7 Mai

Trois jours de marche. Trois jours à dévalé le paysage boisé de la province de Gloria. Toujours cette canicule, cette chaleur et cette sécheresse horrible. Parfois, un tremblement de terre. La terre était sèche, la végétation elle, luxuriante, comme si les éléments ne s'influençaient pas mutuellement... Les animaux eux semblaient avoir perdu le Nord, et le Sud au passage. Pendant la semaine que l'Ombre avait passé à chasser, il avait croiser des rongeurs disproportionnés, des insectes énormes, des loups à la carrure d'ours et même certain animaux empreint de magie. Mais il avait eu du plaisir à chasser, et surtout, il avait croisé celui qui était devenu son nouveau guide. L'homme portait uniquement son pantalon et ses bottes, le reste étant devenu soit inutilisable, ou bien tout simplement trop souillé pour que l'assassin le porte sans vomir. Il avait enveloppé ces dits vêtements dans sa tunique tout aussi sale. Il portait toujours ses armes sur lui et surtout, il conservait précieusement l'écaille de dragon en main. Il ne pensait qu'à sa rencontre avec le géant rouge, et les paroles qui y avaient été dites. Il avait hâte de retourner au Nid de l'Oiseau afin de raconté sa semaine d'expédition à Luna, et peut-être aussi à la rouge et la blanche, si elles se montraient curieuses de son absence. Le dragon de l'Ire avait été clair: Il ne devait parler de l'entreprise draconique qu'à ceux en qui il avait réellement confiance. Et c'était le cas tant pour Auphélie et Autone que pour Luna.

Torse nu, couverts de sueur et d'une croûte de sang sèche fragmenté par partie un peu partout sur son corps, le Corbeau ralentie puis stoppa sa course lorsqu'il reconnu les environs caractéristiques de son domaine. Il y avait en ce dernier assez de piège, létale et non létale, pour faire faire une crise cardiaque à un possesseur du Totem du fourmilion... De façon figurative évidement. Piège à loup, piège à ours, collet, fosse piégé, filet suspendu, tout y passait. Autour de son repère, la forêt était son arme, silencieuse, calme et patiente. Les animaux avaient rapidement apprit à ne pas roder dans les environs et ce, assez rapidement. Ce ne fut pas le cas des humains malheureusement. Ce ne fut qu'après d'innombrables année de blessure et de légende que le secteur devint condamné par les villages environnants. Plus personne n'y venait sans raison, et encore la, même avec une carotte au bout du bâton, peu risquait leur vie à tenter de découvrir qu'est ce qui se cachait dans ses bois.

Anticipant des retrouvailles sous peu, l'assassin eu la réflexion qu'une toilette ne serait pas de mal... Heureusement que sa tanière avait ses racines ancrées dans un petit lac. Ainsi, une fois à son repère, il aurait tout le temps du monde pour se remettre de sa semaine, manger quelque chose pour calmer sa faim brulante et peut être aussi donner un coup de rasoir sur sa barbe de deux semaines. Il avait à remettre son équipement en état et il devait également nettoyer ses vêtements afin d'être minimalement présentable... Pas que son image lui importait à ce point, mais en ce moment, il ressemblait davantage à un sauvage qu'un homme posé. C'était la une drôle ironie, puisque l'Ombre était à la fois chasseur et érudit. Sur son chemin, Il fut cependant stoppé par des bruits retentissant des environs. Puis un crie aigu venant de sa gauche. Quelqu'un venait de se prendre dans l'un de ses pièges. A en croire le tintement métallique, c'était l'un de ses dispositifs potentiellement mortels... Tombant automatiquement sur ses gardes, le rôdeur se mit à avancer lentement vers la source du bruit. Il empoigna Murmure de sa main libre alors que la main qui tenait le bâillon improvisé se vit équipé d'une flèche. Advenant le besoin, le sac choirait sur le sol alors que la flèche s'encocherait au même moment. Sur l'heure, il ne faisait qu'avancer rapidement mais silencieusement vers la silhouette qu'il commençait à apercevoir malgré le soleil pratiquement couché. Une tâche de couleurs bien distinctes, une voix aigus... Connue de l'assassin. Une femme, une femme en rouge...

Réalisant à qui il avait à faire, l'homme masqué s'élança dans leur direction touts en serrant son arme dans son dos. Autone était là, sa robe salit par le sol boueux, les cheveux en broussaille, mais surtout, la cheville droite coincé dans la mâchoire métallique de son piège à loup. Attaché à un arbre près de là, ce piège avait pour but d'intercepté un gros animal... Ou un humain s'Aventurant là où il ne devait pas... Malheureusement pour l'Assassin et la matrone, cette fois, ci, pour une raison que le Corbeau ne connaissait pas, c'était le Rossignol qui s'était prit dans l'un de ses propres pièges.

-Mademoiselle Autone!

Légèrement paniqué, l'assassin rangea son arme et se jeta à genoux près de la petite femme. Sa plait saignait. Bien que peu abondante, pareil saignée pouvait devenir grave à long terme... En plus de risqué d'attirer d'éventuelle prédateur... Il laissa son sac à coté de lui et prit le visage d ela femme entre ses mains.

-Mademoiselle Autone! Je suis là... Calmer vous d'Accords?... Je vais vous sortir de là, mais cela risque d'être douloureux...

Sa voix n'était plus du tout caverneuse, creuse, sifflante et rauque. Elle était claire, posé, puissante et énergétique. Même la voix qu'il avait réussit à obtenir grâce à son traitement médical personnelle n'avait pas réussit à amener sa voix à une pareil clarté. C'était sa voix, sa bonne vieille voix, de retour dans sa gorge après le départ de la douleur qui l'Assaillait depuis des lunes de cela. Rapide, l'homme empoigna ca ceinture et la retira sans délicatesse, avant de la mettre entre la mâchoire supérieur et inférieur de la femme.

-Mordez là dedans, ca risque d'être douloureux sur le coup...

L'Ombre mit ses mains sur la détente du piège et regarda fermement la femme dans les yeux.

-Attention... J'y vais!

Dans un grincement métallique, les dents de métal ensanglanté relâchèrent leur emprise de la chair de leur pauvre victime. Malheureusement pour le noir et la rouge, ils étaient tout deux loins de leur peine.

Autone avait pu fuir la ville de Gloria... et on ne peut pas dire qu'elle y était arrivée sans embuches. Étrangement, la jambe d'Auphélie était plus gravement blessée qu'elle ne le semblait. Elles avaient pu mettre un bandage improvisé pour arrêter l'hémorragie, peut être pas complètement, mais assez pour qu'elle ait le temps de trouver un village où demander de l'aide à quelqu'un qui en était capable. La matrone laissa le cheval à Auphélie, la regardant partir sur la monture volée. Elle ne savait pas ce qu'elle allait faire, elle n'avait qu'un corbeau, ses vêtements, ses armes et une broche qu'elle gardait précieusement dans ses cheveux depuis que les alayens avaient le monopole sur la ville. Elle ne savait pas si ça relevait de la magie ou de l'alchimie, mais un effet pareil à une simple piqure, il devait y avoir au moins un peu de magie. Elle avait laissé sa cape au nid de l'oiseau, l'auberge qui devait être vide à présent que ceux qui vénéraient le néant étaient passés...

Nox avait suivi les deux femmes, restant un peu éloigné pour ne pas se retrouver dans les sabots du cheval ou dans la hache de Christan. Summer regarda autour d'elle, de la végétation, un boisé, un chemin...Puis elle songea à ce dont elle devait avoir l'air. Elle avait passé une de ces nuits...Elle ne s'était même pas lavé entre les deux travails, et le serviteur du néant l'avait obligé à se débattre avec des bottes de foin. Au moins, une fois sortis de l'auberge, ça n'avait pas été trop périlleux. La jeune femme commença à avancer dans le chemin battu, même si elle ne savait pas du tout où elle allait, ni si c'était une bonne idée. Elle ne pouvait pas se perdre ainsi, mais si quelqu'un voulait la retrouver, c'était assez facile. Et les esprits savaient bien qui avait intérêt à la retrouver en ce moment. Nox commença à s'agiter, elle lui demanda à voix haute ce qu'il voulait, et il se mit simplement à voler. Autone le suivit instinctivement, elle ne savait pas où elle allait, elle n'avait pas le temps d'y penser. Elle courrait derrière un oiseau qui pouvait peut être lui emmener une solution alors qu'elle n'en avait aucune. Elle courut plusieurs minutes, s'arrêtant à intervalles. La petite matrone n'avait pas l'habitude de courir très longtemps.

Et puis c'était le tour de la matrone d'être un peu abîmée, en courant, elle se prit le pied dans un piège. Ce qu'on lui avait montré comme étant un piège à ours, mais en plus petit. Elle cria en sentant les dents s'enfoncer dans sa cheville. Elle regarda sa cheville, sa respiration s'accélérant, alors qu'elle venait de courir. Paniquée, elle s'asseyait, tentant de ne pas trop bouger sa cheville...ce qui était difficile. Elle regardait le piège, tentant de se remémorer si on lui avait dit comment désactiver un tel piège. Évidemment que personne ne lui avait appris ça, on lui avait appris à être belle, à être gentille et polie avant de pratiquer son métier...à coudre, tricoter mais pas à chasser! Mais oui, qui aurait cru que Autone se prendrais le pied dans un piège à loup alors qu'elle est recherchée dans la plus grande ville de l'empire humain, voyons? Sa robe trainait dans la boue, et sa cheville lui faisait souffrir, elle n'avait jamais connu une douleur pareille. Du moins, pas une douleur physique.

''Mademoiselle Autone!''

Summer ne savait pas trop comment elle devait se sentir d'entendre ces mots. Soulagée? Ou honteuse d'être vue dans un état pareil? Qui était cette personne d'ailleurs, la voix ressemblait à celle de Saemon, lorsqu'ils avaient discutés sur le toit. Oui, elle reconnaissait le masque qu'il ne pouvait retirer et son torse cicatrisé. Elle le voyait se pencher vers elle, et le regardait, les yeux écarquillés et le visage crispé. Elle ne savait plus vraiment ce qui se passait, il parlait et agissait trop rapidement. La petite matrone le regardait dans les yeux, toujours aussi paniquer, et elle réalisa ce qu'il était en train de faire quand il mit sa ceinture entre ses dents. Elle voulait crier, non, attend, une seconde au moins, laisse moi reprendre mon souffle! Mais la jeune femme n'eut pas le temps et ne put échapper qu'un cri étouffé par le bâillon improvisé. Elle crachait le morceau de cuir, et trouva la force de parler malgré la douleur.

-Ombre! Il ne faut pas retourner à Gloria, les Alayens...ils ont dévasté le nid, Auphélie a été blessé et ...Salem...et Mathias...

Elle lui adressait un regard désolé, elle ne voulait pas le dire, elle ne pouvait pas en être certaine. Peut être bien qu'un des deux s'en est sorti avec beaucoup de temps au lit. La jeune femme regarda sa cheville, inquiétée. Sa respiration commençait à se calmer mais la douleur, elle, n'avait pas prit beaucoup de repos. Elle rapprocha ses mains des plaies, puisqu'il y avait plus qu'une dent au piège. Elle voulait arrêter l'hémorragie mais elle n'avait pas de bandage.

-Tu...tu as quelque chose pour que ça arrête de saigner?

Son cœur battait fort. Le métal semblait s'être ancré assez profondément dans la chair de la Matrone. Elle ne semblait pas être sur le point de tourné les yeux dans leur orbite et s'Affaisser sur le sol pourtant... Probablement l'Adrénaline... La douleur était certes présente sur le visage de la femme, rien ne se comparerait à ce qui l'attendait une fois que les hormones cesseraient de calmer le feu qui devait la ronger sans retenu. La douleur était une chose que l'assassin ne connaissait que trop bien. Par conséquent, il ferait tout en son pouvoir pour évité au Rossignol de ressentir pareille horreur. Malgré l'empressement de la situation, l'homme ne put s'empêcher de figer à l'annonce d'Autone. Salem... Mathias... Non... C'était tout simplement impensable... Il n'était partit qu'une semaine! UNE semaine! Et déjà a son retour, son monde sombrait dans le chaos... Il avait promit une meilleur vie aux deux hommes et voila qu'ils venaient de la perdre, probablement dans un acte de courage et de stupidité mêlé... Ils étaient fort, mais face à un détachement d'Alayiens, ils n'avaient sans doute eu aucune chance. Si auparavant, il aurait sentit une profonde peine, il n'en était rien à l'instant. Pendant son retour de la chasse, il avait longuement médité sur les paroles du dragon. Verith était la colère, la puissance, le feu dévorant, et c'est ainsi qu'il prendrait cette nouvelle des plus horribles. Il la prendrait avec colère, il s'en servirait afin d'alimenter sa haine grandissante en son cœur envers l'ordre noir.

