La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).
Art du lancé (poignard, petite hache...) : Aucun niveau
Art de la parade (bouclier ou arme) : Faible
Arc : Aucun niveau
Arbalète : Aucun niveau
Mains nues/pugilat : Catastrophique
Equitation : Bon
Identité
Race :Humain
Nom :Triade - Elgoff
Prénom :Corinne
Surnom(s) : --
Titre :à acheter si vous le souhaitez
Date de naissance :1728
Age réel :30 ans
Age vampirique : --
Lieu de naissance :Althaïa
Lieu de vie :Protectorat
Rang social :Bourgeoisie
Poste/emploi :membre de la Triade - Dirigeante marché noir
Guilde :Aucune
Equipement et magie
Arme principale :Umbranse: C'est un cadeau d'Aldaron. Un bâton d'aubépine, chanté par des elfes. Il fait à peu près la taille de Corinne. Le sommet est serti d'un saphir, autour duquel des entrelacs de bois s'enroulent, l'y enchâssant à jamais. Effet magique 1 > Il permet - en plus d'assommer fermement qui s'y frotte - de produire une vague de froid et de tranquillité lorsqu'on le frappe au sol. En d'autres termes, il gèle les ardeurs autant physiques que psychiques. Le degré d'influence du sort sur les personnes dépend de la force mentale de Corinne. A partir d'une force mentale égale à celle de la cible, les effets commencent à se faire ressentir. Au delà, l'influence sur l'esprit se fait de plus en plus marquée, pouvant aller jusqu'à une plénitude d'apaisement pour quelqu'un ayant une force mentale faible ou très faible. L'aire d'effet de même que l'intensité du froid(température), et le nombre de personnes concernées dépendent de la puissance magique de Corinne. Frapper plus ou moins fort le sol du bâton lui permet de moduler la taille de la zone d'effet. Vouloir couvrir une zone d'effet maximale, ou un grand nombre de personne la plongera dans un état de fatigue prononcée, nécessitant un long repos. Au niveau de Corinne - puissance magique innée correcte et niveau puissant - elle peut atteindre un rayon maximal de 5 mètres, pour un nombre de concernés avoisinant la dizaine.
Autres objets :Jin'ya: Une bague en argent incrustée de trois saphir de la taille d'une tête d'épingle. C'est une alliance la mariant à vie à ses frères de la Triade.
Pendentif opalin: Une délicate chaîne en or, souvent neuve - car changée régulièrement - au bout de laquelle pend une opale blanche, sertie sur un disque de bronze, gravé afin de représenter un cadran solaire. Effet magique 1 > Il permet à Corinne de connaitre 'l'heure', ou du moins à quel point en est le soleil dans le ciel, et ce quel que soit le lieu où elle se trouve, même dans une caverne. Un trait aussi blanc que l'opale indiquant sur le disque quelle est la place du soleil.
Alignement :Neutre
Totem :totem et niveau, cette partie sera remplie par le staff
Style de magie principal :Humaine
Puissance magique innée :Correct
Niveau magique :Niveau puissant
Physique et caractère
Physique
D'une taille très modeste, la marchande ne s'en retrouve pas pour autant en position d'infériorité. Elle a eu l'habitude, enfant, de se retrouver à discuter en tout temps avec des personnes qui lui étaient plus grandes. Que ce soit alors en âge ou en taille, elle parvenait à pallier sa jeunesse. Elle compensa alors son mètre cinquante par un maintien noble, et un port de tête des plus impérieux. La barrière de l'échoppe lui avait permit de s'assurer une certaine sécurité, qu'elle exploita finalement pour s'affermir dans sa position de vendeuse, position de force, en quelque sorte. Avec l'âge, la posture et l'attitude étaient restées. Aussi menue que petite, Corine ne possède pas de courbes excessivement prononcées, celles-ci ne faisant alors que mettre en valeur sa personne. Elle porte avec aisance les décolletés, sans que cela ne paraisse trop incongru ou osé, de même que ses hanches quelque peu larges, lui octroyant une silhouette en sablier, fassent qu'elle a une démarche légèrement chaloupée, affermissant son assurance et sa détermination. Corinne conserve ainsi toute sa présence de par son attitude, son maintien, mais aussi sa parole. Une voix claire, tantôt onctueuse et chaleureuse, tantôt impérieuse et plus fraîche. Elle la modèle selon les situations, mais toujours, elle garde une certaine tonalité d'assurance.
La bouche qui en est la source est large, décorant de sa rougeur le teint des plus pâle de l'humaine. Gourmande tant en saveur qu'en mots, Corinne sait user de la parole avec talent, et lorsqu'on lui parle, l'on ne peut que savourer ses dires. Pour ce qui est du reste du visage, ses yeux sont, à l'image de sa bouche, larges. En forme d'amende, ils décorent le portrait de deux prunelles aux teintes bleu sombre, lesquelles s'éclaircissent en des teintes plus claires et grisonnantes lorsque Corinne éprouve une satisfaction, autant sentimentale que sensuelle. Enfin, son nez droit vient agrémenter le tout, liant en finesse la largeur de ses deux attraits et mettant alors en valeur ce visage ovale et opalin.
Une chevelure brune encadre le visage de la marchande, cachant parfois ses traits, alors qu'elle les laisse pour la plupart voleter librement, exposant ainsi la somptuosité de sa chevelure. Parfois, bien que rarement, il lui arrive de les nouer en un chignon à l'arrière du crâne, lors de rares entrevues au caractère officiel ou du moins plus cérémonieux qu'ordinaire.
Pour ce qui est des vêtements, l'on ne peut que dire que l'opulence d'une vie marchande l'ait habituée à se recouvrir des apparat tous les plus valorisants que les autres. Si bien qu'elle possède un large panel d'habits. D'ordinaire, elle préférera tout de même porter une robe rouge bordeaux légèrement passée, tenue à la taille par une large ceinture en cuir. Un foulard lui protège bien souvent le cou, cachant par ailleurs la pâleur de son teint. Pour ce qui est des bijoux, bracelets, boucles d'oreilles et bagues viennent décorer à tour de rôle la peau pâle de l'humaine, et il est rare de la voir deux jours d'affilé avec les mêmes. Les seuls qui soient permanents sont d'une part une bague en argent incrustée de trois saphir de la taille d'une tête d'épingle, et de l'autre, un pendentif, souvenir de son aventure avec Dale Gilmarth. Une délicate chaîne en or, changée par plusieurs fois, qui vient exposer sur la gorge de Corinne un disque de bronze représentant un cadran solaire, avec en son centre une opale blanche. La bague quant à elle vient entourer son annulaire gauche, signe, en quelque sorte, de son 'mariage' à la Triade.
