An 5 d'Obsidienne, fin juillet

Le temps s’écoulait lentement, sans prise sur le corps et l’esprit de l’ancestral. Il n’avait quasiment pas ouvert la bouche depuis son emprisonnement le mois dernier, n’éprouvant de toutes façons pas le besoin de s’entretenir avec quiconque et surtout pas avec ses gardiens effarouchés qui limitaient au maximum tout contact avec le terrible prince noir. A part pour lui fournir, non sans dégoût, sa nourriture, ils n’approchaient jamais des barreaux de son antre et ne croisaient son regard que contraints et forcés. Il ne leur en tenait par rigueur ceci dit, le silence était une vertu qu’il avait toujours apprécié.

Ambre seule prenait la peine de le visiter de façon régulière. Avec une rigueur presque têtue, elle venait illuminer la sombre pièce de sa douceur et de ses attentions. Il s’éveillait alors quelque peu et lui rendait la réplique parfois de façon taquine mais son départ le faisait invariablement retomber dans un calme et silencieux repli qui l’amenait parfois à rester parfaitement immobile pendant des jours entiers pour la plus grande perplexité de ses gardiens. Pauvres créatures mortelles ballotées par le temps…

Aucun vampire en effet n’avait été affecté à sa surveillance. Sans doute craignait-on une trahison, pauvre peuple incompris qu’ils étaient… Il n’avait pourtant même pas encore vraiment songé à une possible évasion. Et pour aller où s’il vous plait ? Vraorg était partout et même coupé du monde qu’il était il n’avait pas besoin de recevoir les nouvelles pour se douter qu’il ne devait pas se trouver bien loin de la ville Protégée. Il suffisait de renifler à plein poumons cette sale odeur de peur et de désespoir qui régnaient sur la ville de Sandur… Une vraie promesse de défaite. Si encore on lui avait demandé son avis pour établir les stratégie de défense de la ville… Mais il fallait croire qu’après le coup d’Aigue Royal Korentin et ses compagnons ne souhaitaient pas réitérer l’expérience. Soit. Qu’ils se débrouillent, lui en avait déjà fait bien assez. L’un des fragments de l’épée avait été ramené, le second se trouvait on ne savait trop où alors à d’autres de le trouver. Pour sa part il se contenterait d’un rôle d’observateur pour le moment, il ne pouvait de toutes-façons pas faire grand-chose d’autre et il n’aimait pas agir sans avoir toutes les informations nécessaires. Il serait bien temps de décider de si il valait mieux fuir ou combattre lorsque la fin des temps arriverait en la personne de l’autre albinos…

Très lentement, son regard pensif se posa sur la poche de sang désormais vide qui lui avait été fournie quelques jours plus tôt. Il n’avait pas soif, un ancestral pouvant sans peine se contenter d’un repas par semaine. Ce qui lui manquait c’était plutôt la chasse, le plaisir de la traque ou simplement de la morsure. Oh bien sur Ambre n’hésitait pas à lui proposer son poignet à chaque visite et il lui arrivait de s’y nourrir mais ce n’était pas tout à fait la même chose. Aucun humain ne comprendrait jamais la force impérieuse qui poussait les vampires au meurtre, ce plaisir instinctif qu’ils avaient à remettre leur suprématie en question à chaque repas et à s’apercevoir que oui, ils étaient toujours des prédateurs. Il se demandait bien comment les choses se passaient là haut entre le peuple vampirique et les autres… Les tensions devaient être fortes, surtout alors qu’il n’était pas là pour les tenir d’une main de fer. Rêveuses, ses prunelles brillèrent un instant tandis qu’il réfléchissait instinctivement au meilleur moyen de tirer profit de tout ceci. Non… Patience. Il ne pouvait prendre le pouvoir de Sandur à lui seul ou même appuyé de ceux qui lui étaient loyaux. Sa tentative ne ferait qu’affaiblir le protectorat et alors Vraorg en protégerait. Une fois de plus il devait attendre, tant qu’à frapper mieux valait le faire lorsque cela pouvait vous rapporter quelque chose. Et puis de toutes-façons, comment sortir ?

