1er Janvier de l'An 7 d'Obsidienne

La commémoration des Esprits avait eu lieu. Il y était question de commémorer leur mémoire, fêter leur vie, leur mort et ce qu'ils avaient fait pour les Armandéens. Pour Orfraie, cet événement avait un goût très particulier, elle qui avait assisté à la fin des Esprits Créateurs, à leur suicide. Vêtue pour l'occasion d'une robe blanche typique des Elfes, serrée à la taille par un corset noir brodé de motif en forme d'arabesques turquoises, la princesse avait été présente tout au long de la soirée, puis s'était finalement retirée dans ses appartements lorsqu'elle avait jugé que sa présence n'était plus nécessaire.

Orfraie s'en était donc retourné au Palais Impérial, passant plus de temps que nécessaire dans les jardins se trouvant tout autour, malgré la fraicheur hivernale. Elle se m'était tout juste à l'abri entre les murs de la Lance de Sylvaniel lorsque d'énormes flocons de neige commencèrent à tomber, se posant doucement au sol pour former, peu à peu, une fine couche blanche.

Lorsqu'elle pénétra dans ses appartements, Orfraie marqua un temps d'arrêt. L'endroit était spécieux, beaucoup plus que ce qu'elle avait connue dans le désert. L'entrée donnait aussitôt sur un petit salon confortable avec, au travers des portes de son balcon, une vue imprenable sur les montagnes. Une autre porte, close le plus souvent, donnait sur sa chambre. Dans un coin de la pièce illuminée par des lampes magiques, se trouvait un mannequin sur lequel était posée son armure ainsi qu'un râtelier où la Rôdeuse exposait ses armes. Les murs de pierres étaient couverts de tapisseries, rendant l'endroit chaleureux.

La Rôdeuse se dirigea finalement vers son balcon pour admirer la vue et la neige. Une partie de celui-ci se trouvait à l'abri des intempéries, ce n'était pas le cas du bord et c'est précisément là qu'Orfraie alla se poster, ses deux mains posées sur la pierre glacée de la rambarde, le nez vers le ciel. Dans son dos, fixés au mur, deux autres lampes magiques diffusaient lumière et chaleur, permettant à l'Elfe de rester dehors avec sa simple robe. Une table en bois claire se trouvait également dehors, trois chaises faites dans le même bois autour d'elle… Rapidement, sa longue chevelure lie-de-vin – qui lui arrivait désormais au creux des reins - fut parsemée de flocons blancs…

La neige, voilà un spectacle qu'elle n'avait pas admiré depuis longtemps et qui la ramenait des années en arrière. Telle une enfant, elle admirait ce spectacle en silence, se remémorant la première fois où elle avait vu la neige tomber. Orfraie avait toujours aimé l'hiver, trouvant dans sa froideur une beauté singulière. Pour elle, vivre dans les montagnes était un réel plaisir, même si la forêt qui l'avait vue naître lui manquerait toujours.

La princesse fut tirée de sa contemplation lorsqu'elle entendit trois petits coups secs tapés à sa porte. Elle se retourna juste à temps pour voir Aramis pénétrer dans ses appartements sans attendre, habituée à venir lui rendre visite. En effet, la Chantebrise passait énormément de temps à Estëllin, et surtout avec Aegnor. Le rapprochement entre son neveu et sa meilleure amie ne pouvait qu'enchanter Orfraie, qui souriait dans son coin lorsqu'elles les apercevaient ensemble…

Orfraie quitta son poste d'observation pour venir à la rencontre d'Aramis, la prenant brièvement dans ses bras en guise de salutations, toujours aussi tactile avec ses proches. " Im gelir ceni ad lín (Je suis heureuxse de te revoir)." La Salua-t-elle en Elfique, ses lèvres se fondant d'un sourire. " Comment vas-tu ? Je ne t'ai pas vue ce soir. "

Les choses avaient changés depuis tout ce temps oui… Et il y avait beaucoup à dire, et à penser à ce sujet, mais à cet instant Aramis voulait surtout rendre une nouvelle fois visite à une amie très proche qui devait l'attendre. Après tout il fallait savoir se changer de temps en temps l'esprit après avoir fait son travail de cawr.

Et c'est donc après avoir courtement frappé à la porte de la chambre de dernière, et après une attente somme toute courte qu'Aramis pu entrer, et rendre amicalement l'étreinte d'Orfraie. Aramis n'était peut-être pas la plus tactile des elfes, mais comme son amie tenait à cela ça ne le dérangeait aucunement. Orfraie était comme tout un chacun unique, et avait ses propres qualités que la chantebrise avait apprise à apprécier avec le temps. Et c'était bien parce qu'elle était telle qu'elle qu'Aramis était son amie.

« De même. C'est toujours un plaisir Orfraie » Dit-elle à Ataliel en lui rendant son sourire. Après tout elles se connaissaient depuis assez longtemps, et à Aramis pensait d'ailleurs que le fait qu'elle se rapprochait elle-même d'Aegnor ces derniers temps n'irait en rien contre son amitié avec la princesse bien au contraire… Quand à si elle allait bien...

« Je vais très bien. Je devais donner cours à quelques Enwrs. » Dit-elle avec un calme sourire, oui les enwrs avaient soif de savoir après tout… Et Aramis avait consacrer sa vie de baptistrelle à enseigner aux autres depuis qu'elle avait rejoint la Rhapsodie, et c'était donc avec une grande application qu'elle se dévouait corps, et âmes à enseigner aux générations futures. Ainsi qu'au Enwrs qui peut-être pour certains deviendraient un jours des cawrs, chose qui n'était pas donné à chaque enwrs, beaucoup mourant de vieillesse sans jamais avoir été cawrs étant donné qu'il ne pouvait n'y en avoir que 12. Mais Aramis comme chaque Cawrs tenaient à ce que les enwrs qu'ils soient, ou destinés à devenir Cawrs ait tout les outils pour aborder harmonie à Armanda, et apporter le paix. Le véritable devoir de la Rhapsodie, maintenir l'harmonie en un monde où existait mensonge, et meurtre… Et aider les êtres qui en avaient besoin. Mais pour ce soir ce n'était pas le devoir qui importait.

« Je pense profiter du reste de la soirée pour penser à autre chose, après tout il faut savoir se reposer après l'effort pour ne pas s'écrouler de fatigue au cours de ce dernier. » Dit-elle avec une pointe d'humour quand à la charge de travail qu'elle avait... Après tout en tant que baptistrel il y avait vraiment beaucoup à faire donc Aramis tâchait de maintenir un rythme acceptable, et puis la paix étant revenu il serait bête de ne pas en profiter…

Et alors qu'elle parlait, elle parlait de sa voix qui n'était pas voix, mais vent, léger comme un courant d'air, et résonnant en magie. Étant lié à l'air Aramis s'était rapproché de cet élément, et cela ne se voyait pas que dans sa manière d'agir, mais aussi dans sa voix qui ne percutait pas les oreilles, ou ne s'imposait pas à elle comme toute voix, mais qui s'y glissaient presque.

« Cela fera bientôt deux ans que la paix est revenu sur Armanda... » Dit ensuite Aramis pensive en se dirigeant de quelques pas vers le balcon non loin, elle regarda quelques instants le ciel étoilé, puis retourna son attention vers Orfraie, et dit sincère. « J'ai failli croire ne pas pouvoir à nouveau y goûter de mon vivant, à la paix… Cela prouve bien qu'il ne faut jamais désesperer. » Oui, car après tant de guerres, après tant de péril elle était revenue, la paix… Mais cela voulait-il dire que tout était fini ? Bien au contraire. Car la paix étant venue maintenant il fallait la maintenir. Elle se rapprocha donc à nouveau de son amie, et dit d'un ton tel la brise du printemps.

