pas mentir à un dragon. Alors plutôt que de souffrir en se faisant arracher chaque vérité une à une, l'Assassin décida de parler de son plein gré.

-Je blasphémais... Honora.... Honorable dragon... Je crachais... sur le... Nom... De l'Esprit... De la Mort... Je rageais... Contre ses... Inactions...

L'assassin n'avait pas prié depuis des lustre. Il l'avait fait en désespoir de cause, devenu épave par l'Absence de Luna. Mais depuis le Sommet des chefs, il n'Avait pas honoré de nouveau le nom de la Mort, ou un autre Grand Esprit en fait. C'était peut-être commun pour bien des mortels, mais pas pour l'homme en noir. Il était un homme pieux, un croyant, et sa foi venait de prendre plusieurs coup en peu de temps. Il s'était crut plus grand qu'il ne l'était. Ce n'était pas parce que le Grand Esprit de la Mort ne l'avait jamais contacté qu'Il lui en tenait rengaine, mais plutôt parce que ce dernier n'avait prit la peine d'informer l'assassin que ses actes étaient infondés, que ses prières n'étaient jamais entendu, et que ses meurtres au nom du divin avait tristement un sens beaucoup moins profond et beaucoup moins humain. Il voulait des réponses à ses questions, ils voulaient savoir, c'est cette curiosité qui le dévorait.

Il se leva, les jambes tremblantes, le souffle court. Il ne se levait que pour s'incliner devant la bête. Il se sentait petit aux cotés d'un dragon, et avec raison. Il savait que les humains étaient des êtres insignifiant, mais le constant se faisait de lui même lorsqu'un représentant de sa race croisait la route d'un dragon.

-Pardonnez... Moi si... Je suis dans... L'erreur... Mais ne... Seriez vous... Pas... Le respectable... Dragon... Connu sous... Sous le surnom... De... "Aile de... De la Mort"?..

Il toussa dans son poing. Le sang qui coulait dans sa gorge le faisait tousser. Ses cordes vocale en ruine le faisait tousser. Ses sens de chasseurs le tiraient dans tout les sens alors qu'il baignait dans le sang. C'étai tune situation irréelle. Lui, baignant dans le sang, étranger à lui même, devant une bête de sa vénération, le symbole même de la puissance et de la destruction.

¤ La vérité sur les esprits ¤

L'esprit du dragon rouge errait autour du bipède qui lui faisait face. Haine, rage, colère que de doux sentiments qui s'échappaient de lui. Mais également une certaine tristesse. Après tout, la colère et la haine découlent pour beaucoup d'une certaine tristesse... ce n'était pourtant pas toujours le cas, Verith lui avait vu son ire et sa haine naître au même moment que lui. Il était une exception... il n'était sans doute pas le seul. Toutefois il est vrai que l'ire et l'animosité se gonflaient facilement face à la tristesse, la douleur, la déception et la trahison. La sienne s'était bien sûr vue renforcer par tout cela. Chassant ses explications philosophiques de son esprit, le rouge se reconcentra sur l'instant présent, sur le bipède présent. Bientôt ses lèvres revinrent cacher ses dents, son sourire s'effaçant lentement pour reprendre une attitude un peu plus neutre alors que l'humain s'était agenouillé face à lui. Voilà un bipède bien éduquer, poli et respectueux. Il n'en avait rencontré que très peu depuis son arrivée sur Armanda... c'était peut-être le seul d'ailleurs. Soit, il venait de gagner un sursis et même le droit de parole. Voyons voir ce que ce bipède avait dans le ventre. Après tout, Verith restait toujours intéresser par la colère, même si celle-ci émanait d'une de ces créatures qu'ils désiraient voir disparaitre.

La question du dragon tomba, contre qui étaient braqués les sentiments qui bouillaient dans le cœur de l’humain. Quelle est cette chose, qui avait pu pousser à s’acharner de la sorte sur le loup qu’il venait d’engloutir il y a quelques instants. Et la réponse sembla se faire attendre, comme-ci le bipède était en proie à questionnement interne. Il ferait mieux de lui dire la vérité, le rouge ne voulait pas se voir déçu si vite. Enfin, la réponse arriva. Il blasphémait, il blasphémait contre l’esprit de la Mort, il était en colère face à l’inaction de ce dernier. Pauvre bipède c’est de ses actions qu’il ferait mieux d’avoir peur. Les esprits étaient des créatures viles, il avait pu le voir avec Vie le jumeau de Mort. L’autre en pouvait qu’être pareil. Même si d’après ce qu’il avait appris, il était un peu plus charitable que ses frères.

Devait-il lui répondre ? Devait-il lui dire qu’il avait raison… ou peut-être même tort ? Non il ne lui dirait jamais qu’il avait tort, la rage de Verith le pousserait même à encourager l’humain. À cracher un peu plus contre ces esprits qui avaient trafiqué la mémoire des dragons, a craché contre cet esprit par la faute de qui il était maudit ! La queue du dragon rouge fouettait un peu plus l’air dans son dos, suivant les aléas de son cœur et de la colère qui le ballotait.

« Pardonnez... Moi si... Je suis dans... L'erreur... Mais ne... Seriez-vous... Pas... Le respectable... Dragon... Connu sous... Sous le surnom... De... "Aile de... De la Mort"?... »

Le rouge fut arrêté dans ses pensées. Il baissa son museau en direction du petit bipède dont il remarqua que le visage était masqué, quand bien même il pouvait le voir à l'aide de son esprit. Tiens, cela lui rappelait quelqu'un... cela lui rappelait Althaïa. Mh, cette vampiresse lui avait été fort utile en lui apprenant le nom de l'assassin de son frère.

« Aile de mort, Aile de la mort ... c'est un nom qui vari suivant le nord et le sud du continent d'Armanda. Ce sont les humains qui m'ont donné ce nom. Où plus exactement, les quelques survivants qui ont eu de la chance ... ou la malchance ... d'échapper à mes flammes alors que je déchaînais ma colère ces villages qui défiguraient cette terre qui appartient aux miens. »

L'homme se mit à tousser. Non, il n'allait pas lui claquer dans les griffes tout de même. Le rouge inspira avant de souffler en direction du bipède empreignant son corps de la magie du dragon pour guérir ce corps si faible en comparaison du sien. La physiologie des bipèdes ne les aidait vraiment pas à les rendre moins méprisable et leur faire quitter ce statut de proie, de nuisible dans l'esprit du fils de l'orage.

« Ne t'imagine rien bipède. Il me serait dommage que tu claques face à moi alors que je n'y suis pour rien. Mais sache que je peux te mettre dans un état bien pire que celui dans lequel tu te trouves actuellement. »

Quel mensonge éhonté. Sa malédiction criait et se faisait plus fort à chaque instant, participer à la guérison du bipède n'avait été fait que dans le but de calmer cette voix grandissante et qui lui tapait sur les nerfs.

« Tu dis blasphémer contre Mort pour son inaction. Hum, tu devrais mieux être content que ce dernier n'ait rien fait jusqu'à présent. Les esprits sont des êtres bien plus vils et méprisables qu'il n'y parait. Ils n'ont de beau que cette puissance qui leur permet de prétendre à ce titre de grands esprits spirituel. Mais la vérité est qu'ils sont des êtres d'une lâcheté et d'une fourberie sans égale. Ils ne sont rien d'autre que des enfants désillusionner, défaitiste et pourri jusqu'à la moelle tant ils sont gâtés. Ce monde n'est rien de plus que leur terrain de jeu, parce qu'ils nous ont créés, ils pensent avoir tout droit sur nous, ils se pensent supérieurs, mais il n'en est rien. »

Le rouge fit une brève pause.

« J'ai vu leur monde, le plan Astral. J'y ai rencontré le jumeau de Mort, Vie. Et je peux te dire que Väsà... où plutôt que ce qu'est actuellement l'esprit du Néant, est plus honorable que ces frères. Au moins elle ne s'amuse pas à nos dépens, elle nous tue simplement et proprement. Oui, ils aiment nous reprocher notre faute alors qu'ils n'ont rien fait pour nous guider. Ils aiment nous faire porter la responsabilité de leur erreur. Ils nous reprochent ce que nous sommes devenus et pourtant ce sont bien eux qui nous ont créés. Et ils prennent un plaisir sadique à nous punir et nous torturer pour cela. La vérité est qu'ils ne méritent pas notre dévotion. »

N'y aurait-il pas de fin à sa souffrance? Sa trachée engorgé de sang l'empêchait de parler et de respirer convenablement. Il n'allait pas fléchir devant l'objet de sa vénération, il ne voulait pas fléchir, et pourtant, le voila qui se repaitrait de sa propre hémoglobine. Comme en vent chaud du sud, l'Ombre reçut le souffle du dragon de plein fouet. D'abords chaud, il se mit peu à peu à chauffer à l'intérieur de son corps. Il sentait son corps l'égale d'une torche. Ses muscles s'engourdissait sous l'effet de ce baume apaisant. Déjà à genou, ses mains heurtèrent le sol alors que l'assassin renvoya sans attente tout ce qui continuait d'engorger ses voies respiratoires. Aussitôt fait, l'Assassin se releva, les jambes tremblantes. Son nez ne lui faisait plus mal. Ses os ne craquèrent plus. Ses muscles n'étaient plus endolorie. Consterné, il serra lentement les poings, doucement, puis fortement. Il n'avait plus mal à sa mains droite. L'Ombre prit une longue inspiration, craintif, alors que l'Air balaya son corps pareil à ses jeunes jours. Il n'avait plus mal. Son corps en entier venait tout bonnement de renaitre de son ancienne enveloppe de chair tordu. Certes, son masque était toujours présent, puisqu'il ne s'agissait pas, ou plus, d'une blessure, mais plutôt d'une cicatrice. Le seul moyen de le retirer sans tuer son possesseur serait de couper la peau entre le métal et les muscles du visage de l'assassin, ou littéralement, lui arracher le visage.

