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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
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La fin d'une longue quête [PV Matis]

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MessageSujet: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeLun 24 Aoû 2015 - 21:37

¤ Retour au bercail ¤


Ere d'Obsidienne an V, 10 Juillet

Le sable volait sur leur passage. Un bruit lourd à moitié étouffé résonnait dans le silence de cette mer de sable, entremêlé du souffle des bêtes qui galopaient à vive allure. L'empereur elfique, accompagné par ses soldats, traversait le désert en direction de Fort-Espérance. Depuis combien de temps était-il parti en direction de l'extrême Ouest pour parcourir les plaines de Sombreval et venir en aide aux évadés de Morneflamme. Six mois, six mois d'une longue absence, soit plus de la moitié d'une année. De long mois où il n'avait donné que très peu de nouvelles afin que ses messages ne soient pas interceptés par les théocrates. Bien souvent c'était le simple envoi de nouveaux rescapés qui témoignait qu'il était encore en vie. Combien de personnes avait-il pu aider et même sauver ainsi ? Trop peu à son goût. Beaucoup avaient été tués avant qu'il ne parvienne à les attraper. Et beaucoup d'autres avaient été à nouveau capturés et renvoyés dans ce lieu infâme qu'est Morneflamme. Aegnor ne pouvait que se réconforter des âmes auxquelles il avait pu venir en aide. Si cela ne tenait qu'à lui, il serait resté là-bas jusqu'à la fin de l'année, caressant l'espoir que des rescapés du volcan s'y trouvaient encore. Cacher derrière un fourré ou dans le terrier d'un lapin. Peu importe où ils auraient pu être, l'ancien prince les aurait trouvés et leur serait venu en aide. Malheureusement la condition précaire dans laquelle lui et ses hommes vivaient depuis ces derniers mois n'était plus tenable. Fatigue, stress, manque de vivre, blessure. Tôt ou tard à rester ainsi ils se seraient fait capturer ou tuer. Bêtement pour avoir continué alors qu'ils auraient pu battre en retraite, reprendre des forces et retourner à l'assaut. Si Artaher lui avait bien appris quelque chose, c'est que la retraite n'est pas une faiblesse, mais une tactique. L'élève avait bien appris la leçon.

Traversant une partie du Wylorel avec l’aide du marché noir d’Aldaron, il avait pu s’approcher des plaines de l’Est et partir droit en direction du protectorat. Cela n’avait pas été facile, d’autant plus que l’endroit grouillait de théocrate. Il avait appris sur le trajet qu’une grande bataille avait eu lieu. Il regrettait de ne pas avoir été présent pour soutenir ses troupes. Néanmoins la mission qu’il s’était confiée avait de l’importance aussi. Chercher tous les possibles soutiens. La moindre personne pouvait faire la différence. Un soldat de plus, un soigneur de plus, un fermier de plus. Rien n’était à négliger, aucune personne.

Aegnor avait senti toute la tension accumuler depuis ces derniers mois se relâcher brusquement à l'instant où il avait traversé la lisière de protection des esprits. Ici désormais, dans cette immensité brulante, il n'y avait plus que des alliés. Du moins, comme individus. Bien sûr, il y avait toujours des ennemis ici. Le soleil et les autres animaux vivants ici. Il ne fallait pas baisser sa garde, mais pas la tenir à un niveau aussi élevé que précédemment. L'Evanealle ne pouvait cependant pas s'empêcher de sursauter à chaque fois qu'il entendait un cri de chacal ou de hyène. Pensant qu'il s'agissait du hurlement sinistre d'une meute de loups vampiriques. Ces bêtes avaient été plus un cauchemar que les théocrates. Les meutes de ces créatures impies parcouraient les plaines de Sombreval en quête de toutes choses qui pourraient soulager leur soif de sang. De véritables abominations.

Traversant le désert de nuit, se cachant dans les diverses grottes où caches du protectorat qu'ils trouvaient lors de la journée. Le blond en était presque venu à regretter le temps maussade de Sombreval. Les cieux étaient constamment couverts de nuages et la pluie ne cessait presque jamais, mais il y faisait frais. Alors que la chaleur de la journée empêchait tout voyage, à moins de vouloir se suicider. Après une dernière chevauchée dans cette mer de sable, le groupe du prince qui se comptait plus que quatre membres, étant parti à six au départ, voyait se profiler au loin les murailles de la cité bâtie par les esprits. La lune lentement se couchait et l'aube pointait le bout de son nez. Esfelia commençait doucement à se réchauffer. Ils arriveraient à leur destination aux premières lueurs du jour.

C'étant bien reposé à leur dernière escale, l'esprit du prince ne ressentait presque plus la fatigue de ces derniers temps. Celle-ci s'évaporerait sans doute une fois l'enceinte de Fort-Espérance franchie. En revanche, le corps de l'Evanealle était encore sous tension. Mais un bon bain et un bon repas et tout cela ne serait plus qu'un lointain souvenir. Toutefois, beaucoup de travail l'attendrait à son retour, il en avait conscience. Il devrait rattraper six mois d'absence, se tenir au courant de ce qui s'était passé. Connaitre le dénouement de la dernière bataille. Savoir si une solution à leur situation avait commencé à pointer le bout de son nez. Le chemin de la défaite de Vraorg avait-il enfin été trouvé ?

L’empereur sylvestre franchit les murailles en passant par la grande porte alors que les rayons du soleil commençaient à dissiper l’ombre des murs de sable. Le regard orangé du prince se posa sur le lieu et un soupir d’apaisement s’échappa de lui. Il tira un peu sur sa bride pour faire pivoter son cheval et regarder ses compagnons.

« Voilà qui marque la fin de notre mission. Je remercie chacun d’entre vous pour m’avoir suivi dans cette périlleuse tâche. Je salue votre courage, votre détermination et votre loyauté. Et je pleure Lothil et Silir d’avoir perdu la vie, mais je les remercie de l’avoir donné pour en sauver d’autres. J’irais voir leur famille pour leur présenter mes respects une fois que je me serais reposé. Allez vous reposer, vous l’avez amplement mérité. Plus aucun hurlement sinistre ne viendra troubler notre repos désormais. »


En cœur les soldats elfiques saluèrent et remercièrent leur souverain avant de partir chacun de leur côté. Aegnor tourna son regard en direction de l’immensité désertique, par-delà la porte de sable encastré dans la muraille.



Dernière édition par Aegnor Evanealle le Dim 25 Oct 2015 - 11:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeMar 25 Aoû 2015 - 17:33

Après des mois de fuite et de traque il avait finalement fini sa course à Fort Espérance en compagnie de Luna… La petite Luna qui n’était plus si petite que cela l’avait aidé à rentrer entier sur les terres du Protectorat. La jeune femme l’avait aidé à aller de l’avant, l’avait soutenu dans les moments les plus sombres de ces dernières semaines. Et aujourd’hui il pouvait la remercier de l’avoir mené si loin, d’avoir été présente quand il en avait eu le plus besoin. Un jour il espérait pouvoir lui rendre la pareille, être présente pour elle et l’aider à mener à bien ses objectifs et ses rêves. Le premier d’entre eux étant bien entendu de libérer son amie Elfe retenu par Vraorg. Mais pour le moment ce n’était pas ce qui occupait ses pensées.

Une fois qu’il était rentré dans cette cité qui allait être son nouveau foyer, il s’était fait accueillir par un des Esprit Majeur, son arrivé avait donc été tout sauf discrète contrairement à ce qu’il avait espéré. Il avait aussi eu vent d’une terrible bataille qui avait eu lieu entre le Protectorat et la Théocratie. Il n’avait eu que de vague échos des morts et des blessés mais tout cela n’était guère étonnant au vu de l’Ampleur de la bataille. Et de toute manière il n’avait pas été en mesure d’y participer tant à cause de la géographie que de son état physique. Mais après un mois de repos quasi-forcé il avait finalement reprit du poil de la bête et c’était tant mieux.

Après tout cela il était allé voir les siens, retrouver ses deux sœurs, son nouveau beau frère, sa belle sœur et leurs enfants. Tout ce petit monde avait été terriblement heureux de revoir Matis qui, à cause de ses trois terribles années, était maintenant considéré comme le Chef de Famille. Une tache lourde qui signifiait beaucoup pour le jeune homme tant sur le plan émotionnel que sur les nouveaux devoirs qu’il signifiait. Mais là aussi ce n’était pas ça qu’il avait en tête chaque soir.

Dès qu’il le pouvait il se situait sur les murailles de la cité pour espérer apercevoir l’arrivé de ses amis évadés et de ses compagnons d’armes. Pour le moment il n’avait encore vu pas grand monde, sans doute étaient ils toujours en train de venir vers la cité ? Peut être étaient ils déjà arrivé et il ne les avait tout simplement pas vu. Il mettait clairement de côté le fait qu’ils auraient pu être tué… Il avait confiance en chacun d’entre eux et savait que tous pouvait venir ici. En fait, l’un des seuls dont il savait la vie sauve était Korentin, et cela était déjà une bonne nouvelle. Mais qu’était donc devenu Aldaron, Aramis. Cette dernière était elle toujours en vie ? Il n’espérait qu’une chose concernant son amie, c’était qu’elle puisse arriver ici le plus vite possible. A dire vrai il avait déjà essayé de partir à sa recherche mais par deux fois il avait été refoulé dans ses intentions… Il n’était tout simplement pas en état.Mais ce n’était pas pour autant qu’il n’abandonna l’idée de partir à sa recherche dès que son corps le lui permettrait de nouveau. Peut importe le tant que sa prendrait, en attendant il venait tout les soirs ici, dans l’espoir de revoir sa partenaire de prison…

Mais ce soir là ce n’était pas Aramis qu’il retrouva mais bel et bien l’Empereur des Elfes. Aegnor. Il l’avait rencontré il y a des années de cela, avant son internement à MorneFlamme. Et, non seulement il l’avait rencontré mais en plus il l’avait combattu lors d’un duel qu’il avait alors perdu. Pas sûr qu’aujourd’hui il puisse lui résister bien plus longtemps au vu de son état. Mais ça c’était une autre histoire. Il l’observa du haut de sa muraille et commença même à se diriger vers lui alors qu’il parla à ses hommes et les envoya se reposer.

Bonjour à vous Seigneur Aegnor…. Voila bien des années que nous n’avons pu nous voir.

L’ancien Capitaine, visiblement fatigué et habillé sobrement, s’arrêta à quelques mètres de l’Empereur des elfes. Il espérait juste qu’il se souviendrait de lui, ne serrait ce que pour discuter une nouvelle fois et en apprendre plus sur les trois années qu’il avait perdu en prison.

Je ne sais si vous vous rappelez de moi mais nous avons partager un duel lorsque Fort Espérance se trouvait encore dans une grotte.

Quoi qu’il en soit il est bon de savoir que vous allez bien et que vous dirigez encore les vôtres.

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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeDim 30 Aoû 2015 - 22:34

¤ Morneflamme ¤


Dehors, le vent caressait lentement la surface de la mer de sable, soulevant au passage quelques grains qui se mirent à virevolter dans les airs tels un nuage ou un essaim d'insectes minuscules. Le regard orangé du prince glissait sur les soldats qui avaient été ses compagnons ces derniers mois. Un léger sourire flottait sur ses lèvres alors que son corps se sentait soulager. Ils l'avaient suivi dans cette folle quête et il avait réussi à la ramener. Néanmoins, tous n'étaient pas revenus. Deux d'entre eux étaient tombés au combat. Mais le sacrifice de chacun avait permis de sauver de nombreuses vies. L'Evanealle espérait qu'ils trouveraient la paix auprès de mort. Dès qu'il se serait reposé, il irait présenter ses hommages aux familles des défunts. Il leur raconterait comment leur proche est mort et ce que son sacrifice a permis de faire. L'empereur espérait que l'héroïsme et dévotion à une noble quête dont avait fait preuve ces deux sylvains, adouciraient la peine de ceux qu'ils laissaient derrière. Doucement, le visage du prince tourna en direction du désert qu'il avait traversé ces deux derniers jours. Une chevauchée éprouvante, mais qui restait une balade de santé en comparaison de Sombreval. De temps à autre, l'empereur elfique avait braqué son regard en direction de l'extrême-ouest. Là où s'étendait autrefois une luxuriante forêt … là où s'étendait il y a peu une inquiétante brume … là où s'étend aujourd'hui le domaine d'Océan. Les elfes avaient perdu leur terre. De manière définitive. Aegnor ignorait ce qui adviendrait des siens une fois le combat contre Vraorg terminé. Où pourrait-il bien les conduire à présent ? Le royaume elfique avait définitivement disparu. Peut-être qu'après cette longue guerre, il serait temps pour les elfes de remonter à bord de leurs bateaux aux voiles nacré pour s'en retourner sur leur ancienne terre. Était-ce cela le destin des sylvains. Perdre leurs territoires les uns après les autres, chasser par un ennemi implacable.

Le blond ferma doucement les yeux alors que ses doigts vinrent serrer les rênes de sa monture. Il était père du peuple elfique. Il guiderait ses enfants vers de nouveaux rivages où la société elfique pourrait se rebâtir et resplendir à nouveau. Il le ferait même s'il ignorait encore comment, car c'était son devoir. La longue marche ténébreuse allait encore continuer, mais au bout de celle-ci, une aveuglante lumière s'y trouvait. Une lumière salvatrice. Des bruits de pas se firent entendre non loin de lui. Quelqu'un semblait approcher. L'Evanealle redressa la tête, rouvrant les yeux, avant de décrire un petit mouvement avec la bride de son cheval afin de le faire tourner. La monture tourna doucement en direction de l'individu qui s'approchait et arrivait bientôt à sa hauteur.

« Bonjour à vous Seigneur Aegnor…. Voilà bien des années que nous n’avons pu nous voir. »


Aegnor entendu l’humain avant de le voir. Le son de sa voix vint caresser le cœur du souverain d’une certaine allégresse.

