En bordure....Un trio d'écailles ! [PV Verith-Moëbius]

Dernière édition par Cynoë le Dim 8 Nov 2015 - 18:44, édité 1 fois

26 Juin An V

Il y avait bien longtemps que le jeune Améthyste n'avait pas ressenti le plaisir de voler dans les airs... bien longtemps avec cette sensation pleine et entière d'être enfin complet. Il avait retrouvé sa liée. Elle était à l'abri au coeur du protectorat. Leur escapade dans des contrées lointaines étaient désormais révolues, même si elle engendrait de nouvelles voies difficiles et ardues. Non, jamais Cynoë n'avait savourer un tel plaisir de se retrouver vivant, sillonnant les cieux dans toute sa majesté violine. Il regrettait malgré tout bien quelques points. D'abord sa liée, qui attendant une progéniture, n'était pas en état de voler pour partager avec lui cette saveur retrouvé de cette liberté aérienne qu'il jouissait en toute quiétude sur l'instant. Ensuite, il se demandait ce que devenait Trissi, la Dragonne Argentée. Avec l'horizon de l'avenir qui s'assombrissait un peu plus d'avantage par la simple présence de Vraorg dans ce monde, il se demandait s'il arrivait à la revoir avant que ne vienne le temps de tenter l'ultime voie contre Vraorg.

Pour apprécier l'espace infini des cieux loin de tout, Cynoë avait décidé de voler en direction de la bordure du désert, là où la frontière se dressait encore, dernier rempart qui restait désormais pour tenter de contrer les forces de Vraorg. Après la défaite cuisante de Caladon ; détail que le jeune saurien avait appris depuis qu'ils étaient revenus dans le Protectorat, ce n'était plus qu'une question de temps avant que les Théocrates ne profitent de leur victoire éclatante pour tenter d'occire dans la foulée les Protégés. Mais pour aujourd'hui, voler, c'était tout ce qui importait pour le dragon.

Voler, mais avec prudence. Il y avait de quoi rendre inquiète sa liée de le savoir si loin d'elle. Il s'était assuré d'user des bonnes paroles pour que son esprit soit des plus apaisés. Cela l'avait un peu déchiré de devoir s'éloigner ainsi, mais son instinct quémandait ces espaces si divins à ses ailes et à ses écailles. Peut-être aurait-il même la chance de tomber sur des bestiaux abandonnés, dans le genre bête à bosses que les nomades prisaient tellement. Leur chair n'était pas aussi délicieuse que celle des cervidés, mais il s'en accommoderait.

Soupirant d'aise, il s'amusa à faire un petit tonneau paresseux, avant de vivement se redresser, ses muscles se tendant en voyant une étrange silhouette apparaître dans son champ de vision... Un dragon ? Oui c'était bien un dragon. Qui venait vers lui en plus !

¤ Dragonneaux ¤

Verith volait haut dans le ciel, l’air distrait. Le géant rouge parcourait le ciel au-dessus des nuages, on ombre se projetant largement sur la mer blanche des nuages. Son ombre ? Non, celle du nuage noir qu’il était devenu plus exactement. Maudite armure, carcan serait plus exact, qui venait l’envelopper d’un voile de ténèbres à chaque fois qu’il prenait son envol. Néanmoins celui-ci avait du bon, il faisait naitre la peur dans le cœur de ceux qui le regardaient. Venant accentuer celle que celui qu’on surnommait Aile-de-Mort provoquait naturellement. Sa colère battait doucement le rythme de ses battements de cœur. Cette dernière c’était quelque peu apaiser après avoir trouvé Alford. Son protégé n’était pas mort, il n’avait pas été tué par le lié d’Ashy. C’était une bonne chose. Néanmoins il n’en demeurait pas moins que la promesse de cette dernière avait été brisée. Une chose que le rouge n’appréciait pas le moins du monde. Il allait être dans l’obligation de lui montrer ce qu’il en coûte de rompre un contrat passé avec lui. Le rouge n’en tirait aucun plaisir, bien au contraire. Il avait choisi Ashy pour laisser une chance au lien et aux dragons liés de s’exprimer avec lui. De leur montrer les bons côtés. Mais cette dernière ne valait pas mieux qu’eux au final. Elle avait trahi sa parole et le rouge en était profondément déçu.

Toutefois, si la colère de Verith semblait s’être calmée sur ce sujet, elle s’était intensifiée sur un autre. Il était en colère contre lui-même. Cette ire qui dormait en lui, lui reprochait encore une fois de ne pas avoir été écouté, de ne pas avoir été libéré. Edwyn et maintenant Alford. Les circonstances étaient certes différentes et ce n’était pas aussi grave qu’avec Edwyn. Mais il n’avait pu tenir la promesse faite à Vie et le Tarenth ce jour-là. Celui de s’assurer que le monde plonge bel et bien dans les limbes de la destruction. Quoi qu’il en soit, Verith avait fait son choix et décidé de ne pas rompre sa promesse pour en réaliser une autre. Il aurait bien d’autres occasions de voir Vie chuter de son piédestal. Maintenant, le rouge devait s’acquitter de sa tâche, il devait gagner du temps pour permettre à Gorder de quitter Armanda et partir à la recherche de l’arme capable de tuer les esprits et Vraorg. Mais pour cela, il devait détourner les Sept de leur recherche. Vraorg savait que ces derniers recherchaient quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Verith le savait lui, les esprits recherchent Alford et le contrat originel, certains souhaitant le détruire, d’autres le préserver. Pour gagner du temps à son protégé, il devait détourner l’attention des esprits vers lui, mais comment faire ?

Les Sept n’avaient pas bougé le petit doigt lorsque le Voleur de cœur avait lui-même joint la bataille et causé le massacre de Caladon. Et en ce moment même, le Blanc était en train de détruire la barrière pour attaquer le protectorat. Mais les Esprits ne faisaient toujours rien. Verith pensait qu’il fallait un grand évènement pour attirer le regard des Sept, mais même les derniers n’avaient rien fait. La fratrie était bien plus intéressée par leur propre survie que celles de leur création. Qu’ils sont pitoyables. Ils se disent supérieurs, mais au final, ils ont également peur de la fin et de la mort. Dans ce cas, puisque utiliser un évènement pour attirer leur attention était impossible, il fallait directement entrer en contact avec eux. Mais comment, là était toute la question. Voletant dans les cieux le rouge laissait son esprit dériver à ses occupations. Il n’y avait rien dans le ciel, son esprit et sa malédiction ne ressentaient rien. L’endroit était paisible et calme. Oui était. Au loin, son esprit ressentit non pas une présence, mais deux. Ces dernières se trouvaient dans le ciel. Il devait s’agir de dragon. Des dragons liés puisqu’en dehors de lui, il n’y avait aucun autre dragon libre.

Ils étaient loin et en dessous de la mer de nuages. Leurs faibles esprits ne leur permettaient pas de le repérer avant qu'il soit plus proche d'eux. En particulier si pour se guider, ils se reposaient sur leur sens et non leur esprit, contrairement à Verith avait appris à l'apprivoiser pour compenser sa cécité. Le rouge commença alors à voler en leur direction. Pourquoi faire d'ailleurs. Si c'était Silarae et Isyndar, il tenterait sans nul doute de tuer cette première et peut-être pas cette seconde. S'il s'agissait d'Ashy, il n'aurait d'autres choix que de le réprimander sévèrement. Ce ne pouvait être sa mère, les esprits qu'il ressentait étaient jeunes. Qui restait-il ? Atalos ? Ils se battraient sans doute à nouveau. Trissi ? Il n'avait que très peu parler avec cette dernière. Contrairement à lui, elle avait eu la chance de pouvoir s'éclipser lors de leur rencontre avec Edwyn. Alors Möebius l'amnésique et/ou Cynoë l'imbécile ? Le second avait eu la sotte idée de le provoquer alors qu'il était à peine plus gros d'un chat. Ce dernier avait grandi depuis trois ans. Mais il n'en restait pas moins un dragonnet que le rouge pourrait aisément saisir à pleine patte.

La réaction du rouge dépendrait des individus sur qui il tomberait. Lentement, l'enfant de l'orage s'enfonçant dans les nuages. Le voile de ténèbres qui l'entourait se répandit, happé par ses masses cotonneuses. Leur blancheur venant être corrompue par la noirceur, le colérique laissant dans son sillage une déchirure de nuages noirs menaçant. Il attendrait que ceux-ci le repèrent avant d'engager la conversation, histoire d'évaluer la perception des dragonneaux.

[HRPG: Cyno, j'avais dit "après le 25 juin" =P peux-tu modifier pour le 26 s'il te plait =D]

Comme cette époque est étrange songea le bleuté. De la ou il se trouvait le monde paraissait plus apaisé, plus en paix oui. Plus la terre se rapprochait et plus les horreurs se révélaient. Mais cette approche était nécessaire, rester à l'écart de tout cela en ignorant volontairement les troubles serait assurer sa propre perte. Seul les bipèdes étaient capable de penser que c'était la bonne solution : fuir. Mais qu'est-ce que cela avait apporté ? Rien. Hormis un gain de temps pour mieux affronter l'orage grondant. Mais même cela ne permettaient pas de survivre.

Tant de suppositions et d'interrogations qui faisaient oublier le plaisir d'être en vol à l'écailleux. Oui les événements étaient tel que ce que tout dragons préféraient devenaient presque fade. Même sans être vraiment ici la menace Vraorg pesait de tout son poids.

Un poids qui laissa sa place à une étrange impression. Le bleuté quitta temporairement ses pensées pour regarder avec attention les alentours. Il y avait du mouvement non loin. Un grondement sourd s'échappa de sa poitrine alors qu'il prenait davantage de hauteur pour se rapprocher de ce visiteur. Puisqu'il n'y avait que peu de dragons en ce monde il s'agissait forcément de l'un de ses frères ou soeurs d'écailles. Il ne restait plus qu'à deviner.

La première ombre qu'il aperçut fut améthyste. Surpris le bleuté se mit à décrire un grand cercle selon les caprices des courants d'air chaud, non sans continuer à fixer l'ombre, il y gagnerait certainement un beau torticoli ou pas. Le bleu finit par distinguer avec netteté son semblable, était-ce ..? Il écarquilla les yeux en reconnaissant le jeune Cynoë, comme il avait grandi depuis cette escale dans les royaume vampirique. Il possédait désormais toutes les qualités requises pour être un noble maître des cieux. Heureux et surpris à la fois, l'écailleux saphir hésita à aller à sa rencontre. Pour une fois son hésitation arriva au moment opportun. Il n'était pas seul.

Une ombre rouge surgit des nuages et la il n'y avait aucun doute à avoir. Verith fils de Skade mère des tempêtes. Son aspect indiquait déjà qu'il n'était certainement pas facile à approcher et encore moins à vivre. Mais sa mère lui avait indiqué qu'il était sa fierté et son digne fils. Même si elle n'était plus, elle avait adopté Möebius, ce qui faisaient d'eux des frères ... Mais étrangement le bleuté n'avait pas une folle envie d'aller lui annoncer la bonne nouvelle.

Cependant rester la à les regarder sans rien faire serait comme une injure, alors autant prendre son courage entre ses griffes et aller les rejoindre. Avec méfiance mais assurance, le dragon employa davantage de force pour prendre de la hauteur et les rejoindre, il tendit son esprit en douceur afin de ne pas les surprendre ou encore moins les vexer ... Enfin non éviter de vexer Verith surtout.

- Salutations à vous. Ravis de te revoir Cynoë, comme tu as changé. Verith dragon de Lyre, c'est un honneur que de croiser ton chemin.

Tout comme le nouveau venu qu'il ne quitta pas de ses yeux ambrés, l'Améthyste avait doucement viré sur l'aile pour imiter sa manœuvre et procéder à un large virage. Tout comme le dragon qui venait de se dévoiler, il jouait avec les courants aériens pour planer sans le moindre effort tout en offrant son long corps serpentin à ces éléments que les dragons prisaient tant. Il observait ce nouveau être ailé qui était malgré tout de son espèce.

