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| A l'aube d'un nouveau jour [PV Arzalöd] | |
| Auteur | Message |
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Hlin Tjänare Voleuse de la Cour des Miracles
| Sujet: A l'aube d'un nouveau jour [PV Arzalöd] Jeu 16 Fév 2017 - 2:20 | |
| 29 Septembre, An 7 d'Obsidienne Une brise fraîche balayait l'agora de Gloria. Les briques commençaient tout juste à se réchauffer en ce début de matinée et le ciel était particulièrement bien dégagé. Une légère brume tentait de résister à la lumière du jour et se cachait à l'ombre des imposants bâtiments qui entouraient la place. La journée serait fraîche, l'automne commençait doucement à pointer le bout de son nez. Quelques lève-tôt gloriens traversaient la place mais comparé à son agitation habituelle, elle restait pour le moment bien calme. Hlin inspira profondément l'air du matin alors qu'elle se laissait également réchauffer par le soleil. Elle s'était assise sous des arcades de la place, à l'est, attendant patiemment que le jour arrive. De larges cernes maquillaient son visage et le rendait fatigué, signe d'une nuit de sommeil agitée et plutôt courte. En effet, la jeune fille avait dû faire face à ses habituels cauchemars et elle n'avait pas trouvé de meilleure parade que de rester éveiller. Cela faisait d'elle une personne matinale contre son grès puisque elle devait les affronter régulièrement. Soupirant de contentement, elle ouvrit ses yeux pour contempler la place, enserrant ses genoux de ses bras. Il était trop tôt pour gagner de l'argent, il était trop tard pour profiter des bienfaits de la nuit. C'est alors que son ventre grogna de mécontentement, lui rappelant que son dernier repas datait de plus de vingt quatre heures maintenant. Il était donc temps de prendre quelques forces. Elle sauta du rebord de brique où elle s'était installée et atterrit délicatement sur le sol. Elle se dirigea ensuite vers le fond de la place, là où se trouvait un prestigieux bâtiment. La façade était composé des mêmes briques qui ornaient la place. Il semblait resplendissant et âgé en même temps. D'un simple regard, l'architecture rappelait des temps plus anciens, symbole d'une gloire révolue; Gloria ayant plongé dans la criminalité et la débauche depuis sa reconstruction. Il était certain que le quartier aisé qui entourait le lieu ne corroborait pas vraiment avec cette information. Les grandes portes de bois sculptés étaient déjà ouvertes et laissaient les délicates odeurs du marché emplir le nez de la jeune fille. Elle pouvait sentir les odeurs de viande crue fraîchement mise en exposition sur l'étale. Plus délicat, mais tout de même marquante, l'odeur des fruits et légumes, de la nature, se mélangeaient à la première. Enfin, quelques résidus de produits spécifiques s'additionnaient à cela, créant finalement l'odeur caractéristique des halles de Gloria. Dans le même temps du début de ses cauchemars, elle avait arrêté de saliver pour la nourriture et en perdant l'appétit, elle s'était laissée dépérir à petit feu. Aujourd'hui, elle n'avait pas perdu ses mauvaises habitudes mais elle avait gagné l'envie de vivre. Elle entra d'un pas léger dans les halles après avoir gravit quelques marches. Hlin avait l'habitude de venir gambader entre les étales depuis qu'elle était enfant, elle connaissait chaque recoin de l'édifice. Certains marchants la dévisageait en se demandant où ils avaient pu la croiser et les autres ne s'y intéressaient guère puisqu'elle ne ressemblait pas à une cliente. Elle recherchait des produits de qualités, histoire de ne pas manger n'importe quoi. Elle traversa donc d'un pas sûr le marché pour s'approcher d'une étale qui n'était pas tenu pour son propriétaire. L'homme avait peut être décidé de faire un tour, de discuter avec un de ses