S'il y avait bien une chose que Matis détestait faire c'était attendre, d'autant plus quand il savait que sa proie approchait tout doucement de lui. Il n'était pas du genre patient comme mec, la stratégie il prenait le temps qu'il fallait pour la développer, mais l'attente inutile... Non, ce n'était décidément pas son fort. Même quand il savait, et on revenait dessus encore une fois, que son ennemi approchait à grand pas. Néanmoins, et surtout parce qu'il n'avait rien d'autre à faire dans l'immédiat, il se mit à somnoler. Rester en alerte tout le long de la journée n'avait aucun interêt hormis conduire à une fatigue bien trop grande pour engager le combat. Et puis, il avait l'expérience des combats long, fatiguant et survenant à n'importe quel moment sans temps de repos. Il devait cela aux Alayiens, maudit soient ils.

Mais là, autour de lui, se trouvait toute son unité. Des vétérans avec qui il combattait depuis des années, des guerriers qui avaient survécu à la guerre contre les vampires puis contre les Alayiens et enfin avait porté le combat au cœur même de l'Empire décadent. Mettre à mal la séance de couronnement de l'Empereur avait apporté par mal de reconnaissance à Matis et ses soldats, mais cela n'avait pas le moindre intérêt si ce n'est de flatter l'orgueil. Et l'orgueil était mauvais dans une bataille, surtout une bataille issue d'une guerre civile. Il les observa doucement, portant son regard sur chacun d'entre eux, se rappelant ce que chacun avait dû sacrifier pour poursuivre sa lutte. Beaucoup avait perdu des membres de leur famille, dont Matis, chacun savait donc à quoi s'en tenir avec les Loyalistes et les Alyiens. Ou l'ordre d’obsidienne comme il fallait les appeler maintenant d'après l'Empereur. Une soit disante unité capable de vaincre les vampires... Mais pour Matis ce n'était qu'un moyen de rendre respectable les Alayiens, rien de plus, rien de moins. L'empereur et sa cours pouvaient dire ce qu'ils voulaient, cet ordre n'en était pas loin et était en tête de liste des futures victimes de la rébellion.

C'était d'ailleurs pour cela qu'on l'envoyait si loin dans les "lignes" ennemies, pour peu qu'on puisse parler de ligne de front lors d'une guerre civile. Au début Matis n'avait pas réellement comprit pourquoi, d'autant plus qu'il souhaitait plutôt monter une opération pour secourir son duc, le légitime dirigeant d'Elena. Alors aller combattre dans l'Ouest ce n'était pas du tout ce qu'il avait prévu à la base, mais les ordres étant ce qu'ils étaient, il n'avait pas pu faire autrement. Il avait dû se résigner à combattre dans le grand ouest, et notamment dans le coin d'une petite bourgade dont il avait oublié le nom. Pourquoi aller là bas ? Parce que les Alayiens y avaient été repéré en nombre, parce que cette région était relativement calme et que le groupe rebelle avait besoin d'information. Du coup Matis avait un peu plus apprécié ses ordres de missions, Recherche et Destruction. Pour lui c'était clair, toute cible impériale qui tombait entre ses mains allait comprendre pourquoi il avait survécu aux vampires et aux alayiens durant les deux guerres précédentes. Mais ce qu'il trouva sur place était encore plus intéressant.

Avant de se lancer dans des opérations stratégiques, il avait opté pour une période d'observation et bien lui en prit de faire ainsi. Sur place il y avait un important, mais récent, camp d'entrainement pour les nouvelles recrues. Il semblerait même qu'il y ai bel et bien un contingent de l'Ordre D'obsidienne. Que demander de plus ? Le lancement des opérations ? C'est ce qu'il fit quatre jours après être arrivé sur les lieux. Au début ses hommes et lui s'occupèrent de bloquer les routes avec des troncs d'arbres, mettre à bas les ponts, détruire les caravanes de ravitaillement pour le camp militaire, élimination de groupe d'alayiens et de loyaliste... Enfin tout un ensemble de petites choses qui eurent tôt fait d'agacer le dirigeant impérial local qui envoya une petite troupe à leur rencontre. Et c'était ce groupe qu'il pistait depuis quelques jours, ses hommes attendaient qu'il engage le combat, mais ça ne serait pas le cas tant qu'ils n'auraient pas atteint son terrain de jeu. Ils combattraient là où il l'aurait décidé et pas autrement.

Un bruit résonna dans la forêt. L'ennemi approchait. Et à ce bruit tous se mirent en position autour de la route, le long des arbres et dans les bosquets entourant la petite route sinueuse. Matis, accompagné de trois de ses hommes ainsi que de son aide de camps s'installa derrière un morceau de roche. De sa position il voyait clairement la route, et vu arriver le groupe de soldat. A sa vue il soupira, ce n'était pas ce à quoi il s'attendait. Mais les autres exultaient.

Ce n'est pas vraiment ce à quoi tu t'attendais n'est ce pas ?

C'était Julia, son aide de camp, qui venait de lui parler. Non elle avait raison, Matis attendait des Alayiens, pas des bleus ! Ce petit duc local allait payer pour ce forfait, comment ce faisait il qu'il envoyait des bleus alors qu'il avait sous sa main l'ordre d'Obsidienne ? Après peut être n'avait il pas réellement la main sur ces gens, ce qui serait compréhensible. Alors il secoua la tête sans rien dire. Il observa le groupe qui approchait toujours, à sa tête se tenait un homme seul qui semblait les mener d'une poigne assez solide. Comme quoi il restait peut être de bon soldats chez les loyalistes...

Après quelques instants, et après avoir laissé le petit groupe avancer un peu plus, il sortit de sa cache sans impliquer les autres qui attendraient son ordre. Pas la peine de dire que son aide de camp avait été contre son ordre, mais elle n'oserait pas aller à son encontre. Alors il se mit à avancer calmement vers le petit groupe.

Il portait son lourd manteau qui n'avait pas été rafistolé depuis la guerre, il était donc en lambeau dans sa partie la plus basse, il était taché de sang et de boue et il était recousu en certain endroit. Derrière cela il portait son armure impériale d'officier reconnaissable entre mille même si elle avait souffert des affres du temps et de la guerre. A sa ceinture pendait deux pommeaux d'armes, et l'on pouvait voir que la première lame était doté d'une rune, tandis que la seconde était une lame à double tranchant dont l'un était dardé d'une cinquantaine de dent. Une épée qui avait maintenant une petite réputation pour son utilisation sur les Vampires, les Alayiens et les loyalistes. Pour finir, un bouclier de forme triangulaire trônait dans son dos. En fait c'était une véritable machine de guerre, même si sur son visage il n'y avait aucune expression particulière, si ce n'était un visage marqué par des années de guerre.

Il s'arrêta à une petite distance du groupe avant de parler à son chef.

Bien le bonjour messieurs. J'imagine, à vous voir, que vous êtes de fier et grand guerrier de l'Empire, exact ? Des jeunes recrues toutes fraîches et encore frétillante, en même parait que l'Empereur manque un peu de bras en ce moment.

Mais là n'est pas la question.

J'ose imaginer que vous êtes envoyé par le représentant local de l'autorité impériale pour régler les problèmes dans le coin exact ? Ahalala, dire qu'il envoi de si jeune soldat...

Matis soupirait car il était vraiment déçu du comportement de ce type. M'enfin, c'était là un problème qu'il réglerait plus tard. En attendant il regarda celui qui semblait mener ce groupe et il lui parla.

En avant soldat, Grade et nom je te pris, que je sache à qui j'ai affaire.

A présent cela faisait déjà quatre ans que Jack était dans l'armé. Leroy n'était donc plus ce qu'on appelle une nouvelle recrue, il avait fait ses preuves lors de certaines batailles contre les rebelles, certes il n'était pas célèbre étant donné qu'il n'avait aucun titre, il n'était même pas une perle rare. Le jeune homme était simplement un soldat normal, seulement un peu au-dessus de la moyenne. A vrai dire pour lui les titres et la gloire ne l'intéressait aucunement. Il était simplement fier d'être un loyalistes, fier de servir la cause de l'empereur Fabius. Les gens ne s'imaginaient pas à quel point la politique de Kohan pouvait être lucrative et surtout qu'elle pouvait enfin libérer certaine population de ce qu'on peut appeler la crise commerciale. D'ailleurs de plus en plus de personnes voyaient le bienfait des actes et des décisions de l'empereur, alors évidemment à présent qu'il avait besoin de recruter et de former de nouvelles recrue, ceux qui se sentaient l'âme d'un héros où d'un aventurier accourait pour venir le soutenir en tant que soldat.

Leroy Jack avait été désagréablement surpris lorsqu'on lui apprit de pour son évaluation annuelle, il aurait la charge de former un petit groupe de dix nouvelles recrues. L'évaluation était un passage obligé pour tous ceux qui s'engageaient, c'était une sorte d'épreuve afin de contrôler la loyauté et promouvoir les soldats qui se sont distingués. Pour le jeune homme cela ressemblait plutôt à une remise en forme et une mise à niveau sur les connaissances que doit avoir tout soldat. Sauf que cette fois cela ne le réjouissait absolument pas, lui était un homme d'action, il préférait d'avantage mener un assaut que de commander ce dernier. Néanmoins et au fond de lui, Jack était tous excité, cela lui rappela lorsqu'on l'avait formé, cela n'avait été que de l'application théorique et de l'apprentissage sur le tas grâce aux exercices de condition réel. Enfin il allait transmettre un code d'honneur, une passion, un état d'âmes. Au moins son petit groupe apprendra la vraie valeur des mots soldat, compagnons, compatriote, loyal et être humble.

Lorsqu'il eut sa petite compagnie sous ces ordres, il avait insisté sur la loyauté, l'engament qu'ils avaient pris et leva un camps d'entraînement près de la forêt à l'Ouest de l'empire. Tout se passer bien jusqu'à ce qu'une personne de la haute société arrive, il donna l'ordre de voir ce qui se passe sur les chemins. A part rament il était possible que ce soit des rebelles complotant une embuscade contre les ravitaillements pour la garnison la plus proche. Leroy détesta immédiatement le ton sec et froid de ce Duc, mais malheureusement il n'eut pas le choix et il n'aurait pas pu s'opposer à cette idée d'envoyer des nouvelles recrues fraîchement entraîné dans la gueule du loup car Leroy avait le pressentiment que cet homme ne lui donner pas toutes les informations et que cette mission n'était pas une simple mission de reconnaissance. Jack aurait voulu refuser, mais malheureusement ce Duc avait le sceau de l'empereur. "C'est déplorable que des personnes comme ça profite de leur statut et du pouvoir que l'empereur leur à confier. Jamais Fabius n'aurait mis des vies en dangers pour de simples suppositions et rumeurs." Le jeune soldat ne connaissait pas personnellement Kohan, mais il avait foie en lui, en ces idées, c'est pourquoi il se permettait de penser de cette manière. Néanmoins quand le Duc partit, sa petite troupe semblait si fier, si ardente, si enthousiaste que finalement le jeune homme eut moins de scrupule. "Après tout allons voir si mes enseignements ont porté leurs fruits." Ainsi sa compagnie et lui partirent sans armures et qu'avec des armes légères et des bouclier. Après tous ses bleus n'arrivaient pas encore à supporter le poids de ces dernières, alors Jack n'avait pas pris la sienne, démontrant ainsi à ses hommes le respect qu'il avait pour eux.

Voilà comment Jack se trouva devant un officier des troupes rebelles. Oui il avait devant lui Matis Falkire, un homme redoutable et connu pour ces exploits. Leroy l'avait reconnu, grâce à la description qu'on lui avait faite, cet homme en face de lui faisait partie des hommes ennemies à connaître. "Que fait un homme aussi important ici, si leur but n'est que de détourner les ravitaillements de la garnison ? A mon avis c'est plus important que ça."Réfléchissant rapidement, essayant de trouver un compromit pour au moins sauver la vie des nouvelles recrues de l'empereur. Devait-il jouer la carte de l'admiration ? *Se rapprochant rapidement afin de mieux l'observer avant de finalement s'agenouiller, tout en déclarant : Hey les gars, regarder j'y crois pas mes yeux c'est Matis Falkire ! Le héros de notre enfance, celui qui a tué des vampires ! Venez voir ! Enchanter, moi c'est Gaya Ridrys, je me suis proclamé chef de cette compagnie et nous avons décidé de poser un lapin à notre formateur, on avait marre qu'il nous traite comme des chiens ! Alors on va monter notre petit groupe de mercenaire. Pas vrai les gars ?* Leroy Jack secoua la tête à cette idée complètement saugrenu. Le plus simple dans une telle situation c'est d'être soit même, pour le jeune chef cela voulait dire franchise et honnêteté. Ainsi lorsque son interlocuteur l'interpella, il ne cilla pas au contraire, il s'avança de quelques pas, prenant son épée pour la jeter au pied de l'officier rebelles.

-Je suis Leroy Jack, soldat et provisoirement chef de cet escadron. En effet c'est le représentant local qui nous a envoyé. Mais sommes ici pour accomplir une simple mission de reconnaissance. J'ai mis les armes à terres pour que vous me pardonniez mon audace de faire connaître l'un de nos ennemis aux nouvelles recrue, histoire qu'ils se font eux-mêmes leur propre idée par rapport à votre cause. Au moins à présent face à la menace de vous représenter vous qui avez désormais le choix de vie ou de mort sur nous, ils comprendront enfin les risques et conséquences de leurs engagements envers les loyalistes.

