[QUÊTE] Promenade nocturne

Sujet: [QUÊTE] Promenade nocturne Dim 24 Oct 2010 - 17:48

L’obscurité était omniprésente. Nulle lune, nulles étoiles ne venaient éclaircir cette nuit sinistre, aux présages terrifiant. Dans cette purée de pois, n’importe quel individu mortel se serait égaré… perdu dans les ombres d’un royaume maudit, pour n’en ressortir jamais, ou à la seule condition de n’être rien de plus qu’un cadavre aussi pâle que la Mort elle-même.

Un lieu millénaire chargé d’une puissance si forte et si vieille que nul se ne rappelait les véritables circonstances de son apparition. Ne substituait que les histoires, les légendes, les mythes…

Au centre de cet endroit, gisait, aussi immobile qu’immuable : un grand lac. Ce dernier était à l’image du ciel, aussi noir que la nuit présente. Aucun remous, aucune vaguelette ne venait l’agiter, le déranger, car son sommeil éternel était sacré par le sang le plus pur qui eu jamais foulé ce monde.

Sa magnificence inspirait le respect. Son pouvoir endormi la crainte. Sa malédiction une terreur primale.

Ombre parmi les ombres, aussi à l’aise en ce lieu qu’au royaume des maudits, Roëric Alokor avançait d’une démarche féline. Maître de sa peur, il était en quête d’une fleur très rare dont il avait ouï dire qu’on pouvait la trouver en ces lieux. Il marchait donc, insensible à la fatigue et à la douleur.

Le vampire se considérait comme une malédiction lâché sur ce monde. Jugement qu’il réservait aussi à ses congénères. De ce fait, il ne craignait pas, à tort ou à raison, de réveiller un pouvoir maudit. Sans compter que son coté guerrier lui soufflait de ne croire qu’en ce qu’il voyait. Et sa vision nocturne ne lui montrait qu’un lac sans vie, à l’image du royaume qu’il gardait.

*Et l’ombre avançait parmi ses frères et sœurs, se mélangeant aux maudits et aux oubliés, jusqu’à se perdre dans les ténèbres éternelles… *

Sujet: Re: [QUÊTE] Promenade nocturne Mar 26 Oct 2010 - 16:04

Intervention de la Maîtresse de Quête :

Le lac observait. La terre observait. Tout ce qui vivait observait cet inconnu marchant près des rives du lac à l’eau noire. Tout était silencieux, le vent ne soufflait pas. Comme si tout était mort, même la vie, étrange paradoxe. Même la lumière des étoiles semblaient atténuée ici, et ce n’était pas le fait de la brume croissante. Si l’on observait bien les eaux du lac, on pouvait voir qu’elle ne réfléchissait pas non plus cette lumière. Le Royaume des Maudits, même la terre ici était maudite.

L’inconnu, de la race des non-vivants, marchait. Il marchait, insouciant, peut-être à la recherche d’un trésor, ou alors sans but. Quoi qu’il en fût, quelque part, quelque chose l’observait, bien terrée dans les tréfonds de sa caverne. Mais le voyageur n’était pas prêt à le rencontrer, aussi ce quelque chose se rendormit-il.

Au même moment, des secousses de plus en plus fortes se firent sentir. Le grondement de la terre en devenait assourdissant. Quelque part, sur une sorte de tumulus de pierre, le tremblement de terre dégagea l’entrée de ce qui semblait être une caverne, et qui s’enfonçait dans le sol. Quelque part, vers l’est, un signal lumineux se répéta par trois fois, s’arrêta quelques instants, puis reprit de manière plus espacée, avant, cette fois, de s’éteindre sans se rallumer. Et c’est le moment que choisit une bulle d’air pour remonter et crever la surface lisse et calme du lac, en émettant une sorte de plainte musicale, comme pour appeler le voyageur à venir.

Quel sera ton choix, Chasseur de la Nuit ? T’enfonceras-tu sous terre, où de sombres secrets te seront révélés mais où des dangers encore plus sombres t’attendront ? Iras-tu vers l’Est, à la source de cette Lumière qui crève les Ténèbres de la Nuit ? Ou bien écouteras-tu l’appel du lac à le rejoindre et plongeras-tu dans ses eaux mortes ?

Choisis bien, car ta non-vie en dépendra.

