Bienvenue !

« Venez et laissez votre Âme à l'entrée. »

Liens utiles

A noter...

La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez

La Flamme Glacée [PV Havard]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeMer 16 Juil 2014 - 13:16

Assis auprès du lac, sur ses rives, Aris regardait les ondes courir sur les flots bleuis par cet étrange éclairage, qui faisait perdre à toute personne la notion du temps. Oh, cette couleur d’origine inconnue était reposante, et agréable, mais quelques fois, la vrai lumière du Soleil lui manquait atrocement, surtout celle se réfléchissant sur les flancs immaculés de ses montagnes d’origine. Oui, Aristarkh avait la nostalgie du Nord, mais cela, il le gardait pour lui. Il n’en parlerait pas, car il savait que ceux qui parlaient avec tristesse de leur foyer étaient les premiers à mourir. Aussi mettait-il cela de côté, et se concentrait-il sur ses tâches. En parlant de cela, son poignet allait de mieux en mieux, et il avait pu reprendre un entraînement plus ou moins normal. Mais toujours pas de mission, que ce soit en tant que chef d’escouade, ou en tant que simple membre. Havard l’avait véritablement mis au ban de toute activité Rebelle.

Cette mise à l’écart durait depuis maintenant longtemps, bien trop longtemps. De même, Aristarkh n’avait eu aucun contact avec son Père, comme si celui-ci s’arrangeait toujours pour ne pas être dans les lieux où lui-même se trouvait. Et pourtant, Aris sentait que ce silence avait un autre but, comme si… Pour prendre une métaphore culinaire, c’était comme si son Père la laissait mijoter dans son bouillon, avant d’augmenter d’un seul coup le feu pour la cuisson finale. Cuisson qui approchait d’ailleurs à grands pas, un coursier étant venu lui transmettre un très bref billet d’Havard, exigeant sa présence dans la Caverne du Souvenir d’ici quelques unités de temps. Pourquoi ce lieu de souvenirs, et pas son bureau, Aris n’en avait aucune idée, mais il s’y plierait sans poser de questions, comme d’habitude. Surtout qu’il n’était pas en mesure de le faire depuis l’échec de sa mission à Aldaria.

Aristarkh prit une pierre, et s’amusa à la lancer en l’air et à la rattraper, variant les mains, donnant de l’effet au projectile, puis finalement, le lança au-dessus du lac, le plus loin possible sans se lever. Le bruit de la chute dans l’eau se fit entendre, presque étouffé dans l’immensité cathédralesque de la Caverne. Puis, sans un mot, sans prêter aucune attention aux quelques Rebelles qui passaient, le Jeune Loup se leva, remit son épée, Espérance, à sa ceinture, et attacha son Organyx dans le dos, dont il avait pris l’habitude de ne plus s’en séparer depuis sa rencontre avec la Vampiresse, dans les plaines entourant Althaïa. Enfin, une fois prêt, Aris prit le chemin du lieu de rencontre avec son père.

Le Nordien serait volontairement en avance, mais Havard était le genre d’homme avec qui il ne fallait jamais être en retard, ni même à l’heure : toujours en avance ; au surplus si l’on n’était pas en odeur de sainteté auprès de lui, comme c’était certainement le cas pour Aristarkh. Aussi pressa-t-il le pas, afin de mettre au moins le temps de son côté.

La Caverne du Souvenir, la plus petite d’Aigue-Royale, respirait la sérénité, ainsi qu’autre chose, un peu plus… Non, pas sombre, mais qui, justement, appelait à la remembrance. Le sol tait recouvert de cendres, et il était étrange de se dire que l’on foulait les corps consumés de camarades tombés au combat. Parmi eux se trouvaient des Impériaux, des Sudiers, des Vampires et des Elfes, mais aucun Nordien. Les gens de son peuple méritaient mieux qu’être mélangés à des races honnies et inférieures, aussi leurs cendres étaient-elles les seules à être scellées dans des urnes avant d’être ramenées à Glacern auprès des familles – bien qu’en attendant le convoi, lesdites urnes soient placées dans une salle à basse température.

Quelques cendres et poussières volaient dans les airs, donnant l’impression d’être entouré de paillettes bleutées. Ses pas s’imprimaient dans le sol meuble, et croisaient ceux d’autres personnes venues avant lui. Mais aujourd’hui, il était seul. Guère plus pour longtemps, cela dit. Devant lui, se dressait le bûcher funéraire, un bloc de pierre taillé grossièrement, aux tons un peu verts, quoiqu’il était difficile d’en juger à cause de la lumière ambiante. Un peu de suie se voyait par endroit, maculant le dessus de la table. La veille encore, des corps avaient été incinérés. Aristarkh ne put toutefois pousser plus loin ses investigations, un bruit le faisant se retourner.

Son Père, qui le dépassait aisément d’une bonne vingtaine de centimètres, lui faisait face, le visage fermé et les yeux froids comme à son habitude. L’aura qu’il dégageait lui semblait glaciale, mais peut-être était-ce parce qu’Aris était persuadé qu’il allait se prendre la soufflante la plus mémorable qu’il n’ait jamais eu. Posant un genou au sol, et portant sa main droite au-devant de son cœur, fermé en un poing, Aris baissa la tête en signe d’hommage.



« Je suis à vos ordres, Père, dit-il sans aucune émotion ni dans la voix, ni dans les gestes. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeMar 22 Juil 2014 - 17:43



--- Fin Fevrier ---

Plusieurs jours étaient passés, depuis l’exécution manquée du vampire et la trahison de la princesse. Mais ça aurait tout aussi bien pu être une semaine ou un mois pour tout ce qu’il en avait ressenti, pris qu’il était dans la tourmente de sa propre haine. Qu’y avait-il là, fondamentalement, de plus que ce qu’il y avait eu quand il avait été contraint d’accepter l’alliance avec les elfes et les vampires ? Tout simplement qu’il y avait des limites à ne pas franchir et qu’on venait littéralement de les piétiner. Il était entré dans une fureur noire à l’instant même où il était sorti de Fort-Espérance. Oh il avait essayé, pendant des heures entières à ressasser, il avait essayé de mettre de l’eau dans son vin. Il savait qu’Esmelda était tolérante, que Korentin était contraint par la loi et la couronne qu’il portait. Mais ça ne suffisait tout simplement pas à le faire accepter tout cela. Ça ne suffisait plus, en particulier pour la princesse. Et c’était-là la blessure la plus grave. Korentin, il comprenait par la force des choses et avait parfaitement vu qu’il n’était pas plus heureux que lui de la situation. Il faisait son devoir selon les règles. Et l’alliance était un besoin stratégique. Il le comprenait même si cela lui laissait un goût profondément amer. Mais elle. Non elle il ne lui pardonnait pas et ne pouvait le faire. Il y avait un monde entre être tolérant et inviter l’une de ces choses dans son lit. Et même si il ne pouvait rien reprocher à l’Empereur, il ne parvenait pas à vivre avec ça. Pas dans cet endroit. L’envie de hurler la vérité autour de lui le prenait dès qu’il croisait quelqu’un et il avait finis par enchaîner exercices militaires, missions et réunions stratégiques avec l’état-major nordique pour se changer les idées. Non il n’avait pas vu passé tout ce temps et c’était avec surprise qu’il s’était aperçu qu’il avait complètement oublié son fils avec tout ça. Malheureusement pour Aristarkh, tout était en train de s’amalgamer au même moment dans sa tête et le résultat n’était franchement pas brillant et certainement pas celui qu’attendait le jeune homme.

Il l’avait donc fait convoquer et, comme à son habitude, lui-même était une bonne demi-heure en avance. En l’attendant, il s’était pris, comme souvent depuis quelques temps, à repenser à ce que lui avait dit le Serviteur du Néant. Il avait toujours l’ouvrage qu’il lui avait donné. Pourquoi l’avoir gardé exactement ? Aucune idée mais quelque chose l’y poussait. Il ne parvenait pas à se faire à l’idée de le jeter ou de le brûler pour faire disparaitre cette preuve potentielle de culpabilité. Il n’était coupable de rien alors à quoi bon ? Mais il faisait jour dans son esprit une décision qui risquait fort de tout changer dans sa vie. Mais ce n’était pas encore décidé. Pour l’instant il voulait simplement voir son fils et…. Et il aviserait alors, sans aucun doute. Installé dans un coin, il observait l’autel, les niches et la passe par laquelle on accédait à la chambre des urnes. Puis, Aris arrivant, il se redressa sensiblement et attendit de le voir s’avancer dans la caverne avant de le rejoindre aussi tranquillement qu’il le pouvait. Oh il était aussi fermé et froid que d’habitude. Mais il n’était plus autant en colère qu’auparavant. Il le regarda descendre sur un genou, lui rendant hommage comme un homme, malgré l’appellation. Et un moment, il fut silencieux. Un moment qui dû paraître bien long à son rejeton. Il l’observait, encore un enfant malgré tout, encore fragile et sans expérience… Trop prompte, trop candide, trop naïf… Pouvait-il lui offrir une seule leçon qui resterait dans son crâne à ce sujet ? Peut-être bien. Il l’espérait. Il avait vraiment envie que, pour une fois, Aris parvienne à comprendre et écouter jusque dans son cœur de jeune chiot enthousiaste. Mais pour obtenir un miracle, il fallait déjà s’ouvrir à la possibilité qu’il y en ait un et à se défaire de l’habitude. Il se pencha, l’attrapa par le col sans douceur excessive, et le releva sans un mot, le tenant fermement. Une fois sur ses pieds et suivant le mouvement avant causé par son déséquilibre, il l’attrapa et l’enferma entre ses bras en une étreinte si forte qu’elle risquait de lui broyer un os ou deux.

