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Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE

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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeMar 23 Sep 2014 - 23:35

Les paroles du Prince Noir résonnaient encore en lui plusieurs heures, jours, après qu'il les ait entendues. Elles faisaient écho dans son esprit, à d'autres paroles, qu'il avait eu l'honneur d'entendre déjà il y a longtemps. Très longtemps. Si longtemps qu'il se demandait parfois s'il ne les avait pas entendues dans une autre vie, une autre existence, un autre temps. Mais non, ces paroles lui avaient déjà été offertes par nul autre que son paternel, quand il en était encore à l'âge de la turbulence.

"Tu ne m'as pas écouté"

Oui il avait déjà entendu cela, maintes et maintes fois. Quand il n'en faisait qu'à sa tête, jeune elfe têtu, borné, qu'il avait pu être. Quand il faisait fi des conseils de son père. Quand il écartait d'une simple pensée les avis sages et avisés offerts par sa compagne. Quand il écartait de son arrogance les silences de son fils.

"Tu ne m'as pas écouté"

Combien de fois lui avait-on déjà dit cela ? Et, alors qu'il dépassait un âge fort avancé pour un elfe de son époque, on les lui offrait encore ? Pire même, celui qui les lui offrait, car oui cela revenait alors à une offre, un cadeau presque inestimable même si empoisonné, n'était nul autre que le Prince Noir, ce vil serpent de Wintel, prince des vampires de son état ! Il y avait là de quoi chamboulé le vieux lion et de quoi égratigné sa farouche fierté. N'avait-il donc rien appris en plus de sept siècles qu'il lui fallût entendre encore et toujours le même conseil, le même reproche ? Etait-il sourd à défaut de muet ? Etait-il stupide lui qui se croyait pourtant intelligent ? Etait-il si obtus, si borné, que jamais il n'apprendrait ?

"Tu ne m'as pas écouté"

Simples mots si anodins en apparence qui avaient pourtant un fort impact, touchant en plein coeur le Serillêiel, telle une flèche savamment encochée. Et cette flèche avait fait mouche ! Depuis qu'elle s'était fichée en lui, sa pointe acérée avait gravé en lui maintes et maintes interrogations en tout genre, teintées d'une profonde remise en question qui ébranlait, au delà de ses convictions déjà fort émoussées, tout le sens de sa misérable existence. Il se sentait vermisseau là où il aurait voulu prétendre être fier lion.

"Tu ne m'as pas écouté"...

Et non, ce n'était pas là les seules paroles offertes par le Prince qu'il avait retenues. Mais cette simple phrase s'était ancrée au fer rouge au sein de sa déraison. Oui, déraison... C'était là le seul mot qui lui venait pour décrire son comportement depuis quelques temps... depuis longtemps en fait. Etait-elle le fruit de son errance, de sa solitude, et de sa désespérance ? Ou n'était-elle que la fleur enfin éclose, du germe nommé folie qui l'avait toujours habité ?

Il avait été blessé par les paroles du prince, mais plus encore... par la part de vérité qu'elle pouvait receler. De cette vérité qu'il avait toujours refusé de voir, d'écouter justement, tant elle lui faisait peur. Fou, il était fou. Et cela, il l'avait toujours été. Et cette constatation le rendait plus fou encore, même si cette fois fou de douleur, de honte et de rancoeur.

Il errait ainsi depuis quelques heures dans les cavernes, tournant en rond dans les galeries qui reliaient les dortoirs les plus reculés et les moins agités, les moins habités aussi, tout en rognant la dernière pomme qu'on avait concédé à lui donner en surplus. C'est que, fou ou pas, il avait faim. Toujours faim !

Tout à ses pensées, il en occulta tout ce qui l'entourait, se rongeant les sangs en pensées, tout comme il rongeait sa pomme jusqu'au trognon. Il s'apprêtait à emprunter de nouveau la sortie du dortoir dont il venait de faire le tour, tel un lion en cage, sans voir la haute silhouette qui s'était stoppée devant l'entrée. Une silhouette qui ne bougea guère quand il s'avança vers elle, sans la voir, lui qui restait tête baissée, tout à ses songes agités.

C'est donc tout naturellement qu'il percuta ladite silhouette et tomba à terre, dans une position des plus humiliantes, fesses à terre, crachotant tout ce qu'il savait alors qu'il avalait de travers son dernier morceau de pomme.
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeDim 28 Sep 2014 - 19:07


Au fond de son esprit, la créature sifflait son ire comme un venin glacé et tempêtait, ombrageuse. La fine barrière de sa volonté le retenant s’amenuisant, s’effritant rapidement. L’irritation était loin de lui être étrangère, mais il était cependant rare qu’il s’offre le luxe d’y céder… ou qu’il trouve un intérêt, une valeur, quelconque à le faire. Mais cette fois, il devait avouer que la tentation était particulièrement forte. Les envies l’emplissaient, contraires, rivales. Ses doigts le démangeaient, ne demandant qu’une impulsion pour arracher la tête de l’idiot qui avait osé le couvrir de ridicule…En cet instant, il n’aurait su dire si la meilleure réaction aurait été de le malmener ou de dévorer tout simplement. L’acide de la vindicte le taraudait sans aucune merci. Ridicule. Il était rendu ridicule par un enfant. Par un elfe qui plus est ! Il avait placé plus qu’une simple affection envers cet individu. Il avait offert sa confiance, son écoute, son esprit. Il s’était laissé convaincre de clore finalement la page de son passé récent pour en ouvrir une nouvelle avec lui ! Par Dracos et tous les Esprits, il s’était conduit comme une minable gamine humaine se pâmant devant un bellâtre aussi vain et bouffi qu’un corps de noyé. Stupide imbécile qu’il était, d’où avait-il pu seulement croire qu’un vieux conseiller engoncé dans ses codes pouvait seulement s’adjuger le droit de voir au-delà d’eux. Ah oui folie, folie que tout cela ! Fou qu’il était d’offrir le moindre crédit à une telle bouffonnerie. Oui il était ridiculisé et pourtant, il avait encore eu l’idiotie et l’aveuglement de refuser d’accepter les paroles de la chuchoteuse. L’ancienne, jeune ancienne, qui succédait à Isendal et qui était venu le mettre au courant de l’affaire entre cette ridicule catin d’Ullylan et l’elfe qui lui appartenait. Oh son regard lorsqu’elle lui avait révélé cette mascarade… Il s’était tellement ridicule, tellement sidéré par ce qu’elle lui annonçait. Il avait refusé oui mais à quoi bon. Que pouvait-il sincèrement refuser de croire lorsqu’on lui apprenait qu’un lion s’amusait avec une pitoyable donzelle. Un nourrisson méprisable.

Ah la belle affaire. Il était lion et ne pouvait donc se contrôler ? Minable excuse. Non, il ne s’abaisserait pas à s’en remettre à cela. Et même si c’était vrai, devait-il se sentir moins insulté que cet escroc ne sache contrôler son totem ? S’il n’avait même pas cette simple force, devait-il même lui porter un regard supplémentaire ? Devait-il donc souffrir ces affronts les uns après les autres, simplement parce qu’il n’avait pas assez de dignité et de poigne ? Certainement pas ! C’était loin d’être une excuse suffisante pour amoindrir sa rancœur… et elle y ajoutait même, en réalité ! Il ne l’avait pas seulement ridiculisé en privé, mais en publique également ! Quel visage allait-il présenter après cela, celui du dindon de la farce ? Ridicule, trahit, et en plus de cela, ouvertement la risée de tous… Merveilleux. Plus il y pensait et plus son ire s’épanouissait, fleure sauvage aux épines acérées. Mais quelle serait réellement la méthode pour le lui faire payer ? Oh certes il pouvait simplement le traquer, lui et sa volaille et les vaporiser tous deux d’un croc du dragon… Il pouvait les tuer à mains nues, leurs dérouler les entrailles et s’en faire des ornements… ou il pouvait également faire marcher son cerveau, rouvrir les vannes de sa malice et trouver un moyen pour savourer le talion autant qu’il le voudrait, aussi longtemps qu’il le voudrait, éternellement si besoin. Oui, voilà qui lui plaisait beaucoup. Presque assez pour le calmer totalement. Voilà bien longtemps que les deux facettes de sa personnalité n’étaient pas tombées d’accord, et lorsque cela arrivait, ses adversaires tremblaient… Mais qu’importe cette fois, qu’importent les dégâts s’il y en avait. Une seule chose lui importait. Satisfait de cette certitude, il se décida à quitter la caverne des songes et s’en alla justement récupérer l’imbécile qui avait osé se moquer de lui.

… et il percuta un importun qui ne regardait pas devant lui en entrant dans le dortoir où séjournait l’elfe. Et si lui-même ne regardait pas ? Là-encore, qu’importait puisqu’il était ce qu’il était et que les autres n’étaient que des vermisseaux à peine digne de se tenir à ses côtés. Baissant un regard vert et empoisonné sur l’individu qui l’avait percuté, il découvrit avec un mélange de contrariété et de mauvaise satisfaction qu’il s’agissait d’Eliowir, justement. Comme quoi, le hasard faisait parfois bien les choses. Un instant, son visage ne fut qu’un masque de marbre inexpressif avant qu’il ne se fende d’un sourire matois. « Tient tient tient… Voilà exactement la personne que je cherchais » susurra-t-il, la voix velouté et onctueuse d’un miel d’aloès. Le clouant sur place de son regard, son sourire s’ourla davantage jusqu’à laisser entrevoir ses crocs tandis qu’il parlait. « J’ai pris l’initiative de venir vous visiter, mon cher, puisqu’il semble que vous m’ayez oublié depuis votre arrivée à Aigue. Je me demande bien ce qui a pu causer une telle absence, une si chagrine absence devrais-je dire… » Il sembla hésité, feignant avec habileté « Oh mais peut-être êtes-vous occupé… j’ai cru comprendre que vous aviez de charmantes compagnies, je ne saurais vous retenir d’aller les retrouver évidemment…. » Et il haussa un sourcils pour marquer l’emphase.
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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeVen 3 Oct 2014 - 0:23

Si un court instant, le vieil elfe ne put que se réjouir de cette percutante rencontre, l'étrange sensation de contentement, qui contractait son coeur en de chaleureux spasmes, se figea brutalement dans son élan, quand il croisa un regard presque corrosif. Oh certes, ce beau visage ne se ridait d'aucune expression, figé telle une statue d'albâtre, laissant seul s'esquisser un sourire finement charmeur... mais ce regard, ces yeux... Ils semblaient soudain devenus dards venimeux qui s'enfonçaient en lui pour mieux le river au pilori de ses récents doutes et craintes.

