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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
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Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel]

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MessageSujet: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeSam 28 Juin 2014 - 14:36

¤ Programme ¤


Aegnor était dans son bureau, buvant lentement une tasse de thé de laquelle s’échappait une légère fumée. La main du prince l’entourait, s’imprégnant de la chaleur de celle-ci. Il faisait froid en ce jour, comme tous les jours d’hiver remarquent. Une plume dans la main, il laissait tremper l’extrémité de celle-ci dans un encrier, l’imprégnant du liquide noirâtre qui y baignait avant de la redresser pour la coucher sur une feuille de papier. Lentement de sa belle plume et dans le langage elfique, il commença à écrire. Écrire une simple ébauche, mais de quoi ? Cela est un secret, Aegnor n’avait pas encore pris sa décision finale après sa rencontre avec Merithyn Shadowsong le Baptistrel. C’était difficile, extrêmement difficile de choisir quel pouvait être le meilleur régime le mieux adapter aux elfes. C’était un pari, un pari risqué, auquel il valait mieux miser avec des pincettes. Aussi le prince en conquête s’assurait de se retourner sept fois le cerveau avant d’agir. Néanmoins il se pressait, il n’avait pas de temps à perdre nom plus. Mais il ne souhaitait pas se précipiter pour autant et prendre le risque de se retrouver le bec dans l’eau.

Lâchant finalement sa plume après de longues heures, le cerveau fumant presque, il la laissa reposer en équilibre sur l'encrier, après avoir pris le soin de nettoyer l'extrémité. Se laissant tomber contre le dossier de son fauteuil, le prince lâcha un bon gros soupir, se saisissant de sa tasse, l'inspectant. Elle était désormais vide. Grondant intérieurement il se demanda pourquoi eux les elfes avec toute leur magie n'avaient pas inventé une tasse qui ne se tarit jamais. Reposant cette dernière, l'Evanealle se redressa. L'atmosphère de la pièce était devenue étouffante à force de rester dedans. Il avait besoin d'air, il avait besoin de se changer les idées. Se préparant donc à sortir de son bureau, il fut arrêté par les, non deux, mais quatre gardes que lui avaient envoyé Artaher suite à leur dernière discussion. Et depuis ils refusaient de le lâcher l'accompagnant partout pour garantir sa sécurité. Et jusqu'à présent il n'avait pas réussi à s'en débarrasser. Ils étaient plus tenaces que les autres soldats... peut-être est-ce dû à leurs entrainements avec le général ? Soupirant le prince plia l'échine, mais les prévint qu'ils devraient se rendre utile à autre chose cette fois.

Rentrant à nouveau dans son bureau, il se dirigea vers ses armoiries accrochées au mur. Le mur et les attaches avaient été réparés depuis la dernière fois où Aegnor avait dû les arracher violemment pour s'interposer face au père Terendul et à sa colère. Vhaleha en main il la rangea dans son habituelle housse pour la protéger. Était-il trop protecteur envers cette lance ? Non, on lui avait dit qu'en traitant correctement une arme, celle-ci nous resterait à jamais fidèle. Attrapant son bouclier dans l'autre main il se dirigea vers la sortie, sous bonne escorte.

S’arrêtant un instant, il se souvint de la dernière demande d’entrevue qui lui avait été faite. Eliowir Serillëiel, le banni, l'infanticide souhaitait le rencontrer. La personne qui lui avait amené cette demande avait montré beaucoup de réticence. Par la suite on lui avait conseillé de décliner la demande, qualifiant de nom fleuri le pauvre elfe. Outre le crime duquel on l’accusait, le prince n’avait aucune raison de refuser cette demande. On demandait à le rencontrer, pourquoi refuserait-il ? Quel être impoli refuserait cela ? Aussi avait-il envoyé paitre les détracteurs et envoyer sa réponse à l’intéresser. Seul problème il avait fixé le rendez-vous ici même dans deux heures. Mais s’il sortait, il ne serait pas présent pour celui-ci. Grondant Aegnor appela son valet Taraën et l’elfe aux cheveux roux apparut aussitôt. L’Evanealle lui ordonna de se rendre auprès du Serillëiel pour lui annoncer que la rencontre n’aurait pas lieu ici, mais sur le terrain d’entrainement. Ce n’était peut-être pas le meilleur endroit pour discuter, aussi le prince espérait-il que celui-ci lui pardonnerait.

Ni une ni deux, Taraën disparut annoncer le changement et Aegnor parti en direction de la zone d’entrainement accompagner des hommes d’Artaher.

***



« Altesse vous feriez mieux de vous entrainer à manier l'épée plutôt que la lance. Votre lance est démesurée, c'est plus un fauchard que quoi que ce soit d'autre. Laisser ce type d'arme barbare aux humains et aux vampires. »


Un sourire éclairait le visage du prince qui tenait tête à deux de ses gardes tandis que les deux autres regardaient et surveillaient les alentours. C'étant refusé à l'attaquer à quatre.

« Tch, évitez de froisser Vhaleha, je vous prie. Je préfère largement cela à une épée. Vous n'avez pas réussi à me porter jusqu'ici. L'épée est bien trop courte face à ce type d'arme, incapable de combler la distance que je crée, elle devient inutile. Vous ne faites que vous défendre, je contrôle le combat sous mes assauts et au bout d'un moment... »


La lame de la lance frappe violemment la cuirasse du garde sur le flanc droit qui perdit l'équilibre et tomba au sol. Aegnor braqua celle-ci en direction de son opposant à terre un sourire aux lèvres.

« ... Sous mes coups répéter l'affrontement se clôt sur votre défaite. »


Le deuxième opposant choisit ce moment-là pour attaquer dans le dos du prince. Aegnor porta une main à sa ceinture de saisissant d’une de ses dagues de jet et pivotant sur le côté, l’envoya en direction de la jambe de l’attaquant, s’y plantant. Sous la douleur et la surprise, l’elfe s’emmêla les jambes et manquant de tomber. L’Evanealle de l’autre extrémité de sa lance frappa le garde pour finir de lui faire perdre l’équilibre et tomber.

« La distance, il n’y a que ça de vrai. Pouvoir frapper son adversaire, sans que celui-ci ne puisse vous atteindre. Je vous laisse bien volontiers l’épée, moi je conserve ma lance. On arrête là pour vous deux. »


Aegnor se dirigea vers l’elfe qu’il venait de blesser et retira lentement sa dague avant d’user de sa magie pour soigner la jambe blesser. Fort heureusement, il n’était pas suffisamment doué au lancer pour causer des blessures trop profondes, la lame ne s’était enfoncée que sur quatre centimètres sur les huit qui la composaient.

Soupirant il se dirigea vers l'un des gardes qui n'avaient pas participé aux combats. Celui-ci lui tendit une gourde d'eau que l'Evanealle prit bien volontiers s'abreuvant avant d'en vider un peu sur le sommet de son crâne se rafraichissant.


« Halte n'approchez pas plus ! Je vous reconnais, vous êtes ... L'infanticide. Partez immédiatement et ne souillez pas de votre présence un membre de la famille Evanealle. »


Un nouvel arrivant venait de faire son apparition et les déjà les gardes venaient se mettre en position. Tout se tintamarre pour un elfe. C'est alors qu'Aegnor entendit ce titre qui lui fit serrer les dents. Se tournant il regarda l'être venant d'apparaitre. Il s'exprima d'une voix emplie d'une soudaine autorité.

« Baissez vos armes, il n'est pas un danger. J'ai rendez-vous avec lui, c'est moi qui lui ai demandé de venir. Laisser le passer. »



« Mais prince Aegnor... »


« Il suffit, vous allez nous laisser et vous éloigner le temps que je m'entretienne avec lui. »


L'Evanealle regarda durement les gardes réticents, sa lance s'éclaira d'éclairs bleutés sous la colère que provoquait le comportement de ces elfes.

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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeLun 14 Juil 2014 - 23:31

Il avait réussi à obtenir une entrevue avec sa jeune altesse impériale Aegnor Evanealle. Enfin altesse impériale... A priori jusque là le jeune elfe avait toujours refusé son titre, honneurs et devoirs s'y affairant, en bloc. Mais, pour une raison quelque peu obscure, peut-être une brusque prise de conscience, Aegnor semblait soudain s'être senti investi d'un devoir : celui de prendre la relève de sa tante Galadrielle, en digne héritier Evanealle. Peut-être un peu tard pour soudain voir un tel désir se réveiller, d'autant plus en telle période de dissension au sein du royaume elfique déjà bien fragile, et en période de guerre armandéenne qui plus est. Certes, le vieux lion se réjouissait de voir la lignée Evaneale peut-être renaître de ses cendres, du moins jusqu'à ce que les enfants de Galadrielle puisse reprendre les rênes. Mais... mais il était aussi en un sens quelque peu inquiet du sort du Conseiller Meraennon.

Il avait eu beau avoir de nombreux litiges et quelques contentieux avec son ancien paire, il l'estimait aussi sur de nombreux points et le respectait. Sans compter que leur loyauté et leur attachement à tous deux vis à vis de Galadrielle les rapprochaient plus que de raison. Ils avaient alors un but commun : la protéger, la seconder, chacun à sa façon. Il trouvait presque injuste qu'Eliwyr se voit soudain briguer son nouveau titre d'empereur par un jeune elfe qui avait joué les freluquets inconscients pendant un temps en refusant si obstinément ce que sa tante aurait tant aimé lui donner en héritage. Lourd héritage certes, mais héritage immémorial de la nuit des temps elfiques, héritage impérial de cette si longue et si noble lignée qu'était celle des Evanealle. Un héritage qui, selon les anciennes convictions d'Eliowir, ne se refusait pas. Et si plaisir ne pouvait être, devoir devait au moins résonner en toute âme en conscience... Alors certes, mieux valait tard que jamais, et le jeune Aegnor était peut-être une bonne occasion pour les elfes de s'affranchir de leur lenteur archaïque, mais il trouvait presque injuste qu'Eliwyr soit possiblement si soudainement écarté, sans aucune considération peut-être, lui qui pourtant n'avait rien demandé, si ce n'est d'accomplir son devoir justement. Et de protéger son clan, cela va de soi. Mais pour un conseiller, devoir et clan n'allaient pas l'un sans l'autre souvent...

Bref, qu'importait au fond. Eliowir avait résolu son dilemme en décidant de ne pas prendre parti, se sentant de toute façon déplacé pour avoir le droit d'en prendre un, lui, l'ancien banni, lui, désormais paria... Non, il n'avait à prendre aucun parti, et en aurait été bien incapable. Si on l'avait obligé à choisir, certainement se serait-il prononcé pour le jeune elfe, même s'il aurait ardemment conseillé à celui-ci de ne pas s'aliéner Eliwyr et de ne pas l'écarter comme un fétu de paille misérable. Sans doute aurait-il également demandé son avis à Galadrielle avant de se prononcer définitivement, bien qu'il aurait été quasiment certain qu'elle aurait appuyé la décision de sa jeune altesse, elle qui l'avait tant poussé à accepter de devenir son héritier... Mais la question de devoir choisir ne lui était pas posé. Et du coup il préférait ne pas se l'imposer non plus. De ce fait, le besoin se faisant pressant de voir l'Empereur, légitime ou non, il avait demandé un entrevue à tous deux. Sans cacher à aucun qu'il verrait l'autre d'ailleurs. Leurs différents ne concernaient en rien un paria après tout.

Et c'est ainsi qu'il allait voir Aegnor. A peine finissait-il de ressasser ses pensées, qu'un valet du nom de Taraën vint s'enquérir auprès de lui d'un air certes poli mais fort renfrogné pour lui délivrer un message de la part de sa jeune altesse. Si Eliowir crut un instant que l'entrevue si chèrement acquise allait être annulée, il fut vite rassuré. Non, pas annulée. Juste déplacée de lieu. Que lui importait au fond l'endroit, du moment qu'il avait l'autorisation d'échanger quelques mots. Juste quelques mots... C'était là tout ce qu'il demandait. Réclamait plutôt.

A l'heure dite, Eliowir se présenta donc au terrain d'entrainement, ses deux lances, fières et altières, avec lui, sa belle Yajissim et sa digne Absolution. Il traversa les allées elfiques d'un pas digne, faussement nonchalant, de cet air fièrement arrogant du noble Serillëiel qu'il avait été. Qu'il était encore un peu au fond de lui ? Juste un peu peut-être... Du noble lion qu'il était dès lors quoiqu'il en soit. Un lion qui semblait rugir en silence de façon fort arrogante à chaque pas quand un elfe osait le défier du regard, et dont la crinière voltigeait à son pas altier. Il était bien loin de ressentir autant d'assurance qu'il s'efforçait d'en montrer, mais devant tant de haine, tant de rejet... C'était là la seule réaction viable qu'il lui semblait possible.

Il n'était plus qu'à quelques pas du terrain, quand des bruits de combat et d'acier ferrayant se firent entendre. Il aperçut de loin le jeune elfe se désaltérer à une gourde qu'on lui tendait... quand on lui barra la route. Forcément, gades oblige. Il n'eut même pas le temps de se présenter :il avait déjà été reconnu avant même d'avoir prononcé un mot. Quand, heureusement, Aegnor se décida à intervenir et ordonna qu'on le laissa passer. Même s'il dut réitérer son ordre plusieurs fois. Visiblement, plus qu'autre chose, on le craignait. Comme s'il allait tuer sa jeune altesse... Assassin peut-être. Mais...

Mais qu'importait. Que tous ces elfes rejoignent les limbes du néant, tant qu'ils le laissaient passer.

