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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
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Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE

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MessageSujet: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeJeu 19 Juin 2014 - 19:29


Lorsqu’il revint à lui, la première chose qu’il ressentit fut la lourdeur de son corps groggy qui lui semblait peser des tonnes. Dans la noirceur de ses paupières closes, il se réveilla lentement, ressentant avec difficulté ses alentours immédiats, comme si son être était parcouru de fourmis qui l’engourdissaient. Les picotements se ressentaient surtout dans ses jambes et ses mains, et il se sentait à la fois légèrement oppressé et vidé de son énergie. Il reposait sous une chaleur diffuse, mais se sentait légèrement froid, comme sous le coup d’une mauvaise fièvre débutant tout juste, inconfortable mais pas encore au point de le terrasser… Ouvrant les yeux après ce qui lui parut être une éternité, il regarda le plafond de bois sans totalement se retrouver dans cet univers-ci. Comment était-il arrivé là exactement ? Ah oui… ça lui revenait. Il avait usé d’un sortilège de magie vampirique qui lui avait pompé une grosse partie de son énergie car mal contrôlé et encore peu à sa portée. Il s’était épuisé d’un coup et avait sombré dans l’inconscience pendant un moment. On l’avait donc déplacé. Probablement chez lui d’ailleurs, le lieu, le peu qu’il en voyait, du moins, ne ressemblait pas vraiment à une cellule de prison. Dommage, Aranël aurait adoré le savoir là-bas, il en était certain. Mais tient d’ailleurs, où était-il ? Pourquoi n’était-il pas près de lui ? Il n’avait pas dû plus apprécier qu’on l’arrête comme un malpropre. Sa mère non plus, il en était certain. Ah… il avait dû rater pas mal de choses, quand il était endormit. Dommage, c’était quelque chose qu’il aurait bien voulu voir. Ou bien son père, lâche, n’avait-il rien expliqué au reste du clan ? Impossible de le savoir pour le moment.

Inspirant un peu, il se rendit vite compte qu’il avait la bouche, et la gorge, sèches et qu’il avait un peu de mal à déglutir. Faisant fi de cela, il se décida à bouger. La tête tout d’abord, pour obtenir de la pièce une autre vue que celle du plafond, aussi… merveilleusement boisé fut-il. Le mouvement, cependant, lui arracha une plainte instinctive lorsqu’une dague de souffrance bondit depuis la base de son crâne et sa nuque et se dispersa dans sa tête comme une décharge. Serrant les dents, il referma les yeux un instant, sa nuque et ses tempes pulsants affreusement sous une migraine carabinée qu’il n’avait pas sentis auparavant du fait de sa position. A présent cela dit, il la sentait parfaitement. Inspirant profondément, il ouvrit de nouveau les yeux, en clignant plusieurs fois pour chasser les étoiles blanches qui habitaient sa vision et l’empêchait soudain d’y voir clair. Se tournant lourdement et gauchement sur son flanc, avec un ‘hmf’ légèrement teinté de douleur, il reposa la tête sur l’oreiller de plume, des mèches lui tombant en bataille sur le visage. Il se calma, reposant simplement là, alors qu’un bruit alentour lui indiquait qu’on entrait dans la pièce. La haute ombre de son père vint obscurcir ses alentours immédiats et lui arracha un nouveau soupire mais guère davantage. Il n’avait vraiment pas envie de lui parler, là tout de suite. En fait si il pouvait ne jamais plus lui adresser la parole, ça aurait été parfait… malheureusement les choses n’étaient pas si simple ou si bien définie et même si il n’avait pas envie de voir son patriarche, il fallait bien jouer le jeu. Se remémorant rapidement les conclusions qui lui étaient venues avant qu’il ne parte sucrer les fraises, il prit sur lui et tenta à nouveau de se redresser…

« Père » dit-il simplement, la voix lasse, détachée. Il regarda son frère, son jumeau, toujours fidèle, présent à ses côtés. Mais il se devait de lui épargner cette discussion-ci. A voix basse, il lui demanda de sortir, un moment, un simple petit moment, ce que fit Aranël avec réticence. Il lui dédia l'ombre d'une expression fugitive mais tendre, avant de reporter son attention sur son paternel...

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MessageSujet: Re: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeMar 24 Juin 2014 - 18:39

A l'extérieur de la vaste demeure de la famille Terendul, le crissement léger des insectes nocturnes avait lentement cédé la place aux premiers gazouillis des oiseaux les plus matinaux, tandis que loin à l'est de la forêt elfique, le ciel commençait peu à peu à s'éclaircir des première lueurs de l'aube du jour naissant. A mesure que les pénombres de la nuit s'estompaient, les étoiles qui parsemaient la voûte céleste semblaient s'éteindre une à une, comme si cela devait leur permettre de mieux se préparer à briller de nouveau la nuit suivante. Incapable de fermer l'oeil, Artaher avait passé la majeure partie de la nuit à contempler la lente course de cette multitude infinie de points lumineux, assis sur un large banc d'extérieur, superbe ouvrage de bois qui avait été offert au jeune couple elfique à l'occasion de leur mariage. Une même question revenait sans cesse interpeller son esprit : comment devait-il réagir ? Non, comment devaient-ils réagir ? Lisaë et lui avaient en effet eu une longue discussion à propos de ce qui s'était déroulé la veille au soir, mais aussi rare cela pouvait-il être, cette fois, même la gardienne des savoirs et archiviste de la Grande Bibliothèque ne semblait pas avoir de réponse satisfaisante à apporter à cette question. Rien d'étonnant, en vérité, comment pouvait-on attendre d'une mère si douce et attentionnée qu'elle put garder la tête froide en apprenant que son propre enfant s'était laissé séduire par la sombre magie des ténèbres, celle-là même que privilégiaient habituellement les ennemis de leur peuple ? Ce d'autant plus qu'Artaher se révélait bien impuissant à apaiser les tourments de son épouse, et pour cause : lui-même n'était pas encore parvenu à vaincre ses propres angoisses.

Tête penchée vers l'arrière pour mieux embrasser du regard le spectacle que lui offrait la nuit mourante, le général elfique inspira lentement et profondément, bloqua sa respiration une longue seconde, puis laissa échapper un long soupir. Dracos avait certainement fort à faire pour protéger le continent de la folie dans laquelle les vampires et les humains l'avaient plongé, mais ne pouvait-il guère s'accorder un instant de répit pour venir adresser un signe quelconque susceptible d'aiguiller le colosse sur la façon dont il pouvait aider son garçon ? Évidemment, il semblait déraisonnable d'accorder la priorité de l'esprit protecteur à un seul enfant quand tant d'âmes étaient menacées par le Néant et l'Alayia en général, mais pour Artaher, la question ne se posait même pas : c'était quand même de son fils qu'il s'agissait ! Et à ses yeux, chacun des trois triplés valait largement tous les sacrifices que l'on eut pu imaginer.

Le général grimaça lorsqu'une douleur lancinante vint lui étriller les épaules. Combien d'heures avait-il passé dans cette froide immobilité ? Trop sans doute, c'était du moins ce que semblaient vouloir lui faire comprendre ses muscles endoloris par un tel traitement. Lentement, le grand elfe se redressa et s'étira avant de se lever pour retrouver les siens à l'intérieur de la maison familiale. Il croisa Lisaë dans le petit salon de lecture qui occupait un angle de leur demeure. La jeune elfe y était penchée sur un ouvrage dont il n'était pas difficile de deviner le contexte. Elle avait probablement passé la nuit à chercher une solution dans ses précieux livres et semblait aussi exténuée que l'était l'officier commandant des armées elfiques. Ils échangèrent un regard triste mais ne s'accordèrent pas un mot, l'érudite se limitant à un signe de tête négatif pour toute réponse à la muette question que lui avait adressée le regard bleuté de son mari. Toujours rien. Silencieux, Artaher se détourna et laissa son épouse à ses recherches pour diriger ses pas vers les chambres de ses enfants. Il passa sans un bruit devant la porte d'Enetari derrière laquelle l'adolescente était probablement encore profondément endormie et vint s'immobiliser devant celle qui donnait sur la chambre de ses fils. Il hésita un instant, aussi surprenant cela pouvait-il paraître de la part d'un être si impulsif, déterminé et sûr de lui en temps normal, puis se décida à laisser sa main peser sur la poignée.

