Flashback : an 1746 de l'âge d'argent


La nuit était douce... Juste sombre comme il le fallait et plutôt bruyante comme c'était souvent le cas à Elena. Tomyn aimait cette atmosphère. Il la respirait comme seuls savent la respirer les jeunes loups d'Elena, ces garçons qui naquirent dans cette ville et qui ne la quittèrent plus depuis. Elle était comme une mère pour lui, il était à l'aise en son sein et terriblement habile lorsqu'il s'agissait de trouver son chemin dans le dédale de rues en évitant les pièges communs à toute grande métropole. Chevaux lancés au grand trot, charrettes immobilisées au milieu de la chaussée, petit voleur en pleine course, cohorte de gardes en vadrouille... Il prévoyait tout et savait s'évanouir en une seule seconde dans les ruelles obscures où aucun honnête homme n'aurait osé le suivre. Après tout, il était né dans cette crasse...

Tout en promenant un regard bienveillant sur son terrain de jeu, il eut une brève pensée contrite pour sa tentative de mener une vie plus honorable. L'armée... Qu'est-ce qui lui avait prit d'essayer en fait ? Il n'avait jamais été aussi heureux que depuis qu'on l'en avait chassé, ce n'était pas fait pour lui du tout. Trop d'ordres, trop de discipline, et pas assez de femmes. Au moins n'y avait-il pas ce problème là dans sa ville adorée, il avait tant d'amies parmi la gente féminine qu'il n'avait même pas besoin de payer un loyer. Quand l'une d'entre elle le jetait dehors, il allait s'installer chez une autre. Et le temps qu'il mettait à faire le tour de ses fréquentations permettait à la première d'oublier ses quelques travers et de regretter ses bras. Elle gagnait des câlins, et il gagnait un toit. Tout le monde était content ! Il suffisait juste de ne pas être très jaloux mais ce n'était pas un soucis, lui ne l'était pas du tout.

Bon évidemment il y avait tout de même des limites à ce qu'il pouvait supporter... Et la violence faite aux femmes en était une. Il était toujours d'une extrême douceur avec elles et si il lui arrivait parfois de leur briser involontairement le cœur, jamais au grand jamais il n'avait fait en sorte de leur faire mal pour de bon ! Alors qu'un sale porc répugnant puisse se croire en droit de le faire simplement parce qu'il était riche, ça, il ne l'acceptait pas ! Il méprisait rarement les gens, mais ce genre là... Eh bien ce genre là ne méritait rien de plus que son poing sur la figure et son pied soigneusement tatoué sur le derrière. Dommage qu'il ai couru si vite se cacher... D'après ce que Tomyn en savait, l'homme avait quitté la ville en apprenant que la petite frappe le cherchait. Qu'à cela ne tienne... Si Tomyn ne pouvait pas le corriger physiquement alors il s'en prendrait à ce à quoi il tenait tout autant, ses biens pécuniers.

Cela faisait déjà 5 jours qu'il menait sa vendetta. Cinq nuit plutôt, pendant lesquelles cinq bâtiments avaient brûlé. Trois boutiques, deux habitations... il ne se refusait rien le nobliaux... Qu'avait-il besoin d'avoir autant de biens ? Tomyn remédiait à ça avec beaucoup d'efficacité et les gardes pouvaient toujours se brosser pour essayer d'identifier l'insaisissable incendiaire qu'il était. Il ne s'arrêterait que lorsque toutes les propriétés de la brute auraient brûlée. Ou bien lorsqu'il serait revenu pour recevoir la solide correction qu'il méritait... Qu'importait, pourvu que la belle soit vengée. C'était déjà une punition bien douce pour avoir osé abîmer un si joli visage.

« Tu va recommencer ce soir Tom ? Tu ne crois pas que ça suffit ? Même Hélène te le dit, elle est heureuse que tu l'ai vengée, ce serait idiot de te faire attraper maintenant ! »

Appuyé contre un porche qui le cachait de son ombre, coiffé d'un capuchon sombre lui cachant les yeux, il ne laissait apparaître que son demi sourire gouailleur en réponse aux inquiétudes de son ami. Se faire attraper, lui ? Foutaise ! Les gardes étaient bien trop lents et bêtas pour qu'il risque quoi que ce soit. Il ferait ce qu'il avait à faire jusqu'à ce que ce soit terminé, sa colère contre l'homme ne redescendait pas même si en surface, il en riait. Non... Il y avait des choses qui ne se pardonnaient pas. Et une autre boutique allait brûler cette nuit.

Ce qu'on y vendait ? Il ne savait pas trop. Du matériel pour scribes à ce qu'il lui semblait... Très chouette, le parchemin ça brûlait bien. Ce ne serait pas trop difficile en plus, le magasin se situait dans le quartier marchand donc pas un endroit si complexe à atteindre. Il risquait d'être gardé bien sur, surtout avec les derniers incendies, mais il suffisait d'allumer un autre incendie ailleurs, de préférence dans un endroit où il ne causerait de tort à personne, pour avoir quartier libre dans la zone qui l'intéressait. Il avait demandé de l'aide à quelques autres jeunes camarades du quartier pauvre pour cela. Ils allumeraient le feu en milieu de nuit, dans une rue déserte. Ce serait le signal pour lui que la voie était libre. Et à ce moment là il faudrait qu'il soit prêt...