« Il suffit, vous allez nous laisser et vous éloigner le temps que je m'entretienne avec lui. »


Et enfin, les gardes obéirent, même si avec force réticence. Eliowir soutint un instant le regard des gardes, les dardant d'un oeil peu amène, avant d'enfin reporter son attention sur le jeune elfe... Il le fixa un long moment en silence, attendant que l'autre le salue, comme il se le devrait. En effet, en telle présence, le plus haut en hiérarchie elfique, à savoir en l'occurrence Aegnor, se devait de saluer son inférieur pour autoriser ce dernier à parler, après que celui-ci lui ait bien entendu rendu pareil salut. (cf description les elfes). Constatant que visiblement, rien ne viendrait, mais ne se sentant ni en droit ni en capacité de passer outre, Eliowir offrit alors un salut cérémonial à Aegnor : il croisa les deux mains sur la poitrine et s'inclina profondément, gardant alors la pose, sans se relever, attendant que son interlocuteur le lui permette. Espérant, en secret, que le jeune elfe comprenne son attitude... toutes les moeurs elfiques n'étaient sans doute pas totalement perdues... ou l'étaient-elles finalement ? Eliowir se sentait, en ces moments là, d'un autre temps. Réellement d'un autre temps...
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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeLun 21 Juil 2014 - 21:50

¤ Redressez-vous elfe ¤


Le prince avait presque honte du comportement de ses gardes. Il avait presque honte du comportement des elfes envers celui qu’on appelait l’infanticide. Et pourtant, il pouvait comprendre cela. Le blond plaçait les bambins dans un cercle particulier, aussi avait-il dû mal à digérer qu’on touche à un enfant. Cependant… cependant… il y avait eu les enfants de Galadrielle, ses cousins. Il y avait eu Valaën et Elÿssia. Qui étaient également les enfants de cet elfe Eliwyr Meraennon. Il aurait pu les tuer dans un acte de folie, sous la colère. Puis il avait appris de Valaën était un vampire. Il aurait pu le tuer également pour cela. Mais alors, il serait lui aussi devenu un tueur d’enfants, un infanticide. Et ce peu importe si les enfants étaient le fruit d’un amour qu’il jugeait révoltant, ou si l’un d’entre eux était issu d’une autre race. En particulier d’une race qui est l’ennemi de la sienne depuis sa création.

Au final, il ne pouvait se permettre de juger l'elfe qui désormais se tenait face à lui. Non il ne le pouvait pas car, la pensée de tuer un enfant lui avait traversé l'esprit. Il ne l'avait pas commit ce crime, mais ce n'est pour autant qu'il valait mieux d'Eliowir. Puis il avait vu la réaction d'Artaher. Sa colère d'apprendre l'existence d'un enfant vampire, d'un bébé vampire plus exactement sur la terre des elfes. Finalement lui non plu ne valait pas mieux de celui qu'on nommait et dédaignait, l'infanticide. Aucun elfe ne valait mieux que lui non. Car s'il l'annonçait là tout de suite, que Valaën était un vampire, la masse accourrait pour le tuer. Non personne ne pouvait juger cet elfe pour le crime qu'il avait fait. Seul lui-même était son juge. Il devait par lui-même choisir quand il pourrait se libérer de la souffrance qu'il éprouvait pour son acte. Pour les deux vies qu'il avait prises. Il pouvait choisir de porter son fardeau à tout jamais. Ou de s'en débarrasser ici et maintenant pour recommencer une nouvelle vie, prendre un nouveau départ et apprendre de ses erreurs.

Aegnor espérait que l'elfe n'oublierait jamais sa faute, mais qu'il ne se torture pas avec pour autant. Il devait garder en mémoire ses deux personnes à tout jamais et chercher à se racheter, à se racheter auprès d'eux, à se racheter auprès de lui. Tout être peut être pardonné, tant qu'il fait ce qu'il faut pour.

C'est avec autorité que le prince en conquête chassait ses gardes afin de pouvoir converser tranquillement avec le Serillëiel. Après tout il avait demandé à le voir. Aegnor avait accepté, et même il se le devait. Galadrielle avait levé le bannissement sur sa personne. Il était donc de nouveau un citoyen du royaume elfique en plus d'être un elfe. Mais l'Evanealle voulait discuter avec lui également, cet elfe avait dû voyage, il voulait en savoir un peu sur ce qui se passait à l'extérieur et connaitre son point de vue. Toutefois, l'elfe princier souhaitait évoquer aussi avec lui un sujet fâcheux. La présence de l'infanticide n'était pas très appréciée par beaucoup. Et beaucoup de ses proches alliés qui plus est.

Aegnor ne souhaitait pas faire du Serillëiel un ennemi, mais bien un allier. Il voulait toutefois arriver à concorder au mieux les intérêts de ceux qui le soutenaient.

Sans un mot, sans un seul mot, le rendez-vous du prince s'avança quelque peu avant de venir le saluer attendant patiemment que celui-ci le salut à son tour pour lui permettre de parler. À dire vrai, Aegnor ne sut comment prendre cela, ou plutôt de la manière dont il se devait de le prendre. C'était honorifique, certes, dans la ligne droite du respect des traditions, des us et des coutumes. Mais c'était également dans la ligne droite de la société actuelle, d'une société régie par des clans. Ce que l'elfe souhaitait voir disparaitre.

Venant afficher un léger sourire, ses yeux orangés venant pétiller d’une certaine douceur, le prince s’avança en direction du banni. Levant une main il vint la poser sur l’épaule d’Eliowir.

« Ces anciennes pratiques voient désormais leurs jours comptés. Redressez-vous Eliowir Serillëiel et ne refaites pas cela à l’avenir. Parlez, parlez normalement, je ne suis qu’un elfe comme vous. »


Sans doute surprenait-il l’elfe ? Tout ce qu’il espérait, c’était de ne pas l’insulter, car là n’était pas le but recherché par Aegnor. Retirant sa main il plongea ses yeux de feu sur le visage de son interlocuteur.

« Je suis content que vous ayez pu venir. Je m’excuse pour avoir déplacé le lieu de notre rencontre et ne pas vous offrir un endroit plus confortable et approprier à la discussion. »


Le prince se recula, se retournant. Vhaleha toujours en mains, il chercha du regard un endroit où il pourrait la poser afin de ne pas la tenir tout du long de leur discussion. Il n’avait pas envie d’avoir l’air menaçant alors qu’il comptait converser tranquillement. S’approchant d’un râtelier le blond y déposa avec une infinie délicatesse son arme avant de reporter son attention sur l’infanticide.

« J'ai ouïe dire que votre arrivée ici ne fut pas des plus aisée. Ou du moins l'accueil. Vous m'en voyez navrer. Beaucoup ne comprenne pas que dehors sévie un ennemi qui peut nous êtres mortels et perdent leur temps à s'embourber en méprisant l'arrivée d'un des leurs. Et ce peu importe le crime qui lui est reproché. »

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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeDim 27 Juil 2014 - 16:30

Quand il entendit le jeune elfe lui ordonner de se relever, Eliowir ne se fit pas prier deux fois, soulagé de ne pas devoir rester dans cette position inconfortable, et avouons-le un brin humiliante pour son lion, trop longtemps. C'est aussi avec un soulagement non feint qu'il vit le prince chasser les gardes qui semblaient hésiter à les laisser seuls. Il aurait détesté devoir parler, et se livrer comme il risquait de devoir le faire, devant cette soldatesque si outrancière dans son zèle de veilleur gardien. Il ne put toutefois s'empêcher de sursauter quand la main d'Aegnor vint se poser sur son épaule. Non pas en un geste agressif, mais au contraire en un geste apaisant... voire amical ?

Oui, amical, constata-t-il, en voyant le prince arborer un léger sourire. Il ne parvint toutefois à lui rendre totalement son sourire, et offrit à la place un rictus quelque peu crispé. D'autant plus crispé, que les paroles du prince faisaient écho à ses propres pensées, quand il affirmait ses pratiques dépassées et en passe de ne plus exister. C'est qu'il y tenait lui à ces pratiques ! Elles avaient été, selon lui, le gage d'une certaine paix et d'une certaine stabilité dans la longue vie des elfes, le gage d'une hiérarchie bien rodée, empêchant tout incident diplomatique trop important... Mais les elfes ne vivaient plus si longuement, après tout. Et les temps n'étaient plus vraiment à la paix et à la stabilité, ne put-il s'empêcher d'ajouter en son for intérieur, même si cette pensée arrachait encore une tristesse teintée de nostalgie à son vieux coeur martyrisé.

Quant à proclamer qu'Aegnor Evanealle n'était qu'un elfe comme les autres... Un elfe comme lui, qui plus est ! Non, Eliowir ne pouvait laisser dire cela.

- Vous n'êtes pas un elfe comme moi, et je ne puis que m'en réjouir, votre Grâce. Vous êtes, outre un elfe noble et respectable, un héritier de la digne et fière lignée Evanealle. Vous représentez beaucoup plus qu'un elfe comme les autres. Vous représentez... un espoir peut-être. Vous représentez en tout cas un guide, un nouveau guide, dans les méandres de notre Histoire. Tout comme vos ancêtres ont été nos guides jusque-là. Tout comme vos ancêtres ont guidé notre peuple à travers les océans rageurs pour nous faire arriver ici, tout comme vos ancêtres sont parvenus à créer une alliance avec les créatures mystérieuses qu'étaient, et sont encore, les dragons. Tout comme vos ancêtres ont guidé les elfes dans les tristes guerres qui ont rongé notre peuple, et dans la lente agonie qui fut la nôtre après le départ des dragons. Vous représentez le guide qui pourrait être pour traverser les méandres de la guerre qui nous afflige à l'heure actuelle contre Néant et ses soldats fanatiques.

Il se retrouva étrangement ébaubi lui-même de l'audace et de la ferveur dont il faisait preuve soudain. Lui qui s'était juré de rester humble et calme en toutes circonstances pour cet entretien capital. Voilà qu'il venait presque de déclamer à nouveau son serment d'allégeance envers les Evanealle. Certes, en son coeur, cette allégeance était éternelle et n'avait en rien fané malgré les avanies du temps et des événements. Mais de là à la proclamer de nouveau à haute voix devant le jeune prince... Ce n'était en rien prévu.

Et peut-être cela incommodait-il le jeune elfe... Après tout, Aegnor avait été connu pour avoir renoncé à son héritage... Peut-être n'était-il pas prêt à entendre de pareil serment, ou pire peut-être n'en avait-il aucune envie.... Etait-ce encore des pratiques d'un autre temps ? A cette pensée, il ne put que se sentir inconvenant, hors du temps, voire de l'espace, d'un temps révolu. Il ne put que se sentir révolu lui-même... et ne put que baisser la tête pour masquer la gêne qui le happait soudain.

- Du moins pour moi, comme il en a été en tout temps pour ma famille envers votre famille Evanealle, ajouta-t-il vivement.

Et non, il ne cherchait pas à amadouer le prince en lui rappelant le lien fort qui avait toujours uni leurs deux familles. Il cherchait juste à amortir un peu la ferveur dont il venait de faire preuve et qui pouvait indisposer le jeune elfe.

Et que le prince s'excuse du lieu de rencontre et que ce dernier ne soit pas confortable ! Là non plus il ne pouvait accepter de telles excuses. Elles n'avaient pas lieu d'être. Surtout pas envers un paria tel que lui.

- Que votre Grâce accepte déjà de s'entretenir avec un ancien banni tel que moi est en soi déjà immense. Nul besoin de confort alors pour avoir cet honneur, répondit-il, cette fois en parvenant à relever les yeux et à darder leur bleu nuit dans le feu d'opale de son vis à vis.

Il imita ensuite le prince qui déposa son arme, belle arme avisa-t-il alors que son regard brulait d'envie de la toucher, en connaisseur qu'il était. Au lieu de cela, sans pour autant lâcher des yeux la lance du prince, qu'il se souvenait se nommer Vhaleha, il déposa lui-même ses deux lances, sa si fidèle Yajissim, héritage familial, et sa toute nouvelle acquisition, fière acquisition, qu'était Absolution. Ses gestes furent lents, précautionneux, alors qu'il dégainait ses deux lances du baudrier de fortune qu'il leur avait confectionné pour les maintenir dans son dos en toute circonstance sans s'encombrer les mains, et tout dans son attitude cherchait à montrer qu'il ne voulait en aucun cas attaquer. Mais au contraire déposer lui aussi ses armes, que les gardes n'avaient pas eu le temps de saisir. Il ne voulait pas rester armé lui non plus, si le prince s'ôtait tout moyen de défense. Qu'il ne soit pas dit que le paria voulût tenter quoique ce soit contre leur peut-être nouvel Empereur !

Ce n'est qu'une fois les trois lances fièrement les unes à côté des autres, qu'il se retourna vers son interlocuteur et affronta sa sollicitude, qui, plus qu'il n'aurait voulu l'avouer, toucha profondément le vieil elfe. C'est d'une voix grave, un peu rauque d'une émotion contenue, qu'il parvint à répondre :

- Oui mon arrivée ici a été mouvementée.

Et comment ! Arriver pour les négociations, sans l'avoir calculé, avec la délégation vampirique, comme l'un de leur prisonnier... libéré ensuite par les baptistrels... pour se retrouver ensuite embrigadé dans les combats contre les alayiens qui venaient d'envahir les forêts elfiques. Mouvementé lui semblait même un faible mot.

- Et l'accueil ne le fut pas moins.

Sa rencontre avec cette chère Lisaë Terendul, et la famille Terendul en son entier quasiment d'ailleurs, n'en était qu'un petit aperçu. Un aperçu amer, mais un aperçu qui lui avait permis d'ouvrir les yeux sur la situation et de se rendre compte que sa présence, outre d'être malvenue, était en outre un problème réel.