Sujet: Re: [QUÊTE] Promenade nocturne Mar 26 Oct 2010 - 21:53

Le silence était pesant. En tant normal, c’aurait été une bénédiction pour le vampire qui utilisait toujours ce genre d’instant si spécial pour réfléchir sur lui-même ou se plonger dans ses dernières réflexions philosophique. Mais quelque chose… ou quelqu’un l’en empêchait. Une impression désagréable et menaçante qui lui interdisait tout manquement dans la discipline guerrière caractérisant sa démarche. Il ne devait, ne pouvait baisser sa garde. C’était là une question de survie, il le sentait de toutes les fibres de son être.

Il ne fut donc guère surpris lorsque le sol se mit à trembler, et conserva tant bien que mal ses appuis, la nuit étant sa plus fidèle alliée.

*Étrange, la région n’est pourtant pas propice à ce genre de phénomène…*

Intrigué, il avança en direction de la zone où les dégâts avaient été les plus importants, pour y découvrir, avec étonnement, une entrée menant aux profondeurs.
Roëric avait la désagréable impression d’être le dindon de la farce. Le seul être à des lieux à la ronde ignorant les tenants et les aboutissants de cette drôle d’histoire. Cependant, cela n’entama pas son envie de découvrir ce qu’il recherchait, et accessoirement, de faire toute la lumière sur les récents évènements.

En parlant de lumière, ce fut cet instant que choisit celle-ci pour éclairer les ténèbres. Trois fois, puis encore, de manière plus espacé cette fois-ci. Coïncidence ? Le vampire n’y cru pas un instant.
Ce fut alors au tour du lac noir de s’y mettre, indiquant d’une façon explicite son invitation à le rejoindre dans les plus brefs délais…

Le guerrier éclata alors de rire.

*Quel jeu de dupe… On me propose un choix impossible. Mais qui ? Bah aucun intérêt, sans compter que la réponse va de soi. Les eaux et la lumière ne sont pas les domaines des vampires.*

Ainsi, et sans se poser guère plus de question, Roëric Alokor pénétra sous terre, toujours à la recherche de cette fameuse fleur des larmes…

Sujet: Re: [QUÊTE] Promenade nocturne Sam 6 Nov 2010 - 18:41

Intervention du Maître de Quête :

Par courage, ou bien par peur, le voyageur préféra pénétrer dans les entrailles de la terre. L’obscurité du dehors laissa place à l’obscurité, beaucoup plus épaisse, de la grotte. La température se rafraîchit subitement. Les sons étaient comme étouffés, toutefois, on entendait comme un lointain, très lointain, goutte à goutte.

Le sol descendait en pente douce, bien que certains passages soient totalement plats. Puis, sans que l’on puisse s’y attendre, le tunnel déboucha sur une grande caverne. Et le plus étrange était qu’il y régnait une faible lueur, qui semblait magique, et qui suffisait, malgré son faible rayonnement, à éclairer suffisamment cet endroit. Au centre, une longue et fine stalactite tombait du plafond et s’arrêtait au-dessus, à une dizaine de centimètres seulement, d’une grande coupe, dont le diamètre faisait bien la taille d’un homme allongé, et aussi profonde qu’un bras entier. Il y avait de l’eau aux trois quarts, et le bruit de goutte à goutte provenait de là : à intervalles réguliers une goutte d’eau quittait la stalactite pour troubler la surface paisible de l’eau.

Au fond de cette « fontaine », se trouvait, incrusté, un saphir. Que pouvait donc bien faire un tel trésor dans un lieu si… Reculé ? Si le voyageur s’en approchait et appuyait dessus, qui sait ce que cela fera ? Peut-être qu’une autre galerie apparaîtra là où il n’y avait qu’une paroi rocheuse auparavant, qui sait ?

Un bruit de pattes. Des pattes oui, comme celles appartenant à de gros insectes, se fit entendre sur la gauche de la fontaine. Sur la gauche de la caverne, justement, il y avait de nombreux tunnels, tous emplis de toiles d’araignées.

Les choix s’enchaînent dans la vie, mais on ne sait jamais lequel faire. Tenteras-tu d’appuyer sur le saphir, au risque de te retrouver plongé dans des événements étranges (ou pas) ? Iras-tu t’enfoncer dans les ténèbres arachnéennes, ou bien rebrousseras-tu chemin et remonteras-tu à la surface ? Pour t’aider dans ton choix, voici une énigme :

La lumière attire les papillons,
L’obscurité attire les monstres anciens,
Parfois, la Lumière est bienfaitrice,
Mais elle attire aussi les prédateurs,
Les Ténèbres deviennent alors un refuge,
Loin du regard du Soleil et de la Lune sa promise.