Il existait peu de geôles au monde capables de le retenir. Physiques, elles ne résistaient pas à sa force vampirique. Magiques, elles s’écroulaient rapidement sous l’habileté et la force brute de ses pouvoirs. Mais son logement actuel était plus que cela… Forgé par les meilleurs artisans, les barreaux étaient à même de lui résister. Tissés par les Esprits, la magie ne tirait pas son énergie de la trame… Il n’avait donc aucune prise dessus, ou n’avait en tout cas pas encore trouvé comment y parvenir. La Magie Supérieure… Voilà bien une énergie à même de le passionner pour des heures et des heures. C’était d’ailleurs encore le cas à cet instant et c’est ce qui expliquait son immobilité. Muscles figés et traits impassibles, il laissait son esprit parcourir lentement et décortiquer avec patience les milliards de combinaisons magiques qui formaient sa prison. Parfaitement inconscients du manège de leur prisonnier et de l’avidité avec laquelle il apprenait de nouvelles choses sur la magie supérieure, les gardes devisaient dans un coin et n’accordèrent que peu d’attention au visiteur qui tira finalement Lorenz de son occupation. Son pas trop léger pour être entendu ne pouvait être que celui d’un vampire, quand à son odeur, il la connaissait :

« Viladric… Après tout ce temps tu te décide à venir me voir. Tu as donc une si grande confiance en ces barreaux ? »

Il n’avait pas tourné la tête vers lui. Se contenant de l’accueillir simplement par la voix et avec sa morgue habituelle. Enfin finalement il se décida à l’observer, l’acier de ses prunelles se posant lourdement sur la créature arrêtée devant sa cellule. Si il ressentait de la curiosité vis-à-vis de ce visiteur, il n’en laissait rien paraître

Oui il ne savait pas vraiment au final ce qui l'avait poussé à se rendre ici. Néanmoins il s'y était rendu, Wintel enfermé dans une cellule, après tout ça valait le détour! De plus il savait que ce dernier ne pouvait pas en sortir pour le moment, de quoi presque être enivré par toutes les possibilités que cela pouvait donner. En temps normal Lewyn ne laissait pas trop son instinct prendre le dessus, mais là. Comment ne pas être réjouit à l'idée que ce tyran soit enfermé ? Et ce même si le fait que ce dernier soit encore en vie restait une mauvaise nouvelle malheureusement… Néanmoins Viladric s'était donc rendu de ce pas à la prison pour pouvoir rendre visite au prince noir, les gardiens de Wintel ne firent d'ailleurs pas trop attention à lui contrairement au prisonnier qui visiblement l’accueillit même d'une manière très assortit.

Et en voyant le regard de Wintel, et en ayant entendu ses paroles un grand sourire parcourut les lèvres de Viladric. Un très grand sourire qui mélangeait à la fois insolence, et une dose d'ironie comme les propos qu'il tînt à Wintel.

Et il commença donc avec ce ton qui débordait d'ironie, et d'insolence, après tout n'était-ce pas approprié à la situation ? « Oh non, mais tu sais mon cher Lorenz que je t'ai toujours admiré ! Tu es un dirigeant si noble, si grand, si compatissant, et si astucieux que j'étais venu te voir pour me faire pardonner, et retirer ce que j'avais dit sur toi. Après tout ce n'est sûrement pas justice que tu ait vécut 3 ans comme esclave de Vraorg, et que tu soit maintenant enfermé ici. » Et il souriait grandement, s'il devait mourir bientôt à cause des théocrates autant qu'il ait pu au moins faire quelque chose qu'il voulait faire… D'ailleurs après cette petite séance d'humour Lewyn alla poser son dos sur le mur non loin, et dire plus sérieusement après un instant de flottement.

« Te rend tu compte au moins de ce qu'est devenu Armanda à cause de tout ceci ? Peut-être que nôtre peuple arrivera à imposer sa domination, et alors ? Pour diriger quoi ? Un continent ravagé par la guerre, ou pour être asservit à Vraorg le blanc ? » Dit-il d'un ton posé avant de poursuivre. « Et tu pense encore pouvoir y arriver maintenant avec les dragons contre nous ? Plus aucun dragonnier ne sert le peuple vampirique désormais c'est un fait. Si Vraorg disparaît, qu'arrivera t-il ? Nôtre peuple sera à nouveau amené au bord de l'extinction par les guerres ? Et qu'aura tu donc accomplit à part faire d'Armanda un continent ravagé par la guerre, avec deux peuples davantage aux bord de l'extinction auparavant, et des humains, et des elfes encore plus déterminés à nous anéantir ? Et avec l'appui des dragons ! Est-ce donc l'avenir dont tu as rêvé, et dont tu rêve encore Lorenz ? » Dit-il implacable car c'était la vérité, après tout. Qu'arriverait-il si le peuple vampirique continuait la guerre ? Ce n'était même pas que les idéaux de Lorenz étaient à vomir pour Viladric même si c'était le cas, mais où espérait-il aller au final avec ceci ? Avec les elfes, les humains, et les dragons sur le dos du peuple vampirique ? Non pour Lewyn la paix avait toujours été la seule solution viable, et les temps actuels ne faisait que le démontrer davantage...

