Le 20 janvier de l'an 5 de l'ère d'obsidienne

Le protectorat...enfin ! Lorën était parvenu au terme de son long périple à travers le désert d'Esfelia. A présent, il pouvait discerner la forme sombre des cavernes naturelles qui constituaient l'abri nocturne de la plupart des protégés. Une foule compacte de réfugiés se trouvait également massée dans des tentes et des constructions de fortune.

Un refuge bien précaire, pensa le vampire car contrairement à la Théocratie, le Protectorat jouissait de peu de moyens. Dans ce désert, à l'abri derrière la barrière, les protégés survivaient dans des conditions difficiles mais préféraient endurer cette épreuve plutôt que de subir le joug de Vraorg.

La nuit apportait un peu de fraîcheur, comparée à la fournaise que représentait cet endroit en pleine journée. Dans le firmament limpide, une lune gibbeuse étincelait accompagnée d'une myriade d'étoiles. Cela n'était pas pour déplaire au vampire qui de part sa nature de créature de l'ombre se sentait plus attiré par la froideur lunaire que par le rayonnement solaire.

Un vent sec soulevait des nuages sablonneux dont les grains dorés s'agglutinaient aux vêtements; Lorën épousseta un peu la longue cape qu'il avait revêtue pour se protéger du sable et de la morsure du soleil.

Le lieu où il venait d'arriver paraissait animé malgré l'obscurité nocturne. De nombreux réfugiés affluaient du désert pour grossir les rangs des protégés; nombre d'entre eux fuyaient la Théocratie et espéraient trouver aide et protection derrière la barrière érigée par les esprits.

Certains nouveaux arrivants semblaient particulièrement mal en point en raison des conditions climatiques extrêmes qui régnaient dans le désert durant le jour. Le vampire lui-même se sentait très affaibli et déshydraté après un voyage aussi éprouvant. En temps normal, malgré sa constitution plus faible que la majorité de ses congénères, Lorën n'avait pas de problèmes de santé particulier ni besoin de recourir à des soins.

Toutefois, cette fois-ci, il allait sans doute faire une exception afin de recouvrir rapidement des forces. Ses pas le conduisirent en direction de la caverne des blessés où selon tout vraisemblance, il trouverait une âme charitable prête à s'occuper de lui.

L'intérieur de la caverne était sombre et l'atmosphère plus agréable et humide que celle du désert alentour. Le nocturne se faufila lentement parmi les rangs de réfugiés et de civils à la recherche d'une personne susceptible de lui apporter son aide. Sur le sol, se trouvaient de nombreux brancards où des blessés fiévreux attendaient de recevoir un soulagement à leurs souffrances.

Que de misères et de douleurs sévissent ici, pensa Lorën en voyant un enfant, sans doute victime d'une violente insolation, allongé sur un brancard et dont le front blême ruisselait de sueur. Le vampire le regarda pendant un bref instant; puis son regard mordoré balaya la caverne à la recherche d'une guérisseuse...

La baptistrelle prit le temps d’essuyer le front humide de l’enfant, ne le séchant néanmoins pas avec sa guenille mouillée. Elle posa ensuite le linge sous sa nuque, puis en prit deux autres pour les placer sous ses bras. La dernière guenille fut placée sur l’aine, même si cela puisse paraître un peu inapproprié, il s’agissait d’un point de chaleur important et c’était une mesure nécessaire. Aléria profita de l’état de conscience de l’enfant afin de lui faire boire un peu d’eau, de petites gorgées de manière régulière. C’est lorsque tout cela fut terminé que la Chanteciel daigna lever les yeux et réalisa qu’il y avait un nouveau visage, quelqu’un qu’elle ne connaissait pas et qui de plus, n’était pas humain si elle se fiait à son chant nom. Ses traits un peu renfermés et ce qu’il dégageait n’inspirait pas tout à fait confiance à la femme, mais elle voulait bien s’abstenir d’un jugement. La baptistrelle se leva alors, en profitant pour rattraper ses cheveux qui tombaient comme d’habitude.

-Je ne crois pas vous avoir déjà vu, Monsieur…

La femme sourit en baissant les mains qui étaient occupés dans ses cheveux.

-Je vous souhaite la bienvenue. Mon nom est Aléria Blanchécume, si je peux faire quelque chose pour vous aider, n’hésitez pas à le demander.

Elle savait que les nouveaux protégés avaient parfois besoin d’un peu de soins, revenant parfois de loin, d’autres fois ayant simplement échappé à des gardes un peu trop agressifs. Les insolations étaient populaires, c’était à croire que c’était agréable.

-Vous avez peut-être des questions aussi…quoi qu’il en soit, je ne crois pas être la seule qui se portera volontaire à vous venir en aide. Mais si vous me cherchez, je ne serai pas bien loin des blessés.

Il était vrai que le protectorat ne pouvait pas être composé que d’égoïstes qui n’avaient rien à faire d’aider les autres, mais il y avait surtout des soldats qui avaient
probablement mieux à faire, et d’autres personnes qui n’avaient simplement pas autant de temps qu’ils ne le désiraient…Un peu comme Aléria, sauf qu’elle ne savait pas dire non à une personne dans le besoin.

Lorën aperçut une jeune femme, occupée à administrer des soins à l'enfant souffrant. D'une main experte et délicate, elle disposait des linges à différents endroits du corps du malade, juste avant de lui faire avaler un peu d'eau fraîche. Affaibli mais conscient, le convalescent buvait à petites gorgées le précieux liquide.

Pendant que la guérisseuse s'activait sur son petit patient, le vampire demeura silencieux, les yeux rivés sur elle. Une grande douceur et de la sérénité émanaient de cette jeune femme, tellement concentrée sur la parfaite exécution de sa besogne de soignante qu'elle ne semblait pas avoir remarqué sa présence.

Lorën en profita pour la détailler plus attentivement: la jeune femme paraissait âgée d'une trentaine d'années à en juger par l'aspect de son visage frais et lisse dont le teint hâlé brillait légèrement. Quant à ses longs cheveux foncés, des mèches rebelles s'échappaient du chignon attaché par un simple ruban dont elle était coiffée.

Le vampire l'observait, amusé, essayer de remettre de l'ordre dans son encombrante coiffure et repousser certaines longues mèches sombres qui encadraient son visage triangulaire.

La guérisseuse inconnue portait une robe ample au niveau des manches et de la jupe; sans doute pour demeurer libre de ses mouvements. Malgré la simplicité de sa tenue, celle-ci lui conférait une certaine élégance austère et mettait en valeur sa silhouette gracile en forme de sablier dont la finesse de la taille contrastait avec sa poitrine et ses hanches généreuses.
Lorën la trouvait très féminine et agréable à regarder et continuait à détailler l'apparence de la jeune femme. Tout d'un coup, cette dernière sembla s'apercevoir qu'elle était observée et leva ses grands yeux turquoise dans sa direction. Ceux-ci formaient un contraste saisissant avec la couleur dorée de son teint et le voile obscur de sa longue chevelure.

Elle se releva lentement et en profita pour ramasser ses cheveux qui tombaient de son épais chignon. Puis, la guérisseuse ouvrit la bouche et lui dis d'une voix calme et douce.

"Je ne crois pas vous avoir déjà vu, Monsieur".

Puis, elle afficha un sourire empli de bienveillance avant de poursuivre:

"Je vous souhaite la bienvenue. Mon nom est Aléria Blanchécume, si je peux faire quelque chose pour vous aider, n'hésitez pas à me le demander". "Vous avez peut-être des questions aussi...quoiqu'il en soit, je ne crois pas être la seule qui se portera à vous venir en aide. Mais si vous me cherchez, je ne serai pas bien loin des blessés".

Lorën écouta attentivement les paroles de la jeune femme; ainsi, elle se nommait Aléria Blanchécume; c'était un joli nom qui sonnait de manière aussi agréable à ses oreilles qu'un poème.

Le vampire garda ses prunelles pailletées d'or rivées sur la guérisseuse et lui répondit d'une voix douce:

- Mon nom est Lorën Arcaë et je viens d'arriver au Protectorat. Puis, il ajouta d'un ton malicieux.

