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| Au nom de... qui? [FB - Aegnor] | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Dim 27 Déc 2015 - 7:55 | |
| Août de l'an 5 de l'âge d'obsidienne
La bataille de Sandur s’était calmée depuis maintenant quelques jours, mais la couleur écarlate qui tâchait le sable fin du désert était toujours présente. Ce jour allait à jamais rester gravé dans la mémoire des Armandéens. Vraorg était enfin mort! Combien de fois avaient-ils rêvé à ce moment? La mort du blanc signifiait qu’ils étaient finalement libérés du joug de celui qui se disait Dieu et qui s’arrogeait tous les droits. Il n’était plus… C’était une grande victoire. Mais quel prix avait-elle? Les blessés étaient innombrables et nombre d’entre eux se tenaient encore entre la vie et la mort. La dure réalité était qu’ils ne pourraient pas tous être sauvés et qu’ils finiraient par rejoindre… Qui donc? Rien ni personne, car l’Esprit de la Mort n’existait plus de même que ses frères et sa sœur. En ce premier août, Vraorg était mort de même que tous les Esprits. Néanmoins, la vie se devait de continuer et de suivre son cours pour tous ceux qui vivaient encore. C’était le cas d’une ancienne prêtresse blanche, jetée dans une des cellules de la prison de Fort-Espérance après la bataille. Ennemie, on avait pourtant pris la peine de l’épargner et de s’assurer qu’elle verrait encore le jour malgré toutes ses blessures. La fervente servante de Vraorg avait combattu en son nom sans jamais hésiter et avait tenté d’anéantir toutes menaces à la suprématie de son bien-aimé. Mais en vain, elle avait échoué et son lié avait disparu. Elle avait voulu tout détruire en déchaînant toute la magie qu’elle possédait, mais le Corbeau l’en avait empêchée et les ténèbres l’avaient engloutie. Blessée à l’épaule et transpercée par le projectile magique de Saemon, son état critique avait été stabilisé par l’humain. Ce dernier avait ensuite été chassé par l’empereur elfique qui, au lieu d’achever la dame d’Althaïa, lui avait fourni les soins nécessaires à sa survie et s’était assuré qu’elle ne nuirait plus jamais en l’emprisonnant. Épuisée et blessée, Kälyna avait passé plusieurs jours dans les gouffres de l’inconscience. Ouvrant péniblement les paupières, une vive lumière vint agresser les yeux de l’elfette et un gémissement s’échappa de sa gorge tandis qu’elle reprenait doucement conscience. Allongée au sol, il fallut toutefois plusieurs minutes avant qu’elle se redresse en position assise et qu’elle couvre l’endroit de son or. Son regard s’attarda un moment sur la fenêtre qui apportait la lumière du jour puis sur les quelques gardes qui la regardaient d’un air révolté et enfin sur les barreaux qui les séparaient d’eux. Désormais réveillée, ses sens cherchèrent désespérément à s’accrocher à sa moitié et l’absence de sa présence la frappa de plein fouet. Qu’avait-elle pensé? Que ce qu’elle avait ressenti n’avait été qu’un mensonge? Mais la vérité, c’était que Vraorg était mort et avec lui son bonheur était emporté. La douleur de la séparation l’engloba et c’est sur son cœur qu’elle posa sa main blanche. - Mort. Mort. Mort… Mort. En elfique, elle avait soufflé ce mot à de nombreuses reprises. L’Inséparable avait si mal et ce n’était pas à ses blessures physiques dont il était question. Ses ongles vinrent lacérer la peau de son bras gauche à plusieurs reprises jusqu’à ce que des lignes écarlates se dessinent sur le fond blanc. Il n’y avait rien à faire pour distraire son cœur souffrant. Un hurlement déchirant brisa le silence de l’endroit et Kälyna n’essaya même pas de le faire taire. Libérant ses tourments, elle se fichait de ce que les autres pensaient d’elle. Plus rien n’avait d’importance à ses yeux. Elle avait mal… Juste trop mal. Ce n’est pas ainsi qu’elle voulait vivre, pas à nouveau… Pas après avoir connu l’euphorie, l’apaisement et que son vide soit comblé. - Majesté, la prisonnière s’est réveillée. Je crois qu’elle a perdu la tête. Quels sont vos ordres? C’est ce que le garde elfique avait prononcé à Aegnor Evanealle lorsqu’il l’avait trouvé. @Aegnor Evanealle
Dernière édition par Kälyna Vallaël le Dim 27 Mar 2016 - 20:22, édité 1 fois |
| | | Aegnor Evanealle Modérateur Empereur des Elfes
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Dim 27 Déc 2015 - 13:40 | |
| ¤ Le chant des plaintes ¤ La guerre était finie, enfin. Du moins, cette guerre-là était finie. Aegnor craignait qu'une autre ne se profile bientôt. Après tout, l'ennemi principal était mort à présent, les camps allaient peut-être se retourner les uns contre les autres. L'Evanealle pensait particulièrement aux Alayiens, aux fidèles de Fabius et aux fidèles de Lorenz. Il ne fallait pas que le monde tombe à nouveau dans les flammes de la guerre, pas après celle qui venait de se produire. Aucun camp n'avait la puissance nécessaire pour y survivre. Peut-être pourraient-ils la mener, mais elle marquerait de manière indéniable leur fin. Et Aegnor ne pensait pas que certains chefs d'État soient assez stupides pour courir à leur propre destruction. Lorenz Wintel peut-être, la seule chose qui semblait l'intéresser était la vengeance et la destruction. Après tout, ne faisait-il pas que se servir de sa race pour mener à bien son ambition personnelle. Quoi qu'il en soit, Aegnor et d'autres dirigeants avaient déjà profité de la fin de la guerre pour continuer sur ce qu'elle avait indirectement contribué à faire. Un rapprochement entre les peuples. Il ne fallait pas gâcher la tendance qui s'était créée il y a maintenant quatre ans. Il fallait profiter de cet essor, de cette chance inespérée acquise par le prix du sang et ne pas cracher sur les mémoires de ceux qui étaient morts au combat. Quoi qu’il en soit, si cette préoccupation occupait l’esprit du souverain elfique une bonne partie de la journée, en cet instant précis, s’en était une tout autre. La bataille de Sandur avait permis de capturer bon nombre de fidèles de Vraorg. Si beaucoup l’avaient suivi par crainte, d’autres l’avaient suivi le plus bénévolement du monde. Et ces individus ne pouvaient être pardonnés. L’Evanealle avait particulièrement insisté pour qu’un procès de tien pour chacun d’eux. Il avait par ailleurs pris le contrôle de tout prisonnier elfique ayant joint la cause de Vraorg. Il revenait aux elfes de juger leurs semblables pour leur crime. Nul doute que le blond allait faire preuve d’une sévérité exemplaire. Car oui, ces procès allaient être plus un spectacle qu’autre chose. Ils n’allaient pas avoir pour seule finalité de juger les criminels. Le véritable objectif serait de montrer l’atrocité dont ces criminels avaient fait preuve, révéler leur ultime trahison et leur infliger une punition adaptée afin de marquer les esprits et que plus jamais une telle chose ne se reproduise. Le fanatisme avait sans doute été le plus grand fléau de ce début de l’ère d’obsidienne. Il fallait l’éradiquer le plus rapidement possible. Et maintenant que les tous ceux qui avaient un jour porté le titre d’esprit étaient morts … | « Majesté, la prisonnière s’est réveillée. Je crois qu’elle a perdu la tête. Quels sont vos ordres? » |
Aegnor fut tiré de ses pensées lorsqu'un garde se présenta à lui avec la nouvelle que Kälyna Vallaël, la prêtresse blanche et dirigeante du culte de Vraorg, s'était réveillé. Il avait trouvé cette dernière sur le champ de bataille, sérieusement blessé et en train d'être soigné par le héraut du vent. Le blond ne savait pas pourquoi l'humain avait fait cela, mais ça n'avait pas la moindre forme d'importance. Kälyna Vallaël allait être l'actrice principale dans cette pièce des procès de Vraorg. Elle serait en quelque sorte l'exemple suprême. Le blond savait qu'elle était déjà coupable, mais il vouait un certain respect pour la justice, aussi aurait-elle le droit à un procès. Même si cela lui donnait malheureusement la possibilité de s'exprimer et d'expliquer son geste, ce qui en resterait serait la preuve de sa trahison envers Armanda. Sans attendre, Aegnor se dirigea vers les geôles de Fort-Espérance. Le procès allait pouvoir se tenir. Pas aujourd'hui, mais dans quelques jours le temps de le préparer convenablement. Mais avant tout, l'Evanealle avait la volonté de la confronter. Cette dernière était tombée dans l'inconscience le jour où il l'avait capturé. Arrivant dans les geôles, il entendit quelques plaintes emplies d'une grande tristesse. Ce n'est qu'en arrivant face à la cellule dans laquelle était enfermée l'infâme elfette qu'il sut de qui provenait cette tristesse. Le blond fronça les sourcils en voyant que cette dernière c'était lacéré le bras avec ses ongles. Rapidement il indiqua qu’il fallait la soigné et l’empêcher de recommencer. Mais avant, il allait lui parler. D'une voix remplie de dureté et de sévérité l'empereur des elfes s’exprima. | « Je suis sûr qu'Armanda a poussé les mêmes plaintes lorsque Vraorg l'a défiguré. Je suis sûr que Väsà a poussé le même hurlement lorsque le tyran lui a arraché le cœur. Je suis sûr que les proches de vos victimes ont lâché les mêmes larmes à l'annonce de la mort des leurs. Voilà où votre fanatisme vous a conduit Vallaël. Et je ne sais si je dois avoir pitié de vous ou alors vous haïr pour ce que vous avez fait. Le souverain qui est en moi pleure d'avoir vu l'un des siens tombés dans la perversion et bouillonne de rage de voir sa race ainsi entacher d'infamie par votre faute. » |
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Sam 2 Jan 2016 - 5:35 | |
| Aegnor se heurta au plus grand des silences de la part de Kälyna dont le regard était rivé sur son bras ensanglanté. Ses doigts passa doucement sur le liquide écarlate et dessina des formes non définies sur le canevas blanc. Si la douleur était présente, elle ne grimaça pas pour autant et continua de s’amuser avec sa peinture improvisée. Elle semblait distraite et n’avait pas jeté un seul regard à l’elfe. Avait-elle écouté un seul mot de ce que l’empereur avait prononcé? Impossible à dire puisqu’il n’avait soulevé aucune réaction de la part de sa prisonnière.
De longues secondes s’écoulèrent ainsi puis ses lèvres remuèrent enfin. Elles formèrent une suite de mots inaudibles tant elle parlait faiblement. Abandonnant finalement son art, elle referma ses paupières et poursuivit son chuchotement. Ce n’est pas à Aegnor qu’elle s’adressait bien sûr. Elle faisait ce qu’elle savait faire le mieux ou du moins, ce pour laquelle elle s’était habituée de faire ces dernières années. Elle récitait une prière, tout simplement. Cela la rassurait et la calmait de se retrouver dans sa routine. Ses pensées étaient dirigées vers l’être dont son cœur s’était éperdument lié, le louangeant une dernière fois. Même dans la mort, il restait tout pour elle et elle ne pouvait pas se détacher de cet être infâme que tous avaient détesté hormis elle. Personne ne pourrait jamais la comprendre et réaliser à quel point son cœur était vide, brisé et douloureux. Comment pourrait-elle vivre sans lui désormais? Ce futur lui apparaissait impossible. Elle avait besoin de lui, c’était plus qu’une certitude au sein de son esprit troublé. La prêtresse désirait qu’il revienne à la vie et pour cela, elle aurait été prête à tout donner, à tout abandonner et à tout faire, sans aucune limite. Mais prier ne ramènerait pas son bien-aimé. Peu importe la force de ses mots et la passion qui l’animait, personne ne viendrait exaucer son vœu.
Vraorg était mort.
Il ne reviendrait pas.
On lui avait arraché ce qu’elle considérait avoir de plus précieux.
Elle avait échoué.