« Ne pense tu pas qu'à un moment il faudrait savoir être raisonnable, et se remettre en question pour agir au mieux Wintel ? Au risque d'au contraire d'obtenir la victoire totale de plutôt échouer entièrement... » Acheva t-il avant de laisser planer un lourd silence, après tout quel avenir pour leur peuple ? C'est à ce genre de moment que Lewyn aurait aimait que Kylian soit là pour l'aider, mais bon. Il était lui aussi un renégat après tout, et aussi férocement attaché à ses idéaux au moins. Et Wintel était certainement leur ennemi juré après Vraorg, le même Wintel à qui il était en train de parler. Et dont il aurait avoué avoir un certain soulagement à le voir disparaître après tout le mal qu'il avait fait. Et Lorenz devait sans doute être l'un des seuls être en ce bas monde que Lewyn voulait voir mort, et si possible enterré. Et ce pour le bien d'Armanda, et car la paix serait impossible sinon pensa t-il. A sa manière Lorenz Wintel était donc la représentation du mal pour Viladric, avec Vraorg le blanc.

Et cette histoire de Lorenz en cellule permettrait au moins de pouvoir se confronter à ce dernier, et faire entendre sa voix alors qu'en d'autres temps Wintel l'aurait asséner avec sa magie avant qu'il ne puisse ouvrir son clapet..

Son sourire n’était qu’insolence. Rien d’étonnant quelque part, l’ancestral ne pouvant que comprendre parfaitement à quel point il devait être tentant pour n’importe quel renégat de venir jouir, voir même profiter, de la situation. Nulle surprise donc ne déforma ses traits, la seule concentration de ses prunelles permettant de savoir s’il était ou non conscient de tout ceci et des paroles que l’autre lui vomissait dessus. Allons allons… C’était affligeant de voir à quel point le respect se perdait rapidement lorsque le risque d’un rapide châtiment s’éloignait. Aussi perméable qu’un rocher à l’effet des blagues de son interlocuteur, il demeura fidèle à lui-même en le prenant au pied de la lettre avec la sourde et froide rigidité d’une lame Elfique :

« Compassion et justice sont des mots bien vains dans la bouche d’un vampire. Tu es désolant, très cher. »

Si il espérait le prendre à défaut sur son propre terrain en utilisant l’ironie il risquait d’être singulièrement déçu. Déjà lassé de l’échange et assuré de sa propre et piètre estime pour son interlocuteur, il s’apprêta à se détourner pour le planter là autant qu’il était possible de le faire mais Lewyn n’en avait de toutes évidences pas terminé et continuait la discussion, le dos appuyé à un mur. Eh bien ? Ainsi donc il était possible de débiter une telle quantité de sottises en si peu de temps ? Voilà qui était passionnant… Enfin passionnant peut-être pas non. Intéressant plutôt. Non pas ? Bon. Disons simplement que c’était marquant. Voilà.

Lui répondre ou le laisser dans sa crasse ignorance ? On ne pouvait qu’hésiter devant ces deux choix si… Ennuyeux. Mais il était vrai que ce n’était pas comme si il était débordé ces derniers temps. Lui qu’on accusait de ne jamais faire la moindre bonne action, peut-être pouvait-il au moins tenter de mettre un peu de plomb dans la cervelle de ce damoiseau là ? L’idée l’amusa et fit flamboyer ses prunelles une seconde avant qu’elle ne retrouve leur calme coutumier tandis qu’il répondait :

« Etrange comme vous les renégats ne voyez en moi que fureur et folie alors même que je ne me suis toujours laissé guider que par la raison. »

L’autre pouvait rire si ça lui chantait, mais il n’en restait pas moins que c’était la vérité la plus profonde. Certes ils n’étaient pas d’accords avec lui et encore moins avec les choses que sa raison lui avait justement fait faire mais était-ce pour autant légitime de le taxer de folie ? Agacé par cette idée révoltante, il secoua légèrement la tête avant de désigner d’un geste large l’endroit où il se trouvait :

« Crois tu que je serai-ici si je ne l’avais toléré ? »

