La journée était magnifique, le ciel azuré était parsemer de nuages blanc et cotonneux traversant l'infini de la mer céleste avec lenteur et paresse, comme des animaux descendant le cour d'un fleuve, portés par la douce brise d'un vent frais et infiniment délicat tel un frôlement des doigts métaphysique sur une peau mortelle, tel le passage de l'eau sur un rivage calme et serein, un vent chargé de mémoire et d'émotion, de chant et d'histoire, un livre vivant et précieux des trésors du monde, de leur monde, d'Armanda, mais aussi du monde de leurs ancêtres, cette Armanda que presque aucun d'eux n'avaient connu, un monde lointain et nourrit par la magie, où le vol des dragons était chose courante, où les elfes étaient bien plus fertiles et leur civilisation bien plus vive, un monde où rêve et réalité étaient entrelacés... les arbres avaient une couleur d'émeraude éclatante, scintillante par moment lorsque les doux rayons du soleil venaient se réfléchir sur leurs surfaces, porteur de vie et d'espoir, ils bruissaient sous la brise, une danse immémoriale et gracieuse, un ballet naturel qui s'offrait au monde, et encore au delà de la mer d'arbre se trouvait l'herbe basse et ondoyante, l'océan vivifiant d'une plaine cachée au reste du monde, une plaine d'une importance capitale puisqu'en son centre, sur la colline du même nom, se dressait Tomingorllo le château des chanteurs, le centre névralgique du pouvoir Baptistral dans le monde, un haut lieu dont personne n'avait eu l'audace de réclamer les murs, car malgré son pacifisme et son statu de sanctuaire il s'agissait d'une forteresse imprenable, protéger par bien plus que ses hautes murailles et ses gardes. Le chant terrestre, si puissant et vital pour l'ordre, le chant de leur maitresse, formait une barrière naturelle contre la plupart des atteintes magiques et rejetait impitoyablement ceux qui oseraient lever les armes contre ceux qui habitaient là...

Il se tenait non loin de la muraille, dans la partie est du champ intérieur du manoir près du dolmen du vent, une haute pierre gravée de rune où les cinq vents majeurs venaient se nouer et se purifier, un lieu qu'il aimait particulièrement pour sa beauté et sa majesté, pour la vie qui l'habitait même si son réceptacle n'était qu'une pierre, il trouvait souvent son inspiration dans cette amalgame de la liberté et de la continuité, il lui rappelait son peuple autrefois si vif et pourtant aussi dur que la roche à présent que l'age d'or était passé, il avait beau être gardien du feu il trouvait son souffle et son inspiration dans les œuvres des autres éléments, de ceux qui étaient des compléments du sien. Il s'était assit près de la roche, l'oreille collé à la surface froide pour entendre les battement des vibrations, sourdes et profondes mais également enjouée et légère, que dégageait la pierre, sa harpe reposant entre ses mains, ses longs doigts fins pinçant les cordes et caressant le corps froid de l'instrument tandis qu'il tentait de capter l'étincelle de l'inspiration pour son nouveau chant. Après les dernier événement, l'emprisonnement du dragonnier vampire et sa discussion avec l'impératrice, il avait décider qu'on lui en demandait bien trop d'un seul coup et avait prit chambre dans la demeure de la gardienne afin de se consacrer à son art pour quelques jours, quelques jours de totale liberté avant son nouveau voyage.

Il avait déjà effectué quelques préparatifs et avait eu une longue conversation avec Nissea, tout était arranger, il n'avait plus qu'une seule envie, celle de composer un chant à la gloire des éléments pour mettre toutes les chances de son coté, il avait donc passé plusieurs heures dans chaque monument élémentaire, d'abord le puits flamboyant, résidu du brasier premier qui brulait encore au cœur de la terre et qui symbolisait le feu, son élément, il l'avait accueillit comme une part de lui et lui avait offert réconfort et force, puis la fontaine vif argent, symbole de l'eau qui puisait dans une nappe souterraine datant de la naissance du monde, une eau si pure et si douce qu'elle soignait les maladies et les blessures lorsqu'on la buvait puis enfin le dolmen des vents où celui qui se recueillait pouvait obtenir inspiration et vision si ses intentions étaient honorable, il avait eu l'intention de s'engager dans la canopée pour se rendre au sanctuaire de la terre et finir sa visite par le planétarium céleste, le sanctuaire des étoiles mais le dolmen lui avait transmit une idée, il lui avait montrer le chemin à suivre si il tenait véritablement à rendre ses efforts profitables et cette étincelle prit la forme d'une voix dans le vent, la voix d'Isarania, son ancienne élève et amie, une jeune femme qu'il appréciait énormément et sur laquelle il avait veiller avec beaucoup d'attention, il avait sourit et s'était adosser à la grande pierre en lançant l'appelle des maitres vers la jeune chanteuse, lui demandant de venir le rejoindre en ce lieu. Il avait ensuite passer le temps comme il l'avait put, cherchant une musique à faire naitre de cette journée à la fois splendide et grave, attendant avec une certaine impatience que son ancienne élève le rejoigne, l'appelle avait beau être exacte il ne pouvait déterminer où la jeune femme se trouvait alors, elle pouvait tout aussi bien être à Tomingorllo qu'au delà du bosquet magique ou même dans le royaume des humains, il lui fallait prendre patience et laisser les évènements se dérouler tel qu'ils devaient se dérouler. Et le vent semblait de son avis puisqu'au même moment il capta la note qu'il désirait, la note du dragon noir, l'Ela de liberté qui devait être la base de son chant, les notes se mirent à voler entour de lui, les cordes de sa harpe entrèrent en mouvement et le son cristallin fut reprit en écho par le vent de la pierre et disperser sur toute la foret comme un appel de cors à la douceur de miel, il s'enfonça dans la mélodie, son esprit dérivant sur les flots de l'ouverture, du crescendo, de l'intermezzo, puis un simple rondo plein d'humilité avant le diminuendo et le final plein d'émotions lancinantes, des émotions qui étaient siennes et qu'il acceptait pleinement malgré la caractère triste de son ode...