- En effet, c'est la première fois que nous nous rencontrons; si je vous avez vu auparavant je n'aurais pas oublié votre visage. Voulez vous que je vous aide à arranger vos cheveux ?

A cet instant, le vampire trouva que la jeune femme semblait appétissante et que ses traits fins étaient très plaisant à regarder. Par ailleurs, son aspect dégageait une profonde douceur ainsi qu'une certaine pureté et innocence.

Le vampire poursuivit:

- Je m'excuse de vous déranger dans votre travail mais j'ai voyagé dans ce désert brûlant et malgré toutes mes précautions durant ce périple, je me sens très affaibli, déshydraté et fiévreux. J'ignore s'il s'agit d'un état provisoire et bénin ou si... j'aurais besoin de quelques soins pour recouvrer des forces.


Lorën hésita un bref instant avant de continuer en regardant Aléria fixement:

- Pour être franc, ma situation est un peu particulière car je ne suis pas un être humain...Dans ce cas là, je suppose qu'un traitement habituel serait inefficace en ce qui me concerne...

La baptistrelle sourit poliment lorsqu’elle entendit l’homme, ou plutôt le vampire se présenter. Il n’avait pas commencé sur une mauvaise note, mais il semblait quand même prendre un drôle d’air en continuant à lui parler. Aléria haussa légèrement les sourcils, arborant ce petit air qui comprenait ce qui se passait même s’il voulait en croire autrement. C’était si évident que ca qu’elle avait du mal avec ses cheveux? Bon, il serait peut-être une bonne idée de les couper, surtout à une température pareille, mais elle tenait assez à ses cheveux pour endurer un peu plus de chaleur, et un peu moins de convenance.

-À moins que vous connaissiez une technique qui puisse les faire tenir toute la journée sans les couper…j’arrive à me débrouiller sans trop me débattre, ria-t-elle un peu.

Elle savait qu’il la regardait de haut en bas et de bas en haut, et qu’il la déshabillait juste un peu du regard. La Chanteciel s’imaginait que c’était probablement un prétexte pour s’approcher d’elle, mais elle n’avait pas tellement envie de le laisser plaisanter autant qu’il le voulait sans y ajouter son grain de sel. Et puis c’était toujours plus délicat comme ça que directement et sèchement. Certaines personnes étaient plus sensibles que d’autres…il fallait faire attention lorsqu’il s’agissait de cela.

La baptistrelle se contenta de cligner des yeux deux fois de suite, se retenant de lever un sourcil à l’explication du vampire. Elle n’aurait peut-être pas dû lui proposer son aide finalement si il finissait par lui demander un remède pour vampire. Mais après tout, ce n’était pas sa faute s’il était qui il était…du moins ça ne l’était peut-être pas. Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ce qui était vital pour lui, même si c’était légèrement…sanglant était le mot. Mais comment réagir dans ce cas? Proposer à qui le voudrait bien de donner un peu de sang au gentil vampire? Envisageable…mais plus ou moins possible.

-Je vois…Les compresses sont donc totalement inutiles pour vous? Je ne sais pas trop quoi vous dire, attendez de voir si ça passe…vous pouvez toujours tenter de trouver un volontaire mais je ne crois pas que ce que vous proposez soit très palpitant.

Elle esquissa un sourire en coin, rieuse, se sentant presque coupable d’en rire. Mais elle aimait quand même bien s’imaginer le vampire demander à tout le monde un peu de sang en gambadant joyeusement en cœur dans le désert. La minorité vampirique ne l’avantageait pas, il serait probablement mal vu et aurait quelques problèmes…même si d’un autre point de vue, il y avait plus de nourriture pour lui.

-Je peux user de la magie pour soigner si vous voulez. Ce sera moins embêtant pour moi…

Lorën ne quittait pas du regard la jeune femme à la chevelure sombre et lèvres délicates de cette dernière affichèrent un sourire poli au moment où il se présenta. Puis elle fronça les sourcils et son visage arbora une expression énigmatique qui rajoutait à son charme mutin. Décidément, cette guérisseuse lui plaisait beaucoup, il émanait d'elle quelque chose de magnétique et d'irrésistible.

Quand le vampire lui proposa de l'aider à arranger sa coiffure, la vénusté aux cheveux foncés répondit en riant que sauf recette miracle pour dompter son encombrante parure capillaire, elle se débrouillerait.

Lorën sourit, appréciant son sens de la répartie. Au moins, elle ne manquait pas d'humour.

- Cela serait un sacrilège de les couper, votre chevelure est superbe. Malheureusement, je n'ai pas de solution miracle, même si je peux vous aider à remettre un peu d'ordre et à dompter quelques mèches rebelles. Mais hélas, nous ne gagnerons pas la bataille du cheveu, vous allez devoir supporter le poids de votre encombrante tiare capillaire malgré la chaleur épouvantable qui règne dans ce désert, dit-il en riant.

A dire vrai, durant cet instant, le vampire ressenti une légère pointe de déception: en son for intérieur, il aurait aimé pouvoir toucher cette masse sombre et soyeuse que la jeune femme tentait d'arranger, en vain. La longue chevelure obscure, emplie de reflets moirés, de cette ravissante guérisseuse ne cessait d'attirer son regard mordoré et attisait sa convoitise.

Ensuite, quand le vampire lui fit part de sa demande, elle cligna deux fois des yeux avant de répondre qu'effectivement dans son cas l'utilisation de compresses serait inutile; et que le remède "approprié" pour soigner certains de ses "symptômes" ne serait pas du "goût" de tout le monde. Lorën crut percevoir une pointe de malice dans sa voix douce et mélodieuse.

Le vampire ne put s'empêcher de rire, c'était très drôle mais hélas tellement vrai...

- Vraiment ? Vous croyez qu'ils refuseraient ? Hmm, peut-être devrais-je les "appâter" en leur disant que ce n'est qu'un mauvais moment à passer, répondit-il, mi-sérieux, mi-malicieux.

Après cela, Aléria esquissa un sourire en coin et une expression rieuse, ses yeux sombres luisaient d'une lueur espiègle. Probablement n'avait-elle guère l'habitude de recevoir de tels "patients"; après tout, les vampires étaient minoritaires parmi les protégés. Cela s'expliquait sans doute par leur position privilégiée au sein de la Théocratie. Rares étaient ceux prêts à abandonner un statut confortable pour venir s'enfermer dans la fournaise de ce désert. Pourtant, Lorën l'avait fait, non pas par idéalisme comme certains individus mais afin de ne plus subir le joug du prince noir et de Vraorg. Certes, à présent, il allait connaître des conditions de vie précaires mais c'était le prix à payer pour sa liberté. L'existence comportait de multiples choix "douloureux".

La jeune guérisseuse lui expliqua qu'elle pouvait utiliser la magie pour le soigner. Lorën la regarda d'un air un peu intrigué.

- Vous possédez de tels pouvoirs ? De quelle sorte de magie s'agit-il ?

Le petit discours un peu trop théâtral du vampire était bien comique, mais qu'est-ce que c'était que ces histoires de combat capillaire? Vrai que c'était un sacrifice à tous les jours d'endurer cette chaleur pour garder sa longue tignasse foncée. C'était peut-être une perte de temps d'y consacrer autant de mouvements, autant de minutes à les brosser, à les replacer, à les remonter et à les rattacher...Mais cela lui faisait un pincement au cœur de penser qu'elle devrait s'en détacher, alors tant pi! Elle aurait un peu plus chaud. Aléria se permit de ricaner en baissant la tête, la bouche cachée derrière sa manche. Elle avait presque envie de lui confier son chignon rien que pour l'effort de la blague.

-Je me demande bien comment je vais survivre, plaisanta-t-elle en souriant joyeusement.