Normalement imperturbable en toutes circonstances, Kälyna n’en pouvait plus. Une tempête grandissait à elle, mélange de tristesse, de désespoir, de douleur, mais surtout de colère. Elle avait cette envie de tout détruire et de passer sa rage sur le monde entier. Mais derrière ces barreaux, elle n’était qu’une malheureuse impuissante. Jusqu’au bout, elle n’avait rien pu faire pour Vraorg et c’est ce qui faisait le plus mal.
- Vraorg est mort! Vous êtes content? Il est mort! Hourra! Tout le monde est content!
La rage colora sa voix. Mensonge, l’elfette était loin d'être contente. Elle avait enfin ouvert ses paupières pour regarder Aegnor droit dans les yeux, soutenant son regard enflammé. Elle avait envie de hurler à nouveau et si des barreaux ne les séparaient pas, ses mains chercheraient certainement à se refermer autour de son cou. L’idée lui traversa l’esprit en tout cas. Elle avait une envie irrépressible de détruire quelque chose.
Se calmer. Elle devait se calmer. Elle referma sa main gauche en un poing et enfonça ses ongles sans modération dans sa peau. De son autre main, elle vint tracer du côté intérieur de son avant-bras le début d’un mot, commençant par la lettre V.
- Au nom de qui… vais-je être sacrifiée?
Kälyna avait demandé cela d’une voix légèrement plus calme, mais la colère la teintait encore. N’était-ce pas ce qu’il advenait aux prisonniers que d’être sacrifiés dans les souffrances les plus atroces et donnés en spectacle en divertissement aux gens et à son dieu? Elle était sérieuse en demandant cette question, car c’était ce que son univers était fait.
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| | | Aegnor Evanealle Modérateur Empereur des Elfes
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Mar 5 Jan 2016 - 19:46 | |
| ¤ Pour la paix ¤ Aegnor venait de parler. D'une voix dure et sévère. Il voulait confronter Kälyna, lui laisser la chance d'expliquer son geste, d'expliquer sa folie afin de pouvoir éviter qu'une nouvelle elfette comme elle ne se crée un jour. Mais Vallaël était silencieuse, comme une tombe. Avait-elle perdu l'esprit ? Était-elle au contraire résignée ? Attendant patiemment son sort, sachant qu'il ne pouvait éviter et qu'il n'y avait donc pas de temps à perdre avec des paroles futiles et inutiles. Un petit rictus de dégout ornait les lèvres de l'ancien prince alors que la prisonnière s'amusait avec le sang de sa blessure. La pauvre femme devait avoir définitivement une case en moins pour faire un tel acte barbare et indigne d'un elfe. La brune finit par rompre le silence qui commençait à devenir pesant. L'Evanealle commençant à croire qu'il ne pourrait rien tirer d'elle. Doucement, celle-ci se mit à murmurer. Murmurer un psaume, une prière en l'honneur de Vraorg. Le blond plissa légèrement des yeux, lâchant un soupire. Il allait sincèrement finir par croire qu'elle était devenue complètement cinglée sans la moindre once de raison. Fanatiser comme avait pu l'être un Alayien. Aegnor pouvait aisément saisir la tristesse dans les murmures de voix de Kälyna. Alors que la prêtresse semblait s'être calmée en récitant sa prière au Voleur de cœur, la femme du beau peuple s'emporta soudainement. Laissant sa colère, sa rage, haine, sa tristesse et sa douleur éclater. | « Vraorg est mort! Vous êtes content? Il est mort! Hourra! Tout le monde est content! » |
Aegnor fût légèrement surpris de ce sursaut soudain, même s’il s’attendait à ce genre de réaction venant de la prêtresse blanche. Après tout, l’objet de sa vénération n’était plus. L’Evanealle garda toutefois son regard volcanique posé sur l’or de Kälyna. Il ne fallait pas être Baptistrel pour savoir que l’elfette apprécierait grandement de faire la peau de l’empereur elfique. Le blond fronça un peu plus ses sourcils alors que la prisonnière s’attelait à retrouver son calme, venant à nouveau se scarifier, débutant à écriture une lettre dans sa chaire tout en lâchant. | « Au nom de qui… vais-je être sacrifiée? » |
L'Evanealle ne prit pas la peine de lui répondre tout de suite alors qu'il fit un pas en arrière. Kälyna s'obstinait à se mutiler et l'empereur des elfes n'appréciait pas cela du tout. Un prisonnier, même aussi abjecte de Kälyna, devait être traité avec un certain respect. Aussi ne voulait-il pas qu'elle continue à se blesser ou même pire, finisse par se donner la mort. Tout d'abord parce qu'il ne voulait pas qu'on puisse penser que les elfes ne prenaient pas soin de leurs prisonniers, les blessants ou pires encore. Mais enfin surtout, parce qu'il souhaitait que cette dernière puisse bien être présente durant le procès et non incapable d'y assister en raison de blessure. Sans que le souverain sylvestre ne dise un mot, les gardes comprirent son intention. Cinq gardent vinrent bientôt entrer dans la cellule pour s'emparer de Kälyna, utilisant la force si nécessaire, afin de venir lui attacher les poings à des accroches au mur. Les gardes y arrivèrent non sans mal, il faut dire que Vallaël n'était pas des plus coopératives, se débattant telle une lionne. Cependant, les geôliers parvinrent à la maitriser et l'attacher avant de sortir de la cellule, laissant Aegnor reprendre la parole. | « J'aurais préféré ne pas avoir à vous attacher comme une bête sauvage, Kälyna. Je ne peux vous laisser vous mutiler ainsi. Que penserait votre fille en voyant sa mère dans un tel état, si elle se décidait à venir vous rendre visite. » |
Aegnor avait pris le temps de se renseigner sur la prêtresse blanche avant de venir la confronter. Il fallait connaitre un minimum son adversaire. C'était sans doute un coup bas que venait de faire l'empereur. Mais le but était de la faire réagir. Le blond souhaitait voir s'il restait en elle un soupçon de dignité elfique en elle, ou si la folie de Vraorg l'avait entièrement possédé. | « Vous ne serez pas sacrifié Kälyna. Nous ne pratiquons pas le sacrifice, l'auriez-vous oublié. Vous aurez le droit à un procès, vous serez jugé et condamné en conséquence pour vos actes. Mais si vous désirez le voir ainsi, alors considérer que vous serez sacrifié pour la paix et pour la fin du fanatisme qui a été le plus grand mal de cette guerre. » |
[hrpg: j'espère que ca t'iras, tu me dis si le passage où les gardes attaches Käly ne te convient pas ^^ ] |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Mar 12 Jan 2016 - 5:43 | |
| - Ne me touchez pas!
D’une voix forte, c’est ce que Kälyna avait vociféré lorsque les gardes impériaux avaient resserré leur emprise sur elle. D’apparence distraite et mentalement absente tandis qu’elle traçait la lettre V de VRAORG sur son avant-bras, ignorant à nouveau Aegnor, elle s’était pourtant immédiatement relevée lorsque la porte s’était ouverte et qu’un premier être avait franchi l’ouverture. Elle avait dansé pour éviter que sa main se referme sur elle et le contournant avec grâce, elle avait dû s’arrêter dans son élan puisqu’un deuxième elfe venait de se poster face à elle. Un troisième vint ensuite et le compte monta jusqu’à cinq. Impasse, elle n’irait pas plus loin et désespérée sans sa magie, la prisonnière assena un coup de poing à la mâchoire du garde le plus près. Le coup ne se rendit jamais à sa cible, immédiatement bloqué par un combattant beaucoup plus expérimenté qu’elle. Il renferma sa poigne sur son avant-bras et lui arracha une plainte combinant douleurs et colère. Ses confrères l’aidèrent à maîtriser cette prêtresse en furie qui ne comptait pas leur donner le moindre répit. L’on pouvait bien se demander où elle allait chercher toute cette énergie tandis qu’elle avait épuisé ses réserves lors de la bataille de Sandur et qu’elle ne s’était pas sustenté depuis.
Malgré tout son acharnement, les attaches se refermèrent sur ses poignets et ce, au plus grand soulagement des Protégés qui purent enfin lâcher l’ancienne dame d’Althaïa et retourner aux côtés de leur empereur. Malgré tout, l’hystérique n’avait pourtant pas cessé de se débattre contre ses liens et ce manège continua jusqu’à ce qu’Aegnor évoque l’existence de sa fille. Aussitôt, la tempête cessa et l’or terne couvrit l’elfe. Il avait gagné son attention et le questionnement se lut sur son visage.
- Mëryl?
Les lèvres de Kälyna avaient remué sans qu’aucun son n’en sorte toutefois. Ce que lui réservait l’empereur avait sonné dans son esprit comme un lointain écho. Ses paupières lourdes de fatigue s’étaient refermées et elle avait cessé de bouger. Des images d’une petite tête à la chevelure noire et au regard verdoyant de curiosité refirent surface. Sa Mëryl, qu’est-ce qu’elle était belle. Une mère ne pouvait qu’être soulagée de savoir que son enfant était en vie et Vallaël ne faisait pas exception. Son cœur se resserra cependant sous la vision d’une petite elfette ensanglantée dans ses bras et ses traits se crispèrent.
- Je n’ai pas d’enfant.
Fixant à nouveau l’empereur, Kälyna avait parlé d’une voix froide et sans équivoque. Bien sûr que Mëryl était sa fille, énoncer le contraire serait mentir. Non, ce n’est pas que l’elfette n’avait pas d’enfant. C’était plutôt que Mëryl n’avait pas de mère. Elle n’avait jamais su lui offrir l’amour qu’elle méritait et ce, malgré tous ses efforts. Ce n’est pas qu’elle n’avait pas voulu et qu’elle n’avait pas essayé. Seulement, l’Inséparable ne savait pas aimer et la mère de la petite était morte le jour où elle l’avait blessée par accident. Ce jour-là, aussi infime qu’il était, l’espoir avait disparu et son cœur s’était glacé. Sa rose était mieux sans elle.
- Je ne veux rien savoir d’elle. Elle n’est pas importante pour moi.
Toujours aussi froidement, la dame soutint le regard enflammé de son geôlier. Que croyait-il? Qu’elle allait craquer et se mettre à pleurer? Espérait-il qu’elle s’effondre face à cette nouvelle? Ou qu’elle demande pardon pour tout ce qu’elle avait fait jusqu’à maintenant? Employer Mëryl ne servirait pas à la raisonner, car l’on sait tous que l’amour rend les gens aveugles. Mais la vérité, c’était qu’elle n’était pas sincère et surtout pas envers elle-même. En effet, une partie d’elle voulait savoir ce qu’était devenue sa fille et voulait entendre qu’elle se portait bien, car jamais elle ne lui avait souhaité le moindre mal. Quel âge avait-elle maintenant, 300 ou 400 ans? Son esprit embrumé n’arrivait plus à calculer. Quelqu’un avait-il pris soin d’elle tandis qu’elle-même ne le pouvait pas et qu’elle ne le pourrait jamais?
- Plus rien n’a d’importance…
Elle avait lâché ces mots dans un murmure, sur une note triste, tout en cachant l'or derrière ses paupières blanches. Perdre le seul amour qu’on lui avait donné le droit d’aimer, que restait-il par la suite? Personne ne pouvait la comprendre. Même avec toute sa bonne volonté, Aegnor ne pourrait jamais s’imaginer la souffrance et la solitude qu’elle éprouvait. La prisonnière se concentra sur la douleur de son bras, accentuée par le métal frottant sa peau.
- Soyez sans crainte, je n’ai pas l’intention de me donner la mort. Je promets même de rester sage, et ne de pas me mutiler, jusqu’à mon procès si vous me détachez. Je respecte toujours mes promesses.