- Mais en toute honnêteté, il n'aurait pu en être autrement. Peut-être n'aurais-je jamais dû oser revenir. Je souhaitais me rendre utile dans le combat qui nous attend contre les Alayiens, un elfe seul en ces temps troublés ne pouvant guère faire quoique ce soit seul en errance... mais je crains d'avoir mal choisi la façon de me rendre utile. Revenir...

Sa voix menaça de se briser et son lion se fustigea de cette faiblesse. Il dut garder le silence quelques secondes, avant de reprendre, toujours troublé toutefois :

- Revenir n'était pas une bonne idée. Cela semble créer bon nombre de problèmes. Dont des soucis diplomatiques majeurs, si j'ai tout compris. Que ce soit pour vous, sans doute futur Empereur, ou pour le sire Eliwyr Meraennon, Empereur actuel, qui s'est prononcé pour défaire mon bannissement sous la demande de notre noble Impératrice Galadrielle. Sans doute ce nom seul a permis de ne pas créer de discordes trop importantes à ce sujet encore. Mais je subodore que déjà des récriminations se sont soulevées et que bientôt ma présence sera un caillou dans l'engrenage des jeux du pouvoir. J'ai été conseiller suffisamment longtemps pour savoir comment cela se passe. Ma présence en soi est insignifiante, certes, mais elle sera un prétexte, un argument savamment choisi, pour discréditer l'Empereur, quelqu'il soit, qui aura soutenu ou soutiendra cette dite présence.

Il soupira lourdement, alors qu'il s'apprêtait à enfin dire ce qui l'avait amené.

- C'est pourquoi je voulais m'entretenir avec vous. Tout comme je me suis entretenu avec Sire Meraennon. Je dois partir. Quelque soit celui que je soutiens en mon coeur...

Et son regard se darda lourdement sur Aegnor pour lui faire comprendre qui son coeur de lion nommait comme empereur en son for intérieur.

- rester ne pourra que porter préjudice à celui que les elfes auront choisi. Je me dois de partir. Seulement avant de partir... Je souhaitais avoir l'assentiment de l'Empereur. Présent ou à venir, ajouta-t-il, ses yeux brillant d'une secrète lueur d'espoir.

L'espoir que son Empereur se révèle enfin en Aegnor, ce jeune prince qu'il avait quitté il y a près de cent trente années alors que ce dernier criait à haute voix ne pas vouloir entendre parler de titre et d'impérialisme. Ce jeune prince qui, aujourd'hui, semblait entendre l'appel du devoir sourdre en lui et le pousser sur la voie du destin...


[HJ : si quoique ce soit n'allait pas, n'hésite pas surtout Wink]
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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeMar 29 Juil 2014 - 20:28

¤ Les trois lances ¤


Le regard flamboyant du prince en conquête semblait aérien, doux et calme. Transpirant d'émotion nouvelle, offrant une nouvelle lueur à son regard. Un éclat qui lui seyait sans doute mieux que celui provoquer par des sentiments virulents. Tendre, compréhensif, calme. Voilà sans doute un trait qu'il tenait de sa tante, elle qui l'avait élevé. Un trait qui pourtant ne s'était jusqu'ici jamais éveillé. Sans doute parce qu'il n'en avait jamais eu l'occasion. Et quelle personne pour s'essayer à cet éclat ? Un infanticide, un meurtrier, un ancien banni, un paria du peuple elfe que beaucoup voudrait voir mort ou loin d'eux, à l'autre bout du continent d'Armanda. C'était ironique en soi. Les yeux de feu du jeune Evanealle semblaient brûler la couverture petit à petit la couverture qu'était la peau d'Eliowir pour lire le livre qu'était son coeur. Le prince semblait faire naitre un certain malaise chez ce vieil elfe. Malaise compréhensible. Jusqu'ici il s'était rejeté assez violemment par les siens. Et là, l'un d'entre eux l'acceptait comme il était, tentant même d'apaiser son coeur. L'honneur et la loyauté du Serillëiel devaient autant vibrer que la harpe d'un Baptistrel en cet instant.

Les réponses de l'elfe en recherche d'absolution de tardèrent pas. Emplie d'une certaine émotion, presque palpable dans l'air lorsque les paroles étaient relâchées. Aegnor se réjouissait de cet échange qui devenait plus que plaisait à ses oreilles, à son coeur et à son hibou. Tant de vérité louable qui sortait de la bouche de cet elfe qui pourtant était dédaignée. Tant de bonne volonté pour aider son peuple. Quel dommage qu'il y ait eu ce tragique incident. Comme quoi le destin aimait saper les chances des individus ou alors rendre le parcours des plus compliquer.

« Vos paroles m'honorent Eliowir ... bien que je ne les mérites pas ... Ou du moins pas encore. Elles honorent ma famille également. J'espère pouvoir un jour, me montrer digne de ses guides que vous décrivez. »


Toutefois, celles-ci peinaient un peu le jeune prince qui voyaient en ses paroles, le Serillëiel rabaisser sa personne. Provoquant un pincement de coeur à l'Evanealle. Tranquillement, celui-ci déposa son arme, sa lance, Vhaleha alors que le paria lui répondait. Une fois de plus venant balayer les excuses du prince comme si celles-ci semblaient insupportables aux oreilles et à l'esprit d'Eliowir. Que sa loyauté et sa condition ne permettaient pas de laisser sans réponse, de laisser véridique.

Bientôt celui-ci accompagna Aegnor, se délestant de ses armes qui jusqu’ici étaient attachées dans son dos. Le blond ne porta pas tout de suite attention aux deux lances qui vinrent rejoindre la sienne, sans doute le valait-il pour le moment. Et comme il l’avait annoncé, le retour de l’infanticide en cette terre arriva sur la table. Bien trop au goût d’Aegnor. Mais pourtant n’était-ce pas lui qui l’avait énoncé en premier ? Inconsciemment voulait-il sans doute trancher ce point au plus vite.

Presque honteusement, le prince baissa les yeux en direction du sol aux paroles du vieil elfe. Ce qu’il annonçait la faisait échos aux pensées de l’Evanealle quand bien même celles-ci lui étaient fortes déplaisante. Oui Eliowir allait devenir un gène, il l’était même déjà. Il se souvenait de sa discussion houleuse avec Lisaë. Il devait faire partir l’infanticide, mais non pas le chasser. Il allait devoir l’utiliser comme un tremplin auprès de ses alliés, il allait devoir jouer un double jeu. Mais allait-il pouvoir mentir au Serillëiel face à lui ou parler avec sa franchise habituelle. Redressant son regard pour le plonger dans celui Eliowir il but les dernières paroles.

« J'ai été conseillé suffisamment longtemps pour savoir comment cela se passe. Ma présence en soi est insignifiante, certes, mais elle sera un prétexte, un argument savamment choisi, pour discréditer l'Empereur, quel qu’il soit, qui aura soutenu ou soutiendra cette dite présence. C'est pourquoi je voulais m'entretenir avec vous. Tout comme je me suis entretenu avec Sire Meraennon. Je dois partir. Quel que soit celui que je soutiens en mon cœur... rester ne pourra que porter préjudice à celui que les elfes auront choisi. Je me dois de partir. Seulement avant de partir... Je souhaitais avoir l'assentiment de l'Empereur. Présent ou à venir. »


Le cœur du prince s’allégea, car Eliowir comprenait et offrait de lui-même la solution à son problème. Mais dans la seconde qui suivit, il se déchira d’avoir de telle pensée de la tristesse de l’évènement. Cependant, bien rapidement, ses sentiments furent chassés par l’espoir brûlant qui transperça le prince en conquête. L’espoir à peine dissimulé d’Eliowir. Un espoir, auquel l’Evanealle répondit d’un sourire complice avant de fermer les yeux, de raffermir son visage.

« Eliowir, vous me voyez profondément navrer de cette situation. Et le fait que vous la compreniez rend la tâche encore plus douloureuse. Votre retour n’est toutefois pas une erreur. Vous avez ainsi pu venir planter votre propre espoir en moi, comme beaucoup l’on fait avant vous. Comme l’on fait tous ceux qui me soutiennent. Et j’espère que cette confiance que vous placez en moi. Que ce fardeau dont vous me chargez. Et que, pour la première fois depuis que j’ai appris ma possible succession à la couronne, j’accepte pleinement et de bon cœur. Oui j’espère que je pourrais le porter. J’espère ne pas trahir votre confiance … Et ceux quand bien même je ne me montrerais pas un guide aussi illustre que mes ancêtres en plongeant mon peuple dans le désespoir du changement et les troubles que celui-ci occasionne. »


Aegnor marqua une courte pause, reprenant sa respiration et rouvrant les yeux pour les braquer en direction de l’infanticide.

« Votre retour en ce royaume n'était point une erreur. Bien loin de là. Car, même si cela me déplait et me blesse. Vous saurez être utile en votre départ, à l'empereur que votre coeur soutient Eliowir Serillëiel. »


Le prince en conquête se tut et fit quelques pas en direction des lances, sans vraiment faire attention à celle-ci sur le moment. Son esprit trop concentré sur les paroles qui allaient suivre.

« Eliowir, vous me demandez mon assentiment. Je vous le donne. Cependant ! »


L'Evanealle se retourna en direction du Serillëiel, un air sérieux sur le visage.

« J'aimerais, en retour, vous faire une demande. Artaher Terendul est ma lame, il est mon épée. Il me protège, et protège nos frontières. Mais nous le savons tous deux, une épée est une arme à courte portée. C'est pour cela Eliowir Serillëiel que j'aimerais que vous deveniez ma lance. Protégez les elfes en dehors des frontières du bois sauvage, protéger le royaume de la menace extérieure, allez là où une épée ne peut aller. Apporter la présence des elfes auprès des hommes afin que l'image que ceux-ci ont de nous ne se ternisse pas davantage avant mon ascension à la couronne. Faite ce que vous avez toujours fait Eliowir. Faite le, faite le savoir et un jour vous pourrez revenir dans au sein du peuple elfique autrement qu'en paria ou en banni. »


Aegnor se retourna à nouveau en direction des lances. Son regard précédemment n’avait pu s’empêcher de lorgner sur les deux armes qui trônaient fièrement aux côtés de sa Vhaleha. Il avait reconnu quasi directement Yaajissim, mais la seconde était encore restée floutée dans sa mémoire de lancier. Son regard se posait sur la lance transmise de génération en génération chez les Serillëiel. Il avait envie d’ajouter en la voyant, que le jour ou Eliowir ne reviendrait pas un paria chez les elfes, qu’il serait lavé de son crime, que sa dévotion envers le royaume elfique serait récompensée, qu’il pourrait recommencer et avoir un fils à qui léguer cette arme. Oui il voulait le dire, mais ses mots restèrent bloquer dans sa gorge, refusant de sortir alors que ses yeux orangés se posèrent sur l’autre lance en possession du Serillëiel. Rouge veiné d’or, comment n’avait-il pu la reconnaitre plutôt. La honte sur lui qui se disait un fier lancier. Mais bientôt cette honte fut chassée alors qu’un sourire éclaira le visage d’Aegnor.

« Et je sais qu’en voyant cette lance en votre possession que ce jour viendra. »


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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeLun 11 Aoû 2014 - 0:05

Oui il comprenait la situation. Il ne la comprenait que trop bien. Il avait beau avoir été absent pendant près de cent trente années, les elfes évoluaient si lentement qu'au final cela n'était que grain de poussières dans leur histoire. La politique du royaume elfique, son fonctionnement, ses complots, ses intrigues, ses dissidences, avaient si peu changés même en un siècle, qu'au final il n'avait fallu que quelques jours au vieil elfe, à l'ancien conseiller rôdé à ces jeux vieux comme le monde, pour avoir un aperçu de l'ensemble. Et des problèmes sous-jacents présents ou à venir. Seules les moeurs semblaient vouloir quelque peu bouger, les elfes se montrant de moins en moins enclin à montrer respect et discipline en un certain sens. Sans doute l'ère du temps, cette tendance se profilant en vérité chez tous les peuples qu'Eliowir avait pu rencontrer. Et non il n'épiloguerait pas sur le pour ou le contre de cette nouvelle tendance, ou il y passerait des heures, des jours... des siècles même tant cette évolution, cette régression selon lui, le perturbait.

Quant à savoir si son retour n'était pas une erreur... Là aussi il n'épiloguerait pas dessus. D'aucuns lui disaient que non, d'autres que oui, d'aucuns disaient qu'il devait se pardonner et avancer, ne pas vivre dans la culpabilité continuellement, d'autres lui disaient qu'il devrait se tourmenter à jamais de ses crimes et qu'absolution ne pouvait être son lot... Eliowir avait donc décidé de ne justement rien décider sur la question. Il y avait selon lui plus urgent à répondre : la guerre qui faisait rage en Armanda, la bataille à mener contre les fanatiques du Néant par exemple...

« J’espère ne pas trahir votre confiance … Et ceux quand bien même je ne me montrerais pas un guide aussi illustre que mes ancêtres en plongeant mon peuple dans le désespoir du changement et les troubles que celui-ci occasionne. »


Le vieil elfe n'aurait su dire si ces paroles le flattaient, le rassuraient... ou au contre le tracassaient. Désespoir du changement... Troubles... Voilà bien des mots qui le faisaient frissonner, tel le bon elfe qu'il est, elfe des plus âgés qui plus est. Mais il n'osa prendre la parole. La courtoisie d'un bon conseiller aurait voulu qu'il rassure son futur Empereur, qu'il lui certifie sa confiance absolue en ses compétences, et en ses bons choix. Mais de un il n'était plus conseiller, de deux, il ne voulait pas jouer les hypocrites. Oui, il soutenait le jeune elfe dans sa démarche de reprendre son droit de succession, même si personne ne lui demandait son avis. Oui, il avait une confiance en cet elfe pour tenter de faire les bons choix. Quant à les faire vraiment... Il était peut-être pro-Evanealle jusqu'au bout des ongles, et plus encore, il ne pouvait pas ne pas concéder que même les Evanealle pouvaient faire des erreurs. Certains choix de Galadrielle en avaient été la preuve, même s'il avait soutenu ces choix... Il préféra donc se taire, garder le silence, et se contenter de soutenir le regard du jeune elfe qui de nouveau l'observait.