Il haussa un sourcil en émettant cette interrogation, mais ne lui laissa pas le temps de répondre. Son doigt vint se poser sur l’hideuse cicatrice qu’il avait récoltée sur le bras moins de deux mois plus tôt :

« La mort m’a touché à de nombreuses reprises, mais ces derniers mois elle m’a même embrassé par deux fois et ceci parce que j’ai suivi ma raison en luttant pour éviter la destruction de ce monde. Non je n’ai pas les mêmes aspirations que toi, rebelle. Mais non tu n’es pas pour autant autorisé à me juger. Tu ne sais rien de moi. »

La taille de sa cellule ne lui permettait pas de faire beaucoup plus de quelques pas, mais les deux qui le rapprochèrent de la grille furent suffisants pour faire bondir ses gardes sur leurs pieds. Il fallait dire que son simple port de tête et l’arrogance avec laquelle il tenait ses épaules donnait à eux seuls une image inquiétante à celui qui n’était pourtant qu’un prisonnier. Ah ! Comme quoi tout respect ne se perdait pas simplement parce que quelqu’un avait placé une grille sur le chemin… Satisfait par cette idée, l’ancestral s’immobilisa autant pour les calmer que pour continuer :

« Je suis ici parce que j’ai estimé que c’était la meilleure solution possible à l’heure actuelle pour le bien de mon objectif principal, c'est-à-dire la mort de Vraorg. Sauf erreur, vous poursuivez le même but. Si j’étais demeuré aux côtés de cette créature votre petit protectorat n’aurait pas eu la moindre chance Viladric. J’étais pour lui une arme de premier choix. Je suis ici aussi parce que j’ai été choisi par Mort pour une raison inconnu, et je suis ici pour finir parce qu’une mission importante avait été confiée à Esmelda Kohan et que je n’avais pas la moindre confiance en ses capacités pour la réussir. Je hais les dragons et je me fiche de savoir combien d’Armandéens vont mourir pour détruire le Blanc mais une chose est certaine, je ne ferais rien qui risquerait de faire échouer notre objectif principal. Sa mort. »

Il avait articulé ses mots avec le soin extrême qui faisait partie de ses habitudes politiciennes et qui le caractérisait si bien. C’est d’ailleurs avec le même soin qu’il termina sobrement :

« Je suis ici justement par raison. J’aurai pu résister et causer de terribles dégâts à moi seul dans tout votre rassemblement. Je pourrais tempêter et faire un fracas abominable en exigeant la mise en place d’un tribunal que vos dirigeants m’accorderaient forcément simplement parce qu’ils sont idiots au point de perdre leur temps avec ce genre de choses même en ce moment. Je pourrais mettre tous mes efforts dans un projet réaliste ou irréaliste d’évasion. Je pourrais faire tout cela. Mais au contraire de la plupart d’entre vous, je sais raisonner. Et je sais raisonner avec ma tête. Ce qu’elle me dit actuellement c’est qu’en étant dehors je desservirai mes propres objectifs, aussi suis-je ici. Tu as d’autres accusations pour moi ? »

L’ironie de nouveau, mais plus agacée que véritablement mordante. Il ne s’était jamais préoccupé de ce qu’on pouvait bien penser de lui et s’en fichait d’ailleurs encore pas mal mais de là à accepter n’importe quoi il ne fallait tout de même pas exagérer. C’était déjà bien assez énervant que de devoir rester là simplement pour ne pas causer de guerre civile au beau milieu du protectorat alors même qu’il s’estimait lui-même le meilleur tacticien et le meilleur mage de toute cette satanée révolte !

« Désolant…. Ce mot a des allures de compliments si élogieux quand ils sortent de vôtre bouche ô prince noir. » Dit Lewyn avec un fin sourire, après tout qu'un vampire comme Lorenz trouve Lewyn désolant était la preuve du contraire pour lui, quoique de toute manière il n'en avait rien à faire de la façon dont les autres le percevaient, et ce depuis toujours, lui-même se suffisait amplement en ce sens-ci. Et il n'avait pas envie de jouer les moutons à vouloir se comporter comme les standards vampiriques le voudraient forcément, ah moutons… Voilà un mot qui désignait parfaitement la chose tout en était délicieusement ironique en sachant que l'on parlait d'un peuple de prédateur. Enfin Lewyn de toute manière n'était guère honteux d'être différent, au contraire car il n'avait jamais supporter l'idée de se soumettre à une idée, ou un concept au point de s’aliéner à ce dernier. Avait-il fait exprès d'ailleurs d'être à ce point là une aberration du côté vampirique ? Peut-être...