Stoïque, il ramassa la ceinture tombé de la bouche de la femme et s'en servit comme garrot autour de la jambe de la rouge, juste un peu plus haut que la blessure. Il agrippa par la suite la femme par les aisselles et la leva. Il passa sa main gauche derrière le dos de la femme et plia le bras pour le passer à l'Avant, le logeant entre le derrière des cuisses d'Autone et ses mollets, l'installant de la sorte en "boule" contre lui. Considérant qu'elle ne pesait qu'une vingtaine de livres, voir trente, a cause de l'anomalie magique, elle n'était pas très difficile à déplacer et à soutenir. Il ramassa par la suite son sac de sa main droite et commença à marcher rapidement en direction de sa tanière. Un bruit le fit brièvement sursauter alors que ses yeux se posèrent sur l'oiseau noir perché sur une branche près d'eux. Nox... Il avait honte de s'Avouer de l'avoir presque oublié dans tout ce chaos. Sans arrêter de marcher, l'assassin se vit sombrer dans ses réflexions, suivant machinalement le chemin qu'il avait emprunter des millier de fois dans sa vies. Décidant d'exposer ses pensées à voix haute, l'Ombre brisa le silence d'une voix douce.

-Qu'en est-il de Luna? Et Auphélie? Que leur est-il arrivé? Que voulait les assaillant, le savez vous mademoiselle?

Le chemin continua ainsi alors que la noirceur ce faisait de plus en plus oppressante. Heureusement pour eux, la formation rocheuse dissimulant le repère du Corbeau se dressait près d'eux à présent.

-Vous tenez toujours bon, mademoiselle?

Puis il ajouta presque aussitôt:

-Je vais m'occuper de votre blessure, j'irai voir de mes yeux le désastre du Nid... Et vengerai leur mort conséquemment... Par dix fois le Néant regrettera d'avoir attaquer mes Oiseaux... Ces fils de putes le regretteront... Croyez moi Mademoiselle...

Sa voix avait soudainement changé, laissant sortir un filet de pure haine, un concentré de colère fortifier par un cœur blessé et inquiet. L'homme en noir longea la parois rocheuse, cherchant son repère visuelle des yeux. Une pierre saillante sur sa gauche, puis une étrange fissure sur la paroi rocheuse sur sa droite. Une petite irrégularité dans la pierre suivis la fissure. Le Corbeau laissa son sac tomber sur le sol et glissa ses doigts contre l'irrégularité et tira sèchement dessus. D'abords un grondement sourd, puis un grincement métallique. La pierre devant le duo recula comme par enchantement de deux mètre environ sur la largeur d'une porte moyennes, permettant de pénétrer dans l'antre. Une odeur forte d'humidité et de renfermé attaqua sans ménagement le nez du chasseur, qui ne put s'empêcher d'Avoir une mou dégouté au visage. Il entra dans la pièce plongé dans les pénombres les plus complète. Il connaissait l'endroit comme sa poche. Il se dirigea donc vers la table trônant au milieu de la pièce. Il tâta le meuble de sa main libre. Dégagé, heureusement. L'Ombre déposa délicatement la femme sur le meuble de bois.

-Là... Tout doucement...

Il se redressa et mit sa main au niveau de son visage, écartant les doigts. Il visualisa de petite flamme surgir de sa main, choses qu'elles firent, illuminant faiblement la pièce. *

-Je suis là mademoiselle... Je vais m'occuper de votre blessure à présent, d'accord?

L'homme alla chercher quatre chandelle qu'il disposa sur la table. Il les alluma par la suite en utilisant le sort qu'il venait de lancer. La lumière n'était pas assez importante pour permettre de détaillé ce qui se trouvait dans la pièce. Seule des ombres floues semblaient jaillir de la pénombres, sans indices sur leur identités. Néanmoins, la table était bien éclairé, c'était là la seule chose importante sur le moment. Il allait s'occuper de la femme, mais avant il devait observer convenablement la blessure de la femme.

-Comment vous sentez vous, Autone?

*[Contrôle] Flammèches
Fait apparaître cinq petites flammèches, une pour chaque bout de doigts, sur la main droite ou gauche. Utile dans l'obscurité ou pour apprendre le contrôle à un jeune élève. Le feu peut brûler ou s'éteindre très vite à ce niveau, mais une fois magicien, il est inoffensif et peut rester durant des heures.

Elle n'avait eu que pour seule réponse un silence effrayant, elle le regardait reprendre le bâillon puis serra les mains dans la terre quand elle sentit la ceinture resserrer sur sa jambe. Pourquoi juste en haut de sa blessure, elle avait peur que le sang ne fasse que couler plus abondamment...Et ça n'aidait pas du tout à la douleur, elle sentait que la peau aux extrémités de la ceinture enflait. Puis il l'aidait à se lever, alors qu'Autone n'osait pas lui demander si il avait l'intention de l'aider à marcher...parce qu'elle n'était pas du tout certaine de pouvoir marcher. Surtout, elle ne voulait pas marcher en ce moment. La petite matrone fut soulagée lorsqu'il la souleva du sol. Peu à peu, une sensation de brûlure s'intensifiait et même si elle ne pouvait pas se fatiguer aussi rapidement d'une plaie ouverte, la simple idée que le sang s'écoulait de son corps l'effrayait et par la même occasion, la calmait, comme si cela l'intimidait. L'odeur du sang lui donnait la nausée, mais elle savait que ce n'était que des idées, des peurs et tentait difficilement de s'y tenir.

Les premiers mots qu'elle entendit furent rassurant, il ne semblait pas trop mal prendre la nouvelle.

-J'ai...volé un cheval... au nid...et je l'ai laissé à Auphélie une fois sortie de la ville pour qu'elle puisse trouver un guérisseur. Je n'ai pas recroisé Luna...Je ne sais pas ce qu'il voulaient...

Elle se sentait coupable tout à coup...un employé qui a volé le cheval d'un client, il aurait bien du mal à corriger cette erreur si il continuait à faire tourner son commerce. Et Mathias...et Salem, ils étaient morts pour elles, alors que les alayens n'en voulaient pas aux autres oiseaux...Elles n'avaient même pas analysé la situation, elles étaient juste parties, comme ça, le plus vite possible. Elle hocha la tête lorsqu'il lui demanda son état, alors qu'elle ne sentait sa cheville faire de plus en plus mal. Elle avait l'impression que les dents étaient toujours enfoncés dans sa cheville, partout dans sa cheville. Ses poings se serraient, lui laissant la marque de ses ongles sur ses paumes. Elle pleurait presque silencieusement, mais sa respiration saccadée la trahissait, en plus de la panique qui accélérait son pouls. Elle se cachait contre le torse du loup, en pensant ''Ne me regarde pas'' . Mais son orgueil descendit dans les échelons de ses priorités, quand il parla de retourner à Gloria. Elle leva la tête pour le regarder...Comme il était violent tout d'un coup...elle ne l'avait jamais entendu prononcer des mots aussi colérique.

-Non, sil te plait, n'y retourne pas, ils vont te tuer...

Il n'y avait qu'un Alayen au nid...et Autone ne croyait pas que les serviteurs du néant pouvaient regretter quoi que ce soit. La voix de Summer faiblissait, elle sentait à présent beaucoup plus de douleur que sur le coup...Oui, les dents du piège lui avaient fait mal, mais la peur et la panique l'avaient déconcentrée. Elle échappa comme un souffle de douleur, se faisant déposer sur la table...sa jambe bougeait, pour la première fois depuis que la douleur était apparue...plus intensément.

Comment pouvait il se montrer si rassurant après avoir formuler la promesse de tuer des gens...parce qu'elle le savait, ce n'était pas des menaces. Elle ne répondit pas à sa question, puisqu'elle n'allait pas bien, mais pas du tout. Lorsque les chandelles furent installées, elle redressa son dos pour observer la blessure. Elle constata qu'elle ne s'était pas vraiment manquée...elle ne voyait que beaucoup de sang, et quatre trous assez profonds, plus qu'une égratignure, ou un coup d'épée...moins qu'un trou béant.

-Je crois que je peux faire quelque chose moi même...mais je vais avoir besoin de quelque chose pour mordre...et de la nettoyer, et de la désinfecter par précaution...vous avez de l'alcool?

-Je découvrirai leur intention mademoiselle, n'ayez crainte la dessus.

Elle avait dut chevauché à un train d'enfer, pour ultimement tomber dans l'un de ses pièges... Piètre récompense devant le courage que cette femme venait de faire preuve.

-Vous ne comprenez pas, mademoiselle... Je DOIS retourné au Nid. Les autre oiseaux y sont! Et Luna... Je dois trouver Luna! Si les Alayiens vous pourchassaient, peut être que la gamine est aussi en danger!

C'était déjà une étrangeté de se savoir pourchassé, il n'avait pas besoin de s'inquiété d'autre mesure pour quelqu'un d'autre pour l'heure. Il devait trouvé Luna, pour le bien de sa santé mental. Si La Colombe et Le Rossignol avaient été les cibles des Alayiens, La Pie et lui même devaient être également pourchassé par l'ordre noire... Mais à quelle fin non seulement? Pour sa part, il comprenait dans son cas, il était un ennemis de l'état depuis nombres d'Années, sa tête était mise à prix et il le savait pertinemment. Mais Qu'est ce que les deux autre femme avaient fait pour s'Attirer les foudre des envahisseurs? À son sût, Auphélie était une femme calme et posé... Quant à Autone, Matrone d'un bordel, elle ne devait certainement pas être une criminelle notoire. Et Luna... Était-ce son allégeance à la Rebellion qui faisait d'elle une cible pour les loyalistes? Peut-être... Il n'avait pas vu la gamine depuis leur dernière chasse, il y avait de cela une semaine et des poussières déjà...

-N'utilisez pas la magie pour vous soignez, mademoiselle. Non seulement allez vous épuiser votre énergie, mais en plus, les soins magiques ne sont plus aussi fiable depuis la Grande perturbation... Ne le saviez vous pas?

Il leva sa main au doigts enflammés près de la Matrone, l'incitant à observer les flammes danser. Elles grandissaient parfois spontanément pour redescendre au ras du bout de ses doigts, faisant varier la lumière dans la pièce. Heureusement, les bougies précédemment allumée conservait une quantité de lumière fixe. Les flammes magiques semblaient danser, confrontées à un vent invisible.

-Voyez vous la magie osciller? Imaginez un sort de soin à présent... De quoi vous faire pousser un troisième pied...

Il lui tourna le dos et alla collecter dans son antre les ressources nécessaires pour les soins à promulguer. D'abords un seau d'eau provenant de la petite source dans le grand hall. Ensuite, quelques bout de tissus afin d'éponger et nettoyer. Puis il collecta sur sa table d'alchimie une fiole de curare, une fiole de potion cicatrisante ainsi qu'un pot contenant des feuilles d'aloès séchées. Il ramena le tout vers sa patiente, étalant près d'elle sur la tablette tout ce qui lui était nécessaire à son opération. Il versa un peu d'eau dans le pot contenant la plante séché. Il fourra ses cinq doigts enflammé dans la mixture verdâtre, ce qui eu pour effet d'étouffer la flamme instantanément. Il ne laissa que son index dans la mixture, qu'il se mit à agiter dans un geste circulaire et régulier. Lorsque la pâte épaissit enfin, l'homme reporta son attention sur sa "patiente".

-Je vais m'occuper de votre cheville. Et n'ayez crainte, je connais la routine... Ce n'est pas la première fois que l'un de mes pièges "mords" la mauvaise personne...

Ses chevilles avaient effectivement écopé bon nombre de coup avant qu'il n'atteigne pareille dextérité à éviter les trappes posées au sol. Il essuya négligemment sa main salit contre son pantalon et força doucement la ceinture ceints autour de la cheville afin de la détaché. Les marques avaient déjà prient une teinte bleuté, rien de très jolie à voir. Néanmoins, la ceinture avait fait son travail de garrot et avait certainement permit une perte de sang beaucoup moins importante.

-Ça va être froid, je vais nettoyer votre plaie...

Il fit verser un peu d'eau sur la chair à l'air d'Autone. Puis il passa délicatement un bout de tissus afin de retirer quelques saleté mieux ancrée dans la peau et la chair de la femme. Chaque geste était lent et professionnel. L'homme n'allait pas laisser le reste du monde le faire rater ses soins. Il pourrait poser toutes les question du monde à la matrone, mais cette dernière devait avait tout être soigné. Une fois la blessure propre, l'homme versa une goute de curare raffiné dans la mixture. Il prit part la suite un petit bâton et continua à mélanger le médicament fraichement conçu. Toujours avec le bâton de bois, l'Ombre étendit la mixture tout autour de la plaie de la jeune femme, couvrant entièrement la moindre marque sur la peau du Rossignol. L'aloès allait naturellement hydrater et nourrir la peau de la Matrone alors que le curare allait faire son travail: paralyser intégralement la jambe de la petite femme, du haut du genou au bout de ses orteils.

