1er décembre

Le grand jour était enfin arrivé, il n’en avait pas vraiment dormit ces derniers jours trop préoccupé par tout ce qui pouvait rater, tout ce qui pouvait passer à côté ou tout ce qui aurait pu mal aller… Mais il avait finalement réussit à prendre sur lui, réussit à mettre de côté son stress, repousser au lendemain, voir à plus tard, les problèmes qui l’occupait plus tôt dans la semaine. Il voulait profiter pleinement de la journée, de la fête et de ses proches.

La cérémonie aurait lieu dans le calme de la maison qu’ils occupaient depuis plusieurs semaines maintenant, dans le grand salon qui avait été bien trop grand quand ils avaient posé leur affaire à leur arrivé. Aujourd’hui il se demandait s’il serait assez grand pour accueillir tout le monde. Encore une pointe de stress qu’il tenta de maîtriser mais c’est bien l’une de ses deux sœurs qui le remit à sa place bien rapidement. Yolande était déjà passé par là, elle savait tout ce que cela voulait dire pour Matis, Satie était là aussi, mais comme à son habitude elle était nonchalante. Les voila, les derniers membres de la famille Falkire, aujourd’hui il accueillait un nouveau membre comme cela avait été le cas avec la femme de son frère et le mari de sa sœur, Autone rejoignait une famille qui n’était pas tout à fait comme les autres maisons nobles mais qui avait souffert de ces dernières années comme beaucoup trop d’autre.

Il souffla un coup, remit en place le col de son sobre uniforme et fit quelques moulinets de son poignet comme pour essayer de se dégourdir les membres avant le grand saut. Puis finalement on vint le chercher, le conduire devant le petit elfe Dawan devenu grand et, surtout, quelqu’un d’important auprès des siens. Satie l’accompagnait en lui tenant le bras, comme si elle avait été sa mère et pourtant rien n’aurait été plus faux. Elle était terriblement belle et ce n’était pas étonnant que la jeune femme attire le regard et la convoitise de beaucoup d’homme, noble ou roturier, Matis les savaient nombreux à convoiter sa beauté… Néanmoins il plaignait déjà l’homme qui lui tomberait entre les griffes car comme lui, elle n’était pas facile à vivre.

Il lança un regard à l’assemblé et pouvait voir tout ceux qu’ils appréciaient, son meilleur ami, sa femme et sa fille, Julia, Luna, Aramis et tellement d’autre encore. Matis regrettait l’absence d’Alford mais il n’avait pas encore tout à fait régler ce problème et devrait bientôt s’en occuper. Sa famille et ses proches, il n’avait pas voulu inviter qui que ce soit en plus, c’était déjà quelque chose de suffisant, sans doute ça jaserait dans le milieu car il était de coutume de faire de grande fête en ce genre d’occasion. Matis savait que cela se faisait par le passé et savait aussi qu’en d’autre occasion cela se serait fait, il savait aussi que si sa belle mère était toujours là, jamais elle ne l’aurait laissé épouser cette fille de rien. Son père n’aurait sans doute rien dit mais il n’en aurait pas moins pensé… L’influence de son épouse l’ayant marqué sur ses dernières années…. Il secoua délicatement la tête en souriant, voila qu’il pensait à cette marathe décédé depuis longtemps à son mariage… L’important pour lui était de vivre en accord avec ses principes et les enseignements de ses ancêtres, le reste n’avait que peu d’importance.

Il observa sa sœur en souriant, elle était tellement différente de sa mère, elle était tellement proche de sa mère à lui… Elle lui manquait terriblement en ce jour, sans doute aurait elle été heureuse de rencontrer Autone…Mais avec de si on refaisait le monde, Matis cessa de ressasser le passé et se concentra sur le présent et son avenir…

Tachons de ne rien faire rater n’est ce pas ?
Parles pour toi… répondit Satie du tac-o-tac en souriant Tu leur a promis combien de litre d’alcool pour qu’autant de personne se déplace ? Sans parler de ceux dont le rang est si loin de notre monde qu’on se demanderait presque s’ils ne se sont pas perdu.

Matis savait très bien de qui elle voulait parler et observa Aramis en souriant.

Mais moi je n’ai pas besoin de payer mes amis pour venir tu sais.

Il finir par approcher et observa chacun de ses témoins en souriant à chacun d’entre eux, Thomas, Aegnor… C’était là les deux officiels, mais à la vérité chacun présent ici pouvait être son témoin et il avait choisi de s’arrêter à ces deux là pour ne pas qu’il y ait trop de monde sur « scène ».