Vampire. Il avait en face de lui un vampire, dans toute sa splendeur. Pas de ces vampires de pacotilles, tout juste âgés de quelques siècles qui osaient montrer les crocs à la moindre incartade, au moindre écart dans leur soit-disant code de conduite toute de sauvagerie pétris. Non, il s'agissait là d'une sombre splendeur alors, bien plus ténébreuse encore que toute autre créature de nuit, bien plus obscure même que les ombres du minuit, malgré sa flamboyante beauté qui aveuglait l'elfe soudain hébété. Oui, sombre splendeur qui semblait, de sa voix suave, âprement ensorcelante, l'attirer telle une muse fascinante, dans les profondeurs de la mort et de la vie, dans les profondeurs sans fin d'un autre monde honni, et se dressait devant lui, surgissant de lointaines abysses, drapé dans sa cape de lys.

Que s'approchent encore un peu ces crocs soudain dévoilés, et assurément la chair tendre du lion se laisserait happer, le sang capiteux à flot se laisserait couler. Subjugué, étrangement tétanisé, l'elfe se sentait envoûté. En danger. Mais si tentateur danger.

Il fallut mots au goût d'amère âpreté, distillé d'un parfum délicat de subtils blâmes, épicés d'un venin finement aiguisé au poison infâme, pour le tirer de sa léthargie éthérée.

L'elfe fronçant soudain les sourcils, réalité reprit ses droits volés et sol se fit soudain bien dur sous son fessier.

Il n'aurait su expliquer expressément ce qui le gênait exactement, mais il sentait, pressentait, qu'on lui reprochait quelque chose. Un quelque chose qu'il ne parvenait pas totalement à comprendre, même si... Le millénaire était-il donc si mécontent de ne pas l'avoir rencontré de nouveau depuis son arrivée ? Il lui reprochait visiblement une absence... une négligence de ne soit-disant pas être allé le revoir... Pourtant... ce n'était pas faute d'avoir essayé de revoir ce digne et noble vampire. A lui aussi, il lui avait manqué. Même s'il ne lui serait jamais venu à l'idée de reprocher ce fait, détestable soit, regrettable assurément, à l'autre. Et était-ce lui, ou on lui reprochait aussi d'avoir d'autres fréquentations ? A moins qu'on ne lui reprochât quelque fréquentation en particulier ? Charmantes compagnies... Se pourrait-il qu'on lui reprochât, encore... cette regrettable mésaventure avec une certaine Générale ?

Ebauche de compréhension se mêlant à mille questionnements et inquiétudes, ne créant que troubles dans son esprit agité, tourmenté, raison et déraison sonnant de concert une alarme d'imminent danger, l'elfe se sentit étrangement... blessé. Il avait, sans parvenir à se l'expliquer, l'impression d'être déclaré coupable devant un jury d'une impétueuse intransigeance, sans avoir pu même comprendre les faits dont on l'accusait ni avoir pu esquissé un début de défense. Et, là encore sans qu'il ne puisse tenir le fil de ce sombre cours de pensées, cette blessure, cette écorchure à vif, le renvoya... cent trente années en arrière. Un certain bannissement. Un certain jugement tout d'intransgeance pétris, où infanticide avait résonné de son titre honni.

Il manqua soudain s'étouffer de ses bouffées de souvenirs honteux et meurtriers. Il ne put alors réagir qu'en rejetant avec le peu de force mentale qu'il lui restait les images ensanglantés et les pleurs éhontés qui montaient en lui. Et, se drapant de sa vieille dignité de Serillëiel, se parant de son arrogance usée de vieux lion mortellement blessé, il se releva, aussi dignement qu'il le pouvait, tout en revêtant soigneusement son masque fendillé de fausse impassibilité.

- Vous me voyez désolé, Messire, qu'une telle absence ait pu vous chagriner. Mais il m'a été difficile de vous retrouver, et quand enfin votre retraire a daigné m'être révélée, certains de vos...

sbires...

- affidés n'ont point voulu me laisser passer. Ce n'est pourtant pas manque de vous avoir laissé deux messages.

Une fois debout, il épousseta la manche d'une tache imaginaire, avant de reprendre d'une voix faussement nonchalante :

- Quant à charmante compagnie... Je crains qu'il n'y en ai guère dans ces cavernes. Ou alors, vous devriez me les présenter, cher ami.

Et regretta immédiatement les mots crus et cruels qui venaient de lui échapper. Il ne les pensait nullement. Charmante compagnie était devant lui, brillant de ses milles feux, le brulant de ses sublimes yeux.
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeDim 5 Oct 2014 - 17:55


Qu’il s’agisse de marbre, de granit, de cornaline ou d’émeraude, l’on parlait toujours de pierres, et c’était bien de pierre qu’était son regard à cet instant. Une pierre au cœur fendu qui exsudait un poison silencieux mais non moins mortel, celui d’une ire couvée qui ne demandait qu’un instant pour s’exprimer. Et lorsque l’aube d’un sourire sans joie fleurit mais non moins séducteur ourla son visage, ses yeux se firent plus durs encore, comme l’arrête d’un diamant brisé et coupant… Un sourire comme le tranchant d’une lame venant sensuellement mais non moins cruellement glisser sur la peau et l’ouvrit, la douleur devenant plaisir sous le souffle de cette langue effilée. Prédateur voyant sa proie se débattre dans un rets impalpable, il s’approcha, lentement, chaque pas semblant incarner le couperet qu’il élevait par ses accusations… Aucun de ses mots ne le touchait, ne l’accrochait. Lisse paroi de malice qui n’attendait que l’occasion de s’épanouir, son esprit s’était fermé aux tentatives de paraîtres de cette créature qui avait osé le tourner en ridicule. Il s’approcha plus encore, le frôlant de son corps, levant une main pour venir lui caresser la gorge d’un long doigt pâle et froid, son regard soudain, ondoyant, pour prendre les teintes d’une affection brodée d’ironie. Ses lèvres s’approchèrent de son oreille, dans une parodie de confession intime. Là, contre l’oreille effilée, il souffla de sa voix de velours. « Crois-tu vraiment me convaincre avec cette pantomime ? » L’usage du tutoiement, une rareté dans son langage, pour lui était d’une éducation extrêmement stricte, sanctionnait la nonchalance de la bête qui prenait le pas sur sa conscience et s’en rendait maîtresse. De ses longs digits, il continua de couvrir sa gorge délicate et tendre d’arabesques, n’appuyant qu’à peine, comme le froid souffle de l’hiver se perdant contre le satin marqué par les ans et les batailles.

« Il m’avait pourtant semblé qu’imposer votre volonté était un art que vous maîtrisiez, à votre subtile manière. Mais si quelques méandres de conversations rhétoriques suffisent à vous chasser, je ne peux qu’en conclure que votre prétention est aussi friable que cette volonté et cette hauteur dont vous vous drapez avec si peu de justesse » Un éclat sourd passa dans ses prunelles « Quelles difficultés ma retraite posait-elle donc, je me le demande, quand je séjourne aux côtés du prince noir avec régularité… Le conseil siège au sein du seul enclot qui nous ait réservé après tout… Quand à vos messages… » Sa voix se fit un brin plus basse et plus tranchantes. « Je ne puis que vous conseiller de ne plus jamais confondre vos supérieurs avec de simples hérauts, surtout après leur avoir tourner le dos en abandonnant vos ambitions. Pourquoi donc devraient-ils vous rendre un quelconque service, puisque vous n’avez pas même la force de leur faire face et d’apposer vos revendications. Dès l’instant où vous leur avez tourné le dos, vous vous êtes placés bien au-dessous d’eux… ils n’avaient aucunement à vous épargner » Il baissa légèrement la tête, frôlant sa nuque de ses crocs « Pas plus que moi… » Susurra-t-il avec une feinte douceur. Si les anciens étaient des créatures bien plus dignes et plus évoluées que les nourrissons vampiriques, cela ne signifiait nullement qu’ils admettaient la faiblesse. Ils l’admettaient encore moins que les autres, en particulier lorsqu’on leur demandait quelque chose… Et voir un elfe remplacer son ancien compagnon méritait amplement qu’ils testent celui qu’il convoitait. Jamais il ne leur aurait refusé ce qui était leur droit légitime, en tant que sa famille. Et s’il détaillait tant les revendications de sa proie, contrairement à son habitude, c’était que le dragon se plaisait tout simplement à le faire.