Sous la lune et sous les étoiles
il erra loin des rives nordiques,
désorienté sur des chemins enchantés
au-delà des jours des terres mortelles.
Du grincement de la Glace Resserrée
où l’ombre s’étend sur les collines gelées,
des chaleurs infernales et des déserts brûlants
il se détourna en hâte, et vagabondant encore
sur les eaux sans étoiles, égaré au loin,
enfin il aboutit à la Nuit du Néant ;
il passa sans jamais apercevoir
la rive brillante ni la lumière qu’il cherchait.
Les vents de la colère vinrent l’entraîner ;
aveuglément, dans l’écume il s’enfuit
de l’ouest à l’est, et sans but,
sans avant-courriers, vers son pays en hâte il revint.

Une belle journée. Il fait beau, et les gens en profitent! Les enfants jouent dehors, surveillés par leurs parents, tout le monde est dehors, dans le petit village d'Uniäe. Tout le monde ?? Non, pas vraiment ! En effet, dans la plus grande des maisons du village, au sous-sol, une Elfe s'affairait autour d'un chaudron, passant de tables en tables, tantôt remuant l'étrange mixture verdâtre, tantôt y ajoutant des herbes pour la faire devenir bleue. De la sueur perlait sur son front, tandis qu'elle remettait une mèche derrière son oreille. Un sourire se dessina sur ses lèvres: elle avait réussi ! Encore quelques minutes à remuer et ce serait terminé ! Ce qu'elle fit aussitôt. Elle observa la potion, qui avait une teinte bleu cristal. L'élixir avait la bonne couleur, mais rien ne prouvait qu'il était parfait. Il n'y avait aucun moyen de le savoir, si ce n'était la goûter. Cet élixir était sensé reposer la personne qui le buvait, comme si elle avait dormi 8 heures. L'Elfe avait passé plusieurs jours sur cette potion, ne dormant que très peu durant les phases de repos de la potion... Elle prit une fiole dans un petit coffret de bois, et avec des instruments spéciaux qu'il serait trop compliqué de décrire ici, versa tout juste 80 centilitres. Bien que sachant qu'elle prenait des risques inconsidérés, elle but le contenu de la fiole d'une traite. La mixture était très froide, mais, quelques minutes plus tard, en regardant dans la glace, elle vit que ses cernes avaient disparus. Elle se sentait également plus vive, en forme, reposée.

Le temps d'enchanter le chaudron pour que le mélange soit conservé et de monter les marches qui la mèneraient au salon pour qu'elle entende une voix l'appeler depuis l'allée où tout le monde s'amusait.

ISA !

J'arrive Papa !

Une fois qu'elle fut devant son père, celui ci, installé dans une chaise à bascule, fumant sa pipe, continua:

Ma chérie... Tu passes trop de temps enfermée!! Lâche tes potions au moins une journée pour venir te détendre avec nous!
Justement, Papa! Je viens de terminer mon élixir de repos, je venais justement vous rejoindre!

Isarania s'installa donc à côté de son père, et, cinq minutes plus tard, tous les enfants qui étaient dans l'allée s'avancèrent vers elle.

Mademoiselle Isa ?
Oui, les enfants ? Et je vous ai déjà maintes fois répété que vous pouvez m'appeler Isa, simplement, et également me tutoyer !!,lança t-elle de sa voix cristalline.
Euh... Excusez nous ! Enfin... Excuses nous ! On voulait vous... te demander si tu pouvais nous chanter une chanson?

Dès qu'Isa mettait le nez dehors, ce qui était assez rare, les enfants venaient lui demander une chanson.

Hum... Je suis d'accord, mais pour cela il faudra que vous veniez avec moi dans la forêt! Je préfère chanter près des arbres... Si cela ne dérange pas vos parents!

Les parents sourirent, en indiquant à leurs enfants de la suivre. S'ensuivit des tonnes de 'Hourra !'. Dans une petite clairière de la forêt qu'Isa appréciait beaucoup, les enfants s'assirent tous par terre, tandis que la jeune Elfe prit place face à eux, sa harpe dans les mains.

C'est un vieil homme qui a écrit ça... Il était vieux, et il savait que son heure était proche. Cette chanson, c'est mon Maître qui me l'a apprise pendant mon apprentissage.

A tout ce que j' ai vu,
Aux fleurs des prés et aux papillons,
Assis près du feu, je pense
Aux étés passés;

Aux feuilles jaunes et aux filandres
Des automnes qui furent
Avec la brume matinale, le soleil argenté
Et le vent dans ma chevelure.

Assis près du feu, je pense
A ce que sera le monde
Quand viendra l' hiver sans printemps
Que je ne verrai jamais.

Car il y a tant de choses encore
Que je n' ai jamais vues :
Dans chaque bois à chaque printemps,
Il y a un vert différent.

Assis près du feu, je pense
Aux gens d' il y a longtemps
Et aux gens qui verront un monde
Que je ne connaitrai jamais.

Mais tout le temps que je suis à penser
Aux temps qui furent jadis,
Je guette les pas qui reviendront
Et les voix à la porte.

Les enfants observaient Isarania avec émerveillement. La jeune Elfe avait un grand sourire aux lèvres. Elle arrêta de gratter les cordes de la Harpe, la rangea dans son sac. Les petits Elfes applaudirent, en criant de joie.

Allez mes petits garnements! Maintenant, on rentre à la maison!

Pendant qu'ils rentraient au village, l'une des enfants s'approcha d'elle et lui demanda, tout bas, tandis que les autres faisaient la course.

Madem... Isa? Je peux te demander quelque chose?
Mais bien sûr Naïaen! Tout ce que tu veux!
Eh bien... Pourrais tu m'apprendre à chanter comme toi?
Chanter comme moi ? Tu sais, ce n'est pas facile ! Au contraire ! Et puis, tu es encore jeune ! Joues avec tes camarades, et retardes le moment de te plonger dans de tels études ! J'ai mis plus de vingt-cinq ans à apprendre, tu sais ! Toi, tu n'as pas encore l'âge ! Quand tu seras plus grande, nous en reparlerons. D'accord?
D'accord!

Et c'est précisément à ce moment là qu'Isarania reçut l'appel de Merithyn. Cela faisait quelques temps qu'ils ne s'étaient pas vus, chacun étant parti de son côté... Et maintenant, il l'appelait ! Il se trouvait à Tomingorllo, l'Antre des Baptistrels. Ce n'était vraiment pas loin du village, en plus ! Au maximum quarante-cinq minutes à cheval ! Isa décida de déposer les petits à Uniäe et de se hâter au château. Arrivés au village, les enfants reprirent leurs jeux, tous sourires, des étoiles dans les yeux, tandis qu'Isa, après être allée expliquer la situation à son père, courut à l'enclos et sella sa jument, Rïanë. Elle la monta et partit au galop vers la forêt, alors que les enfants lui disaient "Au revoir" avec des signes de main.