Confiant, sérieux et serin. Jack savait l'importance de son geste. Jamais un soldat digne de ce nom ne jetterais pas les armes devant l'ennemie sans combattre, mais depuis le début Leroy avait une mauvaise impression, une impression que s'il combattait ce serait du suicide et un carnage pour lui et ses soldats. Alors oui il essayait de parlementer pour éviter un bain de sang et un combat inutile qui de plus ne défendrait aucune cause chère à Fabius. A présent le jeune chef avait la certitude que ces rebelles n'étaient pas là pour détourner le ravitaillement de la garnison. Attendant de voir la réaction de son interlocuteur, tout en espérant de ses compagnons se tiendraient tranquille et garderait leur sang-froid quoi qu'il arrive comme il leur avait enseigné. Au moins en agissant ainsi il ne se ridiculisait pas et il gardait son honneur d'homme sage et réfléchit.

Légende : "Penser du personnages" *Actes imaginaires/réfléxions profondes*

[HRP: Si jamais il y a des incohérences par rapport au contexte du forum merci de me prévenir par RP et je modifierais en conséquences.]

Du moment où il les avait vu il avait compris à qui il avait à faire, c’était des recrues, de simples et foutues recrues. Le dirigeant local avait envoyé vers une mort certaine ces soldats à peine formés, à peine entrainé et très mal équipé. Pour tout dire ils n’avaient pas d’armure, les armes et boucliers étaient de piètre qualité et ils ne semblaient pas forcément très combatifs. La seule chose qui semblait tenir la route c’était l’homme qui semblait les commander, pourquoi ? Parce qu’il était réaliste, et qu’il devait sans doute comprendre à qui il avait à faire. Il n’y avait qu’à le regarder douter quand il reconnut Matis, il doutait. Il hésitait, il ne savait pas quoi faire. Devait-il attaquer ? Devait-il tenter de le capturer ? Mais il devait sans doute se douter qu’il n’était pas venu seul en ces lieux. Et il aurait raison de penser ainsi.

En tout cas Matis ne fut qu’à moitié étonné par le comportement du soldat de tête qui finit par se présenter. Il déposait les armes sans connaitre toute la situation mais en comprenant bien qu’il était loin d’être en position de force. Finalement il s’avança et jeta son arme au pied de l’officier rebelle qui ne bougea pas et ne changea pas le regard dur qu’il avait pour le soldat. Dur, mais bienveillant, il n’y avait aucune haine de Matis vers le jeune, trop sans doute, soldat. Pourquoi y’en aurait-il eu ? S’il avait été inconscient il aurait lancé l’attaque sur Matis en tablant sur le fait qu’il aurait été seul sur cette route. Et s’il avait été ainsi il aurait été le premier à mourir. Heureusement pour lui et pour ses hommes, il n’avait rien fait de tel, il se rendait.

Leroy Jack. Il ne le connaissait pas et sans être méchant c’était une chose normale. Mais il retiendrait ce nom dans un coin de sa tête, il se pourrait bien que cet homme fasse des choses pas trop mal pour la suite. Il n’y avait qu’à regarder la manière dont il se tenait et la façon dont il s’exprimait. Il n’avait pas peur, il était sûr de lui. Peut-être trop même. Mais ça c’était sans doute dû à son jeune âge et au fait qu’il s’agissait de sa première affectation en tant que chef. Il n’y avait qu’à l’écouter parler.

À la fin de sa présentation, et alors qu’il ne se trouvait plus qu’à quelques mètres de Matis, celui-ci siffla un coup bref et incisif. Ce sifflement avait pour but de faire sortir de sa cachette son aide de camp, aide de camp qui arriva en courant entourée de deux rebelles déterminé et équipé de la même manière que Matis. La jeune aide de camp, qui devait avoir l’âge de jack paraissait nettement plus âgée du fait de son engagement dans la rébellion. Arrivé à la hauteur de l’officier elle regarda de manière très dure l’homme en face de lui et attendait les ordres de son supérieur qui réfléchissait encore à la suite.

C’est très honorable de ta part, et franchement réalise, de te rendre ainsi. Votre supérieur, que je connais bien, est un incapable fini. Il vous envoi ici sans préparation, sans arme et non encadré par mes véritables cibles. Mais ça, c’est mon problème.

Soldat Leroy, que vos hommes posent les armes immédiatement. Je n’ai nulle envie de les faire danser avec la mort aujourd’hui, vous êtes tous bien trop jeune pour connaitre une mort précoce.

L’officier regarda son aide de camp qui tenait dans ses mains un bloc note et un crayon de charbon pour noter les informations. Oui il avait gardé de bon souvenir de l’armée, de même que le côté administratif.

Caporal, notez que j’accepte la reddition du soldat loyaliste Leroy Jack et de ses dix soldats. Ils sont donc placés sous ma responsabilité et leurs vies dépendent donc dès à présent de ma personne.

La jeune femme hocha la tête, les deux autres rebelles ne bougeaient pas et restaient stoïque, il n’y avait aucun problème pour le moment et bientôt ils seraient rejoint par le reste de la troupe. Néanmoins il ne faudrait pas s’éterniser trop longtemps ici, sans quoi ils risqueraient de tomber sur un problème ou un groupe plus important de loyaliste.

Soldat Leroy, vous êtes donc mon prisonnier, et de fait vous serrez traité de la même manière que tout prisonnier de guerre.
Nouveau sifflement et là c’est tout son escadron qui sortit de sa cachète. Près de quarante soldats portant les mêmes uniformes que leur chef, avec des regards et des attitudes de vétérans ayant vus de trop nombreuses guerres. Ils se mirent en position autour des jeunes recrues et les désarmèrent sans grande violence globalement. À ça ils leur ligotèrent les mains dans le dos et leurs mirent un baillons noir sur les yeux. Matis se déplaça rapidement derrière Leroy pour lui faire subir le même sort. Il n’était pas question que l’ennemi puisse trouver le camp rebelle, il devait donc prendre toutes les dispositions pour éviter cela.

Il ne vous sera fait aucun mal si vous ne résistez pas plus que de raison jack. Alors ne me compliquez pas la tâche.

Une fois la dizaine de soldat mis hors de combat, l’ensemble du groupe se mit en marche vers le camp rebelle. Ils passèrent des petits valons, traversèrent des cours d’eau et tournèrent en rond un petit moment pour désorienter les prisonniers. Matis savait qu’un bon pisteur pouvait reconnaitre sa zone de déplacement même en ayant les yeux bandés. Les rebelles devaient donc palier à tous les problèmes possibles et imaginable, mais finalement ils finirent par arriver à leur camp de base. Les prisonniers furent mis dans une tente encadrée par des soldats et adossé à un flanc de falaise, non loin de là coulait une petite cascade et le tout était encadré de grands arbres. En somme il s’agissait d’un endroit assez bucolique où il faisait plutôt bon vivre. On ôta leurs entraves aux soldats et, après les avoir dument fouillé et délivré de toutes leurs armes on les plaça sous bonne garde.

Pas moins d’une heure après leur arrivé un petit groupe de soldat entra dans la tente des prisonniers entouré par un homme plus âgé mais ferme. Celui-ci expliqua que Leroy était attendu par le capitaine pour parlementer tandis que lui examinerait les prisonniers pour être sûr qu’ils ne transportaient aucune maladie et qu’ils n’étaient pas plus blessés que ça. Le soldat loyaliste fut donc emmené vers la tente de commandement pour rencontrer le capitaine rebelle.

En traversant le camp, le soldat pu se rendre compte que la discipline régnait dans le camp, chacun avait son rôle, chacun avait sa mission du coup l’esprit militaire régnait dans le camp. Si on avait prêté aux rebelles des rumeurs comme quoi ils s’agissaient d’une bande de bandit, l’homme pouvait se rendre compte qu’il n’en était rien.

Arrivé dans la tente, le soldat vit que Matis avait laissé de côté son armure pour une tenue plus reposante, composé d’une tunique de cuir, de botte de ranger et un pantalon de forestier. Sur le bureau il regardait les cartes stratégiques, et à l’arrivé du prisonnier il rangea le tout pour l’observer et lui parler.

Alors Jack, vous pensez toujours que la rébellion est un ensemble hétéroclite de bandits et de brigand de grand chemin ?

Leroy Jack n'avait peut-être rien l'étoffe d'un officier, ni même d'un chef de patrouille, pourtant son choix fut le plus judicieux. Oui il avait fait le bon choix, à présent il devait respecter les conditions que son interlocuteur. Au moins il devait admettre que ces nouvelles recrues avait du cran de ne pas céder à la panique et même sans que leur formateur leur en donne l'ordre, ils prirent exemples sur lui et tous sans exception déposèrent les armes et s'agenouillèrent les bras derrières la tête, lorsque l'inconnu avait formulé sa demande de réédition total. "Il faudra que je les félicite de l'attitude honorable qu'ils ont eu !" Le jeune soldat aurait voulu répondre aux paroles de l'officier rebelles, mais il n'était pas en position. Même s'il aurait voulu en savoir d'avantage. "Quelle était leur cible ? En tout cas à partir de maintenant je dois me monter observateur." De plus à présent et après réflexion, il était fier de son choix, oui il préférait être prisonnier des rebelles que fichu au trou et finalement dissous de l'armé. Se laissant docilement faire, espérant être traité comme ces hommes où même de manière plus sévère, mais en aucun cas il accepterait un favoritisme.

Tout le monde se mit en route, Leroy et ses hommes marchaient ligoté et bâillonner, concentré essayant de savoir où ils allaient, mais le jeune chef n'était pas un expert en pistage, de plus il était convaincu que les rebelles les baladaient pour les embrouiller *Tiens mais j'y pense je suis sûr qu'un de mes hommes s'amuse à jouer le petit poucet. Que va-t-il utilisé comme objet pour semer notre passage ?* Malin et méthodique, cela rappelait la méthode de l'unité d'élite de l'empereur. Après quelques longues minutes de marches, ils s'arrêtèrent, retrouvant la vue, le jeune homme remarqua qu'ils étaient dans une tente, près à s'installer comme s'ils étaient considérés comme de la famille. A vrai dire seul les nouvelles recrues semblait surpris par le confort d'un prisonnier du coup Jack fit la morale à ces hommes, oui même ici dans le camp ennemie il fallait entretenir les liens de l'unité.

-Nous devrions avoir honte d'avoir été capturé de cette manière, j'en prends l'entière responsabilité, c'est pourquoi je ne vous obligerais pas à dormir par terre ce soir, mais retenait bien cette leçon il est plus honorable de sacrifier sa vie pour une cause juste et noble que de la sacrifier inutilement. A présent je vous demande d'observer et de graver chaque détail, chaque senteur, chaque sensation sur ce lieu, je vous donne l'ordre de coopéré sans aucune résistance. Me suis-je fait bien comprendre ?

Évidemment et sans aucune hésitation un Oui chef retentit. Décidément il avait là de brave gars à son commandement. Aucun fils à papa où de poule mouiller. Finalement malgré l'espace, les bleus s'étaient assis en rond à même le sol, entourant Leroy. Avide de curiosité, ces derniers n'hésitèrent pas à le questionner sur les rebelles, leur cause, pourquoi s'opposaient-ils à l'empereur ? Quelle était la politique de Fabius ? Ses hommes lui posèrent également des questions sur la liberté et sur l'honneur. Jack sourit par tant d'enthousiaste à comprendre le monde qui les entouraient ! *-Aujourd'hui nous allons apprendre l'histoire de notre pays, soyer attentif mes petits bout chou !* Répondant du mieux qu'il pouvait tout en essayant de transmettre ses valeurs, ses convictions, son amour pour la patrie. Ici dans ce lieu, personnes n'avaient la notion du temps qui passait. Depuis combien de temps étaient-ils ici ? Après tout quelle importance ? Ainsi tous ensemble à braver l'adversité cela forgeait les nouveaux soldats. Mais comme le jeune homme se douta, des rebelles firent leurs apparitions, s'exécutant docilement, suivant les soldats.

-Mes hommes sont en parfaite santé, ils sont bien physiquement autant que moralement. J'ai une faveur à vous demander, parler leurs de votre cause, de ce que vous pensez de l'empereur et de sa politique.

Juste avant de sortir de la tente il s'était retourné et avait posé l'une de ses mains sur le soldat qui allait examiner les nouveaux soldats. Certes il n'était pas en position de demander quoi que ce soit, mais cela lui tenait à cœur et surtout cela serait un bon entraînement pour évaluer la loyauté de ses bleu. Docilement il suivit les autres soldat, surpris qu'il puisse voir l'organisation du camps, ayant l'impression d'être dans la garnison de Gloria. Enfin lorsqu'il fut dans la tente de l'officier Jack avait une petite inquiétude pour ses hommes, mais finalement il n'avait pas d'autre choix que de leur faire confiance. Après tout il ne blâmerait personne pour trahison, au contraire ceux qui voudront continuer la formation de soldat de l'empire auront les âmes de véritable loyaliste. Ainsi il se concentra à sa propre situation. Debout faisant face avec modestie à l'officier rebelles qui les avaient fait prisonnier.

-Je n'ai jamais pensé ça, je ne suis pas un homme qui se base sur des rumeurs. Au contraire votre cause est noble., mais en tant que citoyen nous devons aider et guider l'empereur sur le bon chemin...Voyez-vous je suis une personne qui préfère se faire sa propre idée des choses et des gens.