Il se mit donc en route, laissant là son camarade trop prudent. Il l'aimait bien, mais il était parfois sacrément terre à terre comme garçon... Tomyn l'oublia bien vite, son pas vif l'amenant peu à peu tout proche du mur d'enceinte qui séparait le quartier pauvre des zones marchandes et c'est en silence qu'il le longea un bon moment jusqu'à arriver à un endroit qu'il avait repéré bien plus tôt. Le mur présentait pas mal d'aspérités ici, il lui serait facile de l'escalader. Non pas qu'il n'aurait pas pu simplement passer les portes mais il valait mieux que personne ne le voit entrer dans le quartier ciblé. Quelques minutes plus tard, ses deux pieds touchaient le sol de l'autre côté. Trop facile décidément...

Il y avait bien moins de bruit ici que dans le quartier pauvre. C'était à peine si on entendait les voix étouffées de quelques soulards encore attablés dans une taverne et d'un couple en pleine dispute. L'atmosphère n'était pas aussi feutrée que dans le quartier riche mais était tout de même bien éloignée de l'agitation constante dans laquelle il avait grandit. A l'aise malgré tout, il accéléra le pas jusqu'à arriver tout près de la boutique ciblée, pile à l'heure ! Un son de cloche se mit à déchirer la nuit au même moment et il comprit avec un petit sourire joyeux que ses amis avaient remplit leur mission. Voilà qui allait occuper les hommes qui surveillaient sans doute cette boutique... Trop pressés d'attraper l'incendiaire, ils allaient le traquer dans tout le reste du quartier. Parfait.

Accroupit dans l'ombre, il attendit encore quelques minutes avant de se couler souplement vers l'une des fenêtres de la boutique. Une simple pierre, un bruit de verre brisé, un petit coup d'oeil à droite à gauche, et il était à l'intérieur. Et bien ce serait facile d'accomplir son office ici... Il y avait des papiers et du bois partout ! Entièrement satisfait, il porta sa main près de son visage et celui-ci s'éclaira brièvement lorsque cinq flammèches apparurent au bout de ses doigts. Il n'était pas un mage de haut vol, loin de là, mais ce sort là, il le maîtrisait très bien... Sauf qu'à l'instant où il allait enflammer les liasses de parchemin se trouvant sur un bureau, il entendit un bruit derrière lui qui le fit réagir avec la souplesse effarouchée d'un chat sauvage :

« C'que ? »

Il s'était retourné d'un seul mouvement, les flammèches s'éteignant aussitôt tandis qu'il plongeait vers la fenêtre avec l'idée bien arrêtée de filer d'ici bien avant qu'on ne lui mette la main au collet. Mais il avait mal calculé sa trajectoire, a moins que le nouvel arrivant ne se soit jeté sur lui pour l'arrêter... Quoi qu'il en soit, il rencontra une masse récalcitrante dans la nuit sombre et c'est ensembles qu'ils dégringolèrent parmi les rouleaux et les plumes. Une lutte silencieuse s'engagea aussitôt, Tomyn ne se laisserait pas arrêter comme ça, aucun risque. Il frappa au hasard, rencontra quelque chose de mou, puis fut projeté contre le bureau qu'il avait voulu incendier et trouva le temps de s'interroger. Pourquoi donc l'homme ne criait-il pas pour appeler ses renforts ? Un garde aurait forcément rameuté tout ses camarades... C'est donc dans le doute, essoufflé par l'aventure et crispé pour pouvoir se sauver qu'il jeta :

« Qui êtes vous ? »

Il ne voyait pas l'homme, et celui-ci ne devait pas le voir non plus pour le moment... D'un geste hâtif, il rabattit sa capuche encore plus sur son visage, quelle guigne quand même que cette rencontre !

La vie de paysan était franchement belle à vrai dire, mais Alford aimait aussi celle de milicien, quoique le fait d'alterner entre son service récent dans la milice de son village, et le fait qu'il fallait quand même qu'il aide son père à la ferme le plus souvent possible restait assez fatiguant. Mais bon il tenait sans trop de difficulté le rythme, s'occuper de moutons restait assez facile au village, le plus compliqué c'était de devoir cultivé les champs, et c'était aussi le plus dur. Bah au moins tout le monde se connaissait au hameau si son père avait besoin d'aide il n'avait qu'a demander, il y avait moins d'une trentaine de personne en tout, ce n'est pas comme s'ils étaient excessivement nombreux. On pourrait presque dire même que c'était un trou perdu dans tout l'empire au vu des innombrables bourgades, et cités constituant ce dernier, mais l'avantage c'est que la vie été paisible dans les campagnes, sans doute bien plus que dans les villes, mais il commençait à s'en ennuyer légèrement mine de rien, déjà qu'il n'avait quasiment jamais quitter son village quand il était enfant, à croire que les frontières du monde était les terres que l'on pouvait voir depuis l'endroit où il était naît, il commençait à vouloir changer un peu de décor…

C'est pour cette raison entre autre qu'il s'était engagé dans la milice, quelques patrouilles lui feraient voir un peu de paysage même si pas grand-chose, il espérait vite faire parti des quelques patrouilleurs ruraux au moins on pouvait s'occuper d'un périmètre plus large, et puis l'argent qu'il obtenait avec ce travail aidait à compenser le fait qu'il y avait une paire de bras en moins pour aider son père à la ferme, ce dernier donc n'en souffrait pas vraiment. Et d'ailleurs Alford s'était porté volontaire très vite lorsqu'il fallait aller chercher du grain pour la village à la cité la plus proche Elena la Robuste. Il n'était jamais allé voir l'une des grandes cités de l'empire, il était vraiment impatient de voir ce genre de chose pour tout avouer, et puis s'il pouvait le faire sous couvert de rendre service ce ne serait pas plus mal, et puis il fallait un deux, trois miliciens pour garder la cargaison, on ne savait jamais après tout, un voleur de bétail, ou de grain était si vite arrivé... Une petite présence armée suffisait après tout pour dissuader la plupart des bandits traînant, surtout au vu de la faible valeur de la cargaison d'un point de vue monétaire.