-Je... Je... j...

Il posa les genoux au sol et appuya sa tête contre la terre devant celui qui venait tout juste de le délivrer de sa malédiction. Qu'importait qu'il soit un salvateur ou un destructeur, le dragon venait de gagner la vénération de l'assassin. Il n'avait jamais ressentit une aussi grande libération. Pareil à une roue mal huilé, il avait parcourue kilomètre après kilomètre sans jamais céder, et sans espérer trouver une solution à son mal. Et voilà qu'il venait d'être sanctifié par le souffle magique d'un énorme dragon rouge. Ce dernier disait de ne pas s'imaginer quoi que se soit, mais le geste qu'il venait de poser outrepasser justement ses dires. S'il l'avait voulu mort, il ne l'aurait pas soigné, surtout sans demande. L'homme allait donc vivre un autre jour... Un autre jour à douter de son existence. Il releva son corps, mais resta à genoux devant la bête.

-Je vous remercie...

Il toussa dans son poing, débloquant pour de bon sa gorge.

-Vous venez... Je n'aurai jamais cru... Je ne aurai jamais crut mériter pareil cadeau de la part d'un membre de votre race, vénérable dragon... Je vous suis éternellement reconnaissant pour ces soins... Je ne sais... Je ne sais pas comment vous remercier... Je ne crois pas être apte à vous montrer adéquatement toute la gratitude que je porte à votre égard.

Comment pourrait il en être capable? Un humain n'était rien pour un dragon, sinon un insecte facilement écrasé. Il ne croyait pas que le dragon l'estime particulièrement. Il pouvait sonder en un battement de paupière l'âme d'un membre de sa race. S'il l'avait fait en introduisant son esprit dans le sien, il n'avait aucune raison de l'aider. Il connaissait ses émotions et ses pensées, alors l'Ombre n'avait aucune raison d'être cachotié. Il écouta cérémonieusement, assit sur ses talon, le dragon parlé des Esprits supérieur et de leur mesquineries. Selon cet être lui aussi supérieur, mais mortel, les immortels qui avaient créé ce monde n'était pas doté d'honneur et de respect, mais étaient d'avantage des être fourbes s'Amusant avec les être vivant comme ils leur plaisaient... C'était difficile à croire, même venant d'un dragon en fait. Cela contre disait tout ce qu'il connaissait des Grand Esprit, tout. Il aurait toléré de les savoir passif, mais de là à les juger fourbe... Il n'était pas certain d'être d'Accord avec le dragon. Évidement, son avis ne valais rien. Il ne savait rien, là était sa plus grande plaie. Il avait crus tout connaitre alors qu'il n'était qu'un ignorant et arrogant humain. Malgré sa contemplation extatique du dragon, il sentait la colère gronder au fond de ses tripes à la simple pensée d'avoir ainsi été ignoré, oublier et manipulé.

Il serra sa mâchoire, le poing écrasé contre la terre humide de sang à ses genoux. Si le dragon disait vrai, alors à quoi bon croire? Pourquoi aimer des êtres haïssable, égoïste, voir cruelle? Ils devaient bien aimer les créatures qu'ils avaient créé, ne serait ce qu'un peu... Cette guerre Sainte n'était-elle donc qu'un simple échiquier, où les Esprit supérieur se battaient contre l'Esprit du Néant... L'assassin fut consterner par trois fois lorsqu'il entendit le dragon parler de cet Esprit. De un, il ne parlait pas de cet être en mal, il l'excusait même, ce qui était inconcevable, puisque l'Armée du Néant souhaitait l'extinction total de la magie et donc par le fait même, des dragons. De deux, il l'avait appelé Väsà... L'homme ignorait que les Grand Esprit possédaient des Noms. N'était ce qu'un mot pour désigner l'être supérieur ou si ce même être se nommait réellement ainsi? Un autre mystère entourant cette divinité. Et finalement, le dragon rouge avait parlé du Néant en employant le pronom "elle". Les Grands Esprit avaient donc des nom ET un sexe définit? L'assassin n'avait vu que des corps masculin lors de l'apparition des Esprit élémentaires lors du Sommet des chefs, dix mois plus tôt... Donc c'était une guerre entre des frère et une sœur, l'ainé, la première contre le reste de sa famille... Mais pourquoi? Encore... Pourquoi et toujours pourquoi?

-Je... Pardonnez moi, grand dragon rouge... J'avoue être confus par vos dires... J'ai eu la chan... J'ai eu l'occasion de me retrouver en présence des Grand Esprit, lors de la réunion des meneur de chaque peuple... D'ailleurs, je ne me souvient pas vous y avoir vu... Ce ne devait être là que les dragon lié... Car je présume que vous ne l'êtes pas... Mais quoi qu'il en soit...

Il soupira. Il se sentait encore une fois gauche en présence du dragon. Il était confus par ses nouvelles connaissances et par la présence du dragon. Il se ressaisit et se releva par la même occasion, voulant montrer à la créature magique qu'il possédait tout de même un peu de force, même s'il n'était qu'un humain.

-Excusez moi, vénérable dragon... Je n'ai rencontré personnellement qu'un autre représentant de votre race... Et je dois dire que j'ignore comment me conduire adéquatement devant vous afin de ne pas vous importuner... Je suis honoré, charmé et fasciné de pouvoir ainsi converser avec vous, grand dragon rouge.

Il avait honte. Il se sentait comme ces jeunes filles qui trainaient près des murailles du palais, à regarder les hommes de la gardes s'entrainer. Voir un dragon, toucher un dragon était le rêve qu'il chérissait depuis toujours, mais en vieillissant, il s'était désillusionné en se disant que jamais il n'aurait l'occasion de voir l'une de ces créature en chair, en os et en écaille. Et voila pourtant qu'il conversait avec l'une d'entre elle en ce moment précis.

-J'ai... Vu tout les grands Esprits... Et même celui de la Mort... Que je vénérait depuis mon tout jeune âge... Il n'a même pas daigné me regarder alors que je le dévorait des yeux, alors que j'ai par milles fois prié pour lui... J'ai l'impression, quinze ans trop tard, de réaliser que j'ai parlé à moi même tout ce temps, pareil à un fou...

La colère et la rage bouillonnait doucement en lui. Il ne parlait pas ainsi au dragon, mais ses paroles trahissait ses pensées. Il jeta un coup d'œil à l'immense dragon, toujours incrédule face à la situation, toujours certain d'être à réalité en train de rêver, tombé inconscient lors de son affrontement avec le loup, près à se réveillé ensanglanté et à moitié mort. Réalisant qu'il commençait à parler de sa vie à la bête, il esquissa une courbette rapide tout en bafouillant maladroitement:

-Excusez moi... Grand dragon rouge... Mes histoires d'humain doivent être pathétiques et risibles face à votre existence... J'espère ne pas vous ennuyer. Je peux quitter si vous le désirez...

Il ne voulait pas partir, surtout qu'il parlait avec un pratique divinité. Mais si le dragon désirait son départ afin de se reposer dans la plaine, il s'exécuterait sans question.

¤ Etrange ¤

La réaction du bipède fut pour le moins ... inattendu. Oui, Verith était choqué même particulièrement choquer de ce qui se passait là sous ses yeux. Alors qu'à peine quelques instants plutôt il avait gratifié un misérable bipède pour qui il n'avait que haine et mépris. Alors que le grand rouge avait été forcé, par le cri de lamentation de sa malédiction, à user de son souffle magique pour soulager l'homme de sa souffrance en effaçant ses blessures. Alors même qu'il le menaçait ouvertement de le mettre dans un état bien pire que le précédent. Alors même qu'il lui avait clairement stipulé de ne rien s'imaginer que son agissement était simplement égoïste. Ce bipède... ce bipède... ce bipède le remerciait ! Genou au sol, tête baisser et front poser contre ce dernier. Ce bipède s'inclinait tout en le remerciant ?!

L'espace d'un instant, les tempes du dragon bourdonnèrent sous le baume qui semblait soudainement s'apposer sur son coeur. La malédiction se transformant en douce chaleur enflée par les émotions qui s'échappaient de l'humain. Pendant l'espace d'un instant, Verith crut qu'il allait vomir. Vomir son coeur soudainement empoisonné par ces sensations. Où était son ire ? Où était sa colère ? Pendant l'espace d'un instant, l'esprit du dragon s'affola. Mais dans cet affolement, la colère et la haine face à l'incompréhension de l'évènement qui venait de le toucher jaillirent. Formant un pont entre son ire occultée elle jaillit tel un volcan pour chasser du mieux qu'elle pu ce qui parasitait son coeur.

Le rouge sembla respirer fortement pendant un instant alors que le calme regagnait son esprit sous le ronronnement de son ire bienveillante. Vie, ta monstruosité et ton sadisme n'ont-ils donc pas de bornes ? Le fils de l'orage, plantant ses griffes d'ébènes dans le sol, y creusant un large sillon. Lentement il redirigea son attention vers l'humain qui venait de se remettre à parler.

