2 Janvier

Cette guerre contre Vraorg n'avait pas du tout bien tourné pour le camp des protégés, mais Christan s'était battu avec fougue avec ses hommes, les dirigeants d'une main de fer dans un gant d'acier bien entendu sans violer les lois dictés par les esprits, s'il avait décidé de se battre du côté de ces derniers, et de ses ennemis d'hier c'était dans la pure optique de vaincre Vraorg, et de venir en aide au Néant. 3 ans, 3 ans passés à se battre au côtés de ses ennemis d'hier, 3 ans de guerre effrénés, et de combat. Christan avait eu une promotion entre-temps, il était passé de lieutenant à commandant ce qui lui permettait d'avoir un millier d'hommes sous son commandement parmi les alayiens restés fidèles, il avait pu ainsi accomplir sa tâche, et faire en sorte que le plus de fidèle possible continuent à se battre. Très vite d'autres supérieurs alayiens étaient venu compléter les rang dont des serviteur du Néant.

Mais le prêcheur n'était pas revenu malheureusement, le commandant en chef des armées alayiennes avait été capturé, et emprisonné par l'ennemi. Christan avait donc écopé de la lourde, très lourde tâche d'être le représentant d'Aldakkin du Néant en l'absence de ce dernier, il avait acquis à titre temporaire le rang de général, et devait donc assister de son mieux aux réunions stratégiques entre les autres généraux, et il avait du faire sa place malgré se courte expérience en tant qu'officier. Dire qu'il n'y encore que 5 ans il n'était qu'un simple soldat, et le voilà propulsé au plus haut niveau quasiment du commandement alayien jusqu'au retour du prêcheur, et même quand ce dernier serait revenu il resterait commandant ce qui restait l'un des plus haut grade possible pour un alayiens. En somme Christan avait acquis un rang qu'il n'aurait jamais cru obtenir auparavant...

Autant dire que la pression sur les épaules de Christan était énorme, il était responsables de ses hommes, mais surtout de la victoire au nom de l'unique, ses actes, et décisions avaient une très grande importance pour la victoire, et le résultat était qu'il devait s’échiner depuis de peser le pour, et le contre à chacune de ses décision. La tâche de commandement était quelque chose de lourd à assumer, mais il était heureux de savoir qu'il pouvait faire tout son possible pour se batte au nom du Néant, et vaincre. Mais malgré ses efforts, et ceux de ses alliés du protectorat Vraorg était arrivé à vaincre petit à petit, et ils se retrouvaient maintenant enfermer dans le désert pour survivre, et à devoir se battre dans les plaines de l'Est, néanmoins le combat n'était pas terminé, et Christan continuerait à se batte jusqu’à ce que mort s'ensuivre cela était certain.

Quels étaient les ordres du jour ? Quelques jours après que la barrière protégeant le désert ait été érigé Christan repartait à l'assaut, il comptait prendre une centaine d'homme avec lui seulement pour cette remise en bouche, et attaquer quelques modestes avants postes de la théocratie dans les plaines. En plus de piller un, ou deux de ces lieux de leurs ravitaillement, et stock d'armes pour récupérer des ressources nécessaires, et bien entendu Christan combattrait en première ligne, commandant ou non il restait un homme de contact qui adorait faire couler le sang de ses ennemis, ses hommes de plus apprécient de voir que leurs chef se battait en première ligne, cela les motivait et même si c'était risqué Christan était un grand guerrier ce qui lui avait permit de rester en vie jusque là. Sa hache avait déjà pourfendu nombre de ses adversaires, et il ne refusait jamais un duel aussi suicidaire soit-il. Il ne gagnait pas toujours, mais il tenait tête quel que soit l'ennemi.

Mais avant de faire une opération contre l'un de ces avants postes qui était une sorte château en bois érigé à la va vite sur la plaine en attendant d'en faire quelque chose de plus sérieux il fallait élaborer une stratégie pour les opérations en général, certes l'objectif final était de piller, et incendier le lieu avant de se replier vers le désert au plus vite, pour cela que Christan n'y allait qu'avec quelques centaines de soldats.

Mais il fallait élaborer une stratégie tout d'abord, Christan était peut-être un guerrier direct ne s’affaissant pas de finesse en combat, mais il préférait être plus prudent au niveau stratégique, il n'avait ni envie de perdre des troupes en vain, ou d'échouer, et puis ces opérations éclairs qui dureraient quelques jours devraient se faire en collaboration avec un officier Armandéen. Bon sang il n'aimait pas les Armandéens, mais faisait avec. Après tout ils avaient un ennemi commun, Vraorg… Et cela faisait trois ans, il avait finit par s'habituer à leurs présence en partie au moins.

Il attendait donc dans sa tente pencher au dessus d'une carte l'arrivée de l'autre haut officier. Christan était encore peu habitué à sa tâche d'haut officier, mais il faisait avec, l'avantage c'est qu'étant un homme issu du rang, et du petit peuple ses hommes l'appréciaient beaucoup pour cela malgré son commandement assez sec, et sévère. Il était en quelque sorte un exemple de réussite pour beaucoup d'alayiens, et de dévotion aussi. Son fanatisme était très clair, de même que sa force. Enfin en somme il n'était pas totalement démuni dans sa tâche, et de plus il prenait petit à petit ses marques.

Et l'officier Armandéne arriva enfin. Permettant à Christan de penser à autre chose que la carte, il lave le regard pour regarder l'homme arrivé, ce dernier était un peu plus petit que lui, et moins musclé, mais semblait tout de même avoir une certaine présence ce chef appréciable. Christan se dit que celui-là ne devait pas être un tendre, tant mieux car il n'aimait pas les faibles, et les mou. Même si l'air nobliau de son interlocuteur n'était pas forcément pour plaire à l'alayien armuré. Ce dernier se contenta de se retourner face à l'autre, de le regarder impassiblement avant de dire calmement sa voix déformé par son casque.

« Néant nous garde, je suis le général Christan Weren. Je présume que vous êtes mon associé pour cette opération ? » Car il était bien obligé de faire des efforts pour que cette alliance marche bien, mais il revint vite à l'essentiel pour ne pas perdre son temps avec des futilités. « Je suppose que l'on vous a fait un rapide résumé de la situation, pour commencer combien disposez vous de forces pour cette opération éclair ? » Il se retourna face à la table sur laquelle était disposé à la carte, et invita d'un geste l'Armandéen à la rejoindre autour de la table. Dehors quelques soldats, et officiers discutaient de la situation, et réfléchissaient. Depuis ses trois ans il perdurait encore une certaine tension entre les Armandéens, et alayiens du protectorat, mais tout le monde faisait des efforts pour pouvoir combattre l'ennemi suprême, Vraorg. Néanmoins il restait que la méfiance demeurait entre les alliés d'infortune.

La guerre d'usure menée par le Protectorat durait depuis près de trois années. Trois années à rassembler humain, elfe, vampire et même alayien autour d'un but commun : déloger Vraorg le tyran sanguinaire.
Malgré cette improbable alliance, l'avantage n'était pas en faveur des protégés. Ces derniers étant inexorablement en sous-effectif par rapport à la masse grouillante des théocrates. Chemin faisant, le choc culturel permit une mixité des armées : un atout non négligeable sur le long terme. La nouvelles génération d'enfant se voyaient dotés d'une facultés d'ouverture d'esprit bien supérieur à celle de leurs parent. Ils étaient destinés à accomplir de grandes choses.

Cela faisait presque trois ans que Caleb avait rejoint le désert d'Esfelia. Où il y avait mené une grande partie de son peuple et de son armée. On l'avait projeté dans les hautes-sphères du commandement de manière assez expéditive. Une place qu'il accepta avec plaisir, fermement convaincu qu'elle lui revenait de droit. Cependant, il comprit bien vite que le poste de commandant lui permettait de diriger un nombre extrêmement plus important que lorsqu'il était comte. Tout ceci s'avérait donc bien plus délicat. Il endossait ce rôle avec sagesse depuis plusieurs années, et les aléas du commandement devinrent rapidement une routine. Malgré le décret d'alliance exigé par les esprits, l'armée était fissuré entre les divers peuple. Même si les humains s'entendaient plutôt bien avec les elfes, les conflits entre ex rebelle et ex loyaliste était bien présent dans les esprits. De même que la tension généré par les alayiens à l'égard des elfes et autre vampires. Ce manque de cohésion se corrigé petit à petit, sans jamais se colmater réellement.
C'est sans doute pour cela que Caleb fût prit de surprise lorsqu'il reçut une missive émanant directement du représentant temporaire Alayien : Christian Weren. Celui ci - dans une sagesse rare pour un fanatique - sollicita l'aide du jeune homme. Après une longue hésitation Caleb avait finalement accepté la proposition, mettant de côté son aversion spectaculaire à l'égard de ce peuple un peu trop zélé.

Ce matin du 2 Janvier se montra fort nuageux. Caleb s'était pressé de rejoindre la tente de commandement du camps, forcé de constater que les ex-rebelle sous son commandement ne semblait guère apprécié la vie commune avec les Alayiens. Il les comprenaient, c'était une dose de rancœur impossible à effacer depuis la veille de leur arrivé. Tout comme depuis trois ans. Il s'était cependant forcé à rester courtois même avec le plus misérable des soldats du Néant.
Lorsqu'il pénétra enfin dans la tente en tissus jaunit, son regard se posa immédiatement sur son nouvel acolyte. Christian Weren, un grand type solide au regard dur. Caleb pourtant persuader de paraître relativement imposant était forcé de constater qu'il ne faisait pas le poids face à la stature démesurée, presque surhumaine du zelote. Un sourire imperceptible se dessina sur son visage. Avec un corps pareil, la cerveau devait être un peu moins irrigué.

Le géant fît preuve d'un détachement plaisant en se présentant. Caleb se contenta de répondre de manière tout aussi impassible.