Ils étaient donc arrivés sans aucun ennui dans la ville d'Elena, Alford ne pu s'empêcher de détailler la forteresse de bout en large, les murailles étaient si grandes ! Il y avait tellement des personnes présentes, le milicien se voyait littéralement dans un tout autre monde en voyant tout cela, c'était tellement différent avec ce qu'il voyait d'habitude, il se demandait comme une cité pouvait être si immense !? Son hameau natal était minuscule à côté ! Déjà qu'il avait été surpris en croisant une bourgade de plus de cent personne, alors là ! Autant dire qu'il pensait littéralement que sil il n'avait rien d’autre à faire il ce serait bien donner quelques semaines pour visiter tout les environs. Dans tout les cas il fallait bien revenir à ce qu'il fallait faire avant de se métamorphoser en promeneur, Alford alla donc aider les siens à aller acheter du grain, ces derniers après avoir entreposé dans un endroit sûr le chariot, et en attendant d'aller acheter le nécessaire décidèrent de faire une pause car il faudrait bien se reposer avant de repartir demain, ils ne comptaient pas traîner, mais autant après tout ne pas mourir de fatigue. Cela laissait a peu près la soirée au milicien qui ne se fit pas prier pour aller balader son regard dans les environs.

Dans tout les il y avait beaucoup à voir ici, que ce soit les maisons par exemples, rien que celles des nobles, et des bourgeois avaient de quoi faire rêver à vrai dire. Il se demandait combien il avait fallu d'année pour bâtir tout ceci, sans doute des centaines ! Il se demandait si les autres cités de l'empire étaient aussi grandes. Sans doute ! Et la capitale Gloria devait être encore plus gigantesque, dans tout les cas le grand curieux qu'il était en profita pour prendre quelques heures pour visiter Elena, il retournerait ensuite à l'auberge…

Et d'ailleurs c'est au cours de cette visite qu'Alford passa devant une boutique, curieux il jetait un regard à toutes les boutiques pour voir ce qui s'y vendait, et l'activité à l'intérieur. Il vit un homme seul dans la boutique, bah sans doute la propriétai… Quoi ? Il y avait des flammèches au bout de ses doigts ? Pensa le milicien en voyant celle-ci apparaître, alors que l'endroit paraissait fort inflammable, Alford n'attendit pas pour pénétrer dans la boutique en voyant ça, il n'était pas sûr que la personne voulait enflammer quoi que ce soit, mais il préférait demander. En rentrant il vit une vitre brisé non loin… Alford vit le type qui commençait à s'enfuir.

Son sang ne fit qu'un tour, et le milicien fonça sur la trajectoire de l'homme, on lui avait appris que pour attraper un voleur il valait des fois mieux essayer d'intercepter celui-ci quand il essayait de sortir d'un bâtiment en lui bloquant le chemin qu'en lui courant après par derrière car disons que généralement les voleurs courent vite. Dans tout les cas Alford ne s'encombra pas de finesse, la personne en face de lui avait l'air plus âgé, mais il savait qu'il avait une constitution assez solide à sa façon, et il percuta donc l’intrus épaule en avant en espérant arriver à un résultat.

Et visiblement ça avait marché, même trop bien. Alford dégringola avec l'autre parmi tout les objets par terre, Gorder tenta d'attraper le voleur pour essayer d'immobiliser celui-ci. Il sentit un coup lui arrivé dans le ventre, il grogna, et attrapa à la volée son agresseur pour jeter celui-ci sur le bureau dans la précipitation. Heureusement qu'il avait de l'entraînement car sans cela il ne serait sans doute pas capable de tenir aussi facilement tête à quelqu'un de peut-être plus vieux, et expérimenté que lui dans ce genre de chose.

Dans tout les cas l’atterrissage semblait avoir calmé l'incendiaire du dimanche, celui-ci choisit de poser une simple question, Alford toujours méfiant, se crispa un peu moins, jugeant qu'il serait bon de prendre lui aussi un instant pour respirer.

« C'est à moi de poser les questions je pense. Qui êtes-vous? » Surtout qu'il ne voyait pas l'autre dans le noir… Néanmoins il enchaîna calmement. « Pour ma part je suis juste un simple milicien. » Autant dire qu'il n'était pas vraiment un professionnel comme un garde, juste un paysan qui avait choisit de participer à la défense de son village pour le moment, il y avait mieux côté guerrier sans aucun doute.

« Levez-les mains, et obtempérez, et il ne vous sera fait aucun mal. » Dit-il, il savait que c'était la première chose à faire dans ce genre de cas… Il porta la main à sa ceinture pour en sortir une corde au passage…

« Je présume que pour vôtre part vous êtes un cambrioleur ? Je vous conseille de vous calmer, tout ce que vous pourrez faire ne pourra qu'aggraver vôtre cas, soyez perspicace messire, et rendez-vous sans faire de fioriture, sinon vous ne ferez que rendre la chose plus désagréable pour nous deux. » Bon il aurait été plus logique de recommencer à frapper plutôt que parler, mais Alford voulait voir si la manière diplomatique pouvait être efficace d'une quelconque façon. Dans tout les cas pour le coup il n'était pas mécontent d'être arriver a peu près à empêcher un incendie, enfin selon lui...

HJ : fais gaffe. Tu parle de ton totem à plusieurs reprise alors qu'à cette époque ils ne sont pas encore activés ni même connus par les Armandéens ^^" il faut éditer ça.