Jack était quelque de franc, direct, s'il avait quelque chose à dire il le faisait de manière extrêmement sincère. Certes il n'était pas en bonne position pour émettre un débat, après tout il ne voulait aucun débordement où désaccord avec cet homme. Leroy allait faire et agir comme il savait si bien le faire c'est-à-dire qu'il restera lui-même, défendant ses propres convictions. En gros et pour faire simple il emploierait le code du soldat ainsi que, la stratégie de l'instinct de survie qui jusqu'à maintenant l'avait protégé d'une mort certaine. D'un autre côté le jeune homme était intrigué par cette entrevue providentielle. "Pourquoi ne m'utilise-t-il pas moi et mes hommes ? Pour tendre un nouveau piège à ces proies ?"

La tente n'était pas très grande et très sobrement décorée en fait il n'y avait rien dedans à part une sorte de table dépliable, un lit de camp et une armoire où trônait son armure et ses équipements. Son épée familiale quant à elle, se trouvait à même la table, visible et bien aiguisée. Même si elle indiquait la manière dont Matis se battait, elle n'était pas là pour sous-entendre quoi que ce soit, c'était juste sa place habituelle et il ne voulait pas la savoir ailleurs. Ce lieu, qu'était sa tente, n'était pas là pour qu'il y passe trop de temps, seulement du repos et de la réflexion stratégique. Pour le reste il aimait, et préférait passer le temps avec ses soldats et sur le terrain. Même s'il appréciait tout de même passer quelques moments au calme dans ce lieu.

Mais il fut sortit de sa réflexion par l'arrivé du soldat qui, comme à son habitude, semblait serein. Étrange tout de même, l'homme se trouve prisonnier de ces lieux et il n'est même pas en colère ou quoi que ce soit d'autre ? Soit il était extrêmement confiant, soit il cachait quelque chose. Dans les deux cas, Matis allait devoir se méfier de lui. Néanmoins, il ne s'attendait pas vraiment à ce que le jeune homme débite la propagande officielle de l'Empire que servait dès à présent un certain crissolorio. Cet homme était une véritable anguille, et il irait loin. A moins que Matis ou qu'un autre ne lui coupe ses ailes aussi rapidement que possible. La chute serait elle terrible ? Sans aucun doute.

Voila quelque chose que j'ai pensé voila bien longtemps et pendant de trop longues années. Tu es jeune, tu ne connais rien de la véritable guerre et des sacrifices que chaque soldat est censé faire à l'Empire. Je l'aurais fais ce sacrifice, et mille fois je me suis donné à fond pour mon empereur, Grégorist était cet Empereur, et lui il était fiable.

L'homme croisa les bras pour poursuivre.

As tu toujours confiance en cet Empire qui traître avec les envahisseurs que nous avons pourtant juré de combattre et de défaire ? Peut tu toujours servir un homme qui invita littéralement à son couronnement l'ennemi ? S'il y a bien une chose dont je suis fier c'est d'avoir mis sans dessus dessous son palais le jour de son couronnement. Il avait qu'à pas me confier la sécurité d'un pareil événement cet imbécile.

Il pouvait le remercier pour cela, il pouvait remercier les généraux de l'armée impériale d'être parfois plus politicien que véritable soldat. Mais il gardait en mémoire le nom de tous ceux qui étaient mort pour rien durant toutes ces stupides guerres. Même aujourd'hui il pensait la même chose pour cette guerre de succession, rah, si seulement Grégorist n'était pas mort on n'en serait pas là aujourd'hui c'était là une certitude.

Bon je ne te parle même pas de savoir pourquoi toi et ta troupe de bleu vous vous aventurez sur ces terres alors que l'autorité impériale sait pertinemment que j'y suis. Sans être méchant avec toi, il t'on envoyé au casse pipe en espérant je ne sais quoi de ta mort.

Matis soupira car de trop nombreuse fois il avait connu cela lui aussi. Etre envoyé à l'avant de l'armée elle même, subir l'assaut de l'ennemi, se faire capturer et finir torturé. Heureusement pour le jeune soldat, ce n'était pas là le sort qu'il lui réservait. Il n'était pas un monstre, il était juste un soldat désabusé qui se battait pour ses idées.

Je note quand même que tu te bas pour tes idées, c'est honorable et je peux le comprendre. Mais je me demande si cela ne t'empêche pas de voir la réalité sous le voile du fanatisme. Mais après tout tu n'es qu'un jeune, tu n'as rien connu de la guerre n'est ce pas ? Quelques opérations contre des brigands, peut être même quelques rebelles de seconde zone. Rien de bien méchant en somme.

Matis se tenait droit face à lui, il souriait tristement car il avait connu de trop nombreuse personne qui se croyait forte et qui se sentait de partir à l'aventure pour leur idée. Mais en général, ceux qui cherchait la gloire, les honneurs et tout le reste ne faisaient pas de vieux os. Par contre, certain restait trop longtemps en vie, comme cet énergumène qui commandait le camp d'où venait le jeune homme. Cette capitaine Julie Rass. Une femme qu'il détestait depuis le premier jour où il l'avait vu.

Mais dis moi, tu es bien issu du camp de formation présent non loin de la bourgade locale exact ? Commandé par la capitaine Julia Rass ? Toujours juste ? Il mit ses mains dans ses poches avant de poursuivre. Comme tu vois mes informations sont plutôt fiable, néanmoins je reste circonspect. Je croyais qu'elle enverrait quelqu'un d'autre à ma rencontre, mais après tout elle est plus politicienne que véritable soldat. C'est pour ça qu'elle est restée avec Fabius, c'est pour ça que j'aurais du la tuer il y a des années.

Mais tout vient à point à qui sait attendre. N'est ce pas là le dicton ?

Mais parle moi de toi, je suis curieux de savoir à qui j'ai réellement à faire, après je te raconterais une histoire qui t'expliquera une autre vision de cet Empire dont on te vante autant les mérites.

Leroy jack était là face à un officier de l'armée rebelles, en effet il était confiant et serin. Après tout il avait vécu bien pire comme situation, écoutant les paroles de son hôte, ne pouvant pas rester de marbre à ces insinuations, il eut un sourire. "Décidément il ne sais vraiment pas qui se trouve en face de lui !" Cet homme lui débitait la propagande des rebelles et Leroy comprit que ces derniers vivaient dans le passé, ils ne supportait pas le changement, oui il se rendit compte que du moins son interlocuteur était renfermé dans ces convictions d'une mentalité désuète. Pourtant Jack ne pouvait qu'admettre qu'il n'avait pas vécu à l'époque de Grégoriste, mais il connaissait l'histoire de son pays, gardant en tête cette information, les rebelles avaient pour but de poursuivre le rêve de ce grand homme. Étant donné que ce dernier voulu son avis, le jeune loyaliste ne ce fit pas prier.

-Je n'ai pas plus confiance en l'empire que cela, mais les temps changent, la société à évoluer. Nul ne peut éviter d'être la proie des changements et de la chance. Je trouve qu'il vaut mieux jouer la diplomatie que de poursuivre une guerre ridicule et qui n'a aucun sens... Fabius veut faire partager une liberté, car il estime que si l'on a peu de bien, même quand on ne possède rien et bien on peut donner beaucoup. Notre empereur est dans cette condition, il part de rien pour donner une vie plus agréable aux autres.

Lorsque le jeune homme s'était engagé envers les loyaliste, c'était parce qu'il trouvait que l'empereur avait besoin de soutien, besoin d'être guidé, lui qui était perdu. A vrai dire on pourrait se demander comme un jeune homme comme lui avait décidé de rejoindre les loyalistes, après tout pendant neuf ans Leroy avait agi contre les noble et la couronne, si on analyse bien l'armée rebelles étaient plus proches des attentions de la Horde ! Mais Leroy trouvait injuste qu'il y a est une distinction entre le petit peuple et les nobles. Personne ne choisit réellement son appartenance sociale, de plus les nobles malgré leurs privilèges ne semblaient pas plus heureux que les gens pauvres qu'ils côtoyaient. Cette discussion qu'ils avaient en ce moment résumé ce mal-être des populations, la remise en cause des conditions de vie. Oui pour le moment s'était une discussion amicale qui avait pour but, d'échanger, d'argumenter ses propres idée et convictions sur la politique de ce monde. Cet homme, cet officier semblait bien connaître l'armé des loyalistes et pourtant à sa remarque sur la situation dans laquelle se trouvait Jack, sembler démontré à quel point il était ignorant.

-Détrompez-vous, en partant au devant du danger, en exécutant les ordres d'un homme qui abuse de son pouvoir politique, j'espère faire vivement réagir les hauts gradés des officiers de l'armée pour qui les nouvelles recrues sont capitales.

Souriant à ces questions suivantes, là debout face à lui, Jack trouvait déplorable qu'un homme aussi connu et respecter, se permet d'influencer son jugement sur des préjugés. Certes son interlocuteur avait d'avantage vécu la guerre, il avait connue la trahison, mais le drame de tout perdre à deux reprises avait forgé Jack, il savait la valeur de la vie et sa fragilité, lui qui avait essayé de survivre pendant neufs ans, lui qui avait affronter le désert. "Si un homme perd tout ce qu'il possède. Perd-il sa valeur aussi ? Non pour moi ce ne fut que le commencement d'une toute nouvelle vie. Alors comment mesure-t-on la valeur d'un homme ? En force, en taille, en poids ? Où par rapport à ce qu'il a gagné, donné, fais ou payé ?"

-Jeune je le suis en effet, mais à votre place jamais je ne ferais de telles insinuations, qui sont alimentés par des préjugés... En ce moment je suis en effet en poste dans le camp de formation présent non loin de la bourgade, qui est normalement commandé par la capitaine Julia Rass. Pourtant en ce moment il n'y que quelques groupes de jeune recrue, dirigé par des soldats en évaluation annuelle.

Leroy ne cherchait pas à faire face et être prétentieux envers son hôte. Il avait joué finement pour ne pas donner d'avantage d'information à l'ennemi. Le jeune trouva plus risquer et plus dangereux de parler de lui et de sa vie. C'était le seul domaine où il était mal à l'aise, après tout il ne voulait pas m'être en danger la Horde ! "Je me demande si l'histoire qu'il compte me raconter ne serait pas une des celles que Gaya et le chef loup me racontait souvent."

-Moi je suis juste un homme fidèle à ses principes et qui compte honorer les promesses qu'il a fait ! Tu veux me connaître, alors voilà mes convictions. En tant qu'être humain je protège toute vie. Parce que nous sommes tous frères, je te respecterais. Je n'abandonnerais personne, qu'il soit mort ou vivant. Je mourrais pour les défendre et vivrais pour les épauler. J'opérerais sans violence inutile.

Lorsque le loyaliste lui parla et expliqua, entre autre, les raisons que l'avait poussé à s'engager dans l'armée l'officier rebelle ne sût s'il se moquait de lui. Fabius. Fabius Kohan ? Ce Fabius là qui avait prit le pouvoir par la force en assassinant l'ancien Empereur et en accusant son cousin de ce forfait ? Cet être là, capable de se faire construire des bains royaux à plusieurs milliers de pièce d'or alors que son peuple crevait littéralement de faim et ployait sous le joug des Alayiens. Ce bonhomme là voulait la paix dans l'empire, la liberté ? Et puis quoi d'autre ? Il offrait des sucreries aux enfants tout en réconfortant les veuves ? Ah oui pardons, il réalise déjà très bien ce dernier point. Mais ça, comme le dit si bien Aaron, c'est dans les attributions d'un roi et patati et tatata. Un sacré parasite ce fabius oui, rien de plus. A l'écouter Matis se rendit compte que Jack croyait réellement en cela, comment cela se faisait il ? Comment, un être un tant soit peu sensé pouvait le soutenir. Un foutu lâche, à peine capable de promouvoir la paix tandis que d'autre crevaient à sa place. Il en avait trop connu des gens pareils. Trop depuis quelques mois.

Ces neufs foutu mois où l'Empire déjà mal en point avait sombré dans la noirceur la plus totale. Fabius avait beau faire sonner les trompettes, offrir du pain et des jeux rien n'y faisait. L'empire des Hommes devenait décadent et finirait par se détruire. Mais, en l’occurrence, n'était ce pas une bonne chose ? Est ce que les générations actuelles mérites ce que les anciens ont fait ? Matis n'en était pas totalement sûr.

Il est bon qu'au moins tu pense réellement à ce que tu dis. Mais je vais devoir briser tes rêves de liberté, d'égalité entre les Hommes et tout ce qui va avec. Fabius, les Alayiens et mes anciens frères nobles ne veulent et n'ont voulu qu'une seule chose : la soumission des classes inférieures.

Tu parle d'une guerre ridicule et inutile hein.... Une salle guerre orchestrée par un petit nombre pour faire souffrir le plus grand n'est ce pas ? Une guerre que Fabius, en grand sauveur, aurait mit fin pour la sauvegarde du peuple et du reste ?

Matis soupira, la nouvelle génération de soldat faisait peine à voir. Il ne connaissait rien des combats qui s'étaient déroulés quelques mois plus tôt à peine, de toute façon depuis que Fabius tenait le pouvoir il mettait tout en oeuvre pour détruire le passé et le sacrifice. Mais il ne pouvait pas laisser dire cela, l'homme en face de lui crachait littéralement sur le sacrifice de tous ceux qui s'étaient sacrifiés pour que le bleu puisse garder son cul au chaud.

S'il y a bien une chose que je vais vous laisser, à vous, les nouvelles recrues de cette glorieuse armée impériale, c'est l’inconscience et le manque flagrant de respect pour vos pères. Tu n'as aucun droit de déclarer une guerre inutile tant que tu ne la pas subite de plein fouet, et à te voir, il est clair que tu n'étais pas des nôtres durant ces durs moments. Sans quoi tu ne tiendrais pas ce discours, et tu as bien de la chance d'être tombé sur moi. J'en connais deux trois qui t'aurais tué sur le champs pour avoir dit pareille chose.