Il restait silencieux, pas forcément très à l’aise avec un geste qu’il n’avait jamais fait en une vingtaine d’année mais qu’il accomplissait instinctivement parce qu’il estimait que c’était à faire. Et que, pour toutes les fois où il le frappait, il en fallait bien au moins une où il ne le faisait pas. Un vrai coup de tonnerre. Pourtant il le prolongea un long moment, fermant les yeux. Plus de trahison, plus de guerre, plus de vampires ou de serviteur du néant. Rien. Nada. Après un moment, il soupira et le laissa aller, le regardant dans les yeux. « Je ne pensais pas te faire attendre aussi longtemps pour que nous ayons une discussion tous les deux, j’ai été retenu. Mais reste, j’ai… beaucoup à te dire » Il s’interrompit un instant, le jaugeant, puis reprit. « Je ne vais pas te punir plus encore pour ce qu’il s’est passé. Je suis fier que tu aies décidé de défendre les idéaux de la rébellion. La prochaine fois, cependant, essaye de mieux choisir ton combat. Apporter la victoire à notre camp, apporter de l’honneur à ton nom oui, mais il faut savoir jauger l’adversaire. Il n’y a aucune honte à s’estimer moins bon qu’un autre. Cela veut simplement dire que tu peux encore t’améliorer. Et c’est ce que tu feras Aristarkh. Tu seras meilleur que moi, un jour »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeMer 23 Juil 2014 - 19:28

« Je suis à vos ordres ». Tels furent les mots du Jeune Loup à son Père, les cinq premiers mots échangés depuis son retour à Aigue-Royale. Pendant des années, aucune des paroles d’Aris à son père n’avait réussi à briser la glace, l’épais mur de glace, qui existait entre eux deux. Il n’avait même pas pu l’égratigner ne serait-ce qu’une fois. Ainsi étaient les relations familiales dans le Nord, ces terres rudes où tout un chacun pouvait mourir du jour au lendemain – que ce soit du fait des Vampires, ou d’avalanches, ou même de morts à l’entraînement, et bien d‘autres causes – et où donc l’attachement excessif envers les membres de sa famille était sinon proscrit, du moins tacite. Et puis, l’acier le plus dur n’était-il pas forgé avec ardeur et violence ? N’obtenait-on pas les meilleurs résultats en augmentant sans cesse la difficulté pour la formation des guerriers ? Aussi, il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’avec le temps, Aristarkh se comporte envers son Père peu ou prou comme il se comporterait envers un autre grand Lord. Il en avait pris son parti, et petit à petit, sa manière d’être tendait à devenir véritablement Nordienne, la guerre lui ôtant peu à peu le goût de courir après les jupons féminins en tant que passe-temps principal… Non, en temps que passe-temps tout court. L’amusement allait un temps, mais la guerre était quelque chose d’extrêmement sérieux.

Mais ces quelques mots, après avoir longuement résonnés dans la petite caverne, s’éteignirent lentement, et le silence reprit ces droits en ce lieu. Les yeux pointés vers les yeux de son Père malgré sa position inférieure, Aris avait l’impression de se trouver face à un géant de glace qui pouvait s’animer à tout moment et laisser se déchaîner sa fureur. Mais il ne se défilerait pas, non, il subirait avec honneur et humilité cette réprimande, comme il l’avait toujours fait, sans chercher à discuter. Cela dit, Aristarkh devait admettre que les silences de son Père, avant ce genre de… Discussions, n’étaient habituellement jamais aussi longs ; ce qui laissait présager, sans doute, un sermon mémorable. Et sachant que tous étaient déjà mémorables…

La main de son Père se dirigea vers son cou, et saisit les vêtements de coton léger qu’il portait à Aigue, afin d’échapper à la moiteur étouffante des lieux. Se préparant au pire, Airs voyait venir le crochet qui le cueillerait, au ventre ou au visage, la gifle assénée avec force, dans le meilleur des cas, une fois qu’il aurait atteint la position debout. Ce ne serait pas la première fois, et certainement pas la dernière. Havard n’était pas homme à battre quelqu’un pour le plaisir : jamais Aris n’avait été maltraité. Chaque coup était justifié par ses propres erreurs, ou incartades de sa part. Son Père était dur mais juste, comme il convenait à un homme du Nord, au Lord de Glacern.

Soudain, alors même qu’Aris était enfin levé, son Père sembla tomber en avant. Etait-il saisi d’un quelconque malaise ? Avant qu’il ne puisse faire le moindre geste, Havard le… Non, cela ne se pouvait, cela était certainement une hallucination de sa part. Par la neige, Aris savait que les champignons cultivés dans ces damnées cavernes étaient hallucinogènes ! Il aurait été moins surpris si son Père lui avait annoncé vouloir coiffer le Prince Lorenz avec des fleurs cueillies dans le jardin de la lavandière d’Althaïa, le tout habillé en caleçon léopard en se mettant soudainement à l’appeler son Ryrychon d’amour. Ou peut-être son Père avait-il ingéré ces fichus champignons, lui aussi, et tous deux étaient en train de subir une hallucination collective ?!

Mais non. L’étreinte forte, martiale, tellement forte qu’Aristarkh avait l’impression d’être compressé dans un tuyau en fonte, était bel et bien réelle. Le mur de glace susmentionné sembla… Non, vola en éclat dans un bruit assourdissant, et c’était comme si… Comme s’il voyait son Père pour la première depuis… Toujours. Que se passait-il dans l’esprit du froid Seigneur pour qu’il en vienne à agir de la sorte ? Ou bien était-ce une manière de le torturer, avant de lui abattre une main dessus ? Non, cela n’était pas son genre, il n’était pas aussi sournois. Le Jeune Loup resta figé, immobile, un long instant, savourant malgré lui un contact qu’il avait tant espéré depuis bien des années, sans jamais oser en exprimer ne serai-ce qu’un soupçon d’envie. Une étreinte de son Père, c’était… Inimaginable ! Il mourait d’envie de prendre lui aussi l’homme qui lui avait permis de voir le jour, et de grandir en sécurité, même si relative, dans ses bras, mais… Aris craignait qu’un seul mouvement de sa part en vienne à briser cet instant intemporel, mais fragile entre tous. Alors il hésitait, hésitait et ne faisait rien.

Et puis, aussi soudainement que lorsqu’il avait accompli ce geste, Havard le relâcha, et Aristarkh reprit ses esprits, quoiqu’encore un peu perturbé. Perturbé, il l’était, oui, et ce souvenir le suivrait probablement jusqu’à ce qu’il en vienne à quitter ce monde. Cependant, il n’était pas au bout de ses surprises, comme il put le voir à la lumière des mots de son Père. Les "excuses" de celui-ci, faute d’un meilleur terme, n’avaient pas à être dites, car jamais, ô grand jamais, Aris ne se serait permis de faire la moindre remarque à ce sujet, d’une part parce qu’il avait conscience de la charge de travail qui était celle de son Père en tant que chef de file de la Rébellion, et d’autre part, parce que cela ne se faisait pas, tout simplement. Cela dit, ce serait bien la première fois qu’il ne se ferait pas réprimander pour une erreur, aussi grosse que celle qui avait menée à l’échec de sa mission, malgré la capture finale d’Aaron Dessay. Aristarkh allait vraiment finir par croire que son Père avait ingéré quelque substance déconseillée.

Avait-il bien entendu ? Son Père avait-il dit qu’il était « fier » de lui ? Même si cela concernait son allégeance, c’était la première fois que son géniteur lui disait une telle chose, lui faisait un tel honneur. Pour se sentir rassuré, Aris aurait presque préféré que ses oreilles lui jouent des tours, ou qu’il soit en train de rêver. Presque. Toutefois, de là à être meilleur que son Père, il y avait tout un monde. Havard était-il réellement sérieux, en disant cela ? Oui, il l’était, il n’était après tout pas homme à plaisanter. Mais tout de même ! Si tel devait être le cas, le Jeune Loup avait énormément de travail à fournir, et ce sans relâche. Une telle destinée lui semblait plutôt du domaine du rêve, plutôt que de la réalité. Seulement, Aris ne savait comment réagir à ces paroles. Il n’avait jamais été habitué à entendre cela, bien au contraire. Les yeux plongés dans ceux de son patriarche, Aristarkh semblait y chercher un semblant de confirmation, peut-être même un début de réponse, mais… Le fait était qu’il ne savait véritablement pas que dire. Reculer jusqu’à une distance convenablement respectueuse lui sembla une bonne idée pour commencer.



