An II de l'ère Obsidienne, janvier.


Elle était sauve. Saine pas vraiment mais sauve. Comment ? Par quels moyens ? La princesse ne le savait pas vraiment. Elle avait beau chercher à analyser comment elle s'était sortie des griffes du serviteur du néant, elle ne voyait toujours pas par quel miracle elle était sur sa jument grise à galoper le vent contre son visage, le bras en sang, mais en vie. Derrière elle, la princesse pouvait entendre les pas tonnant sur le sol terreux et boueux les pas des cavaliers du Néant et sûrement des hommes qui rêvaient de voir Fabius les couvrir d'or s'ils la capturaient. Esmelda entremêla ses mains dans la crinière de la belle jument pour ne pas tomber et plongea sa tête dans les crins perlés de sa monture pour ne pas voir le paysage qui défilait devant elle à toute allure. La nausée se faisait de plus en plus présente au fur et à mesure que sa blessure se cessait de se rappeler à son bon souvenir. La princesse déchue n'avait qu'une hâte pouvoir se soigner et cesser le martyr de la douleur à vif. Le chemin inégal était difficile pour se maintenir sur sa monture grise, mais la princesse contractait ses jambes contre les flancs de son allié du moment. Mais elle ne tiendrait pas longtemps et les cavaliers ne semblaient pas prompt à la laisser filer tranquillement. Qu'ils aillent tous au Néant et qu'ils se perdent dans ce maudit plan astral. Tous autant qu'ils étaient. Ce qui la rassura c'est qu'en dépit de la cupidité de certains et la violence des autres, il y en avait encore assez courageux et épris de liberté pour se dresser face à la violence et la barbarie cachée des alayens. L'aubergiste, le palefrenier, l'homme du fond de la taverne, infime espoir mais présent quand même. De quoi se sentir fière de se sentir rebelle, princesse, Kohan.

Une foret, des arbres, une solution pour s'échapper, la princesse l'espérait. Sa jument sauta un arbre au travers de sa route dans un geste souple en ample. La jeune femme faillit tomber de peu quand à l'atterrissage, la créature fit un angle court pour changer de direction. Depuis leur retrouvailles, cette belle jument agissait de façon étrange. Déjà, elle avait retrouvé la jeune femme, mais semblait agir de façon différente d'un cheval ordinaire. Plus indépendante, comprenant presque les paroles de sa cavalière et sachant où la mener et quoi faire sans qu'Esmelda ait à diriger. Une aubaine, une étrangeté, mais la princesse s'en soucierait une fois le pied à terre.

Mais pour le moment, il lui fallait juste tenir sur le dos de sa monture. Et ce n'était pas chose aisée. La nuit ne tarderait pas à revêtir son manteau d'étoiles pour laisser place à son obscurité. Une chance de plus pour la jeune femme de fuir ses assaillants. Si d'ici là elle ne tombe pas sous leurs griffes. Ou que des bêtes attirées par l'odeur de sa blessure ne viennent finir d'achever son supplice. Car non loin d'un endroit où elle venait de passer elle entendit le cri d'un loup, créature et maître des forets. Puis un plus loin répondit. Et un autre encore plus loin. S'enfonçant dans la foret, le jument se stoppa à un moment pour reprendre leur souffle à toutes deux. Regardant autour d'elle, Esmelda ne put que voir les arbres et la profondeur de la foret. Voilà que maintenant elle était perdue au milieu de nul part épuisée, blessée, assoiffée. L'arrête de la course lui fit prendre conscience de son faible état et que ses forces l'abandonnaient. Ses mains se libérèrent de l'étreinte de la crinière de perle. Sa tête tournait de plus en plus, et son impact contre le sol ne fut qu'une libération quand à la fatigue et à la douleur qui s'emparaient d'elle.

"Par la barbe de Lorenz qu'est cela?" dit le vielle homme, percevant les vibrations du sol. Il s'agenouille et met son oreille contre le sol. Une cavalcade! Un cheval poursuivis par un..... deux,.... trois...quatre cavaliers. Pas moyen d’être tranquille. Il range le petit marteau et la géode d’améthyste dans sa gibecière. Tobold profite de la mauvaise saison pour rechercher des géodes de ce cristal violet qu'il peut vendre facilement à des joaillers. Il a trouvé une zone ou il arrive à en trouvé. Mais voila pas moyen d’être tranquille. Comme d'habitude il a deux choix, soit partir en fermant les yeux, soit allé voir ce qui ce passe. Après tout cela peut n’être rien. Il se met à courir. Son vieux maitre disait qu'il faut savoir ce qui se passe, pour pouvoir avoir une prise sur les événements. Il entend un cheval qui arrive, un cheval magnifique emmenant dans une chevauchée endiablé une jeune fille, elle ne semble pas dangereuse. Notre homme a compté aussi quatre poursuivant. Ils arrivent, tres vite. Et la il voit que le premier cavalier est un Alayen, un Alayen! Il doit agir et vite. Il n'a pas le temps de tendre une corde, mais il a..... l'instrument qu’il......ce sont des chevaux. Fébrilement De Mangrove fouille dans sa gibecière et sort un petit instrument qu'il porte à sa bouche et souffle : "Wahooooouuuuuu." Tobold ne prend pas le tempsde regarder pas ce qui se passe il faut qu'il se déplace furtivement dans les taillis, puis remet l'instrument dans sa bouche et souffle a nouveau en changeant légèrement l'intonation;"Yaaaahoooouuuuuuu" Tobold veut faire croire à une meute. Et il repart un peu plus loin pour pousser un troisième hurlement. "Wwwwaaayhouuuuuuu" Ceci il fait, il se déplace, son vieux maitre Katfaïel disait le déplacement, c'est la vie. Tobold regarde ce qu'il a fait et le hurlement des loups a provoquer des effets intéressants. Deux cheveaux ont désarçonné leurs cavaliers et sont partie paniqué, un Alayen du mal à maîtriser le sien et a du descendre pour le calmer. Seule un des cavaliers a réussit a rester sur son cheval, et il repart en ayant perdu quelques instants précieux à la poursuite de la jeune fille .

Le sol comme doux et tendre lit de repos. La jeune femme n'en pouvait plus, son bras lui faisait mal et elle était épuisée de cette folle course. Non, elle ne se relèverait pas, plus, elle n'y arrivait plus. Ses forces la quittaient et le sol devenait un accueil des plus doux. Au loin, Esmelda entendait la jument hennir et gratter le sol. Mais qu'importe, le noir l'envahissait, enfin le repos de son âme. Allait-elle rejoindre son frère ? Sa cousine ? Son père ? La mort viendrait-elle lui enlever enfin le fardeau de son cœur et de son âme ? Par le Dracos, pitié oui.