« Espérons que cela puisse durer… » Avant d'achever sereinement de sa voix résonnant comme le vent apaisée. « Si tu n'as rien contre je serait heureuse de passer le reste de la soirée en ta compagnie. Après tout que serait la paix si on ne pouvait pas en profiter pour passer un moment serein avec quelqu'un qu'on apprécie ? » Et elle espérait bien que cela puisse encore durer, après tout la vie était fait à sa manière pour que l'on puisse la vivre heureuse, et épanouie.

Et d'ailleurs Aramis mine de rien se demandait si elles aborderaient certains sujets au cours de la soirée, qui sait ? Dans tout les cas elles pouvaient tout se confier en tant que meilleure amie. De plus elles avaient presque le même âge, et donc la même sagesse accumulée au cours de plus d'un demi siècle d'existence, et appartenaient, ou avaient appartenu à l'ordre baptistrels. Elles pouvaient donc se comprendre bien mieux que beaucoup d'elfes. Et d'ailleurs alors qu'elle écoutait paisiblement la réponse d'Orfraie elle se rappela deux trois choses...

Il était plaisant de voir ainsi celle qui était sans le moindre doute sa meilleure amie, celle à qui elle ne pouvait rien cacher, mais à qui elle savait pouvoir tout dire. La présence de la Chantebrise lui avait toujours été agréable, Aramis n’ignorant guère son passé mais ne la jugeant pas pour ses actes, pour son serment brisé, ceux-ci ayant étaient motivé par la plus noble des raisons. De plus, de tous ceux que la princesse côtoyait, la Baptistrelle était la plus âgée et de ce fait encore plus à même de la comprendre. Quelque part, cela était dû à leur histoire respective. L’une avait d’abord était Cawr puis avait pris les armes, tandis que c’était l’exact contraire pour l’autre.

Orfraie fut heureuse qu’Aramis lui rende sa brève étreinte. A part ses parents, sa sœur et son neveu il n’y avait plus guère qu’avec la Chantebrise que la princesse se montrait si proche. Bien entendu, il y avait également un certain vampire, mais elle ne l’avait pas revu depuis Sandur… Quant à la Chanteciel qui faisait battre son cœur un peu plus vite, il y avait bien plus que de brèves étreintes… Orfraie était particulièrement ravie que le Domaine Baptistral soit si proche d’Estëllin. La générale rendit son sourire à son ami, un sourire toutefois un peu plus grand que d’ordinaire. Penser à Aléria rendait l’Elfette particulièrement heureuse … L’amour avait frappé à sa porte, ces derniers mois, sans prévenir… et cela lui allait parfaitement. Un amour qui était également venu prendre possession d’Aramis et de son neveu… Une lueur encore naissante mais qui grandirait bien assez vite, bien assez tôt.

Aramis expliqua devoir donner cours à quelques Enwrs, ce qui l’avait empêché d’être présente plus tôt dans la soirée. Orfraie hocha la tête, ses lèvres se fondant d’un léger sourire. « Je suis toute à fait d’accord avec toi, mon amie. » Approuva la princesse d’une voix douce, un ton qu’elle empruntait uniquement en compagnie de personne comme la Chantebrise, celle-ci ayant en plus la faculté d’apaiser grandement Orfraie par le simple son de sa voix.

La Rôdeuse suivit son amie sur le balcon, venant s’accouder sur la rambarde de pierre. La main droite tendu devant elle, paume vers le ciel, Orfraie observait les flocons s’y poser doucement et fondre quasi instantanément. Bientôt deux années de paix, une paix obtenue par de nombreux sacrifices. La guerrière revoyait encore les corps des trop nombreuses victimes théocrates, lorsqu’elle était revenue au cœur de Sandur suite au suicide des Esprits. Chaque jour, l’Elfette se demandait si tous les peuples allaient être capable de préserver la paix, cette paix encore si fragile. « Nous sommes deux, Aramis. Nous sommes deux… » Commenta simplement la princesse, ses aigue-marine se posant sur le visage de son amie. Elles avaient connu les mêmes guerres, toutes les deux, vécues les mêmes combats…

Le visage d’Orfraie s’éclaira à la proposition de la Cawr. Elle serait plus qu’heureuse de passer le reste de la soirée en sa compagnie. « Avec grand plaisir. Met toi à l’aise, je t’en prie. Je reviens. » L’invita-t-elle avant de quitter le balcon. La princesse récupéra une bouteille de vin Elfique ainsi que deux verres, puis revint sur le balcon. Elle prit place sur des trois chaises libres et déposa un verre devant Aramis, puis le second devant elle. Enfin, elle déboucha le grand cru et remplit la coupe de son amie à moitié, fit de même avec la sienne avant de poser la bouteille sur la table, à côté d’un vase qui avait dû récemment accueillir un bouquet de fleur et d'un panier de fruits en tous genre.

« L’amitié est importante et la tienne m’est précieuse. » Dit-elle doucement en plongeant son regard bleu glacier dans celui de son amie. « Dis-moi… Je te vois de plus en plus au palais. Comment cela se passe-t-il avec mon neveu ? » Demanda finalement Orfraie sans tenter de dissimuler son sourire.

Aramis devait être la baptistrelle aux penchants les plus martials, elle n'avait jamais tuer, et ne tuerait jamais de sa vie, mais quand il s'agissait d'arme, et autre on pouvait voir qu'elle restait dans son cœur autant une championne, qu'une chantebrise. Quand à Orfraie elle restait attaché malgré son serment brisé à beaucoup des idéaux de la Rhapsodie, et puis le propre des baptistrels n'était-il pas la bienveillance, et l'ouverture d'esprit ? Thredë ferait vraiment honte à son ordre en jugeant quelqu'un sur quelques erreurs qu'il avait commit, et de plus. Tout le monde avait eu un jour à vivre des événements très bouleversants… Aramis elle-même ne faisant pas exception, que ce soit la mort de ses parents quand elle était très jeune, ou morneflammes… On pouvait dire qu'elle même avait dû faire des choses dont elle n'était pas fier même si elle n'avait jamais briser son serment.

Se doutait-elle de se qui se passer entre Orfraie, et Aléria ? Bien entendu car ce n'était pas vraiment un secret… Aléria de toute manière était incapable de garder un quelconque secret comme tout baptistrel. Ce qui faisait qu'Aramis mine de rien s'inquiétait pour son amie Orfraie qui risquait d'être très mal vu si l'on savait pour son idylle, pas qu'elle était contre l'idylle, juste inquiète à cause des possibles conséquences si cette dernière était révélé au grand jour… Ayant déjà perdu un apprenti très cher à son cœur car ce dernier avait été banni, et cette fois-ci définitivement du royaume elfique, elle préférait que cela ne recommence pas à nouveau pour un être très proche... Même si heureusement cette fois-ci l'affaire était bien moins grave, quoique les elfes n'étaient pas connus pour être le peuple le plus ouvert qui soit, bien au contraire malheureusement… En espérant que la paix face ouvrir les yeux à ces derniers.

Mais bon pour l'instant autant ne pas aborder de sujet aussi grave pensa Aramis, peut-être plus tard, mais là faire en sorte que la soirée soit agréable pour eux deux était bien préférable. Elles allèrent donc toutes deux sur le balcon, le ciel vue le soir au dessus de la montagne était si beau… Elle n'était peut-être pas chanteciel, mais il ne fallait pas en être une après tout pour savoir apprécier la beauté d'un ciel bondé d'étoiles. En somme Orfraie avait une chambre très bien placée.