Caractère
Ambitieuse, et déterminée. Voilà quels seraient les deux mots qui suffiraient à décrire la marchande qui avec ses frères dirige le marché noir. Tel pourrait-on décrire celle qui, malgré sa bonne famille, a décidé de se forger un avenir seule, a décidé de surmonter les difficultés de la vie pour gagner seule cette prospérité. Et pourtant, on se rend compte qu'au final, elle ne s'est pas contentée d'avancer seule tout le temps. Non, en effet. Elle a su s'entourer de ce dont elle avait besoin, les complimenter, s'attirant leurs faveurs, faisant de son possible avec les moyens dont elle disposait pour être dans leurs petits papiers. Aussi têtue que déterminée, elle ne lâchera pas le morceau la première, et en terme d'affaires, bon courage à celui qui tentera d'aller à l'encontre de son envie ou de sa décision. Elle s'y accroche comme harpon à un saumon. Plus vous essayerez de la détourner du sujet, ou de l'amadouer, plus elle s'accrochera et fera preuve de persuasion afin d'avoir le dernier mot. Un seul échange n'est pas forcément signe de conclusion, futée, la marchande sait quand il faut laisser le temps faire les choses, elle maîtrise son affaire, et ses fils sont partout pour attraper la quelconque proie détentrice d'un profit. Aussi maline que maligne, la marchande en est une d'une agréable compagnie lorsqu'il s'agit d'avoir une discussion, qu'elle soit en rapport avec son activité ou non. Il ne faut toute fois pas se faire d'illusions, vous n'êtes qu'un pion sur son échiquier, et un jour vous permettrez de lui faire gagner soit en importance, soit en richesse. Là dessus, rares sont ceux avec qui elle se comporte en femme et non en marchande avare. Seuls ses frères Aldaron et Cercëe, ainsi que sa sœur Trayah font partit du lot. Pour le reste, ce ne sont que des connaissances plus ou moins amicales qui peuvent lui permettre de s'élever. Son fils ? Non, ce n'est qu'un investissement futur. Et ce malgré l'amour évident qu'elle lui porte, la seule ambition qu'elle nourrit à son égard est qu'un jour il puisse devenir un homme d'importance qui la mette encore plus en valeur, et ne soit connu qu'en tant que fils de Corinne, et non pas en tant que Danel. Quant à ses frères de sang, ou ses parents, ce ne sont qu'une famille de forgerons prospère qu'elle estime grandement, et qu'elle sait pouvoir garder dans ses contacts les plus sûrs. Trayah est au même titre que Cercëe et Aldaron une confidente, une amie autant qu'une sœur, ainsi que porteuse de nombres conseils avisés. Elle est l'épaule féminine sur laquelle se reposer, celle qui a permis à sa vis de s'élever, celle qui... elle est sa sœur aînée, aimée et aimante, tout simplement.
Pour ce qui est de l'aspect plus négatif de la jeune femme, l'on peut dire que Corinne n'a que rarement des remords, tout les moyens ou presque sont bons pour servir ses intérêts, aucune barrières ne l'arrêtera. Elle porte peu de considération aux autres, et se montre bien souvent manipulatrice. La paroles comme les gestes ou les actions ne sont qu'un moyen d'obtenir ce qu'elle souhaite. La marchande considère souvent les autres comme inférieurs, les prenant alors de haut et pouvant se montrer médisante, manifestant ainsi sa fierté, son orgueil, sa vanité débordante. Mais de manière générale, elle tachera d'être à l'image de ce que son interlocuteur attend, de sorte d'obtenir de lui le meilleur prix.
Mes liens
--- Sa famille ---
- Elgoff -
Chremes et Flysa: Ils sont ses parents et pour ça, elle leur manifeste une grande estime, ainsi qu'une certaine réserve. Ils sont par contre avant tout les doyens d'une famille de forgeron, et donc des personnes avec qui elle se doit d'être en bon terme. Phylosir: Son frère aîné, elle l'admire pour ce qu'il est devenu, à savoir l'égal de son père dans son métier, et est fière de pouvoir le considérer comme membre de sa famille. Il est au même titre que son père un pion de grande valeur. Trayha: Sa sœur, ô chère aînée ! Une confidente, une épaule sur laquelle pleurer, mais aussi sur laquelle s'appuyer lors des situations difficiles. Les dettes qu'elle lui doit ne se comptent plus, heureusement ! Ziyadìn et Vilfrid: Ses frères cadets, qu'elle apprécie, mais sans plus que cela. Ils sont les derniers de la famille, elle se tient au courant de leur vie mais ne les voit plus beaucoup. Danel: Son fils. Elle ne connait pas son père, dont elle a depuis longtemps oublié le visage. Elle l'aime beaucoup, et fais de son mieux pour lui apporter une vie saine afin qu'il soit beau, fort, et à l'image d'une homme séduisant. Elle compte bien le marier à une femme riche, ou alors en faire un homme de main. Hors de question en tout cas qu'il parte à l'aventure, le risque qu'il se fasse son propre nom est trop grand.
- Triade -
Aldaron: Son frère, l'elfe qu'elle a décidé de suivre et qui a changé sa vie. Elle l'aime beaucoup, et s'amuse souvent de ses réactions. Son envie irrépressible de ressembler aux hommes l'amuse, et si elle cède parfois à ses caprices, bien souvent la trentenaire se comporte avec lui comme une grande sœur. Cercëe: Son vampire de frère, elle l'estime énormément et est toujours à l'écoute de ses précieux conseils. Mellila: Une marchande rencontrée il y a plusieurs années, mais qui est maintenant quelqu'un à qui elle se doit de prendre soin. Elle est leur contact au sein de la théocratie, elle est vitale à leurs affaires.
--- Famille Gilmarth ---
En général: Une famille respectable de bijoutier habitant à Gloria, ils sont une affaire en or, c'est le cas de le dire. Dale: L'amour de sa vie, même si elle ne s'en était pas rendu compte tout de suite. Perdu puis retrouvé, et de nouveau abandonné. Elle avait continué à lui envoyer des lettres alors qu'ils étaient à Althaïa, mais depuis l'arrivée de Vraorg, elle n'as pas de nouvelles, surement est-il resté à Gloria. Flarh: Un homme respectable, il est l'oncle de Dale. Corinne lui en a voulu de longues années, mais a fini par lui pardonner, puisqu'elle a finalement atteint une place satisfaisante en terme d'importance et de richesse.
Derrière l'écran
Petite présentation : DC VANAËL
Rythme rp : DC VANAËL
Particularités rp : DC VANAËL
Comment avez vous découvert le forum : DC VANAËL
Le code du règlement :
Althaïa
Depuis longtemps, la guerre était terminée, et pourtant, cela n'empêchait pas les hommes de quémander les services de forgerons. Si les demandes d'armes avaient diminuées, celles d'outils, ou de pièces destinées à des ensembles plus complexes, comme charrues, herses, ou autres objets aussi bien utilitaires que décoratifs n'avaient cessé d'augmenter. Les forgerons avaient donc de quoi trouver du travail, et ainsi de quoi gagner leur vie. Les soucis que posaient ceux d'une nouvelle bouche à nourrir leur étaient moindre, bien que présent, mais cela ne les empêcha pas, loin de là, de savourer les plaisirs de la chair sans avoir à employer quelques méthodes visant à restreindre leur fécondité. C'était en tout cas la décision qu'avait pris un couple d'Althaïa, dont le mari était forgeron, tandis que la femme, elle, veillait à la bonne tenue de leur foyer, de même qu'à leur santé. Ils virent ainsi naître en 1723 un fils, Phylosir, tandis que suivit, non loin, une fille, Trayha, née quant à elle en 1725. Une autre arriva alors en 1728, Corinne, mais ce ne fut pas non plus la dernière. Les parents ne se sentaient pas vieux, loin de là, et ce ne serait pas l'argent, le temps, ou bien leurs occupations qui allaient les empêcher de procréer. Des jumeaux vinrent ainsi leur apporter une dernière satisfaction en l'an 1732, Ziyadìn et Vilfrid, après quoi ils estimèrent que le nombre de cinq était un bon nombre, symbole d'un sorte de perfection, au même titre qu'Océan, Feu, Végétal, Vent et Terre composait leur continent, et faisaient que Vie et Mort pouvaient s'exprimer. Le chiffre 7 était alors aussi symbolique que l'autre, puisque il désignait de cette manière la boucle qui se ferme. Chremes et Flysa Elgoff croyaient en la force qu'avaient les Ô grands esprits supérieurs, nourrissant à leur égard une admiration sans borne. Ils étaient les créateurs, ils étaient leurs gardiens, leurs protecteurs. La vie dont ils jouissaient leur était due, de même que celle qu'ils avaient pu fournir à leurs enfants. La vie qu'ils perpétuaient étaient alors à leur yeux une manière de les remercier, puisqu'ils leur offraient là de quoi exercer encore et toujours plus de remerciement et de prières pleines de sincérité à leur égard. Chaque fois, la fête fut au rendez-vous, et l'on honora décemment la naissance de ces enfants. Ziyadìn et Vilfrid, en tant que petits derniers, eurent l'insolente chance de privilégier de la présence d'un baptistrel lorsqu'ils virent le jour. Bien qu'eux ne s'en souviennent pas, les trois aînés en gardent un souvenir joyeux et très musical.
