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Transformation [PV Zaphirel] TERMINE

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MessageSujet: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeMer 27 Mar 2013 - 23:33

Les troupes vampiriques avaient finalement prit stationnement, et ce n'était pas pour lui déplaire. La fatigue commençait à l'envahir, en même temps que la faim se manifestait dans ses entrailles, déroulant sa tentaculaire présence dans la moindre parcelle de son corps. La faim sans fin, cette chose répugnante qui jamais ne tarissait en eux, bête immonde les transformant en de simples prédateurs sans foi ni loi, ni la moindre dignité. Il ne pouvait accepter cela, et pourtant, quelque chose, en lui, appelait l'idée de se nourrir avec autant de soulagement que de passion. Cette partie noire de son âme l'inquiétait beaucoup, surtout après ce qui s'était passé durant la bataille. Mais il n'avait pas le choix.

Après avoir laissé les deux petites dragonnes dans sa tente, bien à l’abri derrière la force magique de Stormbringer qui les dissimulait à la perception des esprits néfastes. Bien entendu, il ne s'attendait pas à pouvoir compter uniquement sur cela. C'était pour cela qu'il avait également posé des sentinelles devant sa tente. Des enfants d'Adryne et des jumeaux, qui comprenaient la nécessité de conserver sauves les petites créatures écailleuses. Il ne voulait pas que Silarae assiste à cela, elle en avait vu assez en une nuit, avec cette première, redoutable bataille. Une chose à la fois, et puis... il voulait être seul. Seul par tout les esprits ! Que personne n’épie ses pensées ou ne le juge. Il voulait pouvoir faire don de son corps à l'abysse pour cette nuit qui le souillait de toute façon son être comme le sang de ses victimes. En tombant de cheval, durant la bataille, il avait tâché sa robe de magi, dont la blanche pureté était désormait teintée. Aussi, il l'avait abandonné au profit d'une des armures légères de son fils défunt, qui lui donnait une allure bien plus martiale. Voilà qui était étrange, il n'avait plus porté ce genre de frusques depuis bien des années, depuis qu'il était un jeune vampire parcourant le monde à la recherche de la sagesse qui lui manquait, accomplissant quelques tâches pour Cyrène ou Erin. Appréciant la liberté de mouvement que ces atours lui permettaient, il se déplaça dans le camp en étudiant les visage qui se levaient vers lui avec admiration ou stupéfaction.

Il n'y fit pas attention. Ses prouesses lors de la bataille n'étaient rien, et si cela avait rappelé à certains se dont il était capable, tant mieux, mais ce n'était point son affaire. Il avait d'autres chats à fouetter, et notamment la proie qu'il s'était choisit. Arrivant d'ailleurs au lieu dit, il découvrit la petite créature pitoyable et s'arrêta juste devant elle, la jaugeant d'un œil glacial de lagon d'hivers, de toute sa hauteur. Dans la pénombre et la soif de sang qui ne se calmait qu'à peine, il paraissait encore plus pitoyable et chétif, avec sa blessure figée dans la glace par l'un des anciens le gardant. L'abandonnant, il remercia longuement son aîné pour l'attention qu'il avait porté à la créature humaine puis le laissa partir, s'approchant de nouveau de la chose dont le cœur battait rapidement. Le grondement à ses oreilles l'excitait et l'odeur de sang lui donnait des envies de meurtre... mais il devait se contenir. Toisant la créature, il brisa le silence d'une voix sans appel.

« Tu vas mourir. Il n'y a pas de mages guérisseurs ici. Plutôt que de te voir agonir comme un porc dans notre camp je mettrait ton trépas au service du plus grand bien »

Et là dessus, il le saisit de ses mains puissantes comme si il était un jouet désarticulé, le souleva loin du sol, et plongea ses crocs d'ivoire dans son cou, en plein sur la jugulaire, la performant et sentant immédiatement le flot chaud et sucré du sang sur sa langue et dans sa gorge. Il ferma à demi les yeux, ses longs cils frissonnant alors qu'il aspirait le liquide vital hors du petit corps gigotant sans se hâter. Il ne se nourrissait pas souvent, mais lorsqu'il le faisait, il prenait son temps et savourait sa prise jusqu'au bout. Lentement, longues gorgées après longues gorgées, il le vidait, comme il aurait vidé un simple verre d'alcool. Son sang n'était pas alcoolisé, si non par la fragrance délicate de la peur et de la souffrance, comme un baume sur sa conscience purulente de ténèbres opaques. C'était la une délicieuse catharsis que de pouvoir infliger à autrui une souffrance si délicieuse et si profonde, bien plus raffinée que l'oeil du dragon, c'était l'être tout entier qui frémissait et tressaillait comme un petit animal, c'était l'être tout entier qui se corrompait sous l'effet du venin que ses crocs lui injectait. Le broyant presque entre ses mains, il le vida presque entièrement, ne lui laissant que le strict minimum. Il aurait été plus miséricordieux de le vider comme une bonne bouteille, mais il voulait qu'il ressente autrement la souffrance de la transformation. Il voulait que, comme pour Adryne, elle dure, encore et encore... jusqu'à l'anéantissement de son humanité et sa transformation.

« Hm... » Il le relâcha enfin, lapa un bref instant les quelques gouttes qui menaçaient de tâcher sa chevelure en tombant, puis le laissa s'effondrer à terre comme une poupée de chiffon. Un instant le monde tourna irrésistiblement autour de lui, comme prit de folie, et ses pensées basculèrent dans l'inconnu.

Regarde cette pauvre créature. Si pitoyable. Elle est né pour périr sous les coups d'un être plus fort qu'elle. Ce n'est qu'un sacrifice, un sacrifice pour les puissants. Un simple agnelet destiné à l'abattoir et toi... ? Tu vas en faire un outil pour tes manigances. Pauvre petit être... si il n'avait pas existé il n'aurait pas souffert. Voilà l'ironie de ce monde. L'esprit de la vie ne met au monde que des animaux prêts à être tués. Stupidité absolue. Ils ne sont bons à rien... rien du tout. Ils ne méritent que de disparaître....

Puis soupira, revenant à lui-même, et chassant les pensées funèbres, reprit le petit être sur son épaule comme si il ne pesait rien. Et sans aucun doute était-ce le cas. Le conduisant à l'écart, dans une zone boisée, un peu à l'extérieur du camp, il le relâcha sur un tapis de mousse et s'installa sur une roche, le regardant avec intensité, son esprit vide de toute substance raisonnable.


Dernière édition par Achroma Seithvelj le Jeu 25 Avr 2013 - 18:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeJeu 28 Mar 2013 - 11:39

La fin de la bataille restait floue dans sa tête. Il se souvenait d’avoir été capturé par des ennemis, alors qu’il tenait toujours le livre. Il se souvenait d’avoir été trimballé dans tous les sens, avant qu’un éclair doré ne percute son cheval. Il avait entendu un Dragon dans sa tête. Il avait été honoré d’un tel contact. Malheureusement, il n’avait pu faire ce qu’il lui avait dit. Il gardait en mémoire la douleur, d’un contact douloureux avec le sol, puis d’une rencontre avec d’autres choses tout aussi dures, du sol lui-même, défiguré. Puis il avait sombré dans une inconscience partielle. Il avait vaguement senti qu’on le ramassait. Il se souvenait des cahots, d’avoir été secoué encore. Il avait perdu le livre, sans se souvenir vraiment de la manière.
Puis il n’avait plus essayé de se raccroché, et il avait perdu connaissance, pour se réveiller plus tard, déposé à même le sol.

La douleur s’était légèrement calmée, il ne sentait déjà plus que ses graves blessures, sans faire attention aux nombreuses écorchures qui le parcouraient des pieds à la tête. Il faisait nuit. Il s’était redressé, lentement, et prudemment. Jusqu’à-ce que ses yeux s’habituent à la pénombre, il s’était questionné. Toujours vivant, oui, mais où ? Si on l’avait sauvé, pourquoi le laissait-on dans le froid glacial, et sur le sol dur et terreux ? Puis il se rendit compte qu’on ne l’avait pas soigné, tout juste on avait empêché sa plus importante blessure de saigner, et la manière de faire répandait tout en lui un grand froid.
Il avait perdu ses armes, son bel arc, son arbalète, et même son bouclier. Le Dracos seul devait savoir où elles étaient désormais.
Puis il comprit.

Il n’était pas dans le camp humain. Un hoquet terrifié lui échappa, et une paire d’yeux le toisa. Il ne dit rien, trop choqué encore pour réfléchir ou pour parler. Il allait mourir. Cette certitude grandit en lui, et anéantit la moindre parcelle d’espoir qui aurait pu s’y glisser. Il avait été capturé par ces monstres, et ils allaient le tuer. Il se recroquevilla comme il le put, et il fit la seule chose qu’il pouvait faire : il pleura, en silence, laissant seulement échapper parfois un ou deux sanglots.
Et enfin, comme le bourreau venant sonner le glas de son existence, il était arrivé. Immense, sa silhouette se détachait dans la nuit, cachant la faible lueur des étoiles. Le cœur de Zaphirel battait fort, plus fort que d’habitude. C’était la peur, la terreur sourde, qui s’emparait de lui sans qu’il ne puisse y faire quoi que ce soit. Il allait mourir, maintenant. L’autre venait de le dire. Il ne répondit que d’un énième sanglot.
Il allait mourir.
Mourir.
Anonymement, et disparaitre.
Sans avoir jamais pu montrer à son père qu’il était digne d’être son fils.
Sans avoir dit au revoir à sa mère, et à ses sœurs.
Seul.

Pourtant, quand il fut soulevé comme un fétu de paille, il ne chercha ni à implorer la pitié de son meurtrier, ni à s’enfuir. Il tressaillit et laissa échapper une plainte de douleur quand les crocs se plongèrent dans son cou. Son corps se tendit et remua sous la douleur, tout à fait involontairement. Enfin, presque. Ses doigts encore couverts de sang séché s’agrippèrent aux bras de l’autre, et tremblèrent sans pouvoir retenir quoi que ce soit.
Puis il le relâcha.

D’abord, le jeune humain ne comprit pas. Il chuta pitoyablement au sol, sans avoir suffisamment d’envie ou d’énergie pour se relever. Il ouvrit grand les yeux, happant le plus d’air possible, comme s’il avait été en apnée jusque-là. Et il comprit. Il n’allait pas mourir. Cela allait être bien pire. Quelques secondes de flottement lui permirent de se rendre réellement compte de ce qu’il se passait. Il n’arrivait pas à crier, ni sa peur, ni son étonnement, ni son refus. Il ne parvint pas à dire quoi que ce soit.

Ses maigres forces avaient disparues, il ne put émettre la moindre tentative de résistance quand on le souleva une seconde fois. D’abord comme un picotement, la morsure commençait à chauffer, et à le faire souffrir plus ardemment. Il fut déposé sur le sol, sans plus de ménagement pour sa faible carcasse. Il laissa échapper un gémissement, quand la douleur fut plus vive.

Sa température monta, alors que la douleur sourde pulsait sous sa peau. Ses maigres tentatives pour l’arrêter n’avaient rien donné, et il ne tentait plus de gratter son cou, car la zone de douleur s’étendait plus vite. Il eut l’impression de brûler, de l’intérieur. C’était insupportable. Le temps passait au ralenti. Il ne pensait plus, comme si la douleur était un anesthésiant à toute réflexion. Ses yeux remuaient, à gauche, à droite, à la recherche d’une quelconque chose qui serait rassurante. Mais il leva les yeux une fois de trop, et, croisant le regard froid du vampire, il ne put retenir ses larmes, qui s’étaient auparavant taries. Il n’était pas un guerrier, et il ne l’avait jamais été. Même lorsqu’il était à la Patrouille, il avait toujours été le plus faible, le plus chétif, le plus petit, le plus maigre.

