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Déplumé (PV)

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MessageSujet: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeDim 2 Aoû 2015 - 1:48

17 Avril, An 5 de l’Age d’obsidienne.

Un feu brulant. Chaud, un luxe pour une grande majorité d’Armanda. Pour les chassé, un interdit révélateur de leur présence, mais aussi l’une des rares sources de réconforts. Le feu n’était pas interdit pour un chasseur, mais un campement signifiait un ralentissement, et un ralentissement signifiait que les pistes pouvant être levées disparaitraient. Le seul repos possible pour un chasseur se trouvait donc dans deux fenêtres bien précises. La première se trouvait à être lors du dépôt d’une prise dans un point clé, où le chasseur pourrait se ravitailler en ration et mettre son équipement à jour. À ce moment-là, il pourrait profiter de nourriture chaude, d’un lit douillet et d’une sécurité relativement élevé, selon la zone urbaine cible. La seconde fenêtre était bien plus capricieuse et aléatoire. Il s’agissait du moment où les pistes suivis devenait froides, que le chasseur se blessait ou qu’un évènement externe oblige ledit chasseur à stopper sa lancé. Dans cette fenêtre-là, le chasseur ne bénéficiait pas de l’aspect sécuritaire du repos, pas plus que de l’aspect « confort ». Néanmoins, selon l’évènement, le chasseur pourrait réparer son équipement, refaire des rations grâce à la cueillette ou la chasse, soigner ses plait ou une autre nécessités du genre. Et dans le cas présent du Corbeau, c’était un peu de toute les raison possible et imaginable qui l’avaient forcé à stopper sa chasse. Cela faisait plusieurs jours qu’il pleuvait, ce qui avait masqué toute piste olfactive et la majorité des pistes physiques. Il avait de plus subit un accident relativement dangereux qui avait endommagé son matériel, souillé sa nourriture et en plus de cela, blessé légèrement plusieurs partie de son corps. Couvert de sang et de boue, il avait donc été forcé de se poser quelques parts afin de se remettre en état.

Il était à sa deuxième journée de camp depuis son arrivé à ce qui semblait être une ancien maison de pêcheur, ou plutôt un dépôt de matériel pour ces dernier. Le très petit bâtiment au toit défoncé était remplit de caisse et de baril au contenu périmé. Le Corbeau avait tout sortit de la structure et avait érigé un rond de feu à l’intérieur sur le côté où le toit tenait toujours, par un hasard certain. Le dépôt se trouvait aux abords d’un petit renflement d’une rivière, au Nord de Caladon, à peu près à mi-distance en terme d’hauteur entre ladite ville et l’ancienne Elena. La première journée, le chasseur de tête avait inspecté les lieux, s’était installé un petit campement temporaire et avait pêché, grâce aux outils de pêche encore présent. Quelque poisson sans grand gras, mais cela constituait néanmoins de la nourriture fraiche et désirable. Puis il avait dormit, lover contre Diès, sa chienne de chasse, et ses deux oiseau, Ergot et Nox. Au début de la journée actuel, l’ancien assassin l’avait passé à réparer ses vêtements déchirés, à les nettoyer et à faire sécher des poissons dans le but d’en faire des rations sur le long terme. Il avait retiré l’équipement sur Diès et Souffle, son cheval, et les avait tout deux brosser jusqu’à ce qu’ils soient tout deux propre et reposer. Diès était aussitôt partie en forêt, dynamique comme toujours, alors que Souffle restait paisiblement à l’abri de la pluie qui tombait toujours lentement sous un grand arbre près de la cabane de pêcheur.

Avec tout cela, l’homme avait réalisé sans grande surprise qu’il empestait, en plus d’être très sale. Considérant que son odeur corporel était toujours masqué par du musc animal, principalement de sanglier ou d’ours, l’humain n’avait pas une grande attente quant à la délicatesse de son parfum naturelle. Cependant, actuellement, il empestait le chien mouillé, le musc, la sueur, le sang et les trippe de poissons. Il méritait bien de se laver à son tour, maintenant que tout son matériel était de nouveau en état. De ce fait, il s’était entièrement dévêtu et avait déposé ses vêtements près du feu vif à l’intérieur de son petit campement. Il ne désirait pas vraiment rester mouillé suite à son bain. La nuit allait arriver bien assez rapidement et dormir au froid n’était pas dans ses intentions. Sous le regard constant de Nox, posé sur le bâtiment aux côtés d’ergot, le Corbeau s’était immergé dans l’eau froide. Aussitôt, il sentit une pellicule se retirer de sur sa peau usé et marqué de plais mal cicatrisé. Il se faufila totalement dans le royaume aquatique, laissant ses longs cheveux parsemé sur son crane également marqué de plait volé dans l’élément liquide. Lorsqu’il surgit de l’eau, ces derniers se plaquèrent contre sa peau, ses épaules et le haut de son dos. L’homme retira ceux qui avaient collé à son masque noir. Un loup d’Acier soudé à sa peau, il était auréolé d’une cicatrice boursouflé d’une couleur plus violacé près du métal. Ses deux yeux couleur or perçait le masque, se posant ci et là sans intérêt précis, mais plutôt par méfiance. Malgré la pluie, il pouvait compter le nombre de cœur autour de lui. Son propre cœur, celui de Souffle, puissant, celui de Nox, rapide et faible. Il entendait aussi par moment le bruit que faisait sa chienne au loin, en bougeant des feuille morte ci et là. Rien de très bruyant, mais pour le Corbeau, il les entendait parfaitement.

Il avait été marqué par le Seigneur Blanc. Par ce fait, il avait des sens très similaires à la race vampire, sans leur puissance néanmoins. Cela venait avec un cout important, car chacune de ses pauses était comme une absence cruelle de son besoin de chasser, devenu une obsession incontrôlable pour lui. Cela, et manger, mais cette autre obsession venait de son nouveau Gardien animal, et non pas du Seigneur. Le ciel commençait très lentement à rosé, mais le chasseur n’était pas pressé, il n’avait pas de raison de l’être pour une fois. Il était fatigué et il comptait réellement profiter de cette opportunité pour calmé ses muscles endolories. Plusieurs marques sur le corps de l’homme détonaient de l’ensemble déjà singulier : les cicatrices de fouet dans son dos, La marque luminescente du Grand Esprit du Vent situé sur sa nuque, l’absence de ses mamelons remplacé par deux cicatrices circulaires, autrefois tranchés lors de son séjour dans la prison d’Elena. Le Corps du Corbeau était hideux, mais il était une histoire vivante, pouvant être lui par le regard. L’homme plongea à nouveau, laissant l’air quitter lentement ses poumons. Il toucha rapidement le fond, la rivière étant peu profonde, et regarda vers le ciel l’eau troublé par la pluie tombante. Il écoutait son cœur battre, seul bruit présent en ces lieux. Il était bien, étrangement, ainsi au fond de l’eau… Mais humain parmi mille, ses poumons brulants lui rappelèrent qu’il avait besoin d’air. Il surgit donc lentement de l’eau, encore une fois. Il ne le réalisa pas tout de suite, mais quelque chose clochait. Ce n’est qu’après avoir replacé ses cheveux qu’il constata ladite anomalie. Le nombre de cœur ne concordait pas. Il comptait encore Nox et Souffle, en plus de son propre cœur, mais un autre s’était ajouté au compte. Cela ne pouvait pas être ergot, étant dépourvue d’organe, et le rythme ne concordait pas à celui de sa chienne. Il était habituer au bruit des cœurs de ses bêtes, et ce cœur n’était pas à eux. Il comprit donc ce qui se passait au bruit qu’il perçu derrière lui;

Il était piégé…


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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeDim 2 Aoû 2015 - 21:37


Un coeur qui était très humain en effet battait parmi les roseaux. La pointe d'une flèche dépassait à peine des tiges creuses de ces plantes aquatiques que la pluie faisait à peine osciller les inflorescences à peine bourgeonnantes. Les gouttes d'eau ne restant pas longtemps pendues sur elles, elles gouttaient presque dans le rythme de la pluie. Mais cette humidité tombante du ciel, bien qu'elle était fatiguante et qu'elle détrempait tout, ne brisait guère le moral et la détermination d'une jeune Nordique qui était en reconnaissance de zone. Elle connaissait le coin et tout autant cette vieille cabane abandonnée, que la mousse, la moisissure et la vermine avaient commencé à attaquer depuis que son dernier occupant véritable était parti vivement ailleurs. Le pourquoi du comment, jamais Sighild ne le saura, mais découvrir durant ses pérégrinations que cette vieille masure avait de nouveau un occupant.... Elle ne se trouvait pas loin de là quand elle eut repéré de la fumée monter vers les cieux nuageux. Et qui disait feu disait présence humaine. La question était de savoir si elle était amicale ou inamicale... La plupart du temps, la deuxième se présentait le plus souvent.

Ne pouvant se permettre d'imprudence, tant qu'elle n'avait pas pu déterminer la nature de la personne inconnue qui avait investi cette petite cabane de pêcheur en ruine, elle devait rester la plus discrète possible. Et cela tombait bien, c'était dans ses cordes. Doucement et sûrement, elle s'était donc rapprochée, jusqu'à atteindre cette longue bande de roseaux. La remonter avait été une épreuve de patience, et chaque pas devait avoir son importance pour une furtivité maximum. Guère facile dans la vase, entre les tiges des roseaux, le tout en ayant les pieds dans l'eau, avec des vêtements qui collaient à sa peau à cause de la pluie qui les avait imbibés jusqu'à la dernière fibre. En somme, une condition d'approche qui avait de quoi miner l'humeur.

Sighild était une Glacernoise. Les mauvaises conditions climatiques n'étaient que de la rigolade pour elle. Certes, elle ressentait le froid au bout de ses doigts, l'eau ruisselait le long de ses cheveux, malgré la capuche qui les couvrait, elle avait les pieds dans l'eau vaseuse... mais toute jeune, elle avait appris à faire face et à supporter au-delà de ces gênes. Et son corps n'avait pas encore atteint ses limites.

Doucement donc, doucement et avec la souplesse silencieuse qu'elle possédait, elle s'était rapprochée de cette cabane qui connaissait donc un nouvel habitant. Elle avait stoppé son approche, écoutant les environs pour essayer de savoir où se trouvait sa cible. Quelque chose dans l'eau avait attiré son attention. Malgré les gouttes d'eau qui perturbaient la surface tranquille, un remous là-dessous n'appartenant pas à un poisson avait attiré son attention. Toujours en douceur et repoussant en silence les végétaux qui l'entouraient, elle avait donc bander son arc, une flèche en place, dans un alignement parfait. Avec lenteur, elle avait pris ses appuis sur le sol fangeux, sourcillant à peine en sentant ses bottes s'enfoncer dans cette vase gluante. Seule la pointe dépassait donc. Vu ce qu'elle avait cru apercevoir, ce n'était pas un poisson.

Quand l'individu sortit de l'eau, elle avait gagné à avoir ses doutes. Donc un être humain qui prenait son bain malgré la pluie. Cela en disait déjà long sur ce qu'il était. Deux doigts tendaient toujours la corde de son arc, pendant qu'elle observait l'inconnu. Celui-ci lui faisait dos. D'un geste de sa main, il repoussa ses cheveux sur sa tête. Bien que les roseaux lui cachaient en partie la vue, de ce qu'elle voyait, cet homme là avait connu quelques sérieux coups du sort, à voir quelques cicatrices qui lui zébraient le dos. Par contre, elle ne put se retenir de se mordre les lèvres : il l'avait repéré. Il s'était figé, comme guettant quelque chose. Par le Roc ! Elle s'était montrée discrète depuis le début ! Soit elle avait commis une erreur infime, mais qui l'avait dévoilée, soit ce gaillard là était très doué. Elle n'en serait pas à sa première rencontre avec un autre rôdeur, tout aussi efficace qu'elle à pister du gibier... ou des cibles. Maintenant qu'il savait qu'elle était là...

Elle se releva lentement de sa cachette végétale, son arc toujours prêt à laisser la flèche fendre les airs pour toucher sa cible. Une fois debout, elle était telle une ombre assez haute, et malgré la cape et la capuche, on arrivait sans peine à discerner le corps svelte et athlétique d'une femme de bonne taille, presque aussi grande que le barboteur du soir qu'elle avait sous les eaux. Ses vêtements mouillées par la pluie renforçaient son allure et ses courbes féminines, la collant comme une seconde peau. Les joncs ne la gênant plus, elle avait tout le loisir de le détailler de son lourd regard émeraude, que l'ombre de sa capuche dissimulait mal. Même si elle était une redoutable Montagnarde, elle restait malgré tout une femme et elle ne put empêcher ses joues rougir en découvrant que l'homme était quasiment... nu. Maintenant qu'elle avait la vision dégagée, même de dos et les nombreuses blessures visiblement anciennes -hormis quelques uns plus légères et plus récentes visiblement- qui le balafraient horriblement, elle ne put s'empêcher de contempler la forme de ses muscles. Elle se mordit plus la lèvre et se reconcentra ! Comme si c'était le moment peut-être ! Même si dans cette chevelure des marques tenaient à prouver qu'il était plus horriblement atteint dans le dos... Elle se mordit plus fortement. Pas du tout le moment ! La corde de son arc craqua sur la tension qu'elle imposa. Et d'une voix murmurante neutre mais froide, elle fit part donc de sa position et de ses attentions...

''Drôle de temps pour désigner de se baigner....Je ne sais pas encore qui vous êtes et ce que vous fichez ici, mais ne tentez rien contre moi. Si vous avez su détecter ma présence assez vite, je pense que vous avez dû entendre le doux murmure d'une corde tendue. Une flèche est actuellement pointée sur vous, prête à se planter entre vos omoplates. Alors vous allez gentiment vous retourner et sans coup fourré et déclinez votre identité....''

Et quand il se retourna donc, elle se pinça les lèvres. Quelque chose lui soufflait dans le tréfond de sa tête de pas chercher plus loin et de prendre ses jambes à son coup. Pourquoi, elle ne le sut pas encore. Oh elle avait du le savoir, mais c'était un souvenir qui peinait à lui revenir. Et de toute façon, elle ne fuirait pas ! Elle n'état pas une lâche.

''Alors... qui êtes vous donc ? ''

L'aspect de l'inconnu avait de quoi faire frémir le coeur le plus enhardi. Sighild n'avait même pas sourciller, même devant l'étrangeté de ce masque qui lui barrait le visage, contrastant avec d'autres traces de souffrance, qui narraient une histoire troublée et plus que douloureuse. Des horreurs parmi les siens, elle en avait vu, peut-être pour cela que l'apparence de cet homme ne l'effarouchait pas. Au contraire, cela en disait long sur ce qu'il était. Mais par le Roc, elle avait une idée sur le bout de la langue, mais elle n'arrivait pas à savoir quoi !
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeLun 3 Aoû 2015 - 8:18

Rien de plus habituel pour l’homme que d’entendre le bruit d’une corde s’étirer afin de tendre un arc. Habituellement, ce bruit venait de l’Avant, bien entendu, et non pas de derrière lui. L’effet était beaucoup moins agréable ainsi, il se sentait d’avantage visé qu’en contrôle… Chose qui était effectivement le cas d’ailleurs. Il avait pris plusieurs précaution, mais la fatigue accumulé, la plus et le calme de l’endroit avait eu raison de sa méfiance. Prit comme un amateur… Même s’il devait avouer que la personne le prenant pour cible était assez doué niveau discrétion. Un habitué sans foute. Il ne bougea pas, afin de ne pas énervé son potentiel agresseur, en plus que bouger était parfaitement inutile sur le moment. Il allait sans doute devoir attendre sagement que l’armé témoigne de ses intentions au Corbeau. Sans doute les questions habituelles du qui, quoi et pourquoi… Il s’était fait prendre arc au dos une fois dans son propre repère, il y avait trois ans de cela, et il s’était également retrouvé dans une situation désavantageuse du genre il y avait quatre ans maintenant, sur son chemin vers le Sommet des chefs. De dos, il se fiait au bruit de cœur qu’il percevait, sentait une agitation prendre ce dernier, sans doute le stresse de mettre ainsi une personne en joue, à moins que ce ne soit son apparence qui fasse cet effet? Ce genre de chose arrivait souvent au chasseur lorsque ce dernier allait dans une zone peuplé. Cerné de cœur battant à la chamade… Une cacophonie des plus agressantes. Mais pas en ce moment… Non… Là, un seul cœur battait plus fort que le reste, et toute l’attention de l’ancien assassin était posée sur ce dernier.

Une voix perça le bruit ambiant de la pluie battant la rivière et du cœur battant le sang, le sombre oiseau tressaillit sous l’intonation et le timbre qu’il perçu. Une femme… Il s’agissait d’une femme… Par le Grand Seigneur Blanc, le destin se moquait toujours autant de lui. Il haïssait combattre les femmes, car il ne désirait pas les abattre. Bien que le Grand Vraorg ait auparavant poussé sa main à le faire en faisant naitre en lui des pulsions des plus primitives et violente, il restait actuellement maitre de lui-même. Occire une femme n’était pas dans ses intentions quotidienne, il devait donc songer tout de suite à une solution non létale à cette situation. Il souhaitait fortement que la femme soit une Théocrate, ainsi, le conflit n’aurait pas lieu d’exister… à moins bien sûr qu’il ne s’agisse d’une histoire de vengeance. Le Corbeau était notoire et bien connu pour ses méfaits, et beaucoup souhaitait lui faire la peau pour des raisons qu’il avait parfois oubliées.

Résigné, il se tourna lentement vers la personne qui le tenait en joue. Il laissait ses mains dans l'eau. Elles disparaissaient sous l'eau facilement, jusqu'à ce que le liquide atteigne le milieu de ses avant-bras. Il ne dissimulait aucune arme, mais lever les bras en l'air serait un signe de faiblesse honteux selon l'homme, de là la raison de son inaction. Comme la voix l'avait dévoilé, son assaillant était une assaillante. Bien que vêtue d'une armure de cuir clouté, ses formes et sa silhouette ne laissaient aucun doute quant au sexe de l'humain qui se trouvait sous ces pièces d'équipements. Bien que grande et a l'apparence robuste, elle conservait les traits attirant d'une jeune femme bien en forme. Le Corbeau l'examinait soigneusement et en détail. Il restait muet et comptabilisait les informations qu'il pouvait recueillir sur la nouvelle arrivée par son physique, son équipement, sa posture... Il songea bien évidemment à Glacern, vu la taille de la femme, mais il pouvait tout aussi bien se trompé a ce sujet. Se fiant à son armement et son armure, l'homme ne pouvait supposer que peu de métiers correspondant. Chasseresse, rôdeur, brigande, voir éclaireuse... Pour quelle faction à présent, là était la question.

-Bonne posture, bien que posé un sol peu fiable. Bonne disposition des bras. Arc classique, projectile banale, armure simple. Une archère expérimentée sans aspect particulier… Et solitaire.

Il avait parlé de façon plane et monotone, mais d’un débit rapide, tel une suite de constat cinglant. Il voulait qu’elle comprenne tout de suite qu’elle ne se trouvait pas devant n’importe qui. À se fier au cœur de l’inconnue, elle le savait déjà. Il fallait dire que le cœur de l’homme avait légèrement accéléré lui aussi. Par l’excitation née du danger de la situation. Aussi parce qu’il était le genre d’homme à apprécier les courbes d’une femme. D’ailleurs, à ce moment précis, il appréciait le fait que l’eau froide calmait ses ardeurs. Autrement, il aurait eu de quoi se sentir plus mal à l’aise qu’à présent. Bien que nu, il n’était pas gêné par son état, mais plutôt par la situation fâcheuse dans laquelle il se trouvait. L’eau lui arrivait au nombril, alors il n’avait rien à cacher par respect…

-Étant le piégé, Le Corbeau est plutôt curieux de savoir qui le menace ainsi, Mademoiselle….

Il tenta de change un peu le timbre de sa voix, afin de la rendre plus chaude. Il ne réussit qu’en partit, laissant une impression moins froide lors de son silence. Il leva lentement son bras droit et avec calme, il replaça une mèche de ses cheveux ayant tombé sur son masque, devant l’un de ses yeux.

-Êtes-vous ennemie du Corbeau, mademoiselle? Ce dernier espère que non…

Sans être une menace, le ton se sa voix servait à guise d’avertissement. Il ne souhaitait pas vraiment se battre sur le moment, étant largement handicapé dans cette situation de toute façon. Mais il ne voulait pas tuer… Il souhaitait d’avantage profiter de cette situation qui semblait si intéressante à ses yeux… Un aspect de lui qu’il n’avait pas connu auparavant… Le chasseur opportuniste, L’oiseau profiteur.
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Sighild Arnbjorn
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeLun 3 Aoû 2015 - 11:01

Il s'était retourné donc, gardant les mains dans l'eau. Sighild avait bien veillé à ce que ces dernières ne se meuvent pas d'une façon suspecte. Certains guerriers avertis en prenant leur bain veillait à avoir une arme dissimulée non loin d'eux en cas de surprise. Sauf pour celui-là. Il n'avait sans doute imaginé se faire prendre aussi simplement durant ses ablutions. En même temps, loin de tout et de tout chemin fréquenté, elle aurait sans doute fait pareille, mais en gardant sa dague à portée de main. Sa flèche toujours pointée vers cet inconnu qui gardait le silence, elle continua de le regarder. Lui aussi d'ailleurs ne se gêna pas de l'observer. Lui aussi la jaugeait.

Elle en profita alors pour mieux se faire à l'idée de qui il pouvait être. Tout chez lui désignait un homme dangereux, capable de se battre à voir le nombre de ses cicatrices, qui avaient connu la souffrance à voir les marques anciennes d'immondes tortures. Et ce masque qui apportait une froideur métallique à son être.... Tout pour être effrayant, à apporter des cauchemars. Et pourtant, la Montagnarde ne détourna pas son regard du sien. Enfin presque. Ses yeux émeraudes s'égarèrent à nouveau sur la fermeté de ses muscles, qui à voir leur silhouette, dévoilait que ce baigneur était à tendance souple et rapide. Un détail qu'elle nota comme important si la situation se renversait. Car hormis ce doute agaçant qui la minait, de pas savoir qui elle avait en face et qu'au fond d'elle, elle connaissait la réponse. A croire que ce doute l'empêchait de savourer totalement la scène cocasse. Car elle s'avouait malgré tout, que sous les hideuses marques et cicatrices qui couvraient cet homme.... Elle se mordit plus fortement les lèvres, soufflant plus doucement pour empêcher son coeur déjà bien battant de s'emporter. Ce n'était pas du tout le moment et peut-être qu'il était un ennemi ! On ne fraternisait pas avec l'ennemi ! Au moins, elle réussit à se retenir de baisser le regard pour détailler plus bas encore... rha !

Quand enfin il daigna briser le silence, ce fut comme pour la décrire. Elle sourcilla. Non mais c'était une farce ? Assurément non. Car tous les détails qu'il donna démontrait qu'il connaissait lui aussi le maniement de l'arc. Malgré cette information importante qui confirma quelques hypothèses précédentes, elle eut l'impression d'être détaillée comme une jument sur un marché ! Et en même temps, elle n'arrivait pas à mettre un nom sur ce gars !

Quand elle entendit le nom de Corbeau, ce fut comme un déclic. Elle écarquilla les yeux en découvrant réellement qui elle avait en face d'elle. Son coeur manqua de faire un bond devant cette surprise. Heureusement, elle n'avait pas lâché la prise sur son arc. Au contraire, il s'était intensifié. Une brève seconde, elle avait eu envie de libérer la corde de son arc pour lâcher sa flèche. Le Corbeau ? La Main Assassine de Vraorg oui ! Comment ne l'avait-elle pas reconnu de suite, avec ce masque qui lui couvrait le visage ? Peut-être qu'elle s'était trop laissé obnubiler par l'homme avant de voir qu'il était cet être impitoyable qu'on décrivait tant parmi les Protégés.