Mais la princesse n'allait pas se reposer en cet instant. Elle fut soulevée de son cocon de bien être éphémère par une poigne forte et musclée, ainsi qu'une voix tonnante d'un ordre peu avenante.

« -Pas le temps de dormir Altesse. Ni même de me faire encore faux bond. Votre cousin vous attend, et moi ma récompense. »

L'homme la souleva de son bras blessé lui tirant un cri de douleur. Ses pieds la lâchèrent un instant mais c'était sans compter sur l'homme qui la remis encore un fois sur pied en la soulevant.

« -Allez en selle ma douce, et ne tentez pas de fuir, cette fois, je ne vous raterai pas. »

Dit-il en lui montrant son arbalète avant de la jeter en direction de la jument grise. La princesse trébucha contre une branche et se retint contre le flanc de sa compagne de fuite.

« -Ces abrutis d'alayens ont eu peur du loup, mais pas moi. »

Grogna-t-il dans une sorte de rire barbare, avant de pointer son arbalète sur la princesse.

« -Montez princesse. »

Esmelda ne le quittait pas des yeux, en essayant de trouver une façon de fuir. Mais elle était trop faible pour se mettre à courir à travers bois et encore moins remonter en selle et galoper encore une heure de plus. Son bras saignait toujours dans une douleur lancinante. Sa tête tournait et elle essaya de monter sur sa jument. Mais la première tentative fut un échec et elle glissa le long du flanc de la belle créature, laissant un peu de sang sur le gris de ses poils. Esmelda retenta en enlaçant ses mains dans la crinière et en prenant son élan. Se fut laborieux et non sans cris de douleur, mais elle était sur son équidé. Et maintenant, qu'allait-elle devenir?

Tobold accroupie et observe ce qu'il a fait, la jeune fille a prit la direction du nord ouest, maintenant poursuivit par un homme qui semble plus à un chasseur de prime qu'à un soldat, il n'a perdu que quelques instant, il aura vite rejoins sa proie. Vu l'armement qu'il transporte Tobold n'aimerait pas se retrouver en face de lui. Un des soldats à terre se relevé péniblement, l'autre gémissant, leurs chevaux ont fuit au loin. Quand a celui qui a du descendre de cheval n'arrive pas à maitriser sa monture.
De Mangroves prend la direction qu'a prit la jeune fille en courant, courbé se servant des ombres et en prenant soin de laisser le minimum de traces. Au bout de quatre cent mètres il se redresse et se met à courir plus vite.
Il entend une voix et entre se réfugier dans les fourrés. Il progresse alors doucement en faisant attention de ne pas faire de bruit. Il avance toujours se fiant à la voie de l'homme.
Il finit par voir enfin la scène et notre homme se positionne pour être dans l'angle mort du chasseur. Il cherche quelques choses dans sa gibecière. Il est maintenant à huit mètre toujours dans les fourrées. Il observe le butor relever la jeune femme, elle semble souffrir, est elle blessée?

"-Ces abrutis d'alayens ont eu peur du loup, mais pas moi."

Tobold progresse tout doucement et voix l'homme menacer la jeune femme avec son arme. Il n'est plus qu'a quatre mètres et il va agir.

"-Montez princesse."

Il jette la géode de sa main gauche, à coté de l'homme, qui par réflexe regarde d’où viens le bruit en pointant aussi l’arbalète, mais déjà Tobold a franchit silencieusement les derniers mètres et l'aide du marteau de géologue dans sa main droite, il frappe de toute ses forces, la nuque du chasseur qui s’effondre en déclenchant le carreau fracassant la cible, la géode.

Tout se passa bien vite et la jeune femme eut du mal à comprendre ce qui venait de se passer. Son agresseur était au sol au pied de son cheval, inerte, assommé ou pire, à vrai dire cela importait peu en cet instant pour la jeune femme. Se tenait derrière l'homme au sol, un autre, un peu plus âge, avec un marteau à la main. Esmelda eut d'un seul coup peur, cet homme allait-il aussi lui faire subir la même chose ? Un coup de marteau. Non, son sauveur avait l'air plus aimable, malgré ses traits travaillés par la vie qui ne devait pas lui avoir donné que de bonnes choses.

La princesse se tenait toujours sur sa monture, ses mains mêlées dans la crinières de perles grises, ne quittant pas des yeux l'homme sortit de nul part avant de balbutier un timide :

« -Merci. »

Que dire de plus en cet instant. Il venait de la sauver d'une mort certaine, car si sa blessure ou l’épuisement n'avait pas raison d'elle, son cousin l'aurait tuée sans sourciller une fois son retour au cœur du palais blanc de Gloria. Cela ne faisait pas de doute. Fabius préférait la voir et la savoir morte plutôt que vivante et prête à le nuire plus que de raison. Et Esmelda ne pouvait pas le contredire là dessus. En vie, elle ne cessera jamais de le remettre à sa place. En prison, avec les traîtres.

Ses yeux quittèrent son sauveur un instant pour observer l'homme au sol.

« -Il est mort, vous croyez ? »

Tout ce que la princesse désirait c'était que ce vil personnage ne se relève pas. Elle glissa le long du flanc de sa jument. Il fallait qu'elle se soigne et vite. La jeune femme écarta les pans de sa tunique coupée par l'épée d'un de ses assaillants et imbibée de son sang. Elle grimaça un instant pour voir sa chair mutilée.

Esmelda demanda d'une petite voix timide à son sauveur qui ne semblait pas lui en vouloir comme les autres hommes. Sinon, elle se serait déjà retrouvée au sol avec un coup sur la tête ou sur son cheval en route pour Gloria, son palais, son empereur et son exécution.

« -Pouvez-vous m'aider ? »

De Mangroves écoute attentivement la jeune fille en remettants le marteau de géologue dans sa gibecière.
La jeune femme descen de cheval. Il lui fait un sourire en mettant son doigt sur ses lèvres pour lui dire de se taire. "Chut". Tobold lui fait signe d’aller l’attendre à quelques mètres à l’ombres des feuillagesdans le sous bois. Cela fait il pique de la pointe de sa dague en obsidienne la croupe du cheval qui part au galop affolé. Il veut faire de même pour la jument , mais elle part au galop comme si elle avait comprit ce qui ce que voulait Tobold. Il empoigne le cadavre du chasseur sur son dos et l’emmène le cacher dans les taillis. Il reviens effacer les traces de luttes sur le chemin, fais disparaitre dans sa gibeciere les morceaux de géode. Il s’approche de la jeune femme en lui faisant signe de se cacher avec lui dans les fougères. Toujours avec le doigt sur la bouche.

