20 Juillet

Althaïa la Romantique était vraiment une splendide ville, un lieu très raffiné faisant l'apologue du beau, et de la culture, de même que des arts, en somme il n'est aucunement étonnant qu'une baptistrelle comme Aramis se plaise en un tel lieu, quoique avec les événements récents la ville d'Althaïa avait était assez chamboulé tout de même, mais néanmoins la vie reprenait mine de rien son cours, Aramis en tant que baptistrelle pouvait largement se permettre de toute manière de se balader ici, d'autant plus que l'allégeance rebelle de la ville était plus, ou moins un fait avéré. Et puis personne n'irait sans prendre à une bapitstrelle.

De toute manière elle prévoyait de partir bientôt, sa destination était Aldaria la Superbe, elle avait des affaires à aller faire là-bas, notamment concernant une certaine perle, et puis surtout elle avait quelques petites choses à faire à Aldaria avant ensuite sur le chemin du retour de faire un passage à Gloria pour se renseigner sur l'état du jeune Enwr Dawan Sywel, en somme un certain voyage l'attendait, et ce n'était pas forcément pour lui déplaire car après tout elle était une voyageuse dans l'âme, d'ailleurs avant de partir elle avait décidé de prendre quelques provisions, et fournitures à la Romantique dont notamment quelques livres, oui elle prenait des livres pour ses voyages, si elle ne lisait pas de temps en temps elle était de mauvaise humeur après tout. Et puis il fallait deux, trois autre choses pour son voyage, et si elle pouvait au passage en profiter pour se balader dans une cité, et profiter de l'air libre elle ne dirait pas non ! Après tout Aramis avait passé des mois entiers enfermé à Aigue dans des souterrains bien peu ouverts pour elle baptistrel de l'air qui n'appréciait aucunement les espaces clos, et encore moins le sentiment de ne pouvoir point profiter de sa liberté.

Ici elle se sentait bien mieux donc que dans la cité rebelle, se baladant visage dévoilé car après tout elle ne risquait rien par ici baptistrelle qu'elle était, l'elfe profita donc de la fraîcheur de la brise matinale, et de l'activité alentours des lieux, les humains étaient si actifs après tout, elle pourrait presque passer des heures à les observer que ce soit eux, ou leurs chants noms, il y avait tellement à apprendre sur chaque personne après tout d'après son chant nom, tous étaient beau à leurs façons. Et la mélodie qui résonnait de tout ces chants noms dans l'esprit d'Aramis était assez agréable pour elle, même si un peu dur à ignorer au vu du nombre de personnes présentes aux alentours.

Aramis était donc en train de se promener dans les rues de la cité, à vrai dire elle avait choisit de passer par le quartier des visiteurs car c'était celui où l'on trouvait là plupart des commerces de la ville, et les auberges pour les aventuriers de passage qui plus est. Elle n'irait sans doute pas se reposer avant la soirée, mais pour ce qu'elle voulait faire ce matin c'était le quartier idéal, sans doute qu'elle prendrait ensuite l'après-midi pour faire un rapide tour des autres quartiers, ce n'était aucunement la première fois de toute son existence qu'elle était venue par ici, mais il était toujours agréable de pouvoir contempler les lieux, et puis comme les humains des fois les villes que visitaient Aramis changeaient plutôt bien, pas dans leurs fondements forcément, mais assez pour qu'une autre visite ne soit pas rébarbative, quoique il aurait fallu des années de visite complète par cité du vaste empire humain pour pouvoir seulement commencer à s'en lasser, autant dire qu'elle ne perdrait pas facilement l'intérêt dans ces choses-ci.

Et d'ailleurs au cours de sa visite Aramis avisa une place où des artistes faisaient quelques performances pour divertir les badauds alentours qui écoutaient assez attentivement, et qui vaquaient à leurs occupations, Aramis se dit que ce ne serait pas forcément une mauvaise idée de se joindre à ce petit spectacle. Elle demanda donc aux humains si elle pouvait les assister le temps de jouer de sa lyre, ceux-ci acceptèrent avec une facilité très appréciable, sans doute que le fait d'avoir une elfe chanteuse pour les accompagner ne leurs déplaisaient aucunement, surtout que celle-ci voulait jouer juste pour le plaisir de jouer un peu de musique, et non pour l'argent.

Aramis commença donc à faire résonner sa lyre doucement, celle-ci émit donc un son tout à fait mélodieux, les badauds pour beaucoup s'arrêtèrent pour l'écouter, en même temps baptistrelle qu'elle était sa musique sonnait d'une manière tout à fait saisissante pour ceux qui l'entendaient, et cela s'accentua d'autant plus lorsqu'elle fit résonner son chant qui sonnait comme la douce brise de printemps, et qui était mélodieux comme littéralement aucune voix humaine ne pouvait l'être, aidé par cela par la mélodie baptistrelle du chant, et la caractère elfique de la voix d'Aramis. Qui ne pouvait que toucher la muse de tout ceux qui l'entendaient.

Avait-elle seulement déjà ressenti cela une fois dans sa vie? Une paix intérieure tellement simple, la tête dans les nuages et un léger sourire aux lèvres. Autone n’en demandait pas plus, à vrai dire, elle n’avait pas pensé à se poser plus de questions depuis son arrivée et il fallait bien qu’elle y pense un jour où l’autre. Où irait-elle? Que ferait-elle ici? La jeune femme n’avait plus tellement envie de chercher ce qui était intéressant pour le nid et ses retrouvailles avec le capitaine, pour le moins mouvementée, lui donnait envie de rejoindre son camp, même si elle n’en disait rien. Après tout, elle avait toujours été d’accord avec lui, seulement l’idée d’un Roi à la place d’un autre et d’une guerre pour l’un ou l’autre ne faisait pas de sens à ses oreilles.
Si la petite femme était bien physiquement dans les rues d’Althaï, sa tête n’y était pas, elle n’avait de pensées que pour lui, ses yeux, son corps, la nuit qu’ils avaient passée et le souvenir de leur souffle saccadés l’un contre l’autre. Tout cela lui semblait encore être un rêve et même si elle se demandait sans cesse comment elle ferait pour le laisser partir aussi souvent, la solitude ne la pesait pas.

