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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
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A l'aube de la nuit [PV Eliowir]

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Lorenz Wintel
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MessageSujet: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeDim 2 Mar 2014 - 15:17

Le soleil achevait lentement sa descente sur le sanctuaire, il serait bientôt invisible et déjà la température avait baissé d'un cran. Le vampire n'en était pas vraiment conscient, enveloppé qu'il était dans le cocon de chaleur du serpent enfin retrouvé. On pouvait dire qu'il lui avait manqué celui là... Aussi faible qu'il soit encore, il emplissait l'ancestral de satisfaction. Les semaines avaient été particulièrement longues depuis son réveil, et la lenteur de sa guérison s'était révélée des plus frustrantes mais le plus dur était passé. Ses forces revenaient plus rapidement à présent, ses muscles reprenaient leur vigueur et il ne désespérait pas de retrouver toute l'étendue de sa puissance magique d'ici peu. Il la sentait en lui, ce qui ne rendait que plus agaçant le fait de savoir pertinement que son corps n'était pas encore en état de supporter l'utilisation intensive d'une telle énergie magique. Patience... Il n'y avait pas d'autre chemin que celui là.

Cette pensée amena une ombre furtive dans l'acier de ses prunelles, mais nul n'était là pour la voir. Il avait exigé la solitude pour cette soirée. Bien sur, il n'était pas le seul représentant de sa race au sein du sanctuaire baptistrel et bien qu'il ai autorisé certains vampires à rejoindre l'armée quasiment dès son réveil, il ne s'était pas privé de garder quelques appuis sérieux à portée de main. Shadowsong avait beau ne pas l'inquiéter malgré ce que l'ancestral considérait toujours comme une traîtrise, ce n'était pas une raison pour prendre des risques inutiles et le nombre d'elfes ou même d'humains priant le Dracos chaque jour pour le voir succomber n'aidait pas à se sentir en confiance. Il n'était pas à sa juste place en ce lieu, il n'y resterait pas plus longtemps que nécessaire. Néanmoins il était aussi assez avisé pour avoir conscience des terribles dégâts qu'un retour prématuré au sein de son peuple pourrait avoir sur son autorité. Les siens n'obéissaient que sous les ailes de la peur et de la contrainte, il devrait déjà s'estimer heureux de ne pas avoir perdu trop de soutiens importants pendant son absence. Revenir dans un si sale état l'exposerait à une série de combats qu'il ne pourrait éviter et qui signeraient sans doute sa perte. Patience encore... Ce n'était pas comme si il avait le choix...

Debout dans la pénombre encore vacillante, il savourait le moment en silence. Si la nuit était le royaume des représentants de sa race, le crépuscule gardait sans nul doute sa préférence dans le classement des instants les plus excitants. Sombre silhouette immobile, il écoutait les frémissements discrets de son instinct émoustillé par la perspective des longues heures de liberté qui s'offraient à lui. Le lune encore invisible ne venait pas troubler la perfection de cet instant et ses prunelles claires prenaient peu à peu une teinte plus tranchante à mesure qu'elles s'adaptaient jusqu'à lui offrir une vision plus efficace encore qu'elle ne l'était sous les rayons du soleil. Un rictus léger dévoila à demi les crocs acérés rendus brillants par le venin qui les recouvraient. Il médita un instant le paradoxe qu'il offrait à cet instant, affaiblit dans sa chair et dans son énergie et pourtant terrible symbole de la supériorité nocturne du parfait prédateur qu'il était. Comment les autres races pouvaient-elles croire un seul instant avoir à terme la moindre chance face à eux ? La nuit aurait toujours une longueur d'avance sur le jour.

Cette énigme le passionna quelques secondes, fragments insignifiants dans son éternité. Sans ciller, il observa la lune qui se montrait enfin et qui sembla la jauger de tout la haut et s'étonner, peut-être, de sa totale immobilité inhumaine. Ces doux moments touchaient à leur fin néanmoins, et il réprima un soupir en daignant enfin s'intéresser sans enthousiasme à la présence presque imperceptible qui se trouvait derrière lui. Il avait espéré qu'elle partirait dès l'instant où il en avait reconnu d'odeur, mais c'était sans doute trop demander à un être tel que Serillëiel... L'intérêt presque amusé de l'ancestral vis à vis du vieil elfe n'était plus qu'un souvenir lointain et très largement dominé par l'irritation haineuse qu'il ressentait à présent à son encontre. Ce que cet être avait osé faire le propulsait sans mal parmi les cibles les plus prioritaires du prince noir, et le fait qu'il ose encore se tenir là, juste derrière lui, après tout cela ne faisait qu'empirer les choses. Comptait-il encore sur la protection du serment brisé ? Ou plus probablement sur ce qu'il devait imaginer de la faiblesse actuelle de son ennemi... Allait-il tenter d'en profiter ? Cette hypothèse déclencha un nouveau rictus agressif que l'autre ne pu voir et qui s'effaça rapidement, balayé par les traits de marbre qui avait reprit leurs droits sur le visage de l'ancestral. Lorsqu'il se tourna lentement vers l'intrus, il ne lui offrait plus qu'un masque indéchiffrable. Il contrôla sa voix soigneusement afin que seul un ennui profond n'en filtre lorsqu'il constata :

"Serillëiel..."

Il ne réprima par contre pas l'ironie méprisante de la question qui suivit :

"Je te manque encore ? Cela devient une obsession..."

Une flamme presque curieuse dansait dans l'acier de ses prunelles dardées sur l'indésirable. Que pouvait-il lui vouloir encore, et si la rencontre était fortuite alors que faisait-il dehors à cette heure ? La situation était étrange, moitié dangereuse et moitié paisible. Le moment était trop mal choisi pour se battre et Lorenz n'en avait pas vraiment l'intention. Les Baptistrels ne les laisseraient de toutes façons pas faire, mais que reste-t-il à deux ennemis mortels lorsque la violence n'a pas droit de parole ? Déjà fatigué de cette perte de temps, il assena en se détournant pour mieux lui faire comprendre que la conversation était déjà terminée :

"Tu n'as rien à faire ici. Du vent. Profite du temps qui te reste."

Ou l'art de la menace sous-jacente. Il savoura pendant un quart de seconde l'idée que l'autre allait peut-être avoir l'intelligence de lui obéir, mais il n'était pas naïf à ce point. La voix de l'autre crevant le silence ne le surprit donc pas.
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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeJeu 6 Mar 2014 - 0:22

Cela faisait maintenant plusieurs semaines que la sombre bataille avait eu lieu. Plusieurs semaines pendant lesquelles il avait été sacrément occupé en fait. Entre son propre rétablissement, et l'aide qu'il avait tenu à apporter aux baptistrels... sans compter sa situation délicate à régler auprès du Conseil...

Si finalement l'idée conçue par Galadrielle et Eliwyr pour le rétablir plus ou moins au royaume elfique n'avait pas tout à fait été possible, du moins n'était-il plus totalement banni. Pas forcément le bienvenu, bien loin de là, plus toléré qu'autre chose, mais en tout cas n'avait-il plus cette épée au dessus de la tête à chaque pas qu'il faisait dans la forêt. Certes, mieux valait ne pas rencontrer certains elfes assurément, certains prendraient très certainement un malin plaisir à régler leur compte avec l'Infanticide à la moindre occasion. Du moins n'avait-il plus l'impression d'être dans l'illégalité en restant dans la forêt elfique, quand bien même on lui avait interdit d'entrer au royaume sans autorisation expresse.

Certes, il n'avait pas pu intégrer l'armée ou quelque corps de métier que ce soit au royaume elfique, mais au moins pouvait-il se montrer utile de-ci de-là. En donnant les informations qu'il avait au sujet des alayiens ou du royaume humain au Conseil ou aux baptistrels quand on le lui demandait ou ordonnait, en mettant son savoir faire magique au service de qui le souhaitait, en aidant les baptistrels du mieux qu'il le pouvait... et en se tenant prêt autant que faire se pouvait en cas de nouvelle attaque en tentant de s'entrainer encore et encore dans des arts pour lesquels il n'avait été formé que sur le tas et sur le tard.

Pour l'heure il était encore établi au chateau des elfes chanteurs, mais il escomptait d'ici peu leur libérer la chambre qu'il occupait. Pour aller où exactement ? Il n'en avait guère d'idées. Sans doute irait-il chercher un endroit où s'installer dans la forêt. Tenter de se construire un petit abri... partie fort délicate pour lui très certainement, lui qui était si peu porté sur ces sorts là, mais peu importait. Il était plus que temps qu'il reprenne son indépendance, qu'il ne vive plus aux crochets de ses paires, quels qu'ils soient. Même si les baptistrels ne lui avaient jusque-là rien reproché... il le faisait assez bien pour eux tous à lui seul. Non, il était plus que temps. Son orgueil ne souffrirait pas quelque regard de pitié qui pourrait s'installer si la situation s'enlisait ainsi... Qu'on le haïsse, qu'on l’exècre, qu'on le maudisse... mais qu'on le prenne en pitié, non merci, par le Dracos !

C'est sur ces pensées, que le vieil elfe errait, sans but précis que celui de s'aérer l'esprit et le corps, en se baladant dans le domaine avant la tombée de la nuit. Et pourquoi pas, allez savoir, dormir à la belle étoile ? Il laissa donc ses pas le guider, sans réfléchir plus avant à sa destination, se contentant d'observer d'un air absent le paysage alentour. Le domaine avait repris forme et la nature ses droits... même si au fond de lui Eliowir se souviendrait toujours des souillures passées en cet endroit. Pourtant ce n'était pas faute des baptistrels d'avoir tout donné pour réparer, effacer, soigner, ce qui devait ou pouvait l'être, tout en pansant les blessures en tout genre, que ce soit celles du corps ou de l'âme. Mais il est des choses qu'on ne peut effacer, songea le vieil elfe, un brin d'amertume l'enveloppant de son rêche manteau tandis qu'au loin le jour vacillait.

La nuit allait d'ici peu réclamer son dû, de toutes ses étoiles scintillantes, avec pour seul guide Dame la Lune. Mais en cet instant le soleil bataillait encore au loin, à l'horizon, tentant encore d'étreindre le monde de ses longs doigts rougeoyants, tel un feu cherchant à embraser la terre de ses dernières braises mourantes avant que les froides ténèbres ne gagnent cette ultime bataille en un éternel recommencement. De tous les instants, sans doute celui-ci était-il le plus émouvant selon Eliowir, même si l'aube aussi avait su le charmer parfois. Mais lui qui atteignait le crépuscule de sa vie, cet instant-là entre tous lui parlait plus encore, faisant vibrer en lui comme un sourd écho, un soubresaut de vie... avant la mort inéluctable qui l'attendait et qu'il appelait presque de ses voeux. Bien que sa vie semblait elle aussi se cramponner, tout comme le soleil se cramponnait encore au loin... tel un coeur battant ne voulant cesser ce lent et sourd leitmotiv tambourinant.

Un coeur qui battait soudain plus fortement, alors que son oeil accrocha une fine silhouette bien connue non loin de lui. Une silhouette parfaitement immobile se détachant telle une statue de marbre tout de ténèbres sculptée sur le flamboiement mourant du ciel. Une silhouette, qui, elle, n'avait plus de coeur pour battre. Voire plus de coeur du tout, ne put-il s'empêcher de penser en son for intérieur. "Plus de coeur du tout ? Est-ce bien sûr", susurra toutefois une petite voix curieuse et intriguée, plus profondément encore en son esprit embrouillé. Oui, était-ce si sûr que cela ? Tout dans l'attitude du Prince Noir tendait à répondre que oui... et pourtant... Pourtant... Le vieil elfe avait vu des choses, avait été témoin de faits étranges et déroutants, concernant ce coeur soit-disant mort. Un coeur égoïste toutefois, s'il était encore capable de ressentir quelque chose à défaut de pouvoir revivre les sursauts de vie. Un coeur froid et ardent à la fois, qui pourtant se consumait, de haine certes, mais peut-être... peut-être ?

Tout à son interrogation et sa vive curiosité l'assaillant de nouveau face à ce magnifique tableau empreint d'une réelle majesté, Eliowir s'était arrêté, sans en avoir conscience, imposant, sans réellement le vouloir, sans réellement s'en rendre compte, sa présence possiblement inopportune. Si sa raison n'avait pas filé la campagne, comme elle le faisait si souvent ces temps-ci, sans doute se serait-il discrètement esquivé et aurait-il laissé le prince des vampires à ses pensées. De toutes les rencontres, celle-ci était bien la dernière qu'il eut envie de faire. Ce n'était pas pour rien, qu'il avait tout fait pour éviter que leur chemin ne se croise. Bon, ceci et peut-être aussi la promesse qu'il avait faite à Shadowsong de ne pas chercher l'esclandre envers leur hôte en convalescence.

