¤Une vieille rancune¤

Il avançait lentement, du haut de la cime des arbres, guettant le moindre danger apparent. Quelques accélérations, passant de branche en branche, pont reliant les arbres à la recherche de nourriture à se mettre sous la dent. Son pelage roux-brun luisait face aux quelques rayons de soleil qui arrivaient à se frayer un chemin à travers l’épaisse canopée. Aux aguets il parcourait le toit des elfes quand finalement il trouva ce qu’il cherchait. L’animal à la longue queue retrousser et touffu approcha ses petites pattes afin de saisir le fruit qui était coincé entre deux branches entrelacer.  Approchant sa truffe il la renifla quand sorti de son inspection un bruit résonna dans la forêt. Qu’était-il ? Ce bruit ? Surement hululement de chouette ou alors un braiment de cerf allez savoir. Du haut de son arbre, le petit animal était à l’abri. Mais il ne comptait pas y rester. Rapidement il descendit de quelques mètres avant de reprendre sa route, allant d’arbre en arbre. Jusqu’au moment ou dans sa course il fut surprit par l’envole d’un oiseau et tomba de la branche ou il se trouvait…

Nous nous trouvons dans une clairière, border d’arbre centenaire si ce n’est plus, au pied d’un desquels se trouvait une petite maison elfique, perdue au milieu de tout ces arbres et le plus éloigner possible des autres maisonnettes du peuple elfique. Dans cette dernière se trouvait comme vous pouvez vous y attendre un elfe. Mais pas n’importe quel elfe, en effet ce dernier était dragonnier. Mais où était son dragon ? Ah, il est là, dans le lit de l’elfe, ayant encore pris toute la place comme d’habitude. Et maintenant qu’il avait presque triplé de volume, c’était encore moins facile. Lever depuis l’aurore l’homme du beau peuple se trouvait devant un coffre assis sur une chaise sa tête dans ses mains, les yeux fixant les sols, l’air perdu. À quoi pouvait-il bien penser ? Surement à quelque chose d’important puisqu’il n’a pas été dans cet état depuis plus d’un siècle au moins. Au bout d’une heure, il se décida enfin à bouger. Prenant un sac ouvrant le coffre il y engouffra quelques flacons une serviette avant de saisir une petite valise humaine se trouvant au fond du coffre et partir, mettant le sac sur son épaule et laissant un mot à Möebius lui indiquant qu’il ne serait pas de retour avant la nuit ayant quelque chose de capital à faire.

L’elfe partit d’un pas presser d’en un endroit reculer du royaume elfique. Alors qu’il avançait dans une semi-pénombre il vit une lumière émanant au loin. Enfin il était arrivé. Passant à côté de deux arbres il se retrouva face un lac étincelant de mille feux du fait de la réverbération de la lumière du soleil sur l’eau. Un calme olympien y régnait, c’était comme si tous les sons étaient arrêter, figé une fois entrer ici. Lentement il s’approcha de l’eau, posant ses affaires avec la plus grande délicatesse avant de se dévêtir. Se penchant il ouvrit le sac attrapant les quelques flacons se trouvant à l’intérieure avant de s’approcher la berge. Ses pieds foulèrent l’eau et il frissonna. L’eau de ce lac avait il toujours été aussi glacé ? Ce n’était pas pour le déplaire, mais de bon matin ça refroidissait. Toujours posément il entra de l’eau s’arrêtant jusqu’à en avoir au sternum. Détachant ses cheveux, ses derniers se déroulèrent jusqu’à rejoindre l’eau. Depuis quand avait il si poussé ? Elrond rentra entière dans l’eau, s’humectant tout le corps. Suite à cela il ouvrit les flacons, se les versant sur la tête, une huile s’en échappant avant de se rependre sur lui. L’Amarië se purifia de la tête au pied, car devant la personne à laquelle il allait se présenter, il ne pouvait décemment pas s’y rendre comme à son habitude.