« Je repense des fois à Morneflammes, tout ce que j'ai enduré pendant de longues années là-bas… Cela vient me hanter dans certains de mes cauchemars, je ne souhaite cela à personne… Je suis heureuse que ce ce soit terminé pour le mieux. » Dit-elle une lueur un peu amère dans le regard alors qu'elle regardait l'horizon. Avant de regarder à son tour Orfraie, et de dire avec un triste, mais sincère sourire. « Cette expérience m'a au moins appris à chérir encore davantage ce que j'ai, et ce qui me sont cher… Je suis heureuse que nous l'ayons emporté pour la paix, et que nous soyons encore en vie. Il reste beaucoup à faire, mais au moins les choses vont dans le bon sens. Et c'est grâce à nous deux, ainsi que tout ceux qui n'ont pas perdu espoir. » Mais le temps n'était pas la tristesse, et elle passa rapidement à autre chose de plus léger. Elle acquiesça donc d'un air sincèrement content quand Orfraie lui dit de se mettre à son aise, et de l'attendre.

Aramis alla donc s'asseoir de manière fluide sur une chaise, et vit assez vite Orfraie revenir avec une bouteille de vin d'excellente bonne qualité, et Aramis se fendit d'un remerciement lorsque son amie la servit, et goutta un peu le vin. Oui un très grand cru… Aramis n'était pas une grande experte en vin, mais elle savait en apprécier un de très bonne qualité. D'ailleurs au passage alors qu'elle déposa son verre encore assez rempli elle fit d'un geste apparaître un bouquet de fleur à l'agréable senteur dans ses mains, et remplit le vase avec.

« Il est important d'avoir des proches sur qui compter, et que vous comprennent. » Dit-elle en renvoyant un doux regard à son ami, et de prendre courtement une expression…. Assez gêné quand Orfraie alla droit au but… Ah oui c'est vrai, la princesse avait tendance à être aussi directe qu'elle, cela elle le savait bien, mais réfléchir au sujet d'Aegnor était, difficile, tout ceci était assez nouveau pour elle.

Mais elle arriva quand même à dire en réfléchissant aux bon termes à employer. « Disons que nous nous nous apprécions beaucoup. Je le considérait auparavant surtout comme mon ancien élève, mais étrangement depuis quelques temps je vois en lui autre chose. Un dirigeant qui conduira nôtre peuple vers un nouvel âge d'or… Et j'espère pouvoir l'aider de mon mieux en ce sens-ci. » C'était nouveau oui pour elle, elle appréciait beaucoup Aegnor, mais n'arrivait pas réellement à mettre de mot sur ce sentiment. L'aimait-elle ? Bien entendu que oui, oui elle l'aimait, et visiblement Orfraie avait deviner ce qu'il y avait entre-deux. De toute manière Aramis comptait lui en parler donc autant en profiter.

« Te connaissant tu as dû d'en douter peu après que ça ait vraiment commencé... » Dit-elle ensuite un prenant un ton amusé, et aussi très proche de celui de la confidence… Avant d'ajouter. « Et je devine que tu dois penser que je l'aime énormement, et qu'il m'aime en retour… Et encore une fois tu as tout juste, j'ai pu ressentir son amour par le chant nom, et c'était… Magnifique, mais... » Elle réfléchissait un peu, et continua toujours sur le ton de la confidence… « Je voudrais l'aider de mon mieux, le rendre heureux, mais je ne sais pas si j'y arriverai… Pense tu que je sois celle qui pourra le combler ? » Avant d'achever. « Et surtout pense tu que ce soit une bonne chose ? » Après tout l'avis de son amie importait beaucoup, et Aramis ne voulait pas prendre ce genre de choses à la légère. Elle aimait Aegnor, et ne souhaiter que le meilleur à ce dernier.

La princesse ne perdait pas de son sourire taquin tandis que de sa main droite, elle venait chercher une pomme dans le panier de fruit, puis porter celle-ci à sa bouche pour mordre dedans avec un plaisir évident. Le vin et les pommes, voilà de quoi contenter la Générale des Rôdeurs à coup sûr.

Avec un nouveau sourire, Orfraie observait Aramis placer dans le vase vide le bouquet qu'elle venait de faire apparaitre dans sa main. Déjà, la Rôdeuse était en mesure d'en sentir les effluves et c'est donc naturellement qu'elle se pencha légèrement en avant pour inspirer leur délicieux parfum, avant de remercier la Baptistrelle pour cela d'un sourire sincère.

Toutefois, ce sourire redevint rapidement taquin – tandis que ses yeux brillaient de malice – alors qu'Aramis répondait à la question précédemment posée. La princesse se permettait rarement autant de familiarité, mais elle savait pouvoir se le permettre avec sa meilleure amie. Celle-ci avoua qu'ils s'appréciaient beaucoup, une information déjà en la possession de la Générale toutefois. Elle rajouta ensuite le voir comme étant le souverain qu'elle espérait pouvoir aider dans sa tâche… Aramis ne disait pas le mot, mais il était clair que ses sentiments à l'égard de l'Empereur étaient forts. Cette idée ne pouvait que faire sourire Orfraie et la rendre heureuse pour son neveu et sa meilleure amie. Quoi qu'ils décident, quoi qu'ils leur arrivent, ils pourraient toujours compter sur la Générale et sa discrétion.

" Effectivement. Me tenir informer de ce qui se passe dans ce royaume fait partit de mon travail. " Commenta Orfraie avec amusement. Officiellement les Rôdeurs veillaient sur les frontières, mais cela n'empêchait pas leur Générale de se tenir bien informer.

Aramis poursuivit et avait la pleine attention d'Orfraie. Celle-ci observait calmement son amie, croquant de temps à autre dans sa pomme sans jamais la quitter du regard. La Rôdeuse pouvait voir l'amour dans le regard de la Baptistrelle, une lueur qu'elle avait déjà vue dans le regard d'Aléria, lorsqu'il se posait sur elle. Par la suite, son amie la questionna, souhaitant connaître son avis et obtenir ses conseils. La princesse se redressa légèrement sur sa chaise et fit passer un morceau de pomme avec une gorgée de vin, avant de reposer délicatement le verre.

" J'ai vue son regard. Un regard qui ne trompe pas. Il t'aime et je suis certaine que tu sauras le combler de toutes les façons possibles. C'est une bonne chose, n'en doute jamais. L'amour est une force, mon amie." Commenta la princesse, qui vint délicatement poser sa main gauche sur celle de son amie, qu'elle serra brièvement. " Et si un jour tu doute, tu sais que peux venir me trouver. " Ajouta l'Elfe avec un doux sourire.

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HRP : Prend tooooout ton temps pour répondre, surtout (Sans rire, j'ai plein de RPs à faire xD)

Aramis comprenait qu'Orfraie faisait preuve de taquinerie, et d'une certaine bienveillance, et savait très bien que son amie était entièrement digne de confiance, mais elle-même savait que les choses se passaient d'une manière étonnante avec Aegnor, aurait-elle cru un jour tomber amoureux d'un de ses anciens élèves ? Et surtout que devant ce qu'était devenu son jeune élève, elle venait de voir que la fierté dont elle faisait preuve à son égard s'était mué en une tendre affection ? Une affection réciproque, et tout à faut nouvelle pour elle.

Et Orfraie devait connaître ce sentiment, et ce sentait heureuse pour eux deux, Aramis n'avait doutait à aucun moment avoir son approbation quand à ceci, mais cela avait dû au moins autant étonner la générale que la baptistrelle que cela. Dire que qui que ce soit s'y serait attendu serait un mensonge éhonté même.

« Il est heureux en tout cas que la générale des rôdeurs soit aussi perspicace. » Ajouta elle aussi d'un air amusé, Orfraie était expérimenté dans ce genre de domaine cela ne faisait aucun doute, et Aramis d'ailleurs savait pour l'idylle entre Aléria, et la princesse. Il ne faisait donc aucun doute qu'elle avait bien des conseils à donner, quand au mariage futur avec Aegnor qu'ils avaient déjà tout deux envisagés. Il serait une promesse de paix pour l'avenir, et surtout de prospérité. Quand à elle, et lui ils pourraient s'unir dans un amour tout à fait sincère. Si les parents d'Aramis étaient encore en vie, il ne faisait nul doute qu'ils auraient été très fier de leurs enfants.