« Je ne sais si vous vous rappelez de moi, mais nous avons partagé un duel lorsque Fort Espérance se trouvait encore dans une grotte. Quoi qu’il en soit il est bon de savoir que vous allez bien et que vous dirigez encore les vôtres. »


Le regard orangé du prince qui brillait dans cette semi-pénombre lentement déchirée par les rayons du soleil naissant. Un faible sourire vint se dessiner sur les lèvres du prince, trahissant à peine la joie du souverain elfique. L’humain avait changé, en même, il avait été à Morneflamme. Cet endroit, l’on ne pouvait y aller sans en revenir avec des séquelles. Sur un ton amusé, l’ancien prince lui répondit.

« Mettriez-vous en doute la mémoire du souverain des elfes ? Je suis content de vous revoir Matis Falkir. Je suis heureux d’apprendre que vous êtes parvenu à rejoindre le protectorat après vous êtes évadé de Morneflamme. Dame Thredë était inquiète de savoir ce qu’il était devenu ses compagnons d’infortune lorsque je l’ai retrouvé à Sombreval. Elle espérait que tout comme elle, ils aient pu rejoindre le Protectorat. Je dois dire que je suis content de vous retrouver ici plutôt que dans les plaines maudites. »


Doucement, Aegnor passa sa jambe droite sur le flanc gauche de son destrier et descendit de sa monture. Se réceptionnant sur le sol avec la grâce habituelle des elfes. Ses cheveux flottèrent légèrement avant de retomber. Il était bien plus long qu’avant. Il faudrait qu’il demande à son valet de les couper afin qu’ils ne les gênent pas dans les batailles à venir. L’Evanealle passa devant sa monture, venant caresser le museau de l’équidé, dispensant quelques mots en elfique pour le remercier de l’avoir porté jusqu’ici. Il reporta ensuite son attention sur Matis, légèrement inquiet.

« Comment vous sentez-vous ? »


Il faisait bien sur évidence à son état physique et mental qui avait dû être rudement malmené à Morneflamme. Aramis était dans un état déplorable lorsqu’il l’avait trouvé. Aldaron avait lui aussi le visage creusé quand il l’avait rencontré à Caladon. Il faudrait du temps aux évadés pour se remettre de cette prison de malheur.

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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeMer 2 Sep 2015 - 12:27

L’elfe n’avait pas changé d’un poil, en même temps qu’est ce que trois années dans une vie elfique ? N’était ce pas comme trois mois ou trois semaines dans une vie Humaine ? Matis ne savait pas vraiment comment rapprocher ses trois années en terme Elfique, surtout pour quelqu’un qui ne les avait pas vécu. Mais, si cela n’avait pas été grand-chose pour l’Empereur des Elfes, Matis lui, se sentait comme s’il avait pris dix ou vingt ans. Bien content que son corps ai pu soutenir la douloureuse expérience qu’était MorneFlamme ainsi que sa fuite.

Il sourit aux paroles de l’Elfe, il avait été comme ça la première fois qu’ils s’étaient rencontrés, toujours avec une pointe d’humour et d’ironie. Il l’appréciait pour cela aussi car après tout, ils n’étaient peut être pas si différent tous les deux… Il hocha les épaules en lui répondant le plus naturellement du monde. Bien content d’apprendre que son amie avait aussi été retrouvée. Que de bonne nouvelle pour cette journée qui commençait à peine.

Loin de moi l’idée de mettre en doute la formidable mémoire des Elfes, mais il faut avouer qu’en tant qu’Empereur vous devez avoir mieux à faire que de vous souvenir de moi. Je suis content de voir que vous ne m’avez pas oublié, c’est un réel plaisir même…

Quoi qu’il en soit je suis content de savoir qu’elle va bien, dans cette prison nous avons beaucoup partagé et nous avons beaucoup souffert… Elle plus que nous, de par les conditions et la nourriture…


Rien qu’à cette pensée il faillit vomir, repenser à tout ce qu’il avait mangé… A l’origine de tout cela… Vraorg payerait le prix fort de sa forfaiture, Matis se l’était juré, même s’il devait en mourir. Mais rapidement il observa l’Elfe qui descendait de son canasson et venait vers lui. S’enquérant de sa santé, il voulait savoir s’il s’était remis de sa fuite de MorneFlamme. C’était louable de sa part, et beaucoup lui avait posé cette question. Certes il savait que parler lui ferait du bien, mais quand il avait vu la réaction de Luna à ses propos.. Comment pouvait il imposer cela à d’autre ?

Cela va nettement mieux maintenant… MorneFlamme à été une épreuve pour tout ceux qui y ont été, Korentin et tant d’autre… Beaucoup sont mort et quoi qu’on ait pu vous dire à ce sujet, je ne crois pas qu’on puisse imaginer un instant toute cette souffrance tant qu’on ne la pas vécu.. Et je suis conte que vous n’ayez pas eu à la vivre…

Quoi qu’il en soit j’ai retrouvé les miens, et j’attends que les derniers fuyards passent cette porte même si je crains qu’aujourd’hui nous ne retrouverons plus personne. Les théocrates ont repris en main les fuyards et les ont soit tué soit renvoyé à MorneFlamme… Un bien funeste destin.


Il soupira un instant avant de se ressaisir. Maintenant il était sorti, il devait penser à autre chose et essayer d’aller de l’avant, oublier pour mieux se soigner. Mais était ce seulement possible ?

Et vous ? Etiez vous à la recherche des fuyards ? J’ai cru comprendre que vous aviez mis la main sur certains d’entre eux… J’aurais aimé tomber sur vous, hélas avec Luna Duruisseau nous avons dû refaire un passage par la case prison à Althaïa…

Le bon côté de la chose c’est que l’on y a découvert des choses extraordinaires mais ça, je pense que vos confrères dirigeants du protectorat vous en parlerons mieux que moi. Après tout, c’est vous qui nous dirigez n’est ce pas ?


Il observa la grande étendue de sable devant lui, plus pour s’imprégner de ce nouveau « Chez soi » que pour profiter du paysage. Cela lui donnait un air mélancolique, c’était assez étrange car il commençait presque à apprécier cette vue.

Et vous ? Ces trois années n’ont pas dû être de tout repos…. J’espère que les vôtres vont bien car dans ce désert ce ne doit pas être facile tous les jours n’est ce pas ? Je sais que vous ne pouvez pas forcement me faire part des secrets de vos réunions de dirigeant mais vous avez une idée sur la suite des événements ?

A dire vrai je n’attends qu’une chose, reprendre le combat, ça fait trois ans que j’attend cela et que je me la coule douce. Faudrait que je commence à mériter ma paye non ?

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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeSam 5 Sep 2015 - 13:41

¤ Intriguante découverte ¤


Trois années étaient à peine à battement de cils dans la vie d'un elfe, néanmoins, ces trois années avaient été particulièrement éprouvantes. C'est presque comme si elle avait duré trente ans. Le contexte difficile de la guerre, les conditions de vie et la crainte pour son peuple en était les causes. S'il avait été humain, ces années auraient sans nul doute marqué les traits du faciès d'Aegnor, mais ce n'était pas le cas. Hormis peut-être une mine fatiguée. Les mirettes volcaniques de l'empereur elfique se posèrent sur le visage de Falkir. Celui-ci portait bien plus le poids de ces dernières années que lui. Pourtant il ne lui semblait pas bien vieux. La vie des hommes était si courte et la guerre ne faisait que la raccourcir davantage. Pauvres humains. Un sourire bienfaisant ornait les lèvres de l'ancien prince. Il appréciait cet humain, dommage que sa loyauté aille à Korentin Kohan, car il aurait apprécié l’avoir parmi ses fidèles comme il comptait Tomyn Alaïs parmi les siens. Peut-être que lorsque la situation se sera stabilisée, que la place de l'empereur dragonnier sera à nouveau assurée, Falkir souhaitera s'éloigner du monde turbulent des hommes pour s'approcher de celui plus calme des elfes. L'empereur ferma les yeux, secouant un peu la tête à cette pensée. Il devenait avare, ce n'était pas bon signe. Le sourire du prince s'efface au profit d'une mine écœurée lorsque le capitaine fit à mention du régime alimentaire des prisonniers de Morneflamme. Aramis lui avait raconté les horreurs de cette prison au cœur du volcan. Comment une telle chose pouvait exister. Aegnor remarqua le haut de cœur de Matis à l'évocation de ses douloureux souvenirs. Lui aussi portait les marques de Morneflamme, il le porterait sans doute toute sa vie. L'Evanealle était peiné, il aimerait tant que sa forêt soit encore là, derrière la lisière protectrice, de même que tout son empire. Il pourrait y accueillir les réfugiés de Morneflamme afin qu'ils soient coupés du reste du monde de l'horreur qui y régnait afin qu'ils puissent se rétablir. Un léger soupir s'échappa de lui. Peu de temps après, il était sol, descendu de son fidèle destrier.

« Hélas, je crains moi aussi que plus aucun rescapé de Morneflamme ne franchisse ses portes. J’ai effectivement, à l’instant même où j’ai appris que les prisons au cœur du volcan allaient flancher, pris moi-même la tête d’un groupe pour aller en aide aux fuyards. J’en ai sauvé, mais pas assez je le regrette. »


Lui aussi aurait aimé mettre la main sur Matis, malheureusement cela n’avait pas été le cas. Mais le plus important était que lui aussi avait réussi à rejoindre le protectorat. C’est tout ce qui comptait en cet instant. Matis éveilla la curiosité du prince lorsqu’il lui dit, qu’en dépit de leur bref emprisonnement, il avait fait avec une compagne une découverte étonnante. Une lueur intriguée éclaira le regard du prince. Cependant celui-ci lui indiqua que les autres dirigeants lui en diront davantage. Les sourcils de l’empereur se froncèrent légèrement. Non, il voulait savoir tout, tout de suite. Mais il ne pouvait le dire ainsi. Non, il devrait faire preuve de son habile talent de politicien pour le mener à lui révéler sa découverte. Après tout, c’était lui qui l’avait fait non ? Mieux valait qu’il l’apprenne directement du concerner plutôt que lui.

« Et vous ? Ces trois années n’ont pas dû être de tout repos… J’espère que les vôtres vont bien, car dans ce désert ce ne doit pas être facile tous les jours n’est-ce pas ? Je sais que vous ne pouvez pas forcément me faire part des secrets de vos réunions de dirigeant, mais vous avez une idée sur la suite des événements ? À dire vrai je n’attends qu’une chose, reprendre le combat, ça fait trois ans que j’attends cela et que je me la coule douce. Faudrait que je commence à mériter ma paye non ? »


Il faudrait que je commence à mériter ma paye, le prince sourit légèrement. Les elfes n’accordaient que très peu d’importance à la monnaie contrairement aux humains. Ce trait d’humour typiquement lié aux hommes, l’elfe n’était pas en mesure de le comprendre totalement. Quoi qu’il en soit, une lueur peinée vint vite remplacer l’amusement du prince.

« Il est vrai que ce ne fut pas facile. J’ai beaucoup demandé à mon peuple. Nous avons quitté notre forêt, chassé par Néant, pour nous réfugier sous terre. À présent, nous avons été chassés par Vraorg et nous avons dû fuir pour trouver refuge au plein milieu du désert. Cette guerre nous épuise plus que les anciennes. Je sais que je suis le père de mon peuple et que je dois garder espoir. Mais je ne sais pas comment tout cela va finir. Et je dois admettre que j’ai peur pour les miens. »


Le blond soupira un peu avant que sa détermination ne se renforce soudainement.

« Néanmoins, je pense que pour les miens, ces épreuves sans fin et un affaiblissement constant qui pourrait bien mener à notre extinction sont un meilleur choix qu'une vie d'esclave au service de Vraorg. »


Aegnor balaya sa peine et sa tristesse en un seul revers de la main et continuer, changeant progressivement de sujet pour répondre à Matis et l'amener à ce qui l'intéressait.

« Cela fait six mois que je me suis absenté pour venir en aide aux réfugiés de Morneflamme. Je ne dirige plus rien depuis un long moment et j'ignore beaucoup de choses qui ont bien pu se passer. Malheureusement, mes contacts avec le protectorat étaient très limités, voire même inexistants. Les seuls signes de vie que je pouvais offrir étaient l'afflux de réfugiés à qui j'étais venu en aide. Je ne suis plus au fait de beaucoup de choses. Je sais qu'il y a eu une bataille il y a peu, mais je ne sais pas qu'elle en a été l'issue. Ni ce qui s'est passé. Quant à savoir ce qui va se passer, je ne peux vous répondre dans l'immédiat. La seule chose que vous pouvez faire est de garder espoir. Nous trouverons un moyen de vaincre Vraorg. »


L'Evanealle marqua une courte pause pour reprendre sa respiration. Il n'avait aucune honte à dire la vérité sur son absence et sur ses conséquences. Il était dirigeant, on pouvait donc lui reprocher d'avoir ainsi délaissé son poste. Néanmoins, il l'avait délaissé pour aller secourir ceux n'ayant pas réussi à fuir Vraorg. Il était allé secourir des alliés, des alliés qui bientôt grossiraient leur rang. On ne pouvait donc que difficilement lui reprocher son absence, toutefois, certains le feraient.

« Oui, j’apprendrais tout ce que j’ai manqué sous peu. Mais je n’ai que très peu envie de l’apprendre de la bouche des autres dirigeants. Peu importe la gravité de la situation, le venin de la politique est toujours présent. L’alliance d’aujourd’hui n’est guère différente de la précédente. J’aimerais que vous me fassiez part de ce que vous avez découvert Matis. Et si celle-ci est si extraordinaire, je préfère l’apprendre directement de celui qui l’a fait. Car nul autre que vous ne pourra mieux m’en parler. »




Dernière édition par Aegnor Evanealle le Dim 25 Oct 2015 - 11:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeJeu 10 Sep 2015 - 20:25

Joignant ses mains dans le dos il écouta parler l’Empereur des Elfes, il appréciait discuter avec lui et il gardait un souvenir précieux de leur précédent échange. Sa situation n’était certainement pas la meilleure qu’il ait connu mais elle s’améliorait de jour en jour. Et, assister de pareille personne, il savait qu’il pourrait faire fi des défis qui s’annonçait devant lui. Il fallait qu’il ait confiance et qu’il garde le cap qu’il s’était donné.

Malheureusement je partage votre sentiment… A dire vrai je pense que beaucoup de ceux qui ont quitté la prison avec nous se sont fait reprendre ou ont été simplement tué par les sbires du Blanc. La traque… Cette traque que l’on nous a imposé durant ces longs mois a été éprouvante pour tout le monde, tant sur le plan psychologique que sur le plan physique.