Il commença à délirer, laissant échapper parfois quelques mots, « désolé », « pardon », « mère » ou bien parfois, « père. » Il cessa toute tentative de discours quand l’air commença à lui manquer. La douleur assourdissait tout questionnement intérieur. Il haleta, tentant de récupérer tout l’air qu’il pouvait. Sa tête tournait, et il ne pouvait esquisser le moindre mouvement, car ses forces avaient totalement disparues. Sa tête reposait sur une racine fortement inconfortable, et son ventre touchait la terre. Il céda à la panique totale lorsqu’il se mit à vomir. La brûlure parcourait sa gorge, irradiait ses poumons. Chaque pulsation de son cœur était une nouvelle torture. Il manqua de s’étouffer avec du sang. Il lui semblait que se déroulait une éternité de temps entre chaque nouvelle respiration qui lui faisait parvenir un peu d’oxygène. Son corps tremblait, ses muscles se tendaient sous la douleur, et chaque mouvement qu’il faisait était involontaire.

Le sang quittait son corps, et teintait la mousse souple et verte sous lui. Il vomit encore une gerbe de sang. Ses larmes se tarirent quand il n’y en eut plus. Il pensa avoir bien résisté, se disant qu’une telle douleur l’aurait, autrefois, plongé dans l’inconscience la plus totale. Sa vue baissait, embuée par les restes de larmes, et sa tête tournait, à cause du manque de sang dans son organisme. Il gratta légèrement la mousse, et se coinça de la terre sous les ongles, il tenta également de se redresser pour avoir une meilleure position, mais chaque tentative se solda d’un échec total, et il ne put se relever d’un seul centimètre.

Sa conscience devint alors relative, comme si son être s’en allait, se cacher dans un trou noir, loin derrière ses sensations et ses pensées. Un nouveau soubresaut l’anima, alors qu’il crachait ce qui lui restait encore à l’intérieur. Et il perdit connaissance, le corps brûlant encore ce qui lui restait de vie.




[ Si quelque chose ne va pas, MP moi et j'éditerais n_n ]
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeVen 29 Mar 2013 - 9:09

Il connaissait bien la sensation, la douleur, la peur même de la transformation. Mais au delà de ça, c'était, pour lui, l'inévitable sentiment de certitude qui était le plus lourd à supporter, et le plus destructeur. Usuellement, la peur passait, elle était chose commune, surtout chez les faibles humains. Ils avaient peur de tout et de rien. Ce n'était qu'une violence de plus dans leur quotidien, qui filait au dessus d'eux sans jamais s'arrêter, oiseau de proies squelettique et sinistre au croassement railleur. La peur était une folie subite, mais qui s'apaisait, en général, dès que l'ombre coupable apparaissait. La mort évidemment, était l'une des terreurs les plus primale de tout être. Une erreur selon lui, mais un fait avéré. Cette peur, soudain, prenait pourtant une toute autre ampleur. Car il n'y avait aucun moyen de s'en détourner, de l'oublier, aucun moyen d'atténuer l'écrasante vérité. Il se souvenait de l'instant où Cyrène avait planté ses crocs dans son cou, où le venin s'était rependu pour brûler son organise et souffler les battements de son cœur affolé. Il ne servait à rien de s'affoler, il l'avait comprit bien des années plus tard, le venin n'agissait que plus rapidement, comme une gangrène malveillante se gorgeant de la résistance de sa victime pour devenir plus forte. Il se souvenait de cette peur et de cette certitude. Il avait vu la mort sans pouvoir s'en détourner, brûlant sur le lit de la transformation ses derniers lambeaux d'humanité alors que son esprit menaçait de se briser en des milliers d'infimes morceaux sous la pression de la vérité qui s'imprimait au fer rouge dans ses yeux.

Il avait eut la conscience aiguë de sa mort et de sa déchéance, et il n'avait rien put faire pour s'en sortir. Il avait périt avant de renaître, vampire pâle comme une phalène, mais aussi doré qu'un maillage d'or fin. Mais si tout ses souvenirs avaient alors disparut, la peur elle était restée, maladive, dans un coin de son être. Elle ne lui était plus rien depuis cependant, aussi regardait-il la créature prise dans les affres de la douleur sans la moindre empathie pour elle. Il ne pouvait en avoir, et sans aucun doute n'en aurait-il jamais pour aucun de ces enfants transformés. Personne n'en aurait jamais, sans doute. Il n'y avait ni à se lamenter, ni à se réjouir, et toute parole serait tombée dans la surdité de la douleur, en plus d'être une insulte. La petite créature ne comprendrait de toute façon pas ses mots, du moins l'imaginait-il.

Il n'avait jamais demandé à Cyrène ce que lui même avait fait, une fois mordu, et bien qu'il se souvint de l'avant transformation, tout ce qui était advenu pendant était entouré d'un épais brouillard. Tout juste parvenait-il à en tirer quelques vagues notions, une fugace sensation, un visage... mais la douleur couvrait tout. Une douleur intolérable, irrépressible, qui ravageait le corps de l'intérieur et réduisait la raison à néant, ramenant l'être à ses plus bas instincts de survie. Même cela ne servirait à rien. Le mieux était encore de s'abandonner à la douleur une bonne fois pour toute, de la laisser faire son travail avec résignation. Personne n'en arrivait là hélas.

Un bref instant, leurs regards se croisèrent, mais là encore, il ne lui offrit aucun réconfort. Il ne le pouvait. Si il faussait les choses dès maintenant autant l'égorger sans plus d'égard. Il s'en tiendrait à leurs manière de procéder. Qu'espérait-il pour cette jeune chose nouvelle née, dans un monde où ceux, négligeables comme lui, seraient envoyés comme chair à pâtée dans les batailles ? La parenté vampirique, si toutefois on pouvait s'en référer à de telles notions, n'avait rien de commun avec celle des humains. Les jeunes vampires n'étaient pas leur chair et leur sang, tout juste prendraient-ils peut-être des parts infime d'eux en terme de caractère et de manière d'être... quand à la magie ? Il ne savait pas si elle se transmettait, mais il aurait parié que non. Cyrène n'était pas un bon mage, une guerrière terrifiante et très douée, mais pas un bon mage. Lui pourtant, son fils, était un mage d'exception là où le combat physique n'était pas son fort. Rien n'était moins certain. Il serait temps de voir par la suite. Pour l'instant, il devait être certain de voir l'humain parvenir au bout de sa transformation sans mourir entre-temps.

En le voyant commencer à vomir du sang, il prit conscience que la première étape était enfin achevée, et, se relevant un moment, il attrapa le corps convulsé pour le déposé près de lui, le veillant d'en haut en reprenant sa place. D'une pensée, il prévint vaguement sa liée qu'il serait long à revenir, puis il se ferma à tout, s'enfonçant dans un état contemplatif, tout en gardant un œil sur lui. Le processus, cruel, était long, du moins à l’échelle humaine du temps. Pour un vampire cependant, ces heures passaient comme un battement de cils. Le camp ne bougerait pas immédiatement, et il n'avait pour l'heure aucune obligation qui ne fut accomplie. Il résolut cependant, au bout d'une dizaine d'heure, à aller chercher un déjeuner pour le nouveau né. Quand il s'éveillerait, il aurait faim, et il serait violent. Plutôt que de devoir le restreindre tout de suite, il comptait là dessus pour lui inculquer une premier, rapide leçon, qui serait ensuite fondamentale pour le reste. L'enfant ne bougerait pas de là où il se trouvait, pas dans son état, aussi il pouvait partir tranquillement, prendre un prisonnier, puis le ramener là sans que cela soit préjudiciable à l'affaire en cours. Lorsque ce fut fait, il revint, déposa son colis assommé dans un coin, hors de vue, mais assez près pour pouvoir empêcher l'enfant de lui tomber dessus comme un furieux, puis il attendit de nouveau, seul et silencieux, dans les bras de la forêt.

Plus d'une journée s'écoula, et ce fut donc en pleine lumière, comme il l'avait espérait, que le nouveau né s'éveilla. Tout comme Adryne et sa transformation chaotique et horrifiante s'était faite sous le soleil, celui-ci, enfant de la lune, naîtrait pourtant sous l'éclat ravageur des rayons du soleil, une première expérience frappante de la violence de l'astre, mais qui lui permettrait, également, de développer sa résistance à ses effets désastreux. Tout comme lui, tout comme les anciens, celui-ci aurait cela en plus qu'il aurait tout de suite débuté son apprentissage d'un mode de vie parallèle à celui des vampires. Il ne s'agissait pas d'aimer le soleil, mais de supporter ses effets afin de ne plus être aussi impuissant sous lui.

Voyant un œil s'ouvrir, il vint le contempler, neutre, puis se résolut à parler. « Bienvenu en ce monde »
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeVen 29 Mar 2013 - 19:20

Un œil s’ouvrit, prudemment. Il fronça les sourcils, et se tassa en silence sous les rayons brûlants du soleil. C’était dérangeant. Désagréable. Mordant. Gênant. Douloureux. Il aurait préféré refermer les yeux. Mais une étrange sensation le secouait encore, une sorte de semi-faiblesse, une sourde impression, comme un songe oublié. Il avait les vêtements couverts de sang, les doigts terreux, et le nez dans la mousse. Il y avait un peu d’ombre, mais pas assez pour le protéger de l’astre brillant. Et puis, il y avait cet homme, qui l’observait. Il lui avait dit bienvenue, comme s’il venait de naitre. Un instant, la chose lui parut saugrenue. Allons bon. Depuis quand nait-on habillé, et déjà formé ?
Les notions des choses qui l’entouraient restaient vagues. Il se souvenait des mots, des choses qui l’entouraient, sans savoir ce qu’il faisait là, qui était l’homme, et sans plus se connaitre lui-même. Il lâcha un soupir, sorte de presque-grondement, et il referma une seconde les yeux.

Un état de faiblesse l’ensevelissait, sans qu’il n’ait envie de bouger pour s’en débarasser. Il venait de naitre, cela lui apparaissait clairement désormais. L’autre devait attendre quelque chose. Mais sans doute était-il suffisament patient pour attendre un peu plus. Quelque chose grondait en lui, sans pourtant émettre le moindre son. La sensation était curieuse, et peu agréable. Il attendit encore avant de bouger, mais la chose grandissait. Il ouvrit les yeux à nouveau, cette fois, les deux. S’il avait eu souvenir de son ancienne apparence, il aurait sans doute remarqué, plus tard, leur couleur verte, brillante, si différente d’avant. Mais lui n’était pas suffisament hors de lui pour le savoir. L’autre pourrait le voir sans doute, s’il y avait fait attention.

Le soleil le blessait. Il remonta sur ses mains, puis sur ses genoux, et il chercha des yeux un endroit où s’abriter. A la lumière, ces derniers se plissaient, tant la sensation était agaçante. Il se découvrait, avec une expression curieuse, faisant bouger muscle par muscle l’entièreté de son corps. Ses pensées tournoyaient dans sa tête, sans se fixer sur un autre point que la sensation. Il cherchait un nom à mettre dessus. Mais il ne pouvait parvenir à se souvenir d’une pareille sensation, et il ne trouvait un mot pour la décrire. Il chercha tour à tour le nom de l’autre, et son propre nom, sans parvenir à plus de résultat.
Tout avait disparu. Ce constat fut angoissant quelques secondes, puis il posa sa tête. Ce qui avait disparu avait disparu, c’était tout. Il ne pouvait s’angoisser de ce qui n’était pas ou plus là.