Lorsque son corps devint sain, il sortit, s’habillant des vêtements se trouvant dans la valise. Une longue robe cérémonielle taillée pour les hommes, blanche voir même azuré très claire, avec des motifs couleur saphir rappelant les vagues de la mer. De nombreux rubans y étaient attachés dont aux extrémités pendaient quelques joyaux. Après avoir mis ses dessous, il l’enfila. La dernière fois qu’il l’avait porté, c’était lors de l’éclosion de Möebius. Que de souvenirs. Cette dernière avait su rester intacte malgré les années. En même temps contrairement à a cape rouge, il lui avait jeté un sort pour la figer et ne pas voir les effets du temps la dégrader. Rassemblant par la suite ses affaires il s’empressa de retourner chez lui pour les déposer sur le pas de la porte avant de se mettre en route vers le Tomingorlo, refuge des Baptistrels.  L’homme du beau peuple avait rendez avec quelqu’un, une personne qu’il n’avait pas vu depuis cent quatre-vingts ans pour être exacte, et qu’il c’était juré de ne plus jamais visité. Mais le temps était sans doute venu pour entrer la hache de guerre même si l’elfe se doutait bien que ce dernier n’avait que faire de ça colère envers lui. Et dire qu’il avait suffi qu’on lui parle d’une de ses plus grandes peurs pour qu’il se ravise si rapide et aille demander de l’aide. Il faut l’avouer, Elrond était pathétique sur le fait, mais que voulez-vous, le mariage était sans doute ce qu’il redoutait le plus. Cela signifiait la fin de la liberté pour lui. Son père avait voulu à mainte reprise marier son fils, sans résultat. Une fois arrivé chez lui, et ses affaires poser, il reprit, sa route en direction du Tomingorlo.

L’animal aux pelages roux-brun venait de glisser de sa branche suite à l’envol d’un oiseau qui l’avait surpris. Le fruit qu’il avait récupéré lui avait glissé des mains et se satané volatil en avait profité pour récupérer. Qu’allait-il advenir de lui à présent ? Allait-il s’écraser contre le sol ou réussir à s’accrocher à quelque chose ? C’est alors qu’on le rattrapa une main claire venant le saisir alors qu’il tombait. Lorsque l’écureuil rouvrit les yeux, il se trouvait entre les mains d’un elfe aux cheveux blonds étincelants vêtus de blanc et de bleu. Ce dernier lui souriait et vint le caresser. L’animal couina puis grimpa sur son épaule avant de s’immobiliser.

Elrond venait se sauver la vie à une pauvre créature innocente qui ne faisait que son travail au sein de la forêt elfique. Rependre les graines des arbres pour entretenir et agrandir la forêt. Son jeune ami de la forêt vint ensuite se placer sur son épaule l’air de rien, sans doute avait-il ressenti ça peine et il voulait l’accompagner ? Oui la peine de l’elfe était grande, due fait de souvenir douloureux raviver, mais également d’une humiliation inacceptable, mais qu’il devait accepter. Grandirait-il après cette expérience ? Sans doute.

Lorsque l’elfe rouge franchit la demeure des Baptistrels un vague de souvenir une vague de souvenir le percuta, l’immobilisant.

« Co… Comment, pourquoi ne m’as-tu jamais rien dit jusqu’ici père ! »

« Elrond attend ! »

Le jeune elfe à peine âge de vingt et un ans partit en courant de chez lui, filant droit vers le Tomingorlo, demeure des Baptistrels. Fou de rage, des larmes coulant de ses yeux azurés, assombris par ses sentiments. C’est avec fracas qu’il était rentré et c’était précipité vers l'aile dédié à l’esprit de l’eau, Océan et c’était enfermé dans la salle ou toute sa vie, sa mère avait prié. C’est alors qu’il laisser éclaté sa colère, sa rage et son infinie tristesse envers Océan, ses paroles résonantes à travers la salle vide, fixant la statue devant lui de ses yeux baignés de larmes

« Comment avez-vous pût faire ça à ma mère, Arelinnon Amarië, cette femme qui pendant trois siècles vous à priez avec conviction, cette femme humble qui ne demandait qu’à transmettre son amour et sa bonté débordante. Pourquoi avez sacrifié l’une de vos plus fidèles servantes !? Pourquoi le prix de sa requête fut-il si lourd !? … »

L’Amarië aurait occupé la salle pendant plus de trois heures, parlant à sens unique avec l’esprit de l’eau qui ne daigna pas lui répondre, jusqu’à ce que sous le flux des émotions il ne s’évanouisse, un Baptistrel dont il ne connait toujours ni l’identité ni le nom ne le sort de là.


