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| [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Dim 27 Jan 2013 - 21:54 | |
| La lame noire rencontra le cimeterre dans une danse endiablée. Parade, ripostes, coup de taille et en pointe, les mouvements s’enchaînaient à une vitesse folle car sous les parois de pierre et de terre, là où les ténèbres étaient maître du monde, les vampires voyaient leurs capacités physiques défier l’entendement humain. C’était d’ailleurs la raison de leur présence en ces lieux, pourtant si loin de toute réserve de nourriture. Ici ils étaient forts, les plus grands prédateurs qui soient depuis la disparition des dragons. Peu importait qu’il fusse jour ou nuit car dans les galeries du Royaume des Non-morts, l’ombre n’avait aucune limite.
Roëric Alokor, vampire de son état, avait fini par se faire à ces lieux lugubres. Le fait qu’il y demeure depuis plus d’un siècle y étant sûrement pour quelque chose. Avec l’aide du temps, on s’habituait à tout. Tout le monde avait besoin d’un foyer, d’une maison où vivre, d’un endroit où revenir après maints vagabondages. Certes ce ne valait guère le manoir où il vivait en tant qu’humain : les voisins étaient détestables, l’ambiance mortifère et comble du déshonneur, il n’y avait même pas de domestiques. Non pas qu’il pussent rendre ces galeries souterraines présentables. C’était là un travail sans fin.
Quelques nuits plus tôt, le vampire rentra dans sa grotte personnelle. Une sorte d’alcôve qui lui servait pour entrer en transe et entreposer les effets qui prenaient trop de place sur sa personne. N’étant pas naïf, elle était plutôt bien cachée. Néanmoins il arrivait régulièrement que certains individus cherchent à le dépouiller soit de ses biens, soit de son emplacement, parfois même des deux. La seule chose qui primait chez les suceurs de sang étant la force, il n’avait alors pas d’autre choix que de traquer les lâches et de tuer les autres en duel.
L’unique méthode pour ne pas se faire marcher sur les pieds.
Cette fois-ci, deux de ses congénères étaient sur place. Se moquant pas mal des raisons de leur présence. Il en tua un par surprise, lutta un moment avec l’autre pour finalement l’envoyer rejoindre le premier. Aucun remords. Aucune hésitations. C’étaient des vampires, des êtres maudits après tout. Quoi ? Lui aussi ? Certes, mais il n’était pas très porté sur le suicide. Beaucoup trop fier pour ça. Une nuit passa avant qu’il y ait une demande de vengeance. Visiblement ce charmant groupe comprenait trois membres. On le défia donc de venir dans un endroit précis et de livrer duel.
Et pourquoi pas ? Il n’avait rien de mieux à faire.
Nous en revenons donc au duel qui semblait s’éterniser. Tout dû moins au goût de Roëric. Non pas qu’il n’aimât pas tirer l’épée, bien au contraire, c’était là l’une de ses plus grandes passions, mais il préférait en finir rapidement, dès lors qu’il était avéré que son adversaire était moins bon que lui. S’abaisser à son niveau pour faire durer le plaisir eut été une grave insulte pour un vampire qui avait somme toute fait preuve d’un certain sens de l’honneur.
Sophia, l’épée noire, la seule dont la compagnie lui était vraiment agréable, trouva le cœur de l’ennemi et le transperça d’un coup sec. Il tomba à genoux, le cimeterre au sol. La lame pénétra le cou pour ressortir de l’autre coté d’un geste fluide et précis. La tête tomba. Séparée du reste.
A cette époque, elle n’était pas encore dotée de l’enchantement lame sanglante et Roëric dû donc prendre la peine de la nettoyer. Entièrement focalisé sur sa tâche, il ne remarqua pas tout de suite le nouveau venu. Lorsque ce fut fait, il se redressa, portant son regard métallique sur l’inconnu.
Et qui êtes-vous ? Son second ?
"Un autre duel ? Voilà une idée des plus réjouissante." |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Lun 28 Jan 2013 - 8:28 | |
| {hrp: en réponse au défi d'écriture de février, lequel me disait que j'avais bu un mauvais sang et que j'étais donc drogué sans que je le sache tout de suite, j'ai glissé ceci dans le rp ^^' j'espère que ça ne t'embête pas trop au moins :S en tout cas, ça donnera une tournure amusante au rp mdr si ça te gêne, dis-le et puis je réécrirais mieux cette réponse }
A cette époque, Kedrildan était encore sous la coupe de son protecteur, sire Kloduinë, qui répondait à tous ses besoins avec amusement et curiosité, profitant honteusement à certains moments, et bien loin d'être connu par le Seigneur Lorenz. Un bien simple vampire insignifiant perdu dans la multitude qu'ils étaient... Vivant encore dans les grottes sans lumière du Royaume Souterrain, le jeune roux profita d'avoir échappé à la surveillance de son « propriétaire » pour déambuler dans les dédales des galeries, se hasardant avec prudence au cas où et laissant ses yeux fureter dans l'ombre afin de récolter les possibles informations qui pourraient égayer son pauvre quotidien mortel. Le vampire n'avait pas honte de l'avouer au fond : il était un rat, celui qui se faufilait dans les ténèbres pour vous prendre en traître et vous plantez un poignard dans le dos ou vous trancher la gorge, tuant sans dignité ou honneurs. Ici, dans ce monde de maudits, seul celui qui était fort et malin survivait, les autres mourraient sous les lames... Et Kedrildan était plus que déterminé à hanter le Royaume Humain et Vampirique pour encore de nombreux siècles à venir. C'est un bruit de choc métallique et grognement qui le fit sortir de ses pensées et c'était donc prudemment qu'il sortit de son coin pour observer ce qu'il pouvait bien se passer, découvrant un combat des plus amusant, un sourire ravi étirant ses lèvres charnues. Il reconnaissait l'un des deux vampires, le second était un vampire très puissant et donc très dangereux, une sorte d'intouchable en somme qui pourtant se battait contre un autre pour il ne savait quelle raison. Le premier, par contre, était un imbécile qui s'amusait à piller les possessions des autres pendant l'absence des propriétaires, un être mesquin que Ked rêvait de poignarder en plein cœur à la première occasion depuis qu'il avait été lui-même volé il y a de ça quelques lunes. Enfin, il n'aurait pas à le faire puisque l'intouchable venait tout juste de raccourcir la rencontre de façon radicale. Observant d'un œil blasé et amusé la tête rouler jusqu'à ses pieds, il émit un rire silencieux avant de relever son regard jusqu'à l'autre vampire absorbé par le nettoyage de l'extension de son bras. Il était drôlement agile... La passion pour la puissance de Kedrildan se retrouva quelque peu émoustillé et il quitta les ombres pour se rapprocher, gardant tout de même les sens en alerte au cas où le vampire ait... Une sorte de « spasme musculaire » à son égard dirons-nous simplement. Ne cherchant pas à se cacher de son regard, le roux le laissa relever les yeux pour l'observer et rit légèrement face à sa question. - Je n'ai aucun lien avec ce cadavre bien frais, ou du moins, il y aurait pu y avoir quelque chose entre nous si j'avais été plus rapide que vous pour plonger ma lame dans son corps, ricana-t-il d'un air nonchalant en croisant les bras. Rassuré le vampire ? Kedrildan l'espérait, il aurait été dommage qu'une première fois se déroule si mal alors qu'il n'avait pas d'intention belliqueuse, sans compter que courir de si bonne heure risquerait de lui couper l'appétit, ce qu'il ne souhaitait aucunement. Déjà que son repas d'un peu plus tôt lui provoquait quelques sensations perturbantes, comme pesant dans son estomac flétrit par le temps... En parlant de ça, maintenant qu'il était plus près de l'individu, c'était lui ou le vampire avait les cheveux roses ? Secouant la tête en se tenant la tempe, il gronda sourdement avant de rouvrir les yeux, espérant que sa