Corinne, la fille cadette, naquit donc en 1728. Un frère de 5 ans son aîné et une sœur qui l'était de trois printemps l'accueillirent, de même que ses parents, alors âgés de 33 années pour Chremes et de 21 pour Flysa. Elle ne fut ni choyée, ni jalousée par son frère ou sa sœur, ou du moins, pas plus qu'on ne pourrait l'attendre entre gosses dont l'âge n'était finalement pas tant éloigné. Les deux jeunes filles avaient beau avoir trois ans d'écart, elles se rapprochèrent beaucoup, au point de devenir comme cul et chemise. L'aîné en pâtissait souvent, victime de leurs farces innocentes mais néanmoins espiègles. Un réveil alors qu'il s'endormait à peine, des chausses remplies de boues, des boutons de chemise décousus, autant de petites farces qu'elles prenaient plaisir à infliger. L'apprentissage instinctif de la magie se fit aussi au prix de ses petites tromperies, chacune des deux enfants en possédant un talent satisfaisant. Leurs erreurs étaient pour la plupart réparées, et le bien souvent de leur propre initiative. La seule réaction d'indignation suffisait à les combler. C'était si bon de voir son visage déconfit alors qu'il remarquait qu'il était, encore une fois, l'objet d'une mesquinerie ! La figure d'indignation qu'avait Ziyadin et VIlfrid était aussi très agréable à l'œil, mais ils étaient trop mignons pour que les deux chipies se décident à le voir bougon trop souvent. La naissance de deux petits frères n'interrompit ainsi point leur plaisir, bien qu'au fil des années, elle s'assagirent rapidement, devant vite aider leur mère à s'occuper de la maison. Deux enfants en plus apportaient deux fois plus d'attention, et avec le besoin de maintenir la maison en état, il fallait bien à Flysa au moins deux autres paires de bras.
Lorsque Trayha atteignit sa onzième année - Corinne en avait donc huit - elle du prendre sérieusement part aux taches confiées par sa mère. Que ce soit le linge, le ménage, les repas, l'entretien de leurs vêtements et autres tissus, elle du mettre à profit ses années d'apprentissage, et améliorer ses talents. Elle devait aussi s'occuper des deux jumeaux, bien que pour cela, sa sœur y mettait la main à la patte, et pas qu'à moitié. Corinne de son côté fut alors quelque peu délaissée, considérée comme encore trop jeune pour avoir à donner une aide constante. Elle passait autant de temps que possible en compagnie de sa chère sœur, mais les devoirs de cette dernière l'obligeait à réduire ces moments d'intimité. La cadette se retrouvait alors avec du temps libre, qu'elle exploitait sciemment afin de satisfaire sa curiosité. L'échoppe de forgeron de son père n'était que rarement vide, et son frère aîné, Phylosir, prenait à cœur son poste d'apprenti. Père et fils travaillaient de concert, et les voir ainsi agir avait de quoi faire naître plus d'un sourire parmi les acheteurs. Corinne passait alors une partie de son temps à observer les échanges qui se tenaient, observant les attitudes des uns comme des autres, retenant, bien qu'elle n'en soit pas forcément consciente, leurs mimiques et leurs manières de marchander ce qu'ils désiraient. Elle écoutait tout aussi attentivement les réponses de son père ou de son frère. D'un côté l'acheteur radin qui tenait à dépenser le moins possible, de l'autre, le vendeur nécessiteux et quelque peu avare - si l'on puis dire au vu de la prospérité de la forge - qui cherchaient l'un comme l'autre à tirer profit de la situation. Si la petite ne s'en rendait pas compte lors de ces quelques années, elle le fit plus tard. Elle apprenait les prémisse d'un art, celui de marchander, et de vendre non pas un produit, mais plutôt une réputation. Celui de cacher des défauts derrières des qualités de même niveau ou "supérieures", et ainsi de tromper l'acheteur afin d'obtenir de lui le maximum qu'il soit en état d'offrir.
En 1741, - Corinne avait alors treize ans - Corinne se mit à s'intéresser plus activement aux activités de son père, et de la forge en général. Têtue, elle ne se laissait pas marcher dessus et défendit vaillamment son envie, le soutien de sa sœur en la matière y aidant efficacement. Trayha acceptait en effet les ambitions de sa cadette, et tenait à ce qu'elle vive sa vie comme elle l'entendait. Elle en avait la possibilité, les moyens, et le fait qu'elle puisse compter sur sa cadette pour assurer les tâches que sa mère aurait éventuellement pu lui confier la confortait dans son choix. Les deux sœurs parvinrent à convaincre leurs parents, et devant l'innocente curiosité de Corinne, ils ne purent réellement résister. C'est ainsi qu'elle appris, non pas le métier de forgeron, même si elle en explora les rudiments, et fini par avoir un savoir faire en la matière satisfaisant au bout de trois années d'apprentissage, mais plutôt le métier de commerçante. D'abord l'observation, puis la mise en pratique, et bientôt, ce fut elle qui malgré son jeune âge tenait la boutique. Ses frère plus robustes étaient toujours là dans le cas d'une situation qui risquait de se muscler, mais dans l'ensemble, la voix enjôleuse de Corinne, ses bonnes manières, et son langage approprié lui permirent de conserver la maîtrise de la situation. Quoi de mieux que de l'expérience et de la pratique afin d'apprendre après tout ? Alors que chaque échange la confortait un peu plus dans son choix d'avenir, ils faisaient aussi naître en elle le germe de l'aventure. Beaucoup n'étaient pas d'Althaïa même, certains même venaient de contrées qu'elle n'avait que peu entendu parler. Les seules fois où ses parents lui avaient parlés de Glacern, s'était pour la menacer de l'y envoyer si elle ne se faisait pas plus sage, prétextant que le froid et la rigueur des habitants qui y vivaient aurait raison de son caractère alors trop enfantin et prompt aux malignes fourberies. Entendre ainsi parler d'autres horizons, d'autre cultures, et même voir la diversité des personnes qui venaient titillait sa curiosité. L'envie de voyager à travers l'Armanda afin de d'observer par ses yeux et non pas par ses oreilles ses villes étrangères la faisait presque saliver. La forge de son père paraissait alors si petite ! Ses yeux se mettaient à briller d'un désir ardent chaque fois qu'on lui parlait des affaires qui se déroulaient au delà du bout de son nez, et chaque fois, elle faisait durer la conversation afin d'en apprendre plus, s'attirant d'un même côté l'affection des acheteurs. Si elle tirait profit de la situation, il arriva aussi qu'elle céda devant quelques histoires, et fut trop généreuse quant au prix proposé, s'attirant alors les foudres de son père qui l'écoutait de derrière, ou même de son frère, lequel prenait de plus en plus d'importance au sein de la forge. Âgé de désormais dix-huit ans, il était le contre-maître, et les quelques artisans et apprentis travaillant à leur service lui obéissaient autant qu'à Chremes, ou presque... Être sous les ordres d'un blanc-bec d'au moins une dizaine d'année de moins n'était pas en toute circonstance accepté.