Hésitant, restant planté là quelques minutes il finit par rentrer marchant d’un pas déterminé vers l’aile dédiée à Océan. Il ne croisa quasiment personne. Était-ce lui ou à chaque fois qu’il venait personne n’était présent ? Arpentant l'aile il se rendit dans la salle où sa mère avait prié pour un fils et où ce même fils était venu clamer sa colère. Un calme religieux y régnait. Refermant la porte derrière lui s’approchant de la statue d’Océan il la dévisagea un bon moment son regard ossifiant entre colères, tristesse et repenti. Finalement il s’agenouillant, baissant la tête et joignant les mains.

« Océan, je me présente à toi humble et repenti. C’est l’intérêt qui m’a poussé à me retourner vers toi, mais c’est là sagesse, le pardon et la raison qui m’ont amené jusqu’ici. J’ai fait le deuil d’Arelinnon Amarië, ma très chère mère et je viens effacer ma colère envers toi en reconnaissant mes fautes, et te prié de pardonner les actes d’un jeune elfe emplit de remord et d’ignorance. Si je me présente à toi en ce jour c’est pour clamer ma faiblesse et implorer tes conseils, ton aide. Dame Galadrielle impératrice des elfes et Sa Majesté Grégoriste Kohan roi des hommes compte unir leur peuple à travers le mariage d’Esmelda Kohan et de votre serviteur. Pour l’avenir de mon peuple je me plierais à cette union, mais si ma destinée est d’épousé cette jeune humaine je vous supplie de la changer ou de m’aider à la changer. Mon souhait est de rester libre. Exaucez ma demande auprès de vous et j’accomplirais le devoir que ma regretter mère aurait voulu que je remplisse, en entrant à votre service et prié chaque jour votre bonté pour m’avoir accordé la vie et comblé le souhait de ma mère. »

L’elfe resta plus de trois heures, trois longues heures à prié pour qu’Océan l’entende, priant avec ferveur et autant d’ardeur qu’il avait mit lorsqu’il c’était présenter à lui pour clamer sa colère. Trois heures qu’il ne vit pas passer jusqu'au moment ou l’écureuil fixé sur son épaule  et qui n’avait pas bougé se retourne et saute de cette dernière pour courir voire la personne qui était entrée dans la salle de prière.

¤ Le signe ¤

Un silence olympien régnait depuis maintenant trois heures, trois longues heures ou ce silence c’était abattu sur toute l’aile de l’esprit de l’eau ou un jeune elfe accroupi priait, ses paroles prononcées par la pensée tendaient à transcender le silence afin que sa voix n’atteigne Océan et qu’il ne l’écoute, ne l’entende et réponde à son attente. C’est en ce lieu saint que les maux des mortels atteignaient le mieux les immortels. Mais encore fallait-il arriver à percer ce silence qui étouffait nos voix spirituelles. Difficile, mais toutefois loin d’être impossible. Agenouiller devant la statue d’Océan qui trônait dans la salle, agenouiller et immobile, respirant à peine si bien que l’on aurait pu le confondre avec les autres statues. Il fut le seul à tenter de percer ce voile du silence, qui séparait la bouche des hommes et les oreilles de l’esprit aquatique, en ce jour. Néanmoins il doutait fortement obtenir une réponse de la part de celui qu’il vénérait. Ce n’était pas le rite à suivre qui posait problème, mais bien le mur qui s’était bâti pendant des années et qu’il fallait à présent détruire. Sa méditation fut troublée par l’arrivée d’une jeune personne. Un oisillon venant troubler involontairement la sérénité du lynx.

Se fut l’écureuil le premier à réagir venant rallier la présence nouvelle, l’observant, observant sa beauté humaine avant de s’enfuir laissant la princesse et l’elfe seul. Elle c’était souhaité discrète après avoir remarquer sa présence, ignorant toutefois qui était la personne présente, mais ne possédant point la finesse et légèreté propre aux elfes, mais bien celle propre aux hommes elle ne put échapper aux oreilles pointues de l’Amarië. Rompant le silence installez dernièrement lorsque ses chausses, glissants sur les dalles émettèrent un léger grincement.

« -Je vous prie de m'excuser. Je pensais être seule et je ne voulais en aucun cas briser ce moment de recueillement. »

L’homme du beau peuple ne dit mot, mais sortit de sa torpeur, très lentement. Tout son corps était engourdi comme s’il avait porté un poids bien trop lourd et bien trop longtemps, mais dont ils étaient à présent débarrassés. Ses muscles, membres engourdit mirent du temps à répondre, mais il finit par se redresser, ouvrant les yeux plonger dans une obscurité profonde jusqu’ici mirent du temps à s’adapter à la lumière ambiante.