voisins... Enfin, elle s'en fichait, la voix était libre pour elle de lui emprunter une délicate pomme rouge. En croquant dedans, son jus ruissela sur son menton et tout en mastiquant, elle s'essuya. - Vous comptez payer pour ce que vous venez de dévorer j'espère.Elle s'était laissée distraire, la fatigue ne devant pas être innocente là dedans. Un jeune homme à peine plus âgé qu'elle l'avait rejoint et la contournait à présent afin de se placer derrière son présentoir. Il lui lança un regard moqueur et lui sourit. Elle détestait ces hommes qui se sentaient au-dessus des autres, plus charmeurs et charismatiques. Cela lui en rappelait un en particulier qu'elle avait eut le malheur de rencontrer. Pour une fois depuis quelques mois, elle rencontrait quelqu'un ailleurs que dans un bar. - Non, pas vraiment, lui répliqua-t-elle sans sourire. Elle le fixa tout en réfléchissant à ses options. Elle n'avait pas l'intention de lui donner un sou, ils ne lui appartenaient même pas. Elle donnait la quantité presque totale des biens qu'elle récupérait, ne gardant qu'un minimum vital pour elle. Au même moment, il lui tendit la main afin de récupérer son due et le temps commença à filer. Elle devait s'échapper. |
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| Sujet: Re: A l'aube d'un nouveau jour [PV Arzalöd] Sam 18 Fév 2017 - 12:35 | |
| Le matin pointait déjà à travers la lucarne. Arzalöd se retourna sur sa couche, lasse. Il désirait dormir encore un peu. Le garçon était allongé sur son lit, bas, qui prenait une grande partie de la remise. La petite pièce au fond de l'atelier, voisine des escaliers, n'était qu'un placard avec des étagères, mais Arzalöd si sentait chez lui. Après l'incident avec Gabriela, son tuteur (Harold) lui avait proposé de retourner dans la chambre de ses enfants ; le garçon avait trouvé au rez-de-chaussée une indépendance bienvenue. A travers le plancher, il entendait les pas et les rumeurs du premier étage. Son oncle et sa tante étaient déjà levé et bientôt on l'appellerait pour le déjeuner. Il soupira, s'étira longuement… et soudain, il se souvint d'une chose capitale ! Il se leva et rejeta sa couverture sur le côté. Il s'habilla en toute hâte. - Mon oncle !Le garçon monta les escaliers quatre à quatre et déboula dans le salon. - Mon oncle ! répéta-il en le cherchant du regard. « Quelques jours plus tôt
Arzalod commençait à ne plus voir très clair. Ses doigts et ses bras commençaient à ne plus vouloir lui répondre. Sculpter des motifs si fins et si compliqués demandait une grande concentration et au bout d'un moment, l'artisan devait prendre une pause avant de gâcher des heures de travail à cause d'une maladresse. Le jeune homme posa ses outils, enleva ses gants puis se leva pour détendre les muscles de ses bras et de ses épaules. Il s'étira avant de prendre quelques louches d'eau dans le sceau posé sur l'établit. Harold et son fils Arnaud, travaillaient encore, concentrés sur leur ouvrage. Ils s'occupaient de sculpter les doubles portes de l'armoire tandis que lui se chargeait des motifs à l'arrière, qui se verraient moins. Arzalöd décida de leur apporter à boire dans les gobelets en argile. - Ca avance ? demanda Harold en buvant. - Oui. Le jeune homme chercha ses mots. - Je pourrais avoir une demi-journée ? Harold haussa ses lourdes épaules, plongea ses yeux gris dans le vide, comme il le faisait à chaque fois qu'il revoyait son emploi du temps en tête. - Oui, dit-il lentement, ça pourrait se faire. - Dans trois jours, ce serait possible ? s'empressa Arzalöd. - Oui, mais que vas-tu faire de ton temps libre ? grommela-t-il. Le jeune homme émit un grand sourire puis se renfrogna. - Heu… Nous aimerions aller au marché. - Au marché ? Non ! Impossible ! - Mais enfin, mon oncle ! - Arnaud ne sera pas libre avant la fin de l'après-midi, vous