Gloria
De là, au bout de ses trois années - nous étions donc en 1744 - Corinne, fermement soutenue par sa sœur aînée, réussit à convaincre ses géniteurs de lui laisser une chance de battre seule des ailes. Trayha, qui était en cette année âgée de dix-neuf ans, était pour sa part source de fierté, mais aussi d'une réputation des plus honorables. Elle s'était mariée à un modeste bourgeois, chacun de leurs parents trouvant là un moyen profitable de vivre une vie meilleure. Ils y gagnaient en réputation pour leurs familles, celle du gendre de Chremes étant à la tête d'une compagnie d'ébénisterie. Le fruit de leur labeur était prisé des nobles, lesquels convoitaient la qualité du bois et de ces ciselures et arabesques décoratives. Corinne était donc aux yeux des Elgoff une fille, à qui ils pouvaient se permettre de relâcher la bride. Son envie de départ les attristaient, les protestations quant au fait de vouloir quitter la ville pour aller courir les rues ailleurs avaient été des plus garnies. Mais... finalement, les paroles de Trayha eurent raisons de leur réticence. Ce fut donc âgée de seize années que la fille cadette des Elgoff s'en alla, prenant la route en direction de la citée glorieuse !
Voyager lui permit de se sortir en partie de ses rêves d'utopies, et les désagréments qu'elle rencontra la remirent... sur le droit chemin, justement. Elle était partie en tant qu'aide pour un marchand habitué à acheter chez eux, si bien que le trajet ne fut que de courte durée, et possiblement plus tranquille et aisée qu'aurait pu l'être son aventure si elle avait pris la décision de partir seule. Au moins n'avait-elle pas l'obligation de marcher en tout temps à pieds. Escortée donc, mais aussi occupée par les tâches que lui imposait son hôte et commanditaire, Corinne ne se rendit pas compte d'être partie, que déjà, elle était arrivée. Restant quelques temps aux services de ce marchand, elle s'affaira au déchargement de ses achats, à l'approvisionnement en biens, et à la livraison pour ceux qui lui en achetaient. Les hommes qui y travaillaient étaient pour beaucoup d'un âge mur, mais au moins étaient-ils tous au meilleur de leur forme. Les muscles saillaient au travers de leurs vêtements, pour les quelques récalcitrants ayant décidés de garder leur tronc bien bâti à l'abri des regards. Ce n'était là que modestie, car vêtements ou non, l'effort auquel ils étaient sollicités mettait en valeur les muscles dont ils se servaient. Un étalage de beauté à l'état brut donc, auquel Corinne ne fut pas indifférente. Ses prunelles bleu nuit virant à un bleu gris aux teintes plus éclaircies alors que son esprit s'affolait de ce nouvel environnement. Oh bien sûr, l'adolescente avait déjà été proie aux charmes de l'autre sexe, mais ce n'était alors que des 'jeux' de jeune enfants, et jamais elle n'avait eue la maladresse d'y répondre. Ses parents ne l'aurait ni permit, ni accepté, et elle même n'était alors pas des plus intéressée. Il faut dire qu'en cette période, elle passait bien plus souvent de temps à la forge ou à la boutique qu'à batifoler avec les enfants de son âge. L'occasion de travailler en tant que jeune femme était ainsi d'autant plus marquant qu'elle n'était connue que pour sa personne, et ses actions. En aucun cas la réputation de sa famille ne la précédait, si ce n'est lorsqu'elle échangeait avec son actuel patron. Il n'était pour sa part pas souvent là, aussi Corinne n'eut pas à retourner à cet position de fille cadette des Elgoff bien souvent. Une situation nouvelle donc, où la jeune femme se découvrit une nouvelle vie. Ses charmes n'étaient plus utiles pour vendre des biens, mais pour acquérir ... des services. Se faciliter le travail était le plus innocent de ceux-ci. De même qu'elle dut apprendre à écarter ceux qu'elle n'appréciait pas, usant des mêmes méthodes enjôleuse, du même ton délicat et onctueux. Si l'argent n'avait pas de visage, l'amitié d'un homme, elle, en avait un, et la jeune femme s'avérait bien compliquée lorsqu'il s'agissait de dire si, oui ou non, tel homme lui était agréable de par sa présence.
Si l'ont eut dit qu'il n'y avait que le bas peuple qui travaillait dans les entrepôts, c'eut été sans prendre en compte les apprentis, ou les fils et/ou filles de bonnes familles qui venaient ici sous ordre de leurs parents afin d'y apprendre un métier digne de ce nom, qui permette au moins de subvenir à leurs besoins. Ils étaient ambitieux, soit par orgueil, fierté, ou crainte de ne pouvoir revenir chez eux fiers de ce qu'ils avaient pu accomplir. Corinne les trouvaient trop jeunes à son goût, car bien souvent immatures, et influencés par l'image d'eux que reflétait leur travail. Mais par leur biais, elle avait un certain accès à une facette du peuple plus attrayante et à l'image de cette gloire qu'elle était venue chercher. Aussi bien savait-elle user des mots, et obtenir par se biais ce qu'elle désirait, aussi bien, parfois, la conversation prenait un tout autre aspect, plus... gestuel. Un jeune homme, issu d'une famille de bijoutiers répondant au nom de Gilmarth, fut le pont qui lui permit d'accéder à cette vie tant désirée. Ou la monture, question de point de vue. Il était de l'âge de Corinne - laquelle avait alors dix-sept ans - ainsi que le second fils de sa famille, parmi les quatre qu'ils étaient. L'entreprise familiale Gilmarth était tenue par le père, mais les frères de ce dernier avaient paraît-il une influence certaine sur lui, et l'aidait autant que possible. Intéressée bien sur par l'éclat séduisant des bijoux, les joailleries irisées, et toute ces belles choses témoignage de richesse, la jeune femme commença à faire la connaissance de Dale, second fils de la branche principal des Gilmarth. Ils devinrent des amis intimes, Corinne s'octroyant ainsi ce corps ciselé par l'effort, ce visage aux formes abrupts, cette chevelure blonde ébouriffée et cette belle amulette qui ornait alors son torse, se balançant au gré de ses mouvements au fur et à mesure que les heures s'écoulaient. Une opale blanche sertie sur un cercle de bronze, représentant un cadran solaire, sur lequel il veillait comme une poule sur son œuf. Oui, même ce bijou, fruit de son labeur en ses heures passées à apprendre le métier de bijoutier, même celui-là, il était désormais sien. Ils passèrent beaucoup de temps ensemble, tant à discuter lors des journées de travail qu'à profiter de la vie en des heures plus avancées, ou bien à comparer leur dextérité et leur adresse lors de moments de supposés repos. Il lui enseigna comment manier le bâton, encaissant alors avec grand plaisir les rares bleus qu'elle parvenait à lui faire. La jeune femme y était plus exposée par son manque d'expérience, et c'était bien souvent sans surprise qu'il en comptait plus sur le corps fin de la petite femme qu'elle même en dénombrait sur celui bien plus sculpté et imposant de Dale. Qu'elle ne fut pas la surprise des siens lorsqu'elle les rencontra pour la première fois, le pendentif autour du cou, disparaissant timidement sous sa tunique. Le premier surpris fut son frère, le second, et bien plus intéressant, car célibataire et plus âgé, mais aussi possédant une place de choix au sein de la famille, fut l'oncle. La quarantaine passée, il restait à l'image de la famille, bien bâti et le visage taillé dans le marbre. Aux yeux de l'arrivante, il était le fruit interdit, mais qu'elle se devait d'attraper.