La caresse de ses doigts s’arrêta sur la jugulaire, pesant légèrement de la pulpe contre cette si délicieuse partie du corps. « Que j’ai-je besoin de vous les présenter, vous les avez trouvé seul… Peut-être est-ce seul que vous devriez alors poursuivre ? » L’hypothèse, émise sur un ton de mauvaise innocence, ne trompait en rien sous ses attentions. « Pourtant je serais presque enclin à vous croire. Il est vrai que tout le charme de ces cavernes s’est vu ôté de mes yeux récemment… » Ah s’il voulait jouer avec la dangerosité, le blessant des mots, ils pouvaient le faire à deux. « Oui sans doute n’est-ce là que la triste vérité… » Souffla-t-il avec une peine parfaitement simulée, la mort dans la voix. « Sans doute n’y a-t-il aucune raison de rester pour moi, si je ne puis seulement me détourner des frivolités un bref instant sans que mes douces connaissances ne se glisse à l’ombre d’autres présences » Il se détacha lentement, frimas joueur sourdent de l’envie de blesser. Et pourtant, étirant lentement la trame du temps, il s’arrêta soudain, le couperet à quelques centimètres de cet intangible et inextricable écheveau. Observant à nouveau la victime et l’instigatrice de son mécontentement, d’un regard de satin soyeux, il s’accorda le luxe de poursuivre. « Ou peut-être devrais-je simplement m’assurer des attraits que je possède… Peut-être, oui, peut-être devrais-je épingler les ailes de cette petite phalène égarée que tu sembles être… »



[Hrp : voilou j'espère que ça t'ira ^^ Le passage du tu au vous au tu est volontaire je tiens à le préciser xD]
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeDim 12 Oct 2014 - 1:35

S'il fut nettement contrarié, voire choqué, de ce regard de glace qui semblait vouloir le lapider de ses harpons, et si un instant l'idée de fuir cette glaciale et sombre présence le saisit, ses instants de lâche égarement furent vite balayés et réduits à néant quand le millénaire s'approcha. Le frôla. Le toucha. Si méfiance et désarroi semblaient toujours le foudroyer de leur funeste surprise, se mêlaient soudain à cette macabre chorégraphie vertige et trouble de sens en émoi.

L'elfe tétanisé ne put que laisser le noble millénaire jouer à sa guise, le couvrir de son givre nordique et de sa mortelle bise, le glacer jusqu'à la moelle lui frêle papillon, tout en échauffant ses sens en ébullition. Il n'était en cet instant que statue de glace, savamment ciselée par une pointe acérée, finement sculptée de cette lame empoisonnée, que ce marbre poli maniait avec audace. Il n'avait pas bougé quand le vampire vorace avait fondu sur son corps pétrifié, il n'avait pas bougé quand caresses fugaces s'étaient perdues sur sa peau enfiévrée, pas bougé davantage quand souffle venimeux se fit murmures affligés, pas bougé davantage quand frissons langoureux coururent le long de ses oreilles embrasées.

Un instant mots perdirent sens, raison ne fut qu'absence, reproches envolés, paroles égarées... Même ces crocs si proches, si menaçants... ils semblaient soudain danger si attrayant, promesses si exaltantes. L'elfe ne bougeait peut-être pas, mais il suivait le vampire, le regard en coin et le souffle suspendu, épris d'un avide besoin de sceller ces lèvres défendues. Des lèvres qui s'agitaient trop, des lèvres qui parlaient trop. Bien trop.

« Ou peut-être devrais-je simplement m’assurer des attraits que je possède… Peut-être, oui, peut-être devrais-je épingler les ailes de cette petite phalène égarée que tu sembles être… »

Bien trop pour leur bien.

Les mots tombèrent sur l'elfe tel un couperet, et décapitèrent soudain toutes ses illusions perdues, toutes ses pensées éperdues, tous ses songes de rêves interdits, de promesses inédites. Tout cela roula à terre, le sang de son brutal désespoir se déversant sur son âme empalée.

Soudain statue gelée reprit vie embrasée, insecte aliéné fuit la toile de son araignée, marionnette possédée coupa les fils de son maître acharné. Sortant de son étrange léthargie, l'elfe recula brutalement, écartant d'un mouvement brusque cette main tentatrice et ces lèvres séductrices. Venin, venin que tout cela. Poison mortel que ces paroles. Lui qui croyait qu'il n'y avait pas pire malédiction que le venin vampirique ! Qu'il s'était trompé ! Leurs fourbes paroles, leurs virulents reproches, leurs fielleux propos, étaient alors un poison bien plus âpre et bien plus corrosif que celui de leurs crocs. Lui qui avait tant craint de se voir transformé en être de nuit maudit, voilà bien pire sentence encore que celle-ci !

Se sentant si sauvagement rejeté, si misérablement griffé, si vilement mordu en son âme éprouvée, l'elfe menaça de perdre totalement pied. Mille voix psalmodiaient soudain en lui, l'enjoignant à céder, d'autre à se révolter. Toutes piaillant de concert leurs conseils soi-disant avisés. Toutes lui criant leur folie outrageusement osée. Et ce regard, ce regard... Que ce regard le happe encore ainsi, et il s'y noierait avec la fureur de son agonie.

Il perdait pied, sa raison fuyait, son esprit se noyait, et lui se sentait lapidé. Ce regard se faisant soudain si intolérable, qu'il dut se détourner. Voix se firent si détestables, qu'il ne put que se récrier.

- Taisez-vous donc, fit-il, tonitruant.

Avant qu'enfin silence ne se fasse. Sans qu'il ne parvienne, dans son égarement d'un instant, à réaliser que le millénaire aurait pu prendre pareilles paroles pour lui. Il était encore bien trop loin, ou bien trop proche, pour s'en préoccuper.

Et ce fut, le dos toujours tourné, qu'il reprit, d'une voix grave et profonde aux accents faussement posés :

- Je ne suis pas phalène, je ne suis pas douces connaissances, et je ne suis pas volonté. Tout comme les vôtres ou vos paires ne sont ni mes hérauts ni mes supérieurs.

Il ne s'était toutefois pas prononcé quant au fier millénaire à qui il tournait le dos. Et à qui il retrouva la force de refaire face. Non pas qu'il l'avait fui, lui, le vampire, la sombre et ténébreuse créature qui avait bien failli le dévorer. Non, ce n'était pas le bel et sombre Achroma, ni le noble et lumineux Sire Seithvelj qu'il avait cherché à fuir. Mais lui, uniquement lui, lui-même, pauvre âme en peine, elfe errant perdu et éperdu.

- Je suis un elfe, reprit-il, sa voix vibrant toutefois d'une conviction qu'il ne s'était plus connue. Tout ce qu'il y a de plus elfes. Tout comme vous êtes vampires, dignes et nobles vampires, mais tout ce qu'il y a de plus vampires. Ce seraient nous mépriser que de le nier. Et si je suis plus que disposé pour voir au delà des différences et des haines ancestrales qui nous ont séparés, si je suis plus qu'avide de comprendre et d'apprendre votre peuple, je ne nierai pas le mien pour autant. Peut-être ai-je, encore, commis quelque impair. Il semblerait que j'en suis devenu expert. Mais telle n'était guère mon intention. Je n'ai nullement voulu insulter les vôtres en les prenant pour des "hérauts", ni même ai semblé me plier à leur caprice ou volonté en leur laissant mon message. J'ai simplement agi comme j'aurais agi parmi les miens.

Il lâcha un soupir las et harassé, avant de reprendre, consterné de ses méprises et de ce caractère... soudain presque possessif... jaloux pet-être même ? que se révélait posséder le millénaire. Voilà bien un trait de caractère auquel il n'avait pas pensé. Sage, calme, serein, violent aussi certainement au vu de son passé... mais jaloux et... presque capricieux ? Il avait soudain l'impression d'avoir affaire à un gamin tout juste sortant de l'adolescence piquant sa crise de jalousie à son aîné. C'était le monde à l'envers !

Il préféra taire toutefois cet égarement de pensée, et reprit, sa voix ne se faisant que murmure au fur et à mesure qu'il parlait :

- Je vous ai simplement cru, vous important conseiller, par trop occupé pour me recevoir moi, simple elfe rebelle. J'ai donc jugé préférable de ne pas vous déranger et de simplement vous laisser un message pour vous prévenir que je vous ai cherché et que vous revoir m'aurait...

Fait plaisir. Oh oui, immense plaisir. "Ah non, silence, toutes deux !", rugit-il en son for intérieur, presque désespéré.

- agréé.

Arg quel détestable mot que celui-là. Oui, si détestable. "Silence, j'ai dit".

- Voilà quelles sont nos différences. Là où les elfes voient politesse et raffinement posé, les vampires voient hypocrisie ou faiblesses éhontés. Alors certes, vous comprendre et vous apprendre voudront dire à vos règles me plier... mais encore faudrait-il qu'on me les apprenne ces règles !

Il tut bien entendu les allusions à de sombres autres présences. Les reproches n'étaient peut-être pas infondées. Pas totalement du moins. Après tout, il n'appartenait à personne ! Si se laisser aller aux affres démesurés de son lion, quelqu'en soient les raisons ou les circonstances, n'étaient guère raisonnables et encore moins excusables, il était toutefois libre de batifoler si le coeur le lui dictait. Non ?... Non ?
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeJeu 16 Oct 2014 - 18:50


Avait-il décidé de mourir en cette heure ? L’interrogation, perplexe, lui imbiba la conscience un bref instant et même son côté purement prédateur hésita, tant la réaction était totalement irraisonnée. Quand un prédateur menaçait de vous éparpiller à mains nues, il valait mieux se faire tout petit. Lui hurler de faire silence n’était pas vraiment dans la droite lignée de cette réalité. Pourtant c’était ce qu’il venait de faire. De surpris, son regard se fit méfiant et soupçonneux, accentuant encore le vert de ses iris par l’expressivité qu’elles avaient en l’instant. Mais il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte qu’effectivement, l’autre avait toutes les envies de mourir. Il n’y avait absolument aucune autre explication possible à son attitude, tout simplement. Et tuer quelqu’un qui désirait périr ne lui était pas le moins du monde un problème. Cela le décevait et le contrariait fortement mais puisqu’il le fallait… Il n’allait certainement pas lui tourner le dos. Il mourrait donc. Restait tout simplement à savoir comment. Loin d’écouter ce que pouvait bien babiller sa proie, perdu dans ses pensées, il ne s’intéressait plus qu’à ce seul fait. Ses paroles n’avaient aucun intérêt, puisqu’il allait trépasser, ce n’était plus que poussières au vent… Sans doute éprouvait-il le besoin de vider ses poumons une dernière fois, avant la grande chute. Ce n’était pas lui qui l’en empêcherait, mais il n’en faisait pas non plus vraiment cas. Il n’entendait même plus, en un mécanisme de surdité volontaire qui lui laissait tout le loisir de sa concentration pour décider comment il allait mettre fin à ses jours. Quelle serait la meilleure technique, quel serait le meilleur moyen ? Il avait plus d’un choix à disposition…. Restait à savoir ce qui serait le mieux pour sanctionner cette étrange décision.

