9 Janvier

Sérieusement comme s'il n'avait que cela à faire… Il fallait qu'en plus il aille gérer des broutilles entre ses hommes, et des soldats Armandéens. Ils avaient capturés un capitaine théocrates dans une opération commune ? A la bonne heure ! Et maintenant ils se chamaillaient pour savoir à qui revenait la prise car si c'était les alayiens le capitaine serait sous la charge de Christan sinon elle serait sous celle d'un officier protégé. En somme il fallait partager tout ce beau monde, et personnellement Christan n'avait pas envie de s'enquiquiner avec un pugilat verbale. Il avait donc opté pour le choix de la facilité, et chercher un arbitre neutre pour résoudre ce conflit.

Qu’il y avait-il comme arbitre neutre ? Un alayien ? Sûrement pas on le traiterait de mauvaise fois en plus, un soldat elfe, vampire, humain Armandéen ? Encore moins ce serait de la mauvaise foi aussi, mais dans l'autre sens . Il avait donc opté pour le choix logique qu'on finit par lui présenter, une baptistrelle. Ces chanteurs, chanteuses magiques ? Pour beaucoup de raisons il ne les approchait pas trop si possible, la première étant qu'ils pouvaient lire dans son être, dans son esprit, et entrevoir son vécu à ce qu'il avait compris. Passé que Christan n'aimait aucunement voir ressurgir, et qu'on avait osé lui balancé une fois…

Néanmoins pour cette fois-ci il allait faire une exception, et puis il fallait faire un geste de diplomatie après tout, et les Armandéens ne pourraient pas l'ouvrir si elle intercédait en la faveur des alayiens, et inversement. En somme un choix qui serait déterminant. Enfin dans tout les cas c'est lui qui alla donc voir ceci en tout bon général alayien qu'il était. Il n’eut que quelques questions à poser pour savoir où trouver l'une de ces chanteuses sans trop de difficulté, et non il ne voulait pas avoir affaire avec un simple apprenti.

Il tomba donc sur l'une d'entre-elle qui ne semblait pas trop occupé c'était au milieu d'une des grottes du protectorat, en même temps il avait bien choisit son moment pour venir la chercher. Il était très tôt, mais vraiment tôt. Elle devait sans doute être sortit depuis peu de son sommeil, Christan pour sa part était resté éveillé toute la nuit comme souvent à cause de sa tâche de géneral qui nécessitait beaucoup de temps de sa part. Enfin en somme comme on le dit le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.

Qu'est-ce qui se présentait devant-lui ? Une femme sans doute plus jeune que lui avec un visage triangulaire, des yeux bleu, un teint bronzé, et des cheveux foncé. A l'aura qui émanait d'elle on pouvait aisément deviner que ce n'était pas une guerrière, Christan imagina qu'une femme comme ça avait sa place partout sauf au front. Enfin il n'était pas venu pour chercher une guerrière après tout donc elle ferait parfaitement l'affaire pensa t-il.

« Salutations baptistrelle. » Dit-il impassible, avec une rigueur protocolaire. Après tout il était général il devait donc se comporter comme un représentant du peuple alayien devait le faire. Puis il poursuivit calmement.

« J'aurai besoin de vôtre aide chanteuse, Pourrais-je solliciter un peu de vôtre temps ? » Les politesses, il n'aimait vraiment pas se comporter de façon aussi mielleuse, mais bon sa tâche de général l'obligeait à devoir se comporter ainsi… De toute façon pour le moment il n'avait aucun grief à avoir contre elle en tant que protégé donc autant se montrer un minimum poli, encore et toujours à cause du fait qu'il était géneral, et devait soigner son image car c’était aussi celle de l'alayia qui transpirait à travers-lui.

Elle venait à peine de se réveiller, il y avait peut-être quinze minutes? Elle avait eu le temps de s’habiller et d’attacher maladroitement ses cheveux. La femme se précipitait toujours à aller vérifier l’état de ses patients en se levant le matin, il n’était pas rare qu’elle découvrait que certains s’étaient assoupis dans leur sommeil, dans les bras de mort. Aléria réalisa qu’un guérisseur s’était levé plus tôt qu’elle, s’arrêtant, tout à coup beaucoup moins pressée. Si quelque chose s’était passé cette nuit, cette personne en aurait pris conscience avant elle, ce qui rassura la baptistrelle. Elle observa l’une des paillasses qui avait été occupée par quelqu’un la veille, mais qui était actuellement vide. La femme fronça les sourcils, décelant quelques taches de sang… évidemment. Tout ne pouvait pas être pour le mieux dans le meilleur des mondes. Elle figea quelques secondes, restant tout de même sereine, mais légèrement attristée de ce qu’elle voyait…La colombe songea qu’elle était beaucoup trop sensible à ce qui se passait autour d’elle, elle ne pourrait pas toujours aider tout le monde et il faudrait qu’elle accepte les évènements qui pourraient survenir. La chanteuse bailla, elle ne s’était pas couchée très tôt la veille, elle devrait peut-être retourner dormir quelques heures? Non, il y avait certainement mieux à faire.

Cette idée se confirma lorsqu’un général vint s’adresser à elle. Cet homme sembla bien stoïque aux yeux de la femme qui s’inclina légèrement en signe de salut, un léger sourire aux lèvres. Elle n’eut pas droit à des présentations, elle afficha donc une légère moue déçue, qui ressemblait presque à un sourire à moitié joyeux…Cet homme ne semblait pas des plus sympathique. Son armure un peu intimidante ne rassurait pas énormément Aléria, mais après tout, elle ne pouvait le juger, il se battait probablement pour le protectorat.

-Avec plaisir, monsieur. Mon nom est Aléria Blanchécume, à qui ai-je l’honneur? Et dites-moi, comment puis-je vous aider?

Elle lui sourit calmement afin de bien commencer la conversation. La baptistrellle ne voulait pas commencer une relation par une impression amère.