Si elle avait apprécié son sens de la répartie, la Chanteciel fut légèrement apeurée par sa réponse à propos de sa nature, et de la manière dont il pouvait se soigner...et se nourrir par la même occasion. Sur le coup, c'était un peu lourd et surtout, difficile d'y ajouter une autre plaisanterie. Elle avait tenté d'en rire, d'y mettre un peu de légèreté, mais ce vampire ne semblait pas absolument digne de confiance. Tant pi, elle se passerait de la confiance et se contenterait de l'aider...et d'éviter aux humains et aux elfes d'y perdre quelques gouttes de sang. La femme ne put s'empêcher d'écarquiller légèrement les yeux, ne cachant pas sa petite inquiétude...Cependant elle savait qu'il n'allait pas s'en prendre à elle, ou si il le faisait, elle aurait probablement un volontaire ou deux pour l'aider.

-À l'habitude, ce sont les patients à qui l'on dit cela...étrange manière de guérir...

Son air faussement penseur, elle espéra qu'il n'en ajoute pas et que cela suffise à faire descendre son malice. La baptistrelle sourit donc lorsqu'il la questionna sur la magie qu'elle utilisait, heureuse de parler de ce qu'elle aimait et de laisser le sang derrière.

-J'ai oublié de vous dire...Il s'agit de magie baptistrale. Mais je peux aussi utiliser de la magie humaine ou elfique...Évidemment je n'épuise pas mon énergie pour chaque déshydratation, ce ne serait pas très sage.

Et c'est pour cela qu'elle gardait précieusement en mémoire les enseignements de la confrérie du dragon blanc, ainsi que tout ce qu'elle avait pu apprendre auprès de collègues sur la guérison sans recourir à la magie.

-Seulement, si vous me permettez, je vous conseillerais de vous reposer un peu avant de choisir d'un traitement à vos maux. Il ne s'agit peut-être que de fatigue...Avez vous un campement vous appartenant?

(HRP-Désolé pour mon temps de réponse, j'ai eu un horraire chargé ces jours ci, ça devrait s'arranger à la prochaine réponse puisque je tombe en vacances vendredi ^^)

Après que le vampire ait plaisanté à propos de la gêne qu'une telle chevelure pouvait occasionner, la jeune femme afficha une expression amusée avant de ricaner en dissimulant son beau visage derrière la large manche de sa robe.

A sa vue, Lorën ne put s'empêcher de sourire, tant cette attitude avait quelque chose d'innocent et d'enfantin. Malgré son âge mûr, la guérisseuse lui faisait penser à bien des égards à une jeune fille emplie d'espièglerie.

Pourtant son métier de soigneuse devait l'amener à se confronter quotidiennement à des drames ainsi qu'à côtoyer la souffrance physique et morale d'autrui, le deuil, la maladie voire la mort...Surtout en ces temps troublés de la guerre contre Vraorg. Comment en dépit de ces funestes événements faisait-elle pour conserver une telle fraîcheur et une telle candeur ?

Il continua à l'observer, détaillant la moindre de ses mimiques et attitudes corporelles. Pour l'instant, celle-ci semblait détendue et ne manifester aucune animosité ou frayeur à son égard. Cependant, Lorën ne se leurrait pas, il était l'un des rares vampires protégés et la plupart des humains éprouvaient une certaine réserve voire une franche hostilité envers ces "ténébreux" alliés.

Ensuite, Aléria plaisanta gaiement au sujet de ses cheveux, tournant la chose en dérision, ce qui amusa beaucoup Lorën qui éclata de rire avant de lui répondre avec le même ton empreint de légèreté.

- Je ne remets nullement en doute vos chances de survie, je n'ai jamais entendu dire que quiconque soit mort de la "maladie" d'avoir trop de cheveux. Voyez le bon côté des choses, mieux vaut cela que d'être chauve.

Néanmoins, le visage souriant de la guérisseuse parut s'assombrir lorsqu'il aborda la question de sa "nature" et de son besoin de sang. En effet, il était vital pour lui d'en consommer car il ne pouvait pas se nourrir autrement.

Certes, le vampire avait tenté de tourner la chose en plaisanterie mais ce dernier savait pertinemment qu'il s'agissait d'un sujet "délicat", surtout auprès des humains. Mieux valait donc faire preuve de circonspection et tenter de ne pas effrayer cette jeune femme dont le regard apeuré n'avait pas échappé à son observation attentive.

Percevant sa gêne et les battements de son cœur qui s'accéléraient dans sa poitrine, le nocturne jugea bon de la rassurer sur ses intentions.

- N'ayez crainte, je ne compte pas attaquer d'êtres humains et je ne m'alimenterai qu'avec du sang provenant de dons volontaires. Je ne représente donc plus de danger pour vous ni pour aucun autre protégé, ajouta-il calmement.

Lorën disait vrai car même si la raison d'un tel comportement n'était pas la bonté d'âme, celui-ci n'avait nullement l'intention de s'attirer des ennuis avec la justice du Protectorat en vidant des humains de leur sang.

A l'évocation du terme de magie baptistrale, le nocturne se figea et demeura pensif. Cette jeune femme n'était donc pas une simple guérisseuse mais une baptistrelle. Il avait déjà entendu de nombreuses rumeurs au sujet de ces mystérieux soigneurs dotés d'importants pouvoirs curatifs, ainsi que de la capacité à lire dans le cœur d'autrui...

Or s'il existait une chose au monde que le vampire redoutait, c'était bien celle-là...L'idée que quelqu'un soit en mesure de lire en lui comme dans un livre ouvert et de fouiller dans les moindres anfractuosités de son âme l'effrayait. A cette pensée, il sentit un sentiment désagréable d'inquiétude sourdre dans son cœur. Depuis toujours, ce dernier prenait soin de dissimuler son véritable ressenti derrière un masque indéchiffrable afin de se protéger. Mais devant une humaine douée d'un tel pouvoir, il se sentait soudain étrangement vulnérable...un peu comme si elle possédait un regard inquisiteur capable de percer à jour le mystère de son être. C'était à la fois terrifiant et fascinant.

Toutefois, cette Aléria Blanchécume ne paraissait pas pourvue d'un tempérament intrusif ni prête à l'accabler de questions gênantes à propos de lui ou de son passé.

Lorën essaya de se détendre et de demeurer impassible malgré la nervosité qui s'était emparé de lui à cet instant.

La guérisseuse lui conseilla de se reposer un peu avant de décider d'un traitement approprié car elle préférait user de sa magie avec parcimonie. Puis, elle lui demanda s'il disposait de son propre campement.

Le vampire hocha la tête négativement:

- Je viens d'arriver au Protectorat tout à l'heure et...je n'ai nulle part où loger ni où simplement me reposer. Puis-je rester ici en attendant de me sentir mieux ?

HRP: pas de souci pour le temps de réponse^^

Elle savait qu’il ne mentait pas, il n’avait d’ailleurs pas menti depuis le début de leur conversation, ce qui était quelque chose qui ne déplaisait pas à la baptistrelle, et l’incitait à lui donner quelques points…Mais ce n’était pas mentir lorsqu’on croyait ce que l’on disait…La femme ne savait pas comment les vampires fonctionnaient, mais elle savait que comme elle l’avait dit en tentant de plaisanter plus tôt, il n’y aurait certainement pas beaucoup de volontaires à nourrir ces crocs. La Chanteciel décida de remettre ces inquiétudes à demain, elle pourrait bien tenter de lui parler si les choses dégénéraient, et en attendant qu’il se repose, elle pouvait s’informer et garder un œil sur lui.

Elle sourit un peu plus en observant la réaction du vampire, se convainquant qu’elle avait déjà bien assez ris. Mais l’homme semblait plus inquiet que surpris, ou intrigué. Aléria pencha la tête sur le côté, offrant un sourire calme au vampire.

-Qu’est-ce qui vous tourmente autant ? N’ayez pas peur, je ne mords pas plus que tout à l’heure…contrairement à vous.

Son sourire s’élargit, il fallait vraiment qu’elle arrête maintenant…Mais Loren jouait à son jeu, elle n’avait pas envie de se faire sérieuse alors qu’elle avait trouvé quelqu’un d’un peu moins austère, et d’un peu plus rigolo. Elle écouta la demande de l’inconnu et hocha simplement la tête, songeant qu’elle pourrait feindre de refuser catégoriquement, mais ce serait pousser la blague un peu trop loin…

-Bien sûr, vous pouvez prendre place à ce…ce qu’on pourrait qualifier de lit, juste ici,

Elle sourit un peu d’un air rieur afin de ne pas alourdir la situation
J’imagine qu’il est inutile de vous emmener de l’eau ou de la nourriture.
Elle lui désigna en même temps la place dont elle parlait, pas de tâches de sang…quoi qu’il n’était pas pour s’en plaindre, à moins que ce soit trop tentant. Elle prit tout de même l’initiative de ramasser le vieux drap.