Moultes questions se bousculaient dans son esprit. Qui était-il ? De quel camp était-il ? Il avait ses raisons d'être prudent. C'était la première fois qu'il croisant un autre dragon mâle depuis qu'il était adulte. Hormis Verith, qui était un saurien d'un autre acabit de ceux qu'il avait pu croisés, il n'avait croisé que des dragonnes. La Sage et Grande Skade, sa Mère-Dragonne Isyndar et l'Argentée Trissi. Que des individus avec des caractères qui leur étaient propres. SI Cynoë s'amusait à les comparer à l'irascible Verith, nul doute que sa conclusion aboutirait vite. Complètement contraire. Et avec l'arrivée du dragon, dont il discernait parfaitement l'éclat bleuté de sa cuirasse écailleuse, il se demandait comment celui-ci allait réagir. En tout cas, il n'avait pas remarqué de comportement agressif. Ce dragon là aussi cherchait à évaluer l'attitude de l'Améthyste. Peut-être que de le voir l'observer le rassurait tout autant que lui .

Puis une autre présence se fit sentir. Cynoë n'eut qu'à tourner un peu plus la tête pour apercevoir l'immense silhouette incarnate sortir sombrement du plafond nuageux. L'Améthyste ne put s'empêcher de retrousser ses lèvres écailleuses tut en émettant un grondement. Verith. Comment ne pas le reconnaître. Il n'avait pas oublié leur première rencontre. Il sut taire la colère qui enflait dans le fond de la gorge et regarda le bleuté prendre un peu d'altitude, pour rejoindre ses deux congénères. Il se présenta par pensée, sans une once d'agressivité. Le jeune Améthyste fut stupéfait de pas l'avoir reconnu plus tôt. Il n'était encore qu'un dragonnet quand il l'avait vu pour la première fois et se sentit honteux. Il se fit un devoir alors d'imiter son aîné, tout en gardant un œil méfiant sur le grand rouge.

°Je te salue, Moebius. C'est également un honneur de te recroiser. Les circonstances actuelles ne nous épargnent guère....°

Il devait aussi imiter son ainé bleuté pour saluer également l'Ecarlate, et le tout sans aucune provocation. Il ne devait pas ouvrir les hostilités. Un combat entre dragons était bien la dernière chose qu'Armanda avait besoin et il ne devait pas inquiéter sa liée.

°Salutations à toi, Verith. Je ne pensais pas te croiser dans cette partie environnante des airs...°

Nulle crainte, nulle supériorité n'emplissant ses mots. Aucun pour Moebius et aucun pour Verith. Bien que jeune et peut-être plus impulsif que ses pairs plus âgés, il devait montrer qu'il avait la sagesse de sa lignée, que même en croisant d'autres dragons mâles, il ne cherchait pas là la compétition. Il n'oubliait pas par contre que Verith était un dragon libre de tout lié. Il se rappelait ses paroles quand au Don. Sa répugnance quand à ces liens qui unissaient dragons et bipèdes pourraient très bien être la première chose qui sortirait de son esprit.

Il prit ensuite l'initiative de relancer la conversation.

°Si vous cherchez de quoi chasser dans les parages terrestres, je n'ai encore rien trouvé ou senti qui soit digne d'un dragon...°

¤ Dragon instrument ? ¤

Il les avait repérés. Ces deux esprits draconiques. Faible, mais pourtant appartenant à sa race. Du moins, sa race. Tout était relatif. Il y avait les dragons libres, les nobles et dignes dragons, membre de la race draconique. Et puis il y avait les dragons liés. Des êtres pitoyables, faibles, tomber dans la dépravation et la corruption en cause du lien qui les enchaînait. Vraorg lui-même était un dragon lié, suffisait de voir ce qu'il était devenu. L'être le plus méprisable qu'il soit. Un être ayant déshonoré et jeter l'opprobre sur sa propre race. Révoltant, écœurant. Et tout cela était la faute d'Edwyn et sa maudite création. Le rouge n'aurait pas de repos avant d'avoir détruit toutes choses se rapportant à ce Tarenth infâme. Le vol du colérique s'accéléra progressivement et les nuages derrière lui devenaient noirs, corrompus par le voile de ténèbres qui s'échappait de l'armure, non, du carcan que Verith. L'enfant de l'orage finit par fendre les siens et apparaitre aux yeux des deux dragonnets. L'aîné fit un effort pour tenter de contenir l'enchantement de son armure qu'il ne maitrisait pas très bien. Le voile ténébreux se fit moins opaque, moins vaste. Laissant apparaitre son museau, ses ailes et ses membres. Une fine couche noirâtre demeurant sur son buste dissimulant son merveilleux grenât pour son plus grand damne. Les deux jeunes dragons semblaient avoir fini de se saluer quand le plus vieux avait fait irruption. Appréhension et fierté dansaient dans le cœur des deux liés, mais également défiance et insoumission.

« Verith dragon de Lyre, c'est un honneur que de croiser ton chemin. »

« Salutations à toi, Verith. Je ne pensais pas te croiser dans cette partie environnante des airs... »

Les mâchoires du dragon rouge claquèrent bruyamment en même temps que des flammes jaillir de ses naseaux. L’esprit du colérique s’approcha de celui de dragon bleu pour lui infliger une claque mentale sévère.

« Lyre ? Ai-je l’air de ressembler à l’un de ses pitoyables bipèdes qui jouent d’un instrument tout en chatonnant et qui se surnomme Baptistrel ?! »

La colère du dragon rouge secoua la trame avant qu’il ne finisse par lâcher, un soupire. Son museau et ses paupières closes se posèrent tour à tour sur les deux petits mâles face à lui.

« Vous êtes stupides et insouciants. Les bipèdes auxquels vous êtes si attaché vous ont entaché de leur mémoire et intellect défaillant. Cynoë, la première fois que nous nous sommes vus, tu étais à peine né et déjà tu as eu la stupidité de me provoquer. Aujourd’hui encore tu n’es qu’un dragonnet tout comme ton camarade lié et tu ne fais preuve d’aucune intelligence. »

La queue du dragon rouge fouetta l’air alors qu’il balaya, ignorant superbement les paroles du dragon d’améthyste. Naturellement, et dans d’autres conditions, il aurait agi pareil. Mais là, la situation était encore plus grave.

« À ce niveau-là, nous ne pouvons plus parler d’arrogance. Laissez-moi donc vous rafraichir la mémoire. De tous les dragons, je suis le seul à ne pas m’être encore extirpé la voix de commandement de Vraorg. Si cette dernière faiblie de jour en jour et que l’heure où je serais à même de pouvoir m’en libérer approche, elle est encore loin de l’instant présent. Et nul doute que si le Blanc faisant preuve de moins d’arrogance et de plus de jugeote, il surveillerait mes agissements et verrait que je suis en présence de deux faibles dragons que je pourrais aisément tuer ou capturer pour le ramener à lui et les soumettre à nouveau. »

Verith étendit ses pattes avant en direction des dragons et les referma dans le vide, en face des deux plus jeunes, ses griffes d’ébènes s’entrechoquant les unes aux autres. Le rouge avait l’impression d’être un ancestral en train de réprimander deux jeunes dragons. Ce qui n’était pas totalement faux. Hormis qu’il était adulte et que les deux face à lui étaient encore de vulgaire dragonnet à ses yeux.

« Vous êtes chanceux dragonnets. Mais la chance ne dure pas toujours. La chance n’est pas ce qui permet de remporter une bataille. La chance n’est pas ce qui vous permettra de survivre aux combats à venir. Vraorg n’est rien en comparaison de ce qui approche. Et en l’état actuel des choses, rien ne vous protège. Pas même ce lien que vous portez en orgueil. »

[Hrpg: désoler pour la lenteur de ma réponse T-T]

Secouer déjà par son arrivée le bleuté reçu de la part du rouge une gifle dont il se serait bien passé. Ne pas l'appeler Lyre ? Mais n'est-ce pas ainsi que les bipèdes le surnommait, son erreur n'était pas non plus une insulte à son nom et son rang. Le bleuté grogna de mécontentement mais ne soutint pas ni son regard ni ne répondit. Il venait de d'insultes sans même s'en rendre compte le peuples elfiques et cette noble cause que défend les baptistrels. Non il devait se taire autrement ça n'est pas un reproche qu'il recevrait de lui mais plutôt des flammes ou un coup de griffe. Sa mère Skade l'avait prévenu qu'il était colérique mais il ne s'attendait pas à ce point. Autrefois ils s'étaient croisés, mais il n'en gardait pas un souvenir aussi ... Brutal, quelque chose lui avait échappé sans aucun doute. Quoi qu'il en soit cette rencontre allait rester en sa mémoire, non pas pour le comportement de Verith mais plutôt pour la rencontre avec Cynoë. Le bleuté le regarda non sans écouter distraitement le rouge parler, visiblement il avait encore de la haine à cracher sur eux et leurs liés.

« Vous êtes stupides et insouciants. Les bipèdes auxquels vous êtes si attaché vous ont entaché de leur mémoire et intellect défaillant. Cynoë, la première fois que nous nous sommes vus, tu étais à peine né et déjà tu as eu la stupidité de me provoquer. Aujourd’hui encore tu n’es qu’un dragonnet tout comme ton camarade lié et tu ne fais preuve d’aucune intelligence. »

Intelligence !? Mais savait-il vraiment de quoi il parlait ? Visiblement il restait bloqué sur des préjugés, tout les humains et même bipèdes ne sont pas tous mauvais ... C'était ça que le Rouge ne voulait pas reconnaitre, mais Möebius préféra ne pas y répondre se serait une perte de temps et d'énergie pour lui. Verith ne voulait pas reconnaître la vérité c'était son problème ... Mais ronchonner dans le vague sans amener de preuve concrète ça, le bleuté ne l'aimait pas.

Pour éviter d'énerver davantage le Rouge le bleuté décida de mettre une plus grande distance entre eux, une bonne chose car à ce moment la le dragon écarlate tendit ses griffes vers eux. Non une blessure de plus ne l'enchantait pas.

- Qu'est-ce que tu souhaites nous faire comprendre ? Hormis que nous lier à des bipèdes étaient une erreur ? Et la chance ne fait pas tout je suis d'accord, cependant elle reste nécessaire parfois, elle redonne du courage et de l'espoir face à la difficulté et ainsi nous pouvons reprendre le combat.

Finit-il pas lâcher énervé par le Rouge, son air supérieur n'était pas nécessaire, lors de sa rencontre avec Skade et d'autres jamais il n'avait remarqué chez eux cette attitude hautaine et malveillante que Verith pouvait avoir. Mais si cela le dérangeait tant que de les avoir croisés, qu'il s'en aille ! Passer du temps avec le petit Améthyste serait des plus plaisants car ils ne se connaissaient pas, lui transmettre le peu de savoir qu'il avait serait un honneur. Il fallait que les nouvelles générations trouvent de l'aide en leurs aînés, exactement l'inverse de Verith ...

- Nous menacer ne fera pas avancer les choses Verith, nous pouvons très bien comprendre sans que tu sortes les griffes et les crocs je puis te l'assurer, même si tu en doutes.

Cynoë manqua de grogner devant le puissant claquement de mâchoires qui exprimait autant la colère que l'impatience du grand dragon rouge. Aux yeux du jeune Améthyste, Verith n'avait pas changé. En même temps, devant l'âge millénaire que pouvait atteindre un dragon, un membre de sa noble espèce ne pouvait changer aussi vite qu'un homme, voué à une vie des plus éphémères. et de plus, il ne fallait pas espérer voir l'Ecarlate orienter sa ligne de pensées. Comme Moëbius, il ne le quitta pas des yeux, mais ne fit pas comme son congénère bleuté, à savoir de s'écarter du sillage de Verith.

