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| [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE | |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Dim 5 Jan 2014 - 22:27 | |
| "En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables." Georges Clemenceau.False King Deux larges et épaisses collines, fascinante vision s’il en était. On avait presque envie d’y glisser une main. Mais ce n’était ni l’heure, ni le jour. Dommage. Vraiment dommage. La domestique se redressa tout en ajustant la tenue de son suzerain, elle n’avait pas remarqué l’intérêt du Borgne pour ses courbes. Ou faisait semblant, ce qui revenait au même. En temps normal, il n’aurait pas hésité à pousser ses investigations plus loin, mais aujourd’hui, il n’avait vraiment pas le temps pour ces enfantillages.
Délaissant le décolleté plongeant de la jeune femme, son regard se posa sur le grand miroir qui lui renvoyait son reflet. Il avait longtemps réfléchit avant de finalement opter pour le rouge et l’or : classique, certes, mais efficace pour en imposer. Cependant, il hésitait toujours. L’Empire était en deuil, le noir était de mise, mais le couronnement en lui-même faisait figure d’exception et pendant les trois jours de fête, c’était la liesse qui prenait le pas sur le reste.Non, ça ne va pas. Changez-moi ça, oui, celle-ci, celle en pourpre et noir.Tout devait être parfait. Néanmoins, il ne se faisait aucune illusion. Il avait hâté son couronnement car il voulait à tout prix être en position de force au retour de la délégation. Ce faisant, il s’assurait une certaine sécurité tout en chamboulant les traditions. A sa décharge, ils étaient en guerre, voir au bord du gouffre. Les gens comprendraient et mettraient son empressement sur le compte d’une sincère inquiétude quant à la situation actuelle.
Mais il fallait qu’il joue le jeu de son côté. Personne n’y croirait s’il débarquait avec des couleurs criardes au beau milieu de ces tenues noires et de tous ces crânes en partie ou totalement rasé. Un autre signe de deuil qui avait le don de particulièrement l’agacer. Ce n’était pas franchement le moment de vouer un culte à Grégorist, d’autant plus que cela faisait un certain temps qu’il végétait dans sa chambre sans même se montrer. Et pourtant, même à l’état de cadavre en décomposition, il continuait à lui pourrir la vie. Désespérant.
Durant ce nouvel habillage, il se força à rester concentré sur la suite des évènements, un travail difficile, mais il fit de son mieux. Cependant, il prit note dans sa tête d’engager rapidement un valet pour s’occuper de toutes ces choses. Sa libido ne survivrait jamais à ce traitement quotidien. S’observant dans la glace, il jugea que décidément, une tenue élégante mais sobre était beaucoup plus appropriée. Les gens verraient cela comme un signe de respect. Ce n’était après tout qu’une petite cérémonie. La véritable aurait lieu plus tard lorsque tous les dangers immédiats seraient écartés ; et là il serait alors tout temps d’en mettre plein la vue à ses sujets.
Sortant de l’antichambre, il se dirigea vers le lieu du couronnement, entouré des lames noires dirigés par Aaron Dessay. Il s’était attendu à des complications venant de l’Ombre du Roi, mais étonnement, il n’en fut rien. Enfin quelqu’un qui connaissait sa place et qui savait y rester. Il avait gagné un homme extrêmement compétent et entièrement loyal, probablement la meilleure affaire de toute sa vie.Tout est en ordre ?La question était de pure forme, néanmoins Fabius était un peu anxieux. Il avait travaillé toute sa vie pour ce jour, et il craignait qu’un grain de sable, n’importe lequel, vienne tout gâcher au dernier moment. Un angoisse dont il ne parlait pas et qu’il ne montrait à personne. Un souverain se devait d’être fort : c’était un symbole, une icône, et les icônes ne doutaient pas d’elles-mêmes. L’idée seule était risible.
Son expression fermée, dans un masque empreint de cette dignité qu’affichait les monarques, les cheveux peignés et tirés vers l’arrière, sans oublier la cache-œil si caractéristique de sa personne. Arrivé devant la double-porte, il prit le temps de vérifier sa tenue : une toge qui valait probablement plusieurs décennies d’un salaire moyen. Mais il pouvait se le permettre, c’était là toute l’ironie : Gloria manquait d’hommes, de vivres et d’armes, mais pas d’or, elle en avait même à profusion.
Il inspira, expira. Ayant comme une forte envie de s’enfuir quelque part, n’importe où mais loin d’ici. Dans un effort de volonté qui lui parut inouï, il n’en fit rien. Il allait devenir Empereur, après tant d’obstacles, son ambition à portée de main. Enfin. Brusquement, il eut une furieuse envie d’éclater de rire, mais il se contint. Ce n’était pas le moment, il lui fallait rester solennel.
Les portes s’ouvrirent. Et un silence pesant l’accueillit. Des deux côtés de la longue salle menant au trône, la noblesse s’était rassemblée. Fabius repéra quelques lames noires, ce qui signifiait que Logan et Morgane était présents, mais la plupart des gardes étaient des impériaux. Peu habituel, certes, mais la ville était assiégée, et ce genre d’évènement attirait généralement son lot d’assassins. Un bon moyen de couper la tête de l’ennemi. Bien sûr, le Borgne savait qu’il n’en était rien, car il s’était d’ors et déjà assurer de leur… tranquillité. Mais il ne pouvait pas le dire, pas encore… alors il fallait assurer les apparences.
Il se passa une seconde comme une minute, puis les trompettes entonnèrent suivit rapidement des percussions, puis des vents. L’orchestre était derrière les nobles, contre les murs, mais il se faisait entendre, et c’était bien tout ce qui comptait. Au rythme de la musique, marchant d’un pas impérial mais suffisamment lent pour que chacun puisse apprécier l’instant, le Flamboyant se mit en quête de son trône. Autour de lui, les lames noires avaient changés de formation, assurant sa sécurité mais de manière à ce que tout le monde puisse l’apercevoir.
Tout en marchant, Fabius vit que derrière les nobles se tenaient les bourgeois et les marchands, ainsi que des membres du petit peuple. Rien d’équivalent à l’investiture de Grégorist, mais il se rattraperait plus tard, il s’en était fait la promesse. Pour l’heure, il s’agissait de conquête, rien d’autre.
Conquérir le pouvoir. Conquérir les cœurs et les esprits.
Il était tout près du trône désormais. Rachèle lui barrait le passage. Un bref instant il eut peur qu’elle eut tout deviné et qu’elle soit là pour l’empêcher d’accéder au pouvoir. Mais il se rappela bien vite qu’il n’en était rien. Le protocole exigeait que la couronne vienne d’elle. Une ironie que ne manqua pas de noter le Borgne. Intronisé par la mère de l’homme qu’il avait assassiné. Le Dracos avait le sens de l’humour.
Ayant invoqué l’Esprit-Dragon plutôt que le Néant, Fabius s’attendit à une remontrance de la part de Dévoreuse, mais rien. Il l’avait laissé dans ses appartements. Trop de gens cultivés ici, trop de gens intelligents. Ce n’était pas une bonne idée que de la dévoiler ainsi à tous. Mieux valait qu’elle reste à l’abri. Laissant de côté ce sujet, il s’agenouilla devant la reine mère.
La musique s’arrêta et la voix de la suzeraine -qui n’en était pas une- s’éleva, la couronne dans les mains.Nous sommes réunis en ce lieu pour couronner Fabius Kohan, fils de Dicionus Kohan, descendant de l’Empereur Emaël Kohan, Comte du Landain.
Fabius Kohan, jurez-vous de protéger l’intégrité de l’Empire et de ses sujets ?
Je le jure.
Jurez-vous de toute faire pour apporter la paix et la prospérité sur ces terres ?
Je le jure.
Enfin, jurez-vous d’être en toute circonstance digne de votre charge et du symbole qu’elle incarne ?
Je le jure.
Alors, au nom des Esprits et de nos lois, je vous déclare Empereur des hommes, levez-vous Fabius Ier !Après qu’elle eut posée la couronne sur sa tête, le Comte désormais Empereur se leva, puis se retourna pour faire face à la salle. Un temps passa, puis quelqu’un cria.Vive le Roi ! Longue vie au Roi !Et ce fut un concert d’exclamations. Un sourire aux lèvres, le Borgne laissa faire quelques minutes, puis, après quelques pas en arrière, il s’assit sur le trône. Le geste n’était pas anodin, et il ne passât pas inaperçu. Rachèle, la première, s’agenouilla, les autres suivirent, un ou deux genoux à terre suivant le protocole. Là aussi, le souverain laissa quelques secondes passer, puis il annonça d’une voix forte.Relevez-vous, mes amis. Qu’on apporte les mets, que les orchestres jouent et que le banquet commence !Les révélations viendraient bien assez tôt.
Dernière édition par Fabius Kohan le Ven 28 Fév 2014 - 15:51, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Mer 8 Jan 2014 - 0:02 | |
| Comme si la guerre ne suffisait pas, le royaume était à présent en deuil. Et quel deuil... Les hommes pleuraient la mort de celui qui se devait de les guider, de l'être le plus à même de les sortir de la situation terrible dans laquelle ils se trouvaient. Sauf qu'il ne les en sortirait jamais, Gregorist Kohan était tombé et son héritier, son propre cousin, s'était révélé félon. Aaron avait eu bien du mal à croire à cette affirmation, lui qui avait connu Korentin depuis l'enfance et qui n'avait jamais vu en lui la moindre étincelle de noirceur. Mais il avait dû se faire une raison, les preuves étaient là, accablantes. Et une rage sourde s'était emparée de lui à mesure qu'il les découvrait. Que ne le laissait-on pas régler son compte à ce traitre ! Cette sale vipère qui avait grandit au sein même de la famille Kohan pour mieux se retourner contre elle le moment venu. Il croupissait en prison désormais, c'était déjà cela... Aussi rageur qu'il soit face à cette déception intense, Aaron possédait encore assez de capacités de réfléxion pour comprendre qu'on ne faisait pas couler le sang de la famille royale ainsi, fusse-t-il contaminé par l'ambition. A ce sujet le nouveau roi faisait preuve de sagesse.
Fabius Kohan... Le comte du Landain. Aaron le connaissait depuis aussi longtemps que ses deux cousins mais pas aussi bien pour autant. Fabius avait toujours été plus renfermé et taciturne, il était bien plus difficile à cerner et le commandant avait toujours respecté ce besoin d'espace. Bien qu'il n'ai jamais imaginé que ce garçon la puisse un jour monter sur le trône, il n'en restait pas moins un Kohan de pure souche. Et à présent voilà qu'il était roi.. Une troisième roi qu'Aaron serait amené à servir puisqu'on avait pas voulu de sa démission et il comptait terminer sa carrière de façon exemplaire. Quoi qu'on en dise, il gardait en lui le regret de n'avoir pu protéger Gregorist. Autant dire que son côté méfiant, voir paranoïaque, n'allait pas s'arranger. De même que son caractère irrascible. L'aurait-on écouté qu'il enfermait le nouveau roi dans une tour surprotégée et gardé par son ordre en entier. Mais peu de chance qu'on l'écoute, fort heureusement quand il y pensait...
Les quelques jours passés depuis le décès de Gregorist n'avaient pas été de tout repos pour Aaron. Pas question de prendre le temps de pleurer son empereur malgré tout le chagrin qu'il pouvait avoir. Il fallait réorganiser les effectifs, réagir à la traîtrise de Korentin, protéger Fabius au mieux. Et tout ceci dans un climat tendu de guerre sur fond de deuil et de douleur. Quand par dessus le marché on lui avait apprit que l'empereur comptait se faire couronner dans les prochains jours il avait bien faillit en faire une syncope. Et pas seulement à cause de son attachement aux traditions d'ailleurs, il comprenait fort bien les arguments qu'étaient la guerre en cours et le siège, mais Fabius était-il conscient des milliards de préparatifs qu'une telle cérémonie nécessitait ? Comment Aaron était-il sensé organiser sa protection alors qu'il allait se montrer aux yeux de toute la capitale en prenant tous les risques ? C'était impensable, impossible même et pourtant il avait bien dû s'y faire. Les ordres royaux n'étaient pas négociables, il s'était donc contenté de serrer la mâchoire en recevant ses consignes. Il ferait l'impossible bien sur, ne l'avait-il pas toujours fait ? On lui avait apprit un peu après que la cérémonie serait modeste au vue des circonstances, à peine de quoi le rassurer... Un invité était bien suffisant pour planter un poignard dans les entrailles de la royale personne qu'il était sensé protéger. Raison de plus pour se montrer intraitable donc.
Et il le fut. Jamais inspections ne furent plus sévères que celles dont il honora ses hommes chaque jour jusqu'au couronnement. Jamais ils ne furent triés et sélectionnés avec une telle sévérité lorsqu'il fallu désigner les postes de chacun dans le dispositif de sécurité. Jamais dispositifs ne fut plus étudié et amoureusement huilé tandis que les hommes travaillaient des heures et des heures chaque geste jusqu'à ce qu'il devienne machinal et qu'ils en soient réduits à les reproduire jusqu'à dans leur sommeil. Aaron fut fidèle à lui-même et ces quelques jours se révèlèrent cauchemardesques pour toutes les lames noires sans exceptions qui ne purent que s'accrocher désespèrement à leur fanatisme pour tenir le coup et suivre le rythme. Il eut tout de même la clarté d'esprit nécessaire pour accorder aux principaux éléments du dispostif une journée raccourcie la veille de l'événement et ainsi éviter qu'ils ne titubent tous d'épuisement au moment le plus crucial. A l'arrivée du jour J, ils étaient fins près et même lui était parvenu à s'accorder quelques heures du sommeil qui lui serait indispensable pour accomplir son office et se tenir attentif dans l'ombre de son roi.
La porte grinça à peine lorsque les serviteurs l'ouvrirent devant Fabius mais un Aaron de garde était un Aaron difficile à surprendre. Il quitta la faction qu'il tenait tout près de l'embrasure et salua à la militaire tandis qu'on l'interrogeait.
"Oui Majesté. Nous sommes prêts."
Oh la douce satisfaction que de pouvoir enfin prononcer ces mots. Il avait bien cru qu'il n'y parviendrait pas, et cela aurait été pour le moins intolérable connaissant son goût pour le travail bien fait et terminé à temps. Aussi improbable et difficile que soit la tâche qu'on lui avait confié, il s'était fait fort de la mener à bien et cela devrait continuer jusqu'au bout. Les préparatifs avaient beaux êtres terminés, on ne pouvait jamais savoir ce qui pouvait se passer, le plus dur restait à faire.
Calme et concentré, il laissa le pas et demi réglementaire à l'empereur avant de se couler dans son ombre d'une démarche souple et contrôlée. Un pas et demi, pas un pouce de plus. Juste la distance qu'il lui fallait pour bondir et s'interposer au besoin. Ses muscles noueux travaillaient sous sa cuirasse sombre aussi esthétique qu'efficace et Fidélité battait à sa hanche tandis qu'il en caressait le pommeau d'une main attentive. Sous son heaume, ses prunelles pâles brûlaient d'une lueur méfiante, chaque serviteur, chaque garde qu'ils croisaient était analysé comme un potentiel danger et ceci sans qu'il ai vraiment à accomplir le moindre effort. Les années d'expérience parlaient dans ce domaine. Enfin la porte de la grande salle d'audience apparurent devant lui et il se raidit quelque peu. Ici pourrait surgir le danger.
Les autres Lames qui entouraient le roi changèrent de formation au moment de l'entrée afin de permettre à chacun de le voir mais Aaron, lui, ne quitta pas sa place. Il restait et demeurait la première et la dernière protection du souverain du royaume. Une place qui l'emplissait à la fois de fierté et d'angoisse. Aucun de ces sentiments n'étaient pourtant lisibles en lui, il restait concentré et même lorsque la cérémonie commença pour de bon et qu'il dû élargir un peu la distance réglementaire, il ne quitta pas l'empereur des yeux. A peine si il vit la couronne et sa porteuse pourtant chère à son coeur avant qu'elle ne se pose enfin sur la tête du nouveau roi, on était en service ou on ne l'était pas... Immobile encore, il resta, lorsque tous s'agenouillèrent. Il n'avait pas à le faire à cet instant, ni aucune lame noire chargée de la sécurité des Kohan. L'ordre de commencer le banquet fusa enfin et il jeta un coup d'oeil circulaire sur la salle afin de repérer ses hommes. Après s'être placé près du trône et donc de Fabius, il fit signe à l'un d'eux apparemment disponible à cet instant :
"Au rapport Falkire, rien à signaler dans le reste de la salle ?"
Il parlait à voix presque basse, laissant la musique de l'orchestre la couvrir à moitié afin de ne pas importuner le roi avec ces considérations sécuritaires.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Jeu 9 Jan 2014 - 19:09 | |
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Comment y croire ? Voilà un peu plus de quelques jours Gregorist était encore en vie, se remettant de ses blessures, guérissant… et maintenant il était… il n’était plus. Elle avait du mal à réaliser, à supporter ce qui s’était passé, les nouvelles que les serviteurs étaient venus leurs porter comme des oiseaux de malheur. L’Empereur était décédé… assassiné avait-on dit, par Korentin, rien que cela. Comment pouvait-on en arriver là ? Quelle folie était-ce qui avait retourné leur cousin contre son parent ? L’ambition démesurée qu’il aurait cachée derrière son sourire et sa dévotion ? Elle ne voulait pas croire ça. Elle ne pouvait pas croire ça… Korentin était quelqu’un d’honorable, un homme bon ! Pas un tueur, encore moins un félon… Cela ne pouvait tout simplement pas être possible. Et pourtant les faits semblaient bien réels, solidement et cruellement réels. Gregorist n’était plus, Korentin était enfermé, et Fabius s’apprêtait à être couronné Empereur. Esmelda se trouvait loin. Elle était seule, solitaire avec son chagrin quand bien même le peuple le partageait, il n’avait pas été de leurs familles mais de la sienne et même si il l’avait toujours intimidé il était tout de même un parent et en cela elle lui avait dédié autant d’affection qu’aux autres. Comment pourrait-elle seulement ne pas pleurer sa disparition, tragique, d’autant plus qu’il était jeune et plein d’avenir… Une morte tragique en un instant particulièrement critique, en plus de cela. Le siège continuait, les batailles se succédaient, et ils avaient de moins en moins d’espoir de parvenir à s’en sortir. Et voilà que l’Empereur trépassait, pour laisser sa place à un ambitieux qui n’attendait qu’à peine pour se faire couronner.
Fabius… Elle-même n’avait véritablement rien contre lui, mais Esmelda lui avait fait part de ses doutes à plus d’une occasion et elle ne pouvait s’empêchait d’y repenser à présent. Elle connaissait mieux Korentin que Fabius, et le fait qu’elle ait une confiance absolue en Esmelda n’aidait en rien à rester optimiste envers cet homme sur le point de porter le titre d’Empereur des hommes. Pouvait-on réellement croire tout cela ? Tout ce qui ressemblait à une mauvaise blague ou un mauvais rêve ? Et Logan n’aidait certainement pas. Pourtant, elle ne pouvait et ne voulait clamer à qui que ce soit que Fabius était suspect … Elle n’avait aucun véritable pouvoir et pas du tout l’envie d’attirer des ennuis à un innocent si innocent il était effectivement. Cependant elle aurait réellement voulu parler avec Korentin et lui demander de vive voix… En plus de cela, Valentine était arrivée pour la cérémonie depuis Aldaria, sans doute en courant maints dangers. Elle aurait peut-être également voulut parler avec son époux non ? Comment supportait-elle tout cela, elle n’en avait aucune idée mais imaginait aisément que cela ne devait pas être facile à vivre, de voir son mari accusé de félonie, de régicide, et de devoir également l’expliquer à ses enfants. Assurerait-elle la régence jusqu’à la majorité de son fils ? Sans doute oui… la pauvre n’était pas dans la plus joyeuse des situations et Morgane aurait voulu pouvoir l’aider et la soutenir mais ne trouvait tout simplement pas les mots et le courage de l’approcher. La simple arrivée de la duchesse avait semblé suffisamment accablée…
Et dire qu’elle allait assister au couronnement alors que son mari aurait dû siéger à la place de Fabius. Cela non plus ne devait pas être aisé, soutenir sa place et cet homme alors qu’il n’aurait nullement dû se trouver là. Heureusement la cérémonie ne serait guère populeuse, quoi que le chagrin ne serait probablement pas effacé lorsque l’officielle se tiendrait. Elle se prenait presque à la honte de pleurer elle-même les évènements alors que Valentine était encore bien davantage frappée par le malheur… Oh elle se montrait digne quoi qu’éplorée évidement mais les larmes avaient fini par sortir, lorsqu’elle s’était isolée durant la précédente soirée, loin de tous et surtout loin de Logan. A présent qu’elle s’observait dans le miroir, alors que la cérémonie allait avoir bientôt lieu, elle sentait son cœur battre la chamade, lui faisant mal à l’idée de ce qu’il allait falloir endurer pendant tout le laps que représentaient ces festivités… mais bien davantage encore à l’idée de ce qu’elle désirait faire elle-même. Toute de noire vêtue, et peu importe Fabius, car elle portait son deuil et ne tenait nullement à entacher la mémoire de Gregorist… Le nouveau souverain n’allait pas mourir d’un peu de sobriété dans le peu de convives présents. Elle était également très… trop pâle, mais n’y pouvait pas grand-chose. Au moins n’avait-elle plus les yeux rouges et se présentait-elle avec la dignité qu’on attendait d’une princesse. Serrant un instant les mains sur ses manches brodées d’argent, elle inspira profondément pour se détourna pour sortir de la pièce, récupérant son rat de mari qui avait dû subir une petite mise au propre pour cette journée…
Et qui ne devait absolument pas l’apprécier évidement. Tant pis pour lui, il n’avait pas le choix pour cette fois, on ne se présentait pas à l’Empereur puant comme un vieux chien et encore moins quand on avait quelque chose à lui demander. « Logan ? » Il était prêt, heureusement. Elle soupira puis congédia les serviteurs avec plus de fermeté qu’à son habitude, restant seul en compagnie de l’homme. Leurs enfants se trouvaient avec leurs serviteurs personnels, finissant de se préparer, leurs lames noires attendaient à l’extérieur… et dans peu de temps il y aurait trop de monde pour qu’elle puisse lui parler seul à seul. Il fallait que ce soit maintenant. « Je tenais à vous parler quelques instants en privé avant le début de la cérémonie, c’est très important » Elle croisa les bras et l’observant attentivement, grave et légèrement soucieuse. « Si le siège s’achève, d’une manière ou d’une autre… Je tenais à vous faire part d’un souhait » Les mots avaient du mal à sortir, bien qu’en apparence elle le cacha de fort belle manière sous le vernis de la situation. « J’apprécierais que vous demandiez à l’Empereur, avec qui vous entretenez il me semble de très bonnes relations, de vous octroyer Elena et le duché. Mon père est vieux et se fatigue, et avec la mort de mon cousin et la félonie d’un second je crains que le poids de son siège pèse plus encore sur ses épaules. Et puis c’est ce que vous voulez non ? Il n’y aurait certainement pas de meilleur moment pour une passation » Et là-dessus elle le laissa, prenant le parti d’aller chercher ses enfants et de vérifier qu’ils étaient correctement apprêtés. Elle fignola quelques détails puis s’estima satisfaite et la compagnie put rejoindre la salle du trône avant l’arrivée de l’Empereur, se plaçant dans les premiers comme ils se le devaient.
Restant silencieuse, elle tint simplement sa place et de la cérémonie ne vit réellement presque rien, le regard fixé sur Fabius. Elle se plia au protocole sans l’entacher, mais le cœur n’y était décidément pas. C’était enfin une première étape d’achevée, et avec l’annonce du banquet venait également celle de pouvoir se replier un peu et passer inaperçu. S’éloignant de Logan et laissant ses enfants prendre part aux festivités, elle glissa plus loin, se rapprochant de Valentine pour s’enquérir de son état.
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| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Ven 10 Jan 2014 - 18:19 | |
| Enfin... Enfin ils y étaient... Alors que des rumeurs de terreur chez les Alayens leur parvenaient faiblement, écho timide derrière leur rempart, cette nouvelle-ci d'une clairvoyance aveuglante ravissait au plus haut point la duchesse. Faussement éplorée aux yeux du monde qui ne cessait de compatir à cette pauvre femme si douce et bonne... Qui aurait cru que son merveilleux époux était en fait un monstre qui complotait et avait réussit à tuer l'empereur bien-aimé ? Pauvre femme... Les messages de soutien et les propositions d'asile politique fleurissaient dans sa corbeille à papiers alors que tous s'apitoyaient sur la frêle et magnifique épouse du traître et de leurs deux chers petits bambins qui ne méritaient pas un patrimoine pareil. Au bout d'un moment, ce défilé l'agaçant plus qu'autre chose, elle prétexta une faiblesse et un besoin de se reposer un peu en compagnie de ses enfants pour essayer de se remettre de toutes ces nouvelles bouleversantes... Loin de s'offusquer, ce fut avec encore plus de broderie verbales qu'ils partirent s'occuper de leurs affaires alors qu'elle alla dans ses appartements, laissant les enfants jouer avec insouciance alors qu'ils ne mesuraient pas encore ce qu'il se passait au-delà des murs protecteurs de la maison familiale.
Et quels événements... Ses mains tremblants d'une excitation mal contrôlée, ses yeux brillants d'une jubilation sadique, Valentine pouvait sentir son cœur vibrer d'une satisfaction incommensurable alors qu'elle ne cessait de relire en boucle et depuis des heures le message de son amant... de l'Empereur Fabius Kohan... Enfin... La consécration de tant d'années de patience et de manœuvre dans l'ombre, à jouer de sa beauté et de son statut de femme pour tous les mettre dans sa poche et ainsi agir avec davantage de liberté... Tout cela... Pour enfin voir ce jour-là tant attendu arriver dans toute sa splendeur... Dommage qu'elle doive encore rester dans l'ombre, que ce n'était pas encore tout à fait près bien qu'il ait enfin réussit leur objectif, à savoir avoir le trône impérial du royaume humain ! Encore un tout petit peu de patience puis cela serait à son tour de siéger à ses côtés... En tant qu'impératrice des Hommes... L'Impératrice Valentine Kohan... Oh cela sonnait si beau en bouche !
La gorge serrée par l'émotion et le bonheur qui l'assaillait, la blonde dû rester plusieurs heures encore dans ses appartements, à l'abri des regards indiscrets qui pourraient la surprendre en pleine extase, avant de vérifier qu'elle arborait bien en évidence un visage catastrophé. L'invitation de son amant disait clairement qu'elle et ses enfants se devaient de venir à Gloria pour le couronnement, il ne fallait surtout pas qu'elle rate cela... Peinée et déboussolée en apparence, elle donna ses ordres et observa le ballet des serviteurs en phase d’exécutions et préparation des bagages : ils devront rester pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois à la capitale entre les festivités du couronnement et le jugement pour son mari accusé de trahison. Mettre le meurtre de Gregorist sur le dos de son mouton, de sa chiffe molle d'époux... C'était tout simplement magnifiquement bien joué... Et ce benêt ne pourrait que dire oui parce qu'il était plus qu'évident que Fabius appuierait sur son point faible pour le faire céder : la vie de ses enfants et de sa femme, les centres de sa vie. Tout bonnement brillant... Et si prévisible...
Quand tout fut près, ils partirent donc en direction de la capitale sous bonne escorte dans un silence polaire malgré l'amusement des enfants entre eux, l'esprit de la duchesse en ébullition alors que son souffle se raccourcissait peu à peu alors que la cité de Gloria s'épanouissait dans l'horizon. Bientôt... Bientôt elle aurait droit à ce qui lui revenait depuis sa naissance... Encore un tout petit peu de patience puis elle pourrait se débarrasser de son époux et de son fils... Juste encore un tout petit peu... Toujours en apparence bouleversé, elle se montra très discrète et humble quand le carrosse s'arrêta devant les escaliers, les serviteurs prenant les bagages pour les conduire dans les appartements qui leur avaient été alloué le temps que tout cela se tasse et que la conclusion des événements arrivent. Malheureusement, ce fut avec une pointe de contrariété qu'elle dû attendre la fin du couronnement pour voir Fabius et mettre en route la dernière phase de leur plan : ce dernier était tellement accaparé par les préparatifs qu'il avait l'audace, l'impudence !, de ne pas se déplacer pour seulement ne serait-ce que cinq minutes pour parler à Valentine. De toute évidence, c'était trop demander ! Allez, allez, on respire Val', on respire...
Puis le grand soir arriva et elle se prépara avec sobriété et toujours élégance, la peau blanche et douce magnifiée par les crèmes et le maquillage, ainsi que la robe bleu nuit que Korentin aimait tant (Fabius préférait la vert émeraude bien que son choix à elle se portait davantage sur celles dans les tons orange, rouge, jaune, bordeaux, doré, des couleurs qui la mettaient en valeur!) et sa parure de diamant avant de retenir ses boucles dans un chignon serré et haut pour dégager sa nuque de cygne et enveloppé dans un bonnet à chignon en velours bleu nuit brodé en fil d'argent. Quand elle fut prête, elle surveilla l'habillage des deux enfants avant de les conduire dans la salle de réception, les tenant le temps de la cérémonie et du discours avant de les laisser jouer avec les autres enfants des nobles, notamment ceux de sa cousine Morgane, mariée à Logan, sous la surveillance de la nurse.
Elle préférait rester un peu seul dans son coin, loin des cancanages et discours de fausse ou sincère pitié à son égard devant un tel comportement de la part de son époux que l'on jugeait pourtant si droit et généreux. Elle méprisait leur hypocrisie et avait vite dérivé dans un coin discret... Peut-être qu'ainsi Fabius trouverait un créneau dans son nouvel emploi du temps pour venir lui parler d'ailleurs, sait-on jamais. Un verre de champagne à la main, ses bras serrées autour d'elle pour retenir son châle de soie blanc, Valentine le sirota légèrement en hochant gracieusement la tête à chaque fois qu'on la saluait... En parlant de sa cousine, la vipère aperçut la petite souris venir à son encontre, sûrement soucieuse de savoir comment allait la duchesse face à une telle nouvelle, encore une... Lissant les plis de son visage pour paraître courageuse malgré quelques traits tirés pour dévoiler sa faiblesse dû à la trahison de son époux, la blonde se demanda tout de même où était bien Fabius ou même Logan d'ailleurs...
« Ma chère Morgane... Comment vous portez-vous en ce jour de fête ? » |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Dim 12 Jan 2014 - 12:52 | |
| « Votre bain est prêt, messire. »
Confortablement installé dans un luxueux fauteuil en bois d'if délicatement sculpté, à l'assise drapée d'un velours de haute qualité, Logan patientait. De la main gauche, il tenait un verre dans lequel tournoyaient quelques gorgées d'un vin réputé qu'il dégustait comme il convient de le faire pour un grand de ce monde. Sa main droite, posée sur l'accoudoir, se crispa pourtant sévèrement lorsque la voix du domestique était venue l'interrompre et ses doigts s'enfoncèrent profondément dans le rembourrage d'étoffes qui recouvrait son siège. Son regard de givre effleura tristement le verre qu'il tenait à la main : il n'y avait là pas de quoi l'enivrer suffisamment pour rendre l'épreuve qui se profilait devant lui plus douce.
« Souhaitez vous que je vous porte assistance ? »
Le jeune page parlait avec distance et respect, n'affichant aucune volonté de s'immiscer dans la vie privée de celui qu'il lui avait été désigné de servir mais bien le seul soucis de correctement faire son travail. Portant son verre à ses lèvres, Logan le vida d'une longue gorgée avant de se redresser lentement, puis, brutalement, il se retourna et propulsa d'un geste sec la coupe en direction du malheureux.
« Je ne suis pas encore sénile, misérable vermine ! »
Evitant de peu le projectile improvisé, le serviteur battit précipitamment en retraite, psalmodiant toutes sortes d'excuses. En temps normal, le Rat appréciait la soumission de ses domestiques tant il était appréciable de voir le petit peuple en émoi à la simple idée de servir, mais malheureusement pour celui-là, la perspective d'un bain nuisait plus que considérablement à la bonne humeur du duc en devenir. Laissé seul, Logan affronta péniblement ses démons et ce n'est qu'au bout d'une longue heure qu'il ressortit de la salle d'eau, propre. Du moins, propre selon les conventions, lui ressentait de bien désagréables démangeaisons dans les bras et cette odeur fleurie qui l'accompagnait l'incommodait. Où donc était l'homme ?
Avec une grimace, Logan s'en retourna vers ses appartements pour retrouver son épouse et leurs enfants qu'il imaginait eux aussi impeccablement vêtus et coiffés pour cette grande occasion. On avait pas tous les jours l'occasion d'assister au couronnement d'un nouvel empereur, après tout. A sa grande surprise cependant, Morgane était seule à l'attendre, sans doute avait-elle confié les petits aux nourrices mais cela ne lui ressemblait pas vraiment et lui valut même un haussement de sourcil interrogateur de la part de son époux.
« Et bien ? Je te signale que nous sommes attendus, alors parle puisque c'est si important. »
Qu'avait-elle donc à tourner ainsi autour du pot ? La jeune femme s'était certes montrée plus nerveuse ces derniers temps, le décès de Grégorist n'y était évidemment pas étranger et même si elle déployait des trésors d'ingéniosité pour s'en cacher, elle ne pouvait totalement le dissimuler à celui qui partageait sa couche. Les nuits tourmentées de son épouse l'agaçaient suffisamment ainsi. Une étincelle de surprise éclaira le regard du Rat lorsqu'elle se décida finalement à parler. Venait-elle vraiment de l'encourager à réclamer le duché ? Voila qui était pour le moins surprenant, surtout de la part de la petite fille chérie à son papa. Morgane n'était pas vraiment le genre de femme à pousser son propre père vers la sortie, mais si elle craignait véritablement pour la santé du vieux, cela pouvait sans doute s'expliquer. Figé dans une attitude sévère, Logan demeura silencieux quelques secondes, toisant du regard la silhouette féminine de son épouse, avant de répliquer sèchement :
« Laisse donc le soin aux hommes de traiter des affaires de la politique, cela ne te concerne pas. »
Non mais que croyait-elle ? Qu'il avait besoin de ce genre de conseil ? Ou même qu'il se souciait qu'elle lui donna son autorisation pour réclamer la destitution de son père ? Bien sûr qu'il profiterait de l'occasion pour avancer ses propres pions sur l'échiquier politique de l'empire, l'occasion était trop belle que pour la manquer. Les triplés restaient un problème, cependant, mais Logan comptait bien appuyer sur leur jeune âge et leur incapacité à gérer un duché pour faire valoir sa préséance. L'appui de Morgane néanmoins pourrait se révéler utile pour convaincre un vieillard sénile de lâcher son titre, peut-être même plus qu'un ordre impérial dûment signé, aussi prit-il le soin de ne pas totalement fermer la porte :
« Nous en reparlerons plus tard. »
Désormais réunie, la petite famille se dirigea vers la salle d'audience où devait se dérouler la cérémonie hâtivement préparée, Logan en tête. Ils prirent sans hâte les places qui leur avaient été réservées, non loin du trône impérial et, comme tous les autres convives présents, acclamèrent et honorèrent le nouvel empereur avec tous les égards dus à son rang. Sur ordre de sa Majesté, le protocole céda la place aux réjouissances, le parfum des plats de viandes et de légumes emplit l'atmosphère, le vin coula à flots et les conversations allèrent bon train, à demi couverte par la musique qui accompagnait chants et danses. Même assiégée, Gloria pouvait encore faire montre de fastueuses richesses, du moins pour ceux qui occupaient une place digne dans le monde.
Entre deux plats, Logan s'approcha de la nouvelle tête couronnée pour lui adresser ses félicitations personnelles, son regard accrochant rapidement au passage l'ombre de Dessay, jamais bien loin de celui qu'il devait protéger, avant de venir trouver celui de l'empereur.
« Cette fête est un succès, Altesse, voyez comme vos sujets sont heureux. Ils en oublieraient presque les malheurs qui nous frappent... Et les responsables. »
Nouveau bref regard appuyé en direction du commandant des Lames Noires en prononçant les derniers mots, puis il reprit :
« Quand on pense que Korentin avait été désigné pour assurer votre rôle, il et heureux que sa traîtrise ait été démasquée à temps... Quelle honte pour notre famille. »
Dans son discours ne transparaissait que l'inquiétude bien légitime d'un honnête citoyen de l'empire, mais derrière les mots, Logan n'était pas dupe. Ce n'était pas au vieux rat qu'on apprenait à faire la grimace et si les détails lui restaient effectivement inconnus, il n'avait nulle peine à imaginer que le destin avait bénéficié d'un petit coup de pouce. Le Rat ne pouvait qu'apprécier en connaisseur. Une gorgée de vin, une main plongeant vers un plat dressé non loin, et il poursuivit :
« Il ne doit pas être simple de récupérer un empire en guerre, surtout dans un contexte de trahison. Quels sont vos projets pour l'avenir ? Korentin bénéficiait d'un soutien conséquent, les traîtres peuvent encore être nombreux et je suppose que certains... remaniements... sont donc à prévoir ? »
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Lun 13 Jan 2014 - 17:59 | |
| Comment en était il arrivé là ? Lui avait on réellement laissé le choix en même temps ? Pourquoi avait il était choisi ? Était ce à cause de ses origines ? D'une volonté de liée la cérémonie à Elena ? Voila l'ensemble des questions qui trottaient dans l'esprit du jeune capitaine tandis qu'il observait ses hommes. Il avait été convoqué au quartier général de l'armée quelques jours auparavant et là, le gratin des généraux, lui avait confié la tache ultime. Assurer la sécurité du couronnement de l'Empereur. Enfin assurer... Il devait être présent avec quarante de ses meilleurs soldats pour montrer au nouvel Empereur que l'armée le suivait et assurait ses arrières. Au début le jeune homme avait cru à une réprimande, et d'ailleurs il le pensait vraiment, mais à regarder la tête de ses homologues c'était un véritable honneur. C'était d'une ironie sans nom. Lui qui n'avait jamais cherché à être présent à ce genre de chose venait d'être catapulté officier de cérémonie. Draco que les Esprits sont cruels.
Il s'était tût, avait hoché de la tête, dit les banalités d'usage et avait reprit son quart sur le mur. La nuit portait conseil il parait, en tout cas il ne savait pas trop comment réagir à ce genre d'ordre. Après tout n'était il pas un soldat de front et non de parade ? Devoir supporter ce genre de simagrée allait être compliqué pour lui qui possédait la patience d'une paire de chaussure. Mais ce qui allait être le pire était bien le fait de mettre ses hommes sous le commandement des Lames Noires. Honnêtement il n'avait rien contre eux, ils faisaient leur travail après tout. Mais laisser des combattants, des survivants plutôt, entre les mains de soldat de parade plus occupés à se faire beau qu'à être efficace le dérangeait. Et il n'était pas le seul dans ce cas.
Juste avant de passer sous le commandement du chef de cette confrérie, le sire Dessay, il avait réunit ceux qu'il avait sélectionné. Ce n'était pas les plus beau, ce n'était pas ceux qui marquait bien, c'était des guerriers et la vision de la troupe changerait les nobles de la cour. Et ses soldats pourraient aussi apprendre des Lames, pas sûr que ces derniers se laissent apprendre des choses, mais l'inverse n'était pas faux. Et après cette petite réunion de principe, il avait prit à part sa demi douzaine d'officier pour... Parler de choses diverses diront nous. Chacun d'entre eux avait la confiance de Matis, il les connaissaient depuis des années et ils avaient traversés les pires épreuves ensemble. Autant dire que celle qui s’avançait devant eux serait l'une des pires.
Le jour du couronnement il avait assisté Dessay dans la mise en place de son dispositif, posté dès l'entrée de la grande salle il avait disposé l'ensemble de ses hommes pour encadrer la population présente. On pouvait facilement faire la différence entre ses soldats et les Lames noires, déjà par la couleur de leur armure mais pas seulement. Celle des soldats avait été nettoyée pour le principe, histoire de ne pas marquer mal, mais elles restaient, en général, marquées par la guerre. Matis, lui même, détonnait de différence avec son lourd manteau de cuir par dessus une armure loin d'être aussi magnifique que ses homologues des Lames. Mais ce n'était pas l'une de seules différences entre les deux corps.
Ses hommes étaient impressionné par le faste de la cour impériale, Matis aussi, beaucoup moins certes mais quand même. Ce qui était sûr c'est qu'il ne laisserait pas ce plaisir, tant aux Lames qu'aux nobliaux. Son visage était fermé, ses mains prêtent à dégainés ses armes bien visible. Il était là pour assurer la sécurité des lieux, pas pour jouer aux poupées.
Alors que l'ensemble des nobles et des invités s'étaient pressés dans la salle, son regard se porta, non pas sur l'Empereur, mais sur les nobles de sa ville. Il y avait là la fille de son Duc ainsi que son mari. Mari qu'il ne portait pas dans son coeur tant il entendait son père lui compter ses histoires. Il vit aussi la femme de Korentin ainsi que d'autres nobles plus ou moins d'importance. En reportant son regard sur l'Empereur il eut un drôle de sentiment, l'air froid lui était monté jusqu'à la nuque et il frissonna. Son second, habillé de la même manière et le regard tout aussi fermé, le regarda sans rien dire. La cérémonie allait commencer.
Pendant que tous gardaient le souffle court devant la mise en couronne, Matis ne quittait pas ses hommes des yeux. Il avait un regard pour chacun, les déplaçaient d'un signe de tête et vérifiait que tous se tenait à carreaux. Et il n'avait pas à rougir de ses soldats, tous se tenait, droit et fier devant la situation. N'importe quel officier digne de se nom se montrerait honoré de servir avec de tel combattant. Si seulement il n'avait pas eu à subir cette cérémonie. Au fond de lui il savait, ou tout du moins croyait savoir, que la moitié des gens ici présent ne méritait pas la présence de ces hommes. Ces hommes et ces femmes qui mourraient dans l'ignorance la plus totale mais qu'on appelait à la recouse ou pour voir ces grands et nobles combattants. Sauveur de l'Empire. Oui il était devenu aigri de cela, mais il croyait encore à sa cause malgré tout. Il ne se battait pas pour eux, il se battait pour la majorité silencieuse de l'Empire.
Il reporta son attention sur le couronnement, on avait posé la couronne sur sa tête et tous avait salué le nouvel Empereur des Hommes. Matis n'avait pas bougé, et en lui il porta une promesse. Celle de défendre l'Empire contre tous ses ennemis, qu'ils viennent de l'extérieur ou.. De l'intérieur. En pensant à cela il pensait evidement à Korentin, dont il ne comprenait toujours pas le geste, mais son intellect décelait déjà des zones d'ombres. Pas le temps de penser à cela, le couronnement venait de prendre fin et tous se jetait sur le banquet. Ces morts de faim se dirigeaient vers plus de nourriture que Matis n'en avait vu depuis des mois, surtout si l'on comparait cela aux rations de l'armée. Il n'y avait pas de comparaison à faire, les riches mangeaient toujours à leur faim, même pendant un siège.
Il n'eu pas le temps de penser que déjà Dessay lui indiquait de venir le voir. Soupirant il se dirigea vers l'homme qui se trouvait non loin de l'Empereur. Il le sentait stressé au point qu'il craignait qu'il ne fasse une crise cardiaque à chaque moment. Sa question était bien le symptôme de ce qu'il avait au fond de lui, la peur de voir la cérémonie tourner court et pas de la meilleure des façon. Sans un regard il répondit au commandant des Lames noires.
Si j'exclus les piques assiettes habituels il n'y a rien de louche. Je vais faire un tour complet et vérifier les accès si vous le souhaitez. Il serait dommage qu'on nous dérange aujourd'hui n'est ce pas?
Sa voix ne trahissait pas l'ironie qui avait dans son esprit et dans son coeur. On lui avait demandé de faire son travail, il n'était pas une foutue poupée qu'on manipulait à volonté et pour rien. Alors si ce qu'il disait dérangeait tant pis. Faire des rond en jambes, sourire pour ne rien dire et faire l'hypocrite n'était pas dans ses attributions.
Voila le terme qu'il cherchait tout à l'heure. Hypocrite. Et en reportant son regard sur l'ensemble de la salle il pu les voir, tous réunis pour fêter le nouvel Empereur dans le luxe et le faste de la cour alors que le reste de la cité crevait presque de faim. Qu'il avait de les prendre par le col de leurs foutues robes et tuniques et de les jeter sur le mur ou dans les quartiers pauvres. Dans son coeur brûlait un feu. Un feu que bien peu ici comprenait. Mais qu'importe le feu, ici c'était le paraître et la richesse qui comptait.
Bienvenu au bal des hypocrites. |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Mer 15 Jan 2014 - 15:25 | |
| Pour l’instant, tout se passait comme prévu. Fabius aurait bien poussé un soupir de soulagement, mais il devait rester stoïque fasse à tous ces visages qui de temps à autre, se tournaient vers lui : en apparence pour lui rendre hommage, mais l’Empereur savait qu’il n’en était rien. Il le savait pour avoir été à cette place, parmi tout ces nobles et ces courtisans, pour avoir partagé leur pensées et leurs ambitions… ils le jaugeaient, cherchant déjà à exploiter la moindre faille potentielle dans leur intérêt propre. Et si jamais il avait le malheur de faire preuve de faiblesse… Il ne verrait pas le coup venir, mais il viendrait. Comme pour Grégorist, comme pour Korentin.
En ces lieux d’intrigues et de complots, la naïveté n’était pas de mise.
Assis sur le trône impérial, le Borgne observait de son œil unique le ballet incessant de ses ouailles. Il avait un poste d’observation privilégié, d’autant plus que personne n’y trouvait rien à redire. L’Empereur veillait sur sa cour, c’était bien normal. Il regarda donc ; c’était étrange d’être passé de l’autre côté du mur, et tout aussi étrangement, il se sentait vulnérable. Malgré la présence des lames noires et de Dessay. Parce qu’il savait parfaitement (et en toute connaissance de cause) à quel point les intrigants pouvaient nuire à un souverain, cette sensation de malaise ne le quittait pas.
Son œil unique se plissa, devenant plus froid encore tandis qu’il réfléchissait sincèrement à la possibilité de tous les faire tuer. Ici et maintenant. Les lames noires seraient fidèles. Quant aux impériaux… c’étaient en grande partie des hommes modestes. L’idée de voir tous ses goinfres alors que la ville mourrait de faim… Serait-ce suffisant ? Chaque homme avait son prix, mais il ne fallait pas sous-estimer la fraternité entre ceux qui avaient risqués leurs vies côte à côte. Ni même ce curieux sens de l’honneur que dégageaient encore certains d’entre eux, y compris après tout ces morts.
La conversation entre Dessay et le capitaine le fit émerger de ses sinistres pensées. Falkire s’il avait bien compris. Il l’examina brièvement puis en conclu qu’il s’agissait du stéréotype même du vétéran désabusé qui se demandait bien ce qu’il avait pu faire pour se retrouver là. Leur présence était nécessaire, bien sûr, l’Empereur avait expressément demandé les soldats les plus expérimentés qui soient. La suite des évènements s’annonçait pour le moins… distrayante.
Bien au contraire capitaine, c’est exactement ce que nous voulons. Nous changeons de monde, et tout changement nécessite… une certaine prise de risque.
Sans en dire d’avantage; il se leva, puis faisant signe à son Ombre, ils se dirigèrent vers le buffet. La deuxième phase de son plan commencerait bientôt et il entendait s’être restauré avant. Un serviteur se joignit très vite à lui. Garnissant une assiette de quelques légumes et d’un peu de viande sèche. Fabius piocha dedans et grignota sans vraiment lui prêter attention. On lui apporta aussi un verre de vin. Il soupesa un instant le liquide rougeâtre, huma son odeur, puis le goûta. Il fit une brève grimace en l’avalant. Décidément, il fallait que cette guerre se termine. Si on ne pouvait même plus boire du vin correct…
Rassurant son serviteur qui se confondait en excuse devant la mauvaise qualité de la boisson (pour le coup ce n‘était vraiment pas de sa faute), il se tourna pour voir arriver Logan. Acceptant ses félicitations, il ne put s’empêcher de lui faire remarquer.
J’apprécie, cousin (il savait lui faire plaisir en rappelant son appartenance aux Kohan). Vous sentez agréablement bon aujourd’hui (autant dire que ce n’était pas le cas d’habitude).
Fabius songea que cet homme n’était décidément pas dénué d’un certain talent pour obtenir ce qu’il voulait, mais qu’il manquait néanmoins d’une largeur de vue. Le Maître des lames noires étaient quelqu’un d’aussi expérimenté que loyal, le genre d’homme sur lequel on pouvait s’appuyer les yeux fermés. De telles perles étaient extrêmement rares. D‘un autre point de vue, c’était rassurant de voir les limites du Rat : cela faisait un prétendant de moins à surveiller.
Une véritable honte, en effet. Mais quoiqu’il arrive avec ce félon, je fais toute confiance au Commandant pour assurer ma protection.
Une manière comme une autre de faire savoir à Logan qu’Aaron était hors limite. Il n’y avait que très peu de gens sur lesquels il pouvait compter et il n’avait pas l’intention de les voir se battre pour des peccadilles.
Je vais sortir l’Empire du gouffre, mais ce ne sera pas sans quelques sacrifices. En interne comme en externe. L’empressement de Valentine à se conformer à ma volonté est un signe encourageant de sa part. Je pense qu’elle est innocente des crimes de son époux. De plus, Aldaria est déjà bien agitée par les récents évènements. Une main familière pour la guider sera nécessaire. Je m’entretiendrai avec elle à ce sujet. Quant à Elena…
L’Empereur se tut un instant, en apparence pour réfléchir, en vérité parce qu’il savait bien que c’était là la véritable raison de cette conversation.
La cité est toujours assiégée et j’ignore donc la position de son Duc sur tous ces sujets. Néanmoins, et en attendant de plus amples informations, j’aurai besoin de vous pour un certains nombres de tâches primordiales. Nous en discuterons plus longuement tout à l’heure.
Laissant là le Rat, et suffisamment rassasié, il posa son verre et fit signe à son serviteur de le laisser. Toujours suivit par Aaron, il se dirigea cette fois-ci vers Valentine ; il lui devait bien ça. Quelques nobles le saluèrent au passage, et il s’arrêta à chaque fois pour recevoir leurs félicitations et les rassurer sur leur avenir. "S’ils savaient…" Ce faisant, il arriva bientôt à destination. Quelques mètres à peine parcourut en un quart d’heure. Il inclina légèrement la tête vers les deux femmes. Jaugeant Morgane, il l’a trouva ravissante, mais froide, comme toujours avec lui. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il se doutait que cette peste d’Esmelda n’y était pas pour rien. Toujours à lui pourrir l’existence.
Puis il se tourna vers Valentine, laquelle éclipsait aisément toutes les autres. Une telle beauté n’aurait pas dû être permit et faisait tourner bien des têtes. Il tâcha cependant de ne pas trop s’attarder sur sa silhouette, ce n’était guère le moment pour ça.
Mesdames, je suis honoré de vous recevoir, comme toujours.
Plongeant son regard borgne dans celui de Valentine, il ajouta pour elle seule.
Nous avons beaucoup à nous dire, mais sachez d’abord que vous n’avez rien à craindre de moi. Bien au contraire. J’ai peur, cependant, que vous et votre famille ne soyez en danger. J’ai donc demandé au Commandant Dessay de renforcer fortement vos effectifs de sécurité. Cela dit, j’espère pouvoir partager un dîner avec vous deux, ainsi qu’avec Logan, ce soir ou dans la semaine. Nous avons beaucoup à nous dire.
Beaucoup de sous-entendus dans ses paroles. D’abord avec la sécurité : certains (probablement Morgane et les partisans d’Esmelda et de Korentin) croiraient à une surveillance, voir une menace ou un chantage. Ce n’était pas faux, mais pas complètement vrai non plus. Fabius se souciait sincèrement de la sécurité de Valentine et de leur fille (l’autre gosse en revanche, pouvait bien passer par la fenêtre) et elles étaient vraiment en danger, car les familles des victimes de Korentin chercheraient vengeance. Quant à ce dîner, les Kohan devaient vraiment mettre les choses au point, mais c’était aussi un moyen subtil et efficace de faire comprendre à tous qui commandait maintenant.
S’éloignant, l’Empereur se confia à son Ombre. Étant le seul qui lui soit complètement loyal (dû moins pour l’instant), il avait décidé que s’il devait parler à quelqu’un, ce serait avec lui.
Le Rat, vous agace, je l’ai compris ; mais il a son utilité et ses ambitions sont trop limités pour qu’il soit une menace. Quant à Valentine, j’attends de vous une protection parfaite. J’imagine bien votre colère à l’égard de Korentin, mais jusqu’à preuve du contraire, elle innocente de ces crimes.
Il savait Dessay parfaitement incapable de duplicité, mais il préférait néanmoins que les choses soient claires. Ceci fait, il demanda à ce qu’on lui amène le capitaine Falkire.
Capitaine, la suite des opérations est amorcée. Gardez vos épées au fourreau, mais n’hésitez pas à vous en servir si vous êtes attaqués. Déployez-vous de façon à pouvoir protéger ma cour.
Quant à Dessay, il était bien évidemment était au courant de tout. Il n’aurait pu en être autrement, la paranoïa du Maître des lames noires n’aurait pas survécu à une telle… surprise. Sans attendre, l’Empereur se positionna devant son trône. Les orchestres cessèrent de jouer, et les voix se turent peu à peu. Quand le silence fut total, il prit la parole. |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Mer 15 Jan 2014 - 22:43 | |
| La cérémonie s'était jusque là déroulée sans accroc. Le roi portait désormais sa couronne en toute légitimité et le royaume ne pouvait que s'en trouver renforcé. Bien sur Aaron aurait tout donné pour faire revenir Gregorist à sa digne et juste place mais tout retour arrière était désormais impossible et il était assez soulagé de voir que la lignée des Kohan ne s'éteignait pas et demeurait vaillante. Il ne pourrait pas aimer ce nouvel empereur comme il avait tendrement aimé l'ancien. Peut-être même aurait-il du mal à le respecter autant qu'un Rodrick qu'il avait simplement placé sur un piédestal mais il pouvait tout de même le servir avec rigueur et avec ce même fanatisme qu'il avait déployé pour ses prédécesseurs. Sa vie était là, servir en était le fondement et il était certain que Fabius Kohan n'aurait pas à regretter cet état de fait.
La réponse de l'officier lui déplut suffisamment pour lui tirer un froncement de sourcils de fort mauvaise augure pour le plaisantin qui osait ironiser en un moment pareil et qui ne semblait pas se sentir particulièrement honoré de se tenir là, en présence de son roi. Un roi qui lui épargna d'ailleurs l'effort d'avoir à reprendre fermement son subalterne puisqu'il daigna s'adresser au capitaine directement, amenant Aaron à lui décocher un regard en forme d'avertissement. Gare à la réplique qu'il choisirait pour peu qu'il en choisisse une ! Tout se passa bien néanmoins et tant mieux, le commandant aurait trouvé dommage de trancher le chef d'un de ses hommes en direct le jour du couronnement de l'empereur.
Sur un signe de celui-ci, Aaron emboita le pas de son roi qui se dirigeait vers le somptueux buffet. Les cuisiniers avaient mis les bouchées doubles et c'était d'autant plus à leur honner qu'ils n'avaient eu que peu de temps et peu de matière première pour travailler. Les prunelles pâles du vieux garde effleurèrent rapidement ceux qu'ils croisaient en marchant, animée d'une lueur plus que méfiante. Il analysait chaque visage et chaque geste, le serviteur venu servir Fabius n'y échappa pas plus que les autres et ce n'est qu'une fois absolument certain qu'il n'irait pas tenter de planter sa cuillère dans l'oeil royal qu'Aaron s'autorisa à réduire un peu la fermeté quasi douloureuse de sa main d'épée enserrant la poignée de Fidélité. Pour l'augmenter à nouveau quasiment aussitôt suite à l'arrivée de Logan Kohan. La simple vue de cet homme lui donnait envie de grincer des dents mais il était trop concentré sur son service et sur celui dont il avait la charge de la sécurité pour s'accorder le temps de le faire même lorsque le prince lui décerna un coup de griffes à sa façon. Superbement indifférent en apparence, Aaron se contenta de darder sur lui un regard d'autant plus lourd et interminable qu'il prit le temps de le détailler des pieds à la tête. Un geste normal de la part du garde du roi mais tout de même assez vexant pour un soit disant Kohan qui se voyait du coup relégué au poste de félon potentiel. Logan saurait sans doute apprécier à sa juste valeur ce petit geste.
Une véritable honte, en effet. Mais quoiqu’il arrive avec ce félon, je fais toute confiance au Commandant pour assurer ma protection.
Là pour le coup il se retrouva quelque peu désarçonné. Il ne s'était pas attendu à tant de confiance de la part du nouveau roi. Il n'avait besoin de personne pour se reprocher nuit et jour la mort de Gregorist, aussi aurait-il comprit que sa réputation de parfait protecteur eusse pu en prendre un coup. Ce n'était apparemment pas le cas, et cette constation le comblait au delà de tout. La gorge serrée, il demeura silencieux mais s'accorda le luxe d'un très léger signe de tête respectueux envers celui qui venait d'affermir plus encore sa loyauté si c'était seulement possible. Le contrat était signé, le mariage consommé. Aaron aurait protégé son roi jusqu'à la mort dans tous les cas mais comprendre à cet instant que celui-ci lui faisait confiance et daignait étendre sur lui sa royale protection empirait encore son fanatisme.
La conversation entre le renard et le rat se termina et ils reprirent leur route, croisant d'autres invités qui n'avaient de cesse de féliciter leur nouveau souverain et de tenter à qui mieux mieux de s'assurer de ses faveurs. Aaron avait l'expérience de ce genre de choses et ne s'en formalisait pas vraiment, cela faisait partie du jeu et ne l'empêchait pas de continuer à monter sa garde avec toute la paranoïa hargneuse d'un molosse affamé depuis huit jours. Il fut néanmoins interrompu dans ses soupçonneuses observations par le roi lui-même. Une lueur surprise s'alluma dans le regard du commandant à cet instant, au fil des années il avait fini par devenir proche du roi Rodrick et bien sur de Gregorist, du moins aussi proche que le permettait sa fonction. Néanmoins il ne s'était pas attendu à ce que Fabius qu'il connaissait comme si renfermé s'ouvre si rapidement à lui. L'honneur était d'importance, aussi chargea-t-il sa voix de toute la ferveur dont il était capable pour répondre :
"Vos désirs sont des ordres majesté. Je veillerai à ce qu'elle ne risque rien."
Quand à Logan Kohan, il préférait ne pas en parler. Le roi ne lui avait rien ordonné à ce sujet mais il était tenu par sa propre loyauté à la cause de la famille royale. Aussi agaçant que soit cet avorton, il lui devait le respect et comptait bien le lui accorder avec ou sans son aide et quitte à en attraper des ulcères. Il avait déjà donné ses ordres concernant Valentine, il renforcerait encore sa protection et tenterait de ravaler la colère qu'il ne pouvait s'empêcher de ressentir envers la femme d'un félon.
Ce petit échange terminé, Fabius sembla décider que le moment était venu de s'adresser à toute la foule et Aaron se raidit imperceptiblement. Il avait sérieusement changé de couleur lorsqu'il avait apprit ce que le nouveau souverain comptait faire et aurait tout fait pour le persuader de renoncer si il l'avait seulement osé et si il n'avait pas lu dans l'unique prunelle le fixant que toute discussion était inutile. Le roi ordonnait, les sujets obéissaient. Mais l'ordre était difficile à accepter cette fois... N'ayant pas vraiment d'autre choix, il confirma d'un signe de tête au capitaine Falkire que le grand moment était bel et bien arrivé et le laissa veiller à la réaction de ses hommes. Ils allaient avoir besoin de toute leur maîtrise pour ce qui allait suivre... Mâchoire serrée mais posture discipliné, il laissa son regard se promener sur les visages à présents tous tournés vers l'empereur...
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Sam 18 Jan 2014 - 16:05 | |
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Qu’elle était forte ! Il n’y avait aucun doute que Valentine était une femme exemplaire qui aurait fait une reine formidable. C’était d’ailleurs une surprise de savoir qu’elle avait été mariée à Korentin et non à Gregorist. Et pourtant certes elle imaginait bien que ce fut une grande joie et un don fabuleux pour son cousin qui avait l’air des plus amoureux et des plus comblés avec sa dulcinée. Elle avait l’air un peu fatiguée en cette journée de couronnement, ce qui semblait bien naturel quand on savait ce qu’elle devait endurer… mais si l’on omettait ce détail elle était aussi noble, digne et impériale qu’à son habitude et semblait encaisser courageusement les évènements… et Morgane ne pouvait une fois de plus que de rester admirative devant elle, fascinée par sa force de caractère et par ce qui se dégageait d’elle. Elle avait toujours été admirative de cette femme, c’était tout à fait exacte et ce même si Esmelda, elle, ne semblait pas l’apprécier… La force de Valentine et sa poigne autant que sa beauté étaient des sujets d’émerveillement pour elle qui aurait bien voulu lui ressembler davantage et s’imposer avec plus de fermeté. Après tout la duchesse d’Aldaria était respectée de son mari et menait son monde avec autant de perfection que Korentin lui-même. Qui aurait pu ne pas l’admirer vraiment ? Encore aujourd’hui elle semblait se présenter la tête haute malgré la trahison de son mari qui devait certainement lui fendre le cœur…
« Oh… et bien je me porte bien, je vous remercie Valentine » Elle avait réagi avec un peu de retard, trop occupée qu’elle était à observer la duchesse et se secoua mentalement en lui faisant un sourire et en chassant la surprise de sa voix. « Je m’excuse de vous importuner, vous devez certainement avoir été approchée par bien des individus en ces jours mais je voulais vous assurer de mon soutien entier, si vous nécessitez quoi que ce fut et que je puis vous aider… » Elle ne termina pas sa phrase, certes Valentine comprenait parfaitement qu’elle ne cherchait qu’à pouvoir apporter un peu de réconfort et de soulagement. Elle n’avait que de petits moyens et n’était pas très utile face au chagrin de cette grande dame, certes, mais il était toujours bon de savoir que d’autres se souciaient de vous non ? Du moins c’était ce qu’elle pensait. Mais elle n’eut guère l’occasion d’ajouter quoi que ce soit, sur le coup, alors que Fabius s’avançaient vers elles deux. Clignant lentement des yeux, la princesse détourna son regard de Valentine pour le poser sur le nouvel Empereur. S’inclinant comme de rigueur, elle darda sur lui un regard quelque peu frais. Il avait l’air fringuant évidement et parfaitement satisfait… de quoi cependant ? De son couronnement ça c’était certain, mais n’était-ce que de cela ? Et même… cela ? N’aurait-il pas dû se montrer attristé des circonstances ?
Restée silencieuse, elle préféré ne pas se prononcer sur tout cela. Elle voyait sans doute le mal partout au travers de ces simples mots… Mais diner en compagnie de Fabius ET Logan serait certainement une épreuve quoi qu’il en soit et une épreuve qui ne l’enchantait guère. Seule la présence de Valentine serait agréable, très certainement. Elle aurait nettement préféré voir ses frères, rester avec ses enfants ou pouvoir tenir compagnie à son père. Son père toujours à Elena, toujours à combattre… allait-il bien ? Était-il mort ? Elle ne savait pas, espérait que non… Elle tenait trop à lui, même aujourd’hui. Une fois à nouveau en tête à tête avec Valentine, elle s’excusa et s’éloigna dans la foule, cherchant un coin proche d’une fenêtre afin d’être un peu tranquille loin de l’agitation de la masse. Ses enfants étaient entre de bonnes mains, et l’attention était tournée vers le banquet et le souverain, elle n’avait donc pas à craindre d’être inquiétée.
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Lun 20 Jan 2014 - 14:10 | |
| Aucun dans la place n'était vraiment capable de parfaire le masque de la duperie, tous flagorneurs et petits joueurs... Tch ! Valentine les exécrait alors qu'elle se targuait d'être la meilleure dans ce domaine, qu'elle les dupait tous depuis des années et des années ! Personne ne lui arrivait à la cheville, personne n'égalait son esprit et sa beauté... Et pourtant. Pourtant Fabius se permettait d'avoir l'audace de la faire attendre comme une vulgaire courtisane ou paysan ! Alors qu'elle était une fleur rare et irrésistible, une grande dame qui l'avait aidé à atteindre ce sommet tant convoité, une femme pleine de ressource qui avait partagé sa couche et d'avec qui elle avait eu un enfant ! Elle n'était pas n'importe qui alors comment osait-il la faire patienter ?! Il avait intérêt à avoir une bonne excuse sinon il avait intérêt à se souvenir qu'il n'était jamais bon de contrarier la duchesse...
Mais elle ne fut pas seule très longtemps dans son coin à ruminer son impatience derrière son masque de fatigue affligée et de politesse contrite, un verre de champagne à la main, oh non : une petite souris lui rendit visite si timide et fragile qui était en admiration devant la personne de la belle blonde. C'était ce genre d'impression que Valentine appréciait vraiment, trouvait rafraîchissant et reposant, doux comme du coton, quand des êtres faibles la regardaient avec des étoiles dans les yeux en se fourvoyant jusqu'à l'os. Quoique le défi de briser les plus coriaces était tout aussi intéressant... Mais pour l'instant, la petite blonde se mit à ses côtés en la regardant avec affection.
« Vous ne m'importunez pas ma chère, allons : je préfère la compagnie d'êtres honnêtes et sincères comme vous plutôt que les hypocrites de la cour... Dire qu'ils encensaient mon époux et qu'à présent ils le médisent... Oui, je préfère amplement me tenir à votre bras qu'à bavarder avec indolence en compagnie de ces mignons répugnants. Et si vous voulez m'aider, tenez-moi donc compagnie voulez-vous ? Cela fera peut-être fuir les vautours de me voir déjà avec quelqu'un, qui sait ? »
Un sourire doux et peiné aux lèvres, une légère pointe de malice dans la voix pour sa dernière pique, Valentine pressa doucement le poignet de la jeune femme à ses côtés avec affection avant de se tourner en haussant un sourcil de surprise, secrètement ravis que Fabius soit enfin là pour s'intéresser à elle.
« Votre majesté... »
La voix humble et gênée en bonne épouse affligée d'un traître, Valentine s'empressa de s'incliner comme le voulait l'étiquette avant de se relever alors qu'il leur parlait, intérieurement amusée de voir sa compagne légèrement crispée et réprobatrice à ses côtés : de toute évidence, elle n'était pas vraiment appréciatrice de leur nouvel empereur.
« Je vous suis reconnaissante pour ce que vous faites pour nous trois, votre Altesse... Est-ce... Est-ce que mes enfants et moi pourrions voir Korentin s'il vous plaît ? Je ne leur ai pas dit ce que leur père a fait et ils ne comprennent pas pourquoi il n'est pas avec nous... Je vous en prie Majesté... Accordez-moi l'autorisation de me rendre auprès de mon bien-aimé... »
Angoissée et nerveuse bien que toujours digne et belle, Valentine se fondit à la perfection dans son rôle de l'épouse soucieuse et loyale à son époux, profondément éprise de cet homme qui était le sien et qu'elle n'avait pu voir depuis des semaines et des semaines. Mais il ne resta pas davantage en sa compagnie et la belle duchesse laissa mourir un profond soupire mourir sur ses lèvres avant de boire cul sec son verre et de s'en reprendre un, regardant l'autre blonde avec une apparente détresse, les larmes au bord des yeux. Toutes deux se dirigeaient vers une fenêtre pour un courant d'air frais bienvenu et surtout s'éloigner de cette foule insipide pour être tranquille...
« Mon pauvre Korentin... Lui qui est si bon et si juste, qui adorait son cousin... Je ne le pensais pas capable d'une telle chose... Oh Morgane... Qu'allons-nous devenir sans lui, moi et les enfants ? Je ne sais plus quoi leur dire alors qu'ils réclament avec ardeur leur père...Et cette menace de danger à notre encontre que vient de dire l'Empereur... Je suis complètement perdue ma chère... » |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Mer 22 Jan 2014 - 18:19 | |
| Fabius serait un grand empereur, cela ne faisait aucun doute. Bien plus grand qu'un Grégorist ou un Korentin ne l'auraient jamais été. La fonction lui allait en vérité comme un gant, cela crevait les yeux dès que l'on posait le regard sur lui : son maintien, ses attitudes, ses regards ou encore ses intonations, tout en lui transpirait l'assurance caractéristique des êtres dignes de posséder le pouvoir. De plus, contrairement à son défunt prédécesseur, le comte devenu empereur savait choisir ses alliés en fonction de leurs intérêts mutuels, une qualité précieuse, essentielle même, aux grands de ce monde. Car pour la plupart, les Kohan rejetaient l'époux de la douce Morgane et ne l'acceptaient pas comme un membre de la famille impériale. En dépit de son nom, de son alliance, de sa descendance même, ils voyaient en lui une menace à leur sang, ces hypocrites. Heureusement, Fabius n'était pas de ceux-là. Lui savait voir le potentiel là où il se trouvait, lui avait la clairvoyance de ne pas laisser les œillères d'un nom dicter ses pensées. Voila à quoi l'on reconnaissait les grands hommes.
Docile, le Rat accueillit les compliments avec un sourire carnassier, inclinant légèrement le buste pour saluer avec humilité son cousin par alliance. Il conserva toutefois le corps fléchit pour ne pas laisser apercevoir la grimace qui déforma ses traits lorsque l'empereur encensa le vieux Dessay. Sages paroles, certes, car en dépit de son âge le commandant demeurait assurément un gardien qu'il était bon d'avoir à ses côtés, à plus fortes raisons d'ailleurs lorsqu'on s'exposait à tous les dangers d'une vie d'empereur, mais le Rat ne le portait vraiment pas dans son coeur. Alors c'était bien avec un grincement de dents qu'il accueillit la réplique de son roi :
« Certainement. »
Et de son côté, même s'il conservait la réserve due à sa fonction, il n'était pas difficile de deviner que le gradé s'en gaussait intérieusement, tel un véritable chien à qui l'on aurait jeté un os à ronger et faisant le beau comme le brave toutou qu'il était. La contrariété du Rat s'éclipsa bien vite cependant, alors même que le sujet du commandant retournait là où était sa véritable place : dans l'ombre. Car l'on parlait maintenant politique et jeux de pouvoirs, un sujet autrement plus intéressant pour les ambitions du probable futur duc. Ainsi donc, Valentine reprendrait la régence d'Aldaria. Logique après tout, elle serait parfaitement à sa place dans ce rôle, certainement bien plus que la chiffe molle qui lui servait de mari et croupissait encore dans les cachots.
Une lueur d'avidité éclaira ensuite le regard de Logan, alors même que le nom d'Elena vint finalement s'introduire dans la conversation. Ce serait mentir que de dire qu'il n'aurait pas souhaité un peu plus d'enthousiasme de la part de l'empereur mais la porte ne lui était clairement pas fermée pour autant. Voire même était-elle restée entrouverte de fort belles manières quand le noble souverain laissa entendre qu'un ''certain nombre de tâches primordiales'' requerraient bientôt son assistance. Sa curiosité s'emballa et bien vite, l'esprit cupide du Rat se retrouva assailli d'une multitude d'hypothèses, pour la plupart nettement en sa faveur bien entendu.
Hélas, Logan se vit contraint de ranger au placard son intérêt tout juste éveillé lorsque le Roi renvoya promptement la discussion à un moment ultérieur. Peut-être loin des oreilles indiscrètes ? Possible, c'était après une condition requise pour plus de la moitié des projets tous plus délirants les uns que les autres qui avaient traversés l'esprit tordu du prétendant au duché d'Elena pendant ces quelques secondes de tergiversations. Quoiqu'il en fut, le message était passé, Fabius connaissait les ambitions de celui dont il s'éloignait et semblait en avoir pris acte, Logan pouvait s'estimer fier de lui. Le titre ne lui avait jamais semblé aussi proche, et tandis qu'il se resservait généreusement dans les plats du festin, un sourire satisfait étira ses lèvres. |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Sam 25 Jan 2014 - 18:45 | |
| S’il y avait bien une chose qu’il ne supportait pas à ce moment précis c’était l’air condescendant, hautain, mal placé et totalement inutile du sieur Dessay. La première fois qu’il l’avait vu, le jeune capitaine l’avait déjà catalogué chienchien de premier rang, et le voir réagir à chaque mouvement du nouveau monarque lui confirmait ce qu’il pensait. Les gens comme lui n’étaient plus des soldats, il était sans aucun doute compétent, mais la politique avait trop corrompu son esprit et son raisonnement. Il n’y avait plus rien à en tirer désormais. Surtout depuis qu’il savait ce qu’Il comptait faire. A ce moment il eut la haine claire et directe envers la classe dirigeante qui venait de perdre le peu de crédit qu’il lui accordait encore. Elle s’était imposée d’elle-même, comme une vérité inscrite au fond de son âme depuis des années, les mois de conflits n’avaient pas apaisés son âme meurtrie. Ne lui faite pas dire ce qu’il ne pense pas. Il n’est pas pour la guerre, mais là c’était au-dessus de ses forces. Les lames noires ne semblaient pas réagir à cette simple phrase que leur commandant avait dit quelques heures avant le couronnement. Pensaient-ils, ou trouvaient-ils cela normal ? Si c’était le cas, la dépravation des Lames était à son paroxysme. Il ne s’était pas fait prier pour dire ce qu’il en pensait, les mots avaient étés couvert par le cynisme et l’ironie, mais ils avaient sans doute percutés bien des personnes. Mais il n’y eu que ses propres soldats pour le rejoindre sur ce point. Etait-ce du fait qu’ils avaient combattu ensemble ? Qu’ils avaient vu leurs amis mourir devant le fanatisme des Touristes ? Il avait été rappelé à l’ordre, soit disant que les ordres étaient les ordres et tout le toutim.
Alors quand l’Empereur, sans doute très fier de lui, avait montré ses dents en ajoutant qu’il n’attendait que de l’action de cette journée, son sang ne fit qu’un tour. Et voilà il pas que l’Aaron y ajoutait un petit mouvement indiquant qu’il était surveillé. Comme s’il en avait quelque chose à faire que ce chien de garde le regarde ainsi et le prenne de haut ? Il n’avait que peu de respect pour ses propres généraux, devait-il en avoir pour un garde du corps doublé d'un lâche ? Non. Comme il n’avait rien à répondre, s’il voulait rester poli tout du moins, il ne dit rien. Restant de marbre en suivant le regard de la Lame, il laissa l’Empereur et son protecteur quitter son environnement direct. Mais alors qu’il allait faire une provocation bien visible à l’encontre de la Lame, son bras fut arrêté par un autre. Tournant la tête il vit son second qui secouait la tête, lui indiquant clairement qu’il n’en valait pas la peine. Dégageant son bras de l’emprise du lieutenant il ne put s’empêcher d’avoir une petite phrase à l’encontre du chef des lames.
Maudit soit tu Dessay…
Il se retourna sans plus attendre et reprit sa place. Englobant la salle du regard il ne put s’empêcher, une nouvelle fois, de s’attarder sur les nobles de la cité. Cette classe dirigeante qu’on lui demandait de protéger et de servir au péril de sa vie. Ces gens qui n’avait de cesse de se poignarder dans le dos, de se faire des remarques désobligeantes tout en se félicitant du pouvoir acquis. Il aurait eu beaucoup à dire sur ces gens si on lui avait laissé le temps et la possibilité, mais il n’avait ni l’un ni l’autre. Et malheureusement pour lui il allait devoir faire avec. Mais était-ce seulement possible ? Il ne le savait pas, il n’en avait pas envie et il était totalement hors de question qu’il fasse ça avec les Touristes. Etait-il en train de décider de devenir un rebelle ? Peut-être bien, et c’est là que la longue discussion qu’il eut avec ses officiers et ceux en qui il avait totalement confiance entrait en scène. Les opinions étaient tranchées, claires et nettes. Il était hors de question de se laisser faire.
Matis ne quittait pas des yeux l’Empereur et son garde du corps, il regardait vers qui ils se dirigeaient et il n’en fut pas étonné. Entre Logan et d’autres mort de faim, tous se bousculaient presque pour lui parler. Sa conversation avec Morgane et Valentine Kohan l’étonna un peu plus, mais peut être voulait il s’assurer qu’Elena le suivrait. En même temps ce n’était pas sûr que les nordiques le suivent dans cette voie-là, et Matis les rejoindraient surement dès qu’il en aurait l’occasion. Il avait entendu de bonnes choses à propos du Seigneur du Nord, peut-être pourrait-il lui faire confiance. C’était un guerrier après tout.
Son introspection dura un long moment. Il ne savait plus quoi penser, il voulait encore croire que ce n’était qu’un mauvais rêve et qu’il finirait par se réveiller. Peut-être que ce n’était qu’une stratégie pour faire ressortir les traitres et les défaitistes du rang pour les éliminer ensuite. Il ne voulait pas croire que l'Empereur des hommes, à peine nommer allait soumettre son pays et son peuple à la loi des envahisseurs. Pour lui c'était tout bonnement impossible et rien que d'y penser il fulminait. Après, peut être faisait il cela dans le but de sauver ceux qui pouvaient encore l'être. Mais pensait il un seul instant que les Alayiens laisserait les gens vénérer d'autres Esprits que néant ? Etait ce la faute d'un conseiller un peu trop prompt à signer la paix qui lui avait conseiller cela ? Il ne pouvait tout simplement pas croire que tout cela allait avoir lieu... Il avait du mal à l'accepter, mais devrait il pour autant respecter les ordres ? En tant que soldat il le devrait. Mais ne devait il pas faire passer sa conscience avant le reste ? Il avait vu de ses yeux ce que les Alayiens faisaient à la population, comment pourrait il s'allier à eux.
Son introspection dura le temps nécessaire à l'Empereur de faire un tour complet de salle et de se restaurer. Maintenant, et alors qu'il redescendait tout doucement sur terre, il l'appelait à lui. De ces mots il comprit que la situation allait être compliqué, il n'avait pas idée de ce qui allait se passer mais il avait déjà donné ses ordres à ses soldats. Suivant les ordres ou les réactions, les Lames pouvaient et devaient être considérées comme un menace. Peut lui importait qu'ils devaient défendre l'Empereur, peut lui importait qu'il s'agissait de la soit disant élite de l'armée. A la vérité il était perdu car il n'arrivait pas à digérer l'information qu'on lui avait transmis. De toute façon, qui aurait pu la digérer sans soucis à part un opportuniste sans âme ni conviction ?
Il n'avait rien à dire à l'Empereur, et encore moins à Aaron pour qui il n'eut aucun regard. Saluant rapidement le souverain alors qu'il allait se mettre sur son trône pour parler, il déploya une nouvelle fois ses soldats. Le doute qui l'assaillait n'était pas visible, mais il était bien présent. Il manquait cruellement de temps et d'information aussi ne pouvait il pas choisir une voie. Devait il servir l'Empereur avec le sentiment de trahir le peuple ou devait il trahir l'Empereur avec le sentiment de servir le peuple ? Il choisit d'attendre la fin de l'allocution du souverain pour faire son choix. Les réactions de la population présente dans cette pièce lui permettrait de se faire une idée de la situation. Et de faire son choix en tout état de cause. Et, quoi qu'il en soit, à moins de voir sa vie en danger il ne s'en prendrait pas aux civils. C'était sa vocation et si cela ne plaisait pas à la "direction" qu'il aille se faire tartiner la tartine avec du purin...
Fais chier... Quoi qu'il arrive tien toi prêt au pire Thomas... J'ai pas la moindre idée de leur réaction et je pense qu'on finira par s'en prendre plein la poire...
La musique s'arrêta. Le rideau se leva sur la scène. Les acteurs se tenaient à leurs places respectives. La pièce pouvait commencée à être jouée. |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Dim 26 Jan 2014 - 18:36 | |
| Tous les yeux étaient tournés vers lui. Fabius aurait dû en être apeuré, mais il n’en était rien. Il avait été sur une scène toute sa vie, jouant la comédie aux uns et aux autres. Par intérêt ou par jeu, par envie ou par nécessité. Il connaissait le système. Il savait comment il fonctionnait. Ce discours n’était qu’un préambule à un changement hiérarchique. A un bouleversement qui en temps normal n’aurait jamais pu être imaginé, ni même pensé. Mais les temps n’avaient rien d’ordinaire, et Fabius non plus.
Mes amis ! Mes frères et sœurs, loyaux sujet ! Voilà bien des années que nous sommes en guerre, que nos armées luttent et que notre peuple souffre. La guerre a ce terrible effet qu’elle nous pousse à en oublier les causes et les raisons, pour ne laisser que l’instinct et l’orgueil. Survivre et vaincre. Au point qu’on en oublierait tout le reste.
Le Borgne laissa son œil unique passer sur la petite foule qui l’entourait, puis il reprit.
L’oubli mène à l’ignorance, l’ignorance à la folie, la folie à la mort. Il n’a fallu qu’un débarquement inconnu pour que nous oublions trois ans de guerre et que nous envisagions une alliance avec ceux-là même qui nous avait trahis : les elfes. Préférant se terrer dans leurs forêts plutôt que de nous venir en aide. Que nous envisagions une alliance avec ceux-là même qui ont ravagé l’Est, tuant pillant et saccageant. Leur armée de monstres grossissant au fur et à mesure que nos morts renforçaient leurs rangs…
La foule gronda, elle n’avait pas oubliée. Mais elle avait peur. Des nouveaux venus. De disparaître.
Voilà que nous, humains, en somme réduit à pactiser avec des créatures qui nous méprisent et nous considèrent comme de la nourriture… Et pour quoi ? Pour tuer d’autres humains ! Quelle ironie !
Nous n’avons pas le choix ! Les alayiens nous ont envahis ! C’est eux qui ont commencés ! Leurs croyances sont blasphématoires !
La foule explosait, il était en partie amusant de voir l’aristocratie, censément au-dessus de tout ça et contrôlant leurs bas instinct, à deux doigts d’en venir aux poings, quitte à frapper l’Empereur lui-même. Mais celui-ci n’avait pas le choix. Tout cela faisait partie du plan. Il fallait qu’il affronte et qu’il vainc leur hostilité ici et maintenant. Si un seul d’entre eux sortait d’ici en ayant la certitude qu’il ne faisait pas le bon choix… Ce serait la guerre civile.
Sur un signe du Roi, lames noires et impériaux se rappelèrent au bon souvenir de toutes ces charmantes personnes. Sans violence, mais avec fermeté. Puis Fabius reprit la main.
Paix mes amis. Je comprends votre colère, et je la partage. Voilà de trop nombreuses années que loin de contrôler notre destin, nous subissons les caprices d’autrui. Encore et toujours. Nous voir ramper devant les premiers venus, nous qui sommes depuis des millénaires la première puissance du continent (une évidente exagération, mais Fabius savait qu‘il était toujours utile de flatter l‘orgueil national)… C’est insupportable, frustrant et surtout, c’est inacceptable.
La foule se calma vraiment cette fois-ci et se concentra sur la suite. Ils comprenaient à présent qu’il ne s’agissait pas seulement d’un discours d’investiture, mais bien d’un changement radical de politique. Les visages étaient fermés, attentifs, et l’Empereur voyait dardé sur lui des dizaines de paires d’yeux quasi reptiliennes, aussi froides que l’hiver du nord.
Il n’y a ici aucun naïf. Et nous savons qu’entre les hommes, les alliances vont et viennent selon les générations et les intérêts. Hier, il était dans l’intérêt des alayiens que de s’accaparer un pied à terre en Armanda, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. En revanche, hier, comme aujourd’hui et comme demain… Les vampires nous verront des poches de sang, comme de la nourriture. De la même manière que nous considérons notre bétail.
Un silence suivit cette déclaration, ponctué ça et là de quelques hochements de tête discret.
Une alliance avec nos prédateurs ne serait qu’un jeu de dupes. Que tôt ou tard nous paierons au prix fort. Mais une trêve avec d’autres hommes, certes très différents de nous, mais qui sauront la respecter… Nous permettrait de relever la tête, de libérer nos villes, de relancer le commerce et surtout de prendre le temps de remettre une armée sur pied.
L’idée faisait son chemin parmi les nobles, qui de menaçants s’étaient fait pensifs. L’un d’eux s’avança et posa une question, mais il fit avec les manières -en s’inclinant- et avec dans la voix la politesse et le respect qui lui était dû. Petit à petit, ils le voyaient non plus comme ce Comte certes charmant, mais un peu dépassé par tout ça, mais bel et bien comme leur suzerain. Jouant sur la convoitise et l’orgueil de la noblesse, Fabius avait des allures de chef d’orchestre.
Majesté, sauf votre respect, les alayiens ont pratiquement gagné la guerre… Qu’avons-nous donc qui pourrait garantir cette… trêve ?
Une excellence question, baron.
Il laissa un silence passer avant de répondre, comme pour affermir un peu plus son autorité.
Nous avons l’Empire. N’oublions pas que les alayiens aussi redoutables soient-ils, ne sont tout au plus qu’une centaine de milliers. A cela s’ajoute le fait qu’ils aient réussit l’exploit de s’attirer l’inimité des elfes, des vampires et des dragons. Ils n’ont aucun bastion et font la guerre sur énormément de fronts différents, lesquels sont tellement espacés que leurs lignes d’approvisionnement périclitent. Bref, ils n’ont aucune structure pour les appuyer.
Nous sommes la plus importante structure du continent.
Est-ce seulement possible ?
Fabius sourit, les nobles envisageaient cette possibilité, c’était le bon moment pour agir. Il fit quelques pas en arrière puis s’assit sur son trône. Un air grave sur le visage, il s’adressa à Dessay.
Qu’ils entrent !
Les immenses portes de la salle s’ouvrirent et ils en émergèrent. Une délégation d’une quinzaine de personnes. L’assemblée se figea, mais il n’y eut aucune réaction paniquée. Chacun étant partagé entre scepticisme et espoir fou. Les ambassadeurs arrivèrent jusqu’au trône, devant lequel ils s’inclinèrent, ni trop bas, ni trop haut.
Merci de nous recevoir, Majesté.
Soyez le bienvenu, Commandant.
S’adressant aussi bien à l’Empereur qu’à sa cour, le militaire faisant office d’ambassadeur se redressa, se racla la gorge puis annonça d’une voix forte.
Voici l’acte de trêve. Il ne manque plus que votre signature. Selon ces termes, nous nous engageons à ne plus nous en prendre aux êtres humains armandéens et à respecter vos lois, en échange de quoi vous nous offrez la libre circulation sur vos terres -sous condition que nos armées ne pénètrent pas dans vos cités ou seulement en petit nombre- le libre échange et un soutient logistique et militaire dans notre guerre contre les vampires.
Un exemplaire du papier changea de main pour parvenir jusqu’à l’Empereur, qui n’avait pas bougé de son trône. Celui-ci le signa. Le Commandant reprit alors.
Nous espérons que ce premier acte en amènera d’autres. Majesté, notre Prêcheur souhaitera sûrement vous rencontrer pour en parler…
Et où est-il ce….
Majesté !
Un soldat venait de faire irruption dans la salle, il semblait partagé entre une fatigue extrême et une étrange excitation.
Une armée vient de fondre sur les alayiens ! Ce sont les nordistes !
Une explosion n’aurait pas autant choqué cette illustre assemblée. Un énorme brouhaha s’empara de la salle : les alayiens criant à la trahison, les nobles au scandale et tous s’accusant les uns les autres dans un bordel généralisé. Finalement un crétin dégaina une épée, ce qui poussa tous les autres à en faire autant. Son couronnement étant à deux doigts de se transformer en bain de sang; Fabius décida d’intervenir. Il se leva et cria d’une voix forte, amplifié par la magie.
ASSEZ !
Les lames noires appuyèrent sa démarche avec des arguments… convaincants. Heureusement qu’il pouvait compter sur Dessay. A nouveaux toutes les têtes se tournèrent vers lui. Persuadés à tort ou à raison qu’un Empereur aurait forcément la solution à leurs problèmes.
Soldat ! Faites vos rapports au Général en charge, rappelez-lui notre conversation à ce sujet. Je veux qu’il défende la paix à tout prix !
Le soldat fila, tandis que les alayiens s’inclinaient.
Votre majesté fait le bon choix.
J’en suis persuadé. Que chacun se calme en attendant le rapport final.
Se rasseyant, Fabius fit un signe au Maître des Lames Noires, de manière à ce que celui-ci rapproche son oreille de sa bouche. Murmurant, il ne s’adressa qu’à lui seul.
Envoyez deux de vos hommes chercher l’héritier des Svenn. Faites-lui un rapport sur la situation et donnez-lui les moyens de quitter la ville avec ses hommes. Le tunnel y pourvoira. Entre la fierté et le pragmatisme du nord, je ne sais ce qu’Havard choisira, mais qui sait ? Peut-être qu’à terme nous pourrons colmater cet énorme gâchis. Dû moins si son rejeton s’en sort vivant et que tout ceci ne devient pas une affaire personnelle.
Il n’avait pas le choix, car son choix, il l’avait déjà fait. Mais décidément, fallait-il qu’il soit malchanceux pour que cela tombe à un tel moment. |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Lun 27 Jan 2014 - 18:32 | |
| Il sentait la tension de ses hommes, simples gardes ou vétérans des Lames Noires, ils se tenaient tous droits et concentrés en sachant ce qui allait arriver et en étant pour la plupart bien loin de s'en réjouir. Une lueur inquiète s'alluma dans les prunelles pâles du commandant lorsqu'il promena son regard sur chaque soldat. Il avait une entière confiance en ces hommes, mais le petit numéro de Falkire lui avait déplu au plus haut point. S'était-il trompé en validant son dossier pour lui donner l'honneur de veiller à la sécurité de cette cérémonie ? Il était pourtant impeccable et les soldats d'expérience étaient rares dans la capitale assiégée. Allait-il regretter son choix ? Si c'était le cas alors nul doute qu'il n'aurait aucun scrupule à sévir, et à sévir durement. Ce petit coq prétentieux l'avait sans doute déjà relégué au rang d'officier de gala, trop éloigné des combats pour savoir de quoi il parlait, trop vieux pour être encore dans le coup. Soit. Il ne serait pas le premier à se faire honteusement botter les fesses par celui qu'il avait trop rapidement mis au rebut...
Lentement, Aaron détourna le lourd regard qu'il avait fait peser sur l'objet de ses réflexions afin de mieux le poser sur l'empereur qui s'apprêtait à parler. Le moment était important. Les Lames Noires elles-même malgré toute leur loyauté avaient eu du mal à comprendre et à accepter les décisions du nouveau souverain. Qu'en serait-il des autres gens ? Tout ceci allait forcément faire du grabuge, et cette idée ne lui plaisait pas beaucoup. Renfrogné, il écourta la distance déjà bien mince qu'il respectait envers l'empereur et fit craquer ses doigts, remuant sa main d'épée comme pour mieux l'échauffer. Quoi qu'il puisse arriver ce soir et quelle que soit la façon dont le peuple allait prendre les décisions de Fabius, il veillerait à ce qu'il ne lui arrive rien de fâcheux. Rien au monde n'avait plus d'importance que cela.
"Mes amis ! Mes frères et sœurs, loyaux sujet !"
Voilà qui annonçait un long discours, il avait assez d'expérience dans ce domaine pour le savoir... Cela ne le concernait pas vraiment de toutes façons, son devoir n'était pas d'écouter ce que pouvait bien raconter son roi mais bien de veiller à ce qu'on ne lui coupe pas la parole de façon plus ou moins violente. Pourtant son attention distraite ne pu que capter la maîtrise plus que talentueuse avec laquelle Fabius captait la concentration de la foule, comme il se jouait de sa colère et l'utilisait au final pour mieux faire passer son message. Tiens donc... Un autre talent à mettre à son palmarès, c'était une bonne chose pour l'empire. Mais cela ne pouvait suffire à calmer les ardeurs d'un peuple en rage, il fallait user d'un autre levier pour cela...
Ses hommes lui jetaient des regards en coin, dans l'attente de ses ordres mais c'est du roi lui-même que le geste vint et les lames réagirent avec un bel ensemble, repoussant sans violence inutile mais fermement la foule avant qu'elle ne puisse s'approcher de l'orateur. Ils avaient l'espérience de ce genre de situation, au contraire des soldats de métier qui avait été chapitrés à ce sujet. Un poing de fer dans un gant de velours, voilà ce qu'il fallait à ce moment. Toute effusion de sang malvenue aurait pu faire déraper les choses. Par chance, tout semblait plutôt bien se passer et l'humeur houleuse des invités demeurait sous contrôle à la fois des gardes royaux et de la poigne verbale de leur souverain. Peut-être que tout cela allait bien se passer finalement... Déjà, la délégation entrait et s'avançait pour s'incliner avec politesse.
"Merci de nous recevoir, Majesté."
Un silence total régnait sur la scène tandis que le militaire Alayien brandissait l'acte de trêve aux yeux de tous. L'étonnement se mêlait à l'espoir dans ceux de certains, la rage impuissante ou la consternation se lisait dans d'autres prunelles que le vieux garde repéra avec soin. Les Alayiens demeuraient loin du roi, même pour faire signer le papier, ce n'était donc pas ce qui l'inquiétait. C'était plutôt la réaction de certains qui pouvait poser problème, quoique ils ne pouvaient pas faire grand chose en l'état actuel des choses. Dracos... On pouvait dire que le premier acte officiel de l'empereur Fabius ne serait pas oublié de sitôt ! Mais au moins prenait-il ses responsabilités...
Aaron en aurait bien ronronné d'aise si seulement un mouvement soudain dans la foule n'avait pas fait dresser d'un seul coup toutes ses défenses. Un imprévu ! Il détestait les imprévues ! Fidélité crissa dangereusement en sortant à demi de son fourreau mais le soldat eut la bonne idée de s'arrêter avant d'atteindre le roi. Il semblait épuisé mais alerte et la mâchoire d'Aaron se serra lorsqu'il entendit les mots glaçants. Une attaque... Le nord... Au plus mauvais moment. Pourquoi fallait-il donc que le nord intervienne tout le temps au plus mauvais moment ?
C'était la folie dans la salle. Dépassées, les lames noires lui jetaient des regards frénétiques en tentant de contenir la terreur des invités mais c'est à nouveau l'autorité royale qui parvint à ramener le calme. Tendu, il obtempéra rapidement lorsque l'empereur lui fit signe de se rapprocher et hocha la tête :
Bien sire"
La stratégie était maline, enfin quelque chose qu'il pouvait comprendre ! Sans daigner s'éloigner d'un seul pas de son royal protégé, il fit signe à deux lames qui s'approchèrent aussitôt pour recevoir ses ordres et détaler. Un calme relatif était revenu dans la salle mais on sentait la situation prête à éclater. Prudemment, il osa :
"Majesté... Je crois... Je pense que vous devriez leur parler encore."
Le pouvoir magique de l'autorité Kohan... Il aurait pu prendre la parole lui-même bien sur pour tenter de rassurer tout ces gens mais il était à peu près certain que cela n'aurait pas eu autant d'impact que si c'était Fabius lui-même qui s'y décidait. Le roi l'avait-il seulement entendu ? Il n'en démontra rien, laissant le commandant reprendre docilement sa faction à ses côtés tandis qu'au devant, les invités s'agitaient... |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Mar 28 Jan 2014 - 18:44 | |
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En compagnie de Valentine qui l’avait suivie, de façon surprenante d’ailleurs, elle s’était donc éloignée vers la fenêtre afin de prendre un peu d’air frais et surtout gagner en espace et en tranquillité, loin du reste de ces vautours. La princesse n’avait pas pensée que sa belle-cousine déciderait de l’accompagner en vérité… Après tout elle était bien plus proche de Fabius qu’elle et imaginait que le nouveau souverain aurait décidé de la garder près d’elle, ou bien qu’elle se serait gardée de laisser ses enfants seuls car après tout, certains nobles lui en voulait pour ce qu’avait fait son mari. Pourtant, loin de la repousser et toujours serviable, elle lui prêta son épaule pour la soutenir et une oreille pour ses peurs comme elle semblait avoir besoin d’en parler, tentant de la réconforter et de la rassurer de son mieux même si elle-même ne savait guère ce qu’elle pourrait dire à Nolan et Victoria… Pour les enfants, c’était encore plus dur que pour elle après tout, ils ne saisissaient pas encore pleinement les choses et avaient cruellement besoin de leur père. Non elle doutait que l’Empereur voulu la perte de Valentine, elle était même certaine que la duchesse serait confortée dans sa position jusqu’à ce que Nolan puisse devenir duc. Mais elle était également inquiète de ce que d’autres pouvaient faire et comploter et là ? Oui là il y avait véritablement un danger… mais cela elle n’en parla pas, n’ayant pas envie d’effrayer encore plus Valentine qui, malgré sa force de caractère était également une mère comme les autres.
Elle n’eut cependant guère l’occasion d’aller plus loin car ce fut à cet instant que Fabius reprit la parole, et si précédemment elle n’avait pas vraiment prêté attention à ses mots, elle le fit cette fois pleinement alors que l’énormité de ce qu’il disait la frappait de plein fouet. Muette, elle se mordit la lèvre devant cela. Il n’avait certes pas faux… mais les elfes ne les avait pas vraiment trahis si ? Il s’agissait de politique, tout comme eux-mêmes avaient parfois une bureaucratie lente… pouvait-on réellement les blâmer ? Mais au-delà de cela c’était ce que sous entendaient certains mots qui la laissait pantoise. Se détournant un instant de lui, elle regarda la foule qui grondait, certains maudissant tout bas, d’autres plus ouvertement… La suite lui fit froncer légèrement les sourcils, mais elle ne put, à sa propre tristesse, qu’acquiescer au fait qu’ils étaient soumis à bien trop d’aléas. Il était difficile de ne pas se laisser convaincre par ces mots, vraiment… ça avait tellement l’air logique, ça avait l’air d’être la plus simple évidence. Elle qui était si attachée au nord ne pouvait qu’être parfaitement d’accord avec le refus d’une alliance avec les vampires. Mais… mais s’allier avec les Alayiens ? Était-ce vraiment la meilleure chose à faire, même en cet instant ? Pouvait-on vraiment oublier les morts ? Le siège ? Le fait qu’ils haïssaient la magie et voulait la détruire ? Même si ils étaient des humains… il y avait encore tellement de choses qui les différenciaient et faisaient d’eux des étrangers. Des humains oui mais pas eux.
Mais de toute façon, il semblait que ce soit déjà joué. Il les avait fait entrer… avant même d’exposer son idée il les avait fait entré et avait tout préparé. Simple organisation de souverain ? Sans doute mais tout de même, pour quelque chose d’aussi retentissant… Nouveau sursaut cependant lorsqu’un soldat entra en trombe et que le couperet suivant tomba à son tour. Les nordistes ! Un sourire rayonnant éclaira un bref instant son visage, les larmes envahissant ses yeux. Le nord attaquait enfin, plus besoin de cette maudite alliance, les envahisseurs seraient réduits à Néant devant les murs elle en était certaine. C’était le nord après tout ! Ils ne pouvaient tomber ! Se tournant vers une figure encore austère de l’assemblée en ébullition, elle croisa le regard d’Emeril, ancien garde personnel de Gregorist et également son ancien prétendant à elle. Et son sourire s’effrita devant l’expression hostile qu’il dédiait à Fabius sans même tenter de le cacher. Quoi qu’y avait-il donc ? Pourquoi réagissait-il ainsi ? Ils avaient gagnés non ? Non semblait-il… Elle planta Valentine là sur le champ, poussant même quelques nobles sur son chemin pour venir s’accrocher au bras musclé du guerrier. Avec un sursaut de courage elle s’avança hors de la foule en observant Fabius, Emeril dans le dos semblant s’être déplacé avec lui.
« Majesté… » Elle tentait en vain de ne pas trembler « Le nord… est venu pour nous. Ils ont traversés le continent pour nous. Ils ont pris de nombreux risques ces dernières semaines pour nous, pour essayer de nous aider… Ils ont ramenés l’ordre dans les campagnes, ont empêchés ces envahisseurs » Elle désigna d’un geste éphémère les Alayiens présents « de s’approcher d’Aldaria, de Lyssa, d’Althaïa… et aujourd’hui ils versent leurs sangs pour nous en grand nombre. Et vous voudriez les trahir ? Des hommes qui se battent nuit et jour pour l’Empire, qui traquent nos ennemis jusque dans l’est lorsqu’il le faut ? » Elle était complètement folle de parler ainsi mais elle se le devait. Son souffle s’arrêta un bref instant quand elle sentie une main chaude et rugueuse sur son épaule. Emeril… « Ne pouvons-nous tenter de les arrêter ? Ne pouvons-nous tenter de ne plus verser de sang ? Vous… vous dites vouloir protéger la paix. Est-ce que vous comptez bâtir votre paix dans le sang de votre propre peuple ? La paix nécessiterait donc de sacrifier ces hommes ? Alors ce n’est pas la paix ! La paix n’a pas ce visage-là… je vous en prie… ne faites pas encore couler du sang, il doit y avoir un moyen de les arrêter…. »
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Sam 1 Fév 2014 - 14:35 | |
| Continuant de jouer sa comédie tant que les choses ne seraient pas encore vraiment officielles, Valentine suivit donc la jeune Morgane pour se confier à elle et se faire plaindre, lui faisant sûrement ressentir de la fierté d'être considérée comme la confidente d'une femme pourtant si pleine d'assurance et si confiante d'être elle-même. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire en attendant que sa limace d'amant se décide enfin à bouger ses fesses pour conclure leur plan... Mais qu'attendait ce sombre idiot pour faire d'elle l'impératrice ?! Une invitation royale ! La colère impatiente la faisait bouillir intérieurement et le frêle frémissement qu'elle pouvait laisser transparaître pouvait être aisément prit pour un frisson d'angoisse alors qu'elle sirotait son verre de champagne alors que les rires d'enfants dans un coin de la salle la rassurait du fait que les siens semblaient profiter sincèrement et spontanément de la signification première de cette fête.
En parlant de sa limace d'amant, le voilà qui prend parole... Haussant un sourcil de perplexité, elle se rapprocha un peu de l'estrade avec la jeune blonde, surprise de voir les Alayens dans la place : ainsi ce qu'elle avait prit pour une hypothèse se réalisait, il avait vraiment l'intention de s'allier avec les ennemis pour qu'une trêve paisible s'installe... Et au vu du comportement des sang-bleu, il était plus qu'évident que cela plaisait à bien peu de personne. Et elle ne put retenir un reniflement de mépris alors qu'elle pouvait voir la belle assurance de Fabius se fissurer alors qu'une estafette le prévenait que le nord arrivait pour attaquer les armées en place devant Gloria. Tiens tiens tiens, vraiment intéressant tout ça... Que ?! Poussant un petit cri de surprise, Valentine observa avec stupéfaction la petite souris de Logan se faire tigre et oser braver l'empereur en le suppliant de ne rien faire avant qu'il ne soit trop tard. Elle avait toujours été si elle-même, si douce et si réservée, si généreuse et soucieuse de tous... Comme en cet instant... Mais Fabius était déterminée, la duchesse le savait fort bien, depuis le temps qu'elle le « fréquentait », elle commençait à comprendre comment il fonctionnait et il était évident qu'il ne se laisserait pas attendrir par Morgane.
Cependant, elle espérait qu'il ne lui ferait pas de mal en guise de représailles devant une telle outrecuidance de sa part : cette innocence et cette naïveté, elle adorait se lisser les plumes en compagnie de la jeune femme. Bien que Valentine était convaincue que Logan serait enchanté de se débarrasser d'elle à présent qu'il avait des héritiers...
Posant son verre, la blonde alla se mettre aux côtés de Morgane et posa ses mains sur son épaule pour la presser doucement, tous croyant qu'elle soutenait la jeune femme mais son regard tranchant et glaciale plongé dans les yeux de Fabius le mettait aux défis de lui faire le moindre mal alors qu'elle la protégeait. |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Mar 4 Fév 2014 - 18:26 | |
| Un peu à l'écart du reste de la foule, à moins que ce ne soit tout simplement la foule qui préféra garder ses distances avec l'homme au faciès cruel, Logan leva les yeux vers son empereur lorsque ce dernier entama son petit discours d'investiture. La guerre, la politique, la religion même, des sujets parmi les plus prévisibles en vérité, mais derrière les mots se cachait de toute évidence une révélation plus importante. Cela se sentait aux intonations et à la gestuelle du prestigieux souverain, ainsi qu'aux murmures d'inquiétudes et aux protestations susurrées à demi-mot qui se multipliaient à mesure que l'évidence se faisait de plus en plus limpide aux yeux de tous. Grégorist voulait pactiser avec les elfes, leur offrant jusqu'à sa propre soeur dans une union que d'aucun qualifiaient comme une aberration. Grégorist voulait pactiser avec les vampires, ceux-là même qui avaient pris à l'Empire nombre de ses fils et de ses filles tout au long de trois ans de guerre. Des décisions particulièrement controversée alors quelle formidable manoeuvre de la part de son successeur que d'imposer sa marque en affichant clairement des positions radicalement opposées : pactiser avec les Alayiens. Et encore le nouvel empereur n'avait-il pas fait les choses à moitié, offrant l'hospitalité à une délégation d'émissaires étrangers pour appuyer encore, si tant est que cela fut nécessaire, l'inéluctabilité de sa décision. Assurément, pareille politique entraînerait son lot de remous à la cour, et Fabius pourrait ainsi faire d'une pierre deux coups : non seulement il s'assurait un allié solide et puissant dans la guerre contre les vampires, mais en plus pourrait-il étouffer dans l'oeuf les potentielles velléités de rébellion. Un grand règne débutait.
Car pour sa part, le Rat se moquait bien des croyances défendues par les uns ou les autres, après tout, le seul esprit véritablement digne de vénération n'était-il pas le sien ? Si s'allier aux Alayiens pouvait débloquer la situation d'Elena et accélérer son accession au titre, alors alliance avec les Alayiens il y aurait. Qu'avaient-ils à craindre après tout ? La colère d'esprits trop frileux pour intervenir dans ce plan matériel ? Les foudres de végétariens planqués dans leurs forêts ou de prédateurs qui les considéraient déjà comme du gibier ? Certainement pas, Fabius faisait le bon choix et cette évidence apparaîtrait bientôt aux yeux de tous.
Dommage que la cérémonie fut troublée par l'irruption d'un soldat venu annoncer une bien malheureuse initiative des nordiques, arrachant un soupir à Logan. Barbares primitifs et violents que ces individus-là. L'un de leurs représentants, Emile, Ermil, ou quelque chose dans ce goût là, sembla se détacher de la foule pour s'avancer vers le souverain, vraisemblablement pour s'excuser de ce malentendu. A sa grande surprise néanmoins, ce fut une voix féminine étrangement familière qui vint caresser les oreilles du Rat. Non, impossible, cela ne se pouvait pas. Un rictus étira ses lèvres l'espace d'un instant, comment avait-il pu penser que Morgane aurait pu...
Et pourtant si, l'ombre de sourire s'effaça aussi rapidement qu'elle s'était formée sur son visage tandis que ses yeux clairs pouvaient enfin se poser sur la fine silhouette de sa propre épouse, à peine visible aux côtés du grand balafré et critiquant ouvertement les décisions de son empereur. La surprise était telle qu'elle supplanta la colère dans l'esprit du Rat pendant quelques secondes, avant qu'enfin il ne parvienne à s'avancer à son tour d'un pas rapide vers cette pauvre petite sotte écervelée. Non mais franchement, pourquoi avait-il fallu qu'elle attende justement cet instant précis pour se trouver un brin de cran ?
Furieux, ses fins sourcils froncés sur son regard de glace aux reflets meurtriers, les traits de son visage figés dans la plus intense colère, Logan fendit la foule pour rejoindre la gentille, mais incroyablement stupide, Morgane. Il fut devancé en cela par la sublime silhouette d'une Valentine un peu trop compatissante à son goût mais n'en ralentit pas pour autant sa marche furibonde. Ignorant la blonde aux courbes fatales, le Rat referma l'étau de ses doigts sur le bras délicat de son épouse, défiant du regard le nordique qui l'avait accompagnée d'intervenir. Non mais qu'espérait-il ce Moril ? C'était encore Logan l'époux bafoué et ridiculisé ici, et il avait donc certainement bien plus que lui droit d'intervenir si cela lui en convenait. Sifflante et venimeuse, la voix du Rat se fit murmure tandis qu'il s'adressait à son imbécile de femme :
« Non mais à quoi tu joues, là ? »
Ses doigts se resserrèrent imperceptiblement, accentuant discrètement la pression qu'il exerçait sur elle tandis qu'il poursuivit :
« Tu veux vraiment nous faire pendre, ma parole. C'est à l'empereur que tu parles, petite sotte. »
Gardant Morgane fermement empoignée, Logan se ravisa brutalement pour se tourner face à l'empereur, se gardant bien de lever les yeux sur l'illustre personnalité et au contraire ployant le torse pour s'incliner, entraînant son épouse à l'imiter avec une torsion de ses doigts serrés. Sa voix perdit son venin pour se faire mielleuse tandis qu'il haussait le ton pour s'adresser au roi :
« Pardonnez mon épouse, Majesté, le vin lui est de toute évidence monté à l'esprit avec bien plus de virulence qu'elle ne l'aurait cru. Je ferais en sorte qu'elle ne vous importune plus. »
Et ce disant, il tira la gracile jeune femme vers lui pour l'éloigner et lui faire regagner le rang, non sans expédier un regard mauvais en direction du nordique qui l'avait très certainement encouragée dans ce petit numéro de révolutionnaire miniature. Que Morgane se ridiculise, le Rat s'en moquait bien, mais les agissements de son épouse rejailliraient forcément sur lui et de cela il ne pouvait être question. Surtout pas alors que le duché tant convoité lui tendait les bras. |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Ven 7 Fév 2014 - 17:42 | |
| Enfin il l’avait fait, finalement ce n’était pas un coup de poker pour faire sortir du rang les traitres ou les défaitistes. L’empereur venait d’abdiquer face à l’envahisseur, la langue de bois ne prenait pas avec le jeune capitaine, et ce qu’il voyait le désolait profondément. Mais la réaction de la population le réconforta, du moins pendant un temps relativement court. Au début ils semblaient vouloir ne pas se laisser faire, combattre les Alayiens et les bouter hors du continent, mais les lames noires et l’Empereur demandèrent le silence par des moyens différents pas forcement acceptable. Même pour des gens de cette espèce. Ils cherchaient à ramener l’ordre en molestant la population, certains avaient même sortis leurs épées… Spectacle affligeant, et très loin de l’image dite civilisée qu’ils étaient censés représenter. Pour ceux-là, Matis n’eut aucun remord à employer la manière forte pour leur enlever leurs armes et les rendre moins inoffensif. Mais il n’appréciait pas les méthodes, jamais cela n’aurait se passer ainsi, jamais l’Empereur n’aurait du faire cela de cette manière. Il venait à peine d’arriver au pouvoir, et déjà Matis ne pouvait pas le supporter, c’était bien mal parti.
Mais rapidement ils se laissèrent mené comme des moutons, c’était à la baguette qu’il les menait, il aurait pu en faire ce qu’il voulait. Dans l’état où ils étaient, ils auraient sautés d’un pont en beuglant « bhéé » tel l’animal. Ceux qui se voulaient révoltés il n’y avait pas un instant se montrait doux et attentionnés. Ceux qui se voulaient révolutionnaire et combatif s’écrasait devant les Lames Noires et leur Maître. Il n’y avait donc pas un seul de ces pecnots capable de questionner intelligemment ? Il fallait que croire que oui puisque l’un d’entre eux tenta sa chance. Matis ne le connaissait pas, mais ses questions étaient pleines de sens. Les réponses de l’Empereur, sur un plan stratégique militaire l’était un peu moins. Et il se convenait de ces réponses en plus ? Il venait clairement de montrer que l’ennemi faiblissait et puis plus rien ? Ah si, il fallait faire copain copain avec eux, leur ouvrir grand les portes et les bras.
Des clous !
Mais il n’eut pas le temps d’aller plus loin dans sa réflexion, car déjà l’ennemi entrait dans la pièce. Quand ils franchirent la porte, le sang lui monta à la tête et il porta machinalement ses mains à ses épées, mais il fut effaré du silence de mort qui régnait dans la salle. Personne ne bougeait plus, tous se taisait, Matis lui, ruminait sa colère envers ses supérieurs, envers les Nobles, même s’il en était, et envers l’Empereur. Il était maintenant hors de question de se laisser faire, totalement hors de question même. Il n’avait pas conduit ses hommes à la mort pour rien, il n’avait pas risqué sa vie pendant douze ans pour obtenir ce résultat-là ! Ho ça non… Ces Alayiens ne partiraient pas d’ici vivant. C’était impossible à concevoir.
Il se rapprocha de son lieutenant et lui murmura quelques mots à l’oreille, peut lui importait si Aaron le voyait, il se fichait bien de ce planqué.
Que les hommes se rassemblent par petit groupe, à la première occasion nous partons de cette mascarade et nous faisons quelque chose contre les Touristes. Qu’ils restent calme pour le moment, je viendrais leur parler tout à l’heure. Je craignais ce moment, mais il ne me reste plus d’autre choix.
Les ordres du commandement sont maintenant soumis à caution et ne devront plus être exécuté tant qu’ils serviront les intérêts des Alayiens.
Le lieutenant opina du chef, il ne posa pas de question, ce n’était pas le moment, puis il partit donner les ordres du capitaine. Et déjà, les petits groupes se formaient, qu’importe que les lames pensent quelque chose, ils n’auraient pas le temps de comprendre ce qui allait se passer, et tous étaient occupé par les Alayiens, pas par les mouvements des soldats qui n’avaient eu aucun regard amical pour les invités de la réception, et encore moins pour les nouveaux entrants.
Mais tout n’était pas perdu, un soldat entra en courant et indiqua que le nord venait d’attaquer les Alayiens par derrière. C’était là sa chance de faire quelque chose de fou, mais quelque chose qui lui permettrait de sauver ces hommes de ce traquenard, et si l’Empereur comptait faire ce qu’il venait de dire, ils devraient combattre le nord. C’était hors de question. Alors il s’approcha d’Aaron et de l’Empereur, tandis que celui-ci donnait ses ordres. Pour marquer le coup il n’observait pas les Alayiens, et ne leva pas ses mains de ses armes. Qu’ils s’offusquent juste pour rire, et Matis leur ferait goûter l’acier impérial d’Elena. Sûr qu’ils s’en souviendraient jusqu’à la fin.
Alors il se rapprocha, écouta la plainte de Dame Morgane, et la reprise de son Mari. Une raison supplémentaire de ne pas supporter cet homme, ni aucun des trois autres d’ailleurs. Profitant de cet instant de confusion pour que l’Empereur donne des ordres pour se séparer de lui le plus rapidement possible, il saisit sa chance.
Empereur, quels sont vos ordres ? Mon unité se trouve sur le mur et je pense plus servir sur ce dernier qu’ici. Les Lames Noires sont plus indiquer pour vous protéger que de simple soldat.
Qui ne tentait rien n’avait rien, et qu’importe s’il se faisait reprendre, à la première occasion il rejoindrait les véritables soldats de l’Empire. Ceux qui crevaient dehors pour un peuple qui les avaient déjà abandonnés en partie. C’était du moins vrai pour la classe dirigeante.
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Lun 10 Fév 2014 - 20:43 | |
| A peine les deux lames noires partaient-elles accomplir leur devoir, que Fabius reportait son attention sur l’assemblée. Celle-ci était très étrange. On sentait qu’il y avait de l’orage dans l’air, mais il était comme contenu, maintenu par la chape d’autorité de l’Empereur. Un Empereur dont le nord venait de contester la suprématie. Sans s’en rendre compte, certes, mais le résultat était le même. De symbole intouchable de l’autorité impériale, il était redevenu simple mortel. Ce qui était pour le moins problématique. Car les nobles de l’Empire n’avaient rien d’adorables peluches : des serpents à sonnette, tous autant qu’ils fussent.
Allaient-ils frapper ? Aussi simplement que ça ? Un règne d’à peine une heure ou deux ? Probablement le plus court de l’histoire, et elle était longue. Mais le Borgne en doutait. Les lames noires étaient des adversaires coriaces. Et cet attroupement de fanfreluche, de corset et de culotte n’avait aucun moyen de le contester. Si ce n’était le plus dangereux de tous. La famille. C’était le moment idéal pour un Kohan de s’emparer du pouvoir. Pas par la force, mais par les mots. En convainquant les nobles, bourgeois, courtisans et autres marchands. En d’autres termes, en ralliant tout ceux disposant du pouvoir réel.
Esmelda n’aurait pas hésitée. Ni Korentin d’ailleurs. Mais ils ne pouvaient rien faire, le Dracos soit loué. Les deux autres gênes, Logan et Valentine n’avaient pas les bonnes cartes en main. L’un n’était dans la famille par adoption, ce que personne ne lui permettait d’oublier. L’autre avait l’un des pires criminels de l’histoire (Fabius s’en était assuré) comme époux. Là encore : hors jeu. Non, même si la situation était grave, elle n’était pas hors de contrôle. Il suffisait à présent au Borgne de reprendre le contrôle des opérations. Difficile mais pas impossible. Il en avait vu d’autres.
Et puis, après tout, rien ne se déroulait jamais comme prévu. Même les plans les plus parfaits.
Alors qu’ils s’apprêtait à reprendre la parole, le conseil d’Aaron n’étant pas tombé dans l’oreille d’un sourd, une inconnue bouleversa ses plans. Des plans qu’il venait pourtant de tout juste remettre à jour. Mais qui aurait pu prévoir l’intervention de Morgane ? Cette idi… pardon, cette pauvre fille naïve et franchement pas dégourdie ? Une surprise, une de plus. Il commençait à en avoir vraiment par-dessus la tête de tous ces imprévus. Sa belle cérémonie d’investiture, aussi orchestrée que la plus parfaite des horloges, volant aux éclats à cause d’imbéciles.
"Bien, bien, bien. Inutile de pleurer sur le lait renversé. Que faire à présent ? Que faire ? Voyons ce qu’elle a dire."
L’Empereur écouta donc le plaidoyer larmoyant de son sujet. Un aspect du pouvoir dont il se serait bien passé. Korentin était beaucoup plus doué que lui pour ces choses-là. Une paix sans sang ni sacrifice. Par tous ces fichus esprits, mais quelle éducation avait-elle reçue ? Pas celle des femmes de la maison Kohan, car même Esmelda était plus informée que ça des choses du monde. Son union avec Logan ne lui avait-elle rien apprit du sacrifice ? Le plus désolant étant l’auditoire. Tous affichait une mine désolée et émue de circonstance. Sauf les quelqu’uns suffisamment naïf pour y croire. Ceux-là Fabius mémorisa leurs visages. Il faudrait qu‘il les surveille de près. Comme cette chère Morgane.
"A moins que je ne l’exécute, tout simplement. C’est un crime de lèse-majesté, non ? Et puis, Logan n’en a plus besoin. Une idiote de moins sur le continent, c’est toujours ça de pris. "
Malheureusement, Valentine semblait tenir plus que de raison à son animal de compagnie. Le message était clair, et déjà qu’elle devait être très énervée de ne pas être nommée Impératrice sur le champ (la patience n’ayant jamais figurée parmi ses vertus) Fabius préférait ne pas se l’aliéner complètement. Cela pouvait être dangereux que d’avoir pareille ennemie. Et surtout, ce serait un véritable gâchis tant elle était experte… en bien des domaines.
Puis vint Logan, qui contrairement aux deux autres, prit au moins la peine de suivre le protocole et de faire preuve d’un brin d’humilité. Surtout vu les circonstances. Enfin quelqu’un de censé. Mais les femmes n’ayant jamais été des créatures particulièrement raisonnables, cela n’avait, au fond, rien d’étonnant. Quant aux suppliques du Rat, elles étaient hors de propos. L’affaire était allée trop loin, et le monarque se devait de réagir. Toute autre réaction serait une preuve de faiblesse. Déjà un plan se formait dans son esprit tortueux, qui lui permettrait de remettre Morgane à sa place, de récupérer la noblesse et d’asseoir à nouveau son autorité.
Attendez.
Aucun nom, aucun titre. C’était un ordre. La fermeté dans la voix ne laissait aucun doute. A personne. Il jeta un bref regard à Aaron pour lui signifier de s’occuper de cet incompétent de capitaine. Venir lui adresser la parole à un tel moment… Certes, c’était un militaire, mais tout de même, un peu de tact n’avait jamais tué personne. Laissant cette affaire de côté pour le moment, il reporta son attention sur le couple princier, qui demeurait figé sur place.
Je comprends, Morgane, oui, je comprends votre ressentiment, votre ardent désir de paix.
Une telle déclaration lui attira l’attention de tout le monde, particulièrement des alayiens, qui devenaient pâles, mais restaient dignes. Quant aux nobles, certains ne purent cacher leur surprise. Leur Empereur était-il donc aussi naïf ? Ils n’en croyaient pas leur chance. D’autres, plus chevronnés, attendaient la suite. Sachant qu’il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Deux armées frères s’affrontent pour des raisons qui ne sont plus. Des hommes meurent pour rien. C’est un gâchis et c’est une tragédie. Mais pouvons-nous nous interposer entre deux forces aussi considérables ? Empêcher la bataille alors qu’elle a déjà commencée ? Je ne pense pas, le seul moyen d’épargner des vies et de faire en sorte que l’affrontement s’achève très vite. C’est-à-dire en apportant notre soutien à l’un des deux camps.
Chose que l’Empire était déjà en train de faire. Havard n’était pas un idiot et lorsqu’il comprendrait le rapport de force, il se replierait sans tarder.
Cependant, ma cousine, Morgane, pense différemment. Ce faisant elle remet en cause mon analyse et donc mon autorité.
Son ton s’était fait sec et son œil unique, plus dur encore qu’à l’accoutumée, s’attarda sur la femme. Un temps passa, en orateur avisé, le monarque séduisait et captivait son auditoire. En cela, il était certes appuyé par son totem.
Vous pouvez donner votre avis. Je n’ai rien contre, bien au contraire. Mais une fois ma décision prise. Comprenez ceci : elle est absolue. Et la discuter revient à commettre une trahison.
Ce n’était ni plus ni moins que la position des différents empereurs s’étant succédé au pouvoir. Mais visiblement, il fallait remettre les choses au clair. Le temps était comme suspendu à ses lèvres, tout comme le sort de l’impertinente.
Mais il s’agit de ma famille et en ce jour de couronnement, je suis d’humeur magnanime. Plus encore, et comme je l’ai dis, je comprends sans peine une telle réaction. Nulle doute que chacun d’entre vous pense exactement la même chose.
Bonne blague.
Alors j’appelle des volontaires ! Que ceux qui veulent mettre fin à cette guerre s’avance ! Il leur sera remit un drapeau blanc et ils auront pour ordre d’empêcher ce carnage !
Personne ne s’avança. Personne n’était fou. Personne n’avait particulièrement envie de mourir. Portant son regard sur Morgane, qui était bien la seule volontaire, il ajouta.
J’ai peur qu’il ne vous faille vous salir, noble dame. Quoique… Votre père serait affligé de votre trépas.
En d’autres termes : il lui déclarerait la guerre. Et Fabius n’avait pas besoin de ça. Sans compter qu’il devait épargner sa cousine pour Valentine et Logan. L’attention du monarque se posa donc sur l’homme non loin d’elle. L’hostilité qu’il lui dédiait et le lien entre les deux ne lui avait pas échappé. Il en ignorait la nature, mais il disposait là d’un levier qu’il n’allait pas laissé s’échapper.
Messire, vous êtes du nord, il me semble ? Relevez-vous le défi ? Au nom de Dame Morgane et de ses idéaux ? Allez, mon brave, allez répandre la paix !
Impassible en apparence, l’Empereur s’amusait comme un petit fou. Châtier ses ennemis, voilà un rôle beaucoup plus intéressant et qu’il incarnait bien volontiers. Un drapeau blanc lui fut amené, mais alors que le nordique tournait les talons, Fabius ajouta d’une voix faussement peinée.
Ah ! J’oubliais. « Ni sang, ni sacrifice ». Les désirs d’une Dame se doivent d’être comblés, ne croyez-vous pas ? Laissez-donc votre épée ici. Vous n’en n’aurez pas besoin.
L’homme sortit donc sous le regard d’une foule qui cachait un peu trop mal son amusement. Fabius, lui, n’avait même pas bougé de son trône. Et c’est toujours assis sur celui-ci qu’il appela sa cousine à venir à lui. Lorsqu’elle fut tout près, il se leva et l’enlaça, comme pour signifier une réconciliation. Mais les paroles qui lui murmura dans le creux de l’oreille étaient toutes autres.
Vous avez le choix : vous pouvez me haïr ou apprendre de vos erreurs. Mais quel qu’il soit… Ne me contestez plus jamais en public. Au prochain écart, votre tête tombera à vos pieds avant même que vous n’ayez achevée votre phrase. Est-ce clair ?
Les deux mains posés sur ses joues, la regardant bien dans les yeux, il lui sourit, puis l’embrassa sur le front. Un royal pardon, en somme. La congédiant, il écarta grand les bras comme pour enlacer la foule elle-même, puis il annonça d’une voix forte :
Mes amis ! Mes frères ! Des siècles que nous demeurons et que les vagues se brisent sans entamer la roche ! Patientez avec moi ! Bientôt la nouvelle nous parviendra, la même qu’à chaque fois qu’une crise éclate, la même à chaque fois que nous sommes défiés !.. L’Empire a vaincu !
Pas de vivats, certes, mais après qu’il ait fermement défendu son autorité, ce petit discours était le bienvenu, et la plupart des convives se détendirent. Ils se mirent à parler entre eux, attendant le verdict. Fabius profita de cet intermède pour faire venir Mathis Falkire.
Je ne sais pas à quoi vous jouer capitaine. Si vous êtes assoiffé de sang au point de renier votre devoir pour aller le faire couler, ou si vous êtes tellement lâche que vous attendez la moindre occasion pour prendre la poudre d’escampette… Cela étant dit, la prochaine fois que vous sortez de votre rôle à un moment aussi critique. Ce sera votre tête au bout d’une pique. Reprenez votre poste.
Ceci étant fait, il fit signe à Aaron de rapprocher son oreille près de sa bouche. Puis il lui murmura.
Je me doute que vous le faite déjà, mais gardez à l’œil cet énergumène. A la moindre suspicion, n’hésitez pas et balancez-moi tout ça au cachot.
Déjà à moitié paranoïaque. Pour ne pas dire totalement. Fabius n’aimait guère quand quelqu’un sortait des clous. Tout ceux qui ne dansaient pas dans la paume de sa main étaient donc suspects. |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Mar 11 Fév 2014 - 18:59 | |
| La situation était tendue. Tout pouvait basculer à tout moment et ce qui lui déplaisait particulièrement c'était le fait qu'il ne s'agissait pas là d'un combat en bonne et due forme mais bel et bien de diplomatie. Ou plutôt de duel de charisme car celui ou celle qui parviendrait à retourner la foule à son avantage pourrait très bien s'adjuger le trône là maintenant, tout de suite. Oh bien sur les Lames Noires résisteraient avec le fanatisme qui les caractérisaient mais le danger restait réel et même si les soutiens de Fabius l'emportaient le bain de sang serait des plus désagréables. Il fallait espérer que personne ne profiterait de cette occasion en or, ou bien que le roi permettrait qu'on lui coupe l'herbe sous le pied si c'était le cas, voir autre chose... Aaron en était là de ses pensées et se rassurait peu à peu en se disant qu'il n'y avait pas de véritable opposant dangereux dans la salle lorsqu'on le détrompa d'une étrange façon. Morgane Kohan ? Si il s'était attendu à cela...
La main du vieux garde se crispa sur le pommeau de son épée tandis que la voix fluette de la jeune femme s'élevait dans la salle. Courageuse, ça il ne pouvait le nier... Mais dracos savait qu'elle le mettait dans une sale situation ! En entrant ainsi directement en opposition avec le roi elle se mettait en tort et pour peu que celui-ci lui ordonne de la faire arrêter, ou même pire, Aaron n'aurait qu'à obtempérer. Une ombre furtive passa dans ses prunelles à cette pensée. En avait-il envie ? Certainement pas, l'idée de s'en prendre à un Kohan, et à une si frèle jeune femme par dessus le marché n'était pas des plus agréables. Le ferait-il ? Bien sur. Les ordres étaient les ordres. Elle était responsable de ses propos et ne pourrait que les assumer si l'empereur décidait qu'elle méritait un châtiment. A moins qu'il ne décide de tenir son mari pour responsable ? C'était légitime après tout ! Voilà une opportunité qui lui plaisait déjà beaucoup plus comme le prouva le regard furtif mais plein d'espoir qu'il posa sur le prince Logan. Ah le faire couiner avec la bénédiction du roi.. .Doux rêve que celui là.
« Pardonnez mon épouse, Majesté, le vin lui est de toute évidence monté à l'esprit avec bien plus de virulence qu'elle ne l'aurait cru. Je ferais en sorte qu'elle ne vous importune plus. »
Bon d'accord, cela n'avait été qu'un rêve... Le commandant ne pu cependant s'empêcher de se renfrogner quelque peu en voyant la façon dont le prince sauva in extremis la situation. Il n'était pas certain que cela suffise mais même si ce n'était le cas il y avait peu de chance qu'on lui donne l'autorisation de secouer un peu cette petite nature. Et l'autre andouille de capitaine qui s'en mêlait ! Cette fois il dépassait les bornes comme le prouva le crissement de Fidélité qu'il venait de tirer à demi de son fourreau. La tension déjà bien lourde fit un nouveau bond d'intensité lorsque toutes les lames noires imitèrent le geste de leur chef, certains tirant même l'épée tout à fait. La voix seule de l'empereur vint figer les gestes belliqueux avant qu'ils n'atteignent tous le point de non retour.
"Attendez."
Il tourna à demi la tête avant de comprendre que l'on ne s'adressait pas à lui, Fabius ne semblait même pas avoir remarqué tout ceci ou s'en désintéressait tout à fait sans daigner accorder sa royale attention à Falkire. Morgane par contre en prit pour son grade et de façon fort adroite, presque élégante en réalité... Décidémment il avait cela dans le sang mais pouvait-on vraiment s'en étonner ? Il était à sa juste place au contraire du capitaine qui recevait enfin sa réponse et qui se voyait refuser l'autorisation de quitter les lieux, encore heureux tiens ! Aaron n'en revenait pas de tant d'insolence et c'est le visage fermé qu'il recueillit les ordres impériaux.
"A vos ordres."
Et avec plaisir surtout... Si il n'aimait pas Logan il devait bien avouer qu'il appréciait encore moins l'énergumène qu'il avait découvert ce jour. Aussi désagréable qu'il soit le prince était prince justement et donc en droit de se comporter comme un petit coq mais si il y avait une chose qu'Aaron n'appréciait pas c'était bien le fait de ne savoir rester à sa place. Sur un geste du commandant deux lames qui se trouvaient non loin d'approchèrent afin de flanquer le trône et permettre à leur chef de s'éloigner de quelques pas. Il n'aimait pas quitter sa faction même pour quelques secondes, mais il y avait des moments où cela s'imposait, comme par exemple lorsque l'autorité semblait sur le point d'être bafouée, et c'était le cas. Aaron avait trop d'expérience pour ne pas s'en apercevoir tandis qu'il marchait tout droit vers le capitaine Falkire. Sa voix s'éleva à peine lorsqu'il s'adressa à lui mais elle n'aurait pu être plus glaciale :
"Je vais être bref officier. Une fois votre service terminé vous resterez consigné dans vos quartiers en attendant que j'ai eu un entretien avec vos supérieurs. En attendant je ne veux plus vous entendre, ou vous aurez à en répondre à mon épée. Je mangeais les blanc-bec de votre genre au petit déjeuner alors même que vous étiez dans vos langes. Reprenez votre faction, en silence."
Il n'avait pas l'intention de tolérer la moindre réponse et il le démontra en se tournant vers les hommes aux alentours :
"A vos postes, avant que je ne vous colle tous au trou."
Ou comment prouver par là qu'il connaissait parfaitement le langage familier des vieux briscards et qu'il n'était certainement pas un soldat d'apparat. Falkire pouvait le sous estimer si il était assez bête pour cela mais la plupart des hommes présents n'ignoraient rien de la légende de l'ombre royale. D'un geste établit d'avance il donna l'ordre de faire entrer d'autres lames noires et un nouveau contingent d'une vingtaine d'hommes pénétra presque aussitôt dans la salle. Le message était clair, Aaron ne tolérerait aucun écart de la part des soldats de Falkire...
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Dim 16 Fév 2014 - 12:01 | |
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Attendre ? Ah mais elle n’avait pas l’intention de bouger du tout ! C’était d’ailleurs pour ça qu’elle résistait à Logan et tordait son frêle bras, pour éviter qu’il ne la traîne ailleurs. Si son veule de mari voulait jouer les mignons qu’il le fasse mais elle ne voulait pas bouger avant d’avoir eu une réponse. Quel roi était-ce, qui ordonnait le sacrifice de son peuple au profit d’inconnu n’ayant commis que des exactions envers eux ? Non vraiment… ça ce n’était pas le comportement d’un roi. Korentin n’agirait jamais comme ça. Non il ne comprenait pas, il ne pouvait rien comprendre, pas avec un cœur pourri comme le sien ! Tout ce que Esmelda lui avait dit prenait son sens, de plus en plus d’ailleurs… quand on le voyait agir comme ça envers son peuple, ne pouvait-on faire autrement que douter de la crédibilité des accusations à l’égard de Korentin ? Bien sûr que si. Elle n’avait pas voulu accuser Fabius à tort jusque-là, mais c’était finit, tout ça venait de la vacciner définitivement contre tout ce qui pourrait venir de lui. Il mentait. Il tordait la réalité, même une néophyte dans son genre pouvait bien voir qu’il aurait suffi que les troupes de Gloria soutiennent le nord pour qu’ils écrasent l’armée Alayienne aux portes de la ville. Les Alayiens n’étaient pas invincibles, ils n’étaient pas sans fin non plus. On pouvait en venir à bout. Mais pactiser avec eux ? Leur offrir l’empire sur un plateau ! C’était une trahison. Oui Fabius était un traître. Envers l’Empire, envers son peuple ! « Et bien soit, j’irais » claqua-t-elle sèchement à l’insulte qu’on lui lançait sous couvert de compréhension. Cet homme ne méritait pas de s’appeler Kohan.
Il ne méritait pas le trône et plus encore, il ne méritait absolument aucune affection ou aucun respect de sa part. Son père comprendrait très bien qu’elle tente de faire ce qui était normalement le travail de l’empereur puisque celui-ci n’avait pas le bon goût de le faire lui-même. Le reste ne la convainquis que davantage. De fait, que Fabius ne reconnaisse pas Emeril alors que celui-ci était le garde du corps de Gregorist, l’ayant surveillé pendant longtemps et lui dédiant depuis des années une méfiance et une suspicion grandissante semblait relativement étrange, compte tenu de sa dangerosité… mais cela n’était pas de son ressort à elle. Sentant le poids rassurant quitter ses épaules, elle se mordilla la lèvre et jeta un regard suppliant à Valentine. Valentine ! Une vraie impératrice elle, elle était certaine qu’elle avait au moins une alliée en ces lieux, en dehors d’Emeril. Elle avait été surprise de la voir tenter de la défendre, la soutenir, mais ne pouvait-elle intervenir ? Elle en avait le pouvoir ! Tous les hommes pliaient devant elle, elle pouvait gagner le cœur de tous ceux présents, elle pouvait apparaître comme un esprit sur ce champ de bataille, elle était certaine que tous les hommes cesseraient de se battre pour l’admirer et lui plaire… ne pouvait-elle l’aider ? Elle n’eut pas le temps d’obtenir une réponse que le vil personnage qu’était Fabius s’approchait d’elle… et elle aurait préféré embrasser Logan mille fois que de le laisser la toucher en cet instant. Se crispant au contact, elle lui lança un regard plein de larmes mais également de défi, et respira lentement pour se contraindre à ne pas trembler de nouveau. Le laissant parler, et parler, et parler encore… elle n’entendait plus rien, plus rien qu’un venin odieux dans ses oreilles et s’avança à nouveau, décidée à le gifler. Une bonne gifle retentissante, comme à un enfant, de quoi au moins l’humilier un peu si elle devait en mourir.
Elle n’eut pas l’occasion d’effectuer le moindre geste. D’abord parce qu’un nouveau contingent de lames noires arriva à cet instant, prenant les places qu’on leur avait assigné, mais également parce que, à peine la porte refermée, celle-ci se rouvrait avec un fracas de tous les diables pour laisser à nouveau passer Emeril. Comme elle l’avait craint, il n’avait quitté la salle et son épée d’emprunt que pour retrouver celle qui lui était aussi fidèle qu’une amante. Elle l’avait déjà vu, voilà bien longtemps, une seule fois hors de son fourreau car il ne l’utilisait pas souvent, sachant bien quelle pouvoir elle possédait lorsqu’elle concentrait la magie. Mais cette fois-là avait été magistrale… comme en cet instant. Elle flamboyait de tous ses feux, dégageant une magie vibrante de puissance et de violence. Les flammes qu’elles dégageaient, impossibles à éteindre si ce n’était pas la volonté de la lame ou d’une autre puissance légendaire égale à elle, s’étendaient comme des tendrons vers les lames noires qui tentaient de lui barrer le chemin alors qu’il les gardait à distance, ou taillait ceux qui approchaient trop près. Elle-même prit peur en voyant son regard, plaquant une main sur sa bouche elle se détourna, poussant légèrement Logan avant de l’attraper le plus fermement qu’elle le pouvait, de même que Valentine, et qu’elles les tirait loin de Fabius sur lequel marchait le nordique d’un pas militaire, égaillant la foule des courtisans et des nobles. Jusqu’à ce qu’il rencontre la lame d’Aaron.
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Mar 18 Fév 2014 - 14:11 | |
| Une bouffée de parfum rance, mélange entre du guano faisandé depuis des semaines et d'une multitude de rats crevés, le tout recouvert par une odeur de fleurs, sûrement dans le vain espoir de caché la puanteur, Valentine eut un haut le cœur ainsi qu'un air de pur dégoût lorsque l'époux de Morgane l'attrapa brutalement pour l'attirer à lui, ses doigts blancs aux ongles noires de crasse. Mon dieu, le père de la demoiselle avait vraiment eu un souci le jour où il l'a uni à cet animal, à cette charogne puante... Quoiqu'il en soit, voilà que Logan l'immobilisa et la fit se taire avant de reculer avec humilité, la blonde sentant parfaitement la petite souris fulminer d'une colère foudroyante : le jour où elle aurait des griffes cela sera des plus amusants à regarder. Cependant, elle fut grandement soulagée quand son amant reçut son message, faisant son théâtre sur scène pour discréditer la petite blonde sans pour autant la faire tuer...
Bien, il avait comprit qu'elle pouvait être très dangereuse s'il continuait ses petits coups stupides parce qu'elle était déjà suffisamment en fureur comme cela à cause de sa lenteur. Il l'avait déjà vu furieuse mais pas encore contre lui, il avait vu quelle veuve noire elle était quand on l'énervait et les morts étranges avaient toujours tendance à arriver, aussi il ne valait mieux pas pour sa carcasse qu'il la défie encore plus... Hochant brièvement la tête pour le remercier de mauvaise grâce d'avoir épargné sa suivante de cousine en croisant son regard, elle ne put cependant pas s'empêcher de sursauter violemment en entendant la porte claquer violemment contre le mur, une vague de magie brûlante mettant le feu aux tentures alors que les courtisans reculaient pendant que certaines dames poussaient des cris de détresse en retroussant leurs jupons que quelques flammes léchaient avec gourmandise.
Ce con allait mettre le feu dans la salle !
Angoissée et serrant ses doigts autour de ceux de Morgane, elle courut à sa suite pour trouver refuge à l'autre bout de la salle, transpirant la peur et l'incertitude alors qu'elle guettait qu'aucune flamme ne venait mordre ses robes.
« Les enfants... Morgane, où sont les enfants ?! »
Le visage crayeux de terreur alors qu'elle regardait la blonde avec détresse, elle fit ce que chacun attendait de la mère qu'elle était censée incarnée et se détacha de son « amie » pour chercher les enfants, bousculant tout le monde alors que seule la peur de perdre Victoria la motivait à défier l'ennemi et les gens qui couraient en tout sens avec panique.
« Victoria ! Nolan ! Répondez ! »
Finalement ce n'était pas une bonne idée d'avoir emmené les enfants à cette fête... |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Jeu 20 Fév 2014 - 17:03 | |
| Le Rat n'avait à cet instant qu'une envie, un unique désir : rejoindre le rang et faire oublier aussi rapidement que possible la conduite éhontée de son épouse. Une bonne paire de claques, voila bien la récompense qu'il aurait eu envie de lui distribuer pour s'être montrée aussi effrontée, mais pour s'y être déjà risqué par le passé, il savait que ce genre de traitements n'était à lui réserver qu'en dernier recours. A cause des marques, évidemment, et l'excuse de la maladresse des blondes ne pouvait pas être indéfiniment rabattue sans éveiller les soupçons. Pourtant, elle aurait droit à son châtiment, aussi sûr que Korentin ne quitterait ses geôles que pour se faire exécuter. Elle le savait certainement aussi bien que lui, Logan pouvait déployer des trésors d'imagination pour lui faire amèrement regretter son geste. Hakon et Valen, tels étaient les noms de ses meilleures armes contre elle, restait à déterminer comment il leur ferait payer l'impertinence de leur mère.
Il s'immobilisa toutefois lorsque, faisant taire tous les commentaires chuchotés qui secouaient l'assemblée, la voix de l'empereur s'éleva pour les sommer d'attendre. Un frisson lui parcourut l'échine tandis qu'ils s'immobilisaient pour lever les yeux sur le souverain. Evidemment, c'eut été trop beau que de croire qu'il en resterait là, son règne venait à peine de débuter, Morgane devait servir d'exemple pour éviter de donner à d'autres l'idée de contester. Fort heureusement, Fabius concéda à épargner l'épouse du Rat, laquelle pouvait encore servir pour éviter la rébellion du vieux Darius, et en dépit de l'ultime affront que posait le demoiselle, offrit de sacrifier le nordique qui l'avait discrètement appuyée, et probablement même encouragée. Excellente idée que voila, et la grimace contrariée qui déformait les traits du futur duc d'Elena se mua bientôt en un sourire sadique. Relâchant son emprise sur la jeune femme, Logan la suivit du regard tandis qu'il s'avançait à la rencontre de son souverain pour le pardon officiel. A son retour auprès de lui, il laissa tomber un sombre murmure :
« Le seul endroit où tu iras, petite idiote, ce sont nos appartements. Et n'espère pas en ressortir avant un long moment... »
Dut-il l'enfermer à double-tour dans la penderie, elle n'en bougerait certainement pas avant d'être revenue à plus acceptable comportement, comme par exemple, se tenir discrète et fermer son clapet. D'ailleurs, l'idée même de l'enfermer quelques heures dans une malle ou une armoire pourrait certainement le lui faire comprendre, et sans laisser de traces encore bien.
Logan fut toutefois arraché à ces plaisantes perspectives par l'irruption brutale du nordique, de retour dans la grande salle d'audience. Avait-il donc déjà exaucé le souhait de son empereur ? Pas vraiment en vérité, d'autant que le cas échéant, il ne serait tout simplement jamais revenu. C'était d'un pas vengeur qu'il s'avançait dans la pièce, portant la main au fourreau dont il fit jaillir une lame comme le Rat n'en avait jamais vue : s'embrasant sitôt que le métal fut entré au contact de l'air, l'arme déchaîna un torrent de flammes qui se répandirent rapidement, au rythme de la panique que l'assaut distillait dans les rangs de la noblesse rassemblée ici et fort peu coutumière de ce genre de scène. Fidèle à la réputation de son esprit-totem, Logan ne se fit pas prier pour quitter le navire et emboîta le pas de la blonde pour laisser le soin à Dessay de tenir le nordique enragé à distance. Chacun son rôle après tout et si Fabius devait périr aujourd'hui, le Rat pourrait certainement en tirer avantage également. Voila bien pourquoi il préférait laisser à d'autres la gloire de porter la couronne impériale, à vouloir être trop gourmand, on encourrait trop de risques. |
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Dim 23 Fév 2014 - 0:49 | |
| Le calme était presque revenu dans la grande salle. La foule s'était laissée convaincre, les soldats se tenaient tranquilles et il sembla même un instant que Morgane allait écouter son mari et retourner enfin à la place qui était la sienne. Mais l'éclair qui venait de s'allumer dans ses prunelles était bien connu d'Aaron et il ne pu que se raidir à la place qu'il avait retrouvé derrière le roi en la voyant se crisper aussi. Dracos... Pourvu qu'elle ne tente rien... Il n'avait absolument aucune envie de devoir lui décoller la tête des épaules ! Machoire serrée, il osa un très léger signe de tête lorsque leurs regards se croisèrent. C'était presque imperceptible mais elle le verrait sans doute ce signe de dénégation qu'il lui faisait afin de l'inciter à se tenir tranquille. Il l'aimait bien quelque part la petite, il la connaissait moins bien que les autres Kohan mais il ne pouvait lui nier une certaine forme de courage. Une lueur peinée passa dans ses prunelles pâles lorsqu'il comprit qu'elle n'écouterait pas son avertissement muet et il resserra sa prise sur son épée, prêt à accomplir son office. Mais elle n'accomplit jamais le geste qu'il avait pourtant lu à l'avance dans toute son attitude.
Le claquement assourdissant des deux battants de la porte venu se fracasser contre le mur fit sursauter toute l'assistance, Aaron y compris. Il connaissait le caractère flamboyant d'Emeril et s'était bien douté qu'il n'obéirait pas au roi. Mais de là à le voir revenir en vengeur et armé de son épée légendaire... Dracos, il avait complétement perdu les pédales ! Et voilà que les tentures de toute la salle prenaient feu... Cette fois la cérémonie était bien terminée...
Les Lames Noires n'avaient pas perdu la tête devant cette scène incroyable, ils s'étaient même jetés courageusement sur l'agresseur mais c'était une chose de se revendiquer membre d'un corps d'élite et une autre que de se révéler doué d'un talent exceptionnel à l'épée, surtout lorsqu'on était armé d'une telle merveille... Aucun ne parvenait à l'approcher suffisament pour pouvoir lui porter une véritable attaque, et les siennes obligeaient les gardes royaux à reculer en désordre pour ne pas finir brûlés ou simplement amputés d'un membre. C'est d'un pas vengeur que le forcené s'approcha du roi, et aucun garde parmi ceux qui étaient présents ne purent s'opposer à son assaut. Le regard braqué sur Fabius, il progressait à toute vitesse sans chercher à cacher ses intentions. Le point de non retour était atteint, déjà il levait son arme.
Mais il fut déçu dans son désir de meurtre, comme il devait s'y attendre par ailleurs... Lui et Aaron se connaissaient trop bien pour qu'Emeril ai pu douter un seul instant d'échapper à ce type de confrontation. Ils ne tentèrent même pas de se raisonner l'un l'autre, sachant trop bien qu'ils camperaient mordicus sur leur position et que tout bavardage était un gaspillage inutile d'un souffle qui allait s'avérer précieux. Leurs nombreuses joutes amicales leur avait prouvé qu'ils possedaient un niveau parfaitement équivalent et qu'ils ne parvenaient à se départager qu'après de très longs assauts et selon les caprices du hasard. Autant dire que l'issue de la bataille s'avérait douteuse, même si en l'occurence Emeril possédait un avantage inhabituel puisque c'était la première fois qu'Aaron croisait le fer avec la lame légendaire.
Une légère grimace avait déformé ses traits au moment où, vif comme un félin, il s'était porté au devant du roi afin d'accomplir son devoir. Il avait paré très simplement et ces fioritures inutiles qui faisait la différence entre son talent et la médiocrité des autres bretteurs. Seule l'efficacité comptait dans ce genre de duel, la mort ou le handicap à vie étant là pour récompenser le perdant. Emeril et lui le savaient et l'acceptait sans faillir. Mais il devait avouer que les pouvoirs de la célèbre épée changeaient tout. Fidélité était de bonne facture mais elle ne faisait pas le poids pour autant, il espérait juste qu'elle tiendrait jusqu'au bout du combat, ce qui n'était pas certain vu la chaleur intense qu'il avait ressentit dans ses paumes au moment de la parade. Dracos.. Si il n'y prenait pas garde il risquait bien de se retrouver avec une épée à moitié fondue pour seule protection contre la rage de ce fou furieux ! A supposer qu'il ne soit pas mort étouffé avant... La température élevée rendait l'air presque irrespirable lorsqu'on se trouvait si proche de la source magique de cette chaleur...
Il espérait que le roi aurait la bonne idée de faire évacuer immédiatement la salle et de se mettre à l'abri lui-même tout en doutant quelque peu en voyant les portes en feu. De toutes façons leur combat se déroulait au beau milieu du chaos et les invités auraient sans doute du mal à les contourner sans risques pour sortir... Des gens allaient mourir ce jour... Il le regrettait mais ne pouvait se permettre de s'attarder la dessus, chaque seconde d'inattention pouvant s'avérer fatal dans ce qui risquait de devenir son plus terrible combat. Emeril n'avait pas reculé d'un pouce devant ce nouvel adversaire et il se lançait à présent dans un assaut furieux devant lequel le vieux garde ne pu que s'effacer adroitement.
Un pas en arrière, un deuxième, une parade, encore un pas, et un autre sur le côté cette fois... Leur échange se déroulait à une vitesse difficile à soutenir et si grande était la maitrise des deux protagonistes qu'on aurait pu les prendre pour deux danseurs se lançant dans une spectacle répété des milliers de fois. C'était pourtant loin d'être le cas et il fallait toute sa concentration à Aaron pour lire le jeu d'Emeril et bloquer ses attaques avant de tenter à son tour de prendre l'avantage. Mais Fidélité avait beau chanter ses plus belles gammes, elle ne parvenait pas à percer. Le combat se déroulait exactement comme aux entraînements, ils étaient tous les deux dans l'incapacité totale de prendre l'avantage, même la fatigue qui alourdissait leurs bras ne parvenaient pas à les départager, ils s'essoufflaient quasiment au même rythme ! La chaleur était le seule élément qui venait perturber quelque peu cet équilibre parfait, elle indisposait Aaron sans sembler poser le moindre problème à Emeril.
C'est cette chaleur qui provoqua le premier sang. Aaron s'était lancé dans une série de bottes d'autant plus complexes qu'il avait changé son style habituel dans l'espoir de surprendre un adversaire qui le connaissait décidément trop bien. Cela ne fonctionnait pas si mal puisque Emeril sembla en difficulté pendant un instant. Une brèche ouverte amena l'ombre du roi à se jeter en avant . Il pouvait bien sur s'agir d'une feinte mais son instinct lui criait que non et qu'il était enfin parvenu à provoquer le déséquilibre qui lui permettrait de toucher Emeril. Il ne se trompait pas au vu de l'esquive quasi désespérée que dû tenter le Nordiste pour éviter sa lame. La chance était du côté de ce dernier puisque Fidélité ne toucha finalement que le vide. La riposte d'Emeril fut fulgurante mais le maître des Lames Noires s'était déjà replacé en position de défense, il cligna des yeux à peine un quart de seconde, gêné qu'il était par les gouttes de sueur qui dégoulinaient de son front. Ce fut suffisant pour que Nöryë vienne tracer un sillon rougeâtre dans la noirceur de l'armure du commandant. La lame glissa sur le solide métal avant de tailler la chair de l'avant bras découvert. Brûlure... Aaron pouvait presque entendre son sang grésiller à l'instant où le mortel acier se détacha de sa peau.
Il recula en désordre, poursuivit par un Emeril déchaîné et soucieux de pousser à fond son avantage. Machoire crispée, il dû faire un effort titanesque pour ne surtout pas poser le regard sur son bras et se détacher de la douleur afin de rester concentré sur son adversaire. Sa prochaine erreur serait fatale, il ne l'ignorait pas. Mais il n'avait pas encore abattu toutes ses cartes. Il avait trop d'expérience de ce genre de situation pour se laisser aller à perdre la tête et alors même qu'il reculait et donnait l'impression que sa situation était désespérée, il gardait les idées claires. Froidement, son instinct analysait chaque coup et chaque déplacement de l'adversaire afin de trouver la faille, la petite erreur qui mettrait fin à tout ceci. Il n'y avait quasiment aucune régularité dans les coups d'Emeril, il était bien trop avisé et talentueux pour se risquer à des séquences trop lisibles pour son adversaire. Et pourtant... C'était très subtil, quasiment invisible pour un oeil moins acéré que celui d'Aaron mais il l'avait repéré. Ce minuscule tic qui amenait Emeril à très légèrement se découvrir au moment de tailler, presque rien vraiment... C'était si léger qu'Aaron n'avait jamais remarqué cela avant. Une véritable feinte cette fois ? Peut-être... Son instinct ne lui disait rien ce coup-ci, mais il ne pouvait faire autrement que de tenter le coup, il sentait le mur qui se rapprochait derrière lui. Très bientôt il ne pourrait plus reculer et le combat serait terminé.
Il joua le risque jusqu'au bout, attendant que le mur en question touche quasiment son dos et qu'une très légère lueur victorieuse s'allume dans le regard de son adversaire. C'est à cet instant qu'il frappa, une seule fois. Mais ce fut suffisant. Son épée trouva son chemin dans l'infime seconde où l'autre se découvrait. Presque exactement au même endroit où la lame légendaire avait touché son plastron. Sauf qu'Emeril ne portait pas d'armure pour sa part, n'ayant sans doute pas eu le temps de l'enfiler... Fidélité ne s'enfonça pas très profondément, l'autre était trop adroit et avait sauté en arrière presque à temps. Presque... Le sang gicla tout de même. Touché.
Aaron ne chercha pas à pousser son avantage, il savait que le combat était déjà terminé. La blessure n'était sans doute pas mortelle mais trop sérieuse pour que même une force de la nature comme Emeril puisse continuer, aussi en colère soit-il. Leurs regards se croisèrent, empli d'un respect et d'une compréhension mutuelle ainsi que d'une profonde douleur aussi bien physique que morale pour les deux hommes. La voix d'Aaron trembla presque lorsqu'il ordonna aux Lames présentes :
"Emparez vous de lui. Désarmez-le, qu'il subisse la justice impériale"
Autant dire une mise à mort. Gregorist lui-même n'aurait pas épargné un homme qui venait de tenter de le tuer. Lever la main sur un Kohan demeurait l'un des pires crimes que l'on pouvait accomplir dans le royaume des hommes. Plusieurs gardes se précipitèrent pour obéir, ils n'étaient pas très nombreux car les trois quarts se battaient plutôt contre les flammes qu'ils avaient réussi à canaliser quelque peu. Rassuré sur ce point et sur le fait que l'empereur était en sureté un peu plus loin dans la salle, Aaron reporta le regard sur sa blessure et nota avec irritation qu'elle était plus vilaine qu'il ne l'avait cru. Longue et profonde, la plaie saignait si abondamment que le flot rouge inondait sa manche et détrempait l'épais tapis sur lequel il se tenait. Il voulu reporter son attention sur Emeril afin de veiller à ce qu'il soit bien désarmé mais sa vision se troubla tandis qu'un terrible accès de faiblesse le prenait. L'autre était sans doute dans un état encore pire, c'était la seule chose qui le rassurait car d'un autre côté les regards lourds des hommes de falkire le mettait mal à l'aise. A quoi jouaient-ils tous ? Le mauvais pressentiment qu'il ressentait l'amena à esquisser un nouveau geste vers son épée, mais il ne le termina jamais. Un voile rouge s'était abattu devant ses yeux, et il comprit à retardement qu'il venait de s'écrouler lourdement dans les bras de... De qui ? Il n'en avait pas la moindre idée. Une lame noire peut-être... Il l'espérait... Pourvu que ce ne soit pas Falkire... Il y avait du remou dans la salle, on s'agitait et il comprit que quelque chose se passait mal avec l'arrestation d'Emeril. Il gronda dans sa semi inconscience, se débattant contre celui ou celle qui le maintenait :
"Le roi... Ne le laissez pas approcher du roi !"
Il cligna des paupières dans un violent effort pour reprendre le contrôle de ses sens, juste à temps pour voir un groupe qui s'éloignait en ferraillant sans pitié contre les Lames Noires qui voulaient l'en empêcher. Il... S'enfuyait ? Bon... Cela aurait pu être pire sans doute...
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Mar 25 Fév 2014 - 15:16 | |
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Le luxe embrume l'esprit des officiers restés trop loin et trop longtemps du front. Et c'est ces gens là qu'il faut servir ? C'est pour eux que le sang doit couler ? Certainement pas.
Il s'y était attendu, il l'avait vu en direct devant ses yeux, et cela l'avait fait sourire intérieurement. Comme si ces deux là auraient pu le faire souffrir comme Elle l'avait fait souffert. Comme s'ils avaient cru, un seul instant, que leurs menaces auraient un quelconque effet sur l'officier qui avait vu la mort en face. Le petit discours de l'Empereur l'avait dérangé, celui du chef des lames l'avait fait sourire, et pas intérieurement cette fois. Il n'en avait strictement rien à scier d'attendre dans ses appartements. Devait il lui expliquer que son batiment était sur le front ? A dix mètres du mur et que jamais au grand jamais ses propres supérieurs n'y avaient mis les pieds ? Alors qu'ils viennent donc, c'était de pied ferme et le coeur léger qu'il les attendaient tous.
Tous autant qu'ils étaient, ces officiers supérieurs, prompts à se rendre à la moindre occasion, prompt à sacrifier sans compter la vie de centaine de brave hommes et femmes. Qu'ils viennent donc, et lui le premier. Qu'il retrouve la vision de la boue et du sang qu'il a perdu, qu'il se remémore l'angoisse avant le choc de deux armées. Qu'il retrouve la peur dans le ventre lors des patrouilles de nuits, sans lumière, sans soutien. Qu'il redevienne ce qu'il fut, un vrai soldat, et non pas un foutu chien de garde.
Il voulu lui répondre mais son second le retint au dernier moment, sans parler du fait qu'Aaron venait de lui tourner le dos. Il n'avait qu'une envie, sortir sa lame et lui enfoncer dans le dos. Mais cela servirait il à quelque chose ? Non, pour le moment non. Mais tout vient à point qui sait attendre, il l'aurait sa vengeance. Il l'accomplirait pour tout ceux qui sont mort depuis des mois sans le soutiens ni des nobles, ni de leur commandement.
Mais avant qu'il n'est pu tenter quoi que ce soit, la chance changea de camp. Emeril, le nordique qui avait été envoyé pour parler de paix entra dans la salle avec son arme. Il en avait entendu parler, mais c'était bien la première fois qu'il la voyait, et c'était diaboliquement magnifique. Une lame d'une rare beauté qui s'enflamma au contact de l'air et qui semblait danser dans les dites flammes. Une telle beauté n'était pas donnée à tout le monde, et Matis resta là, à l'observer sans rien dire. Il sentait.. Non, il savait pourquoi il avait sorti son arme et pourquoi il s’avançait ainsi vers le trône. L'homme qui était dessus ne méritait pas sa place, il allait donc être délogé manu militari, et cela arracha un sourire à Matis. Son heure était finalement venu.
Tien toi prêt à aider ce nordique.
Matis voulait profiter de la confusion de la scène et engueula du mieux qu'il pouvait les lames noires pour qu'ils maîtrisent l'incendie et évacuent les civils. Ses hommes à lui s'étaient regroupés et attendaient les ordres. Pour le moment il ne pouvait pas faire grand chose car le duel qui avait lieu était divin et il n'avait pas le niveau pour tenter quoi que ce soit. Aussi devaient ils se contenter d'observer et de ne rien dire. C'était frustrant, mais il en était ainsi.
Au bout d'un moment, le combat ce calma et Aaron semblait avoir une légère supériorité. Mais ayant été blessé, c'était la chance pour le capitaine. La chance de sa vie, celle de marquer l'histoire, celle de montrer que l'Armée Impériale ne suivrait pas aveuglément les ordres de ces Supérieurs. Et cette chance, il ne la laisserait pas passer sans rien faire. Aaron appela à maîtriser Emeril pour lui faire goûter la justice impériale. Il ne croyait pas si bien dire, sauf que cela n'allait pas se passer comme il l'attendait.
Matis s'approcha d'une des lames qui lui tournait le dos et y enfonça sa lame au travers du corps, en faisant cela il déclencha les hostilités entres les deux factions de l'armée. Les gardes étaient en infériorités numérique mais ils résistaient, hélas pour eux, en face il n'y avait aucun bleu. Peut être étaient ils plus "fort", mais la rage des guerriers après cette trahisons étaient sans commune mesure, et alors que Matis s'approchait d'aaron pour le maîtriser, ses hommes s'occupaient des lames et protégeaient Emeril.
Matis l'attrapa fermement après l'avoir durement frappé avec le plat de sa lame et alors qu'il le sentait partir, il lui murmura.
Vous faites fausses routes, et vos hommes sont mort par votre faute. Mais vous, vous vivrez, car vous comprendrez ce qui nous pousse à faire cela. Vous servez un homme qui ne le mérite pas, et nous vous le prouverons. Maintenant, dormez.
Et il le laissa tomber de tout son poids sur le dallage de la grande salle maintenant réduire à l'état de cendre et de lambeaux. Matis rejoignit ses hommes et tous virent mouvement vers l'extérieur du palais et de la ville. Emeril était sauf, et malgré ses géréniades il ne le laissa pas retourner combattre l'empereur. Il n'était plus temps.
Un jour viendrait où ils se vengeraient et reprendraient le pouvoir. D'ici là, une nouvelle vie allait commencer pour lui et les siens. D'officiers de l'armée impériale il était devenu conspirateur et rebelle. Tout ce qu'il avait combattu pendant des années...
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| Sujet: Re: [INTRIGUE] D'un monde à l'autre (Aaron, Logan, Morgane, Mathis,..) TERMINE Ven 28 Fév 2014 - 15:50 | |
| Quel cirque ! Décidément, tout le monde s’était passé le mot pour mettre en l’air son couronnement. Aucun respect de nos jours, c’était vraiment du grand n’importe quoi. Désobéissance chronique, regards en coin et autres insatisfactions. A peine les fesses posés sur le trône impérial que Fabius en avait déjà marre de tous ces pleurnicheurs qui lui usaient les oreilles. Qu’ils aillent donc vivre chez les elfes, ou mieux chez les vampires ! Comme le disait toujours son barbier (étrange d’ailleurs qu’il s’en souvienne), « ce sont les gênés qui s’en vont », merci et bon voyage.
Mais non. Visiblement le bon sens roturier n’avait guère déteint sur ces fichus nordiques. Voilà que l’autre imbécile revenait, armé de son épée enchanté. L’Empereur faillit soupirer. Au point où il en était, il ne manquait plus qu’une visite du Dracos lui-même pour le vilipender. Que tout cela était agaçant. Mettre le feu au palais impérial, demeure des Kohan depuis des siècles ! La loyauté n’était plus ce qu’elle était.
Oui, c’est vrai qu’il le reconnaissait très vaguement à présent. Une ancienne lame noire, ce qui ne faisait qu’en rajouter un peu plus à sa trahison. Le Borgne avait voulu jouer les diplomates, les conciliateurs… Qu’à cela ne tienne ! Ça ne fera qu’un homme de plus pendu en place publique. Enfin, sauf s’il réussissait son coup. Ce fichu imbécile s’approchait encore et toujours perçant sans mal une foule en panique, qui se piétinait pour éviter de brûler.
Seulement voilà, c’était sans compter sur son Ombre. Aaron prit les choses en main, au moins un qui connaissait sa place et savait ce qu’il devait faire. De son côté le monarque quitta sa position, encerclé par une escouade de lames noires aux visages fermés. Une mouche aurait-elle voulu s’en prendre à lui qu’elle ne serait pas passée. Le dos bien droit, l’allure fière et le visage volontairement calme et serein, il appela au calme.
Évacuez la foule par cette porte-ci, appelez des renforts. Maîtrisez les flammes.
Ses ordres donnés, pendant que le combat faisait rage entre Aaron et l’homme qui aurait voulu devenir Régicide, Fabius, que ses gardes du corps avait mené dans un coin de la salle, tomba sur deux gamins. Ceux de Korentin. Enfin le garçon. La fille était la sienne. Les voir, enfin non, la voir, recroquevillée sur elle-même au bord des larmes avait quelque chose de franchement attendrissant. Il en oublia presque son agacement et cette colère montante.
Allons Victoria, viens-voir ton oncle…
Comme il l’aurait fait d’un animal apeuré, avec des paroles calmes et rassurantes, il l’attira à lui et l’a prit dans ses bras. L’un de ses hommes s’occupa de l’autre, comment s’appelait-il déjà ? Bref, le rejeton de son cousin. Il ne fut guère compliqué de mettre la main sur Valentine, qui s’échinait à jouer les mères inquiète. Et peut-être l’était-elle vraiment. Il ne savait jamais vraiment avec elle.
Ils sont là, allez vous mettre à l’abri à présent.
Il ne s’attarda pas, sachant par avance que cela lui vaudrait un nouveau sermon pour manque de considération, mais que voulez-vous, il avait un incendiaire fou sur les bras. Il observa la situation avec un pragmatisme et une froideur qui n’aurait pas démérité chez les vampires. La victoire en demi-teinte du maître des lames noires ne lui échappa guère, non plus que la trahison de Falkire et de ses hommes. Des lâches, des fuyards, des traîtres. Il l’avait vu de ses propres yeux frapper une lame noire dans le dos. En voilà un héros au service du Bien et de la Justice ! Hypocrite.
Bouclez la citadelle, que tout le monde soit sur le pied de guerre. Capturez-en un ou deux, tuez tous les autres.
Fini de faire dans la demi-mesure. L’agacement s’était mué en colère, laquelle demeurait pour l’instant glacée, sous contrôle. Mais il se connaissait, il savait que ça ne durerait pas. Les cors d’alarme résonnaient à présent dans le palais, lequel prenait des allures de fourmilière en état d’alerte. Partout des impériaux, des lames noires. La chasse était donnée. Se reportant sur son ombre, il s’agenouilla auprès de lui, sa main gauche pressant la plaie pour contenir l’écoulement du sang.
L’Empire a besoin de vous Commandant, votre devoir est de survivre. Obéissez.
Les guérisseurs arrivant pour s’occuper de lui, il le laissa là. Il savait que pour cet homme le devoir était tout, et Fabius devait justement faire le sien. Finalement exercer le pouvoir n’était en rien différent que de le conquérir. Tué ou être tué, voilà une règle qu’il acceptait bien volontiers. C’est sur cette pensée qu’un soldat vint au rapport.
Majesté, votre cou… je veux dire, le prisonnier s’est évadé. Votre chambre est en feu et ils sont introuvables.
Allons bon, encore du feu, apparemment c’était la nouvelle mode. Néanmoins cette nouvelle avait du bon. Oui, désormais cette révolte prenait une allure plus officielle. Il connaissait son ennemi. Celui derrière qui tout ces pauvres demeurés se positionneraient. Il lui faudrait donc détruire Korentin. Pas physiquement, non. Cela ne servirait à rien si ce n’est d’en faire un martyr. Non, il fallait détruire son image. Quelques idées germèrent dans son esprit, mais il les mit dans un coin, en attente. Une autre beaucoup plus désagréable avait frayée son chemin. La chevalière.
Ils y allèrent donc. Et au pas de trot je vous prie. Quant ils arrivèrent, les domestiques et les soldats avait pratiquement éteint l’incendie, se relayant dans une grande chaîne humaine. Sans y prêter attention, l’Empereur pénétra dans sa chambre. Il en fit le tour, sans la trouver. Pour le coup, il faillit bien éclater de rage, mais il se contint. Ce n’était pas le moment, pas en présence de tous ces témoins. Il devait être majestueux en toute circonstance. Le Borgne prit donc le temps de remercier tous les gens présents, puis il se remit en route, les lames noires et le soldat sur ses talons. C’est à ce dernier qu’il s’adressa, sans cesser de marcher.
Retrouvez la délégation alayienne, dites-leur de me rejoindre dans la grande salle.
Lui-même y arriva très vite. Quelques flammes subsistaient, mais elles étaient peu à peu vaincus par une cohorte de serviteurs armés de sceau. Les guérisseurs avaient emmenés Aaron pour qu’il se fasse soigner. Ne demeurait donc que Fabius et son escorte, rapidement rejoint par les alayiens. Ces derniers ne semblèrent guère surpris par les récents évènements. Probablement que c’était là en tout point ce qu’ils attendaient des barbares païens : trahison, incendie et foule paniquée. Désagréable idée. Le Borgne allait dévoiler ses intentions quand une lame noire arriva en courant, ne s’arrêtant que devant son suzerain.
Majesté, nous en avons tués certains, capturé un et les autres ont profité du conflit pour s’échapper.
Du conflit ?
De le bataille entre nordique et alayien, Excellence, à ce sujet, les hommes du nord battent en retraite. Quant au prisonnier, le voici.
Alors que les fils du Néant commentaient entre eux les récentes nouvelles, la colère du Flamboyant se cristallisa sur le captif. Traîné par deux autres lames noires, il ne tarda pas à arriver devant lui. Sans ménagement, ils le forcèrent à s’agenouiller. Un laps de temps s’écoula sans qu’il ne fit rien, puis, sans prévenir, d’un geste vif et impitoyable, Fabius planta son pouce dans l’œil gauche du soldat déchu. Un cri abominable s’en suivit, résonnant dans la grande pièce, effrayant les serviteurs, mais laissant de marbre ses gardes du corps.
L’Empereur restât ainsi quelques secondes, le prisonnier retenu fermement par les gardes, puis, aussi soudainement qu’il l’avait planté, il le retira. L’homme aurait voulu s’écrouler, tout à sa douleur, mais là encore, cela ne lui fut pas permis. Sans prêter attention au sang sur son pouce, Fabius prit la parole, d’une voix d’abord calme puis devenant de plus en plus violente.
Vous n’auriez pas dû. C’était stupide. Vraiment stupide. Parce que vous avez affrontés vampires et alayiens vous pensez pouvoir me défier ? Pauvres fous ! Soit, si vous voulez que je sois le méchant de votre misérable petit conte de fée, alors je le serais ! Je vous traquerai et je vous briserai ! Nous savons qui vous êtes, l’Empire tient des registres de ses soldats. Nous connaissons vos proches et avant demain matin, ils seront arrêtés. Et de ce que vous avez voulu défendre pendant des années de guerre… il ne restera rien.
Laissant là cette pauvre chose gémissante, il se tourna vers les alayiens qui s’étaient tut, pour le regarder, pensait-il, avec ce qui ressemblait à du respect.
Mettons nos armées en ordre de marche. Il est temps de faire le tour du propriétaire. |
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