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[Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE]

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Roëric Alokor
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MessageSujet: [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Icon_minitimeMar 16 Juil 2013 - 13:42

Le petit vampire posait un problème, cela Roëric le voyait, même s’il n’arrivait pas encore à comprendre lequel. Ou peut-être y en avait-il tellement qu’il ne savait pas par où commencer. L’un ou l’autre. Cela faisait deux nuits maintenant qu’il l’observait, dû moins quand il n’avait rien de mieux à faire, et le constat était affligeant. Caractéristiques physiques nulles (s’il n’avait pas été vampire, il serait mort depuis un moment déjà), aucune discipline, peu de concentration et le raisonnement d’un enfant en bas âge. Certes il avait été transformé il y a peu, mais tout de même. Cela ne servait à rien de lui montrer une autre voie s’il se faisait tuer avant son dixième anniversaire…

Prévenant Kylian de son plan et demandant à Isyndar de bien vouloir veiller sur lui, il avait donc décider de prendre les choses en mains. Ce ne serait pas la première fois, loin de là, qu’il entraînerait quelqu’un. Le développement physique et psychologique d’un novice avait quelque chose fascinant. Mais surtout, c’était une manière de créer quelque chose plutôt que de détruire, ce qui le changeait un peu.

Un soir, il avait donc embarqué le gamin sans autre forme de procès, le mettant sur son épaule comme on l’aurait fait d’un sac de patate. Il aurait pu prendre la peine de lui expliquer ce qu’il exigeait de lui (nul doute qu’il aurait été plus enthousiaste, les enfants l’étaient toujours pour ce genre de chose) mais c’aurait été beaucoup moins amusant.

Cela lui prit une dizaine de minutes pour atteindre la zone qu’il avait repéré plus tôt. L’empire des hommes était vaste et contenait une faune et flore des plus conséquentes. Le terrain en revanche était beaucoup plus unique, ce qui était problématique, mais pour un début, ce serait parfait. La première leçon était toujours la plus difficile, celle où il perdait environ un élève sur deux.

Triste histoire, mais Roëric Alokor formait des guerriers, pas des aubergistes.

Une vaste plaine s’étendait devant eux, simplement éclairé par la lueur d’une demi-lune et des quelques étoiles se montrant déjà en ce début de soirée. L’herbe rendue grisâtre par la nuit était aussi sauvage que les monstres qui l’avaient foulés. Toutes les fermes aux alentours, fortifiés ou non, étaient tombés. Les humains étaient morts ou transformés, et ne demeurait ici que ruine et animaux abandonnés.

Il n’y avait qu’un seul arbre dans ce tableau, juste à coté d’eux.

Le vampire laissât tomber son paquet à même le sol. Sans un mot, il ouvrît une gourde et en déversa la contenu rougeâtre sur la tête de Zaphirel.


Du sang de biche. Ils ne devraient plus tarder à présent. Ce sont des créatures du jour, mais la nuit est encore fraîche et ils ne mangent plus assez pour faire les difficile.

Une bruit sourd se fit entendre, d’abord lointain, puis se rapprochant. Une vague de poussière apparue à l’horizon.

Ah ! Les voilà ! C’est le moment de prouver ta valeur, petit. On t’a beaucoup trop dorloté, et il est grand temps que tu mérites ta place chez les vampires. Et en tant qu’élève.

Le Maître-Lame grimpa à l’arbre, s’asseyant confortablement sur une des branches les plus larges. Il avait deux épées avec lui, la sienne et celle du gamin.

Tu grimpes : je te tue. Tu fuis, ils te mettent en pièce. Vivre ou mourir.

La horde de chiens sauvages n’étaient plus très loin, ils avaient flairés le sang et la faim dévorante qui les habitaient masquaient l’instinct de survie, lequel les poussait habituellement à éviter les sang-froid. Certains avaient toujours été sauvages, mais la plupart venaient de toutes ces fermes qui n’avaient plus de maitres… et plus rien à manger. En meute ils étaient plus dur d’avoir son morceau de viande, mais les nombreux prédateurs des environs les poussaient à se regrouper et à chasser ensemble.

A vue de nez, une quinzaine ou une vingtaine…

L’exercice aurait pu être qualifié d’impossible, et il l’était probablement pour les crétins qui ne servaient pas de leur tête. Mais les chiens en question avaient plusieurs faiblesses. Aucune coordination ni solidarité, contrairement aux loups. Et ils fuiraient sans demander leur reste si la bataille se révélait trop ardue. Ils étaient là pour une mise à mort, pas pour risque leur peau. Cependant ils voyaient plutôt bien de nuit, et leur sauvagerie était amplifiée par la faim qui leur dévorait les entrailles…

"Ce qui n’est pas sans rappeler notre espèce… Enfin, s'il se bat, il survivra et apprendra quelques leçons au passage. Sinon, s'il cède à la peur... eh bien je suppose que Kylian me passera une savon..."
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MessageSujet: Re: [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Icon_minitimeMer 17 Juil 2013 - 15:06

Où l’emmenait-il ? Voilà le genre de questions que se posait Zaphirel. L’espace d’une dizaine de secondes peut-être, il avait pensé que Roëric allait l’emmener ailleurs, pour le relâcher, ou bien mieux encore, le rendre à Achroma… Mais il avait vite déchanté. Roëric n’aurait certainement pas pris son épée s’il voulait le libérer. Alors, une petite pointe d’angoisse l’avait saisi, et il s’était mollement laissé trimbaler par son aîné. Il lui faisait confiance, du moins, bien plus qu’à Kylian. Puis ils arrivèrent vraisemblablement à destination, et les interrogations demeuraient. Qu’allait-il faire maintenant qu’il l’avait posé là ? Pourquoi l’avait-il emmené ici ? Sa curiosité fut piquée de nouveau quand il reçut ce curieux bain de… sang de biche ? Ses yeux se fermèrent, et il passa sa langue sur ses lèvres pour goûter.

