Je suis née dans un petit village près d'une forêt, au nord de l'empire humain. Un village relativement normal où il faisait bon vivre. Un endroit où on ne se soucie que des récoltes et du bon déroulement de l'économie qui reposait presque entièrement sur le magasin général du quartier. Les valeurs de ma famille: le respect envers les aînés et la nature, l'ordre dans les rôles familiaux et la propreté de la maison. Toute jeune, probablement comme plusieurs autres enfants, j'avais beaucoup de questions aux quelles on ne m'a jamais répondu. Simplement parce qu'on ne voulait pas me faire de faux espoirs. J'imagine que mon père voulait me garder simple d'esprit pour éviter que je devienne trop aventurière.

J'ai eu un père un peu agressif, enfin un peu...je préfère ne pas y penser. Pour résumer, des objets brisés, beaucoup de larmes et de cris mais jamais de coups, enfin, sur moi. Mon père...c'était comme si il était l'homme le plus fort au monde et qu'il voulait que tout le monde le sache et le craigne. J'imagine qu'il voulait rattraper sa vie perdue dans un village aussi monotone que celui ci.
Et ma mère, tellement douce et persévérante mais elle devient un modèle beaucoup moins inspirant lorsqu'elle a des bleus au visage.

En gros, effet contraire que celui espéré, à 14 ans, le jour de mes fiançailles, je m'enfuis. Où? Je n'en ai aucune idée. Je suis simplement partie à la recherche d'autre chose que de faire la cuisine et le ménage pour le reste de ma petite vie. Je voulais apprendre tout ce qu'il y avait à savoir et vivre toutes les expériences possibles. N'est ce pas le but premier de la jeunesse? J'ai rapidement découvert que ce qui m'attendait dans les villes était bien pire qu'un mariage de rien du tout. Les premières journées , j'ai cherché du travail et j'ai réalisé qu'il n'y avait pas de place pour les petites filles dans les grandes villes. Et même dans les auberges, je ne voulais pas imaginer les inconvénients de travailler dans un endroit où les hommes peuvent boire à leur guise.

Quelles étaient mes options? Je pouvais retourner à mon village et raconter un gros mensonge en prétendant avoir été enlevée, mais ça aurait été stupide et peu crédible. Je ne pouvais pas revenir à la maison, j'avais beaucoup trop peur de ce que mon père pourrait me faire. J'ai été à la rue à peine une nuit qu'un homme m'avait déjà offert logis. Et moi, petite fille naïve que j'étais, je croyais que c'était de bonne foie. Mais c'est ce soir là que j'ai perdu ma virginité, vous devinez comment j'ai payé le loyer. Et qui pourrait en vouloir à cet homme? J'en connais beaucoup d'autres qui auraient fait de même.
Quelques jours plus tard, l'homme m'a emmené à dans une maison close où j'ai travaillé environ un an. Ensuite, j'ai décidé de partir à Gloria faire quelque chose de mieux. J'avais déjà un petit fond de pièces d'or puisqu'on m'a logé et nourri dans mon ancien bordel mais j'étais un peu moins bien payée que les filles plus âgées.

J'ai tenté de lire tout les livres que je pouvait trouver et ça me fendait le cœur de ne pas avoir l'argent pour acheter tout les livres qui existent dans ce monde. J'ai continué de me prostituer en cherchant quelque chose à faire. Quelque chose de mieux, quelque chose de plus. Je voulais accomplir quelque chose, je voulais vivre ma jeunesse avant d'être vielle. Et qu'est ce que j'allais faire, une fois vielle, d'ailleurs?

J'ai décidé d'apprendre la magie, puisque je pensais que ça pourrait m'aider à répondre à mes questions. J'ai cherché un maître, ou plutôt un maîtresse pour être certaine que ça n'empile jamais sur mon travail. Elle m'a appris ce qu'elle pouvait m'apprendre pendant quelques années. La magie a occupé tout mon temps libre pendant ce temps. J'ai donc pu travailler avec des mercenaires, aider un peu.

J'avais environ 18 ans quand la matrone de mon Bordel a décidé d'arrêter et de me confier les railles. Pourquoi moi? J'imagine qu'elle a confiance en moi et qu'elle considérais que j'allais probablement rester plus longtemps que les autres filles. J'ai accepté sans hésiter, malgré que je venais juste de trouver autre chose. à partir de ce moment, j'ai beaucoup moins travaillé dans les chambres. Puisque la maison de joie offre de la boisson, je travaillais beaucoup plus au rez de chaussez. À partir de ce moment, j'ai senti que je défendais vraiment quelque chose en travaillant. Je défends toutes les filles qui habitent dans ma maison close et aucun homme ne peut égratigner la moindre partie de leur corps.


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