|
| Un sauveur au masque de fer (pv Christan) | |
| Auteur | Message |
---|
Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Ven 25 Nov 2016 - 18:10 | |
| Début Aout de l’an 7 de l’ère d’obsidienne
Cette année, l’été se révélait caniculaire et une touffeur moite enveloppait la belle cité d’Aldaria. Aucun souffle d’air ne permettait de rafraîchir l’atmosphère suffocante de cette nuit estivale. Nolan faisait les cent pas dans sa chambre, renonçant à trouver le sommeil et se demanda ce qu’il allait faire pour tuer les heures interminables qui le séparait de l’aube.
L’adolescent n’avait guère le cœur à lire un livre ou à étudier, lassé de devoir demeurer assis devant son pupitre. Dans ce cas, pourquoi ne sortirait-il pas du palais pour aller flâner dans les rues de la ville ? Cette perspective lui semblait autrement plus réjouissante que la lecture de l’un ou l’autre parchemin ou ouvrage. Le petit prince s’empressa de revêtir des vêtements simples et enfila une fine cape avec une capuche, afin de dissimuler son visage. Habituellement, ce dernier adorait attirer tous les regards et jouait de son allure et de sa prestance naturelles, mais s’il désirait se promener incognito à Aldaria, mieux valait rester discret.
En vérité, le gamin était coutumier de telles escapades, car son tempérament de chenapan et sa difficulté à tenir en place l’amenait à s’aventurer, seul, en dehors du palais. Au moins, sans escorte, il était libre de vagabonder à son aise et de découvrir la véritable existence des gens « ordinaires » et du petit peuple.
Habitué à être entouré de courtisans et de nobles, prêts à tout pour s’attirer ses faveurs, le jeune Kohan craignait de perdre le sens des réalités. D’autant plus, qu’il désirait se montrer le souverain le plus juste possible, une fois monté sur le trône, et poursuivre les ambitieuses réformes mises en place par Korentin son père. Sans plus attendre, l’adolescent se faufila hors du palais, évitant sans peine les gardes qui faisaient leur ronde et s’enfonça dans les profondeurs d’Aldaria.
La pleine lune qui brillait dans le firmament étoilé ne faisait qu’accentuer la splendeur de la cité lumineuse. Une ville dont son illustre famille pouvait être fière et qui rivalisait sans peine avec Gloria ; Nolan ne se lassait pas d’en explorer les moindres recoins, s’émerveillant à chaque fois de découvrir un nouveau lieu, des bâtiments inconnus.
Cette nuit-là, ses pas le menèrent jusqu’aux abords du fleuve et des effluves salées et la puanteur du poisson agressèrent désagréablement ces narines. Tandis qu’il longeait les eaux sombres, sur lesquelles les rayons lunaires faisaient naître des reflets argentés, et dont le doux clapotis le berçait, le prince Saphir entendit un horrible cri retentir. C’était la voix d’une femme…. Le jeune prince sortit ondine-eau dormante, la magnifique épée que son père lui avait léguée, de son fourreau et s’avança d’un pas décidé dans la direction d’où venaient les hurlements. Bientôt, il aperçut des hommes, empestant la vinasse, en train de violenter une jeune femme en train de se débattre.
- Vous là-bas ! Je vous ordonne de libérer immédiatement cette gente dame ! s’écria le gamin d’un ton chevaleresque. Les rufians se retournèrent et le fixèrent d’un air mauvais et l’un d’entre eux répondit en arborant un sourire goguenard :
- Voyez-vous ça ! Qu’est-ce qu’il veut le petit ? Tu sais que c’est pas prudent de te balader tout seul le soir ? Il vaut mieux que tu retournes dans les jupes de ta môman si tu ne veux pas qu’il t’arrive malheur ! Piqué au vif et blessé dans sa fierté, Nolan sentit ses joues s’empourprer d’humiliation et répliqua d’un ton cinglant.
- Je ne suis pas du tout petit ! Je suis grand pour mon âge, et je ne le répéterai pas ! Je vous ordonne de la lâcher immédiatement et de me faire des excuses immédiatement pour votre attitude honteuse ! Les hommes éclatèrent d’un rire gras et fixèrent le gamin d’un air amusé :
- Non mais il se prend pour qui ce petit roquet, pour le Roi d’Aldaria en personne ! On va lui rabattre son clapet à celui-là, dit l’un des solides gaillards en dégainant à son tour son épée.
Puis, il fonça sur le prince Saphir en poussant un cri rauque et les bruits des lames métalliques qui s’entrechoquaient retentirent. L’adolescent, habitué à s'entrainer durement depuis l’enfance, possédait une grande habileté à l’épée et parvint à terrasser son adversaire, sans difficulté majeure.
- Maintenant à qui le tour ! Qui veut goûter à mon épée ! Face à lui, les hommes demeuraient muets et lui lancèrent des regards emplis d’animosité.
- Je le savais, vous n’êtes qu’une bande de lâches ! dit Nolan en esquissant un sourire méprisant.
Tout d’un coup, quelqu’un se glissa derrière lui et il sentit des bras très musclés se refermer sur lui et le comprimer, au point qu’il en ait le souffle coupé. Un colosse le souleva du sol et continua à resserrer son étreinte, au point de lui broyer la poitrine ; Nolan donnait des coups de pieds et se débattait espérant se dégager, mais l’homme était trop fort.
- Alors jeune nigaud, tu sembles avoir une grande gueule, mais tu aurais dû surveiller tes arrières au lieu de déblatérer. Que vas-tu faire maintenant ? Essaye un peu de te libérer ? Je vais te broyer comme on écrase une noix ou un vulgaire vermisseau. Disant cela, le colosse, à la musculature hypertrophiée éclata d’un rire sardonique et commença à serrer le jeune prince. |
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Sam 26 Nov 2016 - 18:09 | |
| Weren s'occupait de patrouiller dans les rues d'Aldaria ce soir, notamment dans certaines parties proches de quelques tavernes de pêcheurs. Et surtout près des abords du fleuves qui puaient franchement le poisson à cause des poissonneries qui se trouvaient non loin. Pour sa part Weren en tout cas n'était pas vraiment indisposée par cette odeur, mais il se disait qu'un courtisan du palais serait probablement très indisposé par cela. Mais bon ces messires seraient presque indisposés de tout et n'importe quoi qui n'était pas finesse et raffinement. Comme s'ils ignoraient presque que le poissons qu'ils avaient dans leurs assiettes nécessitent que des hommes aillent le pêcher, et donc que la mauvaise odeur de base était nécessaire.
Et d'ailleurs il avait entendu lui aussi le cri d'une femme, et comme bien entendu sa mission était aussi d'assurer la sécurité des rues en cette nuit. Weren ne dégaina pas sa hache car il n'était pas là pour faire un carnage, mais se rendit vers la source dite du bruit…
Et par le Néant les ivrognes devaient soient être particulièrement ivres, soient être très occupés pour ne pas l'avoir repérer au bruit même s'il tâchait de ne pas faire trop de boucan. En tout cas ces derniers remarquèrent enfin l'homme en armure lourde lorsqu'il arriva dans la ruelle, et là ce fut une toute autre histoire qu'avec le gamin qu'une sorte de brute essayait de…
Gamin ? Mais ? Était-ce le prince hériter d'Aldaria ? Pensa Weren agacé, il ne laissa même pas le temps aux autre de réfléchir à comment réagir, il fonça dans le dos de la brute, son totem faisant qu'il pouvait charger très vite Weren arriva assez rapidement au contact alors qu'il agrippa les bras de la brute pour faire relâcher l'étreinte de cette dernière. Le prince ainsi libéré Weren souleva le maraud pour le jeter sur le côté.
« Il semblerait qu'il y ait quelques butors ici qui ne comprennent pas le principe de la loi, et de l'ordre ? A qui dois-je offrir une leçon de civilité ? » Dit Weren d'un ton intimidant à s'adressant à tout le monde ici. Dans les faits il était en sous nombre clairement, mais soyons sincère.
Une brute en armure lourde armée jusqu'aux dents cela intimide n'importe qui surtout lorsque l'on est pas un soldat entraîné. Néanmoins l'alcool semblait rendrait ces ivrognes téméraires, et l'un d'entre-eux décida donc de charger Weren par le côté. L'alayien devinant qu'il faudrait sans doute aller plus loin dans la démonstration de force se contenta de se mouvoir légèrement pour que l'épée se contente de glisser sur les plaques de son armure avant de filer un crochet du droit vigoureux dans la mâchoire de l'homme qui s'effondra suite à cela sur le sol assommé par le choc.
« A qui le tour ? Cela me défoulera au moins de frapper chacune de vos faces d'orchidoclaste si on m'en donne l’occasion. » Reprit t-il grave à l'égard des ivrognes alors qu'il se plaçait derrière Nolan qu'il aida à se relever.
« Oh non pas lui! On se casse les gars! » Se rendit soudain compte l'un des citadins qui semblait avoir perdu sa bravoure suite à cette démonstration de force… Et qui prit la fuite avec certains de ses collègues, néanmoins ils avaient laissés derrière eux trois de leurs amis. Dont la brute qui se relevait à peine et que Christan finit de mettre ko avec un direct du droit avant de reprendre d'un air professionnel à l'égard de Nolan même s'il paraissait regarder ailleurs.
« Cela me fait penser qu'une certaine personne préférerait je suppose que certaines autres personnes ne soient pas mit aux courants de ses escapades dans les rues d'Aldaria malgré que mon devoir m'intime de le faire ? Il faudra si c'est le cas que j'ai une conversation avec cette dite personne quand nous aurons finit de mettre cette femme en lieu sûr. Enfin je suppose que cela serait un arrangement qui conviendrait à la dite personne...» Il lui indiqua ainsi qu'il avait deviné qui il était mais qu'il n'avait probablement pas l'intention de le cafter, avant de rajouter ensuite alors qu'il aidait la jeune femme qui avait faillit être violenté à se relever. « Nous allons vous ramener chez vous, montrez nous le chemin. Et demain n'hésitez pas à aller faire un rapport à la garde, je m'assurerai que justice soit faîte. » Ajouta t-il d'une voix grave à la femme.
Enfin en tout cas Weren ne s'attendait pas à de la gratitude à part peut-être de la femme qui lui témoignait un léger merci, il ne connaissait pas le prince après tout mais avait l'impression que comme c'était un membre de la famille royale il devait être du genre à ne pas aimer remercier un soldat même un commandant. Enfin de toute manière Weren n'avait pas fait ceci pour avoir de la gratitude, par contre il allait en effet avoir une petite conversation avec la prince… Surtout qu'il avait préciser à ce dernier qu'il n'irait pas rapporter ce qui s'était passé en échange donc cela devait paraître assez légitime supposait-il. |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Sam 26 Nov 2016 - 19:21 | |
| La brute épaisse continuait à serrer Nolan en ricanant, sous les regards amusés des ivrognes qui visiblement ne perdaient pas une miette du spectacle. Tandis qu’il gesticulait, tentant de se défaire de l’étreinte de son assaillant, la capuche de la cape de l’adolescent glissa en arrière, dévoilant son visage princier.
Des murmures stupéfaits parcoururent l’assemblée des rufians, certains d’entre eux fixèrent le jeune d’un air abasourdi, et le reconnaissant malgré leur ivresse. Soudain, un homme en armure lourde et dont le visage était entièrement masqué par un casque d’acier fonça dans le dos de l’agresseur du jeune Kohan. Saisi par la brutalité du choc et les bras écartés de force, celui-ci lâcha sa prise, permettant au jeune prince de se libérer et de bondir sur le sol.
Abasourdi par la scène qui se déroulait devant leurs yeux, plusieurs des voyous prirent la fuite sans demander leur reste, effrayés par la stature imposante du nouvel arrivant. D’autres en revanche se montrèrent plus téméraires, plus particulièrement l’un d’entre eux rendu imprudent par les vapeurs alcoolisées. Ce dernier s’élança sur Weren en titubant et ne manqua pas d’être vaincu sans difficulté majeure par le guerrier Alayien. Voyant la tournure inattendue des évènements, le reste des rufians présents disparut dans les venelles sombres de ce quartier miteux, laissant le prince Saphir et la jeune femme seuls en compagnie du militaire. Le jeune Kohan fit mine de rien, espérant pouvoir s’éclipser sans attirer l’attention sur lui, afin de regagner discrètement le palais.
Hélas, il n’eut même pas la possibilité de faire un seul pas que l’inconnu au masque de fer s’adressa à lui d’une voix étonnement grave. L’homme utilisa plusieurs sous-entendus pour lui faire comprendre qu’il l’avait reconnu et qu’un tel lieu n’était pas le plus approprié pour quelqu’un de son rang. Et que son devoir lui intimait de rapporter un tel fait, mais qu'il était désireux de discuter avec l'enfant. En effet, Nolan n’avait rien à faire dans un quartier mal famé d’Aldaria, sans la protection de ses gardes, en pleine nuit. Sans l’intervention de ce haut-gradé, cette histoire aurait pu très mal se terminer…Nul ne sait ce qu’il serait advenu du jeune garçon, prisonnier de cette brute épaisse.
Le prince Saphir soupira, sentant qu’il valait mieux obéir à cet homme sans protester, même s’il n’éprouvait nulle envie de subir l’une ou l’autre remontrance. Certes, il avait désobéi et mis sa vie en danger en raison de son attitude imprudente ; toutefois, peut-être pourrait-il se montrer suffisamment persuasif pour convaincre ce mystérieux homme à l’armure de fer de garder le silence à ce sujet. La dernière chose dont le gamin avait envie à cet instant était que ce sordide incident s’ébruite. Si le palais découvrait sa manie des incartades nocturnes, on risquait de renforcer la surveillance autour de lui voire de poster des gardes nuits et jours devant la fenêtre de sa chambre, afin de l’empêcher de faire le mur. Quelle plaie cela serait ! pensa-il avec agacement. Heureusement, cet inconnu était peut-être prêt à garder son secret en échange d'une conversation en tête à tête. Mais mieux valait s'assurer de son entière discrétion.
Le petit prince remit la capuche de sa cape en place et suivit Christan, en compagnie de la jeune femme. Celle-ci bredouilla un merci de gratitude d’une voix basse, tandis que le gamin se contenta d’avancer, affichant une légère moue boudeuse et sentant ses joues brûler d’humiliation. La politesse la plus élémentaire imposait de remercier l’homme qui venait de le tirer d’une situation très délicate, mais son orgueil l’empêchait de desserrer les lèvres. Il se contenta d’avancer en évitant de croiser le regard sombre du militaire. Après qu’ils aient confié la jeune fille à un garde afin qu’elle signale les faits de violence dont elle avait été victime ; Nolan et Christan se rendirent dans une petite ruelle sombre et l’adolescent jeta un regard autour de lui afin de s’assurer que leur conversation ne tombe pas dans des oreilles indiscrètes.
- Je sais ce vous pensez…et vous avez raison une « certaine personne » n’aurait pas dû se trouver là où elle se trouvait. Mais, je vous assure que c’était la première fois que cette « personne » faisait ça…Bien entendu, il s’agissait d’un mensonge éhonté mais ce soldat n’était pas censé le savoir !
- Je comprends également qu'il est de votre devoir de signaler ce fait « étrange » à vos supérieurs mais…qu’est-ce que ça vous apporterait franchement ? soupira Nolan. Et si nous oublions ce regrettable « incident », faisons comme si vous n’aviez rien « vu » et que cette dite « personne » se trouvait « ailleurs ». Qu’en pensez-vous ? Pourquoi inquiéter la régente elle a déjà bien assez de soucis comme ça. Puis, je saurais me souvenir de votre discrétion, lorsque je serais sur le trône, termina-t-il avec un sourire entendu, espérant se montrer le plus convaincant possible.
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Dim 27 Nov 2016 - 18:34 | |
| Weren vit que le prince avait soupiré, mais bon au final ce n'est pas comme si Christan agissait autrement que dans l'intérêt de l'empire aldarien, ou du prince Nolan en vérité. Et des fois le devoir ne plaisait pas forcément à tous, mais c'était le devoir. Et le devoir était une valeur avec laquelle l'alayien ne plaisantait pas, car lorsque tout semblait perdu, lorsqu'il fallait se battre jusqu'au bout pour ce qui était juste, ou non. Ou bien lorsque l'on avait tout perdu, le devoir était une des seules choses à laquelle un homme pouvait se raccrocher, et pour laquelle il pouvait continuer à lutter jusqu'au bout sans douter.
Et dans quelle institution au final la notion de devoir était-elle plus ancrée qu'au sein de l'armée ? La réponse était simple, aucune. Un soldat qui n'obéissait pas à cette valeur ne valait au final pas mieux qu'un mercenaire, ou un brigand. Enfin sur ce ils allèrent donc emmener la jeune femme qui avait faillit être violentée en lieu sûr, et se dirigèrent ensuite dans une petite ruelle sombre où ils seraient en effet à l'abri des oreilles indiscrètes.
Ce qui arrangeait d'une certaine manière autant Weren que Nolan au vu de ce qu'il avait en tête, mais en attendant autant écouer ce qu'avait à dire l'héritier au trône qui devait tenir en effet à ce que tout ceci ne s'ébruite pas si possible.
Et à vrai il ne savait pas si le prince mentait ou non quand il disait que c'était la première fois, bien entendu cela avait des airs de mensonges, mais le jeune homme semblait convainquant dans ce qu'il disait, néanmoins la suite des paroles de Nolan. Sembla indiquer que la chose avait une certaine gravité tout de même… Le prince Kohan allant même jusqu'à indiquer qu'il saurait se souvenir de la discrétion de Christan quand il arriverait sur le trône.
Et aux paroles du jeune homme Christan resta silencieux un instant en vérité avant de reprendre de sa voix profonde, et grave alors qu'il s'adressait à l'héritier du trônne qui désirait que ses escapades nocturnes restent un secret d'une certaine manière...
« Vous m'offenseriez presque vôtre majesté en prétextant ainsi que je pourrai laisser passer tout cela par envie de me faire bien voir au mépris de mon devoir… Si je veux être récompenser ce sera par mon mérite, et par un travail bien fait et non par un tel arrangement. Je ne suis pas corruptible, et rien ne fera obstruction au fait que je fasse ce qui me semble le mieux pour le bien de la nation. » Dit-il avec sérieux, avant d'ajouter.
« Je vais vous dire pourquoi je suis disposé à ne pas faire part de ce genre de choses à mes quelques supérieurs. Les membres de la noblesses oublient souvent ce que c'est d'être un membre du petit peuple, ou ne s'y intéressent que peu. Pour vôtre part vous vous intéressez visiblement au petit peuple, et essayez d'une certaine manière de vous y mêler je suppose par ces escapades... » Il croisa les bras avant d'ajouter gravement.
« Et je pense donc que malgré le fait que ce soit imprudent, ce n'est pas une mauvaise chose. Vous feriez avec ce genre d'habitudes je pense un roi plus responsable et juste qui sait un minimum ce qui vit le bas peuple, et qui n'est pas enfermé que dans l'univers et le mode de vie des nobles. Pour moi un chef doit en savoir après tout un minimum au sujet de ceux qui vivent sous son commandement. » Ceci dit, il reprit néanmoins de fil en aiguille.
« Néanmoins cela reste imprudent, et vous auriez pu vous faire tuer ou blesser gravement vôtre majesté. Mon devoir m'oblige donc à ne pas vous laisser ainsi démuni, car si j'accepte de ne pas vous dénoncer à certaines personnes, la responsabilité me revient donc d'assurer vôtre sécurité d'une manière ou d'une autre quand vous vous amusez à faire ce genre d'escapades... » Il resta silencieux un instant avant de reprendre.
« Vous allez donc commencer par vous entraîner avec moi assez régulièrement, voilà ma condition vôtre majesté en échange de laquelle je ne dirai rien à personne au sujet de cette première escapade. Si c'est bien la première… Et j'irai même jusqu'à fermer les yeux s'il y en a d'autres et que je venais à vous recroiser. » Et sur ce il conclut avec sérieux.
« Alors ? Cet arrangement vous convient-il vôtre altesse ? » Après tout on voyait bien dans sa manière de faire, celle du militaire qui tenait à faire son devoir, et qui ne tentait pas d'en profiter pour en tirer des avantages particuliers. Quand au reste le prince lui demanderait peut-être qui il était, mais en attendant autant vraiment se consacrer à ce qui était important. |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Mer 30 Nov 2016 - 16:04 | |
| Face à Nolan, l’homme en armure demeurait impassible, figé dans une attitude hiératique ; son casque dissimulait les expressions de son visage et seules ses prunelles sombres rivées sur le jeune garçon demeuraient visibles.
Après que l’adolescent lui ait fais cette proposition pour le moins « alléchante", l’Alayien garda le silence un instant avant de prendre la parole d’une voix grave et solennelle. Celui-ci déclina l’offre du jeune prince, estimant qu’il s’agissait presque d’une offense à son sens du devoir et qu’il n’était guère corruptible. Son seul désir était d’œuvrer pour le bien et la grandeur de la nation Aldarienne.
Ces paroles intègres ne manquèrent pas d’étonner le petit prince, hélas trop habitué à côtoyer des individus faciles à corrompre et prompts à se satisfaire d’arrangements fallacieux dans le seul but de favoriser leur carrière.
- Votre intégrité morale et votre sens du devoir vous honore, dit-il dans un souffle, en affichant un léger sourire. Je ne m’attendais pas à une telle réaction…
Certes, le gamin appréciait les valeurs d’honneurs et de droiture, surtout venant de la part des haut-gradés militaires, mais cette fois-ci, cette attitude vertueuse n’arrangeait guère ses affaires. Si ce guerrier n’était pas corruptible, qu’est-ce que Kohan pourrait bien lui proposer comme prix de son silence ? De l’or ? Des femmes ? La promesse de ne plus jamais sortir en cachette ? Toutes ses propositions semblaient soudain si dérisoires face au sérieux de l’homme au masque de fer. Pourtant, il devait bien exister une quelconque possibilité de gagner sa confiance et d’éviter que cette escapade nocturne ne s’ébruite, pensa Nolan.
Ce dernier n’eut guère le temps de réfléchir plus longuement à cette épineuse question, car Weren poursuivit avec le même ton empli de gravité qu’il pensait que le prince Aldarien, contrairement à la plupart des nobles, s’intéressaient au sort du petit peuple. Et que ces sorties nocturnes étaient un moyen pour celui-ci de découvrir la vérité du monde extérieur.