" - Ainsi que ses frères. Caleb Folmer, commandant des armées rebelles. Je suis effectivement le soutiens que vous avait quêrit. "

Il inclina légèrement la tête en signe de respect, conscient qu'un effort devait être mutuel.
Exposant rapidement la situation, son imposant acolyte l'invita à la table des opération. Caleb s'approcha, observant en silence la carte de l'est disposée de tout son long sur l'imposante table de bois. Il laissa la question en suspension, et fit glisser son regard sur les détails topographique indiqué. Le protectorat, s'étendant du Sud-Est du continent jusqu'à l'est central d'Armanda possédait la moitié des Terres de l'Est. Weren et Folmer formaient un front désolidarisé depuis trois ans, effectuant des raids de moindres envergure aux frontière de la théocratie. Le jeune homme était forcé de constater que se manque d'unification perturber l'avancée des protégés et salua intérieurement la témérité du général Alayien concernant cette approche plus unificatrice. Il se garda de le préciser. Sans détourner son regard de la carte, Caleb éleva la voix :

" - J'ai mobilisé environ deux-cent cinquante unité. A savoir plus d'une centaine de combat rapproché et une cinquantaine d'archer. J'ai aussi rassemblé une cinquantaine d'Elfes, leur talent magique et leur force surhumaine nous serons très utile. "

Il savait que cette dernière remarque énerverait Christian. Des Elfes avec des Alayiens, quelle jolie blague. Il avait usé de tout ses talents de persuasion pour réussir à réunir cinquante elfes. Il n'oubliera jamais le courage de ceux qui avait accepter de tenter le coup.
Caleb se redressa, et fît rouler son regard ferme sur celui de son interlocuteur.

" - Nous devons revoir notre tactique de conquête Weren. Privilégier le long terme. Incendier des forteresses de bois ne nous fera pas gagner du terrain. J'ai mobilisé beaucoup d'homme pour cette opération... Précisément parce que je pense que nous ne devons pas nous cantonner à un seul raid commun. "

La combativité du commandant Alayien, combiné à la finesse de Caleb ne pouvait qu'engendrer une évolution positive de l'efficacité des armées du protectorat. De plus, la combinaison des deux armées rendrait des opérations nécessitant plus d'homme possible.
Il prit une grande inspiration, cela lui coûtait de dire cela. S'allier à long terme avec des Alayien le dégouttait. Il n'en fit cependant rien paraître.

" - Nous devons faire campagne, ensemble. "

Ainsi que ses frères… la formulation l'aurait mit en rage il y a quelques années de cela, mais là il s'en fichait bien à vrai, les frères de Néant étaient des alliés dans ce combat contre Vraorg, et à ce titre Christan avait commencé à réviser en partie son jugement à leurs égards après tout sans eux ils auraient déjà perdu, mais il continuait néanmoins à garder un peu de méfiance. Disons que les vieilles rancunes ont la vie dure, quoique à ce stade c'était plus de la fierté blessé de savoir que c'était les frères de Néant qui dirigeaient tout le monde, ainsi que les alayiens fidèles, plutôt que Néant en personne...

Bon au moins il pouvait être sûr que c'était la bonne personne, et celui-là semblait visiblement où se mettre, tant mieux car Christan n'avait jamais été quelqu'un de particulièrement patient, bien au contraire d'ailleurs. Un homme qui agissait facilement sur un coup de doute, et qui se mettait facilement en colère surtout quand on avait la volonté visible de le mettre en rogne, mais bon de toute manière il valait mieux éviter de frapper un allié du protectorat, au moins dans ce sens-là les 7 esprits avaient su faire preuve d'une certaine volonté de discipline appréciable. Pour une fois qu'ils faisaient quelque chose cela, à se demander pourquoi ils ne s'étaient pas incarnés plutôt tiens… Cela aurait évité du souci au sujet de Vraorg d'ailleurs s'ils avaient pu deviné il y a des millénaires les intentions de ce dernier à propos de Néant...

Néanmoins il sortit de ces quelques pensées, et inclina lui aussi légèrement la tête de façon sèche, le genre de choses qu'ils faisaient fréquemment depuis qu'il avait les attributions de général… Dire qu'il y a 5 ans il n'était qu'un simple soldat qui brûlait de terrasser Armanda pour la gloire du Néant, et voilà qu'en plus d'être haut officier, il se retrouvait souvent à discuter stratégie avec les plus haut supérieurs des armées Armandéennes qui avaient ses ennemis auparavant, enfin pour ceux ayant rejoint le protectorat. A croire que Néant avait une mission pour lui qu'il comptait bien accomplir…

3 ans passés à sa battre, et ils étaient maintenant contraint à faire des raid à l'Est, et à résister. Il ne faisait aucun doute que Christan pour sa part comptait bien faire plus gros quand l'occasion lui serait donné, mais il faudrait d'abord qu'occasion il y ait… Tout d'abord il fallait essayer de consolider sa position, et surtout ne pas se faire chasser des plaines de l'est par Vraorg, ce dernier était en bonne position, mais jamais les hommes, et femmes du protectorat ne renoncerait, pour sa part Christan ne tolérerait pas que le moindre alayien sous ses ordres trahisse la cause, et ses hommes l'avaient déjà vu châtier les traîtres lorsqu'ils les avait rassemblé pour les emmener vers le désert il y a trois ans de cela…

« En somme une petite force à la portée de ces opérations, après tout il ne ferait pas bon de mobiliser plus de troupes que de nécessaires. » Il fallait à tout prix éviter de gaspiller les troupes après tout, ils ne pouvaient pas se permettre d'envoyer milles hommes faire tout, et n'importe quoi… Pour sa part la présence d'elfe même si elle ne le réjouissait pas, était au moins efficace. Cela éviterait les pertes, il n'aimait pas se baser là-dessus, mais aux yeux de Christan seul la victoire final, et la libération du Néant comptait. En d'autre temps il aurait été énervé, mais là il était dans sa peau de commandant, et il voulait faire de son mieux à tout prix.

« Mais que croyez-vous ? Qu'après avoir été refoulé dans le désert par les chiens de Vraorg je resterai éternellement campé sur mes positions ? » Dit-il tout aussi ferme, sa voix grave, et qui commençait à être légèrement sifflante. « Il faut d'abord pouvoir au ravitaillement, et tâcher de s'organiser, sans relâcher la pression, nos troupes ont été acculé dans le désert il y a trois jours de cela seulement. Nos hommes sont démoralisés même s'ils sont toujours prêt à sa batte, mais il faut leurs laisser du temps, s'entraîner, se réorganiser, et c'est pour cela que nous ne pouvons pas encore faire de grandes opérations, néanmoins il faut montrer aux soldats de Vraorg pendant les quelques temps où nous nous remettrons du choc que nous n'abandonnons pas le combat. » Il était convaincu dans ses propos, puis il enchaîna dans le sens de son interlocuteur. « Des raids effectivement, voilà ce que nous devons faire pendant ces quelques temps, le temps d'éviter que les théocrates puissent trop profiter de nôtre faiblesse momentanée. Nous devons les harceler, en profiter pour nous ravitailler, et gagner du temps pour récupérer des forces. » Il regarda plus solidement son interlocuteur, et ajouta encore. « Il faut bien cela après tout pour vaincre, si un jour l'occasion se présente j'arracherai volontiers à vif le cœur de la poitrine du faux dieu, d'ici là… D'ici là je ne compte pas me relâcher, et prendre toute l'aide nécessaire pour vaincre. » Une telle conviction coulait dans ses propos...

Christan porta un instant la main au talisman de foi qui était installé autour de son gorgerin, une petite amulette qui était un symbole de foi alayien, Weren, réfléchissait… Il continua ensuite à parler.

« Je dispose de milliers de soldats sous mon commandement, il faut économiser les troupes, les prévoir pour de plus grandes opérations, le moindre gaspillage d'homme pourrait nous coûter la victoire. Nous devrons nous cantonner à des opérations avec des centaines d'hommes seulement pendant quelques temps. Le temps d'entraîner à nouveau les troupes, et de se refaire. De plus il faut garder des réserves si une occasion se présente à nous de frapper un grand coup... »

Il y avait son chien qui était installé non loin, en somme un berger Elenien qui devait faire la taille d'un homme s'il se tenait sur ses deux pattes arrière, une parfaite bête de guerre en somme... Elle semblait s'endormir, sans doute à cause de la chaleur ambiante… Christan conclut ensuite à l'égard de l'Armandéen.

« Cela n'est qu'un début, mais il faut bien commencer quelque part. Pour ma part j'ai choisit d'inclure dans mon groupe de 300 soldats alayiens une centaine d'arbalétriers, une centaine de cavalier pour la rapidité d'attaque, et une centaine de fantassin dont des hallebardiers, et épéistes mais pas de combattants lourds à part moi. » De toute façon il avait un cheval donc son armure ne poserait pas trop de problème de vitesse.

« La terre brûlée... » Il eu une idée en tête. « Oui incendier ne suffira pas… Nous devons empêcher nos ennemis de s'implanter tout simplement, nous devons piller leurs stock d'armes, et de nourritures. Nous pouvons au pire brûler cette dernière si nous ne pouvons l'emporter car les baptistrels, et les esprits suffisent à combler nos besoins de nourritures au protectorat. Mais nous devons aussi les empêcher de revenir le plus possible lorsque nous les avons chassés, nous devons tout brûler. Nous devons les empêcher de revenir lorsque nous les chassons d'un avant poste, les empêcher de profiter de nos positions lorsqu’ils nous chassent, nous devons brûler leurs champs, leurs fermes, leurs ressources, leurs forêt s'il le faut, sans oublier de massacrer, et voler leurs bétails qu'il soit à usage militaire, ou civil. Piller leurs mines, et saboter leurs infrastructures, en somme faire tout ce qu'il faut pour les impacter. Qu'ils ne puissent pas tirer partie de leurs victoires. » Une stratégie qui lui convenait à merveille après tout, à la guerre comme à la guerre. Et puis leurs ennemis faisaient déjà de leurs mieux pour les impacter, personnellement Christan usait déjà en partie de la tactique de la guerre brûlée, mais il était temps de passer à l'échelle supérieure sinon Vraorg vaincrait… Aucun sacrifice aussi terrible soit-il après tout ne pouvait être supérieur au prix ignoble de la défaite.

"Donc en somme privilégions la tactique de la terre déserte en pillant le plus possible, et en tâchant de garder nos ressources, et quand ce n'est pas possible brûlons ! Pour empêcher nos ennemis d'en tirer profiter à nôtre dépend..."