Elle l'avait là, sous les yeux et elle n'avait qu'à tirer, pour lui percer le coeur et lui apporter la mort qu'il méritait. Alors pourquoi n'arrivait-elle pas à le faire ? Parce qu'elle le croisait en chair et en os et qu'elle avait besoin de se faire sa propre opinion sur lui ? Que la situation dans laquelle elle avait réussi à le surprendre paraissait tellement irréel que ce soir lui ? Redoutable, sans émotions qu'on disait... qu'il n'était qu'un tueur qui obéissait qu'à son détracteur.... Et là elle était tombée sur lui, le piégeant en train de se rafraîchir simplement dans cette rivière. Plus qu'irréel et cocasse à la fois. Ou alors, parce que ce serait presque déshonorant de tuer un homme désarmé et nu....Un vampire ennemi, jamais elle n'aurait à s'interroger comme cela. Mais là, c'était un être humain ! Ses sourcils se froncèrent doucement, apportant un certain sérieux ; un sérieux qui ne brisaient aucunement les lignes douces de son visage.

''Un Corbeau piégé par un Epervier...''

Elle n'avait qu'à lâcher sa flèche et tout serait fini pour lui. Elle apporterait avec son trépas la vengeance à bien des gens qui avaient eu la malchance de croiser sa route. Pourtant, elle avait envie d'en savoir plus. Entre ce qu'on disait sur lui et la réalité, les choses pouvaient être totalement différentes. Elle ne sourcilla pas quand il leva hors de l'eau son bras droit, le sortant doucement dans l'unique but de retirer une mèche de cheveux humide qui s'était placé devant l'un de ses yeux. A la suite de ce geste, elle avait fait un pas léger en avant, gardant toujours son arc bandé dans sa direction. L'homme qu'elle tenait toujours en joue savait très bien à quoi s'attendre, elle n'avait pas besoin de le lui préciser. Maintenant qu'elle connaissait son identité

''Tout dépend comment le Corbeau définit ses ennemis. Il est étrange d'entendre qu'il espère que non quand à ma personne. L'Epervier que je suis guette toujours des proies potentielles. A ces proies d'affirmer ou non si ce sont elles les ennemis...Et pas l'inverse. Surtout quand une serre est dardée vers le coeur du Noir Corbeau....''

Par les froides neiges ! Pourquoi cherchait-elle à jouer avec lui ! A croire qu'elle manquait vraiment de sensations fortes pour être comme cela face à un ennemi redoutable ! Un Théocrate ! Un servant de Vraorg ! Elle n'avait pas besoin de lui démontrer qu'elle ne l'effrayait nullement ! Elle n'arriva malgré tout pas à se convaincre d'agir autrement... Comme si elle voulait... jouer avec lui. Ce besoin de connaître un ennemi à la limite de la légende !

''Peut-être que je suis ennemie pour bon nombre de raisons, comme de l'inverse. D'être qu'un Epervier de passage dans les environs et qui s'assure de ses arrières pour rester en vie. Je ne visais pas aucunement une pêche miraculeuse, mais on pourrait penser que là, j'ai eu la main heureuse....Un Corbeau désarmé et aussi nu qu'un ver....drôle de scène non ? Alors le Corbeau, suis-je ton ennemi ou pas ? Est-ce que tu crois tes serres plus affûtées que les miennes sur l'instant ? ''

Elle détendit juste un peu la corde de son arc, descendant juste un peu la pointe de sa flèche vers le bas de sa cible. Ce n'était plus le coeur qui était visé cette fois. Etait-ce un rictus moqueur qui se dessinait aux coins de ses lèvres ?

''Hormis prendre son bain, qu'est ce que le Corbeau fout ici ? Qu'il ne me dise pas qu'il tentait le Néant pour espérer une rencontre de ce genre, je ne le croirai absolument pas. ''

Cette fois, elle avait sa réponse de ce qu'elle était en train de faire... Elle s'amusait à ses dépens. Elle prenait conscience qu'elle devait quand même faire attention.
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeLun 3 Aoû 2015 - 17:04

Un battement de cœur se perdit dans le néant lorsque le Corbeau se nomma une première fois. Contrairement à ce qu’il avait présumé, elle ne l’avait donc pas reconnu tout de suite. C’était maintenant chose faite donc. La tension de l’arc tressaillit, mais pas l’homme, immobile comme le roc. Elle se nomma elle-même l’Épervier, principe que le Corbeau aima bien du coup. Deux oiseaux, deux individus distincts. Deux méthodes de chasse différentes… Il ne connaissait pas la technique de chasse de cet oiseau, mais il savait que les Corbeaux se basaient sur leur grande intelligence pour survivre. Il mangeait de tout, et savait duper le plus redoutable de leurs ennemis naturels. Souvent porteur de maladie, leur réputation les rendait naturellement imperméable à bien des tentatives d’agression sur leur personne. Comme si l’odeur de la mort les protégeait de leur propre trépas. Dans le cas de l’humain, il songeait toujours à une façon de se tirer d’affaire. Un moment seulement et il pourrait profiter de ce dernier pour s’éclipser de cette mauvaise posture. Il ne pouvait pas fuir, puisque la totalité de ses biens matériels se trouvait en ces lieux, parfois d’une valeur incomparable, comme son arc Murmure par exemple. Du coup, sur l’heure, il jouait au jeu de l’homme peu impressionné. La femme tentait de l’intimider, visiblement, et il se sentait presque forcer de lui montrer qu’elle s’y prenait mal à son sujet. Certes, il était toujours désagréable d’avoir une flèche pointé sur soi, mais si Le Corbeau avait flanché à chaque fois qu’on l’avait menacé, il ne serait plus là pour en parler depuis des lustres déjà.

Vous vous tenez à l’affût afin de trouver des proies… Il est un prédateur. Vous ne vous attaquez pas à un lièvre, mademoiselle.

Juste un petit rappel afin qu’elle ne perde pas de vu qu’elle le sous estimait grandement. Bon, ainsi nu, il n’y avait pas grand-chose à estimer… Mais il avait plus d’une solution en réserve pour se sortir du pétrin et ce, à toute occasion. Pour le moment, elle ne semblait pas vouloir le tuer. Elle l’aurait fait autrement. Non… En ce moment, elle semblait vouloir se jouer de lui. Ou jouer avec lui? Il ne savait pas trop… L’archère était difficile à cerner. Sa façon de l’inspecter était… intense disons. Sans doute le stresse… à moins que quelque chose sur son corps ne la rende mal à l’aise… Il continuait le jeu du silence, avisant l’arme de l’Épervier, abordant un angle… Intéressant? D’accords, s’était un peu offensant de voir ainsi sa masculinité être mise en jeu. Bien évidemment, la neutralité était de mise en termes d’expression à cet instant. Si elle le voyait s’énervé, il signerait son arrêt de mort sans détour. Autant « jouer » le jeu.

-Garder votre pointe haute, Épervier. Il serait dommage que vous ratiez votre tir pour pareil moquerie.

Il ne disait pas cela uniquement par inconfort profond, mais plutôt parce que l’entrejambe d’un homme, situé sous l’eau, était une cible beaucoup moins évidente à atteindre qu’un torse. Encore là, il ne souhaitait pas lui donner des idées. Tout cela faisait partie de son jeu de l’homme peu impressionner, histoire d’installer ne serait-ce qu’une parcelle de doute dans l’esprit de son adversaire. Il leva encore une fois ses bras, pour cette fois ci les croiser contre sa poitrine. Sa peau se couvrit de chair de poule alors qu’un frisson le saisit au même moment. Volontairement, il était capable de rester encore un moment dans l’eau, mais cette dernière était tout de même froide et saisissante. Bien que tolérant, il devrait éventuellement sortir de l’eau. D’ici là, il devait acheter un passe-droit à la femme, voir une confiance momentané.

Le chasseur brisa le contacte visuelle qu’il maintenait depuis le début entre la femme aux yeux couleur feuille et lui et tourna lentement sa tête vers la petite cabane de pêcheur, ou une fumé clair s’élevait toujours paresseusement en l’air. Deux silhouettes noires couronnaient le toit délabré de l’édifice. Peut-être était-ce parce qu’il avait établi un contact visuel, ou peut-être était-ce simplement u caprice de son ami, il ne saurait dire, mais Nox prit son envol à ce moment-là, afin d’aller se poser à son endroit favori. L’épaule gauche de son maitre. Ce dernier eu un très léger grognement lorsque la patte artificielle de l’oiseau s’accrocha à sa peau. Le ressort plat installé avait faire en sorte que les serres de métal prennent appuie dans sa peau, laissant trois petit filets de sang couler sur l’épaule, puis sur le torse de l’homme. Un autre filet coulait dans son dos, tout aussi infimes. Mais le corps mouillé de l’homme et la pluie lavaient bien rapidement ce genre de liquide de la peau marqué du Corbeau. De nouveau, après avoir laissé un bref sourire en coin saisir sa bouche, il avait reporté son attention sur l’Archère, retrouvant son expression neutre et distante. Nox croassa sombrement en direction de la femme, mais ne bougea pas. Sans doute savait-il ce qui était en jeu en ce moment même.

-Le Corbeau se repose. Le Corbeau mange. La Grande chasse est éprouvante, et il n’est qu’un homme…

Il était plus efficace que la majorité des chasseurs de têtes, mais il était seul, ce qui baissait légèrement son efficacité à comparaison à un groupe d’humains organisé. Mais être seul signifiait également être plus discret, plus vif, et moins dépendant. Elle avança d’un pas et l’homme fit de même. Il stoppa alors que la ligne de l’eau frôlait son pubis. Bien qu’il n’amplifiait pas la situation, il se jugeait assez misérable pour forcer le cœur des moins paranoïaque. Les femmes, entre autre, avait le vilain défaut de vouloir aider les gens dans le besoin, un mauvais choix par les temps qui courait. Le Corbeau, de son coté, de faisait que mentionner son désir de sortir de l’eau. Il n’avait pas l’intention de perdre son temps à mijoté dans l’eau glacé de la rivière. Si elle l’attaquait maintenant, tout serait joué en moins de dix seconde, pour lui ou pour elle. Il n’affichait pas un comportement agressif, mais il se préparait au pire. Le regard lourd, le Corbeau s’adressa de nouveau à la femme;

-Il n’a rien à voir à faire avec le Néant. Ou ses frères.

Il décroisa ses bras, laissant ses main être de nouveau engouffré dans l’eau, cette fois ci au niveau de la jonction du pouce. Il sentit un battement d’aile frôler sa peau du côté droit de son corps : ergot venait de se poser en silence sur son épaule droite. Comparer à Nox, qui était un grand corbeau, Ergot avait une taille plus modeste, pratiquement une corneille.

-Le Corbeau obéit au Grand Seigneur Blanc et chasse ses ennemis. Et il ne porte pas atteinte aux femmes si ces dernières ne lui porte pas atteinte… à moins que le Maitre ne désir le contraire…

Bien malgré lui, une pointe d’amertume perla dans son discourt, rapidement étouffé par la pluie tombante. Il n’aimait pas combattre les femmes, et avant la Grande guerre, il n’avait jamais tué Volontairement une membre de la gente féminines. La Femme au Champignon avait été une erreur monumentale et involontaire, les femmes tombés sous ses coups à la grande guerre avait été quant à elles des victimes ciblés, mais indésiré. L’homme se trouvait trop tendre sur le sujet, mais il s’agissait là d’une rare facette de sa personnalité qui n’avait jamais réellement changé et ce, depuis ses premières années.
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeMar 4 Aoû 2015 - 7:32

Elle l'avait laissé se rapprocher d'un pas vers le bord. A cette approche, la Montagnarde avait plissé son regard tout en gardant sa posture d'archère. Un seul pas il avait osé faire malgré la menace de sa flèche. Pour sûr qu'elle comprenait le message, en plus de ses mots. Il n'était pas impressionné par la menace qu'elle représentait à ses yeux, de la mort qu'elle pourrait lui offrir d'un seul tir. Elle n'avait pas immédiatement répondu à ses diverses répliques, le gardant à l'oeil, même quand un corbeau arriva de la cabane abandonnée pour se poser sur l'épaule nue de l'assassin. Elle avait sourcillé en remarquant la patte artificielle du sombre volatile. Comment ne pas le voir quand cela provoqua un léger écoulement de sang par la peau entaillée par les serres de métal de l'oiseau que l'eau de pluie diluait déjà ? Bien que le dispositif était ingénieux, mettant en avant une certaine importance de ce compagnon aux yeux de son maître, ce n'était pas cela qu'elle retint. Le Corbeau avait détourné le regard le temps de voir son ami à plume le rejoindre. Non, il n'était nullement impressionné, la défiant presque de ce détournement oculaire. Néanmoins, il savait la menace qu'elle représentait vis à vis de lui.

''Pareil moquerie qui offense les hommes dès qu'on s'attaque de prêt ou de loin à leur virilité. Et ne t'en fais donc pas pour ma visée. Si j'arrive à atteindre des épinoches d'une flèche sous l'eau.....Le reste n'est que futilité en comparaison. Et puis, tu t'es rapproché, je n'ai plus besoin de la remonter bien haut n'est ce pas ? ''

Elle maintenait toujours la flèche entre ses doigts et la corde qui la propulsera si elle décidait de la lâcher. Une seule flèche. Une seul et elle anéantissait cette vie.

''Certains prédateurs deviennent eux-même des proies. Et l'Epervier a conscience qu'elle ne s'attaque pas à un lièvre. Juste à un Corbeau qui se plait à jouer à l'aigle et qui n'est que pour l'instant détrempé sous mes yeux....''

La référence de l'Aigle pouvait avoir là plusieurs significations. Pour la fierté ou la dangerosité qu'était ce puissant rapace. L'épervier était aussi un rapace, un tueur de petits gibiers, mais contrairement à son plus grand cousin, et au contraire du corbeau plus rusé et plus futé, comme opportuniste, le petit oiseau de chasse savait jouer des courants aériens pour planer sans aucune fatigue, savourant la totale liberté que lui offrait la nature. Vif et rapide, rien ne paraissait l'effrayer, trouvant parfois un courage un peu démesuré pour combattre ses rivaux ou pour attraper des proies. Mais au moindre faux pas, elle en avait conscience, c'était elle qui risquait de devenir la proie.

Chose qu'elle avait noté était le croisement des bras de l'assassin qu'elle pointait de son trait. Il s'était avancé avec ce signe évident et muet de vouloir sortir de l'homme. Le tout en argumentant qu'il n'était qu'un homme. Se baigner n'impliquait pas de rester à décanter dans une eau froide. Elle se faisait en tout cas violence pour maintenir ses yeux braquer dans celui du baigneur. Oui, comme il s'était rapproché, son corps était plus sorti de l'eau encore et donc...Elle analysa ses dires qui répondit à sa question de la raison de sa présence ici. Entendre une réponse banale était tellement irréelle quand cela venait de la bouche du Corbeau. Entre ce qu'on entendait et à la réalité... oui, il n'était qu'un homme, qu'on avait tellement dépeint comme un monstre... un monstre, mais qui était tout d'un humain. Et qui le restait

Un nouveau battement d'aile brisa le silence. Sighild aperçut un autre oiseau se percher sur l'épaule jumelle. Elle se raccrocha vite sur le visage de sa cible. Hors de question de se déconcentrer. La moindre faille pourrait être une opportunité avantageuse pour le Corbeau. D'ailleurs, elle remarqua quelque chose de singulier au-dessus du masque de l'homme ? Cela ressemblait à une pointe en forme légèrement ovale et un peu sombre... non violet ? Cela ressemblait à une écaille. Elle ne s'attarda pas plus sur le sujet et n'avait pu retenir ses sourcils se froncer quand sa dernière façon de répliquer. Son coeur s'étreignit froidement à la pensée de Vraorg. Elle cracha du mépris dans sa réplique.

''Vraorg ne fait aucun distinguo quand aux gens à massacrer. Peu lui importe tant qu'il a sa dose de sang pour rassasier son appétit de destruction ! Je peine à croire que tu arrives à suivre une conviction si louable alors que tu lui obéis à ses moindres ordres ! ''

Il n'était qu'un homme qu'il disait... mais qui servait Vraorg ! Alors pourquoi n'arrivait-elle pas à se décider de lui transpercer le coeur ? Une seule flèche et tout serait terminé ! Vraorg perdrait un élément de ses sbires.... pour mieux le remplacer par un autre encore. Et encore. Le Corbeau rayé de la carte des vivants laisserait un répit. Mais voilà, fallait-il réussir à le tuer. Peut-être qu'inconsciemment, autre chose qu'elle n'arrivait pas à s'expliquer lui troublait l'esprit. Par le fait que le Corbeau pourrait l'épargner si jamais elle n'attentait rien contre lui, en cas de renversement de situation ? Elle avait du mal à croire cela, vraiment. Elle se rendit compte que de vouloir jouer avec lui n'avait pas été une si bonne idée. Le Corbeau était le Corbeau, tuant sans pitié et sans vergogne, mangeant même le coeur des ennemis que le Blanc lui désignait. Et là, elle avait réussi à le prendre en dépourvu, dans ses ablutions. Il n'était là qu'un homme qui avait fait une halte pour se remettre en condition. Tant pis pour le choix qu'elle avait fait, elle l'assumerait jusqu'au bout.

Les deux doigts qui tendaient la corde se crispèrent un peu sous cette bataille personnelle, provoquant une légère tension chantante à la corde de son arc.

''Qu'est ce qui me garantit que tu ne tenteras rien contre moi si je te permets de sortir de l'eau ? Car tu le dis toi-même, tu n'es qu'un homme, que le froid saisit un peu plus. Mais tu restes un homme dangereux et même totalement dévêtu, tu pourrais attaquer. ''

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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeMer 5 Aoû 2015 - 3:07

Un son grave sortit de la gorge du Corbeau, entre le soupir de fatigue et une expression de découragement. Il n’avait pas tenu de vrai discutions pendant un long moment de sa vie, avant son départ pour Morneflamme au début de l’année. Ses rencontres antécédentes quant à elles n’avaient pas été suffisantes à l’homme pour que ce dernier se rappelle à quel point il était facile d’être en désaccords avec une autre personne. Il n’avait pas souvent à jouer sur son opinion, ou à se montrer convaincant. Habituellement, soit il effrayait les gens, soit il les capturait. Parler ne faisait pas partit de sa définition de tâche. Il parlait car il le désirait, et il se justifiait à la femme car il désirait réellement éviter un affrontement entre elle et lui, et non pas seulement par considération de sa position désavantageuse.

-Il n’est nullement offensé par votre choix de cible… Ne prenez simplement pas de chance avec un adversaire inconnu…

Encore une fois, il avait parlé sans grande intonation, comme s’il glissait un conseil de cuisine à la femme. C’était là l’héritage de la période de sa vie qu’il avait consacré à Luna et Autone, donner des conseils alors qu’il était menacer de mort, ou dans une position extrêmement précoce. Il se sentait certes en danger, mais aussi étrange que cela puisse paraitre, il ne se sentait pas menacer. Elle ne l’interrogeait pas sur un sujet précis autre que ses intentions, elle le pointait depuis un bon moment sans arrêter de faire varier la tension de son arme : elle hésitait beaucoup trop pour être une assassin ou une tueuse de métier, ce qui ramenait l’hypothèse du Corbeau selon laquelle il s’agissait au bien d’une survivante esseulé, ou bien d’une avant-garde solitaire. L’explication comparative de la jeune femme fit de nouveau grogner le Corbeau, cette fois ci, de mécontentement. Elle venait de le froisser, et il savait qu’elle le faisait exprès, mais il ne voulait pas mordre à pleine dent sur cet appât lui étant tendu.

-Il ne joue pas. Le Corbeau est le Corbeau, ni plus ni moins. Un chasseur, pas un guerrier. Pas un oiseau combattant et orgueilleux.

La dessus, il avait passé une partit de sa vie à devoir justifier la différence, particulièrement à l’époque où il prenait des contrats par dizaines. Beaucoup de client l’avaient contacté avec l’intention de lui offrir un role de garde du corps. Or, il n’était pas un garde du corps. Certes, il savait se battre à mains nu, et pouvait danser avec grâce avec un poignard à la main, mais il n’était tout simplement pas fait pour les affrontements directe. Alford était un guerrier, un combattant. Grand, massif, fort, il était capable d’encaisser les coups et de les distribués. Le Corbeau pouvait décimer une phalange à lui seul, tant que les ombres le servaient… Cependant, une fois dévoilé, il perdait la majeure partie de ses avantages. Il avait passé sa vie en tant qu’assassin, il était donc un spécialiste de l’assassinat, un travail plus délicat que les affrontements directes. Gorder était un aigle, mais pas le Corbeau.

L’homme tenait ses yeux sur son interlocutrice et ne la lâchait plus à présent. Il Observait son visage partiellement voilé par un capuchon lourd de pluie. Il suivait ses yeux, estimait ce que ces derniers observaient en particulier sur lui. Son masque, parfois ses marques plus imposantes, parfois… Plus bas… Mais en majorité, les yeux du Corbeau étaient la cible des yeux verts de l’Épervier. À entendre cette dernière parler de Vraorg, le chasseur ne put répresser la profonde lassitude qui le traversa. Il se doutait forcément que les agents du Grand Seigneur Blanc étaient dépeints comme des sbires sans cervelles, fidèle à lui maitre comme des chiens à la main nourricière. Mais c’était un préjugé, voir une offense dans un certain sens.

-Le Corbeau n’est pas le Seigneur Blanc. Il est un marqué de Sa Puissance et un contraint de sa parole, mais les désirs du Corbeau appartienne à l’homme devant vous. Le seigneur n’incite pas le Sombre Oiseau à être plus attentif à vos courbes qu’à votre arc à la tension variante… Il le choisit lui-même…

Un compliment pour la désarçonner? Et pourquoi pas… Il avait parlé assez sombrement, bien que moins froidement. C’est vrai qu’elle était élégante et qu’elle manquait de conviction dans ses menaces… À quoi bon cacher ces faits? Le chasseur tendis lentement la main en direction de Nox et le regardant du coin des yeux, puis gratta délicatement le cou de ce dernier. Un léger sourire en coin passa sur le visage de l’humain, avant d’être balayé par la pluie, pareil à de la poussière au vent. Ses yeux passèrent sur la femme un moment alors que cette dernière confirma ses suspicions; elle envisageait le laisser sortir de l’eau… Bien, il avait réussi à se montrer suffisamment fade pour baisser la méfiance de la femme. Il ne planifiait pas l’agresser à la première occasion… Enfin, à moins qu’elle ne le force à agir ainsi. Sur le moment, il avait faim, froid et était las de se tenir ainsi immobile tel un végétale… Ou plutôt une fève écossée…

-Le Corbeau ne parle pas aux Morts… S’il vous désirait morte, il se serait exécuté à la seconde où il entendit votre cœur battre sous votre sein. Pour le moment, il apprécie sa musique… Comme votre arc, sa force varie beaucoup…

Il se tut. Il entendait encore une fois un autre battement venir à ses oreilles, un grognement, un foisonnement dans les feuilles. Il reconnaissait le rythme, les coups donnés. Si elle attaquait, elle risquerait sa vie… Le Corbeau repéra rapidement Diès, arrivant à grand élan en direction de la femme et de lui-même. La distance était risquée pour le chasseur, quatre secondes en guise de distance temporel. Il encochait et tirait une flèche en deux, la femme pouvait peut-être le faire en quatre… Voir trois… le jeu n’en valais pas la chandelle… Il ne risquerait pas la vie de son ami contre une probabilité.

-Diès! Non!

Il n’avait pas bougé, mais sa voix grave avait tonné, sèche et forte, en direction de son interlocutrice, et de son familier canin qui stoppa net dans son élan en se campant sur ses pattes, fixant l’archère les babines partiellement retroussé. Diès n’était pas un chien d’attaque ou de guerre, mais c’était une alliée fidèle et une chienne vive qui savait reconnaitre le danger. Il n’allait pas jeter son existence à l’eau… Lentement, la chienne au poil couleur or contourna la grande femme à une distance respectable et alla se placé sur la rive de la rivière, à droite du Corbeau et à gauche de l’Épervier, à égale distance entre les deux. Le regard de la bête alternait entre la femme et l’homme, incertaine sur les désirs de son maitre, méfiante devant la femme inconnue.