La jeune femme fut sortie de sa bulle de divagations en entendant de doux sons mélodiques qui montait de volume au fur et à mesure qu’elle marchait. Autone comprit qu’elle s’approchait de la source de la musique, puis tomba sur un petit attroupement de gens qui écoutaient joyeusement les musiciens. Le rossignol tenta en vain de s’approcher pour pouvoir voir les artistes, mais évidemment elle était beaucoup trop petite, même les petits sauts qu’elle avait tenté ne l’aidaient en rien. La petite femme reste donc derrière la petite foule, tentant d’écouter la mélodie, insatisfaite. Elle désirait voir le visage de cette jolie voix qu’elle entendait chanter.

Enfin, l’attroupement se dispersa lentement, laissant Autone apercevoir l’elfe dont elle ne put qu’admirer la beauté. Elle avait rarement rencontré des elfes dans sa vie, cela se comptait sur les doigts d’une main. Un peu intimidée, le rossignol avança lentement vers la baptistrelle.

-Vous avez une voix magnifique, malheureusement, je n’ai pas pu m’approcher
pour vous écouter…Auriez-vous la gentillesse de faire résonner cette harpe à nouveau?

La jeune femme avait un air timide collé au visage, elle ne savait pas vraiment à qui elle avait à faire, elle mesurait donc ses mots. Autone avait entendu parler des étranges convenances elfiques, tellement compliqués. Celle-ci s’offenserait-elle qu’elle lui adresse la parole? De toutes manières, elle avait déjà parlé, si elle lui refusait cette chanson, elle pourrait bien simplement s’en aller poliment, se rassurait Summer.

Décidément les humains appréciaient beaucoup sa musique, Aramis jouait avec application pour ces derniers car après tout il n'aurait pas été convenable de jouer moins bien que ce qu'elle aurait pu, la musique était un art, et ne pas jouer, ou la pratiquer avec une application était une insulte à cet art même, mais aussi à ceux qui le jouaient, et l'écoutaient. Dans tout les cas Aramis chantait en elfique tout en se concentrant sur les notes qu'elle jouait. Pourquoi en elfique ? Et non pas en humain ? Parce qu'a vrai dire les paroles en elles-mêmes n'étaient pas si importantes que cela, c'était la mélodie du chant, son rythme, et les sons qu'il produisait qui devaient charmer, les mots dont étaient composés le chant en eux-mêmes n'étaient pas si important que cela. Et elle chantait pour que les humains se concentrent sur la mélodie du chant, et non sur le sens des mots qui le composaient.

Dans tout les cas arriva bien le moment où Aramis eu finit son long chant, les badauds alentours se répandirent en applaudissement avant de donner une belle quantité de pièces aux artistes errants non loin d'Aramis, ces derniers remercièrent avec vivacité l'elfe qui se contenta de leurs dires que ce n'était rien avec un sourire, elle avait joué pour la beauté de la chose, si elle pouvait rendre un service au passage de cette manière autant ne pas s'en priver. Dans tout les cas la foule alentours revint ensuite peu à peu à ses affaires, quoique quelques-uns très curieux ne se privèrent pas de détailler la chanteuse au passage, sans doute qu'ils ne devaient pas avoir souvent vu un elfe, Aramis les laissa faire car après tout la nouveauté avait toujours ce côté captivant, elle-même le savait si bien… Elle se rappelait encore avec une certaine nostalgie son premier voyage dans l'empire humain, pour le coup cela avait changé du tout au tout par rapport à ses habitudes lorsqu'elle avait quitté la grande forêt il y a bien plus de 400 ans de cela.

Par la suite Aramis sortit de ses pensées lorsqu'elle vit qu'une jeune humaine pour le coup assez petite, mais aux traits charmants pour une humaine s'approchait d'elle. Aramis la laissa s'approcher, et écouta calmement ses paroles, un compliment sincère, une constatation regrettable, et une demande. Aramis ne pu donc que lui répondra avec un sourire chaleureux.

« Merci jeune femme. Je suis au regret d'apprendre que vous n'avez pas pu profiter du spectacle, mais de toute manière je ne vois pas de raison de refuser de faire résonner à nouveau ma lyre si c'est ce que vous désirez. » Dit-elle en captant au passage le chant nom de l'humaine arrivant, pour le coup maintenant que cette dernière était plus proche Aramis le sentait résonner légèrement plus fort que les autres ce qui lui permettait de concentrer son esprit uniquement dessus ce qui lui évitait ainsi de se distraire avec les centaines de chants nom alentours.

Aramis s'apprête donc à rejouer, avant de s'arrêter lorsqu'elle eu une idée en tête dont elle fit part immédiatement à l'humaine.

« J'ai une idée, cela vous conviendrez t-il que nous nous rendions dans une auberge proche, où dans un lieu un peu moins occupé pour que je recommence à faire jouer de ma lyre ? » Après tout ils seraient moins dérangés par les bruits alentours du coup, et puis Aramis avait envie de bouger un peu avant de rejouer. Elle se leva donc calmement, s'inclina donc légèrement, et se présenta, et acheva ensuite.

« Je me nomme Aramis Thredë, chantebrise. Où désirez-vous que nous nous rendions pour que je puisse jouer un peu plus au calme, mademoiselle ? » Finit-elle dans une question. Oui elle pouvait deviner le nom de la jeune femme en face d'elle, et d'ailleurs elle le connaissait rien que par son chant nom, mais pour ne pas la troubler l'humaine elle préférait demander de manière tout à fait banale son identité.

La jeune femme haussa légèrement les sourcils en constatant que l’elfe lui répondait plus que gentiment, puis elle lui rendit son sourire en la regardant dans les yeux. Le rossignol ne pouvait s’empêcher de voir la beauté frappante de la baptistrelle, elle l’enviait presque. Mais elle l’admirait beaucoup plus qu’elle la jalousait, parce que de toute manière, ce sentiment était stupide. Vouloir être comme quelqu’un c’est renier qui on est et installer un vide intérieur, puisqu’on ne peut pas être quelqu’un d’autre. La petite femme ne voulait plus goûter au vide, dans tous les sens du terme, l’absence de sentiments, l’absence de sensations, l’engourdissement…C’était bien pire que la souffrance.

La jeune femme regarda Aramis d’un air curieux lorsqu’elle s’arrêta, avant même d’avoir commencé à jouer de sa harpe.

-Oui, bien sûr, pourquoi pas?