Malheureusement... les choses ne se passent jamais comme prévues, ainsi que ce fut le cas en cette 1746 ème année de l'âge d'argent.
Fit-elle de son mieux pour éviter de trop avoir à risquer son avenir dans les bras chaleureux et protecteur de Dale, ce fils prometteur, elle ne put résister à la tentation de l'agitation nocturne, si bien qu'elle tenta de trouver contentement ailleurs. Mal lui en fit, une seule fois suffira, malgré les précautions prises en termes d'infusions, de régimes, de soit disant amulettes ou de gargarismes. Elle s'en rendit compte après quelques semaines, et du se faire à l'idée d'une telle fatalité. Hors de question d'expliquer d'égarements à qui que ce soit parmi les Gilmarth. Et pourtant, une erreur est rarement isolée. Corinne tenta d'expliquer son aventure à l'oncle de Dale, Flarh, mais ne s'attira là que son mépris, malgré la satisfaction que ce dernier lui portait et le fait qu'il connaisse les intentions de la jeune femme. Il les avaient deviné lorsqu'elle avait commencé à s'intéresser à lui, ou du moins c'était l'impression qu'il avait donné. Lorsqu'il avait exposé l'idée à la jeune femme, elle n'avait pu manifester sa gêne ou sa surprise d'être découverte, malgré son savoir à manifester les impressions qu'elles désiraient lorsque discussion il y avait. Il savait donc, mais ne l'avait alors pas rejeté, lui même séduit par le caractère de l'Althaïenne et cette idée d'avenir. Son écart de comportement était toutefois aux yeux du quarantenaire une trahison, purement et simplement. Aux yeux de Corinne, c'était lui qui venait de la trahir, puisqu'il était la cause de son erreur. L'eut-il pris pour épouse plus tôt que l'idée d'une telle fantaisie ne lui serait pas venue. Mais non, il avait décidé qu'il valait mieux qu'elle finisse sa saison, considérant avec juste respect qu'ôter une paire de bras à son employeur n'aurait fait que ternir leur réputation à tout deux. Bien sûr, il avait raison, mais pour autant, la raison ne suffisait pas toujours à se brider.
Althaïa
Humiliée, Corinne Elgoff n'eut d'autre choix que de partir, incapable d'affronter la situation si Dale venait à l'apprendre. Mieux valait disparaître plutôt qu'envisager qu'il puisse remarquer la rondeur de son ventre. Quant à la cause de ses soucis, il avait disparu, aussi vite qu'il était apparu lorsqu'elle en avait eut besoin. Un homme parmi les Hommes, aussi banal que pouvait-on l'être. Gloria avait miroité de ses trésors, mais l'herse venait de tomber, la laissant de l'autre côté. Par deux fois elle s'abattit sur la terre stable et immuable et lorsque ce fut la deuxième fois, Corinne était en direction d'Althaïa, de retour vers sa famille. Son patron avait accepté ses services d'aide, si bien que de nouveau, elle était en une compagnie rassurante et protectrice. Les mercenaires employés se révélaient aussi efficaces qu'escomptés, si bien qu'aucun contre-temps ne retarda l'emploi du temps chargé.
À Althaïa, ce fut les bras doux et l'étreinte chaleureuse d'une sœur qui l'accueillir, malgré son échec durant ses quelques années. Enceinte de deux mois lorsqu'elle se présenta devant son aînée, celle-ci fut surprise, de même que compatissante. Elle imaginait la raison de son retour avant même qu'elle ne l'expliqua, bien que cela n'en ôta pas la nécessité. Trayha avait hâte de savoir qu'elle vie avait mené sa sœur. Elles parlèrent longtemps, les commentaires et les questions de même que les réprimandes de l'une fusant dès que l'autre achevait de décrire un pan de sa vie. Corinne découvrit ainsi que sa sœur avait pris à cœur son rôle d'épouse, mais aussi celui de mère, la frimousse attendrissante d'une fille accompagnant chacun des pas de la jeune femme. L'une âgée de dix-neuf ans, l'autre de vingt-deux, elles étaient aussi rayonnantes l'une que l'autre, leur retrouvailles ne faisant alors que mettre en valeur leur sourire et leur joli minois. Corinne resta sous le toit du mari de sa sœur une longue année, cachée alors aux yeux des autres, afin d'éviter de trop faire courir le bruit de son fils indésiré. Durant cette période, elle vit son enfant naître et appris, ou du moins réappris, comment prendre soin d'un bambin. C'était un garçon, auquel elle donna le prénom de Danel. Elle du aussi revoir ses parents, moment difficile autant qu'humiliant. Si elle avait pu faire passer Danel comme le fils de sa sœur aux yeux du peuple avide de réponses et de ragots, ce n'était pas possible pour ses parents. Ils voulurent la déposséder de sa dot, et s'ils ne le firent pas, celle-ci fut tout de même quelque peu amputée. À leurs yeux, elle avait perdu leur confiance, et si elle souhaitait la retrouver, elle allait devoir se montrer des plus exemplaires. Ils étaient autant déçu qu'elle même se sentait une nouvelle fois trahie. Mais là encore, elle comprenait leurs sentiments, et ne pouvait s'en prendre qu'à soi même. Phylosir était du même avis que ses parents, et du haut de ses vingt-quatre ans, il semblait se sentir pousser des ailes, voulant alors de plus en plus ressembler à son père. Il se mit à dédaigner sa sœur avec une insistance démesuré, fortement exagérée en comparaison à ce que manifestaient ses parents. Pour ce qui est des deux jumeaux, Ziyadìn et Vilfrid n'avaient que douze ans, ce qui en faisait en dépit de leur adolescence et de leur début de responsabilités des enfants influençable. De ce fait, même si les raisons n'étaient alors pas les mêmes que Phylosir, ils calquèrent leur comportement sur celui-ci, ainsi que sur leurs parents, devenant alors dur à supporter pour la jeune femme. Chaque fois qu'elle recevait leur visite lui était un poignard que l'on remuait entre ses côtes, ravivant humiliation, honte et culpabilité. Ces réactions froides la poussèrent à partir, et malgré l'amour qu'elle porta à son enfant, la jeune femme ne fut pas moins décidée à continuer sa vie comme elle l'entendait, et ce n'était pas un fils qui allait l'en empêcher. Suppliant sa sœur de l'élever à sa place, lui réexpliquant qu'elle ne l'avait pas voulu, qu'elle ne souhaitait pas être contrainte de rester cloîtrée entre les quatre murs de cette citée maintenant qu'elle avait pris goût au voyage, maintenant qu'elle avait eu un aperçu des autres villes qui existaient, elle parvint à avoir son accord. Non pas sans mal, le mari de Trayha étant quelque peu réticent à l'idée d'avoir si soudainement une bouche supplémentaire à nourrir, malgré leur vie ma foi aisée. La mère de famille lui fit entendre raison, assurant que ce n'était pas cela qui nuirait à leur bonheur, et que pour sa sœur, elle était prête à l'aider autant que possible. Elle acceptait de supporter le poids de son égarement, mais elle la prévint que, ce n'était que temporaire. Un jour il lui faudrait assumer son rôle, et elle veillerait à ce que son fils sache qui est sa mère, de même qu'il saurait autant que possible qui était son père. Elle parlait comme si Corinne ne reviendrait jamais, soucieuse en effet de pouvoir un jour la revoir. Trois années s'étaient écoulées depuis leurs dernières rencontre, et la seule raison d'un retour fut cet enfant indésirable. Qui sait quand allait-elle revenir cette fois-ci ? Si elle apprenait de ses erreurs, elle était bien partie pour vivre dans la prochaine ville qu'elle déciderait de considérer comme nouveau lieu de travail et de vie. Pour Corinne, la question ne se posait même pas. Elle ne savait pas de quoi demain était fait, et il n'y avait aucune raison de s'en inquiéter pour le moment, il lui fallait tout d'abord trouver un chemin avant d'en construire les murets.