Cette voix ne lui était pas inconnue, elle ne pouvait être qualifié de familière, mais il l’avait déjà entendu quelque part et il y à peu de temps de cela. Son esprit et son être se réveillèrent enfin lui accordant une réponse.

« Ne vous en faite pas princesse, je doute qu’il m’ait entendu après tant d’années de déni de ma part »

Elrond se retourna lentement pour faire face à la princesse des hommes, Esmelda Kohan. L’homme du beau peuple aurait dû être plus attentif aux cours sur la foi que lui avait dispensés son précepteur Elwynn, il y aurait peut-être reconnu ici un signe d’Océan. Lentement l’elfe quitta sa position pour se rapprocher de l’humaine, une fois à sa hauteur il la salua comme il se devait, s’inclinant face à elle sans la quitter des yeux.

« Dame Kohan, je tenais à m’excuser pour mon comportement, de l’autre jour, je me suis bien trop froid envers vous. » (Comme normalement on est censé être présenté dans le rp que tu fais avec Gala, je m’avance un peu dessus, sinon, on verra bien.)

Ce devait être à cette femme qu’on allait le lier, c’était à cette humaine que sa vie allait aller, du moins pendant le temps de sa vie d’humaine. Cette idée ne plaisait pas à l’elfe rouge, hormis le faite qu’il ne désirait pas se marié avant les trois ou quatre prochains siècles, le fait de devoir nouer des liens avec un humain puis de le voir vieillir et dépérir, lui rappelant son destin d’immortalité et ravivant le souvenir douloureux de la perte de ses camarades emporter par le temps lui était insupportable. Finalement il lui tendit sa main s’inclinant quelque peu.

« Me permettez-vous de vous amener dans les jardins du Tomingorllo où nous pourrons converser sans prendre le risque de gêner la tranquillité des lieux ? »

Les deux finirent par quitter l’endroit et se rendre dans le jardin de la demeure des Baptistrels, la végétation y était luxuriante, chaque fleur était une magnificence. S’arrêtant face à un bosquet pour s’imprégner de l’enivrante odeur qu’elle dégageait il se tourna vers l’humaine.

« Veuillez excuser mon indiscrétion. Étiez-vous en quête de réponse alors que vous avez franchi les portes de la salle ? »

La véritable question que le dragonnier aurait dû lui poser était, pourquoi Océan et non pas une autre divinité. Sa lecture des signes laissait à désirer, mais l’elfe avait tout le temps pour s’en apercevoir et les décrypter.

¤ Excuse ¤

« Dame Kohan, je tenais à m’excuser pour mon comportement, de l’autre jour, je me suis bien trop froid envers vous. »

Il est vrai Elrond c’était montré un peu froid envers le princesse des elfes, mais aussi envers celle qui serait sa futur… épouse. Cela aurait pu être considéré comme un affront, mais le jeune elfe qu’il était n’en avait pas encore l’habitude et n’en avait d’ailleurs jamais eu. Son comportement en tant qu’Elfe laissant par moment à désirer même s’il faisait des efforts pour arranger cela. Mais que voulez-vous, les conditions de son enfance n’ont pas été aussi paisibles que celle de tous les elfes laissant certaines traces. D’autant plus qu’il fallait ajouter à cela le trouble, oui le trouble et le malaise du dragonnier elfique quant à se mariage. L’on bridait sa liberté, son choix alors qu’il était encore jeune. Il avait l’impression qu’on lui coupait les ailes, d’ailleurs il avait toujours vu el mariage ainsi depuis qu’il était petit, son père ayant à plusieurs reprises essayé de marier, sans succès.

« Vous n'avez aucune raison de vous excuser. Je peux comprendre que l'état actuel de notre situation peut laisser apparaître des moments de flottement. Je ne vous en ai pas tenu rigueur l'autre jour et je ne le ferais pas non plus si aujourd'hui cela se reproduisait. »

La voix de la jeune femme était douce pour une humaine, tout comme sa beauté. Dotée d’une certaine intelligence et gentillesse qu’elle affichait pour masquer sa tristesse toutefois visible derrière ses propos. Elle était sans doute tout aussi troublée que l’Amarië et trouvait cela injuste. Mais son amour pour son peuple et la connaissance de son devoir de princesse était fort en elle, ce qui l’amenait à accepter son sort sans rien laisser transparaitre devant ceux qui avaient décidé pour elle.
L’invitant par la suite à quitter ses lieux pour ne pas en troubler la tranquillité ni représenter une gêne pour les quelques autres âmes qui viendraient ici en quête de recueillement et de réponse. C’est en silence que les deux êtres se rendirent lentement au jardin, si vaste et magnifique, l’odeur parfumée des fleurs planant toujours en ces lieux magiques.