-Je peux néanmoins vous emporter un nouveau drap…j’imagine que cela fait partie du confort…

S’il n’avait pas besoin d’être au chaud. La baptistrelle disparu quelques instants et revint avec un nouveau tissus, plié, qu’elle déposa tel quel près du vampire qu’elle venait de rencontrer. Elle s’assied, par la même occasion, au sol afin d’être à la même hauteur que lui.

-Si vous me permettez, je vais vérifier si vous êtes blessé, puis je vous laisse tranquille, c’est promis!

Sans expliquer la démarque, elle de mit doucement et lentement à chanter, se mettant sur les genoux avant d’approcher sa main de Loren. Elle passa d’abord sa main près de sa tête, puis sur son cou et sur ses bras, passant par le torse et les jambes. Elle termina par son dos et ses chevilles, ainsi que ses pieds puisqu’il était très probable d’avoir des lésions, même légères, à la suite de longs jours de marche dans le désert.

Spoiler:

Dès après que Lorën ait confié à Aléria qu'il n'avait nullement l'intention de pourchasser des humains protégés ni de lui nuire, celle-ci sembla se détendre et lui adressa un sourire amical tout en arborant une expression emplie de quiétude. La guérisseuse pencha légèrement sa tête sur le côté tout en continuant à l'observer attentivement comme si elle cherchait à sonder la moindre de ses pensées.

Nourrissait-elle des doutes ou de la suspicion à son égard ? Peut-être, après tout la plupart des humains considéraient, à raison, les vampires comme de redoutables prédateurs et le fait que nombre d'entre eux servent sous la bannière de Vraorg ne jouait pas en la faveur de Lorën.

Toutefois, la guérisseuse ne semblait pas pour autant lui témoigner de l'animosité ou éprouver de la répulsion. Tout au plus, gardait-elle une certaine réserve envers le vampire et manifestait une curiosité amusée.

Devinant une appréhension de la part du nocturne, Aléria tenta de le rassurer sur un ton empli de légèreté en lui disant qu'elle ne mordait pas, contrairement à lui.

Le vampire goûta sa répartie et esquissa un sourire amusé:

- Certes, mais vos répliques ne manquent pas de mordant ! Puis, il hésita l'espace d'un bref instant avant de poursuivre d'un ton calme. Est-il vrai que les baptistrels peuvent lire dans le cœur des êtres et déceler les mensonges ? Si tel est le cas, cela fait de vous quelqu'un de redoutable ! Du moins pour ceux qui ont quelque chose à cacher...

Lorsque le vampire demanda s'il pouvait se reposer dans la caverne des blessés, le temps de récupérer quelques forces et de vérifier qu'il n'était pas atteint d'une affection plus grave, la jeune femme lui répondit qu'il pouvait prendre place sur le lit de fortune qu'elle désigna.

Disant cela, elle le regarda d'un air rieur tout en affichant un large sourire, avant de le taquiner à propos de la nourriture et de l'eau:

Lorën arbora un léger sourire avant de prendre un air mi-sérieux, mi-rieur et de répondre:

- Hm, j'hésite. J'avoue c'est très tentant car même si je ne mange pas la nourriture des humains, si j'en avalais cela me rendrait sûrement malade et vous seriez obligée de me soigner.

Avant qu'il ne prenne place dans le lit qu'Aléria lui indiquait, celle-ci lui proposa de changer les draps pour plus de confort. Ensuite, cette dernière s'éloigna et revint rapidement avec un nouveau drap qu'elle déposa au pied du lit, avant de s'asseoir sur le sol afin d'être à sa hauteur.

Le vampire s'empressa de changer les draps et s'installa dans le lit, en continuant à fixer la baptistrelle puis il ajouta d'un ton malicieux:

- Les vampires ne dorment pas, vous le saviez n'est-ce pas ? Néanmoins, ce lit est très confortable et il règne une fraîcheur agréable dans cette caverne par rapport à la fournaise du désert. Car j'apprécie très "moyennement" la lumière du soleil et les fortes chaleurs, dit-il en souriant.

Après cela, la guérisseuse utilisa un sort pour vérifier s'il n'avait pas de lésion interne. Elle se mit à chanter lentement d'une voix douce et mélodieuse et passa ses mains à proximité de différents endroits de son corps. Lorën la regardait s'exécuter avec un air fasciné tout en écoutant ce chant au combien envoûtant. Au cours de son long voyage à travers le désert, il s'était imprudemment exposé au soleil à un moment de journée et il en résultait plusieurs brûlures sur sa peau diaphane et glacée. De plus, le nocturne possédait plusieurs écorchures, notamment sur les pieds à cause de ses longues journées de marche dans un milieu inhospitalier. En temps normal, celui-ci possédait un important pouvoir de régénération propre à ceux de son espèce mais cette fois-ci, en raison de son affaiblissement général, il peinait à cicatriser ses plaies.

Quand elle eut terminé son examen, le vampire lui demanda:

- Pouvez-vous détecter toutes les lésions même les anciennes ainsi que les empoisonnements ?
J'ai aussi entendu dire que les baptistrels pouvaient même faire repousser des membres amputés. Est-ce la vérité ou juste de simples rumeurs ?

Ensuite, il ajouta d'une voix douce et calme:

- Vous avez une très belle voix...vous écouter est un véritable plaisir pour les oreilles

Elle hocha la tête, oui, c’était vrai, mais elle devait admettre que lorsque les mensonges arrivent, sur le coup elle préfèrerait bien se passer de cette perception redoutable, ou bien voir disparaître définitivement les mensonges.

-Certes, personne ne peut nous duper, seulement entendre un mensonge est douloureux…Ce n’est donc pas si ‘’satisfaisant’’ de déceler un menteur.

Et Aléria était plutôt guérisseuse que spécialisée en cant noms. Creuser dans le chant d’un autre être lui demandait plus de concentration et d’efforts que d’autres maîtres, mais elle avait aussi moins d’expérience…et malheureusement, n’atteindrait jamais une durée de vie aussi longue que celle d’Aramis ou d’Eawyn. Rien que pour tout ce qu’elle avait l’impression de manquer en apprentissages, la Chanteciel enviait la longévité des elfes.

Elle sourit à la déclaration presque romantique, alors il aurait bien voulu être malade afin d’être soigné par les mains de la femme? L’idée d’une tentative de drague qui se termine en nausées était bien comique…Et encore plus si elle devait se faire remplacer par une autre guérisseuse moins commode le temps d’une pause. La baptistrelle eut une pensée pour Aramis qui aurait rejeté le vampire un peu plus directement, elle se serait retenue de rire par politesse…et peut-être un peu par morale.

-Les baptistrels ne peuvent pas non plus intentionnellement faire du mal à un autre être… au risque de perdre leurs pouvoirs.

Elle leva un sourcil, souriante,

Je vais donc éviter de vous rendre malade, d’accord?

Elle plaisantait, évidemment, et la situation était vivement exagérée par les bêtises qu’ils se racontaient en riant, mais la maladie était aussi une arme, probablement plus redoutable que bien d’autres, pouvant insuffler le désespoir et la solitude pendant de longs jours…

Son chant lui permit de percevoir des brûlures, surtout, certaines mineures, certaines plus importantes, de petites plaies superficielles ici et là, mais c’était ses pieds qui étaient le plus blessés. Lorsqu’elle interrompit son chant, le nocturne s’empressa presque de lui poser d’avantage de questions sur l’ordre baptistral. Aléria sourit doucement, ne s’offensant pas de la curiosité du vampire. Après tout, cela démontrait une certaine ouverture d’esprit…du moins, plus que ce qu’elle aurait pu témoigner chez certains.