Enfin dans tout les cas il savait a peu près où s'en tenir avec Wintel, et qu'il y avait peu de chance que ce dernier faiblisse, ou lui annonce qu'il comprenait, ou qu'il avait tort. Non ! Car Wintel appartenait à l'espèce des vampires politiciens après tout, une espèce dont il était un représentant talentueux. Le genre à vous faire croire à ses idées alors qu'à la base vous n'étiez pas du tout d'accord avec. Sur un point ils étaient d'accord, le fait qu'ils n'étaient pas d'accord c'était déjà ça au moins, quand aux idées. Elles étaient totalement différente, ce qui pouvait sembler sottise à Wintel semblait moral à Lewyn. Ce qui pouvait sembler raison, ou être amplement justifier pour Lorenz était par contre scandaleux pour Viladric. En somme tout deux avaient une manière de pensée radicalement différent, ils ne seraient que durement d'accord l'un, et l'autre sur un sujet.

Sauf que Lewyn n'avait pas cette aptitude de croire que ses idées étaient forcément les meilleurs, mais… Pas non plus du genre à suivre celle des autres aveuglément non plus… Ah l'égo défaut suprême des vampires parmi tant d'autres, et si Lorenz devait avoir un défaut ce serait certainement celui-là. Il était malin, et charismatique certes, mais si arrogant, et imbu de lui-même, et de sa supériorité absolument pas fondé en réalité… Que cela lui jouerait certainement des tours un jour. Avec de la chance ce serait plutôt tôt que tard.

« Fureur, folie...Chacun a ses buts, chacun les pense bien fondé d'ailleurs. Qui a raison ? Je ne suis pas assez arrogant pour dire que c'est forcément moi. Mais c'est juste que nous avons des idéaux fondamentalement différentes, et surtout pas les mêmes manières de penser. Le problème étant que nos idéaux sont opposés, et que nous avons des buts opposés, et somme prêt à tout pour eux. C'est là que ça coince... » Dit-il sérieux, et pensif. Après tout Lorenz était mauvais, mais il pensait faire le bien probablement. C'est ça qui faisait qu'il était vraiment très très nocif. Rien de pire qu'un tyran croyant agir au mieux à sa manière après tout…

« Je suppose que si tu es ici c'est bien parce que tu as de bonnes raisons, quand à savoir ce que tu as en tête malheureusement je ne peux pas lire dans tes pensées. Et je ne sais pas si de toute manière j'aurai envie vu ce que ce doit être là-dedans... » Dit lewyn avec une dose de sarcasme quand Wintel eu parlé ensuite, et lui laissa enfin à nouveau la parole, ah ça… Oui il était au courant de la chose, mais il était méfiant. Et c'était bien légitime à ce sujet-ci…

« Pas autorisé à te juger ? Pourtant tu dois faire la même chose sur moi sans me connaître. Je me permet donc de le faire si je le désire car après tout c'est mon droit, et mes pensées n'appartiennent qu'à moi, et puis je n'ai jamais aimé ce principe que tu as du faites ce que je dit pas ce que je fais.... Quand à te connaître ? Sans doute que je ne te connais pas vraiment effectivement, mais c'est pareil inversement, et puis de toute manière il suffit de voir tes actes passés pour se faire une opinion. Qu'importe les causes au vu des conséquences. Tu pense peut-être que tout ce que tu as fait est justifié selon toi, mais au final cela n'enlève rien au mal que tu as causé. Te soucie tu après tout de connaître le vampire qui a essayé de t'assassiner avant de le juger? »

Et visiblement tout le monde semblait nerveux à l'égard de Wintel… Ils avaient raison de faire ainsi, mais il fallait bien lever la tête contre ce dernier que de s'échiner à devoir s'agenouiller. Car mieux valait au fond mourir libre que vivre esclave, mais bien entendu vivre, et être libre était un choix cent fois préferable…

« Ah… Visiblement tu es toujours aussi… Non je n'ai pas besoin de le dire, peut-être qu'au final tu finira par t'en apercevoir de toi-même un jour, mais Dracos cela semblerait presque être trop beau pour être vrai. » Poursuivit ensuite Viladric lasse, après tout Wintel se croyait tellement supérieur, et meilleur que tout le monde. Il finirait probablement par appendre un jour qu'il y avait toujours meilleur que soit, mais d'ici là Vraorg serait mort de vieillesse peut-être… Et Wintel resterait toujours comme ça, et toujours aussi dangereux... Et ce sur tout les plans. Un politicien habile, et si bon menteur, mais s'il y avait une chose que Lewyn détestait c'était la trompeur, et il avait eu toujours cette tendance à ne pas apprécier l'autorité qu'elle quel soit de toute manière...