Isarania arriva donc à Tomingorllo. Elle déposa Rïanë à l'écurie et partit à la recherche de son ancien maître. Elle le chercha tout d'abord au puits flamboyant, sachant que son élément principal était le feu. Puis elle alla du côté de la fontaine vif argent, mais il n'y était pas. Il ne restait que le dolmen des vents et le sanctuaire de la terre. Elle vérifia ce dernier endroit, et en conclut qu'il devait être près du dolmen. Elle arriva en plein milieu du chant de Merithyn. Elle ne capta que ces mots.


Alors, lentement, elle s'approcha de lui dans son dos, sans qu'il ne la vit et, à un ou deux mètres de lui, lança:

C'est très beau... Vraiment ! Ces mots te sont venus à l'instant, ou as tu composé cette chanson avant?

Protector of the Earth

Il se sentait porté par son chant, sur les vagues douces des sons cristallins et évanescents, sur les trilles de ses notes et sur l'écho que le ciel lui renvoyait tel une grande caverne couleur d'azur sublime, il sentit son esprit voleter avec la mélodie, chavirer dans l'absolu du ciel avant de sombrer avec abandon dans un océan de lumière douce et chaleureuse. Son cœur fut emplit d'un bien être et d'une paix qu'il avait désespérément recherché depuis son retour au royaume elfique, la sérénité se mit à couler dans son corps comme une eau chaude et purificatrice, détendant ses muscles, caressant ses nerfs sensibles et envahissant ses os pour les renforcés de son pouvoirs vibratoire, ses sens s'étendirent dans le vent, sa vue fut soudain accrue à l'infinie, soin audition fut soudain si aiguë qu'il put entendre le bruit d'un cheval au loin, son odorat lui apporta les parfums des fleurs du jardin privé de la gardienne, sa bouche fut envahit du goût légèrement salée de la fontaine de vif argent, loin à l'est et les cordes de la harpes furent soudain de soie sous ses doigts devenues sensible comme des plumes... la brise vint faire onduler sa chevelure de jais et il frissonna devant la douceur de la brise qui, de torrent de vie rugissant, s'était muée en ailes de papillons à la délicatesse infinie, sa peau fut frôler par un courant frais et il inspira profondément entre deux mots, lavant ses poumons de leur miasme et de l'aigreur de la colère et de la peine comme une ablution dévote , un acte de pieuse foi envers cette nature qui faisait office de dieux à ceux qui savaient et écoutaient, à ceux qui s'étaient mis au service de la nature et de l'ordre. Il était de nouveau un et entier, lui même et bien plus que lui même, il était un avec l'élément du vent, son être, son esprit était un avec le souffle du monde, cet élément si insaisissable, si changeant, cet élément qui, de brise douce, pouvait devenir mortelle tornade pour balayer les habitations et les arbres, rugissant comme un fauve et ne laissant qu'une trainée de lamentation derrière elle; mais en cet instant, cet instant si particulier il fut absorbé dans les nuées comme un simple souffle, étincelle flamboyante dans l'éternité du vent, une étincelle sans brasier, une flamme sans foyer, un rayon solaire brulant montant vers l'astre au lieu d'en descendre, étranger bienvenue dans un univers immatériel. Et chaque note détachait son esprit de son corps tout en lavant celui ci de la douleur et de l'angoisse, une élévation si étrange et bienfaisante qu'il se demanda un instant si il ne resterait pas là à tout jamais, hors du temps et de l'espace comme un oiseau exotique et jamais vu des êtres pensant.... le temps n'avait plus de prise sur lui, plus d'intérêt, plus de substance, comme un rêve encore présent dans l'esprit d'un homme sortant de son sommeil et qui s'égaille en lambeaux brumeux sans que celui ci ne puisse les saisir et les liés en un semblant de raisonnement ou de compréhension, le temps semblait s'être arrêter, ou plus exactement il ne faisait plus parti de son flot, le temps tel une rivière lente et paresseuse mais qui jamais ne faiblit, qui jamais ne s'arrête ou ne ralentit ni n'accélère et lui, petit éclat brillant, lui se tenait au dessus de ce flot lent, tenu en hors du courant métaphysique par les liens de son chant, contemplant lors de ce fragile instant le réseau inimaginable du destin et de la fatalité, l'image de bronze et d'or se superposant à celle du monde verdoyant de la colline des chanteurs alors que, les yeux grands ouverts, il ne voyait ni l'un ni l'autre, sa sensibilité au vibration le seul indice du drame qui se jouait devant lui et autour de lui...

Puis, avec une lenteur terrifiante, il sentit ses doigts ralentir leurs cadences puis cesser totalement de se mouvoir tandis que ses yeux semblaient voir de nouveau clair et limpide dans le tissu du monde, ses sens furent de nouveau à leurs habitudes et son esprit regagna peu à peu sa forme corporelle et il prit soudain conscience, dans un éclat incandescent de vibrations diverses, qu'il n'était plus seul, qu'il ne se tenait plus comme un veilleur près du dolmen de pierre blanche, plus seul dans cet œil de cyclone où le souffle même du monde venait prendre naissance, là comme en d'autre lieu sanctuaire de cet élément de féérie... elle était là, son appel avait porté ses fruits, elle était là, la petite fée qu'il avait vu grandir et devenir une maitresse des chants au talent reconnu de tous. Il sourit tendrement et ses yeux s'emplirent de douceur tandis qu'il posait son instrument près de lui et se tournait à demi pour observer la silhouette gracieuse et élancée d'Isarania, à quelques mètres de lui, il se releva et prit appui contre le dolmen en l'observant, laissant quelques minutes à la nature pour se remettre à vivre après son chant, désireux de ne point troubler l'harmonie d'un sanctuaire tel que celui qui les accueillait présentement. Puis, lorsque les sons de la nature reprirent leurs droits, il prit la parole, de sa voix douce et posée, sereine et teintée d'affection pour la jeune fille elfe qu'il connaissait si bien.