- Vous avez parfaitement raison, répondit le prince Saphir d’une voix pleine de fougue. J’ai du mal à supporter la vie étriquée du palais et je me refuse à n’être plus tard qu’un vulgaire pantin entre les mains de mes conseillers ! Je veux sortir de la prison de ces murs et appréhender la réalité de mon peuple par mes propres moyens ! Mais pour cela, je n’ai pas le choix, jamais on ne me laissera quitter le château sans la compagnie d’une escorte. Dans ses conditions, comment voulez-vous que je puisse comprendre et connaitre mes sujets ?
L’homme croisa ensuite les bras sur sa poitrine, estimant que cette attitude d’ouverture n’était guère une mauvaise chose, malgré la grande imprudence dont l’adolescent faisait preuve. En effet, de par ses actes irréfléchis, Nolan avait mis gravement son existence en danger et courait à l’avenir le risque d’être blessé, voire même tué. Le petit prince en était parfaitement conscient, mais il avait bien trop de fierté pour l’admettre ouvertement, devant un inconnu qui plus est. Dès lors, celui-ci se contenta de regarder ailleurs en prenant un air boudeur.
Christan resta un instant silencieux avant de reprendre qu’il acceptait de garder le silence à condition que…le gamin s’entraîne avec lui.
En entendant ces mots, Nolan sursauta et écarquilla les yeux de surprise : - Euh quoi ? Moi, m’entraîner avec vous ? Mais pourquoi ? Sans se départir de son sérieux, l’Alayien demanda à l’adolescent si cet arrangement lui convenait.
- C’est-à-dire…ça demande réflexion, dit le prince Saphir. J’ai déjà plusieurs professeurs d'armes et je m’entraîne à l’épée depuis l’enfance. Est-ce que vous êtes un très bon bretteur d’ailleurs ? Disant cela, le jeune Kohan dévisagea la montagne de muscles qu’incarnait le guerrier et songea que sans l’intervention de cette force de la nature, il aurait eu du mal à se défaire seul de l’emprise de son agresseur. Il demeura également silencieux un moment, plongé dans ses pensées, avant de dire d’une voix, légèrement ennuyée.
- Je vois…J’imagine que je n’ai pas le choix…soit j’accepte, soit vous me dénoncez à vos supérieurs. C'est donc cela le prix de votre silence. Mais que proposez-vous alors ? De quel type d’entrainement s’agit-il et quand est-ce que nous nous rejoindrons pour ces fameuses séances ? Car mes journées sont très chargées par mes cours et mes obligations protocolaires
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Sam 3 Déc 2016 - 21:22 | |
| Weren écouta le prince dire que le sens du devoir de Weren l'honorait, mais qu'il ne s'attendait pas à une telle réponse. Tout cela il le dit avec un léger sourire, et Weren sentit que les hommes qui font leurs devoir jusqu'au bout ne devaient pas forcément être très nombreux autour du prince...
Ou bien c'est juste que ce dernier n'avait pas pu faire trop attention à cela. Mais de toute manière ça ne changerait pas un fait, Weren ne plaisantait pas avec son devoir, il n'était pas officier par exemple à accepter un pot de vin pour fermes les yeux... De toute manières les alayiens ne plaisantaient que rarement avec leurs devoirs. Par le Néant de toute manière Christan avait un minimum d'honneur, et considérait justement que l'honneur était une des choses les plus importants qu'avait un guerrier, car c'était l'honneur qui différenciait un soldat d'un meurtrier, ou d'un vulgaire brigands.
« Vous ne manquez pas d'audace. » Releva le guerrier aux paroles du jeune homme qui disait vouloir appréhender son peuple par lui-même en allant faire des petits excursions en solitaire. Était-ce une bonne habitude ? D'une certaine manière oui, d'une certaine manière non. Si le jeune homme avait fait cela avec prudence, et en prenant des mesures pour cacher son identité par exemple, cela aurait été une bonne idée. Sinon en effet se balader seul dans les rues quand on était membre d'une famille royale n'était pas forcément avisé.
Après Aldaria n'était pas vraiment la cité la plus dangereuse au monde pour Nolan, c'est juste que là ce dernier s'était amusé à traîner dans un quartier miséreux et donc assez mal famés bien évidemment. Bon après Weren se disait aussi qu'être de la famille royale pouvait dissuader beaucoup de personnes de s'en prendre à vous par crainte de représailles, au fond ce n'était donc pas un constat simple. Après tout beaucoup d'opposants à l'empire pouvaient finir égorger dans leurs sommeils supposait Weren, ou du moins devoir rendre des comptes à l'armée.
« Parce que, vous pouvez bien être un prince et avoir les meilleurs maître d'armes qui soit... » Il regarda le jeune homme, avant d'ajouter. « Vous n'êtes pas encore un guerrier, et moi je suis un vétéran. Vous appendrez beaucoup auprès de moi, ce qu'un maître d'arme ne peut vous enseigner. » Tout cela dit de sa voix grave quand le prince s'étonna de la demande de l'alayien en échange de son silence. Sur ce Weren ajouta ensuite totalement sérieux quand la prince demanda s'il était un bon bretteur.
« Je ne suis pas un bon bretteur, mais je ne comptai pas vous apprendre à vous battre à l'épée vôtre altesse. Je compte viser à l'amélioration d'autres talents qui vous seront vitales lors d'un combat. » En réfléchissant un peu l'on pouvait sans doute déduire qu'il voulait parler des qualités physiques telles que la force, la vigueur ou la robustesse.
« Je ne vous dénoncerai pas en effet si vous acceptez cette condition mon prince. » Précisa d'ailleurs Weren de sa voix grave quand Nolan demanda si c'était en effet cela la condition en échange de son silence. Et en effet c'était cela, de toute manière avec ce que Weren lui réservait, les chances que le prince soit en danger à l'avenir seront probablement réduites. Il allait lui apprendre certaines choses qu'aucun maître d'arme n'envisagerait d'apprendre à un futur roi mais que pourtant tout bon guerrier ferait mieux de connaître...
« Ne vous inquiétez pas pour les cours, j'irai en toucher deux mots à la régente en disant que je vous est proposé de vous entraîner et que vous avez acceptez. Nous dégagerons ainsi assez aisément je pense un peu de temps où vous pourrez vous entraîner avec moi, il n'y aura qu'à réduire le volume horaire de certaines autres activités pour cela. » A la manière dont il parlait on devinait qu'il devait être en sympathie avec la régente pour être aussi certain que cette dernière accepterait sa requête. Sur ce Weren ajouta.
« Si ceci est clair pour vous, et si vous n'avez rien à redire je vais devoir vous demander de me suivre. Nous allons tout de suite commencer vôtre entraînement, pour que vous ayez une idée de ce que je vais vous réserver plus tard. D'une certaine manière dîtes vous que cet entraînement va aussi vous aider à mieux comprendre comment vit vôtre peuple au quotidien. » Sur ces quelques paroles Weren invita donc le prince à le suivre alors qu'ils se dirigèrent vers les quartiers de la classe moyenne pour finir vers ce qui semblait être la demeure d'un bûcheron. Où ce dernier stockait son bois récupérer en dehors de la ville pour ensuite le découper… Un bûcheron avec lequel Weren avait un petit accord… Pourquoi Weren amenait la prince ici ?
« Je vous demanderai vôtre altesse de prendre en main cette hache, et de bien regarder ce que je vais faire. » Il désigna la dite hache qui était enchantée pour ne pas blesser celui qui en usait de ce qu'il savait, et posa un rondin de bois sur un support qui était en bois. Il prit lui aussi une hache et coupa en deux le rondin de bois d'un coup, avant d'ajouter.
« Vous allez faire comme moi, pour cette première séance vous allez couper du bois... » Il lui montra comment on usait d'une hache pour couper du bois, avant de reprendre alors qu'il lui désignait un rondin qu'il venait de poser sur le support.
« Ayez confiance, vôtre hache est enchantée pour ne pas blesser celui qui la manie. Quand à cet exercice si vous vous demandez quel est son intérêt, cela vous aidera à travailler vôtre force et vôtre vigueur. Vous avez déjà vu un bûcheron ? Ils ont une solide musculature, et une tout aussi solide constitution. Et un guerrier se doit d'avoir une bonne force, et constitution. » Sur ces belles paroles il invita donc la prince à commencer à couper du bois, car oui c'était ce qu'il voulait que Nolan fasse. |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Ven 9 Déc 2016 - 21:39 | |
| Après que Nolan ait expliqué les raisons qui le poussaient à s’aventurer seul, de nuit qui plus est, dans les artères miteuses d’Aldaria la Lumineuse, Christan rétorqua que celui-ci ne manquait guère d’audace. Cette remarque fit sourire l’adolescent qui répondit avec son aplomb habituel :
- Certes, je ne manque pas d’audace mais je trouve que c’est une qualité. Puis, je suis assez grand pour faire ce que bon me semble. Mais il est vrai que je devrais être plus prudent à l’avenir…admit-il, presque à contrecœur.
Lorsque le militaire mentionna l’entrainement du jeune prince comme condition pour son silence ; ce dernier s’empressa de l’interroger à ce sujet avec une curiosité et une surprise non dissimulée. En effet, venant de la part de ce rude guerrier, cette demande paraissait très incongrue car comme il l’avait souligné, Nolan, en sa qualité d’héritier de la couronne d’Aldaria, bénéficiait de l’enseignement des meilleurs maîtres d’armes. Celui-ci n’avait pratiquement qu’à claquer des doigts pour obtenir que les plus illustres épéistes du Royaume se battent pour obtenir l’insigne faveur de lui enseigner leur Art.
Quant au fait que l’homme ne soit pas un bon bretteur, cela n’étonna guère le jeune garçon. La carrure carrée et massive du militaire qui lui faisait face convenait davantage au maniement de la hache ou d’une solide massue qu’à celle qu’une fine lame.
- Je m’en doutais un peu, répondit le jeune d’un air entendu. Vous n’avez pas du tout l’air d’un épéiste, vous êtes assez…costaud, voire très costaud. La plupart des bretteurs sont athlétiques mais restent relativement minces et fins.
Christan conservait ses yeux noirs fixés sur l’adolescent avant d’ajouter que ce dernier n’était pas encore un guerrier, contrairement à l’Alayien. Par ailleurs, le haut-gradé ne comptait pas parfaire son apprentissage de l’épée mais plutôt lui enseigner d’autres talents. Si l’héritier de la couronne acceptait cette condition alors Weren garderait son secret.
- Je vous le concède, vous semblez très entraîné et j’avoue que la manière dont vous êtes venu à bout de cette brute épaisse était…impressionnante ! dit le prince Saphir, en prenant un air pensif. J’imagine que me muscler un peu et m’endurcir ne me ferait pas de mal…
Mais il restait un point important à régler qui était celui du volume horaire du jeune homme, car ses journées se révélaient particulièrement chargées en cours et en diverses obligations protocolaires. Hélas, cela laissait peu de temps à d’autres activités plus « divertissantes » voire à de nouvelles séances d’entrainement car le jeune Kohan avait déjà fort à faire avec le maniement de l’épée. Sans oublier la magie qu’il continuait à étudier avec une rare assiduité.
Cependant, l’homme parut ne pas s’inquiéter outre mesure de sa remarque et répondit qu’il en toucherait un mot à la Régente. Au ton confiant de sa voix, l’adolescent devina sans peine que celui-ci devait être en bons termes avec Luna Duruisseau.
Le gamin croisa les bras sur sa poitrine, arborant toujours un sourire aux lèvres et dit d’une voix pleine de nonchalance :
- Alors j’imagine que l’affaire est entendue. Du reste cela m’arrange car voyez-vous je déteste passer de longues heures installé derrière un pupitre à ingurgiter des cours insipides, donc en supprimer certains me soulagera. J’ai besoin d’exercices et de me défouler un peu car pour quelqu’un d’aussi énergique que moi, rester assis et étudier longuement tourne vite au calvaire, même si je sais que c’est une nécessité pour bien gouverner un royaume.
Puis Nolan afficha un sourire malicieux et murmura sur le ton de la confidence :
- Etant donné que vous comptez voir Luna et supprimer certaines de mes activités, est-ce que vous pourriez lui suggérer d’ôter en priorité de mon horaire l’affreux cours d’histoire de Dame Geneviève et aussi les très ennuyeux cours de maintien et d’étiquette de Demoiselle Ysabeau Vertbois ? Cela m’arrangerait beaucoup ! Cette vieille fille aigrie et rabougrie comptait presque m’apprendre à disposer des napperons avec grâce et délicatesse sur la table, et à marcher avec des gestes gracieux et élégants, comme un gentilhomme fin et raffiné, dit-il-en imitant le mouvement enseigné par la préceptrice.
Dès après, Christan proposa au jeune garçon de le suivre pour débuter son entrainement et le mena jusqu’à un quartier où résidait la classe moyenne, dont les demeures modestes, mais relativement élégantes, contrastaient avec les masures délabrées des bas-fonds d’Aldaria.
Le militaire s’arrêta devant ce qui semblait être une maison de bûcheron et invita le petit prince à y entrer. Une fois à l’intérieur, l’austère guerrier lui montra une hache enchantée, qui ne blessait pas son utilisateur, et lui expliqua que couper du bois permettait de développer la force et la vigueur, tout en montrant la meilleure manière d’effectuer ce geste. Ensuite, il demanda au garçon de mettre ces enseignements en pratique.
Le jeune Kohan s’empara de la hache et donna un grand coup pour fendre en deux le rondin que Weren venait de disposer sur un support.
- Finalement ce n’est pas bien compliqué, même si je dois dire que cette hache est assez lourde et que je ne suis pas du tout habitué à manier une telle arme. Est-ce que ça sera tout ou je dois continuer à couper d’autres bûches ? demanda-t-il en riant.
A côté se trouvait tout un tas de rondin entassé et les couper tous prendrait certainement des heures, songea Nolan. Sans attendre, l’adolescent s’empara d’un autre monceau de bois et le disposa sur le support, déjà prêt à le couper.
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Sam 17 Déc 2016 - 7:53 | |
| Ce jeune homme ne ferait peut-être pas un mauvais roi qui sait ? En tout cas il ferait sans doute bien d'avoir davantage de plomb dans la tête car il semblait surtout laisser sa jeunesse le guidait dans tout ce qu'il faisait.
« Si vous le pensez. » Se contenta donc de répondre Weren d'un ton qui démontrait bien qu'il était peu convaincu quand le jeune homme dit qu'il était totalement capable de toujours se débrouiller tout seul… Mais bon il préféra ne pas insister à ce sujet.
Quand à l'entraînement, oh Weren était plus un excellent manieur de hache qu'épéiste, mais il doutait franchement qu'un jeune prince ait envie d'apprendre à manier une hache. Surtout quand il était déjà compétent dans le maniement de l'épée… Ce n'est pas que la hache était une mauvaise arme, mais elle n'était pas du tout proche du maniement d'une épée, de plus elle demandait des qualités que ce jeune homme n'avait pas, ou du moins pas encore. Une force bien supérieure à la moyenne pour pouvoir espérer en user assez efficacement bien entendu.
Et Weren de toute manière n'était pas le genre de guerrier à avoir besoin de manier une arme aussi subtile qu'une épée, l'assaut directe et fracassant d'une hache lui convenant après tout parfaitement pour triompher de ses ennemis...
« Je suis habitué à combattre des épéistes. Je connais bien leurs manières de se battre... » Il resta silencieux un instant avant d'ajouter. « Et la manière de les vaincre. L'épée est une bonne arme après, mais elle est si courante que je ne connais pas un guerrier qui n'a pas déjà eu à y faire face. »
Son expérience était donc celle d'un homme qui avait souvent eu affaire à des bretteurs. Et visiblement aussi celle d'un homme qui comptait sur ses capacités physiques hors-normes pour vaincre souvent. Comme une sorte de taureau sous forme humaine qui fracassait tout ce qui lui faisait face… Et en parlant de talents physiques, il serait bien de s'intéresser aux capacités du prince…
« Le physique importe autant que le talent martial en combat. » Ajouta t-il ensuite sérieusement à l'égard du jeune noble avant d'ajouter. « Notamment lorsque l'on tombe sur quelqu'un d'aussi fort, ou meilleur que soi au maniement de son arme fétiche. Il faut donc chercher à être avantagé ailleurs... »
Quand au volume horaire du jeune homme, comment dire ? Christan avait l'impression d'entendre un nobliau se plaindre, est-ce que lui s'était plaint après tout des longues heures passées à la mine pendant son adolescence ? Non absolument pas… Enfin dans tout les cas, à ses yeux le fait de devenir plus fort et de sans cesse s'améliorer méritait bien le sacrifice d'un peu de temps…
Par contre Weren manqua de soupirer quand le prince lui avoua avec nonchalance que l'ennui était sans doute ce qui l'assaillait le plus pendant ses cours.
« Pour ma part lorsque j'avais vôtre âge vôtre altesse je passai mes journées dans une mine humide et sombre à la chaleur étouffante à m'échine à casser des pierres pour trouver du minerai. Avec le risque bien entendu que le tunnel dans lequel je me trouve s'effondre, ou qu'une poche de gaz explose après avoir été découverte accidentellement. » Comme pour lui dire, qu'à ses yeux pour lui écouter des cours pendant des heures ne semblait pas être un calvaire.
Oh bien entendu il n'affirmait rien, il disait juste que pour sa part il avait une autre conception du calvaire…
« Je peux lui suggérer en effet de supprimer ces cours-là, mais je serai dans ce cas obligé de lui dire que c'est à vôtre demande. Quand aux justifications pour ces cours là en particulier, je vous laisserai vous justifier auprès d'elle car elle risque de me demander pourquoi justement. »
Fut sa réponse quand Nolan demanda s'il pouvait faire en sorte que ce soit les cours d'histoires, et de maintien de l'étiquette qui soient supprimés, avant de reprendre ensuite d'un air pensif. « Ce même si pour ma part je ne vois pas grande utilité à un cours de maintiens de l'étiquette, ou en tout cas pas pourquoi une telle chose prend autant de temps à apprendre. » Non mais sérieusement ! Il avaient besoins de cours de plusieurs heures pour apprendre tout-ceci ? Quelle utilité ? Ah la noblesse aldarienne, et sa tendance au raffinement poussé à l'excès pensa Weren… De quoi avoir un sacré mal de crâne.
Mais de toute manière il n'allaient pas s'occuper d'étiquette ce soir ! Non ils allaient commencer doucement certains travaux physiques qu'allaient devoir subir le jeune prince, doucement car Weren avaient bien entendu d'autres idées en tête, et ce même si ce soir il préférait ne pas en faire trop bien entendu…
Et Weren apprécia d'ailleurs le fait que le jeune Nolan ne se plaigne pas de l'entraînement que venait de lui proposer l'alayien, et se mette assez vite à couper du bois. Bien! Au moins le prince lui facilitait grandement les choses d'une certaine manière…
« On va commencer avec une hache enchantée car la coupe du bois est dangereuse pour un non initié. Quand vous serez plus aguerri dedans on passera à une hache normale, et bien entendu nous ne ferons pas que couper du bois lors de nos entraînement. Vous allez faire beaucoup de travaux physiques, et manuels de toutes sortes. Cela vous permettra au passage de deviner ce que ressent quelqu'un qui fait ça tout ses jours pour gagner sa vie. » Ajouta t-il pragmatique avant de reprendre ensuite.
« Coupez encore quelques bûches, nous allons passer néanmoins à un bois plus dur. » Il sortit un rondins qu'il posa avant d'ajouter. « Du chêne, il faut que la découpe soit bien horizontale... » Avant de conclure ensuite d'une voix grave. « Vous savez faire du feu par hasard ? » Il était certain que la réponse serait non, ce car il avait bien entendu une idée en tête à ce sujet... |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Mer 28 Déc 2016 - 14:47 | |
| Quand Nolan prétendit pouvoir se débrouiller seul ; l’Alayien se contenta de répondre d’un ton dubitatif. Face au regard sombre de Weren, le petit prince préféra affecta un certain détachement, faisant mine de rien, même si en son for intérieur, il admettait que l’homme n’avait pas entièrement tort.
- C'est vrai, admit-il à demi-mots, j’avoue que j’aurais besoin d’aide, mais juste un petit peu, avant de pouvoir voler de mes propres ailes.
Après tout, si ce colosse était un vétéran de guerre comme il le prétendait, son expérience représentait un immense puits de savoir pour l’adolescent. Lorsque le jeune garçon questionna Christan sur ses aptitudes à l’épée, ce dernier répondit que bien qu’il ne soit pas un excellent bretteur lui-même, il était habitué à affronter ce type de combattant, du reste très courant.
Dès lors, il était préférable de développer d’autres aptitudes afin de pouvoir contrer un éventuel adversaire, car le talent martial pouvait parfois se révéler insuffisant, et dans cette situation, la force physique devenait un atout non négligeable.
- Je suis plutôt d’accord, répondit le jeune Kohan, maîtriser uniquement l’épée n’est pas suffisant, c’est pour cette raison que je m’exerce aussi à améliorer mon niveau de magie, histoire de pouvoir user de l’un ou l’autre sortilège contre un adversaire. Mais améliorer ma force physique ne me ferait pas de mal.
En disant cela, Nolan retroussa la manche de sa chemise, dévoilant l’un de ses biceps pour l’examiner. Son membre était relativement ferme et galbé, grâce à son entrainement quotidien à l’escrime, mais sa silhouette générale se révélait bien plus fine que celle du militaire, qui ressemblait à une montagne de muscles.
Quand ils en vinrent à aborder la question du volume horaire du jeune Kohan, Weren manqua de soupirer en entendant les propos désinvoltes de ce dernier.
Et il crut bon d’ajouter qu’à son âge, celui-ci travaillait déjà à l’intérieur d’une mine, dans des conditions épouvantables et soumis au risque d’une explosion de gaz.
- Oh cela devait être affreux, répondit le petit prince d’un ton grave, sentant une pointe de culpabilité le gagner. Effectivement, je dois reconnaître que je suis privilégié par rapport à de nombreuses personnes qui souffrent de pauvreté ou connaissent des conditions de vie très pénibles. De ce point de vue-là, j’ai relativement peu de raisons de me plaindre, bien que le carcan protocolaire et mes obligations princières soient parfois très ennuyeuses.
Ensuite, le haut-gradé proposa de suggérer à la Régente de supprimer les cours en question, en précisant néanmoins que la demande émanait de Nolan et qu’il serait probablement obligé de se justifier auprès d’elle.