La magicienne s'inclinait poliment, c'était déjà ça car Christan n'appréciait pas les hautains comme les elfes, ou ceux qui s'amusaient à le regarder de haut. Cela évitait donc déjà qu'il puisse s'énerver dès le début car la chose l'aurait encore plus agacé. Par contre ce qui l'étonnait un peu c'est qu'elle était très souriante, il ne savait pas du tout comment prendre cela, mais bon vu qu'il cherchait en tant que général à ne pas se mettre le protectorat à dos il préférait ceci à vrai dire. Même s'il se demandait pour quel raison elle souriait ainsi, enfin il y a de ces mystères dans la vie…

Des présentations très poli, c'était déjà ça on allait dire. Elle lui demandait donc son identité, et aussi ce qu'il voulait de lui, tant mieux au moins il n'aurait pas besoin de tourner autour du pot ce qui l'arrangeait beaucoup. Il reprit donc plus calme, et légèrement plus détendu car il n'allait pas avoir besoin de déployer des trésors de patience probablement pour supporter son interlocuteur, contrairement à certaines fois où il avait une envie aiguë de carrer une mandale dans la face de certains protégés. Enfin il fallait de tout pour faire une alliance après tout.

« Je me nomme Christan Weren, membre du fier peuple alayien, et général de l'armée alayienne. » Donc un haut représentant du protectorat, mais pas des plus aimés, machinalement il inspecta d'ailleurs son interlocutrice pour voir comment cette dernière réagirait en voyant qu'il était alayien ; il doutait que cela lui facilite la chose, pas car ce serait forcé, mais par habitude.

« C'est pour demander vôtre aide baptistrelle pour présider un désaccord entre moi, et un officier armandéen, par souci de ne pas laisser la chose dégénéré, et de vouloir un arbitre neutre pour présider ceci j'étais venu vous voir. » Et puis cela éviterait le regain de tension, ou les rancœurs, ou en tout cas les minimiserait quand l'histoire serait réglé, c'est que des fois on avait l'impression que les ennemis de hier ne cherchaient qu'un prétexte pour se crêper le chignon.

« Enfin si bien entendu vous n'avez pas de tâche plus importante qui requière vôtre présence. » Après tout il ne pouvait pas vraiment exiger cela. Il n'avait pas autorité sur les baptistrel pour le moment jusqu'au preuve du contraire, et si elle avait quelque chose de plus importante à faire pour les affaires du protectorat il se contenterait d'aller demander à quelqu'un d'autre.

"Êtes vous bien réveille d'aileurs?" Finit-il par dire en remarquant que la baptistrelle pour sa part n'avait pas forcément l'air très réveillé, mais bon elle devait y être habitué. C'est le genre de profession où l'on veille tard la nuit après tout. Mais il préférait avoir quelqu'un en forme sur la main si possible, donc en espérant qu'elle ne soit pas trop crevé.

La femme paraissait un peu déçue, il était difficile d’être tolérante avec les alayens après ce qu’elle avait vécu à la bataille des bois sombres. Ils avaient tués l’un des siens et avaient détruit beaucoup trop. Mais elle devrait faire fit de cela, même si vu son titre dans l’armé, il serait étonnant que le général n’ait pas participé à cette bataille. La baptistrelle écouta silencieusement l’homme en armure, un pue septique en constatant qu’un général n’arrivait pas à régler un simple conflit avec un soldat. Aléria se reprit, peut-être était-ce quelque chose d’important…Mais dans le cas de quelque chose de vraiment grave, du genre d’une agression ou d’une tentative, ce n’était pas à elle qu’il fallait s’adresser. Cependant, la Chanteciel trouvait remarquable de le général fasse appel à un arbitre neutre, c’était un pas vers le pacifisme et un acte plus sage que de vouloir tout contrôler soi même. À moins que l’armandéen en question soit aussi haut gradé que lui et qu’il ne puisse pas le sanctionner lui-même, ça expliquerait bien des choses. La femme porta un regard derrière elle, balayant la grotte du regard…Certes, elle avait plus important à faire, mais elle n’était pas seule à la tâche. Elle replaça une grande mèche de ses cheveux qui s’aventurait sur son visage en se retournant, souriant poliment à l’homme.

-Oui, merci. Je me suis réveillée il y a peu de temps mais je devrais bien me porter.

La colombe n’était pas une grande dormeuse, elle aimait rester éveillée tard le soir afin d’admirer le ciel…De plus, c’était à ce moment que la température tombait dans cet endroit…Et valait mieux avoir froid, puisqu’il était possible de se réchauffer avec des couvertures.

-Quel est donc ce conflit? Je crois que vous aurez beaucoup plus de crédibilité en tant que général si vous arrivez à le régler de vous-même…À moins que ce soit très compliqué et tendu. S’il y a eu des agressions, vous savez que vous pouvez faire appel à la justice. Je pourrais vous donner quelques conseils afin de régler ce problème vous-même, à moins que vous insistiez vraiment.

Peut-être jugeait il qu’un armandéen aurait plus envie de discuter et de régler un problème avec un membre de l’ordre baptistral plutôt qu’avec un général alayen…Quoi qu’il en soit, la femme faisait confiance en son jugement, il ne semblait pas mauvais, du moins pas pour l’instant. Elle ne connaissait pas cet homme et ne pouvait pas le juger avant de lui parler un peu.

-Si vous voulez, je peux aussi parler à cette personne individuellement, ou vous pourriez faire appel à une personne qu’il ne déteste pas trop et qui sait défendre sa cause. Mais cette personne ne me connait pas, je doute donc légèrement qu’elle veuille immédiatement me faire confiance.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une de ses difficultés, il restait une possibilité que cela ne fonctionne pas très bien. Cela pourrait aussi envenimer un peu la situation, surtout si la personne en question était de mauvaise fois. Après tout, il faut de tout pour faire un monde.

