La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).
Aëlwen défit mèche par mèche sa tresse de guerrière. Assise en face de son miroir ovale, l'elfe se mit à peigner ses longues boucles châtains. Elle revenait d'un entraînement à l'épée et se préparait pour visiter quelqu'un. Et pas n'importe qui. Entre deux coups de peigne en bois, la jeune fille jetait un œil par la fenêtre qui donnait sur son balconnet. Dans sa maisonnette troglodyte, la Rôdeuse avait instauré une ambiance paisible avec les nombreuses plantes et bougies. A l'abris de la pierre, au deuxième étage de la cité elfique, Aëlwen avait un superbe panorama sur le pieds des montagnes et le soleil couchant. Elle se plaisait beaucoup parmi les siens.
La jeune femme se leva de son tabouret pour se regarder dans un plus grand miroir qui lui permettait de voir la presque totalité de son corps. Plus elle vieillissait, plus elle devenait soucieuse de son apparence. Elle aimait faire bon effet. Son corps svelte resplendissait dans une longue et belle robe d'un blanc éclatant. Le buste du vêtement était prêt du corps quand le reste était droit et souple. La taille fine d'Aëlwen était mise en valeur dans cette pièce cintrée. Son décolleté modeste était décoré de minuscules pierres bleutées accordées à ses yeux. L'elfe avait fait deux petites nattes de chaque côté de son crâne qui se mêlaient au reste de son imposante chevelure ondulée. Les pieds dans de petits chaussons légers, la demoiselle somma son chien de rester seul un moment puis quitta son appartement pour rejoindre l'immense Tour qui accueillait les dragonniers. Cette partie de la cité se trouvait au troisième étage, un peu isolée.
Aëlwen pesta contre elle-même en remarquant le manque de praticité de sa tenue. A présent arrivée près de la Tour des dragonniers, la jeune femme allait devoir pénétrer le bâtiment en passant les gardes sans se faire remarquer. En effet, elle n'était pas vraiment invitée à entrer. Sa superbe robe entravait quelque peu ses mouvements et était très voyante par sa chatoyante couleur. Tant pis, Aëlwen allait faire avec. Deux par deux, des gardes entièrement en armure faisaient une sorte de ronde pour surveiller les alentours. Aëlwen remarqua que pendant quelques secondes à peine, la porte principale n'était plus gardée. C'était infime, mais suffisant pour la maître en furtivité. Elle attendit cachée au coin d'une maison un certain temps avant de se lancer. Courant sans faire un bruit, elle arriva au pieds de la porte et pénétra dans la Tour. Là, enfin à l'abris des regards, elle poussa un profond soupire et se laissa aller contre le battant de l'entrée en reprenant ses esprits.
Aëlwen se dirigea dans le dédale de couloirs et d'escaliers de la Tour avec assurance. Elle savait visiblement très bien où elle allait et comment s'y rendre. Quelques jours plus tôt, elle s'était trouvée obliger d'acheter un mécréant qui avait des informations au sujet de la personne qui intéressait Aëlwen pour savoir exactement où la trouver. Au fil de ses recherches, la Rôdeuse avait fini par trouver précisément le lieu de résidence d'Orfraie Ataliel. La jeune fille s'arrêta devant une porte simple en bois poli et la passa sans toquer, préférant rester silencieuse.
La chambrée dans laquelle Aëlwen pénétra était plongée dans une obscurité assez épaisse. La Rôdeuse fronça les sourcils et plissa les paupières pour tenter de sonder la pénombre au mieux. L'endroit était froid, presque repoussant. Aucune décoration ne venait égayer les murs ou les meubles. Aëlwen se mit à progresser entre les objets de bois avec mille précautions pour éviter de se cogner, tâtonnant parfois. Soudain, elle repéra l'objet de sa convoitise. Une femme était assise sur une chaise derrière la baie-vitrée, immobile sur son balcon. En s'approchant Aëlwen fut certaine qu'il s'agissait d'Orfraie même si celle-ci avait beaucoup changé. La femme aux cheveux rouges avait un teint blafard et de grosses cernes. Son air triste fit quelque chose d'inexplicable à Aëlwen qui sortit au grand air et prit place en face de son ancienne camarade sans dire un mot. Sur la petite table qui séparait les deux comparses se trouvaient un verre au contenu pourpre et deux bouteilles bien distinctes. L'ancienne générale des Rôdeurs devenue vampire intriguait beaucoup Aëlwen qui préféra attendre qu'Orfraie prenne la parole la première, comme un vestige du respect qu'elle lui devait par le passé. La jeune centenaire était peinée que sa vieille amie lui offre un tel spectacle pour leur retrouvailles. Même si elle ne savait pas à quoi s'attendre avant de retrouver Orfraie, elle espérait sûrement que celle-ci s'en soit mieux sortie. Mille questions brûlaient la langue d'Aëlwen qui attendit sans montrer de signe d'impatience, sage et douce envers son ex-camarade.