Alors que le géant prit la parole, Caleb l'écouta attentivement. Ses craintes étaient fondées, Weren se montrait aussi raffiné qu'un éléphant tentant de jouer du luth. Cependant il semblait être un combattant endurcie et un dirigeant respecté. Tout cela devait être prit en considération.

Bien entendu, Caleb s'était beaucoup renseigné sur son acolyte et avait déjà peaufiné un plan. Il savait que les troupes de Christian avaient subit de lourde perte dans le désert et que le ravitaillement faisait défaut. Un point qu'il était à même de régler. Pour en revenir sur l'analyse du commandant Alayien, Caleb avait glané bon nombre d'information. Il savait qu'il était un personnage rustre et peu enclin à la diplomatie, cependant sa loyauté n'était plus à prouver. C'était cette loyauté qui permettrait à Caleb de lui faire entendre raison. C'était là tout l'avantage des fanatiques. Ils ont un dieu suprême - ici Néant - dont les louages sont chantés par un genre de messie. A savoir Aldakin du néant. Ce même Aldakin du Néant, emprisonné dans la même prison que Korentin Kohan. Providentielle coïncidence, c'est cette lueurs d'espoir qui unira les Alayiens et les anciens rebelle. Même si cela ne dure que le temps d'une guerre, les hommes sont plus efficace quand ils ont un but.

" - Vous avez raison Weren. Vous devez réorganiser vos troupes et vous ravitailler rapidement... "

Un sourire malicieux illumina son visage.

" - Pour être tout à fait franc je ne suis pas venus qu'avec des troupes de combats. J'ai aussi avec moi bon nombre de colons. Des protégés qui n'ont aucun talent particulier hormis l'artisanat et l'agriculture. "

Caleb se tût et attrapa deux pions de bois finement sculptés. Il les positionna sur la carte, exactement à la place de la Prison de Morneflamme.

" - Ces deux pions représentent Aldakin et Korentin. "

Il saisit un pion représentant un dragon et le plaça sur Gloria.

" - Voilà Vraorg. "

Il prît deux jetons de couleur et les positionna à la frontière Nord du protectorat.

" - Voici nos deux armées. Fracturées. Démoralisées. Avançant à tâtons, avec comme vague ambition de gagner une guerre. Mais si, par pure hasard, nos deux armées se trouvent un but commun... "

Il attrapa un pion et le superposa sur le second, les poussant légèrement hors des frontières du protectorat.

" - Finis les querelles, nos hommes auront un but : celui de délivrer leur chef. "

Il tapota le pion représentant Aldakin, au cas où Weren n'aurait pas compris.

" - Votre idée de tout faire flamber est bonne. Mais ne nous trompons pas de direction. Utilisons votre méthode au Sud-Est de la théocratie. Forçons Vraorg à réagir. Pendant ce temps, une partie de nos hommes étendra notre territoire au Nord, les colons investiront les fermes et autre bourgade de la théocratie. Nous nous fabriquerons un chemin jusqu'à la prison et nous libérerons nos leader. De ce fait, plus de problème de moral et de ravitaillement. "

Caleb poussa les pions jusqu'à la prison d'un air satisfait.

" - Donnons un but à nos hommes. Soudons les, il n'en seront que plus efficace. "

Le problème de ravitaillement ne tenait pas tant au fait qu'ils manquaient de nourriture car il y avait les esprits, et les baptistrels pour compenser, mais plutôt au fait qu'ils manquaient d'armes, heureusement que le marché noir était là pour le moment… Et de matériel pour faire des engins de combat lourd… Ses soldats maintenant avaient subis de lourdes pertes oui, mais qui n'avait pas subit de lourdes pertes pendant ces trois ans par ici ? Personne ne pouvait se vanter dans le protectorat d'avoir une armée en bonne état, et Christan n'était pas un mauvais élève côté pertes. Il avait encore une armée en état de se battre au moins, mais pas en état de vaincre pour le moment même avec l'aide des elfes, vampires, et humains. Pour l'instant le protectorat devait survivre, mais il ne pensait aucunement que la tactique défensive serait le bonne, non pour vaincre il fallait toujours attaquer, pour au moins ne passer laisser l'initiative à l'ennemi.

« Moi ? Tout le protectorat en a besoin, nous sommes bien moins fournies que la théocratie je vous signalerai, et bien moins riches que nous soyons elfes, vampires, ou alayiens. Pour comparer le salaire que je touche en tant que général est aussi élevé que celui que je toucherai si j'étais sergent il y a 5 ans de cela. » Dit-il impassiblement, oui les protectoriens n'avaient décidément pas de chance en ce moment… « Des artisans, oui nous en avons besoin, tout le protectorat en a besoin, pour l'agricultrice par contre nous n'avons pas de terre fertile dans le désert malheureusement, et il faudra se battre pour celles dans les plaines, néanmoins nous avons les baptistrels heureusement pour nous fournir en nourriture dans le désert avec leurs magies... » Il n'aurait jamais cru pouvoir être satisfait d'avoir le soutien de la magie dans un sujet, mais ce n’est pas non plus comme s'il avait le choix. « Ce qu'il me faudrait surtout ce serait du bois, des recrues pour former de nouveaux soldats, et des métaux. En somme des armes, et des soldats pour les manier. » Après tout il fallait bien cela pour pouvoir se battre. En somme il avait besoin de ressources stratégiques précieuses, et dur à obtenir.

Puis il regarda le petit manège que l'armandéen fit avec ses pions. Ceux représentant le prêcheur, et l'empereur rebelle, et celui représentant ce chien de dragon blanc.

« Deux armées oui, en plus de celles des elfes, vampires, et des quelques autres général du protectorat, cela reste quand même peu... » Déjà qu'a lui seul il avait le commandement d’une part importante de l'armée alayienne en ce moment… « Oui il nous faudrait un objectif commun à tout ce beau monde. » Même si tuer Vraorg motivait déjà beaucoup de monde dans le protectorat…

« Poursuivez. » Dit-il attentif, mais pas forcément enthousiastes aux paroles de l'autre quand il parla de délivrer les chefs.

« Oui faire flamber le sud-est serait une idée, c'est ce que j'envisageai car après tout au nord il n'y a pas de plaines, ce ne sont que des étendues glacées, et montagneuses avec bien peu d'intérêts stratégiques… Néanmoins Vraorg agira sans doute, mais il ne faut pas oublier qu'il a plusieurs chefs, et commandant, s'il se doute de quoi que ce soit il y aura sans doute une armée pour nous cueillir en chemin si nous ne procédons pas de la bonne manière si nous tentons cela. » Il poursuivit.

« Sans doute que nos hommes seront motivés si cela est possible, mais j'ai l'impression que vous oubliez quelque chose. Deux, trois choses qui ont leurs importances... » Dit-il grave, et ferme avant d'enchaîner.

« Il y a bien des terres fertile au Nord après le désert, et vers les prisons, mais ça reste volcanique quand même. Pas un bon terrain pour installer des colon en sommes sur des étendues volcaniques où il ne fait pas bon vivre… Néanmoins il y a des mines, et ce serait un bon début pour avoir ce genre de ressources précieuses, en plus d'une éventuelle agriculture… Si vous voulez des terres agricoles sans volcan par contre il faudra aller vers l'Ouest, ou le Sud. Sud dans lequel nous nous battons déjà, et qui est disputé par Vraorg, et Ouest où il a massé énormément de troupe, et de forteresses, et où ce chien de dragon blanc est le plus proche, en somme la progression se fera avec de terribles pertes à l'Ouest, et le Sud est disputé. Le constat n'est dans aucun cas simple, et prometteur pour nous. »

« Et... » Dit-il gravement avant de faire tomber le couperet. « Il y a la prison de Morneflamme en elle-même. Situé dans le cratère d'un volcan, cette prison possède de haut murs gigantesques protégés par la magie. Des murs en roche volcaniques indestructibles, et à la température infernale. Et cette prison de plus est protégée par d'innombrables stratagèmes ignobles de nôtre ennemi pour bien achever le triste constat... » Il laissa un silence couler avant de conclure. « Ce n'est pas une tâche pour une armée, il y aurait trop de pertes, et inutilement qui plus est. Cette prison ne cédera pas face à nos assauts, il n'y a même pas d'armée pour la garder pour la simple raison que la magie du dragon blanc suffit en elle-même. Je le dit ce n'est pas une tâche pour une armée. » Néanmoins.. « Non ce serait une tâche pour un commando, ou un groupe modeste de combattant, qui devrait s'infiltrer. Cela éviterait les pertes énormes, et démoralisantes, mais après comment faire sortir ce groupe vivant de la prison avec les prisonniers ? C'est tout cela le problème… Surtout que nous ne savons pas tout des ruses qu'a employer Vraorg pour protéger les lieux... » Il prit sa hachette, et la planta sur une partie de la carte près des volcans. « Par contre ce qui aurait de l'intérêt ce serait les mines proches de montagnes, où nous trouverons de précieuses ressources, entre-temps nous pourrons réfléchir à un moyen de libérer nos chefs, mais n'oubliez pas aucune armée ne peut détruire cette prison, Vraorg a bien conçu cette forteresse, néanmoins il y aurait sans doute un moyen de faire libérer les prisonniers autrement… Mais s'ils sont enfermés là-bas sans que nous ayons pu les libérer pendant trois ans c'est qu'il y a une bonne raison. » Il suffirait juste de le trouver en faîte.

« Au final ce n'est donc pas vraiment dans la mesure du possible, tout le monde vous le dira. Plus tard peut-être, mais pour l'instant mieux vaut rester pragmatique, et ne pas risquer un fiasco militaire fatal pour nôtre cause. Et ne pas rester inactif sur les front valables. » Et cela ne le réjouissait pas de dire que ce plan était impossible, c'était juste le dure réalité, sinon il aurait été des premiers à aller délivrer le prêcheur le bouche en cœur.