- Ne vous inquiétez pas, j’en fais mon affaire, répondit le jeune garçon avec aplomb. Luna est en quelque sorte ma grande sœur et je suis certain qu’elle comprendra que je ne trouve qu’un intérêt limité à suivre certains enseignements.
Le prince Saphir acquiesça de la tête lorsque Christan avoua ne trouver aucune utilité aux cours de maintien et d’étiquette.
- J’avoue que moi non plus. Je trouve même que c’est une perte de temps, mais mon père était très à cheval sur ce genre de choses. Selon lui, apprendre toutes ces choses était indispensable à la bonne éducation d’un futur roi.
En évoquant Korentin, les prunelles mordorées du petit prince se couvrirent d’un voile de tristesse ; cependant, il préféra se composer un masque d’impassivité et suivre l’Alayien comme si de rien n’était jusqu’à sa modeste demeure.
Une fois-là bas, l’homme lui proposa de couper du bois à l’aide d’une hache enchantée, afin de s’assurer que ce dernier ne se blesse pas durant ses premiers essais.
Sans rechigner, le jeune Kohan s’exécuta en prenant l’instrument et commença à couper le bois. Vif et débordant d’énergie, faire de l’exercice physique et se dépenser lui faisaient le plus grand bien. Et à ses yeux, c’était une activité plus agréable que rester des heures assis derrière un pupitre à écouter des leçons indigestes. Weren expliqua qu’il valait mieux débuter par une hache enchantée avant d’en utiliser une ordinaire, pour se familiariser avec son maniement et ne pas se blesser. Le guerrier proposa de couper encore quelques bûches avant de passer à un bois plus dur. Puis ce dernier sortit un rondin de chêne et le posa devant l’adolescent avant de lui demander de le couper.
Christan interrogea également Nolan pour savoir si ce dernier savait faire du feu.
- Pas vraiment, admit le prince en riant. J’ai déjà participé à plusieurs parties de chasse dans la forêt qui entoure Aldaria, mais je n’ai jamais eu l’occasion de m’y aventurer seul et durant ces expéditions de nombreux domestiques nous accompagnaient et préparaient le feu ainsi que les repas. Mais j’aimerais beaucoup apprendre et aller camper dans les bois un jour. Cela doit être très amusant !
Dès après, le jeune garçon donna un grand coup dans le rondin de chêne, mais dut s’y reprendre à plusieurs reprises pour le couper. Son visage arbora une légère grimace et il dit :
- C’est vrai que celui-là est plus difficile à couper que les autres rondins ! J’imagine que quelqu’un qui fait ça toute la journée doit être bien musclé !
Nolan souffla sur ses paumes en se disant qu’à ce rythme, il allait avoir les mains couvertes d’ampoules.
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Jeu 29 Déc 2016 - 20:24 | |
| L'alayien ne fit pas de commentaire quand le prince finit par avouer qu'il aurait probablement besoin d'aide ne serait-ce qu'un petit peu avant de s'envoler de ses propres ailes. Après tout qu'avait-il à rajouter ? Weren n'aimait pas spécialement parler inutilement il se contenta donc de laisser le prince avoir le dernier mot à ce sujet.
Car visiblement ce dernier s'était en effet rendu compte que c'était un vétéran qui se tenait devant lui, et pas n'importe quel soldat. S'il était bien informé il aurait sans doute dû reconnaître d'ailleurs Christan Weren, ou du moins son armure tout aussi connue à travers tout le royaume Aldarien. Ou peut-être qu'il ne s'intéressait pas tant que cela aux choses militaires pour ne pas avoir tout de suite fait la rapprochement conclut Christan, même si au final il était sans doute un peu trop connu à son goût.
Car oui au final Weren était tout sauf un inconnu… Et son armure permettaient à beaucoup de le reconnaître sans même l'avoir déjà vu avant, il n'y en avait sans doute pas deux pareilles sur ce continent. Notamment car une montagne de muscles comme lui ce n'était pas vraiment courant…
« La magie ne fait pas tout, je suppose qu'elle peut-être un bon atout en effet mais à compter trop sur elle comme à compter trop sur l'épée les mauvaises surprises ne sont pas loin. Vous feriez donc bien d'avoir le plus d'atouts possibles dans vôtre manche, au risque sinon que la prochaine erreur lors d'un vrai combat soit la dernière. » Cela Weren était bien placé pour le savoir car rien en ce monde n'était infaillible ou ne rendait invincible.
De même il ne devait pas être forcément être le seul à avoir eu une enfance miséreuse qui avait au moins eu l'avantage de lui forger le corps, et le caractère. Christan ayant souffert après tout, il était habitué à encaisser cette dite souffrance…
« Je ne sais pas si affreux est le mot. » Reprit-il donc grave au sujet de son enfance avant de reprendre tout à fait sérieux. « Ce que je sais en tout cas c'est que les épreuves que j'ai subit m'ont au final rendu fort. C'est dans la difficulté qu'un homme se forge après tout, tel l'acier sous les coups de marteau d'un forgeron. La souffrance et la douleur ont cette qualité de nous habituer à devoir les supporter. »
Un impitoyable constat, mais un constat qu'il avait su à toute épreuve au vu de sa vie difficile.
« Connaissant Duruisseau cela ne m'étonnerait pas. » Ajouta t-il ensuite aux paroles du prince qui disait que cette dernière comprendrait sans doute qu'il n'aime pas certains cours… Quand au fait que l'étiquette était une perte de temps.
« Il appartient à vous, pas à moi de respecter ou pas la volonté de vôtre père quand à vos cours d'étiquette. Moi je me contente de faire mon devoir. » Ajouta t-il ensuite toujours aussi sérieux. Qui était-il après tout pour discuter des choix de l'ancien empereur ? A vrai dire ce n'était pas dans son domaine de compétence, et si le prince ne voulait pas respecter la volonté de son père c'était à lui qu'on incombait la responsabilité, pas au commandant.
Quand à l'idée de la hache enchantée, elle était malheureusement nécessaire. Christan avait parfaitement entendu parler après tout de gens s'étant accidentellement fendu le crâne à cause d'un accident avec une hache de bûcheron. Il suffisait après tout que la tête d'acier de l'outil se dévisse ou se retourne au mauvais moment et il était aisé de se blesser gravement sans faire attention. Partant de ce constat l'alayien ne tenait bien entendu pas à ramener un prince encore en vie mais avec le crâne en partie ouvert au palais à cause d'un possible accident de ce genre.
D'ailleurs ça ne l'étonnait pas que le prince ne sache pas faire du feu, sans magie bien entendu. Car ça devait être sans doute facile avec de la magie, trop au goût de Weren en vérité, alors autant rester aux bonnes vieilles méthodes un tant soit peu naturelles…
« Je vous apprendrai à faire du feu sans magie dans ce cas. » Répondit donc l'alayien pensif à ce sujet, avant de reprendre ensuite calmement. « Je vous apprendrai aussi à faire un feu sans risquer de provoquer un incendie, ou en faisant en sorte que le feu soit un minimum discret. Cela peut toujours servir. » Après tout il y avait une différence entre faire un feu, et faire un feu pratique. Quand au bois…
« Le corps d'un homme est comme l'argile malléable, il se transforme selon ce qu'on en fait. Un bon guerrier doit savoir entretenir son corps comme une machine de guerre, toujours aussi affûté que la plus aiguisée des lames. » Il avisa les mains du prince, et ajouta. « Lorsque l'on combat il est évident que l'on peut et que l'on sera blessé. Cela peut aller de la blessure légère à grave, mais sachez que si vous vous laissez trop distraire par la douleur cela nuira à vos performance. Il ne faut pas qu'avoir un corps ferme et fort pour se battre bien, il faut aussi être habitué à endurer et à supporter. A continuer à vous battre tant qu'il reste une chance. » Sur ces belles paroles il acheva donc sérieux.
« Aujourd'hui comme ce n'est pas encore un entraînement officiel vous allez simplement couper du bois jusqu'à être essoufflé et ensuite je vous apprendrai à faire un feu pour que vous puissiez vous reposer un peu. Mais je vais être clair avec vous, mon but au cours de vos entraînements sera de vous faire endurer de plus en plus d'efforts pour que vôtre corps soit forcé de s'y habituer et même de continuer à être performant dans ces conditions malgré la douleur des crampes et l'inconfort. Je vais faire en sorte que même si par hasard un jour vous soyez lâcher seul au milieu de nul part vous soyez capables de vous en sortir. » L'air sérieux avec lequel il disait cela témoignait bien qu'à ses yeux il valait mieux être prêt à tout après tout, même à ce genre de scénario assez invraisemblable… |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Jeu 5 Jan 2017 - 22:47 | |
| Au moment où Nolan évoqua la possibilité d’utiliser la magie, en complément de l’épée afin de se défendre en cas de danger ; Christan répondit gravement que celle-ci n’était pas suffisante et qu’il valait mieux disposer de plusieurs atouts pour se défendre.
L’adolescent réfléchit un bref instant et ses prunelles s’éclairèrent :
- Vous avez parfaitement raison ! Je sais aussi me servir d’une arbalète et de mes poings, dit-il en arborant un petit air mutin. C’est mon père qui m’a appris à me battre. En effet Korentin était un exceptionnel pugiliste et le petit prince l’avait toujours regardé avec des yeux emplis d’admiration. C’était grâce à ce dernier que le futur héritier avait acquis les rudiments du combat à mains nus et possédait un bon niveau dans ce domaine. Après que Weren ait abordé le sujet de sa jeunesse malheureuse, le jeune Kohan ne put s’empêcher de compatir aux malheurs de celui-ci et de penser que sa situation faisait de lui un rare privilégié.
Toujours avec la même solennité, l’homme au masque de fer répondit que les épreuves subies l’avaient, au contraire, rendu plus fort et endurant. Puis, il ajouta que c’était dans l’épreuve que les Hommes forgeaient leur âme, la rendant aussi résistante que la plus aiguisée des lames d’acier.
Le Prince Saphir darda son regard doré sur les yeux du haut-gradé et songea que cet être paraissait constitué d’acier, semblable à son armure rutilante qui semblait ne former qu’un avec lui.
- Je vois, répondit le futur souverain en prenant un air songeur. Un jour, quand j’étais enfant, mon père m’a dit que ce qui ne me tuerait pas me rendrait plus fort. Dans les moments où j’étais en proie au doute, ces paroles résonnaient en moi et m’insufflaient la force et le courage nécessaires pour surmonter les épreuves.
A cet instant, le cœur de l’adolescent se serra de douleur en pensant à l’absence de son père, qui se trouvait gelé magiquement. Celui-ci lui manquait terriblement et il aurait tellement eu besoin de ses conseils et de son soutien à un âge où il devenait un homme et devrait bientôt assumer les responsabilités d’un Royaume. Par la suite, le prince et le militaire poursuivirent leur conversation et abordèrent l’épineux problème de l’étiquette et des cours de maintien. A cela, le fier guerrier répondit que le choix de respecter ou non la volonté de son père appartenait à Nolan. Le gamin ressentit une pointe de culpabilité et répondit en détournant les yeux, afin de ne pas croiser le regard sombre de l’Alayien qui pesait sur lui.
- Mon père accordait une grande importance au protocole, à la Royauté et à l’image qu’on revoit à ses sujets. Selon lui, notre rôle en tant que monarque est de montrer l’exemple et d’être un modèle de probité et de noblesse. Je pense qu’il voudrait que je lui fasse honneur en affichant la dignité nécessaire à un prince. Dès lors pour respecter sa volonté, je m’astreins malgré tout à une certaine discipline et respect de mon rang. Mais, je crois néanmoins que suivre autant d’heures n’est pas indispensable, même si bien sur je continuerai à parfaire mon éducation princière conformément à ses désirs. Je garderai juste le strict nécessaire.
Par la suite, lorsqu’ils furent dans la demeure de Christan, l’homme proposa à l’adolescent de lui apprendre à allumer du feu, sans user de magie. Le prince Saphir éclata de rire en imaginant allumer du feu…sans magie.
- Bien évidemment, avec la magie c’est trop facile et donc beaucoup moins drôle, dit-il en arborant un sourire charmeur. Par ailleurs, la magie peut se révéler imprévisible et pourrait provoquer un incendie, si celle-ci est mal maîtrisée. Sans compter que disposer d’une autre méthode pourrait mettre très utile si par malheur ma magie s’épuisait. Après que le jeune Kohan ait débuté sa coupe du bois, le vétéran de guerre débuta un discours concernant l’endurcissement du corps et le fait de se battre jusqu’aux limites de ses forces.
Ces propos firent écho dans l’âme de Nolan, désireux de se lutter tant que demeurait la moindre lueur d’espoir et à ne jamais renoncer. La victoire appartenait à ceux qui étaient prêts à combattre avec acharnement pour l’arracher à leurs ennemis. Depuis sa plus tendre enfance, le jeune Aldarien faisait tout son possible pour s’endurcir et devenir le plus fort et influent possible.
- Je veux devenir plus fort, dit-il d’un ton grave. Plus je serais fort et plus je pourrais me protéger contre mes adversaires ainsi que veiller sur la sécurité de mes sujets.
Le souvenir de sa prise en otage par Aldakin du Néant lui revint en mémoire et le gamin serra les dents de rage. Ensuite, le jeune homme continua à couper du bois avec entrain et application, malgré la fatigue qui peu à peu le gagnait et la sueur qui coulait sur son corps endolori par les efforts fournis. Les monceaux de bois s’entassaient les uns après les autres dans la pièce.
A un moment, le petit prince dû s’arrêter, ruisselant de sueur et presque à bout de souffle. Pourtant, il se refusait à flancher et désirait poursuivre cette pénible tâche jusqu'à la fin.
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Sam 7 Jan 2017 - 21:40 | |
| Le jeune prince ne tarda pas à dire qu'il savait pour sa part user de son arbalète, et de ses poings. Ce qui en effet n'était pas plus mal. Après tout savoir user d'une arme à distance, et dans le pire des cas se défendre à mains nue était toujours une bonne chose. Un guerrier pouvait après tout être confronté à une multitude de situations périlleuses.
« Il vaut toujours mieux savoir se défendre à distances, ou avec ses poings en effet si cela doit s'avérer nécessaire. » Il parlait à ce sujet d'expérience, lui même étant disons très doué pour cogner vigoureusement quelqu'un avec ses gantelets de fer. Certes Weren n'était pas le meilleur pugiliste qui soit, mais un gantelet en acier avait toujours de quoi calmer les ardeurs de certains. Quand au reste, il fallait une combinaison de chance, de talent pour survivre. Dans tout les cas il faudrait qu'il voit si le jeune homme était aussi doué que cela à mains nue un jour. Après tout des gestes parlaient toujours mieux que des mots…
Au fond tout ce que Weren avait apprit, il l'avait donc apprit à la dure. Sans qu'on ne lui fasse de cadeau et par nécessité. Le cadre de la survie bête et méchante étant au final un très bon environnement pour s'améliorer. Un environnement avec lequel Weren était très familier…
Car une vie rude comme la sienne vous frappe comme un forgeron martèle comme l'acier. Et soit elle vous forge, soit elle vous brise. Pour sa part Weren avait été façonné là où d'autres auraient été brisés…
« J'ai pour ma part tout perdu. Ma terre natale, et mon passé. Mais comme tout homme j'ai dû savoir me relever malgré que la vie m'ait jeté à terre. Et elle vous jettera à terre vous aussi prince, et ce n'est qu'à vous ils vous appartiendra de vous relever pour continuer le combat malgré la douleur qui tiraillera vôtre âme et vôtre cœur. » Se contenta t-il donc d'ajouter au futur roi au sujet du fait que ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort. Démontrant aussi une certaine force de caractère par le fait d'arriver à évoquer ceci sans mal.
Car oui c'était cela être un homme, c'était replanter son champ quand des bandits vous l'avaient brûlés, c'était défendre becs et ongles ce qui vous était cher et ne jamais ployer l'échine devant la vie injuste. Être un homme n'était pas forcément être un gagnant. Non, être un homme c'était savoir se battre jusqu'au bout face à la fatalité et ne jamais renoncer quelque soit l'issu.
Au final Weren se rendait bien compte à quel point l'existence pouvait être futile, celles des elfes, celles vampires, des humains, et des dragons. Contrairement à pleins d'armandéens qu'il avait rencontré il savait cela, mais il ne renonçait pas pour autant. Non, il avait accepté la nature ô combien futile de l'existence, et en avait même tiré sa force. Se riant des difficultés, et des échecs qu'il subissait de temps en temps pour devenir plus fort. Sachant que la fin serait de toute manière la même, il ne restait après tout pour lui qu'à tracer la parcours. La mort… Voilà l'ultime délivrance de toute chose.
« Pourquoi dire cela à moi qui suis un commandant pas un noble, et ne juge pas vôtre comportement en lui-même de toute manière ? » Finit d'ailleurs par répondre l'alayien quand le prince s'expliqua devant lui au sujet du fait qu'il préférait ne pas trop perdre de temps avec les cours d'étiquettes. Après tout la question se posait en effet. Pourquoi dire cela à Weren ? Surtout que celui-ci n'avait même pas demandé de justifications à ce sujet. « Nôtre comportement en dit beaucoup au sujet de ce que nous avons sur le cœur, ne l'oubliez pas prince. » Se contenta donc d'achever l'alayien à ce sujet. Que voulait-il dire par là ? C'était à Nolan de le déduire…
Quand au fait que le jeune homme éclate de rire quand à l'idée d'allumer un feu sans magie. Weren ne sut pas trop quoi en penser, qu'il y avait-il de comique là-dedans ? Il ne saurait pas le dire dans les faits, et supposa qu'il devait bien y avoir quelque chose là-dedans de comique pour le futur roi.
« C'est cela. » Se contenta t-il de répondre de sa voix grave et profonde quand le prince confirma que ce serait en effet utile de savoir allumer un feu sans magie, après tout autant ne pas trop se prendre la tête pensa l'alayien. Le plus important étant d'aller directement au plus efficace, et de bien faire les choses au final. Les paroles du prince suite à son discours d'ailleurs furent intéressantes.
« Pourquoi tenez vous tant à veillez sur la sécurité de vos sujets ? » Finit par demander l'alayien, après tout il était bien de connaître ses propres motivations, ne serait-ce que pour pouvoir écarter le doute au moment de passer à l'action.
« Arrêtons là. Vous tuer à la tâche ne vous permettra pas de progresser après tout, vous ne serez juste plus en état de poursuivre l'entraînement demains. » Reprit-il ensuite calmement lorsque le prince eut coupé du bois au point d'en être très fatigué. L'alayien l'invita donc à venir s'asseoir non loin de lui alors que pour sa part il rassemblait du bois sec. Ce tout en parlant de sa voix profonde, abordant ainsi un sujet intéressant au passage.
« Quand j'y pense… Vous ne savez toujours pas qui je suis ? Pourquoi ne pas me l'avoir demandé ? » Car en effet la question se posait. Surtout qu'il serait peut-être bien pour le prince de connaître l’identité d'un de ses commandants (c'est quand même un grade élevé), mais aussi celle de l'homme qui allait par extension fréquemment l'entraîner physiquement parlant. |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Mer 18 Jan 2017 - 22:29 | |
| Christan confia au jeune prince qu’il avait tout perdu, sa terre natale et son passé mais que celui-ci était parvenu à se relever en dépit des épreuves rencontrées. La cruauté de l’existence jetait les êtres à terre mais ces derniers pouvaient, en cherchant au fin fond de leur cœur, trouver la force de se relever et de poursuivre la lutte.
Nolan écoutait attentivement les paroles de l’homme et son visage juvénile arbora une expression de gravité. Lui aussi avait connu maintes épreuves malgré son jeune âge et il savait que d’innombrables combats l’attendaient à l’avenir. Le petit prince était prêt à tout pour s’endurcir afin de pouvoir les affronter en gardant la tête, comme cela incombait à un individu de son rang.
L’adolescent se demandait quels événements avait pu forger un être tel que ce mystérieux guerrier qui se tenait face à lui ; celui-ci ressemblait à un vétéran de guerre, habitué aux fracas des champs de batailles, mais sa manière de s’exprimait n’était pas celle d’une brute épaisse.
- Je comprends, répondit le jeune Kohan d’un ton solennel. La vie ne nous laisse guère le choix, nous devons nous battre si nous voulons survivre dans ce monde cruel. C’est une leçon que j’ai appris dès mon jeune âge et je suis prêt à poursuivre dans cette voie.
Malgré l’impétuosité de sa jeunesse, le gamin connaissait déjà les rudes réalités du monde extérieur, et ne désirait pas rester confiné à la vie cloîtrée du palais. Ce n’était guère dans ces alcôves feutrées qu’il apprendrait la vrai vie et à se battre. Cependant son entourage ne l’entendait pas de cette oreille et ce dernier ressentait souvent une intense sensation d’étouffement, au point d’en arriver à envisager de fuguer…
Fort heureusement, ces escapades nocturnes lui permettaient de respirer et d’oublier, ne serait-ce que l’espace de quelques heures, le carcan princier dans lequel on le maintenait.
Weren interrogea ensuite le jeune garçon pour savoir pourquoi celui-ci ressentait le besoin de se justifier de son manque d’enthousiasme face aux cours d’étiquette. Après tout, l’Alayien n’était guère un noble, prompt à froncer les sourcils, au moindre manquement à l’étiquette.
Nolan se mordit les lèvres, avant de reprendre son masque d’assurance impassible et de répondre d’un ton posé :
- Vous avez raison, je n’ai nul besoin de me justifier surtout face à vous. Comme vous le soulignez, vous n’êtes pas un noble et vous n’allez surement pas me reprocher de ne pas trouver d’intérêt à certains cours…Si je suis honnête avec moi-même c’est sans doute que j’éprouve une certaine culpabilité à ce sujet, sans doute celle de trahir mon père en quelque sorte…Donc au fond, la véritable personne envers qui je ressens le besoin de me justifier, c’est moi-même.
Le prince Saphir s’exprimait avec aplomb et était assez lucide concernant ses ressentis ; d’ordinaire, il était habitué à jouer un rôle d’héritier modèle, entouré d’une kyrielle de courtisans. Mais face à cet homme, ce dernier ne ressentait pas le besoin de nier ses émotions et s’exprimait avec franchise.
Il hocha également la tête en signe d’approbation quand le haut-gradé expliqua que notre comportement en disait au sujet de nos sentiments.
- Je sais…se contenta-t-il de dire à mi-voix.