La petite femme continua de sourire, puis elle fut de nouveau étonnée…Une baptistrelle? Elle en avait rencontré un, une fois, à l’anniversaire du roi mais ne lui avait pas adressée la parole étant timide et de mauvaise humeur. Mais aujourd’hui, elle n’avait aucune raison de vouloir se renfermer autant sur elle-même et de n’avoir envie de parler à personne, et puis, le contexte n’était pas du tout le même.

-Je m’appelle Autone. Allons voir s’il y a une taverne ou une auberge pas trop loin, sinon j’irai à celle où je loue une chambre, ce sera plus simple.

La jeune femme songea un instant de les tavernes étaient les lieux de rassemblement des imbéciles un peu trop bruyant, mais en plein de jour, l’accumulation de poivrons qui parlaient un peu trop fort à cause de la boisson était un peu moins excessive. Et puis, qui ne s’arrêterais pas de parler en entendant une si jolie voix. La petite femme tourna les talons et laissa son regard balayer l’endroit, il ne semblait pas y avoir ce que les deux femmes cherchaient sur la rue, elle emboita donc le pas et se mit à marcher vers une autre rue, elle ne regardait pas vraiment où ils allaient, elle cherchait simplement ce qui semblait être une taverne. Une planche en bois, où était gravé une choppe ou quelque chose qui inspirait la boisson et le couvert, suspendu devant les bâtiments, c’est ce qu’elle cherchait. Sa tête était donc levé alors qu’elle marchait, faisant attention de ne pas trop devancer la baptistrelle ou de bousculer accidentellement un promeneur. Le souci, c’est qu’Autone n’avait jamais visité la romantique avant quelques jours plus tôt, elle ne savait donc pas où tait quoi et ne connaissait pas du tout les rues. Mais elle trouva, après à peine une ou deux minutes de marche, le rossignol s’arrêta devant l’établissement et entra, un sourire bien ancré sur les lèvres.

La pièce comportait plusieurs tables, mais aussi des bancs accotés au mur, sans dossier et un petit espace libre devant ceux-ci. La taverne semblait plutôt tranquille, les gens mangeaient, mais parlaient peu ou pas du tout. En fait, les taverniers semblaient s’ennuyer un peu. Summer s’assied sur le banc, faisant une place à la chante brise près d’elle.

-Je crois que l’endroit est parfait, ma…dame…Thredë.

Le rossignol semblait hésitante quant à comment appeler l’elfe…Était-elle une dame? Ou bien une demoiselle, ou une madame? En fait, madame n’est que le mot dame avec le ‘’ma’’ en avant non? Tout cela était tellement compliqué, et puis elle devait avoir des centaines et des centaines d’années…Après cent ans, même sans être marié, on doit bien arrêter de dire demoiselle, non? Ou bien ma demoiselle? Après tout, si elle était une mage puissante, elle devait bien être appelée avec une marque de respect? Autone soupira intérieurement, se disant qu’elle ne trouvait pas vraiment solution à sa question, tant pis!

-Désolé si je peux être maladroite…les titres, les salutations, les convenances ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.

Mais la petite femme ressentait l’envie de faire un effort, comme si la baptistrelle élargissait qu’un peu sa vision du monde…au moins un peu.

L'humaine semblait assez agréable aux premiers abords sans doute que cela devait être le cas, d'après ce que voyait Aramis de son chant nom la jeune femme n'avait pas eu une vie facile, mais cela ne semblait pas l'avoir flétrit en quoi que ce soit. Aramis se permit d'observer les pensées de l'humaine au passage, celles-ci étaient particulièrement sage à bien y réfléchir, et la baptistrelle ne pouvait qu'être d'accord avec elle à ce sujet. Elle n'en dit rien, mais son sourire se fit légèrement plus aimable tout à coup. Elle se disait que la compagnie d'Autone serait sans doute assez agréable à sa manière.

Thredë dans tout les cas était satisfaire de voir que l'idée convenait à l'humaine, elle avait envie de jouer dans un endroit plus paisible, et elle ne dirait pas non à cela, si en plus elle pouvait au passage se rafraîchir, et prendre un repas dans une auberge elle ne refuserait sûrement pas. Au final ce n'était vraiment pas plus mal, de plus elle pourrait peut-être avoir une petite conversation au passage ce qui ne serait pas du tout déplaisant.

« Ravi de faire vôtre rencontre cher Autone. » Acheva t-elle calmement avant de suivre l'humaine là où cette dernière comptait l'emmener. Une taverne de jour serait un bon endroit pour se détendre, en tout cas ce serait sans doute bien plus calme que le soir, et de toute façon l'on ne pouvait pas dire qu'Aramis en tant qu voyageuse n'avait pas fréquenté son lot de tavernes. Et au passage cela permettait de se promener un peu dans la cité ce qui n'était en rien désagréable. Et quand la jeune humaine eu trouver satisfaction Aramis lui emboîta le pas, sans oublier de baisser légèrement la tête au passage pour passer la porte… Les établissements humains n'étaient pas pour des personnes de sa taille visiblement…

Elle regarda les alentours, c'était assez calme, et pas trop remplit, parfait en somme pour jouer un peu de lyre. Elles n'auraient pas pu mieux tomber.

« Effectivement ceci convient parfaitement. »

Puis avant d'aller jouer, Aramis entendit l'humaine qui s'excusait du manque de politesse qu'elle pouvait témoigner, c'était compréhensible au vu de la réputation qu'avait le peuple elfique d'être très attaché aux convenances, ce qui est vrai en général, mais pas particulièrement dans le cas d'Aramis. Celle-ci répondit donc aimablement à l'humaine.

« Ne vous inquiétez pas, cela n'est en rien grave dame Autone. Personnellement je ne suis pas attaché tant que cela à ce genres de convenances. Je vous remercie néanmoins de vôtre prévenance. »

Ceci dit Aramis prit calmement sa lyre en main, elle chercha un support confortable pour s'asseoir pas trop loin, et le fit. Une fois bien installé elle réfléchit calmement à ce qu'elle ferait, et ceci dit elle décida en tout premier lieu de jouer la même mélodie, et chant que tout à l'heure en elfique, après tout. Elle se concentra pour faire tout aussi bien que tout à l'heure, tout le monde dans la salle se concentra sur la chant d'Aramis qui résonnait de façon splendide pendant que la lyre jouait. Quand elle eu achevait la baptistrelle avant d'enchaîner avec autre chose demanda calmement à la jeune femme.