« Oui, et j'espère devenir une bonne épouse pour lui, et aussi une bonne impératrice pour nôtre peuple si je dois devenir sa femme un jour… Et si l'amour est une force, il m'aidera à rester déterminé dans ce fait. » Dit-il avec une certaine détermination, il n'était pas difficile de dire que peu d'elfes avaient autant de force d'esprit qu'Aramis, et elle prête à faire tout ce qui était en son pouvoir pour le bien d'Aegnor, des elfes, et d'Armanda, et pour cela à sa manière… Elle ne doutait nullement que la doctrine de l'ordre rhapsodien l'y aiderait.

Et elle sourit avec une affection que seule sait témoigner une vieille amie à Orfraie avant de rajouter à l'égard de cette dernière.

« Merci, je me réjouis de savoir que je pourrai toujours compter sur toi. » Et tout le monde finissait par avoir besoin de soutien un jour, ou l'autre après tout. Puis Aramis de se main libre prit délicatement le verre de vin, but une gorgée de ce dernier puis poursuivit sereinement.

« Je tenais sinon à te dire que j'étais heureuse pour toi, et Aléria. Et je vous souhaite de tout cœur le meilleur. » Avant d'achever un instant de silence plus tard. « Juste que je devais te le dire… Tu sais tu es la générale des rôdeuses Orfraie, et cela t'amène à faire certaines choses que ne saurait soutenir un baptistrel. Et je pense que tu es consciente que de ce fait un tel amour exigera certains sacrifices de ta part, sinon vous souffrirez toutes deux. » Après tout Orfraie en tant qu'ancienne baptistrelle savait très bien que la doctrine de l'ordre était assez stricte à sa manière…

On ne devait pas tuer, mentir, ou blesser quiconque. Pire ce genre d'acte même commis par un tiers faisaient souffrir un baptistrel, et ne ce dernier ne pouvait sûrement pas aider à ce genre de choses, ou les soutenir en quoi que ce soit sans renier ses valeurs, et perdre son rang. Même sans faire exactement comme une baptistrelle, Orfraie devrait donc consentir à certains sacrifices au nom de son amour envers Aléria, sinon cette dernière en souffrirait. « Et... Si tu as un jour besoin d'un quelconque conseil, d'une quelconque aide à ce sujet-ci, n'hésite surtout pas... » Finit-elle ensuite paisiblement. Elle voulait juste au final que tout se passe bien entre Orfraie, et Aléria, et elle espérait juste qu'elles réalisent toutes deux ce qui les attendaient. La vie d'un baptistrel était assez stricte à sa manière, et devoir être l'âme sœur de quelqu'un voulait aussi dire qu'on partagerait son fardeau pour le meilleur, et pour le pire, et en pensant à cela Aramis pensa à son amour envers Aegnor. Le royaume elfique serait un lourd fardeau, et quand elle épouserait ce dernier, au moins elle pourrait le soutenir en tant que compagne.

L'ancienne mentor et son ancien apprenti, qui l'eut cru ? Cela avait été soudain, si bien que peu de gens étaient au courant, même si les interrogations quant à la présence d'Aramis au sein du Palais se faisaient de plus en plus sentir.

Pour sa part, Orfraie était heureuse pour les deux Elfes, qu'elle appréciait énormément. L'un était sa famille, l'autre tout comme. Et bientôt, elle le sentait, le serait également. Sa future impératrice… et sa nièce par alliance, lorsqu'elle y pensait. Cela eu le don de la faire sourire.

Aramis ferait, sans le moindre doute, une bonne impératrice. Ancienne Championne des Elfes et Maître Baptistrelle, il ne pouvait en être autrement. Elle avait pour elle le savoir des meilleurs guerriers et la sagesse de la Rhapsodie… Toutefois, quelque part, la Générale enviait son amie. Aramis pouvait témoigner librement son amour à Aegnor, chose qu’Orfraie ne pouvait faire avec la femme qui faisait battre son cœur. Une situation délicate et parfois difficile à gérer… Le manque se faisait parfois sentir, violent et impitoyable, laissant la Rôdeuse hagarde. Dans ce genre de moment, elle n’avait d’autre choix que de se plonger corps et âme dans son travail, cela lui apportait un peu de réconfort.

La Baptistrelle semblait avoir lu dans le chant nom de la princesse, car elle évoqua soudainement sa relation avec Aléria. Un certain étonnement fut lisible sur les trais d’Orfraie, qui avait suspendu son geste, son verre à quelques centimètres de ses lèvres. Elle haussa finalement un sourcil, bu une gorgée et reposa son verre. Elle ne souriait plus, son expression était même plutôt fermée… Son regard dériva vers les montagnes tandis qu’elle répondait à son amie.

« Je ne devrai pas être étonné que tu sois au courant. Après tout, tu étais son mentor, autrefois… Et contrairement à moi, elle ne peut pas taire notre relation. » Fit Orfraie, même si elles étaient déjà toutes les deux au fait de cela. « Je sais, j'essaie de l'en préserver lorsque je dois faire des choses… Qu'elle désapprouverait ou qui peuvent lui faire du mal. Mais ce n'est pas toujours évident, elle peut lire mon chant nom comme personne. » Ajouta la Princesse en soupirant. Elle n'aimait pas faire souffrir la Cawr, mais il était parfois difficile pour Orfraie de ne pas penser aux choses qu'elle avait faites durant la journée et qui pouvaient faire du mal à son aimée. Une flèche tirée sur un bandit, un mensonge pour préserver des informations secrètes… Tant de choses dans la vie de la Générale étaient sujets à faire du mal à Aléria, même si elle ne le voulait pas consciemment.

« Je sais ce que je dois faire pour ne pas la faire souffrir, mais c’est compliqué. Je dois occulter une partie de moi-même, sans quoi le simple fait de penser à un bandit abattu risque de la blesser. Mon chant nom est en partie un véritable champ de bataille et si j’arrive à la rendre heureuse, parfois je me demande si j’ai pris la bonne décision en me lançant dans cette relation. » Avoua Orfraie, soudainement attristée. Elle ferma les yeux quelques instants, puis récupéra sa coupe dont elle but plusieurs gorgées. Elle reprit ensuite la parole, sans jamais quitter les montagnes des yeux. « C’est paradoxal, lorsque j’y pense. Jadis, briser mon serment fut si douloureux que je n’ai pas les mots pour le décrire. Je ne guérirais surement jamais de cette blessure la… Mais lorsque je suis avec elle, je sens ce trou béant dans ma poitrine… Se refermer et la douleur s’estomper presque totalement. Ce qui autrefois, au simple fait d’y penser, me faisait tant souffrir, est aujourd’hui en train de me guérir. Le destin a le sens de l’humour. » Conclu Orfraie, heureuse de pouvoir en parler librement avec sa meilleure amie. Peut être celle-ci aurait elle des conseils à prodiguer...

Les choses évoluaient dans un sens qui plaisait à Aramis, elle qui n'aurait jamais penser être marié au final, sa famille ayant été pendant longtemps uniquement l'ordre baptistrel, envisageait clairement cette possibilité dorénavant, celle d'avoir trouvé l'amour. Il faudrait voir ce que cela pourrait donner réellement à l'avenir, mais elle savait en tout cas, déjà au côté de qui elle voulait passer ce avenir. Quand à Orfraie Aramis ne doutait pas de sa bienveillance quand à cette union, il était tout de même assez amusant de penser qu'une baptistrelle pourrait être bientôt impératrice tout de même… Car ce serait bien là une première dans l'histoire elfique.