Et c'était clair, que cet homme continu de parler ainsi du sacrifice des autres et il ne garderait pas longtemps sa tête sur les épaules. Mais la suite du discours fut d'un tout autre niveau. En fait l'homme continuait à l'impressionné, par son optimisme ou sa naïveté enfantine... Pensait il vraiment que les gradés se bougeraient pour un petit groupe de bleu ? Mais il marchait sur la tête ce pauvre... Bon après il ne pouvait pas lui en vouloir, Matis avait pensé la même chose lorsqu'il s'était engagé quatorze ans plutôt... Aujourd'hui cela lui était impossible de voir en la majorité des gradés, des gens humains et compatissant avec la troupe, surtout quand elle venait de nulle part.

Matis ne voulait pas le braquer, il ne voulait pas l'insulter en rigolant devant lui, mais là c'était juste incroyable. Alors il prit son air le plus désolé pour lui expliquer la réalité, cette dure et crue réalité. Celle que ce garçon n'avait jamais connu et allait apprendre à connaitre.

C'est touchant l'optimisme dont tu fais preuve. Tu sais, tes supérieurs actuels étaient les miens avant la guerre civile il y a neuf mois environs. De toutes mes années d'armées, et mes ancêtres savent que je sers fidèlement depuis longtemps, je n'ai jamais vu aucun gradé au dessus du grade de capitaine prendre soin une seule fois de ses hommes où s'inquiéter de la disparition d'un petit groupe de bleu. Hormis en temps de paix mais ça ça ne compte pas.

Ces gens là ne pense qu'à une seule chose, le pouvoir. Et accessoirement être dans les petits papiers de l'Empereur, le reste ils n'en ont strictement rien à carrer. Tu pensais sincèrement qu'un officier supérieur qui aurait assez de pouvoir ou de cran pour tenir tête à un représentant de l'Empereur s'occuperait de vous ?

Sans vous insultez ou préjugez de votre valeur, vous ne valez rien pour eux. Comme moi par le passé, tu n'es qu'un pion, qu'un nom parmi des centaines d'autres. Et malheureusement pour toi tu n'as aucun contact lié à ta famille...

L'homme avait toujours son sourire, et le vétéran commençait à se demander s'il n'avait pas un problème au niveau du faciès. Peut être qu'il ne pouvait que sourire du fait d'une malformation ou que savait il d'autre ? Diantre, le pauvre bougre. Si c'était le cas, sa vie ne devait pas être des plus faciles à vivre. Mais il n'avait pas le temps de se demander ce qu'il en était car il reprenait déjà la parole, et ce qu'il disait était édifiant. Bon, d'accord, il était moins incisif que l'officier quand celui avait été fait prisonnier mais quand même. Il tenait à se mettre à sa place ? Grand bien lui fasse, alors à lui les nuits à compter les morts et à préparez les lettres pour les familles des soldats tués. A lui les nuits froides sans soutient à errer dans les bois à traquer les vampires. A lui les combats sous la pluie et dans le sang pour repousser les Alayiens...

Sache une chose, je ne te souhaite pas de te mettre à ma place sans quoi tu irais te pendre à la première occasion. Ce que je sais de l'Empire briserais tellement tes rêves que tu n'y survivrais pas. J'en sais bien que tu ne pourrais jamais te l'imaginer.

Mais pour en revenir à ton affectation, oui tu étais là pour gérer la bleusaille. Oui ta chef c'est cette pimbêche de Rass. J'ai aussi des preuves qu'un groupement de l'Ordre d'obsidienne est basé sinon dans le camps, mais au moins pas très loin. Je sais aussi que le dirigeant local est un imbécile fini qui finira tôt au tard par agonir au bout de ma lame.

Et oui mon gars, si ton empereur voulait réécrire l'histoire il avait oublié un paramètre. Nous ne le laisserions pas faire, je ne le laisserais pas faire.

Lorsque le soldat fit son petit laïus sur le sacrifice, le fait qu'il se battait pour les autres ainsi que tout ce qui allait avec dans ce genre de discours il se rendit compte à quel point il se revoyait en lui. Ils avaient ça en rapport, qu'ils se battaient pour leurs opinions et convictions. Mais c'était un fossé béant qui séparait leurs deux mondes, leurs deux réalités. Cet homme avait encore tellement à apprendre de la vie. C'était pitoyable, pas dans le sens négatif du mot, mais l'officier savait ce que l'autre allait devoir vivre comme expérience pour modérer ses propos. La mort de plusieurs soldats, la défaite, la retraite forcée, l'abandon par vos supérieurs. La traîtrise. La mort, encore et toujours la mort. Et c'était là une chose différenciait clairement les deux soldats. Jack était vivant. Matis était mort depuis bien longtemps.

Te battre pour ceux qui t'abandonne ? Te sacrifier pour ceux qui ne souhaite que protéger leur or et qui se foute de toi ? Envoyer tes hommes à la mort pour couvrir la fuite des plus riches et des plus puissants ? Utiliser la violence est pour toi à proscrire ? Tu n'aurais pas dû t'engager dans l'armée dans ce cas, a moins que tu souhaitais jouer les aventuriers en mal de conquête ? Ne te méprend pas, la violence gratuite est le refuge des incompétents, mais cette violence fait partie de notre métier.

Je dance avec elle depuis que j'ai huit ans. Je l'ai connu en combattant les vampires. Je l'ai frôler quand ils me gardèrent prisonniers des semaines entières et qu'une conseillère vampirique s'occupa de mon cas. J'ai vu la mort faucher des centaines de soldats de ton âge à Feusacré et plus encore à Gloria. Je la connais depuis si longtemps qu'elle est devenue ma compagne, ma maîtresse et je sais qu'un jour elle viendra me prendre mais ce n'est pas un problème. Qu'en est t'il de toi ? Te considère tu comme vivant ?

Matis secoua la tête, cela ne servait à rien de dire des choses pareilles tant ce garçon semblait perdu dans ses principes et sa propagande. Il pourrait ce qu'il voulait, son combat était vain et il périrait s'il continuait ainsi. Matis avait des scrupules, mais d'autres n'en auraient pas eu.

Je ne te pense pas foncièrement mauvais. Tu semble digne de respect et j'aurais été heureux de te mener au combat. Mais il m'est impossible pour moi de mener à la guerre une marionnette entre les mains des fanatiques religieux. Entre les mains des intrigues politiques et des conflits d'intérêt.

L'empire est mourant. Il est sans doute temps d'y mettre un terme, c'est dans l’intérêt du peuple et de l'homme. Laisse une seule famille régner sur un empire et elle t'en fera un chantier. Laisse une seule personne avoir tous les pouvoirs et elle en abusera jusqu'à un autre prenne sa place ou que le peuple ne le renverse.

Tu es encore jeune, et ne le prend pas mal, mais tu as encore énormément à apprendre de la vie en général. Ne te sacrifie pas pour des gens qui n'en auront rien à faire.

Le jeune loyalistes écoutait attentivement les paroles de son aîné. Ainsi ce dernier remarqua qu'ils avaient quelque peu la même philosophie. Jack devait admettre qu'il était d'accord avec lui sur les hauts dirigeants qui ne cherchait qu'à rentrer dans les grâces de l'empereur. Pour finalement derrière son dos abusé de leur pouvoir et mettre en place une réel dictature. Il ne fit aucune remarques à ces paroles, dû moins jusqu'à ce que le rebelle lui fasse des remarque par rapport à son laïus sur le sacrifice, Leroy ne put s'empêchait de sourire à ces remarques de son interlocuteur, du coup à la question [Qu'en est t'il de toi ? Te considère tu comme vivant ?] Jack le regard sur, il répondit sans aucune hésitation et avec conviction.

-Je ne suis personne, mon âme, ma vie. Je les ai abandonnés depuis longtemps dans le désert d'Esfelia. Je n'ai plus rien à perdre pour donner un sens à ce rêve d'égalité et de liberté ! Pourtant, oui je proclame que je suis vivant grâce à mon rêve. Je ne laisserais personne me barré la route et je suis prêt me sacrifier pour montrer l'exemple pour réaliser cette utopie où transmettre cette idéologie. Laissez-moi vous dire que tant qu'une personne aura un rêve, quoi qu'il arrive, quoi qu'elle vive, elle sera toujours vivante et même morte, son rêve sera poursuivit et pris pour exemple. Si vous, vous considérez comme mort c'est parce que vous n'avez plus d'espoir en votre rêve... Croyez-moi je sais parfaitement de quoi je parle.

Le jeune homme pouvait avoir confiance en ses convictions, il n'était pas le seul qui pensait ainsi dans l'armée des loyalistes. Beaucoup faisait passer leur principe et leur idéologie avant leur dévouement à l'empereur. Malheureusement seul une poignée d'entre-eux oser agir concrètement. Généralement c'était parce qu'ils n'avaient rien à perdre tout comme Jack où bien parce qu'on ne pouvait pas faire pression sur eux. Écoutant l'officier rebelle, finalement ils avaient le même objectif sauf que les rebelles agissaient de l'extérieur et faisait face réellement à Fabius, alors que Leroy lui donnait une chance à l'empereur de se remettre en question et finalement trouver le bon chemin. Après tout tout le monde fait des erreurs et tout le monde a le droit à une deuxième chance. Fabius n'était sûrement pas l'homme le plus honorable, mais il avait un bon fond, il était quelqu'un de bien. Si seulement Jack pouvait tenir au courant cet homme sur ce qui se passait réellement. Les choses changeront très vite, d'ailleurs dès que le jeune soldat pourra faire transmettre son rapport. Personne ne pouvait ce douté que l'empereur sera obligé d'abandonner son pouvoir au peuple s'il continuait à être aussi égoïste et abus de pouvoir. De plus ce que cet officier ignorait c'était que les villageois de Feusacré et toute la guilde de la horde à son signal feront pression sur les hauts dirigeants corrompus. Leroy Jack écoutait les paroles sans réagir, réfléchissant, finalement comme ils étaient plus ou moins du même côtés. Le jeune homme en avait plus que marre d'être considéré comme un pion. Il agissait que pour ses principes, pour faire changer les choses.

-Je suis en effet digne de respect, je ne suis en aucun cas une marionnette. Je suis certes fidèle à Fabius, mais jamais j'irais à l'encontre à mes principes et pour vous le prouver ma détermination étant donner que les mots vous semble être indifférant, j'ai une proposition à vous faire. Ramener moi là où nous sommes rencontrés, laissez moi une heure et je vous ramènerais la tête du dirigeant actuel et une personne digne de nos valeurs de liberté et d'égalité prendra sa place, qu'en pensez-vous ? Faites-moi confiance, oser mettre vos principes de côté pour servir une cause plus noble, je vous promets que vous ne le regretterez pas. A présent vous savez que je suis un homme de confiance. Je ne demande simplement que vous relâchez mes hommes si je réussis à vous démontrer que vous avez tort sur le fait qu'un soldat ne soit pas important pour les hauts gradés de l'armée.

Jack ne pouvait en aucun cas offrir l'Ordre d'obsidienne, tout simplement parce qu'il n'avait pas assez d'informations sur eux et où se trouver leur camps. Mais il avait assez de relation pour renversé un Duc. Pour ça il n'avait qu'à contacté la Horde et cette dernière s'occuperait du reste ! Ainsi un régiment de l'armée des loyalistes Une occasion pour le jeune homme de donner une bonne leçon à ce noble.

Il était volontaire, il était sûr de lui, il y avait plein de chose à dire sur ce spécimen pas comme les autres de loyalistes. En fait on ne pouvait presque pas le qualifier de loyaliste tant ce qu'il disait remettait en cause la hiérarchie établie, l'ordre et tout ce qui allait avec. Mais il n'était pas, comme Matis à l'époque, un homme en colère. Non il était, ou tout du moins semblait, uniquement habité par la conviction que ce qu'il faisait était la bonne chose. Il avait donc affaire à un idéaliste... Diantre, il allait pas être simple à gérer ce bougre... Mais il avait au moins des opinions très proches de celle du capitaine, mais la façon dont il avait de les vivres était largement différente. Car, à la différence de Matis, l'homme pensait réellement que l'Empereur allait pouvoir les sortir de ce marasme dans lequel ils se trouvaient.

Néanmoins il parlait, il expliquait encore ce qu'il pensait et développait sa façon de voir le monde. Oui en effet ils avaient pas mal de point commun mais dans ce cas pourquoi servait il encore cet empereur s'il savait pertinemment comment était gérer l'empire ? Ha oui, pardon il l'avait déjà dit. Il avait confiance en l'Empereur et sa capacité de changement... Par les esprits qu'il allait être compliqué de faire comprendre à ce garçon que la situation était loin d'être aussi idyllique qu'il ne voudrait qu'elle le soit.

Ouai ouai ouai, je comprend ce que tu veux dire. Mais comment peux tu croire un seul instant qu'il serait capable de faire ce que tu dis ? J'ai perdu confiance en lui pour plusieurs raisons et je n'ai nulle envie de lui refaire confiance. Cet homme, à défaut d'être le mal personnifié est quand même sacrément atteint d'une folie destructrice.

Il a fait tuer son cousin et accuser son autre du meurtre du premier pour pouvoir avoir le pouvoir. Tu pense sincèrement qu'un homme pareil va changer, partager les richesses et redresser le pays sans abuser de son pouvoir. ? Tu parlais de rêve, mais j'ai bien l'impression que c'est toi qui est en plein rêve éveillé.