« Avez vous une idée de chant que vous voudriez m'entendre jouer cher Autone ? » Après tout si elle avait quelque chose en tête autant ne pas hésiter. Pour sa part Aramis jouait autant de l'elfique que de la musique en langage commun. « Si vous le désirez je vous propose même de m'accompagner pendant le chant. Je pense que vous aussi devait avoir une voix plutôt belle. » Et puis elle avait envie de voir si l'humaine chantait assez bien elle aussi, dans tout les cas Aramis s'apprêtait à rejouer à la demande d'Autone le chant que cette dernière aurait choisit.

L’elfe ne semblait pas froissée, en fait, ne semblait pas accorder tellement d’importances aux titres appropriés et à la manière de parler. Autone s’adressait tout de même à elle d’une manière qui serait considérée respectueuse chez les humains et malgré sa timidité, tentait de ne pas trop considérer les hiérarchies. La petite femme s’assied en croisant les jambes sur le banc, près de la baptistrelle, mais elle garda tout de même un espace. Elle garda son dos bien droit, ou alors son armure s’enfonçait dans sa peau. On ne savait jamais, beaucoup de gens ont besoin de cette bulle invisible qui délimite leur intimité. Le rossignol sourit en entendant la même mélodie que plus tôt, mais cette fois, elle pouvait mieux en comprendre les nuances et les subtilités. ‘’C’est beau…c’est tellement beau. ‘’ Pensa-t-elle en souriant, doucement. Elle ne pouvait s’empêcher de remercier le Dracos de la beauté qu’elle pouvait voir, une autre beauté que celle d’une potentielle employée, quelque chose qui n’est ni sexuel, ni inhumain. Si ce n’était pas humain, c’était surhumain…Oh, elle ne pensait pas qu’à la musique, mais elle faisait partie d’un tout qui influençait sa joie. Son entraînement, puis son voyage et Matis. Suffisait-il vraiment aussi simplement de quitter, depuis le tout début? Elle l’avait pourtant déjà fait, une fois.

Enfin, Aramis entama la fin de sa mélodie alors qu’Autone descendait tranquillement de son nuage, son air béat ne la quittant néanmoins pas.

-Oh! À vrai dire, je ne m’y connais pas beaucoup en musique. Mais…je connais bien quelques chansons. Laissez-moi réfléchir…

Summer se mordit l’intérieur de la lèvre, elle avait en tête cette chanson que sa mère lui chantait, qu’elle avait longtemps trouvé tellement stupide. Mais aujourd’hui…cela faisait tout son sens. Cependant, la petite femme était sûr et certaine que sa mère ne pouvait pas aimer cette chanson pour les bonnes raisons, si c’était les mêmes.


-Je ne sais pas si vous la connaissez, mais…enfin, Vous n’aurez qu’à me suivre si c’est le cas.

Ô toi qui de ma vie,
sait dorer les instants
Ô douce et tendre amie
Fais trêve à ton tourment,
Pourquoi rester morose
Devant les prés en fleurs ?
Puisqu'il y a des roses,
Il faut croire au bonheur
Il faut croire au bonheur


Écoute, l'oiseau chante
Il se rit de tes pleurs,
De l'amour qui l'enchante
Il redit la ferveur
Ne sois pas si dolente
Reviens de ta froideur
Et puisque l'oiseau chante
Il faut croire au bonheur
Il faut croire au bonheur

Vois le ruisseau qui rêve
Il ne sait pas vieillir
La brise le soulève
Et le fait tressaillir
La terre est en liesse
Tout chante dans les cœurs,
Devant tant d'allégresse
Il faut croire au bonheur,
Puisqu'il y a des roses
Il faut croire au bonheur
Il faut croire au bonheur

- il faut croire au bonheur

La petite femme n'avait pas une voix des plus spectaculaires, non, elle n'avait pas pris de temps pour s'entraîner à chanter alors évidemment, ce n'était pas son plus grand talent. Mais sa voix ne faussait pas et était agréable, elle avait un peu chanté, plus jeune, avec sa mère mais ça n'était rien à côité de la baptistrelle.

Aramis était contente de voir que la musique plaisait à Autone, cela n'était guère étonnant pour la baptistelle, mais il était toujours bien selon elle de constater que l'art touchait toujours autant l'âme de chaque être, et pouvait faire ressentir à chacun de douces sensation, c'était bien l'un des aspects de la musique qui plaisait le plus à Aramis que le fait de pouvoir faire ressentir aux autres émotions, et sentiments par de belles mélodies, la musique était une poésie adressé au monde dans tout ses aspects, et enrichissait ce dernier de manière fort gracieuse. De même que la Rhapsodie par ses œuvres rendait le monde meilleur, en soit il y avait des raisons d'être optimiste pour l'avenir malgré le fait qu'il se profilait pourtant bien sombre à l'horizon.

D'ailleurs Aramis après avoir proposé à Autone de choisir elle-même une mélodie, attendit donc patiemment que cette dernière la choisisse, après tout la baptistrelel ne voyait pas de raison de ne pas faire une faveur à Autone. Ce serait peut-être de plus une bonne manière d'enrichir le répertoire de chant déjà fort bien garnie de la baptistrelle. Et de ce qu'elle percevait des pensées d'Autone cela devait être sans aucun doute une musique relevant d'une certaine importance émotionnelle pour cette dernière, ce serait d'autant plus de bon gré que Thredë la jouerait.

La baptistrelle attendit donc qu'Autone entame en premier le chant puis tâcha de la suivre de son mieux, la voix de l'elfe se mêla à merveille avec celle de l'humaine, le ton du chant d'Aramis était plus léger certes, comme le vent qui était son élément, et celui d'Autone plus présent, mais les deux allaient à merveille ensemble de même que la mélodie de la lyre que l'elfe faisait habilement résonné, pour le coup les clients de la taverne devaient bien être contents du divertissement très agréable qui leurs étaient offert gratuitement par ces deux jeunes femmes. Uniquement pour la beauté de l'art.

Mais il vint au bout d'un moment l'instant où le chant dû s'interrompre. Plusieurs applaudissements suivirent immédiatement de la part des humains non loin. Aramis les remercia calmement avant de reprendre tranquillement à l'adresse d'Autone lorsque les félicitations s'interrompirent peu à peu.