« Père, articula-t-il enfin. Ma bêtise et mon impulsivité sont les seules responsables de mon échec. Par ma faute, j’ai mis en péril la vie de mes hommes, et j’ai déshonoré le nom de Svenn. Je ne suis pas digne de votre pardon, ni de ce que vous faîtes pour moi, ou me dîtes. Vous auriez toute la raison et tous les droits de me punir de la manière la plus sévère qui soit. »


Aristarkh avait prononcé tout cela sur un ton neutre, autant que possible. Pour un observateur extérieur, celui-ci aurait l’impression que le fils d’Havard réclamait effectivement une sanction, et peut-être même était-ce le cas. Néanmoins, quelque chose le poussa à demander, avec une pointe de quelque chose qui pouvait passer pour de l’espoir, la chose suivante :


« Mais Père, pensez-vous véritablement ce que… Ce que vous venez de dire ? Après tout, je suis de loin inférieur à vous en bien des points, je… Je ne combats pas aussi bien que vous, je ne sais ni gouverner ni diriger à votre manière, et… Je n’ai pas votre stature, tant physique que morale. Suis-je véritablement un Loup du Nord ? Suis-je véritablement digne d’être votre… Votre fils ? L’espoir s’en était allé, dans ses mots, et avait été remplacé par une sorte de détresse, d’inquiétude. Même si je m’améliore, je n’arriverai certainement jamais à votre niveau, je… Le visage d’Aris se referma, soudainement conscient de ce qu’il était en train de dire. Havard détestait la faiblesse. Veuillez pardonner mes paroles, Père, j’ai… J’ai eu un moment d’égarement… »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeJeu 31 Juil 2014 - 23:58


Il aurait dû se tenir devant lui, froid, impénétrable, pétris d’une colère aussi glaciale que le vent du nord. Il aurait dû lui passer la soufflante de sa vie, à côté de laquelle toutes les autres ne sembleraient être que de douces brises de printemps. Il aurait dû lui faire rentrer dans le crâne quelle stupidité c’était que de vouloir s’attaquer à plus fort que soit sans prendre le temps de jauger la situation. Il aurait pu lui retirer définitivement sa confiance, achever en quelque sorte ce que cette longue attente avait fait mijoté… mais non, pas du tout. Parce que, pour une fois, il avait l’absolue certitude que ça n’avait pas lieu d’être. Et parce qu’une fois, en dix-huit ans, il avait envie de briser le mur de glace que les mœurs nordiques autant que son propre passé lui imposait. Parce que, sur le point d’être peut-être une fois pour toutes délivré des ombres qui agissaient sur lui comme une cangue, en rappel de son triste passé, il voulait avoir la chance, au moins une fois dans ce qui restait de sa vie, de pouvoir lui graver dans le cœur que malgré tout, il restait son fils et qu’il l’aimait. Aris le savait, bien entendu. Tout ce qu’il faisait, même lorsque c’était très dur, même lorsque cela paraissait cruel à tout autre, c’était pour lui, pour l’endurcir, pour son bien et son avenir. Parce qu’il savait que seuls les hommes les plus durs survivaient dans une bataille et qu’il voulait que son fils vive. Et il était prêt à absolument tout pour cela. Vraiment tout. Mais ce n’était pas suffisant… parfois, il fallait sans doute se montrer un peu plus littéral et démonstratif, d’autant qu’il était certain que la rareté du geste le rendrait d’autant plus marquant. Il savait que son fils l’avait attendu depuis longtemps. Et pour une fois, il était sincère et lui offrait cela. Ce serait peut-être sa seule chance après tout, la dernière fois où il pourrait peut-être… Mais il ne fallait pas y penser pour le moment.

Il savait que Aris l’avait souhaité sans même que celui-ci ne lui donne le moindre indice, simplement parce que c’était un souhait partagé. Il avait voulu, auparavant déjà, mais n’avait jamais pu, n’avait jamais trouvé la force de le faire. Lorsque sa mère était morte, lorsqu’il avait accompli son rituel ou son intronisation. Rien n’avait semblé être le bon moment, le véritable bon moment. Il n’avait jamais rassemblé assez de courage pour toucher son fils comme cela. Jusqu’à aujourd’hui. Son regard, intense, était toujours braqué sur lui et le resta, immuable, tout le long de son monologue, aussi sérieux qu’une statue de pierre. Grave, oui il l’était. Parce que c’était une heure grave par bien des aspects. Et parce qu’il se devait de l’être… il ne pouvait aborder l’énormité de ce qu’il allait lui expliquer à la légère, c’était proprement inimaginable. Jusque-là, Aris vivait encore dans une dernière, une ultime bulle. Celle de son ombre à lui. Il avait vécu dans son ombre quoi qu’il fasse et le seigneur de Glacern le savait parfaitement. Il était temps que cela cesse et ça passait par lever quelques derniers mythes. Il le laissa parler. Et lorsqu’il eut finit, ce fut à lui de prendre à son tour la parole. « Suis-je homme à plaisanter Aristarkh ? Je pense chaque mot que j’ai prononcé. Tu es un loup du nord et tu es mon fils. Même si tu ne seras pas Lord de Glacern, cela ne signifie pas que tu ne pourras pas me dépasser. Au contraire » Il vint le prendre fermement par les épaules et se pencha légèrement, de sorte à plonger son regard froid dans le sien. « Je ne suis pas né une organix dans les mains fils. Tu me dépasseras, crois en mon expérience… » Il sentait parfaitement la détresse de son fils. Ses doutes. Et il décida, avec une conscience aiguë de ce qu’il faisait, d’enfoncer le clou encore un peu. « J’ai confiance en toi »

Ça aussi ce n’était pas tous les jours qu’il l’avait dit. Mais c’était également de circonstances. C’était la vérité et c’était ce qu’il avait besoin d’entendre. Pas simplement pour calmer ses angoisses présentes. Mais pour se forger en homme sans lui. En être à part entière. Sa prise se resserra sensiblement alors qu’il se savait sur le point d’aborder la suite. Une suite parfaitement terrible pour lui… mais nécessaire, fondamentalement, vitale même, à ses yeux. Il devait lui faire un peu mal mais… Ce contact était l’unique chose qui lui donnait la force d’endurer volontairement l’humiliation. Pour son fils. Parce que son fils était son bien le plus précieux avec sa fille. Ses fiertés. Son honneur, ils l’incarnaient tous deux. Parce qu’il avait passé son temps à leur offrir tout ce qu’il pouvait, de lui, d’entraînement, de leçons, pour qu’ils perdurent en ce monde et avec eux, une part de lui, cette fameuse confiance muette. « Aristarkh… Tu sais que le rappel des exploits de nos pères est toujours un sujet de contes et d’histoires, chez nous. Chaque famille princière de Glacern en possède nombre de récits de ce genre et je me suis toujours plu à penser que l’on pouvait en tirer des leçons. Pourtant je n’ai jamais fait part des miennes. Ni à toi ni à ta sœur. T’es-tu demandé pourquoi ? D’autres l’ont fait. Aucun d’eux cependant, n’avait la moindre légitimité à connaître mon histoire. Mais tu es mon fils et parce que je te fais confiance, parce que tu m’as prouvé malgré toi que cette confiance n’était pas mal placée, je vais tout te révéler. Je veux que tu m’écoute, et je ne veux pas que tu m’interromps avant que j’en ai finis. Cette histoire-là tu seras le seul des nôtres à la connaître. Je ne te demanderais pas de la chérir, c’est impossible. Mais conserve-la. Simplement »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeDim 3 Aoû 2014 - 14:12

Musique d'ambiance : Naoki Sato/Hiroshi Miyagawa - Ship of Hope (O.S.T. Space Battleship Yamato)
____________________________



L’amour. Tant et tant d’écrivains, certains illustres, d’autres non, avaient écrit de nombreux livres, de nombreux romans, autour de ce thème. Des amours impossibles, d’autres douloureux, ou bien encore bucoliques au possible. De la littérature essentiellement Sudière, certes, mais au nombre étonnant. Certains ouvrages étaient plus scientifiques, les philosophes de la Cour cherchant les origines de ce sentiment particulier. Mais pouvait-on véritablement le décrire, alors qu’il était lié à la personnalité, à l’éducation ? Les Sudiers étaient par exemple plus expressifs, mais dans le Nord, les démonstrations d’affection devaient être limitées, et surtout, cachées aux yeux de ceux qui n’en étaient pas les bénéficiaires. La rudesse du climat et de la manière de vivre typique des Nordiens avait influé sur leur façon d’être. L’on disait de son peuple que ses mœurs étaient rudes et durs, mais cela était nécessaire, au vu de ce qu’était le monde extérieur. Comment être préparé aux dures épreuves de la vie si l’on avait toujours vécu dans un cocon moelleux, choyé par son entourage ? Une armure d’acier protégerait toujours plus qu’un doublet en soie brodée. Il n’y avait qu’à regarder les différences entre Gloria et Glacern ; même si la première ville était adaptée pour la guerre, bien évidemment, elle ne vaudrait jamais la Cité du Nord pour cela, avec son architecture bien plus martiale et fonctionnelle pour les sièges. Elena, à la limite, pouvait prétendre à tendre vers l’Oubliée, mais aucune autre ville du Sud ne le pouvait, ce qui prouvait bien la mollesse de la pensée militaire des Sudiers. Aldaria… Des murs de marbre protégés par la magie… Quelle honte, quelle décadence. Quand la magie tomberait, la Superbe chuterait avec elle.