vision change. Ah ! Elle avait changé ! Enfin si l'on pouvait dire... Les yeux écarquillés par la stupeur, le roux fixa l'autre d'un regard bovin alors que des espèces de lucioles clignotant de toutes les couleurs dansaient autour de sa tête dans une mascarade de couronne, ce dernier dans une robe moulante rose et maquillé avec une truelle. - Je crois que... Je me sens pas très bien... Bredouilla-t-il en vacillant, se frottant les yeux en priant Dracos pour savoir ce qu'il pouvait bien se passer chez lui. Mal lui en prit puisqu'en rouvrant de nouveau les yeux, il hoqueta de surprise avant de laisser son regard se charger d'une sensualité lourde, un sourire gourmand ourlant ses lèvres : devant lui, enlaçant le vampire par derrière, ses deux là le regardant d'ailleurs avec un air d'invitation, se tenait le Seigneur Lorenz habillé en tout et pour tout d'un porte-jarretelles rouge et d'oreilles de lapins blanc alors que sire Roëric portait à présent un string en peau de léopard, une cravache remplaçant l'épée qu'il avait auparavant dans les mains. Tous deux étaient en train de minauder des cochoncetés avec le petit doigt en l'air, se touchant en gloussant avant d'inviter Ked à les rejoindre, ce dernier avait la bouche béante sous l'effet de la surprise. - J-je sais pas ce qu'il se passe... Mais j'adore ce que je vois... Murmura Kedrildan d'un air hébété, un voile de transpiration recouvrant son corps, avant de s'avancer doucement vers Roëric pour effleurer sa joue. Je peux participer moi aussi... ? Demanda-t-il d'un air suppliant avant de se presser contre lui en tentant d'embrasser fougueusement le guerrier, ses mains tripotant avec envie. |
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| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Mer 30 Jan 2013 - 21:50 | |
| Hrp : Pas de problème =)*** Depuis qu’il avait retrouvé ses souvenirs (dû moins une part très importante de ceux-ci), Roëric Alokor avait radicalement changé son modus operandi. Là où auparavant l’instinct guidait chacun de ses actes, chacune de ses réactions et avait donc main mise sur toutes ses relations (lesquelles se résumant alors aux proies et aux prédateurs, un rien basique) ; c’était maintenant la raison qui le poussait à entreprendre ou à ne pas entreprendre une action.
De ce changement résultait surtout deux choses : il avait perdu cette sauvagerie qui faisait de lui un chasseur hors du commun, mais il avait en contrepartie gagné, ou plutôt regagné son esprit de stratège. Cette patience et ce self-control qui le caractérisait en tant qu’humain et qui avait fait de lui un brillant officier. Pas grand-chose pouvait le pousser hors de ses gonds -la soif mis à part, mais c’était là une partie de lui qui resterait à jamais plus animale que le reste- c’est pour cette raison qu’il restât impassible devant l’inconnu.
Il y aurait pourtant eu matière à s’agacer. Si ce n’est plus. L’apparition d’un inconnu en plein duel, enfin après mais peu importe, alors même que celui-ci n’avait visiblement aucune intention de se battre. Ce qui était franchement frustrant. Mais en plus, il se permettait de rire. Comme si lui, Roëric, avait dit quelque chose de drôle. Au Royaume des vampires, là où la mort avait des définitions multiples et contradictoires, les combats n’étaient pas vraiment une affaire à prendre à la légère.
Il était un brin perdu. Ce qui ajoutait à sa contrariété Mais son esprit demeurait de rouages et d’acier. Il voulait comprendre cet étrange individu. L’appréhender. Le cerner. Puis, éventuellement, le tuer."Conscient ou inconscient, un monstre est un monstre."
Voyez-vous ça.De fait, le vampire ne voyait pas grand chose à ajouter. Le nouveau venu traquait-il sa proie ? Si tel était le cas, il était de toute façon trop tard.
Cependant, et alors que Roëric s’interrogeait sur la manière dont il devait régler ce problème, son interlocuteur se mis à changer. De manière très étrange, même pour un vampire.C’a m’en a tout l’air. C’est bien la première fois que je vois l’un des nôtres malade. Vous êtes-vous nourri récemment ?Si c’était possible, le rouquin devint plus étrange encore. Le guerrier ne savait pas ce qu’il voyait, ou plutôt hallucinait, mais de toute évidence, c’était une vision de plus plaisantes. Un frisson lui traversa la colonne vertébrale. Était-il malade à son tour ? Non. C’était de l’anxiété. Quelque chose dans cette histoire ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout.
Avec un air qui tendait vers le dégoût, quoiqu’il essayait dans le même temps de rester impassible, il observait cette chose venir lui.
Confuse. Suppliante. Pleine de transpiration.
Elle se colla à lui et tenta… de l’embrasser. De l’embrasser ! Ne cherchant même pas à comprendre ce qu’il baragouinait, le vampire le repoussa violemment. Anciennement noble, non pas ces nobles de Gloria qui se complaisaient avec leurs mignons et passaient leurs journées à ne rien faire, mais venant d’une noblesse d’épée aux préjugés extrêmement sévères (ils avaient néanmoins eu le mérite de préserver leur famille d’une vie trop dissolue), il ne tolérait pas ce rapprochement. Non consentit par ailleurs.
La main sur la poigne de son arme, il parla d’une voix ferme, passant à un tutoiement déterminé.Ne me touche plus. Jamais.Voyant qu’il s’emportait un peu trop, il adoucit ses propos en ajoutant :Je suis Roëric Alokor, et toi ? |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Dim 3 Fév 2013 - 21:28 | |
| Kedrildan ne savait pas si c'était une malédiction ou une bénédiction ses hallucinations mais le peu qu'il arrivait encore à réfléchir lui faisait dire qu'il aimait tout simplement ce qu'il voyait. Deux délicieux spécimen dans des dessous minimalistes et affriolants, avec des airs aguicheurs et gourmands, l'invitant à participer... Qui de sain d'esprit pouvait refuser une occasion pareille ? Certainement pas lui ! C'était donc avec un air des plus alléchés qu'il se jeta dans les bras du sire Roëric et tenta de l'embrasser fougueusement en le palpant de partout ! Que c'était bon !
Mais, bizarrement, sa vision commença à s'altérer et le roux ralentit ses caresses jusqu'à les cesser quand l'autre le repoussa violemment, heurtant le mur derrière lui en faisant naître des étincelles de douleur écarlate sur ses paupières closes. Ca faisait un mal de chien ! Grognant en se frottant la tête, il s'avança de nouveau et prudemment vers Roëric avant d'ouvrir les yeux pour le fixer.
- Que... ?
Il était dans quelle dimension là ? Lorenz avec son porte-jarretelles et ses mignonnes petites oreilles de lapin avait disparu, et il en était de même pour le string léopard et la cravache de l'autre vampire. Mais qu'est-ce que c'était que ce cirque ? Pourquoi tout avait disparu ? Fixant ce dernier avec un air perdu, le roux se frotta brusquement les yeux avant de le dévisager de haut en bas.
- Euh... Elle est où ta cravache et ton string ? Demanda-t-il avec surprise, la bouche bée alors qu'il était encore sonné par le poison du mauvais sang qu'il avait ingéré.
C'était vraiment trop bizarre là... Soupirant en se massant les tempes, Kedrildan le regarda avec attention avant d'incliner brièvement sa tête en signe d'excuse et de respect.
- Un mauvais repas... J'avais juste besoin que mon cœur assimile la dose de sang afin de reprendre mes esprits... Je vous connais sire Roëric, à vrai dire, vous êtes connus absolument partout dans ce Royaume, sourit mesquinement le roux en croisant les bras. Quant à moi, je suis un insecte parmi tant d'autre dans cette engeance qu'est la nôtre : Kedrildan Maralawë, pour vous servir, s'inclina-t-il moqueusement avant de se relever. Vous aurais-je dérangé à mon arrivée ? Vous m'envoyez navré doux messire... Persiffla-t-il en plissant les yeux, le regardant avec attention.