Le Corbeau se décida à agir, craignant que l’inaction fasse croitre d’avantage la tension et ainsi ne menace la vie de son amie animale, ou sa propre existence. Ses bras étaient de nouveau le long de son corps, les mains détendu. Son cœur s’Affolait un peu par le geste qu’il osait poser. Lentement, il fit un pas vers l’avant, puis un autre, arrêtant alors que l’eau de la rivière frôlait ses tibias. L’air sur son corps mouillé le fit frissonner à nouveau. Il ne voyait rien d’Autre que la femme devant lui, sous la pluie, tout comme lui. Mouillée, tout comme lui. Il était nu et à l’air, mais il avait plus important à songer sur le moment. Vivre, par exemple.

-Protégé ou Théocrate, le Corbeau ne vous attaquera pas. Votre nom et votre visage non pas tonné par le Maitre à même l’âme du Corbeau. Il n’est pas en chasse, il n’est pas vengeur et il n’est pas en position de vous incapacité sans risque. Décidez-vous, Épervier. Le Corbeau est sous votre ombre, chasseresse.
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Sighild Arnbjorn
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeMer 5 Aoû 2015 - 23:41

Toujours son regard braqué dans sa direction, ne le quittant donc pas, elle étudia ses nouvelles répliques. Il ne jouait pas. Peut-être qu'il avait raison ou qu'il mentait. En tout cas, cela ne changeait pas à sa triste position, à savoir qu'il était nu dans une eau glacée, sous la pluie et qu'il était toujours en joue par une archère Nordique. Donc il n'était pas offensé d'être pris pour cible, reconnaissant d'une certaine façon là l'erreur de se croire, mais par contre elle perçut clairement le grondement quand à la comparaison faite avec l'aigle. Sa réponse fut sans équivoque. Ainsi il n'appréciait pas être comparé à un trop fier rapace ? Intéressant. A noter dans un recoin de sa mémoire. Tout détail peut servir. En tout cas pour sûr qu'il était un chasseur, sa sinistre réputation le précédait. Mais là sur l'instant, la jeune femme le pointant de sa flèche... Elle aurait été en droit d'émettre un doute. Mais il l'avait confirmé un fait : il restait qu'un homme. Et un homme, même avec sillage sanglant laissé derrière lui n'était pas infaillible.

Donc le Corbeau avait sa fierté.... Elle se retint de sourire. Elle devait faire attention avec lui. Il avait raison sur un point, elle devait se l'avouer : il restait dangereux, même s'il ne ne le disait pas explicitement. Un corbeau restait surtout un oiseau de l'ombre, un opportuniste. Puis quand il en revient à Vraorg, elle resta songeuse. Ses sourcils marquaient cet état de pensée. Il avait été marqué ? Il était contraint ? Cela la rendait perplexe. Elle fut tentée de réfléchir plus en avant sur ces détails révélés, mais elle perdrait alors son attention sur l'homme qu'elle gardait en joue et il pourrait en profiter. L'image qui avait narré sur elle ne manqua pas non plus de la faire grincer des dents. Elle avait saisi le message, surtout quand à la tension de la corde de son arc... Ses convictions manquaient de détermination sur la finalité de son geste. Elle zappa directement la première partie. Ce n'était pas le moment franchement ! Il cherchait à la déstabiliser ou quoi ? Oui cela devait être cela.

Elle garda donc le silence, pendant que l'assassin prenait un instant pour caresser son volatile. Elle se mordit les lèvres à la suite des paroles qui s'enchaînaient. Si le Blanc l'avait marqué de sa puissance, qui sait ce qu'il était capable de faire en plus d'entendre son rythme cardiaque. En somme, cela avait été une chance qu'elle le prenne au dépourvu alors qu'il était sous l'eau à ce moment là. Elle s'apprêta à répliquer quand elle entendit le bruissement des joncs. Un quadrupède approchait vivement. Par son totem, elle sut l'entendre assez tôt pour déplacer en arrière le pied qui lui permettra de pivoter aisément et vivement vers le danger à venir. A voir un canidé se figer dans son envie de bondir, alors que Sighild s'apprêta à défendre sa vie d'un tir, à l'instant où la voix tonitruante du Corbeau percuta sèchement dans l'air tranquille et pluvieux... il y avait de quoi rester un peu circonspect. Face à l'animal, Sighild resta encore plus prudente. Qu'elle avait été stupide de pas aller reconnaître d'abord cette ruine avant de venir sur ce bord de la rivière !

Doucement, elle suivit autant du regard que de son trait armé l'animal qui la contourna. Le regard intelligent et méfiant de la chienne en disait lui sur le lien qui la reliait à son maître. Le Corbeau un être froid et tueur ? A voir son compagnon à quatre pattes, elle émit quelques doutes. Elle détourna sa ligne de mire du chien pour la replacer sur Saemon. Un bref instant elle avait été détournée de lui et il aurait pu l'attaquer. Il ne l'avait pas fait. Etait-il sincère pour autant ? A analyser ce qui venait de se tramer... Elle baissa sa visée... pendant que l'autre entama un pas pour sortir. Mais qu'est ce qu'il fichait ?

Elle écarquilla les yeux devant cette initiative soudaine. Et dire qu'elle avait baissé sa garde ! De toute façon, il était désormais plus en avant...L'eau de la rivière lui arrivait aux tibias ! Des hommes nus, elle en avait déjà vu, même parmi la gente masculine de son peuple. Donc, pourquoi elle se sentit gênée sur le coup ? Elle se fit violence pour ne pas rougir. Non mais ce n'était pas possible de réagir aussi sensiblement. Il n'était qu'un Armandéen pourtant ! Certes bien bâti malgré l'aspect hideux que ses horribles cicatrises marquaient sur sa peau. Bien bâti et... rha assez de ces pensées qui se détournaient toutes seules. Il n'est pas un Nordique même s'il est d'une belle taille pour un Armandéen et que ses muscles un peu plus secs qu'un Glacernois dévoilaient un être qui savaient les utiliser pour sa fonction de chasseur.

Serrant les dents, Sighild entreprit de reculer, tout en retirant la pression de la corde imprimée par ses doigts.

''Que le Corbeau aille s'habiller ! C'est bon j'ai compris. Je ne suis pas une cible et si je n'entame pas d'hostilité, tu me ficheras la paix. Mais par les neiges éternelles, va te vêtir ! ''

Sa rogne n'était là que pour masquer sa gêne personnelle et pour contrecarrer la tentation de l'observer plus sous toutes les coutures. Pour parfaire cette lutte, tout en rangeant sa flèche à son carquois, elle avait reculé de quelques pas et s'était même détournée, affichant pleinement son acceptation de la sincérité du baigneur.

''Après tu vas croasser que c'est de la faute à l'Epervier si tu attrapes froid. Et oublie le son de mon coeur. Cela ne te sert à rien de l'écouter si tu ne chasses pas de proie. ''

Tout cela parce qu'il avait affirmé apprécier la mélodie. Non mais bien sûr ! Elle serra les dents et guetta les mouvements de l'assassin, dans un recoin de son champ de vision. Elle le surveillait malgré tout, prudente et méfiante. Après avoir passé son arc à travers ses épaules, elle croisa les bras sur sa poitrine.




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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeDim 9 Aoû 2015 - 21:56

Un long frisson glacé le traversa à nouveau. Le vent soufflait faiblement, mais le corps mouillé de l’homme n’avait rien pour se protégé de pareil souffle. Il avait espéré beaucoup de son geste, et même forcé le hasard par moment, mais à en croire la réaction de la femme, sa persistance allait être récompensé. Le cœur de la grande femme était devenu fou pendant un moment, celui de la sortie de l’eau du Corbeau. Maintenant, ce dernier pouvait bien se questionner sur les causes exactes de cet affolement, cela ne servirait à rien. Que cela ai été la peur, l’excitation du moment, la gêne de le voir ainsi nu, la surprise ou il ne savait quoi encore, il n’aurait pas à s’attarder à cela sur le moment. Elle venait après tout de lui permettre de sortir de l’eau. Il resta immobile un moment, puis balaya l’endroit du regard, se demandant si cela était une ruse ou nom. Mais il ne voyait rien, n’entendait rien aussi, il semblait réellement seul, la femme, ses familiers et lui-même. Peut-être y avait-il un moyen de faire tourner cette situation en quelque chose de plus agréable. Elle était une femme, ce qui dissuadait déjà le chasseur de l’attaquer. Il fallait aussi dire que techniquement, l’affiliation politique de l’Épervier n’avait pas encore été clarifiée concrètement. Bien que des doutes forts persistaient dans l’esprit du Corbeau, il n’avait pas vraiment envie de se battre sur le moment. Trop rare était les opportunités où il pouvait apprécier la compagnie de quelque chose de vivant et qui n’était pas animal.

Avec prudence, il fit d’abords un pas, puis un autre, guettant la réaction de la femme. Cette dernière avait baisé son arme. Il n’aimait pas cela de la voir ainsi se désarmer. Un homme aux pensées de tiers inférieur aurait pu profiter de la situation, de la compréhension de l’archère. Elle lui avait crié dessus, mais étrangement, le chasseur avait trouvé cela comique. Pourquoi, il ne saurait dire. Il était très difficilement impressionnable, c’était peut-être pour cela, ou peut-être qu’il la trouvait mignonne de tenter d’être ferme, alors qu’elle semblait dépassé par ce qui déroulait autour d’elle. Il nota le juron qu’elle employa, trouvant cette référence particulièrement claire quant à l’origine de son interlocutrice. Flèche en moins, elle se recula et osa même lui faire dos. Oui, définitivement, un salaud aurait pu profiter de la situation. Le Corbeau avait encore une conscience, cependant. Il était animal sur bien des aspects de sa vie, mais pas sur ce dernier.

-Il n’est pas du genre à oublier, surtout lorsqu’il apprécie. Et… Merci… Mademoiselle…

Il passa aux cotés de Diès, qui battit joyeusement de la queue en émettant un petit gémissement aigu suivit d’un aboiement sec. Depuis sa sortie de l’eau, les oiseaux perché sur ses épaules s’étaient envolé en direction de l’abri, afin de se protégé de la pluie toujours tombante. Plus loin, Souffle n’avait toujours pas bougé de sous son arbre, paisible comme à son habitude… mise à part cette fois où il avait fait face à Cynoë… Mais bon, il n’avait pas à en demander trop à ce cheval. Ce n’était qu’une bête après tout. Il passa devant l’archère, la suivant du regard alors qu’il continuait de marcher en direction de son petit camp. De dos, l’armure en moins, il pouvait encore mieux voir les force dissimulé sous le tissu mouillé par la pluie, chose qu’il ne se gêna pas de faire, même si cette aparté ne dura qu’une seconde ou deux. ¸Maintenant qu’il était hors de l’eau, il ne savait plus trois ce qui pourrait bien arriver. La femme lui faisait dos et il était en direction de son équipement. Devait-il attendre qu’elle se décide elle-même à aller le rejoindre ou devait-il l’inviter?

Il oublia un moment ces questions et entra dans la petite cabane, avisa aussitôt ses vêtements et son équipement. Sur sa cape, plus loin du feu, il avait déposé son arc, son carquois, ses lames de lancés, des griffes de traqueur, son poignard de secours et son bolas. Pendant une seconde, il oublia même la raison pour laquelle il avait exposé ses armes de la sorte, puis, il se rappela qu’il les avait aiguisés et nettoyés… Logique, dans un sens. Malgré son corps encore mouillé, il enfila son pantalon en vitesse afin de pouvoir être présentable… et d’ainsi cessé de frissonner de froid. Le feu aidait largement le chasseur à se réchauffé, ses vêtements étaient sec et le poisson qui grillaient au-dessus du feu en grande quantité émanaient une flagrance des plus appétissante. Sans vraiment réfléchir, il alla dans le cadre de la porte à moitié effondré et lança en direction de la grande femme :

-Il y a du poisson frais et cuit et un feu chaud, coupé de la pluie… Si jamais l’Épervier souhaitait partager le Nid du Corbeau le temps que la pluie ne cesse.

La voix du corbeau, bien que froide, filtrait très mal le léger malaise qui avait teint ses mots. Cette invitation pouvait être perçu à tort à tant de niveau que cela semblait inconcevable que le Corbeau n’ai pensé qu’au premier sens métaphorique. Et pourtant, il n’avait pensé qu’à ce dernier. Il n’aimait pas voir ainsi un oiseau aux ailes mouillés rester au froid sous la pluie. Il lui devait bien cela après tout, elle qui avait accepté de ne ps le tuer sur l champ. L’invitation lancé, il retourna là où il avait préparé un siège pour lui et sa chienne. Il s’agissait du mur situé sur le côté de la rivière. Face à lui, le mur effondré, a sa gauche, le cadre de la porte en piètre état. Ce qui restait du bâtiment était modeste, mais cela suffisait amplement pour le chasseur, même avec un invité, un chien et un feu. Le Corbeau étendit une peau à sa gauche dans le coin entre le mur du fond et celui de la porte, au cas où la femme ne se décide à venir le rejoindre… D’ici là, il avait les petites plaies que Nox lui avait fait sur l’épaule à nettoyer avant toute chose…
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeMar 11 Aoû 2015 - 11:44

On pourrait dire de Sighild qu'elle était cinglée en effet d'abaisser sa garde de la sorte, une fois son arc et sa flèche rangée et qu'elle tournait le dos au Corbeau. D'abord, elle appartenait à un peuple qui redoutait peu de choses. Les quelques craintes qu'ils pourraient redouter, il était difficile de les cerner. Ensuite, elle avait eu le temps d'observer -un peu hein- cet homme à la réputation sanglante et des plus sinistres. Elle avait compris qu'il n'avait été qu'un Marqué de Vraorg, ce qui signifiait beaucoup de chose. Elle avait pris le risque de pas l'abattre, jusqu'à un épisode certain sur l'individu qu'il était quand il n'était pas en ''Chasse''. Rien que de voir ses oiseaux et après son compagnon canidé... Un homme totalement dépourvu d'émotions ne s'enticherait pas de bestioles... et se serait pas inquiété de voir une flèche poindre du flanc de sa chienne. Cela se confirmait à la joie de cette dernière par le frétillement de sa queue, les yeux brillaient de cette ferveur dévouée qu'un animal ressentait à l'égard de son maître adoré.

Toujours du coin de son champ de vision, restant toujours méfiante et donc prudente sur tout retour malsain de ses erreurs de jugements, la jeune femme suivit la silhouette du Corbeau sortir de l'eau et se diriger vers la masure en ruine. Ce qu'il avait soufflé en quittant les eaux froides de la rivière, elle n'y avait pas répliqué. Mais ces paroles là trottaient dans sa tête. Une fois qu'elle fut assurée que l'homme avait pénétré la petite demeure délabrée, elle serra les dents. Le doute la prit un bref instant. Elle avait le choix entre partir et le suivre. Au point où elle en était après tout... Et au besoin, elle pourra toujours attraper la petite dague qu'elle portait à la ceinture pour se défendre. Certes, pas aussi efficacement qu'avec ses flèches, mais elle ne restera pas les bras ballants si l'autre décidait de changer de revers. Elle attendit encore quelques instants avant de se décider à faire les nombreux pas à effectuer pour rejoindre la cabane du pêcheur.

Le Corbeau apparut sur le seuil de son abri, Sighild ne se trouvait plus guère loin quand il lui proposa d'entrer. Au moins avait-il mis un pantalon pour couvrir sa pudeur et soulager ainsi l'esprit de la jeune femme. Partager son Nid qu'il avait dit ? Son sourcil s'était à peine haussé au sens que cela implicitait, avant de se raccrocher au petit jeu qu'ils entretenaient depuis le début, à savoir d'être un Epervier qui avait croisé la route d'un Corbeau. Le Nid était juste une image qui désignait la vieille cabane. Quoi d'autres hein ?

Elle attendit qu'il ne se trouva plus à l'encadré de la porte pour prendre l'audace de pénétrer sur le territoire du Corbeau. Non pas qu'elle se sentait intruse, elle restait prudente. Il était vrai qu'une appétissante odeur de poisson émanant du feu ouvrait l'appétit et que de plus sentir la coulée humide des gouttes d'eau de la pluie continuer d'imprégner ses habits déjà détrempés. A sentir la chaleur et l'air sec entretenus par le petit feu qui flambait joyeusement, elle se rendait compte que le froid avait commencé à la pénétrer. Le froid humide était pernicieux. Mais par force d'habitude... et par la tension qu'elle avait gardé face à Saemon. Elle observait prudemment les lieux, autant pour trouver d'éventuels pièges que d'une voie de sortie pour fuir le plus rapidement possible. Ses yeux d'un vert intense se fixèrent presque quelques secondes en plus sur les armes qui reposaient dans un recoin, luisant à la lumière des flammes. Le Corbeau était plus qu'un chasseur avec tout cet attirail... Pas étonnant qu'on le disait redoutable. Elle se retint malgré tout de déglutir et franchit le pas.

Pendant que le Corbeau soignait les trois fines entailles dessinées sur la peau de son épaule, Sighild retira son arc et son carquois, qu'elle déposa à portée de main. Elle avait remarqué la peau étendue par terre. Au moins, elle aura toujours son arc à portée de main, au besoin ; même si elle se doutait de ne pas être assez rapide en cas... d'imprévu. Ses armes -hormis sa dague- retirés, elle repoussa sa capuche lourde d'humidité et retira la cape de ses épaules athlétiques. L'eau gouttait des pans de sa maigre protection et du bout de ses cheveux blonds. La première chose qu'elle fit fut d'essorer au maximum sa cape. Bien entendu au pas de la porte, dehors, pour ne pas tremper le sol bien sec. Cela fait, elle l'accrocha comme elle le put avant d'essorer ses cheveux, qui même trempés, tombaient gracieusement le long de son cou et de sa nuque pour frôler le haut de ses épaules. Se sentant comme soulagée de se sentir moins alourdi par l'eau, elle regarda la fourrure et prit la décision finale d'y prendre place, s'asseyant à genoux.

''Une chance pour le Corbeau d'être tombé sur ces ruines le temps d'une pause...Mais le Corbeau devrait faire attention. Je ne doute pas de ses sens...''

Puisqu'il était capable d'entendre des battements de coeur, il aurait été capable d'entendre des gens arriver sur cette maison plutôt que d'approcher la rive.

''Mais il n'aurait pas peut-être pas eu le temps d'attraper ses serres pour se défendre. ''

Elle le regarda brièvement, pour ensuite lever la tête en entendant les gouttes d'eau tapoter doucement le toit. Un fond sonore discret qu'elle profita pour se détourner de ses observations un peu trop... indiscrètes. Heureusement, elle retrouva un semblant de concentration et donc de sérieux en écoutant la pluie.

''Je te remercie de m'offrir la protection de ce toit. Quand la pluie se sera calmée, où quand je serai un peu plu sèche, je reprendrai ma voie''

Elle réussit à croiser ses deux émeraudes qui étincelaient presque avec le jeu des flammes du petit foyer, d'où cuisaient toujours les poissons. Il était étrange de se retrouver comme cela devant un terrible servant de Vraorg, elle une Protégée qui s'était vouée à les défendre contre la tyrannie de ce Blanc et de ce qui le servait. La question de pourquoi elle n'avait pas tiré demeurait encore un peu dans le fond de son esprit. Peut-être le besoin de voir, de savoir par elle-même en plus de frôler un danger presque....palpitant -oui c'était le bon mot !- s'était insinuée en elle le temps d'une sorte de trêve. Le Corbeau n'était pas en chasse à ce qu'il avait dit et elle n'était pas l'objectif désigné... A croire que d'être marqué comme il l'affirmait, il était contraint d'obéir malgré lui...Il était difficile de songer à cela. Au moins, en faisant face à Saemon, elle avait brisé l'horreur et la terreur qu'il inspirait chez ses ennemis... Il n'était qu'un homme, rien de plus. Rien qu'un homme et....elle se mordit l'intérieur de ses lèvres pour ne pas divaguer autre part que dans le sérieux.

''Hormis se reposer, se baigner, manger et dormir... que fait le Corbeau quand il n'est pas en Chasse ? L'Epervier tend toujours ses ailes là où il y a des choses à observer ou à explorer. Mais le Corbeau ? ''

Elle redressa juste assez ses yeux pour contempler la petite chose de couleur améthyste en forme d'écailles qui ceignait le dessus du masque de l'assassin.

''Le Corbeau porte un bien étrange trophée. Est-ce une écaille de dragon ? ''

Les Nordiques se plaisaient parfois à arborer le résultat de leurs exploits de chasse ou de combats sur leur tunique ou encore sur leurs armes. Sighild n'avait jamais vraiment suivi une telle coutume. Pourtant, c'était montré avec fierté ce dont on était capable. Pour Sighild, c'était s'encombrer inutilement et au risque de s'accrocher ou de provoquer des bruits qui pourraient compromettre sa position. Très tôt son père lui avait appris l'importance de la discrétion, sur bien des détails. Peut-être que c'était grâce à cela qu'elle avait pu prendre au dépourvu le Corbeau pendant qu'il était sous l'eau. Mais elle gardait une prudence vis à vis de cet exploit ci. Certain que ce n'était pas donné à tout le monde de prendre un homme tel que lui au dépourvu et surtout... dans le plus simple des appareillages. Elle ne put retenir un léger rictus souriant à ses coins de lèvres.




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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeMar 11 Aoû 2015 - 19:58

Le chasseur passait délicatement sur chacune de ses plait avec son petit doigt*, regardant ses petites plais se refermer par la magie invoqué sur elle. Ce n’était pas des soins urgent, voir nécessaire, mais vu la situation particulière, il préférait être dans la forme la plus optimale qui soit. Il regarda avec attention la jeune femme entrer dans son campement improvisé. Il finissait justement de mettre fin à ces blessures qu’il jugeait ridicule. Il se disait parfois qu’avoir des écailles en guise de peau, ou au moins d’avoir un épiderme très épais aurait été vraiment plus pratique au genre humain que cet organe rose fragile. Certes, elle était auto cicatrisante, et alors? Les écailles des reptiles aussi… Comme quoi les Esprits aimaient définitivement rire au visage de leur… « Créations »… Peut-être que de posséder une armure naturelle serait une demande raisonnable pour le Grand Maitre, le jour où le Corbeau lui ramènerait la tête de l’une des cibles désignée… rattaché au corps si possible évidement.

-Il est toujours armé, mademoiselle, il l’a déjà mentionné… Ses serres sont toujours à sa portée, d’une façon, ou d’une autre… Le Corbeau n’est jamais réellement sans défense, seulement incapacité momentanément, tout au plus… Enfin, façon de parler…

Bien entendu, il était une cible facile lorsqu’il dormait, raison pour laquelle il dormait peu. De toute façon, Nox et Diès était d’excellant guet, et jamais jusqu’à présent le chasseur n’avait été surprit dans son sommeil. Il hocha simplement la tête lorsqu’elle mentionna ses intentions. Le chasseur n’allait pas la retenir, comme il l’avait dit, tant et aussi longtemps qu’il n’avait pas une raison claire de l’agresser. Tant qu’elle ne parlait pas ouvertement de son alignement, le chasseur pouvait prétendre ignorer son allégeance. Car même s’il avait ses doutes, il n’avait aucune confirmation, et donc aucune obligation. Il savait que ce qu’il faisait était mal au timbre des Théocrates, mais c’était une opportunité qu’il ne pouvait manquer. En parlant d’opportunité à ne pas manquer, il ne rata pas une seconde afin de mieux détaillé la chasseresse aux yeux vert. Avec la lumière du feu et son capuchon en moins, il pouvait d’avantage observer ses cheveux et son visage mouillé. Il fut distrait par le bruit discret de son ventre réclamant son dût, appel auquel le Corbeau répondit en empoignant l’une des brochettes qu’il avait confectionné et arracha une partie de la chair du poisson qui y avait rôtie. Il fit un léger signe à la femme en direction de la nourriture, afin de l’inciter à en consommer. Un peu moins pour lui, mais c’était un échange acceptable, sa présence qu’il jugeait agréable contre un peu de sa nourriture. Il fut questionné et ne put qu’avaler de travers en songeât à sa réponse. Concrètement, sa réponse était : rien, mais pareil à Alford, il la laisserait sur sa faim devant pareille absence. Bon, il avait moins de contrainte social envers une inconnue qu’envers son ami, mais tout de même… Parler pourrait faire du bien… Il suffisait de se rappeler comment tenir une conversation…

-Hey bien… Il s’occupe de son équipement… Il s’occupe de ses bêtes… Il chasse des bêtes… Encore, quand les pistes sont froides, comme en ce moment… Autrement, le Corbeau ne fait que ça depuis le début de la grande guerre; chasser.