Lorsqu’Aristarkh eût toutefois fini de parler, son Père prit rapidement la parole après lui. Nul silence ne vint s’immiscer entre eux, cette fois-ci. Mais si Aris pensait que plus rien de ce que dirait son Père au cours de la conversation ne pouvait l’étonner, il se trompait, et il n’avait pas fini d’être surpris, comme il le découvrirait plus tard. Bien sûr, il savait parfaitement que son Père ne plaisantait pas, lorsqu’il lui avait dit tout cela, mais c’était comme si son esprit se refusait à donner foi à ses paroles. Ce qui se passait en cet instant, entre eux, était complètement à l’opposé de la teneur de la relation qui avait été leur pendant dix-huit années ; non pas par manque d’amour, mais comme susmentionné, par la rigueur de l’éducation Nordienne. Cela dit, et peut-être était-ce parce qu’il assimilait la position à la personne, Aristarkh ne voyait pas de quelle manière il pourrait dépasser son père sans acquérir de Seigneurie aussi importante que Glacern. A moins qu’il ne renverse dans quelques années la Maison Kohan et devienne Empereur, cela lui paraissait impossible. Et si l’image de son Père sortant du ventre de sa mère, l’arme au poing et l’armure complète sur le corps aurait eu de quoi le faire sourire d’amusement, l’instant était trop grave pour qu’Aris se le permette. Du reste, une telle pensée ne le traversa même pas, ne serait-ce que quelques secondes. Et il y avait dans le ton d’Havard quelque chose de ce mélange d’autorité martiale et paternelle, comme s’il lui donnait un ordre sous l’apparence d’une simple demande. Etait-ce le cas ? Ou bien y avait-il autre chose ? Pourquoi donc cette volonté d’être surpassé par son fils ? Etait-ce le désir de tous les pères, que leur progéniture fasse mieux qu’eux ? Etait-ce le même type de souhait, que ressentait les maîtres en formant leurs apprentis, et en espérant que ceux-ci améliorerait leur art à leur suite ? Etait-ce la raison pour laquelle son père lui accordait explicitement sa confiance ? Etait-ce parce qu’il souhaitait réellement qu’Aris en vienne à le dépasser un jour, comme pour… Comme une preuve qu’il n’avait pas raté l’éducation de son fils ? Partirait-il plus en paix si c’était le cas, lorsque son heure sonnerait, comme elle ne manquait jamais de le faire pour tous les mortels, fussent-ils du Nord ou du Sud ? Serait-il rassuré en sachant cela ? N’éprouverait-il plus aucune inquiétude ? Si tel était la motivation derrière les mots d’Havard, alors soit, il en irait ainsi. Aris ferait tout ce qu’il pourrait pour exaucer ce souhait, dusse-t-il en mourir en essayant. S’il pouvait honorer la confiance et la fierté que son géniteur plaçait en lui, alors oui, il ne répugnerait devant rien pour y arriver.



« Père, je ne vous demanderai pas pourquoi vous me dîtes de telles paroles. Je ne chercherai pas à savoir les raisons qui vous poussent à cela, dit-il en regardant les yeux de son Père, le trouble ayant laissé place à la détermination dans les siens. Mais je suivrai votre voie, Père, et je vous honorerai en devenant comme vous, en vous dépassant, si tel est votre désir. »


Havard était passé maître dans l’art de maîtriser et ses émotions, et ses expressions. Aucun de ses gestes ne pouvait trahir ce qu’il pensait véritablement. Avant de reprendre la parole, la quasi-totalité des gens auraient poussé un soupir, mais pas Havard. La gravité dans sa voix, toutefois, devint plus présente. Ce qu’il avait à lui dire devait véritablement être important, surtout au vu de l’introduction, du temps qu’il prenait avant d’aborder le véritable sujet.

Son histoire. Que savait Aristarkh de son Père ? Il était Lord de Glacern, impitoyable Chasseur de Vampires, et combattant émérite aux multiples talents. Il avait été marié à Karina Svenn, originaire de la Maison Elusis. Mais que savait-il réellement d’Havard ? … Rien ? Etait-ce cela ? Comment avait été son Père, avant d’accéder à la Lorderie ? Comment avait-il vécu sa jeunesse, qu’avait-il accompli ? Rien, Aris ne savait strictement rien. Jamais son Père n’avait ouvert la Boîte de Pandore de son passé, jamais il n’avait livré une bribe, une simple allusion, de son histoire. Mystère. Havard était un homme mystérieux, qui se drapait dans une cape non pas de mensonges, mais de secrets, comme on vêtirait un manteau de fourrure avant d’aller affronter la froideur hivernale. Dans le long chant de gloire de la Maison Svenn, il manquait les paroles contant la vie d’Havard. Y avait-il une seule personne qui ne les eût jamais entendues ? Sa Mère avait-elle été sa confidente, avant sa mort ? Ou bien l’homme qui se tenait devant lui avait-il toujours gardé le silence ? Voilà des questions qui ne franchiraient jamais les lèvres du Jeune Loup. Et la raison, la même qui justifiait que jamais il n’était allé questionner son Père sur son vécu, était qu’il respectait au-dessus de tout les volontés de celui à qui il devait le jour. S’il ne désirait pas se livrer, alors Aris ne chercherait pas à lui soutirer son histoire. Et si, comme aujourd’hui, il tenait à la lui conter sans que nul mot de sa part ne vienne troubler son récit, alors soit, il écouterait en silence jusqu’au bout, et ne tiendrait aucun jugement. Juste écouter, entendre, et garder en mémoire. Arriverait-il néanmoins à ne pas la chérir, quelle qu’elle puisse être ? Il s’agissait de quelque chose qui concernait son Père, qu’il admirait par-dessus tout. Son héros, son modèle. Pouvait-on ne pas chérir les histoires d’une telle personne ?



« Quelle est donc la teneur de votre histoire, Père, pour que vous n’en ayez jamais parlé jusqu’à maintenant, demanda-t-il. Vous avez toujours mené une vie de droiture et d’honneur, continua Aris en faisant taire la voix qui lui soufflait que, justement, il ne connaissait pas toute son existence. Alors pourquoi n’avoir jamais rajouté votre chant à celui de notre Maison ? Vous honorez plus que quiconque le nom de Svenn, Père. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeJeu 7 Aoû 2014 - 0:07


Ils y étaient, c’était là le moment de vérité. Celui qu’il avait espéré ne jamais voir arriver bien qu’il ait sans doute toujours su qu’il lui faudrait un jour ou l’autre lever le voile sur le passé qui avait présidé à leur vie de famille, avec ses hauts et ses bas. Il avait entamé le sujet, il ne pouvait plus reculer désormais, mais ça ne voulait pas pour autant dire qu’il se sentait à l’aise. C’était même tout le contraire, il n’était pas à l’aise du tout et, un instant, cela dû se sentir. Il ne répondit pas immédiatement, mais laissa planer un silence gêné pendant un instant, ayant sincèrement du mal à faire la paix avec ce qu’il devait dire. Puis, il finit par secouer légèrement la tête, un signe sec et négatif, de droite à gauche, une unique fois, comme un couperet précédant l’aveu. « Non, mon fils. J’honore notre nom mais je suis loin d’être le plus bel ajout à notre digne famille, loin de là je pense » C’était peu dire en réalité. Un véritable euphémisme, mais c’était, cela dit, touchant que de voir Aris le défendre de cette manière. La suite serait donc une sévère désillusion pour lui, hélas. Il ne pouvait l’empêcher, au contraire, il allait même le provoquer. Certes il avait été droit. Il avait combattu avec droiture, et cette droiture c’était étendue à sa vie de seigneur et de chef de famille. Il avait toujours été proche de son peuple, il n’avait jamais vécu au-dessus d’eux en termes de moyens et avait tout fait pour que chacun soit à l’abri lorsque les périodes difficiles arrivaient. Il n’avait jamais vraiment fait cas de sa richesse, l’utilisant pour obtenir des biens nécessaires hors des murs de la ville. Il avait traité les siens avec égalité, rendu la justice de son mieux, avait toujours tenté d’éviter les prises de parties ou les favoritismes. Il punissait lorsqu’il le fallait et récompensait de même. Il ne favorisait pas la noblesse et ne dédaignait pas le petit peuple. Il était un seigneur décent. Mais était-il réellement un honneur pour sa maison ? D’autres avaient été bien meilleur que lui de bien des façons différentes.