Quelques minutes plus tard trois cavaliers Alayens passent en trombes devant eux. Toubod regarde si il n'y a pas de cages de pigeons pour rameuter des renforts, mais cela ne semble pas être le cas. Ils attendent encore un certain temps avant de dire :

"Je suis Tobold et je viens des Mangroves,montrez moi votre blessure!" Apres l'avoir regarder et nettoyer la blessure. Tobold fait très vite un pansement compressif avec un morceau de sa petite couverture. Madame! Ne restons pas là, Vous semblez souffrir, mais il faut que vous teniez le coup, je vous emmène dans mon camp. Il est à vingt minutes de marche, là nous serons en sécurité. Je vous soignerais mieux à ce moment là, il faut vous reposer. Excusez-moi pour votre jument, elle regagnera son écurie, dans quelques temps, je l'ai piquer pour la faire fuire. Elle peut les entraîner loin, à nous de ne pas laisser de trace ici. Si je vous avait laisser partir vous n'auriez aucune chance de leur échapper. Je reviendrais à la nuit enterrer le chasseur. Puis quand vous irez mieux je vous conduirait ou vous voulez. Venez appuyez vous contre moi. Nous allons progresser le plus doucement possible."

L'homme ne semblait pas d'une hostile attitude face à elle, bien au contraire. Son idée était des plus brillantes. La princesse ne s'était pas doutée que les hommes repasseraient. Pour elle, ils étaient loin à chercher sa jument qui avait détalé quand l'aiguille du vieil homme se posa sur le flanc du cheval du chasseur. Elle qui semblait craintive, Esmelda espérait la revoir et vite. Cette belle créature lui avait sauvé la vie aussi et de la savoir seule, dans les forets mal famées de l'empire. Puis un homme qui se présente ne peut être dangereux ? Esmelda resterait méfiante, mais pourquoi la sauver ? Pour mieux la vendre ? Non, non, il fallait garder espoir et confiance dans son peuple. Il ne fallait pas sombrer dans la paranoïa, car c'était le meilleur moyen de continuer à se parfaire dans le mensonge et la méfiance.

« -Je vous remercie Tobold des Mangroves. Vous venez de me sauver d'une mort certaine. »

Si elle avait survécu à son voyage, il en aurait été autre pour sa tête face à Fabius. Elle aurait roulé bien vite sur le sol de son palais. Tristesse de ne plus se sentir nul part chez soit. Pourtant en cet instant, la jeune femme n'avait envie que d'une chose. Se retrouver dans ses appartements, au palais du dragon, au fond de son lit, sous ses lourdes couvertures et dormir, dormir jusqu'à se réveiller de ce mauvais rêve.
Quand l'homme mentionna son bras, elle le regarda en grimaçant de douleur. En même temps, elle avait failli la voir autre part cette épée. Cet alayen n'était pas allé de main morte. Un peu sur la même ligne de son serviteur. D'ailleurs sa gorge lui faisait encore un peu mal. Deux bleus d'ailleurs habillait maintenant son cou gracile et fin. Des traces de plus qui partiront avec le temps...pour le reste. Cela serait gravé pour toujours dans sa mémoire. Violence de cet homme, serviteur pacifiste aux manières d'un véritable guerrier.

« -Une vilaine épée d'un de ces hommes quand j'ai voulu m'enfuir. La douleur n'est rien comparée à la peine de ce qui me l'ont affligée. »

Esmelda venait encore de s'échapper. Un affront sûrement pour le guerrier baratineur. La frêle petite princesse sans défense qui à la barbe de tous lui filait encore entre ses sales mains nouées et tortureuses de jeunes femmes.

« -Ne vous inquiétez pas pour cette jument. Elle semble me retrouver quand j'ai besoin d'elle. Une étrange créature. Mais l'idée d'un chemin tracé par la fuite des chevaux est une bien bonne idée. Espérons que cela suffisse à dissuader ces hommes. Merci de ce que vous faites. Je ne veux pas vous déranger... Je ne sais pas qui vous êtes. Ni même où je veux aller...mais merci. »

D'ailleurs n'était-ce pas un piège ? N'allait-il pas l’emmener dans un endroit bien pire ? Non, non. L'homme semblait bon et Esmelda devait se fier à son instinct qui fut toujours bon. Elle savait juger les gens. Et ce Tobold était son sauveur du jour.

« -Une chance que se soit le bras et pas la jambe. Vous semblez vous y connaître en plan de fuite. L'êtes-vous ? Tout comme moi ? »

Tobold avait du mal à comprendre le langage de la jeune femme, pas asse précis à double sens. Mais bon c'est comme cela.
"Vous ne me devez rien Madame, l’ennemie de mon ennemie peut parfois être mon ami. Je ne suis pas l'ami des Alayens, car je n'aime pas les gens qui s’imposent par la force. Je ne pouvais pas décemment vous laisser entre leur mains. Nous allons arrivés dans mon camp, je vais vous soigné du mieux, que je le peux, puis vous vous reposerez,pendant que je fais disparaitre les traces de notre passage. Même si les risques sont faibles, ils peuvent revenir avec des chiens, mieux vos partir."

L'endroit n'est pas facile à trouver, mais il se situe au milieux d’éboulis, envahie par les ronces avec au fond un petit rhue. La cache se trouve sous un bloc de granite stabilisé par d'autres roches. l'entroie est sec, et protégé en cas de pluie. Il y a un foyer entouré de pierres ou des braises couves toujours. Notre homme le ranime et jette quelques branches sèches, qui ne ferra pas de fumée. "Installez vous là, Madame." De Mangroves vas chercher de l'eau avec sa casserole qu'il pose sur le feux et prend dans son sac un bout de tissus à peu prés propre qu'il déchire en petit morceau et qui jette dans l'eau . Il sort de sa gibecière un petit flacon, l'eau bout et Tobold sort sa dague en obsidienne."Nous allons nettoyer votre blessure" Avec une certaine délicatesse, mais fermement, Tobold découpe le vêtement au niveau de la blessure. retire le pansement compressif, heureusement cela ne saigne plus. Il nettoie la blessure avec de la charpie qu'il a sortie de l'eau, il attend que cela refroidit. Quand la blessure est propre, il vers un peut de schnaps à la myrtille, pour désinfecter, il examine la blessure puis fait cette fois un pansement compressif dans les règles de l'art. Tobold propose du schnaps à la jeune fille qui en prend une gorgée. Il prépare à manger rapidement. Des filets de viandes séchés. "Reposez vous maintenant, je vais ranger le camps, puis faire disparaitre mes collets, nos traces et le cadavre. Je ne reviendrais que dans quelques heures.". En lui montrant la couverture prés du feux "Dormez si vous le pouvez. Demain je vous conduirai ou vous voudrez."