l'attendrez ! Arzalöd fronça les sourcils. C'était injuste ! - Il n'y a plus rien à voir en fin d'après-midi ! Les marchands remballent avant qu'on n'est le temps de voir quoique se soit ! - Ca c'est bien vrai ! intervint Arnaud. Arzalöd sourit. - Ha ! Tu vois ! - Non, non, tu n'iras pas sans lui et qui il y aura d'autres, hein ? Daïvin ? Harold secoua sa grosse tête et reprit son ouvrage. Arzalöd continua d'argumenter quelques minutes, en vain. - C'est vrai que Sahara n'est pas d'une grande aide en terme de défense ! rit Arnaud. - Ha ! Tu m'aides pas là ! Mais Harold rouspéta qu'il pouvait y aller. Pour se débarrasser de son bavardage incessant. »Le salon était une grande pièce, presque aussi grande que l'atelier juste en-dessous d'elle. Elle donnait sur une cuisine étroite : la femme d'Harold préparait ses plats dans cette petite pièce et venait les réchauffer dans l'illustre cheminée qui dominait tout un pan de mûr du salon. Harold venait de récupérer quelques tranches de lard au feu et posait la planche sur la table. Il s'assit lourdement sur sa chaise et leva ses yeux broussailleux vers son pupille. - Hé bien, Arza ? Qu'as-tu à faire tout ce boucan ?- Tu es toujours d'accord pour que je me rende au marché ?- Oui… tu as ta matinée, bougonna l'artisan. Mais soit près à te remettre au travail après manger !Arzalöd lui fit un grand sourire et posa la main sur son épaule. - Merci ! J'ai hâte d'y aller !Il s'assit à table, écoutant son tuteur lui recommander, pour la énième fois de faire attention aux étrangers et de se garder de s'attirer des ennuis. - Oui, oui, mon oncle. Je ferais attention !- C'est bien ça qui me fait peur !Arzalöd rit. Ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait profiter d'un congé et qui plus est de se rendre au marché ! Rien de ce que pouvait lui reprocher Harold ne l'affecterait aujourd'hui. Il se servit une tranche de viande et attrapa du pain. Sa tante sortit de la cuisine et le salua aimablement, comme à son habitude. Elle appela Arnaud et Gabriela d'un ton agacé, signe qu'elle les avait appelé plus d'une fois. Arzalöd sourit. Tout ce qui arrivait aujourd'hui serait de bon augure à ses yeux. Même le salon, avec ses vieux fauteuils, son illustre cheminée et leur grande table en chêne lui plaisaient. Tout était à sa place. Les deux enfants de Harold finirent par descendre du second étage où se trouvait les chambres. - Ha ! Tu es déjà près ! lui dit Arnaud. Ca se voit que ce n'est pas pour aller travailler !
Arnaud s'assit après avoir saluer son père. Il avait les cheveux bruns mi-long, un visage long et de larges épaules. - Ha ! Ca suffit ! Tu es juste ja-loux !Gabriela passa derrière lui pour donner un baiser à son père. Elle avait les cheveux dorés comme le blé, retenus par deux nattes qui partaient du haut de sa tête et venaient attacher ses cheveux par un ruban à l'arrière. Elle était jolie avec ses pommettes hautes et ses lèvres rosées. - Moi, je le suis ! Père ! Ne puis-je pas l'accompagner ?- Non ! Un autre jour ! Avec ton frère et non avec ce vaurien de Daïvin !- Mais il y aura Sahara aussi !Harold haussa les épaules. Sahara ne serrait pas d'une grande aide en cas de danger avec sa taille filiforme, et puis, elle ne pouvait les accompagner. En partant de chez eux, Arzalöd lui promit de lui rapporter quelque chose pour alléger sa peine. Il serra ses mains et la quitta sur le palier de l'atelier. - A tout à l'heure !* Dans les rues grises de la capitale, les travaux continuaient. Il n'était pas rare de contourner un chantier ou un échafaudage ni même de croiser des charrettes convoyant des pierres et du matériel de maçonnerie. Auparavant, on pouvait aller au Grand marché directement : les rues n'étaient pas bouchées par quelques travaux et l'on ne craignait pas certaines rues plus que d'autres. - Ha, soupira Daïvin. Ce serait plus rapide de passer par là !