« Ils me sont venu en écoutant le vent, le dolmen m'a aider il faut croire que j'ai eu de la chance. Si je t'ai interrompue dans tes exercices je m'en excuse et je suis ravi que tu soit venue me voir, cela fait quelques temps que je souhaitais avoir de tes nouvelles et parler... Isarania, pourrait tu m'accorder un peu de ton temps ? J'ai une histoire à raconter, des questions à poser et des conseils à donner à mon ancienne élève si elle accepte bein entendu.... »

Merithyn continuait de gratter les cordes de sa harpe. Il était sous l'effet du Diapason, plus précisément du Holys, cet état de transe durant lequel le chanteur était toujours conscient de la réalité. Isarania savait ce qu'il ressentait. C'était un moment merveilleux que le chant du Baptistrel, autant pour ce dernier que pour son auditoire. En tant que spectatrice de la scène, Isa était impressionnée. A chaque nouveau chant, Merithyn le surprenait. Il était certainement l'un de meilleurs Baptistrel d'Armanda, si ce n'était le meilleur ! La jeune Elfe savait qu'elle avait eu beaucoup de chance de l'avoir pour maître ! Elle se souvenait encore du jour où elle l'avait rencontré: ce jour là, il l'avait sauvé des vampires. Lorsqu'elle s'était réveillée, dans une auberge, avec lui à son chevet, elle s'était demandé ce qu'il s'était passé. Lui murmurait encore des incantations pour la guérir. Elle avait été hypnotisée par la beauté de sa voix. C'était une sensation étrange.

Je... Qui êtes vous? Où sommes nous ?
Je me nomme Merithyn Shadowsong. Je vous ai trouvée inconsciente, entre deux vampires. J'ai réussi à vous ramener ici sans trop de problèmes... Vous avez eu beaucoup de chances! Ici, nous sommes à l'Auberge de la Chance.
Je suppose que je dois vous remercicer, dans ce cas... Mais, pardonnez ma curiosité, comment faites vous pour chanter comme cela ?

De là, Merithyn lui avait appris qu'il était Baptistrel, expliqué ce qu'étaient ces derniers, il l'avait prise en tant qu'apprentie, il lui avait appris des chants, à être en osmose avec les éléments, et tout ce qu'il fallait pour être un bon Cawr. Pour cela, il avait fallu vingt-sept ans presque jour pour jour ! Cette rencontre avait très certainement été la meilleure et la plus importante rencontre de sa vie. Et aujourd'hui, une trentaine d'année plus tard, Merry, comme l'appelaient ses proches, le surprenait toujours! Isa était consciente du niveau de son maître. Elle avait rencontré beaucoup d'autres Baptistrels, tous en vérité, étant donné le peu qu'ils étaient, et avait remarqué que Merithyn était le seul à avoir un petit quelque chose en plus dans sa façon de chanter... Ce petit quelque chose, en art, qui différencie deux artistes et que personne n'a jamais réussi à indentifier concrétement ! Encore une fois elle était fière de l'avoir eu pour maître! Sans fausse modestie, elle devait avouer qu'elle même avait beaucoup de talents et qu'elle était vraiment une grande chanteuse.

Puis, lentement, très lentement, comme si il avait peur de briser quelque chose par son geste, Merry arrêta de gratter les cordes... Isa savait ce qu'il ressentait, encore une fois. Il était trise de devoir arrêter son ode ! Si il avait pu rester à chanter infiniment, il l'aurait fait ! Mais les éléments ne voyaient pas cela du même oeil ! Le vent, avec lequel Merithyn se fondait quelques secondes plus tôt, arrêta d'accompagner le barde, qui dut donc ralentir le rythme et arrêter complétement. Il reprit contact avec la réalité du monde et posa sa harpe à ses côtés. Il se retourna de moitié pour observer Isa un instant, avec un sourire doux et un regard affectueux. Puis il se leva, appuyé contre le dolmen, et observa son ancienne élève en silence. Cette dernière savait ce qu'attendait l'Elfe. Il avait, en chantant, troublé les vibrations de la nature. En parlant, on les perturbait aussi. Il voulait donc laisser le temps à la nature de reprendre son cours normal. Isarania regardait avec attention le fin visage de Merry, un grand sourire aux lèvres. Cela faisait tellement longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus!

Ils me sont venu en écoutant le vent, le dolmen m'a aider il faut croire que j'ai eu de la chance. Si je t'ai interrompue dans tes exercices je m'en excuse et je suis ravi que tu soit venue me voir, cela fait quelques temps que je souhaitais avoir de tes nouvelles et parler... Isarania, pourrait tu m'accorder un peu de ton temps ? J'ai une histoire à raconter, des questions à poser et des conseils à donner à mon ancienne élève si elle accepte bien entendu....
Quand bien même tu m'aurais appelée alors que j'étais occupée, je me serais libérée sur le champ pour venir te voir ! De mon temps ? Pour toi, j'ai tout mon temps, Merithyn ! Après tout ce que tu as fait pour moi, j'ai tout mon temps !

Puis, n'y tenant plus, elle courur vers son ami et le prit dans ses bras.

Oh Merithyn ! Cela fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas vus ! Tu m'as tellement manqué !

Elle était si fraiche, si pleine de vie, si joyeuse, un véritable concentré de pensées positives, toujours souriante, toujours enthousiaste et émerveillée, tellement naturelle, il en arrivait presque à croire qu'elle était un oiseau du paradis, ces oiseaux exotiques toujours en activités aux couleurs chatoyantes, butinant les fleurs et aidant la luxuriante foret à croitre encore d'avantage et il était ravi de la voir, bien plus que ravi mais étant un maitre dans l'art des mots il savait à quel point ceux ci pouvaient avoir de l'importance, et il se sentit sourire encore d'avantage lorsqu'elle prit la parole. La jeune fille était véritablement un amour de dévouement et de sollicitude et même son ancien maitre devait avouer qu'elle le surprenait parfois, lorsqu'il entendait parler de ce qu'elle accomplissait car Isarania avait beau être l'une des plus jeune maitresse chanteuse elle n'en restait pas moins l'une des plus efficace lorsqu'il s'agissait de certain domaine de leur ordre que même lui négligeait parfois, peut-être en raison de son métier d'alchimiste ou peut-être pas mais toujours était il qu'elle avait de grande qualité, là où lui était un maitre des flammes et des chants symphonique, de la maitrise élémentaire et des instruments, elle était plus vive, plus abordable et plu proche des êtres, plus serviable et plus douée avec les plantes et les découvertes et que savait il d'autre, cela faisait des années, elle devait avoir développer bien d'autre talents. Il était fier d'elle, fier de la jeune elfe perdue qu'il avait sauvée des vampires qui s'était transformée en une femme qui n'avait rien à envier à la reine ou à la gardienne... Il s'était tellement perdu dans ses pensées qu'il fut ramener les deux pieds sur terre lorsqu'elle l'étreignit avec force, il fut tout d'abord surprit puis se détendit en la serrant contre lui doucement en souriant de plus belle, elle était plus vivante que jamais. Il la tint contre lui pendant un moment, appréciant le contact amicale qu'elle lui offrait et laissant le souvenir d'autres embrassades venir envahirent sa mémoire comme une vague chaude après la transe qui lui faisait aimer la réalité à la hauteur du monde du chant. Puis il l'écarta un peu de lui pour la contempler, une lueur de joie dans ses yeux de perle, détaillant son visage fin et racé, la lumière jouant sur ses cheveux et son regard, aussi jeune et plein de rêve que par le passé... *Certaines choses ne changent jamais*