Il la regarda se replacer sur la peau. Il tentait de ne pas l’observer en tout temps, afin de ne pas l’effrayer, mais c’était difficile. Il avait très peu de contact humain, hormis des affrontements, son comportement le reflétait bien d’ailleurs. Il s’étira un moment et remit du bois dans le petit feu, question de réchauffer l’endroit. Pas que l’homme avait froid, il songeait à la femme trempée. Elle sécherait plus rapidement ainsi, et serait plus confortable également. Le Corbeau ne s’était jamais considéré comme un homme manquant de galanterie, mais ses cotés monstrueux avaient l’habitude de voilé pareil face de sa personnalité. Probablement que son geste avait mis l’écaille de Cynoë en valeur, car l’inconnue la remarqua, ou du moins la mentionna à cet instant. Peut-être l’avait-elle vu plus tôt, mais bon, parler nonchalamment à un homme nu tenu en joue n’était pas un environnement social fertile à son sens…

-Le Corbeau ne possède pas de trophée… Il s’agit d’un présent de son… Son ami, en un sens. Le Dragon Cynoë, lié de l’ancienne princesse, Esmelda Kohan.

Une image lui passa en tête et il se retourna vers son armure, pour en sortir l’écaille de Verith. En termes de taille, elle ressemblait à une petite targe, de couleur grenat. Elle était ceinte de cuir, rattaché à son carquois par deux bandes de cuir, de façon à se positionner sur sa poitrine au niveau du cœur lorsqu’elle était portée.

-Celle-ci fut donné également au Corbeau par son Salvateur, Verith, le dragon sauvage de l’Ire, son ami, et son sauveur…

Il la contempla un moment avec un profond respect. Avec un sourire en coin, il redéposa l’écaille près de lui à sa droite, sur son armure de cuir sombre. Le chasseur avait toujours vénéré deux choses; les Femmes et les dragons. Il s’était retrouvé dans de drôle situation suite à ce genre de préférence, mais il ne regrettait rien du genre. Diès passa soudainement sa tête sous son bras, cherchant son attention, qu’elle reçut aussitôt. Bien évidemment, Nox, comme à son habitude vint s’ajouter au lot, et Le Corbeau se retrouva avec les genoux couverts de la tête de sa chienne et du petit corps chaud de Nox. Ergot, quant à « lui », resta sans mot perché au-dessus du chasseur, dans la partit constituant le toit, sans un geste ou un croassement.

-Si cela ne vous dérange pas, le Corbeau aimerait confirmer un doute… Vous êtes bien une Glacernoise n’est-ce pas? Cela expliquerait votre apparence, votre audace et le manque de… « Personnalité » de votre arsenal.

Il avait parlé simplement, sans grande variation dans sa voix, mais la mention de la personnalité n’avait pas été dite à la façon d’une insulte. Simplement une remarque. Ses expressions et son apparences en disait long, mais il ne pouvait confirmer qu’en demandant après tout. Et de toute façon, pour le moment, il ne pouvait que faire ça, parler.

*[Soin] Ecorchure
Permet de guérir une petite écorchure uniquement sur soi-même.

Geste clé : effleurer l'écorchure avec le petit doigt
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeJeu 13 Aoû 2015 - 11:31

Pour sûr que l'homme était capable d'user de d'autres serres que celles de ses armes. Bâti comme il était, elle ne douta pas un seul instant de sa vivacité. Et il avait usé de magie pour se soigner. Qui sait quel autre sortilège il avait en sa possession pour chasser. Là-dessus, elle ne le questionnerait pas. Ce serait faire preuve d'une trop grande curiosité et elle compromettrait la fragile trêve qui s'était instaurée entre eux deux. Peut-être parce qu'il n'avait pas encore confirmation qu'elle était une Protégée. Autant rester prudente et avancer prudemment. En incapacité temporaire qu'il avait soufflé aussi.. on se demandait de quoi il parlait. Sighild le savait elle : l'épisode au bord de l'eau. Elle chassa les images récentes qui martelaient encore son esprit féminin et se concentra sur l'invitation muette de prendre un des poissons en train de cuire. Elle hésita et finit par en prendre un.

Pendant que son hôte dévorait sa part, elle crut un instant que sa question l'avait troublé. Non, elle avait du mal voir. Elle mordit dans la chair cuite à point de son repas. Elle s'avoua qu'il était bon. Elle écouta la réponse à sa question quand à ses ''occupations''. Il resta vague mais cela compléta l'image d'un homme, tout ce qu'il y avait de plus normal. Il était difficile de croire qu'un monstre à deux pattes comme on le jugeait faisait des choses aussi simples. Au moins, cela la satisfît à moitié. Elle aurait voulu savoir ce qu'il faisait avant. La raison lui souffla de pas aller plus loin. Prudence et méfiante signifiait de ne pas dépasser les limites.

Elle mordit une seconde fois dans son poisson quand le Corbeau apporta des détails quand à la chose améthyste qu'il portait sur le front. Donc c'était bien une écaille de dragon. Le nom du saurien lui parlait un peu et plus encore pour la princesse. Elle se rappelait de son passage à Glacern, quand la cité des puissants Nordiques avait reçu la famille royale. C'était il y a si longtemps....Elle tendit la tête pour voir ce qu'il furetait dans ses affaires et fut un peu surprise de voir une nouvelle écaille, rouge cette fois, entre ses mains. Des dons donc? Il devait être bien vu des créatures aériennes pour avoir de tels présents. Elle aperçut la lueur presque fervente du Corbeau sur l'écaille du dragon de l'Ire. Là aussi ce n'était pas un détail anodin.

''Le Corbeau doit être apprécié de ces deux Grands Dragons pour avoir de tels présents. Mais tromperai-je sur l'importance que le Corbeau accorde à ces deux précieuses écailles ? Le Corbeau accorde plus de ferveur pour le présent du Dragon de l'Ire, mais il porte l'écaille du Dragon Cynoë sur son front, comme si elle revêtait une importance tout autre, certes différence de la première, mais qui a un sens important pour le Corbeau....''

Même si c'était là des dons, comme les trophées, on affichait un certain ordre de visibilité pour marquer les importances. Plus un trophée était beau et visible et mieux on sentait la fierté de son porteur de l'afficher. Est-ce la même chose pour l'ancien assassin ? Il disait chasser. Un chasseur restait un chasseur. Et donc... si elle ne se trompait pas bien sûr, l'écaille améthyste avait autant de valeur que celle rouge et plus imposante... Elle allait rajouter quelque chose d'autres quand la chienne du Corbeau réclama son attention, quémandant sans doute des caresses. Le corbeau à la patte artificielle se rajouta dans le lot. Sous ses yeux, la Montagnarde voyait bien que ces deux compagnons animaux appréciaient leur maître. Son père lui avait un jour dit que les animaux étaient capable de lire dans le coeur des hommes et de sentir leur malveillance ou leur bonté.

Elle sourcilla un peu face à ce qu'elle voyait. Tellement contradictoire. Le Corbeau tuait sans vergogne et pourtant...Peut-être qu'elle ne comprenait pas encore le sens profond de ce que son père lui avait énoncée. Mais elle n'avait plus de doute quand à la nature du Corbeau. Il était un homme, et rien qu'un homme. Oui elle se plaisait à se le répéter mentalement, car l'image cruelle et froide qu'on en dépeignait chez les Protégés était bien ancrée dans son esprit. Et cela la perturbait tout autant, intérieurement.

Sighild manqua de prendre la mouche quand le Corbeau parla dans son questionnement, du manque de personnalité de son équipement. Qu'est-ce qu'il sous entendait par là ? Le ton ne s'était pas fait cynique, déjà une bonne chose, mais cela ne l'empêcha pas de plisser son regard intense.

''Mon arsenal est ce qu'il est. Simple et fonctionnel. Si je désire chasser, mes flèches me suffisent amplement. Le Corbeau a lui-même un arc, certes plus perfectionné pour des tirs à visée de cibles choisies, mais quand je vise une cible, quel qu’elle soit, ma flèche s'y plante...La simplicité des choses peut être tout aussi efficace et redoutable. Je ne doute pas que le Corbeau le sait, car comme l'Epervier, il a bien commencé par les bases, à apprendre comme tout le monde....''

Elle contenait sa légère fureur, mais qui se voyait dans l'éclat du vert profond de ses yeux. Deux joyaux qui luisaient de la forte fierté de son peuple. Non pas que le Corbeau remettait en question l'apparence simple de son équipement, elle le savait, mais les armes d'un Glacernois était presque tout aussi important que son honneur. Enfin presque. Elle se mordit la lèvre, se rappelant qui elle avait en face d'elle. Son ton se fit plus souple. Vexée elle ? Non pas du tout !

''Je suis bien une Glacernoise en effet. Bien vu quand à mon audace, ma taille, mon arsenal des plus simplistes...''

Elle avait lâché un ton un peu narquois sur la fin de sa réplique, avec une moue légèrement boudeuse et amusée à la fois. Ainsi elle démontrait qu'elle n'en voulait pas trop au Corbeau. Après tout, les autres Armandéens étaient si maladroits dans leur parler envers les Glacernois. Ce ne serait pas la première fois qu'elle rencontrerait ce genre de conversation.

''Le Corbeau a-t-il croisé d'autres Glacernois ? Et le Corbeau était déjà un redoutable chasseur avant de croiser le Blanc n'est ce pas ? ''


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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeSam 15 Aoû 2015 - 9:58

Elle savait bien observer les détails, il devait lui accorder pareil mention. L'emplacement de ses présents avait une lourde signification pour l'ancien assassin. C'était des marques subtiles que lui-même ne saurait totalement expliqué à son interlocutrice. C'était ce à quoi il songeait suite à la question. En silence, il cajolait ses bêtes, constituant mentalement une structure explicative de ses choix de disposition de ses écailles.

-Le Dragon de l'Ire a sauvé le Corbeau de lui-même, de son esprit malade et lui a enseigné à employer sa colère à la manière d'une essence consumable. Se nourrir de ce qui devait le détruire...

Il s'arrêta brusquement de parler. Il venait de songé à la gamine, que le dragon de l'ire avait également soignée, sur l bords de la mort. Sans lui, il l'aurait perdu... Mais cela n'avait plus d'importance à présent. Cela faisait trois ans qu'il avait perdu son ancienne apprentie. Elle était ou bien morte, ou encore, la connaissant, dans le camp des protégés. Jamais la jeune n'aurait plié le genou devant une autre personne que Korentin Kohan... À savoir pourquoi d'ailleurs... Morte ou Protégé, pour le Corbeau, à présent, cela en revenait au même...

-... Et il a aussi guérie les ailes de son oisillon... Mais cela n'a plus d'importance...

Il détourna sa tête afin de regarder de côté, masquant la tristesse qui l'avait étrangement assiégé soudainement. Le voilà qui redevenait faible. Il se trouvait pitoyable. Maitre de lui-même, il inspira sèchement et chassa prestement le mal qui tentait de l'envahir. Il reposa ses yeux sur la jeune femme, aussi froid qu'à son habitude malgré la couleur chaude des yeux du Corbeau.

-L'écaille rouge garde le cœur du Corbeau, et l'écaille pourpre garde son Esprit. Le Corbeau a vécu quelque aventure avec le dragon améthyste... Tous deux se sont vu prendre en âge et changé...

Il songea à la marque luminescente sur sa nuque. D'un blanc pure, elle était horriblement visible. Heureusement, habituellement, ses vêtements la voilait. Sans ces derniers, le chasseur avait usé d'un autre stratagème pour cacher la marque honteuse; il avait léché ses cheveux vers l'arrière afin qu'ils voilent la vue de ce signe. Il avait tout de même de la chance, certaine des marques, comme celle de la terre, était plus que visible, criante même sur le poitrail du dragon améthyste. Elle mangeait, le regardait, l'écoutait, pareil au Corbeau. Il ne manqua pas l'éclat des yeux verts lorsqu'il l'interrogea. Comme il l'avait présumé, elle avait mal compris son observation... Ou peut-être l'avait-elle bien compris et cela se trouvait à être offensant pour elle? Sans doute, à la voir réagir d'une façon aussi mordante. La colère et la réprobation ne se manifestait que si le sujet mentionné était important, habituellement... Son équipement avait donc une importance pour elle.... Mais au lieu d'être fière de possédé un équipement simple, elle se vexait de la remarque du Corbeau... Cela ne faisait pas de sens...

Le Corbeau se questionnait déjà ainsi tout en mangeant, voilà que la femme le questionnait encore une fois. Et non pas une, mais bien du question en plus! Calme et silencieux, le chasseur détacha un morceau du poisson qu'il mangeait et le tendis à son oiseau, qui ne se fit pas prier pour le gober sans grande grâce. Il répéta l'opération, cette fois ci avec Diès et une brochette complète. Il avait pêché abondamment, ce n'était pas le temps d'être radin. L'heure était au repos et à la bonne entente. Il laissa ses familiers manger et se redressa plus droit en position assise. Encore une fois, il réfléchissait à quoi répondre à la première partie de la question, qui se trouva à être plus complexe que prévu.

-Autre que croisé sur un champ de bataille ou dans les anciennes rue de Gloria? Non, le Corbeau n'a jamais conversé avec un Glacernois... Il suspectait Feux son père il y a longtemps d'en être un... Mais suspections reste suspections...

Il se releva gracieusement et s'étira, faisant particulièrement jouer les muscles de son dos, coincé comme un lapin dans un terrier enfumé. Puis il se pencha et cueillit sa tunique, qu'il passa sur son dos avant d'y faire entrer ses bras et d'attaché la façade.

-Vous êtes très curieuse, mademoiselle... Mais ce serait être hypocrite pour le Corbeau que de qualifier pareil trait de "défaut". Sachez tempérer votre soif de mystère cependant, certaine question ne sont pas bonne à poser.

Étrangement, il avait une réponse à sa question sur le bout de ses lèvres, mais quelque chose le dérangeait suffisamment pour qu’il se décide à ne pas lui répondre immédiatement. Il n’aimait pas ce genre de conversation, ou plutôt ce genre de situation, où tout paraissait parallèle et définit. Il n’aimait pas suivre la volonté d’une inconnue et c’est ce qu’il avait l’impression de faire actuellement. Il appuya le haut de son dos contre le mur faisant face à l’Épervier, qui émit un craquement lugubre. Ainsi appuyé, il croisa ses bras sur sa poitrine et regarda la femme sans mots, songeur. Parler faisait du bien, il ne pouvait le nier… Il ne pouvait tout simplement pas le nier…

-Le Corbeau répondra à toutes les questions de l’Épervier, mais cette dernière devra faire quelque chose pour lui… Vous interrogé le Corbeau depuis tout à l’heure, vous l’avez même vu nu.

Il laissait sa phrase en suspens un moment. Il avait mille idées indécentes et une seule décentes. Heureusement pour la femme, le chasseur était un homme décent…

-À vous de parler, Épervier. Si vous voulez poser une question au Corbeau, répondez à votre propre question avant. Vous vous dévoilerez ainsi au Corbeau, et ce dernier fera de même… Bien qu’il commence avec un désavantage certain sur vous.

D’inconnue à connue, il n’y avait pas de meilleure moyen de procédé de façon à être juste pour les deux parties.
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeDim 16 Aoû 2015 - 15:07

Ainsi elle avait vu juste pour l'importance que représentaient ces deux écailles. L'homme avait croisé sur sa route deux dragons qui lui avaient fait don d'une écaille et ce dans des circonstances aussi précises qu'étranges, comme si le destin y avait apporté sa contribution. Une pour garder son Coeur et l'autre l'Esprit. Dit comme cela, Sighild jurerait que c'était comme des fanaux dans la nuit, pour l'aider à se guider dans l'obscurité de son pauvre être. Ou peut-être qu'elle songeait trop et que l'homme les affichait fièrement... Elle était plus partisane de la première hypothèse. Même si la question lui brûlait les lèvres, elle réussit à taire cette soif là. Il y a des choses qui ne se demandaient pas. Pas comme cela et encore moins à un servant de Vraorg. Car même s'ils étaient là tous les deux à discourir, ce n'était qu'une trêve et rien qu'une trêve.

La Montagnarde ne put aussi que remarquer le mouvement de tête sur le côté du Corbeau quand il évoqua la vie sauvée de son oisillon par le dragon rouge. Il avait réagi trop tard et la jeune femme avait pu constater les traits mélancoliques qui avait envahi son visage ravagé. A croire qu'il avait honte d'exprimer de la peine en songeant à une personne qu'il avait protégée de ses ailes ? Elle avait bien compris l'image qu'il avait donné en usant d'un terme qui définissait un petit d'oiseau. A croire qu'il l'avait perdue à l'heure où il parlait. Ou peut-être que sa condition lui interdisait de la revoir un jour. Là aussi elle préféra ne pas en savoir plus. Comme il le lui soulignera par la suite, elle était bien curieuse. Dans un sens, il aura raison de dire cela. Il restait un ennemi et trop en savoir sur lui pourrait décider de le convaincre de changer quand à la laisser aller ou non. Face à ce risque, elle pourrait opter pour un départ bien préparé. Mais elle resterait.

Le Corbeau sut aisément reprendre son air d'avant, froid et neutre. Avoir des émotions paraissait être une faiblesse, pourtant tout ce qui avait d'humain. Une étrange contradiction qu'elle nota en plus. Le regard de l'ancien assassin ne lui échappa pas bon plus. Même quand on réussissait à reprendre le contrôle, le corps pourrait encore laisser transparaître des résidus émotionnels. Elle mordit dans le flanc de son poisson, pendant que son hôte nourrissait ses familiers. Elle réfléchissait pendant qu'elle mastiquait le morceau arraché à pleines dents : un homme froid et sans remords qui tue à la demande de Celui qui l'a Marqué, et qui hors de ses actes, paraissait tout ce qu'il y avait de plus humain, tout en essayant de garder un contrôle totale sur ses émotions pour rester comme Vraorg le voulait quand il lui ordonnait de s'occuper une cible. La question du pourquoi était intéressante, mais elle ne la posera pas. Parfois, on devait laisser les âmes dans leur propre bataille, même si cela poussait son coeur à battre d'intrigues. A croire que le Corbeau cherchait à fuir totalement ce qu'il avait été dans son passé. Elle arracha une autre part de son poisson. Elle pensait trop.

Quand Saemon évoqua une possible origine glacernoise, en apportant une réponse à l'une des questions de la Nordique, Sighild avait manqué d'avaler tout rond le morceau qu'elle mâchait. Les yeux ronds, elle le fixa, pendant qu'il se redressa pour s'étirer les muscles, qu'il fit volontairement rouler pour les décrisper. Le jeu de leur contraction et décontraction, roulant sous la peau meurtrie du Corbeau fit déglutit la Montagnarde et elle regarda intensément le reste de son repas, le trouvant d'un coup très distrayant. Au moins quand il s'habilla, elle put remonter son regard constitué de ce vert intense qu'était ses deux émeraudes. Avait-elle cru voir une lueur sur le cou de ce dernier d'ailleurs ? Etait-ce là la fameuse marque qu'il évoquait tout à l'heure ? Elle ne sut le dire et préféra revenir sur les possibles origines du Corbeau.

''Les suspicions restent des suspicions, mais le Corbeau pourrait avoir un lignage plus ou moins proche. Il est grand et il a de larges ailes, lui conférant une envergure qu'on ne retrouve chez très peu d'Armandéens. Même une moitié de fleuve reste un fleuve. Moi-même je ne suis qu'une moitié de fleuve.''

Elle n'avait jamais renié ses origines. Elle n'était qu'à moitié glacernoise, mais son tempérament et son parler l'a rendait totalement entière pour son peuple. Et intérieurement, elle se demandait s'il avait effectivement du sang des montagnes dans ses veines. A voir sa carrure et sa taille... en plus qu'ils arrivaient à se tolérer même si les circonstances leur avaient été propice. Le sang reconnaissait toujours le sang comme le disait son défunt père. Mais se précipiter sur ces hypothèses pouvait conduire à des maladresses. Et comme l'avait affirmé son interlocuteur, la curiosité n'était pas un défaut mais à trop vouloir en savoir...elle termina les restes de son poisson pendant que l'homme prenait appui de son dos contre un des éléments ruinés de la maison, les bras croisés sur son large torse. Il avait décidé d'inverser la teneur de la conversation. Sighild ne put l'enflammement de ses joues quand il rappela qu'elle savait beaucoup de choses sur lui, même sans ses atours. Elle détacha quelques secondes ses yeux pour les mettre ailleurs. Elle posa le reste de la broche de son repas prêt du feu et darda son attention dans les yeux du Corbeau. Elle espéra sincèrement que ses joues avaient retrouver leur couleur normale. Pourquoi fallait-elle qu'elle réagisse comme cela ? Un rien suffisait à repenser à ... Rhâ ! Elle se mordit la lèvre pour chasser ces pensées perturbatrices, même si elles s'avéraient agréables en même temps.

''Le Corbeau a raison, j'ai beaucoup demandé et peu donné. ''

Sa raison lui souffla de rester prudente, de pas parler d'elle. Il était un Théocrate et elle une Protégée. Et malgré cette méfiance que son propre esprit lui souffla...

''L'Epervier vivait bien tranquillement dans les belles montagnes enneigées, à voler et à chasser avec les siens. Toute jeune elle a appris à se servir de son arc et à aimer vivre dans ces sommets où l'hiver implacable n'est fait que pour ceux qui sont de rocs et de coeur capable de l'endurer. Mon père n'était pas un Glacernois, mais il m'a appris bien des choses et bien plus encore que ce qu'une jeune de mon peuple ne devrait savoir..''

Son regard se perdit dans la contemplation des flammes. Elle parlait rarement de son passée et encore moins aussi ouvertement avec des étrangers. Alors pourquoi avec un ennemi ?

''L'Epervier, dès qu'elle fut en âge de voler, apprit à chasser et à vivre comme le fait son peuple des cimes. Jusqu'à ce que vienne la première grande chasse, à savoir tuer un vampire pour montrer que je méritais amplement mes premières serres, montrer que j'étais prête à devenir une adulte. ''

Ses lèvres se pincèrent quand elle abordait un épisode bien connu sur Armanda.

''Quand Vraorg s'imposa aux Esprits, le foyer des miens fut détruit à jamais. Des montagnes paisibles aux pics couverts de neige éternelles, des vallées fleuries de l'été.... il ne reste plus que de la cendre et des exhalations magmatiques. L'Epervier a vu les silencieux géants de pierre devenir de feu, détruisant tout ce qu'elle connaissait. Glacern n'est plus et le sera à jamais. Tout cela pour l'avidité d'une créature ne visant que le pouvoir et la destruction, au mépris de la vie...''

Le ton était neutre, même si on sentait qu'elle contenait sa rage et sa haine à l'égard du Blanc. Elle ne connaissait pas assez le Corbeau pour savoir s'il était totalement à sa merci ou loyal à ce qu'il pensait sur la manière de gouverner ce monde. Elle ne quitta pas les yeux du Corbeau, guettant la moindre réaction qui pourrait trahir un changement d'avis quand à ce qu'elle était. Prudente et toujours légèrement méfiante comme toujours. Pourtant, elle n'avait pas esquissé le moindre geste. Sa dague était à sa ceinture, mais elle ne cherchait pas à rapprocher sa main.

''Maintenant l'Epervier va où ses ailes la guident, pour faire ce qui doit être fait. Peut-être que je ne reverrai plus mes chers montagnes, la fier et robuste cité de Glacern, mais j'ai encore la vie devant moi et comme le Corbeau, je chasse ce qui doit être chassé, quand il faut chasser. sauf aujourd'hui, où je n'étais pas en en recherche de gibier. ''

Si avec cela elle ne dévoilait pas son appartenance... Le Corbeau n'était pas stupide. Loin de là. Et le pire était qu'elle le savait. Que serait la vie si on ne prenait pas un peu de risque de temps à autres. Des plus vieux de son peuple lui dirait que c'est frôler l'inconscience. Ou pas.