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Orfraie Ataliel
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Le retour avait été… à la hauteur de ce qu’elle craignait. Si ce n’est plus… Pourquoi avait-elle accepté ? Orfraie ne cessait de se le demander. Cela faisait à peine quelques jours, mais déjà elle le regrettait. Oh, elle ne montrait rien, bien sûr. Lorsqu’elle été arrivée, avec la délégation Elfique, l’ancienne princesse et générale avait fait honneur à son rang, son rang qui lui avait été pris. La tête haute, le regard impénétrable, les trais figés en une expression de neutralité absolue… Elle avait occulté les regards, les mots blessants, cruels et méchants… Elle savait, en venant ici, que ce ne serait pas de tout repos… Mais entre ce qu’elle avait eu le temps d’imaginer et ce qui était la réalité… Cela faisait mal, très mal. Elle avait tout donné à son peuple depuis son retour, après avoir brisé son serment Baptistral. Elle avait tout donné et, alors qu’elle avait besoin de son peuple, celui-ci lui tournait le dos, la rejetait. Bien entendu, il y avait des exeptions, à commencer par sa famille… Mais ils étaient si peu nombreux… L’ancienne Princesse avait imaginé, naïvement, que tout ce qu’elle avait fait pour les Elfes ne seraient pas oublié… Mais ce peuple qu’elle avait tant aimé semblait ne plus se souvenir. Ils ne voyaient plus que la Vampire, alors que Orfraie était toujours là. Oh, bien entendu, ce n’était plus tout à fait la même, elle avait indéniablement changé… Elle était devenue une immortelle, en proie à des crises lorsque la soif se faisait trop forte ou sous le coup d’émotions trop intenses et difficiles à gérer… Mais dans le fond, elle était toujours la même. Douce, aimable, gentille, droite … Prête à tout pour son peuple, quand bien même il s’était détourné d’elle. Sinon, elle ne serait pas en ces lieux, mais à bien des kilomètres, à Aldaria…
Un long soupire s’échappa d’entre ses lèvres, alors que la vampiresse s’approchait des larges fenêtres donnant sur son balcon. Elle les ouvrit, sans un mot, et s’approcha du bord. La différence de luminosité avec l’intérieur de ses appartements – ils étaient plongés dans le noir – lui fit plisser les yeux quelques instants. Les pensées de la Lame Ecarlate, car elle le restait, se tournèrent vers celle qu’elle aimait. Luna, douce Luna… La jeune femme lui manquait terriblement. Son absence lui pesait… Elle aurait donné n’importe quoi, en cet instant, pour se blottir dans ses bras, pour s’y caler et ne plus en bouger. La douceur, la joie de vivre de la Liée Dorée lui manquait. « Nëtyavarända … » Murmura l’ancienne princesse pour elle-même, confiant toute sa tristesse à la brise.
Firindal devait être en train de découvrir la cité. Si Orfraie préférait, pour l’instant, se terrer dans la Tour du Dracos, ce n’était pas forcément le cas du dragonnet. Elle savait ne rien risquer – physiquement – mais préférait ne pas trop s’y risquer. Elle avait fait face, avec beaucoup de mal, au peuple elfique et craignait de craquer si on l’a poussé à bout. La Liée de Feu revint à l’intérieur, laissant les portes menant sur le balcon ouvert, et passa devant le mirroir qui ornait l’un des murs. En voyant son reflet, la vampire se rendit compte de sa propre soif. La douleur dans sa gorge, qu’elle avait réussi à occulter jusqu’ici, revint à la charge et lui fit pousser un hochet de douleur, tandis qu’elle portait sa main à sa gorge. Levant une main, elle attira la bouteille de sang qu’elle gardait en permanence avec elle. Elle s’en servit une coupe, dans son calice doré, et porta aussitôt celui-ci à ses lèvres. Le liquide dans sa gorge lui fit un bien fou et, rapidement, la douleur s’estompa.