Cynoë aurait pu accorder du respect envers le Grand Rouge volcanique... mais comment exprimer de la considération qui est normalement dûe à tout dragon plus âgé que lui quand on s'en prenait à ce qu'il considérait comme l'une des choses les plus précieuses ? Dragonnet, il n'avait pas apprécié la manière dont s'était exprimée Verith à l'égard de sa liée. Comment pourrait-il avoir une autre opinion de Verith ? Surtout quand celui-ci venait à eux avec toute l'arrogance malsain qui lui collait jusqu'aux tréfonds de son être ? A croire que tout le monde lui devait adoration ou respect par sa simple présence... Pour l'Améthyste, le respect se gagnait non pas l'attitude telle que Verith l'exprimait, mais dans un parfait comportement draconique. Skade en était un parfait exemple. L'usage de la force, de la haine, de la colère.... tout cela était tellement bestial !

Le jeune lié de la princesse Esmelda écouter Moëbius qui répliquait déjà à l'encontre de Verith. Il approuvait ses dires. Le Dragon Rouge voulait dire quelque chose de précis à l'égard de ses deux frères d'espèce, mais la hargne qui le rongeait polluait ses pensées. Hormis redouter l'avenir, que même la menace constante de Vraorg paraissait dérisoire en comparaison.

Avant de pouvoir prendre à son tour la parole, Verith exécuta un mouvement menaçant, faisant claquer ses griffes ténébreuses dans les airs non loin des dragons. Enfin de Cynoë comme Moëbius s'était écarté. Le saurien violine fit un écart par réflexe, mais ne s'interdit point de pousser un grondement sourd de protestation. Quelle attitude indigne d'un dragon ! Pourquoi n'était-il pas comme Moëbius, Isyndar ou Skade ? A croire que l'expérience de sa propre existence l'avait rendu tellement amère qu'il voyait tout de contraire de comment devait voir réellement un dragon ! Lui qui voyait le lien comme un emprisonnement, obligé d'être sous la coupe d'un bipède pour vivre !

°Je connais ton aversion pour le lien et le voir sur d'autres dragons hormis toi te dégoûte toujours autant, mais de là à affirmer que nous manquons d'intelligence.... est-ce intelligence que de venir ici pour exprimer toute ta rage et nous la faire palper mentalement ? L'intelligence ne se résume pas à ce que tu peux penser, à être supérieur aux autres parce que tu ne te sens pas entravé par un lien avec un bipède ; lien dont la profondeur t'échappe. Là où tu te sentirais prisonnier, moi je me sens libre. Être lié ne signifie pas être esclave. Tu te plains que je t'aies provoqué.... Mais n'est ce pas toi qui a ouvert en premier les hostilités en menaçant presque ma liée ? Un bipède est peut-être inférieur à ce que nous sommes, largement même, mais tu n'as aucun droit de menacer ce qui est lié à moi. °

Il était peut-être jeune, mais ce qui était à lui ou dans son sillage, il le défendrait griffes et crocs.

°Tu défends tes pensées et ta vision de ce monde vis à vis ce qui existe. Alors je défends ce qui est mien ! °

Il virait doucement sur l'aile, veillant toujours à garder un oeil sur le Royge, prêt à réagir si ce dernier se décidait à passer à une action plus agressive. Se faire blesser par un coup de griffes serait malvenu, surtout à l'heure actuelle.

°Comme Moëbius, que cherches-tu à nous faire passer comme message ? Hormis nous prévenir que Vraorg n'est rien en comparaison de ce qui pourrait encore advenir ? Que tu es le seul dragon qui pourrait lui faire face un jour prochain ? Ne crois pas que nous serons désarmé le jour où aura lieu l'affrontement final. Tu as peut être plus de forces que nous deux réunis, mais tu sous-estimes les membres de ta propre espèce. Tu n'es pas tout seul à sillonner les cieux d'Armanda. D'autres avant ton éclosion ont volé et dominé nos chers cieux. °

Il battit un peu plus ses ailes pour cette fois imiter Moëbius et mettre un peu plus de distance de sécurité. Ce qu'il venait de sous entendre était que Verith devait comprendre qu'il avait beau avoir un esprit des plus hargneux et des plus indépendants -ce qui aurait pu être tout à son honneur- il n'était pas le seul dragon à posséder de la force au plus profond de lui-même.

°Moëbius et moi sommes peut-être des dragonnets face à toi mais nous n'en démordons pas quand il faut que cela soit nécessaire. Entends ces mots. Si un jour prochain tu te dresses face à Vraorg, tu ne seras pas le seul à mener l'ultime lutte. Des bipèdes pourraient être de la partie...Pour ce qui est du lien. Nous avons un avantage certain sur toi.... Nous avons des liés qui ont une certaine place dans Armanda, qui peuvent influer les autres, les conseiller, les mener sur une certaine voie et voir bien meilleure encore maintenant que des épreuves nous ont prévenus de ce qu'il ne fallait plus recommettre.... As-tu tellement peu confiance en notre espèce que tu ne vois que souillure et dragons domestiques sous tes yeux ? °

¤ Ce qui se cache dans l’ombre ¤

À l'aide de son esprit, le rouge observait les deux jeunes dragons qu'il avait face à lui. Deux imbéciles, deux ignorants, deux inconscients. Verith ne savait dire lequel des deux était pire que l'autre. Le bleuté qui écorchait son honneur en le traitant d'instrument de bipèdes. Ou l'améthyste qui l'avait provoqué à peine sorti de son œuf. Le choix était difficile. En même temps, devant un tel niveau de professionnalisme le choix ne pouvait qu'être difficile. Il était ardu de croire que c'était naturel, sans doute devaient-ils le faire exprès. Dans les deux cas, la colérique n'appréciait pas cela du tout. Ses sourcils froncés, il semblait observer de ses yeux clos tour à tour les deux liés devants lui. Il sentait la révolte en eux, suite aux paroles qu'il avait pu proférer à l'égard des bipèdes, du lien et de leurs liés. Mais lui aussi était révolté par ce que les deux dragonnets face à lui étaient. Il les méprisait, les détestait et les plaignait en même temps. Né de la main d'un bipède, subordonné à l'existence d'un bipède, impossible de vivre et de grandir auprès des siens et de leurs parents respectifs. C'était triste et pitoyable à la fois.

Révolte et colère se lisaient dans le cœur des deux liés, mais seul le violet choisit de répondre à Verith sur ses précédentes paroles. Le bleuté préférant se taire à ce sujet.

« Je connais ton aversion pour le lien et le voir sur d'autres dragons hormis toi te dégoûte toujours autant, mais de là à affirmer que nous manquons d'intelligence.... est-ce intelligence que de venir ici pour exprimer toute ta rage et nous la faire palper mentalement ? L'intelligence ne se résume pas à ce que tu peux penser, à être supérieur aux autres parce que tu ne te sens pas entravé par un lien avec un bipède ; lien dont la profondeur t'échappe. Là où tu te sentirais prisonnier, moi je me sens libre. Être lié ne signifie pas être esclave. Tu te plains que je t’aie provoqué.... Mais n'est-ce pas toi qui as ouvert en premier les hostilités en menaçant presque ma liée ? Un bipède est peut-être inférieur à ce que nous sommes, largement même, mais tu n'as aucun droit de menacer ce qui est lié à moi. »

C’est presque avec lassitude que le rouge écoutait le jeune Cynoë. L’intelligence, il pensait que l’intelligence selon Verith se résumait à un rapport de supériorité. Le colérique en aurait bien ri, si cela n’avait pas été aussi pathétique. Le bipède au même titre que le bétail pouvait faire preuve d’intelligence. Fuir devant le danger était une preuve d’intelligence, ou à défaut de fuir se montrer au moins sur la défensive et ne pas accueillir l’autre comme si de rien n’était. C’est exactement que le rouge reprochait aux deux jeunes. N’ont pas d’avoir peur de lui, même s’ils le devraient, mais avoir peur de ce qu’il représentait en ce moment même et bien malgré lui. Une force soumise à Vraorg, une force qui pourrait les capturer et les ramener au blanc afin qu’il les enchaine à nouveau. Même si le rouge préfèrerait les tuer plutôt qu’ils subissent cela. Une forme de pitié sans doute. Déjà que les deux liés étaient entravés par leur lien, inutile de les rendre esclave de plus de maîtres. L’esprit du rouge se leva, grondant, alors qu’il s’adressa à Cynoë.

« Ta liée a déjà par le passé manquer de respect à ma race ! Elle a dit que nous dragons n'étions pas au-dessus de tout reproche !! La race draconique, elle qui fut contrainte de partir d'Armanda, de notre terre, alors que la guerre des bipèdes la ravageait ! Elle qui a été entrainée dans cette guerre, par les bipèdes eux-mêmes ! Elle qui a été contrainte de se déchirer elle-même, dragon libre contre dragon esclave ! Elle qui apporte la magie en ce monde. Ta liée, Cynoë, n'est qu'une ingrate. Sa lignée a contribué à l'enlèvement de mon frère et à la blessure de Skade ! Tu ne connais rien des bipèdes que tu prétends défendre. Ma colère, dragon lié, n'est jamais sans fondement. »

Le colérique expulsa des flammes par ses naseaux.

« Défendre ce qui t’appartient est une chose honorable que je comprends parfaitement. Mais, lorsque le jour viendra où je pourrais venger mon frère. Prends garde à ne pas avoir sous ta protection des responsables. Car je n’hésiterais pas une seule seconde à te tuer, Cynoë, car à mes yeux tu ne seras plus seulement un dragon lié, mais un complice du meurtre de mon frère. »

Verith tourna son museau en direction de Möebius.

« Vous ne faites preuve d’aucun bon sens, d’aucune intelligence. Alors peut-être que la peur face un grand danger réveillera votre instinct de conservation et vous poussera à réfléchir. À moins que l’absence de liberté que te confère ton lien ne te fasse pas réaliser qu’une absence de liberté à cause de Vraorg est bien plus atroce. »

À nouveau, le colosse de flamme porta son attention sur le lié d’Esmelda.

« J’ai mené plus de combats que tu ne pourras jamais en mener dans ta vie Cynoë. Je connais mieux que quiconque ici la puissance de ma race. Vous, vous êtes des dragonnets sans la moindre expérience du combat, ou de la magie que les dragons sont capables de déployer. J’ai confiance en ma race aussi, en faisant l’effort d’oublier l’espace d’un instant que vous êtes des liés pour ne voir que le dragon en vous, je ne vois que des enfants à peine sortis de l’œuf. Ce n’est pas moi que l’arrogance aveugle, mais bien vous. »

L’enfant de l’orage finit par dodeliner de la tête.

« Vos lies ne peuvent rien faire face à la tempête qui approche. Ils ne sont que brindille au sein du cyclone. Vraorg, les Esprits. Pensez-vous qu’il s’agisse des seules créatures qui existent dans ce monde … et dans l’autre ? Je suis un dragon libre, de ce fait que je m’aventure. J’ai fait la rencontre du premier dragonnier. Toi aussi tu l’as rencontré Cynoë. J’ai vu la scène dans l’esprit d’un bipède qui était présent. Edwyn Ruddy, le lié de Vraorg. Sa mort a été d’une grande satisfaction. Le voir poignarder par son propre lié. N’est-ce pas ironique ? Il s’agissait d’un Tarenth. La création du lien n’est qu’une des horribles choses qu’il a pu faire. Il a également attaqué les Esprits par le passé. J’aime à penser qu’il a inspiré son lié à voler le cœur de Néant plus tard. Ainsi, le vice du bipède est transmis telle une maladie vers son dragon, au travers du lien. Peut-être pourrais-je le prouver un jour. Ma volonté de détruire le lien n’en sera que plus légitime. »

« Ta liée a déjà par le passé manquer de respect à ma race ! Elle a dit que nous dragons n'étions pas au-dessus de tout reproche !! La race draconique, elle qui fut contrainte de partir d'Armanda, de notre terre, alors que la guerre des bipèdes la ravageait ! Elle qui a été entrainée dans cette guerre, par les bipèdes eux-mêmes ! Elle qui a été contrainte de se déchirer elle-même, dragon libre contre dragon esclave ! Elle qui apporte la magie en ce monde. Ta liée, Cynoë, n'est qu'une ingrate. Sa lignée a contribué à l'enlèvement de mon frère et à la blessure de Skade ! Tu ne connais rien des bipèdes que tu prétends défendre. Ma colère, dragon lié, n'est jamais sans fondement. »

Esmelda ? Critiquer ainsi les dragons ? Non d'après les rumeurs qu'il avait entendu faisant mention de la princesse, elle ne semblait pas être suffisamment stupide pour lancer une telle chose sans raison. Le bleuté en était persuadé, d'ailleurs pourquoi cela le vexait-il ? Toutes races vivant sur cette terre devait recevoir un minimum de remarque s'il ne voulait pas devenir trop arrogant ou tout autre comportement déviant ... Un peu comme celui du rouge ici présent. Möebios renâcla bruyamment une pointe d'agacement dans les yeux, il se prétendait supérieur à eux mais visiblement il n'était pas prêt à entendre certaines choses. Pour un aîné qui meilleur il était bien inférieur en ce moment. Le jeune Améthyste devait le ressentir lui aussi. Il n'avait pas l'audace de provoquer le Rouge dans un dialogue rapide et intense qui se finirait surement en combat. Non il disait puis argumentait, cela permettait d'apaiser légèrement cette tension palpable entre eux. Si un bipède avait été sur le dos de l'un des dragons liés il l'aurait tellement ressenti qu'il aurait demandé à s'enfuir.