''Le Corbeau est-il satisfait ? ''



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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeDim 16 Aoû 2015 - 22:47

Jamais dans sa simple existence l’homme ne s’était réellement questionner sur son ascendance, n’ayant pas de descendance pour se comparer. Il avait des images confuses de sa très jeune vie. Le visage de sa mère, certaine odeur, certaine scène particulière. Il se souvenait d’avantage du visage de son père, même si son visage se dissipait de plus en plus à chaque année passée d puis sa mort. Grâce à Jeönyr, il avait eu un bon patron de ce à quoi son père avait ressemblé, en plus petit évidement. D’ailleurs, c’est grâce aux dernières images de son frère que l’ancien assassin était encore capable de mettre une forme sur son visage informe. Ne pas se rappeler les formes qui constituaient son visage était une lente damnation à l’aliénation. Sans visage, sans nom et sans ancre, rien ne retenait le Corbeau, autre que ses préférences éthiques, bien limité d’ailleurs. Politiquement, il était impossible : peu importait l’être où la personne qui souhaitait dominer, le résultat serait toujours identique. La majeure différence entre les vampires et les Kohan était que les Vampires n’avaient pas prétendu vouloir le bien du peuple. Il n’y avait donc pas de place à la déception, ce qui étrangement était agréable celui le chasseur. Théologiquement, l’humain avait rejeté les Grands Esprits, las d’être sans cesse déçu par ces créatures. Vraorg ne décevait pas. Il ordonnait, et si l’ordre était bien mené à terme, il récompensait, autrement, il châtiait. C’était là une existence simple parmi des choix simples. Et encore une fois, sans souhaiter la toute-puissance de Vraorg, il aimait la clarté de la situation. Il ne fallait pas s’y méprendre : la guerre et la mort était des choses toujours aussi horrible pour le chasseur, mais ayant grandi dans le sang et avec la mort, il s’y était habitué.

-Déjà redoutable et belle, si vous n’êtes que la moitié d’un fleuve, le Corbeau redoute le jour où vous serez complète…

Il avait lancé ce compliment d’une voix beaucoup moins froide qu’à l’ordinaire et joint à un petit sourire mesquin, qui disparut assez rapidement. Il avait bien remarqué l’inconfort de la jeune femme à une reprise ou deux. C’était… intéressant… Voir rafraichissant. Il n’avait que très rarement vu un humain encore totalement humain, de cœur, de corps et d’âme, et il avait l’impression de ce tenir devant pareil personne. La guerre avait ravagé bien des gens, le Corbeau le premier, et des choses aussi ordinaire que la confiance et la curiosité étaient devenues put recommander et recommandable. Et pourtant, une Glacernoise solitaire faisait preuve des deux en même temps devant un homme qu’elle savait pertinemment dangereux. Pire que cela, alors que l’homme était convaincu que son idée allait être rejeté par l’Épervier, voilà que ce dernier acceptait le marché et faisait les premier pas. Oui, dans un sens le Corbeau était admiratif. Il fallait bien du courage, ou de la folie, pour agir ainsi dans ces temps difficiles.

Silencieux, toujours adossé au mur, il écoutait avec une attention chasseresse le récit de la femme. Chaque mot était divisé par son intonation et sa position dans la phrase. Chaque mimique était observée. Littéralement, il al dévorait des yeux, son attention planant sur elle comme un rapace sur le point de piquer vers une cible. Il divisait ces nouvelles connaissances. D’une part, il notait les sujets abordés et préparait un équivalent personnel. D’une autre part, il l’écoutait, simplement, pleinement. Savoir ce que cette femme était, ce qu’elle avait fait, ce qu’elle faisait, ce qu’elle ferait. Le Corbeau était de loin l’oiseau le plus curieux. Voilà qui validait encore une fois l’excellent choix de nom que l’homme avait ainsi adopté. Il remarqua que la Glacernoise se risquait et vérifiait sans cesse les réactions de son corps. Les pulsions animales qui le prenaient dans le cas où une cible était désignée restaient inertes et silencieuse. Simplement et clairement, il connaissait l’allégeance de la personne qui lui faisait face. Complexement et humainement, il avait milles raisons de ne pas lever une arme contre cette femme. Même au point de vu d’une prise potentiel, beaucoup de fait entravait la pertinence de l’Action. Il allait donc resté amical, tel qu’il le désirait.

À la question de la femme, le Corbeau n’y répondit pas instantanément. Il dût tout d’Abords sortir de cette attention maladive qu’il donnait à l’inconnue. Une fois faites, il acquiesça d’un signe de la tête, avant de se laisser lentement glisser le long du mur. Il termina ainsi sa descente en position assise, face à la femme. La cime d’une flamme passait par moment devant le visage de la Glacernoise, mais jamais assez pour voilé son image. Sautillant joyeusement, Nox ne perdit pas un moment pour aller se blottir dans le creux que formaient les jambes croisé du Corbeau, ce qui arracha un rictus à ce dernier.

-Cela convient… C’est donc à son tour de parler…

Il éclaircit sa gorge, éveillant son esprit tortueux par la même occasion.

-Il est né il y a bientôt trente-quatre ans de cela d’un homme provenant d’Aldaria et d’une femme résidant à Gloria. Il a passé la majeure partit de sa vie à Gloria, par simplicité. Sa mère est morte lors d’un accouchement, donnant naissance au frère du Corbeau. Son père est mort dix ans plus tard. Son frère est mort il y a quatre ans.

Il garda un moment de silence, repensant au épisodes mentionnés au fur et à mesure que ces dernier était nommé.

-Le Corbeau a appris à survivre de son côté. Il est devenu chasseur pour pouvoir manger. Il servait un homme lui enseignant les lettres et l’art des plantes. Il semblait gentil, mais cet homme était un monstre. Et ce monstre n’est plus depuis longtemps.

Encore une fois, il ponctua son « récit » d’une pause, où il en profita pour s’allonger et cueillir sa gourde, à laquelle il but avant d’en proposer à la femme.

-À chaque étape de sa vie, Le Corbeau eut un nom différent. Le plus récent est Le Corbeau, le plus anciens fut le nom de son père. Entre les deux, il en eut d’autres. Ils persistent bien malgré lui à exister dans la bouche des membres du passé du Corbeau. Il fut toujours un chasseur, mais à travers ses noms, ce qu’il chassa changea, et ce qu’il fit de ces cibles aussi…

Il tourna son regard vers les flammes un moment, songeant aux vies qu’il avait sur les mains. Beaucoup trop, bien évidement.

-Au tout début, l’homme chassait. Puis, il devint un assassin. Redoutable, il incorpora les rangs de ce qui était la guilde des assassins, le Souffle. Le Corbeau fut espion pour le compte de Korentin Kohan, agent infiltré pour le compte de Crissolorio Ostiz… Puis vint le règne de Vraorg, où aux côté des autres Marcheurs, Le Corbeau au le choix entre la servitude et la Mort…

Il réalisa hélas trop tard qu’il avait laissé glisser l’histoire des Marcheurs. Cela n'avait plus d'importance de toute façon. Toute ces informations qui étaient autrefois des secret bien gardé n'avait plus de signification dans ce qui était le monde présent. Il était trop tard pour se reprendre. Il était toujours trop tard.

-Comme vous pouvez le voir, Le Corbeau fut faible…
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeLun 17 Aoû 2015 - 23:39

Elle ne put se retenir de rougir quand au compliment que Saemon. Elle sentit le rouge même monter sur le haut de ses joues. Elle se pinça les lèvres.

''Le Corbeau est plus expérimenté que l'Epervier. Je suis encore loin d'être redoutable, donc bien des saisons s'écouleront avant d'atteindre une certaine redoutabilité. Le Corbeau cherche à complimenter l'Epervier alors qu'il y a pas lieu d'être. ''

Elle avait énoncé cela sans aucune animosité, mais le ton était étrange, comme perturbée. Un léger fard rouge marquait encore le haut de ses joues avant qu'elle ne réussisse à le faire disparaître quand elle réussit à se reprendre. Puis elle attendit que le Corbeau réponde à ses questions.

Puis, comme tout Glacernois qui se respecte, entendre une histoire est un instant solennel, important. Nul ne doit briser les mots qui défilent de la bouche de celui qui narre un événement, son passé, un souvenir où même une légende. Un Conteur, doué ou pas était respecté jusqu'à la fin de son récit. Même s'il en avait pas eu l'allure, le Corbeau sut attirer une certaine captivation quand à son récit de sa vie. Le feu se reflétait dans son regard à la couleur émeraude, intensifié par ce qu'elle écoutait. Elle avait toujours aimé les histoires, même celles qui n'étaient pas heureuses. C'est de cette manière qu'on apprenait certaines choses chez les siens, par l'oral, qu'il soit chanté ou narré. Dire qu'elle était restée très sceptique quand à sa part de répondre à ses questions. Mais il s'y était tenu, visiblement satisfait d'avoir entendu les paroles de la Nordique. Elle prit la gourde et le remercia d'un hochement de tête alors qu'il prenait une position allongée et qu'il ait bu en premier. Elle lui rendit après avoir bu une ou deux gorgées.

Elle n'était guère surpris par le ton qu'il employa pour dévoiler son passé. Les pauses qu'il accordait, bien qu'involontaires, rajoutaient du drame à ce passé qui n'avait été que mort et sang, en plus d'exercer des professions de l'ombre. Elle comprenait mieux ce qu'il était devenu et pourquoi Vraorg comptait sur lui comme un outil. Enfin en partie.

Une fois que le Corbeau eut terminé son histoire, Sighild observait le feu, tout comme l'ancien assassin. Il y avait guère de silence, si ce n'était que le crépitement du feu. Sighild finit par détourner son attention de l'âtre et regarda le Corbeau. Il avait fini par énoncer, comme il l'affirmait, qu'il était faible. Elle en avait sourcillé d'ailleurs. C'était un peu facile de dire cela comme cela. A croire qu'à travers ses lèvres, c'était une tare, un énorme défaut qu'il fallait absolument effacer, faire disparaître.

''Pourquoi le Corbeau se juge faible ? Est-ce réellement une faiblesse de vouloir rester en vie ? ''

Certains étaient prêts à mourir que de perdre leur liberté. Sighild avait entendu parler d'âmes si désespérées qu'elles en étaient à venir se suicider pour ne plus souffrir. Une solution de régler un soucis, mais qui pouvait avoir un aspect assez égoïste quand on avait des amis, de la famille... ou un moyen lâche de fuir une épreuve des plus difficiles. Car oui Vraorg était une épreuve pour Armanda tout entière et Sighild aurait pu se plonger dans un désespoir totale, après la perte de tout ce qui avait été sa vie. Mais ce ne serait pas dans la force d'âme des Glacernois, qui avaient toujours résisté à de fortes et redoutables tempêtes. Glacern n'était plus, mais son coeur demeurait en chaque Glacernois, qui ne rendrait pas les armes. Même si des fois, le moral se perdait et se décourageait.

''Le Corbeau n'est pas un faible. Il le pense parce qu'il voudrait avoir le total contrôle. Le Corbeau reste un homme malgré ses désirs ou ses choix. Et être humain n'est pas une faiblesse. Peut-être que le Corbeau avait souhaité un autre choix....''

Pour ne plus à avoir à souffrir de ses propres émotions, être en paix après tout son fil d'existence chaotique et sanglant qu'il avait eu.... mais cela, elle le garda pour elle.

''Le Corbeau n'est pas un faible parce qu'il a voulu vivre, même si aujourd'hui, il est contraint de servir Vraorg. Vraorg est un tricheur. Il impose des choix, qui n'étaient et qui ne seront jamais des choix. Quelque soit le chemin prit, il piège déjà sa proie d'avance, lui imposant sa volonté quelque soit la décision prise. Vraorg a piégé le Corbeau. ''

Elle garda un instant de silence, laissant le feu craquer joyeusement au centre de cette pièce de cette maison délabrée. La chaleur qu'il émettait aider à sécher Sighild. Lentement, mais sûrement. Ses yeux émeraude ne quittaient pas l'humain.

''Si le Corbeau était un faible, je ne crois qu'il aurait été eu à croiser deux dragons qui ont su reconnaître une certaine valeur en lui, en lui faisant grâce d'un cadeau, d'une écaille pour chacun de ses deux êtres ailés. Je n'ai vu que peu de dragons de près, mais je sais que ce sont des créatures fières et qui ont une certaine considération de ce qu'elles sont dans ce monde. Nous ne sommes qu'inférieurs à eux et pourtant, deux vous ont gratifié d'un présent. Je pense que ce n'est pas rien. Et vous le savez......''

Elle se mordit la lèvre. La question qu'elle voulut poser était très audacieuse. Trop même. Elle pourrait provoquer quelque chose qui pourrait mal placé. Pourtant elle prit le risque.

''Le Corbeau redoute-t-il ce qu'il a aux tréfonds de lui-même ?

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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeSam 22 Aoû 2015 - 17:00

Elle devenait de plus en plus flamboyante, comme si son sang était fait de pur magma. Un cœur volcanique et grondant furieusement desservait ce sang à une vitesse folle dans le corps de la femme, et s’Attardait sans surprise à son visage et particulièrement ses joues. L’homme ne manqua pas la réaction de la femme, heureux que ses mots eurent l’effet désiré. Il avait appris plusieurs petit truc ci et là ors de ses passages éparses dans des bordels. Étrangement, il avait surtout payé pour des « cours », ou plutôt, des conseils et des démonstrations théoriques, et pratiques… Certes, ses dépenses ne s’étaient pas limitée à cela, mais la curiosité du Corbeau était immense et savait fréquemment stoppé d’autre genre de réflexion et de désir. Comment articulé ses pensées de façon à formuler un compliment adéquat était un héritage de cet apprentissage, cela parmi tant d’autre chose.

-Plus expérimenté, certes. Ses mains sont plus rougie de sang que celles de l’Épervier, cela n’empêche pas cette dernière d’être dangereuse. Il n’y a pas lieux à la comparaison. Deux âmes, deux êtres à part. Vos techniques et celles du Corbeau, le reste importe peu.

Il avait profondément honte de s’avouer ainsi faible. Il avait l’impression de tenter d’attirer la pitié de la femme, chose qui semblait arrivé, alors que ce n’était totalement pas ses intentions. Il avait parlé de ses faiblesses de façons démonstrative, informative, et non pas de façon subjective. Elle tentait de le rassurer, du lui faire voir l’Arnaque dans laquelle il était tombé. Il la connaissait bien, il savait pertinemment à quoi ressemblait le piège dans lequel il était tombé. Il connaissait chacune de ses erreurs, chacun de ses gestes posés ayant enfreint ses désirs et ses intentions les plus personnelles. Il savait là où des taches étaient tombées, là où ses tares se trouvaient. Il se connaissait que trop bien pour se cacher tout cela. Mais elle avait raison sur le fait qu’il n’était qu’un homme. Elle ignorait cependant la profondeur de la fracture présente dans son esprit. Son détachement du monde physique, du temps présent. Un détachement personnel profond et bouillonnant d’écume écarlate. Instable psychologiquement et ce bien avant l’Avènement de Vraorg, l’homme n’avait pas su rester lucide lorsque la peur et la détresse l’avait assaillit. Pareil à Saemon Methus, Saemon Tidus, puis à l’Archer Spectrale, Ombre avait été consumé par une identité illusoire fragmenté de sa psychologie générale. Un fragment de lui uniquement, une façade censée encaisser l’horreur et l’agonie auxquelles il avait participé et assisté. Il était l’instigateur de bien des actes qu’aucun humain n’avait à subir par l’ordre naturelle du monde, tel que consumer un être de sa propre race sous l’impulsion d’un désir purement bestiale et rageur.

Il avait pensé à se tuer bon nombre de fois, mais au finale, il n’en avait pas eu le courage. Trop lâche pour commettre l’ultime acte, et trop lâche pour vivre pleinement. Que pouvait-il bien rester de pareil individu? Sinon une pâle copie de lui-même? Le Corbeau se trouvait dans une geôle bien plus cruelle que tous les donjons du continent combiné : son propre esprit. Cynoë avait vu cela, raison pour laquelle ses dires avaient tant troublé l’ancien assassin, convaincu qu’il était perdu à jamais. Et pourtant, par la faute du dragon, ses doutes avaient germés en inquiétude et en remise en cause.

-Vous ne comprenez pas. Vous ne pouvez pas comprendre… L’Épervier n’a jamais croisé les yeux du Seigneur Blanc… Pas plus qu’elle n’entendit un jour son rugissement lui déchirer l’Esprit.

Il se décolla du mur d’un petit hélant faisant craquer le bois. Il n’aimait pas leur choix de sujet de conversation actuel, mais il l’avait cherché, et étrangement, il continuait de parler malgré son inconfort. LA question maintenant était « pourquoi »?

-Le Corbeau n’a jamais craint la Mort. Il embrassait cette dernière auparavant. Il l’a frôlé plus de fois qu’un humain ne peut l’imaginer, sans jamais frémir devant la fin. Il est devenu le Corbeau que vous voyez par lâcheté, et chaque jours lui rappelle ce fait.

Il se dirigea lentement vers ses affaires après avoir lancé un grand soupir. L’une des rares choses qui permettait au chasseur de rester lucide lorsque les émotions le submergeait était de se concentré sur des principes précis et objectif. Travaillé efficacement et ardemment afin d’oublier le mal en lui, voilà une chose qu’il pouvait faire. Il fouillait dans l’une de ses grandes sacoches, porté par Souffle habituellement. Le silence pesait sur a scène, entrecoupé par le crépitement du feu. Il avait un million d’excuse pour changer de sujet, mais elle n’était pas toute valide, ou honnête. Ce à quoi il avait pensé résumait bien à la fois ses désirs, sa bonne volonté et le résultat escompté. Mais avant qu’il ne pause le moindre geste, la femme lui lança une ultime question. LA question. Cette question qui passait outre tout considération objective pour venir porter directement atteinte à son coté irrationnel. Non, il ne répondrait pas à cette question. Il alla aux cotés de la jeune femme et déposa près d’elle une tunique finement plié, identique à celle qu’il portait actuellement ainsi qu’un pantalon, tous deux noirs et propre, bien entendu.

-Si vous en avez envie, vous pouvez porter ces vêtements afin d’être sec. Vos autres vêtements et votre armure sècheront plus rapidement ainsi. Le Corbeau va chercher plus de bois, il n’avait pas envisagé avoir de la compagnie ce soir, et cette nuit...

Il évitait très clairement la question, il n’y avait aucun doute la dessus. Diès battait joyeusement de la queue en voyant son maitre dans le cadre de la porte, mais ce dernier lui intima de reste d’un geste de la main, chose qu’il fit aussi en direction de Nox. Dehors, il pleuvait toujours au beau milieu de la noirceur. L’eau reflétait faiblement le peu de lumière disponible tel un pâle miroir. Une petite marche en forêt la nuit, pied nu et sans armure, voilà un retour à la source assez aliénante à comparer à son habitude. Il quitta l’abri après avoir lancé un coup d’œil à la femme. Si cette dernière décidait de le voler, il le saurait bien rapidement. Et si elle fuyait avec son matériel, il la retrouverait facilement… étrangement, autre la quantité horrible de reconsidération issue du questionnement de l’inconnue, sa plus grande crainte était qu’elle ne soit pas entière, vraie, honnête. Il était las des mensonges et des tromperies… Il ne voulait que la paix, c’est ce qu’il avait toujours souhaité. Ironique… Pour un chasseur de tête cannibale. Il passa un bref instant en forêt, ramassant les branches les moins atteintes par la pluie, souvent protégé par une couche de feuilles mortes ou un tapis d’aiguilles de conifère. Une brassé en main, il retourna donc à son abris de fortune, très agacé des voix qui le déchirait de l’intérieur. Il n’avait pas besoin de se torturer… Il était trop fatigué pour cela… Et pourtant, il était de nouveau plié à la volonté aléatoire de son esprit. Il subissait en silence, comme toujours. Pareil à un fantôme noir dans la nuit, il marchait vers la lumière, silencieux comme le chasseur qu’il était, sans le moindre effort donné. Depuis qu’il avait reçu la marque de l’Esprit du Vent, il avait étrangement de la difficulté à faire du bruit, et une aisance inhumaine à disparaitre de la vue des autres. Il ne le faisait pas exprès, c’était cela, la vie d’un damné.
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeLun 24 Aoû 2015 - 11:56

Il était vrai qu'elle ne pouvait pas comprendre ce qu'avait pu endurer cet homme quand il s'était retrouvé face au Blanc, à sentir la pression de ta volonté malsaine sur son esprit, avec un seul choix à faire : vivre ou mourir. Mais la Nordique ne voyait pas où était la faiblesse d'avoir préféré vivre que d'accepter la mort pour ne pas être asservi par Vraorg. Qui réellement accepterait de périr alors qu'on souhaitait ardemment vivre ? Elle se pinça les lèvres pour réitérer ce qu'elle avait affirmé tout à l'heure ; que de vouloir vivre n'était pas une faiblesse. Autant ne pas rajouter, car il était vrai qu'elle ne connaissait pas cet homme après tout.

Elle songea à ce qui aurait pu se passer si elle avait été à sa place, à devoir incliner toute son identité et la profondeur de son âme devant le Vil Blanc. Qu'aurait-elle réellement décidée ? Fière comme elle était, elle aurait peut-être su tenir tête... mais face à un dragon tel que Vraorg, qui était un être largement supérieur à elle...Peut-être qu'elle ne saura jamais quel choix elle aurait pris. Mais se connaissant, elle aurait préféré vivre à en souffrir en attendant le jour de prendre les armes face à l'adversité. N'avait-elle pas surmonté l'horreur et la tristesse d'avoir perdu tout ce qu'elle chérissait ? Mais la vie du Corbeau n'était pas sa vie... Le Corbeau devait se haïr pour ce qu'il était devenu et ce qu'il devait accomplir. Quoi de plus normal alors que de voir qu'il se considérait comme un lâche et un faible. Il avait dû être un homme bien plus indépendant et libre de prendre ses propres décisions, ses propres voies, même s'il avait servi d'autres ''grands'' de ce monde. Pas étonnant qu'il se sentait alors comme il se décrivait, en plus de se considérer comme un objet.

Le Corbeau sortit, faisant fi de la pluie dans la tenue qu'il portait ; c'est à dire pas grand chose. Sighild manqua de se pincer plus les lèvres quand il lui proposa de se changer pour que ses vêtements prennent le temps de bien sécher. Elle lorgna la pile de vêtements qu'il avait laissé à son attention. Etait-il sérieux à ce qu'il venait de dire ? En tout cas, il avait habilement esquivé la dernière question qu'elle lui avait posée. Elle n'insistera pas, car visiblement, malgré son air froid et distant, elle avait du mettre le doigt sur quelque chose chez le Corbeau. Autant ne pas remuer le couteau dans la plaie, elle pourrait avoir un mauvais retour.

Elle hésita à se changer. Il était vrai qu'elle était encore trempée et elle ne serait pas contre un peu de confort, vu que la situation était assez... particulière. Elle s'assura que l'homme était bien sorti et par l'ouie, espéra qu'il était bien éloigné. Rien n'était moins sûr, vu qu'il avait des capacités de chasseur, largement plus élevées que les siennes. Puis elle se mit debout pour retirer son armure de cuir qu'elle posa à côté d'elle. Se mettant dos à la porte, elle retira sa tunique, qui colla désagréablement à la peau. Sentir la chaleur du feu à même la peau était savoureux. Elle hésita à s'asseoir devant, pour en apprécier la caresse chaleureuse. Mais elle n'était pas toute seule et le Corbeau pourrait très vite revenir. Car Sighild soupçonnait que la sortie du Corbeau pour aller chercher du bois n'était qu'un prétexte pour décompresser de la pression émotionnelle que ses questions avaient pu provoquer dans son esprit. Juste un soupçon hein.