Aldaria
Encore une fois, les raisons d'un voyage n'étaient pas manquantes, l'on avait toujours besoin de bras expérimentés pour mener à bien ses tâches. La compagnie d'ébénisterie à la tête de laquelle la famille dont faisait désormais partie Trayha comptait nombre de fournisseurs, que ce soit à Aldaria ou ailleurs. L'expérience qu'avait alors Corinne, recommandée par son ancien patron, avec qui elle était restée en bon termes, lui permit de s'assurer une place dans un voyage pour Aldaria dès que possible, une fois encore, en tant qu'aide pour veiller à la marchandise tant au chargement qu'au déchargement. Aladaria n'était peut-être pas aussi prospère que Gloria, mais la ville en était alors plus prompt à s'y faire une place. Si bien que rapidement, Corinne s'ôta son étiquette d'artisane pour marchand afin de devenir marchande à son tour. Gagnant les faveurs de ceux qui le nécessitait, elle parvint à se faire une place chez un riche marchand, duquel elle devint l'intermède. Il avait souvent bien trop à faire en termes de paperasse pour avoir le temps de marchander lui même ses possessions. Ainsi, il avait octroyé à Corinne le droit de vendre et d'acheter, lui demandant de veiller à ce que la somme d'argent qu'il posséda, tant en pièces sonnantes et trébuchantes qu'en objets de valeurs soit toujours plus grande avant qu'après. Elle devait lui faire des rapport réguliers, lesquels cherchait-il souvent à prolonger d'une manière bien différente, mais toujours sans succès. Corinne avait retenue la leçon...
L'an 1749 fut ainsi l'année de la plus profitable vente qui eut lieu. Mais aussi de la pire qui puisse être. Pour Corinne, elle marqua un tournant dans sa vie, pour son actuel patron, une plaie béante qui s'ouvrit subitement. L'objet avait de la valeur, et la vendeuse althaïenne s'évertua à extirper de l'acquéreur le prix fort. Elle avait peiné à l'obtenir, il en serait de même pour lui. Aucune raison qu'il puisse payer cela moins cher que ce qu'elle estimait pouvoir le vendre. Malheureusement, ou peut-être heureusement, la vente dura, plus longtemps que l'on ne pourrait l'estimer. Si bien que l'objet de la discussion purement professionnel devint alors plus intime, alors qu'ils discutaient de leur vie, du fait que tout deux avaient été victime de l'imprévisibilité qu'avait les enfants à arriver au monde. Il était un elfe, et de par ce fait, d'une beauté exceptionnelle, à laquelle bien sûr, Corinne ne fut pas indifférente. Ils abordèrent leur attrait pour la richesse, leurs ambitions respectives, si bien que pour Corinne, elle avait pris la décision qu'il serait son prochain moyen de gagner sa vie. Délaissant une nouvelle fois son travail, de manière moins conventionnelle et cordiale, la jeune brunette offrit un peu plus qu'un objet rare à Aldaron, cet elfe venu de nul part pour chambouler sa vie. En effet, elle lui offrit sa compagnie, ses conseils, ses talents. L'on aurait pu croire qu'elle lui appartenait, mais l'échange était réciproque, et finalement, leurs rapports se rapprochèrent plus d'une fraternité très prononcée. L'union fait la force après tout, ainsi, à tout les deux étaient-ils plus à même de satisfaire leurs désirs respectifs. Pour Corinne, ce fut l'occasion de monter le début d'une entreprise, en quelque sorte.
Gloria
Les pas d'Aldaron amenèrent Corinne à Gloria, de nouveau, où elle du faire un effort pour affronter de nouveaux les Gilmarth, qui en tant que bijoutiers disposaient de biens de valeurs des plus intéressants. Prenant sur soi, cherchant à excuser autant que possible sa démarche par sa jeunesse d'alors, la désormais marchande parvint à rester en bon terme avec eux, bien que la relation ne demeura que professionnelle, et bien souvent froide. Pour le cas de Dale, il l'avait pardonné, son oncle l'ayant mit au courant des qu'il eut su que Corinne avait pris la fuite, estimant juste qu'il apprenne d'une bouche de confiance la vérité plutôt que de pâle rumeurs qui auraient pu le blesser plus encore. Pas encore marié, il s'était aussi assagit, et prenait ses responsabilités au sein de l'entreprise familiale. Un homme d'importance moyenne, âgé de vingt-deux ans, qui se montrait alors des plus séduisant, comme autrefois à vrai dire... Il ressemblait de plus en plus à son oncle, et semblait calquer sa manière de vivre sur la sienne. Ce qui n'était ma foi pas au déplaisir de Corinne, qui le voyait toujours de la même manière. Ils entrevirent étrangement l'idée de recommencer leur relation d'autrefois, la discussion débutant sur une plaisanterie avant de prendre une part de sincérité dans la voix de chacun, rendant la discussion des plus sérieuses. Mais l'un comme l'autre était d'accord sur le fait que ce serait surement mal pris, et ils en restèrent à une franche amitié, que l'un comme l'autre chérissait.