Toujours égal à lui-même Verith projeta des flammes - vers eux ou non - quoi qu'il en soit le bleuté recula encore. Cette provocation incessante commençait à lui taper sur les nerfs. Sa grandeur n'était que dans la colère et l'arrogance ! A cet instant le bleuté changea complètement d'avis sur le Rouge. Certes il était plus âgé et le fils de Skade mais il n'avait plus l'intention de le respecter comme il avait pu le faire autrefois. Lorsqu'il serait digne de respect Möebius reprendrait sa place de jeune dragon.

A ses flammes, l'écailleux Azur répondit par des claquements de dents sonores, mais il ne le provoqua pas du regard, il se contenta de l'observer indirectement comme en fixant les écailles de son poitrail ou ses griffes. C'était certainement mieux ainsi ... Si un combat se déclenchait maintenant il perdrait ! Ce vol plus ou moins immobile lui demandait quand même des efforts dont il n'avait pas l'habitude.

« J’ai mené plus de combats que tu ne pourras jamais en mener dans ta vie Cynoë. Je connais mieux que quiconque ici la puissance de ma race. Vous, vous êtes des dragonnets sans la moindre expérience du combat, ou de la magie que les dragons sont capables de déployer. J’ai confiance en ma race aussi, en faisant l’effort d’oublier l’espace d’un instant que vous êtes des liés pour ne voir que le dragon en vous, je ne vois que des enfants à peine sortis de l’œuf. Ce n’est pas moi que l’arrogance aveugle, mais bien vous. »

Encore et toujours des remarques désobligeantes ... L'Azur ne répondit cette fois-ci pas, il se contenta de fixer tour à tour l'Améthyste et l'Ecarlate. Un petit duel de couleur dans le ciel clair ... Quel beau spectacle s'il avait été sur terre pour les observer.

« Vos lies ne peuvent rien faire face à la tempête qui approche. Ils ne sont que brindille au sein du cyclone. Vraorg, les Esprits. Pensez-vous qu’il s’agisse des seules créatures qui existent dans ce monde … et dans l’autre ? Je suis un dragon libre, de ce fait que je m’aventure. J’ai fait la rencontre du premier dragonnier. Toi aussi tu l’as rencontré Cynoë. J’ai vu la scène dans l’esprit d’un bipède qui était présent. Edwyn Ruddy, le lié de Vraorg. Sa mort a été d’une grande satisfaction. Le voir poignarder par son propre lié. N’est-ce pas ironique ? Il s’agissait d’un Tarenth. La création du lien n’est qu’une des horribles choses qu’il a pu faire. Il a également attaqué les Esprits par le passé. J’aime à penser qu’il a inspiré son lié à voler le cœur de Néant plus tard. Ainsi, le vice du bipède est transmis telle une maladie vers son dragon, au travers du lien. Peut-être pourrais-je le prouver un jour. Ma volonté de détruire le lien n’en sera que plus légitime. »

- Verith je me permets de te répondre en premier. Le lien je pense est une chose neutre. La réelle cause de toutes ces corruptions et de ces erreurs ne vient pas des bipèdes directement, mais d'un manque de sagesse. S'ils en étaient plus riches, le pouvoir, l'argent et la guerre leur seraient indifférent comme nous. Le lien amène de l'amitié et des connaissances sur leur monde. Pour les bipèdes ils gagnent en sagesse et en force. J'aime à penser qu'un jour ces bipèdes la feront avancer les opinions d'autrui. Le fait d'être un dragon libre se vaut et ne peut qu'être admirer : tu n'as besoin de personne. Nous faisons parti du même monde et c'est une manière de vivre aussi ensemble. Mais ton opinion sur le lien nous permets aussi de prendre du recul sur eux ... Donc tes paroles n'envoleront pas comme la fumée.

Ces aveux fait Möebius espérait que cela l'apaiserait un peu et donc lui retirait cette manie de se montrer sans cesse désagréable.

[Navré du retard TT]

La tension entre les dragons devenait de plus en plus palpable. En répondant et en argumentant envers le Rouge, Cynoë avait conscience qu'il mettait en danger son autre frère de race. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait pourtant de vouloir réellement provoquer le dragon fulminant de colère. Mais avec la présence du bleuté, ce serait commettre une énorme bêtise. Autant éviter l'irréparable et surtout Verith était plus gros et plus puissant que lui. Cela ne lui interdirait pas de répondre, tout en continuant de garder la même distance et la même adulte que le grand saurien écarlate.

Malgré l'agacement presque évidence de Moebius, celui ci répondit posément à Verith. Cynoë attendit son tour pour prendre la parole et répondre à la colère pensée de son congénère. A croire qu'il copiait malgré lui l'attitude et la rage des bipèdes, ces êtres qu'il haïssait pourtant.

°Tu considères ma liée comme une ingrate car tu n'as pas compris la profondeur de ses mots. Elle parlait en bipède et donc en parlant des nôtres, nous a considéré de son point de vue de bipède. N'omets pas que leur raisonnement ne s'étend pas comme la nôtre. D'être lié permet de comprendre le sens de leurs mots liés à leurs songes. Je suis navrée ce qui a pu se passer pour ton frère, mais Skade s'est toujours montrée posée malgré ce qui s'est passé et mal liée l'a toujours respectée. Ta colère se porte en effet sur son sang qui compose sa lignée et donc tu attribues les fautes liées à d'autres de son sang à elle. Comme si le passé devait s'hériter. Les bipèdes n'ont pas nos mémoires séculaires. Alors il est aisé de rejeter la faute sur quelqu'un encore en vie pour le faire payer d'une autre génération°

La rancœur chez un dragon pouvait se montrer très très longue. Cynoë en avait conscience et redoutait un peu le jour où cela se produirait. Arriverait-il à ne pas sombrer dans la folie furieuse et vengeresse du Rouge ? Garderait-il la sagesse posée de sa Mère-Dragonne tout en prenant exemple sur Skade ? L'avenir le dira et il lui faudra se rappeler de l'attitude de Verith, le jour où cela viendrait à se produite. Il grinça des dents devant le jet de flammes lâché à nouveau par le saurien

°Ne me menaces pas Verith. A t'entendre, c'est de la pure vengeance de bipèdes. A force de les haïr, tu prends modèle de certains comportements propre à yeux. Peut être que je suis aveugle, que je ne vois pas les mêmes choses que toi, mais je ne le laisse pas ronger par la colère et les envies de vengeance. Dragonnet peut être à tes yeux, mais il y a des combats que j'ai mené que tu n'as pas eu à affronter. Qu'est ce que la force et la puissance pour notre race si l'esprit et le raisonnement sont occultés par les plus bas instincts ? J'ai confiance aux nôtres et aux bipèdes qui nous sont lié, car comme l'affirme si bien Moebius, le lien apporte une chose supplémentaire. Toi tu es libre, cela fait ta force et pousse aux respects, mais tu attends trop de choses à des bipèdes qui sont à considérer aussi comme des enfants. A ne pas les guider, ils prennent les mauvaises décisions et ce n'est pas par la rage qu'on amène la sagesse et la compréhension. °

Il veilla à prendre plus de recul, au cas où ses paroles mentales offusqueraient plus le dragon rouge que ne lui apporterait des éclaircissements. D'expérience, la colère ne poussait pas à prendre du recul suffisant. La colère était une barrière solide et incontournable, qui ne laissait donc qu'une seule direction possible...

°Je me rappelle du Tarenth.... Et Vraorg a laissé sa propre folie le consumer au point de perdre son essence même de dragon, indigne d'être de notre race parce qu'il a commis. Mais peut-être que ta rancœur te fourvoie sur ce qui s'est réellement passé, que cette vérité s'est retrouvée tronquée. Une erreur a été commise et a été jugée impardonnable. Est ce une raison d'espérer détruite ce qui a été fait parce que cela te déplait ? Alors que c'est peut être là la seule chance à notre espèce d'aider Armanda ? °

Cynoë se permit de jeter un regard à Moebius. Il se demandait ce que pensait le bleuté de tout cela. Chose certaine était que le dragon bleu pensait de l'instant, de cette échange, de leur rencontre avec Verith. Il lui envoya même une pensée interrogative sur la question. Après tout Moebius restait son aîné aussi.

¤ Les dragons ont été suffisamment patient ¤

Tellement ignorant, tellement stupide, tellement jeune et pourtant déjà si arrogant. Verith faisait tour à tour basculer son museau pour le pointer en direction du saphir et de l’améthyste, les observant à l’aide de son esprit à défaut de pouvoir les voir à l’aide de ses yeux. La vision lui manquait. Tant de beauté qu’il n’était désormais plus capable de regarder. Mais bientôt, oui bientôt il se vengerait de cet infâme Esprit et lui reprendrait ce qui était sien. Le dragon rouge n’était pas un de ces jouets et il avait bien l’intention de lui apprendre. Sans attendre, le rouge avait commencé à répondre aux arguments des deux jeunes dragonnets, en profitant pour apporter quelques éclaircissements sur la sale bipède ingrate à laquelle était lié le plus jeune des trois. Il la défendait, mais cette dernière était hideuse pour une princesse. Sans la moindre noblesse et elle devait sa vie à la simple présence d’Ashy, à l’époque. Möebius fut le premier des deux à reprendre la parole et pour simple réponse. Verith lui lâcha un rire au visage. Moqueur et lassé.

« La sagesse … non. Les Esprits aussi sont censés être sages. Et pour en avoir personnellement rencontré. Je peux te dire que cette soi-disant sagesse ne les a pas empêchés de commettre d’épouvantables erreurs et folies. La sagesse n’empêche pas les erreurs Möebius ! La connaissance seule, l’éducation, l’apprentissage empêchent les erreurs. Mais encore faut-il être capable d’apprendre. »

Un grondement s’échappa du colérique.

« Vous aussi auriez pu être seul, au sein de votre race, indépendant, si on vous en avez donné la possibilité au lieu de vous imposer le lien ! Vous aussi auriez pu voler librement, dénuer de toutes les chaines que vous impose le lien. J’espère que tu dis vrai Möebius. Que tu te souviendras de mes paroles. Car un jour je serais en mesure de détruire cette création abominable d’Edwyn Ruddy. Et lorsque ce jour viendra, je n’hésiterais pas. Si tu es encore en vie à ce moment-là, alors rappel-toi que j’ai fait cela pour mettre fin à la zizanie, aux blessures et à la mort des dragons. »

Alors que les paroles de Möebius et Verith s’évanouissant dans la trame, l’esprit de Cynoë résonna pour se faire entendre. Un rugissement terrible s’échappa du grand rouge à l’instant les paroles du dragonnet finirent d’atteindre l’esprit de l’enfant de l’orage. Sans attendre, le fils de Skade fit gronder son esprit dans celui de Cynoë.