-Pour l’instant, je n’ai vu que quelques brûlures et écorchures. J’imagine que les anciennes blessures sont guéries…elles ne sont donc plus des blessures…Pour ce qui est des membres amputés, oui, c’est possible.

Elle hocha lentement la tête une seule fois pour accepter le compliment de Lorën, souriant calmement. Il était toujours agréable de recevoir des commentaires positifs sur les années de travail qu'elle avait investi dans la musique et la culture.
-Merci beaucoup. Si vous voulez bien retirer vos chaussures, je vais guérir vos pieds, que vous puissiez au moins marcher. Mais si vous en avez assez je peux m’en aller!
Elle approcha ses mains *des pieds du vampire sans les toucher, utilisant le sort suffisemment longtemps pour que l’homme soit capable de se tenir sur ses pieds sans avoir de douleurs. Puis elle se releva avant de secouer sa robe un peu sableuse.

-Si vous n’avez plus besoin de moi, je vais vous laisser vous reposer...

Spoiler:

Aléria hocha la tête avant de déclarer que ce pouvoir possédait certains avantages mais également des inconvénients, notamment celui d'éprouver de la douleur lorsque quelqu'un tentait de la duper.

Le vampire la regarda un peu intrigué par cette révélation car, jusqu'alors, il ignorait la contrepartie de ce don des Baptistrels.

- Vraiment ? Dans ce cas, cela ne doit pas être simple tous les jours car de nombreux individus profèrent des mensonges. Regrettez-vous parfois de posséder un tel pouvoir ?

Il hésita un bref instant avant de continuer sa phrase en gardant ses prunelles dorées rivées sur la jeune guérisseuse:

- J'ai également entendu dire que les Baptistrels n'avaient pas le droit de mentir...n'est-ce pas trop dur au quotidien de devoir jouer sans arrêt le jeu de la vérité ?

Après que le vampire ait déclaré à Aléria sur un ton malicieux qu'il aurait aimé être malade pour qu'elle le soigne. Cette dernière lui adressa un sourire et se retint de rire avant d'ajouter qu'elle était incapable de faire du mal à autrui sous peine de perdre ses pouvoirs. Puis, elle leva un sourcil, tout en gardant son sourire amusé en lui disant qu'elle allait donc éviter de le rendre malade.

Lorën la regarda avec attention avant de demander d'une voix grave:

- Votre fonction me semble très contraignante. Que feriez-vous si par malheur quelqu'un tentait de vous blesser ? Pourriez-vous au moins vous défendre contre votre assaillant ou même la légitime défense vous est interdite ?

Ensuite, il ajouta sur un ton plus léger en esquissant un sourire espiègle:

- Si vous me rendiez malade, vous feriez une bien curieuse guérisseuse. Mais ma foi, peut-être que peu de vos patients masculins s'en plaindraient. Après tout, vous êtes une très belle femme...malgré votre âge mûr. Enfin, je suppose que vous approchez la quarantaine mais je ne suis pas très bon juge pour évaluer avec précision l'âge des humains.

Aléria soigna ses légères blessures et ses brûlures à l'aide de ses sorts et aussitôt celles-ci cicatrisèrent et ses douleurs disparurent.

- C'est vraiment stupéfiant ! s’exclama Lorën. Vous possédez vraiment un don étonnant. C'est la première fois que j'ai recours aux services d'un baptistrel car voyez-vous les vampires possèdent un important pouvoir de régénération. Cependant, le feu qui est l'un de nos points faibles peut gravement nous blesser.

Après qu'elle lui ait administré des soins, à l'aide d'une douche lumière s'échappant de ses paumes, la guérisseuse allait prendre congé pour le laisser se reposer. Toutefois, le nocturne avait envie d'en apprendre un peu plus sur cette mystérieuse soigneuse.

- Attendez, j'aimerais encore discuter un peu avec vous afin de mieux vous connaître, dit-il avant qu'elle ne s'éloigne.

La jeune femme esquissa un sourire en coin, il était vrai que ça valait la peine d’y réfléchir. Mais regretter une telle chose pouvait s’apparenter à la souhaiter, et elle savait que le dicton était vrai : Fais attention à ce que tu souhaites, cela pourrait arriver.

-C’est une bonne question. Mais je crois que lorsqu’on a un cadeau comme celui-là, on y pense deux fois avant d’avoir de telles pensées.

Les baptistrels détestant les mensonges, il était aisé de s’habituer à ne pas en prononcer, mais certaines personnes voulaient parfois discuter avec eux des ‘’bienfaits’’ des mensonges. Il était vrai que dans un monde où les gens mentaient, il était plus facile de faire la même chose pour arriver à ses fins ou rester en vie parfois même…Mais le monde resterait bien meilleur s’il était pacifique et sans mensonges. Quoi qu’il en soit, ce vampire était plus que curieux.

-On s’habitue vite à vivre selon nos convictions.

Elle écouta ensuite les quelques phrases que Loren enchaina, attentive, mais surtout rieuse à son compliment camouflé d’une remarque à son âge. Il avait beau être drageur, il lui restait quelques leçons à apprendre concernant les femmes.

-Ce qui est bien, avec la magie, c’est que certains sorts permettent de nous défendre sans faire de mal à qui que ce soit, tout en restant puissante.
Elle ajouta, souriante,

Vous visez juste, mais si je puis vous conseiller, un compliment est toujours plus apprécié sans un ‘’malgré’’.

Aléria n’en était pas offensée, la seule chose qu’elle regrettait concernant son âge, c’est d’avoir si peu de temps. Elle avait envie d’apprendre encore et encore, et de lire, de chanter, de jouer de la mandoline. La chanteciel fut complimentée par la magie qu’elle avait usée afin de guérrir le vampire.

-C’est de la magie humaine. Un sort baptistral n’est pas nécessaire, vous n’êtes pas assez blessé.

Lorsqu’elle s’apprêta à partir, loren la retint en lui demandant de rester avec lui. La baptistrelle regarda autour d’elle un instant, elle n’était pas particulièrement débordée. Elle s’assied alors au sol, les jambes croisées.

-Bien, c’est mon tour de vous poser une ou deux questions alors.

D’un sourire satisfait, elle entama :

-Quel âge avez-vous?

A la question de Loren concernant l'aspect contraignant de sa fonction de Baptistrelle, Aléria se contenta d'esquisser un sourire en coin, avant de répondre que ce "don" représentait malgré tout une chance et qu'il valait mieux y réfléchir à deux fois avant d'éprouver des regrets.

Le vampire la regarda droit dans les yeux avant de répondre d'une voix calme:

- Certes, c'est un don précieux qui vous octroie également un grand pouvoir. Puis, il arbora un léger sourire. Et un grand pouvoir signifie aussi une grande responsabilité.

L'intendant songea que ce travail de Baptistrel devait nécessiter de nombreux autres sacrifices et un dévouement sans failles à autrui. Afin de pouvoir utiliser cette magie à un tel niveau, la jeune femme avait probablement consacré de nombreuses années à l'étude, renonçant par la même occasion à la liberté et à l'insouciance de sa jeunesse. Posséder un tel don; même si cela se révélait souvent être une chance, pouvait aussi représenter un cadeau "empoisonné". En un sens, il la privait de l'existence de bien des femmes humaines: de l'amour et de la maternité. Mais hélas, la vie obligeait les individus à faire des choix et, sans doute, était-il impossible de tout avoir.

Puis, la guérisseuse lui expliqua qu'on s'habituait assez vite à vivre selon ses convictions; ce à quoi le nocturne répondit d'un ton malicieux:

- Oh j'imagine qu' ils s'habituent d'autant plus vite que d'après certaines rumeurs, les baptistrels ne peuvent bafouer leur serment sous peine de perdre leur pouvoir. Toutefois, je suppose que ceux qui embrassent cette profession le font en connaissance de cause et qu'il s'agit souvent d'un choix mûrement réfléchi.