La tension autour de la table d'opération monta d'un cran. Caleb comprit bien vite que planifier une stratégie de concert avec un bourrin tel que Christian ne serait pas chose aisée. Cependant, il nota que son acolyte faisait un effort pour écouter et émettre des constatations pertinente. Trop pertinente au gout de Caleb.
Il s'était peut être trompé sur le compte de Weren, celui-ci paraissait beaucoup plus malin qu'il n'en avait l'air. Investir les mines, quel imbécile il n'y avait pas pensé une seule seconde. La pierre permettra d'obtenir des outils et favorisera la récolte de matière première. Ressource stratégique essentielle à l'élaboration d'une armée digne de ce nom. Il ravala amèrement sa fierté et lui concéda :

" - Les mines, bien vu. Mais concernant l'agriculture je ne suis pas d'accord. Les terres à l'Ouest des montagnes près du fleuve sont fertiles. Les volcans ont le mérite de recracher des tonnes de cendres gorgé de minéraux. C'est très bon pour la Terre... "

Le fleuve. Il avait d'abord envisagé de le longer pour se frayer un chemin jusqu'à la prison, tout en prenant soin d'annexer tout domaine utile en matière de réapprovisionnement. Chose qu'il ne pouvait envisager sans une bonne diversion.

" - Vous me sous-estimez cher collègue. L'armée lourde servira à conquérir les modestes avant-poste de Vraorg, pour le reste nous disposerons de rôdeur. Ils arpenteront la région, nous ne devons pas simplement contrôler des casernes et des villages : la nature doit être notre. Des troupes discrètes à même d'utiliser le terrain en leur faveur nous seras bénéfique. Ensuite, quand ces rôdeurs auront sécurisés des axes pour acheminés le ravitaillement vers le désert nous enverront une escouade à Morneflamme. "

Il attrapa la hache de Christian et la décrocha. il lui tendit, tout sourire :

" - Mais pour l'heure vous avez raison. Chargeons nous des mines et extirpons leur richesse. Mais pour cela nous devons redoubler d'agressivité à l'Est de l'empire. Vraorg doit avoir les yeux braqués sur les plaines, ce qui permettra à nos soldats et nos colons de sécurisé une partie du flanc Sud de la montagne. "

Caleb se tourna. Il zyeuta avec avidité la petite carafe en terre cuite disposée près de la carte. Il s'en saisit et s'empressa de servir deux verre de vin. Il en poussa un vers son interlocuteur et porta le siens à ses lèvres.
Le liquide alcoolisé coula lentement contre sa gorge. Boire du vin était un plaisir rare accordé à quelque privilégié. En ces temps troublés, le protectorat n'avait pas le loisir d'entretenir des vignes.
Il reposa le verre à demie-remplie sur le bord de la table. La courte pause était terminée.

" - Le combat n'est parfois pas la seule issue. Vous savez comme moi que la plupart des théocrates sont malheureux et la propagande peut aussi être un outil de conquête. Cela nous permettra par ailleurs de former de nouvelles troupes. "

Sur ce coup, Weren ne pouvait le nier. La misère était dominante sur le nouvel empire. Des belles paroles et des promesses fantasque poussera inéluctablement le bas peuple à se rebeller contre Vraorg.
Cette méthode permettait une garantie sur le long terme : si les protégées parvenaient à inciter bon nombre de villageois à se rebeller, Christian et Caleb auraient beaucoup moins de mal à prendre les villages concerné. Si Vraorg s’apercevait de la supercherie et décider d'attaquer lui même (ou avec une plus grande armée) les villageois se presseraient sur le territoire du protectorat où ils seraient déjà plus en sécurité. Le protectorat grossissait ses rangs dans les deux cas. La seconde option s'apparentait donc à un moindre mal.

" - Si vous remarquez une faille dans mon plan dites le mois. Il est possible que j'ai oublié quelque chose même si c'est fort peu probable. "

Il sourit, amusé. par sa propre remarque. Puis il reprit un air plus formel :

" - J'aimerais que vous m'explicitiez plus votre idée de Terre brûlée. Il va falloir que nous nous adaptions... "

Il se pencha vers la carte pensif. Prêt à écouter Christian.

Christan lorsqu'il se battait seul était une véritable tête brûlé, audacieuse, et peu enclin à la prudence, il lui était déjà arrivé par plusieurs fois de défier un dragon en duel malgré l'issue évidente de ce genre d'affrontement, il n'avait jamais peur de défier un vampire, ou un elfe en combat. Il lui était même arrivé des fois de gagner, ou de tenir tête à égalité avec l'ennemi même si souvent il finissait en sale état. Mais quand il était préoccupé par sa tâche de commandant Weren était tout à coup bien plus sceptique, prudent, et réfléchit. Après tout sa bravoure individuelle ne devait pas justifier des choix stratégiques stupides, il était bien la dernière désirant la défaite, et il était prêt à tout pour vaincre. Cela en était presque une obsession que ce désir de terrasser Vraorg...

« Certes c'est bon pour la terre, mais il faudra investir ce territoire durablement, et les conserver face à un adversaire bien supérieur en nombre pour le moment, c'est cela qui complique la chose. Pour l'instant après tout nous sommes contraint aux raids, pillages, et aux attaques de convois de ravitaillement du côté des ressources. Si nous voulons nous installer durablement il nous faudra beaucoup d'hommes, et de plus il faut des mois pour faire des récoltes, récoltes pouvant facilement être incendié entre-autre. Si nous organisons mal la chose malheureusement ce genre d'opérations sera plus une perte de temps qu'autre chose. » En somme il faudrait la jouer fine, et réfléchit. Vraiment la stratégie n'était jamais simple, des fois il avait envie de retrouver sa simple place de soldat devant tout ceci, mais il savait qu'il avait des responsabilités, et il préférerait perdre son âme qu'échouer.

De toute une bonne diversion pourrait occuper Vraorg quelques semaines, ou mois, mais après ? Est-ce que ce serait vraiment suffisant ? Peut-être pour une récolte ? Super, mais cela ne résoudrait pas le problème sur le long terme. « Le souci c'est l'armée de Vraorg en elle-même, elle est massive, et constitué de beaucoup de soldats, et de vampires, et de dragons plus fort que les nôtres... » En somme une armée très dangereuse. « Vôtre plan consistant à attirer les troupes de Vraorg dans les plaines sauvages de l'est est une idée, mais si ne nous occupons pas de ralentir son armée, ou de tenir cette dernière occupée assez longtemps nous ne pourrons pas assurer nos quelques annexions sur le long terme. Une guerre de mouvement c'est tout ce que nous pouvons faire en dehors du désert. SI nous ne pouvons pas contrôler éternellement nos conquêtes déjà au moins essayons d'exploiter jusqu'à la lie nos acquis, et surtout de profiter de la nature comme vous le dîtes, quoique il n'y a plus beaucoup de nature avec tout les défrichements actuels... » Il ricana quelques instants avant de rajouter cyniquement. « Vous savez à l'époque en alayia il n'y avait que cité, et pas la moindre place pour la nature, j'aurai jamais pensé que le jour où les bois se feraient rare sur Armanda je serai tant embêté par ce fait, mais les théocrates n'ont presque rien à envier à mon peuple côté exploitation de la nature. » On pouvait au moins dire qu'il se sentait un peu comme chez lui dans ce manque d'espace vert…

« Sécuriser au moins le temps de libérer les leaders… Ce serait une idée, mais faisons le avec prudence, nous devons organiser un plan parfait, et pour attirer Vraorg à l'Est il va falloir frapper un grand coup ! Choc, et stupeur nous allons devoir faire une action hargneuse, et audacieuse. Pour donner à ce chien l'envie de nous écraser au plus vite, et le rendre moins prudent. » En somme une diversion oui, mais une diversion en grande pompe. « Néanmoins il faudra tâcher de le faire avec les moyens le plus modestes possibles... » Ce qui était déjà moins classe, s'il s'écoutait il prendrait toute l'armée alayienne, et foncerait tête la première en hurlant sur Gloria, mais ça il ne pouvait en rien se permettre cette folie.

Il récupéra ensuite sa hachette puis bu un verre de vin tout en réfléchissant, et écoutant l'autre infidèle. Ce dernier se mettait à parler propagande. « Cela je vous laisse le gérer autant que vous le désirez avec les autres officiers, pour ma part tout ce qui n'est pas guerrier m’ennuie, et ne me concerne pas. Et de plus je ne suis pas doué pour la propagande par rapport au prêcheur, moi je suis plus de ceux qui se font craindre, et qui frappent un grand coup, une petite démonstration de force en somme, dommage qu'on ait pas les moyens. » Il réfléchit ensuite courtement, et rajouta d'un ton sombre néanmoins pour prévenir son collègue.

« Le peuple est faible, le peuple est peureux, le peuple est stupide, vous croyez vraiment qu'il suffit juste de ça ? Des promesses fantasque ? Ces idiots on peur de Vraorg, ils ne veulent pas mourir, et préfèrent vivre dans les chaînes que mourir en se battant pour la plupart. La peur est une puissante arme officier Caleb, une arme qui suffit à maintenir les esclaves dans leurs chaînes. De plus nôtre cause n'a pas du tout l'air de celle des gagnants, croyez-vous vraiment que ces civils vont vouloir nous rejoindre ? Pour ma part si j'étais l'un d'entre-eux je me dirai surtout que Vraorg me réservera un châtiment ignoble si j'osais trahir… Je vous le dit ces faibles n'ont pas assez de tripes, il faudrait quelque chose de plus consistant pour les faire venir à nous. » Comment ça il était pessimiste, et pas très optimiste ? Non il était juste réaliste, et surtout il avait apprit beaucoup en trois ans en plus de se crever nuit, et jour à améliorer ses compétences de commandant. Il avait ingurgités un nombres de livres sur la stratégie fantastique, ce qui est ironique pour quelqu'un qui n'a jamais lu de livre auparavant, et qui ne savait lire que depuis 3 ans, cela, et les cours militaires, et autre. On ne pouvait pas dire qu'il n'était pas zélé dans sa tâche d'officier, il ne pensait presque qu'a ça, et ne se préoccupait pas des moindres plaisirs de la vie en pensant que ce serait surtout un moyen de se relâcher indésirable à l'heure acruelle...

« La guerre ce n'est pas faire preuve de courage, c'est s'efforcer de ne pas faire d'erreur en attendant que l'ennemi en commette une. Je ne dis pas que vôtre plan avec les civils n'en convaincra pas certains, mais n'espérait pas que du jour au lendemain des villages entiers se tournent vers nôtre cause. » Pour sa part il préférait faire les choses plus directement.