-Vous allez ressentir un engourdissement dans votre jambes. C'est parfaitement normal, je fais taire la douleur.

Tout en parlant, l'assassin enroulait une bande de lin autour de la mixture, afin de lui permettre de restez en place et du même coup protégé cette zone déjà sensible. Il empoigna par la suite la seule fiole qu'il n'avait pas encore touchée: une potion de cicatrisation. Il tendis cette dernière devant le visage de celle qui devait déjà ressentir un certain bien être après avoir été libérée de la douleur cuisante de la blessure.

-Buvez ceci, mademoiselle, c'est une boisson de soin. Une seule gorgées. Mauvais gout, mauvaise odeur, mais c'est efficace, faite moi confiance... S'il vous plait... Pour cette fois...

Autone secouait la tête, en signe de négation, elle ne voulait absolument pas qu'il retourne à Gloria. Et elle ne pouvait pas lui demander de lui promettre de ne pas y retourner, parce qu'il refuserait, sous le poids de ce que signifie une promesse pour lui. Et si par chance il accepterait, elle en entendrait parler comme de la dernière promesse qu'il lui avait tenu.

-La gamine n'est pas à Gloria Ombre!

Elle ne l'avait pas revue une seule fois depuis un bon moment, ni dans les rues, ni au nid de l'oiseau. Si elle pouvait avoir au moins une arme dans cette discution, un outil et une ressource pour le convaincre...Elle savait que cette jeune fille était importante et elle se sentait un peu mal de l'évoquer pour convaincre Saemon...Mais Autone était persuadée que s'il retournait dans cette ville, il en payerai de sa vie.

La petite matrone soupira en regardant les petites flammes débauchées. Elle pensa d'abord qu'elle n'avait que faire que la magie soit plus puissante, ça ne pouvait qu'aider. Summer leva un sourcil, un troisième pied n'allait pas lui pousser, voyons, mais le sort qu'elle voulait utiliser était particulièrement douloureux et elle ne savait pas si elle pourrait supporter la douleur d'une flamme exponentiellement plus puissante. Elle se disait que la douleur n'allait plus du tout être présente après l'utilisation de la magie, mais si seulement elle pouvait rester éveiller pour le faire...La jeune femme se résigna donc à laisser le corbeau faire.

-Parce que c'était votre piège...

Évidemment, elle aurait dû s'en douter, où alors il ne l'aurait pas trouvé et emmené à un repère tout près. Mais la douleur avait laissé son esprit vagabonder ailleurs. Définitivement, cet homme n'avait pas terminé ses maladresses. La jambe de la matrone trembla légèrement, comme dans un petit spasme quand l'eau tomba sur sa cheville, alors que ses yeux se crispaient et que ses mains se serraient sur elles mêmes. Elle serrait fortement les dents, tentant de ne pas bouger sa jambe. Elle savait bien que ces saletés ne pouvaient pas rester dans sa cheville pendant la cicatrisation, mais de devoir passer un tissus sur une plaie déjà ouverte...Autone avait les yeux fermés, mais seule l'idée de l'image la dégoutait. La douleur s'apaisa enfin quelques temps après que le corbeau ait appliqué la deuxième mixture, laissant le rossignol respirer plus lentement, les yeux toujours fermés, mais le visage beaucoup plus détendu. La jeune femme ouvrit les yeux en entendant la voix d' Ombre, puis regarda la potion dont il lui parlait. Elle leva un sourcil en lui faisant un petit sourire peu convainquant... elle lui avait pourtant expliqué qu'elle était incapable de s'imaginer ne pas lui faire confiance. C'était tout simplement instinctif.

Autone prit la fiole de deux doigts, regardant le contenu quelques secondes. Puis elle prit une gorgée très rapidement, de la même manière qu'on boit un spiritueux, fermant les yeux une fois la fiole sur les lèvres.
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Le rossignol dût rester trois jours au lit, mais elle ne s'ennuyait pas vraiment, assommée par le curare que le corbeau avait intégré dans la mixture qui guérissait sa cheville. La jeune femme avait eu amplement le temps de réfléchir, il y avait longtemps qu'elle n'avait pas réellement eu l'occasion de s'arrêter, sans être influencé par son travail ou certains évènements. En se rendant au nid cette nuit là, même si elle n'était pas certaine qu'elle aurait bien voulu l'avouer, elle était venue dire au corbeau qu'elle acceptait sa proposition. La jeune femme n'avait que les mots ''plus jamais'' en tête lorsqu'elle marchait dans les rues de Gloria, toujours rouge de colère du si petit incident. Saemon pouvait retourner à Gloria s'il le désirait, Autone elle n'y reviendrait pas, du moins pas tout de suite. Pourquoi était-elle partie de chez elle au départ? Certainement pas pour attendre dans une maison close que les choses se fassent toutes seules, comme dans un miracle? Seulement, elle ne savait pas où aller, et elle s'était déjà trompé sur le compte de Gloria. La jeune femme n'était pas décidé, mais un plan se préparait silencieusement dans son esprit.

Ne voulant et ne pouvant pas revenir à Gloria, la jeune femme habitait dans le repère du corbeau. En échange du logis, elle lui rendait quelques services même si elle aurait pu lui offrir des pièces d'or, elle ne savait pas la prochaine fois où la prospérité montrerait le bout de son nez. En fait, c'était presque tout ce qu'elle avait tenté d'éviter en devenant une prostituée...Autone faisait donc la cuisine, dépeçait ses prises, se promettant de lui demander de l'emmener chasser une fois que sa cheville serait moins sensible. Heureusement qu'elle savait coudre, puisqu'elle n'avait rien emmené du tout dans sa fuite, elle avait pu acheter des tissus à des marchands du coin pour se fabriquer des vêtements à la mesure de ses besoins et avait acheté quelques morceaux. Elle était habillée décemment et simplement, mais ses vêtements ne lui empêchaient pas de bouger.

L'idée qu'Autone avait en tête se forgea au fil des jours, elle était un peu nerveuse d'en parler au corbeau, ne sachant pas du tout comment il allait réagir. Alors qu'elle se levait, un matin et qu'elle avait remarqué que l'assassin était déjà éveillé, elle décida de s'approcher de lui et de lancer la proposition, comme lorsqu'on saute dans l'eau froide très rapidement en se disant qu'ensuite, on ne pourrait pas sortir sans avoir plus froid et que l'eau allait finir par se réchauffer.

-Ombre...J'ai...une propositions à te faire. J'avais pensé à Crissolorio mais... je n'ai pas envie de faire confiance à cet homme.

La jeune femme fit une pause, réfléchissant à la manière dont elle formulerait ses mots, elle ne voulait pas lui faire de faux espoirs en lui disant qu'elle acceptait son offre, celle de rejoindre le nid...mais elle ne voulait pas non plus le décevoir en lui annonçant qu'elle partais.

-Je n'ai plus envie de pratiquer mon métier...Non, en fait je n'en ai jamais eu envie mais...j'aimerais vraiment arrêter, pour de bon...Mais je n'ai pas envie de retourner à Gloria. Et j'aimerais malgré tout accepter la proposition que tu m'a faite...le jour de notre rencontre.

La jeune femme regardait l'assassin dans les yeux, espérant bien se débrouiller jusqu'à maintenant.

- J'ai toujours voulu vivre autre chose qu'une petite vie tranquille...cette idée m'ennuie, je veux voir et vivre autre chose. Si j'ai bien compris, le nid devrait recueillir beaucoup d'informations et les vendre...Je veux travailler pour le nid mais...pas à Gloria. Je pourrais aller chercher des informations ailleurs et te les faire parvenir par correspondance. Et...je pourrai revenir au nid, de temps en temps.

Après tout, un oiseau a besoin de voler...

L'assassin resta bien droit debout, un air froid et fixe sur les traits de son visage. Il n'avait pas aimé le ton de la jeune femme, pas plus que la simple phrase qu'elle venait de lancer. Il n'avait pas vu Luna depuis une semaine environs, en fait précisément depuis sont retour de la chasse avec cette dernière où il lui avait avoué être l'homme qui avait accidentellement tué sa mère. Elle lui avait pardonné... Pourquoi était-elle partie dans ce as? Car c'est ce qu'elle avait fait, non? Partir. Disparaitre. Se volatiliser sans laisser le moindre mot, pas ne serait-ce qu'une courte note. "Partie chasser". "Rendez vous à X endroit". Non, rien, le vide, le Néant. Mais pourquoi? L'Ombre connaissait la gamine, elle ne l'aurait pas quitté sans prévenir quelqu'un. Dans le pire des cas, elle partait un jour, voir deux tout au plus, et elle revenait en s'excusant. Mais pas là... Non... L'assassin craignait de plus en plus que le pire ne lui soit arrivé. Elle était une rebelle après tout. Elle trainait cette satané bague sur elle. Le Corbeau lui avait déjà dit que cet anneau allait la tuer un jour si elle continuait de le porter. La Rébellion... Si les rebelles étaient réellement impliqué d'une quelconque façon que se soit dans la disparition de la gamine, l'homme masqué ne l'oublierait pas... Le premier rebelle a croiser sa route allait morflé, le second aussi. Mais il n'avait aucune piste sur l'heure, aucune idée. Il se devait d'aller recueillir le plus d'information possible sur ce qui s'était passé en son absence. Qui sait? Peut-être que quelqu'un avait vu quelque chose.

-Oui, l'un parmi la centaine de piège disposé dans ce boisé... Personne ne vient dans cette région, on la dit hanté par une Ombre malfaisante. Je ne pensais évidement pas vous prendre un jour dans l'un d'eux... Je... Je m'excuse... Sincèrement pour cela...

Par la suite, l'Assassin avait amené dans ses bras la demoiselle au poids de plume jusque dans la pièce servant de chambre. Il faisait noir, mais l'Assassin connaissait l'endroit par cœur. Il déposa délicatement la jeune femme sur le lit de Luna et se releva. La pièce était relativement simple, elle ne se constituait que de deux lit, deux commodes, une armoire adossé à un mur et une immense bibliothèque tranchant la pièce en deux. Sur la commode près du lit ou la femme se trouvait était posé une bougie toute simple, que l'Assassin décida d'allumer avec l'Aide de sa magie. Quelque secondes plus tard, des flammes se mirent à danser de nouveaux au bouts de ses doigts, éclairants un visage où dansait mille question. Là où dansait aussi une peur sans masque. Pareil à un père, l'Assassin était terrorisé pour la petite.

-Je resterai avec vous le temps de votre guérisons... J'irai collecter des informations dans les villages avoisinants. Si les Alayiens font des descentes quelques part, je tâcherai d'en être informé...

Il s'était dirigé vers l'entré de la pièce, l'air songeur.

-Je n'irai pas à Gloria... Pas tout de suite. Si ce que vous dites est vrai, Luna n'y est pas. Si Luna n'y est pas, rien ne m'attends là bas... Outre des oiseaux en pleurs et l'odeur du sang... Reposez vous, Mademoiselle Autone, je m'occuperai de vous.

Sur ses paroles, il avait quitté la pièce. Il avait beaucoup à faire, et en premier lui, se nettoyer de tout ce sang séché qui était ancré sur lui. Un bain lui ferait le plus grand bien, et lui laisserait le temps de songer à tout ce qui venait d'Arrivé. Auphélie, Luna, les oiseaux... L'éternel chaos dans lequel il s'était plongé.

___________

Les jours passèrent lentement. L'assassin chassait comme à son habitude. Forgeait comme à son habitude. Mais en plus de cela, hors de ses coutumes, il arpentait sans relâche les agglomération de demeure tout autour de l'Air Nord de la ville de Gloria. Chaque petit village étaient concerné. Aucun n'échappait au question de l'assassin. Est ce qu'il avait vu un détachement de soldat Alayien. Avait-il vu une jeune fille correspondant à la description de Luna. Y avait-il eu des évènements marquant dans les derniers jours. Rien n'échappait à l'oiseau Noir affolé. Et au milieu de cette razzia, entre les grognement de fureur de l'Assassin et les croassement de Nox, une pistes semblait prendre forme. Un murmure ci et là quelque bribe d'information intéressante. Un combat près du grand temple. Les Rebelles, le Prêcheur, une jeune fille... Les morceaux du casse tête prenait forme petit à petit. Toujours aucun indice pouvant justifier la raison du prix mis sur la tête de ses oiseaux, mais s'était un début.