Il s’arrêta non loin d’eux deux et attendit l’arriver de sa futur épouse en souriant. Etrangement il n’arriva pas à contenir une petite pointe d’humour.

Moi qui pensais que rien ne pouvait être plus dur que d’aller au front…. Ne rigolez pas ça pourrait vous arriver plus vite que vous ne le pensez.
A ce propos Aramis, détend toi un peu…. Quoi que, ne te détend pas trop en fait.

Ce n’était que pur contenance, le plus stressé de tous c’était bien lui en fait, et ça tout le monde s’en doutait.

[ordre : Autone / Aramis / Luna / Aegnor /Saemon ]

Ils avaient reçus quelques invités la veille, mais les chambres supplémentaires n’étaient pas d’un nombre suffisant pour accueillir tout le monde, certains avaient donc dû loger dans une auberge. Autone se posa devant son miroir, fit quelques tours, se retournant nerveusement à la vue de son ventre. Elle posa une main sur ce dernier, ramenant le bas de sa robe vers ses jambes, puis relâchant en fronçant les sourcils. Elle répétait ce mouvement comme si cela aurait pu changer la rondeur, ou la perception des invités. Elle aurait dû choisir une robe qui pourrait cacher son état, elle était certaine à présent qu’on lui poserait des questions, ou que tout le monde saurait sans avoir à demander quoi que ce soit. Pourquoi étais-ce aussi gros? Selon ses connaissances, il lui semblait que cela ne devrait pas être le cas, suite à trois mois, si ce n’était pas moins. La jeune femme se relâcha, elle n’avait pas à avoir honte, Matis n’avait plus de père pour désapprouver, ni de belle-mère. Il n’y avait plus que ses sœurs, éternelle source de conflit intérieur et d’intimidation involontaire. Elle tentait de faire bas profil auprès d’elles, mais Matis leur disait tout et Autone le savait…Elles étaient donc probablement déjà au courant pour la grossesse du rossignol.

Un grand soupir s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ne place une énième épingle dans ses cheveux. Il y avait longtemps qu’elle ne s’était pas montrée aussi féminine, elle n’avait pas coiffé ses cheveux depuis plus de cinq ans et avait porté des vêtements très simples. Mais Autone avait insisté pour une robe simple, bien que blanche, elle ne voulait pas d’artifice et s’il ne s’agissait que d’elle, il n’y aurait eu qu’elle, Matis et le célébrant dans la salle. Si son fiancé lui avait fait part d’angoisses, elle était plus inquiète que nerveuse. Le repas pouvait être un désastre, elle pouvait perdre ses mots en prononçant ses souhaits, avoir une nausée au beau millieu de la cérémonie, cela ne signifiait rien qu’une convenance. L’important n’était pas que cette journée soit parfaite, mais leur vie après celle-ci et le moment qu’ils partageraient avec leurs amis.

Deux fines tresses commençaient à la naissance de son front et ramenaient ses cheveux vers l’arrière, alors que quelques torsades parcouraient la chevelure lasse. Elle n’avait pas de père pour l’emmener près de Matis, ils n’avaient rien fait dans l’ordre ni dans les règles, tout dans cette union était scandaleuse et inacceptable aux yeux de la noblesse, mais personne ne pouvait le leur reprocher. Tous les bourges avaient leurs vices, Matis n’avait qu’eut une amante qu’il n’avait pas épousé dans l’immédiat, retenu par la guerre et par morneflame, et personne n’avait envie d’entendre parler de morneflame.

Autone franchit la porte de sa chambre, se retrouvant dans la salle, toute seule avec son courage. Elle entendit Matis plaisanter, lui arrachant un sourire et un regard perplexe. Elle passa entre les colonnes de sa maison avant de se retrouver entre les invités, puis devant eux et aux côté de celui qu’elle aimait.

-Je trouve que tu te plains beaucoup pour un homme qui m’a demandé en mariage dans le désert, sans cérémonie.

Autone sourit doucement à Matis, si elle aurait voulu commettre un affront de plus elle l'aurait embrassé, maintenant. Mais elle n'était pas arrogante à ce point. Elle laissant son regard danser dans ses yeux, sans gêne et sans retenue, un long instant avant de détourner ses prunelles des siennes pour faire signe à Aramis qu'elle était prête, d'un hochement de tête.