« Vient, suis moi »

Il lui fit signe et se mit en marche jusqu’à la cavité gelée où étaient gardées les urnes des guerriers de Glacern, destinées à être renvoyées vers la ville d’où ces braves étaient originaires. Il y faisait extrêmement froid, mais pour eux qui avaient l’habitude de ces températures, ce n’était pas une source d’inconfort, au contraire même. Du moins dans son cas. Il se sentait plus à l’aise ici, et le recueillement de ce lieu allégeait sensiblement le poids sur ses épaules. Là, il s’assit dans une cavité prévue à cet effet, permettant d’observer les urnes entreposées et de repenser aux soldats morts… Et son regard clair parcourut un moment les urnes, justement, avant qu’il ne lui ordonne de s’installer également. Dans ce tout petit bout de Glacern, au bout du monde ou si peu s’en fallait, il se sentait un brin plus à l’aise. Il resta de nouveau silencieux un temps, puis finit par entamer. « Bien alors… écoute, et quoi que je te dise, attend la fin… Il le faut » Son regard sérieux se reposa sur son fils et il entama un récit qui allait lui coûter énormément. Il parla d’une voix paisible, dénuée de sentiments, une voix aussi calme qu’elle pouvait l’être, blanchissant par instant lorsque le trouble qui l’habitait devenait trop intense. Il commença son récit tôt, très très tôt, n’omettant rien de son enfance, des autres jeunes enfants l’entourant, de sa future femme, de son éducation stricte… Il avait eu un véritable don pour la survie, très tôt, et il se débrouillait bien avec une arme et sur une selle. Il avait été la fierté de sa famille. Il lui sembla qu’il lui fallut des heures avant d’arriver à ses treize ans, et au rituel de la première chasse. Là encore, son récit fut calme, quoi que pas empreint d’acceptation. Il raconta l’attaque du vampire, la façon dont il avait été jeté à bas de cheval, assommé…

Il raconta son réveil dans la caverne sombre, encore en vie mais terrifié, véritablement terrifié pour la toute première fois de son existence. Il n’omit rien, ni les questionnements, ni l’imagination galopante d’un jeune garçon dans un instant pareil. Puis il lui parla de la bête, de sa venue, de ses crocs d’ivoire qui lui transperçaient la jugulaire avec délicatesse… du sang qu’il sentait quitter son corps, de la brûlure légère du venin, d’une terreur alors plus affreuse encore, plus primaire. Celle instinctive de la proie devant le prédateur, alors que la partie consciente de son être hurlait à l’idée de devenir un vampire. Puis sa stupéfaction quand ce ne fut pas le cas, la vérité faisant lentement jour, son immunisation, et la satisfaction de la bête qui se découvrait un jouet résistant. Il conta les nuits et les jours sans fin dans l’obscurité totale, les tortures, les repas de la bête qui se nourrissait de son sang… sa lente agonie, privé de nourriture, avec de l’eau croupie, la maladie parfois… La bête le maintenait en vie, mais rien d’autre. Sa voix se tordit sensiblement lorsqu’il en arriva au pire et son regard sembla voir plus loin que le visage de son fils, pendant un bref instant, dans l’horreur et la folie qu’il ramenait à la vie par son récit. Mais il s’ancra dans la réalité, dans le visage de son rejeton qui le regardait et la brûlure de l’humiliation se fit plus cruelle encore alors qu’il reprenait. Les attentions de la bête et fatalement, le viol sur les corps pourrissants des gardes… la chose arrachant des morceaux de chair en décomposition pour les lui faire avaler… la folie qui l’avait atteint et prit après cela, l’incapacité de son cerveau à supporter pareille abomination. La chose l’avait brisé en mille morceaux. Pendant un an entier, il n’avait été qu’un jouet muet et tremblant, presque dépourvu de force. Il conta comment son regard s’était finalement adapté à cette vie dans l’obscurité, comment il avait vu les formes et les ombres, et avait fermé les yeux en priant tous les esprits de bien vouloir l’empêcher de voir, le tuer…

Un an de tortures et de sévices qui l’avait marqué à jamais. Puis finalement, la lumière, son sauveur. Roëric, un autre vampire. Sa libération. Il s’était accroché à Roëric, il l’avait suivis, muet, brisé, mais refusant de se laisser mourir à présent qu’il était libre. Lentement, il avait repris vie, avait guérit… Il avait continué à suivre Roêric pendant des années, l’observant et s’adaptant sans jamais se plaindre à la vie étrange du bretteur nomade. Comment il en était venu à le voir comme son protecteur, son père, comment le vampire l’avait aidé et formé, à sa manière personnelle. Comment il était redevenu un loup peu à peu, avant que Roëric ne disparaisse, le laissant seul et abandonné. Le cruel manque, le vacillement d’un esprit terriblement fragile en réalité. Il ne pouvait le retrouver, il avait tenté. Alors il s’était tourné vers la seule autre source de stabilité qu’il avait conservée, quelque part au fond de lui… Glacern. Il était rentré, avait repris le trône à son frère, avait retrouvé sa promise. Le jour de sa prise de pouvoir, la nuit torride consumée entre eux sans lien de mariage, simplement heureux de se retrouver. Une première nuit au cours de laquelle avait été conçu un premier héritier. La précipitation lorsqu’il l’avait appris plusieurs mois plus tard, leur mariage… la naissance… Il s’arrêta là, cependant. « La suite… tu la connais ou presque » Il l’observa de nouveau, soupira profondément, puis délaça sa chemise légère, dévoilant les marques sur sa gorge, celles sur son torse, encore révoltantes même après trente ans… des marques témoignant de sévices violents et cruels, de tout ce qu’il avait pu dire.

Il finit par souffler, après un instant. « Voilà qui achève mon récit… »

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeLun 11 Aoû 2014 - 15:47

Il lui était difficile pour lui, qui avait toujours vu en Havard le plus grand des héros, réels ou de légende, de se dire qu’il n’apporterait rien aux chants de la Maison Svenn. Aristarkh hésitait entre nier ce que son Père lui disait, en continuant de lui assurer que non, il méritait tous les honneurs, ou au contraire de ne rien dire. Car si son géniteur lui avait dit cela gentiment, rien ne lui permettait de croire qu’il en irait de même s’il continuait d’insister, en allant de ce fait à l’encontre des paroles d’Havard. La dernière fois – et la seule ! – où Aris avait signifié son désaccord sans arguments valables – et par valables, il entendait quelque chose de purement cartésien et pas subjectif – le Jeune Loup avait fini dans son habituelle cage suspendue aux murs de Glacern, au-dessus du gouffre, avec pour seuls compagnons le vent, la neige et le froid. Ainsi que la crainte omniprésente que la chaîne à laquelle était suspendue la cage se brise, ou que l’anneau auquel ladite chaîne était fixée se déchausse du mur où elle était scellée.

Sans un mot, le Nordien suivit le Lord Svenn, dans cette sorte de grotte gelée où les restes de ses frères et sœurs d’armes Glacernians étaient entreposés, en attente de leur rapatriement funéraire. Aucun Rebelle autre que les Nordiens ne pénétraient ici. Il faisait trop froid pour ces frileux de Suderons, et puis… Leur présence souillerait après tout la mémoire de ces hommes tombés au combat pour une cause qui ne leur rendrait jamais leur sacrifice. Son Père s’était assis dans une cavité vide, et un court instant, Aristarkh eut la vision de la même place, mais avec une urne gravée au nom d’Havard Svenn, Lord de Glacern et Gouverneur du Nord. Se secouant la tête, et refusant d’y voir là un présage – après tout, son esprit était perturbé par l’étrange comportement de son géniteur, et par l’interrogation quant à la teneur des révélations qu’il allait lui faire – Aris vint s’asseoir non loin de lui, sur une caisse en bois contenant des urnes vides gelées, en funeste prévision de morts à venir. L’industrie de l’armement tournait bien, lors d’une guerre, mais elle n’était pas la seule, visiblement.

Son Père avait eu raison de lui dire de se taire jusqu’à la toute fin, car malgré son éducation martiale, et intransigeante quant au respect, l’envie de… De quoi ? De se lever et de partir ? D’interrompre Havard en lui disant que cela ne se pouvait ? Il ne le savait pas, mais il lui était difficile de rester assis là bien sagement, à écouter l’histoire de son héros, une histoire bien loin d’être aussi blanche et éclatante qu’il avait toujours voulu le croire. Oh, cela était détaillé, oui, et Aristarkh en saurait certainement plus à l’issue de tout ceci que n’importe qui sur Armanda, hormis bien sûr les principaux acteurs de la vie de son Père, si ceux-là étaient encore en vie. Si le début du récit était somme toute banal pour tout Fils du Nord, la suite l’était moins. Beaucoup moins. Peut-être même unique, allez savoir. Son Père était-il le seul, toutes générations et toutes maisons confondues, à avoir de tels fantômes derrière lui ? Même si certains avaient des histoires atypiques, celle-ci devait bien être…Eh bien, Havard avait un parcours hors du commun en terme de malheur. Mais alors, l’homme qu’il avait toujours cru connaître était-il celui-là ? Havard aurait-il été le même homme s’il avait vécu une vie normale ? Sans doute pas, car c’étaient ces épreuves qui avaient dû forger son caractère et sa manière d’être, de penser, de faire. D’un seul coup, Aristarkh se rendit compte que, d’une part il ne savait absolument rien de son Père et, d’autre part, que ses certitudes n’avaient jamais été basées que sur ses désirs propres. Si ses illusions étaient un miroir, celui-ci serait irrémédiablement brisé par ces révélations. Mais serait-ce faire justice ? Havard méritait-il pour autant que son fils se détourne de lui ? Non, car jamais il n’avait demandé à vivre ce qui lui était arrivé et… Et il lui avait suffisamment fait confiance pour lui parler de tout cela, comme à un égal, quelqu’un en qui l’on croirait. L’étreinte de leurs retrouvailles constituait en soi une preuve d’amour paternel, mais ces paroles en étaient une manifestation plus qu’évidente. Et puis, le fait que son Père ait résisté à tous ces atroces et horribles sévices, et ait réussi à garder son intégrité physique et mentale, n’était-ce pas la preuve de la volonté de vivre du Lord, de son courage et de sa force ? Si d’aucuns, Sudiers comme Nordiens, le regarderaient de travers en le considérant comme un être souillé à jamais, ceux-là oublieraient bien vite qu’Havard avait fait preuve, durant sa captivité, et de sa vie d’après, de toutes les qualités, les valeurs et les aptitudes des Fils du Nord et, surtout, de ceux de la lignée principale su Sang du Loup. Les cicatrices sur son corps, quoique horribles en ce qu’elles étaient, des marques de crocs Vampiriques pour la plupart, en constituaient la preuve. Pour Aris, loin d’être des raisons de dégoût, celles-ci étaient autant de médailles et de raisons de fierté. Mais malgré tout, il était troublé. Cela dit, comment ne pas l’être ? Comment ne pas se sentir ainsi après avoir entendu de telles paroles ?