« Aucun plan n'est parfait, je vous ai dit tout ce que j'avais à dire sur vôtre plan, ce que je rajouterai bien c'est qu'aucun plan aussi bien fignolé soit-il ne résiste au feu de l'action, prévoyez-en donc un de secours, et surtout une bonne dose d'improvisation. Pour ma part je me sent vraiment vivant que lorsque le sang de mes ennemis jaillit tout autour de moi telle une écarlate fontaine. Seul le feu de l'action forge les vrais guerriers après tout. » Pas dur de deviner qu'il aimait se battre, et briser les os, et trancher avec sa hache. « Celui qui n'a pas le cran d'affronter l'ennemi face à face yeux dans les yeux ne mérite pas d'être un guerrier, et un commandant digne de ce nom se doit d'être un guerrier. » Car c'était sur lui que reposait en grande partie la victoire.

Puis Caleb voulait qu'il aborde la notion de terre brûlée, on allait assez vite passer à quelque chose d'amusant pour Christan. Après tout il aimait voir brûler, mourir, et souffrir ses ennemis. C'était bien le genre de traitements que méritent les suppôts de Vraorg.

« C'est radical, mais cela marche en trois étapes en faîte. Il y a bien entendu vôtre partie implantation qui sera l'idéal si c'est possible, mais comme je le pense il vaut toujours mieux prévoir le pire après tout avec un ennemi comme Vraorg le pire est plus que probable. Et il faut donc savoir se montrer impitoyable, et avoir du cran pour affronter un tel adversaire. »

Il visualisa la carte, et expliqua calmement. Pour aussi démontrer au passage pourquoi beaucoup parmi ces terres surnommaient Christan le sans coeur.

« La deuxième option serait la tactique de la terre vide, pillée. Nous le faisons déjà, nous pillons les convois ennemis, les champ, le bétail, nous pillons les stock d'armes, orchestrons en raids fulgurants, et tâchons de prendre le maximum de ressources ennemis pour le moindre coût. En somme une guerre matérielle avec le moins de pertes possible. Lorsque nos ennemis attaquent l'un de nos avant poste nous résistons si cela est possible, si c'est vain dans le cas où nous adversaires sont trop forts nos troupes se replient en emportant le plus de matériel possible, avant d'abandonner les lieux pour se réinstaller ailleurs, et continuer le combat. Sans cesse en mouvement, le mouvement est la clé, rester immobile à l'heure actuel est inacceptable. »

Puis il exposa sa théorie plus radicale.

« C'est là qu'on en arrive à la terre brûlée. Ce n'est pas une guerre comme une autre, nos ennemis sont impitoyables, et ne reculent devant rien face à nous, devrions-nous en faire autant ? Je le dis, nous ferons la guerre, mais pas qu'aux armés, faisons la guerre à tout ce qui peux être pillé, faisons la guerre à tout ce qui peux être brûlé, et surtout faisons la guerre dans l'optique de l'emporter quel qu'en soit le prix. » Car celui de la défaite serait incalculable.

« Je ne dis pas que nous devrions brûler les chaumières, et tuer les civils dans les champs, mais nous devrons brûler les champs à l’intention du ravitaillement militaire quand nous en avons les possibilités, tuer le bétail qui ne peut-être voler. Saboter les infrastructures ennemis lorsque nous ne pouvons les prendre, et saboter les nôtres lorsque nous devons fuir histoire que l'ennemi ne puisse en user comme tête de pont. » En somme c'était surtout de l'usure, mais il y avait un autre point.

« Comme vous savez la magie baptistrelle est largement capable de remettre les champs en état, étant donné que tout les baptistrels sont de nôtre côté à part s'il se déplace en personne ce chien de Vraorg aura bien du mal à faire avec des champs stériles, et impropres à toute culture. Nous ne manquons pas de sel avec ce désert, alors profitons en pour saler leurs champs par exemple, très vite il y aura des famines, des problèmes de nourriture aux environs du désert, l'armée de nôtre ennemi en souffrira. Le mécontentement de sa populace grandira, et cela ne peut que nous servir, moins il y en a pour nous faire face, et plus nous obligeons nôtre ennemi à se préoccuper d'autres problèmes que la guerre, et plus nous aurons de chance. Diviser les efforts de nôtre adversaire pour mieux régner en somme. Lorsque nous conquérons grâce aux baptistrels nous pourrons remettre ceci en état, mais tant que ce n'est pas à nous faisons en sorte que l'ennemi ne puisse guère en profiter au mieux. » Ce plan n'était pas parfait certes, mais une armée aurait du mal à s'implanter sans avoir quoi que ce soit pour se nourrir.

« Il faudrait aussi se préoccuper du moral des hommes. Je sais que cette idée les motivera, mais après ? Pour vôtre part que prévoyez-vous de faire de ce côté-ci » Acheva t-il ensuite avant de demeurer attentif aux paroles de l'autre.

Plus Caleb écoutait Christian, plus il était enthousiaste. Le presque géant ne s'en doutait peut-être pas, mais il était un véritable génie ! Du moins ses solutions permirent une nouvelle fois au jeune commandant d'améliorer le plan. Une fois qu'il termina sa longue explication, Caleb poussa un petit rire triomphant.

" - C'est vrai, la propagande marche sur le long terme. Mais vous avez en partis trouvé la solution ! "

Caleb fit craquer son cou d'un geste bref.

" - Le sabotage, c'est une excellente idée. Nous nous emparons de ce que nous avons besoin et on détruit ce qui ne nous sert pas. Vous avez vous même précisé que nos baptistrels ont la facultés de redonner vie à l'agriculture. C'est un avantage incommensurable sur Vraorg... "

"Incommensurable" pour de simple champs, cela semblait exagéré. Or le mot était exact, Vraorg pouvait avoir une foule infinie de personne pour lui lécher les pattes, le manque de nourriture entraînera leur perte.

" - Servons nous de cela pour récolter des partisans. Restons courtois - si je puis dire - en épargnant les civils et leurs habitations mais détruisons la majeure partie du ravitaillement de l'armée de Vraorg. Comme vous dites, les théocrates sont plus nombreux que nous : ils crèveront de faim plus rapidement ! Connaissant le gros lézard, il taxera immédiatement les paysans, rendant leur vie encore plus misérable qu'elle ne l'est déjà. Vous avez raison, le peuple est idiot : il rejeta la faute sur son suzerain et pas sur les rebelles. Nous leur permettront de cultiver à nouveau au protectorat. Certes le peuple a peur de Vraorg, c'est presque un dieu. Nous, nous en avons sept ! Sept esprits qui défendent notre cause, le petit peuple se pose des questions ! Beaucoup rêve de s'élever contre le tyran albinos. La famine sera une raison de plus pour les voir déserter. "

Il réfléchit un moment et s'exclama, pensif :

" - Je vous ai sous-estimé général, c'était une excellente idée d'organiser cette rencontre stratégique. "

Le plan devenait de plus en plus aboutit. Confronter les idées de chacun était un excellent moyens de l'améliorer.

" - Pour ma part j'hésite. Je pourrais commencer les opérations de reconnaissance plus au Nord mais je pense pouvoir déléguer cette tâche à un gradé de confiance et diriger les opérations par correspondance. J'interviendrais lorsque tout cela deviendra plus délicat : à savoir conquérir durablement les mines et tout autre point stratégique. Dans un ou deux mois tout au plus. Je pense être beaucoup plus utile avec vous sur les plaines, autant d'un point de vue stratégique que pour le moral des hommes. Ils doivent apprendre à cohabiter et se battre ensemble, au cas où une bataille nécessiterais l'intervention de nos deux armées. Améliorer la cohésion donc. "

Il se gratta le menton pour la forme avant de poser :

" - Si vous êtes d'accord bien sûr. "

Intérieurement, il avait hâte de voir son collègue se battre. On disait de lui qu'il était une véritable machine de guerre ! Caleb voulait se battre à ses côtés pour mesurer son propre potentiel.

Solution ? Christan se demanda pendant un instant en quoi il avait trouvé une solution, clairement la propagande, et ce genre de choses n'étaient point son fort, pour dire que quand ça ne cognait pas, et ça ne tranchait pas ce n'était guère son domaine. Si seulement tout était plus simple, et qu'on lui demandait d'écraser ses ennemis, et que ses ennemis ne soient dirigés de préférence par l'équivalent d'un dieu…

Néanmoins il semblerait que l'Armandéen ait de la suite dans ses idées, comme quoi ne pas arrêter de préciser certains pouvait permettre de mieux forger un plan, sans doute que c'était pour cela qu'il valait mieux le faire à deux, ou à plusieurs que seul. Un homme seul a du mal à voir les propres erreurs dans sa tactique, et même si c'était dur pour Christan d'admettre qu'il avait faux il préférait cent fois voir ses erreurs corriger avant la bataille…

« Oui c'est un avantage. » Tant que Vraorg ne s'amusait pas à traîner près de la zone de conflit, mais cela étonnerait Christan que le dragon blanc prenne la peine de nourrir son peuple, il était tout sauf un dirigeant bienveillant. Dans tout les cas savoir que l'idée de tout brûler était possible n'était aucunement pour déplaire à Christan, rien de mieux que de purifier par les flammes après tout…

Cela ne l'aurait gêné en rien de tuer des civils pour tout avouer même si Christan détestait l'idée de tuer des faibles sans défense si la cause l'exigeait il l'aurait fait, mais ce n'était ni acceptable pour l'image des protégés ni tolérable de toute manière pour les esprits, on pouvait donc se contenter de s'amuser avec les soldats si on pouvait le dire…

« Tue, mutile, brûle. En somme un plan simple, et efficace. Avec de la chance ce plan marchera à merveille, et c'est sans doute la façon la plus efficace de faire mal à la théocratie avec le peu de moyens que nous avons nous les protégés. » Après les 7 esprits c'était beau oui, mais ces derniers n'avaient pas été très glorieux malheureusement dans leurs affrontements contre Vraorg… Enfin au moins il y avait l'image, et puis avec une bonne lutte il était possible de retourner les choses en leurs faveurs, pour sa part Christan préférait mille fois mourir que de renoncer pensa t-il, en portant une main au joyaux de force mentale illimité qui lui avait été donné par les esprits supérieurs à lui, et à Caleb. Un pour chaque haut officier. Un joyaux qui rend celui qui le porte impossible à localiser par l'esprit, et rend énormement dur le fait de lire dans son esprit, en somme idéal pour un stratège.