La porte s'ouvrit sans bruit et le général put s'avancer tout aussi silencieusement dans le repaire des jumeaux. Son regard méthodique de militaire enregistra immédiatement le lit abandonné de son aîné et la silhouette de ce dernier aux côtés de la forme allongée de Nómin. Artaher laissa entendre un discret salut, davantage pour signifier sa présence que pour quoi que ce soit d'autre. Aranël n'eut aucune réaction et ne lui accorda pas même un regard, mais sans doute était-ce mieux ainsi. Ils restèrent ainsi sans échanger le moindre mot un long moment, jusqu'à ce que Nómin s'éveilla lentement.

« Bonjour, mon fils. »

Trois mots, prononcés presque timidement, furent tout ce que ses lèvres parvinrent à formuler pour l'instant. Le général conserva un mutisme strict tandis que le plus jeune des deux jumeaux s'efforçait de convaincre son grand frère de quitter les lieux et se révéla même remarquablement patient, attendant que la porte se fut refermée pour finalement s'accorder le droit de bouger. Sa main vint s'emparer d'une chaise qui trônait près d'un bureau non loin du couchage où reposait le jeune adolescent et le colosse s'installa du mieux qu'il le pouvait sur ce siège peu adapté à sa carrure. Lorsqu'il eut finalement trouvé une position à peu près confortable, Artaher laissa son regard d'acier contempler le visage de son fils un long moment avant de détourner les yeux pour les poser sur le bureau avoisinant. Il avança une main en direction d'une série de parchemins sur lesquels on pouvait trouver de multiples croquis dont la signification échappait alors totalement à la compréhension de l'officier. Sourcils froncés, le général eut une moue dubitative devant son incapacité à déchiffrer ce dont il s'agissait et c'est en ramenant son attention sur son fils qu'il reprit finalement la parole et brisa le mur de silence qui les séparait alors :

« C'est joli. On dirait... »

Il retourna le croquis dans un sens puis dans l'autre :

« Bon, d'accord. Je ne sais pas à quoi ça ressemble, je ne sais même pas dans quel sens ça doit se regarder en fait. Un autre de tes mystères, je présume ? »

Sa voix était calme, étrangement paisible, comme si tout ce qui s'était passé la veille n'avait été qu'un mauvais rêve. Cependant, chassez le naturel, il revient au galop disait le proverbe, et ceci semblait également pouvoir s'appliquer aux elfes ou du moins cela s'appliquait-il à celui qui se tenait en ce moment assis sur une chaise trop petite pour lui. De fait, les attitudes du général d'armée revinrent rapidement éclipser celles du père et son ton, autant que son regard, se firent un cran plus martial tandis qu'il reprenait, non sans que sa voix ne laisse transparaître une pointe de regret toutefois :

« Tu as conscience, je suppose, que ce qui s'est passé hier soir n'était pas anodin... »

Artaher laissa sa phrase en suspend et le silence retomba dans la pièce, invitant le jeune elfe à s'exprimer lorsqu'il en aurait la force... ou l'envie.
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MessageSujet: Re: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeVen 27 Juin 2014 - 12:17


Bonjour n’était pas vraiment le terme qu’il aurait employé. Parce qu’il ne s’agissait pas vraiment d’un bon jour justement… Que les codes de salutation pouvaient être ironiques et étriqués parfois. Il sortait d’une inconscience prolongée, avait manqué se vider entièrement de son énergie à cause d’un sort en partie manqué et à présent, il avait l’impression diffuse de s’être fait passé dessus par une horde de dromadaires furieux. Il était fourbu, migraineux et avait envie de retourner dormir. Mais à part ça c’était une bonne journée, évidemment. Même si une discussion était nécessaire, cela ne signifiait pas qu’elle était appréciée et attendue avec impatience, c’était même tout le contraire. Il aurait pu demander à Aranël de rester, mais pour une fois, il ne voulait pas le mêler à ce dont ils devaient parler quand bien même l’utiliser à ses fins aurait probablement été un atout de plus. Jouer la force en le mettant en colère ne résoudrait pas cette situation-là… et puis il était trop fatiguer pour supporter les hurlements à l’heure actuelle. Tout ce dont il avait envie, c’était de se rouler en boule dans ses draps et de retourner au pays des rêves. Il essaya de s’installer avec plus de confort pour sa pauvre tête, observant son père qui n’avait pas l’air de savoir où il voulait se mettre… En même temps, la pièce n’était pas vraiment prévue à son effet. Il avait rarement vu plus mauvaise journée, si on omettait la fois où il avait glissé au bord d’un ruisseau en pleine rivière et atterrit dans l’eau glacée. Etrange d’ailleurs, comment il passait de soucis tout enfantins à des soucis beaucoup plus grave en quelques années. Enfin, sans doute était-ce là le lot des jeunes gens en pleine maturité.

Mais cela n’avait guère d’importance pour l’instant. Il savourerait cette ironie-là tranquillement lorsqu’il serait ‘seul’. Ou donc, quand il serait avec son frère jumeau. En attendant, il avait un paternel qui ne savait pas quoi faire de lui-même en plein milieu de son espace vital. Pire encore, au milieu du sanctuaire de sa chambre. Mais hélas, tant qu’il ne pourrait pas se lever, il faudrait bien supporter cette contrariété. Son regard ne le quitta pas, alors qu’il tentait d’évoluer à peu près sereinement dans la pièce. Un regard qu’il resserra sensiblement en le voyant porter la main sur ses parchemins… Il n’aimait pas qu’on touche à ses affaires sans permission, et encore moins ses travaux d’inventions. Le geste, même anodin, lui fit mal aux temps et à la tête, alimentant sa migraine. Malgré cela, il aurait presque pu trouver le geste burlesque, de la part du soldat qui ne devait pas comprendre grand-chose à ce qu’il avait pu étaler sur ces vélins. La tentative de se montrer engageant ne passait pas inaperçue, surtout de sa part à lui qui l’amenait avec la subtilité d’un… et bien d’un ours, ce qui tombait plutôt sous le sens. Il ne réussissait pas très bien à vrai dire, mais enfin… au moins essayait-il, non ? Quoi qu’il aurait pu aussi décider de se vexer. Mais se vexer lui aurait demandé de l’énergie et il avait la flemme pour le moment, et l’excuse toute trouvée de son inconscience et de son état peu glorieux pour appuyer intérieurement cette décision.

Muet, il faillit simplement se fendre d’un rictus en voyant les beaux efforts de son paternel tomber à l’eau, torpillés par nul autre que celui qui les produisait. Ben tient. Ça n’avait pas mis longtemps à arriver. Il allait devoir se lever plus tôt que ça pour le prendre au piège. Cependant, il dédaigna la question réellement importante, n’ayant de toute façon pas envie de répondre à ce qui n’était ni plus ni moins que la plus simple logique. Evidemment qu’il en avait conscience ! Le prenait-il en plus pour un imbécile ? Voilà qui aurait été la cerise sur le gâteau en décomposition. « Ce sont des croquis pour un objet volant » dit-il à la place, expliquant les étalages de notes « Un objet qui permettrait de voler comme un dragon. J’ai étudié les structures corporelles de plusieurs sortes d’oiseaux pour affirmer mes croquis et calcules. Mais c’est difficile. Reproduire une ossature ou l’action des plumes et la pénétration dans l’air est assez simple, transférer tout cela à une morphologie draconique l’est beaucoup moins. Leurs articulations ne fonctionnent sensiblement pas de la tête manière… » Parler lui faisait mal à la tête également et il se fendit de l’ombre d’une grimace. « Passez-moi un peu d’eau, je vous prie… j’ai la gorge sèche »
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MessageSujet: Re: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeJeu 3 Juil 2014 - 20:32

Le regard azuré du général elfique revint se poser sur les croquis qu'il s'était vainement efforcé de déchiffrer pour introduire la conversation. Pensif, il écoutait silencieusement les explications que lui donnait son fils, lesquelles ne manquaient d'ailleurs pas de chatouiller la curiosité de son esprit de militaire. Difficile en effet de ne pas se laisser distraire par les perspectives qu'un projet tel que celui que venait de lui présenter le jeune inventeur pouvait ouvrir. Lentement, Artaher inclina la tête comme pour essayer d'aborder les nébuleux schémas sous un angle légèrement différent maintenant qu'il savait ce qu'ils représentaient. Il aurait été bien présomptueux de sa part que de prétendre les comprendre mais au moins pouvait-il maintenant effectivement discerner des formes susceptibles d'être assimilées à des ailes. Donner à des bipèdes la capacité de voler tels les dragons, voila qui ne manquait pas d'ambition mais après tout, chacun à leur manière les Terendul n'étaient-ils pas connus et reconnus pour leur volonté d'aller perpétuellement de l'avant ? Beaucoup d'elfes auraient pu s'amuser d'une idée si novatrice, pire encore, beaucoup parmi eux auraient dénigré le projet du jeune adolescent et argué son impossibilité en prétextant que si les elfes avaient dû voler, les Esprits les auraient gratifiés d'ailes comme celles des dragons ou des oiseaux. Artaher ne serait pas de ceux là, notamment parce qu'il connaissait suffisamment bien son plus jeune fils pour savoir que ce dernier n'était pas du genre à poursuivre des rêves inatteignables : si Nómin pensait sincèrement pouvoir faire voler un elfe, alors l'un d'eux serait un jour capable de contempler le monde du point de vue d'un dragon sans qu'il lui fut nécessaire de chevaucher l'une de ces nobles créatures. Quant à déterminer l'identité du premier à profiter de semblable expérience, il n'y avait pas là non plus énigme bien mystérieuse. En fait, à peine cette question lui avait-elle effleuré l'esprit que le visage du général se tournait instinctivement en direction de la porte derrière laquelle on pouvait aisément deviner les impatientes trépidations de l'aîné de la fratrie.

Le colosse elfique laissa affleurer un discret sourire au coin de ses lèvres, puis ramena son attention sur les croquis, plissant les yeux tandis qu'il s'égarait brièvement à imaginer les applications militaires d'une telle invention. Son esprit vit se succéder des images de bataillons d'archers elfiques volant au dessus du champs de bataille pour arroser les ennemis de leur peuple de leurs flèches sans craindre les épées de leurs assaillants, des forces d'interventions capables de se mouvoir plus rapidement que les plus rapides détachements de cavalerie, et d'infinies possibilités stratégiques. Lorsqu'elle serait mise au point, cette technologie changerait définitivement la guerre telle qu'Armanda la connaissait, c'était une absolue certitude.

La voix de Nómin réclamant de l'eau tira le général de ses pensées guerrières. Il acquiesça d'un signe de tête avant de tendre ses larges mains en direction d'une carafe et d'un verre posés sur un plateau non loin de là. Alors qu'il versait le liquide translucide dans le verre, il commenta simplement :

« Soyez prudents. »

Il n'était sans doute pas utile de préciser qu'il faisait alors référence aux essais auxquels ne manqueraient pas se livrer les jumeaux Terendul lorsque le projet passerait du stade de simple dessin sur du parchemin à un premier prototype opérationnel ou du moins supposé l'être. D'un geste, Artaher présenta le verre d'eau à son fils avant de reprendre sa place pour laisser peser un regard pensif sur le jeune elfe. Il attendit silencieusement que l'adolescent se fut rafraîchi pour reprendre, ramenant brutalement la conversation sur le sujet qui avait initialement motivé sa présence :

« Connais-tu d'autres sorts de la magie des ténèbres ? »

Lentement, le général se redressa pour rectifier sa position sur une chaise décidément trop étroite avant de poursuivre son interrogatoire :

« Tu m'as affirmé que personne ne t'avait enseigné le sort dont tu as usé hier soir, je veux bien le croire mais alors comment l'as-tu appris ? »

Un silence suivit, difficile épreuve pour les nerfs de l'ardent général dont la patience n'était pas vraiment la plus grande vertu. En vérité, le simple fait de conserver une intonation de voix qui se voulait douce et paisible requérait déjà un profond travail sur la maîtrise qu'avait l'officier de son impulsivité. S'il n'y avait l'inquiétude instinctive du père craignant pour son enfant, sans doute l'aurait-il déjà empoigné pour le secouer comme un prunier et réclamer des explications pour un comportement qui lui semblait effleurer dangereusement ce qu'il ne pouvait qualifier autrement que comme de la haute trahison. Mais voilà, c'était de son fils dont il s'agissait et cet argument valait mieux que tout autre à cet instant. Baissant les yeux, Artaher se rendit compte que ses doigts malmenaient nerveusement l'accoudoir de sa chaise, geste qu'il interrompit tandis qu'il s'efforçait de convaincre l'adolescent de sa bonne foi :

« Je veux seulement m'assurer que tu vas bien, Nómin, et ce que j'ai vu hier ne peut que me faire m'interroger. Comme ta mère d'ailleurs, sais-tu seulement qu'elle n'a pas fermé l'oeil de la nuit ? Elle cherche des réponses dans ses livres, et tu la connais, elle ne s'arrêtera pas avant d'en obtenir. »
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MessageSujet: Re: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeJeu 10 Juil 2014 - 18:56


On ne pouvait pas vraiment prétendre que la communication était leur point fort à tous les deux. Le vieux était franchement incapable d’avoir l’air sympathique longtemps et s’y prenait comme un manche la plupart du temps, au moins avec lui. Mais de toutes façons, il n’était pas doué en général, un militaire quoi. Et lui ? Et bien il fallait le reconnaître, même si il était doué avec les mots, il ne parlait pas souvent et lorsqu’il le faisait c’était trois fois sur quatre à son frère et le reste partagé entre sa famille et ses connaissances. Et il n’avait pas beaucoup de connaissances. Donc pas grand monde. Et ça n’aidait pas à le faire parler bien évidemment, si non ce n’était pas drôle. Mais si ce n’était pas drôle c’était au moins logique, à moins de parler à un arbre ou à son miroir, ce dont il n’avait pas l’habitude. Qu’il soit un peu plus original que la moyenne, soit, mais de là à virer complètement toqué, il y avait un pas. Quoique… peut-être que, justement, son paternel le croyait toqué pour se comporter ainsi. A l’idée, il l’observa d’un œil légèrement suspicieux alors que l’autre se tournait pour lui attraper de quoi se désaltérer. Est-ce qu’en plus de faire toute une histoire parce qu’il avait utilisé la magie vampirique, il allait le croire fou ? Dracos, il espérait que non, car alors ses bonnes résolutions de ne pas trop faire de vague histoire de se débarrasser un jour de sa surveillance tomberaient en miettes. Cependant, il abandonna bien vite l’idée, n’ayant de toute façon pas grand-chose pour l’étayer, et se contenta de cligner des yeux avec lenteur. Soyez prudents ? Hm… quelque chose lui disait que ça ne serez pas le cas. Son frère et lui étaient des casse-cous instinctifs alors il fallait bien se douter que non, ils n’allaient pas être prudents, bien au contraire même. Encore moins si il parvenait à réussir sa création d’ailleurs. Lui aussi voudrait l’essayer avec son frère ! C’était bien normal après tout, puisque c’était la sienne.