« Toi aussi tu m'a manquer, petite fée »

Il lui fit un clin d'œil complice en usant du surnom qu'il lui avait donner à leur rencontre et l'invita à s'asseoir près de lui dans l'herbe avant de s'adosser de nouveau au dolmen, sa harpe sur les genoux, dans la position du penseur. Il observa la nature un instant avant de reprendre la parole d'une voix lointaine, les yeux dans le vague et comme transporté dans un rêve éveillé alors qu'il contemplait ce qu'il avait à lui dire, tentant de trouver l'étincelle qui débuterait son récit, cherchant ses mots et soupesant le poids de ce qu'il devait confier à cette jeune âme si pure. Il se sentait presque coupable de devoir mettre un tel poids sur les épaules d'Isarania mais il savait aussi qu'elle était l'une des seules qui l'écouterait sans faire cas de son appartenance à l'ordre, de même qu'il espérait qu'elle voit les sentiments et la raisons plus que la haine viscérale de leurs race pour celle de celui qui occupait ses pensées.. Il inspira profondément puis reprit la parole avec lenteur, son visage portant une expression grave et sa voix douce mais ferme, attirant l'attention de tel manière que l'auditeur attende la fin du récit avant de commenter.

« Il y a de cela plusieurs jours j'ai été convoquer par l'impératrice, celle ci souhaitait me confier une mission. Tu a entendu les rumeurs sur l'apparition de trois œufs de dragons ? Et bien ces rumeurs sont fondées et j'ai été choisit pour les trouver, j'ai prit la route le plus vite possible pour partir vers les terres des hommes mais en chemin j'ai fait une rencontre des plus étranges... tu peut deviner ? Un vampire... un vampire en plein jour, presque à la lisière de la foret comme si il n'avait pas peur. Je me suis approcher, je voulais lui demandait si il était perdu ou si je pouvais l'aider d'une quelconque manière mais j'ai été surprit de voir qu'il n'était pas seul. Un dragon Isarania, il y avait un dragon avec lui, le premier à avoir éclot depuis que les anciens nous ont quittés mais Lyroe nous a trouvé et elle l'a fait prisonnier, j'ai put éviter qu'il soit tuer mais la reine l'a enfermé dans une de nos prison et il y est rester depuis, il meure... je le sent chaque jour il dépéri un peu plus, l'espoir de notre peuple et de notre magie... et je doit repartir pour trouver les deux autres potentiels dragons »

Il voulu ajouter quelque chose mais en fut incapable et passa une main dans ses cheveux en soupirant, fermant les yeux devant le dilemme qui se présenter et attendant de voir ce que son ancienne disciple dirait de ses révélations.

Isarania se sentait bien. Ici, avec Merithyn, dans ce lieu sacré, elle se sentait en sécurité. Un peu comme si le temps s'était en quelques sorts arrêté. Cela faisait tellement longtemps qu'ils avaient été séparés ! Mais, malheureusement, cela ne pouvait pas durer plus longtemps. Merry lui posa les mains sur les épaules et la regarda, plein de tendresse. Isa sourit de plus belle et détailla elle aussi le visage de son ami. Il avait le teint pâle, très pâle, ce qui contrastait étrangement avec ces cheveux noirs qui lui tombaient dans le dos. Ses yeux gris brillaient d'une lueur ravie. Ce qui avait toujours impressionné Isa était la profondeur des dits-yeux. A travers eux, on pouvait lire la sagesse de leurs propriétaires. Ils pouvaient vous observer sans ciller pendant longtemps, tout en vous scannant comme un rayon X. Le nez fin, comme tous les Elfes, la bouche également. Merithyn devait baisser la tête pour regarder Isa. Déjà qu'il n'était pas très grand, cela montrait encore plus la petite taille de la jeune Elfe. Et c'est précisément à ce moment qu'Isarania voulut lui dire:

*Merithyn Shadowsong... Tu en as tellement fait pour moi, jamais je ne pourrais te le rendre. Cela fait presque trente ans que l'on se connait, pourtant, jamais je n'ai pu te dire ceci. Je t'admire vraiment et, pour ce que tout ce que tu m'as apporté, tout ce que tu m'as fait découvrir, tout ce que tu m'as fait voir, j'aimerais te dire, simplement, quelque chose que je ne t'ai jamais dite. Je te suis vraiment reconnaissante et... Tout simplement... Merci, Merithyn.*

Mais, alors qu'elle allait le lui dire, l'émotion se fit trop forte, et les mots restèrent au travers de sa gorge. Merry lança alors, inconscient de ce qui se passait en Isa:

Toi aussi tu m'a manqué, petite fée !

Il lui fit un peit clin d'oeil. Petite fée... Le jour où ils s'étaient rencontrés, il l'avait appelée ainsi. Et depuis, ce surnom était resté. Puis, il s'appuya de nouveau sur le dolmen, en lui proposant de prendre place dans l'arbre. Elle s'exécuta et le vit alors conronté à un étrange dilemme en lui même. Il hésitait à faire quelque chose... Mais quoi ?? Isa voyait son air grave. Que se passait il ?

Merry... Tu... Que se passe t-il ? Pourquoi es-tu si grave ? demanda-t-elle avec inquiétude.

Il prit enfin la parole.