Après qu’ils aient gagné la demeure du militaire et que ce dernier ait proposé au futur empereur de couper du bois, leur conversation dériva sur le désir de Nolan de protéger ses sujets :
Tout en continuant à trancher des bûches en serrant les dents, l’adolescent répondit :
- Pour moi le pouvoir n’est pas une fin en soi, je ne veux pas être fort et puissant pour dominer les autres ! Mon unique but et ma raison d’être est de veiller sur mon peuple. C’est pourquoi je désire tant progresser et m’endurcir ! Bien sûr je veux assurer ma propre sécurité mais aussi, et surtout, celle des autres.
Le gamin continuait à couper du bois avec acharnement et la sueur qui ruisselait sur son front, mouillait ses cheveux dorés. Voyant son état de fatigue et lisant la détermination qui luisait dans ses yeux mordorés, Christan estima plus sage de lui demander de cesser cette tâche.
Le soldat l’invita à s’asseoir à ses côtés afin de poursuivre leur discussion. Essoufflé, le petit prince s’installa, tentant de reprendre doucement son souffle. En jetant un regard à ses paumes, celui-ci s’aperçut qu’elles étaient boursouflées et douloureuses ; il aurait certainement des ampoules.
Dès après l’Alayien demanda à l’adolescent s’il connaissait son identité et pourquoi ce dernier n’avait pas posé la question.
Nolan le fixa et arbora un sourire espiègle avant d’ajouter d’un ton amusé :
- Je sais qui vous êtes. Vous êtes le commandant Christan Weren et vous ne passez pas inaperçu, car vous êtes…comment dire…assez costaud et votre armure attire le regard. Je vous ai déjà vu discuter avec ma sœur…je veux dire la Régente et sortir de la salle du conseil.
En vérité, le gamin avait l’habitude de fouiner et d’espionner ce qui se passait dans les couloirs du palais. Dès lors, celui-ci était informé de nombreuses choses et connaissait de vue et de noms d’innombrables personnes.
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Sam 21 Jan 2017 - 18:11 | |
| Weren ne cachait pas avoir mené une existence difficile même s'il n'allait jamais dans les détails, il en était même fier d'une certaine manière. Certes son passé était triste, tragique cela était incontestable, mais ces souffrances, ces épreuves l'avaient au moins rendu fort. Faisant de lui l'homme qu'il était aujourd'hui, un guerrier capable de regarder avec dureté l'adversité en face avant de l'affronter de toutes ses forces. La mort, voilà le véritable repos d'un guerrier. Car la vie n'était que lutte, et combats. Pas toujours les mêmes combats, mais l'existence elle-même est pour lui une épreuve de survie dont la seule fin était l'inévitable trépas de toutes chose dans les faits.
Et il tenait toujours debout pour sa part, il était donc d'une certaine manière victorieux là où ceux qui étaient morts avaient perdu. L'on ne pouvait pas gagner éternellement bien entendu, mais ce qui comptait ce n'était pas de gagner. Ce qui comptait véritablement c'est de ne jamais renoncer, ce quel que soit l'issue.
« Sachez une chose prince vu que nous sommes d'accord à ce sujet. Si je ne conteste pas le fait que l'on peut compter des fois sur les autres. » Reprit-il de sa voix grave quand Nolan disait qu'il le comprenait, avant de conclure ensuite sérieux. « Il faut toujours savoir compter avant tout sur soi-même, que le jour où personne ne pourra vous venir en aide vous ne soyez pas démuni. »
Une façon de voir les choses assez dure, mais assez vraie au final. Comment être sûr et certains après tout qu'il y aurait toujours quelqu'un pour vous venir en aide lors d'un moment de difficulté quelconque ? Comment savoir d'ailleurs à qui faire véritablement confiance au point de confier sa vie sans hésiter ? Ce genre de choses ne s'apprenaient qu'à la dure dans les faits, et ce genre de choix ne se faisait jamais légèrement de toute manière. Weren pour sa part avait apprit à force à être toujours sur ses gardes, et à ne prendre que rarement les choses à la légère. Tout simplement car qui que l'on soit, une erreur pouvait être toujours la dernière si faîte au mauvais moment…
Quand au jeune Kohan, Christan avait constaté que ce dernier essayait de garder un air fier en toute circonstances, ce qui n'était pas une mauvaise chose dans les faits. Tant qu'il était capable de l'assumer bien entendu. Quand au reste, oui le jeune princesse n'avait pas de réelle raison de se justifier devant lui quand à un manque quelconque d'étiquette. Weren reprit donc après que Nolan ait conclut qu'il cherchait à se justifier auprès de lui-même.
« Les mensonges que l'on peut se faire à soi-même sont séduisants, mais s’enfermer dedans ne peut que nous ramollir au final. Être franc avec soi-même permet au moins de savoir quelles sont nos forces, et nos faiblesses. De savoir ce qu'il faut améliorer, et si cela est vraiment nécessaire. » Et Weren parlait là avec l'expérience d'un vétéran, il n'était pas en effet une simple brute. Mais un homme qui avait vécu et apprit au final, il savait bien ce qu'était la guerre et la souffrance. Mais plus que cela que nôtre pire ennemi est souvent nous-même…
Au moins le jeune héritier était lucide à défaut d'être expérimenté. C'était une qualité utile, encore plus à un chef. Un homme qui devait mener par l'exemple, et être par nature supérieur aux autres s'il voulait justifier véritablement sa légitimité. Une supériorité qui pouvait se baser sur beaucoup de choses, mais qui dans le cas d'un souverain bon et juste par un comportement bon et généreux.
Un comportement qui semblait aller parfaitement à ce jeune blond comme ce dernier le soulignait en parlant du fait qu'il désirait avant tout protéger ses sujets.
« Le pouvoir n'est pas une fin en soi oui, mais il est nécessaire pour accomplir ce à quoi vous aspirer. La quête du pouvoir est donc une nécessité pour celui qui aspire véritablement à changer les choses, ou protéger les siens. Le pouvoir, la force, la légitimité. Voilà ce qui permet à un homme de modeler le monde qu'il le désire, que ce soit par de nobles ou mauvais idéaux. » Et alors que le jeune prince finissait de couper du bois suite à une directive de Weren, ce dernier ajouta gravement.
« Alors dîtes moi mon prince, si vos idéaux sont nobles, laisserez vous quelqu'un ayant des idéaux mauvais à vos yeux avoir du pouvoir, ou l'avoir à vôtre place ? Il faudra vous imposer si vous désirez réellement changer les choses comme vous l'entendez. Du moins vous faire accepter. »
Une façon de pensée pragmatique tout à fait digne de lui au final. Comme il pensait comme légitime, et surtout préférable que le prince en sache un minimum sur lui.
« Oui je suis le commandant Christan Weren, ancien soldat de l'armée alayienne, puis général pendant un temps lorsque cette dernière avait ralliée le protectorat. Je suis l'un de ceux ayant fait en sorte que Armandéen et alayiens s'allient face au blanc. » Reprit-il donc de sa voix grave, avant de reprendre ensuite sérieux après avoir regardé un instant les mains du prince qui avait été très zélé dans l'effort.
« Et maintenant je suis commandant dans l'armée Aldarienne, les choses changent certes mais je suis toujours là... » Il regarda le prince Nolan, et reprit solennel. « Bon, je suis censé vous apprendre à faire un feu. Voici ce qu'il faut faire. » Weren réfléchit un instant puis reprit.
« Tout d'abord il vous faudra de l'amadou pour faire flamber le combustible qui est le bois dans le cas présent. L'amadou peut se fabriquer en réduisant des petits bâtons ou bouts d'écorces en poudre avec un couteau. Avec de l'herbe séché cela peut fonctionner aussi, ou avec de la sciure de bois entre autres. L'amadou obtenu vous rassemblez ensuite des pierres en cercle pour former un cercle d'un diamètre d'un mètre 50 autour du bois rassemblé au milieu de ce cercle. Ainsi vous éviterez un incendie malheureux. Puis quand cela est fait et que le bois est rassemblé au milieu du cercle, vous usez d'une amulette, ou de deux silex en les faisant se cogner mutuellement ou encore d'un bout de bois de la manière que je vais vous montrer pour démarrer le feu. » Weren montra comme user d'une baguette de bois pour faire démarrer un feu, ceci fait il éteignit le feu avant qu'il ne prenne vraiment, et conclut à l'égard du jeune héritier.
« A vôtre tour. » Après tout la théorie n'était que la théorie, et il n'y a que la pratique qui permettait au final de vraiment assimiler ce genre d'enseignements pour de bon. « Quand vous aurez réussit à le faire avec du bois sec, nous le ferons ensuite avec du bois mouillé. » Précisa néanmoins l'alayien, après tout le jour où le prince aura besoin d'allumer un feu il n'aura pas forcément du bois parfaitement sec à portée de mains... |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Lun 30 Jan 2017 - 22:58 | |
| Nolan demeurait intrigué par ce guerrier, dissimilé derrière une armure d’acier et dont le regard sombre paraissait refléter un passé tragique. L’homme ne semblait pas prêt à en dévoiler les grandes lignes, toutefois, l’adolescent soupçonnait qu’il était composé de rudes batailles et de tueries ainsi que d’une lutte acharnée pour demeurer en vie. Cet être qui lui faisait face était l’un de ceux qui avait dû faire face à l’adversité.
L’adolescent approuva de la tête quand le soldat lui dit qu’il fallait toujours pouvoir compter sur soi-même, afin de ne pas être démuni en cas de danger. En entendant ces paroles, ce dernier se remémora l’époque où il était l’otage d’Aldakin du Néant et l’immense frayeur ressentie à l’idée de ne jamais revoir son père. En ce temps-là, Nolan n’était âgé que de huit ans, mais l’innocence de ses jeunes années avait été ternie par cette douloureuse captivité. Ce jour-là, il s’était juré en son for intérieur de ne jamais laisser une telle ignominie se reproduire. Déjà si jeune, le jeune Kohan avait goûté à ce sentiment terrible qu’on nomme l’impuissance et depuis lors, celui-ci désirait devenir fort et influent.
Désormais, il n’était plus un enfant fragile, seul face à un adulte, mais bientôt un homme.
Le mystérieux individu qui se tenait debout devant lui paraissait prêt à l’aider dans cette tâche, et le gamin ne comptait pas rechigner, malgré les dures séances entraînements qui l’attendaient. Après tout, il fallait savoir souffrir si on désirait progresser.
Quant à la suite des propos de Weren, le petit prince Saphir ne comptait pas les démentir. Certes, comme celui-ci le disait, il pouvait s’avérer séduisant de s’enfermer dans des mensonges, mais en dépit de sa jeunesse, l’héritier du Royaume ne manquait guère de lucidité sur lui-même ou sur les personnes qui l’entouraient. [ …]
Pendant que le futur souverain coupait du bois, leur conversation dériva sur la question du pouvoir. Christan possédait un avis très tranché à ce propos et estimait que le pouvoir était nécessaire à la réalisation de ses aspirations. En outre, il servait aussi à changer les choses, à protéger les siens et à modeler le monde selon ses idéaux bons ou mauvais.
Le prince d’Aldaria médita ses paroles emplies de gravité, tout en poursuivant sa tâche. Soudain le militaire lui demanda s’il laisserait quelqu’un poursuivant de sombres desseins s’emparer du pouvoir. S’il ne désirait pas voir une telle chose se produire, ce dernier devait s’imposer.
- Je refuse que le pouvoir soit confisqué ou tombe entre de mauvaises mains, répondit Nolan avec sincérité. Pourtant si je suis honnête, je sais que de nombreux périls se dresseront sur ma route et que nombreux sont ceux qui désireux de gagner en puissante tenteront de me berner. L’expérience m’a aussi montré que les ennemis ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Et que certains de nos « amis » peuvent nous poignarder dans le dos. Le pouvoir possède le don de corrompre le cœur des hommes…et des femmes…
Il y avait une pointe de tristesse et d’amertume dans ces dernières paroles et son visage prit une expression pensive.
Ensuite, le jeune Kohan écouta les paroles du commandant Weren concernant son origine Alayienne et ses états de services militaires. Un léger sourire s’afficha sur les lèvres du futur empereur et il dit d’un ton posé:
- Lorsque j’étais enfant, j’ai été l’otage d’un Alayien nommé Aldakin du Néant, le prêcheur. Cet homme dur et austère a tenté de m’inculquer les principes de l’esprit du vide, mais j’ai résisté de toutes mes forces malgré mon jeune âge. Depuis lors, en toute franchise, je ne me sens pas très l’aise en présence d’Alayiens, mais je lutte contre ce sentiment, car je déteste condamner quelqu’un sur base de son origine.
Le Prince Saphir pensa que la vie était ironique et que les ennemis d’hier devenait les alliés de demain. La seule chose qui paraissait immuable était le changement et les adaptations que celui-ci nécessitait.
Par la suite Weren lui montra comment allumer du bois sec en lui donnant des consignes précises. Dès après Nolan s’exécuta, ce n’était pas évident pour lui à cause de ses mains douloureuses et recouvertes d’ampoules. Au début, le jeune échoua, mais persévérant il parvint au bout de plusieurs essais à allumer un bon feu.
Ce dernier arbora un sourire satisfait avant de se tourner vers Christan en disant avec impétuosité :
- C’est un peu plus difficile qu’il n’y parait mais avec de la motivation et de la volonté, on finit par y parvenir. A présent, j’ai hâte d’apprendre à faire du feu sur bois mouillé !
Mais avant cela, je vais d’abord soigner les écorchures sur mes mains. Ensuite, le prince effleura ses paumes en exécutant un sort : - Spoiler:
[Soin] Ecorchure Permet de guérir une petite écorchure uniquement sur soi-même.
Geste clé : effleurer l'écorchure avec le petit doigt
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Mer 1 Fév 2017 - 17:42 | |
| « Le pouvoir corrompt ? Le pouvoir corrompt surtout les faibles de caractères. Il corrompt ceux qui se disent qu'ils peuvent se permettre d'abuser un peu de leurs autorité, ce qui leurs donne des facilités par la suite pour en abuser de plus en plus, ou bien ceux qui sont trop aisément séduit par les douceurs de l'existence. Et qui cèdent tôt aux tard aux facilités offertes par le pouvoir. » Répondit-il grave à ce sujet. Car oui pour Weren ceux qui étaient corrompu par le pouvoir étaient ceux ayant un caractère faible, ou vil. Et sur ce il reprit franc. Quand Nolan parla d'Aldakkin du Néant.
« J'admirai Alakkin du néant et je l'admire toujours. Je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il a fait et je ne suis pas pour qu'on prenne ainsi des enfants en otages. Néanmoins sans lui mon peuple aurait bien plus souffert qu'il n'a déjà souffert. Il faisait ce qu'il pensait juste pour les siens et pour le Néant. Dîtes moi prince. » Avant de reprendre avec sérieux.
« Où auriez-vous été prêt à aller pour le bien de vôtre peuple ? Pour ce qui vous tient à cœurs ? Pour une cause que vous pensez juste ? Demandez le vous et dîtes vous qu'Aldakkin du Néant pour sa part était prêt à tout. Ce qui a fait de lui vôtre ennemi et non vôtre allié n'était au final rien d'autres que les circonstances. » Les années avaient visiblement permit à Christan de prendre du recul, ou peut-être était-ce une certaine sagesse qu'il avait finit par développer avec le temps ? Un relent du traumatisme qu'avait été la mort du Néant ? Dans tout les cas il avait été franc avec le prince, après tout une telle réflexion aiderait ce dernier à prendre du recul sur les choses à terme.
Quand au feu, c'est avec satisfaction que Weren vit le prince finir par y arriver aux bouts de plusieurs essais, et avec sérieux qu'il dit calmement.
« Faisons une pause avant de passer au bois mouillé. » Après tout il ne fallait pas non plus en faire trop, il était bien conscient après tout que le prince était encore assez jeune et n'avait pas forcément une condition physique aussi aguerrie que celle d'un guerrier professionnel. Au passage notons que Weren n'avait fait aucun commentaire quand à l'usage de magie par le prince, néanmoins il finit par reprendre de sa voix grave.
« A ce que j'ai compris vous seriez prêt à mettre votre vie en danger au nom de votre peuple, ou pour ce qui vous tient à cœur. Néanmoins se mettre en danger est une chose… Il en est une autre de possiblement tuer quelqu'un. Imaginons par exemple que vous soyez roi, que vous vous battiez sur un champ de bataille et que face à vous se tiendrait un soldat de l'armée ennemi. Un soldat qui est sans doute père de famille, un homme bon probablement et qui ne vous haït pas spécialement. Il fait juste son devoir, néanmoins les circonstances font que c'est un ennemi et qu'il défend sa vie. Alors dîtes moi prince, seriez-vous capable de tuer cet homme ? Que ce soit de sang-froid ou non ? Et pensez-vous que vous serez le même après avoir tuer vôtre premier homme ? Après avoir détruit une vie entière d'un simple geste ? Et pourtant. C'est à cela que vous risquez d'être confronté un jour s'il y a par exemple une nouvelle guerre. Car il est une chose d'ordonner l'exécution d'un criminel, une autre de tuer un homme de ses propres mains. » Ainsi Weren dressait le portrait de la réalité à Nolan, et ainsi il attendit la réponse du prince à cette sombre problématique. Une problématique à laquelle lui-même avait été confrontée et à laquelle il avait répondu à sa manière, il avait tué de nombreuses fois en effet, mais jamais gratuitement.
Non, il avait toujours tuer au nom de ses convictions ou d'un idéal supérieur à lui, Weren était un homme dur, certains diraient même impitoyable, mais pas du genre à tuer à tout va aussi facilement que l'on écrase un cafard. C'était cela qui le différenciait des vrais monstres, d'avoir toujours lutter pour la survie de son peuple, pour la grandeur du Néant et du genre humains. Non uniquement pour le plaisir de tuer. Et s'il avait poser cette problématique au prince, c'était bien parce que chaque guerrier ou presque finissait par y être confronté au final. Si Weren pour sa part arrivait à être en paix avec le fait d'avoir tuer, c'était bien parce qu'il ne l'avait jamais fait gratuitement. Parce que il l'avait toujours fait par devoir, ou pour survivre. |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Ven 10 Mar 2017 - 21:54 | |
| Nolan écoutait attentivement les paroles de Weren et répondit avec gravité :
- Mais est-ce que la faiblesse n’existe pas dans chaque homme ? Est-ce que finalement nos vies ne se résument pas à une lutte perpétuelle pour surmonter nos propres faiblesses ? Est-ce que le véritable courage ne se mesure pas au fait de vaincre sa peur ? Car s’il n’existe nulle peur, comment être courageux ? Quant au gout du pouvoir ou à d’autres tentations, peut-être que même l’homme le plus sage ou le plus fort peut un jour connaitre un moment d’égarement et se laisser séduire par les mirages de la toute-puissance…Sans doute n’est-ce que tristement lucide que de reconnaitre que la plupart des êtres sont faillibles, y compris ceux qui placent leur vertu au-dessus de toute chose.
De plus, reprit-il avec le même ton solennel, en plongeant son regard doré dans celui de Christan, certains individus vils et corrompus peuvent évoluer, se remettre en question, apprendre de leurs erreurs et changer leurs faiblesses en forces. Nous ne sommes pas figés, nous pouvons progresser, à condition d’en avoir la volonté. La nature humaine est si complexe…Et seule l’Histoire peut juger les actes des Hommes.
Le jeune garçon en avait conscience malgré sa fougue et son caractère entier. Lui-même n’était parfait, commettait des erreurs ou faisaient parfois preuve de mépris ou de jugements négatifs envers certaines personnes qui avaient fauté à ses yeux ou prônaient des idées opposées aux siennes. Toutefois, les êtres étaient si complexes et si changeants qu’il valait mieux considérer certains comportements avec une forme de sagesse voire d’indulgence.
Le haut-gradé poursuivit et, avec honnêteté, exprima son opinion concernant Aldakin du Néant et les faits qui étaient imputés à ce dernier.
- Aldakin œuvrait pour ce qui lui semblait juste, et cela je peux le comprendre. Mais pour autant, je ne partageais pas ses idées et je ne cautionne pas les moyens qu’il a employés, ni ses actes. Quant au fait de devenir son allié, cela aurait été possible si le plan de prêcheur avait marché, car en me prenant en otage, il poursuivait un objectif hautement stratégique ; celui de m’inculquer les principes du Néant et d’obtenir un allié de choix, ou plutôt devrais-je dire un « pion » malléable à souhait, termina-t-il avec un petit sourire désabusé.
De ce point de vue-là, le prêcheur était un excellent stratège et un bon dirigeant qui avait agi finement. Cela aussi le jeune Kohan ne pouvait que l’admettre, malgré sa captivité et la tentative d’assassinat opérée sur lui. Rationnellement, ce dernier comprenait les actes d’Aldakin, mais son cœur se révoltait aux souvenirs des actes abjects commis par cet homme.
- Peut-être avait-il comprit que les grandes batailles ne sont pas nécessairement celles qu’on remporte avec des armes, mais celles qu’on gagne avec des idées, des principes qui s’immisce dans l’esprit des gens. Et concernant les alliances, selon moi, elles ne sont pas uniquement affaire de circonstances, mais aussi de choix, voire d’une stratégie active pour atteindre ses objectifs. Un peu comme bouger ses pions sur un grand échiquier. Pourtant, est-ce que vouloir le bien de son peuple justifie le mal causé à d’autres nations ? Je veux dire est-ce que la fin justifie les moyens ? Est-ce que la victoire obtenue par des moyens déshonorants possède toujours la même valeur ? Est-ce que finalement les moyens employés ne comptent pas autant que le résultat ? Et n’existe-t-il aucun moyen de concilier le bien des siens avec celui des autres ? Un jour, l'héritier de la couronne devrait trouver des réponses aux questions qui le taraudaient.
Cette problématique était grave et malgré sa jeunesse le prince en comprenait la complexité ; en tant que futur dirigeant, il serait lui aussi amené à faire certains choix cruciaux, et peut-être à causer du tort à d’autres peuples. Le prince Saphir était déchiré entre son idéalisme et sa lucidité des réalités du monde. Toutefois, ce dernier désirait lutter pour ses valeurs et ses idéaux moraux qui lui interdisaient de se comporter en tyran, y compris envers les autres peuples d’Armanda. Certes, Nolan avait la responsabilité des Aldariens, mais les vies des Gloriens possédaient elles moins d’importance pour autant ? Une gouvernance profitable à tous les Armandéens sans distinction ne serait-elle pas une meilleure solution à long terme ?