Un mariage, en somme un heureux événement, mais pour Aramis c'était un événement particulier car c'était la mariage de deux très bon amis à elle qui avaient dû subir tant d'épreuves, et aussi car elle était à ce mariage en compagnie d'Aegnor… Voir que l'empereur était ami de Matis l'avait un peu surprise, mais uniquement en bien, et qu'il assiste ainsi à ce mariage n'était au final qu'une bonne chose. Et ce qui étaient réunis ici n'étaient que des gens bien, et des amis sincères de Matis. En somme un jour qui annonçait un bel avenir pour les deux mariés, surtout qu'elle savait elle aussi pour la mort du père de Matis. Et espérait que cet événement puisse au moins permettre à ce dernier de ne pas sombrer dans la tristesse surtout après que tant de chamboulements se soient déroulés dans son existence.

« Je promet de ne pas m'évanouir sous l'émotion Matis. » Dit-elle d'ailleurs avec humour à ce dernier quand il lui dit de se détendre puis finalement non. Pour sa part elle n'était pas particulièrement stressé, juste heureuse, et avec une attitude convenable comme souvent en ce genre d’occasions. Tandis que les autres invités semblaient être pour là plupart de bonnes humeurs. Aramis jeta d'ailleurs un regard amical, et tendre envers Autone qui avait déjà un ventre bien développé, ce qui voulait dire que dans quelques mois leur couple aurait sa descendance. En espérant que leur vie soit longue, et heureuse comme la paix qui venait à peine d'englober leurs continent natals.

Enfin sur ce ayant vu le signe que lui fit Autone, Aramis s'apprêta immédiatement à entamer la cérémonie pour le mariage. Comme de coutume chez les hommes Aramis s'approcha donc des deux mariés, et demande à Matis de lever son bras gauche, Autone son bras droit, et de rapprocher tout deux leurs poignées, une fois ceci fait Aramis lia le poignets des deux jeunes humains. Signe de leur union, et ils devraient ainsi passer toute la journée poignée lié, cette tradition là respectait, puis Aramis leur demanda d'échanger leurs vœux. Ceci fait il resterait ensuite à faire la cérémonie des esprits qui consistait en danse, et chants. Ainsi débuta la cérémonie du mariage, cérémonie qu'Aramis effectuait avec un grand soin, et avec une certaine bienveillance.

Après leur conversation, l’homme avait quitté Autone afin de la laissé s’atteler à ses préparatifs final. Il ne pensait pas sérieusement que son amie nécessiterait encore beaucoup de soin afin d’être prête pour la cérémonie, mais ce n’était pas à lui d’en décider. Il avait ainsi rejoint Sighild dans la pièce qui leur avait été attribué. Sa compagne s’était également préparer. Le Corbeau la trouvait époustouflante, même s’Il devait s’avouer à lui-même que son apparence de chasseresse était sa préférée. Une robe lui ceignait bien néanmoins. Accompagné de l’Épervier, le Corbeau se dirigea vers la salle où la cérémonie se déroulerait. Il y avait trop de personne au gout de l’homme, mais c’était le paranoïaque en lui qui parlait. Il ne s’agissait pas d’une vingtaine de personnes mobiles, s’Affairant à leur obligation sans attention donné au reste du monde. Ces personnes avaient tout leur temps pour examiner les lieux, et les personnes présentes, dont lui. Il n’aimait pas ce genre de chose. Le pire venait à venir, ce qui ne le rassurait pas vraiment. Certes, il s’Agissait d’un moment extraordinaire pour les mariés, mais l’homme ne pouvait s’empêcher de penser à la cérémonie qui était sur le point de débuter, et sur ce qui était attendu de lui.

Il était témoins, et comme témoins, il se devait de se tenir près de la mariée tout le long de la cérémonie. Déjà qu’être présent était inconfortable, se trouver à un mètre du centre de l’attention était particulièrement désagréable. Seuls les sourires de Sighild assise près de lui, dans la première rangée de siège le rassuraient quelque peu. Ça et les regards complices qu’il échangeait avec Luna, qui se tenait à côté de lui. Elle était aussi témoin pour Autone, ce qui faisait de la scène un hasard harmonique. Une jolie jeune femme aux cheveux clairs aux côtés d’un homme à l’apparence inquiétante bien que soigné, masqué et craint. Ils étaient tous deux pareil à une métaphore du passé d’Autone, des membres de ce passé, des témoins de ce passé, et à ce jour, témoins de son présent. Avant que la femme du jour ne fasse son apparition, le Corbeau avait pris son temps afin d’observer les observateurs, et juger ceux qui passerait leurs prochains moment à juger. Plusieurs personnes présentes étaient connues par l’Ancien chasseur. Les plus notables étaient bien entendu l’empereur des Elfes, la Baptistrelle Thredë et l’elfe chanteur Sywel également. Beaucoup de visage curieux, et beaucoup de visage joyeux. Pour sa part, il tentait de sourire comme il le pouvait.