Au bout du troisième jours, Autone parvenait enfin à marcher normalement, ce qui était plus qu'une bonne nouvelle. La plupart des tâches qu'elle avait réalisé au cours des dernier jour avait été avec une jambe paralysé, ce qui n'était pas très commode pour se déplacer... Alors que le Corbeau travaillait sur un compte rendu des informations qu'il avait accumulé dans les dernier jours, Autone vint le voir pour lui parler. Elle semblait à une personne prête à laisser filer un terrible secret, ou plutôt, une femme qui avait une demande très importante à faire. L'Ombre l'écouta donc, patiemment, la tête appuyé sur sa main, le pouce sous la mâchoire, pareil à un interlocuteur curieux. Lorsqu'elle eu terminé, un silence lourds s'installa dans le hall principale de la tanière du Corbeau. Il réfléchissait à la demande de la demoiselle, incertain de la bonne chose à répondre. Il lâcha le papier et la plume qu'il avait en main, joignant ces dernière ensemble, étreinte l'une dans l'autre devant sa bouche.

-Il te faudra une arme convenable et une armure digne de se nom... Je ne laisserai pas le Rossignol voler sans rien pour la protéger des malheurs de la routes...

Un léger sourire au lèvre, l'assassin se leva et planta son regard dans les yeux d'Autone.

-Une arme à distance et savoir s'en servir, une arme au corps à corps et savoir s'en servir. Une armure solide et un cours sur l'Art de la dissimulation... C'est là la base d'un bon rôdeur. Vous pouvez toujours quitter mon repère si vous le voulez, mais je ne vous laisserai pas voyager au nom du Nid sans être préparer.

Il tendit sa main en direction de la petite femme, l'Air à la fois solennelle et amusé.

-Avons nous là un marché?

La jeune femme avait baissé la tête en attendant une réaction mais son menton se leva en entendant la voix du corbeau. Les yeux d'Autone s'écarquillaient alors qu'ils se déplacaient vers le regard de l'homme. Elle n'avait pas l'impression D'avoir très bien compris...Quoi? Saemon? Lui qui s'était montré si méfiant envers Crissolorio juste pour les petits services qu'elle lui rendait? Et alors qu'elle lui annonçait qu'elle partait...je ne sais où, en fait elle n'en avait elle même aucune idée...Et il lui proposait de lui apprendre à se défendre? Un large sourire se dessina sur les lèvres de la petite femme, il y avait longtemps qu'elle avait perdu contact avec le seul maître qu'elle n'avait jamais eu, et apprendre lui manquait. Ça avait été l'unes de ses excuses pour fuir les maisons closes, c'était donc une des rares choses positives qu'elle pouvait garder en souvenir.

-Je crois qu'il vaudrait mieux travailler sur mes forces, plutôt que mes faiblesses. Les armes à distance ...ce n'est pas une bonne idée. Pour le reste de vos conditions, je suis d'accord. C'est à vous de me dire si l'accord vous conviens toujours.

La jeune femme était redevenue plus sérieuse, de toute manière elle pouvait travailler sur la magie pour faire des attaques à distance et elle préférait entraîner ses forces que ses faiblesses. Elle trouverait bien quelqu'un qui pourrait l'aider en magie un jour, surtout si elle voyageait. Matis lui avait dit qu'il connaissait certaines personnes...mais en dehors de Gloria. Par contre, Autone ne voulait pas que ça implique de rejoindre les rebelles. Elle resterait un oiseau du nid et elle savait que les oiseaux étaient neutres. La jeune femme ne savait pas pourquoi elle s'attachait à cette neutralité, mais elle n'avait pas non plus envie de se retrouver avec les pieds dans les plats plus qu'elle n'en avait déjà le don de le faire.

Délicatement, il pressa la cheville de la Matrone afin de vérifier son état. Elle semblait s'être cicatrisée admirablement bien, ce qui rassura grandement l'assassin. La dernière chose qu'il aurait eu besoin en ce moment, s'était que le Rossignol ai une infection agressive ou bien qu'elle perde son pied suite au blessure. Avec chance, il devait avoir réussit à soigner la blessure avant qu'elle ne devienne sérieuse, voir critique. Il laissa un sourire flotter sur ses lèvres alors qu'il se relevait de toute sa hauteur. Son visage joyeux fut vite remplacer par une expression strict, presque contrarié. Elle ne voulait pas apprendre le maniement d'une arme de jet. La raison lui échappait de façon flagrante. Il m'avait tout bonnement aucune idée de comment traiter cette information. C'est Autone elle même qui se hâta à clarifier ses paroles.

-Il faudra que vous décidiez entre le "tu" et le "vous", Mademoiselle Autone... Nous ne pouvons pas tout deux osciller ainsi dans les politesses.

Un sourire moqueur sur les lèvres, l'assassin fit quelque pas au centre de la pièce, rapidement rejoins par Nox, qui se posa sur son épaule.

-Si vous ne prenez pas d'arme à distance, je vous conseil d'exercer votre magie de votre coté. Je ne peux pas vraiment vous aidez pour cela, mais je serais rassurer de savoir que vous pouvez combattre à distance…

Bon, après ça, la magie n'était plus l'arme ultime depuis que les Alayiens parcouraient Armanda. Mais au moins, c'était un atout de plus à avoir en main. L'assassin frotta l'intérieur de sa main droite à l'aide de son pouce gauche, songeur.

-Que voulez vous que je vous montre dans ce cas? Je suis un assassin, mademoiselle. Je ne peux pas vous montrer à socialiser, seulement à tuer… Je peux vous enseigner l'Art des Ombres, le crochetage de serrure, le maniement du poignard, l'art des poisons… Mais encore là, mon talent premier reste la chasse…

L'Ombre commença à faire les cents pas, pesant le pour et le contre de chacune des idées qui frôlaient son esprit.

-Et encore là, vous semblez vouloir partir… Depuis cet épisodes sur le toit, vous semblez distante… Je peux vous comprendre, mais si vous désirez apprendre, vous devrez rester plus que seulement quelques jours. Autrement, vous n'apprendrez rien.

Il stoppa net, tout aussi soudainement qu'il avait commencé à s'énerver. Il dévisageait Autone, soudainement obnubilé par son image, éclairé faiblement par la lueur des chandelles. Il imaginait son visage sur les corps qu'il avait croisés par dizaine dans sa vie. Il voyait chaque façon qu'elle pourrait mourir, tous aussi horrible les une que les autres… Pourquoi désirait-elle le danger? Se sentait-elle à ce point étouffé en ces murs de pierres?

-Quoi qu'il en soit, je vous laisse le temps de choisir ce que vous voulez apprendre... Si la réponse est "rien", alors sentez vous libre de quitter quand bon vous semblera, j'espère que ce ne sera pas votre choix, pour votre propre bien... Je serai de retour à la tombé de la nuit, j'ai besoin d'aller marcher... seul...

Il passa dans sa chambre afin d'empoigner Murmure et son équipement habituel, qu'il installa un peu partout sur son corps. Ses lames à sa tailles et dans sa botte droite. Son arc et son carquois dans son dos. Sa cape sur ses épaule set son capuchon remonté sur sa tête, où ses cheveux commençaient à être un problème pratique quand venait le temps de viser. Son familier de nouveau installé sur son épaule, il retourna dans le hall principal en lancant à Autone:

-Arme, armure, accessoire, potion, poison... Pensez à ce que vous désirer. Si je suis incapable de le faire moi même, nous irons acheter le tout cette nuit. À bientôt mademoiselle...

Soudainement silencieux, l'Assassin sortie à l'extérieur par l'unique porte du repère. Il inspira longuement, "délivré" du parfum enivrant de la Matrone et de la poussière omniprésente qui torturait ses narines. Avec tout les récent évènement qui lui arrivait, il se demandait vraiment s'il était fait pour mener une vie de simple homme, de simple citadin. Il n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie... Luna: disparue, Auphélie: blessée, supposément partie chercher des soins, et maintenant, Autone qui désirait partir alors que le danger n'avait jamais été aussi présent depuis bien des années. Est ce que e fait de vouloir aimer l'avait rendu à ce point faible? Il se retrouvait souvent dans ses pensé, songeant aux Oiseaux, à son avenir,chose qu'il n,avait jamais réellement fait. Habituellement, s'était lui et lui seul. Faisait-il le bon choix? Il craignait que non. Il craignait l'amour comme il craignait son passé. D'une façon pure et démentielle.

Autone laissa son regard vagabonder un peu partout lorsque son ami vérifiait l'état de sa cheville, la situation la gênait un peu...Elle ne comprenait surtout pas pourquoi il posait ce geste à ce moment, alors qu'ils étaient en train de discuter...presque de marchander un accord. Elle leva un sourcil en le regardant, elle ne savait pas que les convenances avaient autant d'importance pour lui. Autone se fichait bien du vouvoiement et du tutoiement avec Saemon, elle parlait et agissait selon la situation. La petite femme ressentait toujours que sa relation avec l'Ombre était assez ambigüe, elle ne pouvait tout simplement pas toujours agir de la même manière avec lui. Il avait aussi parfois le don de la mettre dans de tels états qu'elle ne pensait même plus aux politesses. En même temps...elle avait fini par s'habituer, mais il insistait toujours pour l'appeler ''mademoiselle'' et ce, même depuis qu'elle lui avait interdit.

-Pourquoi est ce qu'on ne pourrait pas? Vous tenez à ce point à ce que je mesure tout les mots que je vous adresse? Si je vous parle de cette manière c'est que j'ai cru que je pouvais vous dire ce que je pensais...librement, sans avoir à me soucier de me faire snober. Si je me suis trompée, vous pouvez me prévenir...

La jeune femme resta silencieuse au deuxième commentaire de Saemon. Elle le savait soucieux de sa sécurité, mais elle n'avait pas l'intention de considérer toutes ses craintes, le trouvant un peu trop paranoïaques pour que ces premières soient toutes justifiés. Elle tenait à l'écouter, mais pas à lui obéir. Elle réfléchirait quant à ce qu'elle voulait apprendre, il venait tout juste de lui faire cette proposition, elle avait besoin d'au moins quelques minutes pour y réfléchir.

Autone fronça les sourcils en l'entendant dire qu'elle était distante, elle avait l'impression qu'il se mettait sur le dos la raison de son envie de quitter...Mais il avait tort...Bon, sa présence pouvait parfois être un peu difficile mais Autone avait ce désir de partir...très loin depuis toujours.

-Non...Ombre...vous vous trompez...Ce n'est pas vous que je souhaite fuir. Je cherche quelque chose qui m'échappe depuis mon adolescence. Je veux fuir une vie tranquille et ennuyante...Et cette envie de partir est arrivée il y a plusieurs années...Seulement elle m'a menée aux mauvais endroit et cette fois je ne veux vraiment pas me tromper et j'ai l'impression que je pourrais y arriver...Et si ça doit prendre plusieurs semaines ou quelques mois pour que je ne retombe pas aux mauvais endroit ça ne me dérange pas.
La jeune femme baissa la tête, et sourit, un peu nostalgique et gênée.

-J'imagine que j'ai l'air d'avoir hâte...en vérité j'ai l'impression d'avoir quatorze ans à nouveau et de fuguer mais...avec quelque chose au bout de mon chemin...

La jeune femme le regarda prononcer sa dernière phrase avant de quitter le repère. Elle put donc aller s'habiller et se coiffer d'une simple tresse. Elle optait pour la simplicité et surtout ce qui était le plus pratique. Après tout, elle n'avait plus à plaire à qui que ce soit pour gagner son pain. Summer avait passé sa journée à lire un peu, puis elle avait visité le village à voisinant pour socialiser un peu et se changer les idées. À côté, elle réfléchissait à ce qu'elle pouvait demander au Corbeau. C'est en laissant vagabonder son esprit sur la nuit de la chambre écarlate qu'elle s'était souvenue qu'il avait réussi à sortir les trois cadavres hors de la ville et à les brûler sans se faire remarquer. Elle se dit que l'homme devait être assez doué dans l'art de la discrétion. Il lui avait parlé de dissimulation, elle savait donc les mots qu'elle pourrait utiliser.

Elle rentra en début de soirée, la jeune femme avait préparé un repas pour l'arrivé du corbeau. Après tout, cela faisait partie de sa contribution, et il était parti très tôt le matin. Summer avait attendu un peu après son retour avant de lui reparler de cet entraînement.

-Vous avez parlé...d'art de la dissimulation ce matin. Je sais que vous êtes probablement assez doué pour passez inaperçu. Avec un peu de magie, mes dagues doubles et du bon matériel...ce n'est pas trop mal.

-Nommez moi comme vous le voulez, mademoiselle... Je ne faisais que remarquer votre oscillement entre le "vous" et le "tu". Ce n'étais qu'une remarque.