Calmement, voilà ce que la prêtresse avait ajouté à l’intention de l’empereur. L’on pouvait dire bien du mal de Kälyna, mais une chose était certaine, elle ne donnait jamais sa parole à la légère. En effet, l'hibou ne pouvait pas détecter de mensonge, car elle respecterait sa promesse si Aegnor la détachait. |
| | | Aegnor Evanealle Modérateur Empereur des Elfes
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Mer 13 Jan 2016 - 22:08 | |
| ¤ Tribunal elfique ¤ L'ordre de la prêtresse blanche éclata férocement dans les geôles de Sandur à l'adresse des gardes elfique. Mais ceux-ci ne répondaient qu'à l'empereur et pas à une elfe ayant perdu toute dignité. Pas à une prisonnière. Pas à une fanatique dont la raison s'était envolée. Sans doute les soldats d'Aegnor auraient été surpris par cette soudaine et violence vocifération si l'instabilité de l'elfette n'avait pas été avérée un peu plutôt quand elle s'était mise à rugir avec rage que le monde, que tout le monde était content de la mort de Vraorg. C'est donc stoïque que les gardes s'approchèrent que la prisonnière. Un premier tenta de l'empoigner, mais elle vint l'éviter avec la grâce naturelle des elfes. Cependant, elle se stoppa net quand un second soldat se présenta face à elle et l'attrapa. Elle voulut se débattre en le frappant, mais habilement le coup fut contrecarré. Les autres elfes en armes vinrent en aide à leur collègue et attachèrent la prisonnière au mur. Cela ne semblait pas lui plaire, mais l'empereur faisait cela pour sa sécurité. Il ne prenait aucun plaisir à la voir ainsi entraver, il s'en peinait même profondément. Avec ce qui devait sans doute être l'énergie du désespoir, la brune fit tinter ses liens en tirant dessus pour voir si elle pouvait s'en dégager, mais en vain. C'était un spectacle accablant d'un elfe que l'Evanealle aurait aimé ne jamais voir. Malheureusement, et il l'avait compris depuis longtemps, rien n'allait dans le sens que l'on désirait. Une fois que celle-ci fut calmée, le blond reprit la parole, évoquant la fille de Kälyna. L'évocation de cette dernière sembla la tranquilliser quelques instants, permettant ainsi au prince de capter toute son attention. Mais l'accalmie fit de courtes durées. | « Je n’ai pas d’enfant. » |
La voix froide et dénuée de sentiment de cette dernière pour dire une phrase aussi cruelle glaça le sang d'Aegnor. Tout semblait s'être envolé chez cette dernière. Du moins c'est ce qu'il pensait. Elle devait être solidement accrochée à ses convictions fanatiques. Il ne devait plus rester la moindre trace de l'elfe qu'elle avait pu être. Elle n'était plus qu'une dévote du tyran. D'un tyran mort. C'est ce que crut néanmoins l'espace de quelques instants l'empereur des forêts. | « Je ne veux rien savoir d’elle. Elle n’est pas importante pour moi. » |
Les ailes du hibou de l’empereur frémirent à ces paroles froides, dites avec conviction, mais qui néanmoins, ne parvenaient pas à dissimuler le mensonge qu’elles portaient. Le coin de la lèvre droite d’Aegnor s’étira légèrement, tandis que ses yeux semblaient venir percer l’âme de la prisonnière. Ses yeux de feux, son regard pesant, semblant parvenir pendant une bref instant, lire dans l’esprit de l’elfette. | « Soyez sans crainte, je n’ai pas l’intention de me donner la mort. Je promets même de rester sage, et ne de pas me mutiler, jusqu’à mon procès si vous me détachez. Je respecte toujours mes promesses. » |
L’Evanealle fit un léger pas en arrière. La discussion allait se terminer là. Il n’y avait plus rien à tirer de cette dernière malheureusement. Le procès se tiendrait et peut-être pourrait-il tirer plus d’éléments de Kälyna à ce moment-là. Le blond se tourna sans dire un mot, avançant à nouveau d’un pas avant de s’arrêter. | « Un geôlier viendra pour libérer de vos liens dans une heure. Et … » |
L’empereur se retourna, braquant son regard volcanique dans l’or de la prisonnière. Une pointe de douceur triste luisant aux fonds de son regard. | « Je dirais la vérité à votre fille. En espérant qu’elle vienne voir une dernière fois sa mère. » |
Sans en rajouter plus ou laisser la prisonnière rétorquer, l’empereur quitta les cachots. Finalement, cette visite aura pris moins de temps que prévu, même si ce n’était pas pour le mieux, il allait pouvoir s’avancer sur certains travaux. Peut-être même la construction de la prochaine cité elfique dont il avait commencé à voir les plans avec un architecte. * * * 12 aout, An V de l’ère d’obsidienneQuelques bavardages en elfique se faisaient entendre dans la salle, résonnant contre les murs, venant se mêler aux paroles de l'empereur des forêts et de quelques conseillers et employers de justice. Les elfes avaient occupé aujourd'hui la pièce qui servait de tribunal au protectorat. Une séance allait se tenir à huis clos durant laquelle le peuple elfique allait juger un criminel issu de sa propre race et dont les charges portées à son encontre étaient lourdes, terriblement lourdes. L'Evanealle ne se faisait que peu d'illusion sur la sentence qui allait être rendue. Tout ceci n'était au final qu'une simple figuration. Mais même si s'en était une, l'empereur avait tenu à ce que la justice soit respectée afin de montrer qu'en dépit de ces temps obscurs, la noble et digne race elfique n'avait pas sombré à la barbarie en tuant les criminelles sans même les juger. La guerre était terminée, il n'y avait pas la moindre raison de céder aux sangs si facilement. La salle était presque entièrement remplie. En majorité des conseillers et autres hauts dignitaire elfique, mais une chose était sûr, tout le monde ici avait un rôle. Doucement, alors que les derniers préparatifs étaient prêts, Aegnor se leva pour réclamer le silence. Bientôt l’accusé allait faire apparition et le procès allait pouvoir se tenir. L’Éclair avait à sa droite une elfe et à sa gauche un humain, sans doute le seul. L’elfette à sa droite était une très ancienne elfe, sa vie doucement approchait à son terme puisque déjà des marques de vieillissement ornaient son visage, sans doute devait-il lui restait une centaine d’années. Elle était également liée au totem du hibou, bien plus fort qu’Aegnor en revanche puisqu’elle avait un fils et deux petits-enfants. L’humain à gauche de l’Evanealle était une Baptistrel, il avait accepté de participer aux procès afin de garantir que la vérité. Le blond accordant une importance capitale à cette dernière, on pouvait aisément comprendre la présence de deux hiboux et un Baptistrel. Les trois juges étaient assis face à des bureaux légèrement surélever alors qu’en contrebas se trouvait un petit banc, la sellette, sur lequel l’accusé allait pouvoir s’asseoir le temps de l’audience. Sur les bureaux se trouvait un amoncellement de papiers. Ces piles contenaient des témoignages, mais également des rapports d’espionnages et tous incriminaient Kälyna Vallaël pour des actes adieux commis sous le règne de Vraorg. Lorsque le silence se fit, Aegnor se leva. | « Le tribunal va pouvoir siéger. Aujourd’hui sera rendu un jugement pour les crimes perpétrés par la prêtresse blanche. J’appelle l’accusée, Kälyna Vallaël ! » |
Une porte sur la gauche de la salle s’ouvrit alors et des gardes entrèrent accompagnés de l’accusée dont les poignets et les chevilles étaient attachés par des liens magiques qui étaient impossibles de retirer tout seuls et qui empêchaient l’utilisation de toute magie. De manière peu commode, les gardes dirigèrent l’accusée jusqu’au banc face aux juges avant de la laisser là et partir se mettre un peu plus sur la gauche. | « Accusée, vous pouvez vous asseoir. » |
À vrai dire, c’est si elle le voulait. Elle pouvait tout aussi bien rester debout, cela n’avait pas bien d’importance. Mais défier les juges n’était sans doute pas une bonne idée quand on souhaitait défendre son cas. Encore fallait-il qu’elle veuille. Eärë Atisillë, la femme elfe à la droite d’Aegnor se leva après que le blond se soit assis et prit la suite, ouvrant l’instance. Elle vint un à un citer les crimes reprochés à la prêtresse blanche. Une fois cela fait, les juges lurent une à une les diverses pièces qui avaient été rapportées durant l’enquête. Il y avait des témoignages, des rapports d’espions et autres documents qui avaient été rapportés directement des décombres d’Althaïa, mais aussi de la ville de Gloria. Tous avaient été certifiés. Lorsque cette longue lecture fut finie, que toutes les preuves avaient été apportées, les juges donnèrent la possibilité à l’accusée de se défendre. | « Accusée. Vous êtes à présent aux faits des charges qui pèsent contre vous, des crimes que cette cour vous reproche, ainsi que des preuves vous incriminant. Avez-vous quelques choses à dire pour votre défense ? » |
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Dim 24 Jan 2016 - 16:59 | |
| Le temps avait semblé extrêmement long pour la prisonnière. Heureusement, l’empereur avait respecté sa parole et on était venu la détacher un moment plus tard. Elle avait dès lors tenu sa parole, en commençant par ne rien tenter de désespéré à l’égard des gardes. Elle était restée immobile pendant qu’ils déliaient ses poignets et elle les avait simplement fixés lorsqu’ils franchirent la porte pour sortir de sa cellule. Puis, dos collé au mur, elle s’était laissée tomber au sol pour n’avoir que pour seules occupations de couvrir son bras lésé d’or et de se perdre dans le torrent de ses pensées. Un procès lui était réservé. Mais quelle idée étrange? Depuis quand donnait-on un procès à un prisonnier? Cela était incompréhensible pour la prêtresse blanche. Quand sortirait-elle d’ici ou plutôt, la véritable question était de savoir quel jour qu’on déciderait de la tuer? Attendre, elle devait patienter que le moment fatidique vienne, car elle était déterminée à ne pas se suicider. Mais combien de temps devait-elle attendre? Une idée lui vint en tête : c’était la façon qu’Aegnor Evanealle avait choisi de la torturer. Cette pensée sembla faire énormément de sens pour son esprit dérangé. Kälyna tint parole et ne se mutila pas une seule fois. Elle passa la majorité de son temps à somnoler, étendue sur la maigre paillasse qui faisait office de lit. Combien de jours restait-il? Elle ne savait pas et la notion du temps commença à s’effriter peu à peu. Lorsqu’elle ne dormait pas, l’on pouvait la voir assise au fond de sa cellule à observer les gardes sans prononcer un seul mot. Elle était calme, un peu trop et cela avait une petite touche alarmante. Elle ne criait pas, n’implorait pas qu’on la libère et ne quémandait pas de nourriture. Elle s’alimentait très peu d’ailleurs, la faim n’étant pas présente dans sa situation. Les seuls moments qu’on pouvait l’entendre étaient lorsqu’elle chantait. Son répertoire ne s’arrêtait pas seulement à des prières, mais également à des chansons portant sur sujet apparaissant des plus étranges pour l’ennemie qu’elle était : les roses. Dans les jours suivants sa rencontre avec l’Éclair, un guérisseur avait été appelé afin de soigner les plaies de l’elfe. La prêtresse blanche s’était réveillée au son d’un chant entamé par un jeune elfe à la chevelure de blé. Pourtant somnolente, on aurait cru qu’elle n’aurait pas fait le moindre mouvement. Sa douleur à l’épaule s’évanouit et les lignes dans sa peau s’effacèrent doucement. Toutefois, lorsque le V fut touché, la tempête se leva. Brusquement, l’Inséparable s’était redressée et le cri qu’elle avait poussé avait surpris le guérisseur qui s’était tu. Tous les objets que sa main sut trouver, quitte à arracher des morceaux de sa payasse, furent balancés contre les barreaux qui arrêtèrent les projectiles. L’or brillant d’une folie furieuse et l’agitation qui venait de gagner le corps pourtant presque inerte l’instant d’avant convainquirent