Je pense que vous comprenez ce que je vais vous dire mais il faut comprendre l’état d’esprit dans lequel nous nous trouvons, nous les évadés. Nous avons traversé notre pays en ruine. Nous l’avons vu détruit et dénaturé par un tyran et toute sa clique. J’ai vu la ville qui m’a vu naitre en ruine, ruine qui accueillait encore un semblant de vie dans lequel la loi du plus fort est de mise.

Quand je pense à tout ce que nous avons dû sacrifier durant nos précédents combats et ce que nous « gagnons » aujourd’hui…. Je me demande si tout cela n’a pas été vain.


Matis soupira, repensant à chaque moment de sa courte vie de combattant. Il avait en tête chaque moment de sa fuite, chaque instant dans la prison avec Luna… Jamais il ne pourrait oublier.

A dire vrai je ne suis pas sûr d’être complètement sorti de cette prison….

Il resta silencieux un instant, profitant de la vue que lui offrait cet immense désert ainsi que la vie qui commençait à reprendre la ville maintenant que le soleil s’était levé. Il était quand même content d’être arrivé jusqu’ici, il avait revu beaucoup d’amis, il savait qu’il avait toute ces chances pour s’en remettre et qu’il ne serait pas seul dans ce combat.

En écoutant les paroles de l’Elfe, il comprit d’autant plus la peine qui l’habitait. Il avait, lui aussi, beaucoup demandé aux siens, et aujourd’hui où est ce que cela les avaient conduit ? Dans un désert, pourchassé comme de simple bête… Il avait de la peine pour eux, tout comme il avait de la peine pour tout ceux partageant cette situation.

Je ne sais que répondre à cela si ce n’est que vous ne serez pas seul dans votre lutte contre Vraorg. Vous ne serez pas seul pour trouver une nouvelle terre aux vôtres…Vous avez le temps pour vous, et si ce n’est pas de mon vivant que cela arrive, sachez que ce sera à mes descendants de reprendre le flambeau.

Il y a trois ans je vous avais fait la promesse de vous aider, aujourd’hui je la réitère.


Il ne savait pas si cela changerait quoi que ce soit pour l’elfe, en même temps que pouvait faire un Homme seul ? Mais il se le devait, parce qu’il l’appréciait, parce qu’il s’y été engagé et parce qu’il fallait le faire pour le bien d’Armanda et de ses peuples.

Aegnor reprit la parole en expliquant qu’il n’était pas au fait de la situation actuelle dans tous ses détails. Il se doutait bien que ce serait le cas mais avait espéré qu’il aurait quelques informations supplémentaires… Il ne pouvait pas gagner sur tous les tableaux non plus.

Il est rare de voir un dirigeant prendre ses responsabilités et assumer qu’il ne sait pas… En fait je ne connais que deux autres personnes dans votre cas… Bien trop peu à mon avis…

Il laissa planer sa phrase écoutant la suite des paroles de l’elfe. Parole qui le concernait directement qui plus est. Alors il sourit à ses paroles et hocha la tête tranquillement.

De toute façon je peux vous faire confiance n’est ce pas ? Vous n’êtes pas du genre à tout balancer à Vraorg n’est ce pas ? Alors voila ce qu’il s’est passé, pardonnez mes maigres compétences d’orateur.

Lors de mon évasion j’ai rencontré beaucoup de monde. Alford Gorder l’ancien bourreau de Fabius ayant poursuivi sa carrière pour Vraorg. Puis ensuite ce fut le tour d’un dragonne et d’une inquisitrice…Bref on se serait cru lors d’une soirée de gala au palais impérial. Peut de temps après tout ça je suis tombé sur Luna, la protégée de Korentin, un sacré bout de jeune femme si vous voulez mon avis. Je passe rapidement nos péripéties, nous avons fuit un groupe de soudard, nous avons été capturé et avons été envoyé à Althaïa devenus une sorte de prison magique ou je ne sais pas quoi.

De là nous avons essayé de nous enfuir en creusant un trou mais nous sommes tombé dans les restes d’un palais qui s’est avéré être celui d’Hendrick Kohan un lointain parent de Korentin, qui été toujours « vivant » d’ailleurs. Il nous a demandé de lui rendre service et nous as promis une récompense. Ah et j’oubliais, nous avons entendu les paroles d’Esmelda Kohan, me demandez pas comment je ne saurais vous expliquer… Donc après avoir aidé Hendrick à retrouvé sa bien-aimée qui s’avérait être un orbe contenant l’esprit d’un femme enchâssée dans un bateau, oui je sais ça part un peu en vrille, l’homme nous a offert les plans de bateau d’un ancien temps. Ces bateaux doivent nous servir pour trouver quelque chose, une arme si je ne m’abuse, capable de vaincre Vraorg.

Du coup à peine arrivé ici nous avons été accueilli par Feu, imaginez un peu mon choc émotionnel lors de cette rencontre surtout après presque quatre mois de fuite…. Et depuis j’essaye de me rendre utile du mieux que je peux en attendant la suite des événements.

Voila comment résumer un mois en quelques instants.
Matis sourit avant de conclure. Je vous avez bien dit que j’étais pas très bon et en plus je pense avoir perdu.
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeDim 13 Sep 2015 - 14:24

¤ Intriguante découverte II ¤


Morneflamme avait été une épreuve terrible, si terrible que le prince lui accordait beaucoup d'importance et en oubliait le reste. Sans doute qu'inconsciemment il ne voulait pas penser que derrière la douleur de la prison du volcan, il s'en trouvait une encore plus grande. Mais le capitaine Falkir lui rappela bien vite. Cette prison n'avait pas seulement torturé ses occupants en leur faisant manger la chair de leur semblable, en les épuisants à l'extrême, en les obligeant à se monter les uns contre les autres et à se plier à Vraorg. Tout cela dans une chaleur accablante. Elle les avait coupés du monde pendant trois ans. Sans nouvelles de l'extérieur, des évolutions des combats et du monde. Sans savoir ce qu'étaient devenus ceux qu'ils aimaient, l'endroit où il vivait. Ou encore les valeurs qu'ils protégeaient. La fuite de Morneflamme avait été plus un combat psychologique que physique. Savoir que l'on sortait du pire endroit de toute Armanda, savoir que si jamais on était attrapé on serait tué, ou pire renvoyé là-bas. Mais tout cela, en traversant des territoires qui avaient considérablement changé en trois années. La partie ouest du continent avait disparu, englouti par les eaux. Deux grandes cités humaines avaient été rayées de la carte. Aegnor ne put s'empêcher de faire une moue triste et profondément désoler lorsque Matis lui dit qu'il avait traversé sa ville en ruine. Son chez-soi avait disparu. L'Evanealle ne comprenait que trop bien ce sentiment et cette peine puisque lui aussi avait perdu l'endroit qui l'avait vu naitre.

« À dire vrai je ne suis pas sûr d’être complètement sorti de cette prison…. »


Triste constatation que celle que venait de faire Matis. Une partie de lui était sans doute morte là-bas. Il ne retrouverait jamais. Ce genre d'épreuve nous marque profondément. Mais elle nous aide aussi à définir ce que nous sommes et ce que nous voulons être. Aegnor aimait penser que, cette part de Matis qui était morte dans cette prison laisserait la place à une nouvelle. Une plus forte, née de cette blessure.

« Je ne sais que répondre à cela si ce n’est que vous ne serez pas seul dans votre lutte contre Vraorg. Vous ne serez pas seul pour trouver une nouvelle terre aux vôtres…Vous avez le temps pour vous, et si ce n’est pas de mon vivant que cela arrive, sachez que ce sera à mes descendants de reprendre le flambeau. Il y a trois ans je vous avais fait la promesse de vous aider, aujourd’hui je la réitère. »


Matis était incontestablement un homme d'honneur, il n'y avait pas de doute là-dessus. De telles personnes étaient rares, mais c'est sans doute ce genre d'individu qui, lorsque le monde ne tournait plus rond comme maintenant, permettait de ramener un peu d'ordre lorsque le moment se présentait. Un léger sourire naquit sur les lèvres du prince

« Je vous remercie Matis Falkir. Vous faites honneur à votre race avec de telles paroles. Mais, j’espère que nous n’aurons pas à obliger vos descendants à reprendre le flambeau, que vous puissiez voir de vos yeux ce qui a été accompli. »


Leur petite discussion continua, jusqu'à ce que finalement, le jeune capitaine décide de livrer à l'empereur elfique la fameuse incroyable découverte qu'il avait faite avec la jeune fille qui l'avait accompagné. Luna a-t-il dit qu'elle s'appelait, elle était la protégée de Korentin, cherchant dans sa mémoire elfique, il n'avait pas souvenir de l'avoir un jour rencontré. À moins que … si, ça lui revînt. Elle avait fait l'objet d'une polémique après la bataille de l'aube rouge, elle aurait ouvert un passage aux Alayien. Mais elle aurait été graciée par Korentin. Quelque chose se serait passé et elle n'avait pas été maitresse d'elle-même. Oui, son visage lui revenait, une petite enfant aux cheveux blonds. Il l'avait sauvé des griffes des Alayien lorsqu'il était retourné dans les abîmes d'Aigue-Royale. Bien rapidement, Aegnor chassa cette fillette de ses pensées pour se focaliser sur ce qu'était en train de lui livrer Matis. Cette fameuse découverte. L'empereur l'écouta avec attention, un petit sourire aux lèvres alors que l'humain racontait grossièrement ce qu'il lui était arrivé. Il n'avait pas de grande compétence d'orateur. Cependant, ce n'est pas ce qui lui était demandé, bien qu'un petit discours bien placé pût parfois donner du courage aux combattants. Le sylvain l'écouta sans l'interrompre, s'employant à retenir ce qu'on lui livrait. Althaïa, cette cité n'était plus la romantique d'autrefois. En particulier avec l'être qui la dirigeait. Une elfe … Aegnor était plein de honte en sachant que l'un des siens avait rejoint les rangs du voleur de cœur et le vénérait comme un esprit. C'était quelque chose d'impardonnable. Cette dernière devrait être capturée et jugée pour ses actes. Malheureusement, Aegnor doutait qu'elle échappe à un sort tragique. Tout ne pouvait être pardonné. L'empereur ne se moqua pas du jeune humain quand il lui raconta l'histoire d'Hendrick Kohan et de sa bien-aimée enfermer dans un orbe. La magie était capable de bien des choses, rien ne semblait impossible avec cette dernière. Même ce qui pourtant semblait le plus improbable. En revanche, c'est l'évocation des plans de bateau qui refroidit l'ancien prince, le crispant. Cette nouvelle bien qu'elle semble apporter une solution réveillerait certaines idées vieillottes des anciens elfes. Celle de reprendre les bateaux en quête d'une terre plus accueillante. Doucement, l'empereur porta une main à son menton, le caressant doucement, l'air pensif.

« Je vois … je vous remercie Matis pour m’avoir livré cette découverte. Je sais qu’il existe d'autres terre qu’Armanda en ce monde. Après tout, les elfes et les vampires sont arrivés en bateau ici. Idem pour les humains. Les dragons qui ont déserté Armanda sont sans doute sur un nouveau continent également, d’ailleurs les trois qui ont fait leur apparition il y a quatre ans venaient de là-bas. Il n’est pas fou de croire en l’espoir qu’il existe par-delà la mer une arme capable de vaincre Vraorg. La seule chose que l’on peut espérer, c’est que le voleur de cœur l’ignore. »


Aegnor lâcha un petit soupir.

« J’encouragerais cet espoir à la prochaine séance du conseil. Je ne vois malheureusement aucune autre alternative. Si les esprits eux-mêmes ne sont pas assez puissants pour le repousser, c’est à nous de leur venir en aide dans leur lutte. La seule chose que je crains, c’est ce que cette nouvelle va déclencher chez les miens. Pendant longtemps, alors que la guerre faisait rage contre les vampires, et dernièrement, lorsque Néant envahissait nos terres. D’anciens conseillers ont proposé la solution de reprendre la mer en quête d’une terre plus accueillante comme l’ont fait mes ancêtres. J’ai peur que cette nouvelle ne relance le débat dans le cœur des elfes. Cependant je sais que la plus grande majorité a conscience de l’état de la situation et que la fuite vers une nouvelle terre n’est pas une solution viable. Bien au contraire. Si Vraorg l’emporte, il n’y aura aucun endroit où se cacher. Il nous faut donc nous battre jusqu’au dernier. »


L’Evanealle passa une main sur son visage, venant se frotter un peu les yeux repensant à tout cela. Chaque mot qu’il prononçait n’était pas bien joyeux. Il allait finir par passer pour un personnage bien plus sombre qu’il ne l’est. Peut-être fallait-il redonner une note plus joyeuse que parler simplement d’espoir. Avoir quelques choses de concret. Le regard volcanique du sylvain se posa sur Matis.

« Avez-vous … retrouvez les vôtre en dépit de la chute d’Elena ? »


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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeMer 16 Sep 2015 - 17:31

Il écouta avec attention ce que lui disait l’elfe et le remercia platement d’un simple geste de la tête. L’homme recevait une nouvelle fois les honneurs des flatteries de l’Empereur des elfes, et comme ce n’était pas quelque chose qui arrivait souvent il en profita quelque peu. Même s’il n’était pas du genre à se faire mousser il était toujours plaisant de recevoir de tels compliments.

Je vous remercie et j’espère aussi pouvoir le voir de mon vivant… Sinon se serait quelque peu dommage…

Le capitaine avait parlé avec beaucoup de rapidité et de simplicité dans ses propos car il ne voyait pas l’intérêt de développer le propos plus de raison. L’important n’était pas la forme du message mais bien son contenu, et le contenu était qu’ils avaient peut être trouvé un moyen de combattre Vraorg… L’elfe, qui était autrement meilleur que lui quand il s’agissait de narrer des récits ou de discourir, ne se moqua pas et ne fit aucune remarque. Peut être ne voulait il pas le blesser ou le rabaisser, tout l’honneur était pour lui car bien d’autre en aurait profité pour le rabaisser. Mais ce n’était pas son cas, c’était peut être ça être un véritable dirigeant ?