« Non je ne suis pas lié, je ne troquerais jamais cette liberté qui est la mienne contre cette immondice qu'est le lien. Chaque dragon à sa propre personnalité et sa propre façon de réagir. Tu peux te dire que tant que je ne te tue pas c'est que tu ne m'as pas offensé, et donc que tu te conduis de manière relativement adéquate face à moi. Sache juste, que je suis nettement plus intransigeant par rapport ceux qui sont nés sur Armanda.»

Le dragon rouge marqua une légèrement pause avant de reprendre, sa queue battant la mesure de sa colère derrière lui.

« Tu peux rester ici bipède. Commence par me donner ton nom. Je sais que les Esprits sont descendus en Armanda à l'occasion de ce que beaucoup ont appelés le sommet des races. Farce grotesque que cela. Si les Esprits sont venus, c'est uniquement pour garantir la survivance de leur terrain de jeu rien de plus. Leur soeur... où du moins ... ce qui reste de leur soeur a brisé les règles de non-ingérence. Arrogance que cela, ils pensent pouvoir soumettre à leurs propres règles leur soeur. Toutefois, même si leurs motivations étaient purement égoïstes, elle a été fort utile.»

Verith inclina légèrement son museau en direction du bipède donnant l'impression de le regarder alors que ses yeux étaient toujours clos.

«Il est vrai que ton existence ne m'intéresse guère. Cependant tu m'es redevable, peut-être pourrais-je trouve quelque chose que tu pourrais faire pour moi. Qui sait, il doit bien avoir quelques choses dont tu es capable. Dis-moi, pourquoi ta dévotion va tant à Mort ? »

Oui, voilà une question qui pouvait se révéler intéressante. Lui-même avait une prédilection pour Feu, après tout, c'est lui qui avait insufflé à sa race cette capacité de cracher un souffle ardent. Même s'il devait être aussi méprisable que son frère Vie, il était satisfait de cela.

Il n'était pas mort. Considérant les dire du dragon, c'était donc qu'il se plaisait de sa conduite actuelle. Bien, il continuerait ainsi. De toutes façon, jamais il oserait déroger à ce code de respect qu'il avait lui même instauré face à ces créature magique. Il ne passait aucun commentaire désobligeant ou relevant de sa seule curiosité concernant la créature. Les yeux du dragon était clos, il le voyait bien, mais le dragon savait où l'homme se trouvait. L'assassin en conclue donc que cette créature voyait différaient des autres membres de son espères. Peut-être le résultat d'un combat... Ou un problème à la naissance... Cela semblait plus que logique dans la tête du rôdeur. Il hésita un moment à se prononcer sur son nom. La dernière fois, il avait refusé de le donner au dragon d'or pour des raisons de sureté. La créature couleur d'or lui avait par la suite arraché l'information de son esprit, lui causant une grande douleur. Il ne voulait pas offenser son guérisseur, et pour cela, il s'exécuta bien malgré lui.

-Je suis né sous le nom de Saemon, vénérable dragon. Saemon Rescert Methus... Mais personne ne me nomme ainsi... Mes proches... Enfin... En quelque sorte... Me nomme Ombre. On me connait aussi sous le nom du Corbeau, mais bon, je ne crois pas que cela vous importe...

Il n'aimait pas son nom. Cela lui rappelait beaucoup trop de mauvais souvenir. Après tout, il n'avait pas tué son père par amour, mais par haine, par vengeance, par envie. Il regrettait son geste, mais pas parce qu'il aurait souhaité que son paternelle survive, mais plutôt parce que par sa faute et son geste, son cadet avait vécu une vie de misère, privé de son père, leur mère étant morte depuis bien longtemps déjà. Il ressentit encore une fois le frisson de la rage monter le long de son échine. Il serra les dents et les poings, étouffant la colère qui, pareil à un dragon hurlant grondait dans son torse. C'était une cascade inévitable du revirement de sa vie: d'abords son père, puis son maître. Plus de colère jaillit encore de ces souvenirs. Son nom et sa dévotion était liés, car l'un avait découlé de l'autre.

-J'étais plus jeune et plus stupide... Je croyais que puisque j'avais déjà tué, mon père et mon mentor... En plus d'une innocente par accident, j'étais marqué par le Grand Esprit. Je croyais que j'étais son messager... J'ai donc traqué ceux que je jugeais "Non-Juste", ceux qui abusait de leur pouvoir pour salir le monde, et je les ai tué. Ce n'est que lorsque j'ai frôlé la mort par la main d'un vampire que j'ai douté de mon importance aux yeux de celui que je vénérais...

Il sentait une gêne mélangé à une colère sourde le prendre. Il avait été fidèle à quelques chose qui ne lui répondait pas et qui ne semblait pas porter la moindre importance à sa petite existence. Il avait sacrifié des âmes qui pouvaient être sauvé sous prétexte que l'Esprit de la Mort écoutait sa supplique et serait plus miséricordieux avec ces dernières. Faux. Mensonge. Illusion et déception. Rien n'était au dessus de sa tête, à juger ses actes et pardonner ses fautes. Il était seul. Il était petit. Il était un homme. La main tremblante sous ses émotions, l'homme retira lentement son gantelet droit, exposant la main du même coté. Sur le dos de sa main, une longue cicatrice passait diagonalement sur presque toute la surface de sa peau, de droite à gauche. Dans sa paume, cette même cicatrice se répétait, C'était le souvenir que l'assassin gardait de l'épée du vampire, l'ayant cloué au sol et presque handicapé à vie par la même occasion. Perpendiculairement à cette cicatrice, une autre, plus petite dessinait la seconde ligne d'un "X" dans la paume de l'homme en noir.

-Je me suis moqué du vampire qui me menaçait de mort, car je me croyais à un pas de rejoindre mon bienveillant Gardien. Je me suis entaillé la main afin de provoquer le vampire et que se dernier m'achève sans délais... Je ne reçus pas la mort comme je m'y attendais... Le sang c'est mit à couler... Un flot rouge sortant de ma main... Et une voix féminine, une voix céleste m'a murmuré à l'oreille... Alors que je me vidais de mon sang comme un porc qu'on égorge...

Il ne savait pas si le dragon pouvait voir de si petite détaille avec ses yeux à l'ordinaire, et si son esprit était capable de percevoir un si fin détail sur le corps de l'homme. Il pourrait profiter de cette occasion pour remarquer les capacité sensoriel du dragon. Il ne doutait pas une seule secondes que ce dernier possédait tout ce qu'il avait besoin pour l'écraser instantanément, et se défendre contre les légions de verre noir. L'homme s'humecta les lèvres avec sa langue. Il était heureux de parler. Il était très heureux de pouvoir s'exprimer sans douleur, mais il se sentant agaçant pour le dragon, et tellement insignifiant. Même sa rage n'était probablement rien à coté du cœur enflammé de la bête. Il ne voulait pas parler du Néant en face du dragon car il ne savait pas trop quoi penser de tout cela pour le moment. Si cela n'avait pas été des récent évènement, et de Luna, et avait été très plausible que l'assassin rejoigne les rangs de l'Armée noire. Mais son attachement envers la petite et ses promesses le tenait bien loin de tout cela. Il s'inclina une fois encore devant le dragon avant de formuler de sa voix maintenant vive;

-Je n'ai point de penchant pour cette guerre, pas plus que je ne désire voir s'éteindre votre puissante race, vénérable créature de feu. Je ne sais pas ce que sont les réelles intentions des Grands Esprits, ou du Né... Du Grand Esprit du Néant, mais je ne crois pas que ma personne est une quelconque influence la dessus... Si ce que vous dites est vrai, chose que je crois, alors je ne suis qu'un pion... C'est cela?

¤ Pion et influence ¤

Saemon Rescert Methus, voilà un nom bien long, bien trop long même. Un long trop long, trop peu de personnes s’en rappellent, un long trop n’est pas capable de posséder une quelconque force, de provoquer un quelconque frisson, une quelconque peur. Voilà donc un nom bien misérable que celui-là. Pourquoi les bipèdes ont-ils de si longs patronymes alors que les dragons eux, en ont des courts, concis et précis. Encore une différence notable entre créature céleste et créature terrestre. Ils étaient trop différents pour pouvoir s’entendre ou cohabiter. Un soupir vint chasser ses pensées de l’esprit du dragon. Cependant, une chose surprit le dragon. L’humain s’était doté de nouveaux noms à la place du sien. Plutôt des surnoms qui ont à vocation de remplacer le sien, de l’entériner de l’effacer. Un faux nom était encore pire qu’un patronyme trop long. Parce qu’il était justement faut, que la force qui pouvait l’habiter, que la terreur qui pouvait inspirer était fausse, simple illusion. Décidément, il ne comprendrait pas les bipèdes. Leurs manières de penser, de raisonner étaient trop différentes. Comment pouvait-on espérer un jour qu’il se lie à un être de ce genre. Non pas qu’il le voulait bien sûr ! Sa dernière expérience de confiance envers un bipède lui avait amplement suffi !

Le rouge reporta son attention sur l’assassin. L’ombre ou le corbeau. Comment l’appellerait-il ? Il pouvait aussi bien l’appeler Saemon. Non le Corbeau irait bien. L’ombre faisait penser aux habitants du plan astral, et Verith comptait bien se dispenser bien d’un tel rappel. Surtout qu’il ne leur ressemblait pas. Ces créatures avaient agacé le rouge au plus haut point. Lâche créature invisible qui ne souhaite que prendre possession d’un corps. L’humain face à lui était bien moins énervant que ces dernières.

