2 octobre de l’an 7

L’air était frais, songeait-il en observant le ciel. Peut-être allait-il pleuvoir à en juger les gros nuages gris qui se profilaient à l’horizon, cela n’aurait rien d’étonnant au vu de la saison. C’était son premier automne, mais Kaalys aimait bien cela. Il n’était pas encore très avancé et les arbres possédaient encore des feuilles, celles-ci commençant à peine à changer de couleur. L’une d’elle tomba de l’arbre sous lequel il était allongé et effleura son museau, le faisait éternuer. La feuille voleta bien plus loin, au-devant de lui et tomba doucement dans la mousse.

Kaalys posa son imposante tête sur ses pattes antérieures. Il semblait fatigué, son regard doré ayant perdu de son éclat. Mais quoi de plus normal lorsqu’on savait ce qui s’était passé quelques jours plus tôt… La magie du Néant avait détruit son lien avec Dawan… Mais le petit Elfe était en vie et cela le consolait. C’était seulement très étrange d’être seul pour la première fois de sa vie, lui qui avait toujours partagé son esprit avec un bipède… De nouvelles expériences en perspectives… Un renouveau, quelque part et peut-être que lui aussi serait en mesure de se presque lié comme Aïasil l’avait fait.

Songeant à cela, Kaalys se releva. Il fit quelques pas dans l’herbe avant de déployer ses ailes et prendre son envol, direction Estëllin. Il y fut rapidement, le soleil projetant son ombre sur les pavés de la cité. Les Elfes levèrent tous le nez vers le ciel lorsqu’il passa au-dessus d’eux, grand éclat blanchâtre qu’il était. Cela touchait le saurien, mais ce dernier ne prêta pas une grande attention aux bipèdes, préférant aller se poser au cœur des jardins situés à côté du Palais. C’était un endroit qu’il appréciait, le clapotis des fontaines étant un son très agréable à ses oreilles. C’est d’ailleurs vers l’une d’elle qu’il se dirigea, marchant d’un pas tranquille, le nez en l’air. Il s’arrêta soudainement lorsqu’il se rendit compte que son endroit était déjà occupé par un Elfe… Mais, curieux comme il l’était, Kaalys le fixa de ses grands yeux dorés et tenta de deviner son âge, chose difficile… Mais il ne s’agissait sans doute pas d’un jeune car il y avait tout de même quelques signes de vieillesse sur sa peau.

Le saurien, toutefois, ne semblait pas se rendre compte qu’il n’était pas discret pour un sou. Aussi haut qu’un cheval mais bien plus large et long que cet animal, il prenait de la place dans ces jardins… De plus, l’éclat nacré de ses écailles le rendait clairement visible au milieu de toute cette végétation…

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@Elendë Turambar