Il ne remarqua pas vraiment le fait que la femme en face de lui était déçue, ou bien il s'en fichait royalement, de toute manière c'était plus modéré que la réaction habituel de beaucoup d'armandéens au protectorat face aux alayiens, après tout l'on pouvait bien dire ce que l'on voulait, malgré le vœux d'effort communs pour l'effort de guerre les tensions restaient, et resteraient sans doute encore un bon moment. D'ailleurs ces tensions posaient beaucoup de soucis a tout le monde, et même si Christan n'aimait pas la magie, et les êtres de magie, faire un effort pour apaiser les tensions restait essentiel à ses yeux pour pouvoir se battre efficacement contre Vraorg, et ses esclaves. La victoire était tout ce qui importait finalement.

Et d'ailleurs c'était pour des raisons de tensions qu'il était venu voir cette baptistrelle, bien entendu il aurait pu faire un bras à tout cela, sanctionner l'officier Armandéen, ou décider que les alayiens avaient raisons, et laisser les armandéens se débrouiller avec, mais cela aurait été assez bête du point de vue de la cohabitation commune, et même si Christan aurait apprécié une solution plus simple, il avait choisit autre chose car il voulait bien faire sa tâche de général, et représentant du peuple alayien. Qu'importe les sacrifices à faire pour ceci. On l'avait choisit pour remplacer Aldakkin, et du coup il devait représenter le peuple alayien, autant dire que la pression n'était point légère car on lui demandait une attitude irréprochable rien de moins…

Il se contenta donc d'écouter les paroles polies de la baptistrelle qui continuait toujours de sourire, bon au moins cette dernière était en forme. Car disons que cela vaudrait mieux pour l'efficacité, pour sa part lui ne dormait pas beaucoup, il serait d’ailleurs étonnant que beaucoup de monde puisse profiter de belles grasses matinées au sein du protectorat vu la situation actuelle. Tout le monde devait être utile après tout, et donc chacun tâcher d'être de son mieux efficace, et disponible.

Il se contenta donc d'hocher calmement la tête aux paroles de la femme, et écouta ensuite impassiblement les réponses de cette dernière, elle n'avait pas tort, mais elle ne connaissait pas vraiment tout le fondement de l'affaire car la chose était compliqué. Christan aurait sans doute été le premier à apprécier qu'elle soient plus simples, mais elle n'étaient pas simples malheureusement, et il fallait opérer en douceur avec les Armandéens, chose à laquelle malheureusement il n'était pas des plus habitués.

« C'est un conflit au sujet d'un officier théocrate capturé par une opération conjointe alayiens-armandéens. Tout se passait bien, puis les soldats ce sont mis à réclamer la capture de chaque côté. Car il faut bien que quelqu'un procède à l'interrogatoire de ce théocrate, et tous veulent s'attribuer le mérite de ceci. » Dit-il tout d'abord calmement avant d'enchaîner ensuite.

« Si je règle le conflit moi même soit les Armandéens vont se plaindre du fait soit disant que je fais du favoritisme avec mes troupes, ou bien les miennes de troupes vont dire que je suis mou si je donne raison aux Armandéens, alors que ce sont mes soldats qui pourraient avoir raison. En somme un arbitre neutre permet de faire en sorte qu'ils ne puissent pas contester ma décision les uns comme les autres. »

Puis il croisa calmement les bras, et rajouta. « De plus nous allons ensuite procéder à l'interrogatoire du théocrate selon les règles en vigueur au sein du protectorat, de ce fait nous aurons besoin d’une bapitstrelle comme vous pour être sûr qu'il ne nous mente pas. » Ce serait vital, surtout s'ils ne pouvaient pas torturer l'autre pour le faire parler.

En somme il tâchait de se montrer pragmatique, l'aide de la baptistrelle lui faciliterait bien la tâche, il considérer évidemment cette magie comme insidieuse, mais elle pouvait être utile, et tant que ce n'est pas lui qui devait en subir les effets, ou en user cela passait encore…

« Vous êtes une baptistrelle, on m'a dit que les vôtres étaient de fin diplomate, et orateur, je vous fais donc confiance pour ceci, pour ma part ce genre de choses ne sont pas ma spécialité, et il vaut mieux éviter que a situation dégénère bêtement... » Se contenta t-il de dire impassible, tout en réfléchissant au fait qu'effectivement il manquait de diplomatie, cela serait sans doute un problème à l'avenir, qu'il faudrait régler un jour s'il devait continuer à être un minimum conciliant…

« Néanmoins je vous le dit le souci principal dans cette histoire c'est que je suis alayien, et que les Armandéens refusent de me considérer comme un intervenant neutre, et c'est à moi en tant qu'officier le plus haut placé de prendre une décision oui, mais en somme pour éviter d'éventuels tensions supplémentaires entre les protégés suite à ceci j'ai voulu faire appel à un arbitre neutre comme vous. » Expliqua t-il simplement avant d'ajouter.

« Acceptez vous donc de m'aider ? » Demanda t-il ensuite, qu'on en soit sûr rapidement.

La Chanteciel froncait légèrement les sourcils en penchant la tête sur le côté, comme à la fois intriguée et interessée par les propos de l’alayen. Pourquoi séparait-il encore les alayens des armandéens? Ils ne signifiaient qu’une seule armée, non? Celle du protectorat. Ces chamailles semblaient clairement enfantines aux yeux de la baptistrelle. Il n’était pas important qu’un ou l’autre interroge ce prisonnier, tant que quelqu’un prenait les choses en mains. Elle se redressa lorsqu’il lui expliqua ce qu’elle pouvait faire pour l’aider, plus précisément d’autant plus intéressée. Par contre, elle ne savait pas si elle avait envie d’aller écouter des mensonges à répétition…C’était un calvaire auquel elle ne pouvait rien et bien sûr, elle ne savait pas dire non. Surtout qu’elle n’avait aucune raison de refuser, il avait besoin d’elle et elle était libre, en plus que le conflit faisait en sorte qu’il était difficile de trouver quelqu’un d’autre. Elle pourrait toujours demander à Ysath de lui rendre service, mais elle considérait qu’il avait eu sa dose de mensonges.