- J'ai promis à mon oncle de faire le tour.- Cela va nous prendre une éternité !- Mais non !Daïvin monta sur des caisses qui attendaient qu'on les charge et redescendit un peu plus loin. Il se plaignait beaucoup, de ci, de ça, de tout et de rien en fait ; ce qui faisait beaucoup rire Arzalöd. Aussi fin que lui, Daïvin faisait une tête de moins et ses cheveux étaient plus clairs que les siens, plus dorés et chatoyant. Ses cheveux étaient mi-long sur le haut et plus court sur le côté, leur donnant du volume. Son visage pâle et ses petits yeux gris lui donnaient un côté fragile. - Mon père me casse les pieds ! Il dit que j'ai deux mains gauches et que ce n'est pas avec ça que je prendrais sa succession !Arzalöd se mit à rire. - Il te dit toujours ça ! Pourquoi cela t'inquiète ?- Il m'énerve ! Il est toujours à me comparer avec mes frères ! Ils sont morts ! Et j'ai pas demandé de reprendre la boutique !- Tu as de la chance, ton avenir est assuré.- Ca te va bien de dire ça ! Toi, tu as l’ébénisterie dans la peau !Et ils continuèrent à parler de tout et de rien tout au long du trajet pour tromper l'ennui de Daïvin. Celui-ci avait perdu ses deux frères aînés durant le règne de Vraorg. Ils avaient failli perdre leur boutique aussi jusqu'à ce que Harold les présente aux bonnes personnes. Daïvin n'avait jamais aimé ce métier, mais il l'avait fait à défaut d'autres choses. Son frère aîné était doué dans ce domaine et l'autre se vouait à devenir garde du palais – avant qu'il ne soit détruit. Lui, il n'avait jamais eu d'autres ambitions que de rester les pieds en éventail. Le centre-ville était havre de paix. Il y avait toujours de l'agitation, certes, mais c'était le seul quartier qui avait retrouvé sa splendeur passée. Arzalöd adorait y aller. S'il pouvait un jour avoir une maison près d'ici, il ne dirait pas non ! Le marché et ses halles s'étendaient devant leurs yeux. Des marchands improvisés s'étaient installés devant le bâtiment mais c'était à l'intérieur de celui-ci que les choses les plus intéressantes se produisaient. Ils commencèrent à s'approcher du marché, un sourire aux lèvres et se sentant pousser des ailes. D'habitude, ils étaient chaperonnés par Arnaud et ses amis. Mais là, ils étaient bel et bien seuls ! Ils entrèrent dans le haut bâtiment, aux cries et aux brouhahas perpétuels, qui semblait vous enveloppé d'une couverture bienveillante. A l'abri du vent froid, il faisait plus chaud ici. Les marchands vantaient la qualité de leur produit avec bruit, les clients se bousculaient devant les étals ou dans les étroits passages. Les garçons errèrent un moment en silence, regardant dans la foule s'ils ne voyaient pas de visages familiers ou s'ils ne voyaient pas quelque chose d'appétissant à se mettre sous la dent sur les étals. Au bout d'un moment, ils jetèrent leur dévolu sur des pâtisseries pas trop chers coincées entre deux maraîchers. Arzalöd planta ses dents dans la pâte dorée à souhait et fit un bruit de contentement lorsqu'il sentit le goût des fruits rouges lui remplir le palet. - Elles sont bonnes !- Oui, très bonnes ! approuva Daïvin. Il y a peut-être un peu trop de beurre…- Tu ne peux pas apprécier quelque chose sans émettre une critique, hein ?