Tout en s’acquittant des tâches demandées par le guerrier, le petit prince réfléchissait et sur son visage, encore si juvénile, se lisait la gravité et le sérieux du souverain qu’il deviendrait demain.
Ensuite, le militaire lui proposa de faire une pause avant de passer à l’exercice du feu sur bois mouillé. Après plusieurs essais infructueux, le jeune prince parvint à ses fins, heureux de constater que sa persévérance s’avérait payante. L’adolescent se sentait éreinté après avoir coupé du bois, mais il s’agissait d’une bonne fatigue et ses muscles endoloris le comblaient de fierté en raison de l’effort physique fourni.
La suite des propos de l’Alayien ébranlèrent l’adolescent et il demeura silencieux un instant, réfléchissant à sa réponse. Cependant, il se composa un masque impassible et seul l’éclat de ses prunelles mordorées trahissaient la violence de ses émotions. D’une voix calme et grave, il répondit en gardant ses yeux d’enfant rivés sur ceux du guerrier aguerri :
- Il est difficile de savoir ce que l’on ressentira dans une situation donnée tant que l’on ne l’a pas vécu. Mais, a priori, je ne pense pas que je serais toujours le même après un tel acte. Selon moi, cela doit marquer et transformer profondément l’âme d’un individu, même si l’on œuvre pour une cause qu’on estime juste. D’ailleurs, je considère qu’il est préférable qu’il en soit ainsi…Je ne désire pas devenir un homme au cœur si endurci qu’ôter une vie me semble un geste aussi banal que d’aller me promener ou écraser un vulgaire moucheron entre mes mains.
Nolan était un garçon sensible, malgré sa volonté de s’endurcir et le soin que celui-ci mettait à dissimuler ses ressentis derrière une apparence d’assurance. Toutefois, un jour, il serait confronté à une telle épreuve, car cela faisait partie de son devoir de monarque de mener ses hommes au combat et de prendre part aux batailles. L’existence ne lui en laisserait pas le choix car c’était la destinée des hommes nés pour régner.
- Je ne m’appartiens pas, mais au peuple d’Aldaria, toute ma vie doit être mise en œuvre pour le servir. Dès lors, je ferais mon devoir jusqu’au bout, de même que je prendrais les décisions qui me paraissent justes, faisant passer la raison d’état avant la mienne. Si cela veut dire mettre de côté mes sentiments personnels et souffrir intérieurement de devoir ôter une ou plusieurs vies, si cela est nécessaire, alors je le ferais. A ce moment-là je n’agirai plus en tant qu’homme, mais en tant que souverain.
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Lun 13 Mar 2017 - 19:19 | |
| Christan écouta avec un grand sérieux les paroles du prince qui étaient au final, très réfléchies par rapport à ce dont il aurait pu s'attendre de la part d'un jeune homme qui n'était pas encore majeur.
« Je pense pour ma part qu'il ne sert à rien de douter de soi plus que de raison ou de se penser faible ou peu fiable. La confiance en soi est la clé de sa force. Il ne faut certes pas que cette confiance se transforme en orgueil ou erreur de jugement à l'égard de ses potentiels adversaires, mais c'est la confiance en sa force qui permet à un homme d'affronter les épreuves de la vie avec courage. Et sa détermination qui lui permet de se relever à chaque fois que la vie l'a envoyé à terre. » Il resta un instant silencieux puis ajouta de sa voix grave. « Je ne suis pas un philosophe et ne le serais jamais. Je préfère voir les choses avec simplicité et constater ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. De toute manière, la politique ce n'est pas mon fort, je préfère me cantonner de ce fait à ce que je sais faire. Commander des troupes et guerroyer si nécessaire. »
Par contre l'alayien fut troublé pendant quelques instants quand Nolan en le regardant dans les yeux lui disait que certains individus mauvais pouvaient changer, est-ce que le prince parlait du commandant ? Il avait l'impression en tout cas qu'il sous-entendait que pour sa part, Weren avait dû changer en mieux pour se retrouver au côté des aldariens aujourd'hui. Une telle manière de le juger et non en mal n'étant, au final, pas habituel pour Weren.
« L'histoire ? Peu me chaux une telle conception si éloignée de l'instant présent. Lorsque nos actes font partie de l'histoire, c'est que des siècles se sont déjà écoulés. Je ne vis pas pour cette histoire, car c'est dans le présent qu'il faut agir. Je me fiche bien de comment on me lugea dans 5 siècles, car j'agirai comme il me semblera nécessaire de le faire dans l'instant présent et non pour la postérité. »
Quant à Aldakkin du Néant, Weren resta silencieux quand Nolan donna son avis sur ce dernier… Weren ne semblait pas vraiment perturbé, mais avait plutôt l'air d'évaluer les paroles de son interlocuteur, comme si à chaque instant qui passait, il tâchait de déterminer la valeur du futur roi se tenant face à lui. Et il fallait le dire, cette valeur lui semblait appréciable, Weren savait après tout constater quand quelqu'un ne disait pas d'ânerie et faisait preuve de réalisme. Par contre, les réflexions qu'avança le prince donnèrent matière à réflexion à l'alayien.
« Ce que je pense, c'est que votre devoir sera de veiller au bien-être de vos sujets. Que ces derniers vous dédieront leur confiance et qu'il est de votre devoir de vous en montrer digne. Que vaut après tout un roi qui laisserait cent des siens se faire assassiner par un monstre lors d'un attentat quand il aurait pu faire, assassiner ou arrêter ce dit monstre avant qu'il ne mette son sinistre projet à exécution ? Peut-être que la méthode n'est pas honorable, mais à mes yeux l'honneur ne doit pas empiéter sur le devoir. » Il ajouta ensuite avec calme. « L'honneur est une valeur respectable pour un homme seul, il peut être respectable pour un dirigeant d'en avoir en général, mais si l'honneur pousse à commettre des erreurs irréparables. Alors il faut savoir en faire abstraction, car diriger c'est savoir faire des choix que le commun ne saurait faire. »
Et la réponse que lui présenta par la suite l'adolescent d'un air impassible quant à ce qu'il ressentirait s'il devait tuer un jour. Weren se doutait qu'elle ne saurait pas être satisfaisante, Nolan n'avait après tout jamais tué de sa vie. Néanmoins, elle n'empestait pas la puérilité de certains adolescents qui s'imaginaient qu'être un guerrier se faisait en un claquement de doigts.
« Ce qui différencie les tyrans des dirigeants justes, c'est que le tyran se pense au-dessus de tout. Il ne donne aucune valeur à la vie d'autrui et se sent tout-puissant. On ne sait jamais si un homme sera un bon dirigeant avant de commencer à régner. De même, on ne saura jamais si l'on est un guerrier ou juste un boucher avant d'avoir dû faire face à une telle situation. Rien au monde ne vous préparera à cela prince, vous serez seul quand ça arrivera. On peut certes vous conseiller quand vous dirigerez le royaume, mais personne ne vous aidera à vous départir de la sensation qu'est celle de la première vie que l'on arrache. »
Weren continua à regard le prince dans les yeux et ajouta ensuite de sa voix grave et remplie de gravité.
« Mais je pense que vous avez la force de surmonter cette épreuve, je ne dis pas que cela sera facile pour vous loin de là. » Avant d'ajouter ensuite d'un air pensif. « N'oubliez jamais que vous êtes un homme, même si vous voulez agir en tant que souverain. C'est le cœur d'un homme qui bat dans votre poitrine et l'âme d'un corps qui habite votre corps. Chaque décision que vous prendrez, vous devrez la prendre en tant qu'homme en toute âme et conscience. Le devoir est bon, mais la passion doit résider dans le geste accompli. Si vous désirez diriger au mieux, il faudra gouverner selon la manière dont votre cœur vous dit de diriger, si vos actes sont honorables et votre personne respectable alors les autres vous suivront. Car l'on ne fait rien de bon quand on va à l'encontre de sa propre nature. » Weren après un instant de silence conclut ensuite avec solennité.
« La race humaine est grande, certains disent que nous sommes méprisables et vils par essences, mais ceux-ci sont des idiots. Si nous sommes la civilisation, la plus prospère sur ce continent et la plus forte, c'est justement, car nous ne tirons pas notre grandeur dans quelques-uns des nôtres, mais de l'ensemble immense que représente l'humanité. N'oubliez jamais cela roi et soyez fier de votre peuple, ainsi, vous apporterez la pierre à l'édifice de l'humanité et cet édifice pourra protéger tel un barrage celui des autres nations si vous le désirez. Gouvernez comme le roi que vous aspireriez à être en tant qu'être humain et je pense que je pourrais être fier de vous. » C'était là le seul conseil qu'il pouvait donner, celui de ne jamais se trahir soit-même. Lui-même l'avait toujours suivit, sans doute car il était incapable de faire la comédie de toute manière. |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Dim 19 Mar 2017 - 20:24 | |
| Christan répondit aux premières paroles du jeune Kohan, estimant qu’il ne servait à rien de douter de soi car la confiance était la clé de la force et ce qui permettait d’affronter les épreuves de l’existence. L’adolescent n’allait surement pas le contredire à ce sujet car lui-même privilégiait une certaine assurance et faisait d’ailleurs parfois preuve de témérité et d’arrogance.
- Je dirais que la conscience des faiblesses n’empêche pas la force. Au contraire, selon moi, c’est faire preuve d’une grande force de caractère que de les assumer et de vouloir les dépasser afin accroître ses points forts. De même, pour moi un véritable fort n’est pas quelqu’un qui ne chute jamais, mais celui qui tombe et trouve le courage de se relever. Parfois, il n’y a pas de meilleur maître que nos erreurs.
Par la suite, l’Alayien précisa son point de vue qui était celui d’un homme habitué à combattre pour survivre et à affronter de dures réalités, faisant dès lors preuve d’un certain pragmatisme.
Quand l’adolescent plongea ses prunelles dorées dans celles de Weren, il crut y lire un trouble…
Est-ce que ces paroles l’avaient touché ? Peut-être. Après tout, passer d’ennemi des Armandéens à commandant dans l’armée d’Aldaria représentait un important changement de paradigme. Sans oublier que Néant, l’esprit du vide, était morte en même temps que ses frères. A présent, au nom de qui se battait-il et qu’est-ce qui lui donnait une raison poursuivre sa lutte ? Songea Nolan.
Le gamin esquissa un sourire amusé lorsque Christan admit ne pas se préoccuper de la postérité et ne se battre que pour l’instant présent.
- J’imagine que vous ne recherchez pas la gloire et les honneurs non plus…C’est une sage décision. Quand on les connait, on s’aperçoit que ceux-ci ne valent rien et ne sont qu’une illusion de l’Ego. Pour ma part, je suis soucieux de l’héritage moral que je transmettrais aux générations futures car quand je serais sur le trône d’Aldaria, mon rôle sera également de servir d’exemple et d’incarner un certain symbole.
En un sens, ce militaire bénéficiait de bien plus de liberté que lui car contrairement à Nolan, le moindre de ses gestes n’était pas scruté sans arrêt et il ne voyait pas des milliers de regards se tourner dans sa direction à la moindre de ses apparitions. Cela obligeait le jeune prince à jouer un rôle, celui qu’on attendait de lui, ainsi qu’à porter un masque en permanence, tout comme Weren, sauf que le sien n'était pas composé de matière mais d'esprit.
Concernant les paroles suivantes de l'Alayien, Nolan crut bon d’ajouter :
- Je sais que mon devoir est d’œuvrer pour le bien-être de mes sujets et je ferais ce que j’ai à faire pour atteindre ce but. Mais je pense qu’il est également de mon devoir de faire preuve d’une certaine droiture et de responsabilité dans les moyens employés. Si un monstre chercher à nuire à mes sujets, bien sûr que je les défendrais. Cependant, je veillerai à ne pas outrepasser certaines limites ou à commettre des actes injustifiés comme faire torturer quelqu’un par pur esprit de vengeance ou à causer des pertes civiles quand il est possible de l’éviter. A mes yeux, obtenir la victoire ne justifie pas qu’on commette les pires exactions sans motif valable, il faut aussi faire preuve de discernement et d’éthique. Sinon, j’aurais l’impression de me comporter comme les monstres que je combats…
Par ailleurs, ces propos rejoignaient certains questionnements qui tourmentaient le futur héritier. En effet, un jour celui-ci serait amené, malgré sa jeunesse, à diriger tout un royaume et à faire les meilleurs choix possibles pour l’avenir de ses sujets. La moindre erreur de gouvernance pouvait se révéler lourde de conséquences. Mais par Dracos, il ne souhaitait rien de plus que d’être le meilleur souverain possible et un homme juste et bon.
- Qu’est-ce qui différencie un tyran d’un homme juste ? Ma foi, dit l’adolescent en riant, je dirais que cela dépend de quel côté de la barrière on se trouve. Pour les ennemis d’Aldaria, il y a fort à parier que le futur « tyran » c’est moi. Quoiqu'on fasse, on est toujours le « mauvais » pour quelqu’un. Oh bien sûr, on peut aussi se dire que le bien et le mal sont des valeurs relatives, mais nous agissons dans l’instant présent en faisant ce qui nous semble juste en fonction de notre système de croyance. Après tout, il existe de nombreux fanatiques qui œuvrent pour une cause qui leur parait juste et sont prisonniers de leurs convictions….
Au moment où le haut-gradé parla de la solitude que le jeune prince ressentirait au moment où il devrait ôter sa première vie, le visage de ce dernier arbora une solennité marmoréenne. La solitude était un sentiment que celui-ci connaissait depuis toujours, elle ne le quittait jamais, même quand il se trouvait entouré d’une foule de courtisans. Devenue si familière, elle n’était plus crainte.
- Mon père disait si tu veux commander, apprends à aimer ta solitude. Je pense qu’il avait raison car personne ne peut porter mon fardeau à ma place, certaines personnes peuvent tout au plus l’alléger…Il parait que nous naissons seuls et que nous mourrons seuls, mais l’amour et l’amitié nous donnent le sentiment d’être moins seuls.
Weren gardait les yeux rivés sur ceux du jeune Kohan qui l’observait sans sourciller et l’adolescent poursuivit d’un ton grave :
- Quand le moment sera venu, il me faudra affronter ce sentiment terrible d’arracher une vie…Je crois que cela sera un peu comme quitter le monde de l’enfance et perdre une certaine innocence. Mais il faut que j’ai confiance en mes propres forces et en ma capacité à surmonter cette épreuve. De même, j’éprouve la profonde envie de servir au mieux le peuple d’Aldaria et cette conviction inébranlable guidera ma vie. Si je veux être fort et garder courage dans l’adversité, je dois me raccrocher à ces idéaux puissants qui m’animent et me donneront la force de lutter encore et toujours…
Puis le prince Saphir se rapprocha du fier guerrier et plongeant son regard doré dans le sien, il demanda avec calme et sérieux :
- Autrefois, vous luttiez contre les Armandéens et serviez l’esprit du Néant…Mais désormais elle n’est plus…Est-ce que vous avez eu l’impression de perdre votre raison de vivre ? Et au nom de quoi vous battez vous aujourd’hui ?
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Mar 21 Mar 2017 - 15:44 | |
| « Je n'ai pas dit le contraire. » Répondit l'alayien calmement quant au fait que devenir plus fort, c'était aussi savoir apprendre de ses erreurs, après tout lui-même était-ce qu'on pouvait appeler une preuve vivante de ceci, car c'est de ses erreurs qu'il avait pu tirer sa force en apprenant d'elles. En ne renonçant pas alors que cela aurait été si facile d'abandonner. C'était cela qui au final lavait maintenu en vie si longtemps.
« Mais c'est la détermination, le désir de vaincre et de se relever malgré les épreuves qui se dressent devant nous qui nous permet de se dépasser. Sans détermination, sans volonté de vivre et de prospérer rien de tout cela n'est possible. Celui qui n'a même pas la volonté de vaincre ou de continuer, car il pense les obstacles se dressant devant lui insurmontable, ne peut pas triompher de ces derniers. »
Voilà bien, ce que pensait Weren, pour lui la force ne se trouvait pas que dans la force physique, mais aussi dans une volonté de fer. Une détermination à toute épreuve et un désir de vaincre qui ne pouvait souffrir aucune contrainte. Car la volonté est force en ce monde. Cette même volonté qui avait permise à Weren de vaincre son père, de survivre aux épreuves qu'avait vécu son peuple et d'être aujourd'hui l'homme qu'il était. Un homme sans volonté ne peut après tout rien accomplir de tels choses avec des origines aussi modestes que les siennes.
« Je n'ai pas dit que je ne cherchai pas la gloire et les honneurs, je pense que ces derniers viendront si je les mérite. » Rectifia ensuite l'alayien calmement, autant être franc à ce sujet après tout. Il poursuivit d'ailleurs avec une certaine franchise. « Je verrais cela comme la récompense de quelqu'un qui a fait son devoir et prouver sa valeur avant tout, ce qui me donnerait de réelles raisons d'en être fier. » Weren n'était pas quelqu'un de modeste après tout, il voulait juste obtenir ce qu'il méritait nuance, non avoir des récompenses sans raisons valables. « Il n'y a aucune honte à être fier de ses accomplissements légitimes, il y a honte à être fier de récompenses que l'on ne mérite. » Précisa-t-il d'ailleurs avec sérieux.
Pour sa part en tout cas, il ne plaisantait pas avec le devoir, c'était le même devoir qui avait régi toute son existence. Le devoir et la foi, chaque acte qu'avait fait Weren et que l'on aurait pu juger, il l'avait fait au nom de ces deux grands principes. La foi envers sa déesse aujourd'hui disparue et le devoir envers son peuple ou la nation qu'il servait. Et il en serait sans doute toujours ainsi, car Weren avait probablement besoin d'une telle raison de vivre. L'existence lui semblerait sinon n'avoir aucun sens s'il ne devait vivre que pour sa petite personne.
« Il vaut mieux en effet avoir un certain code de conduite, certaines limites fixes à respecter lorsque l'on est chef. Car sinon l'on peut être porté à abuser de son autorité, surtout lorsque l'on a personne au-dessus de soi pour nous remettre à notre place. » Reprit-il ensuite de sa voix grave pour appuyer d'une certaine manière les paroles du prince qui disait qu'il ne voulait pas non plus devenir un monstre. En effet, il valait mieux qu'un roi arrive à bien se gérer lui-même vu qu'il n'y avait rien au-dessus de lui, du moins plus d'esprits…
Weren d'une certaine manière avait ressenti la même chose quand il était devenu général du peuple alayien lorsque celui-ci s'était à nouveau retrouvé dans une impasse. Au final, il était fier d'être arrivé à aider à sortir son peuple de cette mauvaise passe et surtout d'avoir aidé à remettre les choses en ordre. Mais avec Vraorg, il s'était grandement inquiété du fait de ne pas pouvoir arriver à vaincre le voleur de cœur…
Weren n'ajouta sinon rien aux paroles du prince sur le fait d'être ou non un tyran et sur le fanatisme. Le regard de l'alayien s'était d'ailleurs étrangement durci suite à ces paroles-ci. Comme s'il avait l'impression qu'on insinuait quelque chose à son égard… Néanmoins, cela ne dura que quelques-instants et fut quasiment indiscernable à cause de son casque, car il se disait au final qu'il ne devait pas forcément prendre aux sérieux ce genre de paroles et que le prince n'avait pas dû penser à lui. Ce jeune homme ne semblait pas après tout du genre à insinuer ce genre de choses, mais à les dire franchement de façon plus diplomatique.
« Les hommes meurent certes seuls, mais leurs œuvres perdurent par-delà leurs morts. Les hommes naissent seuls, mais aucun homme ne vit seul. Nous sommes une civilisation et c'est en tant que civilisation que l'humanité est forte. Nous ne sommes pas des lions, nous sommes des loups. Seuls, nous ne serons jamais aussi forts que tous ensemble et vous serez au final le chef de la meute qui devra faire en sorte que celle-ci reste unie et prospère. » Dit donc l'alayien avec sérieux, oui les hommes étaient forts unis autour d'un même but.
Et il n'ajouta rien sinon quand le prince se confia au sujet qu'il devrait prendre une vie un jour et qu'il disait qu'il s'accrocherait à ses idéaux jusqu'au bout et que cela l'aiderait à surmonter une telle épreuve. Certainement, pensa Weren, ce dernier, néanmoins, n'ajouta pas que plus l'on tue plus il était, au final, facile de tuer, encore plus lorsque l'on tue quelque chose que l'on haïssait. Weren en tout cas en homme qui avait longtemps vécu entouré d'adversité et de peu d'amis savait ce que c'était que de devoir sans cesse surmonter les épreuves plus ou moins seul.
Par contre, il resta vraiment silencieux quand le prince s'approcha, plongea son regard dans le sien et posa des questions très franches quant à un sujet sensible. Christan lui répondit donc avec le plus grand sérieux en cachant l'amertume que cela lui inspirait.
« Pourquoi cette question ? Si j'ai eu l'impression de perdre ma raison de vivre ? Sur l'instant oui, mais je me suis rappelé que l’œuvre de Néant existait toujours, que ses enfants vivaient toujours et que leur héritage devait être protégé. Dans ses derniers instants, elle a dit que ses enfants les alayiens devaient suivre leurs propres voies. Et c'est ce que je fais. J'incarne à ma manière l'héritage de mon peuple et je tâche en même temps de continuer à jouer un rôle dans l'histoire de l'humanité. Car au final à travers Néant, c'est aussi pour le genre humain que je me battais. » Il regarda la ville les entourant et ajouta.
« Beaucoup sous-estiment ce dont sont capables les hommes quand ils sont unis autour d'un même but et déterminés à accomplir quelque chose. Ces mêmes oublient ce que le genre humain a accompli depuis ses débuts, découvert depuis et ce qu'il accomplira à l'avenir. Nous avons un potentiel inégalable après tout et nous devons exploiter au mieux ce dernier. » Voilà ce qu'il pensait et il supposait que le jeune prince ne serait pas forcément en désaccord avec lui à ce sujet. |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Sam 1 Avr 2017 - 23:15 | |
| - Je n’ai jamais dit que vous l’aviez dit ! répondit au tac au tac Nolan tout en arborant un air mutin. Quant à la suite des paroles de l’Alayien, le jeune garçon crut bon d’ajouter certaines précisions et de développer davantage son point de vue sur la question.