Il inspira longuement, et profondément, comme si cela pouvait faire disparaitre cette sensation. Cela ne le soulagea pas, et même, ce fut pire. Une sensation d’air passant dans sa gorge, grattant un peu, et des dizaines d’odeurs, alléchantes ou non. Il découvrait le monde. Redécouvrait sans doute. Cela n’avait pas d’importance.
Il avait cette sentation, et il se devait de l’apaiser. Il voulut laisser son instinct le guider, vu que ses souvenirs ne semblaient vouloir le faire pour lui. Alors, il planta ses deux prunelles émeraude dans celles de l’autre. Il voulut d’abord lui sauter dessus, dans un déchainement de ses nouvelles sensations. Mais le regard qu’il croisait ne lui inspirait rien de bon. Il baissa simplement les épaules, et se tapit légèrement sur le sol, prêt à bondir, au cas où. Il devait parler. Se souvenir de comment faire était simple. Il savait c’était facile. Désormais, soit il savait, soit il ne savait pas. Il n’y avait rien d’autre.

Il ne savait pas quoi dire. Les phrases se bousculaient dans sa tête. Pourquoi, comment, qui, quoi… aucune de ces phrases ne convenait, trop de questions le harcelaient. Il fit claquer ses dents, comme si cela pouvait être une phrase absolue. Il passa sa langue sur ces dernières, tâtant prudemment les choses. Sa tête tournait encore. Le secouait. Il se sentait fatigué, alors pourtant qu’il venait de se lever.
Une goutte rouge coula de sa langue, alors qu’elle passait sur une de ses canines. Il ouvrit grand les yeux, malgré l’offense de la grande boule en feu. La sensation était là, plus forte et plus grande en lui, le saisissant dans tout son être.

Il inspira une seconde fois, cherchant quelque chose. Ses yeux n’étaient pas ses alliés dans cette lumière aveuglante. Il plongea à nouveau ses yeux dans ceux de l’autre. Et il mit un mot sur la sensation qui le taraudait depuis son réveil :

« Faim. »

Et il reformula lentement sa phrase, s'appliquant à chaque mot :

« J'ai très faim. »
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeLun 1 Avr 2013 - 15:36

La patience était une qualité qu'il se félicitait toujours de posséder. Car il fallait énormément de patience, pour attendre un événement avec autant de continuité. Ce n'était pas la première fois qu'il devait faire preuve d'abnégation dans l'exercice de ses volontés, mais certainement, c'était la première fois qu'il prenait autant de précaution pour un nouveau né. Bien entendu, il dispensait tellement peu le venin de son espèce qu'il n'avait pas dû transformer plus de trois vampires dans toute son éternité. L'un d'eux, au moins, était mort, il en était certain. Le second, il ne l'avait pas revu, aussi il imaginait sans mal qu'il avait également périt, à moins qu'il n'ai décidé de le ramener et se soit perdu dans les terres sauvages.... c'était également une possibilité. Il le regrettait, non pas en raison de l'affection qu'il aurait put hypothétiquement nourrir pour eux, Adryne était le seul qu'il avait aimé, mais parce qu'ils étaient forts, et auraient fait de très bon arguments à ses cotés. Il devrait s'en passer, l'heure n'était pas aux lamentations. Il avait là sa nouvelle création qui s'éveillait, et qui allait avoir besoin d'être guidé dans la découverte de son nouvel univers. Imaginant bien l'état dans lequel il se trouvait, il s'écarta légèrement, de sorte que les rayons du soleil que cachait sa haute stature viennent directement frapper la silhouette prostrée au sol. Lui ne sentait qu'un vague inconfort, depuis le temps qu'il défiait l'astre de feu, mais la brûlure qu'il devait causer à ce nouveau-né n'avait rien de commun, et c'était justement ce qu'il souhaitait. Le voir brûler dans chaque muscle, sans pour autant mourir, voir ses forces s'échapper petit à petit, se voir réduit à l'impuissance d'un vers de tombe par de simples rayons...

Qu'il souffre oui ! Et qu'il apprenne à redouter, et à survivre, qu'il développe immédiatement sa résistance au soleil, et plus tard, il aurait un avantage sur les autres. Il partait sans doute de rien avec lui, mais sa malveillance à son égard avait tout de même des aboutissants plus profond que cela... il ne comptait simplement pas en attendre quoi que ce soit avant de l'avoir vu se modeler. Il savait instinctivement que le soleil lui faisait mal, comme il avait lui-même souffert, mais il se fichait pas mal de le savoir en l'instant. Plus tard viendrait peut-être le temps de la clémence, si l'enfant en gagnait la chance, pour l'instant, son instruction devait avoir lieu sans, il n'avait plus le temps d'être doux. Et puis après tout... Adryne ne s'était jamais plaint une seule fois du traitement, et il avait vécu longtemps. Autant reprendre la même méthode, surtout si cela allongeait la durée de survie de son outil de quelques centaines d'années.

Ils étaient arrivés, cependant, à un point sensible de non retour. Si la petite chose ne se levait pas, ne combattait pas le soleil, il le tuerait purement et simplement. Il n'y avait pas d'autres alternatives, la faiblesse n'avait pas de place ici. Sa main trouva lentement le chemin de son bâton, qu'il enserra d'une ferme poigne. Il devait se lever, réagir, maintenant... ou mourir comme l'inutile et grotesque créature qu'il représentait, pas vivante, pas humaine, mais pas encore vampire, oh non ! Loin de là... Il ne serait vampire qu'après avoir bu du sang... après...

Après avoir sentit ce doux nectar lui couler dans la bouche pour gorger ce petit corps de pitoyable sangsue ? Pense-tu qu'il devienne jamais quelque chose d'autre que cela ? Une sangsue nauséabonde destinée à la fange pour le restant d'une éternité qu'il ne mérite qu'à peine ? Ils sont tous les mêmes... des animaux sans intérêts qui feraient mieux de se passer la corde au cou. Oh ! Non... pas la corde, c'est encore trop doux pour ces larves. Ils sont une insulte à notre esprit ! Comment peut-on les tolérer, alors que chaque instant de leurs existences sur cette terre nous revient de droit, à nous et aux nôtres ! Et pourtant... même eux sont pitoyables... Qui ? Qui ô Néant ? N'y as-t-il personne qui soit digne de vivre en ces terres ?

Ce n'était pas faux. Certes. Mais il ne pouvait se passer d'outils pour l'instant. L'heure de ceindre le noir de sa charge n'était pas venu. Et il s'était promis à lui-même de finir ce qu'il commençait. Plantant ses yeux dans les siens, il sentit la satisfaction l'envahir comme une douloureuse absinthe. Il se levait, il bougeait, bien, cela au moins, il l'avait fait. Voilà qui réglait la question. Il ne mourrait pas tout de suite. Mais il n'était pas sauf pour autant. La faim sans fin devait déjà lui mordre les entrailles, promettant la souffrance de mille mort si elle n'était pas apaisée.

C'était là encore un apprentissage, que d’appréhender cette faim, de savoir la dompter et la satisfaire juste suffisamment pour ne pas en devenir esclave. Un vampire esclave de la faim n'était bon à rien, il n'était qu'un animal bassement utile, un chien à lâcher une fois, puis à euthanasier pour lui éviter des souffrances qui n'étaient utiles à personne. Mais en temps que nourrisson, il lui fallait faire sa première chasse, là, tout de suite. Pour l'habituer à la traque, à la tuerie. Pour lui faire bien comprendre ce qu'il était, et quelle place dans la hiérarchie alimentaire il occupait.

Il cligna lentement des yeux, en l'entendant enfin briser le silence qu'il avait maintenu sur la scène, et pensa avec un cynisme mordant qu'il s'était attendu à des borborygmes et des râles de bêtes, mais certainement pas à ce qu'il ai l'esprit nécessaire à reformuler si tôt une phrase, aussi simple soit-elle.

« Tu vas te repaître. Tu vas chasser. Ta première leçon, enfant  »

Il se détourna, attrapa l'humain à présent éveillait et qui puait la peur à des kilomètres, l'observant avec des yeux vitreux. Coupant ses liens, il le toisa avec mépris. Celui-ci avait perdu tout intérêt.

« Tu as une petite chance de gagner ta vie, et ta liberté, humain. Si tu t'échappe, personne ne te rattrapera. Si tu échoue, tu mourras  »

Il n'avait pas d'autre choix, tous deux le savait, aussi, l'humain se tint sur ses jambes tremblantes, et se laissa guider comme un mouton vers la plaine à l'opposé du camp vampirique endormit. Baignée de soleil, ondoyante, verte, elle semblait une invitation à la liberté. Mais serait cette fois, le champ de mort, pour celui-ci, tout du moins. Faisant signe au nouveau-né de les rejoindre, il poussa légèrement l'humain vers l'avant.

« Il va courir. Et nous lui laisseront dix mètres d'avance. Puis tu le prendra en chasse. Si tu parvient à le tuer, tu te nourriras. Si tu ne peut l'attraper, tu souffrira de la faim jusqu'à ce que nous te trouvions une nouvelle proie  »

Puis il lâcha la créature humaine qui se mit à courir en tremblant comme une feuille...
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeLun 1 Avr 2013 - 16:31

« Tu vas te repaître. Tu vas chasser. Ta première leçon, enfant. »

Enfant. Il était, enfant. Il comprenait les phrases, sans pourtant trouver quelque chose d’acceptable dedans. Une promesse. Des mots. Rien d’autre. Il observa les gestes de l’autre, et s’appliqua à les mimer, prenant lentement conscience de son être entier, s’habituant à faire bouger ses doigts, ses mains, ses bras. Il se sentait ankylosé, comme après une longue et douloureuse immobilisation forcée. Ses doigts caressèrent son visage, essuyant des restes de terre et de… larmes ? Il observa ses mains, avec une finesse de détail qui le firent frissonner. Il inspira à nouveau. Quelque chose puait. La peur.

Il se redressa, faisant quelques mouvements de jambes pour se les réapproprier. Il posa les doigts sur un arbre, puis sur le sol. Il découvrait tout, avec une curiosité calme et exhaltante. Il entendit d’autres phrases de l’autre. Il plongea ses yeux dans sa direction, et il plissa les yeux. Il y avait une autre créature avec eux. Prudemment, il avança, à l’affut, tendu comme un arc. Cette chose tremblante se casserait-elle sous ses doigts ? Il se promit d’essayer. Son nez se plissa à son tour. Cette… ce truc puait bon sang ! Il s’en détourna une seconde ou deux, pour marcher et se mettre le plus à l’ombre possible.

L’autre lui fit signe d’approcher, et il approcha, reniflant prudemment la zone, comme un chien à l’affut. L’ignoble sensation lui tordait les entrailles. Il lâcha un soupir, qui se transforma rapidement en grognement de dédain.

« Il va courir. Et nous lui laisseront dix mètres d'avance. Puis tu le prendras en chasse. Si tu parviens à le tuer, tu te nourriras. Si tu ne peux l'attraper, tu souffriras de la faim jusqu'à ce que nous te trouvions une nouvelle proie. »
« Ca pue. » Fut sa seule réponse.