Il avait marqué une pause, occupée par la remarque de la jeune femme. Elle avait d'une certaine façon de bonne raison de vouloir partir, même si l'Assassin n'arrivait pas à comprendre précisément, à ce mettre dans sa peau. Il n'avait pas vécu ce que elle avait vécu. Il avait pratiquement grandit par lui même, près ou dans la forêt dans la grande majorité de son temps. Il avait pratiquement de la sève à la place du sang, métaphoriquement parlant bien évidement. Après avoir glissé un dernier mot quant à son avis sur les leçons qu'il proposait et ses estimations quant à son retour, l'homme quitta son repère, prenant bien le soin de fermer le pan de pierre masquant l'entrée. La marche allait être longue et revigorante. Il l'espérait vivement.

_____

L'assassin avait passé la journée entière dans les bois avec Nox a parcourir les terres qu'il considérait comme les siennes. Chaque fois qu'il croisait l'une de des dispositions métalliques au dent d'acier, il repensait à Autone, et à toute les personnes qui avaient pût être victimes de ses pièges. Dans ces débuts, il avait installé pareil dispositif en cas de poursuite, afin de leurrer de potentiel assaillant dans un terrain entièrement disposé à son avantage. Puis les hivers avaient passé. Certain pièges avaient disparue, certain remplacé, d'autre détruit. L'Ombre avait baissé considérablement ses défenses à la venu de Luna, afin d'éviter un malheureux incident. Il avait également retirer le piège originellement disposé à l'entrée de son repère, supposant que la gamine pourrait oublier l'existence de ce dernier et en mourir bêtement. Mais à présent, cette dernière n'était plus la... Et Autone le quitterait à la première occasion. Elle semblait si attirée par cette soif d'aventure, le Corbeau n'arrivait pas à procéder ce raisonnement. Il était assassin car les circonstances de son existence l'avait mené sur cette voie. Il avait tenté de changer, et le voilà à présent brisé, ayant perdu tout ce à quoi il tenait. Était ce vraiment le désir profond de la petite femme? Tout risqué avec comme seule compensation la possibilité, aussi mince soit elle, d'une vie meilleure?

Deux faisans pendant dans l'une de ses mains, l'homme retournait tranquillement en direction de sa tanière. Il était décidé à aider Autone, quoi que cette dernière choisisse. Si elle désirait l'aventure après avoir passé sa vie cloîtrer entre les quatre murs d'un bordel, elle avait bien le droit. Ne plus avoir à sentir le souffle chaud et malodorant d'un homme alors que ce dernier s'agite et couine pareil à un porc en chaleur, oui, elle avait bien le droit de vivre autre chose. Les ténèbres ceignaient à présent la forêt, plongeant cette dernière dans une paix comme seul le rôdeur savait apprécier. C'était la l'enseignement d'une vie. Il ne pensait pas qu'Autone apprendrait à aimer la nature de la sorte en quelque semaine, mais au moins, elle serait forcée de la respecter. Il revint donc chez lui, un peu essoufflé de sa marche, mais surtout affamé. Avec surprise, il huma une odeur alléchante provenant de sa demeure. Elle faisait de la cuisine? Il déposa ses prises sur un comptoir avoisinant la débouchée de l'entrée et regarda la tablé. Cela semblait être préparer pour lui, la nourriture était encore fumante. Autone s'était attendu à son retour à la noirceur de ce qu'il pouvait voir. Il s'installa donc à table, le ventre criant famine. Il regarda Autone, vêtu et coiffé simplement. Il ne put s'empêcher de sourire en la voyant ainsi. La Flamme ne faiblissait pas, peu importait comment elle se montrait à ses yeux.

-Merci pour ce repas, mademoiselle, c'est plus qu'apprécié. Et... J'Aimerais simplement profiter du moment pour vous dire que vous êtes très belle ainsi, le saviez vous? La simplicité vous vas très bien, quant à moi.

Il prit une bouché de ce qui ressemblait au poisson qu'il avait pêché la veille. Sentir la nourriture chaude descendre le long de son œsophage était toujours un délice quand le Corbeau était affamé, ce qui arrivait relativement souvent. Il n'était pas riche et même si un auberge était à son nom, il n'avait jamais abuser de ses réserves. Il avait un profond respect pour la nourriture, en ayant que trop souvent manqué dans sa vie. Non pas qu'il considérait cette dernière comme étant sacré, mais lorsqu'il en possédait, cette dernière avait plus de valeur que l'or ne pourrait en avoir. Il écoutait Autone faire sa demande, pensif sur cette dernière. Il profitait du fait qu'il avait la bouche pleine afin de pouvoir songer à la meilleure réponse à donner. Il n'avait pas particulièrement penser à rendre Autone plus subtile dans ses déplacement, considérant son poids et sa taille, la rendant peu détectable, mais il était tout aussi vrai que sa maladresse naturelle pouvait facilement faire tombé la subtilité de ses gestes et de ses déplacements. Il lança finalement, une fois sa bouché déglutie:

-La dissimulation? Si c'est ce que vous souhaitez, mademoiselle. Vous pouvez prendre l'une de mes capes dans mon armoire, près de mon lit. La règle numéro un de la dissimulation est évidement de se fondre dans le décors... Le Rossignol devra donc être de noir vêtue au moins le temps des voyages, souvenez vous de cela, Autone.

Il reprit une bouché, imiter presque aussitôt par son oiseau, lui aussi cloué d'un appétit féroce. Si c'est ce qu'elle souhaitait, c'est ce qu'elle aurait. L'Assassin s'était déjà rendu à l'évidence, à présent, tout allait se concrétiser.

-Nous commencerons ce soir, mademoiselle. Je vous laisse une heure pour vous préparer adéquatement. Cette nuit, nous allons jouer avec le monde des Ombres...

La jeune femme regardait le plat de bois qu'elle s'était servie avant de s'asseoir, elle avait faim depuis un moment mais elle avait tenu à attendre que l'Ombre revienne avant de préparer son repas, ainsi que de le manger. Autone sourit à la remarque de son ami et rit intérieurement. Si c'était la simplicité qui le charmait, Ombre l'avait vue sous son habit le plus simple. La jeune femme regarda silencieusement le corbeau, affichant un sourire édenté. Elle n'avait même plus l'impression que cette nuit était arrivée...Elle arrivait à reprendre confiance envers son entourage et n'avait même pas envie de se méfier du compliment. Cette simple remarque aurait pu la faire bouillir de colère auparavant.

-Merci Ombre. En fait, c'est la manière dont je me suis toujours habillée en dehors de mon travail...Et ça inclut les petits contrats du trésorier...j'imagine que tu ne m'as pas tellement croisée dans ce contexte.

Elle portait un regard sur la jupe qu'elle s'était cousu, en y pensant deux fois, c'est vrai que ça changeait beaucoup de ce qu'elle dégageait en tant que Matrone. Et Saemon n'avait pas connu Autone autrement que par son métier. Oh, il la connaissait quelques aspects de sa personnalité, mais il ne savait rien du tout de qui elle avait été avant de s'enfuir de sa première maison.
La petite femme recommença à manger en écoutant ce que le corbeau lui expliquait alors qu'un sourire se dessinait au coin de ses lèvres. C'est peut être ce qu'elle dégageait, mais il lui parlait comme si elle n'y connaissait rien du tout. Elle n'était probablement pas aussi douée que lui, mais elle en savait plus que les bases. La jeune femme rit un peu en souriant, interrompant quelques secondes son repas.

-Je ne suis probablement pas aussi forte que vous, mais je ne suis pas une novice.

Elle se souvenait bien de comment elle avait dû apprendre à se défendre, quatorze ans dans un bordel, c'est obligatoirement être la coqueluche et la protégée de beaucoup de filles. Autone avait eu la chance de se faire expliquer et apprendre ce que certaines auraient voulues savoir plus tôt. Et elles lui avaient partagé leur expérience dans une illusion que ça rendait leur propre passé moins difficile.

Lorsqu'elle eut terminé son repas, le rossignol se rendit dans sa chambre pour changer ses vêtements. Elle avait fabriqué des pantalons, malgré que ce ne soit pas très féminin, elle savait que ça pouvait être pratique. Autone portait aussi une robe noire , assez courte mais au moins, elle n'était pas dans ses jambes. Elle prit ses dagues doubles au cas où elle croiserait une personne mal intentionnée ou un animal dangereux. La petite femme glissa les armes dans les fourreaux improvisés accrochés à la ceinture qui était attachée à sa taille. Elle sortit ensuite de la salle pour aller voir l'armoire dont le corbeau lui parlait. Ses capes étaient restées à sa maison close et l'une d'entre elles était toujours au nid de l'oiseau depuis sa fuite. Summer cherchait la cape la plus courte, et idéalement un peu plus petite aussi...mais une capuche était idéale même si ça affectait un peu la perception. C'est que la petite femme n'avait ni la taille ni la carrure du loup.

-Je n'ai rien d'autre en particulier à préparer. C'est donc quand tu veux.

Autone sortit de l'armoire la plus courte cape qu'elle avait trouvé. Puis, elle se retourna pour adresser un sourire au corbeau.

-Mais...comment est ce que tu compte m'entraîner la dissimulation? J'ai du mal à me l'imaginer. Pour apprendre à se battre c'est facile...mais là, un peu de créativité va être nécessaire.

D'une voix très neutre et sans bavure, l'homme répondit à la remarque de la Matrone.

-Vous n'êtes peut-être pas novice, mais vous n'avez pas passée votre vie à tuer ou être tué. Apprendre la dissimulation dans ce genre de contexte devient une façon de vivre -façon que je vous transmettrai aussitôt ce délicieux repas terminé-.

Il continuait de manger son repas, tranquillement, savourant chaque variété dans la nourriture. Il avait remarqué que depuis les événements du 10 Mars, les perturbations avaient quelques peu perdues en force. Peut-être était-ce l'habitude, mais peut-être aussi que la trame magique du continent reprenait son cours normal, un peu comme les cru d'une rivière retournant dans son lit après avoir inonder une région. La magie, pareil à l'eau, était peut être sujette à des fluctuations momentanée qui sait? Il était un mage si faible qu'il pouvait très bien ne pas avoir remarqué de changements dans les dernières années. Et, toujours suivant cette logique, il aurait ressentit le dernier changement car il aurait été comparable à un typhon, le plus gros jamais ressentit dans son existence. Cette théorie se tenait, mais il lui manquait plusieurs détails complémentaires. Et ces détails allaient attendre la fin de son repas, et la fin de l’exercice de cette soirée qui devenait de plus en plus une nuit. Une fois terminée, l'homme masqué alla rincer sa vaisselle dans la source d'eau ouverte dans le grand hall et serra ses avoirs avec le peu d 'ustensile qu'il possédait. Autone revint le voir, prête et parée à son entraînement. L'homme masqué esquissa un sourire, heureux d'un certain sens de la voir si motivée. Elle l'avait dit elle-même après tout, elle se sentait comme une jeune de quatorze ans sur le point de commettre une fugue, ou un autre acte risqué du genre.

Elle se disait prête à débuter sa leçon. Tout en équipant son arc par dessus sa cape, l'Assassin écoutait l'Interrogation de la petite femme. Elle avait bien raison, la dissimulation n'était pas quelque chose de simple à enseigner au premier aperçu. Il avait put le constater alors qu'il avait transmit son savoir à Luna, il y avait presque un an de cela, déjà…

-Apprendre l'Art des Ombre relève d'avantage d'une compréhension intellectuel en la matière plutôt que la maîtrise d'une quelconque technique.

Il ajustait la courroie de son arme sur sa poitrine, au niveau de l'écaille du dragon qui reposait sur son pectoraux gauche, débordant presque sur l'entièreté de son poitrail. Le symbole de sa foie nouvelle, près de son cœur.

-Pour ce soir, je vous enseignerai à vous fondre dans la noirceur et le silence de la nuit. Je vous montrerai à tenir tête au rayon lunaire sans dévoiler votre position par le bruit de vos pas. Nous commencerons simplement ce soir, et plus le temps passera, moins je ne vous ferai de cadeau.

Sur cette remarque se voulant réfléchit au départ, mais quelque peu moqueuse à la fin, l'Ombre invita la femme à le suivre d'un mouvement de mains. Nox le suivis aussitôt, venant se poser à son endroit de prédilection sur son maître : son épaule gauche, ou plutôt, son épaulette gauche.

______


La nuit était de plus en plus étouffante. LA lune, elle, déjà haute dans le ciel, éclairant les lieux de son habituelle lumière bleutée, laissant cette impression surnaturelle dans l'air. Les arbres rayaient cette lumière céleste en de fines lignes de lumière, un cauchemars pour tout assassin cherchant la couverture parfait. LA lune était presque pleine après tout, ce n'était pas l'idéale pour commencer, mais Le Corbeau ajusterait la difficulté de sa leçon en conséquent. Il marchait aux cotés de la matrone, écoutant avec attention les bruits ambiants, le bruit de ses pas, et des pas de la petite femme.