Il pouvait simplement lui briser la nuque, ce serait rapide et presque indolore. Le cou fragile de l’elfe ne serait qu’une branche de bois sec se brisant sous l’assaut d’un vent violent. Il pouvait également user de sa magie et l’éventail de possibilités était si étendu qu’il en aurait presque été déroutant. Le croc du dragon, le feu, la foudre, l’eau… Ou, il pouvait le mordre, mais devrait alors tenir ses engagements envers le nourrisson qu’il serait par la suite. Et ça ne l’enchantait pas forcément sur l’instant. Qu’est-ce qui pourrait être le plus approprié ? Voilà qui était une très bonne question. Une pour laquelle il se passionnait en l’instant, autant qu’il se passionnait à cette soudaine décision. Il ne lui avait pourtant pas semblé qu’il fut particulièrement désireux de mourir… mais qui était-il après tout pour rejeter l’évidence. Oui c’était un peu perturbant, mais enfin, ça lui facilitait d’une certaine façon la vie. Lui qui avait eu des envies de meurtres, on lui permettait de les assouvir. Transfiguré et bien loin de l’individu qu’il personnifiait en temps normal, il avança de nouveau avec lenteur… très, très lentement, un pas après l’autre, d’une démarche prédatrice, le regard braqué sur lui sans plus ciller, tellement fixe qu’il ressemblait plus que jamais à celui d’une statue. Parvenu devant lui alors qu’il achevait son discourt, sa main trouva naturellement le chemin de sa gorge sans que cela semble lui arracher le moindre frémissement. Toujours un peu perplexe, il se fit néanmoins la réflexion que son sens du minutage était particulièrement efficace en cette journée… De sorte qu’à peine termina-t-il qu’il se mettait lentement à serrer son cou, sans cesser de vriller son regard au sien.

Qu’allait-il montrer, au moment de mourir ? De la peur ? De la colère ? Autre chose ? Il était curieux. C’était que cet elfe-là était vraiment une curieuse créature tout de même… le remercierait-il ? Il resserra lentement, lui refusant le moindre mouvement. Pourtant, au bout de ce qui sembla un temps interminable, et qui n’était en réalité que quelques minutes, il relâcha légèrement la pression lorsque la marée de son influence s’inversa et que la raison vint à nouveau dominer son esprit, adoucissant les prunelles de lagon. Sa poigne se relâcha sensiblement sans pour autant que la main meurtrière ne recule… « Non » déclara-t-il, plus calme mais toujours glacé malgré la nouvelle lueur de son regard. « A moins bien sûr que l’échange que nous avons eu lors de votre arrivée ne soit que mensonges évidemment… » Plus que meurtrière, son intonation était à présent déçue et amère. Il le relâcha finalement, toujours sans ciller, et sembla reprendre l’attitude de froide courtoisie et de dignité distante qu’il arborait souvent. « Je me suis sans doute fourvoyer à votre égard, je vous présente donc mes excuses. Soyez assuré que vous n’aurez plus à être importuné par ma présence» Et avec cela, il s’inclina légèrement, raide et pivota pour quitter les lieux, même si le moindre de ses muscles était tendu comme la corde d’un arc. Si elfe et politesse rimaient, n’aurait-il pas dû, alors, respecter le lien qui se tissait entre eux ? Mais non de toute évidence et lui-même venait d’être une fois de plus cruellement déçu. Une fois de trop sans doute, pour les elfes. S’il aurait apprécié se voir détrompé, il doutait cependant que cela arrive….

Et pourtant, Dracos seul savait que ses mains le démangeaient encore. Mais pourquoi ?
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeDim 19 Oct 2014 - 1:53

Tout à sa folie, le vieil elfe ne vit pas le prédateur s'approcher à pas comptés. Il ne le vit pas venir devant lui se figer, ni une main assassine venir l'étrangler. Ce n'est que lorsqu'enfin les mots se tarirent, et que le silence reprit ses droits, qu'il sentit s'enrouler autour de sa gorge des doigts mortellement froids.

Leurs regards s'unirent, bleu sombre se fondant dans clair céladon, tandis que frêle lueur d'incompréhension voilait les orbes nuit. Qu'était-ce que cela ? Que... Comment... Pourquoi ? "Digne millénaire, que vous arrive-t-il ?" avait-il envie de s'enquérir. Mais les mots furent happés par le dernier souffle qu'il put relâcher. Etrangement, nulle peur, nulle crainte, ne l'étreignirent. Sans doute allait-il mourir, il suffoquait déjà à l'agonie. Mais c'était là une vielle amie qu'il avait déjà si souvent invitée et qui s'était si souvent dérobée. Non nulle peur. Il espérait seulement que l'Esprit de la Mort, s'il daignait cette fois ne pas décliner cet appel, l'étreindrait sans douleur sous ses sombres ailes.

On lui accordait au moins la joie singulière que celles-ci miroitent d'une millénaire lumière. Voilà qui était presque cadeau inespéré pour lui vieil elfe banni et pestiféré. Il vit alors, à sa grande consternation, une lueur de douce résignation, se refléter dans les perles glaciales qui le regardaient, abyssales. Sa propre résignation, comprit-il soudain, son propre reflet à l'abandon, aperçut-il incertain. Un court instant, alors que l'air définitivement s'épuisait, il sentit son âme s'agiter en un dernier soubresaut insurgé. Un infime moment, alors que la vie, longue vie, le quittait, il sentit son esprit contre ce vil traitement se rebeller.

En vain, son corps ne put bouger. Sous cet étau étranglés, ses efforts furent réduits à néant, avant même d'avoir pu exister. Se voyant condamné, la Fierté Balafrée vit sa dernière révérence arriver. Et c'est avec un pâle sourire troublé qu'il voulut saluer son dernier aimé. Oui, aimé. En ce dernier souffle, où tout mensonge s'envolait, nul aveu ne pouvait plus se dissimuler. Le voile devait se lever, ses yeux s'ouvrir, et cet amour naissant en son coeur s'épanouir. Oui il aimait ce millénaire. Et ce millénaire allait le tuer.

A cette pensée, il ferma ses orbes nuits, et son sort attendit. Il eut alors l'étrange, déconcertante, presque décevante, surprise, de sentir l'étreinte se desserrer, froide et glaciale étreinte, mais si possessive aussi. L'étau toutefois ne fut totalement ôté. L'elfe sentait toujours sa gorge enserrée par cette prise puissante et enfiévrée. Instinctivement ses mains se portèrent à elle, alors que l'air enfin répondait à ce vital appel, ses ongles griffèrent inconsciemment la main meurtrière, tandis que ses lèvre s'ouvrirent en une muette prière. Nul mot ne les franchit toutefois, son souffle avorté mourant sur leur seuil. Soudain la vie réclamait ses droits, et refusait toute idée de linceul.

L'elfe se sentit désemparé. Consterné en lui-même que tant de sentiments contradictoires se mêlent, s'emmêlent et se chassent les uns les autres en si peu de temps. Consterné d'avoir accueilli la mort avec tant de calme et de sérénité, et de réclamer ensuite la vie à grands cris. Même si silencieux ses cris. Il aurait été bien en peine en cet instant d'émettre le moindre son, le moindre mot. Seul un sifflement se fit écho aux paroles venimeuses que le vampire lui offrit. Mal, il avait mal. Sa gorge qu'il avait l'impression de sentir broyée, mais aussi et surtout son coeur qu'il sentait en mille morceaux brisé. Rejeté. Il était encore rejeté.

Et soudain il fut relâché. Et tomba abruptement au sol, tel une poupée désarticulée.

Lui qui avait cru... mais il s'était sans doute trompé. Avait-il été dupé ? Ou s'était-il dupé lui-même ? Oui, dupé. Trahi. On t'a trahi. On t'a menti. Non, on ne lui avait pas menti. N'est-ce pas ? Pas menti... Pourtant... Et si... Non, on ne lui avait pas menti. Il n'avait pas menti. Non, tu n'as pas menti, certes pas, pas vraiment...

- Ce n'était pas mensonge, parvint-il, avec peine, à croasser d'une voix rauque à l'agonie. Pour moi, j'ai cru que... il n'y avait nul mensonge entre nous. Trompé... sans doute... J'ai dû... j'ai cru...

Il ne put toutefois finir sa phrase, qu'une quinte de toux le coupa en plein élan. En plein aveu.

Il tenta alors de se lever. Se demandant d'ailleurs un instant pour quoi faire. Allait-il rattraper le digne millénaire et tenter de le convaincre ? Ou tentait-il juste de se lever pour se prouver qu'il était encore vivant ? Pour prouver qu'il n'était pas poupée avec qui à sa guise l'on jouait ? Mais grand mal lui en prit, car à peine était-il parvenu à se hisser sur ses jambes, que celles-ci menacèrent de se dérober. C'est avec peine qu'il parvint à ne pas de nouveau s'écrouler, même s'il dut pour cela se retenir au mur à ses côtés. Même s'il l'aurait voulu, il n'aurait pu alors retenir la force colossale qui habitait le vampire. Pas par ses propres forces en tout cas. Ni par ses propres mots qui semblaient lui faire défaut.

Il se contenta donc, soudain impuissant, de relever son regard sombre sur la haute silhouette qui semblait s'en aller. Un regard où perlait un étrange regret, un profond remord, une indicible envie... et oui, il devait l'avouer, une attirance qu'il préférait ne pas nommer.