Il y a de cela plusieurs jours j'ai été convoqué par l'impératrice, celle ci souhaitait me confier une mission. Tu a entendu les rumeurs sur l'apparition de trois œufs de dragons ? Et bien ces rumeurs sont fondées et j'ai été choisi pour les trouver, j'ai pris la route le plus vite possible pour partir vers les terres des hommes mais en chemin j'ai fait une rencontre des plus étranges... tu peux deviner ? Un vampire... un vampire en plein jour, presque à la lisière de la forêt comme si il n'avait pas peur. Je me suis approché, je voulais lui demandé si il était perdu ou si je pouvais l'aider d'une quelconque manière mais j'ai été surpris de voir qu'il n'était pas seul. Un dragon Isarania, il y avait un dragon avec lui, le premier à avoir éclot depuis que les anciens nous ont quittés mais Lyroe nous a trouvé et elle l'a fait prisonnier, j'ai pu éviter qu'il soit tué mais la reine l'a enfermé dans une de nos prisons et il y est resté depuis, il meure... je le sens chaque jour il dépérit un peu plus, l'espoir de notre peuple et de notre magie... et je doit repartir pour trouver les deux autres potentiels dragons !

Isarania avait gardé un air serein pendant le récit. Hum... Elle avait retenu un sourire lorsque Merry lui confia qu'il avait voulu aider un vampire. Il était bien l'un des rares Elfes qui l'aurait fait! Isarania, elle, n'aurait jamais pu. Merry continua son récit. Un dragon ???? Ce n'était pas possible ! Un vrai dragon ! Elle n'en crut pas ses oreilles. Lyroë les avait alors trouvés et emprisonné le dragon... Isa ne connaissait pas cette jeune femme, mais ce n'était pas le plus important. Et l'Impératrice avait fait enfermer le dragon en prison ! Elle n'avait pas osé ? Après un court moment de réflexion, elle comprit: elle ne voulait pas que son peuple soit en danger, car le dragon était avec un vampire. Mais tout de même ! Isarania reprit la parole, de sa voix cristalline:

Quel histoire ! Et maintenant, tu veux mon avis sur ce que tu dois faire? Eh bien... En tant qu'Elfe, je te conseillerais de suivre les ordres de l'Impératrice. En tant que Cawr, je te conseillerais de demander conseil à la nature. En tant qu'ancienne élève, je te dirais de suivre ton coeur. En tant qu'Isarania, je t'avoue qu'à ta place, je ne suivrais pas les ordre de l'Impératrice... Si elle veut tous les faire enfermer, mieux vaut qu'ils errent dans la nature ! Sache également qu'en tant que tout ce petit monde que je viens de te citer, je suis et je serais toujours là en cas de besoin.

Il l'observa un moment, les paroles franches et raisonnable qu'elle avait prononcé tournoyant dans son esprit, il lui était reconnaissant pour ses conseils bien qu'elle ne résolue en rien le dilemme qui l'habitait car comme la jeune fille l'avait si bien démontrer par ses mots il y avait bien des sources de pouvoirs qu'il fallait prendre en compte dans une telle décision, leur peuple, leur ordre, leur envie, le poids de leur liberté pesait soudain très lourd sur ses épaules alors qu'il prenait conscience que plus il était libre et neutre plus il risquait de froisser quelqu'un par sa volonté. Et malgré le fait qu'il n'aima pas l'impératrice il était un disciple de l'ordre et souhaitait qu'un dragonnier voit le jour parmi les siens afin que l'équilibre du monde soit maintenu, de même qu'il souhaitait aux humains d'avoir un dragonnier pour défendre leur intérêt. Que la chanteuse lui offre son soutient inconditionnel l'emplissait de joie mais il se devait également d'être droit envers elle et de ne pas trahir la confiance qu'elle lui offrait... Il hocha la tête, observant le ciel, en se demandant si le vampire avait lui aussi des soucis de loyauté, après tout il avait eu l'honneur d'être lié à un dragon et avait pourtant prit le risque d'être tué en se promenant aux abord de la foret elfique, il ne semblait pas comme les bêtes sanguinaires dont le chanteur avait soigné les victimes parfois, il n'avait rien en commun avec ceux qui s'étaient attaqués à Isarania des années auparavant; la jeune fille avait sourit en l'entendant énoncer, une fois de plus, ce qui le différenciait tant du reste des elfes, cette volonté de venir en aide à tous y comprit ceux que le monde jugeait comme des êtres contre nature, pour lui cela n'avait pas la moindre importance tant qu'il avait une raison et un but et que la terre mère ne les rejetait pas, et il l'avait vu de ses propre yeux, Eliow n'était pas un rejeté...

« Je te remercie Isa, comme à ton habitude tu parle avec sagesse et cœur... j'espère me montrer digne de ta confiance. Mais je doit dire, pour l'instant nous n'avons pas la moindre idée du nombre de dragons éclot, nous pensons que le lié du vampire est le premier, et j'aimerais beaucoup qu'un des nôtres ai la chance de devenir dragonnier, cela équilibrerait les forces et peut-être que la reine laisserait alors partir son prisonnier... Oh Isa, si tu savais... je n'ai qu'une envie c'est de détruire cette horrible cage où ils le retiennent, j'en ai la force et la volonté mais alors quoi ? Ils le tueraient et tous ça à cause de mon égoïsme ? J'en mourrait j'en suis sûr ! Non il faut espérait qu'un des nôtres sera choisit par les œufs restant et que l'impératrice entendra alors raison. Je part dans deux jours au plus tard et je ne sais quand mon retour aura lieu, en attendant il serait de bon ton que quelqu'un restreigne les contact entre la Rhapsodie et le conseil de la reine, mon angoisse à causer suffisamment de tord je préfère éviter un affrontement direct... »

Il sourit et inspira profondément en tentant de trouver ses mots, il sentait ses émotions et ses doutes s'installer de nouveau. Il jeta un regard à son ancienne élève et fut un peu asséné, il se leva...

« Je doit finir ma visite des sanctuaires, marchons ensemble et nous poursuivrons notre discussion »

Et la dessus il prit la direction du sanctuaire de la terre, sortant des murs du château et s'enfonçant dans la forêt touffu et luxuriante. Il ne parvenait pas à prendre une décision définitive, trop de choses dépendait de lui d'un seul coup et il trouvait cela particulièrement agaçant, il préférait rester calmement dans son coin à composer ses chants et ses mélodies sans que le monde entier ne vienne lui demander de l'aide, il était une âme charitable certes, avec une patience de saint, mais là tout de même c'était un peu trop pour lui. Et en plus il s'était attaché au vampire bien au delà de ce qu'il était bon...