Ce fut l’arrivé de son ami qui rendit la chose plus facile. Il l’avait déjà vu habillé ainsi plus tôt dans la journée avant la cérémonie, mais la revoir était tout autant un spectacle pour les yeux. Lui-même s’était attriqué de ses plus beaux habits, bien qu’il jugeait que sa tunique, son pantalon et sa cape, tous les trois de couleur blanche, faisaient étrangement tache sur lui. Comme il sentait qu’il faisait tache en ces lieux. Il avait été invité, mais l’inconfort qu’il ressentait devant les autres invités lui donnait l’impression qu’il n’était pas le bienvenu. Néanmoins, impassible, il gardait sa tête froid et son attention vers les mariés, lâchant de temps à autre un sourire à sa compagne. Il ne jugea pas bon de parler avant la cérémonie, mais il s’attendait bien à ce que cela change suite à cette dernière. Enfin, à moins que l’idée de se dérober en douce ne le prenne soudainement… D’ici là, il ferait ce qu’il avait promis de faire à son amie : être présent, attentif, et surtout heureux de la voir elle-même si heureuse.

Il aurait eu envie de s’enfuir avec elle dès à présent, envie de profiter de cet instant si précieux qui s’offrait à lui, envie de ne partager cet instant avec personne d’autre qu’elle. Aujourd’hui ils s’unissaient et malgré tout il n’avait pas le droit de l’emmener loin d’ici, il ne voulait pas l’enlever à leurs amis à leur nouvelle famille qui tentait de se reconstruire après tant d’épreuve. Derrière lui se tenait bon nombre de ses amis à lui et à elle, des gens qui avaient partagé avec eux la souffrance de MorneFlamme, de la guerre contre les Alayien, Fabius puis Vraorg. Des gens qui, aujourd’hui ne cherchaient plus qu’une seule chose, la paix et un semblant de calme.

Il partageait cet état d’esprit mais se demandait quand même s’il était simplement possible d’oublier ? Le jeune marié n’arriverait sans doute jamais à ôter de son esprit les terrifiantes images de ce volcan prison, des batailles qui l’on précédé… De la mise à mort de ses amis et de son père qu’il avait lui-même passé par l’épée. Son épée familiale qu’il lui avait lui-même offert, aurait il pensé à ce moment là qu’elle le tuerait ? Sans doute pas, qui aurait pu imaginer tout cela il y a quinze ans ? Personne, et ceux qui prétendaient le contraire étaient soit des menteurs soit des fous.

Mais il cessa de penser à cela au moment même aux leurs vœux furent dits, il ne devait laisser son esprit s’embrumer alors que c’était sa journée. Il n’allait pas laisser ce plaisir post-mortem à tous ceux qui auraient voulu le voir mort. Aujourd’hui il épousait la femme qu’il aimait plus que tout en ce moment, avait il besoin d’autre chose ? Non.

Quand il l’avait vu arriver, il savait à quoi s’attendre, ou tout du moins savait qu’il ne serait jamais déçu de la jeune femme. Comment aurait pu l’être ? Elle était tout simplement magnifique et il se demandait vraiment ce qu’elle pouvait bien lui trouver pour qu’elle l’épouse lui. Il y avait des jeunes gens bien meilleur que lui, bien plus beau ou il ne savait pas quoi d’autre… Et pourtant non, elle l’avait choisi lui et il se sentait tellement heureux de cela….Il observa la moindre de ses courbes, la moindre de ses formes dans cette jolie petite robe et se rendit compte qu’elle pouvait avoir une apparence très douce par moment. Elle avait beau avoir un caractère tranché, affirmé et dur parfois, elle ne l’avait jamais été avec lui, de la même manière que la violence qui l’habitait restait à la porte quand il passait le pas de leur maison. Il n’aurait pas voulu d’autre épouse, il n’aurait pas voulu vivre sans elle désormais.

Autone…Murmura il… Tu es tout simplement magnifique.