Et grand bine lui en prit. Quand Aegnor lui assura son assentiment, il sentit son coeur battre à tout rompre et menacer de perforer sa cage thoracique tant il jouait les tambours battants. Seul le cependant retint l'allégresse qui menaça de le submerger. Allégresse vite renflouée en son for intérieur, d'autant plus quand le nom d'Artaher lui écorcha les oreilles et lui arracha une grimace. Mais la suite... la suite le plongea dans une stupeur sans nom. Et cela dut se voir, à son regard ébahi, ses traits soudain détendus en une expression de pure surprise. Agréable surprise. Jubilatoire surprise. S'il acceptait d'être la lance du jeune elfe ? Mais comment donc osait-on seulement le lui demander ? Bien sûr qu'il acceptait. Il l'était déjà en son âme. Il ne restait plus qu'à l'être de serment en toute conscience. Et non il n'avait que faire de la "récompense" offerte à savoir un soi-disant droit de retour qui effacerait son ancien statut de banni ou son statut actuel de paria. Il savait, intimement, que cela était en fait impossible. Pas qu'Aegnor voulut lui mentir, jusque que ce doux rêve était impossible pour le coeur des elfes.

Il s'apprêtait à sortir enfin de sa léthargie pour assurer au prince ce serment, quand l'autre le surprit encore.

« Et je sais qu’en voyant cette lance en votre possession que ce jour viendra. »


Absolution, digne et belle Absolution.

Eliowir se rapprocha alors desdites lances et du Prince, avant de prendre solennellement, à gestes lents afin que ceux-ci ne soient pas pris comme une menace, la fameuse lance légendaire. Il mit alors un genou à terre, et leva des yeux presque embués de larmes, dans lesquels du moins perlaient une émotion difficilement contenue, vers le visage doux et souriant du jeune elfe. Il leva lentement sa lance tenu à l'horizontal vers le prince et enfin osa prendre la parole d'une voix rauque mais assurée :

- Mon Prince, mon futur Empereur sans doute, ce que vous m'offrez là est un insigne honneur. Vous n'aviez guère besoin de me le demander, que tout ceci vous était déjà acquis, en mon âme et en mon coeur. Mais que mes mots et ma raison se joignent à eux pour vous assurer de leur serment. Ma lance est vôtre. Ma magie est vôtre. Mes lames, quelles qu'elles soient, sont vôtres aussi, en ce temps et à jamais. Tant que je serais vivant, tant qu'un coeur battra dans cette poitrine...

Et se disant, il se frappa le torse d'un poing serré.

- Je combattrais les ennemis de notre peuple, je ferais tout pour les écarter des nôtres, pour les tenir à distance et permettre au peuple elfe de vivre en paix. Je donnerais tout et plus encore, pour que les elfes connaissent de nouveau prospérité et grandeur.

Et il attendit ainsi, lance levée presque à hauteur de ses yeux, ses orbes nuit remplis d'un doux espoir.
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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeDim 17 Aoû 2014 - 14:36

¤ De nouvelles racines ¤


« Et je sais qu’en voyant cette lance en votre possession que ce jour viendra. »


Oui, il en était sûr. Sur et certain même ! Ses yeux pétillaient d’une certaine lueur, comme si des étoiles s’amusaient en y scintiller, à y clignoter. Absolution. En la voyant là tout de suite, il savait qu’il avait fait le bon choix, le bon choix quant à sa manière de s’adresser à cet elfe, sa manière de lui parler, la confiance qu’il plaçait en lui. Oui Aegnor ne pouvait se tromper. Et si tous les détracteurs de ce pauvre Eliowir avaient autant de connaissance et de respect en ces lances légendaires qui existaient que le prince alors ne le traiterait pas de cette façon. Bien au contraire. Néanmoins… oui néanmoins l’Evanealle n’était pas naïf au point de croire que le simple fait que cette lance ait choisi le Serillëiel comme porteur lui permettait d’avoir le pardon que celui-ci désirait. Non, elle n’offrait qu’une chance, une chance de s’absoudre de sa faute. Elle permettait de prendre conscience que cette chance existait et qu’il devait la saisir. Mais cela, Eliowir devait déjà s’en être rendu compte. Il ne lui manquait plus qu’à avancer, avancer jusqu’à rencontrer cet évènement qui lui offrirait sa délivrance.

Néanmoins Aegnor avait conscience d'une chose. Les miracles comme toutes choses n'arrivent jamais par eux-même. Non ! Il faut les provoquer. Le prince souhaitait voir les elfes changer, mais se devait-il simplement d'attendre, en se disant que cela finirait par arriver, ou alors que quelqu'un d'autre s'en chargerait ? Le blond serait bien naïf de penser une telle chose. Lorsqu'on souhaite voir se produire un évènement, il faut l'engager pour forcer son déclenchement. Et au fond de lui, l'Evanealle espérait permettre au vieux sylvain face à lui de voir ce jour arriver. Ce jour dont il venait de lui parler. Ce moment où il rentrerait chez les siens non plus en paria, mais en simple elfe. Bien que cela soit regrettable, Aegnor ne possédait pas se pouvoir, il n'avait pas la possibilité de promette pareille merveille. Non, il ne pouvait que l'annoncer aux oreilles d'Eliowir. Il ne pouvait que l'aider. Car ce n'était qu'à lui et à lui seul de permettre que cela ait lieu. Mais ça, le Serillëiel devait déjà s'en douter.

Le regard ardent du prince en conquête glissait sur l'être face à lui. Il avait conscience que cette discussion, que ses mots, ses propos, ses paroles mettaient à rude épreuve le coeur et l'esprit de ce vieil elfe. Oui lui paria, ne se faisait pas rejeter, il se faisait accepter et même encourager par un membre de la famille royale. Y avait-il ici un quelconque attachement d'Aegnor à l'infanticide en raison de l'histoire respective de leurs familles et des liens que celles-ci possédaient avec l'autre ? Non, pas le moins du monde. Le blond souhaitait voir la fin des clans et des familles. La fin du système actuel de la société elfique. Il voulait une refonte totale. Alors pourquoi ? Pourquoi tendait-il la main à un criminel qui ne ferait sans doute plus de tord que de bien à ses côtés dans sa lutte pour le pouvoir. Pourquoi se mettait-il des bâtons dans les roues comme certains pourraient sans aucun doute décrire cette volonté ? La réponse est des plus simples. Tout le monde a le droit à une seconde chance. Et puis... Un oeil du prince glissa vers les lances derrières eux. Cet elfe était un lancier tout comme lui, un frère d'armes, il ne pouvait décemment pas le laisser dans son bourbier sans tenter de l'aider.

L'intention du prince fut récupérée par Eliowir lorsque celui-ci se déplaça. Aucun mot n'était sorti de lui depuis que les paroles d'Aegnor étaient venues mourir dans l'air. Non, c'est un sans un mot que le Serillëiel s'approcha des lances pour venir se saisir d'Absolution. Pendant l'espace d'un instant, le blond crut sentir l'air vibrer sous les émotions qui suintaient de l'infanticide. Jusqu'ici celui-ci était resté muet, interdit. Il avait vu à l'air ébaubi qu'il arborait, la grande surprise que la demande et les paroles d'Aegnor avaient suscitée. Mais enfin, enfin tomba la réponse Eliowir. Et elle fut exactement celle attendue par le prince en conquête. Une expression douce et un sourire illuminaient toujours le visage de l'Evanealle. Mais une lueur vibrait dans son regard sous l'évènement solennel qui se déroulait. Lentement l'infanticide m'était un genou en terre face à celui qu'il souhaitait voir empereur. Aegnor ne put réprimer un pincement de gène au fond de son coeur. Ne s'estimant point encore digne de faire mettre un genou en terre à un elfe.

Les yeux humides du Serillëiel trahissaient son coeur qui a n'en pas douter devait se serrer sous l'émotion.

« Mon prince, mon futur Empereur sans doute, ce que vous m’offrez là est un insigne honneur. Vous n’aviez guère besoin de me le demander, que tout ceci vous était déjà acquis, en mon âme et en mon cœur. Mais que mes mots et ma raison se joignent à eux pour vous assurer de leur serment. Ma lance est vôtre. Ma magie est vôtre. Mes lames, quelles qu’elles soient, sont vôtres aussi, en ce temps et à jamais. Tant que je serais vivant, tant qu’un cœur battra dans cette poitrine… »


Aegnor buvait les paroles de cet elfe qui en ce jour offrait son serment à celui qu’il jugeait digne de diriger les elfes et de le diriger lui. Le poing d’Eliowir frappa son torse alors qu’il continua. Jurant de combattre les ennemis du peuple elfique et de maintenir la paix de celui-ci.

Lentement Aegnor leva sa main droite la posa sur celle qui maintenait Absolution en l’air, plongeant son regard de feu dans celui d’Eliowir, son regard semblable à une nuit sans étoile et sans lune.

« J’entends votre serment Eliowir. Et c’est avec une immense fierté que je peux désormais vous compter parmi mes plus proche alliés. Je tâcherais de ne jamais trahir l’espoir que vous avez placé en moi. J’offrirais aux elfes une nouvelle grandeur, je les ferais entrer dans une nouvelle ère de prospérité. Mais redressez-vous Eliowir Serillëiel, car vous me faite un honneur dont je ne suis pas encore digne en vous agenouillant ainsi. »


La main de prince se redressa, rompant le contact avec le poing qui tenait fermement Absolution. Lentement il la retourna pour l’offrir à celui que son peuple considérait comme un paria afin de l’aider à se relever.

« Je vais révolutionner le monde elfique et mettre fin à la décadence qui y règne actuellement. Je vais le rendre meilleur pour chaque elfe. Et lorsque j’aurais fini cette immense tâche, je me tournerais vers les hommes puis vers les vampires afin que prenne fin cette injustice qu’est la guerre. Eliowir, je vais avoir besoin de vous. En vue de mes futures actions, j’ai besoin que vous prépariez le terrain. Allez à Aigue-Royal, apportez votre aide aux humains et aux vampires qui combattent les Alayiens. Soutenez-les de votre mieux jusqu’à ce que j’arrive. Les changements prennent du temps, un temps que malheureusement nous ne possédons pas. Les racines sur lesquelles repose le royaume elfique seront ébranlées comme jamais auparavant. Mais ces racines pourries doivent laisser leur place à de plus jeunes et plus forte qu’elles si nous voulons retrouver notre prospérité.»


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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeMar 26 Aoû 2014 - 5:49

Pas encore digne d'un tel honneur ? D'un tel serment ? Comme si recevoir le serment de fidélité et de protection d'un ancien banni était en soi un honneur assez important pour être nommé... Le vieil elfe était à deux doigts de se récrier. Un Evanealle ne pouvait qu'être digne de tout honneur offert, d'autant plus quand le-dit honneur était aussi insignifiant que celui d'un paria. Mais cela aurait été là les propos d'un farouche impérialisme, tel celui qu'il avait été en tant que Conseiller, tel celui qu'il n'avait jamais totalement cessé d'être, tel qu'avaient été ses aïeuls avant lui. Un impérialisme dont il doutait qu'il soit reçu par cet Evanealle-là, un Evanealle anti-caste, anti-clan, un Evanealle du changement, aussi redoutable que puisse être ce changement pour un elfe, surtout un elfe aussi âgé que lui. Il retint donc son instinct premier et garda silence malgré l'indignation qui l'étreignait face à de tels propos d'auto-dénigration. Pas qu'il puisse réellement donner de quelconques leçons au sujet d'auto-dénigration au demeurant...

Et quand la main se tendit vers lui pour l'aider à se relever... Eliowir ne put que l'accepter. L'enserrer doucement mais fermement, y prendre appui, pour se redresser dignement, tel qu'un lion fier se devait de se redresser. C'était là un geste inestimable pour un Serillëiel, pour un impérialiste dans l'âme et dans la mémoire, et plus encore pour un paria tel que lui, pour l'Infanticide ancien banni qu'il était. Oui, inestimable. Un gage d'il ne savait quoi, une promesse d'un incertain espoir, mais une offre, un pari, qu'il ne pouvait qu'accepter. Et relever.

« Je vais révolutionner le monde elfique et mettre fin à la décadence qui y règne actuellement. Je vais le rendre meilleur pour chaque elfe.»


L'ancien conservateur, aussi redoutable et acéré qu'il avait pu l'être dans son fanatisme impérial, ne put que se hérisser à ses mots. Redoutant le pire à venir. Terrorisé même de ces changements, de cette... révolution. Révolution ! Voilà bien un mot qu'Eliowir redoutait plus que tout.

Certes, des changements étaient nécessaires pour la noble et séculaire société elfique, mais au point de devoir ébranler une révolution aux affres titanesques et séismiques et aux finalités incertaines ? Visiblement pour le jeune prince, oui. Eliowir se sentit happé alors par une envie soudaine et irrépressible de calmer ses ardeurs, qu'il mettait d'ailleurs sur le compte de la jeunesse et de débuts en politique sous des événements houleux et agités. Des débuts qui ne pouvaient qu'être perturbants pour des jeunes entrant dans ces jeux alambiqués et tortueux qu'étaient les arts technocratiques...