« Je présume que cela vous étonnerait si je vous disais que sur les 27 ans tout rond que j'ai passé à l'armée je n'en ai passé que 3 en tant qu'officier ? » Dit-il un peu amusé par ce constat, finalement il aurait peut-être du avoir plutôt une promotion, là il avait été obligé de faire ses armes en grande partie pendant la lutte contre la théocratie autant dire que ce n'était pas la meilleure façon de se s'exercer calmement, mais au moins on peut dire qu'il avait été bien vite obligé de faire ses preuves.

Puis Christan réfléchit aux propos de l'autre officier protégé, celui-ci émettait quelques idées intéressantes, en somme au moins la discussion n'avait pas finit en pugilat stratégique, sans doute que beaucoup en seraient étonnés, Christan le premier…

« Ah ça ne vous inquiétez pas un de mes soldats m'a informé peu avant nôtre discussion qu'un officier rebelle ne dépendant pas de mon autorité avait prit cette liberté, et avait déjà envoyé il y a pas si longtemps un groupe pour partir en éclaireur au Nord. Quelques hommes juste, pour voir s'il y avait du monde entre les montagnes, et nous. Ce groupe d'éclaireur devrait revenir bientôt quand j'y pense... » Pour cela d'ailleurs qu'on l'avait informé il y a peu…

« En parlant des mines essayons au début de conquérir celles loin des volcans, pas que j'ai peur d'un peu de lave, mais ces derniers entrent bien trop souvent en éruption à mon goût. » Autant dire qu'il valait mieux se montrer prudent au début.

« Quand à l'idée du combat sur les plaines cela me va, dans un deux mois nous pourrons passer avec un peu de chance aux choses sérieuses, en attendant si vous le désirez je vous propose de participer à un petit raid avec mon dans le Sud après le retour des éclaireurs. Histoire déjà que nous puissions nous battre ensemble une première fois. » Autant dire qu'il n'était absolument pas contre, et puis cela aiderait les hommes à mieux s'entendre. Même lui avait du mal, mais à force de se battre à leurs côtés il finirait par tolérer un peu mieux les Armandéens du protectorat.

« Géneral Christan ! » Une voix retentit, un messager était entré dans la tente, ce dernier fit un salut militaire rapide. Et annonça vite ses nouvelles quand Christan le lui permit.

« Les éclaireurs partit au Nord sont revenus, ils s'apprêtent à faire leurs rapports. »

Christan se contenta juste d'un simple.

« Faîtes les entrer. » On allait voir si ce rapport allait changer quelque chose à leurs plans. Personnellement il était attentif au rapport prochain qui allait être fait.

(Hrp : Cela te va Caleb si on fait entrer Luna dans le rp ainsi^^?)

Comme la majorité des journées depuis un long moment, Luna ne l’avait pas vue passer. Elle n’avait pratiquement aucun moment pour elle et si elle ne s’entraînait pas, elle devait courir à gauche et à droite afin d’effectuer une tâche qu’un de ses supérieurs lui demandait. Il s’agissait souvent de tâches simples qu’on pouvait donner à une jeune soldate et au fil des trois ans, elle avait fini par se faire connaître. Ayant joint l’armée à un jeune âge, c’est-à-dire à quinze ans, et ayant eu une apparence de jeune fille fragile, plusieurs avaient cru qu’elle abandonnerait lorsqu’elle réaliserait tous les efforts requis. Certes, elle n’avait pas trouvé tous les jours faciles et même qu’il y avait eu des fois où elle avait pensé abandonner, mais elle ne l'avait pas fait. Elle s’était accrochée à la raison pour laquelle elle avait décidé de joindre l'armée et elle avait persévéré jusqu’au bout. À chaque fois qu’elle s'était sentie faillir, elle n’avait eu qu’à jeter un coup d’œil à la bague qu’elle portait à son annulaire gauche et à penser à tous les gens qui étaient pris à Morneflamme dont faisait partie Korentin, Matis et Aramis. Il fallait à tout prix trouver un moyen d’exterminer Vraorg de ce monde et pour tous ces gens qui importaient à ses yeux, elle ne pouvait pas baisser les bras. Sa douleur et son épuisement n’équivaudraient jamais le châtiment que vivaient les gens sous l’emprise du dragon blanc. Pour une fois, son tempérament orgueilleux avait eu un bon côté et déterminée comme elle était, elle s’était faite une place parmi les autres soldats et n’accepterait pas que quiconque se moque d’elle. Si c’était le cas, elle leur faire voir de toutes les couleurs!

Trois longues années s’étaient ainsi écoulées… Et le temps avait modulé son corps de jeune fille pour la faire devenir une belle jeune femme avec tout ce que ça implique. Ayant toujours été plus grande que la moyenne, cela avait continué en ce sens et elle avait pratiquement atteint les cent soixante-dix centimètres. Toujours aussi élancée, elle avait toutefois gagné une certaine musculature, mais c’était loin d’être son atout principal. Elle n’était pas connue pour sa force brute, mais plutôt pour son agilité, sa capacité à être discrète et son talent à tirer à l’arc. Bref, en trois ans, elle avait plutôt changé et les gens qui la connaissaient alors se questionneraient probablement à savoir si c’était la même gamine d’autrefois. Toutefois, certaines choses ne change pas avec le temps. Sa chevelure d’or tombait toujours le long de son dos, chevelure qu’elle n’avait pas réussi à se convaincre de couper et dont elle s’était finalement résolu à attacher d’une tresse. Son regard était d’un bleu azuré qui rappelait le vaste océan et son sourire avait une note taquine. Dernière aspect important à mentionner, contrairement à la Luna d'il y a trois ans, sa main droite avait été guérie par une baptistrel, Aramis, et son annulaire et son auriculaire n'étaient plus manquants. Elle pouvait désormais compter jusqu'à dix avec ses doigts.

Bref, avant de passer à autre chose, rappelons qu’il lui manquait toujours deux doigts à sa main droite, soit l’annulaire et l’auriculaire.

Cette journée-là, sous les ordres d’un officier, la princesse des lumières était partie en expédition dans le Nord avec un petit groupe. Ils n’avaient pas été nombreux et s’étaient fait le plus discret possible puisque le but premier était de recueillir de l’information quant aux terres se situant au Nord d’Armanda ainsi qu’à la présence probable de troupe ennemie. Pour cette mission, elle avait dû se préparer avant même le lever du soleil et lorsqu’il fut temps de rentrer, elle fut désignée par les membres pour remplir la tâche d’informer les supérieurs de ce qu’ils avaient découverts. Évidemment tout ce que les autres avaient voulu était de rentrer pour enfin pouvoir se reposer et que ce devait être la dernière à se taper tout le boulot. Génial! Tant pis pour eux, c’est Luna qui aurait tout le mérite de rapporter les nouvelles. Pensant que ça n’allait prendre qu’un petit moment de sa journée, elle se rendit compte de son erreur de jugement lorsque le premier officier lui demanda de se rendre au lieu où se trouvait le haut-officier Folmer afin de lui faire part de ce qu’elle savait. Et pas question de perdre son temps, elle devait le faire immédiatement!

Saluant son supérieur, elle se dirigea ainsi vers l’endroit désigné. Après cette dernière tâche, si Dracos le voulait bien, elle allait pouvoir se reposer. Mais avant tout, elle devait voir cet haut-officier dont elle avait déjà eu la chance de faire quelques tâches pour lui. Elle l’appréciait bien ou du moins, elle ne le détestait pas. Mais pour lui, elle ne devait être qu’une soldate parmi tant d’autres.

Lorsque Luna arriva au campement, elle annonça sa présence aux gardes et la raison de sa venue. Ce ne fut que lorsqu’on lui permit d’entrer qu’elle le fit. D’un pas assuré, elle s’avança dans la tente.

- Haut-Offi… Son regard se posa inéluctablement sur l’homme en armure. Christan Weren?! Personne ne lui avait dit qu’il serait là celui-là? Avoir su… Quoiqu’avoir su, elle serait tout de même dans la même situation, mais au moins elle aurait pu s'y faire à l'idée. Elle reporta son attention sur le comte et se concentra sur lui et rien que sur lui. …cier Folmer! Poursuivit-elle, se ressaisissant rapidement. Je représente les éclaireurs suite à l’expédition dans le Nord. Dit-elle afin d’expliquer la raison de sa présence.

La voix de Luna s’était voulue ferme et sûre d’elle. Elle salua son supérieur dans les règles de l’art tout en tâchant d’ignorer l’autre homme dont la présence était difficile à manquer étant donné sa corpulence. Attendant la permission de continuer de parler, son attention fut attirée momentanément par un mouvement dans le coin de la tente: le berger elenien venait de relever la tête. Elle déglutit péniblement et tenta de l'ignorer également. Dans quoi s’était-elle embarquée?

Caleb prît un air concerné lorsqu'il entendit Christian lui parler de la délégation envoyée plus au Nord. S'appropriant un ton ferme il s'exclama :

" - On m'a aussi informé de la prise de liberté de mon sous-officier. Bien que je préfère être tenu au courant, je suis forcé de constater qu'il a le mérite d'aligner ses idées sur les miennes. C'est une bonne qualité. "

Le commandant rebelle croisa les bras et se concentra sur les dires de son collègue. Celui-ci souleva un point important directement lié à la proximité volcanique des mines du Nord. Caleb secoua la tête lentement, cette précision n'était pas nécessaire

" - De toute façon nous progressons du Sud vers le Nord, nous prendrons en premier lieux les mines les plus au sud. Fatalement, plus nous avancerons vers le Nord, plus la probabilité de se voir ensevelit sur des tonnes de laves sera importante. "

Lorsque Weren s'intéressa à la proposition faite par Caleb, le choix était vite fait : les deux commandants combattront côte à côte au moins pendant un mois. Caleb opina, acceptant la proposition du guerrier Alayien.
Presque immédiatement, un homme pénétra dans la tente pour rendre des comptes à son supérieur. Les éclaireurs étaient de retour. Christian ordonna brièvement leur rapport, l'homme salua les deux commandants et quitta la tente d'une démarche étrangement stoïque.