- Je pense que la force et la détermination sont primordiales pour surmonter des épreuves et en cela je partage votre avis. Mais la détermination d’où vient-elle ? Mon avis est que nous naissons avec un certain tempérament de base et que la vie et les épreuves se chargent de le forger et de nous apprendre à nous dépasser. Je ne crois pas qu’ils naissent des hommes forts et des hommes faibles de nature. Les différentes épreuves et les événements de l’existence nous aident à progresser afin de pouvoir surmonter des obstacles toujours plus grands. Même si nous échouons, nous pouvons nous relever et nous endurcir à l’avenir. A mes yeux, même un « faible » peut développer sa force. Bien sûr, je ne nie pas l’existence d’une part d’inné mais je pense que ce sont les erreurs et les difficultés qui nous font peu à peu devenir plus forts. Pour moi, on ne nait pas fort, on le deviens. Toutefois, je conçois parfaitement que tout le monde ne partage pas mon opinion à ce sujet.
Le petit prince s’arrêta un bref instant, avant de poursuivre calmement :
- Je suis également d’accord avec le fait que la confiance en soi et la croyance en sa force sont importantes si on désire surmonter certaines épreuves. Néanmoins, je pense qu’elles doivent également être mises à l’épreuve de la réalité. D’ailleurs tout à l’heure, vous avez dit vous-même qu’un homme ne peut jamais savoir s’il est un guerrier ou juste un boucher tant qu’il n’a pas affronté la situation. Pour ma part, je pense que c’est la même chose avec la croyance en sa force, elle est nécessaire mais non suffisante. Un homme peut se croire fort et invincible, jusqu’au jour où il se retrouve confronté à une situation périlleuse et se découvre peureux et lâche…
Par la suite, Weren admit accepter la gloire et les honneurs si ceux-ci étaient assortis de mérite. L’héritier d’Aldaria esquissa un sourire et répondit mi- sérieux, mi- amusé :
- Pour être honnête, mes premières paroles comportaient une part de second degré. Lorsque vous m’avez dit dis ne pas vous préoccuper de la postérité, c’est ce qui m’est venu à l’esprit. Toutefois, votre franchise vous honore et je pense que votre désir est humain et légitime. Si vous m’aviez dit être entièrement « pur » et « désintéressé » j’aurais eu du mal à vous croire.
En face de lui, le rude guerrier demeurait impénétrable, dissimulé derrière le masque de fer de son armure et seule sa voix emplie de solennité et l’éclat adamantin de son regard laissaient transparaitre ses émotions. Toutefois, l’homme ne paraissait pas se départir de son sérieux et semblait presque impossible à dérider, emmuré dans son carcan d’acier. Puis, en haussant les épaules, le futur souverain ajouta :
- Mon désir de laisser une trace à la postérité, d’être un modèle pour les génération futures, comporte aussi une part d’Ego, bien que je considère différemment le fait de se battre pour sa seule gloire et son unique intérêt et celui de vouloir contribuer à la prospérité d’autrui tout en ne s’oubliant pas soi-même.
Durant la suite de leur conversation, lorsque le prince Saphir aborda la question du fanatisme les yeux sombres de Christan parurent se durcir et une lueur énigmatique s’alluma dans son regard. Ce trouble n’échappa pas à l’attention de Nolan qui continuait à l’observer, malgré cette distance instituée par le masque de fer du guerrier. Quelles pensées agitaient donc son esprit ? Ce haut-gradé semblait si indéchiffrable, comme une énigme dont lui-seul connaissait la réponse. Est-ce que ses propos l’avaient troublé ou ébranlé ? Sans doute à en croire les émotions qui transparaissaient dans ses prunelles métalliques. Malgré sa jeunesse, le prince d’Aldaria gardait en mémoire le fanatisme des Alayiens qui avaient assiégés Gloria et surtout de l’un d’eux, Aldakin le prêcheur… Nolan se remémorait chacun des instants passés en sa compagnie et n’oublierait jamais la ferveur quasi démente de ses sermons…Incontestablement, cet homme à la foi inébranlable l’avait marqué…
Mais le militaire qui se tenait à ses côtés semblait très différent d’Aldakin, bien qu’autrefois ils aient tous deux adhéré à ce culte étrange de l’esprit du vide. Désormais les esprits étaient morts et les Armandéens devenaient seuls maîtres de leur destin, pour le meilleur ou pour le pire…La liberté représentait un précieux trésor, à condition d’en être digne, sinon elle pouvait se transformer en un terrible fardeau.
Toutefois, le jeune prince avait foi en l’avenir et en son peuple, croyant avec ferveur à la grandeur des Aldariens. La fougue et l’ardeur de ses quinze ans l’invitaient à l’optimisme et au rêve, lui faisant croire qu’il pouvait changer le monde si tel était son désir. Le gamin écouta avec attention les paroles du vétéran de guerre avant de répondre d’un ton empreint de gravité:
- Vos paroles sont sages et je suis d’accord avec vous. Etre le chef de la meute de loups est le rôle qui incombe à un roi et je prends mon devoir très au sérieux, comme je l’ai dit précédemment. A tel point qu’il m’arrive souvent de songer que c’est le seul et unique but de mon existence, que je suis né pour régner. Bien que je sois aussi conscient que je ne dois pas agir que par devoir et aussi écouter mon cœur. Tout à l’heure, vous m’avez dit j’étais également un homme et qu’au moment où j’ôterais ma première vie, je serais seul et que personne ne pourra m’enlever cette sensation…C’est de ce type de solitude que je parlais, celle du souverain entouré de ses sujets, mais qui n’en demeure pas moins un homme, avec ses doutes et ses sentiments face aux épreuves et à l’existence. Même entouré et soutenu, personne ne pourra les surmonter à ma place. Sans compter qu’en tant qu’homme, en toute honnêteté, j’aimerais un jour construire des liens autres que ceux qu’un roi entretient avec ses sujets, comme l’amitié sincère et l’amour…D’ailleurs un autre sentiment terrible à ressentir, autre que le fait de tuer quelqu’un, est certainement celui de perdre un frère d’arme ou son meilleur ami sur un champ de bataille…de le voir rendre son dernier souffle dans ses bras…Ce sentiment, nul ne pourra jamais vraiment le comprendre ou le vivre à ma place…
En prononçant ses dernières paroles, un voile de tristesse parut assombrir les yeux dorés du prince. Mais ce dernier préféra chasser ses pensées mélancoliques et changer rapidement de sujet.
- Au fait, dit-il sur un ton malicieux pour dérider l’atmosphère. Les lions ne vivent pas tout à fait seuls, le mâle dominant vit entouré de nombreuses femelles et les hommes liés à ce totem se constituent des harems. Ce sont des hommes qui préfèrent la compagnie des femmes à celles des hommes, grand bien leur fasse. Toutefois, je ne suis pas tout un tombeur ni un charmeur, je préfère diriger mon peuple plutôt que perdre mon temps à des jeux de séduction futiles.
Par la suite, quand le gamin s’approcha, plongeant son regard d’or dans celui d’ébène de l’Alayien, ce dernier demeura silencieux avant de lui répondre avec sincérité, malgré l’amertume qui se devinait dans le son de sa voix.
- Pour répondre à votre première question, étant donné que vous m’avez posé plusieurs questions à propos de mes idéaux et sur jusqu’où j’étais prêt à aller pour mon peuple, j’ai pensé, peut-être naïvement, qu’une certaine réciprocité pouvait exister dans nos échanges. De plus, je suis curieux d’en savoir plus sur ce qui vous anime aujourd’hui, à présent que Néant n’est plus, répondit simplement le jeune Kohan.
Nolan écouta attentivement les paroles de l’homme et son regard se fit soudain lointain et songeur. Il resta silencieux un moment avant de répondre d’un ton grave :
- Je crois pouvoir comprendre votre ressenti…Lorsque mon père a été empoisonné, avant que son corps ne soit gelé magiquement, je lui ai fait le serment de poursuivre son héritage, de faire d’Aldaria une grande Nation et de veiller sur notre peuple, quoi qu’il m’en coûte. C’est aussi pour perpétuer son œuvre et ses grandes ambitions que j’ai tellement hâte de monter sur le trône.
Son visage juvénile s’assombrit et il murmura :
- Même si mon père venait à ne jamais se réveiller de son sommeil de glace, je n’oublierai jamais ce qu’il m’a appris et les idéaux que nous partagions. Dès lors, je comprends votre sentiment et votre désir de lutter pour la grandeur et la prospérité de la race humaine ainsi que l'héritage de Néant.
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Lun 3 Avr 2017 - 20:00 | |
| « Soit. » Répondit Weren avec neutralité quand Nolan lui disait qu'il n'avait jamais insinué cela. On pouvait donc ranger cela dans les simples malentendus sans importance, pour sa part Christan ne comptait pas s'attarder dessus plus que nécessaire.
« Je pense comme vous à ce sujet-là, la force vient plus de l'expérience que de l'acquis. La volonté et la robustesse se développent avec le temps et les épreuves que l'on subit. Néanmoins, il est un fait que nous ne naissons pas tous pareils. À mes yeux ce n'est pas une excuse pour vouloir rester faible ou bien pour ne pas essayer de faire de son mieux, mais la vie n'est pas quelque chose de juste et égalitaire lorsqu'il s'agit de la naissance. Ne serait-ce que pour des détails comme la constitution physiques ou la beauté innée. Il ne sert néanmoins à rien de se plaindre de ces derniers. Il faut faire avec ce qu'on a et en tirer au mieux parti. La vie d'un homme est-ce qu'il en fait, il ne faut pas compter systématiquement sur quelqu'un d'autre pour faire les choses à notre place. » Une manière franche de voir les choses, comme si la vie était capable d'être sans pitié pour lui et qu'il fallait l'accepter.
« On appelle cela l'expérience, c'est ce qui différencie un homme venant tout à coup d'être confronté à ses peurs et un vétéran de 45 ans. Il y a des choses qui ne s’apprennent pas et qui s'imposent à nous sans vraiment se soucier du fait qu'on arrive à s'y adapter ou non. » Répondit Weren de sa voix grave quand Nolan dit que la confiance en soit devait être mise à l'épreuve de la réalité. En effet pour sa part Christan devait avoir une grande expérience de la chose. Sans oublier que… Étant donné que contrairement à l'alayia Armanda avait connu des siècles de paix sans véritables guerres, on pouvait dire que son expérience à ce sujet était sans doute particulièrement riche.
« Ce n'est pas parce que l'on désire quelque chose ayant un rapport avec notre devoir que cela nous rend pour autant moins loyal ou respectable. Ce qui importe en premier, ce sont les actes. Les volontés cachées derrière importent aussi, mais il convient de s'en prémunir uniquement lorsqu'elles sont dangereuses. Comme celle d'un noble trop ambitieux qui sert fidèlement la couronne en apparence, mais qu'un gain de pouvoir pourrait rendre cupide et nuisible envers votre personne. »
Mais c'était le devoir d'un souverain que de connaître ceux qui le servaient ou du moins d'avoir une idée de leur personne. Ironiquement en parlant de cela, il était clair que Weren était un homme facile à comprendre quant à sa manière de fonctionner, mais difficile à connaître. Ses désirs et sa manière de penser étaient clairs, mais sa personnalité véritable et ses aspirations profondes non. Ceux qui le connaissaient vraiment au fond étaient ceux qui prenaient la peine de développer une relation de longue date avec lui qui c'était mué en amitié. Serait-ce le cas du prince un jour ? Peut-être.
« Je préfère être franc sur mes intentions, cela simplifie les choses et surtout permet à chacun de savoir où en être. » Ajouta-t-il ensuite avec sérieux quant au fait qu'il avait de l'honneur, un grand professionnalisme et n'était pas un traître par nature, mais qu'il désirait tout de même la gloire d'une certaine manière. En effet, il n'était pas un homme compliqué par nature…
Et il était quelqu'un assez simple dans ce qu'il faisait. Bien entendu simple ne voulait pas dire stupide, car Christan n'était pas idiot loin de là. Et il était même plutôt malin ou capable d'une logique appréciable. C'est juste qu'il n'aimait pas se compliquer inutilement la vie ou bien aborder les choses d'une manière particulièrement alambiquée. Sauf quand il s'agissait de guerre, car là faire preuve de ruse était une bonne chose. Mais quand il s'agissait de sa vie privée, il préférait que les choses soient claires et nettes. C'est sans doute pour cela d'ailleurs qu'il n'appréciait pas vraiment les manières des nobles ou des elfes, car celles-ci étaient superflues et trop compliquées à son goût. Et ce, sans raison valable...
Quant à Weren, il se rappelait encore de l'époque où il servait Néant avec une certaine nostalgie, il regrettait qu'elle n'ait pas été plus saine d'esprit et ait été rendu folle par Vraorg dans les faits. Néanmoins, maintenant elle n'était plus et c'était ça la douloureuse vérité… Ironiquement, si elle vivait encore Christan aurait peut-être été devenu un serviteur du Néant à force, car malgré le fait qu'elle avait soit disant trahit les alayiens à un moment donné, sa foi n'avait jamais vacillé. Même pas un seul instant, car Weren n'était pas homme à douter de sa cause quand il en adoptait une. Il n'était certes, probablement pas aussi attaché à l'empire aldarien qu'il l'avait été à l'alayia ou à Néant, mais avec le temps cela changerait peut-être. Cela dépendrait probablement du jeune homme en face de lui.
« Nul ne peut comprendre le sentiment de perdre un frère d'armes ? Oh si c'est un sentiment que l'on peut comprendre si l'on a déjà perdu un frère d'armes soi-même, néanmoins il y a une différence entre un frères d'armes qui est juste un très bon ami et un frère d'armes que l'on considère comme un véritable frère et pour lequel on est prêt à mourir sans hésiter. Ce n'est pas de l'amour et parler d'amitié dans ce cas est presque insultant. C'est un sentiment de confiance absolue et de dévouement total forgé par le temps et les épreuves vécues ensemble. » Expliqua-t-il ensuite pour faire part de son expérience avec le prince, avant d'ajouter du ton le plus sérieux qui soit. « Pour ma part si quelqu'un venait à tuer mon frère d'armes, Alauwyr Iskuvar, je n'aurais pas de répit et traquerais ce chien jusqu'à lui faire bouffer ses tripes. Il n'y aurait pas de pitié, pas de vengeance, pas de pardon. Et sûrement pas d'échec, car je m'obstinerai jusqu'à y arriver qu'importe les difficultés se présentant à moi. Et si je devais prendre un coup mortel à sa place, je le ferais sans hésiter. Et je sais qu'il ferait de même inversement pour moi, il l'a déjà fais par le passé. » Pourquoi précisait-il qui était son frère d'armes ? Sans doute que ça aurait son importance quand Nolan serait roi, il était bon après tout de connaître les relations qu'entretenaient les sujets ayant une certaine importance entre eux.
Mais voilà ce qu'était la véritable amitié pour Weren, non pas cette molle sympathie que pouvait des fois ressentir les hommes et les elfes entre eux, mais un sentiment fraternel et de loyauté aussi fort que l'amour pour une femme, tout en étant extrêmement différent. Un ami pour Christan ce n'était pas juste quelqu'un avec qui passait du temps, c'était quelqu'un en qui on pouvait investir une confiance absolue.
Weren était ainsi, on pourrait d'ailleurs le comparer à une noix de coco à la carapace particulièrement épaisse et solide. Percer cette dernière était particulièrement long et difficile, mais il fallait le faire pour pouvoir goûter à quelque chose de particulièrement satisfaisant et gratifiant.
« A quoi bon vouloir profiter de plusieurs femmes à la fois ? Une seule femme donne sans doute déjà de quoi s'occuper toute une vie si l'on choisit la bonne. En avoir plusieurs, c'est comme vouloir explorer superficiellement ces dernières sans se préoccuper de les découvrir plus en profondeur. Je ne pense pas que l'amour véritable puisse se répartir entre dix femmes. » Répondit-il ensuite tout à fait sérieusement en donnant mine de rien un avis assez romantique sur la chose. Enfin, plutôt étrangement respectueux pour la gente féminine.
« Il y a et il y aura réciprocité, je n'ai pas dit le contraire, mais il vaut mieux toujours savoir où veut en venir votre interlocuteur. » Répondit ensuite Weren calmement quand Nolan dit qu'il aimerait en savoir plus à son sujet et qu'il appréciait l'idée d'une certaine réciprocité par rapport à leurs questionnements communs.
« Je n'étais pas vraiment ce que l'on pouvait appeler un allié de Korentin Kohan avant d'intégrer l'empire Aldarien, mais j'ai rapidement préféré l'idée de servir ce dernier suite à la bataille de Sandur à celle de prêter serment à ce sale traître de Fabius Kohan. Korentin Kohan au moins n'a pas planté de poignard dans le dos de plusieurs de ses alliés. » Avoua-t-il ensuite tout à fait franchement. Il n'aimait pas les traîtres après tout.
Puis quand Nolan dit qu'il comprenait ce qui motivait Christan et que pour sa part, il voulait supporter fièrement l'héritage de son père. L'alayien reprit solennel. « A quoi cela servirait-il de vivre si ce n'est pas pour servir un idéal ou un grand but ? Que vaut la vie humaine si elle n'a pas de sens ? Survivre consiste par exemple en partie à manger et à se reproduire pour faire des gosses, mais en soit c'est un but creux, n'ayant pas de finalité autre que perpétuer son sang. Non, un homme a besoin d'autre chose pour s'accomplir. » Sur ce, il resta silencieux quelques instants après avoir dit cela, puis il ajouta de sa voix profonde.
« Sinon... J'aurais une demande à vous faire. En dehors des circonstances officielle et quand nous serons en train de nous entraîner, me permettrez-vous de vous tutoyer ? » Il n'était pas, après tout, un grand adepte du vouvoiement et il pensait que cela serait clairement plus simple de le tutoyer lors des prochaines séances d'entraînement. En plus dans sa tête, cela sonnait lèche botte de vouvoyer quelqu'un... |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Sam 8 Avr 2017 - 16:06 | |
| Leur conversation prenait une tournure de plus en plus profonde, ce qui n’était pas pour déplaire à l’adolescent. En effet, ce dernier appréciait de connaitre les hommes au-delà des apparences et échanger à propos de ses valeurs était un excellent moyen de cerner la personnalité d’un individu. Bien entendu, il existait d’innombrables flagorneurs qui pour s’attirer les bonnes grâces du prince abonderaient dans son sens. Cependant, le jeune garçon éprouvait le sentiment que son interlocuteur se montrait parfaitement sincère et exprimait son opinion, sans réserve, et sans désir de le duper.
Apparemment, malgré leurs différences, d’âge, d’origine et de milieu social les deux hommes partageaient le même point de vue au sujet de la prédominance de l’environnement et du vécu dans la construction du caractère. Si cela pouvait se comprendre pour un guerrier tel que Christan, habitué à lutter et à se battre dès son plus jeune âge, un tel parti pris pouvait se révéler un peu étonnant pour un jeune noble comme Nolan.
- Un certain nombre de nobles sont loin de partager cet avis. Pour eux, la noblesse réside dans le sang et se transmet de génération en génération, comme s’il suffisait de naître dans une bonne famille et de posséder du sang-bleu dans les veines pour être pourvu de toutes les qualités, aussi bien intellectuelles que morales. Et que certaines caractéristiques devaient demeurer le seul apanage d’une élite.
Le petit prince poussa un profond soupir avant de poursuivre :
- Je suis un digne héritier de la lignée des Kohan et mon arbre généalogique s’étend sur d’innombrables générations depuis l’époque immémoriale où Judovic Kohan posa le pied sur Armanda, en compagnie de son jeune frère, et de sa bande de pirates. Personne n’oserait contester la pureté de mon sang et ma légitimité au trône d’Aldaria. Pour beaucoup, bon sang ne saurait mentir…Pourtant, je ne pense pas que les choses soient si simples et que mon lignage seul me confère force et courage. J’ai le sentiment que si je veux acquérir ces qualités, je dois les cultiver…Je désire devenir un bon roi et selon moi ma seule hérédité n’est pas suffisante pour me permettre de mener à bien cette tâche.
Nolan acquiesça de la tête aux paroles de Weren concernant l’importance de l’expérience dans la formation du tempérament ; en effet, celle-ci représentait un atout précieux et le futur héritier en était encore dépourvu, en raison de sa jeunesse. Toutefois, peut-être qu’un jour lui-aussi deviendrait un vétéran de guerre si l’existence lui en laissait l’occasion. Pour instant, ce dernier était surtout avide de faire ses preuves et de forger ses premières armes.
- En effet, l’expérience est un bien inestimable, mais je pense que chacun doit se construire sa propre expérience et qu’il incombe à chaque génération de trouver sa voie, parfois bien différente de celle de ses aînés, dit-il avec un petit sourire. Pour ma part, j’aime expérimenter et découvrir les choses par moi-même.
Les propos suivants de l’Alayien le firent également réfléchir et il répondit d’un ton calme : - Les actes comptent ainsi que les volontés cachées ou les intentions, les deux ont de l’importance à mes yeux. Cependant, je pense que même quelqu’un de bien-intentionné peut se révéler nuisible, même de manière indirecte. Parfois, il ne suffit pas de chercher à faire son devoir ou à œuvrer pour le bien pour y parvenir effectivement. Quelqu’un m’a dit un jour qu’un lieu dont j’ai oublié le nom était pavé de bonnes intentions. Ce n’est pas uniquement d’un noble trop ambitieux qu’il faut se méfier mais parfois aussi d’un conseiller très loyal, mais incompétent….De même qu’un de mes sujets pourrait vouloir servir fidèlement le peuple d’Aldaria et estimer que je ne suis pas un bon roi ou chercher à renverser la monarchie par conviction personnelle. Dans ce cas-là il pourrait y avoir un conflit de loyauté et celui-ci pourrait désirer le bien du peuple tout en étant nuisible à ma personne.
Les motivations des individus étaient souvent complexes et les actions qui en découlaient pouvaient être lourdes de conséquences, aussi bien pour lui que pour son Royaume. Parfois, il suffisait d’un simple grain de poussière pour faire s’écrouler des siècles de règne…Toutefois, malgré son désir de bien s’entourer, l’héritier princier savait qu’il était impossible de connaitre entièrement quelqu’un, en raison de la complexité de l’âme humaine. Pouvait-on déjà prétendre se connaitre totalement soi-même ? Si le risque zéro existait, alors il n’y aurait jamais ni tromperies ni trahisons…Tout au plus, devait-il veiller à faire preuve de discernement dans le choix de son entourage et à ne pas accorder sa confiance à la légère.