Le vieux "sage" en lui préféra toutefois laisser toute cette fougue s'exprimer, avant d'enfin rendre son verdict, du moins de distiller quelques conseils, quelques astuces, ou quelques visions différentes des choses. Une vision d'un ancien conseiller, d'un ancien conservateur, mais au delà de cela, la vision d'un elfe âgé, expérimenté, et surtout ayant goûté d'autres cultures, d'autres moeurs. D'autres évolutions.

Révolution pouvait ne pas être nécessaire et changement pouvait tout de même s'installer...

- Nobles et dignes projets, mon Prince. Même si, je pense que vous vous en doutez, mon caractère d'elfe, un elfe approchant des huit siècles d'ici peu, serait empreint à quelques circonspections quant à une... révolution. Du temps où j'étais encore conseiller, un conseiller impérialiste soit, mais également fort conservateur, je me serais récrié à ce mot. Ce dont je vais nous éviter les désagréables jouissances. D'autant plus que vous n'avez requis aucun avis ni conseil de ma part et que j'en prends la liberté éhontée.

Il laissa un léger silence planer entre eux, comme laissant la possibilité au plus jeune de l'arrêter dans son élan possiblement outrancier. Mais aucun reproche ne sembla venir, aucun signe de devoir s'arrêter. Prenant cela comme un encouragement, il se permit donc de poursuivre :

- Mes longues errances ont au moins eu le mérite de m'ouvrir les yeux et de m'ôter quelques oeillères. Oui, des changements sont nécessaires pour les elfes. Des changements importants, et rapides. Mais nous pourrions éviter une révolution sans doute. Décimer la notion de caste, de clans, est.. intéressante, mais pourrait aussi s'avérer dangereuse. Pendant des siècles les elfes ont fonctionné ainsi, s'appuyant sur les anciennes familles. Si ces dernières doivent apprendre à partager le pouvoir, il ne faut pas non plus totalement les écarter : leur expérience est indéniable et pourrait être précieuse. Même leurs idées conservatrices apportent un certain équilibre et une certaine vision des choses qu'il ne faut pas négliger. Et si le peuple doit apprendre lui aussi à controler ce pouvoir, ne serait-ce que pour éviter les dérives corruptives et autres mesquins complots issus de mésalliances redoutables entre vieilles familles, il ne doit pas pour autant dénigrer et méprises ceux qui ont réussi à ancrer notre peuple en ces terres... Les anciens clans et le peuple peuvent à mon sens cohabiter et s'équilibrer, se régulant l'un l'autre. L'un apportant du sang neuf, des idées nouvelles, quand l'autre l'appuie de son expérience.

Peut-être poussait-il le bouchon trop loin ? Peut-être dépassait-il les prérogatives que personne d'ailleurs ne lui avait offertes ? Peut-être, sans doute même. Mais Eliowir sentait qu'était venu là le moment ultime d'émettre ses idées, ses ressentis, car jamais plus une telle occasion ne lui serait offerte. Révolu était son temps de conseiller. Et c'était là les dernières secondes qui lui étaient données de jouer encore, un peu, ce rôle, avant que son glas ne sonne à jamais.

- Oui la société des elfes doit changer. Mais le changement doit inclure tout le monde, et surtout la participation de tout le monde, autant que faire se peut. Même si je subodore que cela ne sera pas sans peine pour obtenir la collaboration de tous avec une conception des choses qui ne sera pas la leur. Mais... si je peux me permettre encore un point, mon Prince, n'oubliez pas que les elfes ont peur du changement. Peur qui est peut-être fondée : nos moeurs et coutumes ont été basées sur d'anciens préceptes qui nous permettaient... de ne pas nous entretuer. D'éviter tout impair, toute bévue, toute animosité trop prononcé entre vieilles familles ayant dû se supporter des siècles durant. Ces moeurs, ces coutumes, que nos jeunes elfes semblent perdre...

et il ne put empêcher sa voix de se teinter d'une certaine tristesse et de nostalgie, à cette idée.

- avaient un sens. Etaient un gage de paix quelque part. Gardons donc cela en tête pour notre révolution et tentons de ne pas trop mettre au ban nos vieilles familles nobles, quand bien même certaines sont corrompues jusqu'à la moelle et quand bien même certaines sont bien trop imbues de leur petite importance.

Bon, d'accord, c'était là un long discours, de lourds et longs conseils. Et oui, véritablement, il dépassait ses droits, ses prérogatives, usant et gaspillant du temps offert par le jeune elfe. Il aurait eu bien d'autres choses à dire encore, sur l'alliance des hommes et des vampires, mais il estimait avoir déjà trop abusé. Il préféra donc arrêter là ses élucubrations et présenter une petite révérence contrite.

- Mais je vous prie de bien vouloir pardonner à un vieil elfe ses mauvaises habitudes. Je crains de n'avoir trop abusé de votre générosité, mon Prince.

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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeLun 1 Sep 2014 - 23:13



« Je vais révolutionner le monde elfique et mettre fin à la décadence qui y règne actuellement. Je vais le rendre meilleur pour chaque elfe. »


Les mots de l'elfe résonnaient encore quelque peu dans l'air et dans l'esprit des deux elfes. Si Aegnor voyait cela comme une nouvelle aube, Eliowir devait la percevoir comme un sombre crépuscule. Le blond sentit l'elfe à ses côtés se tendre comme un arc à l'évocation de ce mot. Révolution, dure et puissant, qu'il ne fallait pas utiliser à la légère, et pourtant l'Evanealle l'utilisait. La Révolution était l'objectif final, le but final qu'il se devait d'atteindre, autant pour les elfes que pour les autres peuples. La promesse d'un avenir meilleur selon lui. Le regard orangé du jeune héritier glissa sur le visage du Serillëiel qui, il y a quelques secondes encore avait un genou en terre, avant que l'Evanealle ne lui tende la main pour que ce dernier ne se redresse. Un petit sourire éclairait le visage du révolutionnaire alors qu'il s'employait à lire dans les yeux et les traits du visage de son interlocuteur, afin de deviner ses pensées, ses soucis et ses tracas suite aux paroles. Le vieil elfe qu'il était, l'ancien conseiller qu'il était, avait sans aucun doute quelques mots à dire à ce sujet, le blond le sentait, aussi garda-t-il le silence pour insister ce dernier à prendre la parole. Finalement, Eliowir se mit à parler et Aegnor écouta avec attention les propos que ce dernier commença à lui tenir.

Cet elfe, bien que banni, restait un des plus anciens de sa race, aussi bien en âge qu’en carrière. Aussi serait-il un excellent test. Le turbulent héritier était donc tout ouïe. Tout d’abord celui-ci le mit en garde contre la peur que lui évoquait le mot révolution. Il ne fallait point être devin pour le savoir quelle réaction ses paroles pouvaient créer. Néanmoins le Serillëiel était une véritable aubaine et un bon entrainement pour lui. Car s’il était le premier à être terrorisé par ce mot, il ne serait pas le dernier et loin de là. Tous les elfes sans exception y passeraient. Aegnor se devait d’arriver à rassurer Eliowir, s’il échouait, alors il n’arriverait pas à rassurer son peuple le moment venu… Et iraient au-devant de grands malheurs.

Le blond fixait l’infanticide sans l’interrompre, aussi quand ce dernier s’arrêta, afin de s’assurer que le prince souhaitait, ou ne souhaitait pas attendre son avis sur le sujet, l’Evanealle resta muet. Un sourire planant toujours sur ses lèvres, l’invitant presque à continuer. C’est donc avec calme que le blond l’écouta, avec la plus grande des attentions même. Grandissant des conseils, rappels et avertissements que ce dernier lui donnait. Et qui faisait échos à ses projets.

« Mais je vous prie de bien vouloir pardonner à un vieil elfe ses mauvaises habitudes. Je crains de n'avoir trop abusé de votre générosité, mon Prince. »


« Il n'y a rien à pardonner Eliowir Serillëiel. Vous ne sauriez abuser de ma générosité, chacun de vos conseils vos plus que l'or se trouvant dans les coffres de l'empire des hommes. »


Et Dracos savait que les hommes apportaient plus d'importance à ce métal que la race des elfes. C'était pour dire la valeur que l'impétueux héritier donnait aux paroles du vieil elfe face à lui. Sans doute un honneur de trop. Le coeur d'Eliowir arriverait-il à tenir jusqu'à la fin de leur discussion ?

« La révolution n'est que le but final, l'objectif ultime si je puis dire. C'est ce que je désire atteindre. Mais cette dernière est loin, très loin, et la route qui m'y mène est escarpée et dangereuse. Il ne fait nul doute qu'un équilibre se devra d'être respecté, néanmoins, chacun devra y payer un prix, et celui-ci sera plus ou moins élevé au regard des actions passées. Les grandes familles y perdront plus qu'elles n'y gagneront. Mais chaque individu qui les compose acquerra le double. Je ne peux qu'imaginer la réticence que vous devez éprouver à l'égard de mes propos. Et les elfes éprouveront la même chose que vous. C'est pourquoi si je ne parviens pas à vous rassurer vous, je n'arriverais point à rassurer chacun des nôtres. »


Aegnor marqua une légère pause alors qu'il fixait toujours Eliowir.

« Les elfes seront bouleversés par cette révolution, la société et ses fondements mêmes. Beaucoup de choses auxquelles vous tenez et auxquelles je tiens moi aussi disparaîtront. Mais elles seront vite remplacées. Néanmoins, tout cela se fera par étape. Brusquer les choses n'entrainerait que le chaos. Mais y aller trop mollement ferait de même. Il me faudra trouver le juste milieu. Allier tendresse et brutalité. Mais bien entendu, je n'y parviendrais pas seul. Si je base l'espoir des elfes dans le peuple. Je ne dois pas pour autant négliger les grandes familles bien loin de là. J'ai conscience de cela. »


Le blond reprit son souffle, leva lentement une main, paume tourner vers lui, la regardant.

« Cependant, ce n'est point aux grandes familles que je demanderais de l'aide, mais à certains individus qui les composent. Ceux qui auront à coeur l'intérêt du royaume, ceux qui auront des compétences et capacités de raisonnement poussées afin qu'ils m'aident dans ma tâche. Je ferai de même pour le peuple. Certaines perles rares se cachent dans celui-ci. Ceux qui sauront ne pas entrer en conflit l'un avec l'autre, qui oublieront l'appartenance à leur caste et à leur clan. Afin que de puériles batailles ne se créer. Car il ne fait aucun doute que les rivalités entre familles ne feront que ralentir ce que je souhaite bâtir, de même que le mépris et l'envie qui subsistera entre le peuple et ces familles. Ceux qui ne seront pas en accord avec mes projets n'hésiteront pas à user de cela pour gripper le système. »


Les pupilles enflammées d’Aegnor se reposèrent sur le visage balafré du Serillëiel.

« Ainsi des représentants des familles et des représentants du peuple existeront. Cela ne sera rien d’autre que l’étape transitoire avant le grand changement. Car bientôt peuple et clan se confondront, pour ne former qu’un. Un seul clan, une seule famille, un seul peuple. Ainsi les divisions n’existeront plus, et nous elfe désormais uni seront plus fort que jamais. Nous n’aurons plus besoin de ces coutumes et mœurs qui sont selon moi une insulte à notre grandeur. Ne sommes-nous pas un peuple sage ? Un peuple pacifique et pourtant nous avons, comme des enfants, besoin de ces règles pour éviter de nous entre-tuer. Oui ce système fut d’une grande utilité. Mais aujourd’hui pour notre bien, il devra disparaitre. Car il ne fera que rappeler l’existence des vieilles rivalités et de l’animosité des familles. Mais j’entends qu’il doit disparaitre convenablement. »


L’Evanealle offrit un nouveau sourire qui se voulait rassurant à Eliowir.

« Parlez Eliowir Serillëiel. N’hésiter pas le moins du monde. Vos craintes et vos conseils vous pouvez me les faire entendre. Après tout, vous êtes ma lance, et quel guerrier ne serait pas à l’écoute de ses armes avant la bataille ? »


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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeDim 7 Sep 2014 - 23:36

Ce prince, cet Evanealle, avait au moins le sens du mot. Ce qui n'était pas pour déplaire au vieil elfe, qui trouvait, avec fort désappointement, que cet art avait une facheuse tendance à se perdre même parmi son noble peuple. Certes, le jeune prince avait aussi une fâcheuse tendance à user et abuser de cet art en flatteries et flagorneries en tout genre, mais Eliowir n'avait pas le coeur de réellement s'en offusquer en cet instant. S'il n'aimait pas les flatteries hypocrites, et qu'il avait toujours préféré la franchise directe et tranchante, s'attirant souvent alors moult ennuis, il devait avouer... que les compliments offerts par Aegnor lui faisait plaisir.

Oui, plaisir, faiblesse que ce vil et méprisable sentiment alors. Mais, lui qui avait eu tant affaire au mépris et au rejet de ses anciens paires, semblait soudain avide d'une certaine reconnaissance. Une reconnaissance qu'étrangement le jeune prince, qui pourtant l'avait moins bien connu en privé, lui offrait sans aucune retenue en cet instant. Le vieil elfe n'eut alors pas le coeur de protester devant certaines de ses éloges et se contenta de baisser quelque peu les yeux pour mieux masquer sa gêne, laissant quelques mèches blondes rebelles tomber devant lui, tandis qu'une étrange rougeur empourprait légèrement ses traits balafrés. Il sentait son vieux coeur s'étreindre encore et toujours sous l'écho de ces mots, mais si son sang jouait les tambours battants, il garda lui-même silence, laissant les percussions jouer seules cette déstabilisante symphonie.