Et de la même manière que cette année 1750 fut marqué par la retrouvaille sentimentale entre Corinne et les Gilmarth, elle le fut aussi par le retour des légendaires dragons, et des plus inquiétants vampires. Qu'elle ne fut pas le désir de Corinne de trouver un œuf de dragon ! C'était là, si elle trouvait une âme sœur draconnique, un moyen parfait de se faire un nom, de gagner en importance, de gagner puissance, gloire, et respect ! Y aurait-il un dragon qui pusse seulement accepter une telle avidité ? Malgré tout les efforts qu'elle déploya, elle ne parvint pas à y arriver devant alors se résoudre à attendre, à espérer, qu'un jour, peut-être, il y en ait d'autres. Et ce fut le cas ! Ô joie ! Ô désir ! Mais là encore, aucuns résultats, la raison étant qu'ils ne déployèrent, ni elle ni Aldaron, aucun moyens pour en obtenir un. La cause ? Un vampire, bien sûr ! Après tout, ils étaient revenus de leurs galeries, il ne fallait pas s'étonner de leur présence ! Corinne les avait toujours perçus comme un conte, comme des créatures de légendes, au même titre que les dragons. Les rares traces encore présente de leur existence lui avait parue comment l'exagération de peur qu'avaient pu ressentir leurs victimes, ou par l'envie de quelqu'un à se faire remarquer en parlant de faits des plus improbables. Elle ne les percevait pas comme nuisibles, malfaisant ou aussi négatifs d'âme que l'on put le croire. Non, à vrai dire, elle n'avait pas d'avis quant à eux. Oui, bien sûr, l'humaine avait ouïe dire qu'ils avaient fais des ravages, à Feusacré par exemple, qu'ils avaient fait preuve de leur existence en laissant un sillage de sang. Mais l'idée que vampires était synonyme de malfaisance n'eut pas le temps de germer dans l'esprit de Corinne. L'on pouvait en remercier ce vampire qui avait réprimer leurs désirs, qui les avait aidé à être raisonnables. Cercëe de son nom, ce vampire avait réussi à les approcher, et s'était alors attiré leur sympathie, autant à la petite humaine qu'était Corinne qu'à l'elfe aux traits d'humains qu'était Aldaron. La Triade était née, et cette fratrie hors norme avait bien l'intention de se faire connaître. Non pas par les membres qui la composait, qui aurait seulement attiré honte, haine et envie d’annihilation. Non, ils avaient plutôt l'intention de se faire connaître en tant que Triade, au travers de leur succès et de leur richesse, les relations et la place d'importance d'Aldaron à Gloria y aidant. Un an plus tôt, en 1751, Corinne avait eue une impression étrange, non pas un songe, mais plus comme un rêve éveillé. Elle était aux abords de Wylorel, en train de marchander avec un homme des plus réticents. Oh, elle avait fait de son mieux pour l'amadouer, vanter son talent, ses qualités, la beauté et le chef-d'œuvre qu'était le bateau qu'il possédait, mais le marchand était aussi bourru qu'immuable dans ses réactions. Et finalement, alors qu'elle voulait demander, dans un dernier espoir, si le prix était bien celui fixé, il se ravisa, envisageant de réduire ses exigences. Béate, Corinne l'avait regardé plusieurs secondes, puis avait, peut-être pour la première fois, accepté de ne pas baisser le prix. Elle avait posé les pièces dans la main du marchand, pris son bien, et s'était éclipsée. Le phénomène s'était alors reproduit quelques minutes plus tard alors qu'elle menait une autre affaire, mais cette fois si de manière plus rapide. À croire qu'elle aurait pu avoir l'objet gratuitement ! Apparemment, en la même année, Aldaron et Cercëe avait connu événements similaire, du moins dans les conséquences qu'il avait apporté, et depuis, l'or ne cessait d'affluer au sein de leur entreprise désormais officielle. Ils en avaient déduit, de part les connaissances de chacun et l'ancienneté d'Aldaron, que c'était les signes de leur esprit totem, qui, selon les apparences, semblait être le même pour tout les trois. Ce fut ainsi un soir, alors qu'elle était dans son bain, que Corinne tenta d'invoquer son esprit protecteur. Si l'eau avait à chaque fois été signe de sa présence, peut-être la situation serait-elle plus favorable à ce que le saumon se manifeste. Elle ne su pas si c'en était la cause, mais il demeura que celui-ci se montra, liant ainsi leurs existences à jamais.
Althaïa
Pour compenser avec ces nouvelles réjouissantes, celle plus glauque de la mort d'un dragon leur parvint. C'était un dur coup pour Corinne, qui avait en eux une estime digne des légendes que l'on contait et que l'on conte encore à leur égard. De même apprirent-ils la venue sur le continent d'un terme aussi inquiétant que témoin de sombre présages. "La dévoreuse". Pour le vampire, c'était là un signe, ou un de trop, l'on ne sait pas, mais il décida de les convaincre de quitter Gloria, en dépit de la place importante qu'ils s'y étaient fait. Et il y parvint ! Dès son arrivée il avait été le gouvernail qui les empêchait de s'égarer, et voilà qu'il continuait, voyant là où pour les deux vivants il n'y avait que brume un phare afin de les guider. De nouveau, Corinne foula de ses pieds la route qui menait jusqu'à Althaïa, et de nouveau, elle s'inquiéta de l'accueil qu'on lui y ferait. Elle ne doutait pas que sa sœur Trayha soit ravie de sa venue, malgré les quatre années qui s'étaient écoulées. C'était aussi l'âge qu'avait alors son fils Danel. Elle ne pu repousser le jour où elle le rencontra, trop désireuse de ne pas cacher quoi que ce soit à sa chère sœur. Il n'y avait aucune raison que celle-ci pâtisse de ses erreurs, ou de sa couardise. Aussi rencontra-t-elle son fils, rayonnant de vie. Il semblait être gâté, et Corinne eut bien du mal à ne pas sourire en le voyant ainsi en forme. Potelé, certes, mais dans la mesure du raisonnable, du moins était-ce l'avis d'une mère. Si pour l'instant il continua de vivre avec sa tante, le jour où il vivrait vraiment avec sa mère venait de s'approcher soudainement. Ce n'était plus des paroles pour lui, cette personne que l'on nommait maman existait bel et bien. Il y avait quelqu'un qui le reconnaissait comme tel. De la même manière qu'elle avait décidé de rencontrer son fils, la marchande entreprit d'aller voir le reste de sa famille, redoutant l'accueil qu'on l'y lui ferait. On lui demanda de quoi elle vivait, et aucun ne cacha sa surprise à l'idée qu'un elfe puisse être ainsi à ses côtés. Elle ne révéla pas l'existence de Cercëe, non pas par honte de lui, mais plus par respect, du fait qu'il aurait été imprudent de revendiquer en cette période troublée être de mèche avec un vampire. Un mélange de suspicion, de peur, mais aussi d'admiration. Après tout, ce ne pouvait être un canular, Corinne resplendissait sous ses vêtements, depuis sa robe en satin bordeaux jusqu'à sa cape en fourrure de loutre. Un large bracelet ôtait aussi son avant bras, et le bruit de ses pas s'accompagnait d'un bâton, cadeau d'Aldaron lors d'un de ces caprices d'enfant centenaire. Le sommet était serti d'un saphir, autour duquel des entrelacs de bois s'enroulait, l'y enchâssant à jamais. Pour l'anecdote, il permettait, en plus d'assommer fermement qui s'y frottait, de produire une vague de froid et de tranquillité lorsqu'on le frappait au sol. En d'autres termes, il gelait les ardeurs autant physiques que psychiques. Au vu de tels atours, les Elgoff