Et dire que tout cela aurait été impossible si un seul de ceux qui avaient voulu exterminer les elfes quelques années auparavant avait atteint son but, les alayiens, et les vampires de Lorenz Wintel. Qu'avait fait le beau peuple pour devoir encaisser tant de souffrances ? Quelles que soient les excuses rien ne justifiait cela, aucun peuple ne méritait de se faire exterminer dans tout les cas. Les vampires étaient en bonne voie pour devenir des alliées maintenant, et les alayiens étaient maintenant des humains comme les autres. Quoique bien moins à l'aise avec la magie qu'avec l'artisanat. Et au final le peuple elfique n'était pas le seul à avoir souffert, qui était vraiment le mal dans cette histoire ? Aucun peuple en particulier, seulement les dirigeants qui avaient pu être à leur tête… Et Vraorg qui avait faillit ravager Armanda toute entière.

Et d'ailleurs quand Aramis aborda le sujet d'Aléria la princesse son amie sembla tout de suite prendre davantage de gravité, un sujet qui lui tenait à cœur évidemment, mais comme Aramis l'avait pensé… Rien n'était simple, surtout que même si les choses avaient évoluaient un peu dans le bon sens les elfes voyaient toujours très mal les relations inter-raciales, et surtout même en oubliant cela l'amour restait une chose infiniment plus complexe, et difficile qu'on ne le pensait de prime d'abord, comme tout ce qui avait de la valeur en ce monde à sa manière.

Elle sourit simplement quand Orfraie dit qu'elle ne devrait pas être étonné qu'Aramis le sache, effectivement ce n'était pas forcément étonnant, après Thredëe avouerait avoir été étonné lorsqu'elle avait apprit cette liaison, surtout au vu goût prononcé qu'Aléria avait eu pour le célibat quelques années auparavant… Et il est vrai que cet amour était complexe car il s'entretenait entre une générale, et une cawr de la rhapsodie. Deux professions, et manière de vivre presque opposés en soit, à croire qu'au fond les opposés s'attirent dans le cas d'Aléria, et Orfraie...

« Je pense que l'amour est grand trésor, mais que tout grand trésor nécessite quelques sacrifices pour le conserver. Je ne pense pas qu'on puisse dire que tu ait fait le mauvais choix, la seule question qui se pose étant à quelle point tu es prête à te sacrifier pour cela… Après tout si tu l'aime je suppose que ce sacrifice au final n'est rien par rapport au bonheur que vous procure cet amour. » Dit-elle en réfléchissant, Aramis étant elle même très accroché aux devoirs, et ayant une notion aiguë du sacrifice envisageait la chose sans trop de difficulté, mais au final la réponse à ce questionnement revenait à Orfraie, et Aléria avant tout…

Avant de poursuivre en prenant calmement les mains de son ami, et en lui disant après réflexion.

« C'est bien parce que ceci est cher à tes yeux qu'il faut te demander à quel point… Tu peux faire le bonheur d'Aléria comme inversement, et il faut te questionner. Qu'est-ce qui importe le plus dans cet amour, et qu'avez vous donc besoin toutes deux ? Je sais cela n'est guère simple, mais la réponse à cette question vous appartient à toutes deux, et surtout… Je pense qu'il faut que vous trouviez cette réponse, et puissiez ainsi décider ce qui sera le mieux pour vous... » Puis Aramis regarda à son tour la montagne puis revint vers Orfraie, et acheva paisiblement.

« Aegnor le sait-il ? Compte tu lui en parler ? Où préfère tu éviter qu'il l'apprenne ? Vu qu'il est empereur depuis encore assez récemment… Moi-même je ne sais pas s'il vaut mieux pour vous qu'il le sache, ou non… Mais s'il venait à y avoir un quelconque scandale à cause de ceci il en serait l'un des premier touchés. Son règne est encore récent, et cela pourrait affaiblir sa position, et cela pourrait même avoir de quelques conséquences pour lui… Qu'en pense tu ? » Car malheureusement Orfraie n'était pas une elfe avec une simple position, mais une générale… Avec le lot de responsabilités, et de devoir allant avec.

Parler de sa relation avec Aléria venait d'ôter un poids qu'Orfraie n'avait pas eu l'impression de porter jusque-là. Pouvoir parler librement de cette relation était libérateur. Pour beaucoup, si ce n'était pour la majorité des habitants d'Armanda, ce genre de lien était à bannir, ce genre de relation était mal et contre nature. A ceux-là, à ceux qui oseraient juger – sa relation avec Aléria comme n'importe quelles autres relation -, la Princesse répliquerait que la seule chose contre nature, ce sont ceux qui empêche les gens d'aimer qui ils veulent.

Le regard tourné vers la montagne, Orfraie attendait l'avis de son amie. Celle-ci n'allait pas tarder et quelque part, la princesse craignait sa réponse. Toutefois, lorsque Aramis prit de nouveau la parole, le regard bleu glace se posa sur elle. L'amour était un trésor, sur cela les deux Elfes étaient d'accord. Quant aux sacrifices, y songer avait tenu la Générale éveiller de nombreuses nuits. La Cawr sembla sentir son trouble, car elle vint doucement lui prendre les mains. En réponse à ce contact, Orfraie se tourna complètement vers son amie et serra doucement les doigts d'Aramis, le regard toutefois toujours aussi grave. Beaucoup d'interrogations naquirent dans l'esprit de la guerrière, des questions auxquelles elle devait apporter une réponse… Mais plus tard. Pour l'heure, elle ne voulait pas y penser, elle préférait se torturer l'esprit en l'absence de son amie. Les moments comme celui qu'elles partageaient ce soir étaient rares.

La Cawr évoqua un deuxième sujet sensible, sans vraiment le savoir. Aegnor … Orfraie devait-elle le mettre au courant dès maintenant, avant qu'il l'apprenne par quelqu'un d'autre ? La réponse était évidente. La princesse ne pouvait tenir l'Empereur en dehors de la confidence, ne serait-ce que pour lui éviter de perdre la face si quelqu'un d'autre le mettait devant le fait accompli. Toutefois, d'une façon comme d'une autre, cette relation allait faire scandale. Soudainement en prise à un violent mal de crane, la Rôdeuse lâcha les mains de son amie pour les passer dans sa chevelure. Elle ramena ses longues mèches sur son épaule droite, puis saisit sa coupe et la porte à ses lèvres. Après quelques gorgés salvatrices, Orfraie posa de nouveau son regard sur Aramis.

" Cette question fait partie de celle qui me tiennent réveiller la nuit. Le bon sens me cri de lui en parler. Imagines-tu sa réaction si un autre le met devant le fait accompli alors qu'il n'en a pas lui-même connaissance ? La solidité de son règne passe par la solidité de notre famille. J'aurai l'impression de lui planter un couteau dans le dos, si cela arrivait. Toutefois, faire de ma relation avec Aléria quelque chose de publique ébranlera forcément son pouvoir. Les conservateurs n'accepteront jamais …Mais depuis la chute de Vraorg, de plus en plus d'Elfes se joignent à la vision d'Aegnor, il y a donc tout de même des choses pour que cela se passe sans heurts. " Répondit Orfraie, le regard soucieux. Une pensée flottait à la surface de son esprit, presque indélébile. Et pour son bien, elle devait en parler et qui était mieux placer qu'Aramis pour la conseiller ? " Je ne cesse de penser à ceux qui, avant moi, ont entretenu une relation avec un étranger… Et je ne cesse de penser à leur sort. Je suis une Princesse, aussi j'imagine que le peuple Elfique sera moins virulent à mon égard qu'il a pu l'être envers d'autres…Mais je crains d'être mise en ban, par le peuple ou par l'Empereur. Aegnor est mon sang, mais je ne doute pas un seul instant qu'il sait faire la part entre famille et devoir. "

Il est vrai que la pensée dominante pour le moment n'était guère très libérale sur les mœurs, à part chez les baptistrels là plupart pensaient de tout autre manière, et cela mettrait probablement très longtemps avant de changer, surtout chez les elfes peuples très peu prompt au changement par nature, et qui était pousser par leur faible fertilité à ne guère apprécier toute possibilité en moins d'un enfant pour leur peuple. Même si cela était fort dommage on pouvait au moins comprendre les aboutissements de cette pensée résultant d'un peuple qui même s'il sortait triomphant d'une guerre était toujours en péril à cause de sa faible population actuelle.