« ILS ONT EU MILLE ANS POUR APPRENDRE ET POUR GRANDIR !!! »

Les paroles de Verith vinrent frapper durement l’esprit de Cynoë, mais de façon moindre celui de Möebius alors que le rouge leva le museau pour pousser un rugissement terrible tout en crachant des flammes, nimbant le ciel d’un orange éclatant et éphémère.

« Combiens de mort de dragons vous faut-il à vous les dragons liés ?! Combien de frères, combien de sœurs, combien de mères, combien de pères, combien d’enfants ?! Vous parlez sans la moindre connaissance de la douleur ! »

L’enfant de l’orage battit furieusement des ailes, provoquant une bourrasque violente alors qu’il prit un peu de hauteur par rapport aux deux dragonnets, se stabilisant ensuite. Levant le museau, il pencha un peu ce dernier pour donner l’impression de les regarder de haut en dépit de sa cécité.

« Il est de mon droit de faire porter les torts des ancêtres sur leurs descendants ! Il est de mon droit de faire porter les torts d’un meurtrier sur toute sa race complice ! Nous avons été bons avec les bipèdes. Nous les avons accueillis sur cette terre, nous les avons aidés. Et en retour ? Guerre ! Zizanie ! Mort ! Ruine ! Désolation ! Et exil ! Je n’ai peut-être pas en mémoire toutes les bonnes choses que les bipèdes ont pu faire aux dragons, ou même toutes les bonnes choses que le lien a pu apporter à certains dragons. Mais j’ai en mémoire suffisamment de la souffrance de ma race pour savoir qu’ils lui sont nuisibles et que toutes choses pouvant leur permettre de causer plus de souffrance à cette dernière doivent être détruites ! J’ai suffisamment vécu cette propre souffrance pour la comprendre et désirer que jamais elle ne se reproduise ni sur moi, ni sur personne d’autre. »

Des volutes de fumée noirâtres se dégagèrent des naseaux du dragon rouge alors qu’il continua.

« Cymbor, mon frère … laisser derrière par ma mère comme un espoir qu’un jour les bipèdes apprendront et seront meilleurs … Et lorsqu’elle revient près d’un millénaire plus tard qu’est ce qu’on découvre ? Que les bipèdes n’ont rien appris et que son enfant est mort ! »

Verith cracha maintenant des flammes par ses naseaux, transit de colère, avant de poursuivre.

« Estelen, ma sœur … venue sur ce continent en même temps que Skade et moi … que lui arrive-t-elle sur ce continent ? Elle meurt ! Elle meurt de la main d’un descendant de la lignée des Svenn ! Une lignée maudite par ma mère pour la blessure qu’un de ses ancêtres lui a infligée. Blessure qu’elle a reçue en allant récupérer l’œuf de Cymbor, recelé par la lignée des Kohan ! »

Un nouveau hurlement de rage s’échappa du dragon rouge alors qu’il semblait observer dangereusement les deux dragonnets. Se maitrisant néanmoins pour ne pas leur sauter dessus et les tuer, car là n’était pas le but. Le but était bien de leur apprendre et leur faire comprendre à quel point leurs arguments actuels étaient dérisoires. Ils avaient su parler avec plus de justesse que tout à l’heure, mais cela restait grandement insuffisant pour discourir avec raison en présence de l’allégorie de la colère. Car sa colère était un mur qui ne cèderait pas facilement.

« Détruire une chose simplement parce qu’elle me déplairait ? »

Verith lâcha un ricanement sinistre.

« Prenez pleine conscience de votre erreur dragonnets. Si je détruis une chose, c’est bien parce qu’elle présente un danger pour ma race, pour ceux que j’aime, ou pour moi-même. Le lien … les bipèdes … ils constituent au regard de ce qui c’est déjà produit une grande menace pour ma race, pour ceux que j’aime et pour moi-même. Alors oui Cynoë. J’annihilerais toutes choses présentant une menace. Quand bien même, cette chose peut être la seule chance à notre espèce d'aider Armanda. Notre espèce a suffisamment souffert pour cette terre squatter par des bipèdes ingrats et meurtriers. Car le chemin de la destruction ouvre bien plus de voie que vous ne pouvez l’imaginer. »

Une fois son avis exprimé, le bleuté observa un cours instant Cynoë. Il sentit l'agacement du bleuté, méfiant celui-ci se demanda si son aîné carmin ne l'avait pas deviné à son tour. Un très fâcheux détail auquel il n'avait pas pensé. C'était amusant comme il pouvait être surprotecteur envers son lié et d'autres mais pour lui ... Jamais presque à se jeter dans les ennuis la tête la première comme en ce moment par exemple ...

« La sagesse … non. Les Esprits aussi sont censés être sages. Et pour en avoir personnellement rencontré. Je peux te dire que cette soi-disant sagesse ne les a pas empêchés de commettre d’épouvantables erreurs et folies. La sagesse n’empêche pas les erreurs Möebius ! La connaissance seule, l’éducation, l’apprentissage empêchent les erreurs. Mais encore faut-il être capable d’apprendre. »

Bon et bien la réponse ne se faisait pas attendre ... Cela dit cette fois le dragon azur s'efforça de garder pour lui son énervement croissant. Il avait vraiment réponse à tout ? Était-ce possible ? Apparemment ...

ëtre seul ? Mais lui avait-on demander son avis sur le lien ? Le souhait-il ? Non pas vraiment, le bleuté se souvînt qu'une lumière était venu à lui pour l'encourager à quitter sa coquille et à cet âge et ce moment ... La question du lien ne se posait pas puisqu'il ne savait pas de quoi il en retournait.

- Verith pour avoir vécu le lien ... Cela arrive sans prévenir dés notre éclosion. Concernant ce jour oui je serais encore la pour le voir de mes yeux. Je n'ai pas l'intention de mourir. Et les oeufs de la deuxième générations ont été introduis sur le continent pour être lier à un peuple ... Ce fût la volonté du Dracos.

Presque par chance disons Cynoë reprit la défense de la princesse ce qui ne manquerait pas de provoqué une nouvelle fois une vive réaction chez Verith. Mais n'avait-il pas raison de protéger celle qui partageait sa vie ? Si le Rouge s'en était pris à l'honneur d'Elrond, Möebius aurait aussitôt fait en sorte de l'arrêter dans ces injures et certainement avec beaucoup moins de tact dont le plus jeune faisait preuve, chose étonnante ! Möe ne se souvenait pas avoir été si mature à son âge. Peut-être que l'esprit de la princesse l'avait influencé dans ce sens vu toutes ces responsabilités ... Qui sait, et puis chaque dragon est différent.

Tout deux s'attendaient à une réaction mais aussi excessive et vive non. Le bleuté secoua légèrement la tête en remettant de l'ordre dans son esprit. Ça commençait à suffir ! L'Azuré grogna en battant plus vivement des ailes pour montrer qu'il n'avait plus envie de subir les humeurs de son aîné.

Milles ans ? Mais les humains ne vivent même pas un siècle pour la plupart d'entre eux ... Sidéré par ces dires, le bleuté constata qu'à force de se tenir éloigné des hommes Verith n'avait pas l'air de bien les connaître, du moins c'était son ressenti. Puis le Rouge se laissa emporter par la colère comme toujours et fit changer d'avis le Bleuté. Ces paroles ... Le "ton" de sa voix exprimaient, souffrance et tristesse ... Etait-ce en réalité un dragon sensible ? Cela pourrait expliquer des choses.

Néanmoins Möebius ne s'attarda pas sur ce détail de peur que le Carmin ne le ressent dans son attitude et il se concentra sur les noms qu'il nomma toujours en silence mais la sous le choc de sa fureur ...

La discussion dévia sur le bipède qui, pour Verith, était la preuve même que tout les deux-pattes étaient néfastes pour les siens : le Tarenth. Les confusions étaient nombreuses rien qu'à l'évocation de son nom, c'est pourquoi le bleuté ne dit mot et laissa ses semblables s'entretenir à son sujet. Verith lui promis de se venger de cet être sans âme et sans coeur.

- J'ai connu Estelen ... Je n'ai passé qu'un cours instant à ses côtés et je regrette de ne pas l'avoir revu ensuite ... Elle était une dragonne qui faisait honneur à son nom et sa race.

Le bleuté réfléchit un instant avant de reprendre la parole avec un aplomb plus prononcé.

- Un lien ne peut se détruire sauf en cas de mort de l'un des deux êtres. Et d'après les légendes un dragonnier ou un dragon qui perd son compagnon n'y survit pas. Nous n'y pouvons plus rien, néanmoins, nous pouvons prendre en compte tes paroles et tes avertissements pour changer les choses. Annihiler les bipèdes ne t'apportera que la mort de tes semblables puisque le lien est présent.

Verith aurait presque insulter les Esprits dans ses paroles pensées. Néanmoins, on ne pouvait que reconnaître que Verith prêchait une part de vérité sur les Esprits, quand à leur choix sur le destin d'Armanda. Certains avaient eu des conséquences certaines sur ses peuples et sa faune et maintenant ils le payaient amèrement, rien qu'avec Vraorg qui dominaient une grosse partie des terres armandéennes et qui tenait tête à tous les Esprits réunis ; si on excluait Néant bien entendu.

Malgré tout, lui aussi avait son esprit qui bouillonnait. Affirmer qu'un dragon lié serait plus libre... qu'en savait Verith ? Pour lui le lien n'était qu'une abomination qui rendait un dragon dépendant de son lié. Un dragon libre s'impliquerait-il réellement dans la vie des bipèdes pour le bien d'Armanda ? Cynoë, dans le cadre d'une vie totalement indépendante se serait vu vivre en solitaire dans son recoin aérien et à délaisser le monde pour mener sa vie de saurien. Être lié lui offrait une telle opportunité de compréhension de ce qu'était ce monde et sa vie terrestre. La liberté totale fallait-elle donc à ce point la perte de ce qu'il avait appris et pouvait apprendre ? N'était ce pas Verith qui parlait d'apprentissage ? Ce Coléreux ne tenait même pas compte de ses propres mots ! Daignerait-il apprendre lui ? Bien sûr que non, bouffi d'orgueil et de fierté !

Le jeune améthyste s'apprêtait à rajouter une suite à la réponse de Moëbius quand Verith poussa un retentissant et violent rugissement, tout en percutant violemment l'esprit du saurien violine. Cynoë en fut ébranlé, secouant la tête et ouvrant ses mâchoires pour exhaler une douleur muette. Mais il sut se ressaisir et comme au jour où Verith avait fait éclater les vitraux de fureur du palais de Gloria pour répondre à Cynoë encore tout dragonnet à ce moment, l'Améthyste ouvrit sa gueule pour délivrer un rugissement d'une puissance aussi élevée qu'était sa forte détermination. Certes, elle n'avait pas la force du cri colérique de l'Ecarlate, mais il ne se laissait pas démonter devant Verith. Il n'était pas dragon à se soumettre !

°Comme si un millénaire était suffisant. Plus encore quand durant ce laps de temps, il y a conflit sur conflit. Après les vampires, ce furent au tour des Alayiens et maintenant Vraorg ! Toi qui parle d'apprentissage, tu sais très bien que les mortels à la vie éphémère mettent largement plus de temps encore à tirer les erreurs de leur passé ! Ils progressent lentement, mais sûrement ! Je ne peux comprendre totalement la douleur que tu peux ressentir pour les tiens, mais je sais que la Puissante Skade, dragonne des tempêtes, n'a pas annihilé tout le peuple Glacernois pour ce qui s'est tramé et ne s'est pas pour autant détourné des bipèdes ! Apprendre signifie aussi pardonné, même si le temps est nécessaire et le temps, notre espèce n'en manque pas. Surtout pour comprendre qu'il existe des groupes de bipèdes qui différencient des autres. Si nous le voyons, si la Grande Skade l'a vu et compris, alors pourquoi pas toi ? °

La haine l'aveuglait et Cynoë se sentait dépité de voir et entendre un Aîné être aussi différent de Skade, alors que ces deux dragons partageaient le même sang. Le passé que décrivait Verith avait de quoi se comprendre, mais s'aveugler à ce point..... C'était cela être un dragon libre ? Cynoë n'aurait pu accepté d'être aussi sauvage, bestial. Car tout dans Verith, sesn pensées, sa gestuelle corporelle démontraient tout d'un dragon sauvage hargneux. L'Améthyste d'ailleurs se retint de pousser un nouveau rugissement, pour répondre à la violence enflammée et aérienne qu'exprimait le grand rouge. Moëbius parla plus posément, ce qui fut utile pour le dragon violine de modérer ses envies. Il ne devait pas entrer dans le jeu de Verith ou les choses se termineront très mal.