{hrp: vraiment désolée pour cette réponse ridiculement court et médiocre...} |
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| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Mer 6 Fév 2013 - 21:03 | |
| Euh... Elle est où ta cravache et ton string ?
Cravache ? String ? Roëric haussa légèrement les sourcils, comme perplexe devant le choix qui s’offrait à lui. Devait-il rire de son interlocuteur ou simplement entreprendre de le découper en rondelle ? Vaste question, et choix difficile. Il décida finalement de lui laisser le bénéfice du doute, une décision qu’il ne regretta pas étant donné la réaction du vampire. Apparemment le sang dont il s’était nourri avait eu des effets… pour le moins néfastes.
Quoiqu’il en soit, l’autre s’excusa en s’inclinant brièvement.
Un mauvais repas... J'avais juste besoin que mon cœur assimile la dose de sang afin de reprendre mes esprits... Je vous connais sire Roëric, à vrai dire, vous êtes connus absolument partout dans ce Royaume.
Non seulement il n’y croyait pas du tout mais le sourire accompagnant ses propos le mettait mal à l’aise. Que cherchait donc cet inconnu ? Et d’ailleurs, pourquoi prenait-il le peine de réfléchir à la question ? De toute évidence, ce vampire ne méritait pas la migraine qu’il était doucement mais sûrement en train de lui donner.
J’en doute un peu.
Vil flatterie ou vérité sans importance, on s’en moquait voilà tout.
Quant à moi, je suis un insecte parmi tant d'autre dans cette engeance qu'est la nôtre : Kedrildan Maralawë, pour vous servir.
Au moins avait-il obtenu un nom. Et c’était bien la seule chose dans ces propos qu’il comprenait vraiment. Du reste il ne savait pas vraiment s’il s’agissait là de lard ou de cochon. Impossible de se faire une réelle idée. Et c’était bien tout le problème avec les beaux parleurs. Ils parlaient… parlaient… et jamais on ne savait s’ils vous insultaient ou s’ils vous complimentaient. Devait-il se sentir flatté ou sortir son sabre. Perdu, le vampire remarqua tout de même que cette courbette semblait un brin plus… ironique que le précédente.
Il aurait dû s’incliner en retour, c’était la moindre des politesses. Mais méfiant, il préféra ne rien en faire.
Vous aurais-je dérangé à mon arrivée ? Vous m'en voyez navré doux messire...
Doux messire ? Flatterie ou moquerie ? Ton mielleux. Attitude pleine d’hypocrisie. Des mots, des mots et encore des mots… le tout prononcé de telle manière qu’on était persuadé d’avoir affaire à un ami. Roëric avait l’impression d’être de retour à la cour de Gloria, qu’il avait visité dans sa jeunesse. Ce qui remontait à très… très longtemps.
Comme pour… tout à l’heure… Tu le sauras immédiatement lorsque tu me dérangeras.
Il avait adopté le tutoiement lors d’un accès de colère mais avait décidé de le garder. Comme pour voir la réaction de son interlocuteur face à cette petite provocation.
Que fais-tu ici ? Nous sommes plutôt isolés.
Il ajouta, après un bref instant de réflexion, comme s’il eut été impoli de ne pas le faire.
Te sens-tu mieux à présent ? |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Dim 10 Fév 2013 - 12:51 | |
| {hrp: désolée pour le retard ^^' j'espère en tout cas que cette réponse te conviens mieux que la précédente ^^'}
Le pauvre... Il devait se demander sur quel phénomène il venait encore de tomber pour qu'on lui tienne un discours pareil. Enfin, c'est pas que Kedrildan compatissait hein ? Soyons pas idiot quand même. Au fond, cela l'amusait comme un petit fou de voir le grand et puissant vampire aussi perplexe et perdu devant ses paroles dénuées de logique et fondement, complètement à côté des normes de l'honneur et de la dignité qui semblaient lui tenir à cœur. Oui, le roux s'amusait follement à le déstabiliser, cela illuminait sa nuit si l'on pouvait dire. Dans le monde si droit de sire Roëric, cela paraissait sûrement anormal de voir un tel électron libre littéralement fou à ses côtés... Il adorait cette sensation de pouvoir notre Kedrildan...
- Allons allons, n'en doutez pas messire : votre adresse à la lame et votre puissance... Certes vous n'égalez pas notre chef Lorenz mais vous êtes néanmoins un bon morceau bien appréciable. Je me sens déjà plus fort rien qu'en restant à vos côtés à badiner comme si de rien n'était, ricana-t-il taquin et mesquin, l'oeil plissé d'un air rusé en serrant ses bras autour de lui, le déshabillant du regard sans pudeur ou remord.
Roëric avait apparemment bien comprit le système de prudence avec un animal comme le Kedrildan. On devait toujours rester sur ses gardes si jamais une obscure envie soudaine de femme hormonée de couper la tête ou viser le cœur le prenait... Il serait dommage de raccourcir l'éternité de certain... Ou pas. Badinant avec une fausse légèreté, le vampire à la crinière de feu était pourtant lui aussi sur ses gardes, cherchant les faiblesses de l'autre pour mieux en tirer partit, tournant autour de lui l'air de rien et continuant de parler avec lui avec un art tel qu'on le prendrait pour un ami. Ce qu'il avait sentit quand il s'était collé à lui lors des hallucinations lui avait beaucoup plus : il avait un corps des plus appréciables et l'odeur de la force avait émoustillé ses instincts quelques peu carnassiers.
- Si c'est cela votre manière de montrer à quel point je vous importune, je pense que je préférerais m'abstenir dans ce cas. Vous avez le contact un peu rude et brut pour moi même si je vous trouve très agréable, appétissant je dirais même, lança-t-il l'air de rien mais toujours en gardant un œil sur lui : on sait jamais comment les êtres pouvaient réagir à ses paroles si étrange voire même fortement tendancieuses et carnassières.
Par contre, aussi étrange que cela pouvait paraître de la part d'une personne si à cheval sur les codes de conduite, Kedrildan était surprit qu'il le tutoie : ils ne se connaissaient absolument pas et ça pouvait même être vu comme une forme d'impolitesse. Se méfiait-il à ce point du roux ? Remarquez, dans le fond il n'aurait pas tord... Bah, puisqu'il le fait, pourquoi pas lui aussi ?
- Ce que je fais ici ? Allons, je cherchais les horreurs qui avaient pillé mes beaux vêtements pour les mettre en lambeaux afin de leur faire passer le goût de fourrer leur nez là où il ne faut pas... Ronronna-t-il en s'adossant contre le mur pour le regarder, le tutoyant avec une légèreté illusoire : il attendait de voir comment il réagirait. Des rumeurs sont venus tinter à mes oreilles disant qu'ils se trouvaient dans ce coin-là alors je suis venu fureter ici pour voir ce qu'il en était... Et je suis tombé sur toi et leurs cadavres. Ton habilité à la lame et ton agilité m'ont rendu tout chose, tu es quelqu'un de très impressionnant Roëric Alokor... Persifla-t-il malicieusement.
Il ne savait pourquoi mais titiller le vampire l'amusait follement. Quoique sa sollicitude était touchante, ce n'était pas souvent qu'un autre de sa race s'enquerrait de sa santé, il semblerait que celui soit spécial dans le fond... Peut-être arriverait-il à le gagner.