Il écouta les propos de l’elfe et se rendit compte qu’il n’était décidément pas fait pour la politique et qu’il était bien content que d’autre s’en occupe pour lui… Même si des fois il n’était pas du tout satisfait du résultat qu’il avait sous les yeux. Les grands discours, les grands échanges entre dirigeants pouvaient ou semblaient être d’un ennui mortel. Toutes ces personnalités qu’il fallait prendre garde de ne pas choqué, de ne pas bousculer… Comment faisaient ils pour tous se supporter avec autant de faux semblant ? Matis ne comprenait décidément pas et il n’était pas sûr de pouvoir comprendre un jour….

L’échange avec l’elfe l’inquiéta surtout quand il lui parla des envies de certains elfes… Si les Sylvains quittaient Armanda, que se passerait il ? Cette terre n’était pas faite pour vivre sans eux, tout comme elle n’était pas faite pour vivre sans les Hommes ou les Vampires. Malheureusement ou heureusement ils formaient une sorte de symbiose, un ensemble qui faisait que le monde était ce qu’il était. Comment pouvait il imaginer un monde sans les Elfes ? Il ne voulait pas y penser, et il espérait au fond de lui que jamais il n’aurait à vivre cela.

Effectivement j’espère que le Blanc n’est pas au courant bien que j’ai des doutes. Après notre évasion il y a du y avoir des enquêtes et ils ont surement trouvé le palais des Kohan de la même manière que nous. Ils ont du trouver les restes des bateaux alors peut être qu’avec un peu de réflexion et d’enquête ils pourraient finir par trouver quelque chose… Après j’espère que ce ne sera pas le cas mais au vu de ces trois dernières années j’aime autant ne pas m’emballer.

Matis soupira en se grattant la tête et poursuivi dans ses propos.

De ce que j’en sais les réunions du conseil avec vos homologues dirigeants doit être tout sauf calme et paisible. Comment faite vous pour supporter cela ? D’autant plus quand vous devez siéger avec Fabius Kohan ou les Alayiens…. Heureusement que ce n’est pas des gens comme moi qui y allons sinon tout ça se terminerait en coup d’épée et adieu nos chances de survie… Sans parler du fait que j’apporterais une vision bien déplorable aux Esprits…

Tout ça pour conduire à autre chose. Je comprend que les vôtres aient peur, au vu de ces dernières années votre peuple a été balloté entre les forêts, les grottes et les déserts, mais il ne faut pas abandonner pour autant. Vous le savez mieux que quiconque, Armanda ne serait rien sans les vôtres et il nous couterait beaucoup de vous voir partir ainsi.

Après vous êtes maitre de votre destin, si vous estimez que votre seule chance d’avenir est dans la mer et l’exil alors je vous aiderais. Mais je pense sincèrement que l’on arrivera à se débarrasser de Vraorg et permettre à Armanda de reprendre le bon chemin. Ce ne sera pas facile mais je pense qu’on peut le faire.

Nous n’avons pas le choix de toute manière n’est ce pas ?


Parfois, dans ses propos ou ses gestes, il pouvait être enfantin. D’autant plus pour un elfe qui avait vécu des dizaines de vie humaines. Mais il fallait bien comprendre qu’il fonctionnait ainsi, il ne voulait pas se laisser aller, il ne voulait jamais abandonner et cherchait toujours un moyen de se sortir de la panade. Certes cela pouvait avoir l’air de faire l’enfant ou d’espérer un peu trop mais il voulait se forger un destin, il voulait se forger quelque chose de positif dans ce monde. Et si pour cela il devait trop espérer alors ce ne serait pas grand-chose.

Les dernières paroles de l’elfe le ramenèrent à la dure réalité et c’est avec un regard lourd et chargé d’émotion qu’il lui répondit.

La chute d’Elena… Quand j’ai vu ce qu’il en était j’ai été détruit, cette citée dont j’étais si fier d’être originaire a été anéantie comme si elle n’avait rien de plus qu’une vulgaire fourmilière. Les miens… Ma famille avait tout abandonné pour rejoindre le combat contre Fabius, c’est peut être ça qui leur a permis de rester en vie… Pour certain du moins.

Mon père sers maintenant Vraorg en tant qu’officier. Je ne sais pas si c’est de son fait, s’il est sous son emprise ou autre, tout ce que je sais c’est qu’il est un ennemi maintenant. Ma belle-mère est morte il y a quelque temps, laissant mes deux sœurs seules. Heureusement elles vont bien, l’une d’elle est même mère aujourd’hui. En trois ans il s’en passe des choses…. Ma compagne était avec moi à Morneflamme, aujourd’hui nous partageons un peu le même état, ça va mieux mais jamais nous ne serons ce que nous avons été…

Et enfin mon frère… Avant l’arrivé de Vraorg il avait été un converti Alayien, un de ceux qui n’hésitait pas à tuer, égorger ou autre pour obtenir ce qu’il voulait… J’aurais espéré le voir mort, tué par sa folie mais ce n’est pas le cas. Et malheureusement pour moi il est dans notre camp maintenant…

Les esprits ont un sacré sens de l’humour….

Et vous ? Votre famille est elle à l’abris ?
Finit il par demander avec intérêt. Il n’était pas sûr d’avoir entendu parler de sa famille, peut être parcequ’il n’en avait pas. Ou surement par ce qu’il ne voulait pas mêler famille et travail… Chose que Matis ne pouvait faire.
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeDim 20 Sep 2015 - 19:22

¤ Famille ¤


Prendre les bateaux et partir. Lorsque la guerre avec Vraorg prendrait fin, peut-être que cela s'avérera l'unique solution pour les elfes. Y aurait-il après la guerre une seule forêt capable de les accueillir sur Armanda ? À défaut de forêt, y aurait-il un royaume assez puissant et bienfaisant pour les accueillir ? L'Evanealle en doutait, une fois que le Blanc chuterait, les vieilles querelles reprendraient. Les problèmes internes aux humains referaient leur apparition avec le combat des trônes entre Korentin le légitime et Fabius l'usurpateur. La soif de sang de Lorenz Wintel le pousserait sans doute à remettre la mainmise sur tout son peuple pour anéantir les elfes et asservir les hommes. Quant aux Alayiens, leur folie occulte les pousserait à nouveau à vouloir éradiquer la magie. Au final, peut-être qu'après la défaite de Vraorg, il n'y aurait plus rien pour les elfes en cette terre. Partiront-ils vers des rivages lointains ? Chercheront-ils une nouvelle terre où vogueront-ils vers leur ancienne patrie ? Sylvaniel, cette terre était-elle toujours debout ? Cette terre était-elle toujours habitable ? Ou les vampires restés là-bas avaient fini par la rendre stérile. Tant d'interrogations auxquelles le souverain du peuple sylvain n'avait pas de réponse, tant d'inquiétudes qui enserraient son pauvre cœur. Le moment venu, ce serait à lui de prendre une décision. Mais serait-il capable de la prendre ? Serait-il capable de prendre la bonne décision ? Y aurait-il seulement une bonne décision ?

Le regard volcanique du prince elfique glissa sur le visage de l’humain alors qu’il évoquait avait noirceur la possibilité que les fidèles de voleur de cœur aient pu trouver les bateaux d'Hendrick Kohan. Il est vrai que le protectorat ne pouvait qu’espérer le contraire. Peut-être aurait-il mieux fallu que Matis mette le feu à ces derniers pour éviter que l’ennemi ne le découvre ? Non, la magie de Vraorg était puissante, sans doute aurait-il pu voir ce qui se trouvait là avant l’incendie. Au final, rester inactif pour garder détourner l’attention de l’ennemi est tout ce qu’il y avait eu à faire. Ainsi demeurait l’espoir que les fidèles du voleur de cœur n’aient rien découvert. Que ces bateaux restent endormis au fond du palais du Kohan. Que petit à petit, ils soient recouverts de poussière, que les insectes viennent dévorer le bois, que les bâtiments s’écroulent sur eux-mêmes et que les navires disparaissent des mémoires.

Un petit sourire apparut sur les lèvres du souverain des forêts. Il est vrai que si on laissait n’importe qui gérer les négociations, on prenait le risque que les esprits s’échauffent bien vite et qu’au final, la salle du conseil ne devienne rien de plus qu’une salle de combat. Mais il est vrai que ce n’était pas une chose facile. En particulier avec Fabius Kohan et les Alayiens. Son absence ces derniers mois lui avait été bénéfique. S’éloigner de ce serpent de Fabius et de ces méprisables Alayiens. Le prince leur en voulait toujours pour le massacre commis à la bataille de l’aube rouge. Massacrer des femmes, des enfants, des incapables. Tout bonnement des civils. La guerre avait pris une autre dimension avec leur arrivée. L’anéantissement, la fin. Elle était devenue plus violente, plus dénuée de sens, plus affligeante.

« Ce n’est pas un travail facile et plaisant que celui de participer à un conseil avec ces derniers. Je dois dire que cela ne m’avait pas du tout manqué pendant mon absence. Mais c’est comme pour tout, il y a malheureusement des choses nécessaires. Il ne peut y avoir que des bonnes choses. »


Aegnor lâcha un petit soupir.

« Vous savez, je pense que nous ne pouvons donner une image plus mauvaise que celles que nous avons déjà données. Ce qui est bien lorsqu’on a atteint le fond, c’est qu’on ne peut que remonter. Néanmoins, en dépit de tout le respect que j’ai pour eux de par leur état d’esprit. Ne nous ont-ils pas eux-mêmes présenté un aspect déplorable ? L’esprit du Néant poussant des humains à lui obéir aveuglément pour commettre des massacres ? Et dans quel but ? Se sont eux qui nous ont créés Matis, ne nous ont-ils pas fait … à leur image ? »


Triste constatation que faisait Aegnor des Esprits. Blasphématoire pour beaucoup des habitants du protectorat. Depuis leurs apparitions, beaucoup étaient devenus bien plus pieux. Mais pas l’Evanealle. Il ne les respectait ni plus ni moins qu’avant leur départ des forêts elfique. C’est eux qui les avaient créent, alors il était conscient qu’il leur devait beaucoup. Il respectait également leur puissance et la craignait comme un être doué de raison le ferait. Mais leur obéirait-il aveuglément ? Leur ferait une confiance totale ? Serait prêt à abandonner son libre arbitre pour eux ? Non. Il ne deviendrait pas comme les Alayiens.

« Je suis désolé d’apprendre cela Matis. J’espère que votre père reviendra vers vous vivant une fois Vraorg défait. Je souhaite qu’il ne le serve pas par dévotion. Quant à votre frère … vous m’en voyez désoler. Nous ne pouvons que souhaiter qu’il retrouve la raison. Mes condoléances pour votre belle mère, Falkir. Mais voyez en la naissance de votre neveu que la vie suit son cours, la tristesse de la mort étant remplacé par les joies de la naissance. »


Un léger soupir s’échappa de l’empereur des elfes alors que sa main caressait doucement l’encolure de sa monture.

« Les esprits sont bien éloignés de nos réalités quotidiennes. Ils sont au-dessus de cela, car ils se doivent de voir les choses sous un autre angle que nous. Leur sens de l’humour découle donc de nos différences respectives. Mais il est vrai que la situation à son lot d’ironie. Je me demande s’ils s’en rendent compte par moment. »


Les lèvres du souverain s’ornèrent d’un sourire.

« Ma famille se porte bien. Ma prédécesseure et tante se portent bien, de même que ses enfants. Quant à ma parente, Orfraie, se porte comme à son habitude, à merveille. Je crains malheureusement que son sourire ne s’efface lorsque je lui apprendrais la mort de deux de ses hommes. J’espère au moins qu’elle tirera un certain réconfort et une certaine fierté de savoir qu’ils sont morts avec honneur et dignité. »

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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeMar 22 Sep 2015 - 18:58

Les paroles de l’elfe était dures pour quelqu’un de son espèce et de son rang. Il ne disait pas clairement ce qu’il pensait de la situation car Matis, quoi qu’il en pense, était à son service, et il ne pouvait dédaigner plus que de raison ses homologues dirigeants. Et ce, même s’il ne les appréciait pas le moins du monde. Matis était conscient de tout cela… Et il savait qu’il devrait peut être assisté à une de ces réunions dans le futur. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il devrait lui aussi diriger des troupes, sans doute parce qu’il devrait expliquer à tous ce qu’il avait découvert. Peut-être par ce qu’enfin il devrait prendre conscience de ce qui repose sur ses épaules. Jadis, son père côtoyait les hautes sphères de la société impériale en assistant le Duc d’Elenna, serait ce finalement la même chose pour Matis ? Finirait-il par assister un duc ou un roi en regardant sa famille grandir et sa descendance prendre le relai ? Une fois Vraorg vaincu tout redeviendrait possible. La paix, comme la guerre.

Même s’il se doutait que la guerre pouvait reprendre avec les vampires et les Alayiens, il ne voulait pas y penser tellement il craignait cette vérité. Il savait bien qu’une fois l’Ennemi commun vaincu, le protectorat finirait pas se détruire de l’intérieur. Alayien et Vampire reprendraient leurs guerres contre tous les autres tant ils étaient mené par des fanatiques. Korentin et Fabius se remettrait sur la gueule pour un trône qui n’existait presque plus aujourd’hui… Une réalité, plusieurs fins possibles.

Je ne sais pas s’ils nous ont fait à leur image, ce qui est sûr c’est que tout ce que nous avons traversé ces cinq dernières années à suffit à marquer bien plus d’une génération. Regarder les petits, quand on grandit dans une situation de guerre perpétuelle, de massacre sans raison et que l’on voit ceux que l’on aime se faire tuer… Comment peut on grandir et se construire de manière « normale » et posée ? La guerre est quelque chose que l’on connaissait déjà, mais pas à ce niveau là. Pas à ce niveau d’horreur, de durée et de folie. N’y a il plus aucune raison dans l’esprit des gens pour se laisser aller à ce point ?

Il observa la profondeur du désert et resta silencieux un instant avant de pousuivre.