« Eerk. Mais c’est dégeu… »

Il s’essuya le visage, grimaçant de dégout. Qu’est-ce que c’était encore que cette histoire ?

« Ils ? » Dit-il avec inquiétude. « Qui ça, ils ? »

Mais Roëric n’eut pas vraiment besoin de lui préciser la nature exacte de ces « ils » inconnus, car ils s’approchaient déjà. La vue d’abord, lui indiqua que ce n’était pas bon pour lui, mais alors, pas du tout. Ce n’était alors plus une légère anxiété qui le tenait à la gorge, mais bel et bien une vraie peur qui lui nouait le ventre. Et son épée aux mains du plus âgé… il en aurait hurlé. Pourquoi lui faisait-il ça ?! Vraiment ! Lorsqu’il avait annoncé son choix pour la magie à Achroma, évoquant cette situation comme exemple de défaut quand on ne pratiquait que les armes, il ne s’était pas attendu à s’y retrouver avant d’avoir fini d’apprendre ! Un rapide passage en revue de sa mémoire lui affirma qu’il ne connaissait aucun sort capable de le sortir d’affaire. Un croche-patte peut-être, en aurait fait tomber un ou deux, entrainant ceux qui étaient derrière, mais l’efficacité toute relative de cette hypothèse ne valait pas l’effort à fournir.

Ses gestes imprécis et désordonnés devaient assurément indiquer à Roëric que Zaphirel était en train de paniquer. Lui-même le sentait, au fond de lui, cette colère impuissante, cette sourde pulsation qui martelait sa tête. Les tremblements de ses doigts lui hurlaient de fuir, de tout abandonner et d’aller le plus vite possible pour leur échapper. Mais il n’était absolument pas sûr de pouvoir les semer. Il était incertain de ce qu’il devait faire, ou pouvait faire. Ils étaient assurément bien trop nombreux ! Ses souvenirs ne pouvaient même pas s’inspirer de ce qu’Achroma aurait fait, car il n’aurait eu besoin que d’un sort pour les faire disparaitre. Les paroles d’Achroma, de Kylian, d’Isyndar résonnaient en lui, mais ne lui étaient d’aucun secours, car sa peur grondait toujours plus fort, et les éloignait.

Un pas en arrière. Un autre. Encore un autre. Ironiquement, il se dit que ces animaux allaient être bien déçus de ne point trouver de biche blessée. Une seule chose était certaine : il ne voulait pas mourir. Il ancra bien profondément cette volonté de vivre le plus longtemps possible. Ils vinrent bien plus vite qu’il ne l’aurait voulu. Il ne savait toujours pas comment faire, quand le premier lui sauta dessus. Un cri s’éleva, celui de Zaphirel, terrifié. Il visait la gorge, et Zaphirel mit son bras en protection. La douleur sembla réveiller quelque chose en lui, un soupçon de rage, une étincelle de volonté. Il attrapa la mâchoire de l’imprudente bête et tira, de toutes ses forces. Il grimaça de dégout aux bruits des os qui se disloquaient. C’était dégoutant, barbare, terrifiant, mais ce son possédait une certaine esthétique. Peut-être que le sang qui coula alors aviva plus encore l’attention de ses adversaires, car ils se ruèrent sur lui.

La douleur des morsures ne valait absolument pas celle des sorts de Lorenz. Cela faisait mal, mais c’était plus supportable. Il aurait cependant peu apprécié perdre un morceau de son corps en route, alors il frappa. Coup de pied dans l’un, d’abord, puis encore, coup de poing, et quand l’un s’approchait d’un côté ou de l’autre, il l’attrapait pour le jeter sur les autres. Deux d’entre eux n’étaient pas de l’attaque, peut-être qu’ils avaient l’intelligence de ne pas se jeter sur n’importe quoi. Du moins, ils n’attaquaient pas Zaphirel, mais avaient tiré le cadavre du premier pour se le disputer entre eux. Affamés, ils dévoreraient même leurs semblables. Bouger devenait pénible pour le jeune vampire, qui se sentait débordé, malgré tous ses efforts pour se défaire d’eux. Sa soif devenait plus grande, d’autant plus qu’il était blessé. Il abaissait son centre de gravité en s’accroupissant, protégeant ce qu’il pouvait de ses bras quand il ne frappait pas. Ses gestes avaient parfois une précision mortelle, et parfois, il frappait complètement à côté.