« Je trouve vôtre chant très agréable demoiselle Autone. Je pense qu'il y aurait largement moyen de vous aidez à rendre celui-ci encore plus gracile avec un peu d'aide. Cela vous intéresserait-il ? » Aramis proposait cela d'une façon tout à fait naturel, après tout de nature elle était une instructrice, et si il y avait bien une chose qu'elle appréciait c'était faire part de son savoir. « De même savez-vous joué d'un instrument ? Voulez-vous que je vous en prête un ? » Après tout ce serait sans doute une bonne idée, et puis Aramis n'avait pas que sa lyre avec elle, mais quelques autres instruments aussi.

« Et d'ailleurs est-ce la première fois demoiselle que vous visitez la Romantique ? » Demanda t-elle calmement à Autone. Elle connaissait la réponse d'avance bien entendu, mais il était bien moins brutal de demander avant d'affirmer sans raison apparente qu'elle n'était pas depuis vraiment très longtemps dans les environs, et Aramis de plus ne voulait en rien troubler l'humaine. « J'ai beaucoup voyagé au cours de ma vie d'elfe, notamment dans l'empire, et la Romantique est l'une de mes cités humaines préféré, si vous le désirez ce serait avec une grande joie que je pourrai vous servir de guide pour une petite visite de la Romantique. Si cela vous convient bien entendu. » Après tout elle ne la forçait en rien, pour sa part cette idée ne la dérangeait aucunement, elle aimait rendre services aux autres pour tout dire.

Le rossignol sourit, tout en continuant de chanter en réalisant que la femme connaissait sa petite chanson. Elle fut tout de même gênée, heureuse de ne pas avoir faussé, mais il y avait tout de même un public et ayant entendu la douce voix de la grande elfe, le rossignol ne pouvait que complexer…ou bien ne pas vouloir s’y mesurer. Évidemment, elle ne connaissait pas les mots exacts sur ses sentiments, pas de la honte, mais de la timidité, mélangée avec un respect envers Aramis. Après tout, ne découvrait elle pas de nouveaux sentiments dans les derniers jours? Autone n’avait jamais connu que la colère, la tristesse et la honte…parfois la curiosité…comprendre ce qui se passait dans sa tête et dans son cœur devenait un peu compliqué alors qu’elle était de bonne humeur. Elle rougit au compliment accompagné d’une critique constructive, ou plutôt d’une invitation à s’améliorer. Oh, mais Autone n’étais pas vraiment une chanteuse, elle s’était laissé aller sur le coup mais elle ne croyait pas vouloir devenir plus talentueuse dans ce domaine. Par contre, la deuxiemme proposition lui sembla un peu plus invitante puisqu’il s’agissait de quelque chose qu’elle ne connaissait pas.

-Je n’ai jamais joué! Vous…croyez que vous pourriez m’apprendre?

Des étoiles presque installés dans ses yeux, le rossignol souriait à l’idée d’apprendre quelque chose de nouveau. La dernière fois qu’elle avait appris, c’était avec le corbeau et jouer d’un instrument semblait beaucoup plus doux et agréable aux yeux d’Autone que la dure manière du loup. Oh, elle l’appréciait malgré tout, mais juste un peu moins quand il tirait des flèches en sa direction.

La petite femme eu le réflèxe de tiquer intérieurement en entendant le mot ‘’demoiselle’’…Elle faillit encore dire ce qu’elle avait souvent répondu avant aujourd’hui : ‘’Je ne suis pas une demoiselle, je suis une putain. ‘’ Mais ce n’était plus le cas, ce qui l’énervait c’était de réaliser qu’elle n’avait pas tout à fait fait table rase sur le passé, elle n’était pas encore habituée à se considérer comme une…comme une quoi? Une femme? Du moins, pas une prostituée.

-Je suis arrivée il y a quelques jours, mais oui, c’est la première fois. J’ai pu visiter un peu mais, pas énormément.

Et pourtant, ça aurait dû être la première chose qu’elle avait envie de faire mais elle avait passé un peu de temps avec le capitaine rebelle…

-Oui, pourquoi pas? Après tout si je ne veux pas me perdre trop souvent, il faut bien que j’y marche un peu.

Le rossignol souriait, mais maintenant que l’idée de son ancien métier avait refait surface, elle se sentait un peu mélancolique. Malgré tout, elle appréciait la compagnie de la baptistrelle et avait bien hâte d’apprendre à jouer d’un instrument si cette dame le lui permettait.

« Bien entendu si c'est ce que vous désirez. » Après tout les baptistrels étaient là pour apprendre à ceux qui le désiraient, pour sa part Aramis adorait enseigner ce genre de chants que ce soit à des apprentis baptistrels, ou même à des gens qui n'avaient rien à voir avec la Rhapsodie. Pour sa part elle considérait qu'il n'était jamais un mal d'apprendre, et d'enseigner, le savoir était fait pour être partagé, et si l'on emmagasinait les connaissances il était bien dommage de ne pas en faire part, après tout le savoir est un pouvoir, et une vertue que chacun devrait cultiver selon Thredë.

Enfin dans tout les cas Autone semblait fichtrement enthousiaste à cette idée, et cela faisait plaisir à voir pour l'elfe qui ne demandait après tout qu'à avoir avec elle une elève motivé qui avait envie d'apprendre, il n'y avait rien de mieux après tout pour faire un cours constructif, elle était sûr qu'avec ceci déjà la jeune humaine pourrait faire de belles choses. Dans tout les cas elle tâcherait d'enseigner ce qu'elle savait à l'humaine, elle connaissait après tout beaucoup de choses en musique étant elle-même une baptistrelle. Son enseignement serait sans doute fort utile à l'humaine si elle comptait s'améliorer.

Enfin dans tout les cas elles enchaînèrent ensuite au sujet de la visite. Visiblement cela intéressait Autone, cette dernière n'avait pas encore fait pour le moment une visite approfondie de la cité, lui servir de guide ne serait donc aucunement inutile. Enfin dans tout les cas elles avaient toutes deux un peu de temps devant-elles, autant en profiter.

« Nous irons donc visiter la cité un peu plus tard. » Tout d'abord Aramis comptait commencer sa leçon de musique, après tout autant faire les choses dans l'ordre, d'abord la leçon, et ensuite la visite. Surtout qu'a cette heure il y avait encore un peu de monde dans les rues. Il serait sans doute agréable d'attendre un peu histoire que le tout soit plus tranquille

"De quel instrument préféreriez-vous jouer demoiselle Autone?" Demanda ensuite calmement Aramis à cette dernière tout en sortant quelques instruments de sa besace pour lui montrer le choix qu'elle avait, en somme pas vraiment non plus le panachée. Juste deux, trois flûtes à bec, à vent, une harpe et une lyre. Pas non plus comme si elle pouvait transporter l'équivalent du nécessaire pour une compagnie de troubadour sur elle, mais ce serait sans doute un bon début pour la jeune humaine que ce qu'Aramis lui proposait.