La suite de leur conversation prit une tonalité plus grave, abordant la perte d’un ami proche ou d’un frère d’arme lors d’une bataille. L’Alayien exprima son avis sur la question, puisant dans son vécu et son expérience personnelle. Le gamin réfléchit un bref instant avant de répondre :
- Pour ma part, je pense qu’on ne peut jamais comprendre totalement quelqu’un, même si on a vécu la même chose. La raison en est qu’un même événement peut être vécu différemment selon la personnalité ou le ressenti propre à chacun. Par exemple, je peux me sentir très affecté par la perte d’un ami et mettre des mois à m’en remettre alors qu’un autre vivra son deuil plus rapidement ou d’une manière différente. Nous avons chacun notre sensibilité et notre manière de gérer les événements douloureux qui nous affectent. Mais, je crois aussi très sincèrement que le fait d’avoir traversé des épreuves similaires crée un sentiment de sympathie, de compréhension mutuelle voire une profonde solidarité entre les personnes. En cela, je pense pouvoir comprendre le sentiment de fraternité qui existe entre certains soldats qui ont combattu ensemble durant maintes années et survécus à plusieurs batailles.
Le prince Saphir esquissa un sourire lorsque Christan parla de son frère d’arme, Alauwyr Iskuvar, envers qui il éprouvait une loyauté totale. A ce jour, le jeune garçon n’avait jamais ressenti un tel sentiment envers quiconque, hormis son père à qui celui-ci vouait une admiration sans bornes et était prêt à mourir….De même, de terribles représailles attendaient quiconque osait s’en prendre à un être cher à son cœur. Le jeune Kohan accordait une immense importance aux liens familiaux ainsi qu’à l’amour et à l’amitié. A ses yeux, il s’agissait de trésors inestimables surpassant en valeur les plus belles des richesses qui ornaient son palais.
Ensuite, le rude guerrier et l’adolescent parlèrent des femmes, vaste sujet s’il en est….Le vétéran semblait avoir une opinion très tranchée sur la question et sans doute était-il beaucoup plus expérimenté que Nolan dans ce domaine.
- J’espère trouver rapidement celle qui deviendra ma princesse puis ma reine. Je suis encore jeune mais j’ai envie de construire un foyer uni et heureux…différent de celui de mes parents. Je veux…une femme…qui m’aime vraiment pour moi et non pour ma couronne. Parfois, j’ai un peu peur que cela ne soit difficile à trouver…dit-il d’un air pensif et son visage juvénile se rembrunit.
En effet, cela n’était un secret pour personne que la perfide Valentine n’avait jamais aimé son époux et le trompait allègrement avec Fabius Kohan. Le petit prince ressentait une vive amertume à ce sujet et désirait s’éloigner le plus possible de ce désastreux modèle parental.
Il demeura silencieux un moment avant de se tourner vers Christan et de lui demander, avec un petit air taquin :
- Et vous ? Vous avez déjà été amoureux ? Est-ce que vous êtes marié ? Ces questions se révélaient forts indiscrètes mais, après tout, étant donné la tournure que prenait leur conversation, Nolan estima qu’il pouvait questionner son interlocuteur à ce sujet.
L’héritier princier écouta avec attention les paroles de l'homme et partageait son opinion concernant Fabius Kohan :
- Je pense également que Fabius Kohan n’est qu’un sale traître, un serpent qui n’a pas hésité à faire accusé mon père de traîtrise dans le seul but de s’emparer du trône...C’est un homme immonde et dénué de tout sens de l’honneur ! Sans lui, même le trône de Gloria reviendrait de droit à mon père !
Le jeune Aldarien éprouvait un profond mépris pour Fabius mais à quoi bon s’appesantir sur ce sujet sulfureux, le passé était immuable et désormais mieux valait se tourner vers l’avenir. La seule idée des actes commis par ce borgne fielleux faisait naître la colère et la haine dans son cœur et il serra les poings de rage.
Tout d’un coup, la voix grave du haut-gradé l’arracha à ses pensées et l’adolescent le regarda d’un air interloqué :
- Euh quoi me tutoyer moi ? Nolan demeura silencieux un bref instant avant d’éclater de rire. Puis, il le regarda avec un petit sourire malicieux et répondit :
- Hé bien en voilà une curieuse demande, ce n’est pas très protocolaire vous savez…Au palais, certains risquent d’en faire des gorges chaudes et crier à l’hérésie. Je vois d’ici la tête de certains de mes conseillers ou de dame Geneviève, à coup sûr cette vieille fille rabougrie va faire une attaque…Mais ma foi, cela serait très amusant de la faire enrager ! Cela dit, le tutoiement me changera de tous mes entraîneurs et maîtres d’armes qui m’appellent sans cesse « votre Altesse » ce qui n'est pas plus mal à vrai dire. En plus, la plupart d’entre eux paraissent toujours avoir peur de m’égratigner et retiennent leurs coups, comme si j’étais en sucre…
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Dim 9 Avr 2017 - 17:57 | |
| « Comment se fait-il que vous ne pensiez pas ainsi pour votre part ? Je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, mais c'est un point de vue qui témoigne tout de même d'une certaine capacité à prendre du recul et à critiquer ses semblables. Ce n'est pas très courant à votre âge. » Demanda et ajouta sinon Weren avec sérieux, en effet cela témoignait tout de même que ce Nolan avait décidément pas mal de jugeote et ne se leurrait pas la face, mais il est vrai que c'était étonnant de la part d'un noble aussi jeune que d'arriver à voir les choses ainsi.
« Là d'où je viens, un homme devait sa position à sa foi et à ses accomplissements au nom du Néant. Par rapport à ces deux choses, la naissance jouait un rôle médiocre. Un noble infidèle et incompétent valait bien moins qu'un soldat prêt à se donner corps et âmes pour le Néant. Pour rester noble, un noble devait s'en montrer digne aux yeux du Néant et s'il ne l'était pas… Alors il était déchu de son rang, tout simplement. Quant aux croyants fervents comme moi je l'étais, ils avaient de bonnes chances de se hisser dans la hiérarchie tant qu'ils s'en montraient dignes. »
Dit-il ensuite gravement pour parler du système auquel il était habitué à sa naissance. Un système où le mérite et à la fois avaient une grande importance. Bien entendu, la naissance aussi, mais la foi encore plus. Cela expliquait peut-être en bonne partie pourquoi les alayiens avaient une certaine tendance à mépriser l'incompétence aujourd'hui encore et surtout à estimer que les hauts faits guerriers étaient plus estimables que la richesse.
« Dans ce cas-là. Si un de vos sujets est nuisible sans le vouloir ou s'il l'est car ses idéaux vont à l'encontre de ce qui permet à l'ordre ou la paix de perdurer. Alors il faut faire preuve de pragmatisme et écarter le gêneur ou empêcher que celui-ci soit vraiment dangereux. Je ne dis pas qu'il faut faire décapiter ou punir toute personne qui ferait de l'humour à votre encontre ou serait incompétente, mais il serait hors de question de permettre à un noble de penser qu'il pourrait instiller une rébellion dans le but de prendre son indépendance par rapport à vous. Cela nuirait à l'ordre public et au bien-être de la civilisation et c'est inacceptable. Dans ce genre de situations, un roi doit savoir être ferme. Il faut savoir, être juste, mais aussi ne pas se laisser marcher sur les pieds. » Pour sa part en tout cas Weren était du genre à penser qu'un peu de dureté et de répression envers ceux qui voulaient vous poignarder dans le dos n'était jamais un mal. Quitte à faire un exemple avec quelqu'un qui voulait s'amuser à faire du régicide…
La violence n'était-elle pas elle aussi le fondement de la civilisation après tout ? Non pas la violence aveugle, mais celle mesurée et destinée à apprendre la discipline à ceux qui voudraient nuire à l'ordre établi. La violence destinée à punir les meurtriers et celles châtiant les régicides ou les instigateurs de révoltes dans des buts égoïstes. Weren était en tout cas persuadé pour sa part que la traîtrise devait être punie quand elle avait lieu et ce sans faire preuve d'aucune pitié.
« Je pense pour ma part qu'il est dur de pouvoir définir un tel lien, certes, on ne connaît jamais quelqu'un à la perfection, mais cela ne veut pas dire qu'on ne le connaît pas grandement pour autant. Par exemple, je ne connais pas absolument toutes les batailles qui ont pu avoir lieu dans l'histoire et les innombrables stratégies inventées au fil du temps, mais ça ne m'empêche pas d'avoir une grande expérience militaire malgré tout et une connaissance tactique très appréciable. Pour ce genre de choses, il y a toujours plusieurs degrés de connaissance. »
De toute manière Weren pensait connaître presque aussi bien Iskuvar que ce dernier se connaissait lui-même et dans les faits, il n'avait pas forcément tort quand il mettait son œuvre en théorie. En même temps, c'était un lien bien particulier qui avait fini par se forger entre les deux alayiens.
« Vous êtes encore jeune ? Vous avez 15 ans oui, prenez votre temps. Surtout si vous tenez vraiment à trouver une femme qui vous aimera pour qui vous êtes et non votre richesse et votre pouvoir. Car cela prendre du temps, par contre ce ne sera pas impossible. Rien ne l'est jamais à celui qui est déterminé à accomplir son but, mais comme on doit le dire par ici. Aldaria ne s’est pas construite en un jour. » Mais qu'il n'envisage pas de demander des conseils à ce sujet à Weren. C'était loin, bien loin d'être un domaine où l'alayien était vraiment compétent.
Par contre, le commandant resta silencieux quelques instants quand le prince lui demanda s'il avait déjà été amoureux et s'il était marié. Mais il finit par répondre de sa voix grave.
« Je ne suis pas marié. » Quant au fait qu'il soit amoureux, il opta pour la franchise. « Je suis en effet intéressé par une femme, mais ce n'est pas du tout une romantique dans l'âme. Tant mieux, car ce n'est pas mon cas non plus. » Qui envisagerait après tout sérieusement que Weren puisse être un amoureux transit faisant des déclarations enflammées et offrant des bouquets de fleurs ? En tout cas, il n'était pas ainsi et il ne fallait pas douter que si une femme l'intéressait, c'est qu'elle devait avoir du caractère…
Quant au reste, Weren hocha la tête d'un air solennel quand le jeune prince lui fit part de son avis sur l'empereur Glorien Fabius Kohan. Un avis qui était loin d'être bienveillant à l'égard de ce dernier, mais en même temps, le contraire aurait étonné Weren. Peut-être moins par contre que la facilité avec laquelle le prince avait réagi à se demander. Celui-ci était resté silencieux quelques instants avant d'éclater de rire et de lui accorder malicieusement ce droit.
« Merci. Tu tiens vraiment tant que cela à gêner ces nobles de la cour ? Soit, pour ma part ce n'est pas quelque chose qui me répugne. Je préciserais bien haut et fort dans ce cas si jamais ils me disent que ce n'est pas acceptable que c'est toi qui m'y as autorisé, sauf si tu fais te faire ce plaisir. Je me réjouis d'avance de l'air livide qu'ils auront en entendant cela. » Dit-il donc en faisant preuve visiblement d'un amusement venimeux. Comme si cette idée lui plaisait beaucoup tout à coup. Et visiblement, il avait immédiatement commencé à tutoyer le prince maintenant que celui-ci lui en avait donné l'autorisation. Puis il reprit plus sérieusement. « Tu en as assez que tes entraîneurs te traitent comme si tu étais une chiffe molle ou un fragile ? Crois-moi ce ne sera pas mon cas, je suis un entraîneur dur, mais ceux qui s'entraînent avec moi finissent toujours par progresser. En parlant de ça... » Il désigna le feu et dit au prince.
« Éteint le, en jetant de la terre dessus. Puis tu vas essayer d'en allumer un avec du bois mouillé… Je t'aurais bien appris à user de cela pour réchauffer toi-même de la nourriture, mais nous n'en avons pas à portée de main. » Il conclut d'ailleurs avec réflexion après avoir dit cela.
« Juste après cela, je vais commencer à t'apprendre comment entretenir ton équipement tout seul. Comme nous n'aurons pas forcément le temps de tout aborder aujourd'hui, je te laisse choisir quel genre de pièce d'équipement tu aimerais apprendre à entretenir en premier. L'épée ou l'armure ? Je vais t'apprendre comment faire des réparations d'urgence bien entendu et l'entretien régulier en temps normal, tu n'auras peut-être pas toujours d'armurier ou de forgeron à portée de main après tout. » Probablement que de telles situations ne se présenteraient pas fréquemment, mais il pensait qu'un tel savoir ne serait pas nuisible au prince. De plus, cela permettrait ainsi à ce dernier de comprendre un peu mieux ce que vivaient les soldats communs aux quotidiens, du moins ceux qui n'avaient la chance d'avoir à forgeron à portée de main. |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Sam 15 Avr 2017 - 13:55 | |
| Nolan réfléchit un bref instant, avant de répondre à la question, finalement assez légitime, de Christan. En effet, la plupart des nobles préféraient se vautrer dans leurs privilèges que s’employer à accroître leurs mérites.
- Je suis né et j’ai été élevé pour être Duc d’Aldaria puis Empereur. J’aurais pu me contenter de mener une existence oisive et rester cloîtré dans mon palais, sans chercher à connaitre le monde extérieur…Et durant mon enfance, ma vie ressemblait à cela. J’étais un enfant turbulent qui ne pensait qu’à s’amuser et qui était très gâté par ses servantes et ses gouvernantes. Mais certains événements ont fait basculer le cours de ma jeune existence….
Le regard mordoré du jeune prince se fit songeur et sa voix prit une intonation grave:
- Apprendre très jeune l’existence de la guerre, de la trahison et des luttes pour le pouvoir, cela change un caractère. Sans oublier qu’à Aigue-Royale, j’ai eu l’occasion de connaitre des orphelins et des gens du peuple. C’est sans doute l’une des raisons pour laquelle je ne suis pas insensible à leurs souffrances et que je n’entretiens pas avec eux la même distance que de nombreux nobles.
Un léger sourire naquit sur ses lippes et il poursuivit d’un ton plus enjoué :
- Une personne a aussi changé ma vie et m’a appris énormément de choses…Vous la connaissez c’est Luna Duruisseau, la pupille de mon père et que je considère comme ma grande sœur. Nous avons grandi ensemble et je lui voue une profonde affection. Ce n’est pas une noble mais une fille du peuple…et une farouche combattante qui est mieux dehors, à vivre des aventures, que parmi les péronnelles de la cours. Au fond, je lui dois une partie de celui que je suis aujourd’hui.
Le jeune héritier écouta attentivement les paroles de Weren, concernant Alayia, cette terre inconnue, qui se trouvait par-delà-les océans :
- Effectivement, le régime politique d’Alayia est très différent de celui d’Aldaria qui est une monarchie, c’était une théocratie et une nation militaire. Vraorg a également tenté d’instaurer une Théocratie, mais il existait une profonde inégalité entre les races car les vampires y étaient privilégiés.
Puis l’adolescent se tourna vers le militaire et lui demanda :
- Est-ce que votre terre natale vous manque parfois ? Je me demande à quoi ressemblent les autres terres qui se trouvent au-delà des mers et si nous aurons un jour la possibilité d’organiser des expéditions maritimes pour voguer à la conquête d’autres mondes….
Cette idée ressemblait à un rêve, mais le gamin rêveur et avide d’aventures se prenait à imaginer qu’un jour elle ne devienne une réalité. Après tout, nombres de grandes découvertes ou expéditions avaient débuté par une simple rêverie.
- Concernant l’incompétence d’un de mes sujets, je suis capable de me montrer ferme et de prendre les décisions qui s’imposent. En somme, de faire ce qui doit être fait. De même, je suis également capable de me remettre en question et de reconnaître mes propres erreurs.
Ensuite, le vétéran donna son point de vue concernant la connaissance et le jeune Kohan ajouta :
- Je suis d’accord avec le fait qu’on puisse posséder différentes sortes de connaissances, aussi bien théoriques que pratiques. La connaissance absolue n’existe pas selon moi, mais nous pouvons malgré tout apprendre certaines choses. Il faut aussi garder à l’esprit que nos connaissances sont changeantes et évoluent au fil du temps. Parfois nous sommes forcés de remettre en question d’innombrables choses que nous prenions pour acquises. Le monde est en perpétuelle évolution et la connaissance que nous en avons doit évoluer avec lui, ce qui nous amène régulièrement à repartir sur de nouvelles bases. Le monde d’hier est différent de celui aujourd’hui qui lui-même sera différent de celui de demain.
Quand leur conversation dériva sur le choix d’une épouse, le prince Saphir répondit :
- Je pense aussi que rien n’est impossible à celui qui cherche à atteindre son but. Toutefois, cela n’enlève rien à la difficulté de la tâche, dit-il avec un petit air malicieux. Dans mon cas, je pense être confronté à certains écueils en raison de mon rang, ce qui m’appelle à la prudence. Le fait d’être l’héritier de la couronne amènera de nombreuses femmes à s’intéresser à moi pour cette seule raison, ce qui sera un obstacle dans ma quête d’un mariage d’amour. Il faudra donc que je méfie d’une certaine hypocrisie et que je sache cerner le fond d’une personne derrière un joli masque. Sans compter que je ne peux pas épouser n’importe qui, ma future épouse devra se montrer digne de son futur rang, être une bonne épouse, une bonne mère mais aussi une bonne reine. Devenir Reine n’est pas une tâche simple vous savez, surtout pour quelqu’un qui n’a pas été habitué à évoluer dans les arcanes du palais…
Tout en discutant, le visage de Nolan arbora une expression empreinte de gravité :
- Mes conseillers désirent me voir épouser une jeune fille de la noblesse et sceller une éventuelle alliance avec une famille puissante. A leurs yeux, il s’agit du choix le plus approprié afin d'assurer ma succession. La raison doit dominer dans le choix d’une compagne et l’amour et l’affection pourront peut-être succéder à cette union, mais ne devront pas la précéder. On dit souvent que l’amour rend aveugle et ne permet pas de faire le bon choix…
En prononçant ses mots, le blond se demanda si son père avait été aveuglé par la beauté et l’amour qu'il vouait à Valentine, au point de ne pas s’apercevoir de sa véritable nature ? Celle d’un être fourbe et dénué de scrupules…
Le prince Saphir esquissa un sourire désabusé et poursuivit :
- En ce moment, l’un de mes conseillers commence déjà à rechercher les candidates les plus appropriées au rôle de future impératrice d’Aldaria parmi les jeunes filles de la noble afin de me la présenter le moment venu. Bien entendu, elle devra venir d’une illustre lignée, être parfaitement éduquée, savoir tenir son rang et surtout être la génitrice parfaite pour mes futurs héritiers. C’est d’un romantisme n’est-ce pas ? J’ai beau être jeune, dès l’instant où je monterai sur le trône, on me pressera pour que je me fiance et que je marie rapidement afin d’assurer la stabilité de mon trône et la pérennité de ma lignée. A ce niveau-là, je n’ai guère le choix et avec le drame qui a frappé mon père, je ne peux pas me permettre de patienter jusqu’à l’âge de 35 ou 40 ans pour me marier. S’il venait à ne jamais se réveiller et que je disparaissais sans laisser d’héritier, cela en serait fini de la lignée dirigeante d’Aldaria.
Puis, le jeune garçon se tourna vers Christan et lui dis d’un ton plein de conviction :
- Pourtant, malgré tout ça je suis décidé à trouver une femme que j’aime et qui m’aimera en retour, même si elle déplaît à mon conseil !
Ce dernier avait conscience de parler avec la fougue de sa jeunesse, mais l’idée de s’unir à une femme pour laquelle il ne ressentirait rien lui était insupportable…En effet, il possédait l’âme d’un romantique, malgré le fait qu’il dissimule sa sensibilité derrière un masque plein d’assurance, mais peut-être valait mieux être idéaliste que déjà cynique et blasé.
- Je ne recherche pas spécialement une noble, même si elle devra malgré tout pouvoir être une bonne souveraine…J’ai conscience que si je tombe amoureux d’une roturière, ce choix sera très difficile à faire accepter et qu’il me faudra lutter âprement contre certaines règles protocolaires et les traditions familiales.
Après que Nolan ait accepté que Weren le tutoie, ce dernier lui demanda s’il tenait tellement à gêner les nobles de la cour :
- Bah cela ne me déplairait pas, dit l’Aldarien en haussant les épaules. Le palais est si ennuyeux qu’y mettre un peu d’animation ne serait pas de refus…Quant à mes maîtres d’armes, il y a longtemps que j’ai renoncé à en apprendre quelque chose, parfois je me dis qu’à ce niveau je ne peux compter que sur moi et parfaire mon apprentissage par mes propres moyens.
Après cela, ils reprirent l’entrainement et le haut-gradé lui proposa d’allumer le feu sur bois mouillé avant de passer à l’étape suivante.
Le petit prince commença à s’exécuter et décider d’allumer du feu sur bois mouillé. Et ce n’était pas facile, c’est le moins qu’on puisse dire ! Certes avec de la magie, une telle tâche aurait été accomplie rapidement, mais cela serait choisir la facilité, donc autant faire les choses sérieusement.
Malgré ses difficultés, sa persévérance finit par payer et une étincelle jaillit dans le bois mouillé et finit par l’embraser.
- J’ai réussi ! j’ai réussi ! s’écria le gamin, en jubilant. Puis avec un petit air malicieux il continua. Je savais que j’y arriverai, je n’abandonne jamais avant d’avoir obtenu ce que je veux !
Quant à la pièce d’équipement que le futur roi d’Aldaria désirait apprendre à entretenir en premier, il s’agissait de l’épée. Nolan s’empara de son arme légendaire, ondine-eau dormante et se tourna vers Weren pour qu’il lui enseigne comment en prendre soin.
|
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Dim 16 Avr 2017 - 19:36 | |
| La réponse de Nolan n'étonna pas Weren, c'était la vie et ses caprices, rien d'autre qui avait poussé ce jeune homme à adopter un autre point de vue sur l'existence et à ne pas se vautrer dans l'oisiveté. Ainsi était les choses pour beaucoup d'hommes, ils auraient pu avoir une vie plus ou moins facile et paisible, mais il avait fallu que le destin en décide autrement pour eux. Quant au fait que le prince parla de Luna Duiruisseau, cela sembla assez ironique à Weren étant donné que ce dernier la connaissait très bien.
« Vous dîtes que je connais Luna Duruisseau ? En effet, c'est sans doute en partie grâce à moi qu'elle est devenue ce qu'elle est aujourd'hui. Et je compte bien faire en sorte que vous fassiez vous aussi des efforts pour vous améliorer. » Quitte à ce qu'il serve ne serait-ce qu'en partie de modèle, Weren était après tout l'incarnation même d'un vétéran pouvant être fier de ses exploits guerriers. Il était donc tout à fait capable de guider les autres vers de meilleurs accomplissements.