Il observa l’assemblée alors que leurs vœux venaient d’être prononcés et qu’ils celaient tendrement leur union devant ceux qu’ils appréciaient et aimaient. Il n’aurait voulu personne d’autre à ce moment précis… Il eut néanmoins une pensée pour les morts… Sa famille et celle d’Autone qui, même si elle ne les aimait pas devait quand même lui manquer au fond d’elle-même… Mais ça, c’était un tout autre problème.

Je te jure fidélité Autone, jusqu’à la fin de ma vie je n’aimerais que toi et nos enfants car je ne souhaite personne d’autre dans ma vie. Je te promet de te combler du mieux que je le pourrais et faire en sorte que tu ne manque de rien, bien sûr tu ne sera pas à l’abris du fait que je puisse t’embêter par moment mais je ferais en sorte que tu n’ai pas un enfant de plus à gérer n’est ce pas ?

Je t’aime Autone, comme je n’ai jamais aimé qui que ce soit…

Il observa Aramis et Aegnor et eu un mouvement tête à leur encontre. Les deux elfes étaient témoin de leur mariage, témoin de l’union de deux Humains et qui, bien longtemps après leur mort, vivrait toujours dans leurs esprits ainsi que dans ceux de leur descendant. Merci d’être là….

Puis il observa la petite assemblée en tenant tendrement la main de sa femme. Il était temps d’aller voir chacun d’entre eux et de profiter des victuailles qu’ils avaient préparer pour tout ce beau monde… Ils n’espéraient que passer une bonne journée et c’était assez bien parti pour le moment.

Elle sourit en voyant la boucle faite autour de leur poignet, puis posa son regard sur son promis. C’était en train d’arriver, maintenant, ils y étaient alors qu’il n’y avait pas si longtemps, elle attendait la mort, étouffée par la chaleur. La jeune femme échappa une respiration, pour se contenir du flot d’émotions qu’elle avait envie d’échapper. Mais s’il y avait encore des larmes, ce ne serait ni d’hystérie ni de tristesse, qu’une grande bouffée de joie sur son visage empreint d’un sourire ému. Le premier, depuis longtemps, de toutes ses dents, mais ses yeux ne voyaient que Matis et elle, ce petit ruban qui formait une espèce de paroi, invisible, protectrice et rendant les invités absents aux yeux de la femme le temps de la cérémonie.

Tout doucement, elle baissa la tête, embarrassée par les vœux de son mari. Mais elle ne pouvait pas lui en vouloir, pas aujourd’hui et surtout pas devant une baptistrelle de révéler la vérité. Elle prit un temps de pause, quelques secondes ou presque, après avoir entendu Matis. Il n’y avait pas à être pressée, et pourtant. Elle voulait que ce moment dure, imprégner ses mots, ses vœux qui devaient signifier leur union pour l’avenir. Elle voulait l’ancrer dans sa peau, mais elle voulait aussi terminer le plus rapidement de parler, nerveuse. Puis, comme on saute à l’eau froide, elle sera un peu les mains de l’homme et souffla à nouveau avant de se lancer :

''Matis’’ souffla-t-elle doucement, début cérémonial et obligé d’un discours de mariage. ''Je t’ai déjà juré fidélité, je sais que tu ne te souviens peut-être pas mais moi, je me souviens de chaque moment de cette soirée que nous avons partagé, le soir où je t’ai retrouvé.
Je pense que tu ne sais pas à quel point tu as changé ma vie, qui je suis et la personne que je suis devenue au fil des années avec toi. J’aurais aimé que cette cérémonie soit arrivée plus tôt, avoir eu le courage de le vouloir à ce moment-là et avoir passé ces années avec toi…Ailleurs.

Et je sais que…je vis beaucoup trop dans le passé et à ce qui aurait pu être. Alors je vais m’efforcer à tenter d’accomplir ce que je voulais que nous soyons, plutôt que d’y rêver. ''
Lorsqu’elle put le faire, ou plutôt lorsqu’il fut demandé de le faire, la jeune femme s’approcha de Matis pour l’embrasser avant de chuchoter contre ses lèvres ''Je t’aime’’.

Les invités s’étaient mis à discuter avant que des tables soient installées avec les nombres de chaises qui étaient déjà disposées dans la salle. Tout avait été déplacé, formant un ‘’U’’ dans la salle pour permettre aux gens de danser un peu et de boire debout lorsqu’ils auraient terminé de manger. La jeune femme, quant à elle, devait forcément s’abstenir d’aider aux déplacements des meubles et encore plus de boire de l’alcool, s’ennuyant un peu alors que tout le monde avait droit à ce breuvage. Mais elle n’en avait pas besoin pour être heureuse, bien qu’elle accordait un petit regard boudeur à Matis quand il prenait une gorgée qu’elle enviait. Cette petite moue disparut rapidement pour faire place à un sourire, plus à l’aise qu’elle ne s’y attendait.