Il ne le fera pas, pas plus que moi je ne me dénoncerais à la garde et me rendrait à l'armée loyaliste. C'est dans l'ordre des choses et il en sera toujours ainsi.

Mais s'il s'était attendu à la suite de la discussion il aurait mentit. L'homme venait tout simplement de lui proposer de tuer le représentant de l'Empire sur ces terres. A voir les yeux qu'il venait de faire il ne lui faudrait pas longtemps pour comprendre qu'il venait d'étonner le capitaine. Bha en même temps il n'avait qu'à pas lui proposer pareille chose.

Mais avant d'aller plus loin, Matis proposa une chaise, ou ce qui s'en approchait le plus, au jeune homme et appela son aide de camp qui déboula en un instant.

Tu peux aller nous chercher de quoi manger s'il te plait. Et prend nous un peu de vin aussi.

Il laissa la jeune femme sortir de la tente en trombe pour poursuivre avec le jeune homme. Ce qu'il lui avait dit était, en plus d'être étonnant, complètement farfelu. On ne se lançait pas à l'attaque d'un notable de ce rang comme si on partait à la pèche au moule !

Du coup tu voudrais foncer dans ton ancien camp et aller tuer le dirigeant local ? Mettons que tu arrive à passer la sécurité, ses gardes, les alayiens et tout le reste, et je dis pas que tu puisse le faire, mais tu fais quoi après ? Tu t'en va tranquille ? L'air de rien avec la tête du duc ? Genre hey, il était tellement stupide qu'il en a perdu sa tête ?

Et puis pourquoi faire cela ? Tu risquerais que les loyalistes se venge sur la population locale et qu'ils envoient un être encore plus vicieux à sa place.

Mais pourquoi faire cela ? Pour sauver tes hommes ? Sache que je ne prend personne en otage, je les libérerais quand je le jugerais bon et toi avec. Alors pourquoi risquer ta vie et tout ce qui t'es cher dans cet objectif inatteignable ? C'est de la folie.

Leroy écoutait la remarque de son aîné. Ces paroles étaient importantes et le jeune homme commençait à comprendre ces rebelles. Mais Jack ne changerait pas d'avis, il était sûr que Fabuis changerais. Certes cela était sûrement utopique, mais rien est impossible à des cœurs vaillant et valeureux. Le jeune soldat fut très fier de voir la tête que fit l'officier des rebelles quand il lui avait proposé de lui ramener la tête du dirigeant local, une chose extrêmement facile.

Du coup aussi étrange que cela puisse paraître Jack fut flatté que son tortionnaire l'invite à s'asseoir, si seulement il aurait pu s'imposer ! Leroy aurait bien voulu refuser cette offre. "Aucun favoritisme, je suis un prisonnier." Pour une des rares fois, il fit sa fierté de côté et après une longue hésitation, il s'assoit en face de son interlocuteur. Ce dernier semblait rire de sa proposition qu'il trouvait complètement farfelu et idiote. "Décidément je plains cet homme, jamais je n'oserais juger une personne avant de la connaître."

-Détrompez-vous, je ne puis vous dire tous mes secrets, mais j'ai prévu un plan beaucoup plus subtil. Il me suffit simplement de transmettre au second du général Ulrick Assan qui est établi à la garnison de Gloria, les preuves de la trahison du Duc envers Fabuis. Ce dernier apprenant notre arrangement sera prêt à vous livrer le dirigeant local attaché et bâillonné, il sera même prêt à s'engager que le peuple devra se partager le pouvoir pour faire prospéré leur petit village. Si évidemment je me porte garant que vous relâcherez en échange les nouvelles recrues qui souhaite toujours s'engager envers l'empereur qui je pense ne seront que deux où trois et qu'il puisse vous rencontrer en chaire et en os, lors de l'échange. Vous n'avez qu'à me donner votre autorisation et le tour est joué !

Après tout ce que la Horde avait trouvé comme information sur certaine personne noble et de la haute société, Jack qui à présent connaissait du monde dans l'armée des loyaliste avait le pouvoir de faire pencher le pouvoir en faveur du peuple. Ainsi personne ne pouvait se douter qu'un petit soldat avait autant d'influence, personne ne le soupçonnerais. Voilà pourquoi il pouvait se permettre d'être si rigides dans ses convictions et son rêve.

C'était la folie complète et si il ne l'avait pas vécu lui même il ne l'aurait jamais cru. L'homme venait littéralement d'avouer qu'un complot était en cour contre un dirigeant local de l'Empire, et donc représentant de l'Empereur sur ces terres, qui lui même complotait. Alors c'était devenu ça l'Empire ? Une bande de comploteurs qui se surveillent et jouent les hypocrites entres eux tout en étant prêt à dégainer... Si on lui avait dit ça il l'aurait à peine cru, mais là il ne pouvait pas complètement remettre en doute ce que le soldat lui disait... Mais ce qui l'étonnait c'était qu'il était sûr de ses propos et surtout que ceux ci trouverait écho au sien de sa hiérarchie. Matis ne pouvait que voir et prendre en compte la naïveté de ce soldat, il avait encore beaucoup de respect pour sa hiérarchie et il pensait sincèrement qu'il pouvait faire changer les choses dans le bon sens.

Il n'y avait qu'à écouter ce qu'il disait sur le partage du pouvoir au sein de la population pour faire prospérer ce petit village. Y croyait il ? Sans aucun doute. Pensait il sincèrement que cela allait se passer ainsi ? Oui, il le voyait dans ses yeux. Mais le reste ? L'homme était d'une naïveté confondante, il était bien jeune et pas assez cynique... Matis lui avait dû le devenir à force d'être déçu, désespérer et autre. Il ne voulait qu'une chose désormais, leur faire payer tout le mal qu'ils faisaient subir à son peuple.

Ton histoire et bien jolie et je vois bien que tu crois ce que tu dis. Il fut un temps où moi aussi je voulais changer les choses en pensant sincèrement que ma Hiérarchie me suivrait. Mais pense tu qu'ils te croiront ? Même si tu amène des preuves de ce que tu avance tu n'obtiendra qu'au mieux une réprimande pour t'être mêler de ce qui ne te regarde pas. Dans le pire des cas ils t'enverront au trou ou te feront purement et simplement disparaître.

Et s'ils pensent que tu as raisons ? Qui te dit qu'ils ne sont pas eux même dans un complot si ce n'est pas celui là même ? Qui te dit qu'ils ne sont pas amis avec cette personne ou bien que ce qu'il réalise ici ne sert pas leurs intêrets à Gloria ?

Matis soupira, l'homme voyait les choses dans l'immédiat et pensait que tous avait la même vision de la justice que lui. De toute manière quant on pensait que Fabius était un bon empereur on avait forcement un problème. Cet empire n'était plus un ensemble cohérent se battant pour la gloire, la vitalité ou la prédominance de l'espèce humaine. Non, cet empire était un amas disparate de gens se battant pour d'antique conviction, pour des profils financiers ou pour avoir plus de pouvoir... Il n'y avait plus cet énergie commune qui poussait chacun d'entre eux à se battre sous le regard et la protection bienveillante de l'Empereur.

C'était à d'autre temps, à une tout autre époque. Aujourd'hui il n'y avait plus que la guerre et rien d'autre.

Tu es bien plus qu'un idéaliste, tu es un utopiste. Ce qui m'impressionne c'est que tu sois encore en vie, avec les idées que tu as et la façon dont tu semble vivre, tu as bien de la chance de pas être tombé sur certaine personne...

De toute manière je n'en ferais rien, tes hommes et toi resterait ici tant que mon plan ne sera pas mener à son terme. Ce duc est trop confiant et à la disparition de ton unité il en enverra une autre nettement plus importante et sans doute les Alayiens.

Lorsque ceux ci arriveront et que nous les élimineront il se sentira en danger et essayera de gagner son château. Et tu sais par où il devra passer pour y arriver ? Il devra forcement traverser la forêt. Et nous l'attendrons là bas.

Matis posa une main sur la table et commença à jouer avec ses doigts comme pour s'occuper l'esprit et réfléchir à la suite. Mais finalement il lui arriva une question simple.

Mais tu m'intrigue, qu'as tu donc vécu pour arriver à penser pareille chose ? Ce n'est pas ce que l'on inculte aux jeunes recrues il me semble...

Cette fois-ci l'officier rebelle allait trop loin, de quel droit avait-il de le blesser dans son orgueil et sa fierté ? Certes il était son prisonnier, mais cette fois c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. "Décidément moi qui pensez pouvoir vous en faire des allier et les gagner à notre cause, ils sont que de beaux parleurs, à croire que même eux ont peur des conséquences." Finalement cet homme ne valait absolument pas mieux que les dirigeant corrompus. Se levant brutalement Leroy tapa le poing sur la table. Il prit son pendentif dans l'une de ses mains, puis il prit la main de son interlocuteur, lui donnant son pendentif.

-Aller en ville de Gloria, montrer au marchand ambulant ce collier et vous verrez si dans les dix minutes qui suit, le dirigeant local sera montré à la place publique par l'armée pour trahison et cette dernière donnera le pouvoir à la population !

Ce n'est ni un complot, ni une trahison, simplement la justice tel qu'elle devrait être. Pourquoi vous obstinez, qu'est-ce que vous risquez à essayer ? Moi au moins j'évite que vous massacrez des soldats Alayiens.

Mon histoire, n'a aucune importance, ce qui compte vraiment c'est de savoir, si oui où non vous êtes prêt à faire changer les choses comme vous le prétendez, là maintenant avec ce pendentif je vous donne une occasion rêvée pour que tout ce passe en douceur.

Arrêter de douter, de voir des complots et des pièges partout. Montrez-moi que vous n'avez pas que de belles paroles, sinon j'agirais moi-même afin d'éviter un massacre inutile et qu'ainsi vous valez bien mieux que ce Duc corrompus !

Il détestait être considéré comme un menteur ou un fou. Jack avait ses raisons d'être si confiant, cela n'était pas la première fois que la population renverserait le pouvoir en place. Oui la Horde était dispersée partout dans chaque clan, toute la guilde avait adhéré à ce grand projet. Le loup avait eu une excellente idée, personne à présent ne pourrait les arrêter, sauf peut-être les vampires.

L’homme s’était levé et avait commencé à lui hurler dessus, pour qui se prenait-il ? Il avait attrapé sa main et lui avait donné un pendentif comme marque de reconnaissance pour un autre comploteur. Mais Matis ne dit rien, il resta silencieux et écouta. L’homme était énervé, cela se voyait sur son visage, il était orgueilleux au possible et ne savait pas se contrôler, voilà déjà un point qui les différenciait. C’était clair que ce garçon en avait sur la patate, mais il ne se servirait pas de Matis pour accomplir son forfait, si ce duc devait mourir se sera de sa main à lui et de la façon dont il l’aurait décidé et pas autrement !

L’homme finit de parler et restait debout, sans rien dire. Pour qui se prenait-il ? Il était prisonnier et il osait la ramener de la sorte ? Son discours avait été vibrant, mais il n’en restait pas moins un crétin qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Pensait-il sincèrement que l’Empire laisserait la situation se dérouler ainsi ? Matis se leva, et son regard se fit encore plus dur qu’il ne l’avait jamais été auparavant. Ce garçon qui se disait soldat, n’en était pas un. Il n’était rien de plus qu’un aventurier dans le meilleur des cas. Lui-même cogna sur la table et son poing s’enfonça dans le bois tendre du meuble.

Tu es un malade mon pauvre. Assis toi sans quoi tu comprendra dans ta chair ce qu’est la réelle captivité !

Tu me parle de donner le pouvoir à la population, mais n’as-tu rien écouté de ce que j’ai dis avant ! Ici ce n’est pas Althaïa d’il y a quelques siècles, l’armée n’a qu’un seul maître, l’Empereur. Et si tu crois que ce dernier va permettre à qui que ce soit de saper son autorité tu te fous le doigt dans l’œil jusqu’au coude..

Matis se rassit, tout de suite épuisé du comportement de l’homme en face de lui. Pourquoi ne pas le tuer tout de suite et sans autre forme de procès ? Un gars comme lui méritait il autre chose que cela ? Oui, après tout il se battait pour quelque chose de valable aux yeux du soldat.

Assît toi je te dis. Je comprend ce que tu veux, je sais ce que tu veux puisque moi-même je n’attend que cela, mais il faut être réaliste. Tu sais comment ça c’est passé la dernière fois qu’un bourg s’est révolté, à destitué le dirigeant local et dans lequel la population à prit le pouvoir ? Le bourg a été rayé de la carte purement et simplement. Tout le monde a été tué, femme, enfant, vieillard. Aucun survivant si ce n’est une seule personne qui me sert aujourd’hui.

Les alayiens sont intervenu pour que cette flamme de révolte ne se propage pas ailleurs dans le pays. Alors que pense tu qu’il se passera si je te laisse faire ici et maintenant ? Pense tu que la situation sera différente ? Qu’ils laisseront faire comme si de rien n’était dans une région telle que celle-ci ? Tu es utopiste.

Je veux le bien de la population, et si je suis ton plan je n’aurais que sa mort. C’est ça que tu veux ? Je préfère opérer comme je veux, ce n’est pas le premier dirigeant local que j’abas, et ce ne sera pas le dernier. Mais tes méthodes sont dangereuses ou tout du moins intervienne trop tôt dans cette guerre. Tu m’aurais proposé ça dans quelques temps alors que nous prenions l’armée dans tous les sens et que les Alayiens étaient occupé ailleurs, mais là c’est beaucoup trop tôt.

