Pas un souffle de vent ne troublait la sombre surface du Lac, ses eaux boueuses restait immobile comme figé ; dans le ciel, le soleil majestueux du désert avait laissé place à de menaçant nuage noir, annonciateur du violent orage à venir, mais malgré cela aucun bruit ne troublait le lourd silence qui planait ici. Dans ce paysage désolé se profilait l'ombre d'un homme...
Voilà plus de deux mois qu'Ethan avait quitté le peuple vampirique à la demande de son Prince. Ce dernier l'avait envoyé aux confins de l'Empire des Hommes, assassiné l'un de ses multiples ennemis. Il ignorait l'identité de sa victime et n'avait pas cherché à la connaître, son Maître lui avait donné les informations nécessaire à l'accomplissement de sa tâche, cela lui suffisait, et en apprendre plus n'aurait été qu'une perte de temps.
Sa cible lui avait, Hélas, donné du fils à retordre, se réfugiant dans les endroits les plus hostile du continent, et, sa mission s'étant éternisé bien plus qu'il ne l'avait prévu, il craignait que le Seigneur Wintel ne lui reproche son absence prolongé. Sans compté qu'il ne rentrait pas intact ; Il souffrait d'une profonde entaille au bras droit, douloureux rappel de son combat avec sa proie. En temps normal il aurait facilement refermé la blessure en usant de magie, mais la mise à mort de son adversaire, ainsi que sa chevauché infernal à travers Armanda l'avais épuisé aussi bien mentalement que physiquement. De ce fait, le seul soin qu’il avait été en mesure de s'administrer se résumait à une simple couche de glace qu'il avait rapidement apposée sur la plaie.
Prudent, le soldat fit ralentir sa monture ; les rives du Lac Noire étaient glissantes, et il ne désirait que très moyennement tomber dans les flots noirâtres. De plus, il ne tenait guère à faire son rapport à son Prince trempé jusqu'à l'os...
Alors qu'il fixait l'eau d'un œil circonspect, Ethan se rendit compte que le paysage entier avait recouvert par la brume. Celle-ci s'était levée en seulement quelques minutes, couvrant l'horizon d'un voile laiteux, et rendant le terrain plus traître encore, le forçant à ralentir l'allure, lui faisant perdre un temps qu'il n'avait pas. Finalement, le vampire des glaces dut se résoudre à faire un détour et à s'éloigner des rives.
Alors que le terrain se faisait plus solide sous les sabots de son cheval, il pesta contre la lame de son défunt adversaire, qui avait si profondément pénétré sa chair, et qui le faisait souffrir ainsi ; même avec son puissant don pour manier la parole, il ne parviendrait pas à cacher la difficulté avec laquelle il était venu à bout de sa mission, or il ne lui était pas permis de paraître faible au yeux de son Maître, surtout en ce temps, ou il convoitait avec avidité la place d’Elrorad, l’actuel Bras Droit de Lorenz, ce demeuré qui lui faisait de l’ombre depuis trop longtemps...
Il en était à ce stade de ses réflexions, lorsqu'il aperçut, sur la rive d'en face, une silhouette penché au dessus surface d'encre du Lac ; depuis sa position il lui était difficile de se prononcer sur le sexe de l'inconnu...et encore moins sur son engeance.
L’intrus n'ayant pas esquissé le moindre geste, Ethan en conclut qu'il n'avait pas encore été repérer. Profitant de cet avantage, il descendit précautionneusement de sa monture, sortit son épée, et s'approcha discrètement de l’insouciant personnage.
De près, le soldat comprit qu'il avait affaire à une femme, même si ses cheveux coupé cour prêtait à confusion, sa frêle carrure restait indiscutablement féminine, de même que ses traits ; il avisa sombrement l'épée double qui pendait à sa ceinture, et tiqua à la vue de ses oreilles pointu ; qu'est-ce qu'une Elfe pouvait bien venir faire en plein territoire vampire, à part mourir ? L'extraordinaire lacheté dont faisait preuve les sylvain rendait la chose plus étrange encore ; quoique cela n'est guère d'importance, car, à moins que ses semblables ne soit caché derrière les maigres buisson qui parsemait l'endroit, cette pathétique petite chose n'assisterait pas au levé du jour, et son sang rougirait bientôt la pierre sur laquelle elle s'était assise
parcourant silencieusement les quelques dizaine de mètres qui les séparait, il posa, presque délicatement, sa lame sur la gorge de l'ennemie...