Et même avec toutes les meilleurs idées du monde de la part d'Aegnor il était clair que les elfes mettraient beaucoup de temps à se reconstruire, et sûrement pas au même rythme que les humains qui malgré les pertes massives des dernières années ne tarderaient évidemment guère à reprendre leurs nombre d'avant. C'était presque impressionnant, et Aramis ne voyait pas vraiment cela en mal. Certains critiquaient le fait que les elfes se reproduisaient soit disant comme des lapins, mais ce peuple visiblement pouvait se reconstruire très rapidement après une guerre, et s'adaptait assez aisément un changement, les elfes devraient probablement prendre aussi exemple sur eux d'une certaine manière…

Mais bon les elfes n'avaient pas disparu, et ils ne méritaient pas de disparaître, et cet instant n'était pas consacré aux problèmes de cette nature presque insoluble, quoique le problème pour deux femmes qui partagent un commun amour dans un royaume où cela était réprouvé était aussi assez difficile… Aramis aimerait bien avoir une solution miracle, mais elle n'en avait pas vraiment.

Et le problème était d'autant plus complexe que Orfraie était princesse, et assez proche d'Aegnor, bon ce genre de choses Aramis pensait que ne risquait pas de faire renverser le roi des elfes, mais on n'était jamais sûr de rien après tout. L'empereur elfique, et c'était à la fois un bien, et un mal dépendait beaucoup de son peuple pour le pouvoir, il n'était pas un chef autoritaire comme le prince noire vampirique, et ne pouvait pas se permettre autant que ce dernier. Cela était bien entendu mieux pour le peuple qui ne craignait pas ainsi la possibilité d'avoir un tyran à sa tête, mais cela pouvait poser des cas de sévères complications politiques, mais après tout la liberté d'un peuple avait un prix. Et ce prix n'était pas grand-chose par rapport à la certaine liberté qu'il offrait à tous.

Aramis comprenait en tout cas que cette question tourmente Orfraie, dire que même la paix ne rendait pas forcément la vie plus simple, cela était d'une ironie sordide… Après Aramis pour sa part n'était guère aussi optimiste qu'Orfraie, les elfes avaient changés un peu, mais pas beaucoup. Les libéraux elfiques avaient eux aussi des tendances conservatrices à leurs manières, et même si beaucoup suivaient la voie que leur traçait Aegnor il le faisaient avec prudence, et beaucoup probablement en partie parce que c'était leur empereur, et non parce qu'ils voyaient forcément les choses à sa manière, il fallait être réaliste. Après les elfes sont bon par nature, mais il ne fallait pas oublier qu'ils étaient aussi bien peu prompts aux changements par rapport aux humains.

« Je ne sais pas Orfraie… Pense tu vraiment que les nôtres ont déjà tant changés en si peu de temps ? Le même peuple qui peut mettre des années à prendre des décisions cruciales en temps de crises ? Bien entendu de plus en plus d'elfes se joignent à la vision d'Aegnor, mais je soupçonne que ce soit en grande partie parce qu'il s'est illustré ces dernières années, et qu'ils lui font confiance pour leur avoir permit de sortir de ces temps troublés. Ce dernier le sais je pense, et compte en profiter pour changer peu à peu la mentalité des nôtres. Ce qui risque de prendre un certains temps malheureusement... » Alors on était loin du fait que cela passe sans heurts, après les elfes pourraient probablement accepter cela d'Aegnor après ce qu'il avait fait pour eux, mais on ne savait jamais surtout avec ce peuple-ci...

« Je ne saurai dire pour l'indulgence, tu es une princesse Orfraie. Les nôtres pour beaucoup désirent que tu montre l'exemple, et jugent donc toutes tes actions. » Cela était vrai, le peuple elfique n'était pas indulgent envers le comportement de la famille dirigeante, et s'attendait à ce qu'elle se comporte comme de « bons elfes ». C'était aussi cela le fardeau du pouvoir… Et Aramis ne pouvait être que sincère à ce sujet-ci envers Orfraie, au risque sinon que cela aille au désavantage de cette dernière plus tard. « Après je ne suis sûr rien, et puis tout ce que tu as accomplis précédemment pour nôtre peuple pourrait aussi jouer dans la balance en ta faveur, mais il reste qu'à mon avis il vaut mieux prévenir Aegnor, et prévoir ce genre de choses en avance que laissé les événements te surprendre. AU moins vous serait tout deux préparer si les choses s'aggravaient au moins... » Dit-elle calmement avant de rajouter après une courte réflexion. Surtout que les relations inter-raciales sont extrêmement mal vus par les elfes, cela était un fait… Et ils étaient encore nombreux les elfes à penser qu'être amoureux d'un humain était une anomalie, et une insulte au peuple elfique. Encore nombreux les elfes, et familles elfiques qui rejetaient ouvertement tout elfe s'amusant à cela y compris leurs propres enfants… C'était donc un problème très épineux...

« Ce choix t'appartient en tout cas, je peux te conseiller, mais malheureusement pas tout faire à ta place… J'aimerai pouvoir faire en sorte que cela soit plus simple, mais visiblement même en période de paix il reste des combats difficiles à mener. En parler à Aegnor est le seul conseil que je peux te donner à ce sujet-ci. Je pense qu'il préférera que tu sois honnête avec lui que de l'apprendre soudainement, alors que tu le lui aurai caché... » Acheva t-elle pensive. Car oui à sa manière cela était bien une sorte de combats à mener pour le bonheur pour Orfraie, et une bataille qui ne promettait pas forcément d'être simple...

Spoiler:

L'indécision prédominait dans le cœur et l'esprit d'Orfraie. Face à son amie de toujours, elle ne savait plus réellement quoi faire. Cette situation était paradoxale car, même dans ses plus lointains souvenirs, elle n'avait jamais eu tant de mal à prendre une décision. Même façon à des hordes de Vampire, la bonne chose à faire s'était imposée à elle. La Rôdeuse s'en trouvait donc déstabilisé, n'aimant pas particulièrement ne pas savoir sur quel pied danser. Soudainement très las, Orfraie porta donc sa main à son front, profitant du fait d'avoir les mains fraiches pour tenter d'apaiser le mal de crâne qui pointait.

La Princesse cherchait à être optimiste, préférant faire confiance aux Elfes pour accepter son idylle, et donc celle de n'importe quels autres sylvains, avec un étranger. Orfraie avait toujours était de ces personnages préférant voir le bon côté des choses, même chez les êtres les plus abjectes, et avait donc du mal à imaginer son peuple se retourner contre elle. La princesse était plutôt appréciée parmi le peuple de la montagne et comptait en partie sur ce sentiment pour éviter le pire. Toutefois, elle ne se voilait pas la face. Orfraie savait que – si la chose éclatait au grand jour – certaines personnes allaient lui tourner le dos, à défaut de pouvoir lui cracher au visage. Ce triste constat rendit malheureusement l'humeur de la Rôdeuse bien sombre, celle-ci préférant donc terminer son verre pour tenter de calmer son esprit agité.