Et Autone avait choisit la harpe, et bien soit! Aramis s'y connaissait bien assez en harpe après tout, pas autant qu'en lyre certes, mais cela serait largement suffisant pour faire une belle performance. Elle s'assit donc à côté de la jeune humaine, et entreprit de montrer à celle-ci comment tenir une harpe, et la jouer. Tout d'abord d'elle même. Puis ensuite elle passa la harpe délicatement à la jeune humaine, et demanda à celle de s'exercer pendant qu'Aramis la regardait faire de façon à pouvoir voir les erreurs que pouvait faire, ou non l'humaine, et l'aidait à corriger ses fautes. D'ailleurs Thredë eu l'idée de jouer de la lyre entre-temps pour tenter de produire un air que la jeune humaine devrait s'appliquer à reproduire de son mieux.

La jeune femme sourit de toutes ses dents lorsque la baptistrelle accepta sa demande assez prévisible. Son cœur avait battu quelques secondes un peu plus rapidement à l’excitation d’apprendre quelque chose de nouveau, dont elle ne connaissait presque rien. Et voilà qu’elle était toute enjouée et souriante. À la question de l’elfe, elle répondit qu’elle aimerait apprendre à jouer de la harpe, s’attendant quand même à un possible refus puisqu’il semblait un instrument compliqué aux yeux de l’humaine. Mais la Chantebrise accepta en décidant de la guider à l’aide de sa lire. Autone était curieuse à l’idée d’apprendre de cette manière mais elle fit confiance à la femme qui s’y connaissait certainement plus qu’elle. Autone observa attentivement Aramis lorsqu’elle ¸lui montra la position correcte à prendre pour jouer de l’instrument, analysant la position de ses mains et l’endroit où l’instrument était positionné. Le rossignol l’imita en cherchant où mettre ses mains au début et prit un petit moment à se souvenir de la position exacte. Elle trouva après un court instant, commençant à toucher les cordes pour adopter un peu l’instrument, savoir quel son il faisait et quelles notes se trouvaient à quelle endroit sur les cordes.

La jeune femme hocha la tête à ce que lui proposait l’elfe, mémoriser les notes et les reproduire. Elle fut d’abord un peu découragée à l’idée de déjà devoir faire une mélodie, ça n’allait certainement pas être facile mais il fallait au moins essayer.

-Pourriez-vous commencer par la première note, puis la deuxième, la troisième et les jouer un à la suite de l’autre? Je crois que ce serait plus facile pour une première fois.

Summer s’exécuta donc, assez concentrée sur l’instrument qu’elle tentait de savoir jouer. Elle commença par passer ses doigts sur toutes les cordes, une à une pour trouver la première note et quand elle réussit, elle fit de même pour les autres notes. Progressivement, la jeune femme jouait quelques notes une à la suite de l’autre mais elle ne trouva pas la mélodie qu’Aramis jouait tout de suite. Il faut dire qu’il était difficile de fausser puisque la petite femme jouait très lentement, ça ne ressemblait d’ailleurs pas vraiment à une mélodie mais à quelques notes interrompus de longs silences.

L'enthousiasme de la jeune humaine était vraiment très communicatif visiblement, la joie de cette dernière à l'idée d'apprendre satisfaisait Aramis, après tout la baptistrelle ne pouvait qu'être contente que son éventuel enseignement soit apprécié, néanmoins. Elle saurait vraiment si la joie d'Autone était justifié quand le cour serait terminé, ce serait alors à cette dernière de juger si ce que lui avait apprit la chantebrise était exaltant, ou non. Bon Aramis doutait que la jeune humaine soit déçu après tout la baptistrelle était une maître barde, et y connaissait donc beaucoup dans le domaine de la musique. La harpe ? C'était là un bel instrument, Aramis avait souvent vu son ancien élève Merithyn en joué, elle même savait bien en jouer. C'était là un bon choix qu'avait fait Autone en somme.

Néanmoins jouer de la musique ce n'était pas non plus la chose la plus facile qu'y soit. Aramis prit donc très vite un grand sérieux lorsque la leçon débuta pour pouvoir apprendre correctement à jouer de la harpe à l'humaine. Aramis regarda calmement Autone prendre un bonne position pour jouer de la harpe tout en donnant quelques conseils à cette dernière. La musicienne à en devenir jouer un peu des cordes de la lyre ce qui était une très bonne chose pour pouvoir déjà commencer à se familiariser un peu avec l'instrument qu'elle avait en main. C'était toujours bien mieux après tout que de se jeter dans l'inconnu en espérant que ça passe.

« Oui bien entendu. » Dit calmement Aramis à la demande de la jeune humaine, jouer les notes une par une la première fois serait sans doute une riche idée, après tout elle n'allait pas l'obliger dès le début à composer une longue mélodie par cœur. Il fallait savoir faire les choses étapes pour étapes pour d'abord voir si Summer était un peu à l'aise avec l'instrument qu'elle avait en main.

Elle attendit que Autone l'écoute attentivement, et commença à jouer ainsi les notes une par une, prenant le temps de faire des gestes faciles à suivre pour que l'humaine puisse facilement les mémoriser. Après avoir jouer les trois premières notes Aramis demanda à Autone de l'imiter, puis elle jouer trois autres notes, l'humaine devait encore l'imiter, puis les 6 premières notes histoire que tout ceci reste bien gravé dans son esprit. Avant de jouer les notes une par une.

Visiblement Autone avait mémorisé les notes, restait à lui apprendre la mélodie, et aussi à la faire jouer plus vite de son instrument, chose guère aisé à faire immédiatement avec une novice en musique. Ce qui était fort compréhensible.

« Écoutez moi jouer une, ou deux fois la mélodie entière mademoiselle Autone sans chercher à la suivre cela vous aidera sans doute à vous faire une idée de la mélodie approprié, et à la mémoriser. » Après tout avant de jouer une musique il fallait connaître une musique, et puis il était plus facile de retenir un chant, une musique lorsque l'on avait bien mémorisé la mélodie de cette dernière surtout quand l'on désirait la reproduire.