« Dit moi donc Wintel… Toi qui te cache si bien derrière la raison, ton désir de détruire les elfes est donc tant que cela inspiré par la raison ? Même pas un minimum de haine derrière ? Et pour t'être enticher d'une humaine à ce qu'on m'a dit… Cela aussi t'as été attisé par la raison ? » Acheva t-il en arborant un sourire énigmatique avant d'achever. « Ou bien c'est que nôtre prince noir semble finalement n'avoir pas que la raison qui le pousse à agir. Y aurait-il donc un cœur tendre derrière le terrible Lorenz Wintel ? Intéressant, voir même émouvant... » Puis pour finir sur cette touche de questionnement délicat. "Surtout que cette jeune femme a l'air si douce, et si gentille, l'inverse de ta personne... Suivrait tu donc l'exemple de nôtre cher Kylian Wallam? C'est que finalement tu lui ressemble assez sur certains points, ironique ne trouve tu pas?" Acheva t-il, bon après tout cette histoire de romance entre la princesse impérial, e tle vampire renégat avait finit par ce savoir. merci Vraorg, pensa Lewyn avec une certaine tristesse pour le dit couple qui connaîtrait certainement des temps difficiles...

Spoiler:

Ils tournaient en rond tous les deux, incapables de se mettre d'accords sur un point autre que le fait qu'ils n'étaient justement pas capables de tomber d'accords. Sans doute étaient-ils tout simplement trop différents, trop ou pas assez vampire chacun au goût de l'autre... Quelle importance cela pouvait-il bien avoir de toutes manières ? Ils ne pouvaient se décevoir étant donné qu'ils savaient chacun à quoi s'attendre au sujet de l'autre et ce depuis des années. Là où un sujet de curiosité se présentait c'était sur le fait que Lewyn ai pu ressentir le besoin ou simplement l'envie de rendre visite à Lorenz... Curiosité morbide ou réel désir d'en savoir plus ? L'ancestral ne pouvait le savoir, ce dont il était sur par cotnre c'était que si les rôles avaient été inversés il n'aurait pas perdu une seule seconde de son précieux temps à visiter Lewyn. Peut-être ce dernier avait-il plus de temps à perdre...

Le choix des mots de son interlocuteur aurait pu le faire sourire si il avait été plus expressif. Il n'était "pas assez arrogant" hein ? Une façon comme une autre de lui reprocher son propre orgueil. Ce n'était certes pas la première fois qu'on cherchait à le prendre en défaut sur ce point mais il n'y était pas très sensible. Pourquoi aurait-il dû suivre les sentiers tous tracés ? Qui avait donc décidé un jour qu'il était bel et bon de se montrer humble, courtois, et courageux ? Il n'était rien de tout cela, ou jamais aux moments où on s'y attendait en tout cas et il ne le regrettait pas. Même avant sa transformation il s'était toujours considéré comme différent de la majorité des gens. Plus hargneux, plus malin, plus décidé, plus fort aussi simplement. C'était un fait qu'il était difficile de renier ne serait-ce que par sa simple puissance et maîtrise magique alors pourquoi prétendre le contraire ? La fausse humilité ne valait à ses yeux pas mieux que la folie qui poussait certains à se croire plus forts qu'ils ne l'étaient en réalité. Le tout était juste de savoir où on se plaçait afin de ne pas mesestimer ou surestimer ses forces, le reste ne comptait pas lorsque l'on visait juste.

Les sarcasmes continuèrent, dégoulinant sur Lorenz comme la pluie coulerait sur un rocher. Le tutoiement têtu le laissait tout autant de marbre, ce n'était pas la première fois qu'un adversaire se permettait de tenter ce genre de chose en croyant que cela lui suffirait pour se hisser à la hauteur de son interlocuteur et le fait était que la plupart avaient fini sur une déception amère... Bien que souvent considéré à tort comme un être volcanique il était capable de faire preuve d'une froide et patiente maîtrise qui l'amenait bien souvent à attendre des mois, voir des années ou plus avant de voir enfin l'occasion de vengeance se présenter. A supposer même qu'il veuille vraiment se venger d'ailleurs, il faudrait pour cela l'atteindre comme certains elfes l'avaient fait pour espérer inspirer chez lui une véritable rancune plutôt qu'un simple sentiment de devoir remettre l'autre à sa place. C'est donc très calme qu'il écouta la suite, haussant légèrement les sourcils au sujet du secret de ses pensées puis les fronçant très légèrement devant la sottise des affirmations suivantes. Cette fois il pouvait difficilement laisser passer sans un mot :