Il prit le verre avec un signe de tête s’apparentant à un remerciement avant de boire lentement son verre d’eau. La fraicheur du liquide aida sa gorge irrité et sèche et il lâcha instinctivement un petit soupir de soulagement et de bien-être. Ça faisait du bien, inutile de le nier. Il avait l’impression d’avoir traversé un désert de jour. Sa soif apaisée, il déposa le verre sur la petite table de nuit en bois sans paraître prêter grande attention à son paternel, restant emmuré dans un silence pensif. Pas qu’il ne puisse pas répondre, loin de là, mais d’une part il n’avait pas forcément d’envie particulière de se lancer dans l’arène, et d’une autre part il soupesait ce qu’il pouvait dire et comment il pouvait le dire, pour essayer de guider cette conversation dans des eaux relativement moins désagréable pour lui. Finalement, cependant, il opta pour une réponse bien différente de celles qu’il avait tout d’abord imaginé. « D’obtenir quelle réponse, je me le demande… » Il lui fallut un effort pour supprimer l’infime trace de cynisme dans sa voix. « Elle plus que vous, d’ailleurs. N’est-ce pas elle qui m’a toujours encouragé à m’instruire sur tous les sujets possibles et imaginables ? N’est-ce pas elle qui m’emmenait dans la bibliothèque impériale et me laissait avec pour seules nourrices les livres que je pouvais dénicher ? Pourquoi donc ma mère s’angoisserait-elle de me voir accomplir ce qu’elle-même prise de tout son être ? » Il vrilla son regard gris et froid sur la silhouette paternelle, marquant une pause avant de reprendre dans un souffle étrangement paisible. « Je suis désolé de vous le dire une fois de plus, mais votre dégoût de la magie vampirique ne vient que d’un cruel manque d’ouverture d’esprit et de pensées utilitaires. Mon frère est doué avec des armes, plus que tout autre pour son âge, ma sœur sera une magicienne de talent… ma force à moi, c’est de voir ce que les autres ne voient pas, de penser ce que les autres ne pensent pas »

Il détourna de nouveau son regard pour le poser sur la porte. « Vous voyez simplement des vampires, lorsque vous pensez à leur magie. Je vois un fabuleux potentiel et des mécanismes intriguant qui peuvent nourrir mon esprit là où d’autres choses me laisse ennuyé et froid. Quel mal y a-t-il à ça je vous le demande. Même votre futur Empereur n’a rien vu à y redire. Voudriez-vous donc vous complaire dans votre haine en passant à côté d’opportunités parfois précieuses ? Faites donc, ce n’est pas mon cas. Et soyez rassuré, je vais parfaitement bien, mis à part ma condition présente. Oui je connais la magie des ténèbres et oui je vais bien, c’est deux affirmations peuvent aller ensemble…. »

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MessageSujet: Re: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeVen 18 Juil 2014 - 11:35

Attendre n'avait jamais vraiment été facile pour lui, et ce n'était là un mystère pour personne tant la fougue, que beaucoup qualifiaient d'ailleurs plus volontiers de précipitation ou de brusquerie, du général elfique était célèbre parfois même au delà du cercle de ses connaissances. C'était ainsi, l'inaction l'avait toujours pesé et d'aussi loin qu'il put se souvenir, il n'avait toujours été que mouvement : action-réaction, attaque-parade, question-réponse. Et c'était justement l'attente d'une réponse qui en ce moment pesait de tout son poids sur les nerfs de l'impatient général. Sur l'accoudoir de son siège, ses doigts avaient machinalement repris leurs mouvements saccadés, troublant le silence de la chambre d'un tapotement que l'on devinait agacé, mais pas seulement : derrière cette apparente fébrilité se dissimulait bel et bien une discrète pointe d'anxiété. Curieux paradoxe que celui-là d'ailleurs, Artaher attendait la réponse de son fils autant qu'il la redoutait, ou plus exactement, autant qu'il redoutait les conséquences qui découleraient peut-être des prochains mots que prononcerait l'adolescent.

Lorsque Nómin consentit finalement à laisser entendre sa voix, le général elfique avait instinctivement bloqué sa respiration tandis que ses épaules s'étaient crispées, exactement comme ... comme avant un combat, et plus précisément pendant la fraction de seconde précédent l'instant où il dégainait ses épées. A l'instar des muscles de ses épaules, ce furent bientôt ses mâchoires qui se crispèrent, puis ses doigts qui eux s'étaient resserrés sur son siège au point d'arracher un craquement plaintif au bois dont il était composé. Car ce qu'il entendait en ce moment ne lui plaisait pas beaucoup. Pas du tout même. Non seulement, le jeune elfe alité avait-il esquivé les questions de son père, de fort habile manière certes mais en oubliant un peu trop facilement la rigueur d'un esprit entraîné aux arts militaires. Dans l'armée, une question demandait toujours une réponse à la fois claire et concise, il s'agissait là d'une règle de base dans la gestion des communications et Artaher n'avait pas vraiment l'habitude de s'entendre répondre à ses questions par d'autres questions justement. Soucieux de ramener la conversation sur le sujet essentiel, il prit soin d'évacuer rapidement les questions annexes :

« Ta mère a toujours aimé les livres, il n'y a rien d'étonnant à ce que ce soit elle qui t'ai accompagné dans la découverte de la lecture lorsque tu as commencé à manifester ton intérêt pour la connaissance. Tout comme j'ai accompagné Aranël tandis qu'il se découvrait des talents à l'épée ou que nous avons confié Enetari à Merithyn pour qu'elle puisse faire fructifier son potentiel magique. »

Il s'appliquait pour ne pas hausser le ton car il ne fallait surtout pas que le jeune garçon décida de se murer dans le silence, mais force était de reconnaître que cela lui coûtait nerveusement parlant.

« Tu es un garçon intelligent, Nómin, mais tu es encore jeune. Très jeune. Alors ne l'oublie pas. Je manque peut-être d'ouverture d'esprit, comme tu dis, mais j'ai vécu plus longtemps que toi, j'ai vu plus du monde que toi, j'ai rencontré plus de vampires que toi. Il me semble que cela devrait au moins te convaincre que je ne parle pas aveuglément. »

A cet instant, Artaher glissa une main sur son bras gauche pour relever la manche de sa tunique et découvrir peu à peu la peau sous le tissu. Il remonta ainsi jusqu'au niveau du biceps, en travers duquel se dessinait une fine cicatrice courant sur près d'une quinzaine de centimètres.

« Le sortilège de saignée provoque une profonde coupure qui saigne abondamment, les vampires s'en servent pour se nourrir ou pour épuiser l'adversaire. Si on ne la soigne pas par magie, la blessure laisse une marque qui ressemble à ça. Je la garde en souvenir de mon premier combat contre un vampire. »

Le général garda le silence un instant pour laisser à son garçon le temps d'observer la blessure. Impossible toutefois de dire si l'exemple trouvait écho dans l'esprit du jeune elfe, lequel ne se départait pas de son habituel visage indéchiffrable souligné d'un regard que n'eut renié un hareng mort depuis deux semaines. Avec un soupir las, il reprit :

« Il n'est pas seulement question de vampire, mon fils. Ce n'est pas un hasard si des créatures aussi cruelles et bestiales se sont découvert une affinité avec la magie ténébreuse : c'est une magie maléfique destinée pour l'essentiel à blesser ou tuer. Son usage n'est certainement pas sans conséquence alors non, si tu utilises la magie des ténèbres, tu ne vas pas bien et ce quoique tu puisses en penser. Ta curiosité et ton ingéniosité ont toujours fait notre fierté, mais tu dois bien comprendre que certaines choses ne doivent pas être recherchées à n'importe quel prix. Et la magie sombre en fait partie. »

A mesure qu'il parlait, le timbre de sa voix avait progressivement mué vers des tonalités plus autoritaires : Artaher ne négociait plus, il affirmait et entendait bien être obéi. D'un geste, il désigna les plans dont il s'était servi pour introduire la conversation et précisa :

« Il y a quantité d'autres sujets moins néfastes susceptibles d'éveiller ton intellect, je ne veux plus te voir t'approcher d'une telle forme de magie. D'ailleurs, tu ne m'as pas répondu mais je ne quitterais pas cette pièce avant d'avoir obtenu une réponse : si personne ne t'a enseigné ces sorts, comment donc les as-tu appris ? Est-ce Aegnor qui t'en a offert la possibilité ? »

Le fait que le jeune elfe eut cité l'empereur en devenir l'intriguait car il concevait mal que le prince se soit aventuré à pousser l'un de ses sujets en direction de la magie vampirique, et plus mal encore que ce même sujet se révéla le fils du commandant des armées elfiques. Toutefois, il ne pouvait totalement éloigner de son esprit la pensée que les mots de Nómin faisaient écho à la tolérance quelque peu dérangeante que le futur souverain avait affiché à l'égard d'un certain nouveau-né vampirique. Si vraiment Aegnor se montrait si prompt à accepter les vampires et leur magie, Artaher se retrouvait devant un problème. Et un gros.
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MessageSujet: Re: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeLun 21 Juil 2014 - 14:19


Il ne s’était pas attendu à ce que son père comprenne. Ça aurait été un miracle qu’il le fasse. Bon soldat, il savait certainement dire par quel côté on tenait une épée, mais pour les subtilités, il n’était pas bon du tout. Le problème c’était que là, il en était à son niveau minimal de subtilité et qu’à moins de lui décocher mot pour mot : si tu n’aimes pas que j’apprenne des trucs va voir ça avec mère, il ne semblait pas parti pour saisir que c’était aussi la responsabilité de Lisaë si il avait appris la magie vampirique. C’était une connaissance après tout. Et une connaissance qui pouvait être utile n’en déplaise à son borné de père. Que ce soit dangereux ou pas, il était parfaitement certain de l’utilité de cette magie et d’autant plus qu’il arrivait à la manier. Avec quelques ratés, certes mais il y arrivait ! Il le fixa sans ciller. Cela ne lui apprenait rien, il avait lu au sujet du sortilège de saignée comme au sujet d’autres sortilèges important du panel vampirique. En fait Artaher le convainquait encore davantage que la magie vampirique pouvait être intéressante à l’usage, particulièrement pour quelqu’un qui, comme lui, n’était pas assez fort pour manier une épée. Bien entendu il n’aurait sans doute jamais assez de puissance magique pour y accéder ou le faire correctement mais en avoir la technique et la connaissance était déjà un premier avantage. Il avait lu à propos de la saignée et de l’œil du dragon, de la convergence glaciale et de l’aura de peur… et de bien d’autres encore. Des sorts qu’il ne pourrait jamais utiliser mais qu’il connaissait. Savoir était pouvoir. Oui il savait à propos de cela. Ça ne le choquait pas. Ces sortilèges étaient l’image des mœurs de la société vampirique. C’était pour cela qu’ils étaient non seulement intéressants mais en plus tellement utile. Aucun elfe n’aurait l’idée de l’utiliser, en dehors de lui. Et donc ils seraient vulnérables face à un individu pouvant en faire usage, justement… Un très bon avantage en sommes. Mais ça, allez le lui faire comprendre ! Il finit par froncer légèrement les sourcils et, une fois de plus, il ne répondit pas au cœur du problème, reprenant dans l’ordre avec son esprit parfaitement organisé.

« Je connaissais déjà le sortilège de saignée. Je n’ai d’ailleurs pas encore réussi à le maîtrisé, il demande beaucoup d’énergies. J’ai aussi lu à quoi il pouvait servir. Et certes, beaucoup de sortilèges vampiriques servent à tuer ou blesser. Mais pas tous. Le sortilège d’identification permet de connaître les propriétés d’un objet magique inconnu. Le sortilège de camouflage sert à se fondre dans un décor afin d’éviter des adversaires ou des prédateurs. La bulle de silence permet de créer un lieu où on peut discuter tranquillement. La perception du contenu permet de savoir ce que contient une boîte ou un coffre et ainsi éviter de potentiels pièges. Brume des morts permet de créer une brume opaque qui permet de ne pas être repéré ou de dissimuler un groupe en arme » Et oui il titillait l’esprit stratégique de son père, il fallait bien y mettre ça ! « Cicatrisation permet de refermer des blessures, légères bien sûr car c’est un sort de débutants » Il darda son regard fixe sur son père « Un sort de soin, père. Non seulement la magie vampirique n’est pas uniquement faite pour blesser ou tuer, mais elle est a également des sorts guérisseurs » Nouveau silence, puis il enchaîna posément « La magie elfique s’équivaux tout autant. Le sort de ruche colle sur sa cible une ruche, justement, qui fait de l’individu la proie de nombreuses piqûres. Le champignon explosif explose et laisse des spores brûlant sur son lieu d’impact. Cauchemar éveillé plonge la cible dans une transe semblable au repos qui lui fait revivre les pires moments de sa vie. Confiance aveugle fait d’un animal un bouclier vivant sans libre arbitre. Vent violent déchaîne les vents au point de tout dévaster sur son passage. Feuilles meurtrières transforme les feuilles tombées en flèches qui déchiquettent l’adversaire . » Il s’arrêta de nouveau, donnant au souffle de la fin de sa phrase une subtile note dramatique, laissa s’écouler un instant puis reprit avec ce qui ressemblait à de la douceur.

« Si je décidais de tuer quelqu’un avec un sortilège elfique père, est-ce que cela vous agréerait davantage ? J’aurais pourtant toujours tué quelqu’un et peut-être en me montrant plus hypocrite que si je l’avais fait avec un sortilège vampirique, consommé comme violent. Une grande partie de notre magie sert à blesser ou tuer également. Certes, la magie n’est pas sans conséquence et certainement encore davantage la magie vampirique, me trouvant dans ce lit en piètre condition, je ne peux que le reconnaître. Il n’empêche que je mépriserais toujours davantage un elfe faisant le mal sous couvert d’une magie bénéfique qu’un vampire suivant sa nature. Et cela même vous ne pouvez le nier » Un instant il déglutit avec difficulté, ayant beaucoup parlé, mais se força à reprendre. « De plus… ça a un formidable potentiel, quand bien même c’est une magie maléfique. Aucun elfe ne s’attendrait à voir un pair l’utiliser, ce qui la rend d’autant plus efficace entre mes mains. Peu importe qu’elle soit maléfique, moi je sais que je peux faire de bonnes choses avec » Son regard se cloua à celui de son paternel. « Quand à votre question, non ce n’est pas Aegnor qui m’en a offert la possibilité, je n’ai besoin de personne pour ça. Mais Aegnor m’a accepté, a accepté mon choix. Il a reconnu comme moi que la magie n’était fondamentalement pas mauvaise et qu’elle était utile. Et je puis vous affirmer que ce fut un immense soulagement. Je lui en suis infiniment reconnaissant et le lui revaudrait au centuple. Il m’a reconnu le droit de choisir et il n’a pas cherché à me juger. Et pour ça, il aura toujours mon soutient. Oh bien entendu ses idées me plaisent également, mais ça a soudé mon choix. Et il est bien dommage de recevoir pareil présent d’un étranger à sa famille, que de sa famille elle-même, censée être la plus proche de moi » Bon ça ne l’émouvrait sans doute pas mais tant pis.

Il se réinstalla sur l’oreiller. « De plus je vous signifierais que je risque davantage ma vie en testant mes prototypes de machines volantes qu’en m’essayant à la magie vampirique »

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MessageSujet: Re: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeDim 27 Juil 2014 - 16:52

Il n'avait pas encore réussi à maîtriser le sort de saignée... Sous-entendu qu'il s'y était déjà essayé. Cette phrase a elle seule venait déjà rugir dans l'esprit du général elfique avec la force de la plus impressionnante tempête qu'eut jamais connu le continent, et il ne s'agissait pourtant que d'un hors-d'oeuvre. Littéralement subjugué, refusant de croire à ce que ses oreilles lui faisaient entendre, Artaher conserva son regard d'acier braqué sur les fines lèvres de son fils, lesquelles laissaient paisiblement échapper une monstrueuse succession de termes dont il n'aurait jamais imaginé qu'elle put ainsi souiller le fruit de sa chair. Identification, camouflage, bulle de silence, perception du contenu ou encore la brume des morts, autant de sorts de la magie vampirique dont un si jeune elfe n'aurait jamais dû avoir conscience qu'ils existaient. Et le flot des paroles blasphématoires se poursuivit ainsi, intarissable, achevant de glisser dans les veines du général d'armée une colère bouillonnante d'une rage difficilement contenue. Et qu'il ne contiendrait pas, en vérité, Artaher était alors parfaitement conscient qu'il ne pourrait maintenir son calme désormais, le jeune elfe poussait l'affront trop loin, il ne s'agissait plus d'un simple caprice, d'un outrage d'adolescent désireux de briser les codes. On parlait au mieux de haute trahison, tout autre elfe qui se serait risqué à tenir semblable discours en sa présence eut écopé non seulement d'une sévère correction, mais également de très lourdes sanctions et ce quelle que fut l'importance politique ou familiale du principal concerné. Le terme bannissement venait de lentement et clairement défiler dans l'esprit affolé d'un père qui s'efforçait de son mieux d'oublier les serments que le général avait prêté jadis. C'était de son fils qu'il s'agissait, il ne pouvait décemment pas l'ignorer, et outre l'amour qu'il vouait au jeune elfe, c'était le nom de leur famille qui se verrait souillé si cette affaire devait être connue. Leurs ancêtres en seraient à jamais marqué, Lisaë serait pointée du doigt, Aranël ne ferait jamais carrière dans l'armée et Enetari se verrait rejetée par ses amis. C'était tout simplement intolérable.

« Cela suffit, Nómin. »

Ses mâchoires crispées à l'en faire souffrir, ses lèvres n'avaient qu'à peine remué pour formuler ces quelques mots lâchés dans un souffle discret, d'une voix aussi froidement paisible que son esprit était furieusement échaudé. Le terme colère ne convenait pas ici, ou plutôt ne convenait-il plus, Artaher avait poussé son courroux un cran plus loin encore. Les gestes nerveux de ses mains sur l'accoudoir de son siège s'étaient interrompus, toute sa stature semblait s'être figée dans une immobilité que n'eut renié un bloc de granit. Mais le jeune adolescent n'obéit pas et continua de parler, proférant ce qui, aux oreilles de son interlocuteur, n'étaient qu'ineptie sur ineptie. La situation était pire encore que tout ce que le général avait pu redouter.

« Je t'ai dis de te taire ! »

Artaher s'était relevé d'un bond furieux, écartelant entre ses bras puissants le siège sur lequel il se tenait et dont le craquement résonna dans la pièce tel un hurlement d'agonie. Il était rare que le général s'avança à faire usage de magie mais cette fois, il n'était pas encore debout que déjà sa main glissait devant lui pour museler son jeune fils d'un sort de mutisme bien placé. La porte de la chambre s'ouvrit au même instant, dévoilant la silhouette d'un Aranël visiblement peu enclin à laisser son jumeau répondre de ses paroles seul. Mauvaise idée, car le général elfique n'était en rien disposé à mener ce genre de négociations à cet instant. Il empoigna d'une main la silhouette de son aîné alors même que celui-ci se ruait dans la pièce, le soulevant pour le renvoyer manu militari dans le couloir. De son autre main, Artaher présenta l'anneau d'enchevêtrements qui lui ceignait le poignet et laissa aux lianes que le bijou avait invoquées le soin d'immobiliser l'intrus. Un second sort de mutisme fit taire les cris rageurs du petit colérique et la porte se referma brutalement tandis que le jeune père proclamait avec toute la fermeté d'un général :

« Pas cette fois, Aranël ! »

Il ne faudrait certainement pas longtemps à l'aîné de la fratrie Terendul pour ronger ses liens avec les dents si cela lui était nécessaire, mais ce délai serait suffisant au général pour achever la discussion, si tant est que l'échange qu'il avait avec son fils put encore être qualifié de la sorte. Ce menu détail réglé, le colosse elfique se retourna vers l'origine de son courroux, toujours alité et dardant sur lui un regard indescriptible de froideur. Comment il était possible de demeurer à ce point imperturbable dépassait la compréhension de l'officier mais la question reflua bien vite dans les profondeurs de son esprit tandis qu'il reprenait la parole :

« Je me moque pas mal de savoir que la magie vampirique possède quelques sorts moins néfastes que les autres, ou même un sort de soin ! Tu n'as pas à la comparer à la magie elfique, nos sorts offensifs n'existent que pour nous permettre de nous défendre contre nos prédateurs ! Ce sont eux les agresseurs ! »

Ne disait-on pas, qui veut la paix prépare la guerre ? Mais de là à mettre sur un pied d'égalité la magie elfique et la magie vampirique, il y avait un gouffre qu'aucun elfe digne de ce nom n'aurait jamais dû se permettre de franchir.

« Tue quelqu'un, et tu répondras de tes actes devant nos lois, qu'importe la magie que tu utiliseras ; et il en sera de même d'un elfe qui commettrait une quelconque malveillance sous couvert de la magie elfique ou non. Chaque décision entraîne une conséquence Nómin, user d'une bonne magie à de mauvaises fins n'est en rien digne de louanges, je te l'accorde volontiers, mais tu ne pourras jamais user d'une mauvaise magie à de bonnes fins, tu entends ?! JAMAIS ! »

La question ne se posait même pas, puisque user de la magie vampirique requérait que son manipulateur ait aventuré son âme aux abords d'une chute définitive dans ce que l'on pouvait qualifier comme les ''forces du mal''. A cet instant, Artaher espérait encore pouvoir rattraper son fils avant qu'il ne soit trop tard, mais l'idée même de le sentir lentement glisser hors de sa portée le terrifiait. C'était son rôle de père que de veiller à ce que son fils devienne quelqu'un de bien, et pas un adepte d'une magie ténébreuse, alors il prendrait toutes les mesures qui s'imposeraient pour y parvenir, y compris si cela signifiait que le jeune garçon devait le détester, le mépriser ou quelconque autre verbe peu glorieux dont il voudrait bien user.