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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeMer 22 Oct 2014 - 20:21


Une girouette, voilà ce qu’il était en cet instant et la partie disciplinée et raisonnable de son cerveau le savait parfaitement… pourtant, toute girouette qu’il fut, il ne pouvait s’en empêcher. C’était tout simplement l’un de ces instants où il n’avait plus le moindre contrôle de lui-même, comme la fois où il avait tenté de briser son bâton sur la tête de Lorenz. S’il avait été en pleine possession de ses moyens ce jour-là, il se serait servis de sa faux et aurait raccourcit le prince auto-proclamé d’une bonne tête, la seule qu’il possède, et ils n’en seraient pas là à l’heure actuelle. Parce que mine de rien, il en était venu, après quelques expériences et des témoignages, à pouvoir affirmer qu’une décapitation, c’était souvent mortel. Néanmoins, cette fois, il ne s’agissait pas d’une décapitation. Il s’agissait de savoir s’il allait manger l’elfe, et comment si cela devait se faire. Parce qu’il avait beau faire mine de s’en aller, il était plutôt prêt à lui bondir dessus toutes griffes, et crocs, dehors. Et ce fut fait, en un instant, il fut sur lui, l’empêchant de continuer au-delà de sa toux, le soulevant de son appui et du sol sans le moindre effort et son regard semblant grandir… grandir. « Suffit » siffla-t-il, impérial, lui refusant toute tentative pataude supplémentaire dans une direction ou une autre. « Tu ne crois plus désormais, et tu ne te caches plus. Je ne le permettrais pas. Tu veux apprendre ? Je vais t’inculquer ta première leçon en ce cas… » Un fin sourire aussi séducteur que matois glissa sur ses lèvres tandis qu’il soufflait sur sa peau sa promesse. « Et je te jure qu’elle se gravera si profondément qu’elle ne te quittera plus jamais. Tu n’oseras plus douter ou mentir, ou même croire d’ailleurs…. C’est de certitude que je vais te graver maintenant » La porte se referma toute seule, se verrouilla même d’un sort. Ils étaient seuls, ils étaient tranquilles, et ils avaient du temps devant eux pour la suite….

***

Il observait le mur sans vraiment le voir, peu intéressé par ce genre de trivialités. En réalité, sa vision s’éloignait complètement des quatre murs et du plafond de cette salle d’Aigue-Royale. Bras croisés, sa longue chevelure un peu en bataille lui tombant sur les épaules et sur le torse, une mèche entre les deux yeux, il se faisait aussi immobile qu’une statue dans la chaleur de la pièce. Et plus particulièrement de la couche somme toute militaire qui était le lot de tous les habitants de ces cavernes. Jamais auparavant il n’avait eu l’usage de l’un d’eux et d’ailleurs malgré le confort relatif, ce n’était pas lui qui le contrariait. Pas plus que l’elfe à ses côtés, d’ailleurs. Certes, leur petit tête à tête intime n’avait pas été des plus sages ni des plus… innocent, bien au contraire, mais il ne voyait rien là-dedans qui puisse ternir son humeur. Certes, il n’avait pas été totalement tendre, loin de là. La leçon qu’il lui avait offerte n’était pas pétrie par la délicatesse, elle était bien plus que cela, autant qu’il pouvait l’être. Avait-il était totalement consentant ? Peut-être pas au début, mais ça n’avait pas d’importance, désormais il savait… désormais, il savait ce qui dormait en lui, et quels sentiments il… ils nourrissaient à son égard. En bien, et en confortable pour lui, et évidemment, en moins confortable également.

Non, il n’était ni contrarié de cela, ni honteux, ne le regrettant absolument pas. En vérité, mieux valait qu’ils sachent tous deux à quoi s’en tenir. Non, ce qui le contrariait, c’était cette perte totale de contrôle qu’il pouvait parfois avoir. C’était dangereux, terriblement dangereux… une menace pour lui et pour les siens, son entourage, Eliowir en premier. Avec un soupire dépité, il se détourna de sa victime – le mur – pour observer de nouveau l’elfe à ses côtés, s’adoucissant sensiblement par la même occasion. Il n’avait pas voulu que ça aille si vite en vérité, et avait l’impression d’avoir agis comme les vingt années de son apparence physique. Tant pis, c’était fait et il assumait. Se penchant vers lui, dans un bruissement de tissu, il vint se nicher contre son corps chaud, avec une légère pointe de remord à l’idée de sa propre personne, aussi froide que le marbre. Son regard dériva un instant sur la marque qui ornait sa gorge, puis sur son épaule… lui arrachant un soupire léger. Elevant la main et ce sans oser parler, il usa d’un simple mais efficace sort de soin afin de lui ôter la douleur qu’il avait pu engendrer.

Puis, il osa enfin croiser son regard, le sien étrangement rajeunit et dépourvu, pendant un moment, du poids des ans et de la sagesse, de l’expérience et, immanquablement, de la désillusion qui l’accompagnait. Si bien d’ailleurs qu’on l’eu pensé, de visu, un simple jeune homme humain, comme n’importe quel autre. « Eliowir ? » murmura-t-il tout bas, se demandant encore comment renouer la conversation au-delà de cet appel.
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeVen 31 Oct 2014 - 0:46

Et maintenant ? Oui, et maintenant, se demandait-il alors, tandis que son regard errait sur la silhouette assise à ses côtés. Belle et fine silhouette, majestueuse et grande ombre, qui, même ainsi, paraissait si imposante, si puissante, si prégnante. Qu'il était beau son millénaire. Oui, beau, lumineusement et ténébreusement beau tout à la fois. Ombre et lumière, nuit et jour, calme et tempête. Tout en contradiction. Le millénaire était un oxymore à lui tout seul. Un oxymore que l'elfe dévorait des yeux en cet instant, alors que mille questions l'agitaient en son for intérieur.

Il ne parvenait pas à se décider s'il était offusqué, offensé, mortifié, humilié, blessé, honteux, concernant les outrages indécents, violents, et éhontés que lui avait infligés le vampire, ou s'il en était comblé et satisfait. Le peu de qualificatifs élogieux auraient dû suffire à lui donner une réponse, mais il restait indécis. Il se trouvait affligeant et affligé mais ne parvenait à se décider. Consterné lui-même, il sentait son âme osciller.

Tantôt le submergeait une honte suprême de s'être laissé ainsi dominer, lui pourtant fier lion, de s'être laissé humilié, de s'être plié ainsi aux désirs et plaisirs de son vil tortionnaire qui l'avait si férocement forcé. Oui, forcé ! Dès qu'il avait compris, horrifié, où allait en venir le vampire, l'elfe n'avait eu de cesse de s'écrier non. Non, non et encore non. Un non qui s'était, à sa grande honte, fait de plus en plus faible, de plus en plus murmure, pour finir par mourir dans un râle avant de finalement muer étrangement en un oui d'abord timide et finalement totalement impudique.

Tantôt il se sentait flotter dans les limbes encore miroitantes des échos du plaisir, tels les lambeaux d'une épave dépravée. Son corps s'était enflammé comme jamais il n'avait brûlé, son âme incendiée avait hurlé de désir comme jamais elle ne s'était écriée. Il s'était senti possédé, unique et singulier, comme jamais personne ne s'était réclamé de lui. Achroma avait pris possession de lui, de son corps, mais surtout de son âme. Il l'avait marqué de son sceau. Certes un sceau d'allégeance mais aussi, et surtout avait-il envie de le croire, un sceau de protection. Un sceau de possession à double tranchant, à la fois exigeant mais... rassurant. Terriblement rassurant. Et si...

Et oui, il devait se l'avouer, si chaleureusement envoûtant. Enivrant. Un sceau qu'il n'avait, étrangement, aucunement envie de briser. Il se sentait en partie avili d'avoir été ainsi marqué, tel que l'on marque les esclaves dans certaines contrées, mais il se sentait aussi si... si... désiré. Oui, voilà, désiré. Comme jamais personne ne l'avait désiré. Et comble du comble, malgré les outrages... il se sentait désirer tout autant, tout aussi possessivement, le vampire. Son digne et noble vampire. Son beau et sombre millénaire.

Et bien froid millénaire, toutefois, pensa-t-il quand le vampire vint se lover contre lui. Loin de le repousser toutefois, il le laissa faire, tout en se forçant à s'extirper lui-même de la languissante torpeur qui l'avait enveloppé.

Une torpeur qui s'évapora tout à fait quand il sentit un étrange frisson le parcourir. Ce frisson si caractéristique qu'on appelait magie. Une magie qui pourtant ne lui était pas forcément familière. Du moins pas de cette façon là. pas de cette façon... bénéfique. Il ne put alors retenir un léger soupir de soulagement, tandis que la douleur, cette douleur-là du moins, fuyait sous les effets des soins. Si seulement un tel sort pouvait faire de même contre la douleur de son corps, de son être, brulant encore au plus profond de lui, et de son âme incendiée et déroutée par tous ses sentiments guerroyant en lui-même.

« Eliowir ? »

Qu'il aimait entendre cette voix. Cette voix-là. Cette voix douce, caline, susurrante et... oui aimante, aimait-il penser. Aimante... Etait-ce cela aimer ? Cela faisait-il si mal d'aimer ? Lui qui avait tant rêvé d'aimer et d'être aimé, de connaitre ce sentiment que tous décrivaient de si merveilleux, si fabuleux... Etait-ce si merveilleux ? Pour lui le fabuleux semblait en tout cas se mêler de douloureux. Ce n'était pas là la définition du merveilleux qu'il aurait pu donner. Et pourtant...

Et pourtant, oui, il trouvait cela merveilleux qu'on puisse, à l'aube de son crépuscule, l'aimer encore. Oui, si aimer n'était pas merveilleux, pas réellement selon lui, être aimé l'était par contre bien plus.

Il laissa un instant le silence distiller ses effluves douces-amères, avant d'enfin répondre, d'une voix troublée.