Il s'était cogné le genou en atterrissant contre le bureau... Et sa chute, plus la lutte précédente allait elle aussi laisser des traces... Pas comme si il n'avait pas l'habitude mais tout de même, il y avait de quoi garder une dent certaine contre l'être qui ne voulait pas le laisser incendier ce lieu tranquillement ! Et plus encore si c'était un garde...

Il avait froncé les sourcils dans le noir devant le ton désagréable de son interlocuteur. Et pourquoi s'il vous plaît serait-ce à lui de poser les questions hein ? Il n'y avait pas de raison, il n'était pas chez lui non plus à ce qu'il sache ! A moins qu'il se soit totalement trompé de cible m'enfin il ne lui semblait pas... Il s'était bien renseigné sur les propriétés de son ennemi, et cette boutique en était une. D'ailleurs la réponse suivante vint bien vite le renseigner. Un milicien hein ? Pas tout à fait un garde donc, mais pas loin... Voilà qui expliquait pourquoi il était venu l'embêter... Quand à dire lui-même qui il était, il ne fallait tout de même pas rêver... Il se contenta d'une réponse pleine d'ironie :

« Je suis l'homme de ménage... »

Peu de chance que l'autre y croit, surtout en plein milieu de la nuit, mais l'idée était rigolote. Et le contre pied fort intéressant. Tout aussi intéressant d'ailleurs et même drôle que les prétentions de son interlocuteur... Qu'il ? Quoi ? Qu'il lève les mains ? Pourquoi ? Il le tenait au bout d'un arc peut-être ? Voilà qui allait lui faire une belle jambe dans ce noir total... Et puis si arc il y avait, Tomyn l'aurait forcément entendu se tendre. D'autant plus que ce n'était franchement pas une arme très indiquée dans un si petit périmètre. Bref ! L'autre n'avait en aucun cas les arguments nécessaires pour forcer le vaurien à obtempérer et celui-ci le savait fort bien. C'est donc un rire franc qu'il s'attira en guise de réponse ainsi qu'une réplique gouailleuse typiquement Tomyn :

« Tu veux pas non plus que je t'apporte ta bouillie du matin non ? Retourne chez ta mère, elle saura prendre plus soin de toi que moi. »

Et paf, dans les dents du milicien. Mais il n'était pas tombé sur un tendre et le temps que perdait Tomyn à lui répondre risquait de le mettre encore plus en danger qu'actuellement... Il n'avait donc pas l'intention de prendre de gants... Devait-il revenir à la charge pour tenter de filer ? Ce serait sans doute mieux... Mais dans ce cas la boutique ne brûlerait pas et il serait forcé de revenir avec le risque de tomber sur un comité d'accueil bien moins drôle que celui là... D'ailleurs en parlant de drôlerie...

« Tu présumes très mal. Qu'est-ce que tu veux que je fasse de ces parchemins et de toutes ces plumes ? Un costume à la Kohan ? »

Non mais franchement... Il n'était pas très malin ce garçon. Oh bien sur il devait bien y avoir quelques bribes de la recette quelque part mais Tomyn n'avait ni le temps ni l'envie de retourner tout le mobilier pour ça, la preuve d'ailleurs. Quand on venait pour cambrioler on ne commençait pas par tenter d'incendier le bâtiment. A moins de vouloir ensuite récupérer son butin dans les cendres mais ce n'était pas franchement une méthode répandue. Bref, il fallait qu'il se décide à filer avant que des vrais gardes ne débarquent et ne... L'embarquent... Il n'avait pas du tout envie de dormir en prison ce soir, une belle jeune femme l'attendait et il ne comptait pas se faire désirer trop longtemps. Mais il était décidément hors de question qu'il parte d'ici sans accomplir ce qu'il était venu faire... Pouvait-il déclencher l'incendie et se sauver ? Peut-être y parviendrait-il... Son adversaire l'avait prit par surprise une première fois mais il se battait comme un charretier en se servant avant tout de sa force physique et sans véritable méthode. Tomyn pourrait sans mal en venir à bout si il utilisait les ruses et les bassesses de la rue, il n'en doutait pas une seule seconde. Sauf qu'il risquait de le blesser... Pas de quoi le déranger vraiment en temps normal mais laisser un blessé derrière lui dans un endroit que l'on venait d'incendier eh bien... C'était un meurtre... Et là non, ce n'était pas possible... Par les Esprits... La situation était sacrément agaçante ! Il allait devoir revenir une autre fois... A moins que...

« Pourquoi veux-tu m'arrêter ? Tu connais l'homme qui possède cette boutique ? »

Si c'était le cas alors il était un ennemi et sans doute défendrait-il le bien du propriétaire autant que possible. Mais sinon... Eh bien sinon il pouvait éventuellement comprendre... Prudemment, le malfrat tenta :

« Tu sais ce qu'il a fait ? »

Un homme de ménage ? Euh... Alford en conclut que c'était les types que l'on payait pour faire le ménage, mais ce n'est pas comme si de là où il venait il croisé souvent des hommes de ménages… Enfin de toute façon à vrai dire il doutait que l'homme face à lui soit vraiment une personne comme cela, généralement les hommes de ménages ne fracassaient pas de vitre, ce mensonge était vraiment très mauvais…

Dans tout les cas il n'était pas vraiment d'humeur à répondre à cela, et d'ailleurs il se disait que c'était sans doute du temps perdu de discuter avec un voleur, lorsque dans les champs il tombaient sur un voleur de bétail Alford s'embêtait rarement à discuter avec eux. Enfin après des parchemins ne révélaient pas autant d'importance aux yeux du milicien que des bouts de papiers… On ne nourrit pas son homme avec des parchemins après tout. Néanmoins ce n'est pas pour autant qu'il aller laisser un parfait bougre s'amuser à tout brûler . Et si le feu se répandaient aux maisons proches en plus ?!? Non c'était parfaitement dangereux, un incendie pouvait vite devenir très très préoccupant, même si les maisons Eleniennes semblaient assez résistantes aux feu pour certaine, il reste que provoquer un incendie était un acte criminel qui pouvait avoir des causes très graves.