La colère montait en même temps que la douleur. Sourde. Son sang coulait le long de ses bras, parcourus de morsures plus ou moins profondes. De rage, il souleva un des animaux et l’envoya sur Roëric, espérant presque inconsciemment qu’il se fasse mordre lui aussi. Que ça lui fasse les pieds. Et au mieux, il s’en débarrasserait d’un coup d’épée, et cela lui ferait un adversaire de moins. Il les tuait un par un, ne sachant jamais s’ils étaient bien morts ou juste mis à l’écart. Mais certains se relevaient sans doute, car la tache lui paraissait infinie. Il ne saurait dire combien de morsures s’étaient dessinées sur ses bras, ses jambes et le reste de son corps, ni combien de temps cette chose lui avait prise. A la fin, il était à moitié recouvert de sang, du sien comme de celui des animaux. Il en restait, qui s’enfuirent. Trois ou quatre.

Le jeune vampire était épuisé, si bien qu’il était tombé sur ses fesses dès qu’ils avaient abandonné et qu’ils avaient mis de la distance entre eux et lui. Une fois certain que le danger était écarté, il avait laissé tomber, et sa tête avait douloureusement rencontré le sol. Il était toujours conscient, mais avait besoin de faire une pause, aussi longue que possible. Il leva une main pour essuyer son visage ensanglanté, et lécha lentement le sang de ses blessures, dans un silence bienvenu.
Il n’avait pas aimé ça. Il avait mal. Il voulait rentrer. Pourquoi Roëric avait-il fait ça ? Il voyait bien que cela ne rimait à rien !
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MessageSujet: Re: [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Icon_minitimeJeu 18 Juil 2013 - 20:17

Roëric appréciait cet instant, l’avait toujours apprécié. Le calme avant la tempête. Une atmosphère pesante, lourde, crispée, ou tous les nerfs se tendaient dans une attente de fin du monde. Cela lui était familier, pour lui le nomade sans foyer ni famille, c’était une sensation des plus agréables, car elle ne disparaissait que pour mieux revenir. Sans jamais lui faire défaut et ce peu importe que les décennies ou que les siècles défilent.

L’attente. Le sang. La mort. Tuer pour ne pas être tué, vivre en prenant des vies. Cela semblait paradoxal, mais il ne se sentait jamais autant humain que lors de ces instants. Car à l’image de leurs prédateurs, les mortels tuaient pour exister.

C’était là une pensée réconfortante.

Le petit se débrouillait bien. Après des débuts plutôt chaotiques, où il avait bien cru qu’il allait prendre le large, comme tant d’autre qui n’arrivait pas à comprendre cette vérité. La vie est un combat et lorsque tu choisis de rendre les armes, tu es mort. C’était aussi simple que ça. Et pourtant un élève sur deux finissait par céder à la peur, par se soumettre à son instinct plutôt que d’en faire une arme.

Pour les elfes et les humains, il pouvait comprendre. Tout le monde n’était pas destiné à devenir guerrier. Mais ce n’était pas une option pour les vampires. Dans leur monde  de glace et de ténèbres, les faibles ne faisaient pas long feu, ils étaient utilisés jusqu’à qu’ils ne servent plus à rien et ensuite, on s’en débarrassait. Il n’y avait aucune pitié chez eux, seulement un pragmatisme dicté par une nature de survivant. Envers et contre tous.

Il esquiva nonchalamment le chien volant vers lui, lequel alla s’écraser contre le tronc dans un couinement des plus pathétiques. Un sourire amusé vint se dessiner sur son visage blanc comme la craie. La colère, voilà un sentiment qui pouvait être utilisé. Encore fallait-il qu’il s’exprime. Ce qui normalement n’était pas difficile avec les nourrissons, mais qui se révélait ardu avec le jeune Zaphirel. Probablement parce qu’il avait été maté plus durement que les autres…


"Lorenz… Oui, ça coïncide avec les informations sur le Grimoire… Et c’est le genre de gars qui peut t’ôter toute agressivité."

Quoique le terme « enfouir » soit plus juste en l’occurrence. Car chez les monstres, c’était le genre de chose qui ne disparaissait jamais, mais qui au contraire, n’attendait qu’une occasion pour se manifester.

Les survivants prirent la fuite. Et le gamin se laissa tomber.

Amateur.

Descendant de sa branche, Roëric toisa le nouveau-né d’un air peu amène. Sans prévenir, il lui décocha un coup de pied, puis annonça d’une voix dure, aussi froide et acéré qu’une lame.

Debout. Faire une sieste sur un champ de bataille… Imbécile, le combat n’est jamais fini.

Pourquoi ? Qu’as-tu appris ?


Le Maître-Lame le fixait, ses yeux métalliques dépourvus de toute parcelle de pitié. Cet enfant avait besoin de s’endurcir et vu comment les évènements s’enchaînaient dans le monde… il avait besoin de le faire vite.
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MessageSujet: Re: [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Icon_minitimeJeu 18 Juil 2013 - 22:27

Une sorte de gémissement s’échappa de ses lèvres. La douleur l’avait saisi dans le flanc. Encore un coup de Roëric. Il roula pour s’éloigner de lui, se redressant lentement pour éviter de trop souffrir. Zaphirel n’était pas partisan des efforts inutiles, et se relever plus vite ne rimait à rien. Les paroles du vampire plus âgé n’eurent aucun écho dans l’esprit de Zaphirel. Ça. Ce n’était pas une bataille, rien de plus qu’une douloureuse mise à mort. Rien qu’une escarmouche avec des animaux. Non, ça, ce n’était absolument pas une bataille. Il avait des flashs de la bataille, que Lorenz avait fait ressurgir sans réussir à obtenir l’information voulue. Des chevaux qui martelaient le sol. Une sensation de foule, de danger, des coups qui volaient dans tous les sens, les cris des hommes et la puissante magie. ÇA ! Ça c’était une bataille.
Ici, ce n’était que du sable terreux, où s’étaient disputé une querelle de survie.