Sa soif apaisée, Orfraie récupéra une seconde bouteille et se dirigea vers le balcon. Elle s’y assit et remplit une nouvelle fois le calice, mélangeant cette fois-ci vin et sang. Ce n’était pas aussi nutritif que du sang pur et n’avait pas le même gout, mais cela changeait pour la princesse des ombres.
C’est alors qu’elle entendit la porte de ses appartements grincer. C’était léger, mais pour l’oreille affuté d’un vampire, couplé à son totem, c’était décelable. Quelqu’un était entré et l’odeur lui disait quelque chose sans qu’elle soit en mesure de mettre le doigt dessus… Ce fut lorsque l’intruse vint s’assoir face elle qu’Orfraie la reconnue. Aëlwen ! L’une de ses Rôdeurs… Devenue Générale, par ailleurs, comme elle l’avait toujours souhaité. La princesse déchue demeura silencieuse, savourant le gout du sang dans sa bouche, son regard vers le coucher de soleil. Ce fut au bout de longues minutes qu’elle tourna enfin son regard bleu roi vers Aëlwen, ce bleu si intense qui contrastait tant avec sa chevelure lie de vin.
« Je t’en prie, prend un verre. » Fit-elle dans un murmure, sa voix grave rendu presque rauque par la précédente brulure de sa gorge. Il y avait une coupe à l'intérieur, si Aëlwen regardait bien. Le très léger sourire d'Orfraie prouvait qu'il s'agissait d'une invitation sérieuse, mais encore fallait-il le remarquer. Elle s’éclaircit la voix avant de continuer. « Je ne pouvais pas rêver mieux comme successeur. Félicitations. »
Le regard sombre de l'ancienne Rôdeuse parcourut son invité, découvrant une sublime robe qui contrastait fortement avec les vêtements portés par la vampiresse : une tunique Elfique, couleur jade, comme elle en portait souvent. Elle n'avait jamais trop aimé les robes.
« Prend un verre, je t'en prie , murmura Orfraie, je ne pouvais pas rêver mieux comme successeur, félicitations. » L'ancienne princesse s'était finalement tournée vers Aëlwen, lui permettant de la détailler du regard. Sa chevelure flamboyante encadrait un visage pâle dévoré par deux immenses yeux bleus électriques. Certes elle avait des cernes violacées qui gâchaient l'harmonie dans ses traits mais Aëlwen la trouvait toujours aussi belle. La générale des Rôdeurs se leva sans bruit et se glissa par la mince ouverture de la baie vitrée pour aller chercher un verre. Elle retourna sur la terrasse, une jolie coupe transparente aux détails dorés entre les mains et s'installa de nouveau en face d'Orfraie. Là, elle eut une hésitation que son amie remarqua forcément quant au choix de la bouteille. Laquelle contenait le vin ? En quelques secondes elle vit la différence de densité entre les liquides et put se servir de l'alcool sans risquer de boire du sang. Elle eut honte de mettre ainsi dans l'embarras la vampiresse et s'empressa de prendre une gorgée de boisson à température pour noyer son propre malaise. Aëlwen ferma les paupières un court instant pour savourer le vin sur sa langue, la brise tiède sur son visage et dans ses cheveux. Elle s'extirpa de ses rêveries en se faisant violence et s'exclama d'une voix fluette et chantante : « Merci beaucoup, c'est un grand honneur que de succéder à une telle légende. L'empereur m'a clairement déclaré que c'était ta volonté première et je ne saurais contester un tel choix. » Plus la discussion banale faisait son chemin, plus la colère faisait le sien en Aëlwen. Elle voulait parler à cœur ouvert sans se soucier de la différence de race, sans protocoles pour séparer les deux jeunes femmes. Aëlwen bondit de sa chaise comme un fauve affamé et se précipita juste à côté d'Orfraie où elle tomba à genoux en lançant sur un ton déchiré : « Que t'est-il arrivé ce jour-là ? »
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Orfraie Ataliel
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Orfraie était sincère, elle était véritablement heureuse pour son amie, heureuse également que l’empereur ait suivit sa volonté. Aëlwen était la plus a même pour ce rôle, la vampiresse l’avait discrètement formée pour prendre sa suite, autrefois. Aujourd’hui, les Rôdeurs avaient une Générale digne de ce nom, à qui Orfraie avait insufflé les valeurs qui lui étaient chères… La loyauté, la tolérance, l’amitié, le sens du sacrifice… Tant de choses que l’ancienne princesse avait toujours attendues de ses soldats.