« Si je peut te donner un conseil ma chère Isarania, ne te mêle jamais de la destinée du monde si tu n'a pas pour ambition d'être nommée gardienne ou dragonnière, c'est éreintant et bien au delà de nos fonctions et personnellement je ne rêve plus que d'une chose c'est de m'allonger sur un lit et d'y dormir pendant un mois tout entier sans que quiconque vienne me déranger ! Nous ne somme pas neutre et pacifique pour rien et je béni notre fondateur le grand Elwyne, la terre l'est en sa sainte garde, d'avoir vu venir de tel trouble... si j'avais prêter plus d'attention aux écrits je ne serait pas pieds et poing liés comme je le suis ! »

-Je suis désolée de ne pas pouvoir t'aider plus que ça... Je suis quand même certaine que tu feras le bon choix... Si bon choix il y a en tout cas !

Isarania savait que Merithyn était confronté à un dilemme très important. Et que de son choix dépendait entièrement l'avenir du monde.

-Je te remercie Isa, comme à ton habitude tu parle avec sagesse et cœur... j'espère me montrer digne de ta confiance. Mais je doit dire, pour l'instant nous n'avons pas la moindre idée du nombre de dragons éclot, nous pensons que le lié du vampire est le premier, et j'aimerais beaucoup qu'un des nôtres ai la chance de devenir dragonnier, cela équilibrerait les forces et peut-être que la reine laisserait alors partir son prisonnier... Oh Isa, si tu savais... je n'ai qu'une envie c'est de détruire cette horrible cage où ils le retiennent, j'en ai la force et la volonté mais alors quoi ? Ils le tueraient et tous ça à cause de mon égoïsme ? J'en mourrait j'en suis sûr ! Non il faut espérait qu'un des nôtres sera choisit par les œufs restant et que l'impératrice entendra alors raison. Je part dans deux jours au plus tard et je ne sais quand mon retour aura lieu, en attendant il serait de bon ton que quelqu'un restreigne les contact entre la Rhapsodie et le conseil de la reine, mon angoisse a causé suffisamment de tord je préfère éviter un affrontement direct...
-Tu ne peux pas détruire la cage, tu le sais bien ! La force et la volonté, c'est une chose, mais en face, il y a la raison ! Je me permets quand même de rajouter quelque chose, bien que tu le saches déjà... Ce n'est pas pour te presser un peu plus, mais réfléchis bien ! Ton choix est très important !
-Je doit finir ma visite des sanctuaires, marchons ensemble et nous poursuivrons notre discussion

Et là dessus, il prit la route. Isa lui emboîta le pas de se mit à son niveau. Ils quittèrent le château pour la forêt. Isarania observait le paysage. Elle adorait cette forêt ! Elle aimait y venir de temps à autres pour s'y relaxer au pied d'un arbre par exemple. Mais ce qu'elle faisait le plus souvent en ce lieu, c'était l'explorer à la recherche d'animaux ou même de personnes, ou encore d'arbres et de plantes, qui avaient besoin de son aide. Elle chantait pour eux, quelques fois elle utilisait des potions pour guérir leurs maux... C'était ce qui la rendait heureuse d'aider les autres.

-Si je peut te donner un conseil ma chère Isarania, ne te mêle jamais de la destinée du monde si tu n'a pas pour ambition d'être nommée gardienne ou dragonnière, c'est éreintant et bien au delà de nos fonctions et personnellement je ne rêve plus que d'une chose c'est de m'allonger sur un lit et d'y dormir pendant un mois tout entier sans que quiconque vienne me déranger ! Nous ne somme pas neutre et pacifique pour rien et je béni notre fondateur le grand Elwyne, la terre l'est en sa sainte garde, d'avoir vu venir de tel trouble... si j'avais prêter plus d'attention aux écrits je ne serait pas pieds et poing liés comme je le suis !
-J'en prends bonne note ! Tu le pourrais, abandonner ce choix et reprendre une autre vie... Rien ne t'en empêche au final ! Mais je te connais bien, et je sais qu'au fond tu le regretterais toute ta vie, car, en vérité, même si tu trouves cela éreintant, je suis sûre que tu regretterais de ne pas avoir terminé cette tâche. Je me trompes ?

Sur ce, Isa tourna la tête vers Merry, avec un grand sourire.

-Tu sais, depuis que nous nous sommes quittés, et même avant d'ailleurs, j'ai toujours su qu'une tâche très importante t'attendait quelque part. Je savais que tu étais promis à un destin incroyable. Mais jamais, jamais je n'aurais imaginé que ce destin te lierait à trois dragons, un vampire et l'Impératrice Galadrielle !

Le sanctuaire de la terre était un lieu d'une grande simplicité et d'un pouvoir immense, contrairement au dolmen de pierres blanches qui captait les vents et servaient d'œil du cyclone à la force de l'élément, la clairière forestière dissimulant l'autel de la terre mère était un lieu de mage et de vibrations concentrés, tel une gigantesque ruche dont la moindre parcelle, aussi infime soit elle, était noyée sous des flots de puissance. Le cœur de la terre ou du moins sont symbole à la surface du monde, l'autel de pierre gravé de runes ancestrales dans la foret la plus ancienne, dans le berceau d'un art mille fois renommé, d'un ordre dont la tâche était la survie du monde et son équilibre, leur ordre, cette simple clairière était le lieu le plus important de tous pour eux, le chant de la terre était si palpable et si fort qu'il vibrait dans les os et l'esprit, offrant son pouvoir à ceux qui l'entendaient... la mémoire d'un monde était contenu là, pas le monde d'armanda tel qu'ils le connaissaient mais le monde des elfes d'autrefois, au delà de la mer . Le flot de la lumière, doré comme une rivière précieuse, coulait d'entre les branches hautes des arbres, les feuilles vertes et brillantes mouchetant la terre de petites ombres et le bruit d'un cour d'eau résonna à leurs oreille, allègre et énergique, les chants des oiseaux offrait une note particulièrement douce et apaisante et un éclair roux soudain sur le sol vit apparaître un petit animal peu farouche qui les observa de ses yeux avant de s'éclipser. Il inspira l'air parfumer des senteurs forestières et jeta un long regard sur l'environnement, saisit de respect et d'émerveillement devant la majesté d'une scène si pure.... ils étaient au cœur de la vie même. Il sentit l'approbation de la terre alors que leurs musiques se mêlaient à la sienne et il s'étendit sur l'herbe douce et tendre avec un soupire de bien être, déposant ses effets près de lui sans crainte, ici rien ni personne ne pouvait les atteindre, il laissa son esprit dériver loin de son corps tendit que ses muscles se relâchaient.