L’odeur de sang et de la rage des animaux restaient inlassablement dans ses narines. Qu’as-tu appris ? Etait-ce réellement ce qu’il demandait ? Zaphirel resta silencieux un moment. Rien, il n’avait rien appris. Y avait-il vraiment quelque chose à apprendre ? Il avait eu des entrainements avec ses professeurs, avec Achroma, plus ou moins désastreux selon leurs sujets… mais ça, ça non. Ce n’était pas plus une bataille que quelque chose dont on peut tirer un enseignement. Il ne comprenait pas. Et il n’avait aucune envie d’y comprendre quelque chose. Il s’agissait juste, encore une fois, de quelque chose à laquelle il devait se plier, comme tout ce qui arrivait dans sa vie.

Ses doigts se refermèrent en un poing, alors que son autre main était portée à ses lèvres, et qu’il en enlevait le sang dégoutant qui la recouvrait. Il sentait ces tiraillements, cette douleur diffuse, dans l’ensemble de son corps.

« Je n’ai rien appris. Il n’y avait rien à apprendre. Ce n’est pas comme ça qu’on apprend ! »

Avec Père, avec Achroma, c’était toujours différent. Il se prenait des coups, il finissait parfois en piteux état, mais il y avait toujours des enjeux, des choses à apprendre, il savait toujours pourquoi et parfois même comment il devait s’en sortir. C’était comme ça qu’il apprenait ! Parce qu’on lui montrait comment il était possible de faire, ou bien on lui expliquait ! Et une fois qu’il avait appris, il pouvait s’en sortir mieux la fois suivante. C’était comme ça !

Il serra plus encore la pierre entre ses doigts, fermant l’autre poing alors qu’il remontait pour se tenir sur ses jambes. La colère qui l’animait était celle d’un enfant. Et comme tel, elle était vaine, voire risible. C’était une colère qui s’effacerait dès qu’on s’y intéresserait, une colère de l’instant, qui n’avait d’autre fondement qu’un agacement. La colère n’était pas forte, du moins, pas cette fois. Elle n’était qu’un sentiment qui lui donnait envie de crier, contre sa propre impuissance et contre cette cuisante injustice d’être né plus tôt que lui et de n’avoir encore assez de force et de connaissance pour le mettre au tapis. Et cette colère d’enfant se manifesta, comme s’il s’agissait seulement d’un caprice, quand il lança la pierre qu’il tenait dans ses doigts depuis le début. Il la lança sur Roëric, avec toute la hargne dont il était encore capable. Et pourtant, ce simple mouvement avait tiré sur ses blessures toutes récentes.

Ces blessures, toutes neuves, il ne les exhibait pas avec fierté, comme d’autres auraient pu le faire. Ce n’était qu’une punition, injuste punition. Il n’avait rien fait pour les mériter, mais rien non plus pour ne pas les subir. Elles avaient été nécessaires à son réveil, à cette voix en lui qui lui hurlait de vivre encore, le plus longtemps possible. Une vie éternelle s’étalait devant lui, une vie sans but, sans désirs ou presque. Une vie vierge de tout, qu’il n’avait qu’à remplir de ce qu’il était. De ce qu’il pouvait et voulait être. Ces blessures, qui étaient les siennes, il n’avait qu’une envie à leur propos. Il voulait juste rentrer, s’installer dans un coin propre et tranquille, et les lécher, laver et soigner jusqu’à-ce qu’il les oublie.
Mais ce n’était certainement pas l’intention de Roëric.
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[Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Left_bar_bleue0/10[Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Empty_bar_bleue  (0/10)
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MessageSujet: Re: [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Icon_minitimeJeu 18 Juil 2013 - 23:35

Il se releva, avec difficulté semblait-il, à moins qu’il ne fût délibérément lent, de manière à le provoquer. Intéressant. Pas le comportement du gamin, qui était somme toute très banal. Il passait par plusieurs étapes : la colère, l’indignation et bientôt le défi. C’était toujours pareil. Les enfants se croyaient uniques et incompris et passaient leur temps à pleurnicher sur leur petite vie misérable. Rien de nouveau sous la lune.

Non c’était ses sentiments à lui qui sortaient du lot.

D’habitude, il réglait ce genre d’hypocrisie, d’insolence et d’égocentrisme d’un bon coup de taloche sur le crâne. C’était le meilleur moyen pour se faire comprendre. Il ne supportait pas ces jeunes persuadé de souffrir alors même qu’ils n’avaient pas assez vécu pour en comprendre réellement le sens. Mais là, rien. Pas d’énervement, ni de pulsions meurtrières.

Juste de la curiosité.

Quelque chose clochait chez ce vampire. Comme un puzzle auquel il manquerait une pièce. C’était intriguant et surtout cela titillait la curiosité du Maître-Lame. D’autant plus qu’il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus… Qu’est-ce que c’était ? En quoi était-il différent ? Un nouveau-né… C’était-il déjà occupé d’un nourrisson ? Il prit quelques secondes pour se souvenir, il n’avait pas une très bonne mémoire et plus il vieillissait plus elle grandissait. Un vrai casse-tête.