"Serillëiel..."

Hum... Trop tard pour s'esquiver, sursauta-t-il presque au son de cette voix honnie.

Il était toutefois pour répondre aussi poliment qu'il le pouvait, sa courtoisie légendaire concédant de montrer aussi ses faveurs envers ce Prince Noir de malheur... quand...

"Tu n'as rien à faire ici. Du vent. Profite du temps qui te reste."

Que croyait donc faire là Wintel ? Pensait-il être en droit de le congédier de la sorte ? Comme s'il était maitre ici, en ce domaine... en ces terres elfiques !

Ses mots seuls suffirent pour faire se hérisser le poil au fier lion en lui. Celui-ci rugissant soudain en son âme contre le vil serpent.

- J'ai à faire ici autant que vous, cher Prince, susurra-t-il alors d'un ton faussement soyeux, où perçait clairement un certain agacement et une certaine condescendance.

Tel un elfe en plein droit concédant une faveur à un vampire, maudit soit-il, en ces terres bénies.

- Je ne souhaitais toutefois nullement vous importuner par ma présence, mes pas m'ayant simplement guidé en cette nuit approchant, ajouta-t-il tentant d'atténuer quelque peu la tension qui risquait de monter.

Il avait fait une promesse au petit elfe chanteur après tout. Il tenterait de l'honorer. Du moins... tant que l'autre ne le pousserait pas trop dans ses derniers retranchements.

- Si je puis d'ailleurs de suite vous rassurer, je me souviens parfaitement de la parole que je vous ai donnée et je ne viens pas non plus vous défier. Vous aurez votre défi quand vous l'aurez choisi, au moment qui vous conviendra et au lieu qui vous conviendra, comme je vous l'ai promis alors ce jour-là.

Jour funeste que celui-là d'ailleurs. Mais il tiendrait sa parole. Il ne s'appelait pas Serillëiel pour rien. Il n'attaquerait pas Wintel, pas là, pas ainsi, pas pour le défier, pas tant que l'autre ne l'aurait pas décidé. Même si cela le conduirait assurément à la mort, le Prince Noir n'ayant certainement pas ce genre de considérations pour lui. Mais au moins ne se parjurerait-il pas, lui.

- Je ne viens nullement réclamer un dû qui n'est pas.
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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeDim 16 Mar 2014 - 19:09

Il l'avait touché dans son orgueil, sans même vraiment le chercher pour une fois... Bien sur ce n'était pas vraiment la meilleure stratégie pour se débarrasser de lui, mais l'ancestral ne voyait pas très bien pourquoi il aurait dû surveiller ses paroles face à ce type d'interlocuteur. N'était-il pas déjà mort ? Il n'avait même pas besoin d'exprimer son dédain pour ce piètre futur adversaire, même ses traits impassibles ne pouvaient suffire à masquer cet état de fait. Et le ton volontairement condescendant de l'autre ne pouvait bien sur pas changer la donne, déjà mort et même pas conscient de l'être donc... Lamentable.

Muré dans un silence acerbe, il ne sembla pas vraiment touché par l'effort de l'elfe pour faire baisser l'intensité de leur rencontre. Il l'observait avec cette attention particulière et plutôt inquiétante qu'il mettait en toute chose, l'analysant froidement et sans aucune concession. L'autre avait depuis longtemps terminé de parler lorsqu'il se décida enfin à lâcher avec un haussement d'épaule léger.

"Tu es un imbécile. Sans doute pas pire que Merithyn, mais tu ne dois pas en être très loin..."

Comment qualifier autrement ce genre de comportement suicidaire ? Il ne lui donnait l'impression de vouloir absolument mourir, et pourtant il n'allait pas le fuir. Mieux, il se livrerait à lui sur un plateau d'argent au moment qui lui serait imposé. Autant dire qu'il n'avait pas la moindre chance, son destin s'arrêterait à cet instant, brutalement coupé par les lames ou par un sort du prince vampire. Merithyn était peut-être encore en vie, mais c'était un cas à part. Lorenz n'aurait certainement pas la même clémence pour cet elfe là. Et tant pis si il s'offusquait de l'insulte. Les vampires n'étaient pas des créatures sensibles à l'art d'épargner les orgueils. Il enchaîna tout de même avant de le laisser piailler :

"Ce que tu as fait est vain. Achroma est un vampire, il me doit obéissance avec ou sans la malédiction qu'il s'était lui-même infligé. Il n'a pas la force de me vaincre et il ne souhaite pas non plus fuir son propre peuple et se voir rejeté de partout. Tout ce que tu as gagné, Elfe, c'est la perspective d'une mort moins rapide."

Voir même une vie des plus interminables... L'ancestral n'avait pas encore vraiment décidé, il se laisserait sans doute guider par l'instinct au dernier moment mais ce qui était sur c'est que son actuel interlocuteur découvrirait très bientôt que la souffrance ne connaissait pas de véritables limites. Il aurait le temps de regretter profondément d'avoir allumé les flammes de la colère du prince noir. Difficile de comprendre les raisons de son geste donc, elle n'avait sans doute pas plus de sens que la gifle qui avait tout déclenché. Mais il voulait tout de même savoir :

"Pourquoi ce désir de délivrer un vampire ? Encore une histoire du fait que les dragonniers sont indispensables à ce monde ?"

Pour tout dire il n'en doutait pas vraiment, leur combat contre le néant avait démontré qu'ils étaient importants et la magie ne pouvait survivre sans eux. Mais il n'était pas certain que l'elfe aurait pu prendre tant de risque simplement pour cette raison, c'était un peu gros... Il l'observa à nouveau un court moment et laissa un sourire ironique étirer ses lèvres fines :

"Tu espère le voir prendre ma place n'est-ce pas ?"

Il ricana à cette pensée, pas spécialement impressionné par la puissance magique de l'ancien. Oh il aurait pu le craindre un peu plus tôt, surtout en le voyant devenir dragonnier. Mais c'était avant qu'il n'obtienne la puissance brute des dragons. Paradoxalement c'était sa malédiction qui lui donnait les meilleures cartes pour arriver à ses fins. Cette idée était presque affligeante quand il y pensait... Il secoua la tête pour la chasser, et termina avec férocité :

"Il tient trop à ses os pour essayer une nouvelle fois, crois moi."

Le souvenir du bruit atroce provoqué par le fracassement du squelette vampirique amena une lueur sombre dans son regard. Il ne craignait personne, et il n'aurait de pitié pour aucun ennemi.
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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeMer 9 Avr 2014 - 15:16

Devait-il se sentir flatté d'être comparé ainsi au Gardien des Baptistrels ? Sans doute pas, l'ironie mordante du serpent sifflant aisément à ses oreilles aussi pointues soient-elles. Et pourtant il l'était en un sens. Après tout être un imbécile de l'acabit de l'elfe chanteur avait plutôt de quoi rengorger son lion... Décidément ce vampire avait le don d'associer compliment et sarcasme en une même phrase. Voilà bien un des traits qu'Eliowir se surprenait soudain à apprécier.

Non pour tout avouer, à sa profonde circonspection personnelle, ce n'était pas si soudain. Ce n'était pas la première fois, et il le pressentait ce ne serait pas la dernière, qu'il appréciait quelque chose chez le Prince Noir. D'abord sa puissance, indéniable, impalpable, mais tellement jouissive rien qu'à son simple effleurement. Oui, un pur plaisir, une pure extase, dans laquelle Eliowir s'y serait aisément perdu, bercé dans ses suaves limbes amères et cruelles, caressé de ses doigts glacés et mortels, pour n'être certainement que broyé dans son étau de volonté de fer et d'indéfectible voracerie, et pour enfin, enfin... en mourir. Oui, en mourir, car il semblerait bien que ce jour se rapprochât, l'inexorable sablier du temps jouant dès lors contre lui face à telle majesté de puissance incarnée en la personne de ce bien sombre vampire.

Il n'y avait cependant pas que la puissance de cet ancien elfe qu'il avait appris à apprécier. Il y avait aussi certaines... ambiguïtés... du personnage. Son étrange attachement envers une certaine prisonnière, possessivité excessive presque maladive mais pas seulement, l'étrange lueur qui brillait dans les yeux du prince quand il regardait sa belle pierre de soleil trahissant un émoi... que sans doute lui-même ne comprenait pas. Ou ne voulait pas comprendre. Son étrange attachement à son peuple, certainement simple outil de sa vengeance au début... mais semblant être devenu plus, autre, au-delà de ce que cet être égoïste assoiffé de vengeance et de mort aurait pu lui-même imaginer peut-être. Son intelligence aussi, sa rationalité, son pragmatisme à toute épreuve, sa capacité alors à faire certaines concessions... obligeant sa possible impatience de vengeance à ronger son frein. Son esprit tactique, sa vivacité d'esprit, ses répliques cinglantes et mordantes, qui certes souvent frappaient le vieil elfe en plein coeur, dans son âme meurtrie, mais qui était ô si jouissive pour tout être doté d'un tant soit peu d'attrait pour les traits d'esprit...

Oui, voilà tout un tas de choses qui intriguait, attirait en un sens, l'Infanticide. Il fallait sans doute être un peu masochiste pour se lier d'une quelconque manière à un être aussi avide de pouvoir et de violence que Wintel. Même si dans son cas le lien créé avait été plus ou moins fait sans qu'il ne le cherche vraiment... Mais après tout, n'avait-il pas enfin décrété, après maintes tergiversations avec lui-même, que la folie l'avait touché et le rongeait, lentement, insidieusement, mais inexorablement, de son poison mortel pour son esprit déjà bien agité ? Ce n'était donc sans doute là qu'une énième marque inéluctable de sa folie. Et pour le peu qu'il lui restait probablement à vivre, Eliowir n'avait, étrangement, plus aucune envie de réellement lutter contre cette folie. Pas totalement du moins. Pas en cet instant précis, pas en présence de cet autre fou, même si fou d'un autre acabit.

S'il fut par contre affligé d'apprendre les chemins à venir, possiblement du moins, pour le beau millénaire, ce digne Achroma qu'il brûlait intérieurement de revoir, que ses songes n'arrêtaient de rappeler chaque nuit, à chaque rêve, à qui ses pensées ramenaient de façon si déroutante à chaque moment inopiné, il n'en montra rien. Il fut un temps tenté de répliquer que le noble dragonnier n'était pas si impuissant que cela, que son obéissance, s'il l'offrait au prince noir, n'était nullement par obligation mais par choix. Oui, il aurait aimé lui rétorquer cela. Il aurait aimé, l'envie l'embrasait alors de rabaisser les viles prétentions de l'ancestral... Mais il n'en fit rien. Après tout, il n'en savait rien, pas véritablement. Plus une profonde conviction à laquelle il voulait se raccrocher, qu'autre chose. Il ne pouvait en fait avancer aucune preuve. Il ne connaissait le millénaire que depuis quelques jours à peine, entrevu quelques heures tout juste ! Il se tut donc. Et écouta les sarcasmes que le sombre prince continuait de lui servir, comme s'il s'agissait d'un met délicat, des plus exquisément amers, ainsi relevé par toutes ses saveurs empoisonnées.

"Pourquoi ce désir de délivrer un vampire ? Encore une histoire du fait que les dragonniers sont indispensables à ce monde ?"

S'il savait lui-même... Tout ce qu'il savait c'est qu'il avait fait une promesse. Aider le millénaire à se débarrasser de son fléau. L'aider, normalement en allant voir Shadowsong. Mais il n'avait pas réussi à convaincre l'elfe chanteur... l'occasion se présentant alors avait été trop belle, si belle... et il aurait été si cruel de voir la mort de la belle archère ne servir à rien au final.

"Tu espères le voir prendre ma place n'est-ce pas ?"

Cela oui, très certainement aussi. Mais était-ce entré en ligne de compte à l'instant fatidique ? Il en doutait. Rien n'avait compté que sa promesse dans son esprit. Rien d'autre véritablement. Stupide, sans doute. Avouerait-il cette énième stupidité à l'autre ? Après tout...

- Je tenais surtout à accomplir une promesse. Certes, toutes les raisons que vous avez évoquées sont effectivement miennes, en partie du moins. Mais... au moment crucial, je crois que ses raisons n'étaient que fumée échappée du brasier des combats, se dissipant au vent, et s'échappant de mon esprit tout aussi misérablement, ne laissant place... qu'à cette promesse.

Et à un certain attachement. A ta volonté de le satisfaire surtout. Ton souhait de lui plaire oui peut-être. De lui prouver ta loyauté aussi. Ta volonté de...

"De rien du tout
", rugit-il en son for intérieur, tentant de chasser ces voies importunes. Ou l'avait-il rugit tout fort ? Il lui semblait soudain entendre les échos de ces mots traitres. Non pas en son moi troublé, mais réellement autour de lui, contre les roches sombres dans lesquelles il se serait soudain bien volontiers fondu de honte.

- Mais qu'importe les raisons, tenta-t-il d'éluder, joignant ses paroles d'un geste de la main, comme chassant une mouche inopportune.

Nous tairons que les mouches en question n'étaient sans doute que les élucubrations sans queue ni tête de ses voies intérieures.

- J'ai fait ce que je me devais de faire. J'aurais aimé des manières... moins abruptes, moins violentes, pour l'accomplir. Même si je ne m'excuserai en rien alors. Mais le destin semble ainsi fait. Apparemment, tout ne sera que violence entre nous. Tout comme il l'a été entre elfes et vampires...

Et soudain, une pensée l'agitant, il se mit à rire, d'un grand éclat aux accents toutefois presque cyniques.

- Quelle ironie quand on y pense, parvint-il enfin à articuler quand son bref éclat se calma. Un vampire ancestral, ancien elfe de son état... à la tête de son nouveau peuple vampire pour détruire les elfes, son ancien peuple. Quelle hérésie quand on y pense, cette guerre éternelle. Elfes et vampires... Quand on songe que les uns ont été antan l'ombre maudite des autres... Si proches et pourtant si différents. Ennemis mortels alors qu'ils étaient presque parents. Pourquoi au final ne parviendrait-on pas à... une entente ? Une paix serait peut-être trop espérer. Mais... une trêve, une entente, apprendre à se comprendre, à défaut de s'apprécier...

Et sans même craindre de ce qu'il pourrait lui arriver, il se détourna du prince. A pas souples, de sa nonchalance presque féline, il s'approcha de l'endroit où se tenait le prince et se posta à ses côtés, ses orbes nuit cherchant à plonger dans le spectacle crépusculaire, presque nocturne maintenant, que leur offrait la nature alentour. Douce nature, pensa-t-il en inspirant une profonde bouffée de cet air saturé de chaleur et de fraicheur mêlées. De cet entre-deux de saison, comme de cet entre-deux de jour...

- Si seulement ma mort prochaine contre vous pouvait sonner le glas de cet éternel massacre entre nos peuples. Mais je doute que la mort d'un elfe vous suffise, n'est-ce pas ? Surtout un elfe aussi insignifiant soit-il. Si seulement pourtant... si seulement...

[HJ : si quoique ce soit n'allait pas, bien entendu, n'hésite pas. et je vais tâcher de reprendre un rythme décent ^^]


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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeDim 13 Avr 2014 - 15:31

L'intérêt presque passionné que l'elfe tentait le cacher, mais le tentait-il d'ailleurs ? Ne lui échappait pas. Il l'intéressait... Ce n'était pas la première fois que cela arrivait bien sur, le pouvoir attirait certaines personnes comme un phare. Mais en règle générale la prudence élémentaire prévalait sur la curiosité, celui-ci en était-il donc totalement dépourvu ? Les événements semblaient le prouver... Et il insistait encore en refusant de l'éviter comme tout elfe sensé le ferait. Mais ce n'était sans doute pas tout, et il était possible que l'ancestral obtienne quelque réponses dans cette conversation aussi peu désirée qu'elle soit. Une lueur fugitive s'alluma dans ses prunelles à l'évocation d'une promesse. L'autre ne pouvait pas le savoir, mais c'était bel et bien une chose qu'il était capable de comprendre. L'existence d'une promesse pouvait parfois transformer une vie et prendre une importance suffisante pour effacer tout le reste. Sauf qu'aucune promesse n'avait la priorité sur la sienne et sur ses propres objectifs, il écraserait cet avorton pour ce qu'il avait fait. Qu'importaient les raisons effectivement...

J'ai fait ce que je me devais de faire. J'aurais aimé des manières... moins abruptes, moins violentes, pour l'accomplir. Même si je ne m'excuserai en rien alors. Mais le destin semble ainsi fait. Apparemment, tout ne sera que violence entre nous. Tout comme il l'a été entre elfes et vampires...

Il le fixa en silence pendant quelques secondes, comme pour peser ses paroles avant de lui répondre mais cela n'atténua en rien la dureté de sa réplique :

"T'excuser serait une perte de temps. Je ne pardonne pas. Jamais."

Ou presque... Merithyn ici encore faisait figure d'exception confirmant la règle, mais cela n'avait aucune importance. Eliowir ne bénéficiait en aucun cas du statut particulier du baptistrel, il pourrait même tout aussi bien payer pour deux... Oui tiens, ça c'était une idée satisfaisante. De quoi se défrustrer tranquillement... Il ne goûta cette idée qu'un instant avant d'être interrompu par le bref éclat de rire de l'elfe. Folie quand tu nous tiens... Qu'est-ce qu'il lui prenait encore ?

Réprobateur, il le couva de son regard d'acier en attendant de comprendre la raison de cette soudaine gaité. Il ne voyait pas du tout ce qui pouvait bien le faire rire, même avec les explications d'ailleurs. Sa mâchoire se serra lorsqu'il répondit séchement :

"L'histoire vampirique n'a rien de drôle. Si tu dois rire de quelque chose arrange toi pour choisir un domaine que tu comprend et maîtrise."

Un rictus mauvais avait déformé son visage, dévoilant la pointe de ses canines. L'offense était réelle malgré le caractère ironique de l'amusement de son interlocuteur. Même si sa promesse passait avant tout le reste et qu'il n'avait en premier lieu considéré son peuple que comme un outil, force était de constater qu'il s'était prit au jeu et que sa place de meneur du peuple vampirique lui convenait. C'était au sein de ce peuple qu'était sa place, il l'avait comprit avant même sa transformation et il ne tolérait pas que l'on insulte ce qu'il considérait comme son histoire.

Le regard sombre, il repensa à la sombre rage qui s'était emparée de lui lorsqu'il avait pour la première fois eu accès aux archives vampiriques. L'histoire d'Armanda vue par les yeux de ce peuple était bien différente de celle qu'il avait apprit chez les elfes... Les faits principaux se rejoignaient bien sur, mais les détails sanglants et plus ou moins honteux du côté humano-elfique avaient été soigneusement édulcorés, voir effacés. Evidemment cela changeait le point de vue... Il reporta son attention sur l'elfe, s'interrogeant sur celui-ci. Cela crevait les yeux que ses seules connaissances du peuple vampire étaient celles qu'il avait pu tirer des grimoires et chansons elfiques ou humaines à la rigueur. Se doutait-il seulement à quel point la plupart des histoires avaient été enjolivées ? Les écrits vampires n'étaient peut-être pas parfaits mais ils avaient l'avantage d'être complets et justes. Il s'agissait en réalité plus de compte rendus et de froides analyses que de véritables récits ou de recueils de poèmes. Cela en rendait la lecture plus difficile bien sur, mais ô combien plus enrichissante... Si ce genre de grimoires existait aussi chez les elfes alors Lorenz ne se souvenait pas y avoir eu accès dans sa première vie, et il était pourtant un grand lecteur...

Tout ceci n'avait pas de véritable importance, il n'avait pas mené son peuple en surface pour rectifier l'image que les elfes et les humains avaient d'eux. Bien au contraire, il risquait même de l'aggraver encore mais elle n'était pas non plus totalement fausse après tout. Sauf que ces projets là étaient à présent en pause au moins jusqu'à ce que les Alayiens soient mis hors d'état de nuire. Sauf que l'autre ne semblait pas vraiment au courant des derniers événements, sans doute parce que les elfes le tenaient soigneusement à l'écart de la vie politique... Lui n'avait aucune raison valable de garder le secret là dessus, aussi répondit-il calmement :

"La trêve est déjà en place. Je viens d'en ratifier les termes, les humains ont fait de même. Les elfes sont plus longs, comme toujours. Mais à défaut de signer ils soutiendront l'alliance à distance. Même cachés comme des pleutres dans leurs forêts ils n'ignorent plus à présent que les Alayiens finiront par venir les y chercher."

Il se renfrogna en songeant à nouveau à la défection des elfes. Galadrielle aurait signé, il l'avait compris lors de négociations... Mais tout avait changé à présent, elle n'était plus à la tête de son peuple et celui-ci se déchirait dans des intrigues politiciennes. Peu de temps auparavant Lorenz s'en serait réjouit, mais à présent cela pouvait tout aussi bien leur coûter la victoire... Les chances de vaincre les Alayiens grâce à une alliance entre leurs trois peuples n'étaient déjà pas très élevées, maintenant elles frisaient le néant surtout avec l'alliance entre le nouveau roi humain et les fanatiques... Le jeu s'était encore complexifié, il aurait fort à faire pour replacer ses pièces sur cet échiquier une fois qu'il aurait retrouvé les siens...

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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeMar 15 Avr 2014 - 0:04

"T'excuser serait une perte de temps. Je ne pardonne pas. Jamais."

Cela sonna comme une sentence. Ce qui en était certainement une. Une nouvelle. A croire qu'il ne tirerait de ce Prince Noir que sempiternelles sentences, tel un éternel leitmotiv qui les enchainerait tous deux dans une ronde sans fin. Mais sans doute pas sans faim.

Et non, il était en total accord avec Wintel sur ce point-là aussi : l'histoire des vampires n'avait rien de drôle. L'histoire des elfes non plus d'ailleurs. Deux histoires intimement liées, si intimement que, soudain, Eliowir se demandait comment ces deux peuples n'étaient jamais parvenus à un compromis. Une trêve. Une paix même. Certes haine était si forte... mais ils étaient presque si semblables aussi dans leurs différences profondes. Ombres et lumières, soif et faim, mort et vie, mais volonté d'exister, magie profonde et envoutante, puissance ancrée dans les siècles de leur histoire, Histoire commune même... Oui, si différents mais si... complémentaires ? Ces deux peuples étaient-ils au final devenus comme lune et soleil, indissociables, incompatibles mais indispensables l'un à l'autre pour exister pleinement ?

Quant à savoir s'il comprenait cette Histoire... s'il la maitrisait... Certes il en avait la version elfique. Mais il était le dernier descendant des Serilleïel. Le dernier descendant de cette noble famille dont l'existence entière avait été dévouée, après la famille Impériale, à la Mémoire des Elfes. Pas de cette mémoire des contes et légendes, pas de cette mémoire que l'on chantait au coin du feu ou aux enfants en guide d'apprentissage sommaire. Non, mais de cette mémoire crue et austère, de cette mémoire dont seuls quelques uns d'entre eux, quelques privilégiés, quelques élus comme se nommaient les Serillëiel, en avaient encore la pleine possession. De cette mémoire qu'on taisait, car trop sombre, aussi bien côté vampire que côté elfe.

Car non, les elfes n'avaient pas été aussi "lumineux" et "pures" tels qu'ils auraient aimé se faire passer. Les elfes aussi avaient commis des atrocités. Ce que les vampires leur offraient la nuit, les elfes le leur rendaient bien le jour. Et ce aussi bien sur leurs anciennes terres que sur la nouvelle. Instinct de défense, simple esprit de conservation, disaient les plus anciens, et les plus instruits. Mais crimes et monstruosités aussi certes, si l'on se plaçait d'un point de vue vampire. Les atrocités avaient été des deux côtés, Eliowir était prêt à le concéder. Même si pour lui l'abjection avait bel et bien commencé du côté vampire... de ce premier vampire criminel et honni. De sa lignée du moins. Depuis le père assassin et assassiné jusqu'aux fils, de génération en génération.

- Je suis un Serillëiel, cher Wintel. J'ose espérer que vous vous rappelez un minima ce que cela signifie, fit-il alors de ce ton suffisant si caractéristique de son passé de noble Conseiller craint et respecté.

Sa famille était après tout dans les plus anciennes, n'était-il pas ? Et Wintel ayant été elfe avant tout... Il ne pouvait pas ne pas connaitre cette noble et digne famille. Ou alors il n'avait pas recouvré tous ses souvenirs, contrairement à ce qu'il voulait faire croire.

- Un Serillëiel se doit de perpétuer la mémoire aux quelques élus de choix. D'instruire ceux capables d'entendre la mémoire. Toute la mémoire.

Il osa un regard en coin vers le vampire, avant d'ajouter.

- Après tout, notre famille est la conceptrice des célèbres livres Consciencia. Sans compter... sans compter que je commence à mieux apprendre votre peuple. Le comprendre, sans doute pas. Pas encore, même si j'espère un jour que cela viendra. Mais l'apprendre oui. L'apprendre, lui, son Histoire dans sa version à lui... Peut-être pourrais-je alors compléter Consciencia de ce nouveau savoir, d'ailleurs, se permit-il de rêver tout seul en un murmure à peine audible.

Et de se taire, se perdant dans ses rêveries... jusqu'à ce que l'autre reprenne. Trêve ? Que disait-il soudain ? La trêve était conclue ? Sourd espoir serait-il alors possible ? Par le Dracos ! Il n'en revenait pas !

Et cela dut se lire aisément sur son visage, tandis qu'il venait de se tourner pleinement vers le Prince Noir, lui accordant de nouveau toute son attention, les yeux brillant d'une étrange lueur. Telle une étoile s'allumant de nouveau dans les ténèbres de ses orbes sombres.

Une surprise qui était telle qu'il passa outre les insultes à peine voilées.

- La trêve, inespérée soit-elle, a été conclue, répéta-t-il, d'un ton sourd et rauque d'une émotion à peine contenue. La trêve...

Bon d'accord, à ce que Wintel disait, les elfes n'avaient pas encore signé, fous qu'ils étaient. C'était là une chance à ne pas manquer pourtant ! Mais bien évidemment, Galadrielle ayant perdu les rênes du pouvoir... Maudit Conseil alors ! Mais d'une manière ou d'une autre, même si détournée, les elfes étaient impliqués dans la trêve. A défaut de la signer de l'encre des baptistrels, ils la signeraient de leur sang aux côtés de leurs alliés, les Hommes... et dès lors les Vampires. Du moins ainsi l'estimait le vieil elfe.

- Cela serait-il finalement possible, se demanda-t-il, plus pour lui-même qu'autre chose, en penchant la tête légèrement de côté, comme cherchant à analyser l'autre.

En vain. Ou plutôt en sombre désespoir. Tout ce que son analyse lui disait en cet instant était "Non, ce n'était pas possible". Pas à terme en tout cas, pas sur le cours des ans, encore moins des siècles. Il sera un temps, pas forcément si lointain que ca, où la soif de vengeance de Wintel reprendrait le dessus. Quand... ou Si... les Alayiens seraient défaits... Quand Armanda serait enfin libérée de cette menace et de joug honni du néant... ou si... Alors, alors oui, le Prince Noir reprendrait son oeuvre. Et détruirait les elfes. Fous qu'ils étaient. Fous, tous autant qu'ils étaient, oui tous.

- Non, ce n'est pas possible. N'est-ce pas ?

Et cette fois, sa question s'adressait bel et bien à l'ancien elfe en face de lui, à cet ancien elfe, vampire ancestral si majestueux au coeur pourtant si noir, ce Prince où même une pierre de soleil peinait à briller de tout son éclat, lui dont la soif de vengeance était si insatiable que rien, pas même une promesse d'existence de paix pour son peuple et les siens, n'apaiserait un tant soit peu. Rien... Rien si ce n'est la mort, la destruction. Totale. Inexorable.

- Ce n'est qu'une trêve temporaire. Une trêve de circonstances... Peut-être est-ce mieux que rien, mais... cela ne durera pas, n'est-il pas ? Vous n'abandonnerez pas. Vous n'abandonnez jamais.

Oui, jamais. Et alors que ces mots résonnaient en lui, d'autres firent écho : jamais de paix tant que Wintel sera Prince des Vampires. Jamais.. avec lui. Mais peut-être... avec un autre...

- Votre haine est si puissante, si... Elle dépasse cette haine ancestrale, de ces temps immémorables, qui lie nos deux peuples. C'est une haine si... pure, si sombre, si... Une haine bien plus personnelle. Oui, bien plus personnelle. Qu'avez-vous donc vécu, dans votre vie d'elfe, pour nourrir cette sorte de haine ? Qu'avez-vous donc vécu, vous, ancien elfe, Lorenz Wintel ? Quel était votre ancien nom ? Car je doute que ce soit votre nom de naissance... elfique... hum ? Que âge avez-vous ? Quand êtes vous donc devenu vampire et comment ?

A chaque question, il s'était rapproché, pas à pas, mètre après mètre, pour n'être plus qu'à une main du vampire, presque torse contre torse, les yeux dans les yeux, braises incandescentes cherchant sans doute à enflammer la nuit qui les sondait.

- Qui êtes-vous donc, Lorenz Wintel, fier Prince Noir, noble Serpent ? Qui êtes-vous donc ? Rugit-il presque.

Non pas de colère, mais de réelle frustration... celle de ne pas savoir, de ne pas comprendre...

[HJ : petite réponse ^^ J'ai pris quelques libertés : les Serillëiel mémoire des elfes, déjà mentionné dans la fiche mais repris encore ici, Consciencia, même si déjà mentionné aussi dans un rp avec Meri, ou le fait que Eliowir connaisse un chouilla d'histoire vampire (ou croit connaitre ? après tout c'est son point de vue aussi Razz, il croit tout savoir), ou même ce que j'avance sur Wintel et tout et tout... donc si besoin d'édition, pas de souci Wink ]

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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeMer 16 Avr 2014 - 19:16

Le ton suffisant de l'elfe amena une lueur sombre et dangereuse dans les prunelles d'acier. Rares étaient ceux qui avaient pu lui parler ainsi et ne pas mourir dans la seconde, mais plus rien ne l'étonnait de la part de Serillëiel. Le nom de celui-ci résonna entre eux et lui fit froncer les sourcils dans son effort pour faire émerger les informations concernant cette famille. Il ne s'y était pas vraiment intéressé jusque là, considérant cet Eliowir comme une simple plaie à bientôt cautériser et certainement pas un individu digne de son attention. Il connaissait pourtant cette famille à défaut d'en connaître le représentant actuellement devant lui. Quel âge avait-il ? Il ne l'avait pas vu naître, sans doute s'en serait-il souvenu vu la rareté de ce genre d'événements dans son ancien peuple. Cela signifiait donc qu'ils devaient avoir au moins cent-vingt ans de différence... Sans doute était-il venu au monde après son départ, ou à l'époque où il était trop obnubilé par Enelya pour s'intéresser à tout le reste. Donc non au final il ne connaissait pas Eliowir, mais il avait connu d'autres Serillëiel et maintenant que ce dernier le disait alors il se rappelait effectivement leur attachement particulier pour tout ce qui concernait la mémoire elfique. Tiens donc...

Il haussa un sourcil, intéressé pour la première fois par l'importun. L'image qu'il donnait ne le démontrait pas forcément, et il cultivait avec cynisme l'image barbare que les gens se faisaient du prince noir mais les rares à le connaître n'ignoraient pas l'étendue de sa culture. Curieux et avide de connaissances, il en avait engrangée une quantité phénoménale au cours de ses deux vies et ne se limitait à aucun domaine. Le savoir était une richesse qu'il appréciait et respectait à sa juste valeur, découvrir que son interlocuteur n'en était pas dépourvu changeait son regard sur lui. Il passait du statut d'insecte ennuyeux à écraser à celui d'insecte potentiellement intéressant à écraser. Pas certain qu'il sache apprécier la nuance, mais aux yeux de Lorenz elle était importante.

Pensif, son regard accrocha celui de l'elfe avec une intensité perturbante. Il semblait le transpercer jusqu'à l'os, pesant les implications de ce qu'il lui disait et frémissant légèrement au nom de Consciencia. Il ignorait d'autant moins l'existence de ce livre qu'il en possédait lui-même un exemplaire... Il l'avait traqué longtemps avant de se l'approprier, mais si il dédaignait aisément les nombreux trésors qui allaient avec son titre de prince de son peuple il ne pouvait pas pour autant laisser échapper celui là. C'était sans doute l'un des plus précieux à ses yeux tant pour sa magie particulière que pour son contenu, même si cette idée étonnerait certainement ceux qui se targuaient de le connaître.

Il pencha la tête en l'entendant évoquer la possibilité de compléter Consciencia. Cette hypothèse trouvant un étrange écho dans son esprit puisqu'il avait justement regretté les lacunes de l'artefact lorsqu'il l'avait eu enfin en main. Bien sur il ne s'était attendu à rien d'autre étant donné que les connaissances vampiriques étaient jalousement gardées, mais ça n'en était pas moins décevant aux yeux de n'importe quel érudit. Quel amateur d'art se complaît devant la vision d'un tableau inachevé ?

"La trêve... "

La voix pleine d'émotion attira de nouveau son attention et il observa avec curiosité les différents sentiments qui s'affichaient sur le visage de l'elfe. L'incrédulité prédominait, c'était plus amusant que véritablement vexant. Au moins voyait-il plus loin que le bout de son nez et ne se contentait-il pas de savourer le présent sans penser à l'avenir comme le faisait la plupart de ceux qui avaient entendu parler de cette trêve. La question tomba, tirant un haussement d'épaule au vampire :

"Il semble que si."

Eh, c'était bel et bien signé non ? Lui-même aurait eu du mal à y croire quelque mois plus tôt, mais les circonstances l'avaient poussé à faire ce choix et il ne le regrettait pas. Il agissait rarement sans une intense réflexion, chaque action étant motivée par une froide logique sans failles et celle-ci les avaient menés à cet événement historique. Il n'oubliait pas sa vengeance pour autant, mais il ne réfléchissait pas comme un mortel et si placer ses pièces de façon parfaite impliquait de patienter encore quelques décennies ou même quelques siècles cela ne lui poserait pas vraiment de problèmes. D'autant plus qu'il devait désormais ajouter Ambre à l'équation, et les promesses qui les liaient... Le sacrifice qu'il lui avait concédé peu de temps auparavant assombrissait encore son regard, il était difficile à porter... Mais nécessaire à priori. Il ferait avec. Il se crispa lorsque l'interrogation d'Eliowir cerna au plus près ce qu'il avait justement promis à Ambre. Non effectivement, il n'abandonnait pas.. Mais il pouvait nuancer. Encore fallait-il qu'il ai les raisons suffisantes pour cela, et il semblait bien qu'il en ai trouvé une. Comme si seul l'amour avait pu contrebalancer la vieille haine provoquée par sa propre morsure...

Cette pensée l'aspira dans de sombres souvenirs et il lui fallut un effort de concentration pour revenir à l'instant présent et s'apercevoir que son interlocuteur semblait déraper à toute vitesse. Les questions s'enchaînaient sans qu'il puisse seulement songer à tenter d'y apporter un début de réponse plus ou moins mensonger. Il recula d'un pas lorsque l'autre dépassa une invisible limite en s'approchant de lui et ses canines étincelèrent sur un rictus tandis que ses instincts vampiriques se rebellaient avec violence contre cette agression. Le serpent siffla toute sa rage tandis que sa magie à peine consolidée l'enveloppait d'une aura aussi sombre que protectrice. Un pas de plus provoquerait l'affrontement et le vampire ne se priva pas de le signifier d'un grondement sourd quasi animal. Ce n'était pas un mode de communication communément utilisé sur les proies en temps normal, mais les proies ne marchaient pas ainsi sur leurs prédateurs... A se comporter comme un vampire, le vieil elfe pourrait bien finir par hériter de la même mort violente qui mettait un terme à la non-vie de la plupart d'entre eux. Il s'arrêta pourtant à un souffle de l'irréparable et son rugissement ne fit qu'accentuer encore l'intensité quasi mortelle du regard de l'ancestral qui souffla avec une lenteur accentuant encore la force de ses mots :

"Continue cette mascarade, Eliowir Serillëiel, et je te tuerai ici et maintenant comme n'importe quel vampire le ferait. Peu importe les conséquences."

Il n'aurait pas pu être plus sérieux, il y avait des limites à ce qu'il pouvait tolérer. L'agression de l'espace vital était toujours un acte dangereux vis à vis des vampires, et fouiller en plus dans son passé ne risquait forcément pas d'arranger les choses. Il reprit plus calmement mais d'un ton tout aussi impérieux et sans appel :

"Je ne te dois aucune réponse, en quoi t'estimes-tu digne de connaître mon histoire ? Mon nom ? Mon âge ? Ma transformation ? Tu as l'orgueil de croire que je pourrais te révéler tout ceci ? Je t'égorgerait à l'instant même où ce type d'information parviendrait jusqu'à ton cerveau, et je l'arracherai dans la simple hypothèse où il pourrait détenir une infime fraction de mon passé. Ceux qui s'en souviennent encore ont eu la sagesse de faire mine de l'oublier. Ce n'est pas sans raison. Tu ferais bien de t'en inspirer."

Il parlait sans faire mine de cacher le prédateur qui pour une fois ne se cachait derrière aucun masque. L'arrogance du lion avait fini par bel et bien le mettre hors de lui, mais ce n'était pas dans son tempérament de se laisser guider par la colère alors même qu'il ne devait pas tuer. Il reprit contenance brutalement en une parfaite démonstration de l'impressionnante maîtrise de lui-même qu'il pouvait déployer. L'instant d'avant il n'était que rage et menaces, et dès à présent ses traits se lissaient jusqu'à lui redonner cet air inaccessible et bel et bien impérial qui le caractérisait. Ses narines se dilatèrent lorsqu'il inspira inutilement en un dernier vestige de colère envolée et il repartit d'une voix basse et maîtrisée :

"Ces connaissances là ne sont pas à ta portée, je ne le permettrais pas. Mais la trêve t'accorde un délai imprévu pour peu que les elfes la signe ou que tu rejoigne la rébellion des hommes. Je ne la romprais pas pour un avorton dans ton genre, peut-être pourrais-tu profiter de ce temps accordé pour être utile..."

Ses pupilles se rétractèrent tandis qu'il réfléchissait sans se préoccuper des interrogations qu'il avait peut-être fait naître dans l'esprit de son interlocuteur. Puis calmement, il assena :

"Je possède l'un des exemplaires de Consciencia."

Il s'arrêta là dessus, curieux de d'abord voir la réaction de l'elfe. Et ne reprit qu'après un petit temps de silence :

"Il me déplaît qu'il soit incomplet. Et sa magie ne me permet pas de le compléter. Elle est liée à ta famille de façon trop profonde pour que j'en altère le lien sans altérer l'artefact."

Là encore, il ne compléta pas. L'autre avait peut-être déjà compris...
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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeDim 27 Avr 2014 - 2:04

Et voilà. Folie avait encore soufflé son vent d'irraison inconcevable entre eux. Eliowir ne prit pleinement conscience du danger qu'il venait, encore, de provoquer, que quand des canines menaçantes étincelèrent non loin de son propre visage, et qu'obscures ténèbres d'une chaleur étouffante enveloppèrent le Prince tout en caressant de leurs doigts rageurs la peau du vieil elfe. Celle-ci, alors pâle et soudain glacée d'une sourde terreur, en frissonna d'autant plus, quand un grognement s'éleva du vampire. L'animal sauvage semblait prêt à se réveiller en face de lui, et tout fauve qu'il pouvait être lui-même parfois, Eliowir n'était pas persuadé de pouvoir soutenir la comparaison. Ni l'affrontement.

S'il s'arrêta, visiblement juste à temps, pour que les instincts meurtriers du vampire se contiennent un tant soit peu, il n'en recula pas moins. Folie sans doute, mais surtout soudaine tétanie. La proie qu'il était se réveillait elle aussi, et l'elfe se révélait soudain incapable du moindre mouvement. La peur menaçait de le vriller sur place, de l'engluer dans son marasme, pour mieux le faire trépasser par son propre poison détestable, sans même que le vampire n'ait à mettre ses nouvelles menaces à exécution. Peut-être, non sûrement, rectifia sa petite voix interne, le vampire la sentait-il aussi. Peut-être, sans doute, en serait-il contenté, même si le prédateur en serait aussi quelque peu attisé. Un vampire tel que Wintel devait avoir suffisamment de maîtrise pour ne pas laisser cet attisement tout embraser... du moins faut-il l'espérer.

Et se pensant, il s'efforça de contenir sa peur. De la dompter, à défaut de pouvoir pleinement la dominer. Il tenta de chasser toute lueur de frayeur dans le sombre azur de ses yeux, en y insufflant la folle détermination qui avait été sienne, de celle qui lui avait soufflé ses questions éhontées. Il tenta de ne pas fuir l'acier mortel qui le vrillait en retour, et tenta de ne pas trembler sous le murmure glacé du vampire, un murmure qui ne présageait pourtant rien de bon pour lui. Une autre promesse. Une autre encore. A croire qu'entre eux, les promesses devenaient loi... Mais s'il mourrait d'envie de tenter ironie en lui répondant ce petit trait d'esprit, il n'en fit rien. En fut, en fait, bien incapable, tout simplement.

Tout ce qu'il parvint à répondre, fut de se redresser encore un peu, de son port altier destiné à cacher son soudain malaise, de relever le menton pour mieux toiser le vampire de toute sa hauteur... et d'acquiescer d'un simple signe de tête. Cette fois-ci, il parvint à reculer. D'un pas, d'un seul, mais ce sembla suffisant à rétablir une distance de sécurité. Sans que l'elfe ne s'aperçoive toutefois que son pied gauche était tout près du gouffre, si près, si près...

Eliowir se contenta d'attendre dans son soudain silence, qu'il tentait de parer d'un masque de nonchalance imperturbable, que l'orage passe. Il essuya la vipérine colère, notant l'énième promesse dont il fut anobli. Oui, anobli. Le Prince Noir semblait le considérer suffisamment intéressant pour lui promettre de l'égorger en personne. A croire qu'il montait de grade... même si les viles paroles voulaient lui en prouver le démenti. En tout cas, voilà bien un point sensible chez Wintel : son passé. Et voilà surtout rien de moins pour attiser davantage encore la curiosité, parfois bien mal placée, fou qu'il était, du vieil elfe. Si le prince pensait là calmer les ardeurs inquisitrices de cet assoiffé de savoir qu'Eliowir était... c'était là se mettre le dragon dans l'oeil !

"Ces connaissances là ne sont pas à ta portée, je ne le permettrais pas. Mais la trêve t'accorde un délai imprévu pour peu que les elfes la signe ou que tu rejoigne la rébellion des hommes. Je ne la romprais pas pour un avorton dans ton genre, peut-être pourrais-tu profiter de ce temps accordé pour être utile..."

En d'autres temps, Eliowir aurait ricané à l'assertion première du vampire. Des connaissances ? Pas à sa portée à lui ? Lui un elfe avide de savoir qui avait toujours su trouver le savoir qu'il convoitait ? C'était là bien mal le connaitre. Mais c'était il fut un autre temps. Un autre lieu. Une autre folie, qu'il n'était pas près de commettre encore ce soir. D'autant plus...

D'autant plus que les paroles qui suivirent le réduisirent au silence plus encore.

Ce qui n'était rien en fait, comparé à ce qui allait suivre.

"Je possède l'un des exemplaires de Consciencia."

Là, ce fut écarquillement de surprise et perte de son port de lion qui répondirent à sa place. Tout son être soudain tourné vers l'autre, comme si ce nom, Consciencia, le happait, l'attachait à l'autre. Ce qui n'était pas loin d'être le cas. Consciencia. Ce livre, ou plutôt ces livres, au nombre de trois, destinés à contenir tout le savoir d'Armanda, toutes ces questions, un livre pour chaque race... Que Wintel en ait un et pas lui... Enfin si, lui en avait eu un, il fut un temps. Du temps où il n'avait pas été banni. Et la tragédie qui l'avait frappé, qu'il avait attiré, ne lui avait pas laissé de temps de protéger le livre des Serillëiel. Seul Dracos savait où était cet exemplaire dès lors... Voilà d'ailleurs un point qu'il se devrait d'éclaircir. Et vite. Si les vampires avaient leur exemplaire, ce qui n'avait plus été le cas pendant quelques siècles (d'ailleurs comment donc Wintel avait réussi cet exploit-là de récupérer le livre qui leur était destiné à l'origine ?), il se devait de protéger celui des elfes et de le mettre entre des mains sûres. A cette pensée, un nom déjà se dessinait...

Mais déjà la voix du prince résonna entre eux, le sortant de ces songes alambiqués.

"Il me déplaît qu'il soit incomplet. Et sa magie ne me permet pas de le compléter. Elle est liée à ta famille de façon trop profonde pour que j'en altère le lien sans altérer l'artefact."


Le réduisant à l'état de poisson rouge hébété. Il n'était soudain capable que d'ouvrir et fermer la bouche presque frénétiquement, incapable d'émettre le moindre son intelligible. Incapable du moindre mouvement.

Quand il réalisa le spectacle affligeant qu'il offrait alors, il s'efforça de se contenir, fermant la bouche dans un claquement sec qui fracassa ses dents les unes contre les autres dans un bruit assourdissant (s'en était-il cassé une ? grimaça-t-il de douleur, soudain inquiet), et tenta de reprendre un maintien plus décent. Redressant les épaules, le menton, offrant soudain une moue songeuse, ses fines lèvres blanches pincées, faisant encore plus ressortir les cicatrices qui les ornaient, il parvint à recouvrer sa lucidité. Toute peur l'ayant soudain quitté, partie, envolée, dans les affres de sa curiosité avide de nouveau agitée, attisée, sous les braises ardentes de nouveaux savoirs convoités. Oui, voulait-il répondre haut et fort, au prince noir. Oui, j'accepte, je prends, je veux, oui, je suis vôtre, donnez-moi ce savoir...

Mais au lieu de cela, il se força de répondre, d'une voix calme et posée, en complète contradiction avec l'agitation qui régnait en son esprit, en son âme et son être, agitation qui peut-être se trahissait dans son regard fou.

- Si je me joins à la rébellion, cher Prince, ce ne sera nullement pour échapper à une promesse, même si promesse de mort de votre part. Sachez, que je tiens toujours les miennes, tenez-le vous pour dit, et j'espère ne pas devoir me répéter. Celle-ci est vôtre et j'honorerai ce serment que je vous ai offert, quand vous jugerez le temps arrivé à son glas. Quant à la rébellion... si je la rejoins ce sera par conviction. Pas par nécessité ou pour éviter à un quelconque destin funeste. Peut-on seulement échapper à son destin, d'ailleurs ?

Il répondit à sa propre question d'un léger ricanement. Qui toutefois sonnait un peu faux...

Inutile de préciser, que cela signifiait, que oui, il songeait effectivement à rejoindre la rébellion. Sa décision n'était pas encore bien ancrée en lui, mais... mais elle agitait ses pensées. Il lui faudrait un peu de temps encore, sans doute, pour la laisser mûrir, s'y habituer, se laisser convaincre... et enfin la suivre. Il lui fallait toujours du temps, il n'était pas elfe pour rien. Mais oui, il savait, au fond de lui, qu'il y avait de forte chance que rébellion soit bientôt aussi son lot.

Chassant toutefois ses pensées parasites et reprenant rapidement son sérieux, l'agitation et l'avidité à son comble, il reprit, sa voix vibrant cette fois d'un petit espoir retrouvé :

- Toutefois... Toutefois, il ne me déplairait pas d'être... utile... et de compléter ce précieux livre de votre histoire.

Il tut bien évidemment le fait que dans "votre histoire" il sous-entendait aussi bien l'histoire des vampires que celle du prince noir...

- Ce serait en quelque sorte un honneur de pallier aux lacunes de connaissance de ce livre. Avec cependant une condition. Une seule. Si ce livre ne peut être complété que par un Serillëiel... ou par l'héritier qu'ils auront eux-mêmes nommé pour la Mémoire, vous devez aussi savoir que l'Héritier ne peut être contraint. S'il se doit de n'écrire dans ce livre que ce qui lui est vérité sincère et éclairée, il ne peut être obligé à écrire quoique que ce soit d'autres. En d'autres termes... Je ne pourrais compléter ce livre qu'avec la stricte vérité, celle que je perçois, en toute sincérité en mon âme et conscience, et vous ne pourrez me contraindre à changer mes mots selon votre bon vouloir.

Sentant qu'il pouvait s'agir là d'une dure condition, et qu'il pourrait manquer cette si belle occasion de consulter l'histoire vampirique, il préféra ajouter, d'un ton hésitant :

- Même si je pourrais vous concéder de vous consulter quant à ce que je pense ajouter...

Il voulut alors se détourner, fuir le regard de l'autre, reprendre contenance pour mieux contenir l'exubérance de la joie qui l'agitait soudain, de ce fol espoir qui l'étreignait. Oui, se tourner vers l'horizon pour mieux se reprendre...

Quand son pied dérapa... menaçant de le faire chuter dans les abysses cinquante mètres plus bas...
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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeSam 3 Mai 2014 - 23:25

La peur. Son odorat en captait la saveur acide et elle contribua grandement à lui faire retrouver son calme. C'était une émotion qu'il connaissait, qu'il aimait provoquer. Elle était rassurante, et flatteuse. Sauf lorsqu'il s'agissait d'Ambre, mais c'était une toute autre histoire. En ce qui concernait cet elfe là, il était tout à fait satisfait de s'apercevoir qu'il le faisait bien trembler de temps à autre. C'est qu'il finirait par se poser la question à force de le voir agir avec tant de folie... Les choses revenaient tout de même à la normale.

Ils s'affrontèrent un moment, regard d'acier contre prunelles profondes avant que l'elfe ne se décide à reculer. Les muscles du vampire se détendirent lentement à mesure que la tension de la scène retombait, laissant un étrange goût d'inachevé à l'ancestral. Il était grand temps qu'il quitte ce sanctuaire décidément, il en avait assez de museler sa nature. Et par dessus tout, il en avait assez de ces forêts et de ceux qui y résidaient. Le petit séjour de quelques nuits s'était transformé en long mois, il était temps que cela se termine. Sa convalescence allait prendre fin, et il aurait alors bien du pain sur la planche.. Soumettre Armanda impliquait de commencer par la sauver. Etrange idée d'ailleurs...

Mais il n'avait pas le temps de s'y attarder. Il était trop occupé à analyser les effets de ce qu'il venait de révéler, des effets devastateurs au vu de la surprise émerveillée qu'il voyait luire dans le regard de l'elfe. Eh bien voilà... Il avait mit le temps à trouver le levier qui faisait vibrer celui là, il était différent des leviers habituels. La peur, l'ambition, la cupidité... Tout ceci n'influait que peu sur les actes de Serillëiel. Il mangeait d'un autre pain, autrement plus difficile à maîtriser. La connaissance, le savoir. Voilà ce qui l'intéressait, ce qui le faisait vibrer. Il pouvait le manipuler à partir de là, le faire trembler de frayeur ou de plaisir. Le précipiter dans des marchandages tortueux qui ne pourraient au final que lui être bénéfiques, il connaissait trop bien ces jeux là. Il retrouvait ses marques décidément, et c'était plus qu'appréciable. Il était temps. Une flamme d'intense satisfaction brûla un instant dans ses prunelles avant qu'il ne la maîtrise et n'oppose plus qu'un visage inexpressif à l'air éberlué de l'elfe. La réponse calme ne le trompa pas, et il répondit sur le même ton :

"Je l'ignore. Mais même si c'était le cas, je ne permettrai pas que l'on échappe à celui que je dicte."

La suite parvint à tirer un haussement de sourcil furtif à l'ancestral. Mouvemement à peine esquissé, mais suffisant pour trahir son amusement. Il n'était pas dupe du terrible intérêt qu'il avait allumé dans le coeur elfique et Eliowir ne pourrait rien faire pour cacher la vérité. Il pouvait garder son calme autant qu'il le pouvait, ses yeux brillaient d'une lueur trop vive pour que cela passe inaperçu. Les mots choisis déplaisaient à Lorenz par contre, il ne releva pas mais le léger rictus qui dévoila ses canines ne trompait pas. Il veillerait sur son passé jalousement. Et gare à qui voudrait y mettre le nez... En attendant il fronça les sourcils en entendant parler de conditions, ses prunelles se rétrécissant tandis qu'il analysait la demande. Agaçante, mais recevable. Il comprenait la magie mieux que personne, il pouvait donc intégrer ce genre de condition. La réponse fusa sans tarder :

"Et je concéderai de continuer à te confier le livre tant que tu me consultera sur chaque mot. Si je m'aperçois que ce n'est le cas alors il te faudra en faire le deuil. Au moins jusqu'à ta mort, tu n'en reverras plus la couleur."

Un silence suivit, plein d'assurance du côté du vampire. Maintenant que l'autre était quasiment assuré de tenir bientôt l'objet de ses désirs entre ses mains, il n'aurait aucune envie de le voir lui passer sous le nez. Tant que les exigences de son interlocuteur aux dents longues restaient tolérables pour son état d'esprit, il plierait. Le tout étant de trouver ses limites, et de jouer dessus. Il ne s'agirait pas d'aller trop loin et de perdre ce qu'il avait acquit, qui savait à quoi pourrait lui servir cet elfe si étrange ? Et surtout à quoi pourrait lui être utile ce dépoussièrage de l'histoire vampirique ? Il semait ses graines à l'aveugle sans trop savoir si elles finiraient par germer et ce qu'elles donneraient, mais il était à peu près certain qu'il serait capable d'utiliser le fruit de ses efforts lorsque le besoin s'en ferait sentir. Il suffisait de patienter. Sauf si l'autre imbécile décidait tout à coup que le bon moment était venu de mourir...

Les choses se jouèrent en quelques dixièmes de seconde, mais les règles des vampires étaient si foudroyants qu'il sembla à l'ancestral que le temps se figeait. A l'instant même où le pied de l'elfe glissa, il su que la mort était en marche. Il pouvait la laisser frapper, tout simplement. Il serait alors débarrassé sans efforts d'un être qu'il avait juré de tuer et on ne pourrait même pas l'accuser du meurtre. Enfin si, on l'accuserait. Ou plutôt on le condamnerait directement avant même qu'il ne puisse aligner trois mots. Mais les baptistrels sauraient qu'il ne mentait pas, ils ne pourraient que confirmer sa version. Et ce n'était pas comme si les elfes risquaient de se précipiter pour défendre la mémoire de leur compatriote... Vraiment ceci serait très amusant ! Sauf qu'il ne saurait jamais le résultat de ses semailles... Sa décision instinctive le surprit presque, et à l'instant où sa poigne puissante s'empara durement de l'avant de la tunique de l'elfe, il fronça les sourcils. Que faisait-il ?

A nouveau, le temps se figea. L'un maintenant l'autre au dessus du vide, et hésitant apparemment à le laisser s'y noyer. Sauver des vies n'était pas vraiment dans ses habitudes, d'ailleurs cela ne servait pas souvent ses intérêts. C'était pourtant le cas à cet instant, et après l'avoir transpercé de ses prunelles d'acier, il se décida enfin à le ramener à lui, le hissant à la seule force de son bras. Geste qui n'aurait pas posé de problème en temps normal, mais qui épuisa instantanément l'énergie fragile qu'il avait pu réassembler avec l'aide de Merithyn. Le retour auprès des siens attendrait, cette scène aurait au moins servit à lui faire prendre conscience qu'il n'était absolument pas près. Il cacha sa crispation rapidement en foudroyant l'elfe qu'il avait jeté à terre d'un regard réfrigérant :

"Prends garde à ta vie, l'Elfe. Elle m'appartient."

Une excuse comme une autre pour expliquer son geste, même si elle n'était pas tout à fait véridique. Il n'avait jamais eu la bêtise de s'agacer de la mort d'un ennemi sous le bête pretexte que ce n'était pas lui qui l'avait donnée. Un ennemi mort était un ennemi mort, les avantages étaient les mêmes et qu'importait qui avait donné le coup de grace. Mais Eliowir attendrait pour mourir, il avait trop envie de voir ce que donnerait leur étrange collaboration. Il ferma brièvement les paupières en tentant de protéger ses forces bien entamées, maîtrisant avec difficulté les sursauts du serpent qui ne parvenait plus à maintenir le cocon de chaleur qui l'enveloppait. Sa magie vacilla une seconde, puis une deuxième, avant qu'il ne puise difficilement dans la trame Armandéenne. Une fraction minuscule de pouvoir, presque risible par rapport à ce qu'il pouvait engranger en temps normal. Mais c'était suffisant. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il avait retrouvé son assurance. Et sa curiosité :

"Comment un Serillëiel se retrouve-t-il banni de son propre peuple ?"

Le timing était parfait. L'autre ne pourrait que difficilement refuser de lui répondre après qu'il lui ai sauvé la vie. Et ce qu'il apprendrait lui serait peut-être utile... Il avait beau connaître cette famille, il ignorait tout de ce qui avait pu lui arriver après son départ.
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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeMar 13 Mai 2014 - 0:07

Ne pas vouloir laisser les autres échapper au destin que le grand Wintel dictait ? Sans blague ! Voilà bien qui était digne de ce sombre Prince, en effet. Et si Eliowir n'avait pas senti le danger émaner de tous les pores de la peau du vampire quelques instants plus tôt, sans doute se serait-il plu à en faire la remarque avec une ironie mordante. Mais en ce moment précis, toute ironie semblait l'avoir déserté, et sa peur le muselait plus sérieusement qu'aucun sort que l'autre aurait pu lui offrir. Oui, peur, lui, un Serillëiel, avait peur. Non pas à cause de cette sentence, même si elle sonnait son prochain glas à venir de façon bien trop solennelle à son goût. Non, pas seulement... Mais peur, de cette peur de la proie devant son prédateur, de cette peur de l'elfe devant sa malédiction, de cette peur de non immunisé devant le venin du vampire...

Une peur, sourde, insidieuse, qui l'avait si bien infiltré en son âme et en son esprit, que même le nom Consciencia peina à l'en extirper. Et son intérêt eut beau être piqué à vif, il eut beau parvenir à reprendre sa bannière de fierté et d'arrogance, la peur ne l'en quitta pas moins. Là, flottant à la surface de sa conscience, lui rappelant ce que l'autre était, ce dont l'autre était capable... Lui rappelant ce que tous deux étaient.

Il parvint à trouver la hardiesse d'énoncer sa "condition", qui était de toute façon inhérente à la magie du livre, à la magie de leur mémoire, mais il ne put qu'acquiescer en silence, d'un signe de tête solennel, quand le vampire lui répondit. Le menaçant clairement. Le consulter à chaque mot... Voilà qui serait difficile, délicat, et qui l'obligerait sans doute à jouer alors des mots, à jouer finement, le Prince Noir n'étant nullement un sot. Mais il n'était pas en condition de marchander davantage. Et n'en aurait de toute façon pas eu le cran en cet instant.

Ainsi il laissa le silence rendre son office, et se mura lui-même dans son observation aveugle des beautés alentours, son esprit voguant bien au-dessus des cimes qu'il entrapercevait au loin. Un silence qui menaça de se prolonger pour l'éternité, le concernant... quand un bras puissant le happa et le maintint un instant au dessus du vide. Le vieil elfe ne put qu'observer son étrange sauveur, les yeux écarquillés, et par la peur, et par la surprise, tout en recouvrant de ses deux mains celle qui le maintenait ainsi, comme pour la dissuader de le lâcher. Un rapide regard par dessus son épaule le fit frémir, alors que le gouffre de vide semblait l'appeler plus encore, comme voulant le happer dans ses ténèbres. Il peina à ancrer de nouveau son regard dans l'acier qui le fixait alors. Il venait tout juste de se raccrocher à ce regard, étrange corde qui tentait de l'arracher des griffes de l'esprit de la mort, quand il sentit son corps basculer d'un coup, d'un seul, sur la terre ferme. Il se sentit valser aux pieds du vampire, dans la poussière terreuse et âcre qui manqua d'ailleurs l'étouffer.

"Prends garde à ta vie, l'Elfe. Elle m'appartient."


Seule une quinte de toux répondit tout d'abord, avant qu'Eliowir ne parvienne à relever les yeux vers le sombre personnage, son ancien bourreau, son futur assassin, et pourtant son actuel sauveur... L'ironie était tentante, songea-t-il un instant, mais se morigénant bien vite quand une petite voix lui siffla qu'ironie était mal placée pour payer une dette de vie. Une dette de vie ! Il avait une dette de vie envers Wintel ! L'horreur de cette constatation le pétrifia un instant. Brève, fugace, mais bel et bien présente, le laissant muet de stupeur, de dégoût et d'horreur.

Et de surprise, quand il sentit la trame vaciller. Ce fut... étrange, déroutant, mais... Eliowir n'était peut-être pas un mage aussi puissant que Wintel mais il l'avait senti. Ces sursauts de magie, de ces sursauts qu'il avait déjà senti chez les elfes les plus âgés, les elfes mourants, de ces sursauts qui animaient encore une vie mourante, alors qu'elle se démenait faiblement dans les filets de la trame pour ne pas périr de suite, pour gagner encore quelques instants, quelques répits, quelques derniers au-revoirs, avant la paix éternelle. Oui, de ces sursauts là, un sursaut que venait d'avoir Wintel en l'instant présent, son serpent semblant se démener férocement dans la gangue de glace mortelle de l'impuissance qui avait voulu l'enserrer. Le vieil elfe avait bien connu lui-même cette gangue, son lion s'en souvenait encore, lui à qui Wintel avait bien failli couper crocs et griffes, avant que griffes et crocs ne redeviennent aussi longs et aussi acérés qu'ils l'avaient été jadis grâce à un dragon. Quelle ironie, pensa-t-il, une fois encore. Oui ironique. Celui-là même qui lui avait fait connaître un sort si lamentable en goûtait presque actuellement le sel amer.

Il sentit aussi parfaitement la puissance que Wintel puisa soudain, furtivement, dans la trame, et en grimaça lui-même. Oui, Wintel était un mage exceptionnel, à n'en pas douter, doublé d'un fou atteint de la malédiction du dragon. Et au lieu d'user de ce pouvoir avec sagesse et intelligence, ce prince de malheur s'en gavait comme un drogué. Certes, il savait que Wintel pourrait pire encore, si l'envie de détruire la trame toute entière lui prenait. Mais il ne put réprimer un certain sentiment de dégoût, de vive répulsion... et d'envie. Etrange mélange qui lui laissa un goût acide.

Il était si consterné d'un tel spectacle, qu'il en était demeuré encore à terre, à peine relevé sur un coude, quand la question, sentencieuse question, le gifla vivement, et lui coupa le souffle plus encore.

"Comment un Serillëiel se retrouve-t-il banni de son propre peuple ?"

Il ne put tout d'abord que fusiller son interlocuteur du regard, la nuit de ses yeux semblant vouloir devenir mille et unes ténèbres pour engloutir de leurs pires malédictions l'être abjecte qui osait... qui osait... lui rappeler quelle abjection il était lui-même. Le vieil elfe peina à articuler le moindre mot. Il sentit ses lèvres s'entrouvrir, comme essayant d'émettre une réponse, mais n'entendit rien, aucun son, s'élever. Et pour cause, il semblait soudain rendu muet. Muet... Comme...

Et ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Son lion rugit de colère et de peine, tandis qu'il gronda lui-même à haute voix, telle une bête fauve acculée. Il ne pouvait ne pas répondre, il ne pouvait pas laisser cette question sans réponse. Pas après... pas après ça. Mais c'était si... douloureux soudain. Il n'eut que faire alors du spectacle qu'il donnait sans doute, ainsi avachi par terre, à genou, les mains ancrées à la terre, comme des griffes acérées cherchant à la labourer, rugissant sa colère et hurlant sa rage d'un cri rauque qui manqua de lui casser la voix, les cheveux ébouriffés telle la digne crinière d'un vieux lion, et les yeux foudroyant le serpent comme le menaçant d'une attaque imminente. Une attaque qui n'aurait pas manqué arriver... si sa conscience ne se rappela à lui au dernier moment. Dette de vie, souffla-t-elle, traitresse, insidieuse. Dette de vie. Et son cri se mua de rage en désespoir, alors qu'il baissa la tête et céda le duel de regard au serpent. Il avait gagné. Le fourbe avait gagné et le venin vipérin venait d'atteindre enfin le coeur du vieux lion.

- Un Serillëiel a été banni... banni... pour avoir tué... Pour avoir tué son fils. Et sans doute sa femme aussi, croassa-t-il d'une voix enrouée.

Etait-ce d'émotion ou d'avoir trop crié ? Il pria Dracos que le vil serpent ne lui crache pas encore son cynisme en pleine figure en le lui faisant remarquer. Se pensant, il tenta de se redresser, vacilla un instant, son regard happa le vide, tâtant un instant l'attrait du vide.... pour rapidement le rejeter quand le mot lâcheté lui souffleta l'esprit. Il se redressa alors doucement mais sûrement et retrouva un certain équilibre, mais sans retrouver ni son arrogante prestance, ni son fier maintien, et, gardant sciemment le regard baissé, il reprit, en un murmure suintant peine et nostalgie :

- J'ai... je l'ai tué. Je suis L'Infanticide, comme on me nomme en ce monde dès lors. Je suis... je suis maudit. Plus peut-être encore que vous, à bien y penser.

Se disant, il osa un rapide coup d'oeil en coin vers la sombre silhouette qui se découpait dans les ténèbres de la nuit qui commençait à les envelopper de son froid manteau. Et constatant que la faiblesse du prince n'était pas totalement du passé, une idée, folle idée, s'infiltra dans la tourmente de son esprit. Oui, folle idée... mais il n'était plus à ça près. Cette idée sembla d'ailleurs étrangement lui faire reprendre quelque peu du poil de la bête. Elle lui donna la force de relever la tête, de redresser le menton et d'à nouveau affronter le regard de l'autre. Ces perles d'acier, si froides, et si rudes mais si...

- Et si vous voulez tout savoir, je l'ai tué de ma magie, rajouta-t-il tentant d'insuffler à sa voix des accents d'ironie moqueuse qu'il était loin de ressentir. D'un sort, d'un simple sort.

Et se disant, il lança un sort de feuilles meurtrières qui lui entailla le poignet gauche. Net, précis. Simplement une entaille. S'il avait mal visé, il aurait pu s'estropier en se coupant la main... Mais il savait être capable de bien viser. Oh oui, il le savait. Et le sort qu'il avait alors lancé à son fils, qu'il se disait, depuis tant et tant d'années, avoir lancé accidentellement sur son fils... ne pouvait être si accidentel que cela... n'est-ce pas ? Lui, grand maitre-mage, capable d'une telle maitrise, comme le fin filet de sang gouttant de son poignet le lui prouvait encore, ne pouvait avoir commis pareil accident ? Ce n'était pas pour rien qu'on l'avait condamné... Tous le savaient grand maitre-mage, capable d'une telle maitrise, d'une telle précision. Alors forcément... il était dur de concevoir que le grand maitre-mage Serillëiel ait pu perdre tous ses moyens, toute sa maitrise, sous une simple colère... Difficile à concevoir. Et pourtant... Ou alors... Mais non, il préférait ne pas y penser.

Et chassant ses sanglants souvenirs aussi vivement qu'ils lui avaient été imposés, il reporta son attention sur le Prince Noir. Son sauveur. Son bourreau. Car en l'instant, bourreau il était de nouveau. Et c'est d'un regard dur et âpre, qu'il darda sa colère vers lui, s'avançant doucement, à pas prudents cette fois-ci, à pas de fauve enserrant sa proie, et qu'il offrit son poignet ensanglanté, tout en provoquant le vampire d'une voix suave et perfide :

- Mais je me dois de vous remercier pour m'avoir en l'instant sauvé la vie, Prince, même si vous l'avez fait pour mieux la condamner plus tard. Je me dois de vous remercier... et je vous vois soudain si faible...

Il se permit de lourdement insister sur le dernier mot.

- Si faible... J'ai cru comprendre lors de notre première rencontre que mon sang vous... plaisait. Je vous l'offre donc en remerciement. Allez-y. Buvez. Buvez, Vampire, Buvez, cher Prince... en espérant que vous puissiez toutefois retenir votre venin...




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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 18:55

Le regard mauvais de l'elfe ne lui échappa pas. Quoi ? Il avait touché un point sensible ? Chacun son tour... Et il avait bien plus de droit que l'autre de poser des questions gênantes, il était le plus fort après tout. Même si la frontière entre leurs deux puissances était bien plus ténue à cet instant au vu de l'état du prince. Il n'aurait malgré tout reconnu cet état de fait pour rien au monde et c'est sans la moindre inquiétude qu'il soutint le regard meutrier de l'être en train de crier sa colère. C'est à peine si une légère lueur méprisante s'alluma alors dans ses claires prunelles. Le duel dura quelques instants avant que le lion baisse enfin la tête en permettant à Lorenz de comprendre instinctivement que les choses ne se seraient certainement pas déroulées ainsi si il ne lui avait pas sauvé la vie l'instant d'avant. Le sens de l'honneur de ses ennemis avait toujours été un sacré marchepied pour ses projets. Cela ne changeeait sans doute jamais, et tant mieux.

La réponse vint enfin avec réticence, comme tirée de force de la bouche du vieil elfe. Des meurtres hein.. Et pas n'importe quels meurtres. Il avait depuis longtemps deviné que cet Eliowir cachait un lourd secret, mais n'aurait jamais imaginé une chose pareille. Oh il savait très bien ce que cela pouvait faire que de tuer, même un proche. Mais son fils ? Sa femme ? Le premier ne le touchait pas tellement, le second le laissait déjà plus rêveur. Comment aurait-il réagit si c'était lui qui avait tué Enelya ? Il se serait certainement détruit tout seul assez rapidement... Il reporta son attention sur l'elfe en l'entendant parler de malédiction et fronça les sourcils avant d'interroger avec lenteur :

"Tu as... Tués ceux à qui tu tenais ?"

C'était décidément un concept qu'il ne pouvait comprendre. Aussi paradoxal que cela pouvait paraître pour un meurtrier tel que lui, il avait toujours donné la mort en toute connaissance de cause et avec une totale maîtrise. Ceux qu'il avait tué le méritaient à ses yeux, soit parce qu'ils étaient des ennemis, soit parce qu'ils étaient simplement trop faibles. Même la mort de Darover ne l'avait pas touché, et il l'avait pourtant fréquenté pendant très longtemps. Le remord était un sentiment qui lui était parfaitement étranger et il ne pouvait que fixer l'elfe avec perplexité en le voyant s'afficher si clairement sur son visage. Il rouvrit la bouche pour parler à nouveau mais l'autre le coupa en signalant qu'il avait tué magiquement. Douce ironie que celle là effectivement... Mais le vampire ne prit pas le temps de la gouter. Il s'était raidit en voyant l'autre en faire usage, méfiant jusqu'à l'extrême. Mais c'est son propre poignet qu'il entailla, à la grande surprise de l'ancestral.

A quoi jouait-il ? L'odeur exotique du sang elfique non immunisé vint aussitôt la chatouiller les narines et il dévoila à demi ses canines suintantes du venin qui lui était monté à la bouche. Encore une autre façon de se suicider que d'aiguiser ainsi son appétit... Cet elfe ne tenait décidément pas du tout à son existence. Et si il pouvait éventuellement comprendre qu'il veuille mourir vu ce qu'il venait d'apprendre sur lui, il comprenait par contre mal qu'il veuille mourir ainsi...

Figé en une attitude aussi concentrée que perplexe, le vampire observait le sang qui coulait de la blessure lorsque la voix suave résonna à ses oreilles en lui tirant un grondement mauvais. Faible ? Lui ? Comment osait-il ? L'ancestral ne comprenait plus le comportement de son interlocuteur, à supposer qu'il y ai quelque chose à comprendre. Il ne bougea pas d'un pouce lorsque l'autre s'approcha jusqu'à lui offrir son poignet et releva la tête jusqu'à lui laisser voir son regard brûlant. Si le sang lui faisait envie ? En quelque sorte... Il allait avoir besoin de se nourrir bientôt et en un autre temps il aurait sans doute prit son du sans réelle hésitation, vidant l'autre entièrement pour lui apprendre le respect. Mais les choses avaient changé, depuis combien de temps ne s'était-il pas nourrit autrement qu'avec l'entière coopération d'Ambre ? Non pas qu'elle aimait réellement cela, il ne le croyait pas, mais elle aimait l'idée qu'elle lui évitait de tuer ou de transformer d'autres êtres pour se nourrir. Et lui aimait l'idée qu'elle était à lui... Et que ce contrat les liait presque aussi solidement qu'un lien de coeur. Soudainement, l'odeur entêtante du fluide vitale le mit en fureur.

Il ne frappa qu'une seule fois. Un coup de poing précis et ravageur qui vint cueillir l'elfe à la pommette et le renvoya au sol. Et ce fut à son tour de rugir :

"Je ne veux pas de ton sang !"

Et c'était vrai, il n'en voulait pas. Pas plus qu'il n'avait voulu du sang du baptistrel offert le premier jour des négociations. Une telle colère l'habitait à cet instant qu'il manqua utiliser le peu de puissance qu'il possédait pour tenter d'incinérer le vieil elfe sur place. Seule la totale maîtrise qu'il avait de lui-même lui permit de se contenir et de se contenter de pointer un doigt impérieux vers la silhouette à terre :

"Ne commet jamais l'erreur de croire me connaître. Ou de prétendre à quoi que ce soit envers moi. Tu t'es déjà brûlé les ailes à me tourner autour, prend garde que je ne brûle pas aussi ton âme... Ou ton esprit."

Il réajusta son col d'un geste rageur, totalement perturbé par la scène. Bien sur, son attachement à Ambre ne l'empêcherait jamais de se nourrir autrement si il en avait vraiment besoin, mais il n'aimait pas l'idée d'avoir faillit rompre leur contrat implicite. Et puis... Il se ravisa après avoir commencé à s'éloigner et revint à l'elfe pour lui décocher un magistral coup de pied dans les cotes.

"Et ça... C'est pour la faiblesse."

Pas un mot de plus, pas même un regard. Il se détourna sans hésitation et commença à s'éloigner dans l'obscurité. Pendant plusieurs mètres il songea que l'autre allait peut-être l'agresser magiquement pendant qu'il avait le dos tourné et il attendit l'attaque, espérant presque avoir à y riposter ne serait-ce que pour donner un exutoire à sa colère. Mais l'attaque ne vint pas... Il était peut-être affaiblit physiquement et magiquement, mais c'était dans sa tête qu'Eliowir était faible...
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MessageSujet: Re: A l'aube de la nuit [PV Eliowir] A l'aube de la nuit [PV Eliowir] Icon_minitimeDim 1 Juin 2014 - 20:32

"Tu as... Tué ceux à qui tu tenais ?"

Eliowir ne prit pas même la peine de répondre oralement à cette question. Ce n'était là que rhétorique... Ne venait-il pas d'y répondre à l'instant en expliquant justement la raison de son bannissement ? Il laissa donc le silence parler pour lui, se contentant d'offrir un regard des plus meurtriers au vampire. Persuadé au fond de lui que l'autre ne faisait que s'amuser à remuer le couteau dans la plaie. Car non, il ne pouvait avoir surpris tant que cela le Prince Noir, n'est-il pas ? Ces mots ne pouvaient être l'expression d'une quelconque surprise, le prince des vampires étant bien trop maitre de lui en temps ordinaire pour s'autoriser à laisser une quelconque expression, s'approchant d'une expression d'humanité qui plus est, se révéler à haute voix. Surtout pas devant un elfe. Non, pour Eliowir, le prince ne faisait que s'amuser de cette détestable révélation.

De cette nouvelle arme qu'il détenait dès lors contre le vieil elfe. Car, là aussi, assurément, le vil serpent n'allait pas manquer d'affuter ses lames avec ce nouvel acide, ce nouveau venin, bien plus féroce et bien plus violent, que tous ceux que le vampire aurait pu offrir à l'elfe honni jusque-là.

Sans doute toutes ces pensées pourraient expliquer le mouvement de folie qui le prit, la bestialité qui l'embrasa menaçant de totalement consumer le peu de raison qu'il lui restait. Oui, sans doute, tout cela pouvait expliquer la nouvelle folie qu'il commit en se moquant du vampire, tout en prétendant lui offrir son sang. Un sang qu'il prit étonnamment plaisir à voir couler ainsi, de son fait, de son geste, de sa magie-même, de ce même sort qui avait fait couler celui de son fils. Qui l'avait tué... Oh certes, ce sort là ne le tuerait pas lui-même, pas véritablement. Quand bien même il tuerait peut-être un peu plus son âme, son coeur, sa raison...

Raison qui semblait si bien volatilisée en cet instant, que l'elfe ne ressentit aucune peur quand le vampire dévoila ses crocs. Il ne ressentit rien à cette minute précise, si ce n'est un étrange et vif plaisir malsain au jeu auquel il jouait soudain. Et tant pis si une fois encore il n'en connaissait pas toutes les règles, tant pis s'il se jouait encore du feu au point de s'y bruler. Sa raison semblait en cet instant complètement consumée, et la lueur de folie qui vrillait ses orbes nuit en était assurément le meilleur signe. Non, rien. Il ne ressentait rien d'autre. En tout cas il ne ressentit ni terreur ni appréhension, tandis que l'autre se figeait, tandis que l'autre grondait ensuite, non aucune terreur, aucune peur ne s'infiltra dans sa folie, pas même quand le serpent lui offrit un regard de braises incandescentes auquel il répondit par un air hautain des plus détestables. Des plus elfiques ou des plus léoniques. Peut-être un peu des deux à la fois. Et des plus fous.

Quand soudain... un choc. Sa conscience et sa raison semblèrent de nouveau affluer à lui, aussi brutalement quelles l'avaient quitté, tandis qu'il tombait au sol, la pommette en feu, du sang goûtant un peu de celle-ci. Sans doute légèrement fendue sous le coup de poing des plus violents du vampire. Qui aurait cru qu'en plus d'avoir des crocs, les serpents pouvaient avoir des griffes ? N'était-ce pas les lions qui en étaient dotés ? Des lions aux griffes longues et acérées... Des lions aux griffes meurtrières... Mais à sa connaissance pas les serpents. Pourtant celui-là venait bel et bien, non pas de le mordre, mais de le frapper de façon tout à fait... atrocement conventionnelle pour ce mage pourtant exceptionnel, pour ce vampire au vipérin venin... Oui, une façon bien trop conventionnelle. Et presque décevante. Mais tout à fait douloureuse. Oh, oui, des plus douloureuses. Il avait soudain l'impression que son visage était en feu, et que sa machoire supérieure était fracturée en mille morceaux.

"Je ne veux pas de ton sang !"

Il ne sut pourquoi, mais ces mots impérieux lui glacèrent le sang, un sang qui pourtant continuait de s'écouler lentement mais assurément, de ses plaies, de son poignet et très légèrement de sa pommette. Le lion, le souffle coupé, la raison vacillante peinant à comprendre comment folie pareille avait pu encore la vaincre, ne put lever les yeux devant le Prince. Une certaine honte enfla en lui et manqua le faire définitivement succomber.

Ne cesserait-il jamais d'offenser les plus puissants de ce monde ? Ne cesserait-il jamais de se ridiculiser devant eux, en montrant toute l'étendue de la folie qui le rongeait ? Ne cesserait-il...

"Ne commet jamais l'erreur de croire me connaître. Ou de prétendre à quoi que ce soit envers moi. Tu t'es déjà brûlé les ailes à me tourner autour, prend garde que je ne brûle pas aussi ton âme... Ou ton esprit."

Brûler son âme et son esprit... N'étaient-ils pas déjà consumés ? En restait-il encore quelque chose dans les braises qui semblaient agiter ses pensées ? Parfois, dans ces moments-là, Eliowir en doutait. Ce ne serait pas la Mort qui viendrait le cueillir au crépuscule de sa vie, réalisa-t-il, amer, mais la folie. La folie... Serait-elle une plus douce compagne que la honte, la douleur, la colère ou la haine ? Allez savoir. Peut-être...

Peut-être, oui, peut-être serait-elle plus douce. Pourquoi lutter alors ? Pourquoi... Pourquoi ne se laisserait-il finalement pas tenter ? Après tout... Peut-être pourrait-il accueillir la proposition du prince et le laisser le consumer entièrement, corps, âme et esprit, jusqu'à ce que folie ne soit plus que sa seule amie ?

Cette pensée lui fit enfin relever les yeux vers le prince, qui déjà commençait tout juste à s'éloigner. Des yeux où la folie semblait vouloir reprendre ses droits, où dansait une folle envie de dire oui au Prince, de le supplier de le brûler. De tout brûler en lui. Tout... Tout... Il était à deux doigts de pousser alors le serpent dans ses derniers retranchements pour l'obliger à assumer cette vile, mais pourtant si belle promesse, qu'il venait de prononcer... quand un violent coup de pied dans les côtes lui coupa le souffle, le faisant honteusement gémir de douleur. Il aurait peut-être pu l'éviter, si son esprit n'avait pas divagué ailleurs. Il aurait pu esquiver, rouler de côté, ou se rouler en boule pour encaisser le coup... mais il n'en avait rien fait.

Et quand le coup vint, il ne fit rien non plus pour en atténuer la douleur. Son instinct lui dictait de se rouler en boule, de porter mains apaisantes à son flanc, de tenir ses côtes endolories et de vérifier si aucune fracture ne les blessait... mais il n'en fit rien. Baissant simplement la tête et rompant tout contact visuel. Offrant, tel le vieux lion vaincu par un ancien ennemi, un profil de soumission qui ne lui ressemblait pas. Et qui pourtant l'habitait bel et bien en cet instant. Sa fierté, son arrogance... réduites en cendres par le serpent, comme pour sceller ce qui arriverait à son âme et son esprit si jamais... Si jamais...

Aucune idée de vengeance ne lui vint en esprit. La vengeance... Non, il n'en avait aucune envie. Il en trouvait le goût trop amer. Non, vengeance n'était pas son lot, pas son choix. Et ne le serait pas. Folie peut-être, mais pas vengeance... Il laissa donc le serpent s'éloigner.

Alors que le prince était déjà à quelques dizaines de mètres, il entendit toutefois un grondement animal non loin. Un grondement de serval. Instantanément, Eliowir releva la tête, pour apercevoir le petit serval, qu'il avait sauvé il y a peu des griffes de la mort, gronder devant lui... gronder contre le vampire, comme protégeant le vieil elfe, le vieux lion... Si l'image en elle-même était drôle, et presque attendrissante, une certaine frayeur enveloppa l'esprit embrumé d'Eliowir. Petit serval stupide ! Il n'était pas de taille contre Wintel. L'animal n'avait après tout encore que quelques mois tout juste. Il n'avait pas encore atteint sa taille adulte, ses instincts de chasseur et de tueur né se développant à peine... Et quand bien même, l'elfe doutait que l'animal pût battre le Prince Noir. Le venin de ce dernier serait bien trop acide et paralyserait en un coup griffes et crocs dressés contre lui, comme il venait de paralyser les griffes émoussées et les crocs cassés du vieux lion...

- Non, pas ça, reste tranquille, commanda-t-il à l'animal qui se dressait férocement entre lui et le vampire.

Et qui semblait nullement vouloir l'écouter. Déjà les muscles de la bête se bandaient, prête à bondir sur sa nouvelle proie, les crocs se dévoilaient, prêts à mordre la chair pourtant morte et qui devait pourtant le dégoûter, voire faire fuir ses sens aiguisés... Alors Eliowir fit la seule chose qui lui sembla possible, la seule chose que son instinct lui dictait. Et tout en criant un "non" tonitruant...

Il perdit pied avec son corps... pour se retrouver dans celui plus petit, plus étroit, plus... animal... animal... du serval ! Il venait de prendre possession du serval. Il venait d'arrêter tout mouvement de lui ! Il sentait l'esprit animal non loin, qui pourtant avait cédé totalement son terrain et le corps qu'il controlait jusque-là. La confiance... Le serval lui faisait une telle confiance et le laissait prendre les rênes... une fois encore. Oui, une fois encore. C'était là, la deuxième fois qu'un tel phénomène les liait tous deux. La première avait été quand il avait pris les commandes pour extirper le petit serval apeuré d'un trou dans lequel il était tombé. Et là... là encore il avait voulu sauver cette petite vie animale en lui évitant une attaque suicidaire. Eliowir sentait pourtant qu'il n'avait pas pour autant perdu contact avec son autre lui, son lui elfique. Mais il n'arrivait plus à bouger son propre corps... peinant déjà à controler l'autre corps animal. Visiblement, soit il ne pouvait en bouger qu'un à la fois, soit... soit il n'était pas, pas encore, assez puissant pour controler le corps étranger en même temps que son propre corps elfique. Mais peu importait. Tout ce qui importait en cet instant, était qu'il controlait le serval et pouvait lui éviter le pire...

A peine réalisa-t-il cela, qu'il força le serval à s'asseoir, même si toujours regardant le dos du vampire, puis à replier sa queue en un geste clairement d'attente. Attendre, commanda-t-il au corps animal. Rester tranquille. Ne plus bouger jusqu'à ce que le danger soit parti. Attendre, attendre, ne plus bouger...

Et alors qu'il réitérait ces ordres, il se sentit expulsé. Son esprit regagna son propre corps, il retrouva ses propres sensations et perdit tout contact avec celles, étranges et déroutantes, de l'animal. Pourtant il n'avait aucunement été expulsé par ce dernier, il le sentait bien. Non, il avait tout bonnement été expulsé par ses propres forces... des forces qui avaient soudain été sérieusement amoindries, tant ce... ce... phénomène ? sort ? oui ce sort, cette magie, une magie bien à lui, unique, totalement unique, tant cette magie donc avait drainé ses forces.

Il ne prit même pas la peine de vérifier les réactions du vampire, trop éprouvé lui-même et physiquement et mentalement... et se contenta de se laisser tomber complètement à terre, en roulant sur le dos, le souffle court, la sueur perlant de son front, sans même prendre garde du sang qui continuait de couler encore de lui. Trop fatigué. Trop éprouvé. Trop... trop enthousiasmé et trop fier aussi de ce qu'il venait de réaliser, pensa-t-il, un fin sourire étrange se dessinant sur son visage las.
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