Portant sa coupe à ses lèvres, la vampiresse observa son ancienne “apprentie”, “disciple” ou “amie” observer les deux bouteilles, puis saisir celle qui contenait le vin rouge. “ Légende ? “ Fit la Liée de Feu, surprise. “ Cela me change des qualificatifs habituels…” Poursuivit Orfraie, sombrement. Cela changeait, en effet, des insultes ou des remarques acerbes dont elle était la cible. La discussion aurait pu rester légère, elles auraient pu évoquer des sujets plus sympathiques… Mais Aëlwen voulait des réponses et Orfraie devait les lui donner. Alors, quand la nouvelle Générale bondit de sa chaise, l’ancestrale en fut à peine surprise. En revanche, lorsque la brune vint se laisser tomber à genoux devant elle, l’ancienne princesse ressentit de la peine pour elle. Aëlwen avait souffert, elle aussi, de ce qui lui était arrivé ce jour-là. La Lame sentait la tristesse dans la voix de sa cadette… Alors, doucement, Orfraie reposa la coupe remplie du mélange vin et sang, puis vint saisir les mains de son amie. Des mains délicieusement chaudes entre les siennes, tout aussi chaudes. En effet, si les vampires étaient normalement froids comme la mort, ce n’était pas le cas de l’ancienne princesse. Celle-ci possédait un rare bijou, offert par sa douce Luna, qui rendait sa peau aussi chaude que celle des mortelles. “ Je suis morte, ce jour-là.” Répondit sombrement Orfraie, son regard se parant toutefois d’une douceur sans nom. De sa main droite, elle vint doucement caresser la joue de son amie. “ Tu étais là, tu sais aussi bien que moi ce qui s’est passé. J’ai pris un coup mortel, Verith nous a permis de fuir… Et sans Lewyn, nous n’aurions pas cette discussion. Tu sais aussi bien que moi que c’était la dernière option que nous avions… Que j’avais. ”
Doucement, Orfraie se leva et, sans lâcher la main de son amie, elle l’attira près de la rambarde de pierre du balcon. Estëllin s’étendait à leurs pieds. L’ancienne princesse s’y appuya, tournant le dos à la cité. Elle gardait sa main nouée à celle d’Aëlwen. “ Ne crois pas que ce fut un choix facile. J’en connaissais les conséquences… Nous les connaissions tous… Et je ne le regrette pas. Quand je me suis réveillée, je n’avais plus le moindre souvenir de ma vie passé. Les premiers temps furent difficiles, mais Lewyn était là. Je sais aujourd'hui qu’Aegnor à continué à veiller sur moi… La régente d’Aldaria m’a offert un toit et une raison de continuer à me battre… “ Expliqua Orfraie, la voix chargée d’émotion en évoquant Luna. La jeune femme lui manquait terriblement. “ Puis il y a eu Firindal. Sa naissance fut… Je n’ai pas les mots pour l’exprimer… Il m’a beaucoup aidé et il m’aide encore à contrôler mon instinct. Ce n’est pas toujours facile.” Expliqua la Lame Écarlate, un léger sourire aux lèvres en évoquant son Lié d’amour. “ Puis, en août, la délégation Elfique est arrivée à Aldaria. J’ai revu Aramis, elle m’a chanté mon chant-nom… Et j’ai recouvrais tous mes souvenirs. ” La Liée de feu détourna le regard, quelques instants. “ Je ne suis plus celle que j’étais. Je connais sa vie, mais ce n’est pas la mienne, du moins c’est ainsi que je le ressens. J’ai parfois beaucoup de mal à l'appréhender... Toutefois, une part de la Orfraie que tu as connue vivra toujours en moi.” Tenta de rassurer Orfraie en serrant doucement la main d’Aëlwen. “ Quant à ma décision de revenir à Estëllin… Aegnor a réussi à me convaincre que c’était la meilleure chose à faire. Lui et moi voulons faire changer la mentalité de notre peuple… Mais…” L’ancienne princesse se tut, fermant les yeux quelques instants. “ Je me rends compte que la tâche sera difficile, peut être trop pour mon propre bien. Moi qui ai tous donné à mon peuple, qui suis morte pour eux… Je m’attendais, bien naïvement, à autre chose que de la haine et du mépris.” Fit la vampiresse, sa voix vibrante de colère. Il était rare qu’elle la laisse s’exprimer, Aëlwen n’avait jamais du la voir exprimer sa colère de vive voix. “ Ils ont perdu ma confiance et mon respect… Il ne reste plus que vous. Ma famille, les Gardes Royaux et les Rôdeurs…” Conclus la princesse des ombres, toutefois incertaine...