« À vrai dire, je laissais mes pas me guider vers l'inconnu, le hasard. Il n'y a pas mieux pour découvrir un lieu selon moi. Même si la curiosité m'a poussé à vous déranger dans votre recueillement et je m'en excuse encore une fois. Ma quête n'avait rien de bien noble, la simple curiosité d'arpenter ces lieux sommes toutes assez mystérieux pour l'humaine que je suis. »

Le discours de la jeune femme se tenait, seul le hasard amenait à découvrir un lieu qu’on ne connaissait pas, celui-ci choisissant de montrer les meilleurs facettes ou aux contraires les moins bons d’un endroit. D’un geste de la main il dissipa les inquiétudes et excusa la princesse pour son arrivée. L’elfe ne lui en voulait pas d’avoir troublé ses prières. Des lieux mystérieux pour l’humaine qu’elle était. Il est vrai que lorsque l’on est loin de chez soi et plonger dans un univers différent du sien l’on semble perdu, cela lui était aussi arrivé alors qu’il avait décidé d’arpenter le royaume des humains. Ainsi donc la jeune princesse n’était point ici en quête de réponse, mais uniquement de découverte. C’est alors que les dernières paroles de l’humaine le laissèrent perplexe. Ainsi Océan aurait agencé le destin, le déroulement de cette journée pour que les deux êtres se rencontrent. Était-ce là une véritable intervention de l’esprit de l’eau ? Une réponse à ses prières d’aujourd’hui. Cela c’était à l’Amarië de l’interpréter, de discerner dans toute cette eau trouble où était la vérité.

« Même si j'avoue que la situation me paraît un peu … étrange et … Indélicate. »

La respiration de la princesse aurait presque pu, être assimilé à un soupire. Tirant une fleur afin d’en sentir son parfum le jeune elfe aux regards azuré se retourna vers elle.

« Je dois vous avouer que je suis tout aussi troublé que vous. Cette situation me démange. Moi qui ai toujours reculé face au mariage voila qu’il s’impose à moi. Moi qui dois m’adapter à mon nouveau rôle de dragonnier, à ma nouvelle vie, une vie longue et sans doute interminable. J’ai l’impression que cela s’enchaine beaucoup trop vite. »

Il baissa quelque peu le regard avant de tressauter légèrement.

« Oh, je vous prie de bien vouloir m’excuser, je me plains de ma condition alors que la vôtre est sans doute plus stressante. Vous représentez l’avenir de votre peuple, vous êtes arraché loin de chez vous alors que la situation actuelle est plus que nébuleuse à cause de cette invasion. Plonger dans un univers inconnu avec des êtres si différents, pour ne pas dire condescendant, que nous sommes-nous les elfes. »

L’elfe faillit s’excuser aussi pour avoir souligner la vie courte et de mortel à laquelle était condamné le jeune humain, mais ne faisant cela il avait peur de la blesser, aussi ne dit il rien et se contenant de se retourner pour perdre son regard dans les fleurs face à lui.

¤ Nouvelle vie ¤

Une solution, il fallait en trouver une. Cette solution qui permettrait de mettre d’avorter ce mariage dont Elrond ne voulait pas. Mais sa volonté n’était rien face à celle du bien-être de son peuple. Si tel était la volonté de ce dernier alors le rouge se plierait, courberait l’échine docilement et prendrait sur soi. Cependant, même si il s’agissait là de la volonté de ce dernier, rien ne disait que l’homme du beau peuple resterait inactif jusqu’à ce que leur vœu soit prononcé. Il y avait une échéance et l’Amarië comptait bien user de chaque instant le séparant de ce moment ou sa vie serait irrémédiablement unie à cette jeune humaine pour empêcher leur union. Il fallait toutefois annuler ce dernier sans créer de conflit, sans que l’alliance elfe-humain n’en souffre. Cela risquait tout bonnement d’être impossible, à moins d’un miracle. Si jamais Océan répondait à ses prières, peut être que ce miracle se produirait. Mais il n’y avait guerre d’espoir. Tournant son regard, posant ses deux mirettes azurées sur la princesse des hommes derrière lui, le dragonnier elfique s’interrogea. Désirait-elle aussi de ce mariage ? Il mettrait sa main au feu que non. Mais consciente de sa position, et amante de son peuple, elle se plierait elle aussi pour le bien de ce dernier. Comme c’était triste.

