Voyant que son compagnon fatigue, le bleuté n'insista pas pour obtenir de réponses. Il garda donc le silence et laissa le bipède tranquille. Il accepta de lui tenir compagnie encore une nuit. la dernière avant d'atteindre Aigue Royale et donc de retrouver son lié. Qu'allait-il donc lui demander lors de son retour ? Fier de lui, le bleuté imagina en se couchant non loin du wagon de Lahère, qu'il avait contribué à la découverte d'une cachette alayienne, non seulement les matériaux qu'ils avaient stocké ne leur appartenaient plus, mais en plus ils avaient mis en déroute une équipe d'une dizaine de soldat. Très certainement qu'il allait lui reprocher d'être parti sans le prévenir et qu'il aurait pu être blessé par ces fanatiques. Soupirant à cette réprimande imaginaire, le bleuté ne douta pas que la réalité et la fiction se ressemblerait. Néanmoins heureux, le dragon s'endormit, les sens éveillés au cas ou.

Le lendemain matin il allait chasser le plus rapidement possible pour éviter à Lahère de rester seul trop longtemps. La possibilité qu'un alayien dissimulé les ai vu et s'en ai pris à lui durant son absence était mince, mais pas impossible. Heureusement il fut revenu avant son réveil. Un villageois avait croisé son chemin alors qu'il s'apprêtait à quitter le village. En admiration et heureux de rencontrer une telle créature, il lui avait offert un animal. La proie était petite mais suffisamment engraissé pour remplir son estomac. En remerciement il lui souffla sur le visage, heureux il parti en disant au revoir de la main.

Une fois rassasié, le bleuté retourna vers l'elfe. Celui-ci s'occupa en priorité des chevaux puis du prisonnier avant de reprendre la route. Le voyage se fit dans le silence le plus complet, seul le bruit des pas des équidés et du dragon étaient perceptible. Mais bien vite, des soldats en rang marche au pas de course, des paysans aux bras chargés de marchandises ainsi que des estafettes qui troublent cet instant de paix. Le bleuté se doutait bien qu'à sa vue ils seraient en admiration, parfois il leur rend ce regard avec un clignement d'oeil soutenu pour montrer qu'il les a bien vu.

Une fois au quartier général, ça n'est plus quelques personnes qui le regardant les yeux grands ouverts mais bien une foule qui parfois se bousculent pour le regarder d'un peu plus près, certains osent quitter le peloton pour avancer vers l'écailleux mais bien vite il retourne dans les rangs. Et oui un dragon n'est pas qu'un simple animal mais plutôt ... Un dragon hein, les ailes, les crocs, les griffes, la queue, le feu pouvant jaillir de son gosier. Oui il y avait de quoi être admiratif et craintif.

Dans cette masse de bipèdes, des prisonniers alayiens le regardent d'un air mauvais, auquel le bleuté ne manqua pas de répondre. Il se grandit pour paraître encore plus impressionnant qu'il ne l'était déjà et grogna à leur attention. Étrangement ils pressèrent le pas et le reste de la foule recula méfiant. Et pour dire que ça n'était pas des plus désagréable, Möebius ne souhaitait pas que son compagnon se retrouve bousculé.

Le soleil est à son zénith quand ils arrivent enfin à destination. A l'entrée, les gardes effectuent un hochement de tête pour laisser passer Lahère et lui-même avec leur butin. Enfin, Aigue Royale ...

Deux individus vinrent vers son compagnon elfe, il les fixa méfiant en découvrant ses crocs. Au fond de lui ils ne lui plaisaient pas et pour cause ... Au bout d'une heure d'attente le dragon commença à perdre patience, comment se pouvaient-ils qu'ils le gardent ainsi contre son gré ? Les bipèdes aimaient-ils tant que cela se jouer de leurs camarades pour les contrôler ? Comme c'était ridicule. Réellement cela ne leur serviraient à rien !

Au bout de plusieurs heures, peut-être bien deux, le bleuté s'en alla, la jument le regardait toujours avec méfiance mais étrangement, elle tenta de lui dire quelque chose. Vraiment ? Dragon et autres animaux pouvaient se comprendre ? Quoi qu'il en soit il ne s'attarda pas et s'en alla de son côté. Il tenta vainement de s'occuper, chasser ? Non il n'avait pas spécialement faim, il se doutait bien que cette sensation assez désagréable viendrait plus tard, au moment ou il ne serait plus en mesure de revenir ici : trop affamé pour cela. Il tenta de se forcer en attrapant quelques oiseaux, seulement le goût des plumes ne le satisfaisait guère, d'autant que ces petites créatures étaient bien trop maigre pour sentir réellement le goût de la viande. Non vraiment ça n'était que pour que son estomac le laisse tranquille pendant un moment tout au plus. Il se nourrirait sérieusement plus tard.