L’explication de la dévotion à l’esprit de la Mort arriva bientôt. Il avait pensé que son explication pourrait être intéressante, mais il avait oublié que cela pouvait comporter l’exposition de partie de la vie du bipède dont il se moquait bien. Tant pis, il serait plus vigilant à l’avenir. Un tueur, voici donc ce qu’était le bipède face à lui. Un assassin, un meurtrier qui se pensait marquer par Mort. Voilà donc pourquoi il était son dévot. Voilà qui ressemblait plus à une tentative de justification de ses actes. Verith avait également tué beaucoup de bipèdes, il était un destructeur, mais il ne s’en remettait pas pour autant à Mort. Non la mort est dans l’ordre des choses tout comme la destruction. Cela permet l’arrivée d’une nouvelle vie et de nouvelles constructions. Il se voyait donc comme un gardien de cet équilibre.

Mais au même titre que la destruction pour la simple destruction est un mal. La construction pour la simple construction l’est aussi. C’est une des raisons pour laquelle Verith jugeait profondément stupide la malédiction que lui avait infligé Vie. Faire œuvre de vie et simplement de vie, sans comprendre une étape de destruction. Il comptait le faire construire sur des bases viciées. Tout cela tomberait en ruine, et le rouge espérait que les gravats finiraient sur le coin du crâne de cet imbécile d’esprit.

L'humain bougea, retirant un gant pour dévoiler l'une de ses blessures, le rouge le voyait grâce à son esprit qui errait autour du corbeau.

« Ahaha ! Tu n'es peut-être pas aussi fanatique que tu le pensais et tu l'as réalisé à l'instant où tu pensais mourir. Qui peut se réjouir de sa propre mort ? Personne à part des fous. Car la mort est la fin définitive. Ton instinct de survie t'a simplement rappelé cela. C'est pour ça que tu n'es pas mort, car tu avais encore la capacité de la refuser. Tu pouvais lui échapper. Tu ne voulais pas finir comme tous ceux que tu as tués. Après tout un tueur ne voudrait pas mourir comme il tue. »

Ce bipède était amusant, la colère, la haine et la rage qui s'en dégageait étaient amusantes. Elles venaient réconforter le cœur du dragon en proie à des sentiments impur et vicier qui n'étaient pas les siens depuis qu'il s'était vu victime de la malédiction de l'esprit.

« Va savoir quelles sont les intentions des sept, leurs idées plus tordues les unes que les autres sont difficiles à comprendre et à interpréter. Tout ce que l'on peut savoir, c'est qu'il n'y a rien de bon. Pour ce qui est Väsà par contre, je penche plus pour une vengeance. Non légitime bien sûr. »

Dire qu'elle s'était entichée d'un dragon et s'en était ensuite brûlé les doigts. Rien de plus hilarant que cela. Néanmoins ce qu'elle faisait n'était pas légitime. Qu'elle règle son conflit avec la véritable source de son tourment et qu'elle laisse le monde en paix.

« Est pion celui qui choisit de l'être. Tu as choisi d'en être un en te dévouant à Mort. A une influence celui qui choisit d'en avoir une. Moi je ne tue et ne détruis que pour moi et ma race, dans le but de construire un avenir meilleur pour les miens, même si cela devait passer par l'extermination de toutes les autres races. »

Le rouge se gratta légèrement la patte avec le dos d'une de ses griffes.

« Il n'y a pas de limite à l'influence que l'on peut avoir du moment qu'on choisit d'en avoir une. Néanmoins le monde est vaste pour s'assurer d'une réelle influence, les petits actes sans grandes retombées n'ont aucun impact. L'exemple le plus flagrant est celui de la destruction de Dévoreuse. Cela a contribué à porter un coup à Néant. En dépit des conséquences, il s'agit d'un acte fort avec une grande influence qui a démontré que la balance des pouvoirs peut-être remise en cause. Ce monde est un jeu, tenu en main par les esprits, mais ils ne sont plus aussi intouchables et peuvent être renversés. Il ne tient qu'à nous de leur en prendre le contrôle. »

Un léger sourire mauvais se dessina sur les lèvres du dragon.

« Il ne tient donc qu'à toi d'avoir une influence. Toutefois, être un pion n'empêche pas d'avoir de l'influence, elle est juste incertaine. Mais cette incertitude décroit en fonction de la personne dont tu choisis d'être le pion. Tu as fait l'erreur de choisir un esprit. »

Peur? Peur de mourir? Non... Heureusement que l'Ombre savait qu'un dragon n'était pas un être omniscient, autrement, l'humain aurait été une fois encore désenchanté. Le dragon possédait sans doute une connaissance incroyable, tiré de temps immémoriaux, figé dans cette mémoire, soit héréditaire, soit connecté à une quelconque source de savoir, possiblement d'origine magique. Mais la bête à écaille ne savait pas tout. Il ne savait pas ce qui s'était passé à ce moment où le châtiment des Esprits était tombé sur lui. Il se trompait, et pourtant il semblait si sûr de ses paroles. Comme s'il prenait plaisir à imaginé la déception d'un croyant devant le silence de l'objet de sa vénération. Il ne dit rien, par respect devant le dragon, mais les yeux de l'homme en noir brillaient de défi. La dernière chose qu'il souhaitait était de contrarier son céleste interlocuteur. Ce n'était très certainement pas un assassin parmi mille qui ferait changer d'avis le cracheur de feu. Il hocha simplement la tête en laissant un commentaire fuir d'entre ses lèvres.

-Je suis pareil à ceux que je pourfends. Ainsi, un jour, je mourrai pareillement à ceux que je tue. Je ne crains pas la Mort...

Il ne comprenait pas tout à fait l'histoire qui entourait ladite Väsà et ses divins frères, mais cela devait être une histoire assez complexe, voir oublier de l'esprit collectif des Hommes. Il n'avait jamais vu ou entendu un quelconque membre du partie alayien mentionner ce nom... "Väsà"... Comme s'il vénérait le Néant, le symbole, mais pas l'être. C'était comme vénérer une flamme sans respecter le soleil, ou de prier une vague en oubliant celui qui l'avait fait naitre. Mais ce dragon, pourtant ennemi de l'Armée noire, semblait en connaitre davantage sur cet Esprit et plus le respecter que certain fidèle. L'homme ne s'y méprenait pas cependant, le dragon n'approuvait pas les actions entreprit par l'Esprit du Néant... Encore une fois, il se tut alors que le dragon parlait et répondait à sa question. Selon ce dernier, il était bien un pion, un pion sans importance... Pareil à la considération que le dragon d'or lui avait donné, mais contrairement à Atalos, qui n'avait pas concrètement dit ces mots. le dragon rouge avait été directe. L'assassin, malgré la déception qu'il ressentait, appréciait cela. Il releva la tête et sentit quelque chose tirer sur sa gorge. Le sang commençait à sécher sur lui, rendant ses vêtements plus solide et formait de petite plaque sur sa peau. Il se souvint alors de l'état lamentable dans laquelle il était. Il avait honte d'être ainsi devant un dragon. Il avait honte de ses pensées passés. Il avait honte de n'être personne. Il avait honte, honte d'existé dans un état aussi lamentable devant la puissance incarné.

Ses yeux ses perdaient dans les sillons que le dragon avait creusé dans la terre quelques instant plus tôt. Elles s'étaient remplit légèrement d'eau. La terre humide conservait la forme des griffes l'ayant labouré. Et l'eau, pareil à du sang, avait comblé légèrement le vide. L'assassin était troublé, et sa confusion devenait exponentielle alors que le dragon continuait son discours sur la négligence des Esprits Supérieurs. L'abus des frères, opposés à leur sœur... L'homme avait peine à le croire. Les Esprits pouvaient-ils être à ce point imparfaits et capricieux, manipulateur et hautain? Pareil à des humains en fait... S'il l'assassin considérait les Grands Esprits comme étant les pères des Humains, alors peut être que tout cela pouvait prendre sens... Peut être... Même venant d'un dragon, la logique et le sens se perdait lorsque les Grands Esprits Supérieurs entrait en jeu. De plus, la bête rouge semblait courroucé contre les Esprits Supérieurs. En fait, le dragon semblait courroucé. Il valait mieux terminer la phrase ainsi...

-Je n'ai jamais choisis d'être un pion, vénérable Dragon, pas plus que je n'ai choisis mon nom et mes traits. Je n'ai pas choisi le chemin qui me mena à l'assassinat, pas plus que le choix de souder ce masque à mon visage. Je suis un pion car je ne suis pas vous, vénérable dragon...

Étrangement, parler semblait apaiser l'Assassin. Il se trouvait plus concis dans ses dires, sans que cela n'influence sur sa confusion pour autant. Il retira sa tunique tout en parlant, afin de joindre geste et parole. Le vêtement noir s'écrasa sans façon à ses pieds, aux coté de nombreux projectiles gisant sur le sol. Son corps était couvert de petite brulure, de cicatrice plus ou moins importante, particulièrement dans le dos. Le sang avait traversé ses vêtement à quelque endroit, salissant sa peau pâle.

-Je ne suis pas un dragon capable de raser gloria en un souffle. Je n'ai pas la capacité d'un elfe ou d'un vampire. Des forces infiniment plus grande que moi œuvre en ce monde, vénérable dragon, vous comme meilleur exemple! N'est-il pas normal que devant pareil grandeur, je ne puis que m'agenouiller?