-Nous allons nous éloigner un peu du repère, la zone où nous nous dirigeons est dénués de pièges, histoire d'éviter de répéter une malheureuse histoire…

Il était encore navré des résultats de sa paranoïa, mais il ne pouvait agir que sur ce qui arriverait, et non pas ce qui était déjà arrivé. C'est pourquoi il restait prévoyant.

-Écoutez bien, écoutez vous, mademoiselle. Écoutez vos pas, écoutez la forêt, imprégnez vous de ces bruits, appropriez vous cette ambiance de paix.

Quelques insecte, le doux sifflement du vent et le léger craquement des feuille sous les pas des deux humains constituaient les seuls son audible autour d'eux. L'Air était assez froid pour permettre au souffle chaud de l'homme de se condenser devant lui lors de ses expirations, mais pas assez pour le faire grelotter.

-Arrêtez vous un moment. Écoutez bien mes pas, mademoiselle.

Il continua à marcher devant la Matrone, faisant craquer les feuilles mortes et quelques branches sous ses pas. Puis, soudainement, le silence se fit. L'assassin avançait toujours, mais plus aucun son n'était émit par ce dernier, seulement le sifflement du vent et les insectes. Nox vint briser cette ambiance en laissant surgir de son bec un long croassement, qui fit sourire l'Assassin. Il se retourna en direction de son élève du moment, désirant remplir son rôle.

-Vous voyez? C'est très simple comme technique. Vous ne pouvez pas éviter toutes les branches et toutes les feuilles sur le sols. Ce qu'il faut faire alors, c'est d'alléger vos pas. Marcher en levant haut les pieds, les faire glisser sur le tapis naturelle de la forêt. Caresser la terre de vos pas. Essayez maintenant, mademoiselle…

Il ne pensait pas qu'elle aurait de la difficulté à se faire légère, connaissant que trop bien son poids ridiculement faible, mais même un oiseau faisait du bruit en marchant dans les feuilles. Il ne s'Attendait pas à ce qu'elle réussisse du premier coup, mais à chaque essaie, il pourrait la rectifier, la corriger, et l'aider à ainsi s'améliorer. Il croisa ses bras contre sa poitrine, en position d'attente, attentif au déroulement des choses.

La jeune femme était restée silencieuse à la réponse du corbeau, définitivement ni l'humour, ni la légèreté ne fonctionnait avec lui. Et elle n'avait envie de se remettre en colère comme à sa remarque de ce matin. Elle n'avait donc tout simplement pas répondu, hochant la tête en laissant son sourire s'éteindre. Puis ce dernier revint discrètement à sa dernière remarque...Elle détestait qu'il ignore ce qu'elle disait, mais elle avait quand même très hâte de commencer.


Summer se contenta de suivre silencieusement le corbeau, en regardant où elle mettait les pieds. Saemon le disait lui même, elle n'avait pas envie de se blesser à nouveau. Et elle n'avait surtout pas besoin de se faire couper les ailes alors qu'elle était sur le point de partir. Et elle savait qu'elle aurait besoin d'être en forme pour suivre l'entraînement de son ami pour qu'il la laisse partir par la suite.

Autone écouta les sons audibles dans la forêt, elle mettait un nom sur chaque bruit et les comptait. Le bruit de leur pas s'ajoutaient à cela, elle savait qu'elle pouvait compter sur le nombre de sons pour savoir si quelqu'un d'autre était présent...Puis elle s'arrêta à sa demande, se disant que si on procédait de la même manière qu'elle, elle serait rapidement détectée. La jeune femme écoutait le corbeau, attentive à ses instructions. Puis elle leva un pied pour le poser devant elle...évidemment le résultat n'était pas concluant, on entendait les feuilles craquer sous son pied. Puis elle fit un deuxième pas avec une moue un peu déçue au visage. Pas qu'elle s'attendait à y arriver dès le début mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir au moins l'air de savoir qu'elle n'avait pas réussi. Elle s'arrêta après quelques pas bruyants pour bouger les orteils et faire un saut le plus haut possible. Autone s'imaginait que le corbeau la regardait en la jugeant un peu...tant pi. Elle pouvait bien avoir sa manière de relâcher la pression. Puis même si ça pouvait sembler un peu ridicule, elle levait le pied assez haut avant de faire un pas. On entendait encore quelque chose, mais c'était un peu moins pire. Elle pensa à ce moment que cet exercice pourrait être beaucoup plus facile sans chaussures...mais comment était-ce possible de voyager de cette manière? En plus de se faire des blessures à long terme, ce qui ralentit...Mauvaise idée...
La jeune femme finit par alléger la hauteur de ses pas, continuant toujours de marcher. À un moment donné, elle s'était retourné puisqu'elle s'était un peu trop éloignée et jusqu'à un certain point les bruits étaient effacés par la distance. Elle marchait donc en direction du corbeau et ça devenait tout de suite plus intimidant de se retrouver face à celui qui l'évaluait en quelques sortes et de devoir tenter de réussir ce qu'il lui apprenais.

Autone réussit enfin suites à de longues minutes, elle s'arrêta après avoir fait plusieurs pas silencieux, réalisant ce qui se passait et portait son regard vers le corbeau en lui adressant un sourrire.

(Tu me diras si ça te va, je ne savais pas trop combien de temps ça devait prendre...donc voilà x) )

Malgré son sérieux Glacial du moment, l'assassin renvoya un sourire à la petite Matrone. La discrétion était un art qu'il fallait comprendre avant tout. L'assassin était confiant face au résultat du Rossignol, convaincu qu'elle pourrait cependant faire encore mieux. Elle avait la chance d'être petites, légère, discrète de nature en fait. Ainsi, elle avait un potentiel énorme. Jumelé au fait qu’elle avait déjà retiré la vie à un assassin professionnel, l’Ombre pourrait avoir des raisons, étrangement, de craindre cette femme. Mais il la connaissait quelque peu. Loin d’être complice avec cette dernière, il avait eu l’occasion de la regarder aller, d’examiné ses réactions, ses avis, ses valeurs faces à différentes circonstance. Elle avait tué, mais elle ne serait pas une assassine de sitôt. Elle prouvait actuellement qu’elle avait du potentiel à la dissimulation tactique, mais c’était pour une question de survie, de défense, et non d’attaque…

-C’est bien, mademoiselle Autone. Mais il faut s’exercer fréquemment, car c’est ce qui est particulier avec l’art du camouflage : une erreur, et tout peut être perdu… Un crochetage raté peut être recommencé. Une cible manqué par une flèche peut être remise en joue, mais si vous faite sauter votre couverture alors qu’il y a des ennemis dans les environs, vous n’aurez plus que deux choix; courir ou vous battre.

Il se mit aux côtés d’Autone et refit son exemple, cette fois ci, aucun son superflue ne pouvait être perçu autour d’eux. Un déplacement parfaitement silencieux.

-Recommencez.

Et Le Corbeau croisa de nouveau ses bras, redevenant sévère et froid. Ses yeux examinaient les mouvements d’Autone, et à chaque reprise, il la rectifiait sur sa tenue, sur la façon qu’elle avait de déposer ses pieds au sol, sur la vitesse de ses déplacements. ET c’est ainsi qu’en un rien de temps le temps ne fut plus rien. Les heures passèrent rapidement devant l’homme implacable et la femme déterminée
____
Ainsi, près d’une semaine passa sur ce simple entrainement. L’Assassin ne pouvait pas entrainer Autone à chaque instant, puisqu’il devait également se rapporter au Souffle afin de justifier sa disparition, et chasser, afin de pouvoir survivre à deux dans sa tanière. De plus, Saemon éprouvait parfois le désir de se retrouver seul en forêt, pour plusieurs raison qu’il gardait pour lui évidement. Il avait concentré l’entrainement d’Autone sur un principe et une seul pour une bonne raison : il était facile de se cacher en ville, on pouvait y trouver mille et un racoin servant potentiellement de parfaite cache. Le sol pavé des villes n’émettait aucun son lorsque l’on marchait dessus et surtout, les cités étaient habituellement gardées. La forêt, elle, n’aidait jamais la personne cherchant refuse. Chaque pas faisait craquer une branche morte ou un paquet de feuille. Le sol retenait l’image des pas de la personne souhaitant passer inaperçue. Et au comble du malheur, une course pouvait faire déboucher le coureur directement sur un ravin, une rivière, ou tout simplement une élévation rocheuse inaccessible. Et tout cela était compté sans la présence des bêtes sauvages et des bandits prenant possession des forêts de l’empire. Si le rôdeur savait vaincre la forêt, il vaincrait sans mal la ville.

Mais même si le Corbeau voulait garder l’entrainement du Rossignole simple et concis, il devait néanmoins tester un point important de la dissimulation : le stress. Pour se faire, une nuit plus sombre que la première nuit du début de l’entrainement de la Matrone, le masqué avait guidé son élève du moment plus profondément en forêt, longeant le petit lac bordant son repère. Arrivé à environs dix minutes de marches, l’Assassin s’était arrêté, dévisageant Autone d’un sourire en coin.

-Nous allons mettre la base de ton entrainement à l’épreuve. Je vais me diriger en direction de mon repère, vous aussi, sans m'alerter. Chaque fois que je vous verrai, je tirai une flèche en votre direction. Essayez de ne pas faire de bruit, mademoiselle, et bonne chance.

Il s’était retourné aussitôt et avait disparu dans les Ombres de la forêt. Il était redoutable avec un arc, mais à un niveau rarement égalé pas un humain selon lui. Il guidait ses flèches avec une telle précision que la magie elle-même semblait être utilisée… Se considérant assez loin de sa « cible », l’homme empoigna Murmure et encocha une flèche qui décolla en moins d’une seconde pour aller se ficher contre l’arbre derrière la petite femme, au niveau de la tête. La chasse avait débuté.

La jeune femme avait silencieusement écouté l’homme parler et avait recommencé lorsqu’il lui avait demandé, sans broncher. Cela ne faisait que quelques minutes qu’ils avaient commencés, elle n’allait pas commencer à se plaindre maintenant, ou alors, la semaine n’était définitivement pas terminée…et que dire du ou des mois à venir. Mais petit à petit, ses pas se faisaient plus silencieux, à l’aide des commentaires très fréquents du corbeau qui corrigeait presque chacun de ses pas. Elle tentait de l’écouter, même si elle avait parfois du mal à exécuter exactement ce qu’il lui demandait et regrettais assez rapidement, comme une enfant qui se sentais coupable de ne pas réussir ce qu’on lui demandait.

La jeune femme passait presque tout son temps à lire, en dehors de l’entraînement et aussi à faire de petites tâches…ce qui était la moindre des choses vu l’hébergement et surtout l’entraînement. Une petite routine s’était installée, des habitudes…Mais comment comparer sa situation à quelque chose d’aussi stable qu’une routine? Elle ne savait pas comment elle allait remercier le Corbeau, ce qu’il faisait était un cadeau qui avait beaucoup plus de valeur que la plus part des biens matériels qui pouvaient intéresser Autone.
Ils avaient longé le plan d’eau qui devançait de nombreux arbres dans le repère de l’Ombre. C’était un joli terrain qu’ils avaient, en y repensant. Un endroit presque privé, Autone ne s’attendais pas à tomber sur un inconnu en s’entraînant, elle ne craignait donc pas le jugement, ou bien de blesser accidentellement quelqu’un. La jeune femme avait quand même en tête ce scénario d’un Alayen dont l’orgeuil serait plus grand que sa peur, et qui se ficherait complètement des rumeurs sur cette petite parcelle de terrain, supposément hantée par une Ombre. Hantée n’était tout simplement pas le bon mot…Habitée serait plus exact, et moins superstitieux.
-Nous allons mettre la base de ton entrainement à l’épreuve. Je vais me diriger en direction de mon repère, vous aussi, sans m'alerter. Chaque fois que je vous verrai, je tirai une flèche en votre direction. Essayez de ne pas faire de bruit, mademoiselle, et bonne chance.
La jeune femme fronça les sourcils en entendant l’ombre…Elle se demanda silencieusement ‘’Quoi?’’. Cela lui semblait un peu violent, mais surtout, elle ne comprenait pas que l’homme lui lance des flèches…allait-il vraiment la blesser chaque fois qu’elle manquait son coup? Mais les explications se firent toutes seules lorsqu’une flèche passa très près de sa tête, avant d’aller se planter directement dans l’arbre qui se tenait derrière Autone…Mais…tout cela n’était pas un peu dangereux? Et si elle était en plein mouvement lors de son tir? Et que sa flèche l’atteignait accidentellement? La jeune femme se mit à courir quelques secondes après ce tir, mais elle avait complètement oublié de rendre ses pas silencieux. Elle se reprit donc après quelques pas déjà faits, et partit rapidement vers une direction peu mesurée. En fait, elle cherchait tout simplement l’endroit le plus appropriée pour se cacher, histoire de commencer quelque part. Elle cherchait donc l’obscurité, le feuillage, mais pas n’importe quoi…Elle savait bien qu’il ne fallait pas rester coincé entre les branches. Malheureusement, elle ne pouvait pas compter sur le bruit des pas de l’homme pour savoir s’il était assez éloigné puisqu’il se faisait tout simplement absent, elle décida donc de commencer à se déplacer, devant vérifier d’abord si le corbeau était déjà beaucoup trop près. Elle le trouva un peu plus loin, heureusement la tête tournée ailleurs, la jeune femme dût donc se dépêcher à bouger, elle ne pouvait pas rester là. Mais l’homme avançait toujours vers son repère et Autone était toujours à la case départ. Le rossignol cherchait par où passer, d’un côté, un peu plus loin, il y avait l’étendue d’eau, de l’autre, Saemon qui ne tarderait pas à aller voir de son côté. Et elle ne pourrait pas se concentrer à se cacher bien plus longtemps, elle devait bouger et éventuellement retrouver le repère. Puis elle regardait vers l’étang, qui n’était en fait pas très loin et se mit à marcher dans cette direction puisque pour l’instant, c’était sa seule manière d’échapper au corbeau. Autone porta quelques secondes son regard sur l’eau, déçue de ne pouvoir observer que son immobilité, puis elle se ressaisit, voulant se concentrer sur sa tâche…Mais elle revint rapidement à l’eau, une idée différente en tête cette fois ci. Elle pouvait très bien l’utiliser pour rejoindre le repère…La corbeau ne la chercherait jamais là, et surtout, elle avait beaucoup plus de rapidité à la marche qu’à la nage. Elle n’utilisait tellement jamais cette capacité qu’un moment, elle n’y avait simplement pas pensé.
Autone se dirigea donc vers l’étang, posant d’abord un pied sur l’eau, puis un deuxième avant de se mettre à marcher plus rapidement. Cette sensation était toujours aussi étrange…Définitivement, sentir de l’eau sous ses pied, et ne pas être mouillé, c’était assez bizarre. Puis elle commença à marcher rapidement vers l’endroit où elle avait passé beaucoup de temps dernièrement…le repère du corbeau.