-Oui bien sûr. Eh bien…Pourquoi ne demandez vous pas simplement à un alayen et à un armandéen de l’interroger? Ou bien je peux aussi interroger cette personne seule, ce qui règlera le problème et vous donnera un peu de crédibilité face à vos hommes. Cette chamaille est un peu enfantine, il serait préférable de ne pas féliciter vos soldats d’entretenir de tels différents...sans nécessairement les punir. Mais ce n’est qu’un conseil, cela ne reviens qu’à vous.

En faisant compromis, il se pliait aux intolérances de chacun, tout en faisant preuve d’un peu de tolérance et de diplomatie. C’était une solution, mais peut-être pas la meilleure s’il voulait une certaine autorité.

-Je peux faire preuve de diplomatie, du moins, autant qu’on puisse le faire avec un prisonnier de guerre, blagua-t-elle légèrement. Pour ce qui est de vos relations avec les armandéens, vous ne pourrez pas avoir de bons rapport tant que vous les séparerez des Alayens. Oui, nous sommes deux peuples différents, mais voyez plutôt tout le monde comme des protégés, vos hommes prendront d’autant plus exemple sur vous. Je pourrais vous aider à régler ce genre de problèmes vous-même, si cela vous intéresse.

Oui les Armandéens n'étaient pas du tout plus ouvert que les Alayiens pour beaucoup dans le protectorat, et affirmé le contraire serait comique, et on devait faire avec les tensions entre les deux peuples au risque que cela s'aggrave. Cet exemple en était un parmi d'autres, si cela n'avait concerné que les troupes de Christan il l'aurait facilement réglé, mais il avait fallu que des Armandéens se mêlent à tout cela. De quoi bien l'agacer lui qui n'était pas un grand diplomate, et qui préférait généralement faire au plus simple. Pourquoi devait-il gérer cela ? Il aurait préféré n'avoir qu'a gérer l'aspect militaire, car cela l'agaçait de devoir se montrer conciliant avec ses ennemis d'hier… Mais il faisait avec. Il était entré de plein pied dans la logique de tout ce qui pouvait être fait pour tuer, et vaincre Vroarg le blanc pour libérer le Néant devait être fait. Y compris s'allier aux peuples de magie… Une bonne partie des alayiens étaient dans cette même optique, mais il restait des complications.

Pour cela qu'il demandait l'aide de la baptistrelle, et aussi pour un certain message porté à l'attention des Armandéens. Comme quoi Christan était capable de faire preuve d'une certaine neutralité, il n'était que récemment officier, et même s'il avait facilement prouvé sa légitimité auprès des siens, c'était plus dur avec les Armandéens. Surtout au vu de ses anciennes exactions, le sans-cœur n'était guère apprécié, mais le comportement exemplaire de Christan au sein du protectorat évitait au moins d'attiser les tensions en rapport avec ceci. Il devait se montrer irréprochable, mais il n'avait malheureusement pas la patience d'Aldakkin du Néant… Même si cela s'améliorait en partie car certaines choses qui l'auraient fait hurler de rage ils y a trois ans n'attisaient que son grand agacement aujourd'hui...

« Bien entendu que je vais rappeler à mes hommes de ne pas refaire ceci à l'avenir, c'est justement pour ne pas entretenir cette rivalité que j'ai fais appel à vous. Si je demande à un soldat de chaque faction d'interroger le prisonnier cela reviendra à la bête compétition. Et puis les vôtres sont connus pour savoir très bien extirper la vérité. Je pourrai donc présenter le fait de faire appel à vous comme la solution de l'efficacité, ce qui est entièrement légitime, et absolument incontestable. » Et oui c'était totalement crédible comme excuse du coup, et personne n'irait l'enquiquiner avec cela au risque de passer un très sale quart d'heure.

« Bien, suite à cela je tâcherai de faire comprendre à certains ma façon de voir les choses... » Bon ce serait essentiellement des corvées, et au pire des cas un petit séjour d'une journée dans le désert, mais ça remettrait les pendules à l'heure cette petite vague de répression, sans pour autant que personne ne puisse dire qu'il a des méthodes abusives. Bon sang au bon temps de Lyra du Néant on aurait sortit le fouet, et tout le monde aurait entendu les fautifs hurler de douleur, de quoi leurs apprendre les bonnes manières. La politique du protectorat lui semblait vraiment laxiste des fois, mais il s'y conformait, et puis il y avait peu de d'hommes, mieux valait faire en sorte qu'il soit en forme pour se battre.

« Je ne suis pas l'officier qui entretient les tensions entre les peuples du protectorat loin de là. Je n'ai qu'un but écraser le voleur de cœur, et délivrer l'esprit du Néant. Je suis prêt à tout pour cela, et je sais que nous n'avons aucune chance de gagner sans cette alliance que constitue le protectorat. J'ai déjà pris quelques mesures d'ailleurs pour essayer d'instaurer des relations moins conflictuels entre mon peuple, et le vôtre pour la bonne poursuite de l'effort de guerre. Mais cela prendra du temps, d'autant plus que je ne suis pas vraiment très diplomate, je manque d'expérience de ce côté là, et il arrive que mes réunions avec des officiers Armandéens soient un peu tendus … Surtout quand nous échangeons nos points de vue stratégiques. » Il serra un peu ses mains, et poursuivit calmement.

« Eh bien quelles sont vos idées ? » Demanda t-il ensuite en se demandant ce qu'elle devait avoir en tête, il s'attendait à entendre des niaiseries laxiste aussi bien que des propositions plus raisonnables… Puis il acheva en ayant une idée en tête.