« Père, commença-t-il après quelques temps. Durant toutes ces années, vous avez vécu avec une telle ombre en vous, et pourtant, vous ne vous êtes jamais plaint, jamais n’avez été abattu. Vous avez défendu les vôtres comme le Seigneur Loup que vous êtes, avec vos crocs et vos griffes. Vous n’avez jamais été aigri par la difficulté de votre vie. Et pourtant, vous vivez depuis toujours des temps difficiles.
Père, vous me trouverez sans doute candide, et vous aurez raison, mais… Je ne peux que chérir une telle histoire, car… Combien d’hommes, ou de femmes, au monde, auraient survécu à tant d’épreuves et de sévices ? Assurément très peu, et nombre de ceux-là auraient succombé à la folie par la suite.
Mais soit, je serai le dépositaire de votre récit, et je le garderai.

Il s’interrompit un instant, puis reprit. Je crois comprendre maintenant pourquoi vous avez été si dur avec nous, Père, avec ma Sœur. Vous avez voulu nous donner les armes nécessaires pour lutter en ce monde, afin que nous puissions toujours nous en sortir.
Avez-vous jamais connu autre chose que l’anxiété ? Je veux dire, en tant que Lord, en tant que Père, et en tant qu’Homme, vous avez vécu avec des craintes, et vous les avez toujours porté seul. Alors… Me laisserez-vous partager votre fardeau, et décharger un peu vos épaules ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeJeu 14 Aoû 2014 - 17:20


Et voilà, c’était dit. Ce n’était pas facile du tout, de devoir raconter cela, de le revivre par la même occasion, parfois avec autant d’intensité qu’au premier jour. Il ne s’était tout simplement pas attendu à ce que cela soit facile en vérité… mais il s’était par contre attendu à ce que cela soit plus difficile, hors ça ne l’avait pas été, pas foncièrement. Les premiers, mots, les premières phrases, là oui bien entendu, mais une fois lancé ? Tout lui était venu très simplement, comme le sang s’écoulant d’une plaie ou, plus certainement, comme les liquides hors d’une infection que l’on nettoyait pour lui permettre de guérir correctement. Et d’un seul coup, en ce lieu si froid et face à ce regard qu’il avait craint depuis son apparition dix-huit années plus tôt, il commença à se demander s’il n’avait pas commis une très grosse erreur. Si justement la clef de sa guérison n’avait pas résidé dans le fait de parler de ce qui s’était passé plutôt que de le dissimuler aux regards des autres. Mais trop tard de toute façon, beaucoup trop tard, ce n’était pas maintenant que ça allait s’arranger si facilement ou qu’il pourrait tester cette hypothèse… La plaie s’était bien trop infectée pour cela. Il était enfoncé depuis trop longtemps dans ses idées noires et ses cauchemars pour véritablement pouvoir se sortir d’affaire de cette façon. Il le savait bien et de cela il en était complètement certain, même au regard du soulagement qu’il ressentait à avoir avoué la vérité à son fils. Mais au moins les choses étaient-elles désormais claires entre eux deux. Il n’y avait plus de faux-semblant ou de fausse fierté qui tienne. Qu’est-ce que cela lui faisait, d’ailleurs ? De savoir que son père n’était pas le héros qu’il pensait mais un homme brisé et maladif ? Était-il déçu de le savoir ? Ou satisfait de ne plus le savoir intouchable et d’un niveau qu’il était incapable d’atteindre ? Lui tournerait-il le dos ? Il ne savait pas et ne saurait pas avant qu’il ne se décide à ouvrir la bouche…

Et finalement, la délivrance vint en la voix de son fils lorsqu’il se décida enfin à parler, plus vite qu’il ne l’aurait pensé d’ailleurs. Il avait cru qu’il lui faudrait beaucoup plus de temps. Et il était prêt à le lui accorder, ce temps d’ailleurs. Cela avait beau lui sembler une éternité immense, percluse d’angoisse, il ne l’aurait pas moins accordée et aurait patienté. Cependant, son fils lui faisait grâce de cette torture et il lui en était silencieusement reconnaissant. Et ce qu’il entendit, ce qu’on lui livra… le stupéfia réellement. Il ne s’était pas attendu à cela du tout. Il continuait à le respecter, pire (ou mieux ?) à l’admirer… pourquoi ? Qu’est-ce qu’il pouvait trouver dans son récit qui lui permettait de lui faire pareille déclaration ? Il ne comprenait pas, ne voyait pas ce qu’il pouvait y avoir d’héroïque à tout cela… il était une coquille brisée et torturée, au mental détruit… Il faisait un bien piètre héros, un seigneur plus terrible encore et un père tout ce qu’il y avait de plus déplorable même pour un nordique. Pas abattu ? Pas aigri ? Pourtant si, il l’était. Il s’était enfermé avec des œillères dans les traditions de leur ville et dans son devoir pour tenter de se forger un rempart à ses propres ombres. Ce n’était pas vraiment ce qu’il y avait de plus ouvert et de plus sain. Il ne le trouvait pas candide non, mais trop bon avec lui, trop laxiste, cela certainement. Peut-être pas tout à fait objectif, puisqu’il était son père. Sans doute ne voulait-il pas faire face au fait qu’il soit une si piètre figure et il aurait raison en cela…. Il ne pouvait le blâmer, pour quoi que ce soit. Aussi écouta-il jusqu’au bout sans l’interrompre, le visage grave, son regard ancré dans le sien ne cillant ni ne vacillant, ne bougeant pas, comme n bloc de glace renfermant la noirceur de son histoire ainsi narrée, désormais un vilain secret qu’ils partageaient tous deux.

« Le peux-tu seulement mon fils » répondit-il avec franchise « Je ne le sais. Te confier ceci est déjà pour moi un immense soulagement, plus que je n’aurais jamais osé en demander » Il referma lentement sa tunique, remettant ses effets en place pour couvrir à nouveau les horribles marques piquetant sa peau comme autant de souillures sans noms. Il resta un instant silencieux avant de reprendre. « Aristarkh… le vampire qui m’a fait cela est toujours en vie, et il est ici, à Aigue-Royal. Je l’ai… rencontré plusieurs fois, contre ma volonté. Méfies toi de lui si tu le croises » Il serra les dents. Combien de fois s’était-il imaginé en train de le tuer ? Beaucoup trop en vérité pour ne pas en avoir envie au point que ses mains le démangeaient de saisir son épée et de l’abattre sur ce cou qu’il avait toujours désiré tranché. « J’ai passé toute ta vie à essayer de te préparer à l’adversité de l’extérieur, j’ai voulu te donner les moyens de survivre à tout, même à aussi vile créature. Ce que je fais Aristarkh je le fais parce que je sais que cela vous servira, comme je te dis ceci aujourd’hui… » A nouveau, il le regarda dans les yeux sans sourciller. « Prend garde à l’apparence. Tu penses que mes cicatrices, ou mon récit sont le pires qui puisse m’être arrivé. Entend ceci : Ce vampire jure et pense qu’il m’aime » Encore une preuve de la déviance de ce peuple. « Je ne veux pas que tu sois également un jouet pour eux… »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeDim 17 Aoû 2014 - 21:36

Était-ce lui qui imaginait des choses, ou bien Aris avait-il réussi à surprendre son Père par ses paroles ? A quoi son géniteur s’était-il attendu ? A ce qu’il le repousse, le rejette ? A ce qu’il se trouve souillé à l’idée de partager une même chair et un même sang ? En effet, Aristarkh aurait pu réagir ainsi, en d’autres temps, en d’autres lieux. Mais il n’avait jamais été cet Aristarkh-là, non. Il avait toujours été celui pour qui la Famille était une valeur à l’importance sans égale, et ce faisant, le Patriarche incarnait l’autorité et la sagesse suprêmes. Il était donc hors de question que le Jeune Loup se mette à dénigrer celui à qui il devait tant sous prétexte que sa jeunesse avait été loin d’être identique à la sienne. Les Vampires étaient seuls responsables de ce qu’il avait vécu, et les seuls à devoir en subir les conséquences. Au ton de soulagement de sa voix, Aris sentit que ces souvenirs avaient longtemps hanté l’homme qui se tenait en face de lui. Ceux-ci, pernicieux, avaient tendu leurs toiles, envenimant les pensées qui l’habitaient, cherchant à le corrompre, à le mener vers la folie ou vers la tombe. Havard ne devait sa survie qu’à sa volonté et à sa force de caractère. Mais se pouvait-il que ces deux dernières viennent justement de son passé ? D’aucuns disaient que ce que l’on était venait de notre vécu, en plus d’une partie acquise par les gènes et l’éducation. Le Lord de Glacern était-il la démonstration parfaite de cette théorie ? A mesure que disparaissaient à son regard les sévices corporels qui lui avaient été infligés, le Nordien regrettait de ne pouvoir faire plus pour son Père qu’être simplement le gardien de son histoire. Si seulement il pouvait retrouver son bourreau, il pourrait apporter justice en l’éliminant sans pitié aucune, comme il n’en avait jamais eu envers Havard. Comme si celui-ci avait lu dans ses pensées, il parla ensuite dudit Vampire. Cela stupéfia Aris, qui ne s’attendait clairement pas à entendre parler de sa présence en ces lieux. Bien que les Vampires appartenaient à l’Alliance Rebelle eux aussi, que celui qui avait torturé le Gouverneur du Nord parcoure impunément les galeries et les cavernes d’Aigue-Royale l’étonna, mais le hérissa également.