J’ai fais des choix dans ma vie, j’ai combattu les vampires, j’ai affronté les Alyiens, je me suis rebellé contre Fabius et j’ai finalement était fais prisonnier par Vraorg. A aucun de ces moment je n’ai remis en doute ce que j’avais dans le cœur et j’ai toujours gardé ma trajectoire, du moins je l’espère. Chacun de ceux que j’ai combattu n’était pas en phase avec ce que j’estimais être juste, aucun d’eux ne méritait que je le serve, surtout pas Vraorg.

Vous, Korentin et quelques autres qui se compte sur le doigt d’une main… Vous êtes les seuls que je pourrais suivre aveuglément, c’est quelque chose que j’avais connu avec mon ancien commandant. Des gens comme vous n’êtes pas seulement fait pour être des chefs. Vous êtes… Au-delà de ça.

Je vais arrêter sinon je vais verser dans la flagornerie et ça ne conviendra ni à l’un ni à l’autre exact ?


Les propos de l’elfe sur les Esprits le rassurèrent quelque peu car comme lui, il se demandait pourquoi ils revenaient aujourd’hui ? Ne craignaient ils pas plus pour eux que pour les Armandéens ? Ne vous y trompez pas Matis les craignait, les respectait et les aimait comme n’importe quel autre habitant du coin, il était juste septique concernant leur arrivé qui s’accompagna d’une hausse significative de l’esprit Pieux des Locaux. A dire vrai il ne savait quoi en penser tellement tout cela était… Etrange pour lui.

Ne vous en faite pas, s’il les a rejoint de son plein grès je le tuerais moi-même. Si ce n’est pas le cas je ferais tout ce qu’il faut pour l’arracher des griffes de Vraorg… Quant à mon frère… Il est mort, pour moi, il y a quatre ans, l’être qui occupe son corps n’est plus l’enfant joyeux et heureux que j’ai connu. Il n’est plus le père attendris et gâteaux qu’il fut. Il n’est qu’une goutte de fanatisme dans un océan de folie.
Quant à mon neveu… Je pris les Esprits pour qu’il grandisse dans un monde de paix… Etrange pour un soldat non ? Il ne doit pas payer les fautes de ses parents. Nos fautes ou nos échecs. C’est pour que cette génération vive en paix que je me bats, et je sais que c’est vote cas aussi. Même si vos génération sont… Plus longues.
Finit il sur une note plus légère.

Matis sourit aux propos de l’elfe et hocha la tête, ils avaient parlé de sujet douloureux depuis trop longtemps, peut être était ce maintenant le temps d’aborder des sujets plus décalé ou sujet à moins de crispation.

Je suis heureux de l’apprendre alors… J’aimerais tellement que ce soit le cas pour tous, j’ai retrouvé certain de mes amis d’avant la prison, l’un d’eux a perdu un bras mais ce n’est pas pour autant qu’il a changé. Il a su garder cette petite étincelle qui faisait ce qu’il était… Je pense surtout que c’est grâce à sa femme et ces enfants qu’il a su rester ainsi… Et vous ? Y’a il quelqu’un pour vous soutenir dans ce genre de situation ?
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeMar 29 Sep 2015 - 20:25

¤ Abnégation ¤


Matis posait une question intéressante, comment grandir « normalement » dans un monde en proie à la guerre, aux flammes, à la destruction, au fanatisme et à la haine ? La vérité était bien triste, car les créatures qu'ils étaient s'adaptaient. Les enfants à naitre naîtront simplement dans une normalité différente de celles dans laquelle Matis et Aegnor avaient vu le jour. Ils s'adapteront tout bonnement pour vivre dans cette réalité qui sera la leur. Ils grandiront selon la définition de la normalité de cet instant. Alors oui, ils grandiront normalement, mais ils ne le seraient toutefois pas selon la vision qu'avaient l'humain et l'elfe en ce moment. Et pourtant, ce seront leurs successeurs qui auront raison et non eux. Leur définition de la normalité sera dépassée, désuète jusqu'à ce que la situation retourne alors à la paix. Mais alors, comment vivraient des adultes dans un monde de paix quand ils étaient nés dans un monde en proie à la guerre ? Ils s'adapteront ou plongeront à nouveau l'endroit où ils vivent dans les flammes du conflit. Aegnor baissa doucement ses yeux volcaniques, malheureusement, la raison n'est pas ce qui dirige Armanda depuis le commencement. Les elfes sont arrivés ici avec les vampires, apportant la guerre et la fin de la raison qui sévissait déjà sur Sylvaniel avec eux. Néanmoins, peut-être que la raison renaitrait après le conflit avec Vraorg. Tous comprendraient peut-être qu'ils n'étaient pas possibles de recommencer à se battre tant la derrière bataille les auraient épuisés. Cela était possible … mais uniquement si certaines personnes disparaissaient avec leur volonté belliqueuse. Aegnor aimait à penser que cela était possible. Mais était-ce le cas des Alayiens ou même de Fabius ? C'est fort peu probable. Les Alayiens étaient dominés par leur fanatisme, alors à moins que Néant une fois libérer, ne les exhorte à agir autrement un changement durable de leur part serait peu probable. Quant à Fabius … seule une lame dans le cœur arrêterait sa soif de puissance. Il était un homme avide. Aucune paix de ne peut s'établir avec un homme poussé par son égoïsme. Il était semblable à Lorenz Wintel. Tant que des individus comme ces deux-là existeraient à la tête de leur peuple, la paix ne sera pas possible. L'Evanealle secoua doucement du chef.

« Il est dangereux de suivre aveuglément Matis. Si vous veniez à suivre Korentin ou à me suivre aveuglément, alors vous seriez l'égal des Alayiens. Ni lui ni moi ne sommes à l'abri de faire des erreurs, de nous fourvoyer, de nous tromper. Parfois les nobles sentiments sont aussi dévastateurs que les mauvais. Gardez un esprit critique. C'est le meilleur moyen que vous aurez d'aider celui en qui vous avez confiance. Car si tout le monde le suit aveuglément, qui sera là pour le prévenir si jamais il s'égare du sentier de la raison pour se diriger vers celui de la folie ? »


C’est pour cela qu’il avait demandé à Artaher d’être sa lame. Une lame qui terrasse autant ses ennemis que ses faiblesses. Une lame qui devrait le remettre dans le droit chemin si jamais il s’en écartait. Une lame qui devrait le tuer si jamais il tombait dans les noirceurs du pouvoir.

« Il n'y a rien d'étrange à cela, Matis Falkir. Les soldats n'ont jamais eu pour vocation de faire la guerre. Les soldats sont ici pour défendre la paix. Et c'est nous dirigeants qui vous détournons de votre mission de protection. Car nous échouons nous-mêmes dans la tâche qui nous incombe de garantir la paix par la négociation. Car nous échouons en cédant à notre propre désir, notre égoïsme. Comme Fabius l'a fait. Comme Lorenz l'a fait. »


Aegnor faisait peser une responsabilité très lourde sur les chefs d'État, une responsabilité sans doute plus lourde que certains doutaient où accorderait. Néanmoins ce fardeau qu'était le pouvoir était au combien imposant. Et c'était un fardeau que l'Evanealle portait seul. Oh, il y avait bien ses soutiens qui étaient justement là pour le soutenir, l'aider à avancer dans sa tâche. Mais il n'avait pas de soutien comme celui que décrivait Matis. Une personne proche, très proche de soi. C'est parce que le blond n'en avait pas qu'il multipliait ses soutiens au sein du pouvoir, afin de rendre sa charge moins difficile à porter en pouvant compter sur la loyauté d'autrui. Aegnor eut un petit sourire gêner.

« Non, il n’y a pour l’heure actuelle aucune personne de ce genre. Mais cela est sans la moindre importance. Je me dois de me consacrer entièrement à la tâche de souverain qui m’est dévolu. Je me dois de m’abandonner corps et âme au royaume elfique. Quand le moment viendra, quand j’aurai accompli mes obligations convenablement, peut-être que je pourrais y songer. »



[HPRG: j'espère que tu auras assez de matière pour répondre, sinon dit le moi, je modifierais ^^]
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeVen 2 Oct 2015 - 16:55

Matis ne savait pas vraiment quoi penser de l’échange qu’il avait avec l’Empereur des Elfes, ce qu’il disait était vrai et il mettait le doigt sur des questions que le capitaine ressassait depuis longtemps. Il avait raison de mettre en doute la moindre de ses certitudes, comment avancé dignement et correctement dans un monde où tout serait déjà défini à l’avance par quelques croyances ? Comment pouvait il lui-même critiquer le comportement fanatique des Alayiens ou des Théocrates si lui-même le mettait en pratique leurs comportements pour régir sa vie ? Il se devait d’être irréprochable, et longtemps il avait cru qu’il touchait au but… Mais depuis MorneFlamme, après ces trois longues années, comment être sûr ? Comment être sûr de ne pas avoir trop changé et avoir rejoint un sombre chemin ne conduisant qu’à la haine et la destruction ? En tant que soldat, en tant qu’officier et plus encore en tant qu’Homme il devait se tenir à ses principes. Mais, comment réagir quand les principes empêchaient de conduire à la victoire ? Devait il rester tel quel, ou passer outre et se renier lui-même ? Des quelques mots de l’Empereur, il en venait à se poser des questions philosophique.

Il laissa son regard se perdre dans la vaste étendue du désert… Il resta là, un instant qui lui parut une éternité avant de répondre à son interlocuteur. Un instant d’absence qu’il lui pardonnerait tant tout cela le marquait.

Il est vrai que nous ne pouvons, ni ne devons d’ailleurs, tomber au niveau de nos ennemis… Je sais, car j’ai plus le voir, qu’il est dangereux de suivre quelqu’un sans hésiter ni se poser de question. Mais en tant que soldat il est aussi de mon devoir d’obéir sans trop me poser de question… Chose que j’ai, je vous l’accorde, du mal à réellement faire. Je ne suis qu’un simple officier et je ne peux donc pas directement influencer la politique de Korentin, j’espère juste que ses conseillers l’aide à faire les bons choix sinon nous ne quitterons une guerre que pour en conduire une autre.

Il resta silencieux un bref instant, passant une main lasse dans des cheveux en bataille depuis bien trop longtemps. Mais, finalement, il poursuivi ses propos.

J’ai longtemps cru que je ne pouvais changer les choses que sur le terrain, par la force des bras et l’intelligence du combat… Agir en aval d’un problème peut sans doute apporter une solution… Mais agir en amont permettrait sans doute d’empêcher que le dit problème ne se créé. Peut être que, pour que mon combat soit crédible et porte ses fruits, je dois monter dans la hiérarchie et jouer un rôle plus politique que militaire… Ou tout du moins de conseiller ou d’officier supérieur. Le problème étant qu’en étant loin du front j’aurais l’impression de trahir ceux avec qui je me suis battu, trahir ceux qui sont mort…

Comment faites-vous ? Comment faites-vous pour arriver à déléguer, pour arriver à ne pas participer à toutes les batailles et à envoyer vos gens à la guerre… Vous ne semblez pas être un chef imbu de sa personne comme pourrait l’être Fabius, vous ne semblez pas non plus ressembler à Korentin et je ne parlerais même pas du prince noir…. Alors comment faites-vous ? Si je ne peux comprendre, j’ose au moins espérer que c’est possible de se détacher et de ne voir, dans les batailles et les pertes, que des nombres… Ou tout du moins d’arriver à se détacher assez pour penser global et pas seulement local.
Matis fini par rire avant de conclure. Oui beaucoup de questions assaillent mon maigre esprit.

Matis n’était pas tout à fait d’accord avec ce que lui disait Aegnor et, comme ils étaient tous deux soldats même si beaucoup les séparaient, il lui répondit naturellement. Non loin d’eux, il savait qu’il était surveillé par les soldats de l’Empereur, mais qu’ils ne s’inquiètent pas, il ne lui ferait. Et quand bien même il le voudrait, il n’était tout simplement pas en état.

Je ne dis pas que du mal des politiciens et, même si je ne les portes pas dans mon cœur, je dois minimiser un peu leur faute. Nous vous avons suivi, a tout moment l’un d’entre nous aurait pu se lever et dire qu’il n’était pas d’accord. Je vous l’accorde cela fait beaucoup rébellion, mais finalement c’est ce qu’il s’est passé à Gloria il y a quatre ans. Beaucoup de personne, dont moi, nous sommes réveillés d’un long cauchemar et avons dit nos à Fabius. Même si nous aurions dû le dire plus tôt, nous l’avons fait, nous nous sommes retournés contre notre Empereur ou tout du moins celui qui se faisait passait comme tel.

Peut-être que demain nous devrons installer des garde-fous pour éviter que de telle chose se reproduise de nouveau. Après pourquoi ne pas renouveler un peu la classe dirigeante ? Peut être que cela permettrait d’apporter de nouvelles choses qu’elles soient bonnes ou mauvaises… Mais je ne pense pas que beaucoup soient d’accord n’est ce pas ?


Matis hocha la tête aux derniers propos de son interlocuteur, il y voyait beaucoup de tristesse dans ceux-ci et ne savait pas vraiment quoi dire de plus. Il comprenait, mais plus totalement surtout depuis qu’il avait rencontré Autone…

Je vois et je pense comprendre… Mais, loin de la trivialité de la chose, cela apporte beaucoup que ce soit une oreille ou même des idées. En plus j’imagine qu’il doit y avoir beaucoup de monde au portillon mais passons, il est vrai que vous devez avoir mieux à faire.
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeJeu 8 Oct 2015 - 20:23

¤ Abnégation & Souverain ¤


Seul, Aegnor était seul au pouvoir. Était-ce une réalité ? Pas tout à fait. Au pouvoir et à la vue de tous, il n’était pas seul. Il était entouré de conseillers, que ceux-ci lui soient favorables ou non, qu’il les apprécie ou non. Au niveau de son devoir, le blond n’était pas seul et il était d’ailleurs loin de l’être. Des soutiens, des alliés, il s’était efforcé de s’en faire avant de devenir empereur elfique. Des individus qui partageaient son rêve, son idéal, sa vision des choses, il y en avait tout autour de lui. Elles étaient proches de lui, le soutenaient en apportant leur concours à l’ancien prince dans l’exercice de son pouvoir. Mais ils l’aidaient aussi à ne pas dévier de ses opinions, de son idéal. Ils l’aidaient à se maintenir et à ne pas se laisser contaminer par le venin de la politique et les autres qui règnent dans ce domaine. Mais dans l’intimité, le blond était seul. Il n’avait personne pour le soutenir de très proche, pour l’entendre craquer si la pression était lourde, s’il était en colère, car certaines choses n’allaient pas correctement. Il était seul et se devait de ravaler ses sentiments, de les garder pour lui et de les enterrer profondément en lui. Mais l’Evanealle ne s’en plaignait pas. Loin de là d’ailleurs. C’était un choix. Un choix qu’il avait fait il y a de cela trois années. Lorsqu’il avait décidé de mettre fin à son égoïsme pour reprendre la rêne du royaume elfique. Deux cents ans à se moquer de son héritage, à fuir ses responsabilités et le conseil. Aujourd’hui il s’amendait de cette conduite en s’investissant entièrement à la tâche qui lui était dévolue. À ses obligations si longtemps négliger. Oui, il rattrapait ses deux cents ans de négligence. Il n’avait donc aucun droit de se plaindre. Et il ne le ferait pas. L’abnégation était sans nul doute le mot pour décrire le comportement de l’Evanealle.