Elle attrapa la tunique et la regarda un instant. Puis elle la déplia pour s'en revêtir. Si le Corbeau revenait juste à ce moment là, il aurait tout le loisir de voir la silhouette vu de dos de la Glacernoise, à la silhouette parfaitement féminine et avec des courbes qui avaient de quoi faire provoquer quelques troubles. Malgré la présence de quelques cicatrices de blessures assez anciennes, sa peau paraissait être aussi lisse que le marbre, se contrastant fortement à la ligne athlétique de ses muscles dorsaux et de la ligne gracieuse et à la fois ferme de ses épaules. Le mouvement de ses omoplates, pendant qu'elle passait la tunique par le haut était fluide et gracieux. Puis enfin la tunique fut mise, brisant toute vision possible sur l’entièreté de son dos.

Sighild se rassit sur la fourrure contemplant le feu. Il y avait pas à dire, elle se sentait mieux au sec, même si elle gardait son pantalon encore humide. Les jambes supportaient plus facilement d'être ''mouillées'' que le haut ud corps, là où se trouvaient tous les organes vitaux (hormis le cerveau, cela allait de soi). Doucement, elle s'interrogeait sur le Corbeau. Elle n'arrivait pas à réaliser qu'elle était là en sa compagnie, lui un homme dangereux que d'autres n'auraient pas hésiter à tuer en le voyant. Si jamais elle venait à évoquer de cette aventure là avec d'autres Protégés, cela risquerait de chauffer. Mais comme elle était l'unique témoin de cette étrange cohabitation temporaire, qui d'autres hormis eux d'eux le sauraient ? De toute façon, elle assumerait ses actes de toute manière ; elle ne reniera jamais ce qu'elle avait pu faire ici.

Si le Corbeau redoutait que l'Epervier le vole, il ne sera pas déçu de voir que ses effets personnels seront toujours en place, même pas bougé d'un millimètre. Sighild n'était pas une pie voleuse. Elle se fiait qu'à ce qu'elle possédait. Certaines armes du Corbeau étaient efficaces, mais elles n'étaient pas faite pour le petit et jeune rapace qu'elle était.

Elle manquera de sursauter quand elle verra Saemon rentrer avec une furtivité digne d'une ombre.
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeLun 24 Aoû 2015 - 23:53

Éviter la question? Oui, absolument et impérativement. Il n’allait pas commencer à étaler ses problèmes en face d’une en… D’une jeune inconnue. Bon, il ne pouvait pas vraiment se le cacher, il avait peine à le cacher à la Glacernoise; il grinçait vraiment des dents en sa présence. Être sous le même toit qu’une femme n’était pas quelque chose auxquelles le chasseur était habitué et ce, depuis toujours. Il y avait eu certes certain très rare exception, et les bordels aussi bien entendu, mais ces derniers n’étaient pas la même chose. Il n’y avait pas de tension avec une prostituée. Avec le bon prix, Le Corbeau savait qu’il aurait ce qu’il désirait. Or, sans nécessairement parler dans ce sens, être avec une personne de sexe opposé laissait toujours une ambiance quelque peu écrasante. C’était très étrange pour le Corbeau de sentir à nouveau ce genre de malaise. Il n’avait pas vécu pareil chose depuis des lustres, et couplé à plusieurs référence à son passé, il se sentait particulièrement instable actuellement. S’il souhaitait rester le moindrement décent, il avait fort à faire, à commencer par se débarrasser de la présence de l’archère. Bien évidemment, il en était incapable. Lorsqu’il avait offert ses vêtements à la femme, il avait avant tout souhaité lui offrir assistance. Il ne pouvait prétendre ne pas désirer la voir sans tout son équipement imbibé de pluie, mais il se contrôlait suffisamment pour ne pas poser de geste regrettable, ou même des paroles qu’il souhaiterait ravaler après les avoir prononcé. Pour le moment, il se contrôlait, c’est tout ce qui comptait pour lui.

Il marchait donc vers la faible tâche de lumière au beau milieu de la forêt. Il pleuvait toujours aussi régulièrement, et des éclats de lumières illuminaient le ciel, joint à un très lointain grondement. Le Corbeau ne saurait dire précisément si la tempête s’Approchait ou s’éloignait. Dans les deux cas, il serait au chaud et à l’abri. Il était à une vingtaine de mètre du cadre usé de la porte lorsqu’entrevit la silhouette de la femme. Sans sa tunique, mais heureusement pour ses nerfs, elle était de dos. Il figea sur le moment, le cœur pareil au ciel qui se déchirait au-dessus de sa tête. Il tremblait tant il était énervé. Il ne s’était pas sentit ainsi depuis sa dernière grande chasse. Le désir, cette rage aveugle qui lui tiraillait les tripes. Il avait l’impression que Verith avait crachée à même son âme le plus redoutable torrent de flamme. Il se sentait à la fois profiteur et menteur, bien qu’il ne sache pas exactement l’origine de ces sentiments. Il ne faisait rien de mal! Il avait beau avoir pensé se cacher afin de l’espionner, il ne l’avait pas fait! Son code d’honneur… Enfin, le peu qui lui restait lui interdisait cela. Il n’était plus un gamin inexpérimenté… Il était supposé être un adulte en pleine possession de ses moyens, et il devait se le prouver à cet instant précis. Il se remit donc à marcher, se concentrant sur son propre cœur, afin d’étouffer ce dernier.

Il passa le cadre de la porte, silencieux comme lui seul pouvait l’être et alla déposer le bois non loin du feu, afin qu’il sèche. La première chose qu’il aperçut fut le sursaut de la femme, auxquelles il ne put répondre qu’avec un sourire nerveux. Il remarqua que son pantalon était toujours au sol à ou il l’avait déposé. Elle n’avait donc prit que la moitié de son « présent »… Il la comprenait. Il était à nouveau trempé, mais beaucoup moins que l’Épervier à son arrivée, ce qui signifiait qu’il sècherait bien rapidement. Ayant de la difficulté à regarder la femme, toujours avec les images précédentes en tête et les idées qui les accompagnaient, le chasseur se concentrait à retirer les débris de sur ses pieds nu, chose qu’il devait faire de toute façon. Assit à l’exacte emplacement où il se trouvait précédemment, Le Corbeau tâchait de se calmer les nerfs. Il avait même oublié ses suspicions tant qu’à la probabilité que l’autre oiseau ne le vole. Il avait étrangement envie de la complimenté sur la beauté de sa peau, mais jugeant cela déplacé, il songea à autre chose. Il siffla brièvement, puis indiqua simplement la femme d’un signe de la main. Nox et Ergot s’exécutèrent aussitôt et allèrent se poser en douceur devant la Glacernoise, franchissant ce qui restait de distance entre eux et la femme à l’aide de petit bond. Nox croassa courtement en tournant sa tête, curieux, alors qu’Ergot restait silencieux, tel l’objet qu’il était en réalité.

-Le Grand Corbeau au bec d’Acier se nomme Nox. Il est de loin l’oiseau le plus brillant qu’il lui a été permit de voir. L’Autre se Nomme Ergot, une autre allié de taille… À sa manière.

Détourner l’attention de la femme vers ses oiseaux, cela permettrait à l’homme de se calmé et de raisonner de nouveau convenablement. Sa voix était toujours neutre, mais cette fois, c’était forcé. Il avait de la difficulté à garder une intonation fixe. Il était curieux sur mille sujet actuellement, mais une question en particulier retenait son attention depuis sa rencontre avec la femme et il brûlait d’envie de la poser. Se concentrer sur pareil chose aidait immédiatement son cas, puisqu’il se concentrait sur quelque chose de pratique. Et de plus, ainsi, il semblait moins étrange… non?

-Si vous voulez bien continuez le petit jeu de tout à l’heure… Le Corbeau commencerait… Il ne sait rien de votre nom, donné ou supposé, il n’a jamais entendu Parler de l’Épervier, ni de ses armes ou de son armure…

Il se retint de les juger de nouveau fade de peur qu’elle ne se ferme à la conversation.

-… Quant est-il de l’Épervier? Que sait-elle du Corbeau? Ce dernier est Curieux à savoir ce que les… « Autre » pensent du Corbeau.

Il venait tout juste de lui indiquer qu’il connaissait parfaitement l’alignement de la femme et où reposait sa loyauté. Mais il ne dit pas ça de façon à l’intimider. Il était sincèrement curieux à ce sujet. Il sentait de plus son masque chauffé, ou plutôt la peau qui s’y rattachait. Il avait chaud et les bouffé qui le balayait ne l’aidait vraiment pas à ce sujet. Il tentait de ne pas la déshabiller des yeux, maintenant que son armure ne masquait plus toute ses formes. Il croisa son regard un moment et détourna sèchement son visage. Il empoigna une broche où un poisson commençait à rôtir dangereusement et se mit à le manger machinalement. Il se sentait stupide, encore une fois. Pareil qu’avec Autone, jadis, ou le Rêve… Ou encore lorsqu’il avait rencontré l’inquisitrice Aerin, il y avait de cela trois ans déjà… Sachant pertinemment que son comportement était anormal et pouvait être perçu de bien des façons défavorables, le Corbeau décida de s’expliquer. Maladroitement, bien entendu.

-Excusez le Corbeau… Il y a des lustres qu’il… enfin… Que le Corbeau eu de la compagnie… Quelqu’un d’autre…
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Sighild Arnbjorn
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeJeu 27 Aoû 2015 - 11:53

Bien qu'elle sut se ressaisir, elle avait quand même encore les nerfs un peu tendues de son sursaut. Elle n'aimait pas se faire prendre par surprise, alors qu'elle prenait plus de plaisir à le faire sur ses proies. L'inverse n'était pas agréable du tout. En même temps, quand on était un chasseur, on n'était pas dans l'idée d'être la proie. Même si le Corbeau, lui-même chasseur, était dans un moment totalement neutre, elle n'oubliait pas ce qu'il était. Etait-ce pour cela qu'elle sentait encore un peu de tension musculaire ? La prudence était toujours de mise, mais quand même... Elle soupçonna que la nervosité du Corbeau guère visible restait bien palpable. Même s'il avait veillé à ne pas croiser son regard, elle le percevait. A cause de la promiscuité ou parce qu'il l'avait fait sursauter ? Ou alors.... Comme il était arrivé silencieusement, il aurait eu tout le loisir de la regarder de dos pendant qu'elle revêtait la chemise. A cette idée, elle aurait pu rougir, mais un dos était un dos. Ce n'était pas comme si elle s'était changé en faisant face à la porte. Ca, elle avait pris les précautions exprès. Et puis, après tout, il restait un homme ! Là au moins, elle réussit à ne pas rougir. Par contre, le Corbeau paraissait encore quelque peu crispé...

Le Corbeau reprit sa place de toute à l'heure, à son emplacement exact. Il siffla un bref instant et exécuta un geste. Les deux volatiles vinrent se poser devant la Nordique. Le Corbeau nomma ses deux compagnons, pendant que ces deux derniers firent un petit bond en avant pour réduire la distance entre eux et la jeune femme. Le dénommé Nox, tourna déjà la tête pour fixer Sighild d'un oeil brillant d'intelligence. L'Epervier lui rendit un coup d'oeil des plus calmes, laissant l'animal au sombre plumage la détailler. Il était étrange de voir un oiseau doté de parties artificielles. La nature ne laissait guère de chance à des animaux que la vie estropiait. Mais à voir la fluidité des mouvements de Nox, celui-ci avait su s’accommoder et continuait sans nul doute de vivre parfaitement malgré ces artifices métalliques. S'il était un oiseau précieux et apprécié du chasseur théocrate, pourquoi ne pas l'aider à lui donner une chance de vivre ? Intérieurement, Nox paraissait être une miniature animale de l'humain au visage masqué. Marqués tous les deux par les affres de la vie et pourtant, continuaient de suivre le fil de la vie. A une différence près : l'animal n'éprouvait pas de culpabilité ou le ressenti de la lâcheté... Elle se raccrocha à autre chose quand elle détailla Ergot. Il n'était animal que par la forme. Voir ce second volatile la déconcertait un peu.

Elle sortit de la contemplation qu'elle portait sur les deux volatiles quand son interlocuteur prit de nouveau la parole. C'est là qu'elle comprit que la présentations de ses deux petits amis n'avait été qu'un détournement de son attention, le temps qu'il raisonne à bien des choses. Le déconcertait-elle à ce point ? Possible. Cela expliquerait plus encore la nervosité qui l'avait gagné à son retour tout à l'heure. Elle ne put empêcher de pincer ses lèvres quand elle comprit à travers ses mots qu'il avait deviné de quel bord elle était. Elle s'était bien douté qu'il aurait fini par le savoir, même si elle n'avait guère laissé d'indices. Quand elle se prépara à répondre aux questions du Corbeau, acceptant là de reprendre ce petit jeu qui s'était convenu entre eux d'eux, elle ne put point passé à côte de l'étrange comportement de l'homme, qui avait attrapé machinalement un poisson cuit pour le manger avec une certaine crispation. Le détournement de sa tête qui avait été assez vif juste avant la prise de la broche d'où cuisait fortement le poisson n'avait pas échappé au regard vert éclatant de la Montagnarde. Qu'est ce qui le troublait donc autant ? Elle avait un doute et préféra le taire, car le Corbeau apporta lui-même la réponse. Que sous-entendait par compagnie ? Humaine ou juste féminine ?

''Que le Corbeau se rassure. Je comprends. ''

S'il réagissait comme cela, il n'y avait pas milles raisons. Soit c'était le manque de compagnie de ses semblables, soit le fait de pas être coutumier d'une présence féminine aussi proche de lui. Au moins la réponse qu'elle avait énoncée sans heurts et en tout sérénité, bien que vague, devrait lui suffire. Autant ne pas demander la véritable raison. Elle pourrait se sentir elle aussi mal à l'aise. Pourtant, elle ne put empêcher son coeur de légèrement accélérer. Elle redoutait de vraiment le savoir.... Ce n'était pas la première fois que des hommes réagissaient de façon maladroite en sa compagnie. A cela, pour contrer ça, elle répondit donc à la question posée par Saemon

''Le Corbeau n'a jamais entendu parler de l'Epervier car je n'ai cherché à me faire connaître. Être un simple dans ce monde contribue à rester cachée, à frapper par surprise...un oiseau de proie qui est connue perd de son efficacité. De plus les Glacernois ne sont guère du genre à faire du tapage pour attirer l'attention. J'aime être quelqu'un de simple. Être connue attise la jalousie, l'intérêt, les éloges... Je ne crois pas que j'aimerai vraiment cela...Je suis moi-même et cela me suffit. ''

Elle espérait avoir bien compris la première partie de l'interrogation. Par contre pour la seconde, elle s'étonnait qu'il veuille savoir ce que les autres pensaient de lui. Mais la curiosité parlait à travers sa bouche. Bien qu'étant connu comme un vil être sans coeur et dicté que par la volonté de son Maître Blanc, il restait un homme. Un homme qui malgré ce qu'il cherchait à apparaître, se laissait quand même mené par ses propres émotions.

''Je sais de la parole des autres qu'on te définit comme un sans-âme, un homme vide de tout coeur, dévorant celui des autres pour compenser ce qu'il n'a plus en lui en se vouant corps et esprit à Vraorg. Il y a des histoires qui racontent même que tu boirais le sang de tes victimes. Un monstre qui parcourt toute l'Armanda pour étancher sa soif de meurtre et de sang... Mais ça, c'est ce que les autres pensent en entendant encore ce que les autres disent. Les propos et les mots se déforment et rajoute du mensonge. Moi j'entends ces mots. Mais moi, j'ai des yeux et j'ai la pensée pour faire mon propre jugement à ce que je vois. De l'homme que j'ai en face de moi...
''


Elle tut un instant ses mots. Elle regarda le feu qui dansait entre le bois, les rongeant de ses flammes et jetant des ombres oscillantes dans toute la pièce. Puis elle posa ses deux joyaux verts dans le regard plus sombre du Corbeau si celui-ci avait ses yeux braqués sur elle.

''Pour moi, tu es un homme qui a été piégé et contraint par Vraorg. Qui pour fuir sa honte de pas avoir réussi à échapper à sa volonté malsaine et d'avour courbé l'échine s'est construit une façade glaciale, pour répondre à ce que Vraorg attend de lui quand il n'y a pas d'autres choix que de lui obéir. Tu es devenu quelqu'un d'autre pour ne plus ressentir les tourments qu'un homme normal ressentirait....C'est ce que voit l'Epervier après avoir vu et écouté les propres mots du Corbeau.''

Elle se mordit les lèvres comme si elle craignait de dire une énormité, jetant à nouveau ses yeux dans les flammes.

''Je me fiche de ce que les autres pensent. Les autres ne voient pas comme moi ou tout autre Glacernois. Même si je sais très bien que tu as deviné ce que je suis. Si j'avais cru les racontars qu'on colporte sans savoir, nous ne serions pas à là converser, dans cette atmosphère totalement neutre. ''

Elle réussit à retrouver l'audace de braquer ses yeux émeraudes sur cet homme qui était un être dangereux, un théocrate. Mais il restait un homme et si on retirait leur appartenance respective....

''Le Corbeau pense-t-il que je suis trop naïve ? Même si je sais que de possibles rencontres à l'avenir pourrait être d'une autre direction....''




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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeLun 31 Aoû 2015 - 18:12

Le corps de la femme parlait encore plus que ce que sa bouche voulait bien articuler de ses pensées. Elle se mordait la lèvre. La vitesse de son cœur variait. Ses yeux étaient tantôt fuyants, tantôt fixe et profond. Il y avait beaucoup de variation dans la voix de la femme, mais ses expressions démontraient encore plus d’émotion. Il n’était pas un maitre dans ce genre d’interprétation, pour ne pas dire qu’il était nul en relation humaine. Il comprenait néanmoins le sens des gestes, leur signification selon le moment. Lorsqu’il parla de l’anormalité de la scène pour lui, il entendit le cœur de l’Épervier battre plus furieusement. Avait-il dit quelque chose de troublant? Peut-être le craignait-elle comme une femme pouvait craindre d’être en présence d’un inconnu reconnu pour sa violence… Malgré ses pulsions viscérales nombreuses, Le Corbeau pouvait affirmer fièrement que même s’il avait commis bon nombre d’atrocité, il n’avait jamais souillé une femme, jamais. Il en avait déjà tué, dans tous les cas lors de combat intense, et donc en auto défense. Seule la femme au champignon se trouvait à être une victime « gratuite » des flèches du Corbeau, et encore, cette mort le hantait à chaque instant de sa vie.

Pendant que la femme répondait à ses questions, le chasseur s’était levé et avait jeté un coup d’œil par le cadre de la porte. Souffle se trouvait toujours non loin de la bâtisse. Avec satisfaction, le Corbeau vit que la terre sous son cheval était toujours sèche, ce qui voulait dire que sa monture l’était également. Rassuré, il regarda le ciel menaçant. Les nuages masquaient entièrement le ciel, et la pluie s’était intensifiée. Le ciel grondait toujours et des éclairs perçaient l’air ci et là. L’orage approchait rapidement. Il continuait d’être attentif à la femme. Elle faisait encore une analogie à l’oiseau qui la caractérisait… Le Corbeau avait l’impression qu’Melle tentait « d’adapter » ses expressions à celle du Corbeau, mais sa raison semblait encore nébuleuse. Le chasseur n’avait pas cherché à être connu, mais plutôt à être craint. C’était un effet secondaire au fait de dévorer le cœur encore chaud de ses ennemis en face de leur allier immobiliser. Il insultait les Esprit avec un comportement du genre, et sa présence, son nom rimerait avec le mot « peur ».

Malgré le portrait étonnement très fidèle de ses actes passés, mais pas de ses motivations, la femme refusait de le cataloguer ainsi. Il ne s’amusait pas à parcourir les terres pour étancher sa soif de sang, il était forcé de parcourir les terres de la théocratie pour y trouver et capturer, vivant si possible, les ennemis du Grand Seigneur Blanc. Mais ce qui le frappait plus que le reste, c’était que malgré ces dires, elle continuait de le considérer « homme ». Sans doute le fait de l’Avoir vu ainsi nu et « désarmé » inspirait une autre vision des choses. En armure, avec Écho et son équipement intimidant, Le Corbeau était digne d’un cauchemar. Mais nu… Hey bien, nu, il n’y avait pas grand-chose à craindre, ou à voir. Les opinions pouvaient diverger, à en croire la réaction de l’Épervier, mais en son sens, un homme nu était une cible facile, sans plus. Le silence tomba, et les yeux dévorant de l’homme croisèrent ceux de la femme. Il ne brisa pas cet échange silencieux, même si toutes les fibres de son corps l’intimaient à le faire. Il n’aima pas le constat qui suivis cette scène, sans doute par ce que ce dernier était près de la réalité, voir en partie vrai. La honte, il la ressentait à chaque instant, gravé sur sa nuque, gravé sur son âme. Il était signé de part et d’Autre par des immortels, il était un objet pour ces derniers, un outil. Elle rompit leur échange oculaire. Il ne jugeait pas l’atmosphère totalement neutre. Il y avait une indescriptible tension dans l’air qui par moment faisait hérisser le poil sur la peau de l’ancien assassin.

Quand elle l’interrogea, il restait silencieux en premier lieux. Compte tenu du fait qu’il n’avait pas parlé tout au long de ses explications, il était donc très silencieux. Tranquillement, il ajoutait du bois dans le feu, victime d’un million de pensées surgissant au même instant.

-Il ne vous juge pas Naïve, Épervier… Inexpérimenté et insouciante certes, en plus d’être téméraire, mais Le corbeau ne vous catégorise pas comme un personne dupe et simple…

Il soupira, laissant sa main droite trouver la fourrure de sa chienne, afin d’y trouver une forme primaire de réconfort dans ce contacte familier.

-Il se demande pourquoi vous tentez de comprendre le Corbeau là où personne n’a eu intérêt à s’arrêter. Pas même le Corbeau lui-même… Ce n’est pas Vraorg qui le força à l’horreur, il ne fit que désigner les cibles et forcer le Corbeau à les capturer… Ou les occire… Sa « façade » glacé ne vient pas du Seigneur Blanc… Le Corbeau l’aborde depuis le jour où ses mains furent tâché de sang, il y a bientôt dix-huit ans de cela.

Il parlait avec froideur, mais aussi avec amertume. Il était un monstre depuis longtemps, ses horreurs perpétrées n’avaient été que plus grande récemment. Il claqua des doigts et Ergot s’envola silencieusement, pour venir se poser sur son bras.

-Le Corbeau aurait pu vous tuer à l’instant où vous l’avez menacé, il aurait pu faire ce qu’il fit du reste de sa vie : tuer pour vivre. Mais quelque chose chez vous vous détaches du reste du monde… Comme les anciens… Ami du Corbeau, vous avez une flamme au creux de vos yeux…

Pareil au Rossignol et à la petite… Rare était les femmes qui avaient cette énergie autour d’elles. C’était un principe intriguant, voir envoutant.

-Pour votre propre bien, quitter ces terres, Épervier. Le Corbeau ne désire pas vous tuer, et à présent, il craint que si Vraorg le découvre, il le forcera à vous pourchasser et à commettre l’innommable en guise de punition.

D’une simple impulsion de magie en son bras, il força Ergot à retourner à sa forme première. L’oiseau se compressa en une fraction de seconde et une magnifique lame noire au reflet bleuté prit sa place. Le fil de la lame était si mince qu’il était difficile de le voir à l’œil nu. Long de près d’une trentaine de centimètre, finement ouvragé, l’arme était un poignard des plus particuliers. Regardant la femme, l’assassin déposa la lame au sol très délicatement.

-Ergot fut l’outil dont le Corbeau se servit toute sa vie pour achever ses cibles, dépecer ses proies, et récemment dans son existence, arracher le cœur de ses victimes.

La lame, laissé quelque seconde au sol, reprit son apparence de voyage, soit un petit corbeau silencieux.