- Ha non ! Ce serait au-dessus de mes forces ! Les deux amis se mirent à rire, appréciant le reste de leur pâtisserie quand... - Au voleur !Arzalöd tourna la tête, se tourna tout à fait en voyant un maraîcher pointé du doigt vers eux. Il suivit la direction et découvrit une silhouette leur foncer dessus. Sans trop réfléchir, il écarta les bras pour empêcher la jeune femme de passer. Elle le heurta de plein fouet, ils faillirent tomber mais Arzalöd l'attrapa, se stabilisa et reprit son équilibre. Un sourire aux lèvres, trouvant la situation amusante, il libéra la jeune femme : - Ha ! Désolé… Mais c'est vous la voleuse, hein ?Il mettait déjà la main sur sa dague, au cas où la voleuse voulait résister. Le marchand, au loin, faisait des pieds et des mains pour se frayer un chemin dans la foule. Il les regarda d'un air furieux. - Arrêter ses voleurs ! Ils m'ont volé des pommes !Arzalöd haussa les sourcils. Des voleurs ? Il regarda autour d'eux. Il n'y avait que des hommes et des femmes avec leur course qui les regardaient d'un œil morne mais personne qui semble s'enfuir hormis cette jeune femme. - Je crois qu'il parle de nous ! s'écria Daïvin. Trop surpris pour continuer à faire face à la jeune femme, il la laissa passer. Et en effet, le marchand furieux semblait les prendre pour des complices de la voleuse. - C'est dingue ça ! On veut aider et voilà comment on est remercié !Daïvin l'attrapa par le bras et le tira en arrière. - Grouille-toi de filer ! au lieu de bavarder !Arzalöd se laissa entraîner sur quelques mètres puis reprit sa liberté. Il était beaucoup plus simple de courir derrière ou devant son ami que de front ! La foule était si dense, qu'il leur fallait pousser ou se glisser entre les passants. Ils se retrouvèrent soudain coincés. Un marchand faisait des prix sur certains de ses produits et avaient créé un véritable bouchon à cet endroit. - Par là ! Elle a filé par là !La jeune femme semblait vive ou avoir l'habitude de filer à l'anglaise. Elle était passé entre deux étals et était maintenant près d'une sortie. Arzalöd passa par le même chemin et se laissa guider jusqu'à l'extérieur puis jusqu'à la sortie du marché. SUIVEZ-LE GUIDE ! |
| | | Hlin Tjänare Voleuse de la Cour des Miracles
| Sujet: Re: A l'aube d'un nouveau jour [PV Arzalöd] Jeu 23 Mar 2017 - 1:41 | |
| Les pommes. Le panier à sa portée. Ses mains. L'homme qui attendait toujours qu'elle se décide. Tout s’enchaîna dans sa tête et entre ses mains. Elle attrapa pomme après pomme, les lançant avec ferveur sur le marchand alors que celui-ci, surpris, tentait de se protéger à l'aide de ses avant bras et de son dos de l'assaut. Profitant de ce moment de latence, elle attrapa une pomme dans chaque main, les fourra dans la poche sous sa cape et se mit à courir à l'opposé de l'étale.
- Au voleur ! s'écria le marchand quelques secondes plus tard.
Fichtre, il y avait énormément de monde sur ce marché à présent que le soleil avançait dans le ciel. Elle devait adroitement se faufiler entre les humains car sa stature ne lui permettait pas de bousculer qui que ce soit, sa chute la ralentirait d'autant plus. Elle perdait déjà un temps considérable et avait l'impression que la distance que la séparait de l'hargneux épicier ne faisait que se réduire.
C'est alors qu'elle atterrit droit dans les bras de quelqu'un. Cette rencontre inattendu la stoppa dans sa réflexion et elle détailla rapidement ce qu'elle venait de percuter et qui la tenait fermement. Le garçon faisait très largement une tête de plus qu'elle. Il avait des cheveux en bataille et des yeux pétillants de malice d'un brun bois éclatant. Il était tout ce qu'il y avait de plus mignon et son sourire ne faisait qu'accentuer ce côté alors qu'il lui dit:
- Ha ! Désolé… Mais c'est vous la voleuse, hein ?
Oui. Non... Elle ne savait pas vraiment quoi répondre à cette question très directe. Elle referma la bouche pour remettre de l'ordre dans sa tête. Il ne fallait pas qu'elle se laisse avoir par le charme de ce type.
- Arrêter ces voleurs ! Ils m'ont volé des pommes !
Des voleurs ? L'homme devait penser qu'elle avait rejoint ses complices alors qu'elle n'avait jamais vu ces hommes auparavant. Ne laissant pas le temps à ce dernier de réagir, elle se faufila sous son bras alors que son menu compagnon comprenait pleinement la situation dans laquelle ils venaient de se fourrer.