Matis tarda un peu à lui répondre, mais Aegnor n’était pas pressé. Bien au contraire, il était lui-même fatigué, cela lui permettait donc de souffler un peu et gratifier sa monture de quelques caresses. Il ne s’était pas attendu qu'à peine rentrer au protectorat à une conversation aussi intellectuelle et intéressante. Ce devait être un privilège qu’il avait là. Pour de si longs mois passer loin d’ici. Le sylvain n’était toutefois pas en accord avec la pensée que formula Matis. Il était un soldat et devait donc obéir aux ordres sans poser de questions. C’était certes une question très délicate. Si un soldat se mettait sans arrêt à poser des questions, à douter ou à formuler ses propres opinions, cela pouvait conduire à un profond désordre et de profonde dissension. Mais l’ancien prince aimait penser qu’un soldat était autre chose qu’une lame à son service pour tuer ses ennemis. Que c’était un être capable de raisonner, une lame douer de raison qui par exemple n’irait pas massacrer des civils comme avaient pu le faire les Alayiens. Cet événement avait profondément marqué le prince. Il ne voulait pas de soldats fanatiques, mais douer de raison. Néanmoins, il souhaitait que ces dites lames soient en mesure de s’exprimer sans créer de danger et mettre en périls son rêve qu’était celui de voir renaître le royaume elfique plus grand que jamais. Aussi entamait-il le dialogue avec lesdites lames pour se les allier. Les amener à désirer la même chose que lui. À apprendre d’elles et à évoluer. Après tout, ces lames, ces soldats n’étaient-ils pas avant toutes choses des elfes ? Des sujets du royaume elfique ? Et Aegnor n’était-il pas l’empereur du royaume elfique ? Le père des elfes ? Ses sujets devaient être la première de ses préoccupations.

« Je me suis battu pour devenir empereur, car justement je pensais que les choses en amont allaient mal. Je me devais agir pour arranger les choses. Agir en aval permet de régler certains problèmes … mais malheureusement je pense surtout que cela ne permet que de rattraper les erreurs qui ont été faites en amont. Toutefois je ne le dénigre pas. Heureusement qu’il existe un moyen de rattraper les erreurs qui ont été faites et qu’il existe des individus consciencieux pour remplir cette tâche. Et ce sont par ailleurs ces individus qui décident un jour de vouloir arranger les choses en amont pour éviter qu’un problème ne survienne. Je ne peux que vous encourager dans cette voie Matis Falkir. Néanmoins, vous semblez vous imposer un choix. Pourquoi ? Pourquoi faire un choix ? Je vous répondrais plutôt, pourquoi ne pas faire les deux ? Rien ne vous empêche de vouloir agir en amont et en aval. Même si cela peut paraître un peu prétentieux. »


Aegnor marqua une légère pause, soufflant, tandis qu’une légère brise se leva, venant faire rouler quelques grains de sable sur le sol. Souleva au loin un petit nuage de sable qui retomba aussitôt.

« Artaher Terendul est le général de l’armée elfique. Il y a très longtemps, il était également conseiller, mais a claqué la porte au nez de celui-ci ne pouvant supporter l’ambiance qui y régnait. Même s’il n’est plus membre du conseil aujourd’hui, même s’il ne fait plus partie du gouvernement, je ne l’en considère pas moins comme un proche conseiller et un ami. Je ne néglige pas son avis, ses pensées et les conseils qu’il peut me prodiguer. Je sais les capter et les utiliser. Certains ont pu dire qu’il m’influençait, mais il n’en est rien. Bien au contraire, lui et moi sommes en opposition sur de nombreux points, mais nous nous rejoignons sur de nombreux autres. Ce que je veux dire pas là, c’est que même sans avoir une place hiérarchique permettant de prendre des décisions, il n’est pas impossible de participer à celle-ci. Vous devriez essayer de devenir pour Korentin Kohan ce qu’est Artaher pour moi. Vous devriez essayer de vous rapprocher de lui et parvenir à porter à ses oreilles vos inquiétudes et conseils. Je ne doute pas que Korentin soit un souverain sage et à l’écoute de ses sujets. Il vous entendra. Et cela ne vous empêchera en rien de vous éloigner de vos hommes. Bien entendu, ce que je vous dis là est bien plus facile à dire qu’à faire, ça sous-entendrait que la hiérarchie n’est pas l’unique moyen de s’approcher de son souverain. Ce que j’aimerais penser et ce que j’ai pu mettre en pratique avec l’un de mes plus jeunes sujets. Néanmoins, s’agissait-il d’un coup de chance ou d’un concours de circonstances n’arrivant qu’une fois par siècle dans une société elfique bien plus fermée que celle des hommes ? Je ne sais pas, mais j’aime croire que cela est possible à nouveau et que cela peut l’être avec vous. Quoi qu’il en soit, si vous souhaitez réaliser votre souhait Matis, il vous faudra sans doute vous démarquer d’une certaine manière auprès de votre souverain. Montez en grade au sein de la hiérarchie militaire peut être une façon de le faire, tout en vous permettant de rester auprès de vos hommes afin de ne pas donner l’impression de les trahir. Cet avancement pourrait également vous assurer d’être pris au sérieux. Afin de n’être pas vu comme un simple épéiste souhaitant faire du zèle. Bien entendu, si vous le désirez je pourrais essayer de vous apporter mon aide. Je ne me trompe jamais sur les individus que j’ai en face de moi, je pense qu’il existe au sein de la population des joyaux pouvant apporter un plus aux leurs et je pense que vous en êtes un. »


Il n’y avait rien de pire pour Aegnor que voir des potentiels gâcher. Matis était l’égale de Nomin. Perdu parmi la population, un joyau brillant et précieux pouvant apporter au plus à son royaume. L’Evanealle tirerait un grand plaisir et une grande satisfaction à le voir à sa place et non étouffer parmi la foule et d’autres individus qui n’avaient rien à faire à la place qu’ils occupaient, ou plutôt ravissaient. Un léger rire s’échappa ensuite du prince.

« Tant de mots pour ne répondre qu’à une seule de vos interrogations. Vous rendez-vous compte de la malédiction des politiciens ? Palabrer pendant des heures pour ne répondre qu’à un grain de sable parmi toute une dune de questions. »


L’Evanealle souffla un peu, toujours un sourire amusez aux lèvres.

« Pour répondre à votre seconde question. S’occupez de tout, tout seul est une erreur. Déléguer est obligatoire, car je ne sais pas tout justement. Je n’ai pas de connaissance ni une sagesse infinie. Ceux à qui je délègue ont se savoir, et je leur fais confiance. Ils sont en quelque sorte une extension de ma personne. Et je sais qu’ils vont bien faire, car je sais que tout comme moi, ils ont à l’esprit le même idéal, celui de voir un jour renaître le royaume elfique. Je ne confierais pas quelque chose à une personne qui ne partage pas ce même idéal, ou qui ne penserait qu’à son intérêt propre et égoïste. Je délègue, car je sais que je peux avoir confiance en la personne à qui je délègue, que cette personne est digne et vertueuse. Néanmoins … »


Le blond marqua une petite pause.

« Envoyez des personnes se battre à sa place n’est pas une décision facile. Elle ne le sera jamais. Je dois avouer que c’est un déchirement que d’envoyer des soldats se battre sans que je puisse les accompagner. C’est même une chose … anormale pour un souverain que de ne pas accompagner ses soldats au combat. Un souverain doit se dévouer à son royaume, à sa nation, se sacrifier. Il doit remplir l’intérêt du royaume pour le bien de ses sujets. Ainsi il doit inspirer ses sujets par la noblesse de son abnégation. C’est parce qu’un souverain est noble non … est digne d’être souverain qu’il est souverain. Qu’il est suivi par ses hommes. Un souverain n’envoie pas ses soldats aux combats. Un souverain va au combat et est suivi par ses soldats. Ce n’est pas aux sujets de protéger le souverain, c’est au souverain de protéger ses sujets. C’est pour cette raison que les personnes autour de lui le considèrent comme tel. Il doit être un exemple. Voilà comment la flamme de l’aspiration, de l’inspiration et de la passion peut brûler dans le cœur de tous les sujets du souverain. »


Une lueur brilla dans les yeux volcaniques du prince.

« Tout souverain est forcément un minimum imbu de sa personne, sinon il ne serait pas à cette place. Je me rends compte en disant cela, en exposant ma vision d’être chef d’État, que je suis moi-même orgueilleux. Vouloir être un exemple pour son peuple, un exemple qui inspirera les siens et les conduira à me suivre. Cette définition pourrait presque se rapprocher de celle des vampires. Mais les vampires ne suivent que la force et rien d’autre, c’est pour cette raison qu’ils ont suivi Lorenz Wintel. Et pourtant cet être n’est en rien un exemple à suivre. Mais vous faites erreur Falkir, je ne me détache pas, je ne considère pas les pertes comme des nombres, car … comme me l’a appris mon général, je me dois de connaitre mes soldats. Je connais donc ceux que je vais envoyer se battre et probablement mourir lorsque je ne les accompagne pas. Je diffère des autres souverains, car j’aspire à être un exemple en plaçant l’intérêt du royaume et de mes sujets au-dessus de mes propres désirs. Je n’incarne pas la volonté du royaume. Ma volonté n’est pas celle du royaume. C’est la volonté du royaume qui est ma volonté. Je ne vis que pour le royaume. Et je parviens à prendre cette lourde décision d’envoyer des soldats au combat sans les accompagner, car j’ai confiance en eux, car tout comme moi ils ont à cœur l’intérêt du royaume. »


L’Evanealle marqua une nouvelle pause, plus longue pour laisser le temps à Matis d’intégrer la nouvelle tirade qu’il venait de lui infliger, ayant conscience que ce n’était pas forcément des plus plaisants à entendre. Il reprit doucement son souffle.

« J’espère avoir été suffisamment clair pour avoir répondu à votre question. Définir ma vision du souverain n’est pas une tâche facile, et elle pourrait prendre des jours et des jours. Et quant à me définir moi-même, c’est un exercice encore plus complexe. »


Aegnor ne souleva pas la remarque qu’avait faite Matis au sujet de la part de responsabilité qui lui incombait de ne pas s’être soulevé à temps contre Fabius, contre un roi allant contre l’intérêt du royaume et de ses sujets. Il avait compris ce qu’avait voulu lui faire passer l’elfe. La prochaine fois, si jamais il était confronté à une situation semblable, bien qu’Aegnor ne le souhaite pas, il sera moins tardif à se soulever contre le chef d’État prenant une voie divergeant du bien pour le royaume et essaiera alors de le remettre dans le droit chemin par tous les moyens.

« Votre idée de garde fou n’est pas mauvaise Matis, je l’ai moi-même envisagé et sous de nombreuses formes. Lorsque Merithyn … »


Aegnor marqua une petite pause au milieu de sa phrase détournant un peu le regard avant de reprendre.

« Lorsque Merithyn Shadowsong était encore le noble gardien de l’ordre Baptistral qu’il était, nous avions évoqué la possibilité de soumettre l’empereur à un serment semblable à celui des Baptistrels pour s’assurer qu’il ne s’égare jamais. Malheureusement cette idée est pour le moment abandonnée et la situation ne se prête guère à ce genre de considérations. À mon grand regret. Quant à renouveler la classe politique … il n’est jamais facile de déloger un renard de son terrier n’est-ce pas . Mais c’est parfois nécessaire au renouveau. »



[HRPG: désoler pour avoir un peu tarder, en espérant ne pas assommer Matis avec mes tirades xD je dois avouer m'être un peu lâcher ]
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeMer 14 Oct 2015 - 19:22

Matis écouta avec attention ce que son interlocuteur lui disait, il avait de la chance de pouvoir parler avec l’Empereur sans être pressé par un quelconque conseiller, membre de sa cours ou il ne savait pas quoi ou qui d’autre. Pour le moment ils pouvaient discuter sans trop se poser de question, dans ce qui semblait être un échange à bâton rompu. De la discussion, Matis tirait beaucoup d’information, il savait que des choses se passaient entre les dirigeants d’une nation, et il savait aussi que beaucoup de doute semblait les assaillir. Peut être que devant le plus grand nombre ils devaient se montrer imperturbable, mais c’est aussi dans ce genre de moment que l’on pouvait, non pas les influencer, mais leurs donner des idées et des conseils. A eux de voir ce qu’ils souhaitaient en faire après, mais le capitaine était suffisamment éduqué pour savoir non seulement de quoi il parlait mais aussi savoir qu’Aegnor n’était pas seul aux commandes.

Il réfléchit un instant à sa réponse et mis ses mains derrière son dos en jouant avec. Il cherchait non seulement à se donner une certaine contenance mais aussi accélérer ses méninges. Ce qui était complètement stupide comme méthode… A la vérité c’était plutôt un rituel, un totem.

Je ne sais que dire. Tous autant que nous sommes nous avons dû nous battre pour quelque chose ou quelqu’un, nous avons dû faire des choix difficiles, nous avons dû faire des sacrifices par ce que les choses allaient mal. Aujourd’hui nous tenons enfin un moyen de bâtir quelque chose de différent, quelque chose qui pourrait tenir et peut être régler nos problèmes une fois Vraorg battu.