Aramis s'appliqua donc à jouer sa mélodie deux fois pour que Autone puisse bien la mémoriser. L'elfe ensuite demanda à Autone de jouer en même temps qu'elle, elle ne commencèrent pas tout de suite à jouer très vite, mais de façon à ce que progressivement les notes s'enchaînent plus vite pour pouvoir adopter un bon rythme musical.

Puis Aramis arrêta de jouer de sa lyre, et proposa calmement à la jeune femme.

« Je vous propose maintenant que j'arrête de jouer de la lyre, mais que jechante plutôt en même temps que vous jouez demoiselle Autone, histoire que vous puissiez ainsi vous concentrer sur ma voix, et essayer de commencer à vous affranchir de mon aide pour jouer la mélodie vous même. » Elle aurait toujours un support avec la voix de l'elfe, mais bien moins important que la lyre. Dans tout les cas c'était une bonne manière de commencer à entraîner l'autonomie musicale de l'humaine...

Autone ne savait pas si elle avait suffisamment l’oreille pour jouer à un rythme normal, et surtout avec comme seule aide la voix de la baptistrelle. Mais il était vrai qu’elle ne pouvait pas continuer ainsi éternellement, il faudrait qu’elle s’habitue et qu’elle accélère le rythme. Chose que la petite femme ne fit pas immédiatement, les deux femmes passèrent donc presque une heure à pratique avant qu’Autone n’arrive à jouer les notes les unes après les autres de manière constante, le tout étant encore un peu lent. Elle oubliait parfois l’endroit où certaines notes se situaient, mais notes après note, le rossignol s’améliorait.

Puis, au bout d’une heure, Autone commença à être un peu fatiguée. Pas qu’elle n’aimait pas l’exercice, mais elle avait envie de se dégourdir un peu, de faire autre chose, ne serait-ce que pour prendre une petite pause. Le rossignol expira un coup en soulevant la lyre pour la déposer à côté d’elle. Summer remua les épaules pour s’étirer un peu, et bougea les orteils en tendant les jambes vers l’avant.

-Je dois vous avouer que je suis un peu fatiguée, Dame Aramis. Que diriez-vous d’une pause? Nous pourrions prendre un verre puis aller visiter cette ville.

Autone se leva quelques instants pour bouger un peu les jambes et les chevilles. Elle attendit qu’un serveur ne se retrouve pas trop loin pour aller lui demander de leur servir deux verres. Summer s’assied enfin à la table la plus proche des bancs, invitant l’elfe à prendre place devant elle.

-Dites-moi, vous jouez souvent de la musique dans les rues?

En y pensant bien, aller jouer dans les rues c’était être très proche du petit peuple. Un baptistrel n’avait pas mieux à faire de ses journées? Cela li faisait penser à la princesse qu’elle avait croisé dans un chemin de campagne, de manière tellement hasardeuse que ça semblait faux.

Aramis se montrait patiente envers l'humaine, après tout en tant qu'elfe elle pouvait patienter longtemps, et en tant qu'enseignante elle savait qu'il ne servait à rien de se presser, les choses rentrent vite lorsque l'on prend le temps qu'il faut, et qu'on le fait avec soin, et délicatesse. Et visiblement le résultat était satisfaisant pour une première séance, ce n'était pas parfait, mais l'humaine semblait faire des progrès visible ce qui était déjà très bien, et promettait du bon pour plus tard.

Dans tout les cas il vint le moment où visiblement l'humaine avait besoin d'une pause ce qui était fort compréhensible après tout. Tout le monde ne pouvait pas rester des heures assis, pour sa part Aramis avait un peu de mal des fois étant une chantebrise qui aimait beaucoup bouger, il n'y avait bien que la littérature qui pouvait la convaincre de rester immobile pendant des heures…

« Effectivement ce serait une bonne idée. Je n'y vois aucun inconvénient. » Elle même avait envie de boire un peu, mais pas quelque chose d'alcoolisé, et visiter la ville ne serait pas du tout pour lui déplaire. Elle se leva donc elle aussi pour aller s'asseoir en compagnie d'Autone pendant que le serveur allait chercher à boire pour elles.

« Pas si souvent que cela, mais j'apprécie de voyager, offrir mon aide à ceux qui en ont besoin, dispenser des soins, et tâcher de dispenser mes enseignements à ceux qui le désirent. » Après tout elle était une baptistrelle, il était normal qu'elle fasse ce genre de choses, et puis elle adorait voyager.

« Et puis la musique est une belle chose, il n'est pas mauvais d'en pratiquer de temps en temps pour la beauté de l'art en soi, et aussi mes chants ne servent pas qu'a divertir, mêlé à un peu de magie ils peuvent avoir des effets assez bénéfiques. Que ce soit soigné, ou bien... » Aramis eu une petite idée en tête, elle prit un petit bout de bois qu'elle avait dans sa sacoche, et le posa sur la table. La baptistrelle émit ensuite un léger chant de son ton baptistrel, et le bout en bois se transforma peu en peu en une assez bel instrument. Une sorte de joli flûte qu'Aramis tendit ensuite calmement à Autone.

« Si vous lé désirez vous pouvez la prendre, pour ma part j'ai déjà bien assez d'instrument, considérez donc que c'est un cadeau de ma part pour vous encouragez dans vôtre intérêt pour le noble art qu'est la musique. »

Elle réfléchit ensuite calmement, et posa une question à Autone.

"Et vous? Que faîtes vous par ici demoiselle Autone? Si vous me permettez de le demander." Dit-elle calmement.

Le rossignol observait la baptistrelle lui expliquer son intérêt du voyage en souriant. Elle devait avouer qu’elle enviait l’elfe, tout en l’admirant. Comme elle aimerait être comme elle, sage, puissante, cultivée. Elle était aussi très jolie, tout en elle inspirait la pureté et la beauté, si ce n’était de sa noblesse. Autone aimerait apprendre bien plus que la musique de cette personne, elle voulait s’en inspirer. La petite femme regarda le bout de bois se transformer en flute avec un air étonné au visage, les joues rosies, elle adressa ensuite un grand sourire à la Chantebrise. La jeune femme attrapa la flute avec des étoiles dans les yeux, comme on prenait quelque chose de très précieux. Par contre…elle ne savait pas jouer de la flute! Dommage, elle devrait demander de l’aide à l’elfe une seconde fois! Sérieusement, elle était déjà excitée à l’idée d’une deuxième leçon, mais n’osait pas tenir pour acquis que cela se produirait.