les Protéges de mettre fin à la séance de guérison. Tant pis pour elle si elle ne voulait pas être aidée. Mais Kälyna ne voulait pas être touchée, autant physiquement, mentalement que magiquement. Elle avait pour son dire qu’elle avait accepté de ne pas se mutiler, mais que ça n’entendait pas qu’elle acceptait qu’on la soigne. Le guérisseur parti, le calme finit par revenir dans la prison de Fort-Espérance. Les jours défilèrent un à un et ce, jusqu'à ce qu’on lui annonça que son procès aurait enfin lieu. * * * Un éclat de rire résonna dans la pièce, rire qui semblait ne pas avoir de fin. Quelle étrange réaction provenant de la part de l’accusée qui était restée debout face à la foule. Elle s’était finalement assise sur le banc pour éviter de perdre l’équilibre. Kälyna posa ses mains liées sur son ventre qui lui était devenu douloureux. Quand était la dernière fois qu’elle s’était esclaffée de la sorte? Elle en avait presque oublié la sensation. Sa réaction souleva une vague de perplexité, des visages outrés et de longs questionnements. La prêtresse avait-elle perdu la tête? Fort certainement qu’elle n’était pas bien loin de la folie et c’est ce que devait penser les elfes présents. - Vous avez oublié la fois où j’ai attrapé un Protégé et ce traître Théocrate, et que je les ai sacrifiés à Gloria pour offrir un spectacle amusant à Vraorg. Il y a aussi...Tandis qu’elle relatait elle-même certains crimes qu’elle avait commis, une vague d’indignation et de protestations se leva parmi les elfes. Le silence fut appelé et le calme reprit lentement dans la salle. Toute cette mise en scène lui donnait le goût de rire. Un procès pour une ennemie et elle allait pouvoir défendre sa cause. Ça ne faisait pas de sens. Ils semblaient si mal à l’aise des gestes qu’elle avait pu commettre. Des atrocités, elle en avait fait une myriade au nom de Vraorg. - Je suis si heureuse d’être ici en votre compagnie. Elle avait parlé clairement et bien sûr, elle n’était pas sincère. La prisonnière dégagea les mèches ténébreuses de son visage et lia l’or aux flammes. Malgré son rire précédemment, elle ne souriait pas et gardait un visage de marbre. Ce procès l’ennuyait et elle ne comprenait pas le but de celui-ci. À moins que les Protégés croyaient qu’il restait de l’espoir la concernant ou qu’ils désiraient soulager leur coeur d’un possible sentiment de culpabilité? Peu importe, s’ils désiraient qu’elle parle, c’est ce qu’elle ferait. Son regard détailla les traits de la vieille elfette et de l’humain qui se trouvaient aux côtés de l’empereur. La vérité semblait être une notion qui leur tenait fortement à coeur. - C’est tout un honneur que de laisser la chance à l’elfette détestée par son peuple de s’exprimer. Un peu plus et je pourrais croire que vous m’aimez. Kälyna n’avait pratiquement plus rien d’une elfette derrière son masque blanc et elle ne se reconnaissait pas derrière leurs principes. Elle avait été une déception pour sa famille, son époux, sa fille et au final, de tout son peuple. On avait cru qu’un avenir prometteur lui était réservé, mais tout avait basculé à partir du moment qu’elle s’était mariée. Ce sentiment de vide et de ne pas se sentir à sa place avaient grandi avec les années et avait empiré avec la naissance de son enfant. Elle avait été le mouton noir des elfes et elle avait passé près du bannissement suite à son suicide raté qui avait gravement blessé Meryl dans le processus. De base, elle n’était pas une elfette très appréciée et la prêtresse n’avait pas aidé son cas en se liant au plus horrible tyran qu’Armanda ait connu. - Pourquoi un procès si vous connaissez déjà le sort qui me sera réservé? Parce que vous voudriez m’entendre dire que c’était Vraorg qui m’a forcée à agir de la sorte? Que je n’avais pas d’autre choix? Que j’ai détesté être sa prêtresse blanche? Très bien, si c'est ce que vous voulez. C'est Vraorg qui m'a forcée à agir ainsi. Je n'avais pas d'autres choix. J'ai détesté torturé vos êtres chers.Jamais Vraorg n'avait forcé Kälyna à agir de la sorte. Mais son amour pour lui et son désir de lui plaire avaient fait en sorte qu'elle s'était façonnée à lui. S'il n'avait pas eu de Vraorg, jamais elle ne serait devenue l'elfe déchue qu'elle était. Existait-il d'autres choix? C'était la seule option qu'elle avait vue et qu'elle avait embrassée. Toutefois, il était faux de dire que Kälyna aimait la torture. Elle aimait plaire à son maître et était prête à tout faire pour lui, là était la différence. Mais avec le dragon blanc, la torture était devenu un mal nécessaire et elle ne s'y était pas opposée. Kälyna fit une courte pause, baissant son regard sur ses liens. Avoir eu accès à sa magie, elle aurait pu s’en sortir. Elle ne se faisait pas d’illusions, c’était la mort qui l’attendait. N’était-ce pas ce qu’elle avait voulu? Pourtant le soulagement n’y était pas, car elle avait une tempête rageuse à déferler sur ceux qui lui avait arraché son bien-aimé. C’était malheureusement la fin. L’or accrocha le V de son bras et la tristesse la gagna. Son Inséparable lui manquait. - Vous ne pourrez jamais me comprendre. C’était une vérité à laquelle elle croyait, soufflée en un murmure. Ils n’avaient jamais pu et ce n’est pas aujourd’hui qu’ils commenceraient. - Ne feriez-vous pas tout pour l’être que vous aimez? Mon plus grand crime est celui d’avoir aimé Vraorg et je ne regrette rien. Aujourd’hui, on me l’a arraché et je n’agirai plus jamais en son nom. Si j’en avais le pouvoir, je vous retirerai la personne que vous aimez le plus au monde sous les yeux. Là, enfin, vous serez peut-être capable de me comprendre. Kälyna croisa le regard d’Aegnor, colère brûlant dans ses prunelles dorées. Elle était si bien avec Vraorg, pourquoi avait-il fallu que cela arrête? Toutefois, en réalité, elle ne souhaitait que personne ne vive ce qu’elle vivait. Mais c’était la seule façon qu’elle voyait pour qu’ils puissent comprendre comment une elfe avait pu autant sombrer de la sorte. |
| | | Aegnor Evanealle Modérateur Empereur des Elfes
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Mer 27 Jan 2016 - 21:01 | |
| ¤ Kälyna Vallaël, Dae Enalfir ¤ | « Accusée. Vous êtes à présent aux faits des charges qui pèsent contre vous, des crimes que cette cour vous reproche, ainsi que des preuves vous incriminant. Avez-vous quelques choses à dire pour votre défense ? » |
Toutes les charges, tous les faits, toutes les preuves avaient été présentés à l'accusée, à la cour et ainsi récapituler aux juges. À présent était venus le temps à cette dernière de pouvoir présenter sa défense, tenter d'expliquer son geste pour peut-être bénéficier d'une excuse totale où partielle des crimes qu'elle avait bien pu commettre et qui semblaient malheureusement incontestables. L'elfette était restée debout jusqu'ici sans jamais parler ou même s'asseoir, semblant attendre avec patience son tour. Une patience qui avait dû se forger petit à petit au cours des derniers jours avant l'arrivée du procès. Une date à laquelle le blond avait tenu qu'elle ignore tout. Peut-être était-ce là une ultime pression que l'empereur avait voulu lui faire peser sur ses épaules, dans l'espoir qu'elle se mette à parler. Mais rien, la ténébreuse était restée calme tout du long, respectant sa promesse. Le seul incident avait été lorsque le soigneur s'était présenté à elle. Cette dernière avait alors eu un excès de rage. Redevenant calme une fois seule. Quoi qu'il en soit, l'accusée rester calme et silencieuse jusqu'ici se mit à parler. Ou à rire plus exactement. Un rire amusé, un rire damné résonna dans la pièce. Lorsqu'elle eut bien ri, la brune vint s'asseoir. | « Vous avez oublié la fois où j’ai attrapé un Protégé et ce traître Théocrate, et que je les ai sacrifiés à Gloria pour offrir un spectacle amusant à Vraorg. Il y a aussi... » |
La prêtresse blanche vint alors apporter de nouveaux éléments, avouant de nouveaux crimes, de nouvelles atrocités qu'elle avait commises au nom de Vraorg. Aegnor fronça les sourcils, le Baptistrel eut un rictus de dégout, tandis que l'ancienne semblait bouillir intérieurement. L'assistance commençait elle aussi à s'enflammer. Quelques invectives furent lancées à l'encontre de Kälyna, l'indignation s'empara des elfes. Les gardes bougèrent un peu pour tenter de refréner ce coup de sang qui s'emparait de l'assistance. Finalement, Aegnor se leva, mais fut devancé par l'ancienne conseillère qui s'était levée en même temps, venant parler, l'autorité de son hibou se déchainant tout à coup, ordonnant le silence. Beaucoup l'assistance se calma, beaucoup se taisant immédiatement, d'autres murmurant encore un peu avant que le silence ne redevient maitre. Bien vite briser par l'accusée. | « Je suis si heureuse d’être ici en votre compagnie. » |
Aegnor comprit alors que Vallaël n’avait pas la moindre intention de défendre son cas, bien au contraire. Sans doute se pensait-elle déjà condamner. Malgré tout, ce lieu était un lieu de justice et la justice existait toujours au sein des elfes. Aussi l’Evanealle avait-il voulu lui donner une chance. Peut-être avait-il au fond de lui un espoir que la créature qu’il avait face à lui n’était pas l’égale d’un Enalfir, la première honte des elfes. Malheureusement Kälyna n’était plus une elfe. Elle ne l’était plus depuis longtemps. | « Pourquoi un procès si vous connaissez déjà le sort qui me sera réservé? Parce que vous voudriez m’entendre dire que c’était Vraorg qui m’a forcée à agir de la sorte? Que je n’avais pas d’autre choix? Que j’ai détesté être sa prêtresse blanche? Très bien, si c'est ce que vous voulez. C'est Vraorg qui m'a forcée à agir ainsi. Je n'avais pas d'autres choix. J'ai détesté torturer vos êtres chers. » |
L’Evanealle se rassit doucement, apportant toute son attention à l’accusée. Elle parlait vrai et faux en même temps. Il était faux que Vraorg l’avait forcé à agir ainsi, cependant il était vrai qu’elle n’avait éprouvé aucun plaisir à faire ce qu’elle avait fait. Pourquoi alors ? Oui, cela le blond souhaitait le savoir. Et il ne tarda pas à avoir la réponse. L’or de l’elfette vint rencontrer le brasier d’Aegnor. Elle le regardait dans les yeux avec défiance, colère, rage. Elle en était presque menaçante. | « Ne feriez-vous pas tout pour l’être que vous aimez? Mon plus grand crime est celui d’avoir aimé Vraorg et je ne regrette rien. Aujourd’hui, on me l’a arraché et je n’agirai plus jamais en son nom. Si j’en avais le pouvoir, je vous retirerai la personne que vous aimez le plus au monde sous les yeux. Là, enfin, vous serez peut-être capable de me comprendre. » |
Doucement, l’Evanealle ferma les yeux. Restant silencieux après pareille révélation. L’amour, ainsi c’était cela son excuse ? Elle avait fait cela par amour, abandonnant la raison pour n’écouter que son cœur ? Le cœur pouvait-il être aussi sombre que cela ? Difficile à croire. Et pourtant … quelqu’un n’avait-il déjà pas tué son géniteur par amour ? Quelqu’un n’avait-il pas déjà brulé une forêt et tué les siens à cause de l’amour ? Cet amour qui avait entrainé souffrance puis haine ? L’Éclair inspira doucement, venant resserrer sa prise sur les accoudoirs de son siège. Expirant enfin, il vint se lever. Son regard presque inquisiteur se posa sur la personne de Kälyna. | « L’amour … c’est cela qui explique votre geste ? Mais, que savez-vous de l’amour Kälyna Vallaël ? Est-ce chercher à combler les moindres désirer de son adorer ? Est-ce se plier à lui ? Non. » |