La résolution des problèmes se fera en aval par les armes mais, et c’est surtout là le plus important, en amont par l’éducation et l’échange. Des gens qui sont occupé à échanger que ce soit culturellement ou commercialement, ne sont pas occupé à se taper dessus.

Pour le reste je m’impose un choix parce que je suis Humain, je ne peux résoudre tous les problèmes alors j’aime encore me concentrer sur un point en particulier et faire confiance à mon entourage ou à d’autre pour d’autres problèmes. Avec une espérance de vie comme la notre, nous sommes forcément limité vous savez. Mais je ne pense que cela soit un problème… Certes nous perdons la sagesse des anciens ou des connaissances qui pourraient être utile aujourd’hui mais les problèmes doivent être résout par ceux qui y sont confronté pas par les anciens… du moins c’est ma façon de voir… Après si vous avez une idée pour nous permettre de tous résoudre d’un coup je suis preneur évidement.
Fini il par dire en plaisantant.

La seconde partie du discours de l’Empereur était très touchant et très flatteur pour le jeune capitaine et il remercia le souverain d’un hochement de tête subtil mais marqué. Il savait prendre en compte ce qu’on lui disait d’autant plus lorsque cela le concernait personnellement.

Je connais un peu la famille Terendul, sa femme et ses deux enfants plus précisément. Comment vont-ils à ce propos ? Je n’ai vu aucun d’eux me semble il. Je ne savais pas qu’il fut conseiller avant de devenir soldat d’ailleurs, mais il est vrai que les vôtres doivent avoir « plusieurs » vies n’est ce pas ? Une telle longévité doit vous autoriser certaine chose non ? Ni voyez là aucune sorte de jalousie, plutôt de la curiosité. J’en reviens au fait que vous soyez influencer, en quoi cela pourrait poser de problème ? Si les idées qui vous sont soumis sont bonnes ? Ce n’est pas parce que vous êtes empereur que vous êtes tout puissant n’est ce pas ? Feue ma mère me disait toujours que l’on pouvait juger un souverain aux hommes et femmes qui l’entouraient. Tout un chacun peut avoir de bonnes idées, qu’il soit chevalier, noble ou paysan. Ma famille est un exemple pour moi car il y a des générations nous n’étions que simple fantassin dans ce qui était le début de l’armée impériale. C’est à force de sacrifice, de service et d’effort que nous avons pu nous hisser au rang de la noblesse.

Je sais qu’il peut y avoir moyen d’être proche de Mon Roi, nous avons traversé les mêmes souffrances à MorneFlamme, et la dernière fois que je l’ai vu, quelque chose avait changé. Peut-être me voyait il comme autre chose qu’un simple maillon de la chaine.. Mais c’est difficile car ce n’est pas dans mes habitudes de chercher l’attention des plus grands, jusqu’à présent j’ai eu de la chance j’ai servis des gens de valeurs et de courage, que ce soit Vous, Korentin ou Svenn. Mais, et je ne pensais pas que ce soit le cas au protectorat, comme je ne suis pas de Haute naissance, certain me voit comme un opportuniste. Des nobles ayant suivi Korentin ou, surtout, Fabius voient les gens comme moi comme des menaces pour leurs petites affaires. Je pensais sincèrement que la guerre allait gommer tout cela, mais ce n’est pas le cas. Chasser le naturel, il revient au gallot comme dirait l’autre. La politique, la mauvaise j’entends, celle avec ses conspirations et ses non-dits… C’est une véritable horreur… Et pourtant… J’ose espérer que mon peuple saura se réveiller un jour, et le plutôt sera le mieux.

Comme je le dit depuis toujours, c’est au contact de votre peuple que nous devrions apprendre. J’ai toujours trouvé que l’enseignement Elfique était quelque chose qui permettrait à l’Homme de dépasser certains de ses traits ou caractères. Quoi qu’il en soit je vous remercie de me prendre pour tel que je suis, j’espère ne pas vous décevoir et ferait en sorte d’aller de l’avant.


Matis sourit à la remarque de l’Empereur, effectivement c’était là une des malédictions des politiciens… mais que pouvait il y faire ? Il hocha la tête, pensif, il réfléchissait à son avenir au sein du protectorat… Il aimerait vraiment pouvoir changer les choses. L’elfe en face de lui avait beaucoup à dire et à faire savoir à son entourage ainsi qu’au soldat. Il comprenait tout ce qu’il disait même si parfois il ne saisissait pas tous les tenants et les aboutissants. Mais il comprenait l’ensemble car lui-même avait eu à vivre les mêmes choses, il avait dû faire les mêmes choix.

Je pense comprendre un peu tout ce que vous me dite.. En tant qu’officier, j’ai dû faire ce genre de choix par le passé, après cela n’avait clairement pas les mêmes retombées que vous. J’espère mener par l’exemple car je pense qu’il n’y a pas d’autre moyen de faire, néanmoins cela met en danger la vie du chef… le tout est d’avoir un juste milieu… Certain ne l’ont pas tout à fait compris et à défaut de mener leurs semblables par l’exemple, ont bien compris comment les mettre à leur service… je ne dirais pas de nom, mais il n’est pas bien difficile de comprendre je pense…

Je ne voulais pas dire que vous étiez ainsi, Korentin aussi semble ne pas nous prendre pour des nombres.. Mais quand on gère un si grand ensemble, comment ne pas faire pour éviter de tomber dans le piège des nombres ? Mon ancien supérieur avait tenu ce genre discours avant de mourir face aux Alayiens… Vous savez comment il m’a vendu la chose ? Matis ne fait pas ta tête de mule, tu ne pourras jamais être tous les temps avec tes hommes tout comme tu ne pourras jamais foncer dans le tas en beuglant. Aujourd’hui j’ai changé, grâce à lui, mais je n’ai compris tout cela que bien des années plus tard. A Morneflamme, à défaut de pouvoir vivre, j’ai eu le temps de cogiter à tout cela. Sa vie est une inspiration, sa mort fut un déclencheur. J’ai longtemps eu de la rancœur envers la chaine de commandement qui avait conduit à la mort de nombreux de mes frères et sœurs d’armes à cause de décision que je considérais comme stupide. Aujourd’hui j’ai une meilleure vision je pense, cela a atténué ma rancœur. Néanmoins dire que je n’en ai plus serait mentir, mais j’ai compris qu’on ne pouvait pas défier tout le monde, il fallait que je prenne les choses en main, ou tout du moins que j’ai assez de pouvoir pour éviter ce genre de décision.

Mais, il arrivera forcément un moment où je devrais faire des calculs froid. Laisser mourir dix personnes ici, pour en sauver cent là bas. Qui me dit que je ne déclencherais pas la haine parmi certain de mes hommes ? Qui me dit qu’ils continueront de me suivre jusque dans la tanière de Vraorg ? Je ferais forcement des erreurs, cela entrainement obligatoirement des morts… J’ai peur de cette responsabilité, mais je sais que je devrais vivre avec… J’ai déjà perdu nombre de mes soldats et amis, le tout est d’arriver à vivre avec. De l’accepter. Cela ne me les rendra pas, mais cela pourrait peut être changer les choses en fin de compte…

Diriger est loin d’être facile, et celui qui dit le contraire est soit un fou, soit un imbécile.

Je comprends ce que vous me dites, les gardes fous seraient quelque chose d’impératif, de nécessaire ou d’obligatoire mais comment imposer ceci ? Comment imposer ce genre de chose à des gens dont le pouvoir semble sans limite ? De plus on sait ce que l’on perdrait en changeant de dirigeant, mais on ne sait pas ce qu’on gagnerait. Peut être aurions nous quelque chose de mieux… Mais qui dit que ce ne soit pas pire qu’avant ? Je pense souvent que ce genre de problème est plus facile à énoncer qu’à résoudre, et j’ai rarement était contredis sur cette question…. Malheureusement.

Ce qu’il faudrait se serait quelqu’un, homme ou femme, capable d’empathie et de retenue, capable de résoudre les problèmes autrement que par les armes. A la vérité, je vais être franc avec vous, comme depuis le début d’ailleurs. J’ai longtemps, et c’est toujours le cas, soutenu la princesse Esmelda Kohan…Honnêtement j’espérais qu’elle puisse reprendre l’Empire en main mais la « loi » fait qu’elle n’a pas pu et que le trône à été départagé entre Korentin et Fabius…. Korentin est quelqu’un de bien… Mais je me demande quand même comment cela aurait pu être si Esmelda avait régné…

Quoi qu’il en soit mon serment reste le même, je servirais Korentin car je ne vois personne d’autre le méritant. A part vous bien sûr, mais vous avez suffisamment d’Elfe de qualité pour avoir besoin de moi. Quoi qu’en travaillant pour le protectorat, c’est un peu comme si je vous servais non ? Voila qui est plaisant à entendre…

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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeVen 16 Oct 2015 - 13:36

¤ Apprentissage ¤


Aegnor savait qu'au contact des autres on apprenait. Il savait qu'au contact des humains il apprendrait beaucoup, car cette race avait sa propre manière de voir les choses et de penser et elle était différente de celle des elfes, ce qui ouvrait de nouveaux horizons, de nouvelles possibilités. Le bond ne c'était pas trompé sur Matis Falkir, il savait qu'il apprendrait de lui et qu'il pourrait lui apprendre. Il l'avait déjà fait pas le passé et il recommençait à présent. Mais contrairement à il y a trois ans, le souverain du peuple elfique venait d'apprendre une chose, une information d'une grande valeur. Au certes, elle pouvait paraître banale et même terriblement évidente, mais l'elfe qu'il était, ces paroles avaient une grande importance. « Des gens qui sont occupés à échanger que ce soit culturellement ou commercialement, ne sont pas occupés à se taper dessus ». Cette simple phrase pourrait à elle seule devenir un adage. Pour l'elfe qu'il était et encore plus pour le noble qu'il était, l'or, l'argent ou plus précisément la monnaie n'avait que très peu de valeur. Il n'était pas à même de saisir toute l'importance qu'un ce simple bout de métal en forme de rond pouvait revêtir. N'étant pas humain, n'étant pas dans le besoin, il n'avait que très peu de chances de saisir la valeur réelle que pouvait prendre la monnaie. Néanmoins, Matis venait de lui révéler une connaissance proprement humaine, certes existant chez les elfes, mais d'une moindre importance. Le commerce comme source de stabilité. Il est vrai que des individus engagés dans une relation commerciale n'ont aucun intérêt à venir de taper dessus ou même à faire une guerre. Ce serait un risque, un risque pour leurs affaires. L'Evanealle ne s'était que très peu intéressé à cette notion, il y avait songé, mais n'avait jamais vraiment mis les mains dans ce domaine. Il n'y connaissait pas grand-chose à vrai dire et dans son entourage proche, il ne connaissait personne qui aurait pu l'éclairer et le faire songer à ce sujet. Mais heureusement, il y avait Matis. Aussitôt une idée germa dans son esprit et vint de ranger dans parmi toutes celles qui pourraient aider le royaume elfique à revenir florissant et en paix. Assurément, il devrait trouver quelqu'un doué dans ce domaine pour l'aider, mais il avait déjà un nom en tête. Aldaron Triade. Il ignorait cependant si dernier accepterait de venir en aide à la race qui l'a rejeté et si durement jugé. Toutefois, cela ne l'empêcherait pas de demander. Et dans le pire des cas, il irait rechercher un humain maîtrisant ce domaine et lui offrirait une place parmi le peuple elfique. Cela ne ferait qu'aider son autre idée de rapprochement entre les elfes et les hommes pour mettre fin au racisme, au dédain existant et conduire son peuple à s'ouvrir un peu plus au monde.

Un petit sourire content et fier de cette discussion trônait sur les lèvres de l'ancien prince. Était-ce une récompense pour la quête qu'il avait entrepris, que de revenir et apprendre autant de choses ?

« Les Terendul ont trois enfants pour être exacts. Aranël, Enetari et Nómin. Le premier a, tout comme son père avant lui, intégré l'armée elfique. Je suis qu'il deviendra aussi grand qu'Artaher. Nómin était jusqu'à il y a trois ans un membre du conseil, malheureusement tout comme sa sœur … je ne suis pas parvenu à les évacuer lorsque Vraorg est venu. Ils doivent être théocratie et je ne peux qu'espérer qu'ils soient toujours en vie. Je n'ai pas vu Artaher et Lisaë depuis que je suis parti pour les plaines de Sombreval. Mais les Terendul sont connus pour être des forces de la nature, j'ai confiance en eux. »


Le blond ne s'en faisait pas trop pour eux, il avait confiance en ces derniers et savait de quoi ils étaient capables. Il irait leur rendre visite une fois qu'il aurait un moment à lui pour prendre de leur nouvelle depuis ces six mois d'absence.

« Il est vrai que certains d'entre nous ont plusieurs vies. Mais pas tous. Du fait de notre longévité, nous prenons notre temps, nous évoluons moins vite que vous les hommes, car nous avons plus de temps. Mais ceci est bien dommage. Si nous étions capables d'évoluer aussi vite que vous en prenant compte que la longévité qui est la nôtre, nous serions capables de choses encore plus grande que nous le sommes. Mais je ne doute pas que les événements que nous vivons actuellement nous y aident lorsque nous aurons fait tomber Vraorg. »


L'Evanealle porta une main à son menton, se le frottant légèrement.

« Disons, que ceux qui pensaient que le général Artaher m'influençait étaient … le même genre d'individu qui pense que vous êtes un opportuniste. Ils avaient peur de voir renaitre d'anciennes idéologies qui pourraient venir menacer leurs précieuses places. Tout cela est politique malheureusement. »


Aegnor haussa légèrement les épaules en lâchant un soupir fatigué et las, montrant son profond ennui et agacement de ce genre de considérations vieillottes à ses yeux. Quant à la question de décision militaire qualifiée de froide ou encore le fait que certains sacrifices étaient nécessaires, ou finalement le fait que tuer dix personnes permettrait d'en sauver cent, l'empereur préféra garder le silence. Il n'avait pas de réponse approprier à ce sujet et préférait donc ne pas répondre au risque de mal exprimer sa pensée et dire quelque chose pouvant s'avérer révoltant ou blessant. Mieux valait garder le silence quand on n'avait pas de réponse convenable à ce genre de questions épineuses. La seule chose qu'Aegnor savait, c'est qu'il fallait assumer ce genre de décision, vivre avec et tout faire pour se racheter. Supporter la haine qui pourrait en découler était donc une charge incombant à un preneur de décision.