Lorsqu'il la complimenta sur sa grande beauté, demeurée intacte malgré les outrages du temps. L'humaine s'amusa de son "compliment" et ne parut pas offensée, outre mesure, par le sous entendu relatif à son âge mature. Ce qui ne manqua pas d'intriguer un peu le vampire; d'ordinaire, les femmes faisaient preuve à ce sujet d'une susceptibilité excessive. Devait-il en déduire que cette Aléria était différente et ne manifestait aucune "coquetterie", ou que le nombre de ses printemps lui importait peu ?

Il approuva de la tête la remarque de la soigneuse, concernant les multiples moyens de se défendre offerts par la magie.

- Vous avez raison, il existe de nombreux sorts de contrôle susceptibles de vous sortir de bien des situations périlleuses. Du reste, j'ai tendance à considérer qu'une véritable victoire s'obtient sans devoir mener de combats. Avec un peu d'imagination, il existe certains moyens d'éviter d'en arriver à une telle extrémité, sauf en dernier recours.

Puis avec un sourire, la jeune femme ajouta qu'un compliment était mieux apprécié sans un "malgré". Loren la regarda, les yeux pétillants d'amusement, et ne pût s'empêcher de rire.

- Je me demandais comment vous alliez réagir à ma petite pique "taquine". Je sais pertinemment qu'en général, les humaines détestent qu'on fasse allusion à leur âge de quelque manière que ce soit. Pour les femmes vampires, c'est différent, dans la mesure où l'apparence ne change pas et qu'un âge "avancé" est valorisé car synonyme d'une plus grande puissance. Un autre point "sensible" chez les humaines est leur poids ou le diamètre de leurs cuisses. Si l'une d'entre elles vous demande si vous la trouvez grosse, vous n'avez pas intérêt à répondre par l'affirmatif. Je l'ai déjà appris à mes dépens !

Ensuite, il poursuivit en esquissant un sourire amusé:

- Mais vous ne semblez pas fâchée, est-ce parce vous assumez votre âge ou bien parce que vous ne manifestez aucune coquetterie particulière ?

Et quand il la complimenta sur la magie qu'elle avait utilisée pour le soigner; Aléria crût bon de préciser qu'il s'agissait de magie humaine.

- Ravi de l'apprendre. Pour être franc, je m'y connais mieux en magie vampirique. Surprenant n'est-ce pas ? dit-il d'un ton espiègle.

Aléria s'apprêtait à s'éclipser pour vaquer à d'autres tâches lorsque Loren la retint sous le motif qu'il désirait faire plus ample connaissance avec elle. La jeune femme jeta un regard autour d'elle afin de s'assurer que d'autres malades ne requéraient pas ses soins, et comme cela ne semblait pas le cas, elle s'assit, en tailleur, sur le sol.

Après cela, la jeune femme déclara qu'à présent c'était son tour de poser les questions. Et arborant un air satisfait, elle demanda au nocturne quel était son âge:

- Cent-vingt-deux ans ! en âge vampirique, répondit Loren. Je ne connais pas avec exactitude l'âge auquel j'ai été transformé, pour une raison indépendante de ma volonté. Mon âge doit vous sembler très élevé, mais il ne possède aucune commune mesure avec celui des humains. Pour un vampire, je suis encore très jeune. Certains d'entre-nous dépassent allégrement les milles ans. D'ailleurs avez-vous déjà entendu parler des anciens ?

Petit malin se croyant sage sans choquer, elle ne pouvait s’empêcher dans rire. Était-elle en train de se moquer de lui? Peut-être, sauf que la conversation était trop grotesque, pour rire de lui d’abord fallait-il que le vampire se prenne au sérieux et ce n’était pas le cas. La baptistrelle ne pouvait néanmoins s’empêcher de songer que cet homme lui faisait un peu peur, et que derrière son humour se cachait une malice qu’elle devrait éviter plutôt qu’encourager. Sauf que jusqu’à maintenant, la conversation s’était révélée sans mensonges, et contenait une promesse…ou plutôt l’affirmation qu’il ne tuerait personne. C’était donc une bonne chose, si on pouvait l’appeler un progrès, ou une ouverture d’esprit qu’elle ne désirait pas renier. Elle savait bien qu’il n’était pas blanc comme neige, mais s’il saisissait une deuxième chance de manière adéquate, pourquoi lui refuser? Ce serait non seulement immoral mais légèrement stupide, considérant que plus de blessés représentaient plus de travail…Un vampire en cavale aussi, à bien y penser.

-Je vois que vous êtes doté d’une grande sagesse, môsieur, répondit-elle sans sérieux.

Craignait-elle ces responsabilités? Elle n’avait vu jusqu’à maintenant que ses classes et ses blessés. Certes, c’était lourd à porter de temps en temps, mais un peu d’équilibre, même fragile en ces temps, pouvait régler bien des problèmes. Il ne servait à rien de s’acharner au travail si le seul résultat était de devenir fou…ou bien alcoolique comme ce pauvre Ysath qui avait entendu tellement de fausses notes à Gloria. La Chanteciel tentait de joindre des moments consacrés à elle-même a des leçons…Elle ne pouvait pas vraiment dire que jouer de sa mandoline accompagné d’un enwr ou deux était travail hardi.

L’humaine sourit en coin, pensant quelques secondes aux vibrations qui l’entouraient, vibrations que seul 11 autres personnes entendaient. Vrai qu’il ne pourrait jamais tout a fait comprendre.

-Pourquoi aurait-t-on envie de fausser si jolie mélodie? souffla-t-elle presque dans un murmure.

Pourquoi briser une beauté aussi parfaite? L’harmonie du monde vu par les baptistrels était inimaginable, il s’agissait d’une beauté de laquelle on ne pouvait se passer, dont on ne pouvait détourner les yeux.

-Certains échouent certes. Tout le monde ne peut pas être mage, comme tout le monde ne peut pas être guerrier.

Même si selon Aléria, les guerriers ne seraient pas nécessaires si le pacifisme prônait les êtres. Ils ne vivaient pas dans ce monde de paix, ils vivaient dans un monde ou l’on créait des armes afin de combattre des soldats qui pour la plus part ne connaissaient pas leur véritable ennemi. Les êtres résolvent leurs problèmes avec les outils qui ont engendrés ces problèmes, croyant que les autres solutions étaient ‘’irréalistes’’ ou ‘’loufoques’’. Ce qui était le plus étrange, c’est de croire qu’il s’agissait d’une solution que la leur. Ce n’était qu’une réponse aux cordes manipulations des marionnettistes. L’absurdité de l’ignorance faisait beaucoup trop de morts…

-Voilà une jolie réponse. Peut-être êtes vous plus intelligent que je l’ai cru en fin de compte…plaisanta elle,

La vérité c’est qu’il en existe beaucoup plus que vous ne pourriez l’estimer. J’aimerais voir pus de gens utiliser ces ressources…

La Chanteciel jeta un regard sur elle-même, plus précisément sur son corps et ses cuisses, lorsque le vampire en fit mention. Elle haussa les épaules, ne sachant pas trop quoi en penser. Elle avait toujours été plus intéressé par ses apprentissages, même si elle ne se négligeait pas, elle se fichait qu’elle paraisse ‘’grosse’’…ce qui n’était pas le cas, selon elle. La Chanteciel savait remarquer la beauté chez les autres, mais était beaucoup plus intéressé par les notes que contenaient un chant nom que par le chiffre qui entourait la mesure de sa taille. Elle croyait pourtant que chez les plus riches, une femme moins frêle était plus appréciée…surtout si elle ne reflétait pas la maigreur des habitants ou des enfants de la rue. Elle se rappelait sa mère qui lui demandait de manger un peu plus afin d’être mariable…Pauvre dame. Mais il était vrai qu’un vêtement tombait mieux sur un corps ferme.

-Je ne sais pas. J’imagine que cela ne m’inquiète pas pour le moment. Aucune ride et aucuns cheveux blancs…je suis peut-être chanceuse. Vous trouvez mon âge inquiétant? Rit-elle légèrement.

C’est vrai qu’en y pensant…Pour une femme non mariée…cela fait beaucoup d’années…Tant pi!

Lorsque Loren lui déclara son âge, elle fut peu surprise, néanmoins elle garda quelques étoiles au fond de ses pupilles. Peut-être était-ce l’âge de certains elfes qui l’immunisaient à être impressionnée. Elle n’avait certes pas connu beaucoup de vampire, et n’avait pas tellement appris d’eux, poser quelques questions lui plaisait.