Dix mètres. Quelle distance approximative cela faisait déjà ? Il se tapit légèrement. Chat bondissant. Il fallut toute la maitrise dont il était capable pour ne pas sauter sur l’humain dès son premier pas. Il voulut s’élancer rapidement à sa suite, mais la brûlure du soleil se fit plus douloureuse sans la moindre ombre d’arbre pour l’en protéger. Une faiblesse l’engourdissait, l’assomait lentement. La chose… son repas s’enfuyait ! Il trépignait. Un pas sur le côté, deux pas de l’autre, il glissait. Quelque chose s’empêtra dans une branche et le ralentit. Il déchira ce qu’il restait du morceau de pantalon sur sa jambe. Là où un trou béant se faisait dans le tissu.

Le dos de sa proie remuait un peu, haut, bas, haut, bas. Il eut envie. Envie de lui sauter dessus, et de lui courrir après. L’autre attendait sans doute son départ, mais lui, il savourait juste le moment. Puis il bondit, comme un chat, en avant. Deux mètres d’un coup. L’aterrissage fut plus maladroit, et il roula au sol. Puis il se redressa. Il ne contrôlait pas trop bien ses gestes, mû par une étrange passion dévorante. Cela l’amusait. La brûlure douloureuse du soleil lui fit lâcher un gémissement, mais la douce promesse d’un repas se profilait juste sous son nez.

Il fit un pas, puis un autre, et un autre encore. Il avait l’impression de courrir un marathon, alors qu’il trottinait à peine derrière l’humain. Il n’y voyait quasiment rien, et ses yeux restaient presque fermés. Sa tête était en feu. Il se mit à accélérer, prenant plaisir à poursuivre son repas. Prédateur. Amusé. Il faisait preuve d’une envie de violence qui l’aurait horrifié « avant » sans même qu’il n’en ait conscience. Un bond, deux bonds, trois bonds. Il lâcha un presque rire. Il trébucha, mais posa les mains sur le sol pour se redresser dans l’instant, et se remettre en course sans perdre une seconde.

Puis, après une douloureuse expérience de la course au soleil, il tomba sur l’humain. Il lui sauta littéralement dessus, le plaquant au sol de toute sa force – qui n’était alors que bien moindre, sous le soleil, et par sa renaissance très proche. Un coup de pied au visage le sonna légèrement. L’humain se défendait. Il le tira par la cheville, en arrière, le faisant racler le sol. Un sourire bestial s’afficha sur son visage d’ange, et il tenta de serrer la jambe de l’humain de toutes ses forces. Allait-il se briser ? Il entendit ses râles et cris. Il sentit ses coups déchaînés.

Un visage féminin s’imposa avec violence dans ses souvenirs. On ne joue pas avec la nourriture, Zaphirel ! Le ton était réprobateur, et pourtant gentil. Il se figea complètement, incrédule. Qui était-ce ? Il en eut la gorge nouée, et laissa l’humain se débattre entre ses doigts, sans lutter. Il ne le lâcha pas pour autant.
Peu importe, au fond. Les sensations le rappelaient à sa situation immédiate. Et il plongea sans aucune grace ses dents dans le cou de l’humain. Ce dernier lui vrilla les tympans en un cri insupportable. Il sentait un liquide chaud couler dans sa bouche. Il avala une première fois, et mordit un peu à côté. Il n’était pas satisfait. Il se prit encore des coups, et le sépara de lui en le jetant contre le sol. Sa tête tournait, il vacilla légèrement. La proie se tortillait au sol en essayant de fuir. L’enfant vampire lui donna un coup de pied violent dans l’estomac.

Il l’agrippa par les vêtements, et le tira en arrière, reculant vers la forêt. Ses dents se plantèrent une dernière fois dans son cou, avec une précision diabolique. L’afflut de sang fut à son gout. Et il but, longuement, se délectant de la sensation, adorant sentir la vie de sa proie s’enfuir entre ses doigts. C’était jouissif.
Il le vida avec tout le soin dont il était capable, et l’abandonna là sur le sol. Ses doigts vinrent cacher ses yeux de l’astre brûlant, et il se rendit compte de la distance qu’il avait parcourue pour se saisir de sa proie. Il était loin de l’ombre. Trop loin. Il rentra la tête dans les épaules, et se rapprocha de l’autre. Il cherchait de l’ombre, et la seule chose suffisament grande pour faire de l’ombre, c’était l’autre.
Il laissa échapper un nom.

« Zaphirel. »

Cela lui semblait important. Maintenant qu’il allait mieux. Mais il ne voulut même pas savoir ce que c’était. Il avait dit ça, comme il aurait pu dire autre chose. Mais il se sentit obligé de rajouter :

« Pas « enfant » : Zaphirel. »

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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeLun 8 Avr 2013 - 21:47

Il le regarda sans faire mon du moindre intérêt pour ce qu'il lui disait. Son regard ne tarda d'ailleurs pas à quitter sa vue terne pour se poser sur le cadavre sanglant qu'était devenu l'humain. Il n'avait pas trouver la liberté qu'il attendait, celui-là, mais au moins, il avait atteint un stade où plus rien de matériel ne pouvait l'atteindre, c'était là le principal. Mais après tout, il n'avait rien à ressentir pour un simple humain. La montagne dirigeait-elle la moindre pensée vers le flocon qui tombait sur sa pente majestueuse ? Certainement pas. Il n'était qu'un événement passager, un instant fuyante d'une vie qui pouvait elle aussi se voir détruite rapidement, si le besoin s'en faisait ressentir. Pour l'instant ce n'était pas le cas, mais rien n'était définitif. Surtout si il décidait de ne pas se comporter comme il le fallait. Loin d'être un tyran, le conteur attendait pourtant beaucoup de ceux sur qui il posait les yeux. Et si la chose devant lui lui déplaisait, elle serait détruite comme un mauvais rêve passager. Rien d'autre.

« Enfant » Son ton était plus fatigué qu'autre chose. « Tu auras un nom quand tu auras apprit, pas avant » On ne décidait pas de nommer quoi que ce soit sur un coup de tête, cela, c'était une attitude purement humaine. Une attitude à réprouver. Un nom avait une puissance, une importance, et l'importance, ça se gagnait. Rien n'était acquis en ce bas monde. Seuls ceux capables de se battre pour se voir décerner un honneur avaient la chance de briller un jour, de survivre au delà de la fange. Considérer une chose comme acquise était le meilleurs moyen de ne jamais l'obtenir. Le respect était souvent la denrée que l'on pensait la plus dû à autrui. Ce n'était pas forcément le cas. Le respect véritable était aussi rare qu'une asphodèle loin de la neige. Il n'avait pas l'intention d'offrir quoi que ce soit d'autre à ce nouveau né si il ne travaillait pas à l'obtenir avant toute autre chose. Le don vampirique était déjà assez précieux comme cela, qu'il le gaspille sur lui serait une profonde déception que sa mort laverait moins que la douleur qu'il lui infligerait auparavant. Car la mort était aussi un bien fait... un bien fait dont certains n'avaient pas encore conscience. Ils l'apprendraient certainement un jour. Mais ce n'était pas son problème après tout.

« Tu n'es qu'un esprit vide pour l'instant. Il va falloir l'emplir si tu désir continuer d'exister » Se détournant de lui, il prit le chemin de l'intérieur du bois sans se pré occuper de lui. Il suivrait. Il n'avait d'autre choix que de suivre, ou mourir là, fondu par le soleil. Le bois était sombre et un peu plus frais que ses abords, ce qui laissait un léger répit aux sens. Mais en découvrant une source d'eau chantante, il découvrit également qu'il n'était pas le seul présent dans les parages en cette journée... Doucement surprit, il haussa un sourcil, posa son bâton sur le coin d'une pierre, puis s'assit près de la source, observant le nouveau venu, une question muette au fond des yeux. L'autre le regardait également en silence, une communication passant pourtant entre eux deux. Puis, après un instant de flottement il finit par prendre la parole.

« Tu ne devrais pas être là. Je ne t'avais jamais entendu dire que le soleil te convenait.. »

Il vit l'autre hocher la tête, émettre un vague grondement. Le sombre vampire connut sous le surnom de Silence ne parlait effectivement pas beaucoup. Plutôt que de le presser à parler, et voyant l'ancien petit humain s'avancer vers eux, il prit l'initiative de l’interroger par langage des signes, un moyen comme un autre de pouvoir lui poser des questions sans le gêner. De son regard bleu, l'ancien regardait alternativement Achroma et Zaphirel, et le blond avait la singulière impression que les reproches l'attendait au tournant. Il fut donc agréablement satisfait, et décontenancé, de voir que l'autre être millénaire était plus curieux qu'autre chose. Voilà qui changeait agréablement des premiers paroles qu'ils avaient échangés. Et qui avait conduit, il fallait bien le dire, à un consensus de non dits... qui ne lui plaisait que moyennement. Voir les choses reprendre un tour plus fluide n'était pas pour l'agacer, bien au contraire, aussi répondit-il par l'affirmative à la proposition du noir, et reporta son attention vers la petite chose qui devait certainement trépigner dans son coin. La pair d'yeux sombres de l'autre suivit le mouvement, sans que le conteur y fasse le moindre commentaire. Posé, il reprit la parole.

« Voici Silence, un ancien, comme moi. Nous sommes les aînés du peuple vampiriques, avec d'autres. Mais nous ne sommes pas nombreux, et les luttes de pouvoir nous sont étrangères. Celui qui guide notre peuple... et ce nôtre t'inclut, car tu es à présent des nôtres, se nomme Lorenz Wintel, un ancestral, anciennement elfe, et désormais prince vampirique. Tu lui dois obéissance et respect, et tu feras tout ce qu'il t'ordonnera de faire. Sache qu'il peut t’anéantir d'un caprice, aussi fait très attention à la manière dont tu te comporte. Notre peuple a longtemps été exilé loin des terres des vivants car on nous prenaient pour des monstres. C'est faux. Nous ne sommes pas plus des monstres que les dragons. Nous avons prit le meilleurs des peuples vivants et nous l'avons perfectionné. Malgré notre malédiction, nous sommes un peuple fier qui mérite sa place en ce monde, et nous nous battons pour l'obtenir. En temps que nouveau né vampirique tu devras apprendre à chasser et à contrôler ta soif de sang avant toute autre chose. Tu m'es attaché, et je te dispenserait un enseignement afin que tu intègre la place qui a été désignée comme tienne. Jusqu'à cet instant sache que les autres vampires n'auront guère de considération pour toi, que tu risqueras d'être prit dans des esclandres et rabaissé. C'est la loi naturelle, tu y survivras, et mieux encore tu en tireras ta force. Cela viendra... petit à petit » Il s'arrêta un bref instant puis décocha un regard entendu à Silence avant de reprendre

« Mon nom est Achroma. Je t'ai offert le don. Un humain me nommerait ton père. Si je t'ai transmit la moindre chose, ce sera ma force magique. Ce n'est toutefois pas certain et tu ne le découvrira peut-être jamais. Cela n'a aucune importance. Je suis dragonnier, lié à un dragon, champion du peuple vampirique. Je ne suis pas le seul à avoir cet honneur, mais nous ne sommes pas non plus très nombreux. Pour l'instant, cela non plus n'est pas très important. Non... vraiment pas »
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeSam 13 Avr 2013 - 13:40

« Tu n'es qu'un esprit vide pour l'instant. Il va falloir l'emplir si tu désires continuer d'exister »