Ne fait pas cette tête là, tu le sais bien toi aussi qu’il est trop tôt…

Matis se tue quelques instants… Avant de reprendre.

Je ne te comprend pas, tu parles de donner le pouvoir au peuple mais tu te bat pour celui qui les contraints. Tu parles de liberté et tu défends un empereur doublé d’un tyran… Pourquoi ? Qu’a tu donc vécu pour en arriver là ?  

Jack comprit bien trop tard son erreur, son insolence. Surtout quand plus cela n'avait pas plus avancé la discussion. "Aussi têtue qu'un âne..." S'asseyant, le regard fixe, l'air toujours aussi confiant. Le jeune homme qui écoutait, réfléchissait sur les paroles de son homologue. Remettant son pendentif tout en le gardant dans sa main. "Pardonnez-moi, mes frères car j'ai pêché. J'ai donné de précieuses informations à notre ennemie, je me suis comporté comme un lâche et un animal traqué." Leroy avait finalement réalisé que cela ne servait à rien de discuter et de raisonné cet homme.

-Vous ne pouvez comprendre, tout est différant. L'empereur à besoin de soutien, besoin de reconquérir une certaine notoriété auprès du peuple Alayiens. Pour ça il sera prêt à donner le pouvoir à la population d'un petit village, il ira même jusqu'à mettre une unité pour garantir la réussite à retrouver un soutien. Ma proposition est tout bien réfléchit et cette méthode à déjà fait ces preuves, elle arrive au meilleur moment !

Le jeune soldat avait sorti ses mots lorsque son homologue avait finie son petit discours. "Décidément c'est toujours la même chose. L'homme est au service de ces émotions et prisonnier de la peur du changement." Souriant, cet officier ne connaissait pas l'empereur, un tyran lui ? Non, sévère, mais juste et humble dans ces décisions. Certes le pouvoir lui avait monté à la tête, de plus il agissait de manière trop brutal pour la population qui souvent ne voyait pas ces projets. Pourtant sans lui, sans son intervention que serait-il devenu ? Feusacré saurait tombé dans l'oublie et n'aurait jamais pu se relever de cette attaque de bandit. Oui, on lui avait raconté l'aide précieuse que Fabius avait donné aux citoyens, mais cela personne semblait s'en rappeler. Comme si cette bonne action et ce n'était pas la seul était tombée à jamais dans l'oublie. "Les gens ne se souvienne que des fautes et des erreurs, mais pourtant ils devraient retenir les bonnes actions."


-Je me bat simplement pour que les gens cesse d'oublier, toutes les grâces qu'a fait l'empereur envers le peuple. Je me bats pour sauver un homme qui est malade et souffrant car son cœur est devenu impur dû au pouvoir. Je me bats pour un rêve universelle. Tout le reste, ce que j'ai vécu pour que je pense ainsi n'a aucune importance, je suis juste une lueur d'espoir pour ma communauté, un grain de sable parmi les autres.

Si Jack était si confiant c'était parce qu'il savait qu'il n'était pas seul. De plus tout le monde l'ignorait mais la Horde était à elle seul un petit village où il y avait certes un dirigeant, mais tout le monde avait son mot à dire sur ces décisions. Le but, leur quête, leur mission était d'étendre ce mode de fonctionnement. C'était ambitieux, peut-être dangereux, mais cela avait de grandes chances de réussir. Surtout à présent que la confiance était mise en doute et que l'espoir d'être enfin en paix et de pouvoir vivre librement. Leroy était peut-être trop impatient, il devait se montrer plus sage, laissé chaque personne faire sa propre décision. Tout d'un coup à cette conscience, il comprit, qu'il devait redevenir l'enfant qu'il avait été. Oui il prit la décision qu'à partir de maintenant, il laisserait ses émotions de côtés, il laisserait son pendentif les absorbés. Jack allait à présent que ce consacré aux autres.

L’homme n’en démordait pas, bien au contraire, il persistait dans ses explications et dans ses rêves. Mais a quel point pouvait elle marcher cette terrifiante machine qu’était la propagande ? S’il y avait une chose que Criss pouvait bien faire c’était cela, il ne voyait que lui pour réaliser un désastre pareil… A dire vrai il se trompait un peu, il connaissait tout un autre tas de personne capable de mettre des jeunes hommes dans cet état, et c’était là quelque chose qu’il avait déjà vu chez d’autre. Si l’on comparait les nouvelles recrues de l’armée impériale aux soldats rebelles il y avait une chose claire qui les différenciait. L’optimisme. La foi en leur Empereur. Ils avaient ce petit quelque chose en eux qui faisait d’eux des gens fanatisés, mais pas au même point que les Alayiens. Mais tout de même, Fabius avait là de beaux petits soldats pour jouer et défendre son pré carré.

L’homme poursuivi, mais ce n’était pas la peine de le relancer dans cette situation, la conversation tournerait en rond et ça se terminerait de manière franchement regrettable. Il n’avait aucune envie de le tuer maintenant, d’autant qu’en plus ça ne servait à rien. A part offrir un peu plus de chaos sur cette terre… Comme si cela ne suffisait pas. Mais il fut sauvé par le gong et le destin, Julia pénétra dans la tente avec de quoi se restaurer. De la viande sèche, des légumes et de quoi boire. Elle ne souriait pas, elle restait fermée sur elle-même. Malgré son jeune âge on la prenait pour plus âgée que ce qu’elle n’était réellement pour la simple et bonne raison qu’elle avait souffert en quelques jours plus que beaucoup d’autre durant toute une vie.

Elle allait partir mais Matis la retint.

Dit aux autres d’apporter à manger aux prisonniers, et demande leurs aussi qu’Andrei m’apporte son rapport rapidement. Mais reste ici, je vais avoir besoin de toi pour la suite.

La jeune femme ne dit rien mais lui sourit l’espace d’un très cours instant et salua. Elle n’en avait pas encore bien l’habitude, aussi cela était assez approximatif, mais il n’en restait pas moins sincère et c’était là tout ce qui comptait pour le jeune homme.

Le capitaine revint vers le loyaliste en face de lui et lui expliqua sa façon de penser tout en lui présentant de quoi manger.

Mange à ta faim, je t’assure que je n’ai presque pas mis de poison dans ces plats. Il serait dommage que tu meures si vite n’est-ce pas ? Tu manqueras sans doute à ta famille ou à ta compagne. Et ça me chagrinerait de détruire une famille de plus.

Depuis le début il se montrait tel son personnage, détaché de tout, comme si cela n’avait aucune emprise sur lui. Mais tous ici savait que s’était loin d’être le cas, en tout cas pour le savoir il fallait avoir servi à ses côtés. Il fallait avoir combattu les Alayiens et les vampires avec lui. Ce qui était loin d’être le cas de jack, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il était jeune après tout, un soldat tout frais émoulu. Il attrapa une carotte qu’il commença à manger tout en lui parlant.

Mais dis-moi, si tu t’occupes encore des nouvelles recrues sans être officier ou sous-officier c’est que tu es encore un bleu n’est-ce pas ? Ça fait combien de temps que tu es dans l’armée impériale ? Six ? Peut être neuf mois tout au plus. A moins que tu n’ai été en formation durant la guerre, mais sa m’étonnerais puisqu’on a ratiboisé tout ce qui se faisait en recrue à cette période. Tu as donc moins d’un année dans l’armée exacte ?

Matis soupira, s’ils confiaient de telle mission à des gens aussi peu expérimenté, tout aussi volontaire qu’ils puissent l’être, alors la situation était grave pour eux. À moins que celui-ci ne soit volontaire pour ces missions de formation. Cela changerait totalement la vision qu’il avait du personnage, et quand on réfléchissait à ce qu’il s’était passé depuis le début de la journée… Et bien disons qu’il comprenait un peu mieux ce personnage. Mais cela ne l’empêchait pas de douter clairement de ses capacités à rester en vie dans cette situation de guerre civile. L’humanité arrivait à produire des spécimens d’être humain très étrange quand même…

Julia s’assit à côté de lui et observa l’homme d’un regard dur, elle savait qu’elle pouvait prendre la parole quand elle voulait, mais elle n’usait pas de ce droit sans raison. Elle jeta un regard en coin au capitaine tandis que celui-ci se levait. Il avait besoin de prendre l’air, et il allait laisser son prisonnier entre les mains de la jeune blonde aux yeux verts.

Occupe t’en Julia, je vais voir les autres prisonniers et vérifier qu’ils sont en bonne santé.
Jack, je te déconseille la moindre pitrerie.

La jeune femme hocha la tête et se mit à manger un bout en observant l’homme en face de lui. Elle avait entendu un bout de la discussion entre les deux hommes, et elle savait donc à qui elle avait affaire. Mais elle n’en restait pas moins prudente. Et c’est premier mots furent tranchant et plein de sens.

Tu as réussi à le mettre en colère. Néanmoins il arrive encore à se contrôler, c’est pas pour rien qu’il est officier. Par contre j’ai entendu tous ce que tu as dit, tu pense vraiment tout cela ? Ou c’est juste de l’esbroufe ?

Leroy écoutait religieusement, se rendait-il compte de la chance qu'il avait d'être tombé sur un officier qui croit encore dans la nouvelle génération surtout si cette dernière essayait de défendre une noble cause. Leur conversation tournait en rond, Jack décida de ne plus y revenir, l'un comme l'autre resteraient sur leur idée. Heureusement la tension descendit d'un cran, lorsqu'une personne fit son entré dans la tente. Il s'agissait d'une jeune femme qui rapportait de quoi boire et manger. Souriant légèrement à l'officier, surtout à sa remarque sur l'empoisonnement des aliments. Plongeant son regard, serin, sage, comme si d'un coup il avait pris en maturité, comme si d'un coup il avait vécu tous les malheur. Répondant, doucement mais fermement.

-Laissez-moi soulagé votre conscience dans ce cas. Je ne manquerais à personne dans ce monde, je n'ai aucune famille...

Cette affirmation, laissa flotté comme un blanc. Certes Jack avait la horde, cette famille qui était contre Fabius, mais qui lui avait laissé faire sa propre idée. Leroy ne les avaient pas trahis en partant, il avait juste besoin de faire sa propre idée sur cet homme. De plus le jeune homme faisait encore partie de la guilde étant donné qu'il aidait les rebelles en transmettant les preuves de trahison de certain haut dirigeant.Après tout le but de la guilde n'était-il pas de voler le pouvoir de Fabius ? Jack avait aussi quelques amis chez les marchands de Feusacré. Mais ce n'était pas pareil, il avait grandi qu'avec un amour fraternel. Leroy ne rit pas lorsque que l'officier le qualifia de bleu. Après tout il ne savait rien, après tout cela faisait trop longtemps que ce rebelle avait quitté l'armé des loyaliste. Combien de fois avait-il déjà refusé une promotion ? Combien de fois avait-il insisté pour être toujours dans les premières lignes ? Sans le savoir et sans même se rendre compte Leroy était bien plus important qu'il ne le croyait. Dans l'armé tout le monde semblait le connaître, pourtant il n'était qu'un simple soldat qui s'occupait des tâches et missions ingrate qui à chaque fois mettait sa vie en jeu. S'il aurait accepté ses promotions peut-être à cet instant il aurait été commandant, mais Jack voulait être prêt de la population, il ne voulait pas du pouvoir où de la reconnaissance, il changerait le monde à sa façon, de manière humble.

-Oui, vous avez raison, je suis un bon à rien de bleu. Incapable de monter les échelons, refusant les récompenses où la reconnaissance pour distinction au combat. Volontaire et se satisfaisant des missions ingrates et bien trop souvent suicidaire. Malheureusement vous avez tort sur un point. J'en ai pas l'air, mais je suis dans l'armée impériale déjà depuis quatre ans et j'avais déjà fini ma formation durant la guerre.

Comprenait-il à présent que ce n'était ni la première, ni la dernière fois que le jeune soldat jouait les boucs-émissaires, pas la première fois qu' il est jeté dans la gueule de loup. Quatre ans de bons et loyaux services, sans demander rien en retour. Alors évidemment de temps en temps l'armé lui rendait un service, surtout quand ce dernier trouvait les preuves d'une trahison. L'armée des loyaliste avait changé, mais jamais Jack ne serait pas touché par ce virus mortel qu'était le pouvoir. Oui Jack toujours volontaire pour des missions comme celle-ci, même si c'était la première fois avec des nouvelles recrues, souvent il était dans des unités avec des soldats qui n'avaient pas beaucoup d'expériences. Leroy avait un réel don pour survivre en territoire hostile. Il connaissait le chaos d'une bataille, il connaissait les conséquences de la torture. Il jouait double jeu entre son métier de soldat et le rêve de liberté de la horde. Finalement l'officier décida de prendre l'air, laissant Jack avec la jeune femme, une fois l'officier sortit de la tente avant de répondre à la question de la jeune femme Leroy se leva délicatement. Tournant la chaise, calmement, distinctement et de manière galante il prit la parole.

-Voyons, ce n'est pas aimable d'écouter les conversations aux portes, de plus je vous pris de surveiller votre langage, une belle femme comme vous ne devrez pas avoir besoin d'utiliser un vocabulaire grossier pour ce faire respecter. Je vous en prie assailliez-vous donc...

Voyant aucune réaction et voulant à tout pris la mettre à l'aise Jack lui tourna le dos et alla vers le mur droit à côté de la porte, sur la petite étagère il prit des menottes et s'attacha les mains derrières le dos, pour ensuite et finalement se laisser glissé le long du mur. Le regard droit, calme et serin. "Je me demande si cela vaux la peine de défendre à nouveau ma cause, mais Gaya l'aurait fait, alors..."