-Vous voyez, en bon bourgeois mon père n’a pas cru bon de me parler de hiérarchie vampirique, dit elle, les yeux un peu rieurs, mais je suis toute ouïe.


(HRP- Je suis définitivement plus productive à 3 heures du matin..hourra :') )

Apparemment sa taquinerie faisait de l'effet à Aléria, car la chanteciel se mit à rire gaiement emplissant l'atmosphère de la caverne de sa bonne humeur. Son visage semblait resplendir de bonheur et un léger sourire flottait sur ses lèvres vermeilles, ce qui formait un étonnant contraste avec les mines abattues de certains malades qui les entouraient. Toutefois, à regarder Loren et Aléria bavarder et plaisanter, nombre d'entre eux parurent s'égayer et retrouver un semblant de bonhomie. Il était vrai que dans ce lieu austère, réservé aux soins, où flottait le spectre de la maladie, de la souffrance et de la mort, les occasions de se distraire demeuraient rares. Et mieux valait-il en profiter car conserver un bon moral jouait un rôle primordial dans le processus de guérison ainsi qu' un bon rétablissement.

Lorsqu'il expliqua son point de vue concernant le fait que la décision de devenir baptistrels résultait souvent d'un choix mûrement réfléchi. La jeune femme répondit sans sérieux, en conservant son air espiègle qu'il était doué d'une grande sagesse. Loren se contenta de la regarder en souriant d'un air amusé, en penchant légèrement la tête, à dire vrai, il ne pensait pas être particulièrement sage.

"Pourquoi aurait-on envie de briser une si jolie mélodie ?", ajouta Aléria, presque dans un souffle. Le vampire la regarda et réfléchit l'espace d'un bref instant:

- Vous parlez des vibrations que seuls les baptistrels peuvent percevoir ? Puis, il ajouta d'un ton où pointait une once de déception:

- Je ne peux pas les ressentir...Les vampires sont incapables d'avoir accès à un tel pouvoir...A quoi cela ressemble cette magnifique mélodie que vous entendez ? Pourriez vous me la décrire ?

Ensuite, il ajouta d'une voix plus enjouée:

- Si je ne suis pas en mesure de ressentir ces mystérieuses vibrations qui ne sont accessibles qu'aux baptistrels. En revanche, je connais un peu la musique...

Ayant achevé sa phrase, Loren se pencha et sortit une flûte de son sac.

- Un jour, il y a bien des années de cela, j'ai trouvé cet instrument de musique et j'ai découvert que j'étais capable d'en jouer...Pourtant, je ne me rappelle pas avoir appris et je crois que c'est en lien avec mon existence oubliée d'être humain. Entendre et jouer de la musique ravive certaines réminiscences de mon passé mais elles demeurent fugaces. Mais je crois comprendre un peu ce que vous voulez dire par "briser" une si jolie mélodie. Aimez-vous et jouez-vous également de la musique ?

La colombe continua en expliquant que certains baptistrels échouaient mais que c'était comme dans tous les domaines: tout le monde ne pouvait pas non plus accéder au statut de mage ou de guerrier.

Le Nocturne acquiesça en hochant la tête et garda ses prunelles dorées rivées sur les yeux foncés de la guérisseuse.

- Vos paroles sont pleines de vérité, chacun doit trouver le domaine qui lui convient le mieux et utiliser à profit les talents dont il dispose pour accomplir ses objectifs. En ce qui me concerne, j'ai toujours été faible et peu endurant physiquement pour un vampire et je possède un niveau de magie tout juste correct. Dès lors, je ne serai jamais un excellent guerrier ou un grand mage, mais cela m'importe peu car je n'apprécie guère les combats. J'essaye de les éviter autant que possible...même si je dois parfois ruser ou trouver des procédés "originaux" pour parvenir à mes fins, ajouta t'il avec un sourire malicieux.

En effet, le vampire avait choisi d'utiliser son esprit plutôt que sa force physique pour parvenir à s'élever dans la hiérarchie vampirique. Grâce à ses compétences de gestionnaire et à son talent pour dénicher les bonnes affaires, il était parvenu à se hisser jusqu'au poste de grand intendant de l'armée vampirique. Et à présent que celui-ci avait rejoins les rangs protégés, il comptait contribuer à l'effort de guerre en travaillant comme intendant: c'était le seul métier qu'il connaissait et ce qu'il savait faire le mieux pour l'instant.

Après cela, la soigneuse répondit sur le ton de la plaisanterie que Loren avait fourni une jolie réponse et qu'il était peut-être plus intelligent qu'elle ne l'avait crue en fin de compte.

Loren la fixa d'un air intrigué, qu'insinuait-elle par là ? Pensait-elle qu'il était bête avant de discuter avec lui ?

- Je vais prendre votre remarque comme un compliment, dit-il mi-amusé, mi-sérieux. Puis, il ajouta d'un ton taquin et plaisantin:

- J'imagine qu'une femme qui a l'air aussi douce et gentille que vous serait incapable d'un tel sous-entendu.

Après que le vampire ait fait la réflexion que certaines femmes étaient obsédées par le diamètre de leurs cuisses et de leur postérieur. La jeune femme ne pût s'empêcher de jeter un regard scrutateur à son propre corps, comme si elle cherchait à s'assurer que ses formes étaient bien proportionnées.

L'intendant l'observait faire d'un air amusé: malgré son sérieux, la chanteciel demeurait-elle préoccupée par son apparence physique ?

Celle-ci répondit rapidement en haussant les épaules que son aspect physique ne l'inquiétait pas et que pour l'instant, elle n'arborait aucun cheveu blanc ni aucune ride. Ensuite, elle demanda en riant si Loren trouvait son âge effrayant.

Le vampire éclata de rire avant d'ajouter avec un sourire en coin:

- Il en faut beaucoup plus pour m'effrayer. De plus, si pour certains humains vous êtes un peu plus âgée que les femmes en âge de se marier et de procréer, vous êtes encore relativement jeune. Pour un vampire, vous êtes même très jeune et un âge élevé parmi les miens est considéré comme préférable car synonyme d'un plus grand savoir et d'une puissance plus importante. Même si les Hommes perçoivent l'avancée en âge comme quelque chose de négatif, peut-être devriez-vous trouver valorisant les années consacrées à progresser dans votre Art. Après tout, acquérir un tel savoir en si peu de temps a dû demander beaucoup d'efforts et de sacrifices.

Puis, il poursuivit en soupirant:

- La vie est parfois ironique, vous approchez la quarantaine mais parmi les vôtres vous êtes considérée comme "mûre" pour une femme non mariée, alors que moi parmi les miens, à plus de cent-vingt ans, je suis jugé comme très jeune et ayant encore beaucoup à apprendre ainsi qu'à prouver. Mais au fond, peu importe nos âges respectifs, ce qui compte n'est-ce pas ce que nous sommes au fond de nous-mêmes ?

Quand Loren demanda à Aléria si elle connaissait les anciens; celle-ci l'informa que son éducation bourgeoise ne lui avait pas permis d'apprendre le fonctionnement de la hiérarchie vampirique, mais qu'elle serait ravie d'en savoir plus.

- Les anciens, c'est ainsi qu'on nomme les rares vampires très âgés qui ont survécus jusqu'à présent. Certains vampires étaient aussi des elfes autrefois et les plus vieux portent le nom d'ancestraux. En général, plus les vampires sont âgés et plus ils sont puissants et pour mon peuple, seules comptent la force...ou la ruse, si on veut s'élever dans la hiérarchie et obtenir de meilleures conditions de vie. La société vampirique n'est pas faite pour les faibles et beaucoup périssent...

Hrp: moi ça dépend^^, par contre écouter de la musique en même temps me "stimule"^^

Aléria n’Avait pas rencontré beaucoup de vampires qui regrattaient de ne pas pouvoir entendre les vibrations du monde, ou devenir baptistrel…Peut-être que certains ne voulaient pas être vampires, qu’ils l’étaient devenus malgré eux, mais loren ne semblait pas de ceux-là, ou si il l’était, le vampire gardait une certaine malice…et lorsqu’on était un vampire, être pacifique et sans violence était un vœu bien difficile…bien que ce soit compréhensible.