« Quelle hérésie que cette Alliance, d’ainsi empêcher à la Justice du Nord de saisir cet être d’une vilenie incomparable, cracha-t-il, la haine se ressentant clairement dans sa voix. »


Havard n’avait pas été le plus doux des précepteurs, loin de là. Et ceux auxquels avait été confronté Aris n’avait rien à lui envier non plus. Le Jeune Loup ne s’était en revanche jamais plaint de la dureté de son éducation, car au fond de lui, sans même que son Père n’ait eu besoin de le lui dire comme il le faisait aujourd’hui, il savait qu’il n’y avait pas de plus belle preuve d’amour pour un Père Nordien que de faire en sorte que ses enfants ne meurent pas aussi facilement que les Sudiers. Si jamais il devenait l’homme qu’espérait voir Havard, Aristarkh ne douterait jamais que cela serait grâce à celui qui lui avait donné la vie, et permis d’arriver à cet âge. "Prend garde à l’apparence"… Ces cinq mots avaient comme un goût de leçon, le genre de phrase que l’on ne cessait jamais de se répéter tout au long de sa vie, surtout lors de certaines situations. Et dans le cas présent, il était vrai qu’Aris pensait que l’histoire de son Père atteignait les tréfonds de l’horreur. Mais l’incompréhension s’empara de nouveau de lui. Comment un être si mauvais, après avoir autant fait souffert une seule et même personne, pouvait-il penser en être amoureux ? Il avait entendu parler de ces personnes emprisonnées contre leur volonté qui tombaient amoureux de leurs geôliers, mais l’inverse… Pouvait-on aimer et vouloir détruire en même temps ? Peut-être le Vampire voyait-il cela comme une preuve d’amour ? Même dans ce cas, cela ne justifiait rien du tout, clairement pas. Lors de cette soirée avec Hyrriena, jamais celle-ci ne lui avait fait le moindre mal, ni lui non plus. Peut-être cela expliquait-il d’ailleurs l’étrangeté de leur fugace relation, de leur fantomatique baiser. D’où pouvait alors venir les sentiments de celui qui avait tourmenté le Nordien ? Se cherchait-il une excuse pour apaiser son esprit oppressé ? A quoi bon, dans ce cas, commettre un tel crime ?


« N’y a-t-il rien que nous puissions faire, Père ? Ne pouvons-nous pas venger votre vie passée ? Ne puis-je pas faire goûter à ce Vampire la froide morsure du Nord ? Si cela est susceptible de vous porter préjudice auprès de l’Empereur, vous n’aurez qu’à me renier officiellement, je… Mais vous aurez au moins un peu moins de poids à porter sur votre croix. »


Peut-être même serait-il possible de faire passer cela comme un cas de légitime défense aux yeux de Korentin, connaissant la profonde inimitié qui existait entre les Vampires et les Nordiens. Les deux ennemis ne gardaient en effet leurs épées dans leurs fourreaux que par le fait de l’Alliance, il n’y avait aucune autre raison.


« Mais je ne vois pas comment je pourrais devenir un jouet pour les Vampires, Père. Les Vampires sont une race déclinante, de même que les Elfes. J’ai… Le Jeune Loup s’interrompit, puis baissa la voix. J’ai le sentiment que l’Alliance perdra cette guerre, quoi qu’elle fasse. Il n’y a après tout d’Alliance que le nom, car aucune nation n’est véritablement unie aux autres. Et même au sein des Humains, il y a cet éternel clivage Nord-Sud… Tandis que les Alayiens, eux, eh bien… Malgré leur fanatisme religieux, ont une machine de guerre formidable. »


Aristarkh se tut, n’osant aller plus loin. La question qui en effet brûlait de lui franchir les lèvres était la suivante : le Nord défendait-il une cause perdue ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeJeu 21 Aoû 2014 - 19:55


Hérésie ? Sans doute oui. Culturellement parlant ce n’était pas l’idée du siècle c’était certain. Stratégiquement parlant… et bien disons qu’il n’avait pas tut ses refus pour rien. Stratégiquement, cela se tenait assez bien hélas et il fallait faire avec. Mais ça, c’était jusqu’à un certain point et ce point-là, cette borne avait été largement dépassée. Il ne pouvait pas en parler avec son fils bien entendu, il l’avait juré mais ça ne changeait pas grand-chose à l’injure au final. Un froid rictus de dégoût peignit ses lèvres. « Une hérésie ? Non mon fils, rien moins qu’un intérêt divergeant entre une lointaine province, son seigneur, et le souverain. Je suis à son service, je dois donc forcément obéissance il n’a rien à perdre à me l’ordonner… en revanche il a à perdre si les vampires se vexent » C’était aussi simple que cela, enfin non, il y avait une donnée qui venait gripper le mécanisme mais ça, personne ici ne l’avait encore compris. Cela ne tarderait plus pourtant, quand il agirait. Korentin savait qu’il marchait sur des œufs et son changement de camp ne lui ferait que ressentir cette vérité avec plus de force. Les nordiques ne se laisseraient pas bafoués ainsi. Que la nouvelle concernant Esmelda se répande et c’était toute l’armée du nord qui le laisserait tomber sans plus un seul regard. Et alors malgré tout, il perdrait sa meilleure et plus fidèle force. Pas vraiment un bon échange, pour la lubie d’une princesse et d’un vampire. C’était ainsi, mais pour le moment même cette pensée n’était pas réconfortante et sans doute ne le serait-elle jamais vraiment. Il soutenait encore l’action de l’empereur rebelle. C’était une raison plus personnelle qui le poussait à vouloir ainsi partir et que son armée le suive marquerait sans doute la fin de la rébellion quoi qu’on en dise. « Tu es brave et ta loyauté à mon égard me touche Aristarkh mais je n’admettrais pas d’être vengé par une autre main que la mienne. Sa tête m’appartient et un jour je l’aurais, ça ne fait aucun doute… » Et encore moins depuis qu’il avait décidé de rejoindre l’ordre d’obsidienne.

Et puis il ne comptait pas renier son fils, même si celui-ci était plus dur à gérer que sa sœur. Il était son sang et le serait toujours, même dans les bras de l’Esprit de la mort. Il était hors de question que cela change, en particulier pour l’honneur d’un homme ou d’un vampire, tout roi fut-il. Il le laissa reprendre la parole, et ce que lui confia son fils le fit soupirer lourdement. Que l’alliance perde cette guerre ? Peut-être… Elle n’avait pas autant de moyens que les loyalistes effectivement, mais cela ne faisait pas tout. « Certes… Elle n’a d’alliance que le nom et nous n’attendons que le jour où les vampires nous planterons un couteau dans le dos. Pourtant, pourquoi dans ce cas agir comme cela ? Pourquoi préférer les vampires à ses plus fidèles serviteurs… » Son rictus se fit plus mauvais encore et ses yeux aussi froids que des glaçons. « Parce qu’ils espèrent encore que cela durera et devienne une véritable alliance, peut-être ? » Il haussa vaguement les épaules « Ce dont je suis certain c’est que s’ils continuent sur cette pente, aucun nordique ne voudra encore prendre part à leur combat. Si nous avons failli passer aux Alayiens c’est parce que nos visions du monde sont semblables : pas de magie, pas d’êtres magiques… Ce passage pourrait encore se réaliser » Il laissa son regard dérivé sur les urnes scellées contenues là. « Il est bien possible que l’avenir du nord ne soit pas auprès des rebelles, mais il est encore trop tôt pour le dire. Quand bien même… rester dans l’expectative ne nous aidera absolument pas. Je ne vais pas rester à Aigue-Royal, Aristarkh, très bientôt, aujourd’hui peut-être, je vais partir afin de voir si notre avenir sera meilleur sous d’autres auspices…d’autres cieux… » Il comprendrait parfaitement ce que cela signifiait, il n’était pas un imbécile. Ils avaient déjà évoqué la possibilité voilà un long moment, dans d’autres circonstances… cela n’avait pas totalement quitté son esprit même si il avait été grandement refroidis.