« Il faut être idiot pour ne pas avoir peur d'une telle responsabilité Matis. La peur peut parfois paralyser et amener à prendre des décisions irréfléchies. Mais à l'inverse, lorsqu'on sait la maitriser, la peur peut nous amener à nous montrer plus prudent, plus réfléchi et donc moins prompt à prendre des décisions difficiles qui pourraient engendrer des catastrophes. Par exemple, avoir peur d'un ennemi nous amènera à ne pas foncer bêtement tête baisser sur lui et ainsi prendre le risque à se faire tuer. La peur nous amènera à trouver une stratégie pour le battre. Et parfois à faire marche arrière pour mieux se préparer. Il ne faut pas laisser cette peur nous dominer, mais savoir qu'elle existe et la tenir en respect. »


Esmelda Kohan, Aegnor avait déjà entendu parler. Et ce n’était pas la première fois qu’il entendait parler d’elle en bon. Il ne l’avait pourtant encore jamais rencontré et converser avec elle. Et aujourd’hui elle était sous la coupe de Vraorg d’après les dernières informations qu’il avait pu avoir, de même que son dragon. C’était une chance que le blond avait loupée. Mais il espérait avoir l’occasion de discuter avec elle à l’avenir. Il ne doutait pas qu’il aurait beaucoup à apprendre d’elle d’après ce qu’il avait pu entendre à son sujet.

« Je dois vous avouer que je n’ai personnellement jamais compris cette loi de la masculinité. Au risque de froisser quelques oreilles, je la trouve assez stupide. Mais encore nous elfes ne voyons pas les choses sous le même angle que les hommes. En revanche, je ne peux qu’espérer qu’à l’avenir cette loi sera abrogée. »


Les dernières paroles du capitaine ne purent qu'arracher un sourire de satisfaction et de fierté à l'ancien prince. L'humain face à lui était un homme d'honneur, un soldat dont il avait dit à plusieurs reprises que Korentin pourrait être fier. Il est vrai que le blond aimerait avoir plus d'individus de son genre dans son entourage et au service de l'armée elfique. Alors qu'avec ces paroles, il avait presque envie de l'arracher aux mains du souverain légitime des hommes pour se l'approprier. Mais l'Evanealle n'était pas ce type d'individu. Et puis le soldat avait déjà fait un serment auprès d'un souverain. Il ne pouvait décemment pas lui demander de le rompre pour venir à son service.

« Vous me flattez Matis, et j'espère être à la hauteur de ce que vous voyez en moi. Servez bien votre souverain. Un serment est une chose capitale que je ne considère pas comme pouvant être pris à la légère. »




Dernière édition par Aegnor Evanealle le Dim 25 Oct 2015 - 11:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeJeu 22 Oct 2015 - 18:33

Matis écouta avec attention les explications de l’Empereur des elfes et compris qu’il y avait quand même un certain malaise à parler des deux enfants de son général. En même temps, qui ne serait pas mal à l’aise à parler de personne retenu plus ou moins contre leur grès auprès de Vraorg ? Matis savait que la situation était complexe et que beaucoup de chose resteraient encore à expliquer, notamment en ce qui concernait les serviteurs du Dragon. Qui l’avait suivi de force ? Qui l’avait suivi en laissant ses plus bas instincts prendre le dessus ? Il ne savait pas bien quoi en penser et il avait peur de ce qu’il pourrait découvrir concernant son propre père. Des moments douloureux étaient en préparation…

Je ne savais pas que Nomin avait eu un poste si élevé dans votre hiérarchie… Après, il devait avoir le triple de mon âge aussi donc bon… C’est toujours quelque chose de complexe pour nous, on a l’impression d’avoir affaire à un gamin à peine sorti des jupons de sa mère, alors que l’on a en face de nous quelque chose d’autre. Quelqu’un à l’intelligence développé, au sens critique acerbe et aux savoirs immenses. C’est… Assez frustrant pour nous.

Je pense que c’est là quelque chose qui décris bien ce que les nôtres pense de vous. De la frustration. De la frustration de ne pas vivre autant, de ne pas avoir vos connaissances et de tellement d’autre chose. Je trouve ceci puéril et faux car c’est justement ce que nous sommes qui est notre plus grande force. Nous n’avons pas le temps alors nous devons agir vite, que ce soit en bien ou mal.


Matis laissa son dos se reposer contre un bout du mur, certain y verrait peut être une attitude de légèreté ou de manque de respect mais ce n’était pas son cas. Les gens portaient bien trop d’importance à l’apparence mais pas au respect véritable. Le capitaine avait le plus profond respect pour son interlocuteur, il n’avait pas besoin de le prouver autrement qu’en discutant franchement avec lui.

Moi qui pensais que c’était quelque chose de propre à ma race… Il faut croire que ce genre d’individu à un genre de racine commune… La politique et l’apparence ainsi que la richesse. Combien sont ils à ne prôner que cela ? Trop sans doute. Mais il ne faut pas désespérer, avec les temps qui courent ils vont forcément devoir changer, et rapidement qui plus est.

Matis comprenait avec rapidité ce que voulait dire Aegnor au sujet de la peur et, à dire vrai, il partageait la grande majorité des idées qui lui était proposé. Mais combien pensait la peur mauvaise ou la surestimait ? Beaucoup la laissait envahir leur corps et leur esprit sans lutter, d’autre l’oubliait consciemment et ne faisait plus appel à elle-même quand cela devait être nécessaire. Pour Matis, disons juste que c’était différent. Il avait offert à sa vie lorsqu’il s’était engagé, et à partir de ce moment là il s’était considéré comme mort. La peur de mourir n’était plus pour lui, mais avait été réorienté vers ses hommes. Il craignait pour eux, avait peur de ne pas tous les sauver, doutait parfois de pouvoir accomplir sa mission. Mais jamais, au grand jamais, il ne laissait la peur prendre le contrôle de ses décisions. Jamais, il ne laissait éclatait devant qui que ce soit car elle restait une partie de lui-même. Elle devait rester en lui comme n’importe quel faiblesse ou force. Une partie de ce qu’il était et rien d’autre, comme le courage, l’intelligence ou la force. Elle faisait partie d’un tout, d’une alchimie qui faisait ce qu’il était, elle ne devait pas prendre le pas sur le reste de ses sentiments. Ses entrainements, ce qu’il avait vécu, les morts et la prison, tous ces événements avaient fait de Matis un homme à part, au caractère bien trempé qui déplaisait à beaucoup et savait attirer les foules. Il savait tout cela, sinon il n’aurait pu être un officier efficace, mais il savait aussi qu’il n’était qu’un homme. Lutter contre cette peur latente était donc un combat de chaque instant.

Dire que je n’ai pas peur serait une erreur et un mensonge. Mais nous devons la combattre, la considérer comme étant une partie de nous, l’accepter et faire avec car nous n’avons pas le choix. Quand je me suis engagé dans l’armée il y a des années, j’ai fait don de ma vie à l’Empire, depuis je ne suis qu’un mort en sursis. La peur n’est donc pas pour moi, elle est pour les hommes et les femmes qui me suivent. Elle est pour ceux que je dois protéger, elle est pour les missions que je dois accomplir. Pourquoi devrais-je m’inquiéter pour moi ? Je ne suis qu’un homme parmi une multitude et quelqu’un prendra ma place.

Cela ne m’inquiète pas plus que ça à dire vrai.


La partie sur les lois Humaines le fit sourire, tandis que son petit laïus sur le devoir le fit revenir au sien. Il n’avait que trop abusé du temps de l’Empereur et allait devoir mettre un terme à cet échange. L’Elfe avait sans doute mieux à faire et devait sans doute se reposer après un si long périple.

Tout cela est fait pour que ceux au pouvoir le reste… Mais j’espère que l’on profitera de cette guerre pour remettre à plat tout un ensemble de chose… Rien n’est perdu. Concernant le reste, vous êtes déjà à la hauteur de nos engagements, je n’ai donc rien à vous demander. Ne changez pas et vous verrez que nous serons toujours plus à vous suivre, vous et Korentin.

Si nous en avons fini je ne vais pas abuser plus longtemps de votre temps seigneur. Votre absence fut longue et vous devez avoir envie de vous reposer un peu ou de profiter des vôtre, moi-même, après trois ans j’ai comme qui dirait l’envie de rattraper le temps perdu…

J’espère vous revoir en de meilleures conditions pour échanger de nouveau et, pourquoi pas, partager quelques conseils de guerre ou autre à vos côtés. Tout ceci est très instructif et je sais avoir encore beaucoup à apprendre de vous et des vôtres.

Je vous remercie du temps que vous m’avez consacré.


Et il termina en inclinant légèrement la tête respectueusement.
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MessageSujet: Re: La fin d'une longue quête [PV Matis] La fin d'une longue quête [PV Matis] Icon_minitimeVen 23 Oct 2015 - 14:38

¤ Un repos bien mérité ¤


Il est vrai que les Humains ne vivaient pas aussi longtemps que les Elfes, mais il ne fait nul doute qu'ils vivaient leur vie sans doute plus pleinement. Il faut un temps où les elfes étaient immortels. La mort par l'échéance, car la vieillesse ne les atteignait jamais. C'était aujourd'hui un privilège que seuls les Vampires possédaient. Les Elfes connaissaient la valeur de la vie, mais peut-être pas celle de l'existence. La valeur de l'existence était en revanche pleinement saisie par les hommes. Ils vivaient moins longtemps, mais ils faisaient autant voir plus que le beau peuple en le laps de temps qui leur était imparti. Aegnor était fasciné par cela. Et il le désirait. Si la longévité des Elfes se liait avec cette capacité qu'avaient les Humains. Ils seraient capables de grandes choses, des choses formidables et encore plus spectaculaires qu'ils ne pouvaient le faire à l'heure actuelle ou qu'ils avaient bien pu le faire. Oui le nouvel empereur espérait parvenir à faire saisir cette chose-là au sien et l'intégrer dans leur culture. Il espérait y parvenir. Mais pour cela il devait avoir totalement la mainmise sur le conseil ce qui n'était pas encore le cas. Et les événements actuels ne s'y prêtaient guère. Toutefois, l'ancien prince avait bien l'intention d'y parvenir. Il le fallait, pour le bien des siens.

Nomin était un elfe particulier puisqu’il avait tapé dans l’œil du souverain. Il avait vu en lui un joyau qu’il avait pu précédent décrire à Matis. Et il l’avait mené à la place qui lui revenait et à laquelle il pourrait parfaitement resplendir. Malheureusement, il n’y était pas resté bien longtemps. Les choses n’allaient jamais comme on le souhaite, l’Evanealle avait appris cela. Il y a toujours une péripétie quelconque pour venir vous mettre des bâtons dans les roues. Mais cela n’empêchait pas de réessayer et de continuer à avancer. Il ne fallait pas baisser les bras au premier obstacle, ni au suivant. C’est un combat de tous les jours, de tous les instants.

Frustrations des Humains et arrogance des Elfes, voilà un mélange explosif dans le sens où il ne ferait qu’amener l’autre à se renforcer. Mais Aegnor espérait parvenir à endiguer cela. Apaiser l’arrogance elfique pour empêcher leur racisme vis-à-vis des hommes. Fléchissant un premier il espérait ainsi apaiser la frustration des hommes. Leur montrer qu’eux aussi pouvaient faire aussi bien qu’eux et ainsi travailler ensemble et leur apprendre des choses. Pour cela, il comptait sur la bienveillance de Korentin pour faire la deuxième partie du travail. Malheureusement, si Fabius revenait au pouvoir, cela n’arriverait jamais. L’ancien prince devrait rencontrer le souverain légitime pour discuter avec lui à propos de l’avenir. Car même si les temps étaient, il fallait penser à l’avenir et le prévoir.

« Moi qui pensais que c’était quelque chose de propre à ma race… Il faut croire que ce genre d’individu à un genre de racine commune… La politique et l’apparence ainsi que la richesse. Combien sont-ils à ne prôner que cela ? Trop sans doute. Mais il ne faut pas désespérer, avec les temps qui courent ils vont forcément devoir changer, et rapidement qui plus est. »


Aegnor ne put qu'opiner légèrement du chef. Lui aussi pensait comme le capitaine. Et il comptait bien y mettre fin dans son royaume. Espérant ainsi inspirer les autres. Effacer cet égoïsme pour penser au royaume et unique au royaume et à sa grandeur. À l'avenir de ce dernier. Remettre à plat les choses était un bon projet, mais encore fallait-il savoir quoi construire derrière. Aussi ne pouvait-on s'engager dans ce combat sans s'assurer que le plan de reconstruction était fini et parfait.

« Si nous en avons fini je ne vais pas abuser plus longtemps de votre temps seigneur. Votre absence fut longue et vous devez avoir envie de vous reposer un peu ou de profiter des vôtres, moi-même, après trois ans j’ai comme qui dirait l’envie de rattraper le temps perdu… »


La discussion semblait arriver à son terme, le blond reprit alors conscience de la fatiguer qui tiraillait ses muscles et son esprit. Il était temps d’aller prendre un peu de repos avant de se remettre à travailler.

« J’espère vous revoir en de meilleures conditions pour échanger de nouveau et, pourquoi pas, partager quelques conseils de guerre ou autre à vos côtés. Tout ceci est très instructif et je sais avoir encore beaucoup à apprendre de vous et des vôtres. Je vous remercie du temps que vous m’avez consacré. »


L’Evanealle s’inclina légèrement, saluant l’humain avec respect, un petit sourire de contentement flottant sur son visage.

« C’est un plaisir de discourir avec vous Matis Falkir. Mon temps est certes précieux, mais si vous avez des inquiétudes, des questions ou d’autres choses à me faire parvenir. Sachez que je saurais prendre me libérer. Allez-vous reposer, retournez auprès de votre femme et de votre famille et effacer les sombres événements de Morneflamme avec des souvenirs réconfortants d’êtres entouré des siens. »


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