Droite. Gauche. Eviter un bras. Un autre. Stop. Filer droit. A gauche. Se baisser. Toujours à gauche. Se rapprocher d'une sortie. Trop loin. Droite. Deux fois. Trois fois. Bousculer une femme. Passer sous une aisselle. Encore tout droit. L'air frais. Encore un peu, un peu plus. Trop de gens. Agacement. Pousser tout le monde. Mauvaise idée. Glisser entre des jambes. Droite. Gauche. Gauche. La lumière.
Elle avait atteint l'entrée du marché couvert.
- Par là ! Elle a filé par là !
Aïe, on ne la lâchait pas. Elle courut vers les arcades le long de la place centrale. Elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle et vit les deux hommes, qui l'avaient arrêté, la poursuivre. Un peu plus loin, le marchand accompagné à présent de deux gardes, déboulèrent hors du marché, s'arrêtant pour les retrouver. Malheureusement, ils la virent tout de suite et s'élancèrent de nouveau à leur poursuite. Elle devait continuer.
Ne s'arrêtant pas avant d'avoir traverser toute la place, la distance se réduisant avec l'essoufflement, la petite troupe s'engouffra dans les ruelles du centre de Gloria. Elle connaissait très bien le chemin pour déboucher sur des quartiers plus "sûrs", il suffisait simplement qu'elle perde ses poursuivants. Les deux sangsues étaient toujours à ses trousses et leurs foulées indiscrètes l'empêchait de semer les gardes. La minute qui suivit, elle s'éclipsa d'un pas vif à l'ombre d'un passage étroit. Il ne menait nulle part mais si elle restait silencieuse, ils ne la trouveraient pas.
Elle ne savait pour quelles raisons elle fit son geste mais lorsque les deux hommes ralentirent le pas près de sa cachette, elle sortit pour les attraper au col et les embarquer dans sa cachette. Ils seraient ainsi moins repérables. Elle se flagella mentalement. Ils étaient très serrés les uns aux autres et les deux hommes bloquaient sa vue sur la rue. Elle leur intima de rester silencieux en plaçant un doigt sur sa bouche et tenta de calmer sa respiration. Hlin tendit l'oreille afin d'entendre ce qui se passait un peu plus loin, fixant fermement les trois paires de pieds qui se trouvaient au sol. |
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| Sujet: Re: A l'aube d'un nouveau jour [PV Arzalöd] Mer 29 Mar 2017 - 14:40 | |
| Sa gorge se serra en voyant deux gardes se lancer à leur poursuite. S’ils étaient arrêtés pour vol, ils auraient de sérieux ennuis. Déjà, son oncle lui tomberait dessus et ne le laisserait plus sortir de chez eux jusqu’à la fin de sa vie. Ensuite, les gardes les mettraient aux cachots avant de les interroger et les envoyer chez le juge qui ne manquerait pas de leur faire payer une grosse amande voir pire ! Haaa… que la vie était injuste ! Il accéléra le pas, jetant un coup d’œil à Daïvin qui semblait avoir du mal à suivre. Dire qu’il était moins grand et avait une plus petite foulée que lui. Ils empruntèrent une route qui quittait la place, toujours dans le sillage de la petite voleuse qui semblait savoir où elle allait. Elle prit soudain à droite, puis à gauche et continua sur sa lancée initiale. Les gardes les poursuivaient toujours comme deux sangsues. Arzalöd essaya de se rappeler du chemin. Ils avaient passés deux rues avant d’aller à droite puis à gauche, et là c’était la quatrième rue qu’il dépassait. La voleuse allait sur la gauche. Elle avait décidé de changer à nouveau de rue. Bonne idée selon lui, mais ils ne pourraient pas continuer ainsi indéfiniment, il leur fallait un plan. Ils tournèrent à gauche dans un dérapage tout à fait contrôlé et arrêtèrent soudain leur course. Rue déserte. S’ils avaient du sillonner entre les quelques passant plutôt, ici, la rue faisait place nette. Les façades des maisons étaient vielle et mal entretenue. Aucune boutique, aucun