-Je n'avais pas l'intention de la mettre en colère, j'avoue mettre emporté, je m'en excuse plus jamais cela ce reproduira. Je ne dis jamais des paroles en l'air, d'ailleurs ces dernières sont toujours mûrement réfléchit. Quand je défends une cause je suis toujours sérieux, sincère et convaincue.

L’homme était autain, mais par moment il était serein et humble. Une totale contradiction quand on le voyait comme il était. Pour tout dire il livrait même des informations aux rebelles tout en se défendant de les aider, tout en mettant en avant le fait qu’il servait l’Empereur avec gloire et honneur. Cet homme était étrange, à minima, dangereux dans le pire des cas. Alors comment devait elle réagir à cela ? Il y avait tellement de chose qui les différenciait tous les deux, rien que par leur vie. Pour le coup elle choisit de ne rien dire et de l’écouter, mais sa façon de lui parler l’énervait plus que de raison. Elle aurait tout aussi pu lui mettre une dague au travers de la gorge et le laisser se noyer dans son propre sang ! Mais heureusement pour lui elle n’avait aucune arme sous la main… Sans quoi il aurait eu droit à un ticket gratuit vers l’au-delà... Attendre sa résurrection ce n’était pas trop mal, mais que sa arrive de la sorte c’était autre chose quand même.

Elle ne dit rien et l’observa, la suite l’étonna et elle ne pu rester bouche bée devant ce qu’il venait de faire. Pour un prisonnier loyaliste il était très très bien traité, et là il faisait quoi ? Il Se mettait lui-même une paire de menotte et se mettait lui-même en position de soumission. Ce gars là était incompréhensible.

Alors qu’il lui parlait Julia l’observait en haussant un sourcil, elle ne savait pas bien quoi dire à cela… Alors pour le moment elle ne dit rien et laissa un petit blanc flotter. Puis elle revint vers lui, par la parole d’abord.

Par les esprits, mais c’est quoi ton problème ? Tu te prend pour qui à agir ainsi ? Tu sais ce que certains subissent à ta place ? Tu as bien de la chance d’être tombé sur le capitaine, sans quoi tu ne serais plus ici. Soit un homme et sors toi de ta place, pourquoi te mettre les menottes. De quoi as-tu donc peur ?

La jeune blonde se leva d’un bond et vint vers lui. Armée d’une carotte elle lui mis dans la bouche et continua de lui parler. Elle l’attrapa par la chemise et le mis sur ses deux jambes.

C’est ça qu’on vous apprend en formation générale ? La vache j’ai bien de la chance que ce soit le capitaine qui m’ai tout appris, de la façon dont je me comporte à la façon dont je me bats.

Alors oui tu te bas pour tes idées c’est bien, mais tu es hallucinant comme bonhomme.

Elle le laissa là avec sa carotte dans la bouche et retourna s’asseoir. Une belle femme hein ? Oui, on lui disait souvent mais le capitaine ne faisait jamais cette remarque-là. Il savait son histoire, la jeune femme qu’il avait sauvé était différente de celle qu’elle était maintenant. Il l’avait aidé à aller plus loin, il l’avait aidé à se relever mais jamais elle ne pourrait oublier… Elle était maintenant marqué dans la chair, à jamais et pour le pire.

Ce garçon là l’énervait car il était étrange. Tantôt il était serein, tantôt il était abominablement hautain. Les paroles qu’il avait eu lorsque le capitaine était parti…

Tu me trouve belle n’est ce pas ? Pourquoi me le dire ? Tu pense qu’une femme aura plus de mal à te gérer par rapport au capitaine ? S’il me fait confiance de la sorte ce n’est pas pour des prunes.

Ici et maintenant. Je pourrais te tuer, je ne pense pas que le capitaine y aurait quelque chose à dire. Et pourtant je ne le ferais pas.

Il y a tellement de chose qui nous sépare tout les deux, pourtant on a presque le même âge, mais pas du tout la même vie. Oui j’écoute aux portes, quand cela touche mon chef d’unité je ferais n’importe quoi. En fait tu de même pour ton chef ? Fait il la moitié de ce que lui fais pour nous ?

Elle ne savait plus quoi dire, elle ne comprenait pas cet homme.. Alors elle l’observa en s’attachant les cheveux derrière la tête avec une tige de bois. Pour le coup ça lui occupait les mains et ça évitait qu’elle n’ait à trop toucher le couteau qui trainait sur la table. Pourquoi diable le capitaine lui avait laissé ça à gérer ? Lui non plus, très rarement elle ne le comprenait pas…

Leroy ne réagit pas, après tout cette femme parlait dans le vide, elle ignorait ce qu'il avait vécu. Elle le jugeait à son comportement, une erreur que le jeune homme ne fait pas. Leroy n'avait pas peur, répondant paisiblement aux paroles agressives de la jeune rebelle. Serin, sage et humble comme si plus rien n'avait d'importance, comme s'il comprenait la détresse de la jeune femme.

-C'était pour vous mettre en confiance et pour être traité comme je le devrais, c'est-à-dire comme un prisonnier...

Oui, le traitement de faveur avait assez duré. Il s'était lui-même remit dans la situation qui convenait le mieux. A présent il n'avait plus rien à perdre et cela était la meilleure solution pour qu'enfin les choses évoluent. Une chance d'être tombé sur cet officier, non c'était même tout le contraire c'était humiliant d'être considéré comme égal. Mais Leroy était un homme de respect et s'il s'était tenu obligé d'être à égal face à l'officier, pour lui faire honneur, c'était un signe de respect envers lui. Mais cette femme semblait avoir un autre code d'honneur. Ne réagissant pas plus lorsque cette dernière le prit par la chemise, ne quittant pas son regard furieux. Leroy lui était déterminé dans cette sérénité qui l'habitait. Ne recrachant que la carotte lorsqu'il retrouva sa place contre le mur. Ne faisant aucune remarque à ces paroles.

-Vous aurais-je blessé dans votre orgueil en vous complimentant ? Cela n'était pas mon intention... Sachez que pour moi les femmes sont bien plus supérieurs aux hommes, elles méritent respect et humilité. Tuez-moi si tel et votre désir, cela ne sera que juste punition à ma goujaterie.

La mort, tout les êtres humains avaient peur face à cette dernière, pour le jeune soldat c'était un membre de la famille, elle qui était si familière, si accueillante. "Combien de fois l'ai-je croisé ? Combien de fois m'a telle épargnée ?" Beaucoup trop sans doute pour qu'à présent il n'en a pas peur. La première fois fut lorsqu'il avait été torturé par les bandits, lorsque ces dernier avait attaqué leur village. La seconde fois fut lors de sa fuite dans le désert, lorsque le sol se déroba sous le poids des chevaux. Jack avait aussi fut plusieurs fois la mort entant que voleur de la guilde, quand souvent pour s'enfuir après avoir réussi son coup, il passait par les toits et par maladresse il glissait dans le vide. Il frôla plusieurs fois la mort lorsqu'il fut soldat. Non Leroy ne cherchait pas à la fuirent où à la combattre, il était presque rassuré lorsque cette dernière lui tenait compagnie.

Les paroles de Gaya résonnaient dans sa tête, ce dernier lui avait expliqué qu'une femme était plus stratège, plus maline, supérieure aux hommes dans bien des domaines, oui Jack se rappelait que son frère lui avait fait promette de toujours ce comporté de manière galante, tout en restant soumis. Gaya avait raison, après tout c'était une femme qui avait créé la Horde, une femme qui avait mis en place leur code d'honneur. Leroy n'était pas macho, il était juste extrêmement carré en appliquant son code, ses règles de vie, que certain considéré comme stupide.

-Je protège mon chef, je suis prêt à faire tous les sacrifices pour ça, mais jamais je ne lui manquerais de respect en écoutant ses conversations.

Leroy ressentis un petit courant d'air, à cette agréable sensation il y eut le regard brillant et lumineux ainsi qu'un grand sourire. *Petit frère aujourd'hui je vais te montrer à quel point nous sommes chanceux et aimer par notre dieu.* Jack tout content, ne laissant pas voir son excitation, il allait bientôt pleuvoir c'était une certitude. Pour un enfant qui avait grandi aux portes du désert cela était un signe de chance, de bienveillance, de grâce. Comme si savoir qu'il allait pleuvoir l'avait remplit d'espoir, de courage, il n'avait qu'une seul envie aller dehors et se laisser purifier par cette eau qui allait tomber. Aussi étrange que cela puisse paraître c'était l'une des seuls coutume dont il se rappelait où du moins que son frère lui avait appris et raconté.

-Il va pleuvoir dans quelques secondes...

A peine qu'il est fini sa phrase que des bruits sourds ce firent entendre. Il s'agissait de la pluie tombant sur la tente, souriant comme un enfant, soupirant de soulagement, les yeux brillants. Oui Leroy adorait la pluie, elle qui était si rare, si pure. Pour lui c'était ce dont l'Homme avait de plus précieux.

Julia l’écouta parler et ne savait même pas quoi lui répondre tant il était sûr de ses propos. Qu’aurait elle pu lui dire de toute manière ? Il était un peu comme ces fanatiques qui pensent que leur manière de voir le monde est la seule et l’unique, que tous les autres ont tords quoi qu’ils disent. En temps normal cela ne la dérangeait pas plus que ça, mais tout de même… Elle ne pouvait pas le laisser parler ainsi. La jeune blonde essaya de rester calme, mais elle faite du même bois que son chef d’unité, elle était loin d’être la patience incarnée. Travailler avec Matis ne l’avait pas aidée à se calmer, loin de là. Encore qu’elle avait appris à guider des soldats et à prendre le temps de réfléchir, mais pour le reste… Elle était comme son chef, une petite boule de nerf qui n’attendait que d’exploser.

Elle l’écoutait et mangea une carotte, bien plus pour s’occuper les mains et l’esprit que parce qu’elle avait réellement faim. Ce qu’il disait était loin d’être stupide, mais tout de même, il soufflait le chaud et le froid par rapport à tout ça. Et par rapport à tout ça, ou à cause de tout ça, elle ne savait pas quoi penser de lui.

Vexer ? Moi ? Elle prit un air faussement outré avant de reprendre outré et repris ses explication. Voyons, ce n’était pas comme si tu remettais en cause les raisons qui me pousse à me battre ainsi que mon engagement en tant qu’aide de mon capitaine. Ce n’était pas comme si tu parlais de moi qu’en tant que femme et pas en tant qu’être humain. Mais je vais m’arrêter là, je risquerais de mal le prendre.
Elle avait abusé sur certains points mais ce n’était que pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas là pour plaisanter. Il lui parla de son propre engagement auprès de son chef en ramenant sur la table le fait qu’elle écoutait aux portes. Elle rougit tout en se relevant et en se rapprochant de lui. Elle n’aimait pas être pris en défaut par ce genre de personnage et elle ne pouvait pas le laisser s’en prendre à elle de cette manière.

Ecouter aux portes quand il s’agit de la sécurité de l’être qui vous a sauvé la vie au mépris de la sienne et qui continu de le faire au quotidien n’est pas mal. Il suffit juste de comprendre pourquoi il faut le faire sans pour autant en abuser.

La jeune femme se calma l’espace d’un instant et s’attrapa la tête avec ses deux mains. Elle réfléchissait à ce qu’il convenait de faire sans pour autant faire des âneries. Au final elle l’attrapa par les épaules et le détacha de ses entraves, il ne servait à rien qu’il continu à rester ainsi. Cela le laissait poursuivre dans ses choix et son avis plus qu’obtus. Et puis elle avait autre chose à faire qu’à écouter cet homme lui déblatérer ses choix de changer le monde en pensant que tout le monde il était beau. C’était des rêves d’enfant qu’elle avait oublié depuis longtemps… Le capitaine aussi d’ailleurs.

Puis il eut des propos étrange à propos de la pluie. Elle le regarda éberluée, comme si l’homme pouvait prétendre savoir tout cela. Elle le regarda en ayant un air stupide comme si elle allait le croire, mais finalement elle n’allait pas avoir le choix. Pourquoi ? Parce qu’effectivement il pleuvait dehors. Était ce de la chance ? Ou pas ? Elle voulait savoir de quoi il retournait.

Comment as-tu fais ? Elle ne voulais pas laisser transparaitre son inquiétude par rapport à cela, mais quand même… Elle trouvait cela bizarre..

Jack et la jeune rebelle ne trouveraient aucun terrain d'entente. L'un comme l'autre était buté sur leur conviction, ils pensaient l'un comme l'autre qu'ils avaient la solution pour sauver la population. Les deux personnes avaient le même objectif, pourtant à ce moment précis tout ce qu'ils essayaient de faire était de convaincre l'autre de rejoindre sa cause. Cette discussion tourner dans le vide, Leroy devait peut-être devenir plus tolérant et plus ouvert, ainsi le jeune loyaliste comprendrait d'avantage le point de vue des rebelles. D'ailleurs la remarque blessante de la jeune femme le démontrait fortement. Elle le prenait de haut et avait vraiment mal pris les propos de Jack. "Je devrais peut-être me taire, cela sera plus justiciable. Moi qui voulais absolument pas la vexé c'est raté !" Souriant légèrement, en écoutant le fait que pour elle écoutait aux portes était une question de vie ou de mort. Finalement la jeune femme le libéra de ses chaînes, elle voulait être considérée comme égale. Souriant légèrement, se demandant s’il avait bien agit. Se massant doucement les poignets tout en lui démontrant par un regard le plus grand respect dont il lui devait.