C'est cet instant qu'Aramis choisi pour briser le silence pesant qui s'était instauré entre elles. Cette soirée s'était voulue légère, mais forcé de constaté que ce n'était plus le cas. Quelque part, Orfraie aurait pu en vouloir à son amie d'avoir abordé le sujet sensible qu'était Aléria, mais de l'autre elle la remercié. Si la Baptistrelle ne s'était pas lancée, sans nul doutes la princesse aurait gardé tout cela pour elle, ce qui n'était surement pas la meilleure chose à faire. Une fois de plus, les mots d'Aramis étaient sages et la princesse ne pouvait qu'être d'accord avec celle-ci. Orfraie opina, sans réellement s'en rendre compte toutefois, tandis qu'elle observait son verre vide qu'elle tenait encore entre ses doigts longs et fins. La lancière avait raison, le peuple Elfique suivait Aegnor mais cela ne voulait pas dire qu'il avait réellement changé. Bien des sylvains se contentaient d'accepter la politique de l'Empereur, sans plus. Bien entendu, la Générale ne s'attendait pas non plus à ce que la nouvelle soit un jour accueillie avec plaisir – pas si tôt -, mais si cela ne pouvait être que de l'indifférence et non de l'agressivité ou du dégout, cela lui allait. Bien entendu, peu importe les réactions, Orfraie comptait se murer derrière son masque de guerrière pour ne rien laisser paraitre. Si elle devait avoir des détracteurs, ils ne la verraient jamais se briser, jamais faiblir face à eux. L'Elfette était de nature plutôt humble, mais cela avait une limite.

Aramis poursuivit et, même si Orfraie ne la regardait pas, elle lui prêtait une oreille attentive. Son léger froncement de sourcil et son regard dur prouvaient que la princesse écoutait avec attention, parfaitement immobile. Seules quelques mèches voletaient, poussées par la très légère brise hivernale. Une fois de plus, la future impératrice mettait le doigt sur quelque chose d'important. En tant que princesse, les actes d'Orfraie étaient faciles jugées et jugeables. Elle se devait de… "montrer l'exemple ". Cela la fit naître sur ses lèvres un sourires ironiques, puis elle prit la parole, son regard retrouvant celui de son amie. "Montrer l'exemple… il ne tient donc qu'à moi de montrer la voie qu'il me sciait, de faire changer les choses par mes actes… Ou être jugés pour eux. " Commenta la princesse d'un ton égal.

Par la suite, Orfraie laissa son amie poursuivre sans l'interrompre, jusqu'à ce qu'elle lui conseille d'en parler avec son neveu. Une nouvelle fois, la princesse hocha lentement la tête, le regard lointain. Un silence s'installa ensuite entre les deux amies, la générale en pleine réflexion. Avant d'en parler à Aegnor, Orfraie souhaitait en parler avec la principale intéressée, celle sur qui cela pouvait retomber : Aléria. Par-dessus toute autre chose, la guerrière ne souhaitait pas voir tout cela retomber sur la Maître Baptistrelle. La princesse ne doutait pas un seul instant des capacités d'Aléria à faire face… Mais si elle pouvait lui éviter cela…

" Sois simplement de mon côté, de notre côté à Aléria et moi si les choses dérapent. J'en parlerais avec elle avant d'envisager d'en parler à mon neveu. Si je devais avoir des problèmes, sans nuls doutes ces derniers finiront pas la rattraper et je ne souhaite pas qu'elle soit la cible d'Elfe mécontents, d'une façon ou d'une autre. Merci de m'avoir écouté et conseillée. " ajouta finalement la princesse en prenant la main gauche de son amie, serrant celle-ci avec délicatesse, un léger sourire aux lèvres malgré tout.

Aramis ne pouvait que comprendre l'angoisse qui étreignait son amie, celle de savoir qu'il y aurait bientôt un choix tranché à faire, et d'une importance cruciale pour le reste, et que les décisions quelles quelles soient seront lourdes en conséquences. Mais justement c'est à ces moments là selon Thredë qu'il ne fallait pas perdre le cap, et trancher soit même, et non laisser le destin, et les événements décider à vôtre place. Car c'est aussi ces embranchements là, ces choix cornéliens-ci qui décident l'avenir de tout un chacun. Et ces l'un de ces embranchements qu'empruntait Orfraie, dans un domaine dans lequel n'était probablement pas aussi préparer que le métier de la guerre, mais qui lui apporterait probablement de riche enseignement pour l'avenir.

Et qu'importe comment cela tournerait le choix appartenait à Orfraie, c'était son choix sa liberté, Aramis la conseillerait mais ne prendrait pas les décisions pour elle car c'était la vie d'Orfraie, les choix de ces dernières, ses désirs, et ses aspirations. Car au final le bonheur ne vient pas que des autres, mais surtout de soi, et de ses propres choix, la félicité ne pouvait être vraiment connu que construire par soi-même… Aramis savait que la sujet qu'elle avait abordé était délicat, mais des fois il valait mieux mettre les pieds dans le plat sincèrement, et Aramis préferait directement aller au vif.

Cela démontrait d'ailleurs qu'elle s'inquiétait à ce sujet-ci. Mais en tout cas elle avait dû aborder cela avec Orfraie car c'était une amie, et qu'une amie devait être là pour un autre amie, c'était la moindre des choses… Il fallait qu'elle soit là pour son ami, y compris si cela impliquait donc d'aborder certaines choses délicates, il serait bien plus simples en effet de faire comme si de rien n'était, et de laisser Orfraie se débrouiller toute seule en croisant les doigts, mais Aramis voulait faire part de son soutien, et apporter son aide dans la mesure du possible. Que Orfraie puisse faire les choix qui l'inspirait le plus. Quels qu'ils soient Aramis tâcherait de la soutenir, elle savait ce que c'était après tout de faire face à l'adversité… Elle y avait bien trop fait face dans son existence pouvait-on même dire, et vu bien des choses qui auraient brisé l'esprit de n'importe quel autre elfe, mais au moins même malgré tout ceci elle était encore là pour apporter son aide à une amie...

« La rançon du pouvoir je suppose... » Dit Aramis pensive quand Orfraie dit qu'il n'appartenait effectivement qu'à elle d'essayer de changer les choses, mais aussi d'être jugés pour ses actes, après tout le pouvoir et les responsabilités avaient un prix… Cela Aramis l'avait bien constater au cours de la longue existence même si elle n'a encore jamais occuper une position comme celle d'Orfraie. Mais bon, tout en ce monde avait un prix après tout, et certainement que les souverains ne tirer sûrement pas que des avantages de leurs positions, un poids lourd à porter… Thredê ne pu que s'imaginer avec une perplexité la lourdeur du poids qui devait poser sur les épaules d'Aegnor.

Et elle laissa entre-temps Orfraie réfléchir à loisir, après tout ce genre de choses demandait de la réflexion, il ne fallait pas faire précipitamment au risque d'aisément le regretter, on n'avait qu'une vie après tout… Il était dommage certainement que les meilleurs choix à faire ne soient pas clairement devinables, mais ainsi est faîte la vie… Et Aramis sur ces pensées écouta avec une certaine attention les réponses d'Orfraie, alors qu'elle que cette dernière prenait la main gauche d'Aramis pour serrer délicatement, et lui adresser un sourire, auquel Aramis répondit par un autre sourire.

« Je tâcherai d'être à tes côtés mon amie, et à ceux d'Aléria aussi. » Dit-elle avec un son fin sourire, oui elle n'abandonnerait pas ses deux amies.

« Je pense que c'est une très bonne idée Orfraie, et pour les conseils c'est à tout fait normal, la suite t'appartient ma chère, et je pense que tu saura faire au mieux. » Dit Aramis avec une expression se voulant optimiste, avant après un long silence de rajouter ensuite pour passer à autre chose.