C'est presque las, que le blond leva une main en direction de la ténébreuse, la pointant du doigt. | « Cela n'est pas de l'amour. Ce que vous avez éprouvé pour Vraorg n'était pas de l'amour. Vous avez cédé à la passion, au sang. Vous ne l'aimiez point, vous le vénériez. Vous avez abandonné toute raison et êtes devenue une fanatique. Si vous l'aviez réellement aimé, vous n'auriez pas cherché à combler le moindre de ses désirs, vous auriez cherché à le préserver de la mort. Lorsque le reste du monde s'est ligué contre lui, vous auriez dû chercher à l'arrêter afin qu'il ne fonce tête baisser vers une mort certaine. Nous avons peut-être porté le coup fatal, mais c'est son arrogance qui l'a tué. Une arrogance que vous auriez cherché à tempérer si vous l'aviez aimé. Vous ne connaissez pas l'amour, Kälyna. Vous avez cédé à la passion et au sang, rien de plus. » |
Un soupir s’échappa d’Aegnor alors qu’il ferma les yeux. | « Vous êtes tout comme Enalfir le premier vampire. » |
Le choc se fit ressentir parmi l’assistance à la prononciation de ce prénom maudit, mais hormis des murmures aucune autre agitation n’eut lieu. | « Kälyna Vallaël. La prêtresse blanche. La seconde honte des elfes. Et félonne d’Armanda. Moi, Aegnor Evanealle, empereur des elfes, je vous déclare coupable des crimes présentés devant cette cour. Nous, elfes, bannissons nos criminels, mais au vu de l’état actuel de notre royaume, des conditions d’Armanda, et de la nature impardonnable et horrible de vos crimes, il serait trop dangereux de vous laisser la vie. En conséquence moi, Aegnor Evanealle, empereur des elfes, je vous condamne à mort. » |
Un silence lourd s’abattit dans la salle. Y avait-il d’autres condamnations adéquates ? Pouvait-on la bannir au risque de la voir revenir se venger, surtout après pareille menace ? Pouvait-on accepter de laisser vivre une personne comme elle après avoir commis autant d’atrocité. L’Evanealle tourna son regard en direction du Baptistrel. Il hocha doucement de la tête pour indiquer son désaccord. Le blond connaissait à l’avance la réponse de ce dernier, étant maitre barde, il ne pouvait que s’y opposer. Puis, l’empereur tourna son visage dans l’autre direction, vers l’ancienne, qui réfléchit un instant, avant de lever un regard triste vers l’Evanealle et opiner positivement du chef. Le blond leva la main en direction du garde pour leur ordonner de raccompagner l’accusée en cellule dans l’attente de son exécution qui aurait lieu le plus tôt possible, quand il fut coupé au début de sa phrase. En effet, tout le bâtiment trembla, comme si quelque chose venait de le percuter. Venant attraper le bureau, le blond se maintenu pour éviter d’être renversé par le choc violent. S’apprêtant à nouveau à parler, l’atmosphère de la salle se fit terriblement lourde et une puissance incroyable vint peser sur l’esprit de chaque individu dans la salle. Aegnor vint se tenir la tête d’une main, d’autres mirent un genou à terre, d’autres encore s’évanouirent. Alors, une voix sombre retentit. | « Vous permettez alors que je m’empare de cette vie. » |
Le plafond fut soudainement transpercé par de gigantesques griffes couleur ébène. La voute de salle se fissura et des petits et moyens blocs tombèrent avant qu’elle ne se voit entièrement arracher d’un coup bref et violent. Le plafond tout entier vola pour aller s’écraser par delà Sandur, dans une dune de sable. La lumière du soleil entra dans la pièce, bien vite assombrie par la tête massive d’un dragon grenat… |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Mar 9 Fév 2016 - 23:40 | |
| Qu’est-ce que Kälyna savait de l’amour? Question à laquelle elle resta bien silencieuse dont elle ne connaissait malheureusement pas la réponse. L’amour n’avait jamais été à sa portée. Elle pouvait exprimer comment son cœur se sentait lorsqu’elle s’était trouvée loin de Vraorg et comment il s’emballait lorsqu’elle avait été à ses côtés. Toutes ses pensées avaient été tournées vers lui et il avait été le centre de son attention et il avait formé son univers. Chaque geste qu’elle avait commis, elle l’avait fait pour se faire remarquer et pour lui plaire. L’avait-elle fait par amour? Non, plutôt pour être aimée. Une lueur triste teinta son regard doré. Elle était une abomination. Elle n’aurait jamais dû exister, pas de cette façon en tout cas. Cette réalité, elle avait dû y faire face et apprendre à vivre avec. Quelle malédiction était-ce que d’être un inséparable seul et encore pire celle d’être liée à un être dont les sentiments n’étaient pas réciproques. Vraorg l’avait-il ne serait-ce qu’une fois aimée? Maintenant qu’il n’était plus de ce monde et que la passion aveugle de sa prêtresse s’était évanouie, elle n’en était plus sûre. Non, elle connaissait la réponse, mais ne voulait pas se l’avouer. Était-ce important? Qu’il l’ait aimée ou non, ça ne changeait pas le fait qu’elle se sentait misérable maintenant qu’il n’était plus. L’elfette avait promis qu’elle ne s’enlèverait pas la vie, mais vivre ainsi en valait-il la peine?
- Vous avez raison. Je ne connais pas l’amour et je ne sais aimer.
La prêtresse blanche avait prononcé ces paroles froidement avec toute la sincérité qu’elle connaissait. L’amour n’avait jamais su l’effleurer comme les gens sont normalement affectés par la tendresse et l’affection. Son cœur glacé avait oublié ce qu’était que de prendre soin de quelqu’un et de lui souhaiter tout le bonheur qui soit. Il y a longtemps qu’elle ne savait plus comment donner de l’amour. Tout ce qu’elle savait, c’était haïr. Tout était blanc ou noir avec Kälyna. Elle connaissait le calme, la rage, la passion, le mépris, mais il n’y a avait pas de teintes de gris.
Un sourire narquois se dessina sur les lèvres noires de l’elfette tandis que l’existence d’Enalfir était mentionnée. Elle ne pouvait juste pas s’en empêcher et regarder l’empereur droit dans les yeux avec un regard brillant de malices. Être comparée au premier vampire aurait-il dû lui donner des frissons ou la faire grimacer de honte? Ce n’était pas son cas. Hautaine et fière, elle ne se laisserait pas perturber par ces mots. Elle les utiliserait plutôt pour prouver à quel point elle était différente, car elle non plus ne se reconnaissait plus comme faisant partie du peuple des forêts. Toutefois, il y avait un élément notable qui différenciait Enalfir de Kälyna. Il était devenu vampire tandis qu’elle ne le pourrait jamais.
Lorsque l’empereur débuta l’annonce de la sentence qui était réservée à l’Inséparable, celle-ci s’était relevée et s’était tenue bien droite. C’est bien résolue, surtout qu’elle ne s’était jamais attendu au contraire, qu’elle accepta la nouvelle.
- On dirait presque que vous avez eu tout le mal du monde à prononcer cette sentence. C’est votre première mise à mort, c’est cela? Ne faites pas cette tête, on finit par s’y habituer, et vous en prendrez peut-être même goût. Qui sait?
Un procès n’était pas l’endroit indiqué pour se moquer, mais c’était plus fort qu’elle. De plus, il y avait un fond de vérité dans ce qu’elle disait. La première fois qu’on mettait à mort quelqu’un était une expérience éprouvante, mais c’était une notion à laquelle on finissait par s’habituer. La prêtresse savait de quoi elle parlait puisqu’elle était passée par là.
La pièce trembla soudainement et c’est tout aussi étonnée que tous les membres présents qu’elle vit la tête de Verith apparaître après que le toit de l’édifice fut arraché. L’or resta accroché aux écailles rouges du dragon et l’incompréhension se dessina sur son visage. Elle ne comprenait pas ce qu’il faisait là. Quelqu’un le comprenait-il seulement?
- Verith? Que venez-vous faire ici?
Voix empreinte de curiosité et de questionnements. Qu’avait-il dernière la tête? La sauver? Pourtant, leur dernière rencontre ne les avait pas liés d’amitié. Ce devait être autre chose, mais quoi? Elle en aurait prochainement le cœur net.
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| | | Verith Modérateur Dragon Libre
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Mer 10 Fév 2016 - 22:49 | |
| ¤ Je prends cette vie ¤ Le goût du sang coulant sur sa langue, glissant le long de sa gorge. Les perles écarlates gouttant de sa gueule, ruisselant le long de ses griffes, un linceul de plasma couvrait son museau et ses pattes. Ses écailles sensibles depuis qu'il s'était drapé de flammes, Verith sentait chaque gouttelette carmin courir sur ses écalures. C'était douloureux, mais une douce torture. Il prenait plaisir à ressentir cette sensation, un plaisir douloureux, presque malsain même. Une griffe d'ébène tapotait doucement sur le corps d'un bipède, ou plutôt une partie de corps, un buste pour être exacte, rendant davantage méconnaissable la carcasse déjà bien en lambeau. Pauvre créature à la frontière du désert, sans doute un ancien fidèle de Vraorg qui avait pris la fuite à la défaite de ce dernier. Cela n'avait aucune importance. Verith s'en moquait bien. Pour lui les bipèdes étaient tous les mêmes, sauf lorsqu'ils étaient sous sa protection. Le colérique ouvrit la gueule, venant passer sa langue sur ses crocs acérés, l'odeur de sang qui se dégageait de son haleine venait se mêler à l'atmosphère environnante, saturer du parfum de ce liquide carmin. La lumière, la lumière jaillissaient des yeux de l’unique dragon libre de ce continent. Il l’avait enfin retrouvé, sa vue. Après des années passées dans les ténèbres. Après des années à subir cette malédiction injuste, fruit de la trahison la plus perfide, le rouge était enfin libéré de ce fardeau, de cette chaine qui restreignait sa liberté. Lentement, appréciant intensément ce moment banal pour tout à chacun, car ils le considéraient comme acquis, la fureur vermeille ouvrit les yeux. L’or de ses pupilles reptiliennes accueillir avec joie la vision et les couleurs qui s’offraient à lui, se régalant du spectacle qui l’entourait. Çà et là, des carcasses de bipèdes l’entouraient. Malheureux ayant croisé sa route … ou plutôt … proie qu’il avait traquée pour être exact. Tous portaient les armoiries du dragon déchu. Tous avaient pris la fuite à la mort de leur divinité. Des fanatiques à qui Verith, dans sa grande bonté, avait permis de rejoindre la plus grande honte de la race draconique. Un bâillement s'échappa de la gueule de l'enfant de l'orage, lorsqu'il l'ouvrit. Doucement, la masse d'écaille se mit à cliqueter. Verith se leva, lourdement. Son corps était encore épuisé de la bataille. Des blessures que lui avait fait subir Vraorg. De l'épuisement que l'utilisation du festival du dragon avait causé. Mais aussi du contrecoup engendré par la levée de sa malédiction. Sentir toute la douleur du monde se retirer de ses épaules et se sentir soudainement extrêmement léger, c'était déstabilisant. Mais plus encore, les souillures laissées par le don de vie disparaissaient, toutes les forces du rouge semblant se focaliser dessus. Mettant le rétablissement de ses écailles à plus tard. Une patte griffue se leva et vint s'écraser au sol, prenant appui dessus, le descendant de la lignée de l'orage se redressa. Il força davantage sur sa patte lâchant un grondement, avant de finalement se lever. Il était victorieux, Vraorg était mort, les Esprits étaient morts, sa malédiction était levée … mais il restait une dernière ombre au tableau. La blessure que lui avait infligée Feu était toujours là. Cependant, il avait senti une partie de sa magie commencer à la soigner, alors que cela n'avait pas été le cas jusqu'à présent. À la mort des Esprits, il avait ressenti la perturbation dans la magie. La force qui maintenait sa blessure était en train de disparaitre. Il allait donc pouvoir guérir de cette injustice également. Il fallait donc se montrer patient. Un art dans lequel Verith avait beaucoup appris ces dernières années, pour son plus grand malheur. La tête et l’esprit du colérique quittèrent le spectacle ensanglanté pour se tourner vers les dunes de sable au loin. Il allait être temps de retourner dans cette ville bipède. On aurait pu penser que plus rien ne le retenait dans cette