Non. Il avait trouvé la réponse. Jamais d’enfant aussi jeune. Voilà peut-être ce qui était différent, nouveau. Tout à ses réflexions, il fut un peu surpris par la réponse du gamin, mais pas tant que ça. Voilà que venait le défi. Il n’allait maintenant pas tarder à s’en prendre à lui physiquement. Cela ne changeait pas. Qu’est-ce que ce devait être pour les Aînés ! Si déjà à son âge on repérait des schémas de comportements, alors que dire des vampires millénaires ? Et dans quel ennui devaient-ils vivre !

Le vampire eut un frisson qui ne devait rien au froid – et pour cause, puisqu’il ne craignait pas le froid- et préféra chasser ces pensées de son esprit.

La pierre fila plutôt vite, mais pas assez pour le vampire. Déjà qu’en temps normal il aurait eu du mal à réussir cet exploit, dans son état c’était juste stupide. Et Roëric n’appréciait pas les actes idiots. Alors qu’il pensait aux milles et un moyen de punir l’imbécile, la réponse à ses questions s’imposa à lui, comme s’il l’avait toujours su.

Il s’approcha de Zaphirel sans faire de geste brusque, et posa sa main glacé sur un crâne qui l’était tout autant. Il s’abaissa pour être au niveau de son visage.


Tu en as besoin, n’est-ce pas ? Ce n’est pas seulement un caprice, ni même une preuve d’amour ou d’intelligence… et encore moins ton instinct de survie qui parle. Non c’est un besoin primitif, une nécessité.

Tu dois être avec ton père.


Le Maître-Lame rit, presque joyeusement.

Intéressant, vraiment très intéressant. Moi je n’ai jamais eu personne d’autre que moi-même et j’ai toujours évité les nouveau-nés, alors je n’en savais rien, non rien du tout. La présence d’une véritable connexion entre l’enfant et le parent… cela va dans le sens d’une véritable race à part entière, et non d’une malédiction qui se contenterait de se propager par ce biais. Philosophiquement parlant, c’est passionnant, mais tu t’en moques j’imagine. Ce genre de considération… j’ai bien mis un siècle avant d’ouvrir mon premier bouquin…

Un temps passa, silencieux, sans qu’il ne bougeât d’un cil, puis il reprit la parole, beaucoup plus sérieux.

La vie est un combat. Un combat contre soi-même, pour se dominer. Un combat contre le monde, pour survivre. Un combat contre ses propres frères et sœurs, pour asseoir sa position. Un combat contre ses ennemis, pour faire valoir ses convictions. Que ce soit en paroles ou en actes, physiques ou magiques, peu importe. Il s’agit d’une lutte de tous les instants.

Je pense que je n’ai pas besoin de te faire un topo sur ce qui arrive aux perdants. Tu es né sur un champ de bataille, tu en as sûrement fais l’expérience.


Il montra du doigt les cadavres des chiens sauvages.

Inutile, pas vrai ? Presque grotesque ? Ils étaient affamés et regroupés seulement par nécessité, à moitié morts et pourtant bien vivant… Ça ne te rappelle rien ? Aveuglés par leurs pulsions, par leurs besoins, ils s’en prennent à un ennemi plus fort qu’eux. La plupart crève la gueule ouverte, les autres prennent la fuite… Là, tu ne vois toujours rien ?

Autre chose… Qu’as-tu ressentit face à eux ? D’abord la peur, je t’ai vu, au bord de la panique, prêt à tourner les talons… Parce que ton instinct de survie t’y poussait. Mais tu as pris le contrôle, tu as fait un choix. Celui de te battre, celui de vivre. Puis tu t’es mis en colère, parce que tu souffrais, parce que tu étais indigné. De mes actes, de ce monde, et de ces chiens à qui tu n’avais rien fait mais qui pourtant voulait ta peau…


Il se redressa, s’éloignant un peu de l’enfant tout en contemplant le ciel étoilé.

Il y a beaucoup d’enseignements à tirer d’une telle rencontre et avec ou sans moi tu le feras. Tout bonnement parce qu’une nuit pareille, où un cinglé t’emmène à l’écart de tout pour te forcer à combattre une meute d’animaux enragé… eh bien, disons que ça ne s’oublie pas. Pour nous, vampires, les souvenirs impérissables valent de l’or.

Mais la leçon principale, la première de toute : c’est le contrôle. Peu importe qui tu deviens, ou ce que tu choisis de faire. Je m’en moque, c’est ton problème. Cependant, pour le faire tu devras te contrôler. Entièrement.

C’est comme cette histoire de pierre jeté. C’est là l’acte idiot d’un enfant. La prochaine fois que tu voudras me tuer, planifies-le, comme un véritable vampire. Mets en place un plan qui prends toutes les variables en compte et frappe au moment où je m’y attendrai le moins. Sois impitoyable. Sois efficace. Sois intelligent.


Un sourire aux lèvres, il rendit son épée à Zaphirel.