« Tout comme vous, le mariage même toujours planant au-dessus de ma tête, n'était pas pour moi une actualité que je recherchais. »

Les mots de la princesse ne firent que confirmer les pensées de l’elfe. Elle non plus ne désirait pas cela. C’était parfaitement compréhensible. Un humain marié à un elfe. C’était un tabou. Peut être s’en moquait-elle, mais au final ce n’était ni plus ni moins qu’une goutte dans les nombreuses raisons qui pouvait la poussé à ne pas désirer se mariage. Étant une princesse elle avait sans doute des courtisans, peut être c’était elle enticher d’un ? Elrond avait l’impression d’arriver comme un cheveu sur la soupe dans la vie d’Esmelda. Frustrer il vint arracher l’une des fleurs qu’il avait entre les mains quand la princesse prononça des paroles qu’il aurait préférer ne jamais entendre de ça bouche. « Mon avenir est maintenant de rester près de vous un temps donné, ma vie, à peine la votre ». Le rouge en fit tomber la fleur qu’il venait d’arracher et se tourna vers la jeune femme, un certain courroux se lisant dans son regard. Il n’appréciait guerre qu’on résumer la vie d’un homme face à celle d’un elfe. Pourquoi ? Parce qu’il en avait bien trop souffert. La laissant continuer il s’approcha d’un pas, plongeant son regard dans celui de la princesse.

« Ne résumez pas la situation à cela Dame Kohan… Même s’il y a une part de vérité, elle est bien trop triste à entendre… notre longévité est certes différente, mais voir un humain auquel on tient se flétrir lentement alors que nous survivons est l’une des pires tortures existantes en ce monde… »

Le sylvain baissa ensuite les yeux, une pensée lui traversa l’esprit, une pensée qui aurait pu lui arracher un sourire s’il ne l’avait pas retenu. Il les enviait, eux les humains d’être ainsi fait, de vivre si peu de temps. Ils ne risquaient pas de connaitre cette douleur de vivre et de voir trépasser un à un les âmes auxquels ils tenaient. Elrond eut une pensée pour Amyelenor. Certes il vivrait moins longtemps que l’elfe, mais il connaitrait ce déchirement de voir ses proches mourir alors que lui leur survivrait. Quel triste destin. Lorsque ce jour arriverait, il irait sans doute le voir, le dragonnier n’avait aucune idée de la façon dont il le vivrait, sans doute n’y avait il encore jamais penser. Secouant légèrement la tête il chassa ses sombres idées de son esprit déjà bien embrumé. L’humaine ne l’y aida pas lorsqu’elle changea le sujet de la conversation, elle voulait en savoir plus sur lui ? L’elfe n’avait mené une vie qui intéresserait la Kohan.

« Avant d’être dragonnier, et bien, j’attendais, patiemment que l’esprit de la mort vienne me chercher afin de me ramener vers mes camarades humains qui sont partis avant moi. Puis est arrivé Möebius. En plus de ce nouveau poids, son arrivée ébranla mes convictions, même maintenant, je n’ai pas encore réussi à y remettre de l’ordre, et notre union prochaine ne m’aide pas plus à y réfléchir. »

Il lâcha un petit rire se moquant de sa situation ainsi que de lui-même, cela lui évitait de craquer de jouer sur l’auto dérision.

« Être lié à un dragon est une tâche assez particulière, car l’on ne vit plus que pour nous même, mais bien pour deux. Être dragonnier est un art dont je n’ai pas encore saisi toutes les ficelles, mais je pense que cela viendra un jour. Il me suffit d’être patient et d’apprivoiser le lien qui m’unit à mon lié. Ce qui n’est pas mon fort je dois l’avouer. Mais au final, je devrais y arriver. C’est un travail de tous les jours qui doit être fait avec sérieux et qui ne cesse d’évoluer. Pas plus tard que j’autre jour j’ai assisté à son premier vol… C’est…. Il n’y a pas de mot pour décrire cela. »

L’elfe sourit, ses mauvaises pensées semblant avoir été chassées. Souriant un peu il finit par se retourner attrapant une nouvelle fleur.