Il y eut une courte pause pendant laquelle Orfraie se détourna, embrassant Estëllin de son regard bleu roi. " Je me doute que ce qui empêche les plus conservateurs de me tuer est Firindal. Ils n'oseraient pas tuer un dragon... Ou affronter sa colère. "
Ainsi agenouillée près d'Orfraie, Aëlwen avait une vue en contre-plongée sur le visage blafard de la vampiresse. D'en bas, l'ancienne princesse avait l'air encore plus sombre. Aëlwen sentait son cœur balancer entre deux idées. D'un côté, la générale des Rôdeurs reconnaissait bien devant elle son amie du passé, enfouie sous les changements violents que la vie lui avait imposé. D'un autre côté, elle avait parfaitement conscience que la femme aux cheveux rouges en face d'elle était différente de celle qu'elle avait connu autrefois. Au final, une question la rongeait : leur relation pourrait-elle redevenir comme elle était avant ? Comment allait évoluer leur lien, si fort par le passé ? Aëlwen ne tenta pas de fuir le contact d'Orfraie lorsque celle-ci lui prit les mains. La jeune femme aux boucles châtains eut un mouvement de surprise quand elle remarqua la chaleur que dégageait l'ex-Rôdeuse. Pour s'être renseignée sur les vampires et pour les connaître plutôt bien, elle savait la froideur arctique de leur corps. Visiblement, un enchantement des plus étranges gardait Orfraie à température humaine, ce qui réjouit Aëlwen qui serra doucement les doigts de sa vieille camarade entre les siens. Alors qu'Orfraie lui comptait son histoire d'une voix qui se voulait réconfortante, Aëlwen buvait ses paroles en retenant chaque détail. Une caresse sur la joue vint apaiser Aëlwen et le reste du récit s'en suivit.
Lorsqu'Orfraie quitta sa chaise pour aller s'adosser à la rambarde de la terrasse, Aëlwen se laissa docilement attirer à sa suite, trop perturbée pour avoir une quelconque réaction, trop chamboulée. Quand la demoiselle aux cheveux de feu évoqua son dragon, Aëlwen sentit son cœur se réchauffer un peu. Elle était heureuse qu'Orfraie ait trouvé un compagnon qui serait éternellement là pour la protéger et l'épauler. Puis Orfraie expliqua son retour à Estëllin et l’accueil que lui avait fait le peuple elfique. Durant ce passage du récit, la voix de la femme aux yeux bleu profond se fit grondante, presque véhémente. Elle en voulait beaucoup aux siens pour l'avoir ainsi rejeté. Aëlwen ne fut pas étonnée que de tels événements se soient produits. Elle connaissait son peuple, son histoire et ses croyances et les respectait malgré le fait que parfois elles soient surannées. Orfraie se tut lorsqu'elle eut terminé de compter son histoire. Un silence accompagné des bruits de la nature s'installa entre les deux femmes. Aëlwen préféra se taire, le temps de digérer toutes ces informations et de calmer ses émotions. Elle garda fermement la main d'Orfraie dans la sienne car cette poignée était réconfortante pour l'archère. Tournée vers Estëllin qui s'étendait en contre-bas et les montagnes, Aëlwen se ressourça dans cette vision sublime de la vie et se redressa, mettant de côté son tourment pour afficher un sourire amical à Orfraie. « Que comptes-tu faire à présent ? Tu es vampire et dragonnière. Tu as l'éternité face à toi. Je pense sincèrement que les esprits elfiques vont évoluer sur le chemin de la tolérance et de l'ouverture aux autres mais tu connais ton peuple, cela prendra du temps. Pardonne aux elfes, ils se rendront compte de leur erreur au moment voulu. Quelle est la prochaine étape de ton périple ? »
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Orfraie Ataliel
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Sujet: Re: Retrouvailles — Orfraie Ataliel Jeu 30 Juin 2016 - 18:17
La princesse des ombres avait été une Elfe respirant la joie de vivre, autrefois. Elle avait toujours été prompte à la plaisanterie, aux jeux, à l’amusement… Comme elle savait être sérieuse pour mener à bien son devoir, autant en tant que Princesse qu’en tant que Générale...