partie d’Armanda, ayant réglé ses comptes avec Ashy et Alford. Mais une dernière affaire méritait son attention. Une affaire aussi personnelle que les autres. Il avait une autre promesse à honorer. Cependant, il ne pouvait pas se présenter comme ça. Quittant le paysage désertique des yeux le rouge tourna son attention sur la nouvelle rivière qui parcourait Armanda. Il se marcha vers cette dernière avant de se plonger dans son lit, se recouvrant d’eau. Un grondement sourd s’échappa de lui au contact douloureux du liquide aqueux et de ses écailles sensibles. La rivière fit doucement son office puisque le sang se détacha que se cuirasse, se laissant emporter par le courant. Dévêtu de son habit macabre, le dragon libre déploya ses ailes pour s’envoler dans les cieux, prenant la direction de Sandur. Arrivant sur les lieux, Verith déploya son esprit à la recherche de celle qu’il était venu trouver. Elle était toujours là, elle n’avait pas bougé depuis qu’il était parti. Capturer par le protectorat lors de la bataille décisive, l’enfant de l’orage avait lu dans l’esprit de certains bipèdes qu’elle allait être jugée par le roi des elfes. Mal aviser serait ce dernier s’il la condamnait à autre chose que la mort. Après tout, au regard des bipèdes, elle avait commis nombre d’atrocités. Cependant, cela importait peu aux yeux de Verith. C’était même l’inverse. Elle avait tué beaucoup de bipèdes. Si on écartait la raison de tels actes, celle qu’on surnommait la prêtresse blanche était … agréable pour Verith. Après tout … comment pourrait-il reprocher à un bipède de tuer d’autres bipèdes, lui qui souhaitait la disparition de ces derniers. Toutes personnes contribuant à cette volonté avaient pas mal de chance d’être appréciées par le colosse de flammes. Mais … avoir plus de chance et être apprécié par l’enfant de l’orage étaient deux choses … extrêmement différentes. Verith était particulièrement … complexe à saisir. Énormément de variables à prendre en compte. Certaines s’additionnant, d’autres s’annulant et d’autres encore étant … éliminatoires. Kälyna Vallaël, la prêtresse blanche, c’était elle que l’enfant de l’orage était venu chercher. Une autre brebis galeuse. Mais le rouge semblait porter un certain intérêt à ce genre de personne. Ceux ayant été abandonnés par les « esprits » en lesquels ils croyaient. Edwyn, Saemon, Alford et maintenant Kälyna. Cependant, des éléments l’avaient conforté dans son choix de lui … non pas de lui tendre la patte … s’emparer d’elle serait plus exact. Après tout, Verith n’était pas le genre d’individu à laisser le choix aux individus inférieur. Il prenait ce qu’il souhaitait, tout simplement. Et mal aviser serait celui qui tenterait de l’en empêcher. Toutefois, la qualité de brebis galeuse n’était pas l’unique élément jouant en faveur de cette elfette. Elle était une bipède tueuse de bipèdes, un élément important. Mais plus encore elle avait servi un dragon. Bien que cet élément puisse être contesté au regard du dragon qu’elle servait et également de la qualité de « dragon » de son maître. Néanmoins … au moins pouvait-on dire qu’était porté à son crédit la servitude et la dévotion envers un être par essence draconique. Plus encore le caractère de cette dernière. Leur première rencontre avait été plus que houleuse et l’insoumission de cette dernière avait fortement déplu à Verith … mais en même il avait apprécié cela. Le sentiment du dragon libre était contrasté. Disons simplement que cela peut jouer en sa faveur comme en sa défaveur. Il ne tenait qu'à cette dernière de ne pas en abuser. La praticité enfin de cette elfe pouvait être mise en avant. La guerre était loin d'être finie et cela Verith le savait. Un autre ennemi était là, dans l'ombre. Les chimères. Des créatures que Verith doutait pouvoir vaincre seul. Et il avait pu remarquer l'utilité des bipèdes lors de son affrontement avec Vraorg. Lorsque le Corbeau et l'Épervier ont contribué avec l'enfant de l'orage que le blanc soit blessé. Les puissants sentiments qu'il avait captés chez cette dernière pourraient s'avérer être une arme efficace contre ces entités. Et n'ayant plus la malédiction de Vie qui lui permettait d'éprouver de l'empathie … sa meilleure arme face à ces créatures venait se s'envoler. Il devait donc se rééquiper, même si cela signifiait d'utiliser des êtres de piètre qualité Mais, parmi toutes ces qualités, dont la liste n’est pas exhaustive, s’il n’y en avait qu’une seule à retenir et la plus importante de toutes, c’était la promesse de Verith. Il avait juré de lui prendre ce qu’il lui tenait le plus, son amour Vraorg. Il y avait largement contribué même si ce n’était pas lui qui avait donné le coup fatal, à son plus grand regret. Il comptait donc bien la maintenir en vie jusqu’à ce qu’il ait fait disparaitre en elle toute trace d’amour envers le blanc. Et peut-être même pousser le vice plus loin en essayant de l’amener à embrasser la voie qu’il empruntait. Il avait ressenti une grande colère et une grande haine en elle. Et telle une chimère, il était irrémédiablement attiré par ces lueurs qui faisaient échos en lui. Verith n’avait pas encore fait son choix. *** Après quelques heures à avoir survolé Sandur, attendant le moment propice, faisant quelques haltes pour reposer ses ailes, le rouge décida d’intervenir. Invisible, son esprit avait néanmoins été présent tout du long de cette scène … intrigante … que les bipèdes avaient appelée procès. Puis était venu le moment où la mise à mort de Kälyna avait été prononcée. Les crocs de l’enfant de l’orage apparurent alors, semblant sourire, alors que le temps était venu pour lui d’entrer en scène. Le dragon rouge se posa en pleine ville avec fracas, faisant trembler le sol, avant de poser ses pattes sur le bâtiment de pierre où se trouvait l’elfe qu’il était venu chercher. Le colosse de flammes laissa agir son esprit qu’il avait répandu dans la pièce pour venir agresser les bipèdes. Cherchant à opprimer leurs esprits pour les paralyser et même les assommer. À l’exception de la condamnée à mort. Sa voix résonna alors dans la trame. | « Vous permettez alors que je m’empare de cette vie. » |
La pression spirituelle exercée par l'esprit du dragon s'apaisa un peu alors qu'il vint transpercer le toit de ses griffes noires. Il ne comprendrait jamais les bipèdes et leur manie à mettre un couvercle au-dessus de leur tête, les privant ainsi de la vue du ciel. Le sommet du bâtiment céda facilement et le rouge le projeta au loin, par-delà les murailles de la ville. Son museau géant apparut alors, venant cacher le soleil. Ses yeux dorés plus grands qu'un bipède se posant sur les êtres en présence. L'étonnement était perceptible et visible. Le colérique ayant appris au fil de ces dernières années à ressentir avant de voir. | « Verith? Que venez-vous faire ici? » |
La voix de Kälyna s’éleva jusqu’à lui et concerner braqua son regard en sa direction. C’était la première fois qu’il la voyait. Ainsi c’est à cela qu’elle ressemblait. Il se perdit un instant dans les yeux dorés de cette dernière. Avoir les mêmes yeux que lui, quelle impertinence ! | « Que venez-vous faire ici noble dragon ? Et pourquoi une entrée aussi fracassante ? Si vous vouliez nous parler, ceci n’était pas nécessaire. » |
Le souverain elfique prit la parole, s’adressant directement à Verith. Surpris, choquer, intriguer et en même temps mécontent. Verith souffla par ses naseaux sur lui, en signe d’agacement, les cheveux de l’ancien prince volant un peu, tandis que les gardes se redressaient, venant doucement s’approcher de leur souverain. Remarquant le mouvement, Verith vint une nouvelle fois les attaquer à l’aide de son esprit pour les immobiliser. Se doutant de quelques choses, l’Evanealle leur ordonna de ne plus bouger pour faire cesser l’attaque, ce qui sembla fonctionner. | « N’ai-je pas été clair ? Je suis venu pour m’emparer de ta vie, Sombréclat. » |
L’attention du rouge retourna en direction d’Aegnor. | « Vous venez de la condamner à mort. Le destin, l’existence et les droits de cette créature ne sont désormais plus entre ses mains, mais les vôtres. C’est ça que je suis venu chercher. Je suis venu pour m’approprier cette bipède. Remettez-la-moi de votre plein gré, ou je me verrais forcer de la prendre de force. » |
L’ancienne elfe, au côté du souverain elfique se leva, visiblement agacé. | « Qu’est-ce que c’est que cette plaisanterie ? Cette … » |
La bipède retomba sur son siège comme repoussé par une force invisible qui venait de frapper son esprit, cette dernière restant bouche bée, incapable de parler. Le prince elfique ne resta pas sans réagir, levant les mains, des étincelles de foudre s’en échappant, parlant avec conviction. | « Cessez cette brutalité. Dragon ou pas, si vous continuez à vous en prendre à mes sujets, je ne resterais pas sans réagir. » |
| « C’est vous seul que j’autorise à m’adresser la parole. Faites comprendre à vos sujets leur place. Je suis venu pour m’approprier celle que l’on appelle la prêtresse blanche ceux ayant la folie de vouloir m’en empêcher devront en payer le prix. » |
| « Pourquoi vouloir vous en emparer ? Elle a été condamnée à mort. Espérez-vous la sauver ? Ces crimes sont bien trop graves pour que je puisse la laisser filer et … » |
| « Vaut-elle le risque que vous fassiez courir à votre peuple la colère d’un dragon ? Ferez-vous prendre ce risque à votre race exténuée après cette guerre ? Serez-vous en mesure de repousser un nouvel assaut ? Mon but est me l’appropriant est le même que le votre, elfe. Mon souhait … » |
L’enfant de l’orage tourna doucement son attention en direction de Kälyna. | « … est de tuer la prêtresse blanche par moi-même pour son insolence envers ma personne. » |
Bien entendu le rouge n’entendait pas par là : tuer physiquement. Mais plutôt faire mourir la personne qu’avait été Kälyna sous l’influence de Vraorg. Mais cette interprétation se sens que Verith donnait à ses mots … il ne la faisait pas refléter le moins du monde. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Jeu 18 Fév 2016 - 17:10 | |
| L’inquiétude avait peint le visage des elfes présents lorsque Verith s’était dressé comme une ombre ravageuse. Mais il y avait plus, un malaise s’était installé dans la salle de procès et les individus avaient figé sur place, paralysés et désemparés, soumis à l’influence du dragon de l’ire. Le plus étonnant, élément que Kälyna ne rata pas, fut qu’elle n’était pas affectée. Elle n’avait même pas eu besoin d’essayer de se confronter à cet aura déplaisant. On l’avait simplement épargnée. Mais pourquoi? Une autre question dont elle ne connaissait pas la réponse, mais dont sa curiosité était plus que piquée. L’Aile de Mort n’était pas son prince charmant et il n’était pas reconnu pour sa grande gentillesse. Que lui voulait-il ou quel avantage tirerait-il de tout cela? Elle était certaine d’une chose : ce n’était pas pour elle qu’il faisait cela, mais pour lui, parce qu’il en gagnerait quelque chose.
La question s’échappant de ses lèvres noires, la prêtresse blanche avait levé son regard vers le ciel et s’était mêlé à l’or. C’était la première fois qu’elle voyait ses prunelles dorées et qu’elle ressentit qu’il détaillait ses traits. Était-il surpris de voir à quel point l’elfette ne correspondait pas au moule de la société? Appréciait-il ce qu’il voyait maintenant qu’il était libéré de sa malédiction? Le contact fut rompu lorsque la voix de l’empereur s’éleva, demandant dans d’autres mots la même question qu’elle avait posée. C’est sur lui qu’elle porta son attention et ne put que s’amuser de le voir dans pareil état. Sa confiance et sa maîtrise de la situation venaient de se briser en mille éclats et ce spectacle était délectable pour l’ennemie qu’elle était.