Tu ne rêves que de repos, hein ? Mais je m’en moque. Je ne suis pas ton ami. Je suis un vampire. Dégaines, que je vois comment tu tiens ce morceau de fer.
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MessageSujet: Re: [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Icon_minitimeVen 19 Juil 2013 - 10:49

Il regarda la main s’approcher, et plissa seulement les yeux lorsqu’elle se posa. Il avait rentré les épaules, craignant un geste plus agressif de la part de Roëric. Ses paroles sonnèrent étrangement aux oreilles de Zaphirel. Comme s’il avait pu douter un instant qu’il n’avait pas réellement besoin de son père. Avait-il toujours considéré cela comme un caprice ?! Cela pouvait expliquer certaines choses. Qu’il l’ait créé ou non – bien que ce soit le cas – Achroma était son père parce qu’il s’occupait de lui. Parce qu’il exigeait des choses de lui, sans dépasser ce dont il était capable de faire, et parce qu’il lui donnait de l’affection. Parce que, dès le début, il avait été parfaitement clair sur ce qu’il était, et ce qu’il devait faire. Parce qu’il était puissant, et qu’il était capable de le guider. Et puis, aussi parce que le jeune nouveau-né l’admirait.
Il écouta attentivement son interminable discours. Il n’était pas toujours d’accord. Avec Achroma, il n’y avait pas de lutte, juste du calme, et de bonnes odeurs. De la sécurité.

« Ce n’est pas toujours un combat. Pas toujours. Avec Père, ce n’était pas un combat. C’était calme. »

Il se mordit la lèvre à l’évocation de la bataille. Il n’en avait guère le souvenir. Encore une fois. Il secoua la tête de gauche à droite.

« Non. Je ne m’en souviens pas. Presque pas. C’était juste… il y avait du monde. Et puis, des chevaux. Il y avait du bruit, des cris, et du sang. Et puis après, je me souviens de Père. A mon réveil. Sans aucun souvenir, dans une forêt qui sentait plutôt bon. Et le Soleil brûlait. »

A chaque nouvelle parole, il semblait prendre plus confiance en lui, comme si ces simples mots étaient plus efficaces que les gestes. Les mots n’étaient pas violents. Dans ce monde ou rien ne semblait vraiment calme et rassurant, les mots étaient presque une bénédiction des esprits. Il retint un commentaire lorsqu’il évoqua le fait qu’il était cinglé, car à cet instant, il ne pouvait qu’être d’accord avec lui. Malgré ses explications, il ne comprenait pas. Grotesque, oui… Ces pauvres bêtes affamées.

« Cela fait penser aux soldats de Lorenz. Je les ai vus. J’étais avec eux pendant les attaques. C’était la même chose, sauf qu’eux étaient plus forts que leurs proies. Mais c’est juste parce qu’ils n’ont personne pour s’occuper d’eux ! Ils sont misérables car leurs créateurs ne leur ont rien appris avant de les laisser partir ! Mais Achroma… Père voulait m’apprendre des choses ! Même quand je le décevais… il voulait toujours que je reste son fils ! Même quand c’était difficile, il était avec moi ! »

La suite de ses paroles n’eut droit à aucun commentaire. Il regarda l’épée rendue, dans un mélange d’incompréhension et d’appréhension. Elle vacilla et tomba au sol, car il ne l’avait pas rattrapée. Roëric n’était pas son ami, comme il l’avait bien dit clairement. Et pour rien au monde il n’avait envie de se battre contre lui, surtout dans son état. Il gardait ses yeux posés sur l’arme, comme s’il réfléchissait à comment il devait la tenir… comme s’il en avait oublié par quel côté il devait la prendre.

« Ce… n’est pas une bonne idée. Je suis mauvais à l’épée, très mauvais… vraiment. C’est vraiment nécessaire ? Je veux dire… c’est pas la peine. Vraiment. Gagnons du temps. Les professeurs que m’a donné père au campement n’ont rien pu faire… je suis incapable d’utiliser ces machins. Je suis plus habile à l’arc, vraiment plus ! Mais l’épée… non vraiment, ce n’est pas du tout une bonne idée. »

D’autant plus que Roëric, lui, avait l’air de savoir très bien comment l’épée se maniait, et Zaphirel sentait très bien qu’il allait être ridicule. Et encore plus épuisé, et encore plus blessé de partout. Alors non, ça n’allait pas se passer comme ça !
… Mais le regard de Roëric le convainquit d’arrêter son monologue inutile, et il se baissa pour prendre son épée, avec toute l’habileté dont il était capable – et avec une telle arme, ce n’était pas grand-chose. La lame semblait tordue entre ses doigts, parce qu’il la tenait mal. Mais il n’aimait vraiment pas ce genre d’armes. C’était trop coupant, trop proche des ennemis, et trop peu maniable. Et puis en plus, c’était vraiment moche.
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MessageSujet: Re: [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Icon_minitimeSam 20 Juil 2013 - 22:19

Ce vampire était des plus frustrants. On avait simultanément l’envie de le lyncher à mort et de le prendre en pitié. Comment faisait-il donc pour pousser ainsi ses interlocuteurs aux deux extrémités ? Quoiqu’il en soit, c’était une chance pour lui qu’il ait un père aussi respecté. Autrement, sa tête aurait très rapidement finit au bout d’une pique. Leurs congénères réagissaient très mal à l’agacement et à la confusion. Généralement ils se contentaient d’éliminer le problème et de passer à autre chose.