Un silence accueillit les propos tenus par Orfraie. La vampiresse détourna son regard d’Estëllin pour poser ses saphirs sur Aëlwen. Celle-ci semblait être en intense réflexion, faisant le tri dans ses pensées et dans ce que l’ancienne Générale venait de lui dire. L’Ataliel demeura donc silencieuse, observant simplement son amie dans le plus grand des calmes. Elle avait tout son temps, elle avait même l’éternité s’il le fallait. Le regard de la multi-centenaire se posa sur la main que la nouvelle Générale tenait toujours. Cela fit doucement sourire Orfraie, qui resserra sa prise sur les doigts de son amie. Ce contact réchauffait son cœur au-delà du possible, il signifiait beaucoup pour la Princesse des Ombres.
La brune brisa finalement le silence qui s’était imposé. Elle ne revint pas réellement sur les propos tenus par Orfraie. Cette dernière en fut étonnée, mais ne lui en tint pas rigueur. Si Aëlwen souhaitait en parler avec elle, elles avaient le temps de le faire. En attendant, la vampiresse détourna une nouvelle fois son regard vers Estëllin, gardant sa main dans celle de son amie. « Pour l’instant, je reste à Estëllin. Aegnor me l’a demandé, il souhaite que je l’aide à faire évoluer la mentalité des Elfes pour les pousser doucement vers la tolérance. Toutefois, comme je le lui ai dit, s’il s’avère que s’en est trop pour moi, je suis libre de repartir. Je reste une Lame Ecarlate. » Expliqua Orfraie avec douceur. En indiquant qu’elle restait une Lame, elle déclarait, sans le dire, que son allégeance première allait vers Aldaria : ceux qui l’avaient accepté alors qu’elle s’était perdue. Même si les Elfes restaient son peuple, elle ne pouvait oublier que c’était les Hommes qui l’avaient accueilli lorsqu’elle en avait eu besoin. Les Hommes et plus particulièrement son aimée, Luna.
« J’aimerais revoir mes Rôdeurs. Enfin, tes Rôdeurs, a présent… Même si vous resterez toujours les miens à mes yeux. Un peu comme les enfants que je n’aurais jamais. » Fit Orfraie en tournant un visage souriant vers Aëlwen. Si la princesse des ombres ne ressentait pas tout l’amour que son ancienne elle avait eu pour eux, elle le devinait… Elle se sentait donc tout de même très attachée aux membres de ce corps d’élite. « Me guiderais-tu à eux ? » Demanda ensuite l’Ataliel, toujours avec cette même douceur dans la voix. Bien entendu, elle savait très bien où les trouver et comment s’y rendre rapidement via les nombreux tunnels et passages secrets d’Estëllin… Mais la décision revenait à la nouvelle Générale.
Les deux amies se faisaient toujours face, les mains dans les mains. Orfraie tourna son regard saphir vers la cité elfique en écoutant la question de la jeune générale. Celle-ci avait eu de la rancoeur pour Orfraie quelques temps auparavant mais cette période était révolue. A présent, tout ce qui lui restait pour la vampiresse aux cheveux rouges, c'était beaucoup d'amour. Aëlwen voulait que son amie d’antan trouve le bonheur pour l'éternité qui s'étendait devant elle. Malheureusement, la Rôdeuse savait au fond d'elle qu'Orfraie ne serait pas heureuse à Estëllin de si tôt. La demoiselle dont les boucles châtains mêlées à deux petits tresses dans son dos écouta attentivement son aînée lorsque cette dernière lui répondit. Quand il fut question de l'allégeance d'Orfraie, Aëlwen découvrit que celle-ci était dorénavant loyale aux hommes d'Aldaria et non plus à l'empire elfique. Même si au fond la jeune femme s'en était doutée, l'entendre clairement de la bouche de sa vieille amie lui serra le cœur. Des allégeances différentes éloignent deux êtres. Aëlwen espérait ne jamais avoir à combattre Orfraie. Elle chassa très vite une pensée si inappropriée à la situation de paix qui régnait entre les royaumes et prêta l'oreille à la requête de son ancienne sœur d'arme. Aëlwen lâcha doucement les menottes chaleureuses de son amie. Elle s'écarta pour lisser du plat de la main les plis de sa robe blanche et lâcha sur un ton solennel : «Les Rôdeurs ne sauraient t'oublier ou t'être hostiles, Orfraie. Suis-moi. » L'elfe châtain sortit de la chambrée d'un pas vif. Elle descendit les marches de la tour où les dragonniers de passage vivaient deux à deux. Une fois à l'air libre, elle se dirigea vers les portes de la cité sans détours. Elle arriva rapidement à l'orée des bois et s'engouffra entre les arbres sans hésitations. Après de longues minutes de marche, l'elfe se trouva face à l'entrée d'une grotte et s'y engouffra. Elle ouvrit une porte dérobée sur la paroi de l'antre sombre et s'engagea dans un large tunnel. Finalement, elle entra dans la caserne des Rôdeurs par une porte en métal.