Et il le fit. Encore une fois. Ses genoux frappèrent durement le sol. Il s'inclina légèrement et remonta sa tête, restant tout de même à genou. Il détestait courber l'échine, mais devant un dragon, c'était différent. Il savait depuis longtemps que sa race était la plus faible de tout le continent, mais jamais il n'avait douté, malgré tout cela, du potentiel d'un homme. L'homme masqué gardait les yeux sur le dragon. Le reste du monde n'existait plus. Seule sa vénération pour la bête, sa colère contre les Esprit, sa confusion face à son existence.

-Je n'ai ni roi, ni maitre. Le seul guide que je pensais possédez n'a que faire de mon existence. SI, de la raison né de vos paroles, je ne suis réellement qu'un pion, alors je dois avoir un guide, ou bien être occis sans plus de façon... Mon existence n'a pas de sens avec un pareil vide en moi... La seul chose que je désir, c'est de savoir que les gestes que je pose ont un but, vénérable dragon.

Puis il se releva, Encore une fois. Les genoux sales, le corps souillé de sang et d'eau. Le cœur battant, les yeux claires d'une détermination fixe. Il était las de l'immatériel et de l'invisible. Il était confus et perdu, si perdu qu'il n'avait presque plus rien a perdre, autre sa vie.

-Je suis un homme perdu et un homme perdu n'est bon qu'à mourir et être oublié... Je ne possède comme utilité que les connaissances acquise au long de mon existence, et mon arc toujours prêt à servir. Je ne peux offrir grandeur, car je suis petit, mais je peux offrir une loyauté sans égales et une détermination inébranlable. Je peux vous offrir ces maigres compensation si... Si je puis avoir l'honneur de vous servir... Si je puis osez vous vénérer comme guide...

¤ Tu suivras la même voie que moi désormais ¤

Arrogante, arrogante créature, il ne voyait que cela ces derniers temps. Ne pas craindre la mort, ne pas craindre la grande fin. Ils ne pouvaient dire la vérité, non c'est un mensonge, une folie. Il n'y a nulle garantie de ce qui se passe dans l'au-delà. C'est l'inconnu. Pense-t-il simplement qu'il s'agit d'une fin ou de la suite de notre chemin. Non, non il n'y croyait pas. Pas du tout, pas le moins du monde. Tout le monde avait peur de la mort même s'ils ne le pensaient pas, même s'ils ne le savaient pas, même s'ils niaient. Dans ce cas pourquoi continuaient-ils à vivre ? Si l'on ne craint pas une chose, autant y aller tout simplement. C'était la même chose avec Edwyn, il disait ne pas craindre, mais quand il se proposait de lui donner, ce dernier refusait. Pourquoi ? Parce qu'il avait encore des choses à faire tout simplement, il craignait donc la mort, car cela marquerait son impossibilité à accomplir ce qu'il souhaitait. Arrogant, menteur hypocrite chaque créature dans ce monde craint là mort, crains la fin. Qui pourrait supporter de ne plus vivre ? De ne plus exister alors qu'ils ont vécu ? Ces gens-là, le faisaient bien rire, mais maintenant, ils l'agaçaient. D'abord, Edwyn, puis l'Alayien, maintenant le corbeau. Qui serait le prochain ?

Un soupire las s’échappa du dragon, parler avec des bipèdes, même si cela était distrayant par moment, voir même instructif, finissaient toujours par tourner au ridicule. L’être face à lui n’était pas en accord avec ses pensées, il se sentait. Tant qu’il n’en disait rien, cela irait, il n’avait pas envie de se plonger dans pareille discussion.

« Je n'ai jamais choisis d'être un pion, vénérable Dragon, pas plus que je n'ai choisis mon nom et mes traits. Je n'ai pas choisi le chemin qui me mena à l'assassinat, pas plus que le choix de souder ce masque à mon visage. Je suis un pion car je ne suis pas vous, vénérable dragon... »

Le rouge resta silencieux face à cela. Il n’avait pas choisi ? Bon nombre de choix et de choses nous sont imposés à notre naissance, c’est une limite de notre liberté, mais cela ne nous empêche pas de la combattre, cela ne nous empêche de rectifier ces choix, du moins en partie. Après tout Saemon avait décidé de changer son nom en se parant de pseudonyme. Il n’avait pas choisi d’être un assassin ? Il n’avait pas choisi de tuer ? Quelle pitoyable excuse que cela, le dragon de l’ire n’y croyait pas un seul instant. Il n’avait pas choisi d’être un pion, il est vrai que l’on peut être un pion sans le savoir. Mais pouvait-il mettre cela sur le fait qu’il n’était pas un dragon, ou plutôt qu’il n’était pas puissant, qu’il ne possédait pas la grande puissance des dragons. Qu’en raison de cette carence il ne pouvait voir la réalité dans son ensemble ? Qu’il ne pouvait se rendre compte qu’il était un pion, qu’il ne possédait pas le moyen de s’assurer de faire ses propres choix.

Lourde question que cela dont les réponses autant confirmatives qu’infirmatives étaient très nombreuses. Mais pour Verith, la force n’est qu’un moyen d’assurer sa liberté, et la force se décline en de multiples facettes. Et si comme il l’interprétait, Saemon mettait son incapacité d’avoir fait le moindre choix sur son absence de force, alors il se trompait lourdement. Il devait posséder une force qui lui est propre, une puissance qui si il l’avait nourri lui aurait permis de sortir de son ignorance d’être un pion, voir même de quitter ce rôle.

L'humain au visage de fer vint s'agenouiller devant le dragon saluant sa puissance, semblant même la vénérer ou plutôt le vénérer en raison de sa puissance. L'imbécile, s'il pouvait blesser sans souffrir, à coup sûr qu'il aurait appris à ce bipède a volé. S'agenouiller voilà bien une chose que Verith ne supportait pas et qu'il ne ferait jamais, alors voir un autre le faire le décevait grandement, même si c'était face à lui. Ou plutôt, ce n'est pas s'agenouillé qui était une mauvaise chose, mais plus les raisons ! Si cet humain, faible et pitoyable, s'agenouillait devant lui le dragon en raison de la différence de puissance qui existait entre eux. Alors cela signifiait que Verith devait s'agenouiller devant tous les êtres plus puissants que lui ? Devant les esprits ? Jamais !

La logique de ce bipède était erronée et en profonde contradiction avec celle de Verith. La puissance méritait vénération certes, mais la personne la maniant méritait le respect et rien de plus. Après tout le rouge exécrait Edwyn, mais le respectait en raison de sa puissance, même si celle-ci l'écoeurait. Il l'avait dit, même des ennemis peuvent se respecter. Il respectait Vie en raison de sa puissance, mais cela ne l'empêchait pas de vouloir le réduire en charpie pour ce qu'il avait osé lui faire.

« Je suis un homme perdu et un homme perdu n'est bon qu'à mourir et être oublié... Je ne possède comme utilité que les connaissances acquises au long de mon existence, et mon arc toujours prêt à servir. Je ne peux offrir grandeur, car je suis petit, mais je peux offrir une loyauté sans égale et une détermination inébranlable. Je peux vous offrir ces maigres compensations si... Si je puis avoir l'honneur de vous servir... Si je puis osez-vous vénérer comme guide... »

Le rouge fronça les sourcils, ce bipède était le premier dans son genre, certaines de ses paroles n'étaient pas pour déplaire au dragon, à ses convictions, ni même à son égo. Cela ne l'empêchait pas d'être en désaccord sur certains points. Levant l'un de ses pattes, il approcha ses griffes d'ébènes près du bipède. Allait-il le tuer ? Ou bien allait-il lui accorder son souhait ? L'une des griffes se posant devant le bipède.

« Ce que tu m'offres Corbeau ... Je m'en contenterais sur l'heure. Cependant, je ne te demanderais aucune vénération. Vénère ma puissance si tu le désires. Mais respecte-moi simplement, parce que je suis la personne qui la manie. Je ne suis pas un esprit, je n'attends aucune vénération pour moi-même. Tu souhaites un guide ? Soit je t'accorde cela, je serais ton guide, tu suivras donc la même voie que moi. Celle de la colère, celle de la haine, celle du carnage et de la destruction ... en vue d'un renouveau plus prospère. Tu tuais pour Mort jusqu'ici, à présent tu tueras pour Verith le dragon de l'ire. »

Le dragon couleur grenat se redressa, se grandissant.

« Mon intention est de rendre aux dragons ce qui leur appartient. Armanda est notre ! Les tiens ont été accueillis ici, ils ont pullulé et ils nous ont trahis. Poussant les dragons à s'entre-tuer, entre dragons liés et dragons liés, entre dragons liés et dragons libres. Ceci est votre faute que vous soyez elfes, vampires ou humains. Mais cette faute ne peut vous être imputée dans sa totalité. Elle n'est que la conséquence de l'erreur des esprits et d'une race plus ancienne que la vôtre. Vous pourrez vous en libérer, mais l'existence de celle-ci pèsera à jamais sur vous. Toutefois, tous ne connaîtront pas cette liberté. Mon attention est de frapper vos races de la justice draconique. Des vies devront être enlevées dans la violence et les flammes. Corbeau, je te fais juge et bourreau de ces vies. Ceux qui attentent aux miens, ceux qui ne respectent pas les miens. Tous, devront mourir. Les liés d'Armanda ont espoir en une nouvelle coexistence entre dragons et bipèdes. Pour le fondement de cet ordre nouveau, des bases solides doivent exister. Je ne permettrais pas qu'il se construise sur le sable. L'ordre actuel doit être détruit, dans son intégralité. Et c'est sur les cendres des ossements de ce dernier que la construction pourra débuter. »

Les yeux du dragon bougèrent sous ses orbites alors qu'il pointait son museau en direction du bipède.