Sujet: Re: [QUÊTE] Promenade nocturne Lun 8 Nov 2010 - 16:06

Roëric Alokor aurait presque pu en pousser un soupir de soulagement. Une profonde galerie menant aux secrets des tréfonds de la Terre. Une obscurité s’épaississant. Toujours plus forte, toujours plus répandue. Le pied total pour quelqu’un dans sa triste « condition ». Immédiatement, ses sens s’adaptèrent à ces nouveaux facteurs environnementaux. Il évolua donc aisément, avançant avec confiance mais sans jamais faire preuve d’arrogance ou pire, d’imprudence. Car même si l’endroit paraissait familier du royaume maudit, il était en terrain hostile et ne devait surtout pas l’oublier. Enfin, si il voulait vivre.

Son ouï cinq fois supérieure à la normale cerna rapidement un bruit pour le moins incongru en une telle zone.
Goutte à goutte.
Agaçant. Très agaçant. Le genre de son qui vous pourrisse votre nuit en un clin d’œil. Impossible de se concentrer; ou d’en faire fi.
Ce fut donc la mine ennuyé que le vampire débarqua dans la caverne. Cette dernière était sans conteste éclairé par magie et cela ne disait rien qui vaille au guerrier. D’un pas extrêmement prudent, il entreprit de faire un tour des lieux en examinant chaque détail d’un œil aussi critique que confirmé.

*J’ai dû être militaire dans une autre vie...*

Si il avait su.
Enfin, passons. Il s’approcha donc de l’espèce de fontaine -comment la qualifier autrement ?, qui trônait au milieu de la caverne. D’un air suspicieux, il l’inspecta.

*Un saphir… De la magie. Suis-je suffisamment bête pour toucher au « trésor » d’un magicien ? Probablement. Mais ce n’est ni le lieu ni le moment.*

Sans une pensée de plus pour le joyau, Roëric pénétra dans l’un des tunnels emplies de toiles d’araignées.
Avançant au rythme de ce fichu goutte à goutte...

Sujet: Re: [QUÊTE] Promenade nocturne Dim 28 Nov 2010 - 10:00

Intervention de la Maîtresse de Quête :

Le voyageur a choisi de s’enfoncer dans les tunnels emplis d’immenses toiles d’araignées. Bon choix, ou mauvais choix ? Dans les ombres, paraissent se mouvoir d’autres ombres, dans un bruit de pattes.
Plus le Vampire avance, plus les toiles se font épaisses et gluantes, comme si elles étaient plus fraîches. Il y a également une odeur, une odeur de plus en plus forte, qui ressembla à celle de viande faisandée, de corps en décomposition… N’importe quelle personne normale en aurait déjà eu la tête qui tournait.

Le temps ne semble pas s’écouler normalement en ce lieu. D’aucuns auraient dit que le voyageur errait dans les galeries depuis l’éternité, ce qui, d’un certain point de vue, pouvait être juste.
Au détour d’un coude, une faible lueur se fait percevoir. Il n’y a pas d’autre chemin, hormis celui qui amène à cette lumière. Lorsque enfin on sort de ce tunnel, on peut voir un spectacle qui retournerait bien des cœurs : des centaines de corps sont suspendus par des fils du plafond, d’autres sont posés un peu partout sur le sol. Il y a des corps humains, enveloppés dans de la toile, et d’autres d’animaux, qui ont subis le même traitement. Certains ont été férocement déchiquetés, d’autres sont presque intacts.
Et la lueur provient de puits de lumière, aménagés dans les murs et les plafonds.

Au centre, se trouve un dôme, toujours en fils d’araignée, lesquels brillent d’une lueur argentée. Ce dôme se soulève à intervalles réguliers, comme si quelque chose respirait en dessous.
Sur la gauche du voyageur, se trouve une autre galerie, qui descend encore plus profondément dans la terre.

Trois choix à nouveau s’offre à toi, imprudent Vampire : descendras-tu encore plus profondément dans les entrailles de la Terre quitte à y réveiller les horreurs et les démons qu’elles abritent ? Chercheras-tu à savoir si tu ne peux trouver un autre chemin dans ce dôme d’argent, où semble y vivre quelque chose ? Ou bien écouteras-tu la raison, et repartiras-tu en arrière ?