- Achroma.

Achroma. Oh oui, bel Achroma, s'entendait-il encore crier, tels les échos silencieux de ses appels aliénés de plaisir. Chassant ses voix chimériques, il se força à ancrer ses orbes nuits dans les azur céladon du vampire.

« Et je te jure qu’elle se gravera si profondément qu’elle ne te quittera plus jamais. Tu n’oseras plus douter ou mentir, ou même croire d’ailleurs…. C’est de certitude que je vais te graver maintenant », sembla-t-il y lire, encore et encore, et encore. Miroir des mots qui l'avaient noyé de leur terrible châtiment quelques instants, heures, jours ? éternités ? plus tôt. Miroir des mots qui l'avaient gravé de leur invincibles promesses....

- Et maintenant ? parvint-il à ajouter, d'une voix profonde et rauque, aux accents incertains.

Apeurés ? Peur d'être... délaissés ? rejetés ? tel le jouet cassé dont on ne voulait plus, après s'en être si bien amusé ?

Oui, et maintenant ? Qu'allait-il advenir d'eux ? Qu'allait-il advenir de lui ? Perdu, il se sentait si perdu... dérouté... errant sur des routes inconnues, aux chemins effacés... Peut-être parce qu'il n'y avait pas de chemin ? Ou qu'il n'avait jamais osé s'aventurer sur des sentiers sauvages où les chemins restaient à tracer ?

- Que suis-je pour vous ? Ne suis-je qu'un... jouet ? Ou... Que...

Les mots moururent soudain sur ses lèvres, incapables de prendre vie entre eux, incapables d'émettre leur implacable possibilité dans ce rêve ou cauchemar éveillé...

- Qu'allons-nous devenir maintenant ? Que voulez-vous de moi ? Est-ce... Etait-ce... juste pour maintenant ? Ou était-ce un toujours et à jamais ?

Et se disant, un peu honteux de paraitre si naïf et si candide, il se permit d'effleurer lentement le visage lui faisant face, retraçant sans appuyer les fins contours, comme voulant les graver dans sa mémoire, au cas où... si jamais... les rêves ou les cauchemars étaient censés prendre fins après tout. Ils n'étaient pas fait pour durer, lui avait-on toujours appris. Celui-ci ne ferait sans doute pas exception à la règle. D'ailleurs, il était toujours indécis quant à savoir s'il voulait qu'il prenne fin, ou qu'il fasse exception à la règle.

Qu'il décide ! Qu'il choisisse ! Après tout, c'est lui qui a créé cette toile. Qu'il la finisse ou qu'il continue de la tisser, mais qu'il décide ! s'insurgea-t-il soudain en lui-même, laissant alors le choix, l'ultime choix, au vampire. Qu'il scelle le destin. Son destin. Notre destin.
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeVen 31 Oct 2014 - 19:35


Il avait cru un instant qu’il ne répondrait pas. Qu’il se murerait dans le silence… mais non. Il semblait bien qu’il put encore savourer le son de sa voix. Etait-ce véritablement une faiblesse de sa part, que de craindre son silence ? Devait-il avoir honte, d’être ainsi l’esclave de son souffle, ne serait-ce que pour un instant ? Le dragon endormit aurait sans doute répondu oui et sans hésiter… mais il avait obtenu ce qu’il désirait, et se fichait éperdument du reste du monde, lové dans sa bulle ouatée de satisfaction, repus et somnolent de nouveau, comme la créature capricieuse et inique qu’il était. Mais son nom, comme un écho, ressemblait à l’incarnation même du soulagement. Sans hésiter, il plongea son regard dans le sien, attendant la suite, car suite il y aurait bien, non ? En vérité, il l’espérait, car lui-même ne pouvait trouver de mots appropriés, en l’instant et ce quand bien même il en usait depuis un millénaire. Il était à court de mots, cette fois. A sa merci, sans qu’il sache, sans doute, la vérité étouffée dans la gaze de l’instant… Et maintenant ? Il cilla, la question s’ancrant comme une violente réalité dans le cocon qu’ils habitaient. Et maintenant oui… quoi ? Qu’y avait-il exactement, maintenant ? Difficile à dire. Qu’attendait-il en vérité ? Pouvait-il seulement l’énoncer ? Son esprit à lui était clair, limpide. Un verre sans défaut. Mais encore fallait-il s’assurer de ce qui emplissait sa coupe à lui… Les questions venaient sans qu’il n’y réponde, l’observant toujours. Etait-il sérieux ? Un bref sursaut de la colère qui l’avait habité lui vint et il faillit montrer les crocs. L’éclat passa pourtant sans qu’il daigne lui accordé plus d’une pensée. Pourquoi l’aurait-il fait ? En vérité, il ne s’attendait guère à le voir se pétrir subitement de certitudes, ce n’était pas ainsi qu’il semblait vouloir fonctionner, au contraire de sa propre personne.

Il se fendit d’un soupire, l’image même d’une désillusion affectée, et à demie amusée par le ridicule de la situation, semblant préférer en rire qu’en pleurer. « Ce que je veux ? N’ai-je pas été suffisamment clair ? » Il lui décocha un regard pétillant, mais à demi réprobateur. D’une réprobation douce et affectueuse. « Mais je peux toujours expliciter davantage, si vous le désirez… » Et bien quoi ? Lui était parfaitement vaillant et pouvait recommencer quand il voulait. Mais son elfe risquait de finir particulièrement fatigué. Et puis ce n’était qu’une taquinerie. Certaines choses devaient être savourées, et pas bues jusqu’à la lie. Il redevint un instant pensif, détaillant ce visage dont il avait gravé l’image profondément en lui-même. Il vint prendre la main qui effleurait son visage, la serra avec douceur en l’apposant sur sa joue. « J’aimerais que ce soit un toujours et à jamais » fit-il finalement, son visage s’éclairant une fois encore de cette illusoire jeunesse qui l’auréolait étrangement. Il serra plus fort, mais pas assez pour lui faire du mal. Puis le relâcha. Il aimerait oui… mais était-ce seulement possible ? L’un comme l’autre savait que l’elfe ne vivrait pas indéfiniment. Il mourrait, et l’ancien serait à nouveau seul… une fois de plus… était-ce gravé sur son visage en cet instant ? Était-ce si transparent, la peur qu’il entretenait de perdre à nouveau ce qui lui était si cher ? Il n’aurait su le dire. Mais après cette mise à nue, dans tous les sens du terme, il sentait qu’il lui devait bien davantage que ces quelques mots. Détournant le regard, il observa de nouveau ce mur si lisse qu’il en était outrageant… « J’ai pensé vous transformer » admit-il simplement, d’une voix neutre, en dépit de ce que cela représentait « Vous offrir l’éternité à mes côtés… mais je doute du bien-fondé de cette proposition, et je me doute… que vous refuseriez. Ai-je tort ? »

Le transformer… cela voudrait dire une nouvelle existence mais surtout, une perte de tous ses souvenirs. Il oublierait ce qu’ils avaient vécu. Pourrait-il seulement le redécouvrir ou se détournerait-il alors de lui ? Il ne savait pas mais la question était tout aussi angoissante que la perspective d’être à nouveau seul. Un sourire amer lui vint aux lèvres. « Vous n’êtes pas un jouet… et je maudis mon éternité. Si seulement j’étais mortel… mais non en vérité, le soucis se verrait inversé. Et vous souffririez sans doute de me voir dépérir comme je crains votre propre trépas… » Tournant à nouveau le regard vers lui, troublé, il avoua dans un souffle « J’ai peur Eliowir. Vous savez ce que je veux de vous, en dépit de la peur… mais me le donnerez-vous pleinement, là est la question… » Il aurait voulu le serrer à nouveau contre lui… ou le faisait-il déjà ? Il n’avait pas même eu conscience de bouger. Mais il ne recula pas, en s’apercevant de sa faiblesse. Il répéta simplement sa confession, avec la fragilité d’un sentiment naissant. « J’ai peur de vous perdre... en vérité, je suis même terrifié...»
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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeDim 2 Nov 2014 - 17:22

Visiblement sa question contrariait le vampire. L'elfe eut l'impression que colère allait se disputer à déception, et que le volcan allait de nouveau faire irruption... Ce fut donc avec un soulagement non voilé qu'il entendit une voix douce et presque caressante lui répondre. Pas de ces caresses teintées de menaces non feintes, et de promesses obscures, dont le dragon avait su l'attiser plus tôt. Non, cette fois-ci, il s'agissait de caresses tendres et rassurantes, des caresses sous lesquelles l'elfe se laissa couler sans aucune retenue, son lion se retenant à grand peine de couvrir les mots de son ronron bruyant. Un lion rassuré, un lion presque heureux. Presque...

« Mais je peux toujours expliciter davantage, si vous le désirez… »

Les explications du millénaire étant particulièrement féroces... Il n'était pas bien sûr de devoir, pouvoir même, accepter cette énième explication. Pas qu'il n'en ait pas vraiment envie. Enfin non, pas si violemment, pas sans son plein consentement non plus. Pas comme précédemment en somme. Il n'avait jamais apprécié les leçons par la force, et quand bien même le après de la leçon le laissait... assez satisfait... il préférait ne pas recommencer. Ou recommencer en pleine possession de ses moyens, en pleine possession de son esprit, et surtout de façon plus.... cajoleuse, plus tendre et plus voluptueuse. Ces leçons-là, oui, il les recommencerait alors encore et encore et encore... Jusqu'à ce que mort s'en suive. Ou non-mort, c'est selon...

Heureusement le vampire ne semblait nullement prêt à mettre cette "menace" à exécution. Il semblait même... taquin ? Voire le millénaire d'humeur soudain coquine avait de quoi le laisser abasourdi. Mais que dire alors quand il devint d'humeur... réellement d'humeur sentimentale et caline...

Et ces mots... Ses mots !