« -Alors nous sommes des amis d'infortune face à cette invasion. Je suis comme vous. Je refuse que l'on impose en quoi croire, penser, je pense que tout à chacun est libre de penser et de croire en ce qu'il veut. Les Esprits, la vie, la mort, le cycle des saisons, tout ceci est personnel et intime. Les Alayens ne sont que violences et barbaries. Regardez ce qu'ils m'ont fait. Alors que je cherchais à comprendre leurs croyances en opposition à la notre. Mais je n'ai reçu que le mépris de coups. Ils cherchent à venir en pacifiste mais en allant en leur sens sans réfléchir. »

« -Merci Toblod des Mangroves. De m'avoir emmené avec vous. Et de me soigner. »

Simple, mais elle y tenait, car c'était sincère. Il ne savait rien d'elle, elle de lui. La guerre accentuait les méfiances, elle amenait des ennuis et ne posait presque pas de questions. Alors il méritait bien un simple, beau et sincère merci.

« -Aie !! Les lames de leur lames sont traîtres et fourbes. Elles empoisonnent la magie et déchirent vos chaires. »

Esmelda grimaça mais laisse l'homme la soigner et goûter à la bouteille qui lui passa. La jeune femme fit une drôle de grimace. C'était infecte !! Fort, mais au moins ça lui fit passer un instant la douleur de la plaie suintante. La jeune femme reprit encore une goulée, avant de la poser sur le sol, à ce rythme elle allait être ivre comme pour les vingt-cinq ans de son cousin.

« -Oui, j'en ai bien besoin. Prenez garde à vous. Ils ne nous lâcheront pas. Les traîtres, ils veulent les voir briser. »

Esmelda laissa l'homme partir, les yeux inquiets pour cet homme un peu mystérieux mais d'une générosité sans nom. Lui sauver la vie. Une inconnue, pourchassée par des hommes prêts à tout pour la retrouver morte ou vive. La princesse se posa contre un arbre, regardant le pansement et son bras endolori. Il se calmait peu à peu, mais la fatigue reprenait le dessus. Elle ne semblait plus la quitter et revenir plus forte et lourde que jamais quand l'adrénaline redescendait. Et ces derniers temps, la princesse avait sa dose en événements et en rebondissements. Et se poser un peu n'était pas du luxe.
Luttant contre le sommeil de peur de sombrer et ne pas entendre arriver soit son sauveur soit son des ses assaillants. Mais entre vouloir et pouvoir, il y avait souvent un large gouffre, et la princesse s'endormit un peu contre l'écorce du large arbre.

Esmelda se réveilla en sursaut quand un oiseau s'envola d'une branche en face de l'arbre qui lui avait servit de lit. Son cœur battait vite et sa main se rapprocha vers sa dague. Mais ce n'était que l'homme qui revenait d'avoir cherché à les sauver un peu plus.

La princesse lui demanda.

« -Alors ? Vous les avez vus? Sont-ils partis ? »

Alors qu'il s'approchait d'elle, Esmelda s'interrogea sur qui pouvait-il bien être ? A vivre là seul, dans les bois ? Pourquoi ? On en arrivait pas là par hasard.

« -Vous...vous vivez dans la foret ? Vous n'avez pas de maison ? De lieux de vie ? »

Avant de partir, Tobold à ranger une partis de ses affaires. Il fait encore jour mais la nuit tombera vite.
Il quitte les lieux en effaçant les empreintes pochent du camp. Puis fait la tournée des collets, principalement pour les retirer, mais il recueille deux lièvres qu’il range dans sa gibecière. Il laisse une longue piste bien claire qu’il amène loin à l’est. Et reviens par la foret vers les lieux des combats. Tout semble claire, pas de nouvelles traces, Il fait nuit noir maintenait quand il retrouve le corps du chasseur. Tobold le fouille et ne trouve qu’une bourse avec quelques pièces, de quoi compenser la géode. Il creuse une fosse à l’aide du couteau du chasseur, assez profond pour que des bêtes ne déterrent pas le cadavre. Heureusement la terre n’est pas trop dure, Quatre vingt centimètres de profondeur cela suffira. Il fait tomber le corps ainsi que l’arbalète dans la fosse. Après quelque instant de recueillement Notre homme rebouche la fosse. Il camoufle au mieux qu’il peut la tombe. Il passe un certain temps à regarder si rien ne cloche. Il prend pendants dix minutes le chemin qu’ils avaient emprunté des heures plutôt. Personne n’a suivit leurs traces. Puis notre homme change de direction vers une éminence. Quand il est au sommet Tobold grimpe à un arbre et observe la campagne. Pas de feux suspects, pas de feux tout court. Il revient à son camp par un autre chemin. Il revient au vent, le feu ne sent pas. Doucement et prudemment il rentre dans les éboulis. La jeune femme dort. Pour une fois que ses collets fonctionnent il prend le temps de sortir les lièvres de sa gibecière et les positionnes sur des branches au dessus des braises une fois les avoir préparés.

Il dort quelques heures puis finit de démonter son camps….

"-Alors ? Vous les avez vus? Sont-ils partis ?"

"-Je n’ai rien vu, mais ils ne sont pas sur nos traces, Madame."

"-Vous...vous vivez dans la forêt ? Vous n'avez pas de maison ? De lieux de vie ?"

"- On peut me trouver à Aldaria, Madame ! Vous sentez vous bien?, avez vous prit une decision de l'endroit ou je peux vous conduire?"

Tobold Des Mangroves devait avoir vécu un bon nombre d'années à fuir pour ainsi savoir se fondre dans la nature environnante sans laisser la moindre traces. Elle pensa un instant à la vie de Kylian, qui lui aussi avait dû faire de même depuis sa transformation en créature de la nuit. L'homme en serait-il un ? Cela ne semblait pas. Mais après avoir rencontré la jeune, si on puis dire ainsi, Hyrriena qui s'avérait être un vampire, alors que la jeune femme ne s'en doutait pas...il y avait de quoi se demander. Finalement les vampires s'ils le désiraient pouvaient passer pour de véritable humains. Trace de leur passé et preuve qu'ils pouvaient se mêler sans heurts aux peuples humains. Beaucoup lui dirait pour leur plus grand mal, Esmelda pensait pour le bien et la paix entre leur peuple. Encore une divergence d'opinion.
Mais son sauveur lui semblait être un homme que la vie n'avait pas épargnée.