-Finalement, nous sommes pareil, nous avons chacun notre code d'honneur...

Ce fut à ce moment que le jeune homme avait ressenti qu'il allait pleuvoir, il n'y avait rien de magique. C'était plutôt une question d'interprétation des sens. Souriant à la naïveté de la rebelle. A croire qu'il avait un bleu en face de lui. "Je ne comprendrais jamais en quoi cela les surprends autant." En effet à part les marchands et les villageois de Feusacré, personne ne semblait savoir prévoir la pluie et le beau temps. Un savoir ansestraux apprit et transmis de génération en génération.

-Avant de pleuvoir l'atmosphère devient lourde, pourtant on ressent comme un petit courant d’air. De plus il y a cette odeur si particulière et juste avant que les première goûtes tombent on entend comme un bruit sourd, ce son est très léger cela ressemble aux bruits des vagues…

Voulant ne pas inquiéter la vice-capitaine et voulant transmettre son savoir il décida de lui démontré ses propos. Après tout il ne venait que de lui répondre de manière théorique. Vu son regard fixé sur lui, cette dernière ne semblait pas convaincu. Lui tendant alors la main car il sentait que bientôt la pluie s’intensifierait pour finalement s’arrêter ou du moins devenir plus fine comme une brumisation. Lui demandant de prendre sa main et de se détendre, de faire le vide. Puis ensuite se concentré sur chacun de ces cinq sens. "Même si elle ne ressent rien, au moins j'aurais essayé... Je sais qu'elle ne me fait pas confiance... Mais au moins peut-être que je puisse avoir un peu d'estime." Attendant de voir si sa démonstration où non avait fonctionné.

Elle l’écouta parler et se rendit bien compte qu’elle passait pour une imbécile. Elle ne savait pas vraiment dans quelle condition ni où il avait été élevé, mais il devait en avoir appris beaucoup sur l’environnement et le temps plus précisément. C’est pour cela qu’il essaya de lui expliquer tout ce qu’il savait de manière assez théorique, en prenant en exemple la situation actuelle. Mais comment pouvait-il arriver à se concentrer de cette manière sur des choses aussi simple et précise ? Elle ne le savait pas, ne se sentait pas d’apprendre pareille chose, et n’en avait tout simplement pas l’envie. Elle avait le sang chaud, surtout depuis quelques temps. Elle était formée par un homme qui, comme elle, était un sang chaud qui n’hésitait pas à faire ce qui devait être fait. Alors prendre le temps pour observer la pluie… Disons juste que ce n’était pas dans ses attributions classiques pour faire court.

Mais là il lui proposait de prendre sur elle et d’étudier le temps. De passer plus de temps à analyser ce qui l’entourait plutôt que de foncer et d’en oublier la moitié. Mais est ce que cela allait lui rendre service ou est ce que ce n’était que tu temps perdu ? En ces temps de guerre et de destruction, est ce qu’étudier la pluie avait encore un sens ? Dans son ancienne vie elle aurait sans doute pris le temps d’étudier tout cela, elle aurait sans doute pu profiter d’un moment de calme sur une petite colline à observer la pluie et le décor ambiant. Mais aujourd’hui ? Qu’est ce qu’il restait de la jeune femme pleine de vie et d’espoir qu’elle fut il y a quelques mois encore ? Plus grand-chose en vérité. Alors, dans ce cas, pourquoi restait elle ici, à observer cet homme encore volontaire, encore intéressé par ce qu’il faisait et sûr de pouvoir changer les choses… Peut être parce qu’il lui rappelait quelqu’un, quelqu’un qu’elle côtoyait au quotidien et qui avait cru, pendant un temps, pouvoir changer les choses par sa volonté. Mais bon, aujourd’hui il fallait se rendre à l’évidence, les choses avaient bel et bien changé et pas dans le meilleur des sens.

Alors, quand il lui tendit la main, elle l’attrapa, non sans rester sur ses gardes. Elle prit le temps d’étudier ce qu’elle lui disait, prendre enfin le temps d’analyser, de réfléchir dans le calme et la sérénité. Comme si, la petite fille en elle revenait d’entre les morts pour lui signifier qu’elle avait changée. De toute façon, elle avait bel et bien changer, pas dans le sens qu’elle souhaitait, mais elle avait changé. Il y a six mois elle espérait encore se trouver un mari aimant, un petit travail dans une ville de taille moyenne, avoir des enfants adorables et un chien. Bien entendu, elle n’avait pas tout ça aujourd’hui, les choses changeaient tellement vite qu’elle ne pensait à ce temps d’insouciance qu’en des termes violents et virulents. Comme si elle regrettait d’avoir eu ces attentes. La réalité l’avait rattrapé.

C’est à ce moment là que Matis revint, il fut d’ailleurs assez circonspect à la vision qui s’offrait à lui. Qu’étaient ils donc en train de faire ? Ils priaient les esprits ensemble ? La pluie venait de s’abattre sur le camp, et de manière assez virulente qui plus est, si c’était à eux qu’il le devait il se ferait entendre. Mais il n’en fit rien pour le moment. Il se racla la gorge pour signifier sa présence et vit avec quelle rapidité Julia retira sa main de celle de Jack. Elle rougit et se détourna des deux hommes pour s’occuper l’esprit dans un coin de la tente et se demandant ce que son supérieur penserait de cela. Pendant ce temps Matis se rapprocha de Jack et reprit sa discussion. De ce qu’il laissait voir, il s’était calmé et avait prit sur lui, de toute manière il ne pouvait pas faire autrement n’est ce pas ?

Nous allons partir dans quelques heures. Nos opérations dans la région sont repoussées à plus tard. Aussi nous vous libérerons vous et vos hommes avant notre départ. Il ne sert à rien de vous garder avec nous, vous ne seriez qu’un poids de plus, un poids dont je peux me passer qui plus est.

Vous avez de la chance d’être tombé sur moi, un autre vous aurez sans doute exécuté. Et si vous pensiez vraiment pouvoir changer les choses, faite en sorte que l’armée impériale se souvienne de sa vocation première. Protéger le peuple et l’Empire, et non pas un tyran.

Il mit les mains dans les poches et soupira. Il ne servait à rien de revenir sur ce sujet, c’était dépassé maintenant.

Quoi qu’il en soit, faite en sorte d’être un bon soldat en remettant en cause les ordres des supérieurs sans quoi vous ne serrez qu’un pion de plus dans leurs jeux politiques. Et faite gaffe à vous, la prochaine fois je ne serais sans doute pas aussi gentil qu’aujourd’hui….

Observer la pluie où plutôt le climat était un atout qui pouvait faire une grande différence sur un champ de bataille. Lorsqu'il pleuvait Jack voyait bien mieux le monde qui l'entourait car chaque goutte d'eau avaient un bruit différent. Le jeune homme savait donc à présent exactement où il se trouvait géographiquement. Il voulait faire comprendre qu'il n'était pas aussi fou qu'ils le pensaient et surtout il voulait avoir un peu d'estime de cette femme qui à sa surprise accepta de lui faire confiance. "Peut-être est-ce un stratagème pour avoir plus de renseignements sur moi." Quoi qu'il en soit ils furent interrompus par l'entrée de Matis. Cela avait semblait-il mit très mal à l'aise la jeune femme et s'était la dernière chose à faire, baissant la main, ainsi que les yeux, pendant un moment tout en soupirant légèrement. Faisant à nouveau face au chef rebelle, l'écoutant avec beaucoup de respect. Aussi étrange que cela puisse paraître le jeune soldat ne fit aucune remarque comme si les paroles de son aîné étaient une leçon à retenir pour rester en vie.

-En guide de gratitude je peux vous dire que votre cible est positionné à 500 mètres plus au Nord de là où on s'est rencontré, ils sont 18 au total... Si cela vous intéresse je sais que votre contact de la horde va arriver ici dans 15min... Bien évidement c'est la pluie qui me la dit !

Leroy parlait bien évidemment de l'ordre d'obsidienne, souriant, soulagé. Espérant que cette dernière phrase ne tombera pas dans l'oreille d'un sourd, disons que ce message s'adressait surtout à la jeune femme, afin qu'elle ne perdre pas la foi, ni l'espoir. L'incitant à continuer malgré tout à écouter la pluie et observer le monde qui l'entour. Il était libre et il sera sans doute le seul à repartir de ce campement. Il était persuadé que son groupe de bleu avait changé de bannière. Leroy dut bien admettre sa surprise pas un seul avait déserté, tout ces hommes étaient restés fidèle. Finalement il les avaient bien formés.

Matis écouta le jeune homme lui indiquer un dernier mot, un dernier conseil, une ultime information. Hélas, il ne pouvait pas la mettre en pratique pour la simple et bonne raison que les huiles avaient choisies de ne pas encore intervenir ici. Pourtant on l’avait envoyé là pour quelque chose non ? Avoir des renseignements sur le camp de formation, sur les mouvements du dirigeant local et ses actions envers la population et pour les Alayiens. Et pourtant, malgré tout ce qu’il avait fait remonter, toutes les informations qu’il avait collecté et toutes les actions qu’il avait déjà entreprit ils avaient choisis de ne rien faire. Le capitaine rebelle fulminait en lui, comme s’il avait été trahit. Oui il aurait voulu se rendre sur place et s’occuper personnellement de ce gars, mais il savait ce qu’il risquait à désobéir aux ordres. Il l’avait fait à de trop nombreuses reprises et il savait qu’il ne devait pas tester sa chance plus que de raison. Aussi, pour le coup, il devait se plier aux ordres.

Je sais où il se trouve, malheureusement je ne suis pas autorisé à intervenir. J’ai de trop nombreuses fois désobéi à un ordre direct, aujourd’hui je ne peux pas me permettre de le refaire. Aussi je ne peux pas intervenir.

Julia voulu dire quelque chose mais Matis la coupa d’un geste brusque. Les ordres étaient les ordres et il n’y avait pas lieu de les critiquer malgré leurs niveaux d’absurdités. Alors il devait faire avec, regrouper ses hommes et repartir vers d’autres théâtres d’opérations. Et, malgré tout ce qu’il pensait de l’homme en face de lui il devait le libérer car il ne lui servait à rien en tant que prisonnier, par contre en tant qu’homme libre…

Prenez vos hommes, nous allons vous attacher et vous vous libérerez quand nous partirons. Ce n’est pas très galant de ma part mais je ne veux prendre aucun risque avec la sécurité de mes hommes et il serait dommage que vous vous blessiez pendant notre absence. Un groupe de vos soldats et tout proche, et je sais qu’ils se dirigent par ici, aussi ils vous libéreront et se sera plus crédible pour vous et plus facile à assumer.

Sur ce, on va vous attacher et nous partirons. Puissiez-vous rester tel que vous êtes et vous rendre utile pour le peuple.

Il laissa là le soldat loyaliste et s’en alla de la tente, Julia le suivi et adressa un dernier regard suivi d’un hochement de tête au jeune homme alors qu’un soldat venait l’attraper pour l’attacher avec le reste de ses hommes à un arbre. Dans la demi-heure qui suivi les rebelles avaient fait place nette en laissant là les loyalistes, en vie, en bonne santé et près à se faire « libéré » par leurs frères d’armes.

Le capitaine rebelle, quant à lui, avait quitté la clairière avec un petit regret, celui de n’avoir pas fait entendre raison à ce soldat sans doute méritant. Ajoutez à cela le fait que sa mission avait purement et simplement été annulée et vous avez un peu son état d’esprit. Néanmoins il était sûr d’une chose. Il avait bien agit.

Leroy comprenait parfaitement le chef rebelle, après tout lui aussi suivait les ordres. Le jeune homme était en mission secrète pour le loup. Pour le moment il avait rejoint les loyalistes pour mieux en savoir sur l'empereur et sa campagne politique. S'inclinant pour lui montrer toute la gratitude de lui avoir laissé la vie sauve. Ce geste formel de soumission démontrait également à Matis qu'il promettait de rester fidèle à lui-même. Ensuite Jack plongea son regard dans celui de la vice-capitaine, comme une promesse de se revoir "Qui c'est peut-être que la prochaine fois qu'on se verra on sera dans le même camp !", une promesse que dorénavant elle essayerait de faire attention à la météo, histoire de lui dire de prendre soin d'elle. C'est étrange que les deux jeunes gens malgré leur différence, un lien secret et mystérieux les avaient liés, dû moins c'était ce qu'avait ressentit Leroy. Il espérait vraiment qu'elle ne perdre pas espoir en cette cause qui lui semblait noble et juste.

Finalement lui et son petit groupe de bleusaille furent attachés et bâillonnes. Écoutant le raffut autour d'eux, les rebelles partaient et pendant qu'ils furent ainsi à attendre que quelqu'un les délivre, Jack se mit sérieusement à réfléchir sur toute la discussion qu'il avait eu avec Matis puis avec cette jeune femme qui devait avoir à peu près son âge. Ils n'eurent pas à attendre beaucoup avant qu'un groupe de leur frère d'arme, les trouvent et les libèrent. Lorsqu'il fut de retour à la base le jeune homme fut sermonné, il eut même le droit à un interrogatoire, il ne dévoila rien, son rapport et celui de ses hommes étaient le même, en exécutant l'ordre du dirigeant local ils étaient allés en reconnaissance, puis prit dans une embuscade où dans un piège ils furent assommé, en tout cas ils avaient perdu connaissances, jusqu'à ce que le groupe de renfort arrive.