Maintenant que Verith les dominait, Cynoë se faisait violence pour ne pas remonter d'un battement d'aile pour se mettre d'égale altitude. Autant ce serait entrer dans son jeu que de le provoquer ouvertement. Autant ne pas entrer là-dedans ; surtout si Verith réagissait plus à des comportements de ce genre en plus des paroles qui lui déplaisaient. Cela laissa le temps au dragon saphiré d'apporter un détail que semblait omettre Verith concernant le lien. Puis Cynoë rajouta à la suite, bien décidé.

°La perte du lié déchire l'âme, la tranche, la réduit en lambeaux. C'est une souffrance qui va encore plus loin que ce que tu as peu ressentir et dont tu n'as même pas idée..... A vouloir l'annihiler parce que tu le décides, tu manqueras de condamner notre espèce toute entière. pensant agir pour leur bien alors que tu prends les devants sans leur consentement, même si ton but est louable à tes yeux. Si tu parviens un jour à tes fins, alors tu seras dans les derniers dragons à voler dans les cieux, portant au fond de toi la mort des nôtres. ta rage et ta haine devrait être tourné vers Vraorg et non le lien. Lui qui se dit dragon insulte notre espèce tout entière en soumettant Armanda, en la souillant d'une soif de pouvoir qu'aucun dragon n'a eu besoin de satisfaire.... Qu'est ce qui importe sur l'heure ? Le lien ou l'abomination blafarde qu'il est ? Le lien l'importe peu, à lui. Des dragons en moins sur Armanda serait lui servir le monde entier sur un plateau d'argent ! °

Il se fit violence pour ne pas affirmer qu'il agissait comme les bipèdes avide de conquête, détruisant tout ce qui les gênait dans le seul intérêt d'atteindre leur but, à vouloir à tout prix détruire le lien. Chose certaine était que Cynoë ne laissera personne faire du mal à sa liée, même à travers le lien menacé par le désir haineux de Verith de s'en débarrasser à tout jamais. Jamais plus il ne voulait ressentir cette perte atroce subie à la mort de sa liée. Et quand bien même Verith réussirait, si le lien se brisait, que ressentirait sa liée à cette disparition maintenant qu'il les unissait pour ne faire qu'un ? Jamais !

¤ Les menaces qui planent dans l’air ¤

En colère ? Oui Verith l'était. Et il avait ses raisons. Des raisons qui ne résonnaient pas chez les deux dragonnets face à lui. Il avait beau tenter de leur expliquer, il avait beau mettre sous leurs yeux l'ignominie des bipèdes et de lien, ces deux là ne voyaient rien. Ils ne comprenaient rien. Pourquoi ? Pourquoi en était-il ainsi ? Le lien leur avait enlevé toute raison c'est une chose, mais ils restaient par essence des dragons, ne pouvaient-ils pas lutter contre cette folie et voir que le rouge avait raison. Mais non, ces derniers s'obstinaient à vouloir défendre les bipèdes. Ils s'obstinaient à vouloir défendre leur lien. Pire même, le dragon d'améthyste répondait en provoquant le vermeil. Répondant à son rugissement par un autre. Mais là encore il ne l'égalait pas. Il était resté ce petit dragonnet à l'intérieur du palais de Fabius. Faible et fou. Comment osait-il ? Comment osait-il lui rétorquer cela ? Comment pouvait-il défendre les bipèdes alors que tant de sang de dragons avait coulé ? Comment pouvait-il les défendre ces meurtriers de ses frères de race ? Comment pouvait-il couvrir le crime des bipèdes. Cynoë parlait de conflit, mais Verith lui y voyait des occasions. Des occasions de se rendre compte de leurs erreurs. Car c'est pendant cesdits conflits que des dragons sont morts ! Skade … le nom de sa mère fut prononcé. L'esprit de l'enfant de l'orage se leva pour s'abattre sur les deux dragonnets. Plus obscur et dangereux que jamais, celui d'un dragon prêt à tuer, donnant son dernier avertissement à un

« Ne parlez pas de ma mère comme si vous la connaissiez. »

Pour qui se prenaient-ils ? Ils ne savaient absolument rien d'elle. D'où Verith tenait-il une partie de sa haine à leur avis ? Qui l'avait entretenu pendant si longtemps en lui narrant les histoires des bipèdes fous. Non, ils ne connaissaient absolument rien de Skade écailles d'orage. Doucement, l'aura meurtrière du rouge se retira, la tension retombant. Le colérique tourna son attention vers Möebius.

« Le Dracos n'est pas le roi des dragons. Et encore moins un Esprit. Il est simplement un fou dans lequel certains dragons ont placé un dernier espoir pour les bipèdes. Mais presque tous les dragons ont quitté Armanda en abandonnant les bipèdes à leur sort. Il n'est rien de plus qu'une infamie comme Vraorg. Jetant les dragonnets vers une mort certaine, tout comme mon frère l'a été. »

Tel était l'opinion de Verith sur ce traitre vendeur d'œufs. Une abomination qui a permis aux bipèdes de survivre, permettant ainsi encore plus de morts au sein de la race draconique. Un éclat de rire cruel échappa finalement du rouge.

« Semblable ? Nous ne sommes pas semblables dragon lié. Je suis un dragon libre, vous êtes des dragons liés. C'est à cause du lien que notre race s'est entredéchirée. Vous êtes des armes créées par le lien pour blesser ma race. Non, vous n'êtes pas mes semblables et vous ne le serez jamais tant que les chaines qui vous entravent existeront. Et si vous ne vous en débarrassez pas, alors moi je le ferais. »

Car tel était la vision de l'enfant de l'orage. Ils étaient des dragons liés, abominations créées par une magie infâme. Dragons corrompus. Gangrène au sein de sa race. Le lien était une maladie et le rouge empêcherait sa prolifération. Dut-il tuer tous les liés, il le ferait pour empêcher que les siens qui se trouvent sur leur nouveau continent ne soient atteints. Car il faisait tout cela par amour de sa race, par amour de la liberté. Il était prêt à tâcher ses griffes de sang de dragon et a tué des êtres qui étaient par essence draconique. Tout cela, il était résigné à le faire, non pas par haine de l'autre, mais bien par amour pour sa race. Dut-il porter ce fardeau qu'il le ferait sans la moindre hésitation. Jamais ce qui s'était produit par le passé, ne devait se reproduire à nouveau chez les siens. Il l'en empêcherait ! Peu importe le prix !

« Vraorg a tué ta liée une fois, Cynoë. Non ? Alors comment peux-tu tenir de tel propos ? Après avoir ressenti cette douleur, comme peux-tu accepter que quelqu’un d’autre puisse la ressentir ? Comment peux-tu accepter que le lien survivre, qu’un autre dragonnet soit lié, et qu’il voit un jour son bipède mourir et ressente alors cette terrible douleur ? Pourquoi ne souhaites-tu pas voir disparaitre cette source de potentiel de douleur ? Si le lien cesse d’exister, alors aucun autre dragon ne ressentira pareil déchirement. La destruction du lien mettrait un terme à cela. Car la fin d’une chose est parfois nécessaire. N’existe-t-il pas, après tout, un esprit de la Mort ? »

Le colérique commença doucement à perdre de l’altitude, la tension était retombée par rapport à tout à l’heure. Verith n’avait plus besoin dans l’immédiat de la maintenir.

« Des ennemis ? Pourquoi faire un choix entre les deux ? La logique des bipèdes ne s’applique pas à moi Cynoë. Vampires, Elfes et Humains ont pactisé pour repousser les Alayiens. Puis cette alliance a pactisé avec les Alayiens pour faire face à Vraorg. Je ne pactise pas avec l’ennemi dragonnet. Je les affronte tous de front. De plus, le lien et Vraorg sont intimement liés. Le blanc n’est-il pas le dragon d’Edwyn Ruddy, le créateur du lien ? »

Un petit rire amusé finit par s‘échapper du colérique.

« Servir à Vraorg le monde sur un plateau d’argent ? Vous êtes si ignorant. Vraorg ne possèdera jamais le monde, il n’en aura jamais le temps. Il sera balayé bien avant. Il existe des menaces plus à craindre que Vraorg. Des menaces qui balaieraient ce monde d’un seul coup. Avez-vous déjà eu l’occasion de vous rendre sur le plan astral ? Avez-vous eu l’occasion de le visiter ? Avez-vous rencontré les créatures qui peuplent ce monde ? Et bien moi oui. Je ne fais pas référence aux Esprits, mais aux deuxièmes habitants du plan astral. Des êtres sans forme physique, de simples ombres qui errent dans l’air. Ces créatures sont appelées des Chimères. Et elles sont sur le point de se déverser sur ce monde et détruire tout sur leur passage. Vraorg, les Esprits et nous. »

Le rouge marqua une petite pause avant de reprendre.

« Fort heureusement, il existe un moyen pour empêcher que cela n’arrive. Il faut qu’un contrat soit respecté. Un contrat qui lie les Huit Esprits à leur créateur, Origine. Et pour que le contrat soit respecté, les Esprits doivent mourir. Väsà est déjà morte. Et je sais que les Esprits sont, en cet instant même, divisés entre respecter le contrat et ne pas le respecter. Ils sont donc à la recherche de l’incarnation de ce contrat, mais il est sur l’heure invisible à leurs yeux et bientôt, il sera loin d’ici, très loin. Mais moi, je ne prendrais pas le risque que ce contrat ne soit pas respecté. »

Verith d’un coup de battement d’ailes s’approcha des deux jeunes dragonnets.

« Je sais de source sûre qu’il existe une arme capable de tuer les Esprits. Cette arme est divisée en deux. Le porteur du contrat prendra bientôt possession d’une partie, mais il ignore où est la deuxième. Ne le sauriez-vous pas, par hasard ? Car il ne fait pas le moindre doute qu’une arme capable de tuer les Esprits, pourrait être en mesure de tuer un Voleur de Cœur. »

Ne pas parler de sa mère ainsi ... Mais il la connaissait ! A plusieurs reprises ils se ont vu et ont tellement bien discuté un lien indescriptible s'est tissé entre la dragonne des tempêtes et l'écailleux azuré, mais après mûr réflexion il ne valait mieux pas en parler sous peine de provoquer davantage la colère du Carmin. Son esprit flamboyant et dangereux planait tout autour de lui comme une épée prête à frapper ... Malgré qu'il était un de ses frères d'écailles il ne le considérait pas du tout comme telle, devait-il se sentir vexé pour cela ? Ou plutôt parce qu'il le menaçait de ne pas connaître Skade ? L'un ou l'autre l'agaçait et le frustrait ... Quasiment tout les dragons que Möe avait croisé savait que Skade et lui s'entendait bien. En un sens n'avait-il pas espéré que cette relation améliorerait la leur ? Quelle belle utopie !

« Le Dracos n'est pas le roi des dragons. Et encore moins un Esprit. Il est simplement un fou dans lequel certains dragons ont placé un dernier espoir pour les bipèdes. Mais presque tous les dragons ont quitté Armanda en abandonnant les bipèdes à leur sort. Il n'est rien de plus qu'une infamie comme Vraorg. Jetant les dragonnets vers une mort certaine, tout comme mon frère l'a été. »

L'Azuré recula en battant des ailes en peu brusquement en grognant, ça suffisait ! Quelques secondes auparavant Verith paraissait apaisé et maintenant plus agressif que jamais. L'étincelle de colère dans ses yeux pouvait en témoigner ...