Il pensa aux paroles d'Isarania alors qu'il observait la voute de la foret, loin au dessus d'eux et eu un sourire, elle avait raison sur son compte, il avait beau se plaindre d'avoir perdu sa tranquillité elle avait parfaitement raison en affirmant qu'il ne serait pas en paix si il laissait la tâche inaccompli, il était de ceux qui ne tolère pas de ne faire que la moitié du travail, si il exigeait quelque chose des autres il se consignait à la même conduite, c'était la rigueur et l'esprit que lui avait enseigné son mentor et il la respectait toujours, tout comme il l'avait enseigné à Isarania trente ans auparavant comme un exemple de la conduite à avoir en temps que porteur de pouvoir. Elle le connaissait vraiment très bien, et pour cause, il était facile à comprendre si on acceptait de le voir comme un être mortel et non comme un simple mage aux pouvoirs attirant l'envie, elle était intelligente, elle était vive et innocente, il se demandait presque si elle avait conscience que la mort du vampire signifierait la fin d'Armanda tel qu'ils la voyaient, la fin de leur peuple, il se sentait coupable à la seule idée de le lui dire, refusant de briser les ailes du magnifique papillons qu'elle était.

« Tu croit beaucoup en moi et tu me connait bien... je suis attristé de ne pas avoir été là pendant toutes ces années mon amie. Et je craint de devoir parcourir encore bien du chemin en ce monde avant de trouver la paix que je recherche, toutefois j'ai fait un grand pas en avant, j'ai trouver ma place en ce monde... tu te souvient de notre discussion dans les plaines? Tu venait juste d'être nommée Enwr à mes cotés, tu m'avait demander pourquoi je voyageais et j'avais répondu que je voulais trouver ma place... et bien c'est chose faite, ma place est aux cotés de celui que la reine craint. Lorsque j'aurais trouver les œufs je demanderais sa libération et je partirais avec lui... »

Il se tourna vers la jeune fille, ses yeux gris brillant mais grave, son visage détendu, observant celle à qui il confirait sa propre vie, comprenait elle ? Avait elle conscience de ce qu'il soulignait par cette décision ? Il ne savait pas, il devait avouer avoir peur qu'elle ne décide qu'il était fou et qu'elle lui tourne le dos.

« Me reniera tu Isarania, si je prend parti pour lui ? Si je prononce les paroles que l'ordre à interdite, que je renonce à ma liberté pour lui, peut-être même à mes pouvoirs? Pourrais je encore te voir comme une amie et une alliée dans ce monde si cruel mais si beau ? Je t'en prie dit le moi... je doit savoir... si je suis fou ou simplement résolut. »


[HRP : désolé petite rep ^^' l'inspi me fuit]

]Il n'y a pas de problèmes, t'inquiètes :p moi c'est pareil]


Et enfin, ils arrivèrent au sanctuaire de la terre. L'un des lieux, si ce n'était le lieu, le plus important de leur pouvoir, le centre de l'Ordre. Le pouvoir de la terre était, pour Isarania en tout cas, celui qui se faisait le plus ressentir. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce lieu n'était qu'une simple clairière, mais cette clairière était garante d'un pouvoir presque sans limite pour qui savait l'utiliser. La terre était un élément très profond. La plupart des personnes étaient plus proches de la terre que des autres éléments. Merry, lui, avait une "préférence" pour le feu. Quant à Isarania, elle se sentait plus proche de l'eau, mais elle était de très loin plus en osmose avec les plantes et les êtres en général.

-Tu croit beaucoup en moi et tu me connait bien... je suis attristé de ne pas avoir été là pendant toutes ces années mon amie. Et je craint de devoir parcourir encore bien du chemin en ce monde avant de trouver la paix que je recherche, toutefois j'ai fait un grand pas en avant, j'ai trouver ma place en ce monde... tu te souvient de notre discussion dans les plaines? Tu venait juste d'être nommée Enwr à mes cotés, tu m'avait demander pourquoi je voyageais et j'avais répondu que je voulais trouver ma place... et bien c'est chose faite, ma place est aux cotés de celui que la reine craint. Lorsque j'aurais trouver les œufs je demanderais sa libération et je partirais avec lui...

Isa fut surprise. Elle se souvenait de cette discussion... Mais jamais elle n'aurait imaginé qu'il partirait avec un vampire! Elle ne pouvait s'en empêcher, elle détestait ces derniers! Mais Merry était prêt à partir avec l'un d'eux!

-Trouvé ta place? Avec un vampire? Tu sais bien que je les hais... Mais si tel est ton véritable choix, je le respecterais, tout comme je te respecte.
-Me reniera tu Isarania, si je prend parti pour lui ? Si je prononce les paroles que l'ordre à interdite, que je renonce à ma liberté pour lui, peut-être même à mes pouvoirs? Pourrais je encore te voir comme une amie et une alliée dans ce monde si cruel mais si beau ? Je t'en prie dit le moi... je doit savoir... si je suis fou ou simplement résolu.
-Je serais tentée d'appeler ça de la folie si je ne te connaissais pas si bien! Je suis certaine que tu as déjà réfléchi à tout cela! Mais... Tu veux renoncer à tes pouvoirs? Quitter la Rhapsodie? Tu en es bien sûr? Une fois que c'est chose faite, il est trop tard!! Néanmoins... Si c'est vraiment ce que tu veux, encore une fois, je te soutiendrais! Tu m'as élevée pendant vingt sept ans! Tu m'as vu grandir et me renforcer! Si je suis ce que je suis, je te le dois en grande partie! Je t'en remercie d'ailleurs encore une fois...

Isa était sincère dans ses mots. Mais elle était surprise de son ami! Une fois les oeufs de Dragons découverts, il quitterait tout et partirait avec un vampire!

Merry... Je suis vraiment désolée... Mais je suis certaine que cette situation est bien plus compliquée et pire que ce que je m'imagine... Je ne peux pas faire grand chose pour toi... Mais si tu as besoin de n'importe quoi, tu sais où me trouver !!

Et Isa mit sa main sur l'épaule de son mentor. Elle était inquiète pour lui, et elle espérait vraiment qu'il savait ce qu'il faisait!