Elle prit une courte pause pour se lever et cogner doucement sur son verre avec la coutellerie pour faire un peu de bruit. Lorsque le silence tomba, elle sourit avant de s’adresser à tout le monde :

'' Je voulais simplement vous remercier pour votre présence. J’espère que la nourriture est bonne, ainsi que l’alcool. N’hésitez pas à boire et manger à votre faim.’’
Elle attrapa la main de son mari, de laquelle elle était toujours liée par un ruban qu’ils ne pouvaient enlever.

Une bataille… Aramis ne pu s'empêcher de faire un sourire légèrement amusé aux paroles d'Aegnor. Disons que la comparaison était fort amusante, même si l'empereur elfique ne s'était pas forcément amusé à faire de l'humour bien entendu. Dans tout les cas pour sa part Aramis préférait bien que la vie soit composé de ce genre de bataille ci ayant pour centre l'amour que d'autres auxquels Armanda n'avait que trop goûté ces dernières années. Maintenant les gens de toutes conditions avaient autre chose à penser que la survie, et cela permettait une existence autrement plus saine, et tourné vers la recherche ô combien légitime du bonheur.

Bonheur qu'elle souhaitait grand, et sans fin à ses deux amis qui s'unissaient en ce jour. Et quoi de mieux pour commencer de bon augure une telle union qu'une telle cérémonie ? Plus que l'empereur elfique, la chantebrise, et le corbeau c'était les amis de Matis, et Autone qui étaient présent à cette cérémonie. Ces derniers étaient visiblement de toutes origines, et avaient tous un passé assez différent, et varié. Thredë serait d'ailleurs assez curieuse de savoir comment chacun avait connu autant de monde, et s'y était lié d'amitié, disons que cela devait probablement avoir été grandement aidé par les dernières années riche en événements, et bouleversements pour chacun…

Et en parlant de bonnes choses il pensa à un autre couple, celui formé par le corbeau, et la nordique, que ces derniers aient survécu à la dernière guerre était une très bonne nouvelle, Aramis doutait étrangement d'assister à leurs mariage s'il y en avait un, disons une impression qu'elle avait, mais elle leur souhaitait tout le bonheur du monde. Et surtout pour l'homme qui ne sombre pas à nouveau dans uns obscurité dont il n'aurait que trop de mal à sortir. Mais en ce jour c'était d'abord l'union de Matis, et Autone qui importait surtout.

Et les deux mariés prononcèrent donc leurs promesses, pleines d'amours, et de tendresse pour ainsi achever la cérémonie de l'union. Un moment qui resterait sans doute gravé dans la mémoire de tout ceux qui se trouvaient ici, et spécialement des deux âmes sœurs qui venaient de se lier.

« C'était tout à fait normal. » Dit Aramis d'un amical sourire à Matis lorsque celui-ci remercia ses amis elfiques. Oui tout à fait normal, Aramis était l'ami de Matis, et Autone après tout, il était donc de son devoir d'assister à un tel moment. Son ami n'avait donc pas à la remercier pour si peu car c'était tout à fait normal pour elle effectivement.

Et elle alla donc se joindre aux invités elle aussi une fois que ce fut fait, et alla s'asseoir. S'abstenant de boire beaucoup d'alcool Aramis s'assit non loin d'Aegnor en adressant un sourire à ce dernier.

« Seriez vous d'accord pour partager une danse avec moi le moment venu Aegnor ? » Une question toute simple, mais qui était mine de rien assez franche, et directe. Comment ça elle n'était pas subtile ? Aramis effectivement préférait aller souvent droit au but, mais bon elle jugeait qu'Aegnor préférait cela que les innombrables jeu de jambes habituels des politiciens auxquels il devait être habitué...

Par la suite au cours du repas Autone finit par faire tinter son verre pour attirer l'attention de tout le monde, et pour remercier tout ceux présent, une attention très agréables.

« A nôtre amitié, et à ces temps qui s'annoncent prospère, et paisible. » Dit sobrement Aramis en levant un verra avec une certaine délicatesse typique des elfes. Et d'ailleurs en parlant de cela le moment de danser ne devrait pas tarder...