C'était un peu abusif que de tirer sur une femme la nuit en pleine forêt sous prétexte d'un entraînement. Cependant, ce n'était pas quelque chose que l'assassin considérait de réellement dangereux. Il visait toujours de façon impeccable, et jamais dans sa vie il n'avait raté sa cible. C'était quelque chose pour la quel il tirait une certaine fierté. Après tout, tout ce que l'assassin avait appris avait été réalisé de façon autodidacte. Seul la lecture, l'écriture et l'herboristerie était exclu de cela. Son défunt mentor lui avait légué ce savoir qui en sommes avait constitué la base de son immense savoir actuel. Néanmoins, en tant qu'humain, Théodore Tidus avait été un horrible individu, et l'ombre ne regrettait pas une seule seconde de l'avoir abattu.

Afin d'aider son apprentie sur l'exercice du moment, l'assassin marchait nonchalamment en direction du repère, regardant dans toutes les directions, se mettant parfois volontairement de dos afin de laisser l'occasion à Autone d'avancer de cachette en cachette. Étrangement, la forêt était pratiquement muette. L'homme masqué n'entendait rien, ce qui n'était habituellement pas un bon signe. Est-ce qu'Autone avait non seulement quitté le point de départ ou elle avait débuté l'exercice? Larcher avait pensée à sa stratégie et avait coincé la matrone entre l'étendu d'eau et lui, de façon à ce qu'elle soit dans l'obligation de se rapprocher de lui pour avancer de façon efficace. Or, aucun signe de sa présence... Était-elle devenue si subitement doué en une semaine? Probablement pas à bien y penser... Elle était douée, mais une évolution du genre était impossible. Curieux, l'ombre avança plus rapidement vers le repère, se rapprochant de plus en plus du petit lac, histoire de déboucher devant la Flamme et d'arrêter de soudainement s'inquiéter pour elle.

Des clapotis... D'où cela venait il? De l'eau, bien évidemment, mais que faisait ce bruit? On aurait dit que quelqu’un tapait régulièrement sur la surface de l’eau, mais délicatement, comme si l’eau n’était qu’effleuré… Le Corbeau eu rapidement réponse à son questionnement alors qu’il voyait la silhouette reconnaissable d’Autone… Marcher sur l’eau. Sur le moment, l’homme ne réagit pas, n’était pas certain de bien voir la scène. Mais pourtant, elle était bien là… Sur le coup, l’Ombre se dit qu’elle possédait le même type de botte que lui, soit des bottes magiques permettant de flotter quelques secondes au-dessus d’une surface, mais en même temps, cela n’était pas possible, car à en voir la distance et la vitesse de déplacement de la petite femme, la magie des bottes enchantées aurait lâché depuis un bon moment déjà. Un sort alors dans ce cas? Quoi qu’il en soit, elle venait de le déjouer comme s’il n’eut été qu’un amateur, ce qui honnêtement blessa son orgueil. Réalisant qu’elle arriverait avant lui à la tanière, il s’élança vers cette dernière, afin d’y arriver au moins dans le même temps que son apprentie du moment.

Il surgit brusquement en face d’Autone alors que cette dernière venait de poser le pied au sol. Il avait rengainé son arme avant d’Avoir piqué sa course et se tenait devant la petite femme, les bras croisé, à la fois satisfait et froissé du choix de la matrone.

-C’était… Haaaa… C’était bien joué, bon!... Ce n’était pas vraiment le but de l’exercice… Mais bon, d’un côté, c’était intéressant… Est-ce que vous marchez souvent sur l’eau comme ça?

Il avait employé un ton un peu moqueur, bien que sa question fût bien réelle. Il n’avait jamais vu la femme agir de la sorte, quoi que, en y pensant bien, il ne connaissait pas réellement les capacités réelles d’Autone. Ils devraient tout de même recommencer l’exercice, c’était certain, mais en même temps, ils n’étaient pas vraiment pressés.

-Est-ce que vous avez d’autre truc du genre de caché dans votre manche mademoiselle? Histoire de ne pas me récolter une boule de feu derrière la tête…

La jeune femme regarda le corbeau comme si elle était une enfant qui venait de faire une bêtise en voyant son air dur. Elle recula d’un pas, puis deux sur l’étang par réflexe. Par Dracos, pourquoi devenait-elle aussi jeune mentalement lorsqu’il s’agissait de faire autre chose que de satisfaire un homme? Autone avait dû grandir beaucoup trop tôt, alors l’enfant qui n’a jamais vécu resurgissait lors des moments de bonheurs, quand elle ne ressentait pas le besoin de se défendre mentalement. Puis Summer sourit en voyant que Saemon utilisait un peu d’humour, elle avait toujours les deux pieds sur l’eau.

-Désolé. J’imagine que tu veux qu’on refasse l’exercice, sans marcher sur l’Eau cette fois?

La jeune femme rit un peu avant de reprendre :

-À vrai dire, ça m’a servi très peu de fois. Mais je me souviens que…quand j’étais plus jeune…j’agaçais mes amis avec ça.

Il pouvait bien s’imaginer une partie de chat qui pouvait vraiment énerver un enfant qui n’arrivait pas à aller aussi rapidement dans l’eau. C’était un peu ça en fait…leur entraînement, même si les rôles ne s’échangeraient pas. Autone eut un petit sourire en coin, elle avait tenté de lui dire, il ne l’avait pas pris au sérieux ou bien il ne l’avait pas cru, peu importe, mais il la traitait sans cesse comme si elle n’y connaissait rien du tout. S’il voulait savoir, il n’aurait pas dû être si bête le premier soir de l’entraînement.

-Pourquoi est-ce que je te le dirais si j’avais d’autres tours dans ma manche? Je sais que tu es supposé m’entraîner, mais toutes les autres personnes que j’affronterai ne sauront pas plus que toi. Et puis de toute manière, la dernière fois que j’ai tenté de te le dire, tu m’as solidement envoyé promener.

Elle n’afficha pas d’air boudeur, même si elle aurait pu le faire en d’autres circonstances. Non, là elle était fière de son coup. En fait, elle trouvait drôle d’avoir pu surprendre un peu le corbeau. La jeune femme n’avait qu’un sourire au visage, pas de toutes ses dents mais quand même joyeux. Elle avança un peu pour se retrouver sur la terre ferme.

-Alors, on recommence? Je comprendrais que tu refuses parce que tu es fâché. , dit-elle d’un air un peu moqueur avant de rire

Ça y est, il recommençait. Il l’avait tout de suite vu dans la réaction d’Autone, dans la formation de ses traits. La stupeur? Vraiment? Il avait été dur à ce point? Il s’était pourtant voulu plus délicat que ses gestes ne voulaient le laisser croire. C’était impressionnant, d’ainsi marcher sur l’eau, il ne pouvait contredire cela, mais en même temps, le fait qu’elle ait outrepassé sa vigilance l’avait contrarié. Il n’avait le droit de la traiter ainsi pour la seule raison qu’il était froissé à propos de son propre manque de vigilance. Il soupira, désolé d’avoir encore été aussi asocial. Il avait de la difficulté avec tout cela, parler, comprendre, réaliser l’humanité derrière les autres, réaliser que ses paroles avaient des conséquences directes sur les émotions de ses interlocuteurs, dans ce cas-ci, son interlocutrice. Bon, au moins, il l’avait faire sourire, s’était un début, il se sentait moins mal du coup…

-C’est une capacité extrêmement intéressante, mademoiselle Autone… Il y a sans doute moyen d’exploiter cette dernière dans bien des circonstances dangereuses.

Encore une fois, il souffla à la remarque du Rossignol. Le début de son commentaire l’avait tout de suite mis sur la défensive, curieux de savoir pourquoi Autone semblait soudainement distante. Elle avait donc d’autre tour de caché… Il ne suffisait que lui dire cela, il s’en aurait contenté. Bon… D’Accord, s’était un mensonge. Il était froissé à chaque fois qui n’arrivait pas à comprendre quelque chose. Puis, le reste qui suivit réussit à le frapper une seconde fois. Il n’arrivait même pas à se souvenir du moment mentionné, à en croire qu’il avait écarté Autone sans même s’en rendre compte… Il était vraiment un patron de merde à bien y penser. Mais il n’était qu’un débutant dans les relations sociale, il pouvait bien se pardonner quelque erreur de parcourt... Tant qu’il ne les répétait pas de sitôt, surtout envers la même personne. Il écarta ses mains de chaque côté de son corps, une expression sombre sur le visage.

-Bon, je suis une merde sociale, j’ai compris… Pas besoin de le mentionner…

Elle arriva enfin sur la terre ferme devant le Corbeau désolé. Il était toujours contrarier, mais il espérait sincèrement ne pas avoir contrarié Autone, après tout, elle était l’une des rare personnes à qui il tenait. Il ne voulait pas la perdre pour une raison aussi stupide que son caractère glaciale. Il s’était juré de changer avec ses contacts, c’est donc ce qu’il allait faire. Il contourna la Matrone et posa un premier pied dans l’eau, ou plutôt, sur l’eau, puis un second. Il avança de deux pas et se retourna vers Autone, une expression se voulant également moqueuse sur le visage. Il lança, tout en revenant sur la berge :

-Nous avons tous nos secrets, gardez les vôtres, je garderai les miens. Quant à l’entrainement, nous allons le recommencer. Il n’y aura pas toujours de l’eau à votre porté, mais du coup, je penserai à quelque chose afin de vous exercer dans ce domaine.

Il reprit son arc en main, puis une flèche, essayant de déclarer d’une façon plus conviviale qu’à son habitude :

-Nous allons recommencer. Cette fois, nous allons faire le tour du lac. Il n’est pas trop gros, et maintenant que je sais que l’eau ne vous posera pas de problème, vous pourrez traverser la rivière au Nord et celle à l’ouest du repère sans trop d’embrouille. Je vous suivrez dans l’Ombre, question de vous… « Motiver » à rester discrète. Si je vous vois traverser en ligne droite, croyez-moi, vous ne ferez pas long feu. J’ai quelque astuces intéressantes moi aussi, et n’ayez crainte, ce n’est rien de douloureux, ou létale… Juste idéales pour arrêter une personne s’amusant à gambader sur l’eau… Bon allez! Ouste! Je vous laisse dix secondes d’avance!...

Autone lui adressa un nouveau sourire, oui c’était intéressant mais ça ne lui avait jamais vraiment servi à part pour jouer des tours lorsqu’elle était enfant. Elle s’imaginait bien toutes sortes de scénarios dans les quels ça lui serait utile, mais jamais dans la réalité elle n’avait utilisé cette capacité pour éviter des dangers. Puis elle fronça les sourcils, bon, d’accord il était effectivement maladroit socialement…Et non il n’exagérait pas, mais pourquoi cette réaction soudaine? En même temps, il avait été un peu bête, mais Autone était tellement habituée que même si elle réagissait à ses manières, cela ne l’offusquait plus vraiment.