"Au cas où tu ne l'aurai pas remarqué Viladric, je suis le prince de ton peuple selon les lois de ce même peuple. Je suis parfaitement en droit de te juger, de te condamner, et pour finir de t'abattre comme le hors la loi que tu es. Quel dirigeant se soucie de connaître celui qui a tenté de l'assassiner avant de le faire décapiter ?"

Cette réalité là était immuable. Le renégat pouvait rejeter autant qu'il le voulait les lois et les coutumes vampiriques, il n'empêchait qu'elles existaient et qu'à leurs yeux, il était en tort. Prince des vampires par la force et donc par le droit, Lorenz avait la justice de son côté et ce serait le cas tant qu'il pourrait garder son titre. Curieux de savoir ce que l'autre pourrait bien avoir à répondre à cela, il fut néanmoins attaqué sur un autre terrain qui glaça immédiatement ses prunelles. Dangereusement tranchant, l'acier se fit plus sombre tandis qu'il considérait son interlocuteur en silence, cherchant à savoir si oui ou non il pouvait constituer une menace sérieuse pour Ambre. Rien alors n'aurait pu le maintenir dans sa cellule, il en était certain et peu lui importait ce qu'on pouvait bien en penser. Si à cet instant il avait dû avoir le moindre petit doute, la moindre petite inquiétude concernant une quelconque tentative du vampire de se servir de la jeune humaine alors plus rien n'aurait pu compter plus que sa résolution immédiate et incorruptible de le faire disparaître de la surface de ces terres. Chair, squelette, sang et même âme si il l'avait fallu, il n'aurait rien laissé de Viladric. Pas même une empreinte, pas même un souvenir ou le souvenir d'un souvenir. Son visage s'approcha alors des barreaux jusqu'à les frôler comme si il avait oublié jusqu'à leur existence et ses canines brillèrent un instant lorsqu'il articula avec la calme et glaçante certitude d'un tueur quasi millénaire :

"Ambre Orétoile et la compagne que je me suis choisit en vertu de tous les droits qui m'ont été accordés lorsque j'ai pris la tête de notre peuple. J'ai affronté et vaincu ceux qui ont eu la témérité de s'y opposer en pleine lumière puis j'ai écrasé et détruit ceux qui ont eu la bêtise de croire pouvoir le faire dans l'ombre. Je ne renie pas ce qu'elle est et ma réponse à ceux qui en sont mécontents est celle-ci : que celui qui souhaite s'opposer à la volonté de son prince le destitue. Si il en est capable..."

Il le fixa longuement, le transperçant de son regard impérieux, ce même regard qui avait fait trembler et finalement se courber la majorité des vampires. Quand au sujet des elfes, il ne l'avait même pas évoqué, préférant le balayer de toute la force de son indifférence. En quoi Viladric pouvait-il bien comprendre le moindre fragment, la moindre partie de son histoire ? Il n'était rien qu'une poussière passant dans sa vie, une étincelle fragile qui s'éteindrait dans sa propre insignifiance. Assuré de ce point, il s'accorda un mouvement minime qui détendit ses muscles fins et en revint finalement à la conversation, non sans une once de moquerie aussi acide envers lui-même qu'envers son interlocuteur :

"Wallam adorerait la comparaison. Mais dis moi si nous nous ressemblons tant alors pourquoi as-tu absolument voulu le rejoindre ? Tu l'as cherché pendant très longtemps, ne prétend pas le contraire. Qu'espérais-tu ? Qu'il te protégerai ? Ou bien qu'il ménerait le peuple vampire vers quelque ère de paix et de joie ? Wallam n'a jamais compris son propre peuple Lewyn, pas plus que toi. Vous vous voilez la face en prétendant que les vampires ne me suivent que par obligation. Sois honnête une seule seconde, c'est vrai peut-être pour certains excentriques mais les autres ? Les inadaptés dans cette histoire c'est vous, et vous seuls. Regarde toi, c'est à peine si tu comprend nos lois !"