artisanat, juste une flopée de portes différentes et quelques fenêtres. Daïvin semblait être d’accord avec lui, ils étaient bien loin de leur quartier, et cette rue avait quelque chose de sordide. Soudain, quelqu’un les attrapa par le cou et les tira vers une allée sombre. C’était la petite voleuse ! Voyant que l'aller était déserte et bouchée, il comprit où elle voulait en venir et se laissa faire avant de se cacher dans l’ombre du mur. Daïvin se colla à lui. Ils reculèrent encore un peu et attendirent le cœur battant. Arzalöd se plaqua contre le mur comme s’il voulait se fondre avec. Il essaya de calmer sa respiration bruyante et les martèlements incessant de son cœur. Des bruits de pas qui ralentissent sur les pavés. Une voix d’homme jurant, puis deux hommes en uniforme qui leur passent sous le nez. Ils jetèrent un coup d’œil au prochain croisement, remontèrent à nouveau la rue, revinrent sur leur pas avant de se décider à prendre de nouveau à gauche. Le rire de Daïvin le fit sursauter. Il lui tapa dans les côtes et s'aperçut qu’il avait cessé de respirer. Prenant une grande bouffée d’air, il se mit à sourire, profondément soulagé.
- Ils sont passés à deux pas de nous ! rit-il en sortant de leur cachette. - Oui ! J’ai bien cru qu’ils allaient nous rattraper ! - Tu cours comme une fillette ! lui lança Arzalöd. Daïvin le frappa à l'épaule tandis que le mot « fillette » faisait son chemin. Ils n'étaient pas seuls. Il se tourna vers la voleuse et lui sourit. - Merci de nous avoir tiré de ce mauvais pas !
Il prit le temps de la détailler tout à fait. Elle avait des yeux argentés à couper le souffle, un petit nez retroussé dans un visage assez banale. Elle portait des vêtements passe partout, sûrement d’occasion, avec un capuchon sur des cheveux noirs. C’était une pauvre fille visiblement, vivant dans les quartiers _ ou même carrément dans la rue. A cette pensée, il se renfrogna, son sourire devint un peu moins communicatif. Vivre dans la rue devait être affreux. Le froid, la faim. La paillasse dure comme la pierre. Pour les citadins comme lui, qui avait échappé de près à la misère, les personnes miséreuses leur faisaient horreur, les répugnait même parce que, au fond, si le sort en aurait décidé autrement, ils auraient pu finir comme eux. Et cela leur semblait inacceptable. Malgré ce sentiment diffus, Arzalod savait que cette jeune fille n’était peut-être pas si mauvaise que cela ni si mal loti. Elle avait peut-être une famille aimante, un foyer pas si mal que cela… même si elle était obligée de voler sur les étales pour manger ! Toutes ses pensées se diffusèrent en quelques seconde dans son esprit et il ajouta : - Nous avons bien failli nous faire prendre ! Et son oncle lui serait certainement tombé dessus, parce que bien sûr le jouvenceau qu’il était s'inquiétait plus de la remontrance paternel que de l’amande salé qu’il aurait du payé. Harold l’aurait récupéré sur son salaire d’une manière ou d’une autre, et alors adieu les gourmandises, les petits achats en bibelot ou… bon, c'était peut-être tout ce qu’il faisait de son argent – pour le moment – mais c'était tout de même le sien ! - On pourrait dire que nous sommes quittes ? Moi, c’est Arzalöd, se présenta -t-il, et lui c’est Daïvin. Le garçon évita de préciser qu’ils étaient ébénistes, comme il l’aurait fait dans son quartier car non seulement la jeune femme pouvait ne pas avoir d’emploi mais aussi se moquer bien du leur. Daïvin la regardait avec sa petite moue ordinaire, bien que ses yeux gris soit devenu plus pétillant que d’ordinaire. Cette monté d'adrénaline et le risque de se faire prendre l’avait semble-t-il amusé. Il regarda autour d’eux d’un air nonchalant.
- Où sommes-nous ?
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