-Oui, les vampires ne peuvent pas entendre ces vibrations. Il est vrai qu’il serait intéressant de tenter de la reproduire à l’aide d’instruments, mais je crois que plus d’un orchestre serait nécessaire à l’exécution d’une telle œuvre.

Elle se demandait si les gens comprendraient, en entendant telle chose, pourquoi le monde était mieux véridique, et harmonieux, et en paix. Elle aimerait qu’ils comprennent que les vrais guerres ne les concernent pas vraiment et qu’ils ne sont que des conflits entres quelques personnes…quelques personnes possédant beaucoup de pouvoir, et prétendant posséder des hommes. Sauf qu’on ne peut pas vraiment posséder un homme, c’est lui qui se laisse insuffler cette idée.

-Je connais effectivement la musique, et le chant. Je les ai beaucoup étudiés, autant sinon plus que la littérature, l’histoire et les livres que m’ont offert mon père et mes précepteurs.

Oh, elle avait oublié d’expliquer le fonctionnement des vibrations, et de l’harmonie qui la parcourrait, mais loren n’était pas un élève, et il disait comprendre. Du moment que l’on comprenait la musique, on en savait étrangement un peu plus…Pour ce qui concernait son domaine, et sa manière de vivre, son visage afficha un certain malaise, qu’elle ne cachait pas d’ailleurs, mais elle n’avait rien à ajouter. Il parlait du passé, et n’avait pas menti en disant qu’il ne ferait de mal à personne afin de se nourrir…C’était déjà bien pour un vampire. Peut-être est-ce qu’il ne sous entendait pas de mensonges, Aléria avait été rusée avec son père et ceci sans lui mentir. Elle savait simplement convaincre, et avait une personnalité qui plaisait souvent, cela aidait.

Elle sourit lorsqu’il enchaina sur son demi-compliment, vrai qu’elle était un peu taquine.
-Ne vous offusquez pas, mais je ne croirais pas que vous auriez cette ouverture d’esprit. Vous posez beaucoup de questions, vous ne mentez pas et nous partageons les mêmes points de vue sur certains aspects. Ce n’est pas tout le monde qui montre cette ouverture…Et sans offense…vous ne me semblez pas inoffensif comme un chaton, ria-t-elle

Et puis il commença à philosopher sur l’âge, du point de vue des humains, comme celui des vampire, et l’ironie qu’il trouvait à ces différences. Mais elle aimait sa thèse, quelque chose qu’elle n’aurait pas cru entendre de la bouche celui-là : Ce qui compte, c’est la beauté intérieure.

-C’est pourtant logique…lorsqu’on a l’éternité devant soi, et aucun désavantage à vieillir, il est clair que les millénaires semblent plus attirants. Lorsqu’on a 6 ans on lorgne pour en avoir 16 et puis quelques dizaines d’années plus tard on regrette d’avoir passé sa vie à attendre et on voudrait revenir en arrière….et puis d’autres années plus tard, on regrette d’avoir perdu autant de temps à vouloir reculer, mais on arrive pas à se résoudre à simplement profiter du présent et à apprendre sa leçon…

La jeune femme laissa son regard se perdre dans le vide alors qu’elle commençait sérieusement à discuter d’un peu tout et rien après tout. Puis un soudain vacarme interrompit sa rêverie, la poussant à regarder autour d’elle : Un blessé venait d’arriver au bras d’une guérisseuse, et elle avait visiblement besoin d’aide vu le poids de la victime et la gravité de ses blessures. La Chanteciel se leva prestement, et prit la peine de dire au revoir au vampire avant de courir à sa tâche :

-Je suis désolé, nous devrons reprendre cette conversation à un autre moment vous en conviendrez, si vous avez besoin de quoi que ce soit je serai à votre disposition dès que j’aurai terminé avec lui…

Puis elle se dirigea vers la soigneuse afin de l’aider.

(Je vais clore puisque notre rp dure quand même depuis un moment et je clos mes rp d’avant intrigues tranquillement ^^ si jamais tu veux re rp après l’intrigue, tu peux me lâcher un mp, et tu me diras si tu veux répondre ou si je fais les demande d’XP chrono)

Lorsque Loren demanda à la chanteciel à quoi ressemblait ces mystérieuses vibrations qu'il ne parvenait pas à ressentir, celle-ci lui expliqua qu'elles étaient impossible à décrire avec précision et que même un orchestre serait incapable d'en reproduire le son.

Le vampire esquissa un sourire désabusé: c'était un des inconvénients de sa non-vie et il lui fallait l'accepter. Toutefois, il éprouvait un léger regret à la pensée que cette capacité à percevoir l'infinie beauté du monde soit hors de sa portée.

Néanmoins, comme la plupart de ses congénères, l'intendant avait hérité de sens sur-développés qui lui donnait une conscience accrue du monde environnant. Sauf qu'à la différence des baptistrels, il possédait une fonction de prédation. Il était "né" pour tuer et ne pouvait survivre qu'aux dépens de vies humaines.

Ensuite, Aléria lui raconta qu'elle connaissait davantage la musique ainsi que la littérature et l'histoire grâce aux livres offerts par son père.

Loren l'écoutait parler avec beaucoup d'attention, tout en observant son beau visage et ses yeux foncés pétillant d'espièglerie:

- Ainsi vous aimez aussi lire, comme c'est plaisant à entendre. Je lis beaucoup également car je demeure sans cesse éveillé. En plus d'être immortels, les vampires n'éprouvent plus le besoin de dormir, ce qui laisse du temps libre pour d'autres activités, notamment pour se cultiver. Du moins, pour ceux qui le désirent, ajouta t'il en souriant.

Quand le nocturne évoqua son demi-compliment et le sous-entendu qu'il comportait: la jeune femme afficha un léger sourire et lui révéla qu'elle ne pensait pas que celui-ci ferait preuve d'une telle ouverture.

- Il est vrai que je n'inspire guère confiance...et pour être franc, je ne me ferais pas confiance non plus si j'étais à votre place. Après tout, notre race est la préférée de Vraorg, dit-il en riant.

Au moment où ils discutèrent de l'âge et du passage du temps, la guérisseuse lui raconta que la majorité des gens enviaient les avantages d'une autre période de l'existence, et éprouvaient des difficultés à profiter simplement de l'instant présent.

- Ce qui fait la beauté des existences humaines c'est leur côté éphémère et cette fragilité...Pour un immortel tel que moi, il n'existe plus vraiment de passé...ni de futur. Les saisons passent et se ressemblent comme un jour sans fin, figé dans l'éternité. Mais j'imagine que mes paroles doivent paraître un peu "abstraites" pour une humaine...

Au moment, où ils commençaient enfin à se détendre et à discuter sérieusement, le regard rêveur d'Aléria se perdit dans la salle et s'obscurcit d'un voile d'angoisse. Un blessé venait d'arriver, accompagné d'une guérisseuse et semblait fortement mal en point. Aussitôt, la baptistrelle se releva à la hâte et prit la peine de s'excuser auprès de Loren pour son départ précipité. En effet, le devoir l'appelait et elle devait s'occuper de fournir des soins au nouvel arrivant.

Le vampire hocha la tête et répondit d'une voix calme:

- Ne vous excusez pas, c'est bien naturel. De plus, je me sens mieux à présent et je crois que je vais partir afin de vous laisser vaquer à vos occupations de soigneuse. Peut-être nous recroiserons nous un jour, mais en attendant prenez bien soin de vous.

Ayant terminé sa phrase, l'intendant se leva du lit où il s'était allongé et s'éclipsa rapidement de la grotte. Il ne savait que penser à propos de cette jeune femme, toutefois, elle semblait charmante et parfois...dire la vérité se révélait très reposant. Un sourire amusé aux lèvres, il sortit de la caverne des blessés et disparut dans les ruelles sinueuses de la cité rebelle.

HRP: voilà j'ai fini, je vais aller le poster pour l'xp et la chrono.