« Alors ? Acceptes-tu bipède ? D'être un destructeur ? »

Il tremblait. D'excitation et d'espérance, sans peur dans son cœur. Non, il ne craignait pas cette créature qui avait pourtant le pouvoir de l'oblitérer ou de le réduire instantanément à néant par sa simple volonté. Il sentait son muscle cardiaque affolé battre furieusement dans son torse alors que le dragon lui décrivait son projet futur. Une révolution, une révolution draconique afin de terrasser le fléau des profanateurs et des indignes. L'homme n'avait que faire que le monde brûle, tant que ses proches n'en faisait pas partie... Ils étaient des justes, contrairement au Corbeau, et méritaient cent fois d'être épargné. D'autre de sa connaissance quant à eux ne le méritaient pas... Ô oui, il serait prêt à châtier tout ceux qui oseraient cracher sur le nom de son nouveau guide. Le dragon écarlate, Verith de l'Ire. L'ire... L'homme masqué du fouiller un instant dans sa mémoire pour se souvenir de la signification de ce mot, même s'il se doutait un peu de sa signification. Une colère, une vieille colère, acerbe. Il avait accepté d'être son guide, ce qui le remplit d'une joie des plus pure. Il ne serait pas seul, non... Il ne serait pas seul face à ces actes. Les morts donné par la main de l'assassin serait justifié... Une révolution contre la race des hommes, la race des elfes, la race vampirique... Contre les opposants de la magie qu'étaient les Alayiens, contre les hommes qui préféraient le luxe et la luxure à la dévotion universel. Tant de corruption et de fruit pourris... L'homme masqué comprenait bien l'envie du dragon, celle de réduire en cendre cette gangrène se répandant sur la terre d'Armanda depuis des millénaires.

Bourreau. Ce mot résonna en lui comme une éclaire déchirant le ciel. Il le nommait bourreau. Juge et exécutant face à la corruption et la purulence infidèle. Oui... Il aimait ce mot. Oui... Il acceptait ce titre. Atalos, le dragon d'or, avait parler contre ces même choses. Contre le fait qu'il se nommait lui même juge et bourreau de ses victimes... Il ne pourrait plus le contredire à présent, puisqu'il se trouvait à être exécutant draconique, une lame au service des dragons, contre les parjures et les hérétiques. Les paria ayant oublié qu'Armanda était la terre des dragon, et qu'elle le resterait. Certain hommes auraient peut-être redouté la destruction par le feu, mais l'Ombre savait que les champs les plus fertiles poussaient sur les cendres des cultures qui avaient précédées. Il avait respectueusement écouté le dragon parlé sans jamais ne penser simplement l'interrompre. Il avait dévisagé longtemps la griffe devant lui, arme de taille monstrueuse pour un humain tel que lui. Il avait eu envie d'y touché, de l'examiné. Les dragons le fascinaient dans tout les domaine de sa vie, du point de vue spirituel au point de vue scientifique. Des armes vivantes parfaites. Des générateur de magie à la mémoire phénoménale. Des divinités matérielles.

« Alors ? Acceptes-tu bipède ? D'être un destructeur ? »

Droit debout, l'homme masqué regarda fixement le gigantesque faciès de la bête rouge. Son guide, symbole de rage et de destruction. Verith de l'ire, l'être et l'objet des futures prières suivant le sang qui coulera par la faute du pieux.

-Oui, vénérable Dragon de l'Ire. Pour vous, je serai destruction, juge et bourreau des dissidents. Je brulerai corps et âme en votre nom, glorieux Verith!

Il était heureux comme il ne l'avait été que rarement dans sa vie. Heureux et fier d'être ainsi devant son nouveau guide. Malgré les saleté et le sang, il se sentait déjà plus grand et moins honteux. Il resta droit. Il ne se pencha pas, il ne s'agenouilla pas. Le dragon n'avait pas aimé cela, il désirait un destructeur, et non pas une autre larve humaine. L'homme n'avait pas l'intention d'être un pion à nouveau. il serait messager aux mains maculées de sang, au souffle de feu. Il ne faiblirait pas, il ne se soumettrait pas à un autre. Jamais. Il eu une petite pensé pour Auphélie, Autone et Luna. Que penseraient-elles de tout cela? Luna accepterait sans doute son choix.. Mais quand était-il des deux autres femmes? Auphélie ignorait peut-être encore qu'il était un assassin. Il avait laissé Nox avec cette dernière maintenant qu'il y repensait. Son oiseau aurait sans douter hurler à mort en face du dragon, comme lors de sa rencontre avec Atalos... Et Autone... Sans doute serait-elle découragé de voir l'Assassin reprendre du service. Elle ignorait toujours à propos de son intégration au Souffle en fait... Peut-être que ce silence était la seule chose qui l'empêchait de la faire fuir... Et puis, il y avait les autres, moins près de lui... Peut-être allaient-ils être changé par cette décision, ou peut-être que non, le futur de l'assassin était aussi sombre que son passé, mais aussi plus prometteur.

-Vous ne voulez pas que je vous vénère... Je vous respecterai donc. Je resterai droit devant vous comme je le resterai face à vos ennemis, face à mes ennemis.

Réalisant soudainement l'importance de l'information qu'il venait d'acquérir, il se pressa de rajouté;

-Voulez vous que je prêche la nouvelle de votre révolution, respectable Verith? Ou préférez vous plutôt que je taise tout cela ainsi que cette information et que j'agisse pour vous sous le couvert du silence?

¤ Les premiers qui doivent mourir ¤

La question du dragon venait de tomber. Alors, que répondrait le bipède. Accepterait-il ? Refuserait-il ? Se sentait-il prêt devenir un destructeur ? Un bourreau ? Un juge ? Mais tout cela pour le compte d'un dragon. S'en sentait-il prêt ? S'en sentait-il capable ? Quelle était ta réponse Corbeau, deviendrais-tu un moyen d'expression de la grande l'ire ? De la grande rage qui consume le dragon écarlate. Ton esprit supporterait-il de détruire les tiens pour que la justice d'une autre race puisse s'exercer. Serais-tu prêt à devenir un traitre à leurs yeux alors que c'est bien eux qui t'ont trahi ? Un court, mais lourd, très lourd silence tomba. Verith sentait l'esprit du dénommer Saemon s'exciter. Le coeur, le coeur de l'humain pompait avec force le sang qui coulait dans les veines de son corps. Il pouvait presque l'entendre, son esprit, lui, l'entendait. Il la sentait, de par sa malédiction, l'excitation, la dévotion, le respect, la gratitude qui montait dans ce bipède.

En effet ! Ils avaient peut-être raison tous ceux qu'il avait traités de fou, de malade et d'erreur jusqu'ici. En effet, tous les bipèdes ne semblaient pas être pareils. Le Corbeau, l'humain qui se tenait face à lui, maculé de sang, il était différent. Bien que semblables, portant les mêmes péchés que tous les autres bipèdes qui faisaient que ces derniers étaient aussi méprisables, une lueur, une lueur d'espoir transparaissait en lui. Il la sentait, il la voyait, mais elle était faible, et floue. Peut-être était-ce les préjuger du fils de l'orage qui rabaissait cette lueur pourtant bien réelle. Le dragon avait été trahi il y a peu et cela lui avait coûté très cher. Il ne souhaitait pas faire la même erreur. Il serait donc minutieux, il testerait le bipède jusqu'à ce que son ire et son scepticisme soient écartés.

Cela était-ce seulement possible ? Pourrait-il à nouveau accorder sa confiance aux bipèdes ? Au final, ne s’était-il pas persuadé de croire en les paroles qu’il avait partagées avec la dragonne d’émeraude ? Non, son ire emprisonner ne le faisait pas raisonner clairement. Il ne pouvait y croire, tout ceci n’était qu’un plan dans le but de se libérer et de se venger, rien de plus !

La réponse de l’humain tomba enfin, Verith en sourit intérieurement satisfait alors que sa queue s’agita doucement.

° Vie, vois-tu cela ? Toi qui m’as maudit, toi qui m’as condamné à ne pouvoir tuer, à ne pouvoir détruire, à ne pouvoir assouvir la justice. Vois cela ! Cette situation n’est-elle pas ironique ? C’est ceux que je méprise le plus qui détruiront pour moi, c’est ceux que j’exècre qui s’entre-déchireront. Es-tu satisfait de cela ? Es-tu satisfait de ce que tu me pousses à faire ? Toi qui veux me faire construire sur des bases encore viciées par les mains des bipèdes souillés du sang des miens, je le refuse ! Je détruirais, encore et encore ! Toi dont l’arrogance te pousse à vouloir me voir changer mes plans, pensais-tu que je m’y plierais docilement comme un chien devant son maître ? Toi qui es omniscient pourquoi ne l’as-tu pas vu ? Je suis Verith de l’ire ! Et je ne me plierais pas !°

Un léger grognement peu rassurant s’échappa de l’écailleux. Lui-même était ironique. Face à lui se tenait un bipède qui se plaignait de n’avoir reçu aucune réponse de l’esprit qui vénérait et le rouge parlait à un esprit en sachant très bien qu’il n’obtiendrait aucune réponse. Il en aurait ri s’il avait été seul.