L’autre se détourna, et marcha vers l’intérieur du bois. Zaphirel allait se retrouver seul. Sans avoir rien appris. Sans avoir de nom désormais. L’autre avait dit qu’il n’en n’aurait pas sans apprendre. Alors il le suivit, à quelques mètres derrière lui. Le Soleil brûlait. Il accueillit avec bonheur l’abri ombré, et frais. Il se sentait mieux. La sensation de faim avait été grandement amoindrie. Il se sentait juste fatigué, désormais. Fatigué, et à la fois certain qu’il ne dormirait plus. L’autre s’arrêta un peu au loin, et Zaphirel se dit qu’ils étaient sûrement arrivés. Il se détendit un peu. Arrivé, où ça ? Dans une sorte de clairière, avec de l’eau pure, et qui faisait un bruit très agréable. L’autre s’assit près de la source, et Zaphirel en profita pour observer les alentours. Le vol d’un papillon attira longuement son attention, et il observa les battements d’ailes, les chatoyantes couleurs de l’animal. Il rentra la tête dans les épaules, arrondissant légèrement son dos, il allait bondir, d’un instant à l’autre, et l’attraper…

… du moins, il l’aurait tenté, si l’autre n’avait pas fait montre d’une attention envers lui. Il s’approcha, pour comprendre que l’autre était avec un autre « autre. » S’en suivit un long discours, monologue interminable, dont Zaphirel but les moindres paroles. Les visages prenaient un nom. Les « autres » devenaient Silence et Achroma. D’autres noms s’y ajouteraient. Lorenz Wintel prendrait un jour un visage. Ce qui l’attendait devenait clair dans sa tête. Ce qu’il était, ce qu’il deviendrait. Tout prenait un sens. Son avenir fut linéaire, clair. Il se doutait bien que ce ne serait pas si simple, mais savoir devenait… rassurant. Il allait apprendre à chasser, à se contrôler, puis à faire ce pour quoi il était là. La place qui avait été choisie par lui. Qui allait le guider aussi, Achroma, son presque-père. Second père. Pas celui qui lui avait donné la vie, celui qui lui avait offert une nouvelle existence. Un dragonnier. L’espace d’un instant, il fut content, fier même, d’avoir celui-ci, plutôt qu’un autre, comme père, comme mentor.

Il ne posa d’abord aucune question. Il se contenta d’acquiescer en silence, et d’assimiler absolument tout ce qu’il avait entendu. La scène resterait, dans ses souvenirs, comme la première scène. Il se concentra pour mémoriser le bruit de l’eau, les odeurs d’herbes.
Tout avait été décidé avant qu’il n’arrive. Il se sentit insignifiant. On l’avait arraché à sa vie humaine, on lui avait arraché tous ses souvenirs, afin que cette dernière disparaisse pour lui. On avait fait en sorte qu’il vive, et on avait déjà décidé ce qu’on ferait de lui. Quelle existence aurait-il vraiment ? Sa gorge se noua, l’empêchant encore de poser des questions. Il s’assit aux côtés d’Achroma, légèrement en retrait. Il n’était pas de leur monde. Pas encore. Pas vraiment. Ils avaient trop de choses, et lui pas assez. Ils avaient décidé, et lui devait juste être. Être comme ils l’avaient décidé. Allait-il avoir une vie à lui ? Il en doutait. Mais il se battrait pour cela. Les autres deviendraient ses adversaires, jusqu’à-ce qu’il ait la place qu’on avait choisi pour lui. Et quand il l’aurait, il se battrait encore, pour avoir la place qu’il choisirait lui-même.
Voila qui s’annonçait clairement dans sa tête encore embrumée.

« Quelle place ? Quelle place a été désignée comme mienne ? »

Les mots se formaient naturellement dans sa bouche, et il prenait plaisir à articuler comme un homme. Quel but devrait-il viser ? Pour quoi devrait-il se battre ? Il n’avait rien, et il ne partait de rien. Mais il avait Achroma qui le guidait, comme une lumière dans l’ombre. Il se demanda si son dragon était fort et puissant, majestueux et beau.

« Verrais-je un jour votre dragon ? »

Et le flux interminable de question se bousculait dans sa tête désormais. Ses lèvres accueillirent un grand silence, car il triait, consciencieusement, ce qu'il allait dire, et dans quel ordre. Il attendit encore, encore un peu, puis il exposa ses interrogations, ses inquiétudes...

« Pourquoi "petit à petit" ? Pourquoi suis-je un enfant ? Pourquoi moi ? Comment s'appelle votre dragon ? Est-il grand ? Est-il fort ? Je pourrais le chevaucher ? Vous m'emmènerez avec vous ? Vous allez vous occuper de moi ? Quand est-ce qu'on commence ? Pourrais-je me nourrir encore ? »
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeMar 16 Avr 2013 - 20:02

Un silence fracassant suivit le flot de question du nouveau-né. Un silence tombale même, pas le moins du monde paisible, le type de silence que l'on trouvait dans les galeries inférieurs du royaume vampirique, où des yeux mauvais vous observait, invisibles mais présent, palpables dans leurs malices. C'était un silence mortel, une réponse des anciens aux plus jeunes, courante, mais non moins surprenante la première fois qu'on en était témoin. Achroma et Silence semblaient s'être transformés, soudain, en statues accusatrices dont les yeux sans âges miraient Zaphirel comme si ils étaient capables de le décortiquer rien que par la force du regard dont ils le vrillait avec application. Les choses étant, le gamin semblait avoir l'art et la manière de mettre le doigt sur les points sensibles. Hors justement, les anciens avaient une sensibilité extrême au respect qu'on leur portait. Achroma s'était défait d'une part de cette sensibilité lors de ses voyages vers l'extérieur, mais en présence d'un autre de ses pairs, il aurait été extrêmement malvenu de ne pas afficher sa réprobation, aussi faible soit-elle. Silence était moins discret dans le mépris que lui inspirait la réaction babillante de l'ex-humain, hautain, ses orbes sombres fixées sur celui qui osait parler sans y avoir été invité, sans même offrir à son maître le titre qu'il lui devait. Le conteur en était conscient, si on avait écouté le vampire noir, il aurait été question de voir Zaphirel ramper devant lui en lui donnant du ' Votre Altesse ' servilement. Heureusement, le tueur était aussi muet que d'habitude. Il n'en pensait pas moins, et un nouvel échange de signes eut lieux entre eux, avant que le blond ne se décide enfin à agir.. Il attrapa le menton du nouveau-né, posa son regard céladon dans le sien et maintint là une pression si forte qu'il se demanda si il allait le rendre aveugle.

«  Ta place » Commença il avec un calme glacé «  est à mes cotés, quand à sa nature exacte, tu la découvrira bien assez tôt. Je tâcherais de te faire survivre à cette découverte. Mais en attendant, ne tente pas d'en savoir trop...trop vite » Il le relâcha, lissant les plis de sa tunique autour de lui. Il ne voulait pas en dire plus sur ce qu'il comptait faire de lui, ou sur les raisons qui l'avaient poussé à le transformer en vampire. Un jour si il s'en montrait digne, il le saurait, mais en attendant, ce n'était pas son affaire. Et il ne voulait pas que Lorenz connaisse ses desseins si facilement. Voilà également un petit jeu qu'il comptait jouer avec le seigneur vampirique. Il doutait que son prince attitré laisse de coté ses cachotteries, peut-être même en serait-il curieux. Et il chercherait à savoir.... ce qui ne laissait que deux possibilités, l'enfant et lui-même, hors même sous la torture, il serait difficile de lui arracher quoi que ce soit. Rien ne faisait plus mal que la douleur qu'il avait ressentit lorsqu'il avait apprit la mort de son fils. Et à présent que Silarae était plus forte, il pouvait au besoin se couper d'elle pour qu'elle ne ressente pas la douleur de la torture. Mais Zaphirel était une pauvre créature sans résistance pour l'instant, et il parlerait forcément si l'ancestral l'interrogeait. Il n'était pas encore assez fou pour tendre un tel bâton, bien au contraire, le but c'était d’amener Lorenz à chercher.

«  Tu verras ma dragonne. Tu me suivra partout, et tu lui obéira comme si elle était moi, ce qui n'est pas loin d'être le cas. Elle se nomme Silarae, pour l'instant elle est encore jeune, mais adulte elle sera la plus belle créature que tu verras jamais. Ne te fie cependant pas à sa taille, même jeune, elle te broiera le crâne entre ses crocs comme un fruit trop mûre. Ne la pense pas non plus un animal, car elle est plus intelligente que toi et moi. Rien ne se compare à elle. Quand à voler avec elle.... » Il pencha la tête

«  Il faudra en être digne. Monter et voler avec un dragon, sans être dragonnier, est un honneur immense, et n'est pas donné à la légère. Il te faudra aussi notre accord à tout deux, et elle la première, après tout, c'est elle qui te porterait si elle acceptait » L'idée que quelqu'un touche à Silarae, du moins monte sur son dos, lui était inconcevable. Il ne le désirait pas. Cependant, il fallait être juste avec l'enfant, il n'avait dit que la strict vérité, tout ce qu'il omettait, c'était qu'il refuserait tout net. Mais si cela le poussait à être meilleur, il voulait bien jouer le jeu. La carotte ou le bâton en somme.

«  Je m'occuperais de toi oui. Tu vas me suivre souvent, peu importe ta fatigue ou ta faim, et il te faudra être attentif... et respectueux. Sache que je suis juste et raisonné, je ne fais rien sans une bonne raison, que tu la comprenne ou non, mais il sera rare que je ne t'explique pas ce que je fais, ainsi tu pourras te faire ta propre idée, et tes propres opinions. Tu verras aussi d'autres professeurs, ils ne seront ni tes pères et mères, ni tes maîtres, ces rôles me reviennent. Mais ils t'apprendront également, ce que je ne peux te fournir. Tu seras éduqué dans tout les domaines. Et tu seras éduqué selon le code de chacun. Magie, combat, politique, stratégie, espionnage, artisanat, écriture, lecture, chasse... Tout ce qui pourra t'aider, je ne fais pas les choses à moitié. Lorsque ce sera finit, j'attends de toi que tu me fasse honneur parmit les autres. Tu seras meilleur qu'eux, sache le, meilleurs, mais pas infaillible, ne te réjouit jamais trop ouvertement, de crainte qu'on ne te vole tes chances » Sévère, il leva un doigt

«  Tu as déjà commencé ton apprentissage. Et contenir ta faim est l’élément de base. Tu n'es pas une bête, et tu es mon rejeton, il est hors de question que tu te laisse guider par ta soif de sang. C'est une faiblesse et une tare, car tes ennemis l'utiliseront contre toi. Supporte la faim, tu te nourrira bien assez tôt. Nous irons chasser ensemble. En attendant, il me reste une question à laquelle je dois te répondre. Tu as demandé pourquoi tu tirerais ta force de l'adversité petit à petit. Vois à présent » Et il lui lança un redoutable œil du dragon. Pendant toute une minute, il maintint le sortilège et le regarda se tordre. Puis il le relâcha. D'une voix douce, il termina.