« Je vais aller trouver le Prêcheur… »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeVen 5 Sep 2014 - 14:40

Le Jeune Loup avait parlé trop vite, comprit-il en entendant la réponse de son Père. Aristarkh était jeune, et son jeune âge faisait de lui quelqu’un de plus prompt à l’épée qu’à la discussion, il en avait parfaitement conscience. Et c’était encore son jeune âge qui favorisait en lui le germe d’idées extrémistes. Oui, sa fierté de Nordien avait beaucoup de mal à supporter l’idée qu’un pouvoir Sudier décadent dicte sa conduite à son peuple. Et pourtant, Glacern devait fidélité à Gloria… Enfin, à Aigue-Royale, dans le présent cas. Devoir… pourquoi devoir quelque chose à des gens qui n’en avaient rien à fiche de vous ? L’Oubliée, tel était le surnom de sa cité, et cela signifiait bien ce que cela signifiait : pour beaucoup, Glacern n’était qu’une lointaine cité qui appartenait à un passé révolu. La Marche du Nord était un territoire si peu sujet aux guerres et aux troubles, qu’il finissait par être oublié, même de ceux qui devraient le diriger, à savoir l’Empereur, quelqu’il fût. L’isolation géographique était un fait, certes, mais si les Sudiers s’étaient donnés un tant soit peu de mal, peut-être bien que la séparation culturelle entre leurs deux peuples auraient pu être, sinon supprimé, au moins ralentie. Une chose était sûre, cependant : si un Svenn était assis sur le Trône Impérial au lieu d’un Kohan, les choses iraient autrement, et bien mieux qu’elles n’allaient actuellement. Aussi, Aris se tut et ne répondit rien, avalant cette couleuvre qu’était la servitude de Glacern sous des mains aussi faibles que celles de Sa Majesté. Renversé par un simple Comte, même si Kohan lui aussi, grâce à des prétextes fallacieux. Un Empereur incapable de se défendre, et de défendre sa prétention au Trône, était-il apte à protéger son peuple, ses institutions, ses terres ?


« Oui Père, pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous ôtez cet honneur qui vous revient de droit. »


Non, son but premier avait été de protéger la place de son Père, si cela risquait de devenir bien plus qu’un simple incident diplomatique. Mais Aristarkh comprenait très bien qu’en agissant ainsi, il aurait "volé" la vengeance, et bafoué l’honneur de son Père. Tout homme est maître de sa vengeance. Mais entre cela, et le risque d’être accusé de traîtrise et de félonie, Aristarkh avait pensé que ce serait le mieux pour son Père. Et également, même si ce n’était pas la raison première, pour l’Alliance. Car en effet, si celle-ci exécutait le Lord de Glacern, même sous de telles accusations, c’est tout le Nord qui serait rentré en éruption, et aurait déferlé sur le Sud comme une avalanche furieuse, ne s’arrêtant dans sa vindicte que lorsque les têtes des coupables auraient été déposées au pied de l’échafaud.

Ses propos rien moins que défaitistes, et proches de la trahison, firent soupirer son Père, comme si Aris avait rappelé à sa conscience tout le poids qui pesait sur elle, celui des soucis et des inquiétudes, celui des pensées et réflexions. Et comme si ses paroles furent le déclencheur, Havard se mit à aborder ce qui était, selon Aristarkh, le véritable sujet, la véritable raison qui les avait amenés à se retrouver dans la Caverne du Souvenir. Car ici, sans d’autres oreilles que les siennes, et celles de leurs chers frères tombés au combat et dont la fidélité n’était pas à prouver, qui pouvait les entendre ? Et cette discussion lui rappela celle qu’ils avaient eu, lorsque le Seigneur son Père avait pris la décision de l’envoyer en tant que représentant à Gloria, avec les deux centuries de soldats. Oui, mais avec la seule différence qu’à présent, cette éventualité semblait de plus en plus probable. Aris sentait que quelque chose, en plus de tout ce qu’ils avaient évoqué, dérangeait véritablement son Père, et que c’était ce quelque chose qui lui donnait envie de passer à l’acte, quoiqu’il ne s’engageât pas véritablement encore. Mais le Jeune Loup ne s’attendait pas à ce que ce passage soit aussi proche. Aujourd’hui ? Diantre, le projet que mûrissait en secret son Père était véritablement plus qu’une simple ébauche, semblait-il. Et ce Prêcheur. Oh oui, il savait de qui il s’agissait : le Général-en-Chef de l’Armée Alayienne, seul maître à bord après le Néant. Il ne s’agissait pas de n’importe qui mais, après tout, un Seigneur Loup du Nord ne pouvait pas traiter avec de la volaille de bas-étage. Malgré tout, la surprise se peignait sur le visage du fiston.



« Ainsi, vous comptez partir en éclaireur pour notre peuple… Je sais que vous avez conscience des dangers qui vous entoureront de toute part, Père, mais… Les Sudiers risquent de vous tourner le dos à tout jamais, et revenir ici vous sera bien difficile, si vous en avez un jour l’intention. Ils seront incapables de comprendre vos motivations, et n’auront de cesse de vous traiter de trahir, et de salir votre honneur dans la boue.
Aristarkh se tut. Il ne servait à rien de parler de cela, car bien évidemment, Havard avait dû y penser bien avant qu’il ne le lui dise. Je brûle d’envie de vous demander, Père, de me laisser vous accompagner, mais… Au vu de ce que vous m’avez dit depuis le tout début de notre entretien, je doute que vous acceptiez, me trompé-je ? Aussi, que souhaitez-vous de moi ? D’ici, je serais certainement en mesure de pouvoir vous tenir au courant des principaux événements, encore que jamais je ne pourrai participer à un conseil de guerre interarmées, mais… »



En d’autres temps, Aris aurait véritablement insisté, autant que possible, auprès de son Père pour l’accompagner, mais aujourd’hui, le Jeune Loup savait qu’il ne représenterait qu’un poids inutile. Pire, même, il serait une source de dangers supplémentaires pour le Lord de Glacern. Il serait bien plus utile, certainement, à la cause de son Père en restant ici, et en feignant la loyauté à l’Empereur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitimeJeu 11 Sep 2014 - 19:53


L’excuse fut accueillie d’un simple hochement de tête sec et stoïque qui n’engageait pas à grand-chose, mais qui était parfaitement significatif pour son fils. Ils se comprenaient, toute autre parole aurait été superflue sur ce sujet-là. Il ne reviendrait pas sur sa décision concernant le vampire à qui il devait son état actuel. Il ne s’attarda pas plus là-dessus, ayant de toute façon encore à dire à son rejeton… Le susnommé apparemment surpris par l’état d’avancement des projets paternels. Pas étonnant en même temps puisqu’il les gardait exclusivement pour lui le plus clair de son temps. Le laissant parler, il croisa fermement les bras en travers de son large torse et attendit simplement, regard de glace posé sur lui. Puis, quand le silence revint, il répondit avec simplicité, sans fioritures. « Tu dirigeras » assena-t-il, parfaitement sérieux. « Tu prendras ma place, comme représentant de Glacern. Enthelm te secondera et s’occupera de l’armée » Son regard sembla peser autant que le croc du dragon lui-même. «Nos rites, puis la guerre, t’ont fait homme mon fils. Désormais je veux que tu sois encore plus que cela. Désormais, tu vas apprendre à être un chef véritable, avec tout ce que cela comporte. Désormais, tu ne seras plus suivi parce que tu es mon fils mais parce que tu inspires tes soldats, et parce que tu le mérites. Observe Enthelm, apprend de lui et devient un seigneur Aristarkh, je te l’ordonne. Je vais ouvrir la voie pour les nôtres, je vais saisir l’opportunité qui nous manque pour accéder à plus qu’une simple victoire, à une assertion de notre autorité et de notre force… mais lorsque ce sera fait, lorsque le conflit ce sera achevé, c’est toi et ta sœur qui seraient les nouveaux guides du peuple. Vous conduirez le nord à ma place » Le sous-entendu ne nécessitait pas d’être explicité tant il était criant. Il ne survivrait pas au conflit.

« Tu me tiendras au courant de ce qui se passe ici… et je vais te laisser une garde personnelle pour t’entourer. Des gardes louves qui t’aiderons et veillerons sur toi. Elles aussi t’enseigneront…. » Il sembla hésiter un instant avant de poursuivre, à nouveau résolut « Je n’ai pas l’intention de revenir quoi qu’il arrive, je ne le peux pas, pour des raisons personnelles. Je fiche comme une guigne des sudiers… qu’ils comprennent ou non ne m’importe pas. Je sais que mon honneur sera sauf aux yeux des seuls qui comptent pour moi. Vous. Mes nordistes. Vous seul comptez à mes yeux. Si je devais vous dévoiler l’entière vérité maintenant, je sais que c’est avec mon armée que je repartirais, sans qu’ils jettent un regard en arrière. Mais ce n’est pas le moment. Quand le moment sera venu, je te dirais tout et tu transmettras auprès des nôtres. Jusque-là sache simplement que c’est une information qui briserait l’alliance » C’était déjà trop, peut-être, que de lui dire cela. Et pourtant il n’en ferait rien ainsi. De ça, il était certain. « En tous les cas, si je suis par la suite en mesure de poursuivre mon existence, il est fort probable que nous ne nous croisions plus jamais… Artistarkh. Ce sera certainement difficile à accepter mais il le faut… »

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Mon identité
Mes compétences


La Flamme Glacée [PV Havard] Empty
MessageSujet: Re: La Flamme Glacée [PV Havard] La Flamme Glacée [PV Havard] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

La Flamme Glacée [PV Havard]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Rosée glacée sous la brise (Amaury)
» [INTRIGUE] Le dilemme de la flamme [PV Merithyn]
» Une petite flamme de folie [PV Esme] TERMINER
» Royal affrontement [PV Havard]TERMINE
» La Flamme à l'Ombre vacillante[Flashback, 6 Avril](PV)TERMINÉ

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Armanda, terre des dragons :: Rps terminés-