« Voilà qui est donc conclu. Mais je te préviens Corbeau, ne te détourne pas de moi, ne me trahit pas. Car il existe des sorts bien pires que la mort que ma colère pourrait faire s’abattre sur toi. »

Le rouge dévoila légèrement ses crocs acérer pour être certains que le message passe bien dans l’esprit du bipède. Verith ne pensait pas que ce dernier le trahirait ou ne se détournerait de lui. Mais il préférait être clair sur ce point.

« Non Corbeau, c'est à moi et à moi seul d'annoncer cela. Cependant, si tu juges digne d'autres personnes d'être des messagers de mon ire, amène-les-moi et je m'assurerais de la confiance que tu pourrais leur porter. La destruction est un acte aussi difficile que la création, il faudra plus de destructeurs qui deviendront par la suite des bâtisseurs. »

L'écarlate marqua une petite pause avant de reprendre faisant parvenir des images à l'esprit de l'homme masqué. La première fut l'image d'Edwyn Ruddy, sous sa forme humaine et Tarenth. La seconde chose qu'il lui fit parvenir fut un nom « Lorenz Wintel ». La troisième fut celle du prêcheur du Néant. La quatrième celle Kylian Wallam, la dernière celle d'un Alayien dont il ne connaissait pas le nom, il s'agissait de Christan Weren.

« Ces personnes sont des individus que je t’ordonne de juger Corbeau, du moins certaines d’entre elles. Le premier je t’interdis de l’approcher sauf en ma présence et au sauf si te t’exhorte de le faire. C’est une créature dont la fourberie n’a pas d’égal. Le second, Lorenz Wintel, je n’ai aucune idée de ce à quoi il peut ressembler. Ne t’approche pas non plus de lui, il est l’assassin de Cymbor, l’assassin de mon frère ! Je prendrais sa vie personnellement. Le troisième est le prêcheur, tue-le dès que tu le pourras, mais prend garde, il n’est plus un bipède. Le quatrième, si tu le rencontres demande-lui si un lien a été établi entre lui et la dragonne d’orage, si ce n’est pas le cas, tue-le, si ça l’est, laisse-le en vie. Et le dernier est un Alayien m’ayant offensé, je ne connais pas son nom, seulement à quoi il ressemble avec son armure et lorsque son heaume est enlevé. Tue-le. Que cela soit tes premiers actes de destruction à mon service humain.»

-Je mourrai milles fois avant de simplement songé à vous trahir, respectable dragon.

Non, jamais il ne trahirait pareil promesse. Après tout, il avait tenu cinq mois pour une promesse stupide et ce, malgré la douleur des coups et l'absence totales d'espoir au milieu du cachot. Parce qu'il croyait à ses mots, il croyait en cette promesse qui l'avait conduit à la geôles, mais aussi parce qu'il avait juré à son frère et à Luna de revenir, quoi qu'il lui en coute. Il lui en avait couté cher, justement, mais il était revenu, seulement pour découvrir que son frère n'était nul part où être trouvé et qu'il était un monstre bien malgré lui pour ce qu'il avait fait à la mère de son élève. Un retour assez difficile en fait... Et encore une fois, il allait retourner à Gloria avec une nouvelle quête, en espérant que cette fois, il serait apte et digne d'accomplir sa mission. Il devait ce taire sur cette dernière, mais recruter de potentiel allié à cette cause... Bien évidement, l'assassin pensa en premier lieux aux Oiseaux de son Nid, mais plusieurs d'entre eux ne répondaient pas aux exigences que demanderait pareil dévouement. Entre autre, n'avoir pas peur de prendre une vie si le besoin l,exigeait. Il pensa aussi à l'assassin du Souffle, sa récente collègue. Elle avait les compétences requise, mais qu'en était-il de sa foi? Il ne devait pas introduire une personne pour qui l'assassin ne pouvait pas avoir confiance. Le plan du dragon allait resté secret au fond de son esprit tortueux jusqu'à ce que quelqu'un se présente à lui, prometteur et loyal. Alors à ce moment là, il répéterait les mots de son guide, afin qu'une nouvelle flamme se joigne à ce grand projet, à cette révolution.

Il sentit soudainement ses tempes vibrer. Sans qu'il ne sache pourquoi, l'Assassin n'avait jamais réellement toléré les échanges télépathique. Peut-être n'était-ce qu'une question d.habitude, ou bien peut-être qu'inconsciemment, il résistait à ces intrusions dans sa tête. Ce n'était pas son intention néanmoins. L'homme masqué se contenta donc de serrer les dents, absorbants en silence les images et les mots associés dans son cerveau. D'abords, un homme mure aux vêtements décrépit, puis une créature inconnu aux savoir de l'Assassin. Le lien des images semblaient laissé supposé qu'il s'agissait du même... Individu... De la même chose... L'assassin ne put s'attarder plus longtemps, alors que le nom du prince vampirique tonna dans son esprit. Il le connaissait, cette personne n'était pas étrangère à l'homme masqué... Puis la silhouette d'Aldakin du Néant vint en sont esprit, une autre connaissance, difficile à rater dans les corridors du palais... Un vampire prit la place de l'Alayien dans la tête du rôdeur, un suceur de sang inconnu de l'homme masqué. Puis, finalement, un homme vêtu d'une armure massive en verre noire. Un Alayien parmi mille. L'assassin hocha doucement la tête entre chaque mention du dragon. Il était très spécifique, ce que l'homme apprécia énormément. Il n'y avait pas ici matière à hésité, tout était blanc ou noir, sans la moindre nuance de gris. Tuer, prévenir, questionner, rien que l'assassin ne saurait faire. Bien sur, il se savait trop faible pour abattre le meneur du Néant à lui seul, mais qui sait... Une occasion pouvait arriver...

-Vous prévenir à la venu de la créature ou de celle du seigneur vampirique, Lorenz Wintel. Abattre le prêcheur du Néant si je puis en avoir l'occasion. Questionner le Vampire sur son lien avec la Dragonne de l'orage, l'abattre si sa réponse est négative. Et tuer l'alayien pour vous avoir insulté. Je ferai tout pour Juger ces derniers, au péril de ma vie, maitre de l'Ire.

Il connaissait la majeur partie des acteurs de la demande du dragon. En fait, de nom ou de vu, il n'y avait que le vampire, la créature inconnu et l'Alayien qu'il ne connaissait pas. Il avait vu la dragonne de l'orage en chair et en os, en même temps que Lorenz Wintel. Quant au prêcheur, maintenant que l'Assassin était Espion au palais, il le voyait facilement trois fois par semaine, lorsqu'il se trouvait à Gloria bien entendue.

-Si je croise l'une de vos cible, comment puis-je vous contacter, grand Dragon? Je possède un objet magique qui me permet de faire porter ma voix par le vent... Mais si vous possédez un moyen plus efficace, je l'emploierais sans hésiter.

L'assassin ne bougeait plus, s'était à peine s'il respirait. Il n'y avait eu que de très rare occasion où l'homme avait acquit des informations qu'il jugeait aussi vitale. De plus, son coeur fit un bond de joie intense alors qu'il réalisa qu'il pouvait offrir quelque chose de valeur à son guide. En repensant à ce que le dragon venait tout juste de faire, l'Ombre avait eu une idée.

-Noble Verith, il se trouve que je connais le visage du monstre ayant abattue votre frère, Lorenz Wintel.

Il devait s'avouer à lui même, il était impressionné qu'un vampire réussisse à abattre un dragon, particulièrement si ce dernier ressemblait à Verith... Néanmoins, le dégout l'emportait de loin dans cette situation. Qu'un vulgaire vampire ose arracher la vie à un dragon... Ô oui, si Lorenz croisait la route de l'assassin, ce dernier n'attendrait pas pour appeler son nouveau guide. La fureur allait abattre sur les profanateurs, sur les être irrespectueux de la grandeur draconique.

-J'ai croisez sa route le jour où les chefs des différents peuples se sont réunies. J'ai vu son visage. J'aie entendu sa voix. J'ai vu son âme noire se refléter dans ses yeux haineux. Si vous le désirez, prenez cette image de mon esprit, je serai honoré de vous offrir le visage qui attisera votre Ire, noble dragon...

Il gardait l'image du Vampire ancestral bien en évidence dans sa tête, comme s'il le voyait devant lui à l'instant présent. Même si certain détail, comme son accoutrement, se perdait dans sa mémoire, les trait de son visage restaient inchangé. La mémoire colossale de l'Assassin allait servir à ce moment précis à une chose qu'elle n'avait jamais fait: être mise à nue afin d'être partagée.

¤ Cadeau inestimable ¤

« Je mourrai mille fois avant de simplement songer à vous trahir, respectable dragon. »

Le rouge fronça légèrement ses sourcils draconique. Ce bipède face à lui était honnête en disant ces mots, Verith pouvait le sentir de par sa malédiction, cela le ferait souffrir de trahir un dragon. Soit, même si le rouge était devant la vérité, il restait sceptique. Le goût amer de la trahison d’Edwyn étant encore présent en lui, et le serait sans doute à jamais, telle une marque indélébile. Peut-être que lorsqu’il se sera vengé, celle-ci disparaitra. En attendant elle était-là, et l’humain face à lui allait devoir faire beaucoup pour obtenir… non pas de la confiance, il s’agissait là d’un terme proscrit par le rouge. Non plutôt d’une sorte de reconnaissance. Oui c’est cela. Le Corbeau devrait faire ses preuves et Verith lui en apportait l’opportunité. Des noms, des visages, des cibles à abattre, à capturer où à épargner. Dans celle-ci, en particulier en rapport avec Kylian Wallam, il n’avait pas mentionné Esmelda Kohan. Oh pourtant il aurait pu, Verith était déjà pratiquement persuadé que cet immonde vampire avait créé un lien avec la dragonne, faisait fit de son avertissement, pensant que la puissance de sa mère permettrait de protéger la princesse des hommes.