« Vous aussi ne désirez pas ce mariage princesse… Je dois vous avouer que si je suis venu dans le cloître d’Océan, c’est pour lui demander de m’aider à  m’extirper de cette situation… Et vous voilà. »

¤ Une promesse d'harmonie  ¤

La longévité, la vie, la mort, les différences humaine-elfique. Pourquoi ces sujets revenaient ils toujours sur le tapis, pourquoi faisaient-ils sans cesse surface là ou le dragonnier passait. Était-ce un hasard, ou un maléfice, ou encore un tour des esprits qui prenaient plaisir à torturer le mortel qu’il était ? Un jour Elrond trouverait sans doute la réponse à cette question. Mais avant il fallait qu’il trouve le moyen d’effacer ce problème de longévité. Même si cela était tout bonnement impossible, les caractéristiques raciales ne peuvent être transgressées si facilement. Les elfes sont et resteront des créatures magiques. La magie les fait vivre, sans elle, ils ne sont plus, et lorsque les flots de cette puissance sont faibles, ils agonisent à petit feu, et quand elle est tarie…. Ils dépérissent. Non, il n’y avait aucun moyen de régler ce problème, aucun…. Même si en réalité, un subsistait… Mais il est tout bonnement hors de portée et le resterait sans doute à tout jamais.

Elrond n’en voulait pas le moins du monde à Esmelda, il lui fit comprendre d’un simple mouvement de tête, ses souvenirs qui le torturait, il devait apprendre à vivre avec, à les supporter, ou alors sombrer dans la folie et dans le pire des cas, se précipiter dans les bras de l’esprit de la mort. Néanmoins, le rouge n’avait pas la moindre envie d’arriver à de telles extrémités. La princesse des hommes l’avait si bien dit, Möebius, son dragon, son compagnon, une moitié d’âme dont il s’était vu confier la garde et qui à présent comblait la sienne avec la part arracher par le trépas de son ancienne vie chez les hommes. Oui, il avait une nouvelle raison de vie, qu’il lui fallait découvrir, il avait une nouvelle façon d’aborder la vie. À présent devenu l’un des piliers soutenant la magie de ce continent il ne pouvait se laisser aller. Non, il devait tout simplement vivre en portant ce fardeau jusqu’à la toute fin.

À présent, tout était clair, ni l’un ni l’autre ne souhaitait ce mariage. Mariage que l’on avait scellé pour eux, un mariage sans amour, un mariage politique, une tentative désespérer pour renforcer l’alliance humaine-elfique.  Un mariage qui n’aurait pas eu de raison d’être si les elfes n’étaient pas restés si inactifs, si lent, si arrogant et dédaigneux. Décidément, la politique et le point de vue de beaucoup d’elfes révulsaient le sylvain qu’il était. Pourquoi cela ? Sans doute parce qu’il avait vécu une partie de sa vie auprès des hommes, combattus à leurs côtés, qu’il les a vus mourir de vieillesse. Voir la vie d’un humain se flétrir au fil des âges est une chose belle et triste à la fois. Une chose que le dragonnier elfique ne souhaitait pas revoir.

Relevant ses yeux azurés vers la jeune humaine, les oreilles d’elfe perçurent l’espoir de liberté vibrant dans les paroles de celle à qui on l’avait lié.

« À nous deux nous trouveront bien une solution pour parfaire l'invalidité d'un tel mariage, outre nos différences de races. Sans les froisser. Car là n'est pas mon intention. J'ai un grand respect pour votre peuple et je ne veux pas lui porter ombrage de quelconque façon. »

Baissant les yeux quelques instants il réfléchit, invalider se mariage, ce état facile à dire, mais à faire, voilà une tout autre paire de manches. La solution là plus simple était tout bonnement pour Elrond de rejeter la femme humaine qu’on lui présentait et provoquer ainsi l’écroulement de ce mariage. Mais il ne souhaitait pas s’y prendre de cette façon. Non, loin de là. Par respect envers l’humaine face à lui qui tout autant que sa personne n’approuvait pas se mariage. Mais aussi dans un souci diplomatique, le rouge ne voulait pas engendrer de conflit entre humain et elfe en se comportant ainsi. Non bien au contraire, Elrond ne souhaitait qu’une chose le bien de ces deux peuples et le renforcement de leur lien déjà bien affaiblit.  Cependant… comment y arriver ?