Cela viendra, inéluctablement. Tu es un mâle, Zaphirel même si tu te donnes beaucoup de mal pour faire croire le contraire. Pour les femmes je ne sais pas comment ça se passe, mais chez nous : le fils finit toujours par défier le père.

Quoi ? Il était de la vieille école. Comme bien des vampires par ailleurs.

Misérable, c’est le mot.

Il n’ajouta rien, car l’enfant n’était pas prêt. Cela se voyait tout de suite. Pour lui, son père était tel un Esprit. Cela commençait ainsi. Toujours. Mais on n’était jamais entier dans l’ombre de quelqu’un. Jamais unique lorsqu’on singeait. Juste une pâle copie de l’original. Au final, on finissait par s’en rendre compte et les objectifs changeaient. On ne voulait plus être comme son modèle. On voulait le dépasser, car c’était le seul moyen d’acquérir une identité à part entière.

"Voilà que tu deviens comme les vieux radoteurs… Ceux-là même que tu n’écoutais jamais étant gamin…"

Roëric passa donc à autre chose, car tout cela ne menait à rien. C’était une perte de temps. Oh ! Peut-être que le nouveau-né s’en rappellerait un jour et en tirerait quelques leçons, mais c’était seulement du domaine du possible… pas même du probable. Et le vampire avait la désagréable impression de parler à un mur.


"D’habitude je ne prends comme élève que ceux qui le demandent… beaucoup plus pratique, parce dès que s’ils se mettent à pleurnicher, je les plante là et je passe à autre chose."

Oui, une leçon qu’il ne devrait plus oublier à l’avenir. Enfin bref, il était temps de revenir à la pratique. Sans même écouter le monologue de l’enfant, il le regarda se saisir de l’arme comme on le ferait d’un serpent particulièrement venimeux. Il demeura impassible car il ne servait à rien de railler les débutants. Si ce n’est à les faire fuir, à éprouver leur détermination. Mais dans le cas actuel, il n’y en avait aucune, ce qui concluait le débat.

Prenant son temps, sans gestes brusques mais avec fermeté ; il déplaça ses membres, ses hanches et sa tête d’une manière un peu plus correcte. Lorsqu’il fut satisfait, il s’arrêta un bref instant puis souffla :


C’est mieux.

Normalement il aurait dû lui expliquer pourquoi il était important d’apprendre à tuer son ennemi à l’épée. Mais il avait assez parlé et de toute manière le gamin semblait hermétique aux leçons qui n’émanaient pas de son père.
Il sortit un sablier de sa poche et le posa sur un tronc d’arbre non loin, après l’avoir retourné.


Défends-toi, jusqu’à que le dernier grain soit tombé.

Sans un mot de plus, le Maître-Lame attaqua. Se mettant délibérément à un niveau médiocre. Les coups pleuvaient à un rythme assidu et de manière parfois schématique, parfois chaotique. Car si les escrimeurs suivaient un style, les gens ayant appris sur les champs de batailles étaient beaucoup plus brouillons, mais tout aussi redoutables.

De temps à autre, dès que le nouveau-né perdait la posture, il criait :


Position !

De cette voix qui ne souffrait nulle réplique. Le temps passa, mais quand le sable fut intégralement tombé, Roëric ne s’arrêta pas tout de suite, mais continua. Car un combat n’avait somme toute, aucune règle. Finalement il cessa ses assauts. A peine essoufflé. Puis il ordonna.

En position. Attaque !
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MessageSujet: Re: [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] [Année 1753]Qui s'élève, tombe. Qui tombe, se relève. (Zaphirel) [TERMINE] Icon_minitimeDim 21 Juil 2013 - 23:09

Zaphirel restait crispé. Malgré la confiance qu'il pouvait donner à Roëric, il était tendu. Néanmoins, il se laissait faire docilement, alors que son aîné le tordait dans tous les sens, afin de lui donner une meilleure position. Mais il en avait déjà marre, assez de cet entrainement de barbare. Ses doigts serrèrent l'épée de toute la force dont il était capable, à l'instant où son professeur de la soirée en venait à expliquer la suite des réjouissances. D'abord, ce fut plutôt simple : des coups réguliers, dont le jeune vampire parvenait parfois à prédire la venue, et à simplement se jeter d'un côté ou de l'autre plutôt que de s'acharner à tenter de bloquer les coups. Il n'essaya jamais de rendre quoique ce soit, et se contenta plutôt d'un recul progressif.

De temps à autres... plutôt régulièrement en fait, Roëric lui criait un « Position ! » bien fort, et nul doute que cette dernière fut rarement à sa convenance. Bloquer les coups – tout en conservant cette fameuse position – se révélait un exercice plus douloureux qu'épuisant, car les coups se répercutaient dans ses poignets, ses coudes et son dos. Enfin, son épée ne cessait de lui glisser des doigts, malgré tout le soin qu'il mettait à la retenir. Le sang des animaux – et un peu le sien – rendaient la chose plus glissante que prévu, et il dût même la ramasser au sol plusieurs fois. Il garda un silence résigné jusqu'à la fin de l'exercice, car après tout, plus vite ils auraient fini, plus vite il pourrait se reposer en paix. Il s'avérait que cet entrainement n'était pas bien différent de ceux des professeurs que lui avait donné Achroma, mis à part qu'il possédait d'ordinaire un peu plus d'entrain.