-Ne croyez pas que le Corbeau est un être bon, mademoiselle. Tout acte de bonté que ce dernier posa un jour ne fut que des échecs douloureux. Tout ce à quoi il s’attacha un jour, tout ce qu’il aima un jour, tout ce qui faisait du Corbeau un être le moindrement respectable disparut lors de cette guerre. Ses anciens amis, son foyer, ainsi que celle qui était sa raison d’être…

Il baissa la tête, frissonnant de rage et d’amertume. Alford et Cynoë se bernaient à penser qu’il y avait du bon en lui, mais jamais l’homme n’avait autant douté de son essence véritable que ces dernier temps. Il avait honte de cette réaction qu’il venait d’avoir. Il avait honte des mots qu’il avait prononcés. Il avait honte de ce qu’il ressentait. L avait honte de tout ce qui était lui. Sa tête bourdonnait, il avait chaud. Il se sentait pitoyable, et pour cela aussi, il avait honte.
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeLun 31 Aoû 2015 - 19:33

Etait-il vraiment sincère quand il affirmait ne pas la catégoriser parmi les gens dupes et simples ? Elle le pensa et ne contesta pas le fait qu'il la considérait comme inexpérimentée et insouciante. Quelqu'un de jeune encore et qui avait encore bien du chemin à faire pour mûrir. Insouciante ou imprudente ? Pour Sighild, c'était peut être un peu des deux. Elle regarda discrètement le Corbeau tendre une main vers sa compagne à quatre pattes. Elle se demandera si cela avait un rapport avec la question qu'il lui posa à la suite de sa première réplique. Pourquoi cherchait-elle donc à essayer de comprendre le fond de cet homme alors qu'il tuait, qu'il arrachait des vies ? il l'avoua lui-même d'ailleurs : les atrocités qu'il commentait venait purement et simplement de lui, les rajoutant en application avec la volonté que le Vil Blanc lui imposait. Etait-ce pour cela qu'il avait lâché un bref soupir en cherchant le contact de la fourrure de sa chienne ? Bien des questions se bousculaient encore dans son esprit quand à cela... Donc il avouait des actes volontaires ? Et bien entendu sur un ton bien plus froid que tout à l'heure. A croire qu'il cherchait à rester derrière cette façade qu'il voulait être sienne en permanence. Le pourquoi raisonnait dans sa tête.

Elle garda le silence et suivit l'arrivée d'Ergot quand son maître claqua des doigts. Elle continuait de l'écouter, réfléchissant à chacun de ses mots, jusqu'à ce que tout se bloque quand l'étrange oiseau devint une lame aux magnifiques reflets bleutés et au tranchant si fin qu'elle dut plisser les yeux pour en discerner la ligne à peine visible. Cherchait-il à l'effrayer et à la convaincre de pas chercher à en savoir plus sur lui ? Craignait-il réellement qu'elle trouve une faille dans cette armure de froideur et vide de toute émotion qu'il s'était forgée ? Ce qu'il affirmait prenait plusieurs voies différentes, qui au lieu de se suivre, s'éloignaient, comme pour marquer en profondeur les contraires qui s'affichaient. Elle trouvait presque étranges qu'il ne les dissimulait pas plus que cela, ou alors n'en avait-il pas réellement conscience ? Il l'avait dévoilé lui-même. Il aurait pu la tuer sans aucune sommation, rien que pour le fait d'avoir menacé son existence. L'explication qu'il apportait avait une note sincère et presque chaleureuse à la fois, qu'elle crut se sentir un peu... honoré... donc il avait eu des amis autrefois ? ce détail ne manquera pas d'approfondir ce qu'elle songeait. Et puis depuis le début, il n'était pas le monstre qu'il se prétendait être. Déjà de l'avoir laissée en vie, de l'avoir même invitée à se mettre à l'abri... Non, c'était bien plus que cette flamme qu'il avait aperçu dans ses yeux.

D'ailleurs, ce qui manqua de la surprendre fut sa recommandations de partir de ces terres. A croire qu'il ne souhaiterait pas à la recroiser en tant que cible de Vraorg. Il craignait que Vraorg lui impose cet ordre ? Une petite frayeur ? Encore un opposé à ce qu'il voulait être en apparence.

Elle regardait toujours le Corbeau puis elle posa ses yeux verts sur la lame, qui redevint Ergot. Cette lame avait connu comme lui le sang de bien de personnes et de proies. Qui sait si d'autres s'y rajouterait encore. Elle avait bien saisi que l'homme en face d'elle avait passé toute son existence à tuer ses semblables. Un ancien assassin donc. Puis la réponse à ses mille et une question sortit d'elle-même de la bouche du Corbeau. Elle avait redressé ses yeux pour les plonger dans les siens, tout en écoutant ce qu'il devait lui peser sur le coeur. Voilà pourquoi il voulait n'être qu'un être abjecte et cruel en réalité... Voilà alors sans doute la raison profonde de ce masque qu'il portait sur lui. Pas celui qui lui collait le visage, mais un invisible, qui se dévoilait par cette sensation de glace qu'il usait par moment dans ses mots, sur ses airs et ses attitudes. Il avait trop vu de gens qu'il avait appréciés et aimés mourir, à cause du revers du destin. Tout ce qui avait été autrefois comme jugé de bon n'avait apporté que le malheur et le sang...il fuyait donc cela ? Il fuyait cette souffrance qu'il ressentait et subissait à chaque fois qu'il perdait un être cher ? La fin de la réplique du Corbeau était assez vague, mais visiblement, il avait croisé la route d'une femme qui l'avait bien marqué. Celle qui avait été sa raison d'être.

Elle chassa la question de qui cela pouvait bien être. Car avec un peu de chance, peut-être que cette connaissance vivait encore... Non, elle fermera la bouche. Elle risquerait d'aller trop loin sinon. Et à voir l'homme trembler, elle avait jugé bon de penser comme cela. Doucement, elle ramena ses deux genoux contre elle et y croisa ses deux bras dessus, abaissant son regard dans le feu qui crépitait toujours aussi vivement, insensible à tout ce flot d'émotions qui l'environnait. Elle s'en voulait d'avoir provoqué le trouble chez cet homme. Cela se voyait à ses tremblements et à sa tête baissée. Là, elle n'avait pas un monstre insensible sous ses yeux. En face d'elle, elle avait un homme à l'âme meurtrie et déchirée, qui en souffrait. Qui ne voulait plus revivre la perte de ce qu'il accordait avec trop grande passion et bonheur.

''Mon père m'a dit un jour que pour comprendre le monde, il faut comprendre avant autour de soi. Il aimait beaucoup ces vieux proverbes, dont certains n'avaient ni queue ni tête d'ailleurs. Voilà peut-être pourquoi je recherche parfois des réponses à certaines interrogations. Je te crois sur parole que tu n'es pas un homme bon, Corbeau. Pourtant, tu as décidé d'épargner ma vie. A mes yeux, cela ne reste pas un acte de malveillance...''

Vite, qu'elle se rattrape ! Elle avait eu l'impression d'avoir pris une mauvaise voie. Elle leva sa main pour taire toute réplique possible de Saemon, sans aucune volonté agressive.

''Attends avant de répondre à ça. N'oublie pas ce que j'ai dit tout à l'heure. Je vois par mes yeux et je me forge moi-même mes pensées à ce que je vois...J'ai vu un homme qui aurait pu me tuer, qui même sans arme...''

Et aussi nu qu'un ver, mais cela, elle le garda pour elle et réussit à ne pas trop roussir des joues.

''...aurait pu m'occire d'une seule main. Je n'ai pas tiré, tu n'as pas agis contre moi. ce fut un échange tacite entre nous. Rien de bon, rien de malsain. Rien qu'un échange de bons procédés. ''

Elle remit sa main contre son genou, jetant toute son attention sur le feu. Sa voix se fit plus plus basse, comme si elle pensait tout haut ce qu'elle songea sur l'instant.

''Avec cette guerre, nous avons tous perdu quelque chose que nous chérissions. Quelque soit ce que nous sommes et qui nous servons, je pense que pour les êtres les plus sensés, une part d'eux-même s'est éteinte en même temps que Vraorg le Destructeur apporta la désolation et la mort sur son sillage.....''

Elle n'omit pas le petit jeu du question-réponse convenu entre eux deux.

''Me permets-tu d'attendre la fin de l'orage pour quitter ces terres comme tu me la fortement suggéré ? ''









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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeVen 4 Sep 2015 - 0:18

Elle avait bien vu de l’interrompre, car le chasseur avait eu la ferme intention de contesté les dires de la femme au sujet de sa bonté. Il la regarda, replié contre ses genoux, expliquant son avis, justifiant ses dires. Elle exagérait encore une fois, entre autre lorsqu’elle parla de se faire tuer d’une main par l’assassin. Il était redoutable au corps à corps quand il était question de combat à main nu, mais de là à tuer d’un seul coup d’une seule main, c’était clairement exagéré. Il comprenait néanmoins son point. Malgré leur soupçon respectif, aucun des deux personnes présente en ce moment n’avait réellement planifié de tuer l’autre. Bon, Le Corbeau ne lisant pas dans L’esprit de la rôdeuse, mais elle semblait plus que sincère dans ses intentions. Son sens du jugement pouvait aussi bien être largement biaisé par le confort actuel qu’il ressentait en parlant tranquillement autour d’un feu au sec, alors que dehors battait l’eau de la tempête. L’instinct de l’humain était fort, très fort, en comparaisons à la moyenne de sa race. Il pouvait tenir sa garder baissé… Pour le moment.

-Il… Il s’excuse…

Un soupir plus qu’une parole, mais il l’avait dit. Il ne voulait pas que le Corbeau cesse d’être, mais il n’y avait plus de pertinence à tenir sur mur glacial habituel. Trop de mots dur avaient sapé ses défenses dans les derniers mois, il n’avait plus le cœur à la froideur sur le moment. Mais comme les légendaires blizzards de Glacern, le froid reviendrait de plus bel, fort et mortel.

-Il n’avait pas à être aussi dur… Vous pouvez rester… Mais pour votre propre sécurité, quitter la région lorsque la météo le permettra.

Il jeta un coup d’œil vers le cadre de la porte piteux. Le vent soufflait fort, au point où l’abri grinçait de ses quelques planches encore solides. Les éclairs dominaient encore le ciel, et la pluie régnait sur le sol. Ils étaient deux oiseaux coincés sur terre, dans l’impossibilité de voler sans être fauché sur place. Pour avoir considéré ses choix. Le Corbeau avait rapidement compris que le choix le plus logique, mais aussi le plus difficile était celui de permettre à la femme de rester. Objectivement, ils étaient tous deux neutre pour le moment, mais le problème ne tenait pas de l’objectif, mais plutôt du subjectif. Les questions de l’Épervier creusaient son cerveau dans tous les sens. Il craignait que quelque chose de mauvais en surgisse ainsi, ou pire, quelque chose de personnel. Par les dires de son interlocutrice, le Corbeau songeait à toutes les personnes qui avaient peuplé sa vie. Il repensait au sentiment intense qu’il avait ressenti lorsqu’il avait réalisé que sa peur avait fait de lui un traitre de leur amitié. Ce n’est pas la gamine ou le Rossignol qui lui avaient tourné le dos, mais plutôt lui. Oui, Alford avait raison, Vraorg devait être vaincu. Le chasseur ignorait simplement comment faire, ou quoi penser d’Ailleurs. Sur le moment, il était loin d’être en position de défaire le maitre Blanc, ou même formulé une idée tangible. L’Épervier consumait une grande partie de sa concentration, trop pour que ses réflexions n’aient le temps de s’approfondir. Il ajouta du bois dans le feu, quittant avec peine l’intense échange visuel qu’il partageait avec la glacernoise. La lumière se fit un peu plus forte, le feu, plus chaud. L’archer retira les poissons restant au-dessus du feu et commença à les saler, dans le but de les convertir en ration. Il devait de faire de toute façon… Et ainsi, il aurait quelque chose sur quoi se concentrer… Autre que la femme près de lui.

-Il ne voulait pas vous insulter lorsqu’il mentionna votre arsenal, mademoiselle… Le Corbeau juge simplement que vous devriez posséder des armes plus puissantes et un équipement se pliant à vos besoins. Un archer doit adapter son arc à sa main, et non le contraire…

Il suspendit sa besogne et tendis la main sans geste brusque. Il parlait de façon informative, sans grande intonation, mais étonnement beaucoup plus amicalement qu’il n’avait parue plus tôt. Avec une légère réticence, il tendit solennellement son arc à la femme afin que cette dernière ne le prenne.

-Il se nomme Murmure. Un arc de koria. Sa forme est inspirée de celle des arcs des pillards de l’est. Son histoire est sanglante. Le Corbeau à conçu cette arme lui-même alors qu’il n’avait de dix-sept ans… elle fut mainte fois amélioré depuis le temps bien entendu…Cette arme est pratiquement un fragment du corps du Corbeau... Ce fut son seul et unique Arc.

Il omit volontairement de parler de la magie enchâssé dans le bois de son arme. Elle n’avait aps besoin de connaitre toute ses astuces. Si le chasseur n’avait pas rencontré de femme depuis longtemps, il pouvait en dire de même de vrai archer. Il avait transmis sa passion à son ancienne élève, il avait discuté de technique avec son ami il y avait peu de temps, mais malgré tout, il ne se rappelait pas la dernière fois qu’il avait entretenu une conversation axé sur l’Archerie. Il voulait tenter cela, afin de meublé le temps et taire sa curiosité. Elle l’intéressait, elle l’intéressait fiévreusement, mais pour le bien général, le siens, celui de la femme ainsi que de ceux qui tenterait de le punir, il devait se calmer. De nature calme, il avait confiance en ses moyens. De nature opportuniste, il craignait ses propres pensées…
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeDim 6 Sep 2015 - 12:02

Elle prit avec grande délicatesse l'arc, comme s'il était une chose précieuse et unique. Peut être que c'était là une pièce unique. Sans doute qu'il l'était au vue de ce que le Corbeau lui avait apporté comme brève histoire quand à cet arc. Un arc de cette facture qui avait déjà une histoire, même sanglante, était comme une extension de son propriétaire, une extension de soi. Le Corbeau le précisait lui même d'ailleurs. Et Murmure était donc son nom ? Sans doute qu'il l'avait nommé pour le faible bruit du claquement de la corde qu'il devait libérer au moment de lâcher une flèche pour toucher droit au but sa cible. Et dire que cet arc avait déjà une bonne décennie derrière lui.

Délicatement, elle fit courir le bout de ses doigts le long du bois noirci de l'arc, les passant plus délicatement sur le cuir tressé qui le composait. La couleur sombre en était presque effrayante, mais rendre une arme dans la couleur proche des ombres était là sans doute voulu. Quand on cherchait à tuer dans l'ombre, on évitait d'avoir des armes qui reflétaient les rares lumières possibles de la nuit. Un arc qui prenait de l'âge connaissait bien entendu une certaine patine, mais aussi un polissage bien précis et luisant aux milliers et milliers de passage des doigts, là où on le tenait avec expertise. Mais cela ne paraissait pas être le cas de l'arc nommé Murmure.

Doucement, une de ses mains se refermèrent sur le bois qui composait la partie supérieure de l'arme. Elle n'avait pas besoin de le plier ou de le bander pour sentir la vigueur du bois. Il avait été retravaillé avec une grande précision et devait sans nul doute nécessiter une grande force pour le tendre.

''C'est une magnifique pièce. Cet arc ferait de sacrés envieux parmi bon nombre d'archers que je connais un peu. Tirer une flèche avec doit apporter de bonnes sensations. De sentir toute sa puissance quand on tend sa corde et qu'on perçoit sa force à l'instant ultime de lâcher le trait. ''

Elle n'avait pas encore réagi quand à son excuse énoncée tout récemment. Le Corbeau qui s'excusait ? Elle peinait à croire qu'il avait réussi à dire cela, vu comme il se décrivait depuis le début. Dans un souffle qu'il avait apporté cette excuse. Elle resta concentrer sur la contemplation de l'arc pour ne pas avoir à croiser son regard.

''Tu n'as pas à te sentir coupable pour ta dureté. Nous sommes ce que nous sommes à l'heure où nous parlons. Dès que la pluie cessera et que l'orage se sera éloignée, je partirai aussi vivement que je suis venue...''

Elle ne put s'empêcher de faire un sourire contrit, même en tentant de le rendre le plus discret possible. Il n'était pas difficile de savoir de quoi elle parlait. Puis elle redressa les deux émeraudes qui composaient son jeune regard, les plantant à nouveau dans ceux plus sombre du Corbeau. Il est vrai qu'elle avait réagi par fierté quand à l'évocation de la simplicité de son équipement. Là il évoquait des conseils. Dans un sens, il n'avait pas tort, mais jusqu'ici elle s'était toujours contenté de la simplicité de son arc et de ses flèches. Savoir utiliser le maximum avec le peu qu'on avait, lui avait appris son père. Elle avait eu son arc après qu'elle soit devenue une femme aux yeux de son peuple. Depuis, il lui avait rendu bien des services et elle veillait à le garder dans un parfait état.

''Tu ne m'as pas insultée, je te rassure. C'est parce que je suis sans doute un trop fière de posséder mon propre arc et même s'il n'est pas aussi robuste et aussi riche d'histoire que le tien, mais il est comme moi : Il mûrit doucement. Et nous disons la même chose chez nous : que c'est l'archer qui fait son arc et pas le contraire. Quand viendra le jour où je ressentirai que mon arc doit progresser pour encore mieux me correspondre...''

Son air fut plus mélancolique quand elle regarda à nouveau l'arc du Corbeau. Bien que son peuple ait toujours été très refermé et que rien ne fallait la simplicité, elle comprenait que l'évolution de certaines choses étaient nécessaires. Quelques uns de ses congénères glacernois n'approuveraient pas qu'on puisse changer une arme ou un équipement avec l'apport des peuples étrangers à leurs moeurs. Pourquoi changer quand cela démontrait son efficacité depuis toujours ? Mais les temps changeaient et Glacern n'existaient plus que sous un tas de cendre et des flots de lave...Doucement avec la même délicatesse, elle tendit Murmure à son légitime propriétaire.

''C'est un arc splendide. Puisse-t-il continuer à toujours être l’extension du Corbeau. ''

Et elle tourna sa tête pour voir la pluie qui tombait encore bien drue à l'extérieur. Elle en profita pour chasser son ressenti mélancolique. Et quand elle reposa ses yeux verts sur le Corbeau. Elle avait presque un tout petit sourire malicieux à ses lèvres

''Dommage qu'il pleuve, j'aurai bien voulu te voir tirer avec pour l'entendre chanter.''

Dans cette image, il fallait comprendre la réaction de l'arme quand on la bandait, avant de la détendre pour lâcher la flèche encochée à sa corde?
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeJeu 10 Sep 2015 - 17:36

L'archer observait la prise de la femme sur son arme. Il guettait les doigts de l'inconnues caresser le bois vieillit et magnifiquement travaillé de Murmure. Chaque mouvement étaient découpés et analysé. Il ne craignait pas qu'elle pose un geste irréfléchi; en bon archer, il appréciait de voir une autre traiter son arme avec un respect égale et une compréhension respectueuse. C'était très rare à observer, même venant d'un soldat maniant l'arc. Pour certain, une discipline martial n'était que le préambule à un emploie. Il n'y avait là ni recherche d'accomplissement, ni curiosité ou encore de respect envers l'accessoires mortelle porté en main. Un bout de bois avec une corde pour beaucoup de gens, une partie de lui selon le Corbeau. Dans le fond des geôles d'Elena, alors qu'il avait été fait prisonnier par les Alayiens, il avait passé la durée de son incarcération sans son arme. Depuis la fabrication de cette dernière, jamais l'archer n'avait passé un moment aussi long sans la tenir en main et de sentir le bois se torde sous la pression de la corde. Cette expérience avait été aussi déstabilisante psychologiquement pour lui que le métal ardent qui lui avait mordu la peau.

Elle appréciait Murmure, et il aimait cela. Elle comprenait la complexité du lien qui l'unissait à cet objet, qui pourtant ne servait qu'à tuer. Il n'aidait pas les gens avec cette arme, ou alors rarement, et indirectement. Aussi noble ses intentions avaient-elles été un jour, jamais il n'avait été un sauveurs de la veuve et l'orphelin. Chaque pas qu'il avait fait vers un chemin plus droit l'avait fait basculé dans la noirceur et les ronces sanglantes qui bordait ledit chemin. Il hocha doucement la tête, soulagé que la femme comprenne la nécessité de son départ, mais la relativité temporel de ce dernier. Rien n'était impératif sous cet orage; Vraorg restait silencieux en son esprit, et seul ses propres voix internes ne basculait le fil de sa pensée. La soif de la chasse battait toujours en lui comme un tambours de guerre. Il sentait chaque particule d'odeur dans l'air, il entendait chaque cœur, chaque goutte d'eau frappant le sol. Il se sentait plus loup que lorsque l'esprit animal de ce dernier constituait son esprit Totem. La Marque du Chasseur faisait son sombre devoir et l'humain ne pouvait de succomber à cette absence d’addictif.

-Merci... Il le restera, car si Murmure brise, le destin du Corbeau sera analogue.

En effet, en pleine bataille, sans son arc, le chasseur ne donnait pas cher de sa peau. Il survivrait un moment grace à ses poignards, mais tôt ou tard, le nombre ou la puissance viendrait à bout de l'énergie vitale de l'homme en noir, et il y perdrait la vie. Être désarmé n'était pas la même chose, puisque l'arme pouvait être ramassé en combat. Détruite, l'archer se voyait donc mis à nu. Il reprit Murmure et le déposa près de lui pour retourner son attention vers son intérêt du moment. Il resta figé sur le profil de la glacernoise et faillit sursauté quand cette dernière cessa de regarder l'extérieur pour le regarder lui. Le cœur battant, il sut se contrôler avant d'ouvrir la bouche pour répondre au commentaire de l'archère.

-Avant votre départ, lorsque le ciel se sera calmer, le Corbeau pourra vous faire entendre le Murmure de son arc.

Il n'avait pas l'intention de prolonger son invitation indéfiniment, bien entendu, et il ne souhaitait pas rester plus longtemps qu'il ne le fallait en présence de la femme, mais il ne pouvait tout simplement pas dire "non" à une démonstration de tir. C'était le fondement de son existence que d'employer sa force dormante pour faire voler des projectiles létale en l'air. La nervosité avait rendu sa bouche batteuse et l'absence de salive lui donnait vivement l'impression qu'il pourrait tuer un dragon simplement en lui expirant son haleine dans les naseaux. Il décida donc de boire encore une fois à même sa gourde puis se mit à fouiller dans son sac à potion. Il en sortit une petite feuille roulé sur elle même. Il l'arracha sans attention et dévoila ce qui était protégé par cette même feuille: une petites boule de couleur or, pas plus grosse qu'un gland. Le Corbeau prit cette dernière et la glissa entre ses lèvre, fermant ses yeux quelques secondes en goûtant avec délice le miel qui envahissait sa langue. Sachant pertinemment que ce genre d'objet pouvait être confondu avec autre chose, une Graine d'esprit par exemple, ou un autre adjuvant magique, le chasseur décida de s'expliquer.

-Porter un masque buccale peut être très contraignant à la longue à cause des odeurs. Le Corbeau a de vaste connaissance en plante, mais étonnement, il n'a rien trouver de plus agréable et efficace qu'un peu de miel mixé à des feuille de menthes. Bon au gout, en plus de retirer toute les odeurs provenant des repas...

Encore une fois, il omit plusieurs détails, entre autre que ces dits repas mentionnés étaient la consommation de chair humaine. Rien n'égalait une odeur plus nauséabonde que l'odeur de la chair en putréfaction, et une halène du genre avait de quoi réveillé un mort. Il ne souhaitait donc pas indiquer pareil précisions, jugés superflue sur le moment.

-Il peut vous en offrir un si vous le désirez, cela lui ferait plaisir...

Il ne savait pas vraiment comment relancer une discutions. Il voulait continuer d'animer la scène afin de nullifier les silence, qu'il jugeait inconfortable. Oh! Il aimait le silence, il adorait même le silence, mais en présence de quelqu'un d'Autre, c'était tout le contraire.

-Il est toujours vivant... Votre père?

Sa voix avait été plus basse, comprenant sans grand effort qu'il s'agissait là d'un sujet sans doute sensible pour elle et de plus, une question de nature personnelle.