- Merci je vais mieux : une fois digéré, j'ai pu reprendre le fil de ma raison, dit-il doucement en hochant la tête de courtoisie pour accentuer ses remerciements avant de le fixer d'un œil taquin. Voudrais-tu savoir ce que j'ai vu dans mes hallucinations ? Je suis convaincu que cela t’intéresserait grandement... Murmura-t-il en fronçant le nez, joueur. |
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| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Jeu 14 Fév 2013 - 18:05 | |
| hrp : à mon tour d'être désolé pour le retard x)*** Voilà qui était des plus déroutant. Un vampire efféminé aux cheveux roux qui le dévisageait comme son prochain repas. Et cette manière de se.. dandiner, car il y avait pas d’autre mot, c’était assez… dérangeant. Le pauvre Roëric ne savait toujours pas comment réagir. Un « morceau », oui, c‘était là le terme utilisé. Kylian, lui, aurait réagit avec humour, lançant une répartie pleine de mordant et tout en subtilité. Un politicien dans l’âme. Mais la seule idée qui lui venait, à lui le guerrier, c’était de tirer son épée. Sauf que… peut-être qu’il le complimentait vraiment après tout. Et c’eut été impoli que de tuer un admirateur. Non ?Tu fais donc parti des fidèles de Lorenz Wintel ?Question de pure forme. Histoire d’entretenir la conversation, et donc d’attendre que son interlocuteur se trahisse et fasse un faux pas. Tôt ou tard, sa langue le perdrait, c’était toujours le cas avec les vampires dans son genre. Une nuit, il finissait pas dire le mot de trop et hop, problème réglé. La tête sur une pique et le corps au bûcher. Un châtiment certes sévère, mais quelque chose lui disait que dans le cas présent ce n’était pas immérité. Il y avait dans l’attitude du vampire roux une manière, un penchant, qui n’était pas sans rappeler les prédateurs les plus cruels. Dû moins était-ce que lui soufflait son instinct."Mais là encore, je peux me tromper."« Appétissant ». A ce rythme là ils allaient parcourir en long, en large et en travers le vocabulaire culinaire. Ça en donnerait presque faim. De sang, évidemment, à moins que les appétits coupables de Kedrildan ne soient contagieux. Une idée à laquelle Roëric préférait ne pas penser, elle était beaucoup trop perturbante pour un esprit aussi traditionaliste que le sien.Eh bien… euh… Merci… j’imagine.L’éloquence même. A peine ces propos étaient-ils bafouillés que le vampire se traitait intérieurement de crétin. Avec un tel niveau il aurait bien mieux fait de se taire. Néanmoins son interlocuteur eut la bonne grâce de le sortir de son auto apitoiement. Par mégarde certes, mais il lui en était reconnaissant. Quoique non, en fait, puisque c’était le tutoiement qui l’avait fait sursauté…
Attends. Attends. Attends.
Le tutoiement ? Ce moins que rien, cette vermine inconnue, ce vampire d’opérette se permettait de le tutoyer ? Mais on était où là ? Et la politesse alors !"C’est toi qui a commencé, idiot !"…"Ah oui. C’est vrai." Bref. Passons.Je vois.Voilà. Deux mots. Pas de bafouillage. Clair. Précis. Concis. Bravo mon vieux. Il passa sur les compliments, quoiqu’ils lui firent bien plaisir même s’il ne l’aurait avoué pour rien au monde. Je te remercie. Quant à toi tu es quelqu’un de… spécial. Je crois n’avoir jamais rencontré un vampire aussi unique à vrai dire.Ce qui était vrai. Était-ce une critique ou un compliment ? Lui-même n’en savait rien.Pourquoi pas ? Ça ne peut pas être si terrible que ça…Vraiment ? Roëric avait quelques doutes là-dessus, ces hallucinations l’ayant concernés d’un peu trop près à son goût… |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Sam 16 Fév 2013 - 22:11 | |
| {hrp: ne prends pas la fuite mon petit, je ne te mangerais pas xD ... ou presque xDDDDDDDD}
Ah Lorenz... Il pourrait en faire d'interminables monologues sur le sujet tant ce vampire... Il n'y avait pas de terme assez concret et profond pour qualifier ce qui se tramait dans la petite tête rousse de Kedrildan dès que le sujet de son idole venait à surgir sur le tapis. Prenant un air languissant et repus comme un chat après avoir lapé jusqu'à la dernière goutte un bol de crème particulièrement goûteux, le jeune vampire sourit de toutes ses dents en dévoilant ses petits crocs.
- Effectivement... De toute façon, il est presqu'impossible de ne pas adorer seigneur Lorenz, il est tellement... Tellement... Tellement l'essence même de la Beauté et du Pouvoir... Ca exsude tellement par tous les pores de son cadavre plusieurs fois centenaires que mes papilles frétillent d'envie de le sucer jusqu'à la lie... N'est-il pas captivant et charismatique, sire Roëric ? Roucoula-t-il en le regardant attentivement, ses bras serrés autour de lui alors qu'il avait un sourire extatique au visage.
Le jeune vampire n'en avait pas conscience... Ou alors peut-être que si et que tout cela l'amusait... On ne pouvait pas vraiment savoir avec lui, il était compliqué de réussir à pénétrer et comprendre le système labyrinthique de son esprit tant la folie lui tenait lieu d'essence. En tout les cas, en cet instant, il était totalement effrayant. Constater l’idolâtrie et la folie éclater en un feu d'artifice, la passion perverse et la fascination morbide que le roux pouvait avoir pour le chef des vampires... On avait la nette impression, et ce n'était pas Kedrildan qui démentirait cela, qu'il rêvait de s'imprégner entièrement de la personne de Lorenz au point de lui sucer jusqu'à la dernière goutte de sang de son cadavre. Ils auraient été tous deux encore vivant que le jeune vampire n'aurait sans doute pas hésiter à lui dévorer la chaire jusqu'à la moindre goutte de moelle osseuse, jusqu'au moindre lambeau de viande, pour ne faire qu'un avec cet être hors du commun qui semblait représenter le centre du monde du roux.
En tout cas, l'instabilité de Ked semblait grandement perturber l'important vampire Roëric puisqu'il semblait avoir quelques difficultés à aligner deux trois mots à la suite de l'autre, littéralement déstabilisé. Ce qui donnait au roux l'envie irrépressible de continuer de plus belle à le tourmenter... A force il allait finir par le croquer. A cette pensée, il se mit doucement à rire en se frottant le visage, perturbant sûrement encore plus l'autre vampire.
- Spécial ? Merci pour le compliment très cher... Ronronna-t-il en le regardant d'un air faussement ingénu mais dangereusement gourmand. Je suis heureux d'entendre un tel compliment, il est vrai que des êtres comme moi ne doivent pas courir vraiment les rues... Quoiqu'on ne s’ennuierait pas du tout avec plusieurs comme moi... Pouffa-t-il de rire, complètement fou : tout le monde irait au suicide à la queue leu leu, chacun son tour.
Tiens ? Étrange... Et horriblement amusant. Alors comme ça le vampire avait envie de savoir ce qu'il y avait eu pendant son petit passage hallucinatoire ? Il n'allait pas être déçu... Roulant des hanches en s'avançant vers lui, se polissant négligemment ses ongles comme si ce qu'il allait dire n'avait pas vraiment d'importance, Kedrildan se jouait de la tension de l'autre vampire et de la situation instable qui risquait de tourner en sa défaveur s'il s'évertuait un peu trop gaminement à faire mumuse avec le feu.