Non il ne l’avait pas dit, il n’avait pas dit son nom. Il se réservait propre juge de ce cas. Il pouvait s’en prendre à elle à nouveau et la tuer, si jamais Kylian faisait un nouveau pas de travers. Mais sa griffe serait sans doute retenu, ou alors aurait-il à faire face à la dragonne d’Émeraude. Elle n’avait pas apprécié qu’il s’en prenne à elle. La tuer enterrerait sans doute définitivement leur relation amicale. Cela peinerait le rouge, il appréciait cette petite verte-écaille.

La réponse de l’assassin ne tarda pas, il acceptait cette mission. Bien évidement. Un léger sourire satisfait s’étira sur le coin de la lèvre du dragon couleur grenat. Bien, s’il pouvait tuer au moins l’un des trois derniers cela satisferait Verith, le réconforterait quelque peu. Lui qui ne peut désormais plus attenter à leur vie par sa propre personne. Voir mourir à nouveau même si ce n’était pas de sa main le réconforterait grandement. La mort, voir la mort, donner la mort, détruire lui manquait atrocement. Terrible torture que cela, lui qui est le dragon de l’ire.

« Si je croise l'une de vos cibles, comment puis-je vous contacter, grand Dragon? Je possède un objet magique qui me permet de faire porter ma voix par le vent... Mais si vous possédez un moyen plus efficace, je l'emploierais sans hésiter. »

« Il se peut que soit très éloigné de toi Corbeau si jamais tu essayes de me contacter. Et je doute que ta magie puisse te permettre de combler cette distance. »

Verith leva une patte au-dessus du bipède et la contracta fermement. Lorsqu’il la rouvrit, une écaille couleur vermeil, un peu plus clair que les autres composants l’armure du rouge tomba du sol, non loin des pieds de l’humain. Il avait usé du même procédé avec Althaïa.

« Je t’offre cette écaille Corbeau, elle me permettra de te retrouve ou tant que tu le gardes près de toi. Lorsque tu chercheras à me contacter, baigne là de ta magie, je ressentirais ton appel j’y répondrais. Prends-en soin. »

Mais l’enfant de l’orage n’était pas au bout de ses surprises… de ses agréables surprises pour être exact. Si le colérique offrait une écaille au bipède, cadeau que ce dernier estimerait sans aucun doute comme inégalable. L’humain allait aussi en offrir un au dragon. Un cadeau qu’il le ravirait au plus haut point. Le cœur du dragon se mit à battre sous la fureur qui gagna son esprit. Un pas, un pas de plus en direction de l’assassin de son frère, maintenant, celui-ci ne pourrait plus se cacher.

« Ce que tu m’offres Corbeau, je saurais m’en souvenir. Lorsque le corps en lambeau du meurtrier de mon frère sera caressé par mes flammes, je viendrais te récompenser.»

L’esprit du rouge fondit sur celui de l’humain. Une terrible rage gronda lors du contact alors que de ses griffes spirituelles il venait enserrer le souvenir, l’image de Lorenz Wintel. Arrachant l’offrande il imprima ce visage qu’il mettait enfin sur un nom et le maudit mille fois. Son ire rugit comme au moment où il avait appris ce nom, hurlant justice, hurlant vengeance.

Déployant ses ailes, se grandissant. Verith laissa éclater sa rage poussant un rugissement puissant, semblable au glas des tempêtes, qui s’éclata dans les cieux pour retentir dans l’infini.

« Corbeau ! Va et accomplit ton devoir ! Tu es de loin le bipède le plus honorable que j’ai rencontré depuis mon arrivée en Armanda ! »

Poussant sur ses pattes le rouge s’envola, soulevant terre et poussière sous les rafales de vent dégager par son décollage.

Les yeux d'or suivirent avec intérêt la manœuvre du géant. Ce dernier retira de sa patte une écaille. Une simple écaille de son armure. Mais Non, il ne s'agissait pas d'une simple écaille, loin de la. Elle faisait partit du dragon, elle venait de lui, empreinte de sa magie et de sa puissance. Petite, relativement à certaine plaque sur le corps du rouge, il n'en restait pas moins l'un des composants les plus convoitée en métallurgie. Rien n'égalait la solidité d'un blindage draconique. Mais le Corbeau n'avait pas comme première intention de se servir de cet objet comme simple matériel bon à être modelé et forgé, non... Il voyait ce petit bout de dragon comme le plus incroyable des présents: la preuve de la foi du dragon envers lui, envers sa dévotion. Peut être ne croyait il pas entièrement ses dires, mais Verith semblait assez confiant envers l'Ombre pour y confié une partie de lui, aussi infime soit-elle. Il tendis la main, tremblant d'émotion, d'excitation, et saisis l'écaille. Plus légère qu'il ne l'aurait crut. De la taille d'une targe, voir un peu plus petite. C'était une écaille de sa patte après tout. Plus elles étaient petites, plus le membre concerné pouvait être articulé. C'était le cas des lézards en général, dans tout les cas... Peut être que malgré leur ressemblance avec les autres créatures à écailles, leur physionomie divergent totalement de la logique naturelle. La magie était bien étrange et imprévisible, alors tout pouvait s'expliquer.

-Je la chérirai précieusement... Respectable Verith, sur ma vie.

L'assassin n'eut pas la temps de remercier d'Avantage le Dragon puisqu'une vive douleur le prit soudainement entre ses temps. Il avait toujours eu de la difficulté avec les contactes mentale et ce genre de magie, mais pour son guide, il restait droit et faisait taire cette douleur. Il ne peut empêcher une grimace de jaillir sur son visage, mais outre cela, il sut rester calme. Le dragon promettait une récompense à la suite de la mort du Vampire. Cela attisa bien évidement le désir de l'homme, mais encore une fois, tout comme la douleur, il la fit taire sans détour. Il devait se montrer fort devant le dragon de l'ire, il voulait se montrer fort, fort digne et juste de la confiance qu'on lui accordait. Le dragon, après avoir hurler pareil à un million de tempête, avait glissé à l'homme une phrase qui retentit encore plus loin que son rugissement. Il était... Honorable? Le plus honorable qu'il avait rencontré? Non, il n'y croyait pas, c'était trop... Beaucoup trop pour l'homme. Mais si Verith le disait, c'est donc qu'il devait le penser... Disait-il uniquement cela parce que l'Assassin avait accepté de l'Aider? Probablement pas. Après tout, il doutait qu'il était le premier à recevoir pareil directive de la part du géant au écaille couleur de sang. Néanmoins, cela n'enlevait rien au fait que sa fierté n'avait plus de limite.

-Je le ferai, Verith de l'ire! Pour vous qui êtes mon Salvateur! Je vous le jure! Je porterai vos espoirs et je porterai votre colère!

Le départ du dragon, tel le grondement exténué d'un volcan ardent ramena peu à peu l'homme à la réalité. Toute cette scène lui avait fait perdre la logique de ce qui l'entourait. Le temps, la matière, la magie et les êtres qui en dépendaient. De nouveau, son attention revint sur sa simple personne. A moitié nu, couvert de sang comme la plus bestiale des bêtes. Le cœur rageur de colère et d'espérance, la main fermement fermé sur l'écaille de son guide. Lentement, il sortit de sa torpeur tout en se remémorant les événements qui s'étaient à peine une heure ou deux plus tôt. Le loup n'était plus la, mais le reste de son matériel y était. Lentement, confus et perdu, l'assassin commença à ramasser une à une les flèches perdues qui avaient fuit son carquois. Puis il vérifiera son sac, ramassa sa tunique souillé et fit le compte. L'écaille en sa main semblait la seule confirmation que sa rencontre avec le dragon s'était belle et bien déroulée. Enfin, non, pas tout à fait... Le sol témoignait du passage du dragon de l'ire, et sa voix témoignait du passage de Verith, le salvateur.

Il avait une mine horrible, mais il n'avait jamais sentit son cœur aussi contenté depuis longtemps. Tant d'idées se bousculait dans sa tête, mais pour une fois, elles se structuraient d'elles même autour d'un but, un objectif, pareil à un halo de lumière étincelant attirant l'ordre et imposant la paix. Il avait enfin un but dans sa vie, une chance de faire quelque chose de grand, et au bout du compte, de bien pour le reste du continent. Il allait retiré par la force de son arc et le tranchant de son poignard la corruption s'étant depuis trop longtemps étalé sur le continent. Il allait sauvé les justes, et il allait châtié les pourritures. Ceux qui crachaient sur la source même de la magie et de l'harmonie ne méritaient que l'une de ses flèches plantés dans leur cœur. Sans cérémonie, sans crémation, uniquement leur chair putride dévoré par la terre.

La corruption allait morfler, car l'assassin était maintenant Juge...

Et Bourreau.

» Affaire de cœur, affaire d'intérêt (Pv Ambre) TERMINE
» Cœur noir [Pv Alauwyr]
» Un bon cœur répand sa bonté comme le ciel répand sa rosée (Pv Ashy)
» « L'oiseau au cœur de l'orage. » - Edwin.
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