« Mais sinon pour parler de mon problème de diplomatie... Avec les miens cela ne pose pas beaucoup de difficulté, mais avec les autres protégés c'est plus complexe, je suis censé être de ceux qui représentent mon peuple à l'heure actuelle, et je n'ai jamais pratiqué le rôle de diplomate avant… Vous êtes une baptistrelle, il paraît que les vôtres savent comment éviter un conflit, et concilier tout le monde. Si vous pouviez effectivement m'enseigner quelque astuces dans ce domaine ci ce serait sans doute positif pour le protectorat. » Dit-il calmement, lui demander de l'aide ne faisait aucunement plaisir à Christan . Néanmoins ce dernier se demande ce qu'Aldakkin du Néant aurait fait à sa place. Il aurait tout fait pour essayer de mettre les tensions entre les peuples de côtés, pour souder les peuples protégés. Pour pouvoir vaincre Vroagr, et sauver le Néant. Oui Christan n'aimait pas les Armandéens, comme là plupart des siens il les supportait plus qu'il vivait à leurs côtés, mais ce qui comptait c'était l'effort de guerre, c'était la victoire. S'il fallait mettre sa fierté de côté un temps donné, et enterrer la hache de guerre il le ferait. Car c'était la seule chose à faire, une épreuve que le Néant lui adressé, et il tâcherait de s'en montrer digne. Et de prendre sur lui...

Il dégageait ce quelque chose de désagréable et de détestable. La colombe s’efforçait d’être claire et brève dans ses explications, et lui semblait ne pas écouter la moitié de ce qu’elle disait. Elle n’avait pas voulu l’encourager à punir ses hommes d’une manière cruelle, mais simplement à ne pas les encourager à créer ce genre de conflits. Et ne permettre à personne d’interroger le dit prisonnier, c’était assez suffisant pour leur faire comprendre que ça ne servait à rien d’agir comme des enfants pour avoir ce qu’ils voulaient.

-Je n’ai pas dit que j’avais des idées, j’ai dit que je pourrais vous aider à être plus diplomate. Ça ne se fait pas en vous proposant des solutions mais en vous poussant à les trouver vous-même.

Elle ne serait pas toujours là pour lui donner les réponses tout cru dans le bec ni pour l’assister. Elle voulait bien l’aider, mais pas faire son travail à sa place chaque fois qu’il ne savait pas gérer ses problèmes.

-Dites moi, Christan, lorsque Vraorg sera tombé…ou de moins si nous y arrivons…Considérez vous toujours les Armandéens comme des alliés? Vous aurez eu ce dont vous aviez besoin, ça les soldats le savent. Si c’est votre seule raison d’être…pacifique, vous n’êtes pas plus tolérant qu’eux. Ils se souviennent de la bataille des bois sombres, vous ne pouvez pas effacer ces actions simplement en créant une alliance contre un ennemi commun. D’après moi, il faut prouver votre valeur. Cette alliance est basée sur la haine, d’un ennemi certes, mais elle ne peut que créer des tensions. Je crois toujours que vous séparez le protectorat en deux.

Et elle aussi se souvenait de cette bataille qu’elle ne pouvait pas ignorer, même si elle voulait mettre ses différents de côtés.

-Je ne vous reproche rien du tout, ce serait inutile de toutes manières. Mais je crois que vous auriez plus de facilités dans bien des choses si vous écoutiez ce conseil…qui j’en suis consciente n’est pas si facile à faire. Voyez-le comme…un investissement à long terme?

Aléria lui sourit doucement en échappant un petit rire. Elle ne savait pas du tout si ce genre de choses pouvait apaiser les gens comme Christan.

-Passons à autre chose, je vous laisserai réfléchir quant à mes conseils…je ne crois pas que cela puisse s’améliorer en quelques minutes. En attendant, puis-je interroger ce fameux prisonnier? Quoi que je ne crois pas qu’il ait son mot à dire quant à ses disponibilités.

Sérieusement… Il détestait qu'on lui fasse la leçon comme cela, grrr bien entendu qu'il n'allait pas lui demander de tout faire à sa place, il demandait juste des conseils. Après tout sinon elle sert à quoi la diplomate si on ne peut même pas lui demander deux trois conseils ? Bon ok là il était en train de s'énerver pour rien, calme toi pensa t-il avant de lui balancer une réponses cinglantes, ou des paroles blessantes à la figure sinon elle allait lui rétorquer qu'il n'était pas diplomate, autant essayer de réfléchir. Et d'éviter les accident diplomatiques. Etonnament il arriva à se retenir sans trop de difficulté...

« Oui, de toute manière je devrai me charger moi-même de tout cela quand l'heure viendra. » Il fallait juste qu'il voit comment le faire, car là elle n'avait rien dit de particulièrement blessant, mais sa remarque avait eu une connotation énervante pour lui. Mais bon oui il devait sans doute y arriver lui-même, d'ailleurs ce serait mieux que ce soit de son fait. Après tout l'on n'est jamais mieux servit que par soi-même. « Je manque juste de pratique dans ce domaine pour le moment après tout. » Se contenta t-il de dire.

Une pratique qui améliorerait ses faibles talents dans le domaine avec le temps, mais il préférait que cela s'améliore avant qu'il n'arrive une situation qu'il ne puisse gérer, et il était évident que ce genre de situation arriverait probablement un jour, ou l'autre donc autant ne pas attendre qu'il soit trop tard.

« Cela dépendra de la volonté du Néant, et personne ne peut affirmer quelle sera sa volonté à coup sûr, elle qui a été manipulé tout ce temps par le voleur de cœur. Mais visiblement ses sept frères veulent la délivrer. Vous pouvez donc statuer qu'une paix serait une issue probable si Néant revient. Mais si sa volonté est tout autre le peuple alayien, et moi feront comme elle le désire. Tout ce que nous faisons actuellement c'est essayer de la délivrer de l'influence de Vraorg. Et nous ne reculerons devant rien pour cela. » Il se montrait très franc, il était un fanatique, et il obéissait à la volonté du Néant. Cela pas besoin de le cacher, il aurait été hypocrite de le dire autrement. « Multiplier les manœuvres militaires communes, et obliger les troupes à collaborer. Cela serait une bonne façon d'habituer les soldats à travailler en symbiose, et puis l'expérience du feu à tendance à calmer les tensions entre-ceux qui se battent ensemble. Il faut se montrer pragmatique, mes hommes doivent encore se faire au fait de fréquenter les ennemis d'hier, je vais tâcher de faire en sorte d’accélérer les choses, mais si je vais trop vite en besogne cela risque de poser plus de problèmes qu'autre chose. Nous pourrions même avoir des désertions dans le pire des cas... » Après tout lui-même comprenait le sentiment de ses hommes plus que tout autre. Il serait vite passé le cap où croyant que leurs supérieurs trahissaient le Néant, et les hommes si cela arrivait préféreraient aller se battre de leur côté. Lui même aurait ressentit la même chose, s'il y avait bien une chose qui le raccrochait à son combat c'était le désir de se battre, et de vaincre au nom du Néant.