- Dans mes visions, tu avais les cheveux roses, d'un rose bien lumineux et vif à souhait... Puis des lucioles se trémoussaient de façon très ridicules autour de sa tête, toi-même habillé dans une tenue des plus affriolantes et maquillés comme les femmes de petites vertues... Et enfin, tu étais uniquement vêtu d'un string en peau de léopard, une cravache à la main et en train de te faire amoureusement caressé par notre chef Lorenz qui n'était pas plus habillé que toi... Juste une lanière de cuir autour de la cuisse et des oreilles de lapin blanc dans les cheveux... Vous deux sembliez très bien vous amuser en tout cas... Sourit-il malicieusement en le fixant d'un air joueur avant d'éclater de rire en sautillant autour de lui. Vous étiez magnifique et vous sembliez avoir envie de ma compagnie dans votre délicieux duo ! Mais... A présent que tu sais ce qu'il se cachait dans mon cerveau malade... Regrettes-tu d'avoir posé la question Roëric Alokor ? Murmura-t-il en plissant les yeux, le regard fou mais aussi d'une lucidité tranchante : il allait vraiment finir par l'effrayer le pauvre, lui qui n'avait pourtant rien demandé... |
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| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Lun 25 Fév 2013 - 18:51 | |
| Eh ben… ça faisait beaucoup de « tellement ». De toute évidence, son interlocuteur était des plus dérangé. Ce n’était pas de l’amour, de la camaraderie, ni même de l’admiration ou de la vénération. Non c’était à la fois beaucoup plus profond et beaucoup plus superficiel que cela. Une sorte de désir malsain auquel se mêlait une peur qui, semblait-il, l’excitait plus encore. Du moins était-ce ainsi que Roëric percevait les choses au vu du petit discours très élogieux que Kedrildan faisait de son chef adulé : Lorenz Wintel.
"Il me répugne et il me fascine, étrange personnage que voilà. Que faire à présent ?"
Car il n’en savait toujours rien. C’était bien le problème avec les gens un peu spéciaux, à l’image de son interlocuteur aux cheveux roux : devait-on débarrasser le monde de leur présence (pour le moins gênante) ou au contraire solliciter leurs avis si particulier. Le génie n’étant jamais très loin de la folie.
Oui, cela je ne saurai le nier. Il a littéralement ensorcelé une partie du monde souterrain.
Ensorcelé étant le terme adéquat. Toute cette histoire était très louche comme le disait si bien Kylian. De même que la manière dont les opposants de Lorenz Wintel avait la fâcheuse habitude de disparaître dans des circonstances tragiques et très mystérieuses.
Roëric put alors contempler la folie dans toute sa splendeur et sa décadence. C’était fascinant, toute cette myriade d’expressions diverses qui se substituaient les unes aux autres sur le visage du vampire. Il le regarda rire en se frottant le visage, cette fois franchement perturbé. Partagé entre pitié et dégoût il ignorait encore et toujours comment il convenait de réagir. Son éducation ne l’avait pas préparé à cela, non, pas du tout. Bien au contraire, chez les nobles, on cloîtrait les fous et on perdait volontairement la clef. Il avait toujours trouvé ça franchement cruel et très peu honorable, mais il comprenait mieux à présent les raisons sous-jacentes. Les gens détestait perdre le contrôle de leur petite vie, et Kedrildan (par exemple) était l’expression même de ce qui était incontrôlable et au-delà de toute compréhension.
De plus, le guerrier avait la très désagréable impression d’être un appétissant humain ou pire encore, un possible amant. Il préféra ne pas songer à toutes les séquelles possibles et imaginables que devait entraîner une relation pareille. Probablement que les partenaires en question ne s’en remettaient jamais.
Euh… de rien.
Jusqu’ici il n’avait pas vu le terme « spécial » comme un compliment, mais vu la manière dont son interlocuteur le prenait, il était à deux doigts de se remettre en question.
Il se tendit encore un peu plus (si tant est que ce fut possible) lorsqu’il approcha en roulant des hanches. Une vision plus… perturbante encore que tout le reste. Comment réagir ? Toujours cette question !
Le… fantasme (car il n’y avait pas d’autre mot) du vampire avait des allures cauchemardesques. Roëric regrettait déjà d’avoir posé la question, car il savait à présent que cette vision le hanterait tout sa vie. De même que le cinglé qui riait et sautillait en la lui décrivant.
Hum… hum… un peu oui, je l’avoue…
L’euphémisme…
Que t’est-il arrivé pour que tu deviennes… ainsi ? Ça a toujours été le cas ?
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| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Jeu 14 Mar 2013 - 10:48 | |
| {hrp: pardon pour le retard et la petite taille :S}
Non absolument pas. Kedrildan n'était pas du tout fanatique ou complètement dérangé, il était tout simplement comme ça au naturel. Quoique dit comme ça... Etait-ce plus effrayant de penser qu'il était fou jusqu'à la lie ou encore plus effrayant de se dire qu'il était comme ça au naturel ? En tout les cas, le roux vivant très bien son cas, on aurait presque l'impression qu'il le cultivait avec une ferveur fanatique. De toute façon, voir les autres prendre peur ou afficher des mines dégoûtées en l'entendant, en le côtoyant même, était tout simplement jouissif : il se jouait de sa folie avec autrui dans un style complètement abstrait, minant avec ardeur et malice les bases solides du rationalisme classique qu'il pouvait trouver chez ses pairs. Et la prudence de son camarade du moment était tout simplement savoureuse, comme du sucre fondant sur sa langue : il adorait voir cet air perdu, cet air de « qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de lui », lancer le chaud et le froid pour perdre l'individu et tisser sa toile tout autour, l'emprisonnant le temps qu'il sache s'il décidait d'abréger de façon radicale son éternité ou s'il le côtoierait un peu plus longtemps. Le pauvre, il paraissait si rigide et conventionné... Pouffant de rire en le regardant, le vampire jouissait des états d'âmes de Roëric et ce fut encore plus délicieux à déguster lorsqu'il se mit à lui raconter ses étranges hallucinations à cause du sang malade. Tiens, d'ailleurs il avait un petit creux là maintenant... Ce n'était pas pour ça qu'il jetait un rapide coup d'oeil à la jugulaire de son interlocuteur ! Quoi ?! Après tout, il est de notoriété commune que Kedrildan était un amoureux transi de la vertu et de la chasteté, n'est-ce pas ?
« Que t'est-t-il arrivé pour que tu deviennes... Ainsi ? Ca a toujours été le cas ? »
… Là par contre il ne s'y attendait pas du tout... Se refermant comme une huître sous l'effet de la menace, le roux cessa de sauter comme un petit cabri et le fixa avec méfiance en reculant légèrement, ses mains le démangeant d'attraper ses dagues pour se défendre. C'était quoi cette question là ? Rares étaient ceux qui posaient cette question, encore plus rares ceux qui l’interrogeait de façon sincère : tous ne voulait que lui trouer la peau, le décapiter et faire de son cadavre une descente de lit humaine. En quoi serait-il différent des autres ? Dévoilant légèrement ses crocs en plissant les yeux, Kedrildan le jaugea du regard avant de se dire que s'il avait voulu effectivement lui faire du mal, il l'aurait fait depuis longtemps vu comment ils avaient en quelque sorte badiner depuis la fin du combat. Sa folie s'était brusquement tu et la porte à son passé troué à cause de sa mort lui parvint par bribe... Oui, apparemment il avait toujours été comme ça... Les coups, les blessures, les injures, les moqueries, le goût à la fois acide et amer de la honte et de la vengeance... Personne ne l'avait aimé et personne ne semblait l'aimer davantage maintenant qu'il avait une nouvelle existence, seule la folie avait été sa compagne la plus fidèle et ça c'était presque inestimable pour lui. Mais le lui dirait-il ? Oserait-il se confier à un parfait inconnu bien plus puissant que lui ? Qui pouvait dire au vampire si l'autre n'avait pas un masque pour le tromper hein ? Profiter des faiblesses de l'autre pour le réduire à néant, la loi du plus fort faisait loi dans le royaume vampirique, et quiconque espérait le contraire se faisait tuer le premier. Kedrildan n'avait pas du tout l'intention de mourir, ni maintenant ni jamais.
- A quoi cela vous servirait-il de savoir cela ? Susurra-t-il venimeusement en le regardant avec une méfiance sans cesse accrue. Votre soif de combat ne s'est pas tari ? Vous allez profiter de mes confidences pour me passer l'épée au travers de mon cadavre ? Allons messire Roëric, je suis peut-être fou mais pas sot et je ne me laisserais pas manipuler par quelqu'un comme vous, aussi délicieux que vous pouvez être, trancha-t-il froidement en reculant encore une fois d'un pas. Les êtres comme vous sont des dizaines, des centaines dans notre race : personne ne m'a aimé ou apprécié, personne ne le fait aujourd'hui que j'ai une nouvelle existence, les faux semblants que vous semblez émettre glisse sur moi sans m'atteindre : mes confidences pour mieux abréger mon éternité ? Même pas en rêve ! Oui j'ai toujours été comme cela et j'en suis fier ! Je cultive même avec fanatisme ce qui fait que je suis moi ! Ainsi je jouis encore mieux des tourments des autres avant de les abattre et de les dévorer! Gronda-t-il méchamment, furieux, comme une bête blessée et acculée.
Il était aussi changeant que la lune à ses décans : un coup il riait et sautillait, un autre moment il était sadique et pervers, ou alors il devenait aussi hargneux et teigneux qu'un animal qui se sent menacé. Indomptable et instable, Kedrildan était ainsi. |
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| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Dim 17 Mar 2013 - 19:03 | |
| hrp : Pas de problème ^^*** Un vague souvenir effleura l’âme de Roëric Alokor, réminiscence d’une vie depuis longtemps éteinte, étouffée par le sang et l’obscurité. Néanmoins, elle gardait toute sa force et son influence sur l’attitude du guerrier. Elle lui servait de code de conduite, de filet de sécurité ; lui permettait d’être finalement plus qu’un suceur de sang, plus qu’une bête sauvage, prête à tout pour son prochain repas. Il chérissait donc ces souvenirs, quoiqu’il n’ait aucune raison de les apprécier, n’étant pas franchement ce qu’on pourrait appeler des souvenirs heureux. Dans cette vie ou dans l’autre, il semblait n’avoir jamais été fait pour les bonheurs simples que pouvait apporter la vie."Et voilà que je m’apitoie une fois de plus sur mon sort… Une habitude."Quel était donc ce souvenir ? Celui d’une partie de pêche de en famille. Avec la fratrie et le paternel. Ce qui devait n’être qu’un simple amusement se transformant rapidement en compétition, le trop-plein de testostérone trouvant toujours un exutoire. Mais ça n’avait guère d’importance, car cette existence était partie et ses rivalités, ses conflits et ses amitiés envolés depuis longtemps. Non, si cet épisode lui revenait à la mémoire c’était à cause de l’anguille. Ce fichu poisson que l’on ne pouvait jamais vraiment saisir…"Voilà à quoi il me fait penser."Mais ce n’était guère le moment des pensées et des métaphores, car sa question semblait avoir pris son invité au dépourvu. Chose que Kedrildan semblait considérer comme un affront personnel. De son coté, et quoique dénué de sensiblerie et de gentillesse, Roëric ne pouvait s’empêcher de ressentir un peu de pitié et de tristesse pour cette créature. Tellement seule qu’elle ne pouvait concevoir qu’on cherche à la comprendre sans avoir une arrière-pensée.
Certes, il avait, en l’occurrence, parfaitement raison. Car l’escrimeur avait cherché à déterminer s’il devait découper cet étrange phénomène ou pas. En cela, on pouvait effectivement dire que ses intentions étaient hostiles. Tout de même, il avait posé la question en toute innocence. Il ignorait parfaitement la manière dont on pouvait user des mots pour obtenir quelque chose ou forcer les gens à agir de telle ou telle manière. Il était franc, quoiqu’il arrive et c’était d’ailleurs pour cette raison qu’il ne parlait que rarement et avec parcimonie.
Les gens voulaient bien tout entendre, sauf la vérité, la franchise.A comprendre ton fonctionnement, bien sûr.Quelle question ! N’était-ce pas ce que faisaient systématiquement deux inconnus lors de leur première rencontre ? Apprendre à se connaître. Décidément, il avait dû mal à comprendre ce venin et cette méfiance dans les propos du vampire. S’il lui voulait du mal, alors qu’il attaque ! Ces duels verbaux l’avaient toujours laissé dans la plus grande confusion. Manipuler ? Il fronça les sourcils, maintenant agacé. Sa main d’albâtre se posa sur la poigne noire de son épée. Car c’était là le genre d’accusation qu’il pouvait prendre pour une insulte à son honneur.Je ne manipule personne. Jamais. Si je veux du mal à quelqu’un, je le tue. Point barre.Non, mais, oh ! On était où là ? Cependant, il n’arrivait pas à vraiment s’énerver, ou se vexer des paroles de son interlocuteur. La raison étant qu’il ressemblait plus à quelqu’un souffrant d’une blessure grave plutôt qu’à un prédateur sur le point de lui sauter dessus. Mais il pouvait se planter.J’étais juste curieux, car je n’avais jamais rencontré quelqu’un comme vous. Vous avez tout à fait le droit d’être ce que vous voulez être, je ne juge pas.Encore heureux ! Manquait plus que lui, avec tout le sang qu’il avait sur les mains, se permette de faire des leçons de morale !Acceptez mes excuses si je vous ai offensé.Cela lui coûtait, mais visiblement il avait piétiné l’honneur (ou ce que ce vampire considérait comme approchant) de Kedrildan. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Mer 27 Mar 2013 - 14:53 | |
| S'il y avait bien une chose que Kedrildan n'arrivait pas à tolérer dans son existence décousue et instable, c'était tout simplement les éléments de surprise, plus précisément les éléments qu'il n'avait pas pu prévoir à partir de ce qu'il avait apprit avec l'interlocuteur. Cela avait quelque peu tendance à le mettre mal à l'aise et ce qui le mettait mal à l'aise avait toujours mais toujours la conséquence de le rendre méchamment hargneux et sur ses gardes. Si son esprit n'avait pas pu conserver que quelques malheureux bribes de son passé, son corps lui avait les traitements qu'on lui avait injustement infligé dans l'adn : c'était presque instinctif tant sa chaire avait été cruellement marqué par la douleur et la peine. Ce qui expliquait pourquoi il se tenait devant Roëric dans une position de défense, crocs dégainés et ses mains le démangeant d'empoigner ses dagues, le démangeant seulement parce qu'il y avait quand même un brin de lucidité, une toute petite flamme vacillante de raison dans son esprit morcelés qui lui disait que le seuil sans retour n'avait pas été franchit et que quelque chose pouvait éviter, d'où l'étrange décision de ne pas carrément les empoigner et d'ouvrir le combat.
Mais ça, peu de personne arrivait à saisir le mode de fonctionnement de Kedrildan au point d'avoir une distance d'avance sur lui...
De toute façon, c'était toujours suspect quand la conversation d'apparence badine commençait à dériver vers le passé, du point de vue du roux en tout cas. On ne lui avait jamais fait de traitement de faveur, que ce soit dans sa première ou sa seconde vie, alors il n'était pas possible, ni même concevable, pour lui que quelqu'un décide brusquement du jour au lendemain d'être sympathique et chaleureux envers sa personne.
Il était un rat et les rats étaient décimés parce que méconnus et maudits de tous...
Cependant, il semblerait que Roëric eut été sincère dans ses propos, le jeune vampire pouvait apercevoir à quel point cela ne lui avait pas du tout plut d'être traité de manipulateur. Drôle de vampire... Il n'était pas commun aux bêtes qui régnaient presque en maître dans leur peuple, il paraissait fourré de principe et de valeurs... Sûrement les vestiges de son ancienne vie. Kedrildan ne savait que penser de sa réaction et le voir prompt à défendre son honneur avait apaisé sa hargne défensive, lui faisant uniquement posé un regard empli de perplexité et de méfiance sur lui, le détaillant des pieds à la tête en passant par la main qui semblait à grand peine retenue de dégainer sa lame pour lui faire comprendre sa façon de penser.