« -Une chance, je n'aurai aimé devoir de nouveau jouer les fuyardes. En espérant qu'ils n'aillent pas se venger sur d'autres que moi. Je ne le permettrai pas. »

Avec les Alayens, il fallait s'attendre à tout. Et le prêcheur l'avait encore prouver une fois en n'hésitant pas à user de la violence sur elle. Et simplement parce qu'elle cherchait à comprendre. Espérait-il soumettre le peuple des Humains par l'ignorance et la simple conviction de faire revenir les morts ? Sûrement, et le fait qu'il ne réponde pas à sa question sur le véritable retour de la personne disparue restait sans réponse...Pourtant s'il existait une chance que Gregorist revienne...
Prférant changer de sujet, Esmelda parla de la pluie et du beau temps en mentionnant la ville de son cousin.

« -Aldaria est une très belle ville. J'y suis allée de nombreuses fois. Et ses habitants des gens charmants. Et vous y faites ? »

Où aller ? Bonne question. Continuez à chercher Melusine et les siens afin de les rallier et les prévenir qu'elle et Korentin se battraient pour sauver l'empire et le peuple des Hommes. Ou bien rentrer. Mais la perspective d'avoir échoué, de revenir devant son cousin sans cette aide qu'elle espérait tant prouverait son inutilité constante auprès de son peuple.
Son cœur se serra rien qu'à cette idée et elle répondit à l'homme les yeux perdus dans le vague.

« -Je ne sais pas où aller, je devais retrouver des connaissances qui me sont chers, mais ils ne sont pas faciles à trouver. Avec ces temps bien sombres, cela s'avère encore bien plus difficile. Je pense que je vais devoir rentrer chez moi... mais je crains les réactions des miens. »

Surtout celle de son cousin. Esmelda était encore en colère contre Kylian pour que ces remarques sur sa fuite en catimini lui donne des reproches. Le médaillon orangé entre ses doigts, elle sentait que lui non plus n'était pas à Aigue. Comment, la princesse ne le savait pas trop, elle le savait un point c'est tout.

« -Une femme comme moi n'a pas à partir chercher des amis comme ça, même pour aider à arranger la situation pour l'empire des hommes. »

La princesse hésita un instant puis elle demanda. Il fallait qu'elle sache, mais si cet homme était seul et avec sa capacité à se fondre dans la nature, il pourrait aider les rebelles, vivre à l’abri, une aide de plus, et surtout qu'à plusieurs, on est bien plus fort que seul. Et Esmelda savait que cet homme avait de quoi apporter son aide.

« -Que pensez-vous de cette situation, de ce qui nous arrive ? De l'empereur et des alayens ? »

"Si je comprends bien Madame, vous ne savez pas ou aller!" Elle serait perdu, ou elle semble perdu, ou.... elle est prudente. Elle ne sait pas qui je suis, je pourrais être un ennemie.
" Je veux bien vous amener à Alderia, cela ne me pose pas de problème. J'ai une chambre dans le quartier Rouge. Mais si le lieu ou vous devez allé est secret je suis prêt à faire un bout de chemin avec vous, et quand vous me le direz je vous laisserait poursuivre votre chemin." C'est tout ce que je peux faire.
"Les affaires de l'Empire ne me concerne pas, car d'un coté ou de l'autre je ne dois pas tomber entre leurs mains, s'en serais fini de ma vie d’être libre." Elle n'a pas besoin de savoir que je suis un esclave en fuite, la marque que je porte a mon épaule en est la preuve. Tant que que l'esclavage existera sur Armanda et ne sera pas abolie....... L'Empire est aussi mon ennemie.
"Les Alayens sont des ennemies de la magie, donc mes ennemies. C'est pour cette raison que je vous ai aidé" Mais il y a des Alayens qui sont contre la guerre tous en conservant leur croyance pense notre homme. Pas simple tout cela.

"Que voulez vous faire, Madame?"
Tobold est là simplement que pour l'aider, ne pas la laisser entre les mains de soudards, qu'ils soient Alayen ou de l'Empire. Il est du coté des êtres magiques, comme les Elfes ou les Dragons.
"Je peux vous emmener ou vous voulez, je peux aussi si vous le souhaitez vous laisser ici, je vous donnerais ma couverture et mes provisions." Je ne lui demande rien. Mais elle semble perdu, je ne peux aider celui qui ne veux pas être aidé.

« -Si, mais tant de choix s'offrent à moi avec des conséquences tellement différentes. J'aimerai qu'un jour un choix soit simple. »

Trouver la Horde, dans un pays en guerre, chercher ces hommes et femmes qui savent vivre dans la clandestinité, seule, sans moyens autre que son courage fou. Esmelda était épuisée. Elle savait bien qu'elle ne tiendrait pas un jour de plus. Peu à peu l'image de Aigue revint à elle, avec un Korentin en colère et l'échec de son aide à sa cause.

« -Non, non, je ne peux aller à Aldaria ni aucune autres grandes villes, sauf peut être Althaia. Je risque trop gros. Disons que je ne suis pas vraiment la bienvenue. Ou si mais ce sera là mon dernier voyage. »

Même si c'était la ville de Korentin, ceux qui étaient et restaient liés à sa cause devaient se taire et se cacher.
Ah, les affaires de l'empire ne le concernaient pas. La princesse rêvait d'en dire autant, de rester terre dans une cabane loin de tout et se moquer du monde qui se déchire. N'être qu'une femme vivant avec son époux et ses enfants et cultiver son jardin. Mais même là, son caractère emporté ne lui dirait-il pas d'y aller, de ne pas se laisser faire ?

« -Vous avez bien de la chance Tobold Des Mangroves. Mais les affaires de l'empire comme vous dites ont quand même un impact sur votre vie ? Rien que la présence des Alayens. Vous dites ne pas les aimer, donc vous souhaitez aussi leur départ ? Et je puis vous certifier qu'il n'y a que d'un côté que vous tomberez. De l'autre, je vous donne ma parole que ceux qui luttent contre Fabius Kohan et sa félonie ne vous feront aucun mal et vous rendront l'aide que vous m'avez apporté. Et si vous ne me croyez pas, venez avec moi. »

Oui, elle ferait tout pour que cet homme mérite le meilleur. Il l'avait aidée sans savoir qui elle était, sans rien demander autrement que son bien être. A elle, de lui renvoyer la pareille.

