Mon histoire
L’histoire de ce jeune brigand débute dans la ville majestueuse de Gloria, néanmoins, son existence n’y était en aucun cas des plus riches. Sa mère était morte en lui donnant vie et son père l’avait élevé du mieux qu’il le pouvait avec son maigre salaire de garde, ils parvenaient à s’en tirer, Rescert avait même un écuyer que le jeune Jeönyr avait, pendant le temps qu'ils cohabitèrent, considéré comme son frère. C'était peut-être dut à leur ressemblance, mais quand Jeönyr avait demandé à son père des nouvelles de son frère, celui-ci lui avait tout simplement répondu que c'était un écuyer et il était maintenant sous l'aile d'un maître qui lui enseignerait son métier. Maintenant qu'ils n'étaient plus que deux, le père appris les rudiments du combat à son fils, espérant qu’il joindrait la garde à son tour, ou peut-être les lames noires. Mais il en fut autrement, alors âgé d’une dizaine d’année, Jeönyr attendait patiemment le retour de son père dans leur maisonnette, préparant le repas, mais au lieu de son père, ce fut un autre garde qui entra. Cet homme, grand et barbu, avait quelque chose de louche dans le regard. Prenant ses précautions, il avança lentement vers le personnage.

- Puis-je vous aider, monsieur?
- Bonjour mon petit, il y a-t-il quelqu’un qui s’occupe de toi à qui je peux parler?
- Mon oncle, mais il est partit au marché, il manquait des oignons pour la soupe.
- Très bien…

Le jeune garçon avait menti, son père n’ayant, à sa connaissance, ni frère ou sœur. Il espérait seulement que cet inconnu parte. Ce dernier surpris le gamin en s’agenouillant devant lui.

- Tu es bien le fils de Rescert Methus?

L’homme avait la voix tremblotante et le garçon comprenait maintenant ce qu’il y avait de louche dans les yeux de l’homme, c’était le remord. Devant ce spectacle peu commun, Jeönyr se contenta d’hocher la tête. Le garde inspira profondément avant de poursuivre.

- Ton père…Il…Un… Un voleur trop nerveux… Il a… Ton père est mort.

La nouvelle frappa, bien évidemment, le garçon comme un poignard au cœur. Il resta paralysé, comme déconnecté, le reste de la scène se déroula dans l’absence d’esprit la plus totale. Le garde lui donna les détails du décès de son père. Un voleur avait voulu dérober la bourse d’un marchand et Rescert, faisant son boulot, poursuivit l’accusé. Lorsque celui-ci, ayant perdu son chemin, se coinça dans un cul de sac, il se retourna brusquement, enfonçant sa dague dans la poitrine du garde et pris la fuite, laissant son arme dans le torse de l’homme qui succomba au coup peu après. Quand le garde le laissa seul, Jeönyr mangea et réfléchit sur sa situation. Il devait maintenant se débrouiller seul, pourrait-il conserver la maison? Il repoussa les maintes questions qui assaillaient son esprit et alla dormir. Il n’assista pas à la crémation de son père et passa plutôt la journée à se chercher du travail. Bien entendu, la mort de son père le touchait, mais cet homme n’avait jamais été très présent, étant de garde la plupart du temps, et quand ils se voyaient, son père lui enseignait seulement comment se battre. Malheureusement, personne ne voulait d’un gamin pour accomplir certains travaux, il parvint à vivre avec les réserves de son père, mais bien assez vite, il n’avait plus rien à manger. Et c’est ainsi que Jeönyr commença sa vie de brigand, vivant au jour le jour, volant seulement pour combler ses besoins les plus essentiels et il se promit de ne jamais tuer, sauf par nécessité la plus absolue. N’apparaissant que si nécessaire, ses allées et venues étaient aussi discrètes que possible. Et ainsi, la chaumière qu’il occupait fut déclarée abandonnée. Mais étrangement, personne ne s’en approchait. C’était pourtant une habitation raisonnable, ainsi elle devint le repaire du jeune bandit. Mais cela ne dura pas longtemps.