-Vous avez le droit de restez silencieuse, il ne vous en tiendra pas compte.
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeMar 15 Sep 2015 - 16:24

Elle eut peine à croire qu'il affirmait pareille chose : si son arc venait à se briser, il le serait aussi ? Cela poussait à de nombres interprétations. Comme son arme était une extension de lui-même, la voir casser pourrait signifier la fin de son existence ? La fin de sa vie ? Ou voulait-il dire par là, que sans son arc, il n'était plus rien ? Sur ce dernier sens possible, Sighild comprenait ce qu'on pouvait ressentir sans avoir son arc à porter de main pour se défendre. C'était comme de se sentir nu... déposséder de ce qui comptait le plus. Mais un arc, même s'il était vital, n'empêchait pas de continuer à se battre et un arc brisé se réparait. Peut-être qu'il ne serait plus jamais le même, mais si on le réparait comme il se devait, peut être que si, non ? Elle ne poussa pas plus loin sa réflexion intérieure. Si elle venait à perdre son arc, elle serait plus que peinée. Cet arc la suivait depuis des années maintenant que de devoir le remplacer lui briserait une partie du coeur.

Quand le Corbeau lui apporta une réponse positive quand à la démonstration qui lui ferait de Murmure, elle retint difficilement un sourire ravi, comme un enfant à qui on offrait un merveilleux cadeau. Quand elle ouvrit la bouche, elle manqua de tellement s'extasier à l'idée d'observer cet arc en action qu'elle resta la bouche ouverte quelques secondes avant de la refermer et de toussoter.

°Allons bon, je ne suis plus une gamine. Allez soyons sérieuse. °

''C'est gentil de ta part de m'offrir cette opportunité. Un grand merci d'avance''


Elle se sentit stupide. Au moins n'avait-elle pas répondu en bégayant devant la joie qui lui emplissait le coeur de cette offre acceptée. Puis elle l'observa quand après avoir bu à sa gourde, il fouilla pour sortir quelque chose de feuillu. Heureusement pour le Corbeau que précédemment, elle n'avait pas remarqué son sursaut quand elle était de l'observation du dehors à lui. Ainsi, elle ne pourrait saisir ce comportement tout nouveau qu'elle détailla. Elle fut curieuse de cette étrange boulette, se demandant au premier abord si ce n'était pas une médication à base de plantes. Comme si le Corbeau lisait dans son esprit, il apporta une explication des plus simples. Et qui se tenait parfaitement. A voir son masque, quand il devait être en chasse, il ne devait pas avoir l'occasion de nettoyer les résidus de nourritures qui devaient se coincer dans les recoins. Comme les dents, certains petites zones devaient être casse-pied à atteindre. Donc du miel et de la menthe ? Chacun avait sa petite valeur médicinale. Elle ne doutait pas que le Corbeau devait les utiliser à d'autres fins que de contrer l'haleine.

Elle hésita à accepter de prendre une de ses boules. Le miel était une denrée très appréciée et difficile à trouver par moment. La menthe un peu moins, car certaines variétés arrivaient à pousser aussi bien que de la mauvaise herbe. Mais ne voulant pas contrarier son hôte, elle hocha de la tête et tendit la main pour recevoir une de ces petites perles dorées et la mit en bouche. Comme l'ancen assassin, elle prit le temps de le savourer, laissant le miel fondre sous sa langue, pendant que la menthe se diffusait dans son palais. Un vrai régal. Peut-être qu'elle devrait faire comme lui, disposer de quelques petites boulettes simples à faire une fois les ingrédients trouvés. Le miel était très nourrissant, et utile pour soigner quelques blessures, pour lutter contre les risques de début d'infection. Bon bien entendu pour des plaies légères ou des petites entailles.

''Un savoureux mélange. Je ne pensais pas que la combinaison de ces deux éléments apporteraient une telle sensation en bouche. Mais c'était bien pour te faire plaisir. ''

Elle paraissait très espiègle, mais cette apparence changea doucement quand le Corbeau posa une question bien plus triste à ses oreilles. Triste pour elle, car Saemon ne pouvait pas savoir quel destin était arrivé à son père. Et à attendre le ton plus bas du Corbeau, elle comprit aisément qu'il savait s'aventurer dans un terrain délicat. Et effectivement, elle garda le silence un bref instant, son regard braqué sur le feu toujours aussi vif de ses flammes.

''Mort l'a emporté le même jour que Glacern, quand Vraorg par sa volonté destructrice provoqua le grondement des montagnes et leur imposa de s'enflammer et d'exploser....''

Elle regarda encore le feu, imposant encore un bref silence. Le Corbeau avait posé la question en tout innocence. Mais cela ne lui empêcha pas d'avoir une boule de tristesse à la gorge

''J'espère que Vraorg paiera chèrement la disparition de notre patrie...''

L'intensité de la pluie diminuant attira son attention. Elle tourna la tête pour voir qu'en effet, les gouttes de pluie se faisaient plus éparses et le ciel s'éclaircissait. Elle en profita pour changer radicalement de sujet. Ainsi personne ne sera mal à l'aise.

''Le temps se calme, et on dirait qu'il va y avoir une belle éclaircie. Le temps idéal qui se présente pour sortir. ''

Aussitôt, elle attrapa son armure de cuir et se retint soudainement de retirer la tunique que lui avait prêtée Saemon. Elle manqua de rougir, se rappelant où elle était. Elle avait tellement l'habitude de se changer dans la verte qu'elle ne prenait pas garde aux possibles regards indiscrets. Pourtant, se changer devant des hommes ne la dérangeait pas. Alors pourquoi devant le Corbeau la perturbait à ce point. Elle fit un léger sourire contrit et se leva.

''Bon euh... tu vas rester assis et au mieux tu te retournes. Il pleut encore un peu et ce serait dommage de te remouiller alors que tu es tout sec. Je vais me placer au pas de la porte et te tourner dos. ''

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle ne laissa point de temps pour que le Corbeau réplique quoique ce soit et elle retira avec une vive agilité la tunique si gentiment prêter, dévoilant la nudité de son dos qui malgré la forme athlétique de ses muscles, gardait tout de la forme d'un dos de jeune et belle femme. Le temps de revêtir son armure, son dos se déplaça comme s'il ondulait brièvement, dans une souplesse assez... féline. Heureusement, elle s'était dépêchée, car elle ne savait pas si Saemon s'était réellement retourné. Elle préféra ne pas y songer pour éviter de rougir et une fois que ses atours furent sanglés, elle se retourna, la chemise qu'elle repliait déjà. Elle la tendit ensuite à son légitime propriétaire.

''Encore merci pour cette tunique....''

Les dernières gouttes cessèrent de tomber et un timide rayon de soleil réussit à percer les nuages




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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeJeu 24 Sep 2015 - 23:23

Il acquiesça en silence face au remerciement de son interlocutrice. Elle n’avait pas à le remercier. Pour si peu qu’une démonstration n’avait pas à être traiter comme une prestation. Elle semblait incroyablement heureuse, pour si peu seulement. Son cœur battait plus joyeusement, son expression faciale détonnait de sa structure habituelle. Enfin, « habituelle »… d’avantage l’expression abordé depuis le début de leur rencontre particulière. Et en ce sens, la femme avait passé par toutes les expressions possibles en très peu de temps. Elle semblait déstabilisée par sa présence, cela était flagrant, mais la cause restait un mystère pour le Corbeau. Elle l’observait toujours, à chacun de ses gestes, à chacun de ses choix… Elle devait se méfier de lui-même en ce moment, sans quoi il n’y avait pas d’autre explication qui justifient pareil observation de sa part. Mais encore une fois, ses suppositions furent ébranlées par le comportement de la femme. Si elle se méfiait réellement de lui, elle n’aurait pas accepté de consommer la boule de miel et de menthe de la sorte. Elle se serait signée par un sort de protection, ou alors elle aurait ingéré un anti poison au préalable… Mais non, elle l’avait gobé comme s’ils eurent été de vieux amis… Ou du moins des alliés.

Ce qui le troublait plus que la confiance que cette femme lui accordait, c’était la confiance que le Corbeau accordait à la Glacernoise. Depuis le premier instant, comme une magie étrange, une chimie instantanée… Le chasseur soupçonnait la magie, et tentait de trouver une excuse à son comportement confiant, et donc dangereux pour sa personne. Mais c’était aussi dangereux pour l’Épervier, qui allait jusqu’à agacer le Corbeau. Ce dernier avait du mal à croire qu’elle était confiante à ce point alors que lui ne pouvait placer une phrase sans être déstabilisé. Il sourit néanmoins à la remarque, se surprenant lui-même, et perdit rapidement son sourire au profit d’une expression plus neutre, réalisant que sa question avait atterré son interlocutrice. En fait, atterré n’était pas le terme, car l’homme vit le feu animé par la rage de la femme brillé dans ses pupilles. Elle avait le Feu, elle aussi…

Le silence pesa un moment, laissa l’opportunité aux résidents de la ruine de remarquer la baisse de force de l’ancien déluge. Le Corbeau laissait son esprit et ses sens vagabonder autour de lui. Il écoutait attentivement le cœur de la femme et de ses bêtes, ainsi que le bruit de la pluie tombante et le grondement lointain du ciel s’amenuisant. Il sentait la chaleur sur sa peau, le vent aussi, soufflant doucement contre lui et sa carapace de chair tordue et difforme. Et son flair, son flair lui conférait la vue d’un monde complètement différent. Sa propre odeurs musqué, forte et saline, se mêlant à sa sueur et à une multitude d’odeur attacher à ses vêtements, dont le sang; l’odeur de ses bêtes, sauvages et vif, l’odeur de la terre mouillée et du bois brulé, surmonté de celle du poisson grillé. Mais ce qui dominait la scène était l’odeur omniprésente de la femme. Une étrange odeur, coupé à la sueur, comme toujours chez les humains. Mais l’essence de base ne rappelait rien à l’homme, ce qui le troublait grandement. En trois ans, il n’avait jamais senti cette odeur chez ses ennemis, peu importe leur races… Il sortit cependant de sa réflexion de façon précipité alors qu’il vit la femme entamer son geste, et ne put réagir autrement qu’en figeant sur place.

La femme se rattrapa et se retourna. L’homme se leva avec la ferme intention de quitter les lieux afin de laisser un peu d’intimité à la femme, mais il ne fut pas assez rapide. Figé debout comme un poteau malaisé, il ne put qu’attendre que la femme ai finie. Aussi contradictoire que ses intentions étaient, il ne se retourna pas, laissant plutôt ses yeux détailler le dos de l’Épervier. Il se battait intérieurement contre ses idées et ses fantasmes, serrant les dents sous les nuances de la peau de l’Épervier. L’odeur… La flagrance, il la sentait de plus bel… Il avait chaud, et son cerveau s’emballait comme il ne l’avait que rarement fait. Ses pupilles étaient largement dilatés, et la peur le prit. Cette réaction ressemblait beaucoup trop à son impulsion née de la Marque de Vraorg. Il la repoussait ainsi, ne souhaitant pas porter atteinte à la jeune femme devant lui. En toute innocence, elle lui tendit sa tunique. Se rendait-elle compte du danger qu’il représentait? De la confusion qui le prenait? De cette soif violente qui lui tarissait la gorge?

Obnubilé, ses yeux fixant le visage de la femme, il tendit la main, mais ne saisit pas le vêtement. Il agrippa le poignet de l’Épervier de façon ferme, mais calme. Pareil au sentiment de chasseur qui le prenait au trippe à la vue de l’une de ses cibles, un feu ardent brûlait dans ses tripes. Habituellement, c’était le moment où le chasseur dégainait l’une de ses armes pour la plonger dans la poitrine de son adversaire, ou lui passer sur la gorge. Puis, il aurait entamé son dépeçage avant même que son sang n'ai touché le sol. Son cœur aurait été arraché de sa cage thoracique, encore chaud… Mais en ce moment, c’est le Cœur du Corbeau qui tentait de quitter sa juste place dans sa poitrine. Délicatement, il tira sur le bras de la femme de sa main gauche, agrippé à son poignet droit. Son autre main fila lentement en l’air pour aller cueillir l’arrière de la tête de l’Épervier, près de sa nuque, tout en approchant sa propre tête. Étrangement, sans autre réticence, il réduit à néant à distance qui le séparait de la femme. Ses lèvres allèrent s’ancrer contre celle de la femme avec avidité, pour ne pas dire une sauvagerie certaine.

Le Sombre Oiseau volait à nouveau, l’espace d’un instant…
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeVen 25 Sep 2015 - 22:17

Elle lui avait trouvé une mine un peu étrange quand elle lui tendit la tunique. Sans le vouloir, en croisant son regard sombre, elle sentit son propre coeur battre plus fortement. Une crainte ? Non, quelque chose qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Un avertissement ? Peut-être. Quand le Corbeau tendit sa main, ce ne fut pas pour attraper la tunique comme elle l'avait pensé, mais son poignet droit. La poigne de l'homme fut prompte et ferme. L'étrangeté de ce geste qui provoquait un raidissement chez la Nordique fut le calme qui se mêlait à la force de sa prise. Avait-elle dit quelque chose de travers ? Où alors avait-elle été trop loin avec cet homme qui restait un pion à la solde de la volonté de Vraorg. Elle ne se détacha pas de ces yeux qui la scrutaient, comme pour la sonder. Non pas la sonder. Il y avait autre chose...

Elle résista un peu quand il la tira à lui. L'idée qu'il ait pu virer sur sa position vis à vis d'elle lui frôla l'esprit. Il était un homme tuant pour le vil Blanc, et il restait un Théocrate. Avait-il décidé de rompre cette trêve trop belle pour durer ? Trop irréelle pour perdurer. Pourtant, son coeur tambourinait dans sa poitrine d'un rythme qui ne lui était pas inconnu. Il y avait juste longtemps qu'elle ne l'avait plus ressenti et elle redouta de comprendre pourquoi depuis le début elle était troublée par la présence du Corbeau. Est-ce réellement cette alchimie qui la contraignait à rougir pour des détails qui ne trompaient pas et qu'elle n'avait pas su voir ? Elle pourrait le repousser, prendre ses affaires et se sauver en vitesse... Et pourtant, elle n'en fit rien, complètement subjuguée par le regard du Corbeau ancré dans les siens. Elle résista moins quand la distance se réduisit encore plus. Le temps parut se figer autour d'elle.

Quand son autre main se posa doucement derrière sa tête, elle ne put retenir un frisson. Son pouls accéléra. Ce nouveau contact était comme pour l'empêcher de reculer, de fuir. Elle était comme acculée. Pourquoi ne se débattait pas ? Elle savait ce qu'elle encourait. Il était le prédateur et elle la proie. Et quand la distance qui les séparait encore se rompit par le contact chaud et vigoureux de ses lèvres. Dès que ses lèvres s'étaient posées sur les siennes, elle avait tressailli tout en se raidissant quelque peu. Pourtant, sur la même seconde, elle s'abandonna complètement à ce qui s'écoulait à travers elle. Ce qui la troublait en elle depuis le début se traduisait doucement de lui-même. Comment n'avait-elle pas pu le comprendre plutôt ? A croire qu'elle n'avait pas écouté ses propres songes, les bloquant d'office pour sans nul doute se protéger. Mais se protéger de quoi au juste ?

Tout cela était paru durer une éternité et pourtant, cela n'avait été à peine une fraction de seconde dans le temps qui s'écoulait autour d'eux. Sous l'ardeur du baiser du Corbeau, elle s'abandonna à sa propre chaleur qui croissait en elle, ardente et si envoûtante. Et la proie qu'elle était devenue sentit une légère faiblesse, quand l'homme cherchait à se retirer, ce fut à son tour de devenir le prédateur. Pensait-il lui échapper de la sorte après qu'il est allumé le brasier qui la consommait, celui-là même qu'elle avait senti naître en elle dès qu'elle avait mis en joue le Corbeau ?

Instantanément, ce fut à son tour de l'attirer à elle, lui rendant son baiser avec la même fougue sauvage après avoir l'avoir attrapé de ses deux mains l'arrière de sa tête. Peu important de sentir la froideur métallique du bord de son masque, il n'y avait que l'ardeur chaleureuse de ses lèvres contre les siens, du corps contre le sien. Maintenant, elle comprenait pourquoi cet homme l'avait troublé depuis le début. La passion qu'il suscitait chez elle...sa dangerosité, son côté sombre et mystérieux, son être...Une pensée fugace lui rappela qui il était. Un Théocrate. Un ennemi. Même si un délai de trêve s'était instauré entre eux, les paroles du Corbeau lui revint, gâchant pleinement l'instant qu'elle vivait. Pour son propre bien qu'il lui avait dit, pour son propre bien, elle ne pourrait pas rester. Elle se retira presque avec regret et recula de quelques pas, confuse et le regard détourné. Comment avait-elle pu se laisser prendre au propre piège de ses propres émotions....Parce qu'elle avait trouvé cela des plus agréables ? Son coeur battant désirait encore s'y replonger. Pourtant, elle ne pouvait pas.

Elle réussit à reposer ses yeux émeraude aux reflets perplexes sur le Corbeau, encore contrite.

''C'est.... c'était une très mauvaise idée....''

Elle aurait du le repousser dès la première seconde. Au milieu de cela, elle s'était laissée subjuguée, se plongeant avec délice à ce qu'elle avait ressenti. S'il n'y avait pas leur appartenance respective à deux camps opposés... Non ! elle chassa cette idée. Qui sait surtout si dans les prochains jours elle ne serait pas une cible pour le Corbeau, qui serait contraint d'obéir à la volonté de son maître blanc.

''Il ne faut surtout pas que j'oublie ta mise en garde. Chose que j'ai pourtant faite l'espace d'un instant...''

Un instant qu'elle regrettait déjà pour cette profonde et agréable sensation qu'elle avait ressenti. Mais la réalité se rappelait déjà avec une certaine douleur. Pour éviter de sombrer au désir qui battait encore en elle, elle tourna son regard vers ses affaires puis vers la porte délabrée de la maisonnette. Ses sourcils se froncèrent quelque peu. Elle devait partir, sinon elle pourrait à nouveau succomber, être tentée de... Non ! C'était un Théocrate, elle était Protégée ! Un fossé les séparait.

''Je... je vais repartir. Merci encore de m'avoir autorisée à rester sous ce toit pour me protéger de la pluie. ''

Elle pria intérieurement les Esprits ne pas recroiser sa route. S'il y avait une prochaine fois ; elle espéra sincèrement que non, elle n'aurait pas d'autres choix que de défendre sa vie. Plus encore s'il se mettait à la traquer. Mais arriverait-elle à lâcher la corde de son arc sur lui si jamais cela venait à se produire ? Elle eut un doute et elle ferma quelques secondes ses yeux. Elle ne pourra le savoir que ce jour là... Oh qu'il n'ait jamais lieu.
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MessageSujet: Re: Déplumé (PV) Déplumé (PV) Icon_minitimeMer 7 Oct 2015 - 17:50

S’il se voulait honnête envers lui-même, le Corbeau s’était attendu à recevoir un coup, plus ou moins fort selon le désir de la femme. Il avait été téméraire, abrupte et audacieux. Il ne regrettait pas son geste… Il allait même jusqu’à espérer qu’elle lui redonne son baisé. Il avait été sauvage dans son approche, son ventre grondant vociférant sa passion à tout vent. Dans un soulagement et une joie non feinte, il sentit l’archère l’embrasser en retour avec une passion semblable. Mais il n’aurait pas dut agir ainsi… Il la mettait en danger de la sorte. Sachant bien cela, Le Corbeau décida de se retirer. Avec une surprise qui fut de courte durée, l’Épervier l’en empêcha, l’embrassant de plus bel. L’homme savoura chaque baisé, envieux de ce délice si rare dans sa vie. Mais il ne laissa pas la femme dominer le moment pour autant. Pour chaque délice sur ses lèvres, il lui redonnait en double, en triple, toujours avec la même fureur. Elle était sa proie, et il savourait de la savoir ainsi prit dans son filet, vulnérable à sa volonté. Il en oubliait le temps, ses familiers, ses devoirs. La sensation de prédation apaisait son désir de la chasse, alors que le moment savouré apaisait, sans qu’il ne le sache, le Vautours en lui.

Puis, l’Épervier brisa cette union sèchement, son cœur battait à un rythme fou et instable. Le regard avide du Corbeau était incapable de quitter la femme, elle la dévorait tout simplement du regard, envieux de ses lèvres, instantanément en manque de la douceur de ses lèvres. Elle avait stoppé ce combat entre proie et prédateur, impunément! Troublée, elle condamna son choix et son laissez aller. Elle alla même jusqu’à quitter son regard! Était-ce forcé? Le voulait-elle réellement? Elle ne semblait pas vouloir, elle semblait apeuré… Ses expressions passèrent en rafale sur son visage, la confusion était tant présente chez l’Épervier que chez le Corbeau. Elle allait quitter… Le chasseur devait-elle l’en empêcher? Il avait déjà franchi une frontière interdite, il serait donc sans doute puni lors de sa prochaine visite à Gloria par le Seigneur lui-même. Il l’amusait, le Blanc « appréciait » le Corbeau car il jugeait ce dernier de « divertissant ». Peut-être que cela empêcherait le Maitre de faucher le Sombre Oiseau sans sommation. Mais bon, Vraorg le Blanc avait tous les droits, sur sa vie également donc…

Terré dans le silence, la mine basse, le cœur battant, une expression de plus en plus froide sur le visage, il laissa la femme passer le seuil délabré de l’abri, sans trouvé la force de contredire ses paroles. Il savait qu’il n’avait pas le droit, mais pour l’Amour de tout ce qui était juste en ces terres, n’avait-il pas le droit lui aussi d’être heureux? Même momentanément? Il savait qu’il allait bientôt retourner chasser, jeuner, forcer, souffrir, et que ce moment était comme une étincelle devant un raz de marée! Cela ne lui importait guère! La chaleur d’une étincelle valait tout l’or du monde pour un homme qui avait un glacier fissuré à la place du cœur. Sa poitrine lui tirait furieusement, pareil à la morsure d’une bête sauvage. Il regarda ses bêtes près de lui. Diès vint appuyer sa tête contre sa cuisse, quêtant des caresses de la part de son maitre confus. Mais ce dernier ne pouvait lâcher le cadre de la porte de vue, figé dans le moment du départ de l’Épervier. Cette chimie entre elle et lui avait été si forte… C’était inhumain d’ainsi la rompre… Mais pour le bien de la femme, sa sécurité… Tant que le Dragon Blanc régissait les impulsions du Corbeau, ce dernier savait qu’il n’aurait aucun choix, ou liberté. Les mots d’Alford n’avaient jamais trouvé autant de sens en son esprit… S’il en avait l’occasion, il devait se libéré du Maitre, ou mourir en essayant…

Il en avait beaucoup à gagner, et autant en perdre. Après tout, rien ne garantissait que l’archère veuille le revoir. Peut-être était-ce ce qui communément était appelé un « coup de foudre »? Inexpérimenté comme toujours, le chasseur ne savait pas quoi penser de tout cela. Mais s’il avait compris une chose en vivant seul de son coté, c’était qu’il devait faire ce que bon lui semblait au moment où il le pouvait, et ne pas craindre le lendemain, et par extension la Mort. Inéluctable… Ne pas avoir peur de ce qui ne peut-être éviter… Son Esprit se raffermie lorsqu’il en vint à une conclusion. Il prit sa chaine magique, la Voix des Vents et l’attacha calmement autour de son cou. Il franchit le seuil de la porte et sentit aussitôt la très légère pluie tombé sur lui comme un manteau liquide. Puis, puisant dans ses réserves magiques, il parla, activant l’Artéfact magique, projetant sa voix à même le vent en direction de la forêt. L’Épervier recevrait assez rapidement son message, considérant le faible espace les séparant, et la présence permanente du vent causé par la tempête, même lors de l’accalmie.

« Vous quittez le Corbeau, alors serviteur. Vous le reverrez… Épervier… Vous le reverrez volant librement… Ou vous ne le reverrez pas. Le ciel en est témoins… »

Ce n’était pas dit sur un ton de menace, pas plus qu’il s’agissait d’une promesse. L’Homme ne jurait plus depuis la venue du Blanc; Il avait trahis beaucoup trop de ces dernières lors de la Grande Guerre. C’était d’avantage un message traduisant ses intentions, et son désir de sentir de nouveau son souffle contre le sien.
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