-Oh, Dame Aramis, merci! C’est tellement gentil!

Mais le sourire de la petite Autone s’éteint tout doucement à la question de la baptistrelle. Ce qu’elle faisait ici? Elle s’amusait avec Matis? Non, elle était venue pour le corbeau, pour le nid de l’oiseau. Elle était venue en tant que Rossignol. Mais la jeune femme ne s’imaginait pas vraiment soutirer des informations à une baptistrelle pour ensuite les vendre, c’était…non seulement absurde, mais aussi hypocrite. Oh, elle avait peut-être inconsciemment été guidée par la recherche du capitaine rebelle, mais son but premier, c’était de changer d’air, de fuir la maison close et sa propre conscience. Oui, le travail, ce n’était qu’une excuse pour partir…Parce qu’elle savait pertinemment qu’elle n’arriverait pas à rentrer à Gloria sans se préoccuper de ce que sont devenues ses filles, et à partir de là, elle ne pourrait pas simplement les laisser tomber.

Le rossignol se mit à culpabiliser, elle avait tenté d’éviter d’y penser mais la conséquence était qu’elle ne s’était pas pardonnée. Chaque fois que la maison close effleurait sa pensée, plusieurs questions l’assénaient aussitôt…Aurait-elle dû y retourner, ne serait-ce que pour leur dire au revoir, aller chercher ses affaires? En fait, elle aurait probablement dû partir bien plus tôt, ou ne jamais se retrouver là, ne jamais quitter ses parents.

-C’est une longue histoire vous savez…Et j’ai comme l’impression que je n’ai pas besoin de vous la raconter pour que vous sachiez. Épargnez-vous donc cet ennui, ce sont des histoires futiles et inutiles à raconter.

Pourquoi se retrouvait elle aussi sombre, alors que quelques secondes plus tôt son sourire semblait indécrochable? Autone soupira intérieurement, évidemment qu’elle était encore fragile, tout ne pouvait pas s’envoler en un voyage…

Aramis était satisfaite de voir que son petit cadeau semblait plutôt plaire à la jeune femme, visiblement elle avait vu juste ! Dans tout les cas elle n'était pas mécontente de ceci, et si Autone voulait s'entraîner la musique aurait elle aurait un instrument pour le faire en main, et en tant que baptistrelle Thredë ne pouvait que l'encourager dans cette noble voie.

« Heureuse que ce cadeau vous fasse plaisir Autone. » Dit-elle avec une grande sincérité.

Puis Aramis se demanda sérieusement pourquoi Autone semblait tout à coup si morose, puis en consultant peu à peu discrètement le chant nom de cette dernière la baptistrelle se dit que cette question avait été fort mal placé… Et d'ailleurs à ce qu'il pouvait percevoir les émotions qui troublaient Autone étaient somme toutes très douloureuses, Aramis avait fait souffrir la jeune femme en posant une question indiscrète, il valait sans doute mieux essayer d'apaiser ceci au plus vite.

« Je comprend, veuillez m'excuser pour cela. » Dit-elle calmement avant de se relever, tenant à éviter à Autone le fait de continuer à culpabiliser ainsi Aramis lui dit calmement.

« Je propose que pour nous dégourdir un peu les jambes nous nous rendions au quartier des arcanes. Vu que vous n'êtes pas ici depuis bien longtemps il est probable que ce soit un quartier qui est encore beaucoup à vous offrir en découverte . Cela vous convient-il ? » Demanda elle calmement, elle même avait déjà pu se rendre dans le quartier des arcanes de nombreuses fois, et elle devait dire qu'elle appréciait plutôt les lieux, c'est un endroit où régnait la magie, enfin plus que dans le reste de la cité. Cela ne rivalisait certes pas avec Aldaria cité de la magie avant toutes les autres, mais cela donnait un charme certains à la ville d'Althaïa qui est déjà loin d'en manquer.

« Sinon nous pourrions sans doute faire une visite au palais du duc, je devrais facilement pouvoir obtenir le droit d'entrer avec vous pour une visite. La ville d'Althaïa est réputé pour son raffinement, et ses arts, et le palais est bien représentatif de tout ceci. » En somme il était très différent du palais impérial de Gloria.

La jeune femme soupira silencieusement, la bouche fermée, les yeux baissés. Elle aurait aimé ne pas être aussi mélancolique, ne pas être aussi peureuse et avoir tenté de changer sa situation avant…Elle se sentait idiote, naïve, lâche. Elle ne voulait pas être comme ça, elle voulait chanter, et rire et sourire et faire quelque chose de sa vie! Voyager, vivre, non du Dracos! Autone esquissa un sourire un peu triste en levant les yeux.

-Ne vous excusez pas Dame Aramis. Je devrais avoir oublié depuis un moment …mais c’est frais dans ma tête.

Elle n’ajouta rien, même si cela devait être assez nébuleux pour la baptistrelle. Tous les évènements qui l’avaient amené à cet endroit n’étaient pas très joyeux. Elle décida de balayer cette idée de sa tête pour le moment, de mettre tout cela dans un coin imperméable et d’y repenser plus tard.

Autone doutait fortement que la ville soit aussi jolie et attrayante qu’avant l’aube rouge, mais elle ne refusait néanmoins pas de la visiter. Pour ce qui était du palais, elle secoua la tête en signe de négation, souriant tout de même poliment. Non, elle avait eu sa dose de palais, elle n’avait pas envie d’en revoir un.

-Le raffinement ne m’intéresse pas, désolé si cela vous déçoit, mais je n’aime pas me retrouver dans ce genre d’endroit. Je préfère les rues et l’air frais. ¬

La jeune femme emboîta donc le pas, suivant la Chantebrise dans la romantique. Bon, d’accord, elle ne pouvait pas changer le passé, ni celui qu’elle avait accepté, ni celui auquel elle refusait de penser. Alors pourquoi pas, comme le disais Matis, bâtir quelque chose? Pourquoi pas cette vie-là? Chanter, voyager, rire et sourire? C’était encore possible, après tout. La petite femme sourit en se souvenant des jours où elle courrait librement entre les arbres, sans s’occuper de son apparence, à la recherche de quelque chose dont elle ignorait le nom. L’avait-elle trouvé?