« A ce que je vois la vôtre a surtout été laxiste sur les coups de bâtons. » Enchaîna t-il, la remarque de l'autre ne lui avait été guère plaisante, dans tout les cas il préférait ne pas rentrer dans son jeu, surtout qu'Alford préférait qu'on ne parle pas de sa mère, cette dernière était morte, et enterrée depuis bien longtemps. L'autre ne faisait avec ses paroles que remuer le couteau dans la plaie sans la savoir, enfin disons que les blagues sur les mères ça ne se fait pas…

« Me prenez pas pour un crétin, c'est une boutique, si ça se trouve vous comptiez prendre l'argent, et mettre ensuite le feu pour cacher les traces de vôtre délit, ou si ça se trouve un concurrent vous as payés pour mettre le feu à cette boutique. On ne casse pas une vitre, et on ne s'introduit pas chez quelqu'un sans raison. » Enfin selon la logique d'Alford. Dans tout les cas ce n'est pas comme s'il pouvait deviner tout seul la vérité sur les agissements de l'homme en face de lui, ce qu'il voyait surtout c'est que ce dernier avait compté se reconvertir en incendiaire.

« Pourquoi je veux vous arrêtez ? Vous vous apprêtez à mettre le feu à une boutique ! Et non je ne connais personne dans cette ville bon sang, je ne viens d'arriver qu'hier, je suis pas un citadin. » Conclut-il toujours méfiant, enfin après il est vrai que personne ne pouvait déduire qu'il était de la campagne, et pas de la ville. Enfin visiblement les villes n'avaient aucunement l'air plus sûr que les campagnes niveau malfrat… D'ailleurs Alford se demanda où voulait en venir l'incendiaire devant-lui quand celui-ci lui demanda s'il savait ce que l'homme avait fait.

« Comment je pourrai savoir ? Je connais personne ici, c'est la première fois que je pose mon pied dans cette cité. » Néanmoins quelque chose l'intriguait dans le discours de l'homme en face de lui, à croire que ce dernier avait un mobile pour faire ce qu'il faisait, dans tout les cas le grand curieux qu'était Gorder commençait à se poser deux trois questions pour le coup...

"Dîtes toujours, on verra bien." Par pour autant qu'il faisait confiance à l'autre, mais bon... Décidément il était trop curieux quand il s'y mettait, mais bon il voulait bien savoir pourquoi l'autre désirait mettre le feu, ou désirer piller cette boutique là en particulier.

La réplique de son interlocuteur lui tira un bref éclat de rire et il manqua bien céder à la tentation de faire un peu de lumière avant de relever sa chemise pour lui montrer les cicatrices impressionnantes qui striaient son dos. Bon d'accord, il ne les devaient en aucun cas à sa maman... Une chance d'ailleurs car elle aurait eu une sacrée poigne si c'était le cas... Enfin le fait était qu'il ignorait totalement qui elle pouvait être et qu'il y avait bien longtemps qu'il s'en était fait une raison. Si grâce à ça il avait échappé à quelques raclées même méritée eh bien, tant mieux... C'était toujours ça de gagné !

L'insistance de l'autre vint pourtant mettre un coup d'arrêt à son hilarité. Non mais il était bouché ou il le faisait exprès ? Il n'en avait rien à faire de l'argent, là ! Il était très loin d'être cupide et même si il ne rechignait pas à voler parfois une bourse ou deux pour pouvoir manger ce n'était franchement pas sa tasse de thé que de casser des boutiques afin de tenter de faire fortune. A quoi bon se fatiguer autant franchement, lui qui n'avait même pas de loyer à payer ! Quand à la simple idée qu'il ai pu travailler pour un concurrent elle lui fait hausser les épaules :

« Je n'ai pas de patron. Le dernier que j'ai eu c'était l'empire et ça s'est mal passé... Et J'AI une raison ! »

La fin de son engagement dans l'armée en était la preuve. Quand à la raison qu'il avait il estimait qu'elle tenait très bien la route, rien n'était plus important que de défendre la belle et l'oppriméE. Si l'autre n'était pas d'accord eh bien... Peut-être qu'il lui foncerait dans le lard pour de bon tiens. Il n'avait pas forcément énormément de principes mais sur celui là il ne dérogeait pas. Que l'autre soit un citadin ou pas... Un campagnard hein ? Qu'est ce qu'il venait fiche à Elena hein ? Il n'aurait pas pu rester dans ses champs plutôt que de venir lui casser les pieds au milieu de la nuit dans la boutique qu'il devait incendier? Bon au moins sans le vouloir l'autre lui avait donné une information cruciale. Il n'était pas d'ici... Il serait donc ridiculement facile de le semer dans les petites ruelles Armandéenne, à condition de sortir d'ici. Mais restait toujours le boulot qu'il devait faire et auquel il n'avait aucune envie de renoncer...