C’est à partir de ce moment que les choses ont commencé à se corser. L’activité des divers voleurs dans la ville était à son comble, les gardes semblaient se multiplier dans les rues et une rumeur courrait qu’un groupe de bandit se formait à l’extérieur des murs. Saisissant cette chance qui s’offrait à lui, le brigand ramassa leu peu de sa propriété et s’apprêta à trouver cette horde. Il était convaincu qu’il y retrouverait certains noms bien connus dans les rues et il y reconnaitrait assurément quelques visages. Bien qu’il n’y avait aucune alliance entre les voleurs qui occupaient cette ville, Jeönyr avait déjà travaillé avec certains d’entre eux. Ils ne s’étaient jamais échangé leur nom, mais il pouvait être utile d’avoir un complice, voire deux ou trois. Il prit peu de temps pour se préparer et au moment où  il allait sortir, la porte vola en éclat devant lui. Il tomba à la renverse alors que trois gardes chargeaient dans le cadre défoncé. Le bandit se redressa rapidement, et les gardes, le voyant avec son sac sur l’épaule, crurent qu’il était en train de cambrioler la demeure. Le plus près de lui dégaina son épée et d’une manœuvre brusque, lança une attaque sur Jeönyr dans le but de le faire lâcher son butin. Chose qu’il fit immédiatement, mais pas parce que la lame du garde lui avait entaillé la main, mais plutôt car il porta par reflexe cette dernière sur son visage, où l’arme du garde avait creusé une longue entaille. Laissant les gardes, il prit la fuite en sautant par la fenêtre, qu’il avait aménagée à cet effet, et, blessé, sans possessions et maintenant sans logis, il quitta la ville. Bon coureur et assez agile, il parvint, par miracle, à semer ses poursuivants et se cacha dans les boisés avoisinants, ne serait-ce le temps de se faire un bandage pour sa plaie. Il déchira sa chemise et fit de son mieux pour couvrir sa blessure. Il resta dissimulé quelques temps, jusqu’à ce qu’il entende une conversation un peu plus loin. Se retenant de tout mouvement ou bruit, il écouta. Cela ressemblait à une cérémonie quelconque, un rite peut-être? Il porta attention et compris qu’il s’agissait d’un serment, le lien se fit aussitôt dans le crâne du jeune homme. Il avait trouvé ce qu’il cherchait. Néanmoins, quelque chose le retint de se manifester, ne serait-ce qu’attendre la fin de cette interaction. Lorsque la chose prit fin et que le petit groupe commençait à se disperser, Jeönyr s’autorisa à tourner la tête vers eux. Moins d’une dizaine, il reconnut deux voleurs avec qui il avait fait affaire et cette autre jeune femme qu’il avait aperçue en ville. Sa démarche était sure et bien que son apparence puisse laisser imaginer qu’elle puisse être fragile, elle semblait avoir du caractère à revendre, elle l'intriguait. Ne l'avait-il pas suivit à quelques reprises dans les ruelles de la ville?

Il resta dans les alentours quelques jours, tentant de se rapprocher du groupe sans être aperçu, histoire de voir comment procéder pour être accepté dans cette bande. Un jour, il vu un de ses complices seul, assis sur la branche d’un arbre. Faisait-il le guet? C’était possible. Il opta donc pour se montrer à lui, après tout, ils avaient déjà étés partenaires et il lui faisait un minimum confiance. Marchant bien droit vers la cachette de cet homme, il l’appela. Assez jeune, tout comme lui, le voleur descendit de sa cachette en le reconnaissant te en voyant son allure, il l’amena vers leur campement, Jeönyr fut rassuré de voir que la confiance qu’il avait envers son camarade était réciproque.

- Comment est-ce arrivé?
- Des gardes, ils ont trouvé l’endroit où je me cachais.

Âgé d’environ treize ans, Selubror Uncebus fut le seul associé avec qui le jeune voleur eut partagé son nom pendant son séjour en ville. Il avait fait quelques bons coups avec lui et à chaque fois, il avait pu s’y fier. Heureusement pour Jeönyr, il inspira confiance au guérisseur de leur bande et fut rapidement accueilli, ses faits en ville l’aidant peut-être, et prêta serment. Lorsqu’il fut remis sur pied, par chance, sa blessure était superficielle, son œil était intact et la cicatrice n’était pas trop gênante, il put démontrer ses capacités à la <> et s’attira la sympathie des membres, bien qu’il fût plus jeune qu’une bonne partie d’eux. Il attira par le fait même l’attention de la meneuse du groupe, celle qu’ils nommaient la louve, à sa connaissance, elle était assez charmante, même que de nombreux hommes en étaient amoureux. Bien entendu, aucun d’entre eux n’avait le courage d’aller lui dire, sachant qu’elle ne leur rendrait pas leur amour. Effectuant de nombreuses tâches pour la horde, Jeönyr gagna le respect et la confiance des loups et au fil des années, il eut l’honneur de monter en grade dans la bande pour devenir l’un des seconds de la louve.