«  Un jour tu résistera à ce sort. Alors tu seras véritablement un vampire, et tu choisiras ta place. Retient bien cela. Ce jour là, tu seras fort »
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeVen 19 Avr 2013 - 13:49

Mal à l’aise. Le malaise était terrible. Zaphirel déglutit, se demandant pourquoi plus personne ne parlait, pourquoi on le regardait ainsi. Silence et Achroma s’étaient figés, le toisant de leur hauteur. Il ne comprenait pas, ce qu’il avait dit ou fait de mal. N’était-il pas un enfant ? Un enfant qui ne savait rien ? Où était le mal à poser des questions ? Il baissa les yeux piteusement sous les regards réprobateurs. Et malgré tout, Achroma lui répondit, bien qu’il lui ait auparavant sondé son être de ses yeux froids, ce qui apparaissait à Zaphirel comme une punition en soi. Silarae, encore un être qui prendrait forme plus tard sous ces yeux. L’enfant s’abreuvait des paroles d’Achroma, comme si elles étaient pour lui nourrissantes. Monter un dragon, un honneur immense. Faire miroiter sous ces yeux ce genre de récompense lui donnait des ailes, ou presque. Chaque chose qu’il apprendrait, chaque chose qu’il ferait, serait l’occasion de se rapprocher de cette récompense. De ce but.
Un honneur.

Un début de sourire naquit sur ses lèvres. Zaphirel aimait ce genre de discours. Son père. Son maitre. Achroma lui donnait une clé de voute à son existence. Chaque parole qu’il lui offrait était une nouvelle pierre dans son existence. Les possibilités se multipliaient dans sa tête à lui en donner la migraine. Il avait devant les yeux ce qu’il était, ce qu’il pouvait être. Son existence n’était pas vide, ni petite. Elle était à construire, vierge, prête à accueillir tout ce qui pouvait y aller. Un large horizon s’ouvrait au jeune vampire. Il venait de naitre. S’il n’était rien pour l’instant, cela ne voulait pas dire qu’il ne pourrait pas être grand, plus tard. Puissant. Important. Heureux. Ou bien tout simplement, être. Quelque chose.

Mais Achroma coupa court à ses rêveries d’enfant, lui rappelant avec violence qu’il vivait désormais dans un monde douloureusement réel. L’Œil-du-Dragon le frappa avec force. Ses yeux s’agrandirent sous la surprise, et il laissa échapper un cri dans le silence de nouveau installé. Son corps se battit contre le sort, sans plus d’efficacité qu’un chaton se sort des griffes d’un tigre. Il se tordait, alors que la douleur annihilait jusqu’à la moindre pensée cohérente dans son esprit. Pourquoi ? Pourquoi était-ce si douloureux ? Pourquoi Achroma lui faisait-il cela ? Lorsque le sort se stoppa, il resta allongé dans l’herbe, haletant légèrement en se protégeant comme il le pouvait. Recroquevillé. Il écouta ce qu’Achroma disait, mais les paroles passèrent sur lui comme sans le toucher. La colère sourde grandissait dans son être. Colère, contre la douleur, contre lui, contre Achroma, contre sa force à lui, et contre sa faiblesse d’enfant qui vient de naitre. De re-naitre. A nouveau, pour une vie hachée.

Les secondes s’écoulèrent. Puis il bougea, pour se remettre sur le ventre. Il ne se leva pas. C’était inutile, et il n’en sentait ni le besoin, ni l’envie. Il avait compris les mots. Il avait compris l’intention d’Achroma, il avait compris tout cela. Et en même temps, il ne comprenait pas. Son esprit débordant d’émotions et de sensations refusait tout simplement d’accepter. D’accepter qu’Achroma, son père, venait de le faire volontairement souffrir. Alors il restait là, à humer l’herbe, les yeux levés vers Achroma. Achroma. Son nom roulait dans sa tête. Son point d’ancrage. Sa famille.

Puis, après un certain temps, il eut du mouvement. Pas de l’enfant, Zaphirel était encore plongé dans une méditation immobile. Pas de Silence non plus. Du moins, pas aussi visible. Non, c’était Achroma qui s’était levé, et qui s’était approché du jeune nouveau-né. Puis il l’avait soulevé, et embarqué ainsi dans une marche presque silencieuse. Par un réflexe d’enfant, Zaphirel enfouit son visage contre le torse de son aîné. Où l’emmenait-il ? Peu importe. Il l’emmenait avec lui, et c’était ça le plus important.
Il ne serait pas seul.
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeVen 19 Avr 2013 - 14:21

Il savait que le choix qu'il faisait, de prime abord, n'avait pas forcément de logique. Pourtant, logique il y avait, même si l'enfant ne le comprendrait, ou ne l'accepterait, peut-être pas tout de suite. En fin de compte, il lui serait reconnaissant, lorsque ses choix porteraient leurs fruits. Il avait décidé de lancer cet œil du dragon pour lui faire prendre conscience qu'un rêve pouvait être brisé, aussi facilement que cela, d'un simple geste, tout pouvait voler en éclat. Mais il avait été doux, ce n'était pas un croc du dragon qu'il avait lancé, arrêt définitif de sa nouvelle non-vie. Supporter la douleur, s'habituer à la torture de sorte que, plus grand, il ne puisse plier devant personne, pas même le plus violent des mages. Trop souvent les combattants fonçaient au combat sans savoir ce qu'était la vraie douleur. Lui saurait, comme il saurait quel effet terrible le soleil avait sur son corps de vampire... mais il ne les craindrait jamais. Jamais plus. La crainte et la douleur faisaient marcher le monde, hélas. Les êtres n'étaient pas assez fort pour y résister. Ils étaient peu, ceux capable de tenir tête, de serrer les dents, de faire abstraction de ces pouvoirs, de s'en libérer. Il comptait sur Zaphirel pour être l'un d'eux. Comme Adryne avant lui, comme Kedrildan le serait bientôt, il ferait de lui l'équivalent des anciens. Un vampire pur et dur, et pas une simple bête fauve. Finit le temps où l'on abandonnait les enfants pour servir de chair à canon, avec celui-là, il ferait revenir l'âge de raison et de puissance, un temps où les vampires étaient redoutés pour leur malice et leurs plans diaboliques, pour leur agilité, leur force, leur capacité à mener une guerre sur plusieurs fronts et d'avoir le culot de gagner. L'enfant ne voyait pas encore tout cela, ne pouvait pas le voir, pourtant un jour, il serait une part des cohortes raisonnées qui seraient capable de perfectionner leur race. Si il devait se montrer violent, si il devait lui faire subir la torture, il le ferait, car en fin de compte, il survivrait et c'était le but recherché. Sa survie valait toute la haine du monde.

Il resta silencieux, un long moment, observant le petit corps étendu dans l'herbe, alors que le regard de Zaphirel et le sien se rencontraient. Puis il bougea, le prit dans ses bras comme si il ne pesait rien, et l'y garda, fermement contre son torse, tandis qu'il hochait la tête à l'intention de Silence qui les escorta alors qu'ils rentraient au camp. Ils ne pouvaient rester indéfiniment dans la forêt, plus tôt l'enfant serait plongé dans son univers futur, plus vite il verrait les autres, et mieux ce serait. Traîner risquait uniquement de le désavantager. Ce serait dur, à n'en pas douter, mais au moins, il apprendrait et verrait. Et avec un peu de chance, il comprendrait qu'il était privilégié, contrairement à toutes es âmes perdues sans maître et sans professeur, contraint de découvrir le monde par eux même, et, souvent, se perdant dans les méandres de la folie. Le sentant enfouit son visage contre lui, il déposa une main sur ses cheveux et le pressa avec délicatesse, pour éviter de le broyer. Il ne comptait pas le détromper dans son idée. Oui, il était là avec lui, et il ne le laisserait pas. Pas seul, ce jeune enfant, jamais non, pas encore seul, pas avant qu'il ne sache se débrouiller comme un grand, qu'il n'ai terminé son apprentissage. Alors ? Il serait seul, car il n'aurait plus besoin de lui. Il n'était pas dans la nature des vampires de s'attacher indéfiniment. Quand un lien n'avait plus de raison d'être, il devait être coupé, surtout un lien aussi dépendant que celui-là. Achroma en avait conscience. Lui aussi avait coupé son lien avec Cyrène voilà des années, et il ne l'avait retrouvé que récemment. C'était la loi de la nature pour eux. Il ne comptait pas empêcher Zaphirel de s'en aller le moment venu... mais c'était lui qui déciderait de ce moment.

Le camp n'était pas bien loin, et ils arrivèrent rapidement. Faisant fi des regards qui le suivaient, il s'approcha du maître des convois, et lui ordonna d'une voix sans appel de fournir le nécessaire pour que leurs nouvelle recrue ai un toit au dessus de la tête, même si c'était un toit aussi rudimentaire que celui d'une tente. Puis, il l'emmena avec lui jusqu'à la sienne. Silarae était de sortie, aussi déposa il son fardeau sur le lit, où lui-même s'assit en silence. La tente était rangée désormais, pas comme dans le fouillis indescriptible de son fils Adryne. Tout était à sa place et pourtant.... tout ne l'était pas. Il prit un paquet au pied du lit, et lui tendit. « Tes effets, ils sont à toi » L'un de ses suivants les avait récupérés avant que l'armée ne s'éloigne de Feusacré. Il n'avait pas vraiment compté les lui rendre aussi vite, mais c'était pour le mieux. Il aurait également besoin d'une véritable arme, quelque chose de plus conséquent qu'une arbalète, et ce même si il se montrait plus doué en magie qu'en combat. Lui même en possédait une évidement, et puis il y avait toujours la question de la lame légendaire qui traînait. Parviendrai-il à trouver un porteur ? Peut-être, ou pas. Quelque chose lui soufflait que ce ne serait pas l'enfant évidement, mais en attendant, il pourrait toujours essayer. « Dit moi, pense-tu être plus doué en magie qu'en combat ? Ou bien as-tu une préférence pour ce que tu désir apprendre e premier ? Il va falloir organiser ton éducation, et en cela tu as voix au chapitre car nous devons user de tes forces et de tes faiblesses. Je te préviens également, tu seras contraint de participer à des raids en compagnie des autres vampires. Ne te laisse pas influencer par eux, la plupart ne sont que des animaux en défroque humaine, imbéciles et dangereux. Tu ne gagnerais rien à les contempler. Fait ton travail, fait le bien, mais ne te lie pas avec eux. En revanche, tu auras l'occasion de te nourrir, durant ces attaques, n'hésite pas. Un humain par attaque, uniquement un, il te faudra bien choisir, car tous ne sont pas aussi bons. Un humain qui t'apportera ton content de nourriture doit être assez âgé, mais pas trop vieux non plus, en bonne forme physique également. De cela, tu tirera toute la subsistance qu'il te faudra. Les autres dédaigne les »
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeVen 19 Avr 2013 - 15:26

Il comprit finalement où ils allaient. Rejoindre leurs semblables. Zaphirel inspira profondément, s’appropriant avec le plus de force possible l’odeur d’Achroma. Cette odeur qui était rassurante. Familière déjà. Tout ce qu’il apercevait était nouveau. Effroyable. La main d’Achroma sur sa tête faisait son office. Il se sentait bien. Relativement bien. Autant que l’on puisse bien se sentir après une naissance, un meurtre, et un sort de torture. Pour le second, ce n’était pas tant l’acte en lui-même, qui le dérangeait, mais son caractère brut. Sauvage. Douloureux à cause du soleil.

Puis ils furent à l’abri, et lui, installé sur un lit plutôt confortable. Puis Achroma lui tendit ses affaires. Les restes de sa vie humaine. De son ancienne vie sans consistance. Il ouvrit le paquet, découvrant un joli bouclier un peu brillant, qu’il toucha doucement du bout des doigts, comme s’il risquait de se briser sous sa force. Puis, dessous, se trouvait une arbalète, vraisemblablement neuve. Et un arc, plutôt vieux. Quelques flèches accompagnaient le tout. Il était donc un archer. Ce n’était pas plus mal, se dit-il distraitement. Un humain, c’est fragile. Il l’avait vu tantôt, en en chassant un. Il devait être un humain prudent. Un soupçon de sourire naquit à nouveau sur ses lèvres. Ces objets ne lui disaient pas grand-chose à vrai dire. Mais il avait là une parcelle de lui. C’était juste là, sous ses yeux. Et il ne voyait rien qui puisse lui rappeler quoique ce soit.