avaient de quoi être fiers de leur fille, et même s'ils étaient septiques quand à son amitié avec un elfe, cela révélait tout de même une certaine importance, leur race n'était d'ordinaire pas vantée pour apprécier la compagnie d'humain, et l'on savait leur réticence à l'idée qu'un humain puisse venir chez eux. Devoir changer de ville avait été un coup dur pour les trois marchands, si bien qu'ils restèrent dans une certaine léthargie en terme d'activité. Corinne avait toutefois encore des contacts, grâce à sa famille et celle de sa sœur entre autres, mais aussi par les plusieurs années qu'elle avait passé à travailler pour d'autres marchands. Elle appris ainsi que les intuitions de Cercëe s'étaient avérées une fois de plus justes, l'invasion alayienne le prouvant de manière des plus brutales. Ils durent restreindre leurs activités autant que possible, se reposant sur l'existence de Corinne pour faire perdurer quelque peu leur nom. Pour sa part, elle du supporter et aider Aldaron dans cette période, de même que Cercëe, lesquels se refermaient sur eux-même, redoutant d'être découverts suite aux lois exposées par le prêcheur après la prise de Gloria. Par cette crainte, l'elfe et le vampire ressemblaient bien aux humains qu'ils appréciaient. La chose était d'autant plus vrai pour Aldaron. Pour sa part, l'humaine continuait de vivre, faisant de son mieux pour mener ses deux vies et tenter de n'en faire qu'une. Les rapports avec son fils se renforçaient de plus en plus au fil des jours, mais les quatre années d'absence marquaient encore fortement l'existence de l'enfant. Elle apprit avec satisfaction l'alliance entre les trois peuples afin de contrer les envahisseurs, se réjouissant que l'entente qu'eux même avaient puisse s'élargir à un horizon aux proportions bien plus importantes. Ce fut aussi l'occasion de refaire surface, l'apparition de Korentin Kohan, destitué de son trône par la prise de pouvoir de Fabius leur assurant la protection de ne pas être exclusivement cible de la loi Alayienne. La rébellion avait pris pied dans les caverne d'Althaïa, et ainsi, Aigue-Royale devint le cœur de leur activité, avec principalement l'accord signé entre Korentin et la Triade officialisant l'existence du marché noir. Nous étions alors à la fin de l'an 1 de ce nouvel âge, bien plus sombre que le précédent. Ces relations avec sa famille lui permirent d'aider grandement leurs profits, puisque qu'en tant que forgeron, ses talents furent réquisitionnés par le vrai souverain afin de satisfaire les besoins de la guerre. Il n'était de plus pas le seul qu'elle connaissait, chaque forgerons connaissant bien souvent ceux de son métier.
L'année suivante fut alors le terme d'une certaine délivrance, mais aussi d'une torpeur tout aussi grande. Dévoreuse, la bague maudite que convoitaient ce peuple de fanatique d'un Esprit jusqu'alors inconnu, avait été détruite, et par ce fait l'intérêt que lui portait les Alayiens l'était aussi, puisque, surement, leur moral en avait été sapé. Malheureusement, ce fut un sentiment bien plus inquiétant qui habita les Armandéens, la nouvelle de la disparition du royaume Elfique dans les limbes de Néant ne manqua pas de marquer les esprits. S'ensuivit alors une période de plus en plus sombre, et cette fois-ci, les intuitions de Cercëe ne permirent pas de s'en prémunir. Si il n'était pas au cœur de la guerre qui s'ensuivit, ils en entendirent les échos lorsqu'elle éclata, et l'agitation qui régnait alors dans Aigue-Royale en cette année était à son paroxysme. Une fourmilière s'était créée. Les rumeurs de l'existence d'un être étrange apparaissant là où les événements les plus importants se déroulaient lui parvinrent aux oreilles, de même que celle de sa quête. Comme lui, elle chercha ses objets perdus, bien que les raisons en fussent différentes. Elle espérait qu'une âme de héros puisse vouloir lui en acheter un au prix le plus fort si elle venait à en avoir ne serait-ce qu'un en sa possession, mais malheureusement, elle perdit plus de pièces d'or en recherches qu'en résultat. Les objets furent retrouvés sans qu'elle n'y fut pour rien, et l'entreprise de sauver Armanda fut lancée. Bien sur, elle entendit l'appel d'Edwyn, ce mystérieux voyageur, mais qu'elle aide pouvait-elle apporter autre que celle qu'apportait déjà le marché noir ? Non vraiment, elle avait mieux à faire que de risquer sa vie dans tel épopée héroïque. Ce qui n'était pas le cas d'Aldaron, lequel semblait prendre particulièrement à cœur l'idée de pouvoir jouer un rôle au sein même des batailles. Ainsi, alors que lui partait jouer le chevalier algueux, en image à sa manière de s'accrocher à ce qu'il appréciait, Corinne, elle, restait à veiller au grain, de même que le fit Cercëe.
Protectorat
De la même manière qu'elle ne se manifesta pas lors de l'appel, elle n'eut pas son mot à dire lorsque Vraorg s'éleva aux sommets de la puissance, couvrant de son ombre blanche les citées d'Armanda. Althaïa n'était alors plus une place sûre, et les deux membres de la Triade n'eurent d'autre choix que de prendre la fuite, partant se cacher chez une de leurs nombreuses connaissances. Leurs remerciement allant au jour où l'un d'eux fit la rencontre de Melila et se lia d'amitié avec elle. Elle leur offrit un abri sûr à Caladon alors qu'Althaïa se fit prendre entre les griffes de Vraorg. Les rumeurs d'un lieu dépourvu de la tyrannie imposée par Vraorg parvinrent ensuite aux oreilles des deux membres de la Triade, lesquels jugèrent prudent si ce n'est vital d'écouter cette voix qui les poussaient à déménager une fois encore. Cette fois-ci, une part plus importante fut du voyage, Corinne s'évertuant de convaincre ses parents, ses frères, sa sœur ainsi que la famille de celle-ci à les suivre dans le désert. La destination n'était certes pas des plus attrayantes, et l'idée que le lieu ne soit pas aussi riche qu'Althaïa avait de quoi faire naître un certain sentiment d'appréhension. Néanmoins, le fait que les Esprits supérieurs se manifestent eu raison de leur réticence, et tous finirent par rejoindre ce qui était désormais nommé le protectorat.
Le non-retour d'Aldaron avait toutefois de quoi se ronger les sangs, que Cercëe en témoigne ! Ils avaient guettés ardemment les rumeurs d'un retour, ils avaient inondés de questions ceux qui de la quête étaient revenus, et la seule réponse qu'ils avaient eu, c'étaient qu'Aldaron était en prison, chose que bien sûr, ils savaient depuis quelques temps déjà. Il fallut tout de même continuer de tirer les ficelles du marché noir, et si la Triade était réduit à deux pour une certaine période, ils n'en étaient pas moins actifs. Leurs contacts leurs permirent de conserver leur toile au sein des autres citées de la théocratie. Mellila était désormais leur contact au sein de la théocratie, celle qui permettait, en ses temps troublés, de garder la justification de leur patronyme de Triade. Le marché noir était rayonnant au sein du protectorat, proposant à ses occupants tout ce qu'ils ne pouvaient plus s'octroyer. Quant à Corinne, elle était d'une humeur sombre, songeant avec crainte à l'avenir qui s'engageait, mais conservant tout de même avec avidité ses biens. En cette période tumultueuse, hors de question de laisser ne serait-ce qu'un septime à quiconque !!