Sombréclat. C’était un terme qui avait résonné dans son esprit et dont elle avait aimé la sonorité. Rares étaient les individus qui lui donnaient un joli surnom et la satisfaction avait coloré l’or surpris de la raison de sa présence. Il était donc là pour s’emparer de sa vie, pour la tuer à la place des elfes? Oui, ça pouvait avoir du sens surtout à la façon dont leur dernière rencontre s’était terminée. Son cœur se resserra, car la réalité voulait qu’elle ne veuille pas mourir. Malgré tout ce qu’elle avait toujours dit, malgré le fait que sa supposée raison de vivre s’était éteinte, Kälyna voulait vivre. Elle voulait voir de ses propres yeux les ravages que subiraient le monde, elle voulait vivre le moment où les grands dirigeants tomberaient et elle n’était pas contre l’idée d’être en première loge lorsque le désespoir engloutirait l’Evanealle et son peuple. Si elle mourait, elle ne pourrait pas voir Armanda évoluer ni avoir d’impact sur cette dernière. La fin avait un goût amer, mais personne ne savait ce qui se tramait dans son cœur glacé. Silencieuse et arborant un visage de marbre, elle laissa Verith et Aegnor argumenter sur les droits de sa personne.
- Empereur Evanealle, désirez-vous réellement vous attirer la colère du dragon de l’ire? C’est un jeu risqué auquel vous allez jouer.
Sa voix froide s’était élevée, claire et indubitable, à l’intention de l’Éclair. Celui-ci avait tous les droits de refuser et de tenir fermement à être celui qui lui arracherait son dernier souffle. Mais en cet instant, la satisfaction brillait dans son regard. Même si elle mourait de ses mains, savoir qu’il s’attirerait la colère de Verith lui faisait plaisir. L’image de ces elfes léchés par les flammes et réduits en cendre était plus que satisfaisante pour la sombre dame.
Même si elle mourait de la griffe du dragon rouge, juste cette scène en valait la peine. Elle avança ses bras, montrant ses liens. Était-ce une prêtresse attachée que Verith désirait s’arracher? Il sembla que ce ne fut pas le cas. Suite à un long moment d’hésitation, l’ordre de la libérer fut proclamé et un garde s’avança vers elle. Le métal à ses pieds et à ses poignets résonna en touchant le sol comme l’une des plus belles musiques à ses oreilles pointues. Kälyna était libre et la magie revint agréablement en elle telle une douce caresse. Qu’est-ce qu’elle lui avait manquée!
L’idée de déferler sa puissance sur tous ces gens lui traversa l’esprit et Aegnor connaissait également cette possibilité, raison pour laquelle il avait préparé ses hommes au pire. L’ancienne prisonnière partagea son or à celui du dragon de l’ire. Savait-il que, si tel était son désir, il ne pourrait mettre la patte sur elle et qu’elle pouvait s’éclipser à l’instant? Le jeu du chat et de la souris pourrait débuter entre elle et lui. Mais il savait tout cela, n’est-ce pas? Était-ce une épreuve pour savoir ce qu’elle ferait?
- Je suis attristée de devoir vous quitter. J’aurais préféré rester, mais je suis attendue ailleurs.
La vieille dame grimaça face à si peu de sincérité. Les gardes se braquèrent lorsque Kälyna monta sur le banc, mais ne l’attaquèrent pas. Elle posa son regard glacial sur Aegnor.
- Vous allez me manquer. Au revoir, mon cher Evanealle.
Une révérence exagérée à son intention, c’est alors que la dame disparut. Au même instant, une quantité phénoménale de roses d’un sombre écarlate apparaissaient et retombaient sur le banc qu’elle avait été. La prêtresse les avait quitté, non pas sans avoir le sens du spectacle.
- C’est moi que vous désiriez? Me voilà.
Non, Kälyna ne s’était pas sauvée. Elle venait de réapparaître sur le bout de toit encore intact, juste en face de Verith. Elle le regarda longuement et la curiosité brilla dans son regard doré. Que lui réservait-il? Elle était prête à le découvrir. |
| | | Verith Modérateur Dragon Libre
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Jeu 18 Fév 2016 - 20:35 | |
| ¤ Déjà vu ¤ La tension était palpable dans cette pièce à ciel ouvert, le couvercle ayant été arraché. Verith l’avait délibérément créé il faut dire et il ne comptait pas la faire s’évanouir avant son départ. Son esprit viciait l’air de sa colère, rendant les bipèdes nerveux. À l’exception de la prêtresse blanche, qu’il avait volontairement épargnée. Pour le moment ou simplement par pur caprice, aller savoir. Le colérique est un être complexe. Les géantes prunelles d’or se posaient sur l’empereur avec lequel il était venu traiter. Même si le terme n’était pas vraiment adapté. Verith ne discutait pas, il ne négociait pas avec les êtres inférieurs. Il posait un choix, un ultimatum en quelque sorte. Aussi l’Evanealle pouvait lui abandonner l’elfette, ou la conserver et en payer le prix. L’enfant de l’orage avait clairement annoncé son intention, même si les paroles et surtout celle d’un dragon doivent être pesées avec minutie. Il donnait l’impression d’être clair dans ses propos, mais il ne l’était pas tant que cela. La brune ne tarda pas à se mêler à la discussion, semblant vouloir profiter de la situation. Peut-être pensait-elle pouvoir tirer profit de tout cela. Saisir l’occasion de s’échapper, de préserver sa vie. Le blond ne dit mot sur le moment, regardant le dragon puis la prisonnière. Soupesant les choix dans son esprit. Il finit par lâcher un soupire. | « Très bien, je vous l’abandonne alors. Mais que sa mort soit rapide. Qu’on la libère de ses liens. » |
| « Vous avez fait le bon choix, bipède. Apprenez que je ne suis pas un ingrat. » |
L’espace d’un instant, l’esprit de Verith entra en contact avec celui d’Aegnor avant de rompre celui-ci. Les gardes, eux, étaient venus libérer la prêtresse blanche de ses liens, cette dernière retrouvant sa liberté de mouvement et de magie. Le regard lourd du rouge pesa alors sur elle. Les bipèdes étaient stupides et Verith n’escomptait pas qu’elle agisse de manière déraisonner. Une sorte de marché venait d’avoir lieu. La vie de Kälyna appartenait à Verith, il était donc, en quelque sorte, responsable de ses faits et geste en cet instant. Et il ne voulait voir son nom entacher en raison de la stupidité des bipèdes. Les gardes elfiques semblaient eux aussi se tenir prêts à une éventuelle folie de la part de l’elfette. Mais cette dernière resta assez calme. En profitant pour venir se moquer de l’empereur. Sans doute le regrettait-elle un jour devait se dire ce dernier. Même si dans son esprit, elle allait mourir sous la griffe du rouge. Enfin, Sombréclat disparut dans une pluie de pétales de roses, venant réapparaitre sur un morceau du toit qui n’avait pas été arraché. Verith l’avait suivi avec son esprit. Il aimait lui aussi le sens du spectacle, mais il n’appréciait pas forcément la liberté que cette dernière venait de prendre. Doucement, la tête massive de l’écarlate pointa en direction de la bipède. Ses yeux dorés portaient en leur sein l’orage éternel de fureur qui grondait en lui. Il détailla doucement le visage de cette dernière. Il était recouvert d’une substance qui dessinait des motifs. Le rouge ne savait pas s’il signifiait quelques choses. Cependant il les … appréciait ? Les Bipèdes étaient tous hideux à son sens. Sauf Edwyn qui avait eu un visage assez gracieux pour un bipède, n’en étant que plus qu’ignoble à l’intérieur. Ces peintures venaient masquer les traits disgracieux des bipèdes, les rendant donc agréables. | « C’est moi que vous désiriez? Me voilà. » |
L’esprit de Verith se retira de la pièce et des esprits des bipèdes pour aller en direction de Kälyna, venant l’entourer et l’enserrer. | « Je l’ai senti. Ton désir de vivre. On dirait que tu as changé d’avis depuis la dernière fois. Peut-être es-tu devenu moins sotte. La mort … tu en as pleinement peur maintenant. Car tu sais ce qu’elle signifie … la fin. Tout bonnement, la fin. » |
Le colérique se dressa un peu, levant son cou et sa tête, de manière à dominer la petite bipède de sa grandeur. | « Te souviens-tu ? De la promesse que je t’ai faite ? Ce que je n’ai pu te dérober aujourd’hui, je te le prendrais demain. Il existe plus d’une manière de parvenir à ses fins. Ton impertinence se transformera alors en cendres dans ta bouche. Vraorg est mort. M’en attribuer tout le mérite serait faire preuve d’arrogance, la même arrogance qui l’a conduit à sa perte. Mais je ne peux nier mon implication. Guider Fabius Kohan afin de lui faire prendre conscience de son rôle, protéger le marcheur de Väsà afin de contribuer à la réunion de l’épée astrale, occuper Vraorg durant la bataille. Des petites influences à des moments cruciaux qui m’ont permis de remplir mes promesses. Après tout je suis un être qui tient toujours ses promesses. » |
À défaut de faire disparaitre l’amour envers une personne, il suffit de faire disparaitre la personne envers qui est voué cet amour. La même logique pouvait être appliquée avec beaucoup de choses, notamment le lien. À défaut de le faire disparaitre lui, il fallait tuer tout être pouvant en être le vecteur, en somme les bipèdes. | « Mais ma promesse envers toi n’est pas entièrement remplie à mon goût. Les caprices d’un dragon … . Dois-je te tuer ? Ou bien te laisser vivre ? M’employant dès lors çà faire disparaitre chaque trace de cet être infâme en toi. Je dois avouer ne pas savoir laquelle de ces solutions choisir. Les deux étant à ma portée. Après tout, ta vie m’appartient désormais, grâce à cet elfe idiot. » |
Le rouge leva sa patte griffue et commença à l’approcher doucement en direction de Kälyna. | « Quoi qu’il en soit, j’ai donné ma parole. Je suis venu ici pour tuer la prêtresse blanche. D’une manière ou d’un autre, celle qui a servi fidèlement Vraorg mourra. Je vais donc te laisser le choix. Fuis mes griffes et je t’enverrais rejoindre ton maître. Laisse-toi saisir et ta fin pourrait être reportée. » |
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Mer 24 Fév 2016 - 5:21 | |
| L’orage venait de se poser sur Kälyna et elle avait immédiatement cessé de bouger. Elle avait noté la colère du rouge dans ses prunelles dorées qui la regardaient intensément. Elle s’était plu à quitter ainsi les elfes qui voulaient sa mort, mais l’étincelle amusée venait de disparaître. Elle reprenait tout son sérieux, car son but n’avait pas été de fâcher son « sauveur » et encore moins était celui de le vexer davantage. Elle ressentit l’esprit du dragon de l’ire l’engouffrer, venant en quelque sorte la paralyser telle une main invisible. Mais jamais l’idée de se dérober et de le fuir ne lui vint en tête. Au lieu, elle vint plonger son regard ardent dans le sien. Non, elle ne fuirait pas, pas même son regard. S’il désirait la juger à son tour, qu’il le fasse!
- Je veux vivre, telle est la vérité. Oui, j’ai été sotte. Je croyais que la fin serait ma libération. Or, je ne veux pas mourir. Je ne veux pas que ce soit la fin.
La dame blanche avait parlé d’une voix claire et sans la moindre hésitation. Contrairement à ses habitudes, elle n’était pas froide et sans émotion. Pour une fois, elle révélait ce qu’elle, Kälyna Vallaël, désirait. Pas ce que quelqu’un d’autre désirait pour elle ou ce qu’elle pensait vouloir tandis que ce n’était pas le cas. Elle était sincère avec elle-même et avec Verith.
Une ombre menaçante s’éleva au-dessus d’elle. Les gens normaux baisseraient la tête face à cette menace et quémanderait certainement sa pitié. Mais il faisait longtemps que la prêtresse blanche ne faisait plus partie de la normalité et que le moule de la société ne lui correspondait plus. Différente, fière et obstinée, l’elfette leva plutôt la tête et croisa l’or de son juge. Elle pouvait y voir son propre reflet et y lire ce qu’il pensait d’elle. Étrangement, elle aimait ce qu’elle percevait. Le dégoût tel qu’elle le connaissait de son entourage était absent. Elle pouvait y lire autre chose, bien que difficile à mettre le doigt dessus. Cachée derrière cette colère, était-ce de la curiosité? Ou de la fascination? Peut-être un certain intérêt?