Il écouta attentivement le discours du prince, vivement intéressé par ses propos passionnés, même si inquiétude se joignait aux accords de cette harmonie. Mais il préféra taire ses doutes, ses peurs, ses anciennes terreurs de vieil elfe réfractaire à tout changement, lui l'ancien conservateur d'une vieille famille ultra-conservatrice. Il était de ceux qui avaient banni en son temps tout changement, qui s'écriaient à toute tentative de modification, de ceux qui souhaitaient voir les elfes autarciques, voire repartir sur leurs bateaux pour d'autres contrées plus propices à l'apogée que selon lui son digne peuple méritait, plutôt que ce vil déclin... Il avait été de ceux qui avait prôné si ce n'est l'abandon de ce monde purement et simplement, du moins l'enfermement de la société elfique dans ses carcans de vieilles moeurs et de lois ancestrales. Seul le soutien indéfectible que sa famille vouait aux Evanealle, et que lui-même avait ancré avec son lien particulier à Galadrielle, avait permis qu'il se range aux idées "révolutionnaires" de la famille impériale, quitte à taire en pareil moment critique ses propres convictions conservatrices et celles de sa famille.

Ainsi avait été le vieux Serillëiel, tel qu'avait été en fait tout Serillëiel se respectant. Conservateur jusqu'au bout de l'âme, mais impérialisme jusqu'à l'extrême, sachant écraser leurs propres intérêts ou leurs propres visions du monde pour soutenir la famille impériale des Evanealles. Il lui avait fallu son bannissement, fléau de son destin, pour qu'il soit contraint d'ouvrir les yeux. D'admettre le changement. De voir la nécessité d'une évolution. De comprendre le déni qu'avaient imposé ses anciennes convictions, le danger qu'elles avaient été, et surtout, au final, l'hérésie idiote et stupide qu'elles incarnaient. Oui les elfes devaient changer s'ils voulaient survivre.

Mais même si enfin, en son âme et conscience, il comprenait et adhérait à ce fait là, il n'en restait pas moins que l'idée lui faisait peur. Le terrorisait aussi en un sens. Il avait vécu au final près de cent trente années dans la peur, la terreur, du monde extérieur, puis des guerres sanguinaires, et comprenait, à l'aune de son crépuscule, que cette terreur ne le quitterait plus : le monde changeait et les elfes se devaient de faire de même.

Etait-il alors convaincu par le discours haut en couleurs et tout de ferveur du prince ? Pas totalement. Pas réellement en fait. Pas plus que précédemment. Sa conviction ne venait que de ce qu'il avait vu, vécu, et non des mots que lui offrait Aegnor. Il n'eut toutefois pas le courage de couper ce discours et de réduire à néant les espoirs du politicien en herbe. Jusqu'à...

« Parlez Eliowir Serillëiel. N’hésiter pas le moins du monde. Vos craintes et vos conseils vous pouvez me les faire entendre. Après tout, vous êtes ma lance, et quel guerrier ne serait pas à l’écoute de ses armes avant la bataille ? »


Jusqu'à ce que son prince lui demande de parler, de s'exprimer. Pouvait-il seulement mentir alors au jeune elfe sous prétexte de ne pas le blesser ? Non, assurément non. Il n'avait jamais menti à Galadrielle, et n'escomptait pas commencer non plus avec ce jeune Evanealle. Il se sentit toutefois assez mal à l'aise de devoir clamer haut et fort ses doutes, ses peurs, et ses incertitudes.

- Mon Prince, fit-il d'une voix rauque, aux accents quelque peu hésitants. Vous disiez vouloir convaincre un vieux conservateur tel que moi pour mieux convaincre ensuite mes anciens paires. Je dois vous avouer... que votre discours ne m'a pas plus rassurer sur votre révolution à venir. Si j'en concède les bénéfices et la nécessité, du moins sur certains aspects, ce n'est que grâce... à cause ?... de mon errance.

Il préféra taire le mot bannissement, qui plana toutefois entre eux avec tous ses amers regrets et son acide douleur.

- J'ai pu voir et étudier la société des hommes, et quelque peu des vampires. J'ai pu voir le monde changer, évoluer, radicalement même ces dernières années, alors que le monde des elfes restait figé, en arrière, arriéré et décalé, hors du temps et même de l'espace. Le peuple des elfes se doit de changer lui aussi, certes, s'il ne veut pas disparaitre. Nos... Mes... anciens idéaux conservateurs voire d'autarcie sont une ironique erreur, je ne peux que l'affirmer maintenant. Mais il n'en reste pas moins que le mot révolution continue de me faire frissonner. Et si je parviens à ne pas m'écrier, ce n'est que par mon expérience. Et non par votre discours.

Il baissa de nouveau les yeux, incapable de soutenir plus longuement l'or acéré du jeune elfe qui pourtant aurait pu illuminer sa vision, lui dont le regard n'était que nuit.

- Je suis profondément peiné de vous avancer cette réponse, vous qui souhaitez incarner l'espoir. Mais je ne souhaite pas vous mentir non plus. Je sais en outre, qu'au delà de leurs peurs, les vieilles familles ne se laisseront jamais écartées. Et pour cause, si aujourd'hui certaines nuisent à notre société, elles ont toutefois un rôle, un savoir, indéniable qu'il ne faut pas non plus nier et éradiquer. Les Serillêiel par exemple avaient pour mission de protéger et d'entretenir la mémoire des elfes, leur passé, d'étudier leur présent au regard de ce passé et d'en tirer les leçons possibles... Qui se charge alors de cette mission depuis mon départ ? Qui aura repris le flambeau ? Du moins qui aura été capable de le reprendre avec autant de hargne, de fougue et de passion que ma noble et digne famille ?

Si la réponse lui était échue, il aurait argué que personne n'était parvenu à honorer telle mission. Personne. Le Prince le détromperait-il alors ?

- Les vieilles familles détiennent un savoir, savoir-être ou savoir-faire, qu'il n'est pas forcément indiqué de perdre. Accepteront-elles de le partager ? Peut-être n'auront-elles pas le choix. Mais devons-nous leur imposer ce non-choix par la force ? Quant à mélanger les vieilles familles et le peuple... Oui, présenté ainsi cette idée est intéressante. Mais ces deux camps parviendront-ils à s'entendre ? Comment ferez-vous alors pour convaincre les deux parties sans en léser aucun ? Mettre fin à la corruption, aux dissensions oui, mais ne mettons pas toutes les vieilles familles dans le même panier. Et surtout, surtout, tentons de faire fi des apparences et de percer le jeu des masques. Car la corruption n'est pas toujours là où on le croit..

Il soupira lourdement, sentant qu'il s'enlisait dans son discours. Un discours qui sonnait peut-être, assurément même, comme une défense des intérêts des vieilles familles. L'était-ce d'ailleurs ? Il aurait eu tendance à répondre que non, mais s'il voulait être honnête... en son for intérieur, n'était-il pas encore en train de prôner de vieilles idées conservatrices ?

Dépité, consterné par ses propres doutes, dilemmes et errements idéologiques, il ne put que se passer une main las dans les cheveux, tout en soupirant de nouveau.

- Et voilà que je recommence, ne put-il que concéder. Je vous dis concevoir que le changement est nécessaire et pourtant je reprends la défense d'un certain conservatisme. J'en suis... profondément désolé, mon Prince. Au moins toutefois, cela vous donnera-t-il une idée des questions dont vous harcèleront les elfes. Quels qu'ils soient d'ailleurs.

Il parvint à relever ses orbes sombres, pleines de doutes et de convictions malmenées, pour observer le jeune elfe, avant de reprendre.

- Si je tentais d'être le plus impartial possible sur votre idée de... révolution... je dirais que mélanger les castes ne doit pas être temporaire en fait. Intégrer le peuple au conseil, oui. Cela apportera du sang neuf et des idées nouvelles, indubitablement. Mais ce mélange doit perdurer, sans ensuite en exclure les vieilles familles. Quant à espérer ne créer qu'un seul clan... J'en doute. De toutes les sociétés que j'ai pu connaitre... je n'en ai jamais connu qui n'ait eu qu'un seul et unique clan. Une seule et unique idée, un seul et unique cheminement... Ce serait là la fin du changement, la mort de la révolution que vous espérez je pense. Non, les "clans" doivent perdurer, cela assainit le discours politique, permet de voir les choses, les problèmes et les solutions, sous tous leurs aspects. En un sens, même les idées les plus extrémistes sont intéressantes à écouter, car le fait qu'elles s'expriment, à défaut d'être entendues et suivies, permet également de les contre-carrer, de les controler. Un tant soit peu du moins. Non, pas un seul clan alors. Un mélange des clans actuels, oui, peut-être mais pour en créer d'autres... différents... Des clans d'idées dans l'intérêt général, et non plus des clans d'intérêts particuliers...

Il se tut un instant, avant de finalement conclure, quelque peu penaud :

- Mais je me perds encore en théories et compagnie. Cela ne vous apportera aucunement les réponses quant aux actes à proclamer pour faire avancer les choses. Vieilles habitudes de politiciens, sans doute, tenta-t-il de s'excuser.

Tout en songeant, toutefois, que ce serait alors exactement les propos auxquels le jeune elfe devrait faire face, les questions auxquelles il serait confronté, et auxquelles il devrait apporter des réponses. Des réponses concrètes. Du genre le nombre de membres venant du peuple et celui venant des vieilles familles au conseil, le partage des pouvoirs, les voix aux votes, les droits, devoirs, et autres questions pratiques qui ne manqueraient pas... Et si quelques idées, quelques ersatz de réponse quant au remodelage du conseil se dessinait dans l'esprit du vieil elfe, il n'était pas bien sûr de devoir se lancer dans un tel débat.

[HJ : me suis un peu laché Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] 162322, si souci je peux éditer bien sûr Wink ]
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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeMer 17 Sep 2014 - 14:14

¤ De nouvelles racines III ¤


Le prince passait son regard, dont l'intensité devait être semblable à celle des flammes d'un dragon, sur l'être qui se tenait face à lui. Sa gêne, occasionner par la situation actuelle, Aegnor la comprenait. Lui le bannit, lui l'infanticide, qui ne méritait sans doute que le mépris, se tenait face au prince qui lui tendait la main, la complimentant, lui apportant même sans doute un réconfort qu'il désirait, passant du baume sur son coeur meurtri. Hypocrisie ? Duperie ? Double jeu ou même mensonge ? Quelque flatterie dans le but de flatter le lion qui se tenait face à lui ? Non, pas du tout, l'Evanealle n'était tout bonnement pas capable d'une telle chose. Ou plutôt, il en souffrirait s'il venait se risquer à faire cela. Il se dégoûterait et salirait sa personne. Non, il faisait cela, car il comprenait, ou du moins pensait comprendre la situation dans laquelle se trouvait l'elfe, et au fond s'en voulait un peu de devoir chasser un elfe de ce bois alors que dehors la guerre régnait en maître. Le blond retint un petit soupir peiner. Alors qu'enfin oui enfin il finissait son discours et demandait le Serillëiel d'entamer le sien. Il le sentait se retenir depuis tout à l'heure déjà, depuis ses premiers mots. Qu'il parle, qu'il partage ses conseils, ses avis, son expérience et qu'Aegnor s'en trouve grandit. Qu'il puisse peaufiner ses propos. Il avait encore beaucoup à apprendre.

Le constat fut quelque peu amer et le sourire qu’affichait le prince disparut quelque peu. Après tout, il avait peut-être été trop confiant ou trop arrogant pour espérer convaincre au premier coup. Ce n’était pas chose aisée, il avait encore du chemin à parcourir. L’expérience, l’expérience du bannissement, de l’errance, de l’exil dans lequel l’elfe avait été projeté. Le contact avec les autres races et le monde extérieur. Voilà ce qui manquait aux autres elfes, mais malheureusement il était difficile de leur faire part de cette expérience puisqu’ils restaient cloitrer et calfeutrer dans ce bois et ces barrières magiques qui les coupaient totalement du reste du monde. Comme s’ils étaient encore sur Sylvaniel, quelle folie. Les elfes n’étaient pas seuls au monde. Mais cela il devrait l’apprendre de gré ou de force.

« La mission dont étaient investis les Serillëiel c’est bien vu reprise par quelques individus. Par exemple … »


Aegnor se coupa tournant légèrement le regard, cela lui coutait de dire le nom qu’il allait prononcer en raison de la situation. Se mordant la joue il continua tout de même.

« ... Lisaë Terendul, la gardienne des savoirs, historienne et archiviste. Cependant, je suis conscient que cette mission c'est décomposé. Elle n'en fait pas autant que votre famille le faisait. Toutefois, étudier notre présent au regard de notre passé, en tirer des leçons afin de nous aiguiller vers l'avenir, cette mission-là c'est tout simplement disperser, disperser dans plusieurs individus de notre race. Et vous en avez une aujourd'hui en face de vous. Et c'est pour cette raison que je puis dire que des changements drastiques sont nécessaires aux elfes. Et je ne suis pas le seul à penser que le changement est nécessaire. Car eux aussi sont capables de voir ce que nous devenons par rapport à notre passé et voir le déclin dans lequel nous nous enfonçons depuis longtemps. Une mission n'est pas obligée d'être confiée à une et une seule famille. Je dois avouer que je trouve ce concept ridicule. Elle ne fait que renforcer les fossés et l'aveuglement pouvant exister au sein de notre société. »


Aegnor se tut à nouveau pour laisser Eliowir continuer sans l'interrompre à nouveau.

« J'entends vos paroles Eliowir. J'étais sans doute un peu trop confiant pour espérer vous convaincre d'un seul coup, je le reconnais, c'était une erreur. Mais ce n'est pas pour autant que je n'y parviendrais pas. Certains individus veulent changer, d'autres ne le veulent pas, mais je pense, où du moins j'espère que tout le monde a la possibilité de changer. Ce changement sera opéré d'une manière ou d'une autre, car les personnes qui s'obstinent à refuser cela seront emportées par ce grand flot et perdront absolument tout. J'espère que ce changement sera aussi pacifique que possible. »


L'Evanealle marqua une petite pause pour reprendre sa respiration.