Des comme lui ça ne courait pas les galeries vampiriques, c'était certain...
- A comprendre comment je fonctionne ? Questionner avec curiosité ? C'est ce genre de tendance qui tendent à la mort précoce... Rare sont les êtres comme vous Roëric, ce qui rend perplexe et méfiant alors ne vous étonnez point de mon comportement, dit-il calmement malgré un brin de froideur dans la voie à cause de sa prudence peut-être encore un peu excessive. Qui avez-vous été dans une autre vie pour vous démarquer à ce point des animaux que sont la plupart des nôtres ? Demanda-t-il avec circonspection, la curiosité se disputant avec l'envie de se défendre.
L'envie de l'égorger pour se rassurer lui traversa l'esprit mais il se força à se détendre et à croiser les bras pour pallier à toutes sortes de probables désagréments en cas de geste instinctif et sûrement certes malheureux. Le roux osa même s'asseoir en tailleur devant lui, le dos certes contre le mur de roche au cas où, et s'obligea à arborer un air convivial pour montrer qu'il ne le déchiquetterait pas dans l'immédiat, et peut-être même pas dans le futur.
- Vos excuses hein... Murmura-t-il doucement en le regardant avec scepticisme, finissant par hocher la tête. Je vois... Très bien, je les accepte, finit-t-il par déclarer en plissant les yeux, le dévisageant du regard. Pourquoi vous voulez savoir comment je fonctionne si ce n'est pas dans l'intention de me tuer ? En quoi cela va-t-il bien pouvoir vous servir ? Quels sont vos intérêts dans ce jeu de connaissance de l'autre ? Je n'arrive pas à comprendre cela... Lui demanda-t-il en le regardant avec incertitude, étonné que ce ne soit pas dans le but de réduire radicalement son éternité... Ou peut-être que c'était pour quelque chose de plus douloureux que la mort ? |
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| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Ven 5 Avr 2013 - 19:40 | |
| hrp : erf à mon tour d'être en retard =s désolé *** Eh ben… le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’était pas joyeux tout ça. Evidemment il en allait toujours ainsi avec les vampires. Parce qu’ils étaient morts une fois, ils semblaient tous obnubilés par la prochaine. Certes Roëric n’était pas en reste, ses nombreux duels avaient dû en envoyer un certain nombre ad patres. Mais de son avis ce n’était pas une raison pour vivre dans la crainte. Enfin, si l’on était suffisamment fort pour assurer sa sécurité bien sûr.
Kedrildan n’avait pas vraiment le physique de l’emploi, il fallait bien le reconnaître. Non seulement ses cheveux et ses manières étranges attiraient l’attention, mais en plus son gabarit ne forçait pas vraiment le respect. Cependant il fallait être stupide pour se cantonner aux apparences… cette silhouette légère et ces yeux fourbes n’étaient pas à mésestimer. Bien au contraire, il semblait être le genre de vampire que vous ne voulez pas avoir pour ennemi. Un duel c’était simple en quelque sorte. On vit, on meurt, basta. Mais une dague dans le dos c’était quand même autrement plus problématique.
De fait, il avait dû mal à comprendre ce qui motivait toute cette méfiance."Bon, écoutons ce qu’il a dire."Étonnement, il ne pensait plus trop à découper l’être lui faisant face. Non pas par pitié et encore moins par gentillesse -il n’était doué ni avec l’une ni avec l’autre de ces qualités- mais simplement parce que Kedrildan l’intriguait. Cela valait le coup de le laisser vivre, juste pour voir ce qu’il allait en faire. Quelque chose d’aussi fascinant que déconcertant, Roëric n’en doutait pas une seconde.
Il murmure une réponse, pensif.Cela je veux bien le croire.La plupart de leurs congénères étant franchement antipathique, et il s’incluait dans le lot.Un noble. Un soldat. Un fils et un frère. Je crois. C’est tout ce dont je me souviens, mais c’est déjà pas mal. Mieux que la plupart en tout cas. Et vous ?Étant donné que son interlocuteur s’efforçait d’être convivial, il faisait en retour preuve de politesse. Néanmoins il doutait un peu qu’une telle question lui plaise.
Il inclina légèrement la tête lorsque ses excuses furent acceptés. Enfin, ils laissaient ce sujet de coté et Roëric n’en était franchement pas mécontent. Sa fierté ressentait encore la douleur subie.
Bref, passons. Après tout, les question de Kedrildan étaient plutôt pertinentes… si l’on se souciait uniquement de survie. Pour vivre, il ne fallait pas seulement penser à la sécurité mais aussi au divertissement. La chasse à l’ennui, voilà bien le dilemme de tout être à la vie trop longue…Connaître les autres… eh ben c’est une manière de passer le temps de façon intéressante. Les humains sont pour la plupart terriblement ennuyeux et rébarbatif, mais les vampires, eux sont généralement passionnants. Dû moins les plus vieux d’entre eux.Il eut une légère moue dégoûtée, à l’intention des nourrissons. Si jeunes, si stupides et toujours affamés. A peine plus que des animaux…L’ennui est beaucoup plus difficile à supporter que la possibilité d’une mort imminente. C’est dû moins mon avis. Qu’en penses-tu ? |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Sam 13 Avr 2013 - 23:25 | |
| C'était étrange... Pourquoi ne cherchait-il pas à montrer qu'il était plus fort que lui ? Pourquoi ne roulait-il pas des mécaniques face à la frêle allumette enflammée qui semblait lui manquer de respect ? Pourquoi diantre semblait-il pétri de principe désuet ? C'était donc ça le poids que pouvait avoir les souvenirs ? Il devait avoir eu une belle vie avant sa mort pour avoir à ce point le sens de l'honneur, une famille aimante... Oui... Démoralisé, Kedrildan baissa les yeux de lassitude avant de les relever rapidement avec détermination : pas question de s'apitoyer ainsi sur lui-même ! Il était hors de question de paraître faible et sans défense ! Ca se trouve c'était ce qu'il attendait de lui l'autre vampire... Pour mieux lui trancher la tête... Reprenant un air méfiant malgré qu'il se sente soudain de paraître ce qu'il n'était pas : il rêvait de s'appuyer sur quelqu'un pour faire une pause, de savourer la paix que l'on pouvait ressentir lorsque l'on n'avait plus la crainte de se faire humilier voire même torturer ou tuer à la moindre inattention. Oui, il rêvait qu'un tel vampire existe mais il doutait profondément que cela soit le cas bien que Roëric semblait bien ressemblant à ce qu'il recherchait.
Mais sa persistance à l'interroger avait toujours autant le don de lui mettre les nerfs en pelote. Se rembrunissant face à sa question, il se força à ne pas paraître crispé malgré le léger grondement d'animal traqué qu'il émettait en sourdine.
- Un fils et un jouet, guère reluisant et objet constant de mépris et de raillerie... Cela a finit par me tuer... Gronda-t-il en le regardant du coin de l'oeil. Vous avez eu la belle vie, vous l'avez toujours, vous en avez de la chance, finit-il par conclure sèchement en se refermant comme une huître.