« Long terme ? Les troupes de la théocratie sont à nos portes ... je prend en compte vos conseils, mais actuellement tout le monde est plus préoccupé par le court terme au vu de la situation actuelle.… Enfin si nous survivons vaincre prendra du temps donc établir des bases solides ne serait pas un mal. » Conclut-il finalement assez préoccupé par la situation actuelle.

Suite à cela le rire de la jeune femme étonnamment ne l'agaça pas, il s 'étonnait d'ailleurs de ne pas s'être un peu énervé dans tout cela, mais bon il jugea que c'était la fatigue après tout.

« Allons donc interroger le prisonnier de ce pas... » Se contenta t-il de dire impassible, il regarda si elle le suivait, et il se dirigea avec elle à l'endroit où l'attendait l'autre officier protégé.

Une fois arrivé près de ce dernier, il lui expliqua la situation, par chance l'autre n'alla pas le contester, de toute façon cela aurait été vain, et Christan pu donc revenir calmement vers la baptistrelle.

« Il est tout à vous, en tant qu'officier supérieur néanmoins je me dois d'assister à l'interrogatoire pour m'assurer de quelques détails. Et de vous en préciser d'autres » Des tracasseries idiotes comme s'assurer que le prisonnier ne tente pas de s'étrangler avec sa propre langue par exemple, ou que c'était fait dans les règles, mais bon c'était le règlement... Et puis c'était lui qui avait convoqué Aléria donc il devrait prendre la responsabilité de tout ceci si ça se passait mal, même s'il savait qu'il y avait peu de chance que ça tourne ainsi.

"Le prisonnier se nomme Torquemada Destren. Un capitaine théocrate que nous sommes arrivés à capturer dans les plaines il y a peu de temps grâce à une petite opération mixte alayienne-armandéenne, cet officier théocrate a probablement des renseignements fort utiles sur les prochaines opérations théocrates, et sur les emplacements de quelques un des rare avants poste de ces derniers dans les plaines. D'ailleurs nous avons récupérer quelques missives sur lui écrit dans un langage codé. Il ne serait pas de mauvais ton qu'on leur crache bien entendu la traduction de ceci, cela serait un gain de temps très précieux...

Ceci dit il ouvrit la porte menant à la cellule dans laquelle était enfermé le prisonnier, ce dernier était ligoté sur une simple chaise en bois. la pièce était éclairé quand à elle par quelques bougies. Il avait laissé le prisonnier quelques heures dans cette pièce dans le silence total pour le mariner un peu bien entendu... Christan se posta dans un coin de la pièce, et regarda calmement la baptistrelle entamer la chose.

La baptistrelle s’était peut-être un peu trop emballé, il avait semblé ouvert, désagréable mais au moins, ouvert pour un instant. Il lui faisait maintenant comprendre qu’il allait bien faire ce qu’il avait envie. À quoi bon lui demander conseil s’il n’allait les suivre que si C’était ce qu’il voulait entendre? Au moins il ne mentait pas, mais il sembler peu se soucier d’autre chose que néant. Elle pouvait comprendre, étant très pieuse, mais elle ne rejetait pas pour autant le reste du monde, et ne le considérait pas comme ‘’Mal’’. Elle avait un peu laissé de côté sa famille, les attentes de sa mère mais n’avait pas abandonné cette première. Quoi qu’il en soit, tant qu’il n’écouterait que la volonté de cet esprit, il ne pourrait pas développer de bonnes bases. C’est hypocrisie de dire d’un homme qu’il est votre ami si ce n’est que l’ennemi de votre ennemi et que, lorsque vous aurez atteint votre but, ce ne sera plus qu’une personne à balayer de la main. C’était tout à fait impossible d’avoir de bonnes relations sous cette mentalité, ce n’était que des illusions et des utilités. Et encore une chose qu’elle ne comprenait pas… Les ennemis, les alliés, les ennemis d’hier qui étaient maintenant des alliés. Tenir aux passé ainsi, sans vouloir laisser passer un nouveau départ, c’était se bloquer bien des opportunités…Et surtout, des choses bien plus intéressantes qu’une relation utilitaire. Une amitié ne valait sûrement pas toute cette haine. À quoi servait-elle d’abord? La Chanteciel prit une respiration qui ressemblait à un petit soupir, tant pi, elle ne résonnerait pas cette personne.

-Vous m’avez demandé conseil, Général, faites en ce que vous voudrez, mais selon moi, vous aurez besoin d’ouverture d’esprit.

Sachez que...Concernant le prisonnier, je ne suis pas spécialisée en chant noms…ehm, ce qui permet aux baptistrels de…’’voir’’ ou plutôt ‘’entendre’’ la vérité. Cependant je ressentirai si il ment.

Elle soupira intérieurement, pourquoi avait elle dit oui, déjà?

La jeune femme écouta l’Alayen lui expliquer la situation en jetant un coup d’œil aux liens qui gardait le prisonnier attaché. Elle n’aimait pas vraiment cela, et y ressentait un peu de pitié, espérant qu’ils l’aient bien traité. Elle approcha de l’homme qui visiblement n’avait rien de mieux à faire et semblait assez ennuyé, peut-être un peu arrogant. Normal, surtout lorsqu’on est détenu dans le camp adverse. Elle observa l’homme de longues secondes, tentant de sourire, mais honnêtement, elle n’y ressentait qu’un grand malaise.