« -La solitude serait pour moi l'assurance que vous n'aurez plus à subir les méfaits de ma présence. Vous risquez gros en me suivant.  Sachez-le. Les hommes qui m'ont poursuivit ne me lâcheront pas de si tôt. Et la prochaine fois, ils ne seront pas qu'une poignée.»

Ah ça, échapper trois fois au serviteur du Néant (c'était plus que certains face à Voldemort) relevait du miracle. La prochaine fois, le géant de l'Alaya ne se laisserait pas berner par une aiguille de chaleur. Il ne fallait pas rêver. Et si ce n'était pas lui, ce serait Fabius. Et malgré l'amour de certains de ses soldats envers elle, d'autres seraient moins tendres et plus professionnels. Et se cacher dans les maisonnées, auberges, ou hameaux s'était risqué gros et un quitte ou double. Certains la cacherait d'autres la dénoncerait. Pouvait-elle leur en vouloir ? Non, l’appât du gain quand on n'a plus rien est appétissant. La princesse ne pouvait que se trouver indulgente envers ce peuple qui souffrait.

« -Ou bien peut être qu'en retour, je peux vous proposer un abris pour vous reposer un peu ? »

Il lui avait sauvé la vie. Et Aigue pouvait être un passage de repos pour l'homme solitaire, peut être voudrait-il ensuite rejoindre la rébellion contre l’oppresseur. Lui qui ne semblait pas l'aimer.

Tobold écoute la dame, d'une oreille attentive. Mais le cœur de notre homme s’arrête un instant au nom de Althaia. Il a déjà entendu ce nom. Pourquoi vouloir aller dans cet endroit si on est pas le bien venue? Le cœur de Tobold s’arrête au nom Kohen....Elle parle de Fabius Kohen comme si elle évoluait dans les hautes sphères des puissants, au niveau des princes. Il se souvient des paroles d'Edwyn Ruddy "Dévoreuse est entre les mains de la princesse Kohan qui se trouve à Aigue Royale sous Althaïa la romantique" Il y avait peut être quelques choses de vrais dans tous ce fatras.....
"Madame, il faut vous reposer, et dormir et demain je vous conduirais à Althaïa. Je ne sais pas ou cela est, mais je tracerais demain sur le sol une carte d'Armanda et vous me direz ou ce trouve cet endroit. En attendant je vais griller du lapin pour la route, cela nous permettra d'avancer sans trop perdre de temps."
Tobold refais partir les braises et positionne les morceaux de lapin de façons à ce que la viande ne soit pas trop sèches. Puis creuse un trou ou il cache toutes les affaires qu'il ne prendra pas avec lui dans cette nouvelle aventure, comme les géodes ou le marteau de géologues. Il rebouche soigneusement. Il prépare ses affaires et range le camp en prenant soin de changer de faces les morceaux de lapins et en les aspergeant d’eau. La Dame somnole avec un médaillon orangé entre les mains. Tobold lui ajoute sa petite couverture car la nuit est fraiche et va faire une ronde. Tout est calme, et il observe les étoiles, demain il fera beau c’est déjà cela. Son feux ne fait pas de fumé. Il retourne encore un fois les morceaux de lapins. Il est temps de se reposer. Dans sa tete il trace le plan d'Armanda, ou se trouve donc Altaïa?

« -En effet, je suis épuisée. Merci encore. Pour tout. »

La princesse se recala contre un arbre et se laissa aller au repos de son corps. Et bien vite le sommeil prit place. Quelques bonnes minutes plus tard, la jeune femme se réveilla tirailler par la faim. Elle se leva et se dirigea près du feu pour se restaurer un peu.

« -Merci. J'ai faim. Je n'ai guère eu le loisir de bien manger ces derniers temps. Je n'ai pas votre don pour la chasse et pas le courage de tuer des animaux moi même. »

La jeune prit un morceau de viande et mangea avec appétit. Son cours séjour à ne manger que des baies n'aidait en rien à reprendre des forces pour continuer ou réfléchir. Une fois le repas finit, Esmelda ramassa ses quelques affaires et aida Tobold à ranger leur camp de fortune.

« -Allons-y. Nous avons quelques bonnes journées de marche avant de parvenir à la ville romantique. »

Le derniers bagages empactés, ils prirent la route, des chemins de foret à l'abri de toutes rencontres alayennes ou bien les gardes de son chers cousins. L'une ou l'autre des rencontre ne seraient pas des plus favorable ni à elle ni à l'homme qui lui apportait son aide. Il se rendait coupable de haute trahison. Et seule la potence serait son salut. Et seulement si son cousin d'empereur était dans un jour clément. Sinon, ça serait les chiens, les épées ou bien les arènes.
Chaque pas se ressemblaient, le sol feuillus, des branches craquantes, buttant sur des pierres, la fatigue gagnant du terrain, le froid se glissant malgré tout dans les vêtements pourtant chaud. Et son esprit qui ne pouvait que se perdre dans le méandre de son cœur meurtri. Morgane, elle ne cessait d'y penser. Sa cousine, sa mort sans aucun sens. Esmelda repensait aux moments heureux passés ensemble, les discussions sur les hommes, les médisances sur son époux, le bonheur de ses enfants, la beauté des plantes et la vie au palais de Gloria. Les sourires, les regards en coin. Tout ça lui manquerait. Korentin avait raison : la mort était bien plus difficile pour ceux qui restaient.

La princesse prit la perle orangé du médaillon qu'elle portait autour du cou. Elle sentit une vague de chaleur et un vide. Elle sentait son cœur vide et Kylian bien loin d'elle. Trop loin. La jeune femme lâcha la pierre et resserra son manteau contre son cou.
Au bout de longues heures, une petite clairière s'offrit à eux avec un petit cours d'eau. Rien de tel pour se poser et boire un peu, remplir les outres d'eau fraîche.

« -Une pause ne serait pas de refus. Je ne sens plus mes pieds ni le reste de mon corps. Et nous sommes encore loin. Après Althaia savez-vous quoi faire ou aller ? Rentrer à Aldaria ? »

dit-elle en mangeant les quelques baies qu'ils avaient ramassé sur le chemin.