« J’aimerais que ce soit un toujours et à jamais »

- A jamais et toujours, souffla-t-il en un murmure se mourrant en réponse.

Cette fois le lion ne se retint plus et ronronna tout à son aise. Un ronron toutefois qui se stoppa net quand la suite lui fut révéler. Il ne sut s'il fut le plus choqué par ce que lui révélait le vampire par ses paroles ou par ce qu'il lui révélait silencieusement. Le transformer ! Le vampire avait voulu, voulait!, le transformer. Cette simple idée le tétanisait. Mais tétanie et effroi furent rapidement balayés quand il réalisa que le vampire semblait... avoir plus peur que lui ! Pas la peur de le transformer, certainement pas. La peur du refus de l'elfe ? Peut-être...

Sur ce point, Eliowir ne pouvait d'ailleurs le contredire. Et quand son bel Achroma osa lui demander s'il avait tort... Le vieux lion ne put lui mentir. Mais ne put non plus affirmer cette évidence, ayant peur de blesser plus encore son bel adonis dont le masque s'effritait tout à fait à ces côtés. Il ne put alors que déglutir, se contentant de river ses orbes nuit dans les miroirs d'airain qui le dardaient avec tant.. d'affection. D'attente aussi. Pourrait-il seulement répondre à celle-ci un jour ? Il en doutait. Il ne savait. Il ne pouvait répondre alors.

Mais non, si le vampire avait peur, ce n'était visiblement pas d'un refus... mais d'une perte ! Peur de le perdre lui ! L'elfe en fut bouleversé. Si bouleversé, qu'il ne réalisa que tardivement, qu'il se faisait enlacé par une sangsue en mal d'amour. Peur de le perdre... Terrifié de le perdre.... Les mots résonnèrent en lui, se répercutèrent sur les falaises érodées de sa raison, tentèrent de se frayer chemin dans leurs crevasses, faisant écho soudain à ses propres terreurs. Peur de ne jamais aimer, de ne jamais être aimé, de ne jamais connaitre l'amour... Peur de perdre soudain cet amour naissant ? Oui, si sa peur était tout autre, elle était là elle aussi. S'il savait ne pouvoir perdre Achroma par la mort, il avait peur de le perdre en le décevant.

Et si un refus le décevait ? Le millénaire semblait se douter de ses doutes et ses réticences... Devenir vampire, devenir maudit... Oui, tout cela le millénaire le savait, connaissant visiblement le vieil elfe bien mieux que lui-même ne se connaissait. Le millénaire semblait se douter de son refus, de ses peurs d'accepter du moins. Mais piètre refus distillerait-il alors sombre déception ? Evident refus lui ferait-il perdre aimante sensation ?

Il enlaça alors à son tour le vampire, doucement, à gestes tendres, caressant le dos glacé en cercles rassurants. Autant pour rassurer l'autre de son affection réelle, que pour se rassurer lui-même.

- J'ai peur aussi. Peur de vous perdre, oui. Même si d'une tout autre manière.

Il préféra ne pas expliciter ces autres manières, misant sur l'intelligence et la clairvoyance du millénaire pour que compréhension se fasse.

- J'aimerais tant... Tant pleinement vous satisfaire. J'aimerais tant répondre à toutes vos attentes, devenir tel que vous voudriez que je sois. J'aimerais tant vous plaire entièrement, totalement, sans concession aucune. Être vôtre, pour toujours et à jamais.

Oh oui, il aimerait tant. Il venait enfin de rencontrer amour, il le savait, le sentait, en lui. Lui qui avait cru ne jamais pouvoir aimer aimait. Lui qui avait cru ne jamais pouvoir être aimé était aimé... Et lui qui pensait pouvoir enfin s'enivrer de cela, risquait de tout perdre ! Tout cela pourquoi ? parce qu'il avait peur... Peur d'être transformé. Sa peur de la malédiction serait-elle pire que la peur de perdre son maudit vampire ? Là était la question.... La véritable question. Il sentait être à un croisement de chemin, se devant de choisir deux voies radicalement différentes. Aucune des deux ne semblant plus sombre ou lumineuse que l'autre, toutes deux aussi scabreuses et difficiles, lui semblait-il. Choix difficile alors, choix qui se ferait quand il trouverait la réponse à cette question. La réponse était la clé, la clé ouvrirait la voie, la voie serait son destin. Tout était limpide en soi. Tout... Sauf son choix.

Un étrange sanglot manqua de lui échapper, avant qu'il ne parvienne à confesser, dans un murmure tout juste audible, un souffle à peine expirer :

- J'ai peur moi aussi. Peur d'accepter.

"Et de me perdre."

- Mais peur aussi de refuser.

"Et de vous perdre !"

Du temps. Il aurait voulu du temps pour pouvoir répondre à cette question. Mais en aurait-il ? Lui en accorderait-on seulement ? Le vampire accepterait-il de lui en offrir, du temps ? Juste, juste un peu de temps...
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeMar 4 Nov 2014 - 22:12


Pourquoi fallait-il qu’il complique la situation quand elle semblait s’améliorer ? Certainement parce que c’était une fausse amélioration, ou une amélioration partielle. Mieux valait se parler à cœur ouvert dès à présent, plutôt qu’attendre en risquant de décevoir l’autre. Ou pire. Il ne regrettait pas de lui avoir confié ses tourments, mais il regrettait que ceux-ci existent… Immobile, dans l’étreinte qui se refermait sur lui, il se morigéna pourtant. Il avait l’air… stupide. Il avait l’impression que tout ce qu’il disait sortait d’une de ces histoires romanesques que l’on racontait aux jeunes filles. C’était frustrant, gênant et il en avait honte. Pourquoi fallait-il qu’il parle comme une caricature de chevalier monté sur un cheval blanc, ou il ne savait quel damoiseau tout juste arrivé à maturité et qui jonglait encore avec ses besoins physiologiques. Mais… mais après tout, tant que l’elfe ne s’en formalisait pas, ça ne devait pas être si grave que cela, si ? Il disait ce qu’il ressentait, et tant pis s’il n’avait pas de mots corrects pour l’exprimer. A demi-rassuré seulement, il se laissa pourtant aller à apprécier la caresse qu’on lui procurait et ne revint, brutalement, à la réalité, qu’aux mots qui transpirèrent entre eux. Il avait peur de le perdre ? Mais pourquoi ? En quoi ? Il n’avait pas semblé s’en préoccuper avant cela… avec cette… non, mieux valait ne pas y penser, cela l’agaçait encore. Mais il était curieux, il ne pouvait que l’être… et attendait d’ailleurs la suite, car suite il y aurait forcément. Il ne voulait pas devoir l’analyser et raisonner, il voulait… il voulait pouvoir s’accrocher à ses paroles, simplement, créer… une aisance, entre eux. Aisance était-il le bon mot ? Aucune idée, mais il voulait cela, il voulait simplement pouvoir accepter ses paroles sans le décortiquer. Mais à l’écouter il se sentait… égoïste, tout en ne pouvant réellement en avoir honte. Il tourna la tête vers lui, l’observant de son une mèche, silencieux. Et naturellement, ce qu’il cherchait fut, soudainement, sans qu’il comprenne vraiment pourquoi. Il se redressa, le regardant à nouveau dans les yeux, puis secoua la tête.

« Je ne suis pas… » Pas quoi, en vérité ? Question difficile, il était beaucoup de choses, et n’était pas nombres de choses également. Il reprit. « Je ne suis pas assez égoïste pour vous demander une réponse, en vérité. Si j’ai énoncé cette hypothèse et le désir que j’ai conçus, c’était par égard, que vous le sachiez, mais je ne vous demande en rien d’accorder crédit à une telle possibilité… » Il fronça sensiblement les sourcils, se déplaçant légèrement pour retrouver le confort d’une position simple, installé contre le bord de la couche, mais sans le quitter des yeux. « Je ne veux… je vous veux tel que vous êtes, Eliowir, et ce même si j’ai à redire quand à certaines choses. Mes contrariétés ne viennent nullement invalider l’affection sincère… et l’attraction, que je ressens pour celui que vous êtes. Je ne vous veux pas autrement que ce que vous êtes. Une transformation… C’est, il faut l’avouer, une hypothèse qui venait répondre à mes craintes de vous perdre. Mais je ne souhaite rien vous imposer, je ne souhaite pas vous changer. Mon affection pour vous ne se trouvera nullement entachée si vous n’accordez aucune pensée à une telle possibilité, je conçois que vous souhaitiez rester tel que vous êtes. L’intégrité est une chose que je comprends parfaitement, et puis soyons franc, une transformation serait aussi risquée, en un sens. Si vous veniez à m’oublier, à nous oublier… » Il soupira en secoua à nouveau la tête. « Sachez-le… vous ne perdrez pas mon affection. Je ne la donne pas à la légère, mais lorsque je le fais, elle est tenace, durable » Il ne lui affirma pas, pourtant, que l’on pouvait la rendre venimeuse et amère, il n’en avait pas besoin sur l’instant. Il n’avait pas besoin d’une pression supplémentaire. Il avait besoin d’être rassuré. Un léger sourire lui vint et il l’invita d’un geste à venir près de lui à nouveau, sans savoir s’il accepterait. « Chaque chose en son temps… nous en avons encore, du temps, autant jouir pleinement de cette richesse »
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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeSam 8 Nov 2014 - 0:55

Il le voulait ! Il le voulait tel qu'il était ! C'était bien là la première fois qu'on lui disait une telle chose. Et cela le touchait, au plus profond de son âme, au plus profond de son être, bien plus qu'un je t'aime ou qu'un je tiens à vous. Il le voulait, lui, l'elfe banni, l'elfe honni. Il aurait aimé l'avoir maudit aussi, mais elfe ou vampire, il le voulait, lui ! Lui, tel qu'il était !