Le Dracos ? Il n'appréciait pas celui qui avait permis au peuple de survivre ... Quoi de plus normal pour l'écailleux écarlate. Mais plus Möebius était en sa présence plus il se sentait lui-même insulté de ses propos pourtant tourner vers les bipèdes. Peut-être avait-il raison désormais, ils étaient tellement en leur présence que jusqu'à leurs manies se reflétaient sur eux. Mais contrairement à Verith, Cynöe et Möebius aimaient leurs bipèdes et acceptaient leurs différences. Finalement le problème en cet instant n'était pas leur lien étroit avec les humain et les elfes, mais les critiques de l'écarlate.

Plus la discussion se poursuivait moins le bleuté y trouvait d'intérêt, du moins d'y participer, il en avait assez de se faire perpétuellement insulté, lui ainsi que son lié, il voulait partir oui. Mais en même temps il ne le pouvait pas, laisser Cynöe seul face à sa furie n'était pas une bonne idée. Mais que pouvait-il bien faire contre sa fureur ?

Soudain le rouge parlait de supprimer les Esprits pour permettre de sauver le continent ... Les peuples étaient-ils prêts pour ce genre de choses ? Même si cette notion d'Esprits leur paraissaient bien loin ils étaient bien ancrés dans leur quotidien tout comme pour lui ... Mais rester sous l'emprise de Vraorg n'était pas envisageable pour l'avenir de leur terre ... La solution était donc toute choisie.

Je sais de source sûre qu’il existe une arme capable de tuer les Esprits. Cette arme est divisée en deux. Le porteur du contrat prendra bientôt possession d’une partie, mais il ignore où est la deuxième. Ne le sauriez-vous pas, par hasard ? Car il ne fait pas le moindre doute qu’une arme capable de tuer les Esprits, pourrait être en mesure de tuer un Voleur de Cœur. »

- Non je ne connaispas la réponse à cette nouvelle énigme.

Répondit le bleuté avec dédain et agacement. Si Verith n'était pas aimable il ne le serait pas non plus !

Le dragon azuré devenait de plus en plus tendu. L'Améthyste ne savait pas combien de temps Moëbius allait garder sa patience. Car même le jeune saurien commençait à peiner de retenir sa colère bouillonnante. Ils avaient beau être des dragons, leurs instincts finiraient par reprendre le dessus, qu'ils soient liés ou pas. Ainsi étaient les choses pour s'affirmer sur les autres jugés plus faibles ou énervants, qu'on fasse le poids ou pas. et pour éviter plus de tensions, il laissa son aîné bleuté prendre le peu de paroles qu'il y avait à prendre. A l'entendre grogner, on comprenait qu'il s'agaçait de plus en plus de la colère irrationnelle du grand écarlate. Qui sait s'il n'était pas temps de brasser les airs d'un grand coup d'ailes pour laisser le saurien volcanique seul dans cette partie des airs.

Cynoë ravala un grognement, laissant seules ses lèvres écailleuses vibrer au rythme de sa propre colère. Pour qui se prenait ce dragon au final ? Il commençait à comprendre le début de courroux de Moëbius

°Le peu que je l'ai connue m'a suffit à lui vouer un immense respect. Ta Mère-Dragonne elle était, alors pourquoi ne respectes-tu pas son sang qui coule en toi ? Je ne crois pas un seul instant qu'elle aurait admis tes pensées à l'écart des dragons que nous sommes et des bipèdes. °

Il entrait dans un terrain glissant en parlant ainsi, mais de ce qu'il retiendrait de Skade sera sa grande sagesse et sa vision du monde qu'elle tirait de sa longue vie passée sur Armanda.

°Nous sommes plus semblables que tu ne veux l'admettre. Ta propre vision est inondée par ta colère et t'aveugle. Cette même haine qui t'enchaîne alors que tu te prétends libre. Qu'est ce qu'être libre si c'est pour être noyé par toutes ces émotions qui font de toi ce que tu es maintenant ? Ce que je partage avec ma liée vaut plus que cette liberté que tu vantes tant. Une liberté prise dans le déchirement de son propre être dans ce flot d'émotions destructrices. °

Cette idée de détruire le lien obsédait le grand Rouge. Comment pouvait-on penser détruire une chose qui permettrait sans doute à Armanda de connaître enfin l'âge d'or qu'elle méritait ? Comment songer à vouloir exterminé le lien sans connaître les conséquences que cela pourrait produire ? Verith serait capable de tout détruire pour sa seule passion. Il pourrait très bien se retrouver le seul dragon sillonnant les cieux avec ses idées dévastatrices. Mais si jamais il entreprenait cette quête insensée, folle même, Cynoë pourrait bien se décider à se mettre en travers de sa route, pour préserver les dragons des conséquences de la perte du Lien

°Parce que de mes propos, je mesure déjà les conséquences de ton envie de faire disparaître ce qui lie nos âmes à nos âmes soeurs. L'action avant la réflexion est une chose qui te perdra un jour Verith. Je vois très bien om tu veux en venir avec la douleur que moi j'ai ressenti et en effet, je ne souhaite pas que d'autres la ressentent, mais avec ton ardent désir, tu pourrais très bien la provoquer. Et même avec le lien, toute chose finit par se terminer, c'est indéniable, mais quand cela devra se terminer ! °

Il ne préféra ne pas insister plus. Verith ne connaissait pas le lien comme Moëbius ou lui. ce serait rester dans un cercle sans fin. Et puis de toute façon, il y avait toujours des risques avec le lien, chaque dragon en avait conscience. Mais qui serait assez fou pour s'attaquer au lié d'un dragon, risquant de perdre la vie dans le désir de vengeance de ce dernier dans la perte de son âme soeur ? Vraorg n'avait pas eu d'état d'âme, suffisamment puissant qu'il était pour ne pas avoir de danger pour sa vie.

Il perdit de l'altitude en même temps que Verith pour ne pas outrepasser ses provocations et préféra ne pas relancer le sujet sur Vraorg. Vraorg était abominable et en parler encore et encore lui donnait que trop d'importance. Par contre, il avait écouté les paroles de Verith, tout comme son frère de race bleuté, sur ce qu'il savait de ce qui se tramait au delà de la domination de Vraorg. Ses paupières se plissèrent sur ses yeux ambrés, digérant toute cette masse d'informations. Quel était le réel but du Rouge de leur partager tout cela ?

°Si nous le savions, Vraorg aurait tout fait pour nous visiter notre esprit jusqu'à savoir où elle se trouve. Une telle arme ne serait qu'un avantage pour lui, ainsi il n'aurait plus qu'à éradiquer les Esprits une bonne foi pour toute et se prémunir de ce que tu as concédé à partager avec nous sur les dangers autre que Vraorg le Blanc. D'ailleurs, pourquoi nous en faire part, nous qui ne sommes que des dragonnets liés ne méritant pas le nom de dragon véritable à ton esprit ? °

Il avait tendu son esprit vers Moëbius, lui demandant ce qu'il pensait des dernières révélations de Verith

¤ Les menaces qui planent dans l’air II ¤

L’état d’agacement des deux jeunes dragonnets face à lui, Verith n’en avait cure, quand bien même il pouvait parfaitement la ressentir en raison de sa malédiction. Néanmoins il se demandait si l’un d’entre eux aurait l’audace de pousser la provocation au point de non-retour. Sans doute serait-ce là, l’occasion pour le rouge de les renverser tous deux et leur faire prendre conscience de leur infériorité d’un point de vue physique. Quoique, il lui suffirait surement de brusquer leurs esprits pour les repousser. Le bleuté semblait atteindre ses limites, laissant le rouge légèrement surpris. Il aurait pensé que le violine atteindrait ses limites en premier. Après tout n’était-il pas le fou l’ayant provoqué alors qu’il venait à peine de voir le jour ? Cependant, le carmin sentait la rage bouillonner en lui, le colérique se délectant de telle émotion qu’il captait.

« Ma colère ne m’aveugle pas, dragonnet. Je suis plus lucide que tu ne le seras jamais. Ce que tu dis est un non-sens. Comment une émotion pourrait-elle aveugler quelqu’un alors qu’elle est inextricable à l’individu ? Elle était là à ma naissance et elle sera lorsque le temps sera venu pour moi de m’éteindre. Ma colère est la conséquence du mal que les bipèdes ont fait aux dragons. Elle est la conséquence du mal que le lien a fait aux miens. Avec ou sans colère, j’aurais agi de la même manière, marchant vers la destruction de tout ce qui peut causer du tort aux miens. Elle est là pour m’aider dans ma volonté de protéger les miens. Tu es ignorant de tout dragonnet. Tu dis souhaiter que jamais dragon ne ressente ce que tu as enduré, cependant tu n’apportes aucune solution afin de mettre une fin définitive à la survenance de cette souffrance. Tu es incapable de me garantir dans l’instant qu’aucun dragon n’aura plus jamais à endurer la même douleur que tu as endurée à la mort de ta liée. Tu es incapable dans l’instant, de me garantir qu’aucun dragon ne mourra à nouveau de la faute d’un bipède. Moi en revanche j’apporte la solution, j’apporte cette garantie. La destruction du lien et des bipèdes empêchera définitivement qu’un dragon n’ait à souffrir de la faute de ces deux choses. Des milliers de bipèdes ne valent pas la pérennité de la race draconique. Et la poignée de dragons liés que vous êtes … ne la vaut pas non plus. Mettez-vous en travers de ma route et je vous balayerai. »

Au moins le ton était donné. Ni le bleuté, ni le violet n'apportaient d'éléments capables de moduler la colère du rouge, bien au contraire. Ils parlaient, mais ils parlaient dans le vide. Souhaitant défendre des choses qui, aux yeux du colérique, apportaient plus de malheur et de mort que de joie et création. Aussi valait-il mieux le détruire et passer autre chose. Le lien était une erreur, une folie créée par un être tout aussi infâme que cette magie. Elle n'avait pas sa place dans ce monde. Elle était juste un élément créant plus de perturbation qu'autre chose. Les deux dragonnets pouvaient bien la défendre si cela leur chante, après tout libre à eux de se battre dans une folie en laquelle il croit. Quand bien même Verith était plus d'avis qu'il s'agissait d'un instinct de conservation en défendant une chose qui leur avait permis de naitre, mais qui paradoxalement pouvait causer leur mort. Libre donc à eux de se mettre en travers du chemin du grenat, mais il ne ferait aucun état d'âme, car lui souhaitait défendre tous les dragons, ceux vivants et à naitre, de la folie des bipèdes et du lien. Et si ces deux-là n'étaient pas capables de le comprendre, alors il n'avait plus rien de draconique en eux.

« Je l’ai déjà dit, Vraorg est d’une arrogance extrême et pense que rien ne peut l’atteindre. Le protectorat est pour lui, l’égal d’un bipède sous ma patte. Il marchera sur ce dernier et s’avancera droit vers les Esprits qui sont son objectif principal. Aussi si l’insecte est en mesure de brandir une arme capable de le tuer, il ne s’en apercevra pas. Le Blanc est aveugle à ce qui l’entoure. Je suis en possession de ses informations, or il ne lit pas en moi alors que je suis encore sous son contrôle. Il ne lira pas plus en vous qu’en moi. Je n’ai pas discuté avec vous des raisons qui me poussent à vous révéler cela. L’honneur et les promesses sont des conceptions dont vous ignorez tout. Et je n’ai ni le temps ni l’envie de vous les expliquer. Si vous êtes incapable de m’apprendre quoi que ce soit alors c’est que j’ai perdu déjà trop de temps avec vous. »

Face à Verith, le bleuté et l'améthyste ne valait rien : des dragonnets ... Quel toupet ! Même si c'était vrai qu'ils étaient plus jeunes il ne fallait tout de même pas chercher les extrêmes. Finalement Möebius laissa sa colère créer quelques flammes entre ses babines, mais il n'en fit rien, préférant ne pas plonger dans un combat infini et inutile tout comme cette conversation. L'Azuré jeta un regard vers son semblable plus jeune comme pour lui signifié qu'il était exaspéré, que leurs avis étaient beaucoup très éloignés pour espéré en tirer quelques choses. Mais par politesse il ne dit rien, tout se faisait dans le regard. Möebius se tourna de nouveau vers Verith qui répondait aux dires du plus jeunes. Qu'allait-il encore trouver à rétorquer malgré le calme et le tact dont faisait preuve Cynoë ?