Une jeune femme possédant une longue tresse couleur d'ivoire pénétra d'un air assuré dans la tente de commandement.
Son regard azurée roula précipitamment sur le général Weren puis sur son collégue. La présence du grand guerrier devait sans doute troubler la petite éclaireuse (petite, du moins à côté des deux commandants). Cependant on ne pouvait distinguer aucune lueurs écarlate s'élevant sur ses joues, ce qui aurait sans doute tranché avec son teint clair.
Elle se rétablit rapidement et une personne peu attentive aurait eut du mal à se rendre compte de la cause de son bégaiement. Néanmoins Caleb était persuadé que son homologue l'avait lui aussi remarqué.

Le commandant rebelle darda sur elle un regard ferme et inclina légèrement la tête. Caleb avait le mérite de respecter ses hommes autant qu'eux le respectait.

" - Je vous souhaite la bienvenue au campement, j'espère que l'opération s'est bien déroulé et que vous n'avez pas eu trop d'ennuis sur la route. "

Il croisa les bras, interrogateur. Fixant toujours de son regard grave la jeune femme droite et ferme postée devant lui. Une pointe d'amusement se fit ressentir sur son visage.

" - La plupart de mes hommes vous appelles la larme de néant. Sauf votre respect général, si cette demoiselle a réussit à vous tenir tête par le passé, je tend à imaginer que j'ai grande chance à l'avoir sous mes ordres ! Mais trêve de bavardage. Soldat Duruisseau, faites moi un rapport détaillé sur la situation globale au Nord du désert. Et si vous avait des informations utile concernant la priorité d'extraction de ressource imposé par Vraorg je suis preneur ! "

Les sous officiers qui prennent des libertés, il était clair que son collègue avait une façon de fonctionner plus tolérante que lui car Christan n'aurait pas trop apprécié qu'un lieutenant, un sergent, ou un capitaine sous son commandement fasse sa forte tête, ça non… Certains il y a trois ans de cela avait même pu apprécié l'acier de son gant, autant dire qu'ils n'avaient pas réitérer leurs idioties...

« On va dire que l'initiative n'est pas une mauvaise chose. » Il était sincère dans ce qu'il disait, juste que pour lui il était un devoir d'informer son officier supérieur de quoi que ce soit dépendant du domaine militaire, enfin disons que l'armée alayienne était plus stricte que n'importe quelle armée Armandéenne après, pour sa part il aimait être tenu des faits, et gestes de tout ceux qui étaient sous ses ordres, cela évitait les éventuelles mauvaises surprises…

Enfin dans tout les cas le haut officier Caleb non plus ne sous-estimait pas la menace des volcans sinon, et c'était un bon point. Personnellement Christan préférerait mourir en combat que engloutit par la lave si on lui laissait le choix. Et il ne doutait aucunement que ses troupes seraient du même avis, et dire que ces volcans devaient leurs apparitions au dernier combat entre Vraorg, et les esprits… Il avait presque l'impression de revivre les cataclysmes de l'alayia d’antan, à croire qu'une malédiction sans pareille poursuivait le peuple alayien, et que chaque fois qu'il allait quelque part, ce quelque part était promis aux catastrophes, et à la destruction de le main de puissances supérieures…

« Tâchons juste de ne pas trop avancer, une armée morte ne sert plus à rien, et ne sauvera sûrement pas ses chefs... » De plus que feraient des chefs sans armées ? Il doutait qu'Aldakkin du Néant puissent faire quoi que ce soit tout seul encore plus maintenant que les serviteurs du néant étaient redevenus de simples humains… Christan était d'ailleurs enragés à ce fait car son ascension possible vers une existence supérieur avait été bloqué par Vraorg, et en plus les élus du Néant avaient perdus un peu de leurs superbes à cause de ce simple fait…

Puis on vint faire le rapport des éclaireurs, Christan, et Caleb ne tardirent pas à voir la personne censé faire le rapport. Christan fut légèrement étonné de voir que c'était la gamine qui venait lui faire le rapport, tiens drôle de coïncidence… Son regard se braqua immédiatement sur elle quand elle fit son entrée, elle avait bien grandit depuis le temps, elle faisait à peine 10 centimètres de moins que lui, elle restait faible à ses yeux. Mais il y avait du progrès.

Enfin au moins elle n'était pas inutile, et pendant qu'elle semblait visiblement se concentrait sur son supérieur hiérarchique Christan remarque son chien qui s'était avancé vers lui, et semblait plutôt de bon poil ce matin. Le chien se placa à côté de son maître qui machinalement lui caressa la tête. C'est qu'a force il commençait à l'apprécier ce cabot. Celui avait su démontrer son utilité depuis le temps. Et sans jamais le trahir ce qui était très appréciable pour quelqu'un comme Christan. Cet animal avait démontré avec le temps qu'il était un fidèle soutien, même si comme tout les animaux il était débile.

Puis son chien prit congé, et alla voir Luna. Visiblement il semblait intéressé par la jeune femme, et renifla celle-ci avec curiosité, Christan sourit sans s'en rendre compte derrière son casque quand il se dit que la bête devait bien être intimidante du point de vue de la gamine, ou même d'un humain quelconque. Au moins le chien ne faisait pas tâche par rapport à son maître.

Il écouta donc son collègue qui demanda le rapport assez poliment, il se mettait au niveau de ses hommes tiens. C'était un bon point même si Christan ne le trouvait pas des plus fermes, à ses yeux il fallait que les soldats craignent un minimum leurs commandant pour obéir à ce dernier au doigt, et à l’œil.

« Me tenir tête ? Oh j'espère qu'elle sera vraiment capable de me tenir tête un jour comme elle me l'avait promis car pour le moment la balle est dans mon camp. » Dit-il franchement, après tout à leurs derniers combat Christan se rappelle avoir cassé une jambe à la gamine ainsi que l'avoir it hors combat d'un simple coup de bouclier… C'était il y a 3 ans de cela, et depuis le temps elle était sans doute devenue plus fort, mais il restait que Christan ne pouvait pas vraiment considérer qu'elle lui avait tenu tête en quoi que ce soit…

« Il reste qu'après ce petit rapport je propose qu'elle nous accompagne pendant nôtre petit raid, après tout elle a déjà fait quelques petits tours en éclaireur dans le Sud il n'y a pas si longtemps, et elle connaît bien mieux cette partie de continent que moi, et vous sans doute. » Il n'avoua pas qu'il voulait aussi la voir se battre pour constater de plus près ses progrès, il nota juste avec cynisme qu'il était ironique de voir que depuis le temps il se retrouvait dans le même camp que la gamine.

« Sauf si bien entendu l'exercice de la guerre vous effraie larme du néant. » Finit-il d'un petit ton faussement attentionné, c'était une provocation déguisée. Un observateur lambda pouvait presque croire qu'il entretenait une sorte de rivalité avec elle, mais c'était bien plus compliqué que cela, et franchement Christan ne la considérait pas encore digne d'être une rivale pour lui à bien y réfléchir...

Spoiler:

Continuant d’ignorer la présence du sans-cœur, Luna fixait son commandant d’une façon qui se voulait impassible. Son visage se voulait ferme et assuré, de même que sa posture était bien droite. Bien que la situation d’être en face de son supérieur et de son ex-ennemi, qui n’était pas si allié que ça à ses yeux, ne la mettait pas des plus à l’aise, elle avait déjà vécu pire et elle avait pris pour habitude de cacher ses incertitudes et ses inquiétudes. Les gens ne devaient pas voir les faiblesses qui se cachaient en elle, car il s’agissait d’une porte d’entrée trop facile aux moqueries et autres coups bas. Sa vie de soldate était suffisamment compliquée comme ça, elle ne voulait pas tendre gratuitement la perche à ceux qui sauteraient sur l’occasion pour la rendre pire. Elle fut d’ailleurs soulagée par la réaction de Caleb. Malgré son allure ferme et autoritaire, sa voix n’était pas froide et il lui parlait avec le respect qu’elle se devait de recevoir. Elle commençait à se dire que ça n’allait peut-être pas être si horrible que cela et que tout irait pour le mieux. Lorsque le haut-général l’accueillit gentiment et lui souhaita qu’elle n’ait pas eu d’ennuis lors de la mission ainsi que sur la route, un sourire se dessina sur son visage et elle lui répondit simplement en acquiesçant d’un signe de tête. C’était bien gentil de s’en soucier, mais elle savait qu’il ne s’agissait que d’une question de surface et qu’il ne s’attendait pas vraiment à une réponse de sa part. De plus, il devait déjà connaître la réponse à sa question, ne serait-ce qu’en croisant son regard azuré. Elle n’avait pas l’air désemparée, triste ou troublée comme l’aurait été une personne dont l’expédition avait mal tournée. Non, elle était plutôt fièvre et sûre d’elle, preuve que les éclaireurs avaient réussi la tâche qu’on leur avait confiée.

La jeune femme tressaillit et serra le poing lorsque son général prononça les termes « Larme de Néant ». Elle s’était plutôt attendue à ce qu’il lui demande immédiatement les informations quant au Nord du Protectorat. Elle ne put cacher sa réaction et fut surprise qu’il la reconnaisse et qu’il l’appelle par ce fameux surnom. Encore une fois, Luna se ressaisit rapidement et prit une grande respiration. Il fut un temps où elle aurait explosé sous la colère en repensant aux raisons qui avaient poussé qu’elle soit couronnée de ce titre, mais ces dernières années l’avaient aidée à maîtriser ses tempêtes intérieures.