-Écoutez…Général. Je ne crois pas que poser un interrogatoire soit ma spécialité. Personne ne sait mieux que vous les informations que vous voulez savoir alors au lieu de me les transmettre, pourquoi ne pas les poser vous-même? Je vous dirai si mensonge il y a.

Je suis désolé…Mais je suis humaine comme vous. Je peux changer d'avis.

Sincèrement il n'aurait pas mentit sur l'importance de sa foi, il ne l'aurait jamais fait, et de plus c'était évident comme son nez en forme de patate au milieu de la figure qu'un alayien se consacre avant tout au Néant. Et demander l'inverse était d'une stupidité, enfin pour sa part Néant passé en premier, et c'était d'ailleurs l'une des raisons qui avait poussé finalement les alayiens à rejoindre le protectorat pour avoir une chance un jour de vaincre Vraorg, et de rendre à Néant sa légitime place, enfin pour sa part il faisait tout ce qu'il fait dans le but de servir le Néant. La seule maîtresse légitime du genre humain.

De toute façon pour sa part il n'avait plus de famille, jamais de frère, pas de fils, sa mère avait été tué par son père, et Christan avait tué de ses propres mains son père. Il n'avait que l'armée, et le Néant dorénavant. Il y avait bien eu Alauwyr à un moment donné, mais il avait perdu de vue ce dernier, et il était probable que cheveux blanc soit mort à l'heure actuelle. Donc rien ne venait se mettre entre lui, et sa foi. Et aussi son service militaire, ah l'armée. Il se demandait presque pourquoi il avait attendu ses 16 ans pour s'engager, car ce n'est que là qu'il avait pu trouver se véritable place.

Et de toute manière à ce qu'il savait c'était déjà beaucoup que les alayiens se joignent à cette alliance au côté d'Armandéen, il ne valait certainement mieux pas pousser le bouchon un peu trop loin. Et les Armandéens devraient comprendre que les alayiens n'apprécient aucunement de ménager leurs foi. C'était la base même de leur peuple, et de leur culture. Néant voilà le grand tout pour chaque alayien, et ceux qui étaient restés fidèles à l'alayia étaient parmi les alayiens les plus fanatiques. Et puis il y avait déjà eu bien assez de traîtres peu dévot qui avaient rejoint le camp de Vraorg…

« J'ai aussi besoin de pragmatisme, et de réalisme n'oubliez pas. Je suis un général pas un prêcheur, ou un prophète, et je ne fais pas de miracle non plus. » Sinon ça se saurait.

« Qu'on devine qu'il mente, ou non sera déjà bien suffisant. » Dit-il ensuite impassible, sinon ce serait sans doute trop facile, et puis bon... Mais quand même il avait presque envie de ricaner à chaque fois qu'on lui faisait part de certaines limites de la magie pour certains car disons que vu à quel point les Armandéens la vante... Cela donnait un petit effet comique.

Dans tout les cas il restait à s'occuper de ce satané prisonnier, ce dernier n'était pas de bonne humeur, et savait visiblement ce qui l'attendait. Et la baptistrelle à côté semblait tout de suite moins serviable par contre… Mais bon retenant un soupir de contrariété il dit légèrement lasse.

« Je vois... » Il se retînt de pester car franchement cela l'agaçait, ah oui il s'y connaissait en interrogatoire, mais c'était la méthode musclé. Celle dont on usait à l'époque de Lyra du Néant, donc demander calmement à quelqu'un de dire ce qu'il avait à dire c'était moins son domaine. Mais il tâcherait de faire avec.

Il sa rapprocha donc calmement du prisonnier, et se baissa pour pouvoir bien regarder celui-ci dans le blanc des yeux.

« Écoute toi, tu va nous dire ce que tu sais, et vite. » Il savait qu'il pouvait bluffer, il le ferait sans doute si besoin, mais vu qu'il y avait la baptistrelle autant éviter pour l'instant. De toute manière l'officier théocrate savait bien où s'en tenir.

« Qu'est-ce que tu fichais dans ces plaines avec tes hommes ? » Demanda t-il, le capitaine au lieu d'être apeurer fini par sourire de façon sarcastique, et dit.

« J'étais venu profiter des moustiques pour avoir une saignée gratuite... » Christan se contenta donc de rétorquer.

« Ce n'est pas le moment de faire de l'esprit, parle... » Le capitaine ne perdit pas vraiment sa contenance en entendant cela… Christan qui se disait que sa patience risquait d'être mise à rude épreuve poursuivit.

« Je ne vois pas pourquoi tu persiste à servir Vraorg, il ne peux plus t'atteindre ici. Parle, cela vaudra bien mieux pour toi. » Insista t-il, le capitaine recommença en entendant cela à sourire avant de dire.

« Chiens de protégé, vous finirez tous par crever de toute manière. Je ne vois pas quelle raison j'ai de cracher le morceau. » Finit le capitaine, Christan se dit que ça allait être long à ce rythme. Lui qui avait de piètre talent diplomatique sentait que ça allait être d'un long… « Pour ma part j'ai un minimum de jugeote, quand il vous aura vaincu, il te fera étriper pour ta part espèce de porc, et ses soldat s'amuseront avec cette donzelle, tandis que je serai libre, alors que si je trahis je souffrirai milles morts. » Christan crispa légèrement les poings, et poursuivit.

« Et si nous gagnons ? Que se passera t-il selon toi ? » Le capitaine reprit un sourire très amusé, visiblement il trouvait cela comique. Christan pestait intérieurement car il avait probablement abordé le mauvais angles...

‘’ Je crois que vous avez peur.’’

Lança-t-elle, presque cachée dans l’obscurité de la caverne. Mais il savait qu’elle était là, même s’il semblait avoir oublié sa présence le temps d’une distraction Alayenne aussi nommée Christan Weren. Il ne savait pas y faire, il lui demandait des services et des conseils et ensuite il n’en faisait qu’à sa tête. La baptistrelle nota de ne plus tenter d’aider cet homme, c’était beaucoup plus inutile et une perte de temps qu’elle ne le croyait.