Et puis, il se dit que, malgré tout l'énervement et l'agacement que lui inspirait cette situation, il ne pouvait tirer que des avantages d'une série d'exercices en compagnie d'un aîné. Cette réflexion mit un moment à atteindre son esprit, mais peu avant la fin de cette pluie de coups, il fut soulevé par un entrain nouveau, comme si un petit coup de fouet venait de lui titiller l'arrière. Mais tous les efforts et toute la volonté du monde ne pouvaient changer le fait qu'il restait particulièrement médiocre armé d'une épée. Enfin, cela cessa. Le pauvre enfant ne tenait alors presque plus son épée, et il la planta dans le sol pour se reprendre, essuyant ses mains poisseuses sur sa tunique abîmée.

A présent, il doutait quelque peu de l'efficacité de la suite des évènements, au regard du degré d'épuisement qui était le sien. Mais il resta silencieux, reprenant une possition au moins correcte – et non idéale, car il n'avait pas vraiment l'envie de trop pousser ses efforts. Un soupir fatigué franchit la barrière de ses lèvres, mais il releva son épée pour une posture plus offensive. Il bondit, s'appliquant au maximum de ses capacités, immitant le plus possible l'assaut dont il avait été la cible. Les morsures restaient douloureuses, et tiraient à chaque mouvement, mais s'il grimaçait, il s'efforçait de ne rien laisser paraître de plus. Son épée semblait peser plus lourd, à chaque nouvel assaut, et il tentait désespérément de surprendre Roëric, sans, vraisemblablement, le moindre succès. Ses chaussures commencèrent à déraper dans la terre, et il recula pour reprendre ses esprits avant qu'une catastrophe ne se produise. Il préférait délibérément rester en retrait et se remettre en position, plutôt que de forcer jusqu'à se retrouver à plat ventre sur le sol – position appréciable uniquement dans le confort d'une tente chauffée.

« … J'en peux plus... une pause, s'il vous plait... » dit-il doucement, sans pour autant quitter la position que Roëric lui avait donné.
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hrp : petite conclusion pour moi ^^ merci pour le rp

***

Au début, Roëric hésitait –intérieurement bien sûr. Le nouveau-né n’en faisait qu’à sa tête et l’on voyait bien qu’il n’avait aucune envie ni aucun intérêt à faire ses exercices. Apparemment tout cela n’était pour lui que superflu et embarras. Un vrai enfant gâté comme on ne faisait plus, même dans le giron pourtant très protecteur de la noblesse humaine. Et pour cause, car les nobles humains eux-même passaient leur enfance à s’entrainer au maniement des armes.

Qu’est-ce que cela faisait de Zaphirel ? Pas non plus l’équivalent des enfants de marchands riches, car ils apprenaient très vite à devenir les meilleurs. Le goût de la victoire leur était inculqué dès leur plus jeune âge. Pour la simple et bonne raison que les humains étaient mortels et qu’en conséquence, ils devaient tôt ou tard léguer leurs affaires à une nouvelle génération.

Peut-être était-ce là tout le problème. Cette histoire de génération.

On n’attendait rien des nouveau-nés vampires. Car ils ne servaient à rien. Si ce n’est à jouer le rôle de la piétaille : leur sauvagerie étant ainsi utilisée à bon escient. Mais en dehors de cela, ils n’avaient aucune utilité. Ils augmentaient le nombre des vampires sans pour autant contribuer à sa subsistance. Au contraire, plus il y avait de suceur de sang, moins il y avait de proie.

Le Maître-Lame comprenait soudain toute l’ampleur du problème.

Enfin, l’enfant se mit à faire des efforts. Visiblement il commençait à comprendre que s’ils faisaient ça, c’était dans son intérêt. Roëric avait quant à lui fait ses classes militaires depuis très longtemps. Pour lui c'était réglé cette histoire, il s'était fait sa place dans le monde, à coup d’épée et de liens.

Au bord de l’épuisement, Zaphirel s’acharnait, essayant tant bien que mal de réussir à l’avoir. Une ferveur qui faisait plaisir à voir. Peut-être que l’avenir du petit vampire n’était pas aussi sombre que ça finalement.


"Du moins tant qu’il mettra autant d’énergie dans tout ce qu’il voudra entreprendre…"

Ils continuèrent ainsi pendant quelques minutes encore avant que finalement le gamin réclame une pause. En d’autres circonstances, Roëric aurait éclaté de rire avant de l’attaquer, mais il décidât de s’en abstenir. Le gamin était toujours en garde (ce qui était le signe d'une détermination et d'une volonté certaine) et il ne servait à rien de s’acharner. Au contraire, cela l’empêcherait juste de s’exercer les nuits suivantes.

Bien. Repos.

Il lui accorda une dizaine de minutes pour se remettre, puis il lui fit signe de le suivre. Une grande partie de la nuit s’était déjà écoulée, et il était plus que temps de rentrer au camp. Enfin à ce qui faisait office de camp. Sinon Kylian ou Isyndar finirait par s’inquiéter.

Le rythme de la marche fut lent, tel celui d’une promenade, il aurait pu tout simplement porter le gamin et rentrer en courant, mais celui-ci avait fait des efforts et méritait donc un semblant de dignité.
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