- En effet, je suis la personne que l’on surnomme la « Larme de Néant ». Confirma-t-elle sans hésitation. Il y a de ces événements qui, même si on n’en est pas bien fier, valent mieux en faire la paix, car en les acceptant les autres personnes ne peuvent pas les utiliser pour blesser. C’est ce qu’elle essayait de faire, du moins, mais ce n'était pas toujours évident. Je crois, en effet, qu’on n’est pas là pour parler de moi et de discuter des différents noms que les gens peuvent me donner. Poursuivit-elle rapidement. Donc, si vous le voulez bien, revenons à la raison qui me pousse à être ici. Les éclaireurs et moi avons été envoyés dans le Nord afin de vérifier ce qu’il s'y trouvait. Le général qui nous a envoyé avait entendu des rumeurs comme quoi des troupes ennemies s’y trouvaient. Je peux vous confirmer que ce n’est pas le cas. Il n’y a personne dans les montagnes. À moins, bien sûr, que les ennemis aient trouvé un moyen de dissimuler leur présence, ce qui pourrait être envisageable étant donné la puissance de Vraorg. Bref, nous ne nous sommes pas fait attaquer et nous n’avons croisé aucune trace de vie. Personne n’exploite quoi que ce soit là-bas. Les conditions dans ces montagnes sont extrêmes, même les animaux les évitent. À cause des volcans, l’air devient difficilement respirable, les pierres sont brûlantes et la lave guette à chaque pas. Dit-elle d’un débit rapide.

Voilà, Luna se tut après avoir détaillé ce que les éclaireurs avaient vu lorsqu’ils étaient allés dans le Nord. Ensuite, ce qu’ils feraient avec cette information, elle l’ignorait et en tant que soldate, elle était consciente que ça ne la regardait pas tant. Par la suite, elle attendit que le haut-général Folmer lui donne la permission de quitter. Durant tout son discours, elle n’avait pas regardé une seule fois dans la direction de Christan. Cependant, elle ne put faire autrement lorsqu’un mouvement au coin de son œil attira son attention et elle vit avec horreur le gros chien s’approcher d’elle. Voyez-vous, la protégée de Korentin n’aime pas les chiens et ne pas aimer n’est qu’un euphémisme dans son cas. Ainsi, elle recula d’un pas avant que le berger élénois ne l’atteigne et subtilement, elle écarta les mains l’une de l’autre*.

- Oh! Gentil le toutou. Murmura-t-elle doucement.

Délicatement, elle approcha sa main de son museau afin d’évaluer sa réaction. Elle exagérait probablement, mais elle s’attendait toujours au pire lorsqu’il s’agissait de canins et encore plus lorsque c’était celui du mastodonte en armure. Elle était certaine qu’il ne ferait que rire de son malheur si son cabot lui arrachait une main. Sois le chien était gentil de nature ou soit son sort fonctionnait à merveille puisqu’il la laissa le caresser et gratter le derrière ses oreilles.

- Christan Weren. Prononça-t-elle d’une voix sifflante, portant finalement son attention sur lui. Me battre aux côtés d’un si noble et valeureux combattant que vous êtes lors d’un raid me ferait le plus grand des honneurs. J’en ai rêvé toute ma vie. Continua-t-elle d’une voix forte et le plus sérieusement possible. Bien sûr que la gamine était sarcastique. Soyez sans crainte, je n’ai pas froid aux yeux. Poursuivit-elle et cette fois-ci, elle fut sincère.

Malheureusement, il était fini le temps où elle allait pouvoir l’ignorer et sa journée semblait loin d’être terminée. La jeune femme reporta son attention sur le haut-général Folmer. Après tout, c’était à lui que revenait la décision de l’inclure ou non pour la suite des événements.





* [Défensif] Aura rassurante
Permet d'émettre une aura rassurante invisible mais aux effets bien réels. Très efficace sur les animaux, efficace sur les bipèdes (et dragons) uniquement si leur force mentale est inférieure à celle du lanceur.

Geste clé : écarter légèrement les mains l'une de l'autre, ce geste clé peut se faire de manière très discrète

Visiblement Christian et Luna semblait se connaitre. Et pas en bien. Même si Caleb devait reconnaître que son collègue avait montré plus de retenu que la jeune fille, leurs remarque l'exaspéra et il afficha un air bien plus ferme que d'habitude.

La petite était farouche elle avait une manière particulière de répondre à son supérieur, celui ci se contenta de la fixer un petit moment. Un regard se voyant à la foi réprobateur et presque fraternel, malgré son impertinence Luna dégageait un petit quelque chose qui lui plaisait. Il ne voulait donc pas la mettre en mauvaise posture devant son collègue en la réprimandant ouvertement.
Finalement le rapport vînt enfin. Il porta le coup fatal à cet entretien stratégique. Caleb frappa la table de son poing droit et pesta ouvertement.

" - Voilà qui chamboule tout nos plans. Nous avons tellement était omnibulé par l’expansion vers l'ouest que nous n'avons même pas prit le temps de vérifier la situation au Nord en trois ans ! "

Le jeune homme détourna la tête. Il pensa un moment à ce qui avait été sa maison par le passé. Il pensa à son comté. Tout devait être ravagé ou pire : annexé par l'ennemi. Il ferma les yeux un bref instant avant de les ré ouvrir et de se redresser. Digne et encore plus déterminé.

" - Dans un sens, la mission se facilite. La perte d'homme sera moins importante. Je maintiens le fait d'envoyer un détachement de rôdeur après le désert, il faut trouver un moyens de secourir nos prisonniers. "

Il balaya les pions positionné à la frontière Nord du protectorat qu'il avait placé il y a quelques heures de cela. Plus question de déplacé des troupes et il fallait reconnaître que cela calmé son agacement.

" - Beau boulot soldat. "

Il écouta par la suite son acolyte parler de Luna. Malgré son ton sarcastique il recommanda la petite personnellement. Pendant un court instant, Caleb se demanda si c'était pour lui planter malencontreusement sa hache dans le visage ou si il désirait réellement la voir à l'oeuvre. Il chassa rapidement cette idée, conscient que c'était absolument absurde.
Suite à une petite provocation de Weren et de l'arrivé soudaine du cabot sur la petite, un échange pour le moins osé se déroula devant les yeux de Caleb. Ce qui l’agaça encore plus.

" - Suffit, vos petites querelles n'ont pas leur place dans un rassemblement stratégique. "

Il pointa d'un regard pénétrant la jeune femme. Il paraissait très intimidant.

" - Vous viendrez me voir après l'entretien. En privé. "

Il tourna lentement la tête vers son collègue. Le regard tout aussi ferme

" - Je vous demanderez de ne pas prêter attention à son attitude cher collègue, je vais m'occuper d'elle... "

Une lueur pleine de défie luisa dans son regard.

" - Par ailleurs, pesez vos mots avec mes hommes. Ils sont sous ma responsabilité et je dois avouer qu'ils sont tout ce qui me reste. "

Le silence fut du côté de Caleb. Cette petite remarque n'était pas répréhensible mais pleines de sous-propos.

" - Quoi qu'il en soit je suis d'accord avec vous Général, Duruisseau nous accompagnera. "

Les événements qui approchaient allé sans doute être explosif.



HRP - je suppose que c'est au tour de Elrond et Moë ? - HRP

La larme du néant… Pfff cette gamine était célèbre, alors qu'elle n'avait sans doute aucun mérite à cela, Christan ne comprenait pas pourquoi certains s'extasiaient devant-elle, elle était juste faible, et n'avait en rien vraiment fait ses preuves. On verrait dans la lutte contre Vraorg si elle aurait une vraie utilité, et là on pourrait commençait à la nommer de façon respectueuse, mais pour le moment Christan ne préférait pas s’appesantir en niaiserie après tout l'essentiel en ce moment c'était le résultat, et l'efficacité. Il n'était donc pas mécontent qu'on passe un peu à l'essentiel bien entendu du côté stratégie militaire.

Enfin il put donc vite constater que les informations à propos du Nord n'étaient pas forcément celles qui étaient le plus à son goût… Il n'y avait certes aucun présence d'ennemie dans le Nord, mais aussi aucune exploitation, et cela était bien trop dangereux de s'approcher des volcans, en somme c'était bien comme Christan le pensait . Le Nord avait très peu de chance d'être une bonne tête de pont, et progresser là-bas a bien peu de chance d'être une bonne idée… A croire qu'ils étaient obligés de tout miser sur le Sud…

Enfin dans tout les cas il y réfléchit calmement pendant que visiblement la gamine semblait bien s'en tirer avec son chien. Décidément cette bête n'était pas particulièrement méfiante envers les étrangers… Enfin cela valait sans doute mieux que de la voir arracher la main de la gamine car sinon ils auraient tous eu des problèmes.

Puis la gamine eu l'idée de jouer avec ses nerfs… Holà elle ferait mieux de ne pas trop jouer sur ce terrain là car Christan n'aimait pas qu'on s'amuse avec lui comme ça, et de plus son grade de général l'obligeait d'autant plus à ne pas laisser un simple soldat le prendre de haut comme ça. Dans tout les cas il n'allait sûrement pas laisser passer ceci.

« Oui cela risque de changer nos plan au Nord, et pas qu'un peu. » Dit calmement Christan, en somme encore de la réflexion à faire, et sans doute qu'il faudrait en parler aux autres généraux… Tout ceci le fatiguait déjà d'avance en somme…

« L'idée du détachement reste bonne, aux frontières du désert néanmoins, si jamais les prisonniers s'évadent ils pourront ainsi disposer d'une certaine aide. » Ce qui serait sans doute la façon optimale de faire, surtout qu'avec les volcans il valait mieux éviter de trop s'approcher…

« Je vous prierai de ne pas me parler sur ce ton commandant. » Répondit fermement Christan à ce dernier. Enfin néanmoins pour se rattraper Caleb s'occupait par la suite de donner une petite leçon à la gamine ce qui n'était pas plus mal. Mais il prenait bien plus d'importance qu'il en avait en osant le contrarier. « Vous êtes un commandant, je suis général. Je n'ai pas à vous rendre de compte bien au contraire, c'est vous qui devriez surveiller le comportement de vos hommes, et non moi qui devrait perdre mon temps avec ce genre d'histoires. » Dit-il pas moins ferme, il n'avait pas du tout l'air de la personne qui appréciait de se faire contrarier ainsi.

« Rendons nous donc dans ces maudites plaines avec nos hommes. » Conclut-il enfin, il avait dit ce qu'il avait à dire au général, néanmoins il se permit au passage en sortant de la tente d'avoir quelques instants la gamine bien en face de lui pour lui dire ceci droit dans les yeux.

« Tu es soldat, je suis général. N'oublie pas où est ta place. » Il valait mieux pour elle ne pas s'amuser à le contester à ce sujet-ci...

[Hrp : Je me charge d'ouvrir le rp qui sera à la suite de celui-ci, et de mp El/Moe pour qu'ils y rentrent^^.]