Il ne savait pas se montrer patient, ni diplomate ou même un moindrement poli. Il n’était même pas stratégique et se laissait aller par ses sentiments…Qui n’étaient remplis que de haine. Aléria aurait quand même aimé comprendre, pourquoi être aussi illogique, détester pour détester, sans se poser de questions. Suivre un général, une culture, un esprit ou un temple sans se demander ce qui est bien. Accorder le bien à quelque chose qui semble évident sans réfléchir à ce qui est évident, indépendamment du reste.

-Et que vous ne l’aimez pas, ou corrigez moi mais personne ne l’aime, ou l’admire réellement. Il ne règne que par la peur. À moins que la situation vous soit avantageuse.

Est-ce vraiment ce que vous voulez? Vous condamner à la peur, espérer que rien ne bouge trop et que vous ne tombiez pas? Vous avez passé tellement de temps enfermé que vous ne pouvez plus sortir même si la cage est ouverte…Ouvrez les yeux, vous êtes ici, loin de Vraorg, et vous pourriez porter une arme contre lui au lieu d’attendre, d’espérer que vous ne soyez pas atteint. Je sais que vous avez peur. Beaucoup de gens ont peur, c’est normal. Mais il n’y a pas de courage sans peur.

-Weren. Vous n’avez pas suivi mes conseils. À l’avenir, je préférerais mettre du temps dans des choses qui aboutiront quelque part. C’est donc ce que je vais faire. Je vous conseille de demander de l’aide à un homme empathique. Je vous souhaite bonne chance, général.

Après avoir prononcé ces quelques mots, la Chanteciel quitta enfin l’endroit laissant le général et le prisonniers seuls à seul, dans un tête à tête peut-être inquiétant…En espérant qu’il l’écouterait, cette fois.

Avez peur ? Bien entendu qu'il avait peur ! Tout le monde a peur au sein de la théocratie ! Et en plus il est arrogant, mais à quoi cela servirait-il de le rassurer ? Fichtrement, il se demandait vraiment si c'était une manœuvre viable, car cela risquait surtout de conforter le captif dans ses positions, car cet homme avait vu les horreurs dont était capable de Vraorg le blanc… Oui tout le monde haïssait Vraorg le blanc, et tout le monde savait ce que ce dernier serait capable de faire lorsque le monde serait à ses pieds si cela devait arriver, une pure horreur ! Rien de pire ne serait envisageable, un être qui a osé fouler Néant au pied, et qui prendrait volontiers pour lui la puissance des frères de Néant. Le fidèle ne préférait pas imaginer ce constat, celui de Vraorg disposant de la puissance de la création avec lui . Dur d'imaginer chose plus terrifiante au final.

Ah de toute manière. Il était évident que personne n'avait envie que Vraorg l'emporte à part les immondes chiens qui ce sont attirés ses faveurs, mais tous étaient terrifiés surtout par la colère du blanc. Une telle abomination, plutôt mourir que de se plier à un tel être, mais visiblement tout le monde n'avait pas le courage de s'opposer, certains diraient la folie de s'opposer, mais était-ce folie de s'opposer à l'image même du destin le plus atroce pouvant être possible pour tous ? Ou bien la folie était plutôt de le laisser faire, voir même de se battre pour ? Lui-même connaissait déjà la réponse à cette question...

Mais visiblement les paroles de la baptistrel eurent un effet plus, ou moins important sur le prisonnier. En faîte ce dernier avait l'air plutôt perplexe, mais plus apeuré qu'autre chose. Il avait peur de Vraorg c'était évident, ah la peur quel puissant moteur. Il peut faire des hommes de véritables tombes au niveau de la parole. Disons que cela prendrait du temps de le faire parler, néanmoins il semblerait qu'on ait trouvé un angle d'attaque.

Par contre la bougresse désira partir, et le fit d'un coup comme ça… Christan en voyant cela se contenta de murmurer...

« Et pourtant…. Allez-y, je ne vous retiens pas. » Dit-il en se retenant de le faire d'un ton sec. Et pourtant il avait été plus diplomate qu'il l'était habituellement, mais bon visiblement la manière de faire baptistrelle était à des kilomètres de celle de Christan. Enfin visiblement on n'était jamais mieux servit que par soi-même. Et il la laissa donc partir, elle devait soit disant l'aider, et au final il pu juste constater qu'on n'était jamais mieux servit que par soi-même, effectivement. Conseil, ou pas cela aurait été bien pour l'effort de guerre de tirer rapidement les vers du nez de cet officier. Non, mais sérieusement… Il était lassé d'un tel manque de professionnalisme. Quand on commençait quelque chose on était censé le finir après tout selon lui.

Mais bon, pendant ce temps le prisonnier semblé muré dans un certain silence, de bon, ou mauvais augure ? Il ne savait pas, mais voilà ce qu'il lui restait entre les mains après le départ de la baptistrelle. Il se contenta donc de regarder calmement le prisonnier en silence, et réfléchit.

Ah les baptistrels, sérieusement… Homme empathique, homme empathique tsss… Il fallait qu'il y réfléchisse que ce soit à cela, ou à autre chose. Enfin il verrait bien de toute manière. Dans tout les cas plus le temps avançait, et moins il comprenait comment fonctionnait cet ordre, pacifiste, et ouvert… Pfff, pacifiste, non mais sérieusement il ne manquerait plus que cela. Le monde avait besoin d'armée, et d'arme pour se défendre. Et c'était bien l'armée, et non les baptistrels qui vaincraient Vraorg si cela devait arriver, et il faudrait des armées pour vaincre toutes les menaces de ce genre, le pacifisme était une plus une philosophie de se rendre fragile, et sans défense qu'autre chose aux yeux de Christan. Car s'ils n'avaient pas eu d'armées face à Vraorg celui-ci aurait déjà gagné depuis longtemps.