« Ma colère ne m’aveugle pas, dragonnet. Je suis plus lucide que tu ne le seras jamais. Ce que tu dis est un non-sens. Comment une émotion pourrait-elle aveugler quelqu’un alors qu’elle est inextricable à l’individu ? Elle était là à ma naissance et elle sera lorsque le temps sera venu pour moi de m’éteindre. Ma colère est la conséquence du mal que les bipèdes ont fait aux dragons. Elle est la conséquence du mal que le lien a fait aux miens. Avec ou sans colère, j’aurais agi de la même manière, marchant vers la destruction de tout ce qui peut causer du tort aux miens. Elle est là pour m’aider dans ma volonté de protéger les miens. Tu es ignorant de tout dragonnet. Tu dis souhaiter que jamais dragon ne ressente ce que tu as enduré, cependant tu n’apportes aucune solution afin de mettre une fin définitive à la survenance de cette souffrance. Tu es incapable de me garantir dans l’instant qu’aucun dragon n’aura plus jamais à endurer la même douleur que tu as endurée à la mort de ta liée. Tu es incapable dans l’instant, de me garantir qu’aucun dragon ne mourra à nouveau de la faute d’un bipède. Moi en revanche j’apporte la solution, j’apporte cette garantie. La destruction du lien et des bipèdes empêchera définitivement qu’un dragon n’ait à souffrir de la faute de ces deux choses. Des milliers de bipèdes ne valent pas la pérennité de la race draconique. Et la poignée de dragons liés que vous êtes … ne la vaut pas non plus. Mettez-vous en travers de ma route et je vous balayerai. »

- Pour ma part il ne s'agit pas non plus d'une solution ! Supprimer le lien causerait la mort de tes semblables que tu souhaites protéger, aucun de nous n'a chercher à se rebeller contre ce lien car nous y trouvons nôtre compte. Les bipèdes, les dragons vivaient sur Armanda et c'est ainsi et ce sera encore le cas. Cette liberté que tu possèdes soit-disant s'apparente plus à de la solitude qu'autre chose. Tu es le dernier dragon libre, tous sont liés désormais. Encore une chose, ta colère ne la tourne pas vers nous alors que tu es censé nous aider. C'est déroutant et désagréable en plus de nous appeler "dragonnet" nous sommes sortis de l'oeuf il y a un moment maintenant. Nous n'avons certes pas ta connaissance ni autant d'années de vies mais nous sommes suffisamment matures et aguerris pour te répondre et émettre un avis tel en est la preuve. Cette conversation est sans fin car aucun de nous ne s'écoute.

Furieux le bleuté fit mine de faire demi-tour avant de se rappeler que Cynoë était là, le seul ? Très mauvais idée, il battit des ailes pour se mettre à ses côtés pour faire face au grand Carmin qu'il avait très certainement vexé. Peu importe se dit-il, au moins les choses étaient claires.

Une fois certain de ne plus avoir de "ton" désagréable, l'écailleux saphir se tourna vers son semblable plus jeune afin de lui répondre. Il était troublé par toutes ces révélations, qu'à l'avenir il faudrait se montrer prudent. Face à une telle arme les dragons ne pourraient pas jouer aux téméraires, mais que le problème pour le moment allait être la colère de Verith.

Le jeune saurien violine lâcha un grondement de colère. Comme si l'âge de Verith lui donnait tous les droits ! A l'entendre, il paraissait tout savoir alors qu'il ne voyait pas par lui-même que sa propre colère l'aveuglait, étouffait ses jugements. En somme, là où l'incarnate devait être une source d'expérience et de sagesse, Cynoë ne voyait qu'une énorme boule écailleuse qui refusait de voir ce qu'il provoquait en lui-même. Peut être que l'expérience que l'Améthyste avait des bipèdes et de ce qu'il avait pu réussir à comprendre dans la complexité de leurs multitudes d'émotions était supérieure à celle de Verith. En totu cas, répondre à ses dires ne seraient qu'une perte de temps. Chercher à défendre le lien, sa liée et les autres dragons liés était peine perdu. Le dragon rouge refusait de voir au-delà de ses propres convictions. En somme, cela ne servait plus à rien de dialoguer.

Ce fut Moëbius reprit la parole, n'en démordant pas. Cynoë acquiesça sur la portée de ses pensées. Dragonnets aux yeux d'un saurien lunatique et empli de haine, mais jeunes dragons au savoir bien riche pour des dragons qui n'avaient que quelques années déjà. Ils étaient loin en effet d'avoir l'expérience de Verith, mais le respect au sein de leur propre espèce allait dans les deux sens. Que Verith ne s'étonne pas de plus avoir celle des deux jeunes liés.

Moëbius s'était rapproché de l'Améthyste, et ce dernier sentait l'inquiétude monter au sein du bleuté. Cynoë partageait son angoisse. Une telle arme, dans les mains d'êtres imbus d'eux même.... Verith avait quand même malgré ses propres désirs partagé ce qu'il savait. Il essaya de rassurer son jeune frère de race que cette épée pourrait être très bien être détruite une fois Vraorg défait à tout jamais. Jamais leur lié respectif n'accepterait de laisser une telle arme circuler libre et entière dans Armanda. Ainsi fut ses pensées pour le bleuté. Il reprit la parole pour répondre aux dires de Verith.

°Ne parle pas sans savoir. Nous sommes certes des dragonnets à tes yeux, mais comme le dit Moëbius, nous sommes loin d'être dépourvu de notre propre expérience. Les promesses et l'honneur sont des conceptions que nous avons déjà appréhendé. Même celles des bipèdes dans ces deux domaines. Ne te méprends donc pas sur nos acquis. Si tu n'as plus rien à faire avec nous, autant en rester là. Comme nous ne sommes que perte de temps pour toi. °

Il tendit son esprit vers le bleuté, lui apprenant qu'il le suivrait dès qu'il désirerait partir ; sans doute le plutôt possible. Il avait bien senti que Moëbius en avait assez lui aussi et aspirait à partir. Par contre, Cynoë aborda une dernière fois le grand rouge.

°Si tu as connaissance de l'objet capable d'anéantir Vraorg, nos liés l'apprendront également. Nous les aiderons à trouver cette arme pour tuer Vraorg et cela fait, nous veillerons à ce qu'ils ne soient pas tenté de la garder entière pour bénéficier de sa force destructrice. Que cela te plaise ou non, que tu crois nos intentions juste ou pas°

¤ Sur le départ ¤

Verith observait derrière ses paupières clauses les deux jeunes dragonnets qui lui faisaient face. Si jeune … si ignorant … si stupide … si corrompue par les bipèdes et le lien. Pauvre dragon, au fond, Verith les plaignait autant qu’il les détestait. Oh oui ils étaient à plaindre. Ils étaient nés seuls, sans connaitre leur parent ou d’autres dragons. Ils avaient été contraints de naitre pour un bipède et pas seulement pour eux-mêmes. Ils ne leur avaient pas été laissés le choix de naitre libre, mais seulement celui d’être esclave du lien. Obliger de supporter un bipède comme palliatif à une véritable famille draconique. Révoltant … c’était révoltant. Il y avait énormément de raisons pour lesquelles Verith haïssait le lien. Et toutes étaient de bonne raison de le détruire à jamais. Mais ces deux-là refusaient de les entendre. Ils refusaient de voir la vérité. Alors le rouge n’aurait pas d’autre choix que de leur forcer la main. Après tout, que tous lui en soient témoins, il avait même essayé une voie plus diplomatique. Mais la fourberie du lien avait frappé. Ashy avait trahi sa promesse, elle avait trahi la confiance de Verith. Les liés étaient donc tous les mêmes et la cohabitation de dragons libres et dragons liés est impossible, car ces derniers représenteront toujours une menace pour ces premiers. Au même titre que les bipèdes. Ainsi soit-il.

Doucement, le colérique tourna sa tête massive en direction du bleuté. Son faciès draconique semblant afficher une certaine lassitude.

« Tu n’as aucune autre solution viable à proposer dragon lié … ALORS TAIS-TOI ! »

L’esprit de l’enfant de l’orage frappa durement celui du dragon d’azur. Le bleuté parlait et parlait, sans rien apporter. Il rejetait en bloc, sans proposer la moindre solution au colérique.

« Je ne viens pas de ce continent, dragonnet. De là où je viens, les dragons sont … légion. Le ciel en est rempli et les ombres de nos ailes assombrissent le sol de ce continent libre et naturel, dépourvu de toute corruption. Quand je suis arrivé ici … j’ai vu une Armanda défigurer par la présence des bipèdes, une nature en déclin, tout comme la magie. En somme, un continent malade. Et cela n’ira pas en s’arrangeant. Ici, le ciel est vide de tous dragons et l’ombre de leurs ailes n’assombrit pas la terre. Tu dis que la destruction du lien causera la mort des miens … le continent d’où je viens n’est pas touché par la corruption du lien. LES MIENS, ne craindront rien de cette destruction. Vous en revanche, êtes les seuls touchés par le lien. Et vous n’êtes qu’une misérable poignée. De plus, comme je l’ai déjà dit, vous ne faites pas partie … des miens. Par ailleurs, dragonnet, rien ne dit que la destruction du lien causera votre mort. La magie du lien n’est pas une magie primordiale à ce monde contrairement à celle de Néant et de ses Sept frères. Sa destruction sera … sans incidence. Elle sera même salvatrice pour l’équilibre qu’elle est venue fragiliser. »

Verith donna un coup d’aile, venant s’éloigner un peu des deux jeunes dragons face à lui. Doucement, la couche noire qui recouvrait une partie de ses écailles et son armure se mit à grossir, devenant volatile. Bientôt, l’enfant de l’orage fut englouti dans un nuage de ténèbres, plus grand que lui, qui vint le recouvrir entièrement et plus encore.

« Vous êtes jeune, ignorant et stupide. Mais tu as raison, l’âge n’a pas forcément d’impact sur la maturité. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour toi, dragon lié. Si d’aventure tu veux à nouveau converser avec moi. Va voir Ashy, la parjure d’émeraude. Peut-être t’apprendra-t-elle, de manière limitée, à manier les mots … et la traitrise. »

Lentement, le rouge tourna son museau en direction de Cynoë. Le nuage ne bougea pas, ne trahissant pas les mouvements de l’être qu’il enveloppait. N’envoyant qu’un message de terreur à tous ceux qui posaient un regard dessus.

« Vos liés ne mettront pas la main sur l'arme. Et ce pour une très bonne raison. Ce n'est pas à eux de la manier. Une seule personne pourra la brandir pour pourfendre Vraorg. Et cette personne n'est pas dragonnier. Par ailleurs, je vous conseille vivement de vous tenir éloigné de lui s'il tient encore l'arme en main après la mort de Vraorg. Nul doute qu'il la brandira contre un autre dragon. Après tout, il a déjà utilisé un objet des esprits contre un autre dragon. Preuve une fois de plus que les bipèdes sont un danger pour les miens et qu'ils doivent être éliminés. De manière générale, je vous conseille de vous tenir éloigné de cet objet une fois la bataille terminée. Je tuerais quiconque aura l'audace de la tenir en main. Je n'ai aucune confiance en tes paroles Cynoë. Je détruirais cette arme moi-même. »

Une bourrasque se dégagea de Verith alors qu’il battit des ailes, lâchant un rugissement, avant de commencer à prendre de la hauteur, laissant là les deux dragonnets sans leur accorder davantage de considération. Cette rencontre ne lui avait rien appris. On ne pouvait pas la qualifier totalement de perte de temps. Mais il est vrai que le bénéfice espérer n’avait pas été au rendez-vous. En même temps à quoi s’attendre de la part … de dragons liés.

[HRPG: Je pense que cela va être une conclusion pour moi (à moins que l'un de vous deux n'ait l'intention d'attaquer Verith ). Super rp en tout cas =D catkiss

]

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