Les rares bribes de souvenirs qu'il arrivait à percevoir de son essence lorsqu'il daignait mettre son esprit en repos le mettait suffisamment en rogne comme ça, ce qui expliquait pourquoi son premier acte en tant que vampire fut de décimer sa famille et tout son village dans une joie intense et tâchée de satisfaction sanglante. Mais quand on mourrait, on oubliait son passé qui finissait néanmoins par revenir peu à peu à la surface à mesure que l'on prenait de l'âge mais Kedrildan avait beau grandir, les filaments de son passé ne lui amenaient aucune joie, à croire que toute sa vie humaine fut misérable et un échec... De toute façon ce n'était pas de sa faute et il en était convaincu jusqu'à l'os ! C'était la faute de ces sales morpions d'humains ! Tout juste bon à exécuter les désirs des êtres supérieurs, des vampires ! C'était un honneur bien trop immense de mourir sous leurs crocs ! Oui il en était convaincu ! L'oeil flamboyant de rage et de fanatisme, il finit tout de même par se forcer à se calmer pour écouter la suite des propos de Roëric, dressant l'oreille de curiosité.
Une manière de passer le temps de façon intéressante ?... Euh il n'avait pas vu les choses sous cet angle. Le fixant d'un air éberlué, Kedrildan se mit à mâchouiller l'une de ses mèches en affichant un air concentré, essayant de réfléchir à ce qu'il venait de lui dire. Il avait néanmoins raison sur un point : les humains étaient ennuyeux, sans aucuns intérêts. Mais de là à dire que les vampires étaient intéressant eux aussi alors qu'ils avaient pour la plupart le QI d'une huître cuite... Heureusement qu'il précisa dans la foulée que seuls les plus vieux étaient dignes d'intérêt et ça le roux était en accord total avec ces propos : ils étaient généralement tous beaux mais surtout le pouvoir les imprégnait d'une puissance addictive et charismatique, qui attirait les plus faibles comme le jeune vampire comme des abeilles auprès d'un pot de miel.
- Je suis du même avis que toi, finit-il par dire en faisant la moue. Si je n'ai pas quelqu'un à traumatiser voire à tuer ou encore une chasse à faire... Quoique me trouver des tenues m'amuse beaucoup aussi, j'aime bien prendre soin du cadavre qui me sert de corps... Je pense que je ne tiendrais pas très longtemps sans m'occuper avec mes activités favorites, hocha-t-il la tête, un air ennuyé au visage. Que faites-vous pour vous occuper vous ? Vous faites constamment des combats ? Vous chassez et torturez les humains avant de les manger et/ou de les tuer ? Demanda-t-il avec curiosité, des idées malsaines et perverses se mettant à fleurir dans son esprit alors qu'il se remit à le fixer avec un air gourmand, sa langue léchant ses lèvres dans un réflexe d'appétit. |
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| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Mar 23 Avr 2013 - 19:37 | |
| Hrp : tu peux conclure ou on arrête là, comme tu veux =)*** Un peu agacé mais ne le montrant pas, Roëric vit son interlocuteur se rembrunir une fois de plus. Nul doute qu’il n’allait pas tarder à se refermer sur lui-même comme cela semblait être son habitude. Certes, il n’avait pas de leçon à donner en la matière, il n’était pas très loquace et évitait généralement d’en dire trop sur sa vie ou sa non-vie d’ailleurs. Mais le manque d’enthousiasme de Kedrildan avait quelque chose d’éminemment frustrant.
En entendant sa réponse, il comprit néanmoins beaucoup de choses, probablement plus que le vampire n’avait bien voulu en dire. De toute évidence, sa précédente vie avait été aussi facile que celle-là, c’est-à-dire pas du tout. Les épreuves lorsqu’elles étaient trop dures ou/et trop nombreuses pouvaient briser un être de la pire des façon. Au fur et à mesure qu’il l’observait, le guerrier commençait à percevoir des fêlures chez le rouquin. Bien cachées derrière cette rage et cette cruauté.
Il n’y avait rien à répondre, car de toute évidence, cette conversation était morte à l’instant même ou elle avait commencée. Il ne dit donc rien, se contentant d’hocher la tête, son faciès blanchâtre n’exprimant aucune émotion, car il se doutait que la pitié qu’il éprouvait aurait grandement offensée son interlocuteur.
Au moins avait-il un point en commun, mais n’était-ce pas le cas de tous les vampires, ou plutôt de tous les immortels ? Cette ennui qui s’entassait au fil des décennies puis des siècles, telle la poussière sur l’âme et l’esprit… C’était tout bonnement insupportable.
Mais la ressemblance s’arrêtait là. Le vampire aux cheveux roux était l’un de ses cinglés qui se réjouissaient de leurs petites cruautés et autres méchancetés gratuites et sans fondement. Roëric voyait maintenant en lui une sorte de jouet cassé, qui le savait parfaitement et qui, frustré par ce savoir, cherchait à en faire autant avec les autres.
Peut-être se trompait-il, mais quelque chose lui disait que plus il apprendrait à connaître ce vampire, plus il trouverait nécessaire de l’abattre, comme on le fait d’un chien enragé.
Mieux valait donc arrêter les frais.Je combats, oui…Il ne chassait pas les humains, dû moins il essayait de ne pas le faire. Ce qui était aussi facile que d’attraper le soleil…Eh bien c’était un plaisir Kedrildan, mais un autre rendez-vous m’attends.Ce qui était faux, il en avait finit pour cette nuit, mais il n’était pas obligé de le dire. Passez une bonne nuit.Sur ces mots et sans un regard en arrière, il partit, se fondant dans les ombres et s’assurant de ne pas être suivit. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: [Année 1730 de l'Âge d'Argent] Entre Instinct et Raison (Kedrildan) Mar 30 Avr 2013 - 21:12 | |
| {hrp: désolée que le rp ne t'est pas inspiré plus que ça :S finit pour moi aussi donc ^^' à très vite sur les autres posts alors ^^' bisous et merci quand même pour cette rencontre o/}
Il s'attendait à une réaction. Après tout ce qui avait été dit, tout ce qu'il s'était passé durant cet échange entre eux... Ils avaient même faillit plus d'une fois en finir aux mains par moment tant Kedrildan ne s'était pas sentit rassuré: dès que l'on touchait un peut trop à son passé, il avait une légère tendance psychopathe à vouloir mettre fin à l'inconfort de manière extrêmement radicale et définitive. Pas là avec lui pourtant... Seulement cela ne servait à rien du tout au fond parce qu'en fait, rien... Éberlué par son action, le roux l'observa lui tourner le dos et s'en aller sur de simples mots d'un ton froid et impersonnel. N'avait-il donc rien eu entre eux pour que le jeune vampire ne gagne que cela de sa part ? Il aurait pensé que cela avait dépassé le stade de cela, de cette froideur et ce désintérêt comme s'il n'avait été qu'un épisode sans Il avait cru que... Oui, il avait cru que quelque chose avait pétillé en eux, assez pour qu'il s'accroche. Il avait été jusqu'à croire qu'il pourrait lui ouvrir les portes de son monde et de sa muraille pour le laisser entrer, prêt à aller... Prêt à aller jusqu'à lui faire confiance, ce qui était très contradictoire avec sa façon d'être et son instinct de survie ultra-développé. Oui, Kedrildan avait cru qu'il pourrait lui faire confiance et réussir à se lier à quelqu'un, à ne plus être seul, à avoir réussit à combler ce vide, ce manque !, qu'il y avait si douloureusement en lui. Est-ce que cela prendrait fin un jour? Cette recherche constante de cette présence qui le calmerait, le dompterait... Et le conduirait peut-être vers la lumière... Ou les ténèbres les plus profondes...
Oui, il aurait aimé trouver ce qu'il cherchait, presque désespérément à vrai dire depuis plus de 400 ans, en Roëric...
- Au revoir à vous aussi... Murmura-t-il doucement en se mordant les lèvres, profondément dépité.
Il avait besoin de boire un coup à présent qu'il était déprimé en bloc... Tournant les talons à son tour, Kedrildan se fondit à son tour dans les ombres, broyant du noir et la gorge ensanglantée par la faim. Il finirait par trouver un jour ce qu'il cherchait tant, il ne devait pas renoncer, il ne fallait pas renoncer. Oui... Il trouverait... |
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