« -Je... je n'ai jamais cuisinée..."

dit-elle en baissant les yeux honteusement. Depuis toujours, des quantités de cuisiniers avaient préparé pour elle au palais les mets, les plats les plus raffinés, les plus succulents, en abondance et dans la recherche du meilleur pour la famille royale. Car même quand la petite princesse s'échappait dans les cuisines de Miss Hughes, une des chef cuisinières du palais, l'aidant à faire des mets sucrés, des gâteaux aux goûts étranges, avec des noix du sud ou bien des épices du nord, Esmelda n'était pas seule et surtout, si cela était raté, il y avait quand même à manger le soir. Et les aliments étaient déjà présents dans les placards ou bien dans les réserves. Elle n'avait jamais eu à aller les chercher dans la nature ni même au marché.
Même si lors de ces escapades incognito dans Gloria, avec Ninna ou son frère, avant qu'il soit empereur, Esmelda achetait parfois des fruits aux marchands ambulants, rien de vital. E rentrant au palais le soir, elle était encore nourrit comme il se devait.
La seule fois où elle eut faim fut lors de la fuite de Gloria avec Korentin, Kylian, Ashy et leurs sauveurs de fortune. Des baies à picorer, un peu de viande... rien de très copieux. Même chez les elfes, la princesse mangeait plus en abondance des fruits et légumes qu'ils savaient mettre en saveur. La faim, la fatigue, deux choses à laquelle la jeune femme n'avait jamais été confrontée mais qui aujourd'hui était son quotidien. Même à Aigue royale les derniers repas étaient plus plus copieux et alléchant. Petit à petit, au fil des arrivées, s'était organisé une culture intérieure dans les terres fraîches de la grotte illuminée par une roche bleutée. Puis la résistance s'était organisée avec la ville d'Althaia, et des passeurs venaient leur apporter des vivres manquant, comme la viande, la farine, le lait ou les œufs. Rien à voir avec le faste de Gloria, mais mieux que les baies des derniers jours.

La princesse releva ses yeux honteux vers cet homme qui devait avoir vécu mille vies, rudes, qui ne devaient pas l'avoir épargné, mais qui lui expliquait avec simplicité et sincérité une part de sa vie. Et il s'inquiétait pour elle et ses blessures. A vrai dire, Esmelda ne s'en préoccupait plus et les avait même oublié. La fatigue des derniers jours et celle du voyage faisant oublier le reste. Et revenir à Althaia, signifiait expliquer à Korentin son échec dans son envie de l'aider, signifiait revenir sous terre et vivre dans l’inquiétude de ne pas savoir où était Kylian. Mais Esmelda n'en pouvait plus, elle était épuisée.

« -Je sais que rien ne presse. Mais plus j'attends, plus j'ai peur de ne pas avoir le courage de me tenir droite devant les miens. »

Elle lui sourit cependant avec douceur quand il mentionna son amour pour ces anguilles et leur cuisine à Aldaria.

« -Peut être qu'un jour, je pourrai y revenir, à Aldaria, et je viendrai en manger. Si vous mes les préparer. »

Ils passent par une grande forêt abandonnée, plus du tout entretenus. Ils rouvent des traces d'anciennes cultures, de murets, de maisons effondrées, de jardins ou poussent des légumes de façon sauvages, et il y a aussi des étangs plus du tous entretenus et pratiquement comblés, mais pullulant d’écrevisses. La Dame commence à fatiguer. Il n'est que treize heures au soleil. Tobold décide de rester dans cette zone et se demande pourquoi cette région qui semble fertile est ainsi vidé de la présence humaine. Il trouve un abris dans une maison ravagé par le temps, mais au toit encore en place. Il y a des reste d'un feu, sur le sol en terre battu, éteint depuis des lustres et trouve même une grande gamelle.

"Nous allons restez ici Madame, et nous allons préparer des écrivisses à la Gloria, il faut en premier, ramasser ces petites bêtes,...." Dit Tobold prenant la grande gamelle. Et bientôt notre homme et la Dame, s'amusent comme des fous à cueillir à la main, les crustacés, les pieds dans l'eau. Tobold trouve des petites tomates, et des piments dans lun jardin abandonné. Il a dans sa besace, de l’échalote, de l'estragon, du paprika et sa cuillère en bois. Il reste un fond de schnaps de mure.

- 3 kg d’écrevisses fraîches
- 10 tomate sauvage épluché par la Dame (si si)
- de l’échalote
- de l’estragon
- 10 cl de schnaps de mure
- du paprika
- 6 petits piments
- sel, poivre
Temps de préparation : 30 mn. Temps de cuisson : 1 h.

Tobold demande à la Dame de rincer les écrevisses à l’eau froide dans la rivière avec le gamelle. Il fait partir un feux et une fois les écrevisses propres il demande à la Dame de commencer à faire rougir les écrevisses par petites quantités, dans sa poêle. Elles les faits les sauter pour mélanger, puis elle les sorts au fur et à mesure dans de grandes feuilles que notre homme a été laver. Puis Tobold, pèle et émince les échalotes. Quand les dernières écrevisses sont rouges, la Dame remet les écrevisses dans la marmite. Il Attende 3 minutes le temps de reprendre un peu de chaleur. Arrose avec le schnaps de mure. Il les flambe avec son briquet a amadou. De Mangroves stoppe les flammes en mettant une planche. Il sorte les écrevisses dans un plat. Il place les échalotes dans la marmite. Il mélange en grattant bien le fond, avec sa cuillère en bois. Dès que les échalotes sont translucides, il ajoute les tomates pelées. Mélange avec le cuillère en bois. Porte à ébullition. Laisse bouillir 5 minutes. Sale, et poivre, ajoute le paprika et les piments. Il verse l’équivalent d'une gourde d’eau. La Dame mélange, Tobold éloigne la gamelle du feu dès la reprise de l’ébullition, et il laisse mijoter 45 minutes. Il fait cuire du riz qui accompagnera les écrevisses dans sa petite casserole. Au bout des 45 minutes il éloigne la gamelle du feu, mixe doucement la sauce jusqu’à l’obtention d’un beau velouté. Il goûte, rectifie l’assaisonnement, ajoute l’estragon, et mélange. Il remet les écrevisses dans la marmite. Rallume le feu, poursuit la cuisson 15 minutes.

"Nous allons pouvoir manger Madame, je n'ai pas d'assiette mais ces feuilles feront l'affaire, vous pourrez utiliser vos doigts, et ..... il n'y aura pas de vaisselle à faire."