Il ne savait plus combien de temps il était là. Mais cela devenait insupportable ! Il se releva et fonça vers l'immeuble près à rugir. Mais il se retint lorsque son compagnon en sortit. Il semblait discuter avec quelqu'un à propos ds chevaux. Il n'écouta pas beaucoup trop remonté envers les responsables. Lorsqu'il fut à proximité le dragon lui rugit dessus, faisant sursauté tout le monde. L'oeil menaçant le dragon regarda l'homme les dents découvertes, un seul mouvement de sa part et il lui arrachait un bras ...

[navré je pensais avoir appuyé sur le bouton "publier" ... *se sent nul TT* sorry pardon pardon pardon]

Le cri du sergent immobilisa le dragon. C'était uniquement parce que celui-ci avait vécu parmi les elfes et qu'il savait qu'ils étaient plus pour le pacifisme que la guerre qu'il obéit. Et encore, il dû se faire violence pour ne pas mordre l'homme devant lui, comment avait-il osé faire du mal à l'un de membres de ce peuple qui lui était si cher à présent. Car oui, une époque fut ou il n'appréciait que Elrond et non ses semblables, au jour d'aujourd'hui le bleuté les aimait aussi. La preuve ...

"- Je suis enfin libre. Ils voulaient savoir si je n'étais pas un gentils méchant ou l'inverse. Enfin c'est fini maintenant. Tous les artefact Alayens vont être étudier par des mages, et ils ne nous ont même pas remercié pour cela, quoiqu'au fond cela n'a pas d'importance. Notre histoire n'a duré que quelques jours, alors que cela me semble avoir durée des années. J'ai gagné ces deux chevaux, quoiqu'un réfléchissant je me demande si "Casse Noisette" est un cadeau...Aiiiiiiiïïeeeeeeeeeeux! Il a encore réussi a me mordre..... Il va falloir que je trouve des stalles dans une écur.....Cregheutchteux!"

Amusé de son ton, et du comportement de l'équidé, le dragon s'approcha du sylvain et le regarda avec douceur. Oui cette histoire avait duré plusieurs jours tout de même. Se battre aux côtés d'un rôdeur tel que Lahère fut un bel enseigne dont il tirerait des astuces que peut-être Elrond apprécierait ? Qui sait. Quoi qu'il en soit, connaître mieux un elfe était toujours un plaisir, et même s'il y eu quelques ennuis ils furent surmontés avec succès. Ce fut un honneur pour Möebius de rester ainsi à ses côtés, et d'une caresse mentale vers l'elfe, il tenta de le lui faire comprendre sans pour autant user de mots.

C'était un langage qui ne lui était que peu utile pour manifester ses émotions, cela était bien trop complexe pour faire comprendre à son interlocuteur ce qu'il ressentait. Ainsi, il lui permettait de partager ses émotions. Un cadeau exclusif à Elrond pourtant, mais pour Lahère il ferait une exception.

Il lui permit de comprendre à quel point il avait été heureux de partager de son temps avec lui, de réussir à le protéger et à atteindre son objectif. De la reconnaissance et du remerciement, voilà ce qu'il ressentait.

" - Je vais te garder maudite carne. Je n'ai plus de travail et pas une pièce d'or. Il me faut trouver une chambre et il va valoir que je cherche de quoi vivre, mais je ne sais pas quoi.... si je sais je suis un ancien Rôdeur, je pourrais bien devenir fabriquant de flèches et ouvrir une échoppe pour les vendre. Il faut que je trouve des fûts bien droites pour faire des tiges, que je commande à un fondeur des pointes, et que je ramasse des plumes, que j’achète des lien en nerfs puis que je les assembles. J'ai mes parent qui sont réfugier ici ils m'aideront!, je pourrais rester chez eux, le temps que je gagne un peux de sous, avec cette période d'instabilité et de guerre, je ne devrais pas trop de mal à vendre mes flèches, mais vous Dragon Moëbius, je suppose que vous allez rejoindre votre lié?"

- Pour ma part je m'en vais retourner auprès de mon lié oui. Cela fait plusieurs jours que nous sommes éloignés et par prudence je préfère me rapprocher un peu. Quant à vous noble Rôdeur je vous souhaite bien du courage dans votre entreprise. Vu vôtre précision et vôtre habileté je ne m'inquiète pas de vôtre avenir. Puisse le temps jouer en votre faveur et vous offrir un futur radieux jusqu'à nôtre prochaine rencontre, car je l'espère je vous reverrais. Au combat ou un simplement vous croisé en forêt, cela me ferait plaisir.

Le bleuté se détourna après l'avoir regardé une dernière fois dans les yeux. Il s'éloigna pour prendre son envol, il se traîna un peu au cas ou, Lahère souhaiterait lui redire une chose ou deux, puis il décolla, il décrivit des grands cercles au dessus de lui sous le caprices des courants d'airs chaud puis disparut dans le ciel nuageux, suivant le fil de son lien avec Elrond pour retrouver sa trace.