Chapitre 2 : Survivre.
Je tentais de sortir du bus péniblement. Déjà que les sièges et les cadavres mutilés qui jonchaient le sol, m’empêchaient de bien avancer dans ce qu’il restait du véhicule, mais en plus je devais y arriver avec les jambes brisées. Je me rappelle encore, avec quel sentiment je regardais les cadavres ; ils étaient des obstacles et rien de plus à mes yeux. Le dédain que j’avais pour chacun d’entre eux m’empêchant de ressentir la moindre émotion. Avant de, finalement, sortir du bus pas le pare-brise brisé, mon pied fut accroché à quelque-chose. Lorsque je me suis retourné, j’ai vu que quelqu’un m’agrippait. Sa face était impossible à reconnaître et un faible « pitié » vint mourir dans mes oreilles dans son dernier souffle. Pour la première fois depuis plusieurs années je ressentais à nouveau un sentiment humain mais qui disparût à la seconde même : la peur.
Lorsque je suis sorti du véhicule avec peine, je me suis mis sur le dos haletant. On s’était écrasé sur le bas-côté apparemment. N’ayant pas le temps pour regarder autour de moi, je me suis laissé captiver par le vent et le sommet des arbres. La fissure que j’avais vue semblait s’être multipliée dans le ciel. Je pensais alors que je n’étais pas si fou et cela aurait pu me faire sourire si j’en avais été capable. J’aurais du mourir ce jour-là et j’aurais vraiment préféré car le cadre était magnifique. Aucune souffrance et aucune vue sur ce monde dévasté. Cependant, juste avant que tout soit noir dans mon esprit, j’ai entendu des bruits de pas proches de ma tête bientôt suivis de paroles incompréhensible du fait de mon état. Puis tout devint noir.
J’ai alors été plongé dans un rêve d’une durée qui m’est inconnu et dont je ne me rappelle que peu de chose. Ce que je n’arriverai jamais à oublier par contre, c’est ce sentiment de vide que j’ai ressenti et qui me mettait mal à l’aise. Le froid et la mort devait m’entourait mais mon esprit était vide et dans un état second. ‘Ce doit être la mort’ me disais-je. Puis une voix sortit du vide environnent me fit reprendre mes sens par étape.
Tout d’abord le toucher qui m’indiqua que j’étais sur une surface plane et certainement métallique, mais surtout qu’un liquide coulait de mon abdomen. Puis l’odorat qui me fit repartir dans cette sensation étrange d’une mort qui m’entourait de par l’odeur du sang et de la décomposition. Cependant, l’odeur du sang était plus proche que les autres. L’ouïe me fit entendre les paroles de deux hommes qui disaient qu’il fallait refermer vite. Mon cerveau qui était endormi se réveilla et colla les morceaux ensemble. Tout à coup, alors que ma vue commençait à venir, la douleur arriva venant de mon ventre. Le cri que je souhaité expédié fut étouffer je ne sais comment alors que mon regard choqué me montrait d’où venait cette odeur de sang.
Deux hommes, sûrement ceux que j’avais entendu, recousait la chair à l’endroit où elle était coupée. Sous le choc et la douleur que cette vue m’infligeait, mon cerveau, décidant cela pour éviter la folie, me fit repartir dans l’inconscience et dans le cauchemar de la mort. Des questions venaient cependant s’ajouter à l’addition. Des questions tel que : Pourquoi ?