« Cependant ! Je n’hésiterais pas une seule seconde à faire usage de la force face à ceux qui n’auront de cesse de s’aveugler, car le bien de tout un peuple, le bien de tout un royaume est infiniment plus important que les intérêts de certaines personnes ou mêmes familles. Si des familles ne me laissent d’autre choix, ne sont pas capable de réaliser cela alors je n’hésiterais pas. J’ai moi-même réalisé que le bien du royaume elfique est plus important que mes envies. C’est pour cette raison que je me tiens là devant vous, c’est pour cette raison que j’ai cessé de fuir mon héritage. Si je fus capable de comprendre cela et de changer en conséquence alors les grandes familles le pourront aussi. Mais je n’ai aucun doute quant au fait que certains individus parmi les familles récalcitrantes se lèveront et me rejoindrons. Celles-ci assureront le futur ces mêmes familles. Elles ne seront donc pas dans un sens écarter. »


Le prince elfique soupira quelque peu reprenant un ton un peu plus doux.

« Mais mon envie n’est pas là … cependant … je sais que tout cela ne se passera pas dans le calme … Nous n’avons tout simplement pas assez de temps pour faire passer ses changements dans le calme. Nous ne pouvons nous permettre cette lenteur qui nous caractérise.»


Aegnor fit quelques pas pour se dégourdir les jambes qui allaient finir par être endolories s’il continuait à rester planter comme un piquet.

« Je vais maintenant répondre à vos autres inquiétudes. Créer un seul clan sera possible, mais ne vous méprenez pas, j'entends ici de faire disparaitre les attaches du sang. Les clans, ou plutôt groupes comme je préfère l'appeler existeront toujours, ce seront simplement des groupes d'idées. Réuni par une façon commune de penser. Par une vision commune de l'avenir et de l'objectif que je compte donner au royaume et qui rassemblera tous les elfes. Voyez cela comme une idéologie. Celle de la pérennité et du progrès. Je sais qu'il est nécessaire que plusieurs idées s'entrechoquent pour donner naissance à la nouveauté. Mais il suffit de faire converger ces idées vers un seul point. Celui de la pérennité et du progrès.»


Le blond se retourna en direction d'Eliowir afin de finir.

« Et celui qui conservera intact l'objectif que nous devons atteindre, cet idéal de pérennité et de progrès. Et bien il s'agira de l'empereur. L'empereur qui sera le médiateur et le garde fou. L'empereur qui se devra de n'avoir qu'à coeur cet idéal. L'empereur qui lui seul prendra la décision unique après avoir pris obligatoirement conseil auprès de chacun de ces groupes dont chacun aura un représentant, formant un conseil restreint autour de l'empereur. Ils ne devront que conseiller ce dernier, là sera leur unique mission pour ne pas donner naissance à ce qui se passe actuellement au sein de notre gouvernement. Oui cet empereur sera la pièce maitresse, l'engrenage qui fera tourner tous les autres, celui au centre de ce mécanisme. »


Un nouveau soupir s'échappa de l'Evanealle.

« Je sais ce que vous allez me dire. Cet empereur serait donc la pièce la plus sensible, le point névralgique qui s'il se grippe, grippera le système, jusqu'à le conduire à sa chute. Car si les bénéfices peuvent être énormes, le risque est très lourd. Il pourrait donner naissance à un tyran ... sauf si ... sauf si l'empereur en question est lui-même contre balancer par un pouvoir, plus grand que lui. Celui à la tête de cet édifice devra obéir à des règles, des règles dont le respect sera garanti par ce que tout être a en commun. Depuis les esprits que nous vénérons, en passant par les dragons, et ce jusqu'aux hommes. Ce pourquoi le continent est défiguré par la guerre. Ce pourquoi, les elfes devront aller combattre aux côtés d'humains et vampires, où ils acquerront l'expérience que vous avez eue pendant votre exil. Je parle bien entendu de la magie. »


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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeLun 22 Sep 2014 - 20:09

Au sourire du prince qui s'estompa, Eliowir ne put que se morfondre et se flageller en son for intérieur, honteux de désavouer ainsi la confiance que le jeune elfe avait placée en lui en lui demandant son avis. Un avis qu'il n'avait pas voulu rendre mensonger, mais qu'il avait su possiblement blessant. Il s'en voulait alors, même s'il savait aussi qu'il aurait été incapable de dire autre chose, de faire autrement. Son dévouement envers les Evanealle lui interdisait de leur mentir, de quelque façon que ce soit, et lui ordonnait de leur obéir, même si cette obéissance pouvait s'avérer blessante par la désillusion qu'elle apportait.

Et si le vieil elfe savait qu'un tel avis aurait eu tout ouïe avec Galadrielle, que jamais elle ne lui en aurait tenu rigueur et au contraire l'en aurait remercié, si ce n'est pour avoir été du même avis et l'assurer dans ses décisions, du moins pour ne pas lui mentir et la conseiller comme il pensait le devoir, il en était tout autrement avec le jeune prince. Il le connaissait peu, celui-ci ayant gardé longtemps ses distances avec la politique elfique. Eliowir n'était alors pas assuré du bon accueil que de tels propos, un peu abruptes et difficiles à accepter pour le jeune passionné que semblait être Aegnor, pouvaient obtenir. Il redoutait alors la réaction du jeune prince. Il redoutait agacement, colère ou pire... rejet. Un nouveau rejet lui aurait semblé tel un deuxième bannissement même si informel et aurait été fatal à son vieux coeur de lion.

Heureusement, visiblement, le prince ne lui en tint nullement rigueur. Certes, il semblait déçu, mais le regard qu'il accorda au vieil elfe ne contenait aucune animosité. Ce n'est alors qu'en croisant ce regard qu'Eliowir se permit de nouveau de respirer, prenant conscience seulement à cet instant d'avoir retenu quelques instants ses inspirations.

Mais ce soulagement ne fut que de courte durée, quand le nom de l'historienne tomba. Lisaë Terendul. Ni plus ni moins. Pour être honnête, toutefois, Eliowir s'en était quelque peu douté. Ce nom, même s'il ne lui vouait aucune haine ni aucune réelle rancoeur, ne put toutefois que le blesser, quand bien même il aurait voulu s'en défendre. Terendul... La jeune elfe avait été si abrupte, si animée d'une haine farouche, d'un désir violent de voir sa perte, sa non rédemption, lui refusant ce qu'une légende lui offrait pourtant, à savoir une possibilité d'absolution... Ce nom ne présageait alors rien de bon pour lui. Pour la lignée Serillëiel surtout. L'historienne ne manquerait aucunement de lapider la mémoire des siens, de sa famille, dans la mémoire des elfes... même si elle n'était pas seule dès lors à controler le contenu de cette mémoire sacrée, contrairement aux Serillêiel qui avaient détenu ce privilège unique pendant des siècles. Eliowir ne put alors que frissonner à ce nom redoutable et préféra cacher la vive émotion qui bouleversait son âme damnée de Serillëiel en baissant la tête, laissant de longues mèches blondes voiler son regard nuit.

Et quand il entendit la suite... "Une mission n'est pas obligée d'être confiée à une et une seule famille." Ainsi voilà donc l'un des changements fondamentaux à venir avec ce prince-là. Ce constat, cette réalité à venir, nécessaire peut-être même, non dépourvue de bon sens le consentait-il, ne pouvait cependant que le peiner. L'affliger. C'était là un pan entier de la culture des elfes, de leurs moeurs, qui s'écroulait. Il entendait son coeur saigner, son esprit se briser sur les lames acérées de cette raison accablante, et son âme se fissurer. Il en aurait pleuré, si ses larmes ne s'étaient pas déjà taries devant la jeune Terendul justement. Mais son âme pleurait pour lui, en silence, dans le for assiégé qu'était devenu son esprit aliéné.

Il entendait les mots, la passion, la raison qui animaient le jeune Prince, mais ne parvenait à pleinement s'accrocher à eux, à pleinement adhérer. Son impression grandissante d'être d'un temps révolu, du temps des elfes de l'ancien monde, ne faisait que prendre tout son sens, toute sa vérité, et il avait soudain l'impression de sentir les doigts glacés de la mort l'étreindre doucement mais sûrement en plein coeur de son crépuscule agonisant.

Les convictions d'Aegnor lui faisaient peur, le faisaient frissonner d'effroi, le glaçaient jusqu'à la moelle. Violence était-elle forcément nécessaire ? Ne pouvait-on pas accorder un peu de... douceur aux vieux elfes tels que lui qui allaient, immanquablement, peiner à accepter et à suivre de tels changements ? Toute cette Révolution n'allait-elle pas tuer les elfes, ce digne peuple si lent aux changements et si prompts au repli sur soi ? Changement oui, il le fallait, les temps sombres qui menaçaient leur monde les y obligeaient, mais à quel prix ?

Eliowir fut incapable alors de répondre quoique ce soit, et se contenta de garder silence, tout en suivant du coin de l'oeil les allers et venues que le jeune prince avait entrepris. Il l'aurait bien imité, devant avouer se sentir engourdi, et par les sentences qu'Aegnor proclamait pour l'avenir des elfes, le déclin d'un temps révolu pour l'avènement d'un autre espérons-le plus prospère, et par la station debout prolongée et l'inactivité. Il ne put toutefois s'y résoudre, fit taire les gémissements de ses membres et de ses muscles prostrés, et resta immobile, telle une statue.

« Je sais ce que vous allez me dire. Cet empereur serait donc la pièce la plus sensible, le point névralgique qui s'il se grippe, grippera le système, jusqu'à le conduire à sa chute. Car si les bénéfices peuvent être énormes, le risque est très lourd. Il pourrait donner naissance à un tyran ... »


Oh oui, si on lui avait demandé son avis c'est effectivement exactement ce qu'il aurait dit. Et contrairement au prince, il ne partageait pas sa confiance quant à un quelconque mode de contrôle. Le gouvernement à plusieurs avait certes ses inconvénients, dont une certaine lenteur, mais avait aussi des avantages considérables. Comme une certaine protection contre un quelconque despotisme. Le controle par la magie, disait-il ? Voilà qui intriguait fortement le vieil elfe. Et qu'il ne manqua pas d'énoncer, d'une voix basse et profonde, où perçait un certain scepticisme.

- Que voulez-vous dire, mon Prince ? Si vous me permettez cette question... De quelles règles parlez-vous ? Et comment donc la magie garantirait ces règles ?

Curieux, oui le vieux lion était curieux. A défaut d'être convaincu...

- Je vous prie de bien vouloir pardonner ma vieille curiosité, qui pourrait vous paraitre outrancière, s'empressa-t-il d'ajouter, tout en offrant une rapide révérence en signe de respect. Ces questions sont déplacées de ma part, j'en suis contrit.
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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeLun 29 Sep 2014 - 11:35

¤ De nouvelles racines IV ¤


Aegnor venait d'exposer ses idées avec conviction. Ce qu'il souhaitait faire, mais aussi ce qu'il allait faire ! Il allait créer ce mode de gouvernance qui germait dans son esprit. Il le fallait. Ce dernier serait cent fois plus efficace que celui qui était en opération actuellement. Il garantirait que l'immobilisme soit à jamais écarter. Il garantirait une évolution et une adaptabilité rapides des elfes. Peut-être trop rapide que cela leur en donnerait le tournis. Mais c'était le prix à payer pour c'être encrassé pendant de trop longue année. Les elfes n'étaient pas des arbres ! Le regard orangé en enflammer d'une certaine passion glisse une fois encore sur l'elfe qui se tenait face à lui. Il y voyait la peur d'un changement bien plus profond encore qu'il ne l'aurait attendu ou même souhaiter. L'Evanealle irait jusqu'au fond des choses, il n'avait pas l'intention de faire les choses à moitié. Non, s'il modifiait, il modifiait tout ou rien ! Malheureusement, ne rien faire n'était pas une option envisageable. Aegnor offrit un sourire qui se voulait rassurant à l'infanticide.

Et la réponse d'Eliowir ne se fit pas attendre, même si elle était plutôt adoucie par la curiosité. Il s'était attendu à une réponse un peu plus virulente de sa part. Ce qu'il contait faire, pouvait susciter de très vive inquiétude, il en avait conscience. Inquiétude qui pouvait entrainer des réactions virulentes. Il comprit rapidement pourquoi le Serillëiel avait su rester passif. Cela le peina une fois de plus.

« Cessez donc cela Eliowir. Votre curiosité est légitime rien de plus. Et je la comprends parfaitement. Le mode de gouvernement actuel à fut peut-être le meilleur il y a de nombreuses années, ou encore lorsque les elfes vivaient encore seul sur Sylvaniel. Mais aujourd’hui, il est incapable de tenir la distance. Il est vieux et dépasser. Nous ne sommes plus seuls aujourd’hui, nous ne pouvons plus nous permettre cette lenteur qui nous caractérise. Oui, ce système ne permet pas de faire face aux dangers qui nous menacent. Il faut donc changer cela, complètement et non faire quelque modification ici et là. Non lorsque la gangrène est installée, il faut couper ce qui fait défaut afin d’éviter qu’elle ne se repende à un élément sain. »


La comparaison du conseil avec un membre gangréner était dure, mais il s’agissait bien de la réalité pour Aegnor.