« Les paroles d'Aegnor n'ont aucune valeur ici, je suis ton père et j'ai la préséance pour tout ce qui concerne l'éducation de mes enfants. Le prince est jeune et manque d'expérience, ce n'est pas auprès de lui que tu dois chercher un assentiment pour ce genre de choses, tu aurais dû en parler avec ta mère. Ta famille est censée être plus proche de toi, tu as parfaitement raison, et elle le sera toujours, mais ne serais-tu pas toi aussi censé être plus proche de nous ? Pourquoi avoir été trouver Aegnor pour discuter de cela, alors que tu vois chaque jour une jeune érudite emplie de sagesse en la personne de ta mère ? »

Le général se passa une main nerveusement tremblante sur le visage, il perdait pied et ne parvenait pas à trouver la solution appropriée pour faire comprendre, et surtout faire accepter, ses inquiétudes à la jeune tête brûlée qui le défiait ainsi.

« Ce n'est pas une question de risque, je préfère te savoir mort d'une chute à bord de l'un de tes engins que vivant et adepte pratiquant de la magie vampirique ! De gré ou de force, je ne laisserais pas l'un de mes enfants se perdre sur un chemin de noirceur, tiens le toi pour dis. »

Épuisé nerveusement, Artaher se laissa retomber au sol, assis au pied de la porte de la chambre contre laquelle il s'adossa avant de venir y cogner lourdement l'arrière de sa tête. Il inspira profondément puis relâcha lentement l'air ainsi accumulé, comme s'il espérait ainsi pouvoir chasser son exaspération, avant de conclure d'une voix radoucie.

« Ce ne sont pas tes actes que je redoute, Nómin, mais bien les conséquences qui en résulteront sur toi, sur ce que tu es. Pour user d'une magie néfaste, même si tu veux en faire de bonnes choses, il faut d'abord que ton esprit soit prédisposé à ces maléfices. Et cela, je ne peux l'accepter. Je ne te laisserais pas briser ta vie et celle de notre famille sans réagir. »

Il n'était peut-être pas bon magicien lui-même, mais son caractère combatif et plus tard son rôle de général d'armée l'avaient amené à s'intéresser à la magie comme arme de guerre. Il connaissait de nombreux sorts dont il ne ferait jamais usage lui-même mais il était vital pour la bonne tenue de ses combats qu'il fut parfaitement informé des capacités de ses propres troupes, comme de celles de ses adversaires.
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MessageSujet: Re: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeMar 29 Juil 2014 - 18:04


Et voilà, il s’énervait, prouvant par la même occasion qu’il avait parfaitement raison. Artaher était incapable de rester calme lors d’une discussion n’allant pas à son sens, et en plus de cela il était pétri de mauvaise foi et complètement aveugle à toute forme de raisonnement supérieur. Posant son regard parfaitement calme sur lui, il l’observa simplement tonner sans lui accorder plus de crédit que cela. Les chiens aussi aboyaient après tout. Cependant, l’arrivée de son frère, toute attendue qu’elle fut, ne manqua pas d’empirer la situation… Se tendant sensiblement malgré la fatigue, il faillit intervenir pour frapper le général. Qu’il lui hurle dessus et se montre aussi mesquin, vain et sourd qu’il le veuille, il s’en fichait totalement mais qu’il ne s’en prenne pas à son frère ! son précieux frère venu à son aide, pour le protéger… la simple idée que cette créature, qu’il ne reconnaissait même plus comme son père en cet instant, le touche et lui fasse du mal sous prétexte de l’empêcher de le protéger lui déplut si profondément que quelque chose se brisa en lui. Quelque chose qu’il n’aurait pas bien pu décrire ou appréhender lui-même en fait… mais c’était bien là et c’était fort. S’il avait commencé à se détacher de son père c’était en raison de la souffrance d’Aranël et de la façon dont il se comportait… Et encore aujourd’hui, il ne supportait pas qu’il touche à son jumeau. C’était peut-être l’unique chose qui pourrait effectivement lui faire perdre son calme. Le problème avec les individus trop calmes, comme l’apprendrait tôt ou tard son si cher père, c’était que quand ils explosaient, c’était bien pire… vraiment pire, parce qu’ils accumulaient des mois et des années de ressentis qui se déversaient en quelques instants à la façon d’un raz-de-marée rageur. Mais… pas aujourd’hui. Aujourd’hui, il encaisserait encore, même si il n’avait qu’une envie, maudire son paternel et courir dans le couloir retrouver Aranël pour le délivrer. Mais hélas, il y avait un gros truc devant la porte qui l’en empêchait, en plus de son envie de ne pas paraître faible.

Il voyait là absolument tout ce qu’il détestait, mais il ne lui ferait pas le plaisir de réagir autrement que par la froideur. Il avait tendu la perche, il avait voulu marcher sur un terrain qu’il ne maîtrisait pas et s’était heurté à de la répartie et il n’avait pas apprécié. Emmurer les réactions de chaque peuple et rejeter la faute, mais plus encore que cela… l’eugénisme et l’ethnocentrisme qui suintaient de ses paroles étaient comme une douce plaisanterie à ses yeux. Il avait beau n’avoir que 81 ans, cela sonnait bien trop facile à ses oreilles, bien trop simpliste. Des idées de soldats, sans offense envers son frère qui voulait en être un. Se défendre contre des prédateurs auxquels on était immunisé, que l’on avait cherché à exterminer et repoussés dans des galeries qu’on disait sales et insalubres, puantes et vierges de nourritures. Alors peut-être que les vampires étaient effectivement des créatures nuisibles mais il lui semblait beaucoup trop tranché de dire qu’ils étaient les agresseurs sans remettre chaque chose à sa juste place. Et c’était pareil lorsqu’il s’agissait de tuer quelqu’un. Il avait beau clamer haut et fort que tous seraient également jugés alors, il n’était absolument pas dupe car la justice n’existait même pas. Ce n’était qu’une affaire de confort et de divers intérêts. Il ne pensait pas qu’un utilisateur de magie elfique commettant un meurtre serait autant inquiété qu’un utilisateur de magie humaine ou vampirique, ainsi semblait être le peuple elfique. Quand à user de mauvaise magie pour de bonnes fins… s’il était convaincu qu’il le pouvait, comme une épée pouvait être bonne ou mauvaise. Je suis ton père, quelle merveilleuse phrase universelle pour excuser n’importe quelle décision et déviance. On ne choisissait pas sa famille mais plus que cela, enfanter ne signifiait pas avoir un quelconque droit. On avait un devoir, pas un droit, on servait au futur de l’espace et de ses héritiers pas le contraire.

Jamais il ne servirait l’idéal étriqué de qui que ce soit, et s’il devait réellement ‘faire le mal’ comme l’entendait Artaher, alors il le ferait.