Il écouta avec résignation les explications d’Achroma. Les autres vampires, ses semblables, lui semblaient être dépeints comme d’ignorants et brutaux sauvages. Rien de plaisant, de ragoutant, et rien qui ne lui donnait envie de partager quoique ce soit avec eux. Puis il se rappela silencieusement sa première course. L’amusement idiot et soudain qui l’avait saisi. La joie d’attraper sa proie. Le plaisir de la sentir se débattre inutilement sous ses bras. La sensation d’une vie qui disparait entre ses doigts. Oui, il avait aimé tuer. Alors peut-être que la compagnie de tueurs ne lui serait pas si désagréable.

Puis il réfléchit à la question d’Achroma. Il n’avait aucun souvenir d’avoir été bon en quoique ce soit, mais aucun non plus d’avoir été mauvais. Il le lui dit. Il ne savait pas. Sa petite tête vierge de connaissances se mit à travailler. Qu’avait-il envie d’apprendre en premier ? Qu’avait-il besoin d’apprendre ? « Tout » faillit-il dire. Mais il fallait pourtant faire un choix. Et il décida de proposer ce qui lui semblait le plus logique :

« La Magie. Je dois pouvoir me défendre même si je me fais désarmer. »

Et puis, ce qu’il ne dit pas, c’était qu’il avait vu Achroma faire de la magie. Ou plutôt, il l’avait bien senti. C’était fort, puissant, dévastateur. Même s’il n’était pas capable d’en faire autant, la magie avait ce côté fascinant. Comme chez tous les enfants.
Il ne savait pas sur quel pied danser. Le souvenir du sort était encore vif, et ses muscles encore un peu crispés le lui rappelaient bien. Mais d’un autre côté, il n’avait qu’Achroma. Achroma était tout, il n’y avait rien d’autre pour lui, ici. Il baissa les yeux dans le silence qui envahissait la pièce. Et ces derniers tombèrent sur ses jambes, dont l’une était nue. Ah oui. Il se souvint. Il en avait laissé un bout sur le sol en partant à la poursuite de l’humain. Il releva les yeux vers son père.

« Pourrais-je avoir des vêtements propres ? »
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeVen 19 Avr 2013 - 18:31

Il lui laissa le temps d'intégrer ce qu'il disait, d'y réfléchir. Ils avaient le temps pour ça, au moins, si non pour le reste. Son apprentissage se ferait rapidement, lui, car il ne pouvait se permettre de garder Zaphirel sans connaissances trop longtemps. Cela causerait sa perte. Mais pour l'instant, il était extrêmement important que l'enfant parvienne à trouver exactement ce qu'il voulait faire, car ce serait sans nul doute la base de toute sa vie. On ne choisissait pas à la légère de devenir mage ou guerrier, car c'était souvent un choix pour la vie. Il était ardue de parvenir à concilier la puissance du corps et de l'esprit, car accorder son importance à l'un ou l'autre voulait également dire laisser l'autre de coté.

Et ensuite , Ensuite, une fois spécialisé, il y avait la barrière de l'affaiblissement à vaincre, chose que lui-même expérimentait. Il avait été un guerrier magicien, dans sa jeunesse, puis uniquement un mage, lorsqu'il avait trouvé sa place dans un véritable groupe, où chacun pouvait compter sur les autres, on avait moins besoin d'être polyvalent. Le nouveau-né n'aurait peut-être pas cette chance, les vampires n'étaient pas foncièrement une race capable de travailler en équipe soudée d'un bout à l'autre. Mais avant toutes choses, il faudrait lui donner des cours en combat, et en stratégie. Être capable de définir une ligne de conduite, de chercher les faiblesses des groupes ennemis, des forteresses, villes et villages.

Pouvoir gérer les forces, les armes et la mobilité... en bref, se rendre utile, était le principal atout du guerrier indépendant. Et même dans cette armée, mieux valait pouvoir servir à plus d'une chose. Et justement, voilà qu'il se décidait enfin. Ce serait donc la magie. Un choix sensible, bien entendu, mais aussi coûteux. L’apprentissage de la magie étriquait le corps, et surtout, on ne pouvait savoir avec exactitude comment la nature avait doté l'individu. Il pouvait tenter de cerner son niveau, mais ce serait insuffisant pour apprendre ce qu'il pourrait faire. Il observa l'enfant avec douceur, puis hocha la tête, et se leva pour le guider de nouveau. Cette fois, il ne le prit pas dans ses bras, il lui prit simplement sa main, toute petite et frêle comparée à la sienne.

« Bien entendu »

Il l'emmena de nouveau à l'extérieur, mais pas loin, cette fois. Près de sa tente se trouvait un petit lac. Il s'arrêta devant et regarda l'eau. Elle était propre, contrairement à celle près du village en ruine qu'ils avaient laissés derrière eux. L'eau, là-bas, était empoisonnée par la mort et le sang. Personne ne pourrait la boire avant que la nature ne lave cette tâche faite par des mains malveillantes. Alors elle serait potable, mais cela ne serait pas avant des années. Et cette petite étendue là était assez loin, et assez ignorée par le reste du camp, pour leur servir. Il se tourna vers Zaphirel, lui lâcha la main, et fit apparaître au creux de sa paume une boule de feu. La chaleur qui s'en dégageait était palpable, mais ne lui fit rien, il la lança dans l'eau, la faisant bouillir, puis invita l'enfant à se déshabiller et à se laver, histoire de se débarrasser de la saleté qui lui collait à la peau, restant de sa vie humaine et de ses débuts en temps que vampire.Lui s'en retourna à l'intérieur, afin de tenter de trouver quelque chose à sa taille. Il n'avait guère d'espoir, certes, vu la taille minuscule du petit comparé à la sienne, immense. Mais finalement, il parvint à dénicher quelque chose qui devait pouvoir s'ajuster un peu. Il ne savait pas d'où cela venait, mais ça servirait très bien. Noir, près du corps, pour laisser les mouvements libre, et qui serait aisé à laver pour le petit quand il devrait prendre soin de ses affaires lui-même. Ressortant, il déposa les habits sur une pierre, puis s'installa dans un coin en l'attendant, patient. Une fois qu'il fut de nouveau habillé et prêt, il mit feu à ses anciens habits, et le raccompagna à l'intérieur. Il soupira légèrement.

« Bien, Je ne peux te proposer de te présenter aux autres pour le moment. Le mieux serait encore que tu te repose pour prendre des forces. A moins que tu ne désir commencer dès à présent ton apprentissage de la magie ? Cela ne me dérange pas le moins du monde, il nous suffit de rester ici. Autre chose. Même si tu apprend la magie, tu subira un entraînement physique. Il te faut choisir une arme pour cela, il y en a plein ici, si l'une d'elle t'inspire, elle est à toi »

Elles appartenaient, pour la majorité, à Adryne. Le veilleur avait été un fanatique des armes, il les collectionnaient depuis les quatre coins du monde. Aujourd'hui, elles pourraient servir à quelqu'un. Lui n'en avait que peu l'usage, il était spécialisé dans d'autres domaines martial et possédait déjà tout ce dont il avait besoin en armes. Manquait une armure, mais les siennes ne lui allait pas, il fallait qu'il voit les forgerons pour résoudre ce problème, de même que celui d'offrir à sa liée une armure digne d'elle. L'observant du coin de l'oeil, il resta silencieux, attendant ce qu'il avait à dire, lui ne pouvant rien dire de plus.
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeSam 20 Avr 2013 - 18:02

L’eau délicieusement chaude eut raison de la saleté incrustée dans sa peau. Du sang séché, et du sang plus frais. De la terre. Il cassa par inadvertanse le nœud qui retenait ses cheveux, et ces derniers tombèrent contre son dos. Il en profita pour les laver eux aussi. Il prit son temps, malgré l’appui du soleil sur lui. Il frotta. Sa peau lui apparaissait plus pâle qu’il ne l’aurait pensé, et il put voir l’éclat émeraude de ses yeux dans le reflet de l’eau. Les ablutions prirent un certain temps, et il ne se priva pas d’un prolongement de temps dans l’eau, la trouvant très agréable. Puis il ressortit, et il se sécha un peu au soleil, vraiment juste un peu, avant de s’habiller avec ce que lui proposait Achroma. Les vêtements étaient un peu grands, mais au moins il était à son aise. Zaphirel contempla un instant le feu de ses anciens vêtements, et il rejoint ensuite Achroma, le plus rapidement possible.

La légère pénombre de la tente était plus qu’appréciable. Le jeune vampire s’y complaisait assez, pouvant ainsi profiter de ses sens sans avoir mal. Il écouta attentivement les paroles d’Achroma, puis il réfléchit en silence, passant ses yeux sur les différentes armes au sol. Il se sentait las. Epuisé de ses premières heures. Il aurait souhaité une bonne journée de sommeil. Mais les vampires ne dorment pas. Il s’étira, essayant de se dénouer les muscles. Rien n’y faisait. Il se sentait vaguement mal, sans en connaitre réellement l’origine. Un mal de crâne le gênait un peu, mais il restait suffisament léger pour ne pas l’handicaper. Il finit par s’installer à même le sol.

« Je prendrais… peut-être une épée. Ne puis-je pas seulement garder mon arc ? »

Il tiraillait sur ses cheveux désormais lâches et désordonnés. Encore mouillés, ils gouttaient légèrement dans sa nuque, le faisant ainsi frissonner. Il finit par saisir une mèche et les enrouler avec celle-ci, afin de ne pas les avoir dans les yeux. C’était assez agaçant de les sentir partout. En queue de cheval, ils étaient très fins, et restaient sagement dans son dos. Mais Zaphirel savait instintctivement qu’ils ne tiendraient pas ainsi bien longtemps.

« J’aimerais bien commencer à apprendre. Mais… je me sens un peu fatigué quand même… »

Il fallait prendre une décision. Il hocha finalement la tête.

« Mh… oui, on pourrait commencer. »

Il se demandait comment cela allait se passer. Sa curiosité grondait en lui. Il voulait, il avait envie. Un sourire d’enfant trônait sur ses lèvres. Plus vite il commencerait, plus vite il se construirait. Plus vite il grandirait, plus vite il deviendrait fort, plus vite, plus vite. Tout devait aller vite. Il voulait devenir puissant. Il voulait mériter sa place auprès d’Achroma. Voila tout ce qui comptait.
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeSam 20 Avr 2013 - 21:50

Il l'observa, et hocha doucement la tête. Sa précédente sévérité était passée pour le moment. Il n'avait aucune raison d'être plus sec avec le nouveau-né, à présent et tant qu'il ne ferait rien qui allait à l'encontre de ses principes. Se relevant, il vint s'asseoir derrière lui, repoussant les pans de sa longue robe pour s'installer confortablement sur la terre meuble. Zaphirel était impatient et curieux, cela se sentait, serait-il déçu d'une approche aussi contemplative ? Sans doute, mais l'intérêt viendrait assez vite. Glissant les mains dans ses cheveux, il les lui peigna en silence, puis les attacha avec une lanière de soie. Une fois que ce fut fait, il déposa un doigt sur sa nuque découverte, dans le creux chétif, un autre au milieu de ses omoplates, et le dernier, en étirant sa main, au milieu de son dos. Il pressa doucement sur ces points, un bref moment. Les nœuds de nerfs du corps humain étaient une chose, mais c'était également par là que passait le flux d'énergie magique.