« Les règles dont je parle Eliowir, définiront l'organisation des pouvoirs qui gouverneront le royaume, le fonctionnement de ces derniers, au sein de quelles institutions ceux-ci pourront s'exprimer, et comment ils le feront. Le pouvoir de faire les lois, le pouvoir de les faire exécuter, le pouvoir de sanctionner leur non-application et j'en passe. Je vois la chose ainsi, l'existence de trois conseils qui entoureraient l'empereur. Un conseil où aurait lieu les débats d'idées quant à la direction à suivre pour le bien et la pérennité du peuple elfique. Un conseil où se déroulerait l'élaboration de décision et loi dans le vu de répondre aux affaires diverses que l'on pourrait rencontrer. Et enfin un conseil plus pratique pour les affaires dites urgentes visant à agir dans l'immédiat afin de mettre fin définitivement à la passivité elfique. »


Le blond marqua une petite pause avant de reprendre.

« Bien sûr, comme je l’ai dit plutôt, j’entrevois un mode de gouvernance où l’empereur aurait une place prédominante puisque lui seul prendrait les décisions. Mais ces mêmes règles viendraient encadrer l’exercice du pouvoir de l’empereur. L’obligation de prendre conseil avant chaque décision auprès d’un conseil éclairé par exemple. Et d’autre obligation à remplir, mais également certaines interdictions. Et comme je l’ai dit, la magie serait l’ultime contrepouvoir à l’empereur. Elle viendrait le contraindre et le démettre si celui-ci venait à dériver de ses fonctions et ne plus agir dans l’intérêt du royaume. J’ai déjà discuté de cela avec le Baptistrel Merithyn Shadowsong. Il est prêt à m’apporter son concours, lier l’empereur à un sceau qui ne lui laissera d’autre choix que de respecter les règles qui régiront le royaume. »


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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeVen 10 Oct 2014 - 23:58

Lui aussi se sentait vieux et dépassé, et le discours enflammé du jeune Prince, aussi enflammé qu les braises de son regard, faisait étrangement écho à cette terrible et fatale sensation.

Oh oui, il comprenait ce discours, et en soutenait même certaines thèses. Couper les membres gangrénées, réformer en profondeur le gouvernement, ne plus s'isoler dans un autarcisme ostracisant, composer et s'allier avec les autres peuples... Oui, tout cela il comprenait et y adhérait. Autant que faire se pouvait pour un si vieil elfe que lui, l'un des dix, peut-être même cinq elfes parmi les plus âgés pour tout dire. Et il comprenait aussi qu'une action forte, que des décisions difficiles, délicates, et bouleversantes devaient être prises. Il aurait aimé trouvé une solution prodigieuse, mais.... Mais les prodiges n'existaient pas.

Il s'efforça toutefois de ne pas sombrer dans sa nostalgie déplacée et accorda toute son attention à la jeune passion qui chantait à ses côtés. Un Empereur, trois conseils, des pouvoirs partagés... Hum pourquoi pas. La théorie semblait si intéressante. Le côté décision unique par l'Empereur le troublait toutefois autant. Quand bien même des règles et des mesures seraient prises pour encadrer ce pouvoir ultime, ce pouvoir absolu. Car oui, selon lui, Conseils ou Triade ou pas, il s'agissait là d'une Monarchie absolue dont on parlait. L'obliger à prendre conseil auprès de la nouvelle triade ? la belle affaire... Car au final, qu'est-ce qui l'obligerait à suivre lesdits conseils ? Rien. En tout cas tel quel.

Sauf peut-être... Oui, sauf peut-être cette mesure impliquant la magie. Et pas n'importe quelle magie, la magie baptistrale ! Il avait visiblement l'accord de Shadowsong déjà. Rien d'étonnant à cela. Mais, si effectivement se tenait là une solution intéressante et viable... le jeune prince avait-il seulement conscience du poids d'une telle magie ? De l'impact qu'elle aurait sur lui, de ce qu'elle l'obligerait à porter à jamais ? Terrible fardeau alors que celui-là. Sans compter que rien ne garantissait que les règles ne pourraient pas, un jour, se contredire. Et qu'adviendrait-il alors de l'Empereur assujetti à cette terrible magie, qui se verrait contraint d'enfreindre les règles de gouvernance du royaume quelque soit sa décision ? De telles situations s'étaient déjà observées, Galadrielle, et lui-même en Conseiller, s'étaient déjà vus, et plus d'une fois, dans de tels marasmes, au pied du mur, se devant de prendre une décision, qui, quelle qu'elle soit, serait contraires à maintes principes elfiques.

Il hésita un instant encore, alors que le silence s'installait presque sereinement entre eux, à répondre de nouveau. Mais visiblement le jeune elfe l'avait déjà enjoint à plusieurs reprises à s'exprimer. Le faire se répéter encore aurait été outrageux. Eliowir se décida donc et, d'une voix étonnamment calme, reprit la parole :

- Votre idée est très intéressante. Et je pèse mes mots. Même si je vois encore quelques points ombrageux et qui pourraient porter à difficulté. Comme le fait que cette contrainte magique... certes seul rempart à l'ultime folie que pourrait apporter la soif d'un tel pouvoir absolu... cette contrainte magique, surtout baptistrale, pourrait aussi s'avérer danger. Et cette fois non pas pour le peuple elfique, ni pour le royaume... mais pour la personne qui y serait contrainte. L'Empereur autrement dit. Cette magie serait un fardeau terrible, redoutable...

Il se tut un instant, et s'arrêta, contemplant un court instant le sol, comme cherchant au mieux ses mots pour expliquer au jeune novice en politique tous les risques encourus. Ce n'est qu'après quelques secondes qu'il releva ses orbes nuits et plongea dans les braises passionnées qui le dardaient alors.

- Votre tante, notre Impératrice Galadrielle, et moi-même en tant que Conseiller, nous sommes déjà vus confrontés à des choix difficiles. Des situations inextricables, où, quelque soit la décision prise, celle-ci contreviendrait à nos principes ou nos règles et nos lois. Nous avons dû faire parfois des choix cruels, difficiles, délicats... que nous avons certes regrettés ensuite quand bien même nous savions avoir fait le meilleur choix possible. Du moins le moins pire. Imaginez alors une telle situation sous une contrainte magique telle que vous la décrivez...

Il secoua la tête, avant de reprendre, plus posément mais d'un ton des plus sérieux :

- Les conséquences pour l'Empereur seraient terribles. Il faudrait, pour éviter de telles situations, peser chaque règle, savamment, les comparer aux autres pour vérifier qu'elles n'entrent jamais en conflit. Et ce pour chacune d'elles. Et même encore ainsi, rien ne garantira qu'une situation hors du commun ne viendra jamais enrayer le mécanisme. Sans compter que poser ainsi chaque règle mettra... des années, des dizaines d'années au mieux..

Il secoua de nouveau la tête, un air réellement impuissant étirant ses traits fatigués.

- Je ne dis pas que votre solution est mauvaise en soit, mon Prince. Elle a du bon, un fort potentiel. Mais elle comprend aussi des risques majeurs. Une certaine folie aussi, avoua-t-il, un fin sourire s'esquissant enfin sur ses lèvres pâles et couturées.

Lui arrachant une légère grimace alors qu'il sentait ses cicatrices s'étirer sous ce rictus.

- Et j'avoue, piteusement, ne pas pouvoir vous proposer mieux. J'aurais tant aimé pouvoir vous donner une solution sans risque pour personne, et merveilleusement pensée dans toute son équitabilité. Mais comme vous l'avez dit pour notre gouvernement actuel... je suis vieux et aussi dépassé que lui. Ce temps, ces décisions, ne m'appartiennent probablement plus. Ce n'est pas pour rien que Galadrielle s'est retirée du pouvoir. Notre temps est sans doute révolu...

Oui, révolu. Et était venu le temps de la jeunesse, de la fougue et de la passion, dirait-on. De la révolution disaient ces jeunes...

- Mais j'admire votre passion, mon Prince. J'espère qu'elle sera gage de renouveau et de prospérité pour notre peuple, que vous saurez lui insuffler cette fougue qu'est la vôtre, cette volonté de changer, de tourner la page, et de construire un autre avenir. Oh oui j'espère que vous saurez leur transmettre cette force-là, termina-t-il dans un souffle, se perdant un instant dans ces songes.

Avant de finalement s'ébrouer pour se forcer à revenir à la réalité.

- Je vous prie de me pardonner mon égarement, murmura-t-il soudain confus d'être pris en flagrant délit de possible folie.

Oui, folie, c'est ainsi qu'il nommait ses égarements dans ses sombres pensées, quand il ne se perdait pas dans un dialogue intérieur entre lui et ses voix...

Et autant pour reprendre contenance que pour changer de sujet, il glissa une main dans sa tunique, pour en ressortir un parchemin roulé.

- Si vous me permettez, mon Prince, voici un document, qui, j'en suis sûr, vous sera fort utile. Il détient toutes les informations que j'ai pu obtenir lors de mes différents... voyages... au sujet de nos nouveaux ennemis nommés alayiens et serviteurs du Néant.

Il laissa le vieux parchemin entre les mains du jeune elfe, avant de rajouter, un brin embarrassé :

- Vous n'êtes toutefois pas le seul détenteur de ce document, j'en suis d'avance désolé. Je l'ai également remis à l'Empereur actuel, l'ancien conseiller Eliwyr Meraneon, ainsi qu'à notre Général, Artaher Terenedul. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, mais j'ai pensé...

"Que j'étais redevable à Eliwyr. Et que j'avais besoin de ce laisser-passer auprès de Terendul pour vous voir..."

- que ces documents leur seraient aussi utiles et primordiaux.

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MessageSujet: Re: Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Deux lanciers [PV: Eliowir Serillëiel] Icon_minitimeMer 15 Oct 2014 - 17:57

¤ Le fardeau ¤


Un fardeau, c'est déjà ainsi qu'Aegnor voyait la fonction d'Empereur, c'est ainsi qu'il voyait une fonction du pouvoir. Une plaie, une chose néfaste, oui il haïssait cela et pourtant il y aspirait. Pouvait-on dire qu'une personne haïssant le pouvoir serait le plus apte à remplir une telle fonction ? Il l'était autant qu'une personne l'aimant trop, au moins avait-il le moins de chance de se laisser corrompre par lui. Cela n'avait donc au final, au regard de l'elfe, aucune espèce d'importance que ce fardeau soit léger ou lourd. Au contraire puisqu'il était parti dans le sacrifice de ses intérêts propres au profit de celui du royaume, puisqu'il avait décidé de faire du reste de sa vie une séance de flagellation autant qu'il aille jusqu'au bout, car personne n'aurait l'idée, voir même le cran de mettre en application ses idées avant la fin des elfes. Oui, l'Evanealle était donc déterminé et prêt à endurer cela. Mais peut-être pas autant qu'il ne le pensait.

« Je suis conscient de cela Eliowir, il est vrai que toute décision devra être murement réfléchi et fait en sorte qu'aucun, ou du moins, un minimum de blocage est lieu. Mais il faudra également prévoir des mécanismes de réformation, de transformation qui permettront d'adapter les règles auxquelles est soumis le roi aux évolutions du temps. Je me suis déjà attelé à cette tâche. »


Le blond soupira légèrement alors que ses yeux de feu glissaient vers le sol, le regardant un instant avant qu’il ne reprenne avec conviction.

« Néanmoins ! Vous parlez de risques, de contraintes, de conséquences terribles qui attendraient l’empereur soumis à de telles règles par la magie Baptistral. Mais quel peuple avancerait si son dirigeant ne fait rien ? Quel peuple avancerait si son dirigeant ne prend pas lui-même des risques. Qui suivrait un être qui se contente de rester en retrait sans mettre en avant sa personne au danger ? Un grand pouvoir entraine de grandes responsabilités. Voilà un adage qui a été oublié par ceux qui dirigent actuellement le peuple elfique. Voilà un adage que je vais mettre en pratique ! Porter le fardeau que vous décrivez fait partie de ces responsabilités selon moi. Puisqu’il n’y a, à l’heure actuelle, aucune autre meilleure alternative, alors c’est ainsi qu’il en sera. »


Un léger sourire orna les lèvres du prince.

« Il faut effectivement un brin de folie pour entrevoir un tel projet Eliowir, mais je pense qu'il en faut pour tous les projets de grandes envergures. »


Le sourire de l'Evanealle s'évapora ensuite, mais une lueur amicale demeurait dans le regard de l'empereur en devenir.

« Vous n'êtes pas si dépassé que cela Serillëiel, puisque vous êtes vous-même persuader que des changements sont nécessaire. Peut-être est-ce moi qui suis un peu trop en avance »


Enfin l'infanticide s'approcha en sorti un document recelant les informations qu'il avait pu glaner au sujet des Alayiens. Voilant une chose qui lui serait assurément utile. Il rajouta par la suite qu'il avait donnée cela à Artaher, après tout, c'était lui qui risquait d'en avoir le plus besoin pour mieux connaitre ses adversaires. Mais il l'avait également remis à Eliwyr. Aegnor mentirait s'il disait que cela ne le fâchait pas quelque peu, mais il comprenait, aussi ne le releva-t-il pas. Au contraire, c'était plus sage ainsi. Le blond l'attrapa et s'inclina légèrement en remerciant Eliowir.

« Merci pour cela Eliowir. Ils nous seront en effet plus que nécessaires, pour tous les elfes. Connaitre son adversaire est une chose primordiale pour le défaire, aussi bien par les armes que par la parole. »


Le blond ouvra brièvement le parchemin pour le lire en travers, retenant quelques points essentiels qui semblaient ressortir à première vue avant de le ranger, il le lierait plus ne profondeur plus tard. Il ne comptait pas être impoli s'enfonçant dans la lecture et laisser attendre son interlocuteur.

[HRPG: Je pense que l'on va sur la conclu Eli, a moins que tu ne vois un autre point à soulever.]
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