- Je ne suis pas une personne qui oublie. Je me souviens de tout cela. Je me rappelle de l’amour et de tout l’intérêt que je portais à Vraorg, de ce lien invisible qui m’unissait à lui sans que je puisse m’y détacher. Je suis une abomination de la nature, jamais je n’aurais dû être choisie ainsi par les esprits et être une Inséparable tronquée. Mais c’était le cas et j’étais liée à ce tyran. Je l’aimais passionnément, aveuglément. Il était alors ma seule raison de vivre. Du moins, c'est ce que je m'acharnais à vouloir me faire croire.
Personne ne pouvait la comprendre réellement ni pouvait se mettre dans sa peau. Comment expliquer le fait qu’on était lié à quelqu’un sans pouvoir se défaire de cette chaîne invisible et qu’on ne pouvait que l’aimer. L’Inséparable ne se sentait bien qu’en présence de son lié. Lui avait-on demandé son avis? Certainement pas! En fait, peut-être que Verith était le seul être capable de la comprendre. N’avait-il pas lui-même été manipulé par les Esprits? Sans parler de ce Lien qui unissait dragonnier et dragon, c’était différent, mais à la fois semblable, non?
- Vraorg est mort. Mon cœur est déchiré, mais à la fois libéré. Je ne suis plus aveugle et je ne suis plus manipulée par un tyran. Mes idées sont désormais claires et je pourrais vivre comme je l’entends.
Si elle vivait, bien entendu, car c’était la mort qui semblait l’attendre. Une flamme vive brûlait en elle et un torrent d’émotions déferlait en son cœur glacé. La soif de vivre, la détermination de voir ce que deviendrait Armanda, la colère de ne pas avoir été à la hauteur, la mélancolie de faire face à la fin et la haine qu’elle ressentait contre l’univers entier.
- De tous les individus, vous êtres celui que je déteste le moins. J’ai apprécié faire votre connaissance, Verith, dragon de l’ire.
C’était vrai. Il était le seul qui avait su la confronter et qui l’avait vu sous son vrai jour. La patte du dragon rouge s’approchait dangereusement d’elle. Son choix était déjà fait : elle ne se déroberait pas de sa sentence. Elle ne baisserait pas les yeux non plus et ne les fermerait pas plus. Elle vivrait ce moment pleinement, confronterait ses peurs, et fixerait l’or jusqu’à la fin.
- Mon avenir vous appartient. Et je respecte toujours mes promesses, moi aussi. |
| | | Verith Modérateur Dragon Libre
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Dim 28 Fév 2016 - 14:30 | |
| ¤ Sombre pacte ¤ Seuls les fous choisissaient la mort. Tel était le point de vue de Verith. Et pourtant, la mort est dans l’ordre naturel des choses. Chaque chose doit mourir un jour. La mort et la vie sont un cycle, égal à celui de la destruction et de la création. L’un ne va pas sans l’autre. C’est également ce que pense Verith. La mort est une chose nécessaire et le rouge aime à la donner. Mais, le colérique aime aussi la vie et la construction en dépit de l’image qu’il peut arborer. S’il donne plus la mort et détruit, qu’il ne donne la vie et ne construit … c’est pour une raison simple et légitime. L’enfant de l’orage veut une construction solide, or cela est impossible sur les bases viciées sur lesquelles repose l’Armanda actuelle. Mais, pour ne pas s’éloigner du sujet, si Verith est si contradictoire dans sa manière de penser, adorer la mort autant que la vie, penser que la mort est une nécessité alors que seuls les fous choisissent de leur plein gré la mort, c’est également pour une raison extrêmement simple et légitime. L’instinct de survie, l’instinct de conservation face à la fin. Car la mort est tout simplement la fin. Une limite temporelle. Et qui souhaiterait que ses actions, son influence sur le monde cessent alors qu’il y a tant à faire, tant à remodeler. Oui stupide est celui qui désire mourir, stupide est celui qui n’a pas peur de la mort, stupide est celui qui accueille la mort à bras ouverts. Un fou, avec l’esprit limité. Mais il y a une autre raison qui pousse Verith à penser cela, à craindre, la mort, à craindre la fin. Le rouge se targue d’être un dragon libre. La liberté est la chose à laquelle il accorde le plus d’importance. Le souhait du colérique est simplement d’être libre… libre de chaque chose qui peut le contraindre, ou s’imposer à lui dans ce monde. Afin de faire tout simplement, ce que bon lui semble. L’absence de contrainte, posséder son libre arbitre, être autonome, indépendant. Libre de tout en quelque sorte. Les paroles de Kälyna, sa volonté de vivre, d’échapper à la fins faisaient écho aux pensées de Verith. Il était, en quelque sorte, content que cette petite sotte ait vu la vérité. Toutefois … il est une chose à laquelle le dragon libre ne s’attendait absolument pas. Une chose qu’il n’avait absolument pas pressentie. Même alors qu’il avait eu sa malédiction. Une chose dont il ignorait l’existence. Une chose … abominable. | « Je ne suis pas une personne qui oublie. Je me souviens de tout cela. Je me rappelle de l’amour et de tout l’intérêt que je portais à Vraorg, de ce lien invisible qui m’unissait à lui sans que je puisse m’y détacher. Je suis une abomination de la nature, jamais je n’aurais dû être choisie ainsi par les esprits et être une Inséparable tronquée. Mais c’était le cas et j’étais liée à ce tyran. Je l’aimais passionnément, aveuglément. Il était alors ma seule raison de vivre. Du moins, c'est ce que je m'acharnais à vouloir me faire croire. » |
Les esprits-totems, une chose à laquelle Verith n’avait pas prêté énormément d’attention, car ça ne concernait que les bipèdes et présentait une menace … faible à ses yeux. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’une telle chose puisse exister. Une création des Esprits qui peut s’apparenter au lien. Un frisson d’horreur et de dégout parcourra l’échine du grenât alors que son mental lui était révulsé de cette découverte. Une preuve de plus que, même si ce n’était pas la même chose, le concept de lien unissant étroitement deux individus, leurs âmes, est une chose atroce. | « De tous les individus, vous êtres celui que je déteste le moins. J’ai apprécié faire votre connaissance, Verith, dragon de l’ire. Mon avenir vous appartient. Et je respecte toujours mes promesses, moi aussi. » |
Doucement, la patte de Verith se referma sur l’elfette. Il l’a saisi légèrement, se contenant de la couvrir. Sans pour autant la serrer fortement au point de la faire souffrir ou de la broyer. Le rouge resta immobile quelques instants. | « Je … Accroches-toi, et ne fais rien de stupide. » |
La deuxième patte avant de Verith s’approcha de la première. Il les colla, croisant les griffes, formant une petite cavité entre ses paumes où se trouvait Sombréclat. Les ailes du dragon rouge se déployèrent et après avoir donné un coup de patte arrière puissant en direction du sol pour se propulser, l’unique dragon libre de ce continent dévaster battit des ailes, s’envolant. Rapidement, le rouge prit la direction de l’Ouest. | « Tu es effectivement une abomination. Cette chose, cet inséparable est semblable à la magie qui unit un bipède à un dragon, privant de liberté ces derniers. Tu es comme eux, une abomination. Mais … tu es aussi une victime, tu n’as pas eu le choix de subir ce lien. Victime de la création des Esprits. Tout comme les dragons liés sont victimes de la création d’Edwyn Ruddy. Cependant … contrairement à eux … tu reconnais ce que tu es et tu le rejettes… » |
Le vol de Verith s’accéléra. Il avait bien l’intention de quitter ce désert rempli de bipèdes au plus vite. | « Tu vas vivre Kälyna et je vais t’aider à te libérer de cet Inséparable. En échange, je ne te demanderais qu’une chose … tu m’apporteras ton concours dans l’annihilation de la magie du lien qui unit bipède et dragon … afin que jamais plus cette chose infâme ne représente une menace pour ma race. Et que leur liberté … ne puisse jamais plus être entravée. » |
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: Au nom de... qui? [FB - Aegnor] Jeu 3 Mar 2016 - 21:40 | |
| Kälyna n’avait rien fait de stupide. Fixant Verith, elle attendit patiemment que sa patte se referme sur elle et qu’il mette fin aux jours de la prêtresse blanche. Mais la douceur de son geste l’avait surprise, elle qui s’attendait à ressentir une vive douleur lorsqu’elle serait broyée. Ce n’est donc pas aujourd’hui qu’elle mourait? La reconnaissance se lut dans son or tandis qu’elle lisait dans celui du rouge qu’il ne la tuerait pas. Vivre, c’est ce qu’elle voulait maintenant, et c’est avec conviction qu’elle ne laisserait rien ni personne la faire déroger de ce plan. La seule exception se présentait sous le nom de Verith, mais maintenant elle savait que ce n’était pas dans ses plans non plus.
Les griffes du dragon se refermèrent autour d’elle et formèrent une sorte de bulle protectrice autour d’elle. Le tremblement qui s’ensuivit lui indiqua qu’on s’éloignait de l’endroit où l’empereur des elfes l’avait condamnée à mort. Le désert n’était pas un endroit qu’elle aimait et elle était bien heureuse de pouvoir s’y éloigner. Surtout que sur le toit de l’édifice, sous les ardents rayons du soleil, son sang semblait vouloir bouillir dans ses veines. Sans la protection des esprits, le désert redevenait un endroit des plus dangereux que seuls les habitués, ceux qui y avaient toujours résidés, resteraient.
Sombréclat écouta les paroles de l’enfant de l’orage et un sourire se forma sur ses lèvres noires. Pour une fois dans sa vie, l’elfette eut l’impression qu’il y avait quelqu’un capable de la comprendre et cet être s’appelait Verith. Pour la première fois depuis longtemps, elle ressentit de l’amitié pour quelqu’un et son cœur s’éprit de cette envie d’en prendre soin. Elle voulait être libre de ses décisions, de ses émotions et de ses gestes. Cette fois-ci, elle en avait fait le choix.
- Je suis de tout cœur avec vous et tant que je vivrai, je vous aiderai. Verith, vous avez ma parole. Désormais, je suis libre et ceci, c’est moi qui l’ai décidé.
Sa voix avait été emplie de douceur et d’une vive sincérité à l’égard de son nouvel ami. La prêtresse blanche s’installa confortablement au creux de sa patte et posa sa tête sur la paroi protectrice de sa main. Son regard détailla le monde du haut des airs à travers une fente des doigts de l’Aile de mort et elle resta silencieuse pendant un moment, se perdant momentanément dans ses pensées. Vraorg était mort. Elle avait été dévastée par sa défaite, mais elle ne ressentait plus qu’un grand soulagement à présent. Comment était-ce possible? Normalement, ses idées devraient être noires et la vie ne devait plus apparaître comme une option. Mais ce désir de liberté et de vivre animait Kälyna, de même que celui de se rapprocher de Verith et de mieux le connaître. Un lien invisible s’était créé entre les deux, un lien qui n’avait pas besoin d’être détruit cependant et dont les deux étaient pleinement maîtres.
Pour que cela soit possible pour l’elfette, il n’y avait qu’une explication : l’Inséparable était morte. Il n’y avait plus rien qui la reliait à Vraorg, ce tyran qu’elle avait tant aimé et qui ne lui avait jamais rendu. Un flot d’émotions déferla dans le cœur désemparé de la dame. Elle n’avait jamais connu d’autre que ce sentiment de vide et ne s’était sentie bien qu’en présence du dragon blanc. Cela allait donc pouvoir changer…? Cela avait déjà commencé à changer : elle se sentait bien avec Verith. C’était merveilleux, mais si déconcertant à la fois.
Kälyna posa sa main contre la paume du dragon. C'est un doux chant qui s'éleva, chant qui remerciait le dragon libre d'accorder la vie au monstre enfin libéré de ses liens.
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