« Je sais que tu n'as plus besoin de respirer, mais inspire, lentement, et essaye de sentir ce qui se trouve au bout de mes doigts d'accord ? Avant de pouvoir t'apprendre la magie, je dois m'assurer que tu peux accéder à ton énergie » Il pressa de nouveau avec douceur et piqua l'enfant de sa magie, cherchant à instiller juste assez de sa propre énergie dans son corps pour le rendre plus sensible. Ce n'était certes pas ainsi qu'on lui avait enseigné à se servir de sa magie à lui, mais il imaginait aisément que son nouveau-né n'apprécierait que moyennement l'alternative. Cyrène l'avait attaché en plein soleil, l'affamant et le rouant de coup. Elle l'avait abandonné là un ou deux jours, jusqu'à ce que son désespoir et son affolement face à la mort ne débloque le flux figé par la transformation. Oh certes, ça avait marché. Après cela, il avait non seulement été plus que résistant au soleil, mais également à la faim. Et il avait fait joyeusement flambé un pan de forêt dans sa hâte de se trouver libre. Ce temps était lointain, et il ne souhaitait, cependant, ce sort à personne pour le moment. C'était infiniment dur. Alors à la place, il optait pour une stratégie plus douce.

« Est-ce que tu la sent ? Celle rivière paresseuse en toi. Elle chatouille ta conscience, fait piqueter tes doigts... Tu n'as qu'un petit effort de volonté à faire, et elle sera tienne, elle coulera à ton rythme, selon ta volonté » Il parlait avec douceur, chuchotant presque, caressant sa conscience de ses mots comme un frôlement d'ailes de phalènes sur la peau. Il était concentré, mais surtout, il était satisfait. La magie était son domaine de prédilection, à lui, un mage d'exception ayant perfectionné son art pendant presque plus d'un millénaire. Et il aimait parler de son art, l'apprendre aux autres était peut-être ardus, mais ce n'était qu'un savant défi de plus. Adryne avait bien saisit ses leçons, mais il était déjà teinté par l'usage des armes et l'avait favorisé. Zaphirel n'avait pas ce problème, il ne semblait pas avoir de véritable entraînement en quoi que ce soit. Une page vierge et blanche à remplir. En aurait-il la volonté ?

« Tout dépend de toi. Un univers entier s'ouvre à toi, il suffit que tu te décide à l'embrasser. Cette énergie est tienne, ressent, puis ordonne »

Il appuya de nouveau, plus fermement, mais toujours avec douceur. Il le massa avec lenteur, pour détendre ses nerfs et le rendre davantage conscient. Lorsqu'il sentit le flux se détendre légèrement, il ôta ses doigts, afin de libérer le petit de son emprise, et lui permettre de tenter une emprise par lui-même. Avec son empressement, ce serait peut-être quelque peu difficile au départ. Mais il y parviendrait avec de l'acharnement. Quelques semaines, jours si il le voulait véritablement. En attendant, il repassa devant lui, se rassit, et retira ses gants, dévoilant les longs doigts à la force irréelle qui surprenaient toujours ses adversaires. Combien de fois sa poigne s'était-elle refermée sur un cou, alors qu'il observait l'expression horrifiée sur le visage de l'agresseur soudain réduit à l'état de proie. Souvent. Il ne les broyaient pas aussi souvent pourtant. Et cette fois, cela n'avait rien à voir. Il éleva la main, fit apparaître des flammèches sur le bout de ses doigts, et les présenta à la critique de Zaphirel.

« La magie  » Débuta-il « Est avant tout affaire de volonté, et d'apprentissage. Tout être vient au monde en possession d'un potentiel magique, puisque la magie est une part vitale de ce monde. Son apprentissage nécessite avant-tout de pouvoir faire appel à ce potentiel, de puiser dans l'énergie interne de ton corps et de la moduler pour lui donner une forme, grâce aux gestes clefs. Tout d'abord, ton entraînement sera centré sur la résurgence de cette énergie interne. Grâce à des exercices, comme celui que je viens de te faire faire, tu apprendra à appeler ton énergie, à la manipuler, et à lui donner une forme propre. Seulement quelques légères flammèches, ou une brume, au départ. Cela te paraîtra peut-être ridicule, peut-être dévalorisant, mais sache que produire ces petits effets sera déjà un exploit en soit  » Il leva un peu plus la main « Regarde attentivement ma main, observe. A première vue, tu vois de petites flammes. Regarde mieux, concentre toi, non pas sur les flammes, mais sur ce qui les produit  » Il était aisé de le sentir chez lui, car il usait d'une magie puissante. L'énergie remontait le long de sa main, dans ses doigts, et se mettait alors à brûler en éventail. Pourtant, c'était toujours de l'énergie, et une énergie crépitante. Il rassembla les flammèches, les transforma en une seule torche.
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeDim 21 Avr 2013 - 0:23

C’était doux et agréable. Il glissait ses doigts dans les cheveux de Zaphirel, et ce dernier se détendait, se liquéfiait presque entre ses mains. Le silence donnait un aspect sollenel à l’acte. Il fut attentif aux gestes d’Achroma, bien qu’il se demande pourquoi il le manipulait ainsi. Il inspira lentement, le plus lentement possible, et ferma même les yeux, alors qu’il se sentait assailli par de nombreuses odeurs. Il se concentra sur ses doigts, mais ne sentit rien. Rien d’autre que la délicate pression exercée. La voix de son aîné le berçait presque, et au fur et à mesure qu’il l’écoutait, il se sentait plus… « Ouvert » à ce qu’il disait. Il comprenait ce dont il parlait. Il ressentait presque imperceptiblement l’objet de ses pensées. Il fit jouer légèrement ses doigts, essayant de la saisir, sans y parvenir. Puis Achroma accentua la pression, et il put comprendre pleinement ce qu’il voulait lui faire ressentir. Oui, il sentait ce flux, léger, à moins que sa propre perception soit moindre. Il eut un sourire, satisfait.

Puis Achroma retira ses doigts de sa peau, et il sentit disparaitre ce qu’il avait enfin trouvé. Il s’accrocha à la sensation, mais ne parvint à la maintenir. Passé, fini, ce moment de presque euphorie. Il se sentait comme un mal voyant auquel on banderait les yeux. Ses sourcils se froncèrent. Et quand son père lui présenta ses doigts, il fut comme fasciné. Content, car il savait que c’était alors possible. Il pouvait faire cela. Curieux, car il ne percevait pas clairement ce qu’Achroma voulait qu’il perçoive. Mais il s’en faisait une idée suffisante pour comprendre. Il s’approcha, pour mieux voir. Ses genoux pliés contre le sol, il posait ses fesses sur ses talons. Et ses yeux ne quittaient pas la désormais unique petite flamme dans les doigts de l’Ancien.

Le silence qui l’enveloppait l’aidait à se concentrer. Il plissa les yeux comme si cela pouvait l’aider. Après plusieurs essais vains, il comprit d’instinct qu’il n’employait pas la bonne technique. Il ne pouvait pas « voir » ce genre de choses. Il fallait qu’il le ressente. Il ferma les yeux un instant, puis, il commença à sentir vraiment l’énergie. Il n’en percevait qu’une légère trace, il le sentait, comme le fil qui retient la vie. Comme il avait senti l’existence de l’humain se finir, en début de journée. Il aurait été bien incapable d’expliquer. Il leva un doigt et le posa, d’abord sur le poignet d’Achroma.

« Ici. » Dit-il doucement. « Et cela remonte… »

Et de ses doigts, il suivit le flux sur quelques centimètres, remontant vers la flamme. Puis il s’assit, assez content d’avoir déjà pu sentir cela. Et il regarda sa propre main, pensif. Il la mit à côté de celle d’Achroma. Mais il ne ressentait pas la même chose. Pas du tout. Il n’y avait rien en lui. Il eut quelques milièmes de secondes où il eut peur. Puis il se dit qu’il ne parvenait juste pas à sentir, ou à appeler, comme l’avait dit Achroma. Il en fut soulagé. Après tout, il avait bien senti un… frémissement, à l’exercice précédent. Il passa ses doigts sur son propre poignet, avec une curiosité innocente, de celui qui se découvre lui-même. Il chercha ce même flux d’énergie, cette sensation que son esprit gardait en mémoire. En vain.

Puis il bailla. Un long baillement. Il se sentait épuisé, sans avoir rien fait. Naitre. Voila quelque chose qui était vraiment éprouvant. Douloureux. Impressionnant. Toutes les nouvelles choses, toutes les nouvelles sensations, toutes ces nouvelles personnes. Son énergie ne sortirait pas s’il n’en avait plus assez pour garder les yeux ouverts. Quel dommage d’être un vampire et de ne pouvoir dormir, une bonne fois pour toutes. Il leva les yeux vers Achroma.

« Je suis épuisé. »
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MessageSujet: Re: Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Transformation [PV Zaphirel] TERMINE Icon_minitimeJeu 25 Avr 2013 - 18:23

Au moins, il était bon élève. Cela compensait le reste. Il n'était certainement pas un puissant mage, capable de fendre le monde en deux, mais il s'en sortirait admirablement bien si il s'y donnait à fond. Ce ne serait sans doute pas si facile, au départ, que d'avoir cette motivation, quoi que le gamin pouvait le surprendre, mais quand il aurait débuté l'apprentissage des sorts, tout irait beaucoup mieux. Et dans quelques mois il aurait déjà atteint un niveau relativement correct de capacité magique. Ils avaient relativement le temps, mais il devrait faire attention, faire trop traîner les choses serait un mauvais service à lui rendre. En attendant, il était agréablement surpris de découvrir sa sensibilité palliait le manque de puissance brute. Peu de jeunes pouvaient sortir de leur transformation, affronter le soleil et leur faim dans la même journée, puis ressentir un flux magique ténu ; C'était déjà pas mal, et il lui en demandait énormément, même si c'était pour son bien. Il hocha la tête, éteignit les flammes d'une pensée.

« C'est naturel, tu as enduré énormément » Il se releva, et le releva en même temps, puis l'obligea à s'asseoir sur le lit. Le regardant dans les yeux, il reprit la parole.

« Je vais te plonger dans une transe de régénération, c'est ce que tu auras de plus proche du sommeil. A l'abri sous ma tente tu ne risques rien, et tu pourras te reposer en paix. En attendant la nuit »

Il ne lui laissa pas le temps d'argumenter, posant une main sur son front, il l'obligea à plonger dans la transe de repos, puis le déposa sur le lit. Une fois que ce fut fait, il sortit lui-même de la tente pour braver le soleil à l'extérieur. Pensif, il s'éloigna de nouveau, restant seul et silencieux, et pesant les actions à venir. Il allait devoir jongler avec une nouvelle difficulté dans son carnet déjà bien remplit. Il savait aussi que ce ne serait pas de tout repos, d'avoir à nouveau un apprentis. Bon, certes, ce ne serait pas aussi parfait qu'avec Kedrildan, mais il compensait en le prenant au berceau. Et avec un peu de chance, il n'aurait pas à le tuer... C'était le pire, cela, les tuer quand ils décidaient de vous trahir. Une bien mauvaise façon de remercier celui qui vous offrait savoir et dignité, mais une manière de pensée bien vampirique néanmoins. Il ne dépareillerait pas...


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