Eliowir s'en sentait étrangement transporté d'une joie indicible, sans qu'il ne parvienne à se l'expliquer. Mais qu'importe si aucune explication n'était. Aucun mot, aucune phrase, aucune raison même, ne pourrait ne serait-ce que faire écho à ce qui le submergeait en cet instant hors du temps. Et hors de l'espace. Il se sentait dans un autre monde, dans un autre lui. Il aurait voulu rassurer le millénaire, lui dire que non il n'incarnait nul égoïsme dans ce souhait béni du Dracos, mieux même il aurait voulu partager cette bénédiction qu'on lui offrait soudain, il aurait voulu le transcender avec lui de ce sentiment éthérée qui le happait... mais il n'y parvint. Au lieu de cela, il resta muet, les mots le fuyant, sa voix silence faisant. Sa seule réponse fut alors un long et profond regard où devait se mêler, en un étrange chaos, mille sentiments indescriptibles, si forts et si infaillibles.

Tout à sa joie, tout à sa transe, l'elfe ne retint pas même les quelques piques qui auraient pu ternir tout ceci. Certes, que le vampire ait à redire quant à certaines choses le peinait et égratignait son allégresse. Pas assez cependant pour le sortir de sa soudaine ivresse.

Au final qu'importe les quelques flétrissures qui entachaient ce discours enfiévré, qu'importe les quelques écornures que l'égo du lion devait endurer, oui qu'importe tout cela. Tout ce que l'elfe retenait : c'est que l'autre le désirait tel qu'il était, avec tous ses défauts et toutes ses tares, et plus que tout, plus que tout oui !, avait peur de leur perdre lui. Ce n'est qu'en cet instant, alors que les mots prenaient enfin, peu à peu, sens, s'ancrant dans l'irraison de félicité qui avait manqué le noyer, qu'il comprit. Il comprit qu'il ressentait de même. Il comprit que ces sentiments siens étaient aussi. Il comprit que finalement... oui il était maudit. Une malédiction toutefois qui avait un goût de miel... Une malédiction que l'on nommait : aime. Oui il aimait. Et on l'aimait en retour. Finalement il venait de recevoir son plus beau cadeau : l'amour...

Et quand le vampire l'invita d'un geste, l'elfe n'hésita pas à se nicher contre lui, lovant son corps chaud contre le marbre glacé. Calant sa tête contre le cou altier, quitte à mêler leurs blondes chevelures, soleil semblant se noyer dans neige.

- Oui, du temps... Je ne sais si nous en avons. Mais... Oui, je pense avoir besoin du temps pour... goûter cette idée. Les choses vont déjà si vite... Pas seulement entre nous. Mais dans ce monde qui...

Il balaya cette funeste pensée d'un geste du bras, qu'il préféra ensuite caler contre le torse du millénaire, l'enlaçant soudain à la fois possessivement et comme si sa vie en dépendait.

- Juste un peu de temps, quémanda-t-il presque de sa voix grave et profonde. Juste un peu... Il y a peu encore, les vampires n'étaient pour moi que bêtes sanguinaires qui n'auraient jamais dû exister et mon lion ne voyait de charme qu'en les femmes.

Bon, peut-être n'aurait-il pas dû lui rappeler son caractère léonique et fort volage... mais le mal étant fait. Et les choses se devaient d'être dites, selon lui. Les non dits étaient bien pire encore que les paroles maladroites. Ce n'était pas comme si le vampire ne le savait pas... Leur étreinte actuelle n'était-elle pas partie de là, après tout ? Gêné toutefois d'avoir mentionné ces écarts de sa part, il délaça légèrement son étreinte, tandis que sa main vint dessiner des formes artistiques sur la peau opalescente.

Pas qu'il remarque le charme d'autres hommes remarquez. Etrangement... Il n'y avait qu'Achroma. Nul autre ne semblait attirer son regard. A dire vrai, en fait, nul autre ou nulle autre n'avait su faire battre son coeur non plus.... Mais curieusement, une surprenante pudeur retint ses mots.

- Si j'ai appris à voir les vampires autrement, grâce à vous d'ailleurs, car nombre de votre peuple auraient tendance à vouloir me conforter dans mes anciennes idées, si j'ai appris à voir au-delà des apparences, au-delà de leur possible... sauvagerie et violence... si j'ai même appris à vouloir les apprendre et les comprendre....

Sa main s'arrêta et il posa sa paume à plat contre la peau glaciale.

- De là à en devenir un moi-même...

De là à devenir maudit aussi... Mais maudit ne l'était-il pas déjà après tout ?

- Je ne sais. Je... Cette idée m'effraie. Mais... Pour vous... Oui, pour vous, peut-être... Je ne sais. Disons que la possibilité... n'est pas écartée. Du temps. Juste un peu de temps. Que l'idée... Que cette pensée...

Et il tut le reste. Pour lui le reste était évidence et il espérait qu'il le serait aussi pour le noble vampire.

- Et puis je ne voudrais pas vous... nous... oublier.

Et soudain, comme si cette idée, plus que toute autre, plus que l'idée même d'être transformé, lui était insupportable, il se releva tel un ressort, et plongea ses orbes nuit dans les astres polaires qui l'irradiaient.

- Si tel venait à devenir sinistre réalité... Si jamais... Si jamais transformé je devenais et je nous oubliais... Si jamais... Promettez moi que vous ferez tout, tout !, pour que souvenirs me reviennent. Pour que mémoire soit de nouveau mienne. Du moins... Du moins cette mémoire-là...

Et se disant il posa une main sur le coeur mort du vampire. Un coeur mort, qui certes ne battait pas, mais qui semblait savoir encore... ressentir. Vivre. Aimer. Doux mot que celui-là... aimer.

Oui, ce mot là il ne voulait l'oublier.

- Je vous aime, je crois, souffla-t-il alors. Je vous aime, oui. A jamais. Que mon coeur batte tambour ou qu'il devienne sourd, à jamais il sera vôtre. Que je sois honni ou que je sois maudit, à jamais je serai vôtre. Si je devais me souvenir d'une seule chose, une seule, ce serait cela : je vous aime. A jamais, nous seuls.

Et sa voix se perdit alors en un murmure tout juste audible, tandis que son sang semblait jouer symphonie en lui.


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MessageSujet: Re: Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Oui, apprenez-moi, cher Dragon [PV Achroma]TERMINE Icon_minitimeSam 8 Nov 2014 - 15:26


Oui les choses allaient très, trop vite. Lui aussi le ressentait, à sa propre manière, quoi que son habitude de côtoyer des humains l’ait préposé à un peu plus de compréhension quand il s’agissait des changements. Il n’était pas certain qu’ils aient beaucoup de temps, mais le temps qu’ils possédaient effectivement, il lui donnait, lui offrait entièrement quitte à le prendre de force. Pourquoi pas après tout ? Il en avait la possibilité, non ? Si c’était au temps qu’il aspirait, alors il le lui dédiait, quand bien même il ne le jugeait pas un présent particulièrement précieux, tant il en avait, du sien. Mais c’était ce qu’il désirait et pour cela, c’était précieux. Il le serra contre lui, avec précaution, pour ne pas lui faire de mal, tandis qu’il tourna la tête pour l’observait en coin alors qu’il parlait. Oui, peu de temps auparavant, il ne voyait les vampires que comme des ennemis… et il comprenait, cela faisait déjà beaucoup. Il l’observait en silence, la peau tressaillant parfois sous les doigts chauds qui la parcourait délicatement. Il comprenait également à quel point la perspective de devenir vampire pouvait être étrange et dérangeante. Lui-même n’avait pas choisis de l’être, beaucoup n’avaient pas choisis et alors il fallait simplement s’accommoder de ce que l’on était. Mais le choisir de son propre chef, en sachant ce que cela représentait, les souffrances que cela signifiait… l’impact d’une telle décision… Oui, prendre une telle décision était terrible, dénotait un courage et une résolution impressionnante. Sans pareille, vraiment. Il ne voulait pas forcer cela, si Eliowir se décidait, ce serait en toute liberté. Et s’il refusait, il ne l’aimerait pas moins. Et qu’il l’envisage déjà, même légèrement, pour lui, l’emplissait d’une immense reconnaissance. Emu, oui, il l’était, profondément. Il se redressa légèrement, d’un coup, en le voyant se relever lui-même et l’observa avec encore davantage d’intensité.

Lui non plus ne voulait pas oublier… Cela… le satisfaisait, égoïstement. Il était content de savoir que l’elfe s’en souciait ainsi. La main chaude sur son cœur semblait lourde et brûlante comme un fer chauffé à blanc, le marquant de son sceau au fur et à mesure de ses paroles, de ses aveux. Il se redressa plus encore, le soutenant d’un bras sans le quitter des yeux. Il vint l’enlacer de nouveau, délicatement, avec précaution, mais avec fermeté, comme s’il ne le lâcherait plus jamais. « Je le promets. Je ferais tout pour que vous vous souveniez, si de glace vous deviez choisir de vous parer. Je vous retrouverais, par-delà mort et oubli, et plus jamais je ne vous laisserais » Yeux dans les yeux, avec douceur, il posa son front contre le sien « Mais pour le moment, votre cœur me berce encore de sa symphonie. Laissons le égrener le temps nous possédons encore, et s’il vient à manquer, alors que vous offrirais le mien. Quoi qu’il arrive, vous resterez précieux à mes yeux, vous qui faites battre mon cœur une fois de plus » Il ferma finalement les yeux, en s’installant de nouveau dans le confort de leur intimité et se perdit dans le confortable silence qu’ils tissaient. Parfois, rien ne valait la simple assurance de posséder un cœur et une âme qui vous répondait, une compagne… Et il semblait enfin avoir trouvé la sienne. Quelque part au fond de lui, le dernier délicat fil inconscient qui le raccrochait à la perte d’Adryne se brisa enfin, et il put totalement remettre son passé à la paix du souvenir. C’était le présent et la vie qui comptait désormais, et qui battaient en rythme avec le cœur de l’elfe qu’il enlaçait.
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