Ils restèrent quelques secondes silencieux suite aux derniers mots de l'homme qui prétendait défendre la justice. L'atmosphère tendue témoignait de leur animosité tandis que Tomyn calculait mentalement ses chances de parvenir à mettre le feu, puis à s'enfuir sans assommer l'autre afin qu'il ne meurt pas brûlé vif... Faibles... Trop faibles... L'assommer aurait été plus facile mais c'était hors de question et puis même si il parvenait à filer sans le mettre dans les vapes alors l'autre n'aurait rien de plus pressé à faire que de donner l'alerte pour que l'incendie soit maîtrisé avant d'avoir fait trop de dégâts. Ce serait retour au point de départ, pas drôle du tout... Tant pis, il fallait donc qu'il tente une autre approche... Il verrait bien ce que ça donnerait. Un petit soupir méfiant plus tard, il se décida :

« Le type à qui appartient cette boutique est un petit noble, pas très puissant ni très respecté par ses pairs mais il possède de nombreux biens et il pense que cela suffit à lui donner tous les droits. Y compris celui de se montrer violent... En soit cela ne me concerne pas, mais il a levé la main sur une femme. Une amie à moi. Il pensait s'en sortir comme ça, il s'est trompé ! »

Il avait froncé les sourcils dans le noir tout en se déplaçant lentement. Il voulait se rapprocher de la fenêtre mais l'autre n'avait sans doute pas l'intention de le laisser passer. Il s'immobilisa donc pour continuer :

« Je l'ai cherché dans toute la ville, mais il a eu vent de vindicte et il a filé loin de la ville. J'ai dû me rabattre sur ses biens mais finalement c'est sans doute mieux, c'est un vieux grippe sous. Je pense qu'il regrette encore plus les conséquences de son geste que si je lui avait mit la main dessus...

Il rit de nouveau, fort amusé par cette idée. Mais son rire était moins joyeux que jusque ici, il prenait tout ça très au sérieux et s'était véritablement lancé dans une entreprise punitive contre celui qui avait osé s'en prendre à son amie. Non pas qu'il ne soit particulièrement attaché à elle par ailleurs, il l'aimait bien, sans plus. Mais c'était dans ses valeurs que de ne pas laisser une telle bassesse impunie. Il reprit donc, une légère note sarcastique dans la voix :

« Satisfait ? Tu as toujours envie de protéger les biens de ce porc ? Est-ce qu'il faut que je t'emmène voir le visage de celle qu'il a cogné aussi pour te convaincre ou ma parole suffira ? »

Il n'avait évidemment pas la plus petite intention que d'emmener cet inconnu chez la pauvre femme, elle en avait déjà assez bavé comme ça. Mais en gagnant du temps il était parvenu à s'emparer d'un lourd gourdin qui traînait là et qui lui serait bien utile étant donné qu'il n'était pas armé. Tant pis pour l'incendie, si il ne parvenait pas à convaincre son interlocuteur alors il serait forcé de le cogner et de filer histoire d'éviter de se faire attraper. Il était déjà là depuis trop longtemps...

Il riait… Alford serra les poings en entendant la canaille du dimanche rire, sa main droite alla se rapprocher de la poignée de son épée de milicien qu'il ne dégaina point néanmoins, à vrai dire c'était sans doute bien plus fait pour rappeler à l'ordre l'autre qu'autre chose pour Alford, ah si la vie pouvait être plus simple des fois, enfin bon Alford n'était pas non plus un de ces sang bleu habitué aux orgies autant gustatives qu'autre chose, il était habitué à une vie a peu près rude, et il savait généralement que pour sa part il n'obtiendrait rien s'il ne faisait pas d'effort pour l'acquérir, et dans ce cas-ci il voulait faire en sorte que rien de désastreux ne de produise, comme un incendie par exemple.

« On a tous une raison. » Se contenta de répondre Alford, de toute façon ce n'est pas comme s'il pouvait faire confiance à l'autre comme ça, il était naïf peut-être, mais dans cas précis il n'y avait vraiment rien qui pouvait le convaincre de relâcher un peu sa méfiance, bon au moins l'autre préférait discuter que se battre, cela montrait qu'il y avait peut-être une chance de résoudre les choses par la méthode douce…

Parce que bon sang s'il se mettait à faire confiance au type louche sans raison il ferait un bien piètre milicien tiens, les voleurs de bétails pourraient profiter de leurs méfaits tranquillement, de même que les incendiaires, enfin la nature avait concédé à Alford un caractère assez audacieux, sur que certains gardes timorés auraient plus hésité à intervenir en voyant l'autre qui s'apprêtait à mettre le feu, quoique sans doute pas. Après tout une bonne cotte de maille, ou protection en cuir plus une épée en acier de pas trop mauvaise qualité avait tendance à faire des miracles niveau confiance en soi étrangement…

Néanmoins il laissait une chance à l'inconnu de s'expliquer, Alford écouta donc son histoire à propos d'un petit noble qui aurait abusé d'une femme, et l'homme en face de lui était venu faire justice… Hmmm vrai que cette boutique n'avait aucunement l'air d'appartenir à n'importe qui à bien y réfléchir, si on n'y venait pas pour l'argent c'est qu'il devait y avoir une autre raison derrière, enfin quand même. Si cette histoire était vrai l'homme en face d'Alford avaient certains principes donc qui l'avaient poussés à agir de cette manière, essayait de faire justice contre des puissants qui abusent de leurs pouvoirs… Cela sonnait très héroïque.

Alford continuait néanmoins à fixer l'inconnu, et à rester prudent. Alors comme cela le nobliaux pour échapper à une potentielle raclée a préféré s'enfuir de la ville, mais en abandonnant cette boutique par exemple, en somme une manière de venger la jeune demoiselle, ou de faire justice. Alford réfléchit, cela lui semblait un peu beau pour être vrai de la part de quelqu'un aux airs de bandits, mais la partie sensible de sa personne avait envie de croire que cette histoire était vraie… Décidément il était bien trop gentil des fois.

Le milicien continua donc à fixer donc la justicier improvisé pendant que ce dernier lui demander ce qu'il comptait faire maintenant. Alford resta silencieux quelques instants avant de lâcher calmement après avoir pousser un soupir.