Longtemps, Roëric avait cru que la race maudite à laquelle il appartenait bien malgré lui était maître des ombres et des profondeurs. Il aurait dû savoir, ou tout dû moins deviner, qu’on appartenait aux ténèbres, et non le contraire. Tout comme il aurait dû se douter que les galeries souterraines étaient bien trop vastes pour être l’exclusivité des vampires. D’autres… choses, vivaient en ces lieux : des créatures aussi terribles que ses congénères, et il les sentait se déplacer dans les ombres, entendant les bruits de leurs multiples pattes tout en restant aveugle. Maître de sa peur, il restait aussi stoïque qu’assuré, mais une nouvelle dose de prudence coulait dorénavant en son être. Il avançait d’un pas lent, toujours sur ses gardes, attendant une attaque à tout instant.

Il n’était pas trop tard pour rebrousser chemin. Mais alors même que cette pensée s’insinuait dans son esprit, une odeur attaqua ses narines. Une odeur de viande faisandé et de corps en état de décomposition avancé. Une odeur qui loin de le faire faillir (à son grand étonnement), lui sembla très familière, à la manière dont on croisait une très vieille amie, sans pour autant se rendre que c’était elle. Les effets du temps nous masquant cruellement la vérité. Il s’arrêta, sans même s’en rendre compte, puis tomba d’un coup d’un seul à genoux, les mains sur les tempes, la tête traversée par une série de douleurs atroces : comme si l’on lui frappait le crâne à coup de marteau. Incessamment et sans aucune pitié.

Les images vinrent alors. D’abord par flash, trop brefs pour être révélateurs, puis, dans un ultime élan de douleur, il quitta les profondeurs de la terre…

Il était toujours à genoux, le visage face à une flaque d’eau. Après un bref instant d’adaptation, il se contempla. Roëric était toujours Roëric, bien qu’il y eut une différence, et non des moindre : à place de ses cheveux de glace, se tenait une magnifique -bien que sale et non coiffée, crinière rousse. Une chevelure de feu qui contrastait étrangement avec la nature malfaisante du vampire. Mais en était-il toujours un ? Il se sentait… différent.

Non sans mal, il se releva et fit face à un spectacle étrange, tant il lui paraissait à la fois familier et totalement étranger. Comme si deux êtres bien distincts cohabitaient dans un seul corps…
Un champ de bataille. Où que son regard pusse se porter, il ne voyait que cadavres humains en décomposition, machines de guerre en morceaux ou chevaux massacrés. Il avait cette impression d’avoir été conduit au cœur même de ce que l’on nommait habituellement le royaume du Mal. Le plus étrange étant qu’il n’en était guère incommodé. Il en vint même, bien que brièvement, à se demander par quoi il en était passé pour être à ce point aussi détaché devant un tel spectacle.

Un homme tout en armure s’approcha de lui. Il ne dégaina pas. Ils se connaissaient. Et cet homme… cet homme l’appelait… l’appelait…

Roëric reprit ses esprits à cet instant. Il était toujours dans cet caverne de malheur, agenouillé en plein territoire ennemi… Furieux contre lui-même, il se réjouissait néanmoins que cette atroce odeur ait au moins eu une utilité : retrouver une fragment de mémoire. Il avait apprit au moins trois choses : il avait été un militaire « accomplît », il vivait de champ de bataille en champ de bataille, et son apparence était alors différente. Sa transformation ayant de toute évidence altéré plus que ses capacités physiques et son âme.

Le vampire reprit sa marche prudente qui déboucha sur un lieu des plus amical : la réserve de nourriture de ses « cousins » des profondeurs. Il y avait tellement d’humains conservés en ces lieux que ses frères en auraient pâlit de jalousie. Il remarqua alors le dôme au centre. Ce dernier était entièrement fait en toiles d’araignées.

*Tiens donc, serait-ce là le palais du Roi des monstres ? Eh bien, maintenant que je suis là.*

Répugnant à faire demi-tour, de même qu’à s’enfoncer encore plus dans les profondeurs (les fleurs poussaient-elles seulement si loin dans les ténèbres ?), le vampire tira son sabre et entreprit de découper un trou dans le dôme, histoire de voir ce qu’il s’y cachait. Faisant preuve d’une imprudence rare bien que se tenant toujours sur ses gardes, Roëric passa sa tête dans le trou…

Sujet: Re: [QUÊTE] Promenade nocturne

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