« Nous trouverons, une solution existe forcément. Un moyen d’annuler ce mariage sans pour autant blesser nos peuples respectif, un moyen qui au contraire permettrait de renforcer leur lien… Oui, une telle solution doit exister, il suffit juste de la trouver. J’irais parler à Dame Galadrielle et à votre frère l’empereur s’il le faut pour qu’ils consentent à revenir sur leurs décisions sans provoquer de déchirement. »

Relevant les yeux pour les plonger dans ceux de la princesse il sourit comme pour essayer de chasser la tristesse qu’il lisait dans les mirettes de cette dernière.

« Hâtons-nous de mettre fin à tout ceci pour que vous puissiez retourner le plus vite possible auprès de votre peuple. Il est important que vous retourniez auprès des vôtres en ces temps sombres et incertains. »

¤ Au prochain rendez-vous ¤

Espoir et confiance, voilà les deux choses que ressentait le dragonnier elfique à présent. Lui qui, il y a quelques minutes encore, était désespéré voyait se former devant lui une échappatoire. Ce mariage n’aurait jamais lieu, il en avait la conviction. Qui les avait donc aidés en cet instant ? Le Dracos comme le pensait la princesse humaine ? Elrond ne saurait le dire. Son avis penchait plus en faveur d’Océan qui avait entendu sa prière, passé l’éponge sur la colère d’un enfant et décidé de lui tendre une main charitable afin de l’aider dans ces tourments.

« Hélas, je ne pense pas qu'ils reviennent sur cette alliance. Sinon pourquoi l'avoir proposée ? Et j'ai déjà tenté de mettre en avant de nombreux points qui divergent entre nos deux peuples, pour une union de mariage. Mais en vain, je ne me suis pas fait entendre. Ou bien, pas comprendre, préférant laisser mon statut de princesse diriger un temps ma vie. Mais là, il ne s'agit plus que de moi. Il y a vous, votre lié, et mon peuple. »

De nombreuses incertitudes étaient encore présentes, il allait falloir les combattre pour les éclaircir. Malgré cela, Elrond avait foi, foi en l’impératrice des elfes et son amour envers ses enfants. Et foi envers l’empereur humain et son amour envers sa sœur. Mais pas uniquement, il avait également foi en son statut de dragonnier. Il n’avait encore jamais cherché à l’utiliser d’une quelconque manière, mais en cet instant il n’hésiterait pas à le brandir haut et fort pour se faire écouter, mais également respecter. L’elfe rouge allait devoir entrer dans la peau d’un personnage qui ne lui ressemblait pas, mais quand bien même, si c’était pour le bien-être de son lié, de la princesse et de lui-même, il le ferait. Alors qu’il écoutait la jeune humaine, quelques bribes de phrases se formaient déjà dans l’esprit du dragonnier. Il allait bel et bien tenter de les convaincre et mettant en valeur leur individualité. Le but ici serait sans doute de les émouvoir. Dans le pire des cas, l’elfe devrait recourir à des moyens plus drastiques, même si, il ne le désirait pas le moins du monde.

«Et une fois que nous en aurons parlé, que l'annulation soit effective, je repartirai auprès des miens là où est ma place. Même minime. Même si auprès de votre peuple, j'ai pu apprendre de biens grandes choses, que j'avais je n'aurai pu voir ou même imaginer en restant dans le palais de Gloria. Je pense même que cela pourra nous aider dans notre alliance à ne pas nous allier justement. Réfléchissons, chacun de notre côté, parlez-en avec votre lié, et revoyons-nous dans un jour ou deux, dans ce même parc pour voir quel sera notre angle d'attaque. Cela vous convient-il ? »

« Vous avez raison, ce n’est pas une situation à prendre à la légère, ce problème est bien plus complexe et épineux qu’il n’y parait. J’y apporterais toute la réflexion nécessaire avant de me présenter à votre frère et à dame Galadrielle. Un mariage n’est pas solution adéquate pour reforger une alliance qui bat de l’aile, cela ressemble bien plus à une tentative inespérée qu’autre chose et je pense, que les relations humaines-elfique n’ont pas encore atteint un point aussi critique pour se permettre une telle chose. »

L’elfe sourit à la jeune femme et s’inclina légèrement.

« Retrouvons-nous alors plus tard en ce même lieu pour discuter à nouveau de tout cela, princesse. »

Finalement Elrond quitta la princesse et le domaine de la Rhapsodie pour s’en retourner vers son lié et discuter de cette situation avec lui et surtout, espérer trouver une solution adéquate.