Son regard se fit plus froid encore. « C’est vous qui me brisez. Ne vous demandez même pas comment je puis me disposer à faire usage de pareille magie lorsque vous osez m’affirmer que vous préféreriez me voir mort. Et ne vous demandez pas pourquoi je ne viens pas à ma famille non plus, pour l’exacte même raison » Dur et parfaitement calme, il continua « Vous n’êtes pas bien vieux vous-même et ma mère non plus, et même si vous l’étiez, l’expérience ne fait pas tout. L’expérience prédispose à l’empirisme et à la perméabilité d’un esprit face à des mœurs d’un autre temps. Et si après cela vous valorisez l’expérience plus que tout encore une fois, je vous dis deux choses. La première : laissez-moi donc faire mes propres expériences. La seconde : d’autres ont plus d’expériences que vous, des centaines d’années d’expériences et de vastes accumulations de savoir et d’études de biens des sujets. Et ces autres, même ma mère les respecte et les admires » Il semblait à bout de nerf, aussi décida-t-il de porter le coup de grâce en toute conscience. « Je préfère te savoir mort d'une chute à bord de l'un de tes engins que vivant et adepte pratiquant de la magie vampirique, avez-vous dit. Et bien je vous en prie tuez moi donc vous-même si c’est tout ce que vous désirez. Parce que vous feriez aussi bien de le faire, si tout ce que vous trouvez à dire et de me contraindre de grès ou de force. Parce que vous feriez aussi bien de le faire, en lieu et place de cette insulte. Vous ne croyez absolument pas en moi malgré tous vos efforts et vos belles paroles. Vous ne vous fiez qu’à ces bienpensant elfiques qui vous ont inculquez que la magie vampirique était forcément pratiquée par des êtres mauvais. Vous ne pensez pas que je puisse en faire autre chose que du mal. Au lieu de me soutenir malgré tout ce que l’on pourrait dire, vous vous bornez à en rester au ‘qu’en dira-t-on’. Cette magie a été créée, ces sorts également ce qui signifie que l’on peut en faire autre chose, que l’on peut en détourner l’usage et la nature. Qu’on peut la changer. Mais oui allez-y, tuez-moi donc… »

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MessageSujet: Re: Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE Icon_minitimeSam 9 Aoû 2014 - 15:37

Bon d'accord, il y était peut-être allé un peu fort en prétendant préférer voir son fils mort... Encore que... A bien y réfléchir, n'était-ce pas le soucis de tout père que de savoir l'âme de son enfant en paix plutôt que pervertie par d'obscures arcanes ? Certainement, mais de là à prétendre le voir mort, il y avait une marge. Encore que... oui... non... peut-être. Il ne savait plus. Décidément, cette histoire échappait de plus en plus sûrement à son contrôle, et pour un militaire habitué aux organisations les plus minutieuses, c'était un sentiment particulièrement désagréable. Ce d'autant plus qu'il n'était vraiment pas aidé par les réactions glaciales du principal concerné, pourquoi ne s'énervait-il pas un bon coup pour une fois, celui-là ? Ce n'était pourtant pas les prétextes qui manquaient et rien, pas un cri, pas une crise de nerf, juste un timbre parfaitement monocorde et un regard qui ne laissait deviner que la plus complète atonie. Avec Aranël, les choses avaient au moins le mérite d'être plus simples : on se criait dessus souvent, on se bousculait parfois, voire même s'échangeait-on de temps en temps une paire de mandales à l'occasion d'un entraînement, juste de quoi évacuer une bonne fois, en somme. Mais comment voulez vous en faire autant devant un tel monument d'impassibilité ? Comme si ses yeux avaient attendu la question pour y apporter une réponse, le regard clair du général elfique vint glisser sur les restes du siège qu'il avait occupé un peu plus tôt. Il faudra qu'il pense à le remplacer, mais en attendant, il avait à composer avec un fils épris d'une dangereuse liberté.

« Toutes les expériences ne sont pas bonnes à faire, Nómin. C'est aussi là le rôle des parents : veiller à ce que leurs enfants puissent profiter de leurs propres expériences sans se mettre inutilement en danger. »

Lentement, la haute stature du général se redressa, dominant la pièce de sa hauteur tandis qu'il ponctuait avec l'autorité que peut conférer des années d'une carrière militaire bien remplie :

« Je reste le doyen de cette famille, mes décisions ne devraient même pas être sujettes à discussion. J'ai dis que tu ne pratiquerais plus la magie vampirique, je t'ai interdis de continuer dans cette voie et j'attends de toi que tu m'obéisses ! »

Malheureusement, sous le coup de la colère et de la consternation, Artaher avait également dis d'autres choses et Dracos en soit témoin, il s'en mordrait les doigts. Car ces même choses n'avaient certainement pas échappés à l'attention d'un jeune adolescent décidément fort habile dans l'art de malmener les nerfs pourtant déjà fort éprouvés de son paternel.

« Ne dis pas n'importe quoi, je n'ai jamais affirmé que je souhaitais te voir mort. Avec ton frère et ta soeur, tu es l'une des trois choses qui me tiennent le plus à coeur, mais c'est justement pour cela que je ne peux te laisser continuer dans la voie que tu as choisie. »

Il n'était même plus en colère, si ce n'était peut-être contre lui-même. Après tout, il était le premier à blâmer si son enfant était parvenu à se procurer les moyens d'apprendre une magie dont il n'aurait jamais dû avoir connaissance. C'était sa responsabilité de parent que celle de veiller à ce que ses enfants ne puissent accéder à des sujets trop sensibles avant qu'ils n'y soient correctement préparés. Et c'était également sa responsabilité de parent de veiller à ce que cela ne se reproduise plus. A cette pensée, son poing s'était resserré au point d'en faire blanchir les jointures de ses doigts.

« Je ne me fie pas à ce que l'on m'a dis, Nómin, mais à ce que j'ai vu. J'ai vu les êtres qui manipulent cette magie, j'ai vu ces sorts à l'oeuvre, j'en ai même ressenti les effets. Je sais ce qu'ils sont. On ne détourne pas la nature profonde des choses : une épée restera toujours une arme avant toute autre chose, et ce même si celui qui la manipule s'en sert dans un but louable. Elle est faite du même acier qu'une armure, mais là où cette dernière protège, la première détruit. Il en va de même pour la magie, magie elfique et vampirique trouvent leurs sources dans une même trame, mais là où la première protège, la seconde détruit. »

Il ne savait même plus pourquoi il essayait encore de le convaincre, il était évident que quoiqu'il put dire, son fils continuerait à le rejeter. Finalement, lui qui s'étonnait parfois du peu de points communs qu'il partageait avec son deuxième enfant venait d'en découvrir un, pour son plus grand malheur fallait-il le préciser :

« Et tu te bornes à refuser de m'écouter, à ne pas voir que je fais ce que je fais pour et que je dis ce que je dis pour te protéger ! »

Un dernier soupir s'échappa des lèvres du général, avant qu'il ne fronce les sourcils pour conclure d'une voix sourde.

« Très bien, puisque tu ne me laisses pas d'autre choix, à dater de cet instant et ce jusqu'à nouvel ordre, tu es privé de sortie. Considère toi assigné à résidence, et n'espère pas jouer les filles de l'air pendant mon absence : je vais désigner des elfes sûrs pour veiller à ce que tu ne quittes plus cette maison aussi longtemps que cette histoire de magie ne sera pas réglée. »

Il ne laissa pas même l'opportunité au jeune condamné de se défendre de quelque manière que ce fut, préférant tourner les talons pour quitter la pièce sans plus de cérémonie. Son regard croisa celui, furibond, de son aîné encore entravé dans le couloir et qu'il libéra sans accorder la moindre attention aux vociférations que son geste provoqua. L'orage s'éloigna de toute façon rapidement, alors que le jeune adolescent se ruait au chevet de son frère. Artaher pour sa part se passa une main lasse sur le visage : tout bien pesé, ses échanges houleux avec Aranël, aussi explosifs pouvaient-ils être, se révélaient autrement moins éprouvant que ce qu'il venait de vivre. En fait, ce dont il avait vraiment besoin à cet instant, c'était d'un bon verre de cette bouteille d'absinthe elfique qu'il savait pouvoir trouver dans l'armoire de la cuisine...
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Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE

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