« Dans tous les cas, le fait que votre vie n'ait pas été facile vous aidera sans doute à mieux supporter les épreuves que le futur vous réserve prince. D'une certaine manière, l'existence a cette tendance après tout à nous forger comme un forgeron qui frappe l'acier de son marteau. » Dit-il ensuite avec le plus grand des sérieux, en même temps il parlait d'expérience. Car sa vie avait sans doute été bien plus difficile que celle de nombre d'Armandéens. Car en plus de tout perdre plusieurs fois, famille, terre natale et déesse, il avait dû se forcer à s'adapter à un monde qui n'était pas le sien à l'origine. Weren était revenu de très loin au final…
« Vraorg a sans doute dû privilégier les vampires parce que leurs manières d'êtres l'amusait, je ne pense pas qu'il les appréciait vraiment. Cet être ne devait penser à rien d'autre qu'à sa propre petite personne. Sa mort a finalement été une bonne chose pour tout le monde. » Se contenta ensuite de dire l'alayien avec sérieux au sujet de Vraorg le blanc, ce avant d'ajouter de sa voix grave devant la curiosité du prince à son sujet.
« Si ma terre natale me manque ? Bien entendu, mais c'est du passé maintenant et je suis passé à autre chose. Rien ne sert de se lamenter éternellement sur hier, demain est encore à construire. » Ce avant d'ajouter ensuite avec sérieux au sujet des nouvelles terres existant sans doute par-delà l'océan.. « Ce qu'il y a par-delà ces terres ? Je ne sais pas, mais un jour l'humanité sera selon moi capable de cela et bien plus. Armanda ne sera pas éternellement notre seul horizon et celui-ci ne cessera de grandir à mesure que les hommes seront éclairés par la lumière de la science et du progrès. » Visiblement comme tout bon alayien, Weren était un grand partisan du « progrès ».
« Le plus dur, ce n'est pas de reconnaître ses propres erreurs quand on s'en aperçoit soi-même, c'est d'accepter le fait que quelqu'un vous les mette sous le nez. Car croyez-moi, il est rare que l'on s'aperçoive soi-même du fait que l'on fasse erreur et c'est donc souvent quelqu'un d'autre qui vous le fera remarquer. » Ce qui nécessite que la dite personne ait du cran, car souvent la figure d'un roi faisait assez peur à certains.
« Je suppose que vous n'êtes pas aussi prolifique en compagnie de vos instructeurs vous qui me disiez que vous vous ennuyiez assez souvent pendant vos cours avec eux. Il va falloir que vous m'expliquer décidément pourquoi vous arrivez aussi aisément à philosopher en ma compagnie. » Ajouta-t-il ensuite avec sérieux après que Nolan ait parlé de la nature changeante du savoir. Weren remarquait après tout qu'ils étaient en train de parler beaucoup là et de sujets pas forcément superficiels…
D'ailleurs, en parlant de sujet qui n'étaient pas superficiels, Weren ajouta avec sérieux au prince.
« Vous êtes le futur roi, mais comme vous le dîtes, est-ce que vous accepteriez que l'on vous impose une telle chose ? Certes, votre choix s'il vient de vous ne sera pas forcément le mieux d'un point de vue politique, mais c'est la marque d'un souverain ayant de la poigne de ne pas se laisser dicter ce genre de choses par son entourage. Et à mes yeux un bon roi doit avoir de la poigne, vous démontreriez même votre force d'esprit en assumant une telle chose envers et contre tous et en soutenant l'épouse que vous avez choisi vous-même. Réfléchissez-y, je ne suis peut-être pas un bon politicien, mais selon-moi vous pourriez tirer parti de cela. Du fait que vous ne désirez pas vous laisser dicter quelle épouse vous devriez prendre. C'est une marque de caractère fort et c'est là une qualité que pourrait apprécier le peuple. » On voyait bien en tout cas que Weren se faisait une certaine idée de ce qu'était un bon roi. Un homme sans doute fort d'esprit et avec un caractère bien affirmé qui savait ce qu'il voulait et qui ne se laissait pas mener en bateau par les autres. Il ajouta d'ailleurs avec sérieux.
« En tout cas si j'étais un roi pour ma part, je tâcherais de faire au mieux pour mon royaume sans pour autant accepter que l'on me mène à la baguette. Et à mes yeux un bon roi doit avoir de la volonté, que ce soit au niveau personnel ou politique. Sans oublier que l'on n'est jamais mieux servit que par soi-même pour ce genre de choses. »
Weren en tout cas trouvait que ces intrigues nobles concernant le fait de savoir avec qui le prince se dépucellerait en premier était bien la marque d'un régime politique où le paraître ou les liens familiaux étaient plus importants que les mérites purs. Mais en même temps pour un militaire comme lui, c'était normal de dédaigner ce genre de choses.
« De plus, si vous veniez à disparaître. Vous apprécierez de savoir que vous légueriez le destin du royaume entre les mains d'une femme que vous n'aimez pas forcément ? En qui vous ne faîtes pas forcément confiance ? De la laisser éduquer votre enfant ? Bien entendu, cela ne veut pas dire que vous devez attendre avant d'aller chercher vous-même votre épouse, mais prendre le risque de mettre un peu plus de temps à la trouver ne sera peut-être pas plus mal. Comme un général qui tente une stratégie audacieuse mais risquée dans le but de surprendre son ennemi pour le vaincre. Il y a certes des choses que cela ne soit pas le mauvais choix, mais si cela réussit les bénéfices seront très appréciables. »
Weren visiblement appuyait le choix de Nolan, en même temps l'alayien avait envie d'avoir un roi fort et avec de la poigne, pas une marionnette qui faisait tout ce que ses conseillers lui demandaient.
« Dans tous les cas, je ne peux que soutenir votre désir de trouver une femme qui vous rendra heureux. Pas parce que je serais romantique, mais car c'est une preuve de force et de caractère de votre part. » Ajouta-t-il ensuite avec franchise.
En même temps, l'idéal de Weren pour un royaume était un souverain fort et autoritaire, mais juste et avisé. En somme, il fallait que ce soit le bon roi et que celui-ci puisse faire les bons choix sans devoir être sans cesse restreint dans ces derniers par une quelconque manœuvre intéressée de la noblesse. C'était bien entendu un régime pouvant virer à la tyrannie si le roi n'était pas le bon, mais si c'était le bon souverain qui régnait. Alors ce serait sans doute pour le mieux…
« La difficulté forge le caractère, n'ayez pas peur de l'adversité qui se présentera à vous. Voyez-la plutôt comme un défi à surmonter, un défi qui vous rendra plus fort lorsque vous l'aurez relevé avec brio. » Ajouta ensuite Weren fermement quand Nolan dit que néanmoins s'il ne choisissait pas une noble cela serait très compliqué pour lui. Visiblement Weren était le genre d'hommes de caractère à penser que ce n'était pas forcément mieux quand c'était facile.
« Le temps où tes maîtres d'armes ne t'apprenaient rien est révolu. Je vais t'entraîner comme j'entraîne mes hommes, tu vas suer, tu vas peut-être même te plaindre que cela est trop dur, car ce que nous avons fait aujourd'hui par rapport à ce que je prépare ce n'est pas grand-chose, mais tu deviendras plus fort grâce à cela. » Oui, Nolan allait voir que Weren était un instructeur très exigeant, mais qu'au moins il obtenait des bons résultats grâce à cela.
Et dans les faits, Weren regarda avec une certaine satisfaction le bois mouillé qui finit par se consumer, avant d'ajouter ensuite de sa voix grave au prince qui semblait jubilé quant à cette réussite.
« Ce n'est qu'un début, à la fin par rapport aux progrès que tu auras réalisé, ce genre de choses te semblera bien banal. » Weren regarda ensuite l'épée enchantée que lui tendit Nolan. Une arme de noble… Weren supposait qu'elle devait être magique dans les faits, mais préféra ne pas trop s'attarder sur ce genre de détails. Il ajouta donc en prenant l'épée et en sortant une pierre à aiguiser.
« Avec ceci, tu pourras aiguiser la pointe de la lame si jamais elle venait à s'émousser. » Il montra le geste à Nolan sans l'effectuer, car la lame n'en avait visiblement pas besoin sur l’instant, puis il ajouta. « Pour le reste, la pratique courante pour éviter qu'une lame rouille, si cette épée est capable de rouiller car je ne saurais estimer cela pour une lame magique. C'est de la plonger dans de l'huile pendant plusieurs heures, ensuite il faut du vinaigre chaud et frotter la lame en usant de ce vinaigre avec un chiffon en toile épaisse. Je ne vais pas te montrer cela, car nous n'avons pas plusieurs heures devant nous malheureusement... » Il regarda le ciel au passage, la nuit était assez avancée.
« Je pense même que nous pouvons arrêter la leçon pour aujourd'hui. Nous nous reverrons dans quelques jours pour débuter véritablement ton entraînement prince. J'espère que tu seras aussi enthousiaste pour celui-ci que tu l'étais ce soir. » Car il était sûr et certain que Weren comptait bien débuter comme il l'avait promis l'entraînement de l'héritier de l'empire Aldarien… De plus, il est vrai qu'il vaudrait sans doute mieux arrêter leur entraînement pour ce soir, car au rythme où ça allait Nolan aurait tout simplement raté une nuit de sommeil s'ils avaient persisté. Et il était évident que cela aurait été tout à fait contre-productif...
[Hrp : C'est pour te proposer de bientôt amorcer une conclusion à ce rp dans l'optique peut-être de lancer une suite à ce dernier :3 concernant le fait que Christan devient l'entraîneur de Nolan ? Je pense que ce serait en tout cas très intéressant de poursuivre ainsi cette trame ^-^. ] |
| | | Nolan Kohan Prince héritier du trône d'Aldaria
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Dim 23 Avr 2017 - 22:22 | |
| Nolan demeura imperturbable face à la remarque de Christan et ses lippes s’étirèrent en un petit sourire amusé:
- Oh c’est grâce à vous ? Je n’en doute pas, même si elle ne m’a jamais parlé de vous. Cela dit, même si Luna vous doit une partie de ce qu’elle est, elle le doit aussi à d’autres personnes, notamment mon père. Tout comme moi d’ailleurs. Et j’imagine que vous aussi vous devez l’homme que vous êtes aujourd’hui à d’autres personnes. Après tout personne ne se construit entièrement seul et lorsque nous sommes enfants, nous prenons généralement comme modèles des personnes qui nous entourent, sans compter que nous subissons les événements, mais plus nous grandissons et plus nous gagnons en maturité, ce qui rend capables d’orienter nos existences dans la direction qui nous convient le mieux. Quant au fait de m’améliorer, je suis moi-même décidé à m’améliorer, croyez-moi si je n’en avais pas l’envie, ce n’est pas vous qui pourriez me faire changer d’avis…dit-il d’un ton entendu. Si je le voulais, je pourrais rester sagement au palais à profiter des plaisirs de la vie, mais je ne désire pas suivre cette voie.
En effet, l’adolescent pouvait se révéler très têtu lorsqu’il avait une idée en tête et détestait se faire dicter sa conduite par quiconque. Sans oublier que Christan n’avait aucune autorité sur Nolan, malgré leur arrangement, si celui-ci acceptait de s’entraîner avec lui, c’était de sa propre volonté.
- Concernant Vraorg, nul ne savait ce que ce monstre avait en tête, qu’il aimait ou pas les vampires, au fond cela ne changeait rien aux inégalités qu’il avait instauré. Les vampires étaient privilégiés par rapport aux humains et surtout par rapport aux elfes.
Quand ils parlèrent des continents situés par-delà les mers, le regard doré du jeune prince se fit rêveur :
- J’espère pouvoir un jour contempler ces nouvelles terres de mes propres yeux et prendre part à l’une de ces expéditions maritimes. Je sens qu’un jour Armanda sera trop petite pour moi et je brûle déjà du désir de découvrir d’autres continents. Pourvu que ce jour advienne de mon vivant !
A la phrase de Weren concernant les erreurs et les remises en question, le gamin répliqua, en haussant les épaules :
- Que l’on n’accepte pas que quelqu’un d’autre nous fasse remarquer nos erreurs ? Bah selon, c’est juste une question d’Ego et de fierté mal placée. Certaines personnes le prennent avec philosophie et répondrons avec le sourire « merci l’ami, tu m’as donné une raison de m’améliorer ».
Puis le militaire et l’adolescent abordèrent le fait que leur discussion tournait au débat philosophique, ce qui n’était guère le cas avec nombre de ses professeurs. Le jeune Kohan demeura pensif, un bref instant, avant de répondre avec fougue :
- Je pense que c’est parce qu’avec vous, il s’agit d’un dialogue et non d’un soliloque. Lorsque je me trouve en présence de mes professeurs, ceux-ci s’attendent à ce que je m’assois à mon pupitre et que j’écoute passivement pendant qu’ils me dispensent leur savoir. J’ai l’impression qu’ils considèrent mon esprit, comme une tasse qu’on remplit et je devrais montrer obéissant et silencieux. Cela leur semble normal car je suis l’élève et ils sont les maitres, que je suis jeune et qu’ils sont âgés, que je ne suis qu’un étudiant et qu’ils sont des savants et des érudits, mais cette situation ne me convient pas… Et c’est la raison pour laquelle leur enseignement m’ennuie autant, je n’aime pas demeurer passif ni qu’on fasse de moi un singe savant, juste bon à « ânonner » ce qu’on m’a appris ou que j’ai étudié dans les livres, j’aime réfléchir par moi-même et pouvoir exprimer mon opinion ! Leur conservation se poursuivit et quand vient le moment d’aborder la future vie amoureuse de Nolan, celui-ci exprima son opinion à ce sujet :
- Me faire dicter ma conduite ? Bien sûr que non, mais je dois faire preuve d’un minimum de diplomatie envers mes conseillers. Sans compter que leurs intentions sont louables car ils désirent le bien du Royaume. D’un point de vue purement politique, épouser une riche héritière issue de la noblesse et conclure une alliance avec une famille puissante est la meilleure option, je suis forcé de le reconnaître. Cependant, le problème est que je désire faire un mariage d’amour mais si je suis conscient que si je tombais amoureux d’un bon parti, cela arrangerait tout le monde.
Puis, le prince Saphir fixa le haut-gradé en arborant un sourire malicieux. De toute évidence, le rude guerrier n’était guère au fait des usages de la cours et des intrigues qui s’y nouaient.
- Mes conseillers sont plus rusés et subtils que vous ne semblez l’imaginer, Ils ne vont pas « m’obliger » à me marier, cela leur serait impossible et ils connaissent mon hostilité à un mariage arrangé, mais ces derniers vont tout faire pour que je rencontre une certaine catégorie de femmes, et me présenter à elles…Et les filles nobles ainsi que les courtisanes vont également ruser pour me séduire, user de leurs charmes, de leur esprit…J’imagine que vous ne connaissez pas les jeux de séduction et de pouvoir qui règnent au palais, mais lorsqu’on baigne dans ce milieu depuis l’enfance, on sait que les gens y vont par des chemins dérobés…Du reste, je ne refuserais pas d’épouser une noble ou une courtisane si je suis amoureux d’elle et qu’elle est sincère dans ses sentiments, c’est juste que je désapprouve certains procédés…
Nolan avait conscience de la réalité et même s’il n’aimait guère l’hypocrisie, la manipulation et la frivolité qui régnaient à la cours, il devait s’en accommoder. Du reste, pour qui savait se montrer habile, il était possible de retourner ce petit jeu à son avantage.
En entendant les propos suivants de Weren, le visage du gamin afficha une expression sérieuse et il dit d’un ton posé :
- Selon moi, il faut malgré tout faire la distinction entre le fait d’être « amoureux » au sens romantique et éprouver du respect et de l’affection pour quelqu’un. Si je me marrie, même par amour, notre couple peut connaitre des hauts et des bas et les sentiments diminuent parfois avec le temps…De même il est possible d’épouser une personne par raison et voir ses sentiments croître avec le temps. Les choses ne sont jamais entièrement noires ou blanches… A mes yeux, je dirais que ce qui compte c’est surtout le bien de cet enfant et son bonheur, même si je préfère qu’il soit éduqué par la femme que j’aime, c’est indéniable…ou du moins par une personne que j’aime et que j’estime. Je ne suis pas amoureux de Luna mais si je mourrais ainsi que mon épouse, je serais heureux de lui confier la responsabilité d’élever mon fils ou ma fille. Quant à mon désir de trouver une femme que j’aime, je dirais que lutter pour son choix et ses idées peut être considéré comme une force de caractère. En revanche, choisir l’amour et donc sa « sensiblerie » romantique plutôt que la raison d’état sera perçu pour certains comme un choix égoïste et une faiblesse. Pour une même décision, deux visions différentes coexistent selon l’angle de vue.
Puis le blond eut un petit rire, en songeant à la tournure vraiment intime et personnel qu’avait pris leur conversation. Il ne se serait jamais attendu à parler d’amour à ce fier guerrier Alayien, dissimulé derrière son masque d’acier…Le sans cœur semblait bien la dernière personne avec qui discuter d’un tel sujet.
- Pour l’amour, seul l’avenir me dira de qui je tomberais amoureux. Pour l’instant, je ne l’ai pas encore rencontré mais le jour venu je m’adapterai à la situation, en faisant ce qui me semble le mieux, dit-il en esquissant un sourire.
Ils continuèrent leur entrainement et le gamin en vint à tendre son épée légendaire au soldat pour que celui-ci lui montre comment l’entretenir. Soudain, l’Aldarien prit conscience de l’heure tardive et s’écria, en reprenant son arme :
- Excuse-moi, mais je dois y aller, il est tard… Nul besoin de me raccompagner, je trouverais mon chemin jusqu’au palais, dit-il avec un air espiègle, avant de rabattre la capuche de sa cape sur sa tête blonde et de filer en claquant la porte.
HRP: Ca sera ma conclusion, tu veux encore poster quelque chose ou c'est bon ? |
| | | Christan Weren Modérateur Commandant de l'armée
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) Mar 25 Avr 2017 - 15:50 | |
| Et pourtant, l'autorité de Christan semblait probablement bien plus légitime pour beaucoup de militaires que celle de beaucoup de nobliaux de cette cour, il n'avait bien entendu aucune autorité sur le prince étant donné que c'était le prince, mais si une bonne partie des alayiens dans l'armée obéiront à Nolan, ce sera probablement plus parce que Weren et les chefs alayiens le voudront que par réelle fidélité à l'empereur lorsque celui-ci sera sur le trône. Car Weren était un symbole pour eux, un héro de guerre, un champion et les alayiens étaient dans les faits habitués à obéir de tels hommes.
« C'est toujours nous qui choisissons au final ce que nous faisons de notre existence, mais c'est à nous dans ce cas d'assumer aussi les conséquences de ces choix. » Se contenta-t-il donc de répondre avec approbation quant au fait que Nolan était libre de ses choix. Il écouta ensuite le prince parler de divers sujets et en conclut que celui-ci était assez productif en effet. Il avait raison sur certains points, mais Weren ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait une différence tout de même entre ce qu'on dit et ce qu'on fait quant au fait de prendre bien une remarque. Il verrait bien ce que ça donnerait bien entendu, mais Weren pour sa part savait cela d'expérience.
« Je sais très bien à quel point, les politiques et les courtisans peuvent faire preuves de ruses pour arriver à leurs fins plus ou moins avouables. » Ne manqua t-il pas sinon de répondre avec sérieux quand le prince donna l'impression de penser que Weren ne savait rien de ce qui pouvait se passer dans une cour. Oh si, il le savait très bien même s'il n'était pas expérimenté à ce genre de pratiques, il ne manqua d'ailleurs pas d'ajouter avec gravité. « Et c'est notamment pour cela que je préfère ne pas m'impliquer dans ce genre de choses outre mesure. » C'était clair et net comme cela, Weren n'avait pas envie après tout qu'on le sous-estime ou qu'on le prenne pour plus ignorant qu'il ne l'était vraiment. Il n'était pas un bon politicien certes, mais il savait à quoi s'attendre de la part de ces derniers.
« Les gens interprètent souvent les choses de la manière qui les arrangent. » Ne manqua pas ensuite de conclure Weren quant au fait que l'on pouvait voir les choses de plusieurs manières différentes selon les points de vue. Pour sa part, il savait très bien après tout que les points de vue de chacun concordaient souvent avec l'intérêt de cette personne, c'était même tout à fait légitime et naturel. Après tout, comment se battre si l'on ne haït pas ou méprise pas son ennemi ? Pourquoi voudrait-on épouser quelqu'un qu'on n'aime pas ? Et surtout, peu de gens aimaient payer des impôts malgré l'utilité de ceci pour la simple raison que cela les privait d'argent. Ils s'imaginaient donc souvent que l'état les volaient quasiment et pensaient pour certaines légitimes d'éviter de payer les taxes ainsi. Après tout, si c'était un vol à les yeux. Est-il vraiment un crime de s'en prémunir ? De la mauvaise foi qui les arrangeaient en somme dans ce dernier cas, rien qui ne les pardonnaient au yeux de Weren. Bien au contraire.
Pour sa part en tout cas, Weren trouvait que les choses étaient souvent plus simples qu'on ne le pensait au final, simplicité bien entendu ne voulait pas dite stupidité ou niaiserie, mais il ne fallait des fois pas être un génie pour voir qu'il y avait un intérêt derrière certaines attitudes et que c'est cela qui motivait les actions de beaucoup de monde.
« Nous nous reverrons dans quelques temps. » Conclut d'ailleurs l'alayien avec calme lorsque Nolan finit par s'en aller peu après quand Weren mit fin au cour. En effet, il était tard et il valait sans doute mieux que Nolan puisse bénéficier de quelques heures de sommeil avant de débuter sa journée de demain, au risque sinon qu'il ait du mal à tenir le rythme. Pour sa part en tout cas Weren ressortit assez satisfait de cette entrevue, même s'il se dit qu'il y aurait sans doute du boulot à faire. Qu'importe, rien en ce monde n'est capable de résister éternellement à une volonté de fer…
[Hrp : Ce sera la conclu du coup o/ . Merci pour le rp, j'ouvrirais la suite demain comme convenu^^.] |
| | | Contenu sponsoriséMon identité Mes compétences
| Sujet: Re: Un sauveur au masque de fer (pv Christan) | |
| |
| | | | Un sauveur au masque de fer (pv Christan) | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |