Il fallait bien l'avouer Lyroë avait bien hâte que tout cela se finisse. Déjà pour ne plus avoir les yeux de Mery sans cesse sur elle, mais quand il n'est pas là. Comme si son ami d'enfance pensait qu'elle allait faire une bourde. Comme si c'était son genre. Puis il avait tout prévu pour ça dans l'enceinte du domaine Lyroë n'avait pas son arc. Et à l'extérieur... ba les délégations étaient arrivées, donc seul viendrait des ennemis venant briser cette espoir de paix déjà si mince. Donc là l'elfe pouvait détendre ses doigts sur son arc adoré.

Mais pour le moment, elle était bien loin de tout cela. Bien de toute considération de paix, de présences de délégations de peuples différents. Oh oui. La jeune elfe errait autour du domaine bapstisrel, surveillant ses alentours comme un chien de garde. Mais seule son physique le faisait. Son esprit était resté à la nuit dernière. A sa rencontre avec Eliowir, à ces baisers échangés, puis à cette danse des sens dans laquelle elle s'était perdue et abandonnée sans retenu. Et maintenant ? Rien, elle n'attendait rien et ne demandait rien. Rien de plus qu'une page tournée. Mais il restait en elle le trouble des événements passés. Regrets, gênes, pudeur, qu'importe le mot que l'on pouvait donner à ce sentiment, l'archère voulait l'oublier aussi vite que ceux effleurés la nuit dernière dans les bras du vieil elfe. Mais hélas entre ce qu'elle désirait ardemment et la réalité il y avait une foret elfique. Sans cesse revenait à sa mémoire les moments échangés au clair de lune avec pour seul témoin la clarté des étoiles.

L'abondance de la barrière protectrice qu'est la foret avait cet avantage de pouvoir se retrouver seule un instant sans avoir à sourire et faire de fausses politesses à quiconque. Même si l'archère n'avait jamais été du genre à s'en formaliser. Sauf peut être devant son capitaine, bien loin du genre à laisser passer la moindre entrave de la part de ses soldats.

L'épais tapis de branchages, feuilles et autres végétaux dans un épais tapis feutraient les pas de la jeune femme. Rien à signaler hormis le doux son du vent jouant dans les arbres et le doux gazouillis des oiseaux jouant de branches en branches. Rien ne venait troubler le calme d'un matin de garde dans une foret paisible. Et dire que dans quelques heures commenceraient ces négociations. Qu'elles finissent et vite. Que Lyroë retrouve le paisible de sa vie et retourne à ses rencontres avec les derniers dragonniers qu'elle n'avait pas encore rencontré. Et pourquoi ne pas revoir Achroma, le seul pour le moment à porter oreille à ses paroles encore balbutiantes.

Mais un léger craquement d'un pas sur une branche arriva aux oreilles de la jeune elfe. Celle-ci se saisit de son arc accroché solidement à son dos et encocha une flèche. Prudence est mère de sûreté. Cela ne pouvait être qu'un animal, une biche ou un renard, mais la méfiance coulait dans le sang de Lyroë.

Se faisait statut, droite et fière comme pour attendre son adversaire dans son pièe, Lyroë attendant tel le lynx attendant sa proie. Mais ce ne fut qu'une elfe tout comme elle qui apparut à ses yeux. Une elfe qu'elle dont les chemins s'étaient croisés quelques années auparavant. Combien de temps ? Dix, cinquante, cent ans ? L'elfe ne le savait plus très bien. Qu'importe. Elle baissa son arc et rangea la flèche en pestant contre la fin d'une tranquillité finie. Leurs dernière rencontre n'avait pas été des plus réjouissante. L'archère avait un peu mis à mal le travail de la nouvelle venue. Oh bien sûr, elle s'en moquait bien, espérant seulement que cette dernière l'ait oublié.

« - Il est rare en ces temps obscur de voir des elfes se promener dans les vastes bois. Que vaut l'audace de tes pas ?? »

Les bois. S'était et se resterait sans doute l'endroit qu'elle chérirait le plus dans tout Armanda. Pourtant, elle n'était pas ici pour ressasser le passé, ni pour se détendre. Pourtant elle en aurait bien besoin, à toujours vivre à cent à l'heure cela finirait par la perdre. Si la guerre ni finissait pas par l'avoir avant, ce qui était moins sur.

Marchant à travers les arbres, l'elfe allait vers son but, sans pour autant être concentrée. Elle venait de quittée Gloria, laissant derrière elle une rencontre qui l'avait.. touchée ? Presque chambouler. Ce n'était rien de plus qu'un humain, un humain comme un autre comme elle en suivait des dizaines et des dizaines afin d'apprendre de nouvelles choses. Et pourtant lui, avait réussit à lui mettre la main dessus, et pas que puisqu'il l'avait littéralement plaquée au sol. Le pire dans cette rencontre, n'était pas le fait qu'il était humain, ou qu'il avait réussit à la prendre sur le fait, non. C'était le qu'il ressemblait à son Calebe, son stupide ami et être aimer durant un temps qu'elle ne revit jamais. Ce Matis Falkire était troublant, comme une emprise sur elle qu'elle ne contrôlait pas et détestait.

Secouant la tête, Rebrylla se refusa de repenser à cet homme qui était à présent son capitaine. S'enfonçant dans les bois, elle accueillit le calme l'entourant avec plaisir, chose devenu rare par ces dernier temps. Pourtant, la tranquillité de l'elfe se troubla quand il lui sembla voir quelqu'un passer. Tirant une flèche de son carquois, elle suivit comme elle pouvait.

Incorrigible, elle aurait pu attendre que la silhouette passe pour continuer sa route sans risquer de se faire attaquer, mais non, sa curiosité l'emporta et la traîna sur les pas de.. Lyroë Tuwiel? Baissant son arc, l'elfe plissa le nez sous son foulard tout en regardant la femme de sa race. Se rappelant la gentillesse de Lyroë, Rebrylla fronça les sourcils. Pourquoi fallait-il que des années après leur rencontres, elle tombe sur elle ?

« Je te retourne la question, tu es aussi en danger que moi, malgré ton savoir faire. »

Plantée devant elle, Rebrylla rangea son arc et sa flèche avant de lever un regard observateur vers l'elfe.

« J'aide l'un des nôtres à retrouver un objet qui lui était cher. »

La méfiance, elle était la meilleure alliée de Lyroë depuis des années, et lui avait valu son galon et son ascension dans l'armée elfique. Même si lors de ses débuts, le pays elfique vivait dans une paix apaisante, replié sur eux même, vivant en harmonie avec leur voisins humains, bien loin des guerres d'antan. Mais une menace sombre rodait, à l'est heureusement. Mais ce n'était sans compter sans l'arrogance et la véléïté de certains humains imbus d'eux même et cherchant à mettre la main sur les trésors elfiques. Mais l'armée vaillante et experte veillait et Lyroë en tête.
Alors avec une menace alayenne aux portes du domaine de son ami d'enfance, la présence du meurtrier de son lié, Lyroë était quelque peu méfiante, même si cela risquait de lui jouer plus de mauvaise que de bons tours. Mais la jeune elfe ne le voyait pas de ce genre.

Et pour le moment, elle avait une elfe à l'allure des plus douce et aimable, mais une mercenaire qui ne travaillait que pour l'argent de ses clients, rien de plus.

« -Tu n'es pas sans savoir que les négociations entre les différents peuples d'Armanda se déroulent très bientôt sur le domaine Baptisrel. Je suis chargée de la sécurité des alentours et empêcher d'éventuels intrus de venir saccager un espoir de paix. Déjà bien mince. »

Et par conséquent, elle ne laisserait personne, pas même une elfe se charger de mettre à mal les efforts de Mery et des siens. Même si elle était en désaccord le plus total avec le chanteur. Mais cela, c'était une autre question et un autre soucis.

L'argent menait les mercenaires à faire des choses bien stupides, Lyroë en savait bien quelque chose.

« -Et j'espère que ton client n'a pas perdu quelque chose qui se trouverait dans l'enceinte des chanteurs. Déjà, je ne te laisserai pas passer mais les protections des éléments non plus. »

Si jamais elle faillissait, Mery et sa magie non, là dessus elle n'avait aucun doute possible. Si elle n'avait pas confiance en grand chose, Lyroë l'avait en Mery et sa force de magie et son intelligence pour penser à tout.

« -La crainte du danger est mille fois plus terrifiante que le danger présent. Dans ce cas nous le sommes à chaque instant. Guère plus aujourd'hui que hier. Et je ne crains rien en cet instant, pas plus les Alayens que les vampires. »

Ni les elfes d'ailleurs. De son air arrogant, l'elfe jugea des pieds à la tête son interlocutrice. La peur ne faisait pas parti du vocabulaire de l'archère. Elle n'avait rien à perdre. Plus rien. Elle avait déjà perdu une partie d'elle. Le reste n'avait plus d'importance.

L'arrogance de Lyroë se faisait sentir mais ne déstabilisait pas pour autant l'elfe. Elle en avait déjà bavé par le passé des sautes d'humeur de sa congénère, mais plus maintenant. Elle s'était quelque peu endurcie, avait murie et laisser de côté cette rancune envers la rousse, sans pour autant l'oubliée. Elle avait bien changée elle aussi, sans doute au niveau de son intégration, mais elle semblait être restée la même caractériellement.

Je le sais oui, qui n'en aurait pas eu vent.

Elle ne releva pas ce qui aurait pu être une pique venant de Lyroë, laissant supposer qu'elle viendrait mettre à mal la paix possible entre les peuples. Rebrylla était une elfe solitaire, n'aimant pas la compagnie ou du moins le moins possible; la paix des peuples n'était pas sa priorité, ni sa négligence pour autant. Bien sur Armanda en paix serait préférable.

Rassure toi je n'aurais jamais tenter de mettre un pied dans le domaine par ces temps.

Mercenaire, mais pas idiote s'il vous plait. La jeune femme ne prenait que les travaux qui avaient vraiment de la valeur, non pas pour elle, mais pour ceux qui demande de l'aide. L'argent l'importait peu, bien sur cela aidait d'en avoir en poche, mais ce n'était nullement son but principale. Seulement, une fois mercenaire, l'étiquette vous suit, et ne vous lâche plus, quelque soit les explications donnée.

Haussant un sourcil, Rebrylla secoua la tête aux dire de l'elfe. Toujours aussi sur d'elle, et délicate dans ses paroles.

D'aussi loin que je me souvienne, tu n'as jamais eu l'air de craindre qui que ce soit.

Au moins les choses étaient dites, mais pour combien de temps? Jamais elle n'aurait cru retomber sur elle, bien que l'endroit s'y prête, ce n'était pas vraiment le moment pour une prise de bec.

Tu n'as pas changée d'un trait Lyroë, je pensais qu'avec le temps tu allait t’assagir. Mais on ne change pas les bonnes habitudes.

Non, elle ne craignait plus rien à l'heure actuelle. Autrefois si, mais elle se gardait bien de le montrer, de le dire. Cela aurait fait un peu tâche dans le régiment des archers de l'impératrice. Et ce n'était pas dans le caractère de la rousse de montrer autant ses peurs que ses sentiments. E encore moins devant des inconnus.
Mais depuis la naissance de Cymbor, les choses avaient changé et Lyroë s'était un peu plus ouverte au monde qui l'entourait. D'abord à son lié, puis aux différentes races qui composaient généralement les expéditions épiques liées à son rang de dragonnière. Mais la mort du dragon blanc avait tout changé la donne. Lyroë n'avait plus qu'une idée en tête : se venger et faire payer à Wintel son crime. Cette rengaine tournait sans cesse dans sa tête. Inlassablement. Combien de fois elle s'était imaginée arriver à cette finalité. A chaque respiration presque.

Alors oui, elle n'avait rien à craindre, car la mort ne serait que la délivrance de ce poids, cette douleur constante qui coulait dans les veines à chaque seconde. Elle irait rejoindre Cymbor et de là ils veilleraient aux dragonniers à qui elle espérait avoir ouvert la conscience de leur rôle.

« - Le temps ne coule sur moi qu'avec une indifférence qui me laisse de marbre. Il est des choses qui font que vous ne chercher plus à changer. Bien au contraire. »

De cette manière, Lyroë n'aurait rien à regretter pour plus tard ni des personnes à décevoir. A regretter sûrement, mais qu'importe, butée elle était, butée elle resterait. Et ce n'est pas face à une elfe mercenaire que l'archère changerait. Au vue de leur dernière rencontre, Lyroë se méfiait de ce genre de personne plus diriger vers le porte monnaie que tout autre chose.

« -Et quand tu perds tout, tu n'as plus rien à craindre. Pas même des tiens. »

Ce n'était pas une menace à demie voilée. Lyroë ne voilait rien. Juste une précision.Même si elle savait bien que tant qu'elle ne se mettait pas au travers de la route de la mercenaire, la dragonière n'avait pas à sortir son arc. D'ailleurs elle se demandait bien ce qu'une elfe par temps de guerre pouvait bien faire pour son client. Hormis chercher quelque chose qui soit en rapport avec l'esprit de la mort ou bien de l'argent à foison pour s'assurer les arrières d'une guerre ou seul le pouvoir et l'argent permettaient d'assurer une quiétude relative. Un humain alors, assurément. Les elfes étaient bien loin de ce genre de considération.

« -Mais c'est le genre de choses que tu sais. Quand on est mercenaire comme toi, il faut mettre de côtés ses bons sentiments et laisser simplement place à son travail. »

Sinon autant aller filer la soie en compagnie des papillons. Lyroë ne put s'empêcher de demander, non pas par curiosité de savoir le pourquoi du comment, juste les contours.

« -D'ailleurs sur quoi peut bien travailler un mercenaire en temps de guerre. Un nouveau meurtre ? Étrange chez un elfe. Tout comme travailler pour eux. »

Catalogué. Les mercenaires étaient catalogués. Les gens se méfiaient d'eux, les repoussaient ou au contraire les faisaient vivre de leurs travaux en échange de monnaie. Peut être parce que la plus pars d'entre eux obéissaient comme de bon toutou, sans se soucier des sentiments des autres, parce qu'ils n'avaient pas de réel attache ici bas. C'est toujours la solution la plus simple et la plus rechercher. Un être sans cœur, qui tuerait sans remord pour quelques centaines de pièces d'or. Un boulot simple d'un certains aspect. Mais pas pour Rebrylla. A contre coeur elle était mise dans le même panier que ces êtres à la recherche d'or, aux missions de plus en plus folles les unes que les autres. Ce qui n'était pas elle.

« -Et quand tu perds tout, tu n'as plus rien à craindre. Pas même des tiens. »

L'elfe leva le regard vers la rousse. La différence entre les deux femmes sautait aux yeux. Lyroë avait les paroles abîmée par le temps qui passe, tant dis ce que Rebrylla.. Rebrylla courrait après le temps justement. Elle essayait de sortir de sa bulle, de s’ouvrir aux autres, créer finalement ce qu'elle n'a jamais eu..

Je ne tue pas, je laisse ce "soin" à qui le veut. La guère ôte assez de vie comme ça pour que je me permette d'en retirer une.

Ce n'était qu'une ridicule mercenaire parmi les autres.. La vie était bien trop dur à préserver pour se croire digne d'en ôter une.

J'aide un jeune elfe. Il à perdu un objet de sa famille en quittant la région. Personne n'ose vraiment venir par ici. A croire que je suis folle, mais je n'ai rien à perdre non plus. Rien ne m'attend nul part, ni qui que ce soit.

Une vie meilleure, pour un avenir meilleur.. Il s'était sans doute perdu en route, tout comme elle.

Il était déjà bien étrange pour un elfe de devenir mercenaire. Un métier purement humain aux yeux de l'archère. Il n'y avait qu'eux pour ne pas croire en l'efficacité de leur armée et ne pas avoir confiance envers son prochain. Les elfes étaient un peuple pacifiste, où tous se connaissaient, plus ou moins. Et la sagesse, l'autarcie et l'auto-discipline du beau peuple suffisaient généralement. Mais les Humains avaient amené avec eux l'arrogance, la violence et l’indiscipline de leur jeunes âges. Une plaie béante dans ce peuple qui vivait depuis des années en paix et harmonie. Le seul intérêt fut leur sang, meilleur aux canines des vampires, ce qui leur assura un bouclier face à la fragilité de leurs renouveaux. Car voir la vie d'un nouvel elfe éclore au cœur de la foret était bien trop rare pour la laisser se finir sous les coups de ces bêtes de la nuit.
Mais quand on avait devant soit une elfe mercenaire et non violente, Lyroë ne pouvait cacher son étonnement. Voir même ses doutes. Mais bon, après tout cela ne la regardait pas. Même si pour la rousse, une telle qualité serait ben mieux au sein de l'armée de l'impératrice.

« -Sage décision. Bien étonnante pour une mercenaire. Mais sage décision. Décidément tout change en ces terres. Une mercenaire doux comme un agneau. Justement en temps de guerre. Il est agréable de voir que certaines personnes se décide à garder un regard pacifique. Même si cela ne durera pas. Car un moment ou à un autre, la violence t'enveloppera d'un doux manteau pour t’entraîner avec avec elle dans sa folie. »

Car oui, même la plus pacifique des elfes devrait se lancer à bras ouvert, sans aucun autre choix, dans cette lutte pour la survie de leur âme. Ce e serait plus une question de choix et de convictions, mais une obligation. Même à contre cœur.

« -La folie n'a rien à voir la dedans. L’appât du gain, oui. Ou la stupidité de croire que ta vie ne vaut rien en ces lieux devenus sombres sous la menace des Alayens. »

Et question folie, la dragonnière en connaissait un rayon. Pour l'avoir côtoyé et vécu. Cette fraction de seconde où vous sentez que tout tourne autour de vous et qu'une force autre prend le dessus, un instant, quelques minutes sans pouvoir agir. Un abandon de soit à son autre. Qui vous empêche d'agir ou au contraire vous pousse à le faire.

« -Chaque être a à perdre aujourd'hui. Et bien plus que sa vie. Même si pour nous, elfes, le sort que semble vouloir nous offrir ces envahisseurs est un voyage éternel auprès de l'esprit de la mort. Il n'est nul raison de se voir comme une âme qui ne sert à rien. Tu peux être attendu ici, auprès des tiens, auprès de ton impératrice, pour la soutenir. Toutes mains supplémentaires sont une chance de paix pour notre peuple. »

Même celle d'une pacifiste. Lyroë la fixait droit dans les yeux, fière, un brin hautaine. Dans son attitude glaciale, l'archère montrait que rien du danger arrivant, bien plus vite qu'elle ne pouvait le penser, ne froisserait son regard bleuté.

Le regard de Lyroë planté de le sien ne la déstabilisait nullement, au contraire, cela renforçait sa vision des choses. S'était trompée de voix ? Avait-elle manquée à ses devoirs envers sa race ? Avait-elle déserté le royaume ? Non. Jamais elle n'avait fait une croix sur ce qui fut son enfance, ce qui la vit au commencement de sa propre histoire, de son apprentissage. Elle ne pouvait oublier tout ceci, ni toutes ces valeurs elfiques qu'elle faisait trôner en elle en maître. La sagesse du peuple la retenait dans ses cages ne la menant jamais à faire quelque chose d'irréfléchi, pourtant elle se questionna sur le bon sens de sa venu près du domaine des Baptistrels. Il est vrai qu'elle ne serait jamais venu se perdre par ici en temps normal, mais seul cette mission lui convenait. Femme pacifiste malgré son statut de mercenaire, elle se plaisait à faire l'étonnement d'un bon nombre de personne. Son physique avait beau jouer contre elle, et la loger dans la catégorie des mercenaire tueurs, elle n'en était rien. Et même s'il est vrai que la violence viendrait un jour se perdre en elle, elle tenterait de rester celle qu'elle a toujours été.

Si ce que tu dis est vrai, la violence sera uniquement un recours d'urgence. Je n'ai et ne leverais jamais la main sur qui que ce soit sans qu'il n'y ai une raison valable. Le fait d'être mercenaire ne m'octroie pas le droit d'ôter une vie. Les esprits s'en chargent pour nous. Et quand bien même j’exécuterais un innocent, je serais la première à me livrer à la justice.

Les dés semblaient jeter, elle resterait dans l'esprit de Lyroë tel une elfe avare. A quoi bon se battre la dessus; elle savait qu'elle n'était pas ainsi, le reste lui apportait peu.


L'argent ne m’intéresse peu. Je ne suis pas de celle qui font une vingtaine de mission par jours. Je me donne du mal aux deux ou trois faites dans la semaine, je ne cherche pas la richesse en ayant sur la conscience des morts, des regrets, ou de la haine. Je laisse mon coeur décider, tout comme ma raison. Sans doute suis-je stupide. C'est tellement facile à dire, tu as une vie ici, des amis, des attaches. Moi je cherche encore tout ceci.

Si elle cherchait encore son chemin, sa vie, elle n'avait rien à perdre. Pas même le regard du commerçant du coin de Gloria, ni même la haine des bandits détrousser en début de printemps. Qui se souviendrait d'elle aujourd'hui si malheur lui arrivait dans ces bois ? Son père oui, et ensuite ? Ni frères, ni sœurs, ni mère. Tout ceux qui pouvaient avoir un semblait de tristesse si sa perte venait à arriver n'était là. Juste un père arrogant et désagréable. Comment pouvait-elle être appeler auprès des siens ? Personne ne la connaissait, ou la reconnaissait. Si ce n'est l'archère rousse aujourd'hui. Elle s'était créée un environnement sur parmi les humains qui craignaient autant la personne que son arme, et cela lui convenait..


Qui dans notre peuple sait où je me trouve? A par toi maintenant. Personne. Je ne manque pas, je ne déçois pas. Je suis loin de sentiments inconfortables.

Loin de l'amour, de la gêne, de la joie, toutes ces sensations qui perturbent autant qu'elles emplissent un cœur de bonheur. Ce n'était pas elle, et ce ne le sera pas aujourd'hui, ni demain.

« -Une âme charitable. Je suis impressionnée. Surtout pour un mercenaire. Et un sens aigu de la justice en plus. Eh bien, ce statut n'est plus ce qu'il était, ou bien la sensibilité elfique ou féminine apporte un vent nouveau. »

Lyroë repensa à une vieille rencontre de son passé. Elle avait une fois rencontré une femme au caractère bien trempé. Solide comme un roc et à la lame facile. Une femme mercenaire qui n'avait rien à voir avec l'elfe. Question d'éducation et de race sûrement. Les doux et gentils, pacifiste et beaux peuples face à l'arrogance des humains, leur violence et soif de mieux faire que tout le monde.

« -Une vie ici ? Au royaume elfique ? Non. Je n'ai plus rien ici ni même ailleurs en Armanda. Et la seul attache est auprès du Dracos. Mais les choses vont changer. »

Les choses changeaient depuis ces derniers années, c'était plus qu'une évidence. Le retour des dragons, les vampires qui sortent de leur sommeil, les alayens et après des créatures sous marine cherchant à convertir les vampires au sang d'animaux ?
Elle aussi, alors pourquoi pas la vie d'une petite elfette mercenaire au fond des bois, qui n'aimait pas la violence ni l'argent.

« -La solitude est un fléau qui laisse un goût amère dans ta longue vie. Et l'inconfortabilité réside dans le fait que tu es seule. Tu ne peux que te décevoir et il n'y a rien de pire. De triste. De pathétique aussi. »

Et elle parlait en connaissance de cause. Lyroë allait le lui dire quand, une sensation étrange lui parcourut les pieds jusque l'échine. Une menace qui grondait de plus en plus dans la tranquillité des alentours du domaine des chanteurs. Un martèlement en fond sonore, lourd, pesant, cliquetant et amenant avec ce bruit une inquiétude grandissante.

« -Qu'est-ce ?? »

Non, pas possible. Pas eux, pas ici. Pas déjà, les humains ne faisaient décidément pas leur travail.

« -Non, ce ne peut … Impossible. »

Pas déjà, ils n'étaient pas prêt, les négociations battaient leur plein. Tout le monde en mode pacifiste dans l'antre de la paix. Non armés, et les quelques éclaireurs autour du domaine ne ferait pas le poids, il ne fallait pas se leurrer l'esprit.

« - Vite, il nous faut prévenir les autres. »

Lyroë sortit son arc et encocha une flèche, laissant la panique s'afficher sur son visage. Ça allait être un carnage. Au vue des vibrations lointaines des pas tambourinant le sol herbeux, les arrivants étaient nombreux et ils ne devaient pas s'agir de l'armée humaine occupée à sauver ses villes. Cela voulait-il dire que les grandes villes humaines étaient tombées. Par le Dracos, ce serait une catastrophe et pas que pour les Hommes.
Dans l'urgence, elle attrapa le bras de Rebrylla avec force et détermination.

« - Va à l'est, et préviens toutes personnes que tu croises, tenez vous prêt, je pense que cela va cogner très dur. »

Car si les alayens arrivaient réellement, si ils parvenaient à briser la magie des baptisrels, chaque main serait une aide considérable. Et si jamais ils n'y parvenaient pas, un siège serait une torture pour les délégations en pourparler de paix.

A entendre Lyroë parler, elle distinguait de plus en plus de similitudes aussi infimes pouvaient-elles être entre elles. Sauf pour ce qui était du caractère. Rebrylla se plaisait dans sa solitude, dans ces moments de calme continuel. Elle n'avait de compte à rendre à personne, vivait comme bon lui semblait en ne pouvant se blesser qu'elle même, et surtout était libre de ses mouvements. Du moins c'était le cas jusqu'à sa rencontre avec Matis. Pourtant elle ne comptait pas changer, mais plutôt l'habituer à ses va et vient sans prévenir qui que ce soit, pour mieux réapparaître ensuite.

Les mots crus de la rousse résonnait en elle, sans pour autant le blesser. Bien sur elle savait qu'un jour ou l'autre elle allait regretter de ne s'être alliée à personne, d'avoir créée sa vie comme une égoïste et loupée tout les grand moment de sa propre histoire. Pour le moment, tout ceci lui plaisait. Ce n'était qu’éphémère.

Reby allait rétorquer, quand l’archère enchaîna un flot de surprise et de panique. Prévenir les autres ? Oui mais qui ? Lyroë était la seule personne qui avait croisée son chemin pour l'heure! Elle regarda autour d'elle, levant les yeux au ciel pour y trouver l'envoler de quelques oiseaux, puis retomba sur le visage de l'elfe. A sa suite, elle sorti son arc.

Le sol sous les deux femmes se faisait tremblant, n'annonçant rien de bon. Seul des centaines, ou des milliers de pas pouvait briser à se point la dureté des lieux. Qu'allait-il se passer ? Bien sur elle savait ce qui l'attendait si elle tombait sur des alayens, et ensuite ? L'attaque serait donner sans que personne ne sache qu'ils sont là ? Qu'allait devenir le Domaine si s'était le cas ?

Secouer par la force qui maintenait son bras, elle sorti de ses pensées inquiètes. Comme sous le choc, elle acquissa d'un signe de tête, les yeux perdu dans ce futur très proche.

A l'Est.. Oui, mais..

Arrêtant sa phrase, le moment n'était pas aux questions. Encochant une flèche, elle s'éloigna entre les arbres avant de se retourner là où elle avait laissée l'archère en hurlant..

Fais attention à toi Lyroë!

Courir, alerter les moins passant. Rien de bien compliqué en soit, et pourtant tout ceci faisait battre le cœur de l'elfe comme un tambour de guerre. Adrénaline, peur, attente.. Tout ce mélangea dans ses pensées. Elle ne doutait pas une seconde que la rousse allait s'en sortir, c'était.. Une sorte d'obligation. Mais elle.. Piètre en arme à lame, plus douée à l'arc, mais les flèches n'étaient pas infinie..