Les deux fugitifs reprirent leur marche, dans de nombreuses foret dont la dernière qui devait avoir abriter autrefois un hameau tranquille, paisible à l'abri de tout, éloigné des villes et d'une tranquillité paisible et sans nom. Seul le bruit du vent dans les arbres devaient faire taire cette quiétude maintenant retrouvée par la nature. Les derniers habitants devaient avoir rejoint la ville ou bien les descendants avaient laissé mourir leur parents et pas repris la succession de cette terre. En tout cas, l'endroit était bien idéal pour se pauser un peu et se restaurer un instant. Il y avait sur place ce qu'il fallait pour cela. Une chance pour eux. Esmelda ne se voyait pas aller courir pour chasser quelconque animal. La fatigue la gagnait de plus en plus. Son endurance avait été mis à rude épreuve et le contre coup devenait plus pesant, plus lourd. La princesse ne désirait qu'une seule chose, dormir et ne plus se réveiller. Dormir pour toujours.

L'homme semblait plus prompt et motivé à faire à manger. Une chance pour elle. Ou pas, il ne semblait pas comprendre sa fatigue et lui proposa de chercher les petites bêtes. Dans l'eau ? Mais comment ? Enfin, elle n'avait jamais fait ça. Puis une écrevisse ça a des pinces. Ça fait mal.
Esmelda suivit l'homme près de l'étang. Il lui montra comment attraper ces créatures qui serviraient leur festin. Tout d'abord hésitante, sa première prise bien que maladroite et après un long moment fut un éclat de rire sur le visage de la princesse.

« -J'ai réussi. »

Peut être un simple geste pour beaucoup, voir futile de le réussir, mais pour la jeune femme s'était une belle victoire. Tout comme avoir éplucher des tomates avec son petit canif. Chose simple de la vie, à laquelle Esmelda n'avait jamais participé. Il fallait qu'elle soit au milieu de nul part pour le faire. Avec un inconnu. Le repas en fut donc que meilleur. Malgré qu'il soit sommaire et sans grand luxe.

Quelques temps plus tard, après avoir effacé leurs traces, les deux fugitifs reprirent le chemin de la Romantique. La route était encore longue et les journées se ressemblaient. La journée à marcher loin des chemins connus, contournant les routes. La nuit à essayer de se reposer, mais le froid de plus en plus tenaces et la pluie qui s'y mettait n'aidaient en rien. Cette humidité persistante était d'un désagréable, collant les vêtements à la peau et laissant ce froid sans cesse se rappeler à lui.

Puis Althaia se dressait devant eux, au loin. La belle ville. Splendeur des Hommes. Ville forte à l'esprit éclairé. Les artistes, quel qu’ils soient embellissaient la nature même de la ville. Et en son cœur battait le cœur de la résistance, se trouvait son cousin. Que dirait-il en la voyant ? Surtout dans cet état. Des bleus sur le corps, ses vêtements sales et qui ressemblait à tout sauf à une jeune princesse Kohan.

Entrer en ville ne serait pas des plus simples. Il fallait montrer patte blanche avec cette guerre qui eut lieux et Fabius au commandement. Esmelda ne pouvait entrer comme cela, même dans cette ville alliée. Cachés dans un petit bois à quelques lieues de la ville, la princesse usa du même sort qui l'avait permis de sortir d'Aigue Royal. Et il eut fallu trouver de quoi faire, de quoi vendre pour jouer les marchands de fortune au marché de la ville pour rentrer sans trop de questions. Heureusement, Tobold Des Mangroves était un homme pleins de ressources et il semblait connaître ce genre de situation.
Une fois en ville, il fallait trouver un allié, un homme ou une femme de la résistance qui lui permettrait de rentrer auprès de son cousin. Mais cela viendrait plus tard. Pour le moment, Esmelda voulait remercier comme il se devait son sauveur.

« -Je ne sais comment vous remercier Tobold Des Mangroves. »

Esmelda sortit de sa besace une pièce lisse en argent, avec un sceau au beau milieu. Sceau royal.

« -Si un jour, un soucis se vient à vous. Montrer cette pièce. Elle pourra vous sauver. Dites juste qu'une jeune femme vous l'a offert. »

La princesse remit sur sa tête la capuche de sa cape.

« -Vous êtes sûr de ne pas vouloir venir avec moi ? »

La réponse fut toujours non. D'un large sourire, la princesse reprit son apparence. Cela serait plus simple pour retrouver un rebelle de l'alliance contre Fabius Kohan empereur déchu.

« -Et merci, de ne pas avoir posé de questions. J'espère vous revoir et vous aider. Des hommes comme vous, il en existe que trop peu. Au revoir. »

Althaia la Romantique est une ville comme les autres. La Dame voulais rentrer dans cette ville discrètement. Tobold demande de pouvoir l'explorer pour trouver une idée. Katfaïel son vieux Maître disait toujours pour rentrer dans une ville il fait passer par la porte et le mieux c'est de le faire le plus naturellement possible. Après avoir franchit seule la porte et être passer sans problème le contrôle de l'octroie, notre homme déambule dans les différents quartiers. Il finit par trouvé le quartier chaud de cette ville et étudie attentivement les maisons et les personnes qui y vivent. Il apprit par cœur le nom des différente maisons qui portaient enseignes. Puis De Mangroves cherche un artisan qui fabrique des bijoux, et négocie avec lui les géodes. Ceci fait il cherche une boutique ou les bourgeois de la ville vendent leurs vêtements, usagés. Il finit par trouver ce qu'il cherche, des vêtements en bonne états pour lui et une tenue très voyante pour la Dame. Un haut rouge avec grand décolté et une jupe noir longue fendu. Il achète quelques accessoires, ceinture, mocassins. Puis vas faire quelques emplettes.
Il repasse la porte de la ville avant le couvre feux et retourne dans la petite clairière ou la Dame l'attend. Tobold explique son plan. Bien sur elle le refuse furieuse, mais notre homme lui explique.... longuement.

Le lendemains vers neuf heures au soleil, au moment ou le monde se presse à l'entrée nord de la ville d'Altaïa. Un homme rasé de prêt, les cheveux blanc coupés, bien habillé, arrive. Il est accompagné d'une jeune femme au teins très mate et très maquillé, au cheveux roux, en longues tresses, avec une tenus qui ne cache rien de sa profession supposée. Personne ne pourrait reconnaitre la femme, perdu dans la campagne les jours précédents. Ils se mettent dans la file, sous les regards curieux et grivois des gents d'armes , des hommes et celui désapprobateurs des femmes. Ils passent rapidement l’octroie, la bourse que donne Tobold au sergent y est pour beaucoup.

Dés qu'ils sont dans la ville, ils cherchent une ruelle desserte. Quelques minutes plus tard une femme avec de simple vêtement et un châle sur ses cheveux part d'un pas décidé dans une direction ..... Quelques minutes plus tard un homme bruns aux cheveux coupé court, aux vêtements disparates, prit un autre chemin.....