-Je ne l’ai pas mentionné Ombre, puis elle sourit en coin, comme pour détendre l’atmosphère, je dis juste que tu as raté ton coup.

L’ancienne matrone écouta ensuite silencieusement le corbeau et n’ajouta rien à son
avant dernier commentaire. Mais il ne s’était clairement pas améliorer sur ce dont il s’excusait plus tôt, la jeune femme écarquilla les yeux…en fait, Saemon lui faisait un peu peur à ce moment précis. Si au moins il arrivait à paraitre léger, mais ça n’avait pas du tout l’air de taquineries…Des menaces simplement. Elle se mit donc à courir, ne répétant pas le même manège que plus tôt, cette fois elle n’oublia pas de faire ses pas silencieux et ne s’arrêta pas avant d’avoir trouvé un coin dans lequel Saemon pouvait la perdre d’un moment à l’autre…le plus de feuillage possible, le plus d’ombre possible. Évidemment, elle ne s’en était pas tirée en dix secondes, elle avait donc vu quelques flèches se planter près d’elle. Autone avait compris ensuite qu’elle ne devait pas faire attention aux flèches, ils la ralentissaient…même si en vraie situation de combat, elle devrait faire attention de les éviter. La jeune femme se retrouva cachée dans la végétation à tenter de contrôler sa respiration pour que le loup ne l’entende pas. Elle dût retenir son souffle de longues secondes avant de relâcher son inspiration, le plus silencieusement possible. Puis elle se leva lorsqu’elle fut enfin calmée mais avait cherché une manière de se lever de sorte à être silencieuse. Summer s’était donc aidée en posant ses mains au sol. Puis elle avancait dans l’obscurité en appliquant les techniques de Saemon et répétait le même manège qu’à son introduction lorsqu’elle se faisait prendre, ce qui arrivait relativement souvent.

La routine ne changeait pas vraiment, mis à part les entraînements que le corbeau ne prévoyait pas à des moments précis, et ce n’était pas les mêmes chaque semaines. La jeune femme s’était mise à sortir beaucoup plus, cette odeur de renfermé, cette sensation d’étouffement…elle n’arrivait pas à le supporter 24 heures sur 24. Et puis presque trois mois avaient passés, sans que Autone comprenne le moins du monde comment elle avait fait pour rester dans une tanière, seule avec un homme pendant tout ce temps…La petite femme décida donc qu’elle était restée suffisamment longtemps, elle attendait juste le moment idéal pour en parler au corbeau, moment qui ne venait évidemment pas. Mais la rencontre avec la princesse l’avait éclairée sur le fait qu’il était plus que temps qu’elle s’en aille. La jeune femme s’était donc rendu au village avoisinant après sa conversation, dans l’espoir d’aider des paysans qu’elle savait blessés. Summer avait croisé une connaissance qui n’arrivait pas à dormir après ce qui était arrivé à son village, elle lui avait accordé un peu de temps, et en échange, l’homme qui gérait les écuries de son village lui avait vendu une monture. Rien de bien grandiose, juste le nécessaire pour voyager. Elle réalisa l’heure qu’il était et décida de rentrer, elle s’était déjà assez fait surprendre d’une fois par Esmelda, nulle besoin d’attendre que ce soit plus dangereux encore.

Elle rentra donc au repère avec un cheval, qu’elle ne laissait pas marcher dans les pièges. Elle le laissa à l’extérieur du repère avant d’entrer dans ce dernier, tentant par automatisme de se faire discrète…c’était normal lorsqu’on rentre au beau milieu de la nuit. Mais Autone ne s’attendait pas à voir Saemon encore debout à cette heure-là…Elle se sentit un peu coupable, et s’il dormait, elle serait partie sans lui dire? Elle n’y avait pas vraiment pensé, elle avait toujours fait ainsi…partir en pleine nuit pendant que les gens dormaient. La jeune femme se rendit directement dans sa chambre, elle venait tout juste d’entrer, le corbeau n’avait donc pas vraiment eu le temps de réagir à son arrivée. Elle ramassa les quelques effets personnels qu’elle possédait pour les mettre dans son sac, Il n’y avait pas grand-chose mais bon. Puis elle se retourna pour aller s’adresser au Corbeau, la voix plus douce qu’à l’habitude, vu l’heure tardive et ce qu’elle s’apprêtait à lui dire :

-Ombre je…je m’en vais.

L’ancienne matrone regardait calmement son ami, attendant sa réaction.

L’entrainement battait de son plein. Bien sûr, il y avait eu des bas, mais en grande partie, Autone avait grandement surpris l’assassin. Malgré son effort pour le caché et ainsi ne pas nuire à son entrainement, cette dernière devait certainement avoir remarqué ses stupeurs momentanées de temps à autre. Le temps avait passé rapidement, tout comme le reste des deux dernières années. Le temps passait si vite avec tout ce Bordel sur Armanda… Avant, la guerre vampirique était la seule grande préoccupation de l’Empire, et était de plus beaucoup moins meurtrière que cette grande guerre qui semblait faire saigner Armanda de tout coté, par tous ses peuples. Et C’était contre toute cette folie que l’assassin tentait de formé la matrone. Savoir survivre contre le monde hostile et violent, impitoyable et sauvage. Elle n’avait rien voulue savoir des arcs, ce qui avait un peu dérangé l’archer qui voyait en ces armes un potentiel illimités, mais il savait qu’elle n’avait certainement pas les mêmes compétences et intérêts que lui en la matière. Mais tout comme Luna, elle apprenait relativement vite pour une néophyte. Comme il l’avait imaginé, il n’avait pas fait une guerrière avec elle, mais Autone était Dor plus dangereuse que par le passé.

Elle était sortie, pendant que l’assassin « profitait » du moment afin de frapper un peu le métal dans sa forge. Il avait conçu, grâce à un objet magique basique similaire à la Voix des Vents. Similaires, mais pas identique. Supposé être un brouilleur vocal, il l’avait transformé en un masque buccal masquant parfaitement ce qui restait de son visage visible, autre ses yeux. En fait, c’était ce sur quoi il avait travaillé depuis un moment lors des absences de plus en plus nombreuses d’Autone. Elle n’aimait pas être avec lui… Il avait compris ce principe bien assez tôt, mais il ne pouvait pas accomplir de miracle. Gloria leur était fermée, et il lui avait dit qu’il ne l’empêcherait pas de partir. Il l’avait entrainé en vue d’un départ futur alors être restrictif était une réaction assez contradictoire avec ses intentions originels. C’est donc sur ce genre de pensé que l’assassin s’était allongé dans sa couche. Une bougie brûlant faiblement à ses cotées, Le Corbeau lisait pour la centième fois le travail réalisé proto-mortem par Mathias au sujet de la prophétie qu’il s’était vu confié par Alford. Il vit une Ombre passer rapidement devant sa « chambre », il en conclu donc qu’Autone était rentrée et s’était dirigé de l’autre côté de la bibliothèque massive qui prônait au centre de la pièce, servant de division entre les deux sections de la chambres. Mais elle n’alla pas s’étendre. Au contraire, les bruits entendus donnaient d’Avantage l’idée d’une activité vive du côté de la Matrone. Mais avant que l’Assassin puisse passer le moindre commentaire, ou encore se lever, la jeune femme vint se camper devant le lit de l’homme masqué. L’expression sur son visage en disait long sur ses intentions, bien plus que la phrase lancé par le Rossignol.

-Je vois…

Il ferma le document qu’il tenait et déposa ce dernier à côté de lui. Il prit Nox, alors couché dans le creux formé par ses jambes, et le déposa de côté avec grande douceur, afin de ne pas troublé son ami. Une fois cela fait, il sortit de sous la couverture, portant uniquement un pantalon sombre à la taille.

-Après autant de temps, je m’y attendais un peu à vrai dire…

Il sortit de la chambre et tourna sèchement sur sa droite pour se diriger dans l’alcôve qui lui servait de forge. Le sol à cet endroit était toujours chaud, fait agréable considérant le froid habituel de la pierre. Il y prit une petite poche de jute au creux de sa main et retourna voir Autone. Elle s’en alla, s’était… étrange, à bien y penser. Bien qu’il se doutait que ce n’était pas totalement réciproque, il avait bien aimé passer ce temps avec elle. Il dit d’une voix qui trahissait quelque peu son inconfort du moment :

-Je… J’espère que tu voyageras en toute sécurité… Autone. Souvient toi de ce que tu as appris, et le voyage devrait bien se passer.

Il soupira.

-Je ne sais pas ce qui arrivera au Nid, mais si la chasse à l’homme des Alayien se lève, je m’occuperai de l’auberge. Ma tanière est toujours ouverte, si jamais tu repasse dans le coin et que tu désirs un coin pour dormir, que j’y sois ou non.

La surprenant sans doute, il l’enlaça spontanément, la serrant fort contre lui l’espace de quelques secondes. En relâchant l’étreinte, il glissa le petit paquet dans la main de la femme, un regard entendu et un sourire désolé sur le visage.

-Je me suis dit qu’un présent autre que du poison pourrait être de mise à ton départ… J’espère que tu l’aimeras… C'est moi qui l'ai fait...

Il recula d’un pas, ne masquant pas l’étrange amertume qu’il ressentait à voir son maie quitter les lieux. Il avait l’impression d’avoir quelque peu changé aux yeux de la jeune femme, mais il n’avait jamais su si cela était en bien ou non. Avant qu’elle ne passe la porte, Le Corbeau lui lança :

-N’oublie pas Autone que tu restes ma demoiselle… Et la Flamme… Tu es un Rossignol du Nid de l’Oiseau, alors vas-y… Vole!

Le rossignol regarda le corbeau déposer Nox près de lui, évidemment que Saemon ne réagissait pas avec colère, mais elle sentait qu’il était déçu et ne pouvait que lui adresser un regard compatissant, qui se voulait triste. Elle n’eût qu’à faire quelques pas pour se retrouver dans la même pièce que lui, même si elle ne lui collait pas aux semelles. La petite femme observait son ami et ne pouvait s’empêcher d’analyser ses réactions, elle avait toujours aussi peur de le blesser.

-Ombre…J’ai une dette envers toi, pour tout ce que tu m’as appris. C’est le plus beau cadeau que tu puisses me faire…

Elle ne savait pas comment le remercier, Autone avait toujours cette envie d’apprendre plus et Saemon l’avait fait pour elle, mais de cette façon, elle l’avertissait que s’il avait besoin de quoi que ce soit, elle ferait de son mieux pour lui rendre la pareille. Elle sourit en entendant qu’elle était la bienvenue à la tanière, l’ancienne Matrone était heureuse de pouvoir ...oserais-je dire enfin, considérer avoir une maison, un chez soi. N’était-ce pas le fondement même d’un nid? Une maison, une famille…comme la jeune princesse lui avait expliqué quelques temps plus tôt.

La petite femme n’eut aucune résistance à l’étreinte de son ami, même si ses yeux s’écarquillaient pour devenir tout grand de surprise. Elle regarda curieusement la pochète en écoutant Saemon lui expliquer ce qu’elle contenait. Elle lui sourit à nouveau à la fin de sa phrase en levant la tête, puis elle ouvrit la petite pochète pour regarder le bijou qui tombait dans sa main. Un oiseau…évidemment. La jeune femme fut touchée du cadeau, il l’avait vraiment fabriqué lui-même? Le pendentif ne lui évoquait pas la forme d’un rossignol, mais elle s’en fichait bien, la jeune femme trouvait le bijou très joli et l’oiseau lui rappelait le nid au complet, c’était bien mieux que de se souvenir de soi-même. Par contre, elle avait beaucoup de colliers tout d’un coup, il faudrait qu’elle en garde sous le col de sa robe. Elle refusait d’enlever le collier que Matis lui avait offert et elle savait qu’elle ne pourrait pas non plus enlever celui du corbeau.

-Tu sais…ton premier cadeau m’avait beaucoup plu. Mais si tu comptes offrir quelque chose à une fille plus…commune que moi, tu vise beaucoup mieux avec le bijou.

Quoi qu’il en soit. C’est un magnifique cadeau. Merci beaucoup Ombre.

La jeune femme semblait très calme, mais souriante et sincère. Puis dans un élan de joie, ses yeux souriant jusqu’à ses joues elle leva les bras pour le prendre dans ses bras. Du moins, elle devait se mettre sur la pointe des pieds, et elle était quand même plus petite que lui. Dans son étreinte, la jeune femme chuchota à l’oreille de Saemon ‘’Merci pour tout. ‘’ Avant de se diriger vers la porte du repère. L’ancienne Matrone se retourna avant de passer la porte, du moins ce qui servait de porte et sourit à sa dernière phrase.

-Je ne suis pas une demoiselle, monsieur.