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Orfraie Ataliel
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Orfraie était surtout fidèle à celle qu'elle avait juré de protéger et qu'elle aimait plus que tout : Luna. La Régente aurait fait battre son cœur si celui-ci en était encore capable. La Régente l'avait également accueilli à ses côtés lorsque la très jeune nouvelle née s'était présentée devant elle avec Lewyn, alors que les Elfes avaient tournés le dos à l’Athalie. Si cet état choquait la nouvelle Générale, Orfraie n'en était pas désolée. C'était, après tout, à prévoir.
Chassant ses pensées malheureuses, la vampires se sourit doucement lorsqu'Aëlwen accepta de la mener aux Rôdeurs. Il s'agissait d'une rencontre qu'Orfraie avait retardé mais elle avait pourtant grand hâte de se retrouver à ceux que son ancienne elle avait considéré comme ses enfants. Ainsi, lâchant les doigts de son amie, la Lame lui emboîta le pas. Vêtue de sa simple tunique, la vampiresse saisit le fourreau de son épée et l'accrocha à sa ceinture, sur sa hanche gauche, avant de suivre son amie. Celle-ci marchait d'un pas vif, mais l'Ataliel n'avait aucun mal à suivre.
Ce fut une fois devant la porte donnant sur la caserne qu'Orfraie ralentit. Elle laissa Aëlwen la devancer tandis qu'elle inspirait et expirait à plusieurs reprises. Elle sentait une pointe de stresse naître en son cœur, elle craignait cette rencontre comme elle avait grand hâte de tous les voir. La Générale le lui avait elle-même dit, elle ne craignait rien des Rôdeurs. Sur cette pensée, Orfraie pénétra dans la caserne à la suite d'Aëlwen.
« Géné… »
L'homme qui venait de parler ne termina pas sa phrase. Son regard se bloqua sur celle qui vint se placer juste à côté d'Aëlwen, les mains jointes dans son dos. Sa peau était plus pale et ses yeux légèrement cernés de noir, mais Orfraie n'avait pas changé depuis que les Rôdeurs avaient dû la laissé entre la vie et la mort, des mois plus tôt. Celle-ci esquissa un léger sourire, sans dévoiler ses crocs.
« Isil. » Prononça t-elle sans hésitation, nommant ainsi le Rôdeur qui se trouvait devant elle. Cela sembla être le signal de rassemblement pour les hommes et les femmes présents dans la caserne, car bientôt d'autres soldats arrivèrent et entourèrent les deux femmes. Une certaine émotion vint étreindre le cœur glacé d'Orfraie, dont le regard bleu roi parcourait chacun des visages lui faisant face.
« Je suis… Heureuse, très heureuse, de tous vous revoir. » Prononça doucement Orfraie en faisant quelques pas vers ses anciens soldats. « Je tenais à venir vous voir, à vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi, ce jour là…. Et pour avoir exaucé mes dernières volontés. » « Vous … Vous vous souvenez ? C'est impossible, les vampires ne se souviennent jamais. » Fit le dénommé Isil, septique mais guère agressif. Orfraie sourit doucement, amusée et attendrie. « Aramis a eu la bonté de me chanter mon chant-nom. Alors, oui, je me souviens. Comment vas Arya ?» « Elle… Elle va bien… Alors, notre princesse est de retour ? » « Je ne suis plus votre princesse. Mais oui, je suis de retour... Et j'ai besoin de vous. »