Il faisait bien sur référence à ce qu'il avait dit un peu plus tôt au sujet des règles du plus fort et de la gouvernance princière chez les sang-froids. Après tout, qu'est-ce que Lewyn pouvait bien avoir à lui reprocher si ce n'était de se comporter comme un véritable vampire en prenant ce qu'il était assez fort pour prendre et en détruisant à peu près tout le reste ?

Lewyn manque mine de rien de rigoler quand Lorenz s'affirma son prince ! Pour lui sans doute, mais pour Lewyn non. Ce dernier après tout n'avait pas de maître au final, et il n'en aurait certainement jamais, tellement il détestait l'idée d'être soumit de force à qui que ce soit. Libre, et indépendant jusqu'au bout des ongles voilà ce qu'il était, et que Wintel lui dise ce genre de chose l'amusait comme il le fit remarquer avec amusement.

« Oh ça… Je ne le sais que trop bien, et pour tout avouer. Je ne regrette absolument rien, je n'en fais qu'a ma tête, et ce sera toujours comme ça. Tu te crois dans ton bon droit, et moi aussi inversement. Et ce sera toujours ainsi probablement. » Enfin bon il n'était pas un renégat à moitié de toute manière, et sûrement pas un crotale comme Xander qui se presserait sans doute de prendre le pouvoir à la mort de Wintel pour être un dirigeant encore plus despotique.

Mais Lewyn le savait il était en tort par rapport aux lois vampiriques, et… Alors ? Il n'en avait tellement rien à faire, il était renégat, c'était voulu, c'était assumé, et il n'était pas du genre à regretter ce genre de choses. Il le resterait, et continuerait à agir selon ses principes, et rien d'autre. L'hypocrisie était après tout ce qu'il détestait le plus...

Quand à l'humaine, non. Il ne comptait pas spécialement faire de mal à cette dernière, pas pour sa part. Après tout Viladric avait des principes, même si cela ne devait pas vouloir dire grand-chose pour les autres vampires. Et impliquer une innocente humaine dans le conflit vampirique renégat, loyaliste lui semblait tout à fait immonde. Après tout même si c'est soit disant pour un plus grand bien, si on se met à dessein à faire ce genre de crimes, c'est la porte ouverte pour en commettre nombre d'autres...

« Tu mérite la mort, mais elle non. Dommage, car si tu venais à mourir elle serait en danger car elle était proche de toi… Je vais te le dire franchement... » Dit-il en fixant Lorenz qui mine de rien était assez intimidant, mais toujours aussi rebelle, et comme toujours adorant contester l'autorité surtout quand celle-ci se faisait aussi présente Lewyn lui dit en faisant à son tour sortir ses crocs. « Je ne lui toucherai pas un seul cheveu à ton amante, et je ne compte lui faire aucun mal. Car j'ai des principes pour ma part, et j'y crois. Mais si tu tiens vraiment à elle évite d'en faire ainsi une cible tentante pour tout ceux qui veulent s'opposer à toi. Si tu l'aime vraiment tu devrai d'ailleurs envisager la possibilité de mourir avant elle, et d'assurer son avenir par la suite. » Oh bien entendu cette façon de pensée était peut-être intolérable pour Wintel, celle d'envisager sa mort, mais elle était très réaliste au vu de la situation actuelle d'Armanda.

« Ah, mais oui je cherchai son aide, et sa protection. » Dit ensuite franchement Lewyn avant de rajouter. « Oh, mais je ne me voile pas, je sais ce que sont les mieux, je sais quelle est la nature, et l'instinct qui pousse chaque vampire, et je sais avant tout que je suis une exception. » Néanmoins cela ne voulait pas dire que les choses ne changeraient pas, mais il n'avait pas envie d'en parler à Wintel, et il poursuivit. « Mais je suis moi, et cela ne veut pas dire que je dois faire comme les autres. Bien entendu j'aimerai que mon peuple adopte enfin une attitude digne envers les autres peuples, mais à défaut qu'il le fasse moi je le ferai. Car je suis moi, et ce sont mes choix, et je suis libre de mes choix. »

Sur ces quelques paroles il s'écarta donc des barreaux calme, et acheva alors qu'il commença à partir.

« L'avenir me donnera raison, l'avenir me donnera tort… Cela je n'en sais rien, mais ce que je sais c'est que cela ne m'empêchera de faire ce que je voudrait faire, et selon mes idéaux. Nous verrons bien où cela me mènera. » Et il partit sur ces quelques paroles.

[Hrp : Conclu comme convenu^^.]