« Cela m'a quand même assez étonné pour te l'avouer de te voir ainsi consacrer durablement ton amour envers quelqu'un Orfraie, toi qui tenait tant à ta liberté de ce point de vue là. Je présume que tu as enfin trouvé la véritable âme sœur. Orfraie, si cela ne te dérange pas accepterai tu de me parler de vôtre rencontre ? Cela m'intéresse après tout de savoir comment la princesse Ataliel a trouvé le véritable amour en la personne de ma sœur baptistrelle. » Dit-elle avec un sourire complice, mais on pouvait comprendre cette demande, après tout n'était-ce pas Orfraie qui avait vécu 600 ans sans vouloir vraiment se fixer ? Aramis un peu aussi quoique c'était surtout parce qu'elle s'était investit dans son travail, et que les rares ayant tenté de la séduire étaient des coureur de jupons comme un certain Aldaron Triade… Au final elle venait de trouver le véritable amour il y a peu de temps seulement.

Elle savait qu'il avait était nécessaire d'aborder auparavant les points un peu sensible car il le fallait… Mais il était tout de même bien d'être arrivé à passer à autre chose avec un peu d'aisance, et visiblement Orfraie semblait tout de suite de bien meilleure humeur ce qui n'était guère pour déplaire à son amie.

Elle connaissait Orfraie depuis des siècles, si longtemps… Et Aléria aussi à sa manière, mais dans ce que pouvait permettre l'humanité de cette dernière, elle avait été son élève, et Aramis l'avait formé et us et coutumes de la Rhapsodie. Il était tout de même à sa manière heureux de voir deux des êtres qui lui étaient le plus cher ainsi trouver le bonheur même si d'une façon qui l'avait un peu surpris au début au vu de la coïncidence que représentait la chose. Dans tout les cas il restait qu'elle était effectivement assez curieuse sur le comment, et le pourquoi de leurs rencontre à elle deux. Certes elle pourrait le savoir en fouillant le chant nom de l'une, ou de l'autre mais cela serait bien moins agréable que de le savoir de la bouche d'Orfraie elle-même. Au contraire elle trouverait même intrusif de fouiller ainsi en profondeur l'esprit des gens, c'est que le chant nom renfermait tout ce qu'il y avait à savoir sur un être vivant. Dans toute son intimité, et dans toute sa profondeur, tout ce qu'il y avait à savoir sur Orfraie, sur Aramis et sur chaque être d'Armanda était renfermé dans leurs chant nom, et il était compréhensible de ce fait qu'il était heureux que seuls les cawrs de la rhapsodie puisse accéder à ce dernier, car un tel pouvoir dans des mains irresponsables non limités par les codes baptistrels pourrait être très dangereux pour tout Armanda.

Et elle écouta donc son amie parler de sa rencontre avec Aléria, évidemment Orfraie avait des doutes quand au fait que ce soit le grand amour, comment aurait-il pu en être autrement ? Aramis savait la position qu'avait entretenue pendant si longtemps son amie au sujet de cela. Peut-être que ce n'était pas la meilleure façon de faire, mais pour sa part Aramis na la jugeait point, et au final tout cela appartenait à Orfraie, cette dernière avait après tout de bonnes raisons de faire ainsi. A sa manière d'ailleurs c'était pour cela que voir la princesse se fixer aussi solidement à Aléria avait un peu surpris Thredë, mais une surprise agréable.

Et elle comprenait aussi le fait qu'il serait dur de savoir que cet amour ne durerait pas des siècles, cela était cruel oui… Et malheureusement la vie était ainsi, se lier à une humaine avait ce désavantage après tout, mais l'amour ne prend guère compte des races après tout, ni des souffrances qu'il fera subir un jour, ou l'autre. Mais au final la joie, et le bonheur que ce dernier apporte ne vaut-il pas toutes les peines encourues pour le vivre ? Dans tout les cas Orfraie après un léger rire parla de sa rencontre avec Aléria, à Sandur. Visiblement nôtre princesse curieuse s'était glissé dans une leçon qu'avait adressé Aléria à Lisaë. A croire que Ataliel avait décidément un don pour savoir se glisser aux bon endroits aux bon moments, et ensuite… Aramis ne pu s'empêcher de sourire de manière amusé en imaginant effectivement Orfraie qui charmer Aléria, la scène devait être assez amusante… Surtout qu'Aramis était au courant du fait qu'à la base Aléria était une femme assez prude, alors l'imaginer se faire séduire par une belle elfe.

Enfin cela ne surprenait guère Aramis de la part d'Orfraie au final, et il fallait dire qu'elle trouvait le tableau assez charmant, à sa manière peut-être que sans Orfraie Aléria aurait était renfermé dans ce domaine-ci et célibataire toute son existence sans connaître l'amour véritable, disons que cela même si ce n'était pas forcément gravissime restait triste. Dans tout les cas elle ne pu s'empêcher de rire un peu d'esquisser plus grandement son sourire amusé alors qu'elle fermait les yeux, ce qui montrait bien que la chose lui était à la fois comique et disons attendrissant. Sacré Orfraie… Les siècles ne l'auront pas changés de ce côté-ci.

« Pour tout avouer le contraire m'aurait étonné. » Dit Aramis compréhensive quand Orfraie précisa qu'elle avait souligné à Aléria qu'elle restait un cœur libre, mais aussi que cette dernière était d'accord avec cela. Ce n'était honnêtement pas le genre de choses qui fonctionnaient entre tout les couples, mais effectivement cela semblait possible, et pour sa part tant que toutes deux étaient heureuses Aramis n'aurait rien à reprocher ni à l'une ni à l'autre. C'était après tout ce qui importait le plus de ce côté-ci.

Et sur ces quelques pensées, paroles et explications Aramis prit une gorgée du verre de vin que lui avait servit Orfraie, le breuvage restait toujours très savoureux à sa manière. Et ensuite elle reposa le verre sur la table, et répondit avec le sourire à la demande réciproque, et compréhensible d'Orfraie. A son tour effectivement.

« Bien entendu, mais cela risque d'être assez long à raconter par contre. » Dit-elle un peu taquine car effectivement cela se déroulait sur plusieurs siècles...

Et elle raconta ainsi à Orfraie tout cela, que ce soit l'ancienne relation maître élève d'Aegnor Aramis qui s'était fait dans le respect, puis pour à peu revenir aux évènements plus récents comme quand l'empereur elfique était accouru à son secours peu après qu'elle ce soit échappé de Morneflammes, puis les choses s'étaient installés peu à peu après, l'amour qui avait commencé à naître était en faîte assez récent, mais il s'était très implanté et ces derniers mois s'était confirmé mutuellement. Jusqu'à arriver à la décision commune de se marier, chose qui serait pleine de chamboulement, mais que Aramis voyait avec optimisme, et surtout joie.

Et quand elle eu finit Aramis reprit du vin pour finir le verre puis regarda son ami chaleureuse et méditative avant de dire finalement...

« Je risque de ne pouvoir guère m'attarder encore très longtemps ce soir mon amie... » Ajouta t-elle légèrement triste en se levant et en invitant Orfraie à la suivre un peu plus près du balcon…

« Mais cette soirée aura été très agréable, merci à toi, puissent les astres veiller sur ton avenir mon amie, et t'accorder leurs faveurs dans ce que tu entreprendra... » Et sur ces quelques paroles choses rares Aramis prit l'initiative pour une fois dans ce genre de choses et prit Orfraie dans ses bras pour l'éteindre près d'elle non pas comme une simple amie mais une véritable sœur. Cela alors que plus haut dans le voûte céleste les astres brillaient de leurs éclats bienveillant.




[Hrp : Je te propose donc comme convenu qu'on entame une conclusion o/. Encore merci pour le rp il était super ]