« Bon sang ! Enfin on va dire que je vais vous croire quand même malgré le fait que cela pourrait être un beau bobard pour essayer de me faire avaler des couleuvres. Alors comme cela on s'improviser sauveur de la veuve, et de l'orphelin ? C'est très beau de vôtre part messire, on dira ce qu'on veut, mais cela sera sans doute une bonne façon de montrer que ce genre d'actes ne peux pas rester impunis… »

Alford enleva la main de la garde de son épée, et accepta de la tendre vers l'inconnu.

« Si on vous le demande j'étais en train de vous courir après compris ? Et bien entendu je ne vous ai en rien aidé à mettre le feu à cette boutique non plus... » Cette petite histoire lui donné en vie de participer aux projets de l'autre, pour le coup il sentait que c'était une chose qu'il fallait faire aussi illégal, et risqué soit-elle, juste pour la beauté des principes.

« Je vais donc faire comme cela, je vous aide à mettre le feu à cet endroit si vous le voulez bien, et ensuite eh bien je ferai semblant de vous poursuivre, vous courrez sans doute plus vite que moi après tout, je vous laisse sortir par la fenêtre, et je tente de vous courir après sur quelques mètres pour donner le change. Après tout je ne peux pas me permettre de finir en prison. Alors marché conclu ? » Dans tout les cas en espérant que cette petite histoire reste entre-eux deux bien entendu.

« D'ailleurs si je puis le permettre comment vous nommez-vous ? Pour ma part je m'appelle Alford Gorder. » C'était incroyable à quel point il était passé de la méfiance à la jovialité après juste une petite histoire à l'eau de rose de la part du parfait inconnu qui se tenait devant lui.

HJ : bon bah ce rp n'était pas long mais je n'ai pas d'idée pour le relancer alors au choix : soit on l'arrête vraiment là et on s'en refait un plus tard (dans le présent ?) soit on ellipse juste après ce post et on refait une rencontre (le hasard ?) comme tu veux ^^



Ils continuaient de se fixer, difficilement dans cette semi obscurité. La main de Tomyn se raffermissait peu à peu sur son gourdin, il était conscient que l'autre était forcément armé pour sa part et que donc ce petit affrontement pouvait très mal se terminer pour lui, mais quel autre choix avait-il ? Il lui avait raconté toute la vérité par principe mais ne s'attendait pas vraiment à être cru. C'est pourquoi la réaction de l'autre le laissa pantois :

« Vraiment ? »

Non sans rire, il le croyait ? Il en fallait beaucoup pour surprendre Tomyn mais force était de constater que le milicien y était parvenu. Est-ce qu'il était crédule à ce point ? Bon d'accord, il n'y avait absolument aucun mensonge dans ce que l'incendiaire lui avait dit mais de là à avaler une histoire pareille si facilement, ça en disait très long sur le caractère de son interlocuteur actuel ! C'était un type confiant... Peut-être trop... Enfin tant mieux après tout, il n'allait pas s'en plaindre...

Méfiant tout de même, il ne lâcha pas son gourdin et haussa les sourcils avec réticence quand l'autre continua. La lueur méfiante se transforma néanmoins peu à peu en amusement à mesure qu'il comprenait que le milicien avait l'intention de l'aider. A nouveau il en rigola :

« Voilà un renversement de situation comme je les aime... Sois tranquille va. Personne n'ira en prison. »

Il n'avait pas que cela à faire de toutes façons. Rassuré finalement sur les intentions de l'autre il n'en répondit pas moins qu'avec précaution :

« Tomyn. Tomyn tout court. »

ça suffirait, il n'allait pas non plus lui donner son nom et son adresse pour qu'il puisse le retrouver ensuite non ? Bon évidemment le fait qu'il n'avait pas d'adresse fixe n'allait pas aider... Enfin bref. Avec précaution, il posa son gourdin et revint au bureau qu'il avait voulu incendier en premier lieu. Les flammèches réapparurent au bout de ses doigts, éclairant très brièvement son visage malgré la capuche et il jeta un coup d'oeil à son « complice » :

« Prêt ? »

La question n'attendait pas vraiment de réponse, de toutes façons il n'avait pas l'intention d'attendre plus longtemps. Les flammes crépitèrent quand il les dirigea vers la matière inflammable et très vite, elles se répandirent. Parfait ! Mais mieux valait ne pas traîner. N'ayant d'autre choix, il effleura le deuxième homme afin de se diriger vers la fenêtre, sans pouvoir vraiment s'empêcher de se demander si il allait vraiment le laisser passer. Enfin, sans risques la vie n'était rien n'est-ce pas ? Et il semblait bien que la chance était de son côté cette nuit là puisqu'il atteignit la fenêtre sans encombres. Satisfait, il se tourna à demi juste avant de rajuster sa capuche et de sauter dans la rue :

« Eh, n'oublie pas de crier ! Au viol, à l'assassin, à ce que tu veux. Mais qu'on sache que tu es bien le poursuivant et pas un complice... »

Il lui rendait service, il aurait eu bien plus de chances de s'en sortir si sa fuite se faisait en silence mais ça aurait été quand même dommage de retrouver ce gars là entre deux gardes... Et puis ce serait assez amusant de l'entendre crier au viol... S'amusant de cette idée, le lascars déguerpit sans demander son reste et la cavalcade derrière lui ne tarda pas. Poursuivit et poursuivant, ils traversèrent tout le quartier dans un boucan terrible jusqu'à ce que Tomyn arrive au mur ébréché qui lui avait permit de se glisser dans ce quartier. Un coup d'oeil en arrière, et il se hissa en haut avec la souplesse d'un singe puis opéra un rétablissement sur ses coudes et trouva encore le temps de baisser la tête en direction de cet Alford arrêté plus bas :

« A plus camarade ! Et si tu trouve notre ami commun avant moi préviens le bien que je le retrouverai quoi qu'il arrive ! »

Son assurance pleine d'arrogance se perdit dans l'obscurité où il se fondit adroitement, heureux d'avoir réussi son plan et déjà tout près à continuer...

Visiblement l'inconnu semblait étonné de la réaction d'Alford à l'entendre, ce dernier devait avouer que pour le coup c'était sans doute pas comme cela qu'il aurait été censé réagir, mais bon il avait réagit comme cela, et c'était comme cela qu'il avait réagit, le reste évoluerait selon comme le destin le voudrait bien. Pour sa part de toute façon tout ceci ne le toucherait en rien, et puis sérieusement. Brûler une boutique sans prendre le soin de la piller ? Rien qu'en y réfléchissant bien l'histoire de l'incendiaire semblait bien plus plausible tout à coup si on réfléchissait à tout ceci sous cette vision des choses. Enfin dans tout les cas il se fichait bien que l'autre soit étonné, ou pas de sa réaction, ce qui était fait était fait après tout.

« Oui vraiment. » Se contenta t-il de dire calmement tout d'abord, il ne savait pas si c'était la réponse idéale à faire à son interlocuteur à une question qui semblait plus une marque d'étonnement qu'autre chose, mais il préférait le confirmer plutôt que de laisser poindre un silence qui laisserait sans aucun doute la place à foule de mauvaises interprétations à bien y réfléchir . Surtout dans une telle situation.

D'ailleurs l'autre semblait se détendre visiblement au vu de son rire, Alford jeta un regard sur les côtés au passage pour être sûr qu'il n'y avait personne pour les entre, car pour le coup ça aurait vraiment été très gênant…

« Rassurer de l'entendre dire. » Dit Alford tout à coup de bien meilleur humeur, c'était agréable de voir à quel point les hommes venaient de fraterniser en seulement quelques instants tout cela autour d'une histoire de noble mal débouché, et de vengeance à l'égard de ce dernier, comme quoi il y avait des choses sur lesquels les hommes quels qu'ils soient ne pouvaient qu'êtres d'accord...

Bon par contre l'incendiaire d'un jour ne semblait pas très ouvert sur les présentations, mais au moins il faisait un effort, c'est bien tout ce qui comptait, et à bien y réfléchir Alford comprenait qu'il se montre encore un peu méfiant, mais au moins il lui avait dit son prénom. Tomyn ? Tiens tiens ce n'était pas très commun comme prénom ça, enfin Alford aussi c'était pas courant, mais le prénom d'Alford était prononcé de façons plus ronflantes tandis que là il s’imaginait qu'il fallait accentuait sur le T. En somme ce n'était pas tant une question de lettre pour le milicien qu'une question de prononciation qui rendait les deux prénoms totalement différents l'un de l'autre, mais bon ce n'était que du détail…

Enfin dans tout les cas on en revenait à l'objectif des deux compagnons d'incendie, il fallait brûler cette boutique, Alford pour sa part usa aussi du sort flammèche après tout c'était un sort largement de son niveau. Vraiment il ne ce serait jamais cru laisser, et surtout aider à provoquer un incendie comme cela un jour, mais bon il avait un prétexte de le faire donc bon…

« C'est quand vous voulez ! » Dit Alford d'un ton enthousiaste, et assez amusé à l'idée de ce qu'il allait faire.

Il flamba aussi quelques parchemins de son côté, mais pas trop pour ne pas que l'incendie soit trop féroce trop vite après tout, bon maintenant c'était là que tout se jouait pour eux deux ! Tomyn se rendait à la fenêtre pour sortit pendant qu'Alford le laissa passer, et l'écouta avant le moment clé.

« Fais moi confiance, on me donnera même une médaille pour ça ! » Se permit t-il de dire un peu sarcastique à la proposition de Tomyn, il attendit ensuite que ce dernier soit sortit avant de sortir à son tour en trombe de la boutique pour sa part.

« Au feu ! Au FEU! Un homme a incendié la boutique ! Bon sang qu'est-ce que vous attendez bandes d'incompétents, qu'il aille en prison lui-même? Allez le poursuivre ! » Hurla Alford aux gardes non loin en prenant un semblant d'autorité avant d'emboîter le pas pour faire semblant de poursuivre Tomyn pour bien jouer son petit numéro après tout, pour le coup personne ne pourrait le soupçonner d'être le complice de ce dernier dans l'histoire.

Dans tout les cas la poursuite fut mouvementé, mais Tomyn arriva heureusement à échapper à ses poursuivants, par chance Alford était arrivé à le trouver une dernière fois avant qu'ils ne se disent au revoir pour le moment… Pour le coup tout s'était parfaitement bien passé.

« Comptez sur moi, et au plaisir des retrouvailles Tomyn. » Dit Alford un peu rieur sous le coup de tout ceci, quelque secondes après il rebroussa chemin à son tour, prenant un air plus fatigué, ou autre. Bilan, ce soir un peu de justice avait été faîte de manière arbitraire peu être, mais cela restait tout de même réjouissant à savoir. Bon par contre il vaudrait mieux qu'il garde cette affaire pour lui...

[Hrp : Pour le rp cela t'irai par exemple si Alford revoyait Tomyn en prison avant son départ prochain ? Ou bien quelques années plus tard pendant la période de la guerre